Le Parc naturel marin de Mayotte rappelle comme chaque année que la pêche aux poulpes sera interdite dans les eaux mahoraises du 1er avril au 15 juin conformément à l’arrêté préfectoral en vigueur. A Mayotte, la principale espèce de poulpe pêchée, Octopus cyanea, vit seulement douze à quinze mois. Son cycle de reproduction est unique : après l’accouplement, le mâle meurt, la femelle pond ses œufs dans une cavité à l’abri des dangers et les aère en continu avec ses tentacules. Pendant cette période, elle cesse de s’alimenter pour assurer l’oxygénation constante des œufs et meurt à l’éclosion des jeunes poulpes. Sans cette aération continue, les œufs n’ont aucune chance de survivre. Ainsi, cette fermeture temporaire permet aux femelles de mener leur cycle à terme et assure la durabilité de la pêche pour les années à venir. Que je sois professionnel ou particulier, je respecte la réglementation en vigueur, je ne pêche pas de poulpe, je n’en achète pas, je n’en vends pas, je n’en détiens pas. En adoptant ces gestes, chacun contribue à préserver cette ressource et garantit aux pêcheurs des captures durables tout au long de l’année et pour les années futures.
Deux élèves de l’académie de Mayotte au concours « Si on lisait à voix haute »
L’académie de Mayotte a le plaisir d’annoncer la sélection de deux élèves mahorais parmi les demi-finalistes du concours national de lecture à voix haute organisé dans le cadre de l’émission « La Grande Librairie » sur France Télévisions. Les lauréats sont Hachim Irzadou, élève en classe de terminale au lycée de Tsararano, et Victoria Vanreysselberge, élève au collège de Tsingoni. Tous deux ont été accompagnés par leur enseignante dans la présentation d’une classe au concours. Leur implication, leur rigueur, et leur goût prononcé pour la lecture leur ont permis de se distinguer parmi de nombreux participants venus de toute la France.
Ce concours met à l’honneur la maîtrise de la lecture à voix haute, l’art de transmettre les textes avec justesse et émotion. Prochaine étape : l’envoi d’une nouvelle vidéo de lecture, à transmettre au jury entre le jeudi 27 mars et le jeudi 3 avril, afin de départager les finalistes de cette édition. Nous vous invitons à suivre leur parcours et à découvrir leur aventure à travers l’article publié sur le site de l’académie : www.ac-mayotte.fr/concours-de-lecture-a-haute-voix-deux-lyceens-de-mayotte-en-demi-finale-nationale-122767
Les plaques de chancel de l’église Saint-Michel de Dzaoudzi seront restaurées
L’association « Les enfants de Saint-Michel » qui porte le projet de restauration adresse ses plus sincères remerciements à tous ceux qui ont voté en faveur de la restauration des plaques de chancel de l’église Saint-Michel de Dzaoudzi. Avec 55 % des voix, ce projet a été désigné lauréat de la région de l’océan Indien et bénéficiera d’un mécénat de 8.000 euros, offert par Allianz France et La Sauvegarde de l’Art Français. Ce financement permettra une restauration minutieuse des plaques de chancel afin de leur redonner tout leur éclat d’origine et de garantir leur préservation à long terme. « Grâce à votre mobilisation, nous contribuons ensemble à la transmission de l’histoire religieuse et artistique de l’île de Mayotte aux générations futures », écrit l’association.
Prix surélevés : une liste de magasins sera dévoilée
Pour préserver le pouvoir d’achat des Mahorais pendant le Ramadan, la préfecture de Mayotte a pris le 28 février un arrêté de plafonnement des prix de l’eau en bouteille. Dans ce cadre, une vaste campagne de contrôle a été engagée pour garantir le respect de cet arrêté.
Depuis le début du mois de mars, 119 contrôles ont été effectués sur l’ensemble du département de Mayotte donnant lieu à 84 avertissements adressés aux commerces en infraction, onze contraventions pour non-conformité persistante. A l’issue du mois-sacré, la liste des commerces sanctionnés sera rendue publique afin de garantir la transparence et d’inciter l’ensemble des acteurs économiques au respect des règles.
Marine Le Pen condamnée à deux ans de prison ferme
Dans l’affaire des assistants parlementaires, le Rassemblement national et plusieurs figures du parti ont été condamnés, ce lundi. La formation d’extrême-droite a été reconnue coupable d’avoir mis en place un système de financement de collaborateurs en les déclarants faussement assistants parlementaires d’eurodéputés. Présidente du RN de 2011 à 2021, Marine Le Pen a écopé de quatre ans de prison dont deux avec sursis, une peine d’inéligibilité de cinq ans avec exécution provisoire. Cette mesure judiciaire, si elle n’entraîne pas de démission de son siège de députée du Pas-de-Calais, la prive pour l’instant d’une participation à l’élection présidentielle de 2027. Car même si elle a déjà annoncé faire appel, celui-ci n’est pas suspensif.
Son ancien compagnon, Louis Aliot, a été condamné à six mois de prison ferme et trois ans d’inéligibilité. Lui non plus ne perd pas son poste de maire de Perpignan. Le parti devra payer une amende d’un million d’euros, tandis que six anciens eurodéputés et seize anciens assistants parlementaires ont obtenu des condamnations.
Chido pourrait avoir révélé de nouveaux vestiges archéologiques

Si le cyclone Chido a endommagé plusieurs sites archéologiques de l’île, le 14 décembre 2024, il pourrait aussi avoir révélé de nouveaux vestiges. La direction des affaires culturelles de Mayotte (DAC) a lancé un appel à témoin demandant à celles et ceux qui auraient pu avoir fait des découvertes de les signaler.
Entre arbres déracinés et submersion marine des littoraux, plusieurs des 150 sites archéologiques de Mayotte ont été mis à mal par le cyclone Chido, le 14 décembre 2024. “À la plage de Miangani (Koungou), il y a une dizaine de sépultures remontant jusqu’au treizième siècle qui affleurent le front de mer. […] Certaines ont été impactées, d’autres ont carrément disparu”, relate Michaël Tournadre, ingénieur des services culturels et du patrimoine à la direction des affaires culturelles de Mayotte (DAC).
L’institution a coordonné en février une mission de trois jours pour évaluer les dégâts causés sur plusieurs sites terrestres et littoraux, accompagnée du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), de la DAC de La Réunion et de l’institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). L’équipe a couvert des sites allant du Moyen-âge à l’époque coloniale. Il en est ressorti que ce sont les sites littoraux qui ont été le plus touchés.
Mais le cyclone pourrait également avoir permis à de nouveaux sites de se révéler au grand jour. Ainsi, quelques semaines après Chido, des chercheurs du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) de Mayotte en mission sur l’îlot Monyé Amiri (entre Grande-Terre et Petite-Terre) sont tombés sur de nouveaux ossements. Si un signalement avait déjà été fait sur cette zone à la gendarmerie en juillet 2024, qui avait conclu qu’ils dataient de plus de 75 ans, Chido a permis de les révéler davantage et de les faire connaître auprès de la DAC qui va pouvoir lancer l’étude de ce site prochainement.
De nouvelles découvertes archéologiques
“C’est ce genre de signalement qu’on attendrait de la population qui se balade sur les plages”, indique Michaël Tournadre. C’est dans l’optique d’une possibilité de découvrir de nouveaux sites que le 19 mars, la DAC a lancé un appel à témoignages auprès de l’ensemble de la population qui aurait pu avoir repéré des vestiges archéologiques. Fragment de céramique, de poterie, alignement de pierres, porcelaine chinoise, corail et coquillage en milieu terrestre, ossements… Si un habitant tombe sur un de ces artéfacts, notamment au niveau d’arbres déracinés ou sur le cordon dunaire des littoraux, il est vivement enjoint à contacter la DAC au mail dac-mayotte@culture.gouv.fr. “Ce qui peut accrocher le regard, c’est les ossements humains. La porcelaine chinoise [N.D.L.R. issue de l’importation] a des couleurs éclatantes, la céramique locale se repère moins facilement. L’idée c’est que n’importe qui au contact d’une découverte fortuite nous la fasse remonter”, donne comme indications l’ingénieur des services culturels et du patrimoine. Il avertit néanmoins de ne surtout pas ramasser ou déplacer ces trouvailles. “Le mieux est de nous alerter, voire nous envoyer une photographie, nous préciser la localisation”, ajoute-t-il. Ces informations permettront à la DAC de croiser ces données avec celles déjà en sa possession, avant de se rendre sur le terrain avec les différents instituts d’archéologie pour estimer si des fouilles sont nécessaires ou non.
Le sort de chaque découverte sera ensuite décidé au cas par cas. Certains vestiges pourront rejoindre les collections du musée de Mayotte, selon la place disponible. Concernant les sites funéraires, il est aussi possible que les restes soient étudiés sur place, ou alors étudiés puis inhumés à nouveau. “Pour les sépultures, cela arrive qu’on vienne avec la communauté religieuse pour les ré-enfouir”, détaille Michaël Tournadre.
Avec le manque d’archéologues sur le territoire mahorais, ce genre d’appel à témoins est nécessaire pour faire avancer la recherche, selon lui : “Une fois qu’on a ce recensement, on peut déclencher des opérations archéologiques.”
Kayzie Mohamed Hachim au championnat de France Juniors de judo
La médaillée de bronze en judo aux Jeux des îles de l’océan Indien en 2023, Kayzie Mohamed Hachim, a participé ce samedi au championnat de France Juniors de première division au Grand Dôme de Villebon-sur-Yvette (Essonne). Éliminée en huitième de finale dans la catégorie des moins de 57 kilos, la participation de la Mahoraise de 18 ans est néanmoins « une belle victoire », affirme sa mère Zaouiya Maandhui, qui l’accompagne sur son parcours de judoka depuis qu’elle a commencé cette discipline à 3 ans. « C’est la première jeune talent mahorais à participer à cette compétition », indique sa mère, faisant référence au dispositif jeunes talents mahorais mis en place par le conseil départemental de Mayotte pour encourager l’excellence sportive.
Originaire de Pamandzi, Kayzie Mohamed Hachim a intégré le pôle espoir judo Réunion à 13 ans, puis le JCM de Saint-Denis. Actuellement, elle évolue avec le pôle France judo de Bordeaux, mais s’entraîne également avec l’AS Bourg-la-Reine avec des champions de la discipline. La prochaine étape pour la sportive sera le championnat de France Juniors par équipes en juin 2025.
La démission de Rachadi Saindou déclarée conforme à la Constitution

Contestée, la démission de Rachadi Saindou ne comporte pas d’atteinte à la Constitution française, comme l’affirme le Conseil constitutionnel dans sa décision rendue publique, ce vendredi 28 mars. En revanche, celui-ci rappelle que l’ex-président de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou (Cadema) peut toujours contester l’arrêté préfectoral.
Privé de ses mandats de conseiller municipal et communautaire en juin 2024, Rachadi Saindou ne pourra pas compter sur la Constitution pour les récupérer. Ce vendredi, le Conseil constitutionnel a donné sa décision concernant l’ex-président de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) condamné en première instance (il a fait appel) à deux ans de prison dont un an avec sursis et de quatre ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Il déclare « sous la réserve énoncée au paragraphe 17, le renvoi opéré, au sein de l’article L. 236 du code électoral, dans sa rédaction résultant de la loi n° 2001-1248 du 21 décembre 2001 relative aux chambres régionales des comptes et à la Cour des comptes, au 1° de l’article L. 230 du même code, est conforme à la Constitution ». Ainsi, la cour estime que le fait de priver l’ancien élu mahorais de son siège à la mairie de Dembéni et à la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou (Cadema) n’enfreint pas les articles de la Constitution, celle-ci ayant eu à se prononcer sur trois griefs exposés le 18 mars.
Le premier concerne le droit d’éligibilité. Pour rappel, le tribunal correctionnel de Mamoudzou avait déclaré coupable Rachadi Saindou des faits de prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics et favoritisme. Avec l’exécution provisoire assortie à la peine d’éligibilité, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, avait pris un arrêté instaurant la démission d’office de ses mandats électoraux. C’est cette décision qui était contestée avec l’argument suivant : le Mahorais se trouve injustement priver de son droit d’être élu alors qu’il a fait appel. Le Conseil constitutionnel n’est pas de cet avis et rappelle que le préfet n’a fait que suivre le code de procédure pénale et la décision du juge. A ses yeux, ces dispositions « mettent en œuvre l’exigence constitutionnelle qui s’attache à l’exécution des décisions de justice en matière pénale. D’autre part, elles contribuent à renforcer l’exigence de probité et d’exemplarité des élus et la confiance des électeurs dans leurs représentants. Ainsi, elles mettent en œuvre l’objectif de valeur constitutionnelle de sauvegarde de l’ordre public ».
Possibilité de s’opposer à l’arrêté du préfet
L’un des arguments des avocats de Rachadi Saindou tenait sur la différence de traitement entre les conseillers municipaux et les parlementaires, les deuxièmes pouvant garder leur mandat tant qu’il n’y a pas de condamnation définitive. Selon le Conseil constitutionnel, cette différence tient lieu aux prérogatives accordées aux parlementaires aux titres des articles 3 et 24 de la Constitution et il a donc rapidement écarté ce grief. Le dernier concerne le droit à un recours juridictionnel effectif. En effet, les avocats de l’ex-président de la Cadema et plusieurs élus condamnés dans des affaires de probité ont laissé entendre que leurs clients n’ont pas l’occasion de se défendre devant une juridiction du fait de l’exécution provisoire. Là non plus, il n’y a pas atteinte à la Constitution, car, comme le rappelle le Conseil constitutionnel, « l’intéressé peut former contre l’arrêté prononçant la démission d’office une réclamation devant le tribunal administratif ainsi qu’un recours devant le Conseil d’État ».
Il ajoute qu’une jurisprudence constante du Conseil d’État permet « de suspendre l’exécution de l’arrêté, sauf en cas de démission d’office notifiée à la suite d’une condamnation pénale définitive ».
Carburants : une baisse de plusieurs centimes d’euros au 1er avril
Hormis le pétrole lampant dont le prix se stabilise (1,26 euro par litre), tous les carburants observeront des baisses importantes de tarifs à Mayotte au 1er avril par rapport au mois précédent. Pour le supercarburant sans plomb et le gazole, elles seront respectivement de six centimes d’euros par litre (1,72 euro par litre) et sept centimes d’euros par litre (1,45 euro par litre).
« Pour le mois d’avril 2025, malgré un renforcement du dollar par rapport à l’euro, la baisse des cours moyens mondiaux des produits pétroliers (-8,67% pour l’essence et -7,62 % pour le gazole) permet d’afficher une baisse des prix des carburants à la pompe », explique la préfecture de Mayotte, qui fixe mensuellement les prix maximums. Le mélange détaxé (1,17 euro par litre) et le G.O. marine (1,04 euro par litre) bénéficient aussi de cette diminution.
Concernant le gaz, la baisse du prix du gaz sur les marchés mondiaux se répercute également à Mayotte où la bouteille de gaz de 12,5 kilogrammes passe de 26,5 à 26 euros au 1er avril.
Comores : Moscou autorisé à ouvrir sa première ambassade à Moroni

Une correspondance diplomatique du ministère comorien des Affaires étrangères a révélé l’information selon laquelle la Russie installera une ambassade aux Comores. Une autorisation que certains lient à la récente déclaration de Manuel Valls qui a assuré vouloir « soutenir » la base navale de Dzaoudzi, une décision vivement critiquée par les Comores. Le ministre des Outre-mer a également réagi en accusant la Russie de vouloir « nuire aux intérêts de la France » (voir encadré).
Selon un cadre du ministère comorien des Affaires étrangères, c’est un courrier diplomatique censé être confidentiel. Depuis ce mardi, les réseaux sociaux comoriens sont en ébullition après la fuite d’un document qui annonçait l’ouverture prochaine à Moroni d’une ambassade russe. Beaucoup n’y croyaient pas à leurs yeux et se doutaient de l’authenticité de la correspondance en date du 24 mars et qui est destinée à l’ambassadeur russe accrédité aux Comores, mais qui a résidence à Madagascar. « Le gouvernement comorien agréée la demande des autorités de la fédération de Russie, d’établir une ambassade auprès de l’Union des Comores. L’établissement de celle-ci permettra de rapprocher l’Union à la Fédération, qui entretiennent des relations depuis plusieurs années, et d’ouvrir de nouvelles perspectives de coopération entre les deux pays. A cet égard, à la demande de cette ambassade, les autorités russes pourront compter sur la disponibilité de la partie comorienne pour faciliter les démarches liées à cet établissement », précise le courrier dont l’authenticité a été confirmée par des autorités locales. Le 4 février, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait annoncé l’ouverture dans un avenir proche, de missions diplomatiques dans sept pays africains dont les Comores dans le but de renforcer les liens entre Moscou et le continent.
« Décision normale »
Selon une source du palais présidentiel comorien, la Russie va désormais chercher les locaux à louer. Ensuite, il y aura une demande d’agrément. Une fois la réponse donnée, s’ensuivra la présentation des lettres de créances. « Je ne comprends pas pourquoi des gens attendent que nous nous expliquions juste parce qu’un pays avec qui nous entretenons des relations diplomatiques depuis 1975 ouvre une ambassade sur place. Je rappelle qu’il y a toujours un ambassadeur nommé, sauf que sa résidence est à Madagascar. Maintenant, il s’installera à Moroni. Il faut noter que des pays ont fermé leurs ambassades à Moroni, faute de moyens. Si demain ils décident de les rouvrir, on va leur demander pourquoi. Je ne pense pas », a indiqué notre interlocuteur qui a qualifié cette ouverture d’ambassade par les russes de décision tout à fait normal, dès lors qu’on parle de deux pays liés par des relations diplomatiques presque cinquantenaires. Mais à l’heure où le monde connait des perpétuelles mutations, la présence d’une ambassade de Moscou à Moroni soulève néanmoins des questions. Déjà le timing fait parler. Dans les milieux des soutiens russes, la récente annonce du ministre des Outre-mer, Manuel Valls, accordant à Paris une intention de vouloir « soutenir la base navale afin de garantir la surveillance permanente au plus proche du territoire [mahorais] », aurait contribué à l’octroi par le gouvernement d’Azali Assoumani de cet aval.
Enjeux géopolitiques
La diplomatie comorienne et la société civile de l’archipel avaient vivement critiqué la déclaration de l’ex-Premier ministre. « Le gouvernement comorien dénonce la teneur d’une telle annonce, hostile et contraire aux engagements pris par l’Union des Comores et la République française, de privilégier le dialogue au contentieux qui les oppose sur cette île« , avait réagi le ministre comorien des Affaires étrangères dans un communiqué, Mohamed Mbae. Le président de l’Assemblée des Comores, Moustadroine Abdou, a aussi condamné, le 25 mars, le projet du gouvernement français qui avait suscité des tensions entre les deux pays. Ainsi, des observateurs pensent que l’État comorien a autorisé les Russes à venir ouvrir une ambassade à Moroni, bien qu’il s’agisse d’un projet ancien, afin d’irriter la France. Il faut noter que Moscou, tout comme la République populaire de Chine, ont toujours dénoncé la présence française à Mayotte. Le 28 mai 2024, l’ambassadeur russe à Madagascar, Andrey Andreev, avait réaffirmé leur engagement à « soutenir les Comores dans leur démarche visant récupérer leur souveraineté sur l’ile de Mayotte ». Il avait également évoqué un projet d’ouvrir un centre culturel russe à l’Université des Comores. Au cours de cette conférence de presse, le diplomate a renouvelé la disponibilité de la Russie à accompagner les Comores dans la réalisation du plan Comores émergeantes (PCE), nom du document cadre issu de la conférence de bailleurs organisée à Paris, en 2019, pour lever des fonds destinés à développer l’archipel, qui fait partie des pays les plus pauvres du monde.
Au-delà de ces aspects, la venue de la Russie revêt un enjeu géopolitique, comme l’a souligné sur X, Laylã, spécialiste des enjeux du canal de Mozambique qui a rappelé que les pays des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) entretenaient déjà de très bonnes relations avec les Comores. Pas plus tard que le 22 mars, la marine indienne était en mission de trois jours à Moroni et y organisé une formation sur la sécurité maritime, en présence des hauts gradés de l’armée comorienne.
« La Russie cherche à nuire aux intérêts de la France »
Ministre des Outre-mer, Manuel Valls a réagi aux déclarations russes et à la volonté de la Fédération d’installer une ambassade à Moroni, la capitale comorienne. « La Russie cherche et cherchera à nuire aux intérêts de la France partout. L’installation d’une ambassade de la Fédération russe à Moroni aux Comores et les déclarations scandaleuses de la porte-parole du ministère des affaires étrangères russes accusant la France de « contrôler illégalement » l’archipel sont un signal clair de cette stratégie », estime l’ex-Premier ministre.
Partisan de davantage de fermeté envers les Comores et d’instaurer « une ligne rouge » vis-à-vis des revendications de Moroni, il tient à rappeler : « Nous défendrons toujours avec la même fermeté l’intégrité de Mayotte, département Français. C’est le choix souverain des Mahorais ».
Le FC Majicavo assiste à la victoire de la France sur la Croatie
Arrivée vendredi dernier à Paris, l’équipe de football du FC Majicavo, vainqueur de l’Orange Cup Mayotte 2024, a pu assister aux quarts de finale de la Ligue des nations opposant l’équipe de France à celle de Croatie, au Stade de France. Ils ont pu assister ainsi à la qualification des bleus pour la demi-finale, avec un score de 2-0. Les jeunes mahorais ont pu fouler la pelouse du stade lors d’un tour d’honneur. Après avoir visité la capitale, les joueurs du FC Majicavo ont pris leur vol retour ce jeudi.
Plusieurs mesures pour renforcer le système de santé après Chido
Un arrêté datant du 20 mars 2025 et renforçant le système de santé après le cyclone Chido a été publié ce 27 mars au journal officiel. Parmi les mesures, les pharmaciens peuvent renouveler un traitement perdu suite à un sinistre, sur présentation d’une ordonnance déjà exécutée. Les médicaments ainsi renouvelés sont remboursés selon les conditions de droit commun. Dans le cas où la prescription d’un traitement chronique est expirée ou perdue en raison du sinistre, le pharmacien peut renouveler la délivrance des produits de santé. En l’absence de prescription, s’il existe une preuve qu’un traitement pour une pathologie aiguë a été délivré au cours des six mois précédents, le pharmacien peut procéder à une nouvelle dispensation des produits concernés. Avant l’expiration normale de leur durée d’utilisation, les pharmaciens peuvent renouveler la délivrance de produits de santé devenus hors d’usage, irréparables ou inadaptés à l’état du patient, sans requérir l’avis préalable du médecin-conseil. Tout cela est applicable jusqu’au 31 décembre 2025. S’agissant de la téléconsultation, les professionnels de santé peuvent recourir à tout outil numérique pour réaliser des téléconsultations, même si ces outils ne respectent pas strictement la politique de sécurité habituelle des systèmes d’information en santé. Les consultations réalisées par téléphone sont désormais remboursées par l’assurance maladie. Au titre du soutien financier, l’arrêté permet aux professionnels de santé exerçant à Mayotte d’obtenir une avance financière pour la période du 14 décembre 2024 au 31 mars 2025 pour pallier les difficultés de trésorerie liées aux cyclone Chido. Le professionnel devra rembourser cette avance à la caisse de sécurité sociale de Mayotte au plus tard le 31 décembre 2025.
Conte, théâtre, slam et danse alliés dans un spectacle à Bandrélé
L’association Hippocampe place le mois d’avril sous le signe du conte et du théâtre. Pour commencer, un spectacle tout public aura lieu le 5 avril à partir de 15h à Bandrélé, dans la cour de la Petite pousse du Sud, 34 rue Gnamboti, foyer des jeunes. En première partie, la conteuse maoraise Hinnaya contera des contes de Mayotte, lors de cet événement soutenu par la Direction des affaires culturelles et la préfecture de Mayotte. En seconde partie, il y aura un spectacle de contes et de slam “Nos différences nous unissent”, réalisé par la compagnie Les semeurs de mots. Il alliera l’art d’Audrey, conteuse et danseuse, et d’Ange, slameur. Pour les adhérents de l’association, la place est à 5 euros. L’entrée est de 10 euros pour les non-adhérents et gratuite pour les moins de 10 ans.
Une collecte de vêtements au collège de Passamaïnty
Face aux conséquences du cyclone Chido, qui a durement touché de nombreuses familles, le conseil de la vie collégienne (CVC) du collège de Passamaïnty, en partenariat avec les éco-délégués et l’ensemble de l’équipe éducative, lance une grande opération de solidarité à destination des élèves les plus affectés.
Du lundi 31 mars au samedi 5 avril, une collecte de vêtements et de fournitures scolaires est organisée au sein de l’établissement. Les dons recueillis (vêtements pour adolescents de 10 à 15 ans, chaussures, sacs, cahiers, stylos, crayons, etc.) seront distribués gratuitement aux élèves identifiés comme étant en situation de grande difficulté.
L’établissement fait appel à la mobilisation de tous : entreprises, associations, collectivités et particuliers sont invités à apporter leur soutien à cette action en faisant don de matériel ou de vêtements en bon état.
Les événements climatiques ont coûté un milliard d’euros en Outre-mer en 2024
France Assureurs a évalué à cinq milliards d’euros les dégâts dus aux événements climatiques en France en 2024, dont un milliard rien qu’en Outremer. Cette année est classée au neuvième rang en termes de coûts pour la profession depuis 1982, date de la création du régime des catastrophes naturelles. Dans le détail, les tempêtes, la grêle et la neige ont coûté 2,2 milliards d’euros aux assureurs, les catastrophes naturelles ont pesé pour deux milliards et l’assurance « récoltes » 800 millions.
Les territoires d’Outre-mer, essentiellement l’océan Indien, ont été frappés pour leur part, en l’espace de treize mois, par trois cyclones (Belal en janvier 2024 puis Garance en mars 2025 à La Réunion, et le cyclone Chido en décembre à Mayotte) pour un coût cumulé de plus d’un milliard d’euros. Les dégâts causés par Chido à Mayotte représentent à eux seuls 500 millions d’euros.
Plus de 1.000 surveillants pénitentiaires à recruter
Après une réforme pour accélérer les carrières et revaloriser les professions, et un nombre record d’inscrits aux concours en 2024, le ministère de la Justice poursuit ses recrutements en 2025, avec l’ouverture de 1.000 nouveaux postes de surveillants pénitentiaires. Les inscriptions aux deux concours sont ouvertes jusqu’au 2 mai 2025. Le ministère de la Justice organise également un « live chat » avec des agents pénitentiaires le 4 avril de 14h à 15h. Les surveillants pénitentiaires sont les acteurs principaux de la détention. Formés à assurer la sécurité, ils font respecter l’ordre et la discipline ; ils contrôlent et sécurisent l’ensemble des déplacements des personnes détenues au sein et à l’extérieur des établissements. Plus d’informations sur lajusticerecrute.fr/devenezsurveillant
Crise de l’eau : une coupure imprévue à Tsararano et Ironi Bé
Situés dans le secteur 2 du planning des tours d’eau, Tsararano et Ironi Bé devaient être alimentés toute cette journée de jeudi. Sauf que la Société mahoraise des eaux (SMAE) a constaté que le réservoir d’Ongojou était vide, ce jeudi matin. Elle a donc procédé à une coupure technique « de plusieurs heures » pour les deux villages de la commune de Dembéni. « La remise en eau devrait être effectuée dès que possible lors une fois le niveau dans le réservoir stabilisé », a assuré le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte.
Les élèves mahorais initiés aux enjeux de la cybersécurité
“Je vais distribuer un questionnaire sur la cybersécurité. Vous allez répondre aux questions. Ensuite, on va voir si vos réponses sont bonnes ou pas”, annonce Al-Hadi Ousseni, professeur de technologie au collège K2 à Kawéni. Avec son collègue Ankidine Ben Chiffay, référent numérique de l’établissement, il invite une classe de quatrième à tester leurs connaissances sur la cybersécurité, ce jeudi matin. Définition de la cybersécurité, protection des données, les moyens numériques pour éviter les déconvenues, les collégiens passent en revue tous les dangers dans ce programme appelé Cactus. Pour illustrer les propos, le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, cite sa propre mésaventure pendant laquelle son numéro de carte bancaire a été subtilisée et a servi à des achats sur internet (photo).
En amont de l’animation, l’académie de Mayotte a testé justement le niveau de vigilance en envoyant un test sur les boîtes mails des 14.000 élèves en quatrième et seconde. Le courriel invitait à cliquer pour télécharger des jeux crackés. Selon Fabrice Chaudron, délégué régional académique au numérique éducatif (Drane), seuls 0,8% des destinataires se sont fait piéger. Dans les autres académies, ce chiffre oscille entre 7% et 20%, preuve que la vigilance est de mise chez des élèves mahorais confrontés, il est vrai, à la fracture numérique.
Tribune libre : « Si j’étais parlementaire, je me rendrais à Kiev »
Le nouveau chef de cabinet de la présidence du conseil départemental de Mayotte, Zaïdou Tavanday, signe une tribune de soutien à l’Ukraine, ce jeudi 27 mars. Candidat malheureux des Républicains aux élections sénatoriales de 2023, il fait un parallèle entre les revendications russes sur le pays d’Europe orientale et celles des Comores vis-à-vis de Mayotte.
En ce mois sacré de Ramadan, malgré les très nombreuses difficultés existentielles auxquelles nous faisons face sur notre territoire, je serais un parlementaire de mon pays, je me rendrais en Ukraine pour témoigner de mon soutien à mes homologues ukrainiens. Une visite symbolique, mais fondamentale pour rappeler que cette guerre ne concerne pas uniquement l’Europe de l’Est : elle concerne aussi Mayotte et les Mahorais, et au plus haut point. Mayotte a choisi, après la départementalisation, d’intégrer le statut de région ultrapériphérique (RUP) en 2014, pour mieux structurer sa perspective de développement, et aussi pour affirmer davantage son attachement viscéral aux valeurs de liberté, de paix, de démocratie, de respect des droits humains. Le fait européen est sur notre territoire essentiel en ce sens qu’il est porteur d’espoir d’un avenir meilleur. Rien de grand ne peut se faire à Mayotte, aujourd’hui et demain sans la solidarité de l’Union Européenne ni sans le respect de ces acquis européens.
Or, c’est précisément pour ces principes, pour ces acquis européens que l’Ukraine se bat aujourd’hui, au péril de la vie de son peuple. La Russie, en envahissant militairement l’Ukraine, nie jusqu’à son existence en tant que nation, la considérant comme une simple invention de puissance impériale. Ce déni d’identité nationale fait tristement écho aux arguments avancés par nos voisins les Comores, qui continuent de contester le choix des Mahorais de rester français. Ne disposant pas d’armée capable d’imposer un rapport de force à la France, c’est avec l’unique arme dont ils disposent, leur démographie, qu’ils essaient de saborder notre cohésion et notre développement. Cette agression russe contre l’Ukraine, c’est l’histoire qui se répète : certains veulent effacer une nation, nier un peuple, gommer une volonté démocratique.
Si j’étais parlementaire, je serais allé à Kiev pour montrer que Mayotte est solidaire. Parce que leur combat, c’est aussi le nôtre.
Zaïdou Tavanday, ancien candidat aux sénatoriales en 2023
Une vingtaine de cas de paludisme à Mayotte depuis janvier

Outre le chikungunya dont un premier cas autochtone a été identifié cette semaine, Mayotte connaît aussi une résurgence de cas de paludisme, ces derniers mois. Vingt cas de paludisme ont été ainsi signalés à Mayotte depuis le début de l’année, dont 19 importés et un autre est en cours d’investigation. L’an dernier, 119 cas de paludisme ont été déclarés à Mayotte. Selon Santé publique France, ils sont tous importés et proviennent à 82% de l’Union des Comores où la maladie est en recrudescence (Madagascar et la Tanzanie arrivent en deuxième et troisième positions en pourcentage). Si aucun décès n’a été enregistré, 33% des patients ont dû être hospitalisés, dont sept admis en réanimation.
Comme le chikungunya, le paludisme se transmet par le moustique. Il ne s’agit pas toutefois d’un virus pour le deuxième, mais d’un parasite qui est dans 97% des cas à Mayotte le plasmodium falciparum. Santé publique France rappelle que le département était fréquemment sujet à cette maladie avant que des actions de lutte contre la propagation des moustiques soient mises en place en 2010 et 2011. Il n’y a d’ailleurs pas eu de cas de paludisme acquis à Mayotte « depuis juillet 2020, mais on observe une augmentation progressive du nombre de cas importés depuis quatre ans, avec un pic en août 2024 ».
« En matière de prévention du risque, de façon générale, il est recommandé de se protéger des piqûres de moustiques par l’usage de répulsifs, de moustiquaires imprégnées et par le port de vêtements couvrants dès la tombée de la nuit. Ces mesures permettent également d’être protégés contre les piqûres d’autres insectes vecteurs. L’usage d’une chimioprophylaxie doit être évaluée avant tout voyage. À ce jour, la combinaison atovaquone/proguanil ou la doxycycline sont les seuls médicaments recommandés en première ligne pour une chimioprophalyxie antipaludéenne », recommande Santé publique France.