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Écoles bloquées à Sohoa : les parents lancent une pétition

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Le portail de l’école élémentaire de Sohoa est cadenassé depuis le 2 septembre.

Depuis le 2 septembre, les parents d’élèves de Sohoa bloquent les établissements scolaires en raison de la vétusté du matériel. Ces derniers ont lancé une pétition ce lundi, notamment pour que le mobilier soit renouvelé. Du côté de la mairie, on estime que tout le matériel n’a pas à être remplacé.

Ce mercredi, les écoles de Sohoa et la mairie de Chiconi sont toujours bloquées. Après des discussions infructueuses avec les élus ce week-end, la colère des parents d’élèves continue de gronder. “Depuis le mois de mai on demande à ce que nos enfants en maternelle ne dorment pas par terre. Des engagements ont été pris, pourtant pour à la rentrée, ce ne sont que des tapis de gym qui ont été prévus pour leur sieste”, dénonce Mariama Tomboravo, représentante des parents d’élèves, qui ajoute que de nombreux travaux sont à faire pour réparer des fuites d’eau régulières dans l’établissement. Le maire, Mohamadi Madi Ousseni, estime que la commune fait avec les moyens qu’elle a, et rappelle que dans plusieurs écoles, ce sont les parents qui fournissent les matelas. Certains parents de Sohoa ont pourtant essayé, mais se sont vu refuser cette solution pour des raisons de sécurité. L’édile affirme que ce sont des enseignants qui ont bloqué cette option, alors que cette décision n’était pas de leur ressort.

Du côté de l’école élémentaire, c’est la vétusté du mobilier qui est pointée du doigt : armoire et tables cassées, fenêtres dysfonctionnelles laissant entrer la pluie et les chats qui viennent faire leur besoin dans l’établissement. “Certains parents reconnaissent du mobilier déjà présent quand ils étaient eux-mêmes à l’école”, s’insurge la mère de famille, notamment préoccupée par l’absence d’alarme incendie. “À la place, il y a un sifflet et la consigne de taper du pied sur le sol pour prévenir les classes en dessous.” Du côté du maire de Chiconi, on continue d’assurer que l’absence de ce type de matériel de sécurité n’est pas du fait du manque de volonté de la commune, mais bien de sabotages et de vols. “On ne peut pas remplacer les extincteurs et les alarmes incendies tous les deux jours”, avance Mohamadi Madi Ousseni, qui dénonce des vols récurrents.

“Une différence entre mobilier dégradé et ancien”

Si les blocages ont commencé lundi dernier, à coup de cadenas sur les portails et de mobilier délabré transporté des classes devant la mairie, le mouvement des parents a décidé de passer à la vitesse supérieure en lançant une pétition ce lundi sur change.org. “Il en va de la sécurité de nos enfants”, estime Mariama Tomboravo. Une décision qui survient après des échanges insatisfaisants avec les élus ce dimanche. Selon la mère de famille, le maire avance que des consultations sont nécessaires, et que les améliorations ne seront possibles que l’an prochain. “On n’en peut plus, à chaque fois c’est la même chose, on nous raconte des bobards et on en a marre. Pour les travaux, on comprend qu’il doit y avoir des appels d’offres, que tout ne peut pas être fait tout de suite. Mais pour le mobilier, on ne comprend pas”, développe-t-elle, considérant avec les autres parents que cette dernière revendication doit être satisfaite pour que les blocages cessent et que les cours reprennent. “Moi je fais la différence entre mobilier dégradé et mobilier ancien. Il y a des revendications légitimes et je sais qu’il y a des choses à corriger. On a déjà remplacé ce qui était dégradé, mais on ne va pas mettre du neuf dès qu’un mobilier a quelques années. Aujourd’hui si le danger est imminent, on va remplacer le matériel, mais on ne va pas changer du matériel conforme”, estime l’édile de Chiconi, qui voit ce qu’il considère comme de l’obstination des parents comme une simple volonté de s’opposer à la municipalité.

Pour les familles, la situation est d’autant plus incompréhensible que, vendredi dernier, le maire serait venu à l’école de Sohoa et aurait demandé à retirer le mobilier personnel apporté par les enseignants pour pallier les manques. Ce dernier explique que du mobilier dégradé qui a été apporté devant la mairie au début du mouvement n’avait pas été installé par la Ville, mais par des enseignants. “Certains d’entre eux ont apporté du matériel dégradé, alors oui, j’ai demandé à le retirer”, stipule le maire, qui espère que la situation va se débloquer rapidement, ses services étant entravés dans leurs travaux avec le blocage de la mairie.

La médecine traditionnelle vue par un anesthésiste

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La deuxième journée de Mayotte en Santé était consacrée à la médecine traditionnelle.

Lors de la deuxième journée du colloque Mayotte en Santé, au Pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi, le médecin Philippe Durasnel a donné une conférence sur le lien entre médecine traditionnelle et médecine conventionnelle. Un moyen d’exposer les tensions entre ces deux pratiques.

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Le « vaha pefu » pris en tisane peut s’avérer mortel chez les patients déficitaires de globule rouge.

 « Malgré d’importants progrès dans l’offre de soins depuis 1975, le recours à la médecine traditionnelle reste fréquent. » Philippe Durasnel anesthésiste réanimateur au Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) entre 2009 et 2012 amorce ainsi sa conférence ce mardi au Pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi, à l’occasion du colloque Mayotte en Santé. Durant sa pratique, il a constaté des tensions entre sa pratique de la médecine conventionnelle clinicienne et la médecine traditionnelle.

Un recours par faute de soins ?

Au cours de son intervention, le médecin explique le recours des Mahorais à la médecine traditionnelle par le retard de prise en charge par celle conventionnelle. Selon une enquête de l’Institut national  de la statistique et des études économiques (Insee), « en 2019, 45 % des habitants de Mayotte de 15 ans ou plus déclarent avoir renoncé à des soins médicaux nécessaires ou les avoir reportés », argumente le professionnel.

La rencontre avec ses patients lui a également permis de constater un ancrage de la médecine traditionnelle dans le paysage culturel et cultuel de Mayotte. Le médecin a aussi découvert des guérisseurs avec des noms différents : le fundi (maître), ou le mgangi (sorcier) qui ont leurs propres spécificités, comme le recours aux djinns, à la manipulation de textes sacrés ou encore aux offrandes propitiatoires.

Des résultats qui non sans risques

De son expérience, l’anesthésiste-réanimateur a pu observer le cas d’une guérison d’aphtes grâce à des plantes sur une jeune Mahoraise, alors que sa prise en charge clinicienne venait d’échouer. Néanmoins, Philippe Durasnel met en garde : les plantes utilisées pour se soigner ne sont pas sans risques, des accidents peuvent survenir. C’est le cas de l’acalypha indica, « vaha pefu » en shimaoré, utilisée par les Mahorais pour des enfants ayant des problèmes respiratoires. Cette plante a des conséquences mortelles pour les personnes déficitaires de globules rouges. Il y a donc une nécessité de les connaître avant de les administrer. Philippe Durasnel recommande ainsi le travail de Maoulida Mchangama et de Pacale Salaun qui ont répertorié les plantes médicinales de l’île au travers d’un texte scientifique le Recueil d’une pharmacopée à Mayotte.

Peu à peu au cours de sa carrière au CHM, son service a su accepter différentes pratiques non nocives pour les patients tel que le mdzidzano (masque au bois de santal) sur la tête ou encore une feuille de Coran dissimulée sous l’oreiller d’un nouveau-né. « Il faut accepter et comprendre les gens, nous ne pouvons pas soigner sans que les patients puissent nous faire confiance », conclut le médecin.

L’industriel Abbas Jaber devient actionnaire de Corsair

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Abbas Jaber, actionnaire historique de Corsair a pris part à l’acquisition de la compagnie aérienne, via son groupe agro-industriel Advens-Geocoton, en qualité d’actionnaire de la holding OMRP (Outre-mer R-Plane) en 2020. Né au Sénégal, Abbas Jaber est le Président fondateur d’Advens-Geocoton. « Je suis ravi de participer au nouveau tour de table de Corsair, une compagnie emblématique à laquelle je suis profondément attaché. Je tiens à saluer l’évolution positive des deux dernières années, qui ont renforcé la place de Corsair dans les Outre-mer, faisant d’elle un acteur local incontournable. Je crois également au développement que Corsair mène en Afrique, offrant à la compagnie un levier de croissance significatif. », a-t-il souligné. Pour rappel, la compagnie aérienne dessert les Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, La Réunion et Mayotte) ainsi que le continent africain (l’île Maurice, Madagascar, Côte d’Ivoire, Mali, Bénin).

Rachadi Saindou dépose différents recours contre son éviction

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L’affaire Rachadi Saindou, ancien président de la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) a de nouveau été jugée ce mardi 10 septembre devant le tribunal administratif de Mamoudzou. En effet, ce dernier a déposé trois recours afin de faire annuler la suspension de ses différents mandats de conseiller municipal et communautaire. Il veut aussi faire annuler les élections du 11 juillet 2024 investissant Moudjibou Saidi comme nouveau président de l’intercommunalité. Les délais pour faire recours étant dépassés, c’est le Conseil d’Etat qui statuera sur ces recours.

Un spectacle de conte inspiré d’Afrique et de l’océan Indien

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L’arbre aux griots, un spectacle de contes est joué à Mayotte. Il est le fruit d’une résidence de création entre un artiste mahorais Abdou Ntro et un artiste réunionnais Jean-Pierre Accapandier. Ce projet a pu voir le jour grâce au partenariat entre Hippocampus, une association culturelle de Mayotte et les établissements artistiques du Département de La Réunion (TEAT). Le but ?  Créer des rencontres artistiques entre les deux îles et tendre vers une meilleure cohésion sociale. L’arbre aux griots évoque le vivre-ensemble à travers le merveilleux des contes, en faisant se croiser les racines africaines communes et les univers mahorais et créole. Les représentations ont lieu le 11 septembre à 15 h à la médiathèque de Chirongui, le 12 septembre à 18h la MJC de Kani-Kéli (sortie de résidence) et le 13 septembre à 18h à la MJC de M’gombani à 18h. Elles sont gratuites.

Première édition du forum habitat du Grand Nord ce samedi

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L’intercommunalité du Grand Nord de Mayotte organise son premier Forum Habitat. Il a pour ambition « d’informer la population sur les enjeux majeurs du logement sur leur territoire et de proposer des solutions concrètes aux problématiques rencontrées par les habitants ». Les visiteurs auront l’opportunité de découvrir les dispositifs d’aide disponibles pour faciliter l’accès à un logement décent, qu’il s’agisse de l’achat de terrain, de la location, de l’accession sociale à la propriété, ou encore des différentes aides financières et techniques disponibles. L’événement se déroule samedi 14 septembre de 8h30 à 14h30 au remblai de Bandraboua.

Coupure d’électricité à Tsingoni, ce mercredi, pour maintenance

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Dans le cadre de travaux de maintenance sur le réseau électrique, Electricité de Mayotte (EDM) informe ses clients qu’une coupure d’électricité est programmée ce mercredi 11 septembre, à partir de 12h. Cette interruption concernera le poste 93000 situé dans le secteur de Tsingoni et devrait durer environ 3 heures.

Le Département veut intégrer l’île à la Commission de l’Océan Indien

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Le conseil départemental a tenu sa session plénière ce mardi 10 septembre.

Réunis en session plénière ce mardi matin à Mamoudzou, dans l’hémicycle Younoussa Bamana, les conseillers départementaux ont planché sur douze rapports inscrits à l’ordre du jour. Douze rapports adoptés à l’unanimité, notamment une motion adressée au gouvernement français et à l’Union européenne les invitant à œuvrer en faveur de l’intégration de Mayotte au sein de la Commission de l’Océan Indien (COI).

C’est une session marathon qui s’est tenue ce mardi 10 septembre au conseil départemental de Mayotte, avec douze rapports examinés par les élus en moins de deux heures, et tous adoptés sans opposition aucune. Le fait marquant de cette matinée fut l’adoption d’une motion, à la demande du président Ben Issa Ousseni, visant à faire intégrer prochainement notre île dans la Commission de l’Océan Indien (COI). « Dans le passé, il y a eu sur ce sujet, des notes, des courriers et autres communications médiatiques, mais jamais aucune délibération de notre assemblée. Aujourd’hui c’est officiel, nous saisissons le gouvernement français, et allons faire de même au niveau de l’Europe pour appuyer la demande mahoraise d’intégration à la COI », explique le président du conseil départemental de Mayotte.

Cette session plénière fut aussi l’occasion d’aborder d’autres sujets, notamment quelques-uns en lien direct avec le fonctionnement général de l’institution. Soibahadine Ndaka, actuellement conseiller départemental du canton de Bouéni (en remplacement de l’ancien premier vice président Salime Mdéré), a vu acter son intégration à certains postes dans différentes commissions, de même que le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) a vu sa subvention de fonctionnement validée pour la période 2024/2026 (au titre de la participation du CDM).

Un excédent financier en 2023

Ali Omar (3 ème vice-président en charge de l’administration générale, des transports et de la transition écologique) a présenté un rapport d’activité de l’institution départementale qui fait état d’un excédent financier en 2023 (avec un taux d’épargne de 18 %) et l’espoir d’une amélioration de la situation financière au titre de 2024 de l’ordre de 15 %. « Il est important de faire remarquer qu’il est ici question d’excédent en fonctionnement, lequel nous permet de réaliser des investissements, notamment des équipements publics et des voiries. Notre situation pour 2024 est équilibrée, quand bien même une prudence est de mise, mais nous réfléchissons déjà sur comment allons-nous fonctionner en 2025 », fait remarquer Ben Issa Ousseni, qui s’est voulu rassurant au sujet du devenir du boulevard urbain de Mamoudzou lors d’un entretien avec les journalistes.

Selon lui, ce dossier autrefois porté à bras le corps par Salime Mdéré (son ancien premier vice-président) n’a jamais été délaissé, au même titre que d’autres sujets d’aménagement, un président de commission et un rapporteur ayant été désignés pour assurer leur conduite. Si le président du conseil départemental reconnaît la nécessité de mettre en place une meilleure organisation pour faire aboutir tous ces projets, il estime cependant que cela n’implique pas forcément la désignation, à nouveau, d’un vice-président pour compléter le dispositif. « C’est une situation qui n’était pas attendue, par conséquent notre équipe réfléchit actuellement sur comment procéder pour pallier cela, en attendant tous ces dossiers sont suivis par notre collègue Saïndou Attoumani, et ce, dès le 10 juillet 2024, sachant que la décision de justice déclarant Salime Mdéré inéligible est sortie le 25 juin. Pour le moment le travail continue et il est bien fait », conclut Ben Issa Ousseni.

Huit ans de prison pour avoir agressé sexuellement ses cousines

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Nafouandine a été condamné à 8 ans de prison par le tribunal correctionnel de Mamoudzou.

Un trentenaire a été condamné ce mardi pour avoir agressé sexuellement ses trois cousines, alors âgées de 6 ans, 8 ans et 11 ans. Les faits qui se sont étalés sur deux ans ont été révélés par l’aînée de la famille en 2022. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou l’a reconnu coupable, et l’a condamné à huit ans de prison ferme. Il devra indemniser les trois victimes à hauteur de 35.000 par personne, ainsi que la mère de famille.

« Je ne me rappelle pas », martèle le prévenu, Nafouandine*, tandis que la présidente du tribunal correctionnel de Mamoudzou, Ariane Balg, le questionne dans la salle d’audience ce mardi 10 septembre. Alors qu’il était hébergé par sa tante à Bandraboua depuis son départ d’Anjouan, l’homme a commis des agressions sexuelles sur ses trois petites cousines, alors âgées de 6 ans, 8 ans et 11 ans entre 2016 et 2018. Toutes décrivent le même scénario : il profitait de l’absence de sa tante pour frotter son sexe contre le leur, les pénétrer et les forcer à faire des fellations. Pour qu’elles gardent le silence, il menaçait la plus petite, Sarah** 6 ans, de la frapper, disait à Samira**, 8 ans, qu’il faisait la même chose à ses sœurs et que cela ne mènerait à rien de parler tandis qu’il disait à l’aînée, Emma**, 11 ans, qu’il ferait du mal à sa mère. Toutes ont gardé le lourd secret. La mère n’aurait rien vu, même si elle évoquait les voir mal à l’aise en la présence de Nafouandine, « je pensais que c’est parce qu’il les frappait ». Ce que reconnaît l’homme, qui n’a pas voulu d’avocat, est qu’il les « embêtait » parce que, selon lui, elles traînaient après l’école. Emma, qui s’est absentée de cours pour assister au procès, tient à préciser qu’elles rentraient toutes directement après les cours. Pour Emma, le calvaire cesse lorsqu’elle est en cinquième et qu’elle riposte aux énièmes coups que lui assène son cousin. Lui déménage quelque temps plus tard au fond de la cour de la maison, après son mariage.

Un développement psychique compromis

Tout explose le 19 août 2022, lorsque Sarah revient du champ accompagnée de son beau-père avec une somme d’argent. Sa grande sœur la questionne, et la petite confie que son beau-père l’a violée. Emma se livre alors sur les agissements que lui faisait subir son cousin. Nafouandine et le beau-père sont escortés par les membres de la famille au commissariat, en pleine nuit « pour ne pas alerter les voisins », raconte la mère des trois filles. Elles portent toutes plainte et racontent les mêmes faits, qui sont requalifiés en agressions sexuelles. Si le beau-père s’est enfui, le trentenaire est quant à lui interrogé, mis en examen et placé en détention provisoire. Pendant la garde à vue, il ne nie pas les faits « si elles le disent, c’est possible, je ne sais pas » et évoque des trous de mémoire ou de la sorcellerie. A la barre, il nie les faits et maintient être victime de sorcellerie et d’acharnement. Pourtant, les examens médico-légaux corroborent la version des trois sœurs. Les examens psychologiques évoquent des troubles du développement chez la petite Sarah, conséquence possible des agissements de l’homme.

La peur au ventre

Au cours de l’audience, il demande pardon à la famille, et précise : « Je ne suis pas méchant, elles ne doivent pas avoir peur de moi ». La peur, c’est pourtant ce qu’il inspire à la famille, l’une des filles quitte d’ailleurs l’audience et ne reviendra qu’à la fin de celle-ci, insiste Maître Mélanie Trouvé. L’aînée espère « qu’une peine lui permettra de comprendre que ce qu’il a fait est mal et qu’elle sera suffisamment longue pour éviter qu’il reconnaisse les gens à qui il a fait du mal ». La mère déclare avoir enchaîné les hospitalisations depuis les révélations de ses filles. Une autre émotion domine dans la salle, la culpabilité, celle que les trois expriment de ne pas avoir parlé plus tôt, surtout chez Emma, la grande sœur : « Si j’avais parlé plus tôt, il n’aurait peut-être pas fait subir ça à mes sœurs ».

Leur mère et elles, constituées partie civile, ont demandé une indemnisation financière. Le ministère public, en la personne de Stéphanie Pradelle, préconise de le maintenir en détention, le risque de récidive est trop grand. Il est finalement condamné à 8 ans d’emprisonnement avec maintien en détention. Cette peine est assortie de l’interdiction de contact avec les trois victimes pendant 10 ans et l’interdiction d’exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant la présence de mineur. Après avoir purgé sa peine de prison, il devra commencer un suivi socio-judiciaire durant cinq ans. Chaque sœur obtient la somme de 35.000 euros de dédommagement et la mère de famille 12.000 euros.

*Habituellement, lorsqu’un prévenu est condamné à plus d’un an de prison ferme, nous déclinons son identité complète. Néanmoins, dans un souci de protection de l’anonymat de ses victimes, appartenant à la même famille, nous avons décidé de ne pas indiquer le nom complet du condamné.

** Nom d’emprunt.

Huit mois de prison ferme pour tentative d’agression sexuelle

Alors que la jeune femme sortait dans sa cour pour se rendre aux toilettes dans la nuit du 16 juin 2022 à Mamoudzou, elle tombe nez à nez avec un homme cagoulé et armé d’une machette. Il la menace, lui plaque l’arme contre la cuisse et tente de la faire taire. Elle se débat et réussit à le désarmer. Lorsqu’il prend la fuite, la mère et la sœur, alertées par les cris de la victime, réussissent à l’immobiliser. Il parvient tout de même à s’échapper en laissant derrière lui l’arme, ses tongs, et le téléphone de la victime, qu’il avait subtilisé. Toutes les trois parviennent à identifier leur voisin, un homme âgé de 23 ans au moment des faits, qui avait fait des avances à la jeune fille, qu’elle aurait déclinées quelque temps auparavant. Déjà condamné pour des faits de vols avec violence, il a été reconnu coupable de tentative d’agression sexuelle et de vol et doit purger une peine de huit mois de prison ferme.

Une fillette de deux ans victime d’attouchement

 Dans la nuit du 29 juillet 2024, les pompiers et la police sont appelés pour une agression sexuelle sur un enfant de 2 ans. Sa mère, qui les a appelés, raconte alors avoir surpris son voisin de palier seul dans sa chambre avec sa fille née en 2022. Plus tard dans la soirée, cette dernière adopte des comportements inhabituels, en évoquant celui qu’elle appelle « tonton ». Il reconnaît avoir frotté son sexe contre la cuisse de la jeune fille, mais nie avoir voulu « aller plus loin ». « Je n’ai pas pénétré », tient à rappeler l’homme à la présidente du tribunal. Il a été condamné à 16 mois de prison, dont 6 de sursis probatoire.

Comores : La condamnation de la Yemenia Airways confirmée par la cour d’appel de Paris

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152 personnes ont péri dans le crash d’un avion de la Yemenia Airways en 2009. Photo d’illustration.

Insatisfaite du verdict prononcé par le tribunal correctionnel en 2022, la compagnie aérienne avait fait appel. Mais sans surprise, elle se fait à nouveau condamnée et est donc reconnue coupable d’homicide et blessures involontaires. La partie civile se dit satisfaite de la décision.

La compagnie yéménite va-t-elle encore se pourvoir en cassation ? Si ses avocats ne se sont pas encore exprimés, l’hypothèse n’est pas à exclure, puisque la loi leur offre cette possibilité. En attendant, les proches des victimes qui ont péri dans le crash du 30 juin 2009, sont soulagés d’apprendre la condamnation de la Yemenia Airways. Ce 10 septembre, la cour d’appel de Paris a en effet confirmé la peine requise le 28 mars. Celle-ci reconnaissait la culpabilité de la compagnie poursuivie pour « homicide et blessures involontaires ». Le verdict de ce mardi intervient six mois après un long procès en appel, qui a duré près de quatre semaines.

Pour la première fois, un responsable de la Yemenia Airways avait été entendu par visioconférence. Mais voilà que la partie civile obtient à nouveau gain de cause quinze ans après la catastrophe qui a emporté 152 personnes, dont 11 membres d’équipage au large des Comores. Une victoire bien accueillie par les proches des victimes. « L’association des familles des victimes de la catastrophe de la Yemenia Airways ne peut qu’exprimer sa satisfaction et son soulagement en ayant pris connaissance de la décision de la Cour d’appel de Paris qui vient reconnaître la totale responsabilité pénale de la compagnie aérienne« , a réagi le président de l’association des familles, Saïd Assoumani. « Cette condamnation est aussi le résultat de quinze années de combat judiciaire des familles de victimes et de l’Association Afvca qui ont su assumer seules les difficultés morales et matérielles découlant de la perte de leurs proches, mais en plus, ont dû surmonter les multiples difficultés causées par cette compagnie aérienne qui a multiplié les initiatives dilatoires« , a-t-il poursuivi, dans un communiqué de presse qui a souligné l’attitude de la compagnie marquée par une constante résistance à l’indemnisation des victimes jusqu’à s’abriter à l’étranger. Yemenia Airways a refusé la présence personnelle de ses représentants légaux à deux reprises devant leurs juges.

“Une satisfaction pour les parents des victimes”

Aujourd’hui, l’arrêt de la Cour ordonne l’affichage du dispositif de la décision dans les locaux des aéroports de Paris Charles De Gaulle et de Marseille aux frais de la compagnie. Engagé lui aussi dans ce combat, l’avocat Saïd Larifou a exprimé sa joie. « La décision rendue ce matin est une satisfaction pour les parents des victimes de ce crash. Malgré toutes les tentatives et les manœuvres employées par la compagnie Yemenia pour échapper à une condamnation pénale, la Cour d’appel, après examen des éléments du dossier et les plaidoiries, a confirmé sa culpabilité et les indemnisations accordées aux victimes de nationalité française ou des étrangers qui ont pris l’avion au départ des aéroports Français« , a déclaré, à Flash Infos, Maître Saïd Larifou, contacté quelques heures après la sortie du jugement. L’avocat franco-comorien reconnaît toutefois que les autres doivent s’armer de patience pour obtenir des réparations, la justice française n’acceptant que les plaintes des victimes binationales.

Le conseil de la partie civile a par ailleurs exprimé sa désolation par rapport à l’attitude des autorités judiciaires comoriennes qui dans ce dossier, malgré les plaintes déposées par les victimes, n’ont rien fait. Le 19 juin 2022, après la condamnation en France de la compagnie yéménite, les familles restées aux Comores ont réclamé un procès à Moroni. Mais force est de constater que leur doléance est restée lettre morte. Pourtant, c’est ce même collectif qui s’est battu jusqu’à obtenir dans le volet civil, des indemnisations des proches comoriens. « Moi-même ainsi que mon confrère Didier Jaubert du barreau de Paris ne baisserons pas les bras, ce déni de justice pour les autres victimes doit et prendra fin« , a promis Maître Saïd Larifou.

Mauvaises décisions des pilotes

Durant le procès en appel tenu devant la Cour d’appel, du 5 au 28 mars 2024, la responsabilité de la Yemenia Airways avait été soulevée. Il a par exemple été démontré que l’accident était causé par une série de manœuvres de l’équipage. Les experts appelés à la barre ont relevé que les pilotes ne s’étaient pas bien préparés avant l’atterrissage. « Ils ont pris des décisions hâtives, et auraient dû utiliser le pilote automatique, mais il y est apparu qu’ils ne le maîtrisaient pas. Les pilotes n’avaient pas non plus suffisamment de formation leur permettant de se poser dans un aéroport comme celui de Moroni« , relatait l’association des familles des victimes de la catastrophe aérienne de la Yemenia Airways (Afvca). Le copilote n’était pas exempté de reproches, lui qui a passé dix-sept ans de sa carrière dans un autre domaine avant de monter à bord des gros avions. Quant au défaut des feux clignotants de l’aérodrome, il n’a à aucun moment joué un rôle dans l’accident, ont conclu les spécialistes. Ces témoignages avaient permis à la procureure de prononcer la condamnation de la Yemenia Airways avec une amende maximale de 225.000 euros. Si l’association estime qu’une telle sanction est insuffisante, comparé au nombre de vies perdues, elle espère tout de même que la compagnie aérienne et ses assureurs assumeront leurs responsabilités en procédant au règlement des indemnisations allouées aux parties civiles et aux ayants droits de victimes non encore indemnisées.

Coupure d’électricité à Tsingoni, ce mercredi, pour maintenance

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EDM coupure Tsingoni

Dans le cadre de travaux de maintenance sur le réseau électrique, Electricité de Mayotte (EDM) informe ses clients qu’une coupure d’électricité est programmée ce mercredi 11 septembre, à partir de 12h. Cette interruption concernera le poste 93000 situé dans le secteur de Tsingoni et devrait durer environ 3 heures.

200 personnes rendent hommage aux enfants décédés à Sakouli

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Environ 200 personnes étaient présentes, ce mardi matin, pour rendre hommage aux deux victimes de l’accident de Sakouli.

Face au drame qui s’est produit mercredi dernier à Bandrélé, la population a souhaité rendre hommage aux deux enfants qui ont perdu la vie, percutés par un chauffeur au niveau de Sakouli. Une marche blanche qui visait aussi à pointer du doigt le non-respect de la sécurité routière. 

Ils étaient près de 200 ce mardi matin à Bandrélé, pour rendre hommage aux deux enfants de la même fratrie décédés mercredi dernier, percutés par un chauffeur à Sakouli, alors qu’ils étaient sur le chemin de l’école. On voulait montrer notre soutien à la famille, mais aussi lancer un message aux services compétents pour sécuriser la route nationale », déclare le maire de la commune, Ali Moussa Moussa Ben, qui veut que l’État développe la signalisation sur ce type de tronçon.

Au début du cortège, qui a quitté Hamouro vers 7h30 pour s’avancer vers Sakouli, se trouvait la famille des victimes, suivie d’anonymes et d’enfants. Ils portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des appels à la justice et au respect de la sécurité routière. Les personnes présentes étaient toutes très touchées par la situation. “Ce sont des enfants qu’on avait en cours l’année dernière, on voulait montrer notre solidarité”, commente un des instituteurs de l’école de Hamouro. Originaire du village et présent pour deux semaines de vacances à Mayotte, l’athlète Benj Mohamed Ousseni, qui s’entraîne habituellement à La Réunion, a tenu à être présent pour soutenir la famille endeuillée. “Je pense que c’est aussi important d’être là pour montrer aux jeunes les dangers du non-respect du code de la route”, ajoute-t-il.

Des habitants en colère

“Ici, les gens respectent trop peu la signalisation. Là, le chauffeur allait trop vite, en plus il a voulu faire un dépassement dans un virage. On ne veut plus que ça arrive”, décrit un autre professeur des écoles, qui estime que les dos d’âne construits dans les villages ne suffisent pas à ralentir les véhicules. “La demande était forte pour organiser cette marche parmi la population de Hamouro, qui veut manifester sa colère. Je la comprends, car ce n’est pas la première fois qu’il y a un accident sur cette ligne”, développe le maire.

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Le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, a prononcé un discours au milieu de la foule pour rendre hommage aux deux enfants.

La procession s’est rendue sur le lieu de l’accident, afin d’observer une minute de silence, avant de se rendre au cimetière de Hamouro, où reposent désormais les deux victimes de 4 et 5 ans, pour un dernier moment de recueillement. Un troisième membre de la fratrie, également fauché ce matin-là, est, aux dernières nouvelles, toujours à l’hôpital dans un état critique, selon plusieurs villageois. Le conducteur, né en 2003, a été interpellé le jour du drame. Une enquête pour homicide involontaire et blessures involontaires est en cours.

La CGT Éduc’action Mayotte appelle à la grève ce mardi

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La CGT Éduc’action Mayotte appelle l’ensemble du personnel de l’éducation à une première journée de grève au sein des établissements du premier et du second cycle ce mardi 10 septembre, dans le cadre de l’intersyndicale nationale (FSU-SNUipp, CGT Éduc’action et SUD). Ce mouvement social a comme objectif de boycotter les évaluations appliquées à tous les niveaux, dans une optique d’agir contre leur standardisation. “Les évaluations normalisées se multiplient dans le parcours de l’élève : évaluations nationales, Pix, evalangue, … Loin d’être des « outils au service de la réussite des élèves », ces évaluations sont plutôt des outils de sélection des élèves et de mesure de performance des établissements”, écrit le syndicat dans un communiqué. Une autre journée de mobilisation interprofessionnelle en ce sens est prévue le 1er octobre.

Plus de 3.000 participants au Grand Majimbini

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Le trail du Grand Majimbini a eu lieu ce week-end à Mamoudzou. Plus de 3.000 participants ont effectué le trail ou une des randonnées. Les sportifs ont pu s’engager sur l’un des trois parcours prévus, à savoir un trail de 16 km ou une marche de 6 km ou 11 km, des parcours qui s’étendaient sur les crêtes de Doujani et Cavani. Un fitness géant a clôturé la matinée avant la remise des prix.

Une manifestation contre les tarifs d’Air Austral ce samedi

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La lutte contre les tarifs pratiqués par Air Austral sur ses billets d’avion continue pour les collectifs. Face à une situation stagnante, ils appellent l’ensemble de citoyens à se joindre à eux ce samedi 14 septembre pour une manifestation qui se tiendra à partir de 7h sur la place de la République, à Mamoudzou, en même temps qu’une autre à La Réunion, qui se déroulera sur la place du Gouvernement, en face de la préfecture de Saint-Denis. “Nous, citoyens de Mayotte, dénonçons avec fermeté la politique tarifaire d’Air Austral qui impose des prix exorbitants pour les vols au départ de notre département. Cette situation est inacceptable et injuste, surtout dans un contexte où la continuité territoriale est un droit constitutionnel”, développent les collectifs dans un communiqué. Depuis le 14 août, ces derniers manifestent contre la cherté des billets d’avion, qu’ils ont commencé à appeler à boycotter la semaine dernière.

Les affaires progressent à Mayotte, en dépit des blocages en début d’année

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Malgré l’impact du mouvement social de ce début d’année à Mayotte, l’Indicateur du climat des affaires (ICA) progresse légèrement selon l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (IEDOM). Il gagne 2,5 points au deuxième trimestre 2024. Toutefois, l’activité du secteur marchand continue de se dégrader. Selon l’IEDOM, « Les trésoreries se détériorent et les chefs d’entreprises indiquent avoir pratiqué une baisse des prix sur ce trimestre. En outre, ils annoncent avoir réduit leurs effectifs. » Seul le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) a su augmenter son activité. Pour le troisième trimestre 2024, les professionnels de la construction sont optimistes et s’attendent à un maintien de leur activité.

Le maire de Pamandzi tente de rassurer sur le budget de la commune

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L’analyse de la chambre régionale des comptes (CRC) avait révélé la semaine dernière des déficits importants dans le budget prévisionnel de 2024 de la commune de Pamandzi, en Petite-Terre. Le maire Madi Madi Souf a toutefois tenu à rassurer ses habitants sur la maîtrise du budget dans un communiqué : sur l’exercice 2023, un excédent budgétaire d’environ 1,3 million d’euros est à noter tout comme une baisse de 6% de la masse salariale, par rapport à 2020. Il rappelle également que l’Etat a accordé à la commune plus d’un million d’euros d’aides, qui sera récupéré cette année et permettrait d’équilibrer le budget de 2025.

Le taux de participation aux élections européennes chute à Mayotte

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Un rapport partagé par le sénateur Saïd Omar Oili, qui analyse les résultats des élections européennes 2024 dans les outre-mer, démontre une baisse de participation à Mayotte de 8 points entre 2019 et 2024. Si toutes les listes perdent des suffrages, les Républicains accusent la chute la plus importante, avec 1.100 voix de moins par rapport à 2019.

Mayotte en santé : Le recours à la contraception trop rare chez les jeunes Mahorais

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Karima Madi, épidémiologiste à Santé publique France a présenté l’étude Unono Wa Maore.

Une étude sur la sexualité des jeunes de moins de 30 ans à Mayotte a été présentée ce lundi pour ce premier jour du colloque Mayotte en Santé. Menée par Santé publique France, elle montre les lacunes en matière de recours à la contraception des plus jeunes et en particulier des femmes. Elle souligne aussi comment l’absence de diplômes rend les femmes plus vulnérables aux violences sexuelles.

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Dans le public, on retrouve de nombreux professionnels de santé.

La réduction des risques, parcours de vie et de santé est le thème de cette troisième édition du colloque Mayotte en Santé, qui se tient jusqu’à jeudi au Pôle d’excellence rurale de Coconi (Ouangani). Dans ce cadre, Karima Madi, épidémiologiste à l’antenne Mayotte de Santé Publique France, a présenté, ce lundi 9 septembre, l’enquête Unono Wa Maore, qui porte sur la sexualité des jeunes de moins de 30 ans à Mayotte avec un focus sur le premier rapport sexuel.

“Les femmes veulent préserver leur virginité plus longtemps”

Dans le cadre de cette étude réalisée en 2018, 834 jeunes tirés au sort de 15 à 29 ans ont été interrogés à leur domicile. Premier constat, 33 % des hommes ont eu leur premier rapport sexuel avant 15 ans contre 10 % des femmes. Ces dernières sont plus nombreuses à commencer leur sexualité entre 20 et 29 ans. “Les hommes ont tendance à commencer leur vie sexuelle plus tôt et les femmes plus tardivement”, souligne Karima Madi. Des pratiques qui s’inscrivent dans des normes culturelles et sociales, avoir une vie sexuelle tôt pour un homme étant une façon de “prouver sa virilité” alors que les femmes “veulent préserver leur virginité plus longtemps”. L’étude montre une corrélation entre le niveau de diplôme et l’âge du premier rapport : parmi les hommes qui ont commencé à être sexuellement actifs avant 15 ans, 45 % n’ont pas de diplômes ou celui-ci est faible.

La question du consentement lors de ce premier rapport a aussi été interrogée, 7 % des répondants disent avoir été forcés, contre 93 % non forcé. Cela représente 11 % des femmes interrogées contre 2 % des hommes. Parmi les personnes qui ont eu un rapport sous la contrainte, tous ont un niveau de diplôme faible voire nul. “Les femmes vulnérables d’un point de vue économique sont plus exposées à des situations de coercition”, conclut l’étude.

74 % des femmes pas protégées lors du premier rapport

Le recours à la contraception contre les grossesses est plus important chez les hommes, 49 % des hommes se protègent alors que 74 % des femmes ne se protègent pas. Ce constat s’observe également pour la protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST), 47 % des hommes utilisent une contraception contre 19 % des femmes.

Si on compare ces chiffres à la France métropolitaine, dans l’Hexagone les différences sont moins marquées entre les hommes et les femmes. En revanche, de la même façon, les femmes sont aussi les principales victimes d’un premier rapport forcé, c’est le cas d’environ 6 % des femmes en métropole. Là-bas, le recours à un moyen de contraception est bien plus répandu qu’à Mayotte (85 % des jeunes femmes et 79 % des jeunes hommes). “Cela peut s’expliquer par le coût, l’accès restreint aux services de santé, les barrières culturelles et les idées fausses sur la contraception”, décrit Karima Madi. L’étude préconise de “renforcer l’éducation sexuelle dans les écoles pour promouvoir des comportements sexuels responsables, sensibiliser les jeunes à la notion de consentement et de respect mutuel pour réduire les violences.”

Cette présentation a suscité de vives réactions dans la salle. “L’enquête date de 2018, depuis les évolutions ont été phénoménales. Sur le territoire, aujourd’hui il y a plus d’offres en termes de prévention et d’initiatives pour accompagner les jeunes au début de leur sexualité”, juge une auditrice. Les jeunes ont été tirés au sort grâce à leur adresse connue par l’Insee, une méthode problématique selon une partie du public. “Les habitants des bangas ne sont pas consultés, avec cette méthodologie, on ne touche pas vraiment le coeur du sujet”, regrette une infirmière scolaire à Doujani. En revanche, d’autres professionnels comme une infirmière scolaire à Sada retrouve dans cette étude des réalités qu’elle rencontre dans son établissement. “Dans l’établissement, l’année dernière, on comptait 43 élèves enceintes, et la majorité d’entre elles ont un faible niveau de diplôme, bac professionnel, CAP comme dans les chiffres montrés”.

Le colloque Mayotte en Santé continue

L’événement au Pôle d’excellence rurale de Coconi se poursuit jusqu’au 12 septembre, de 8h à 16h. Ce mardi par exemple, il sera expliqué comment le VIH est pris en charge à Madagascar à 10h30, une présentation de la médecine et santé à Mayotte sur la période coloniale et postcoloniale aura lieu à 9h15 et en lien avec les addictions, une conférence sur les représentations des consommateurs et des consommations aura lieu à 8h30.

Sans repas, le colloque est gratuit. Pour assister à une journée de conférences, avec repas, le coût est de 20 euros. Le programme complet du colloque à retrouver sur le site www.mayottesanssida.fr. Il est également possible de suivre les tables rondes en visioconférence sur ce même site.

Du blues dans les rangs de la police municipale de Dzaoudzi-Labattoir

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Des policiers municipaux de la commune de Dzaoudzi-Labattoir décrivent un mal-être à cause d’une augmentation de leurs missions sans revalorisation financière.

Des départs de cadres vers d’autres collectivités locales, une grogne qui n’est plus cantonnée aux seuls couloirs de la municipalité, des policiers de Dzaoudzi-Labattoir font état d’un malaise palpable. Mikidache Houmadi, le maire, reconnaît qu’un rôle plus important en soutien des opérations de pacification des quartiers est demandé, mais refuse toute augmentation des salaires, arguant qu’il ne peut les revoir à sa guise.

Des agents de police municipale qui font part de leur désarroi à la presse, c’est un fait rarissime. Le service est le premier à faire les frais des luttes intestines qui secouent en interne la municipalité de Dzaoudzi-Labattoir depuis plusieurs mois. En interne, on estime que les recrutements ont été pour l’essentiel « le fait du prince ». Résultat des courses, c’est en bout de chaîne que les failles apparaissent et que les premiers craquements se font sentir. Après s’être fait reconduire par le maire dont ils dépendent directement sur le plan réglementaire, et après s’être confiés ici et là à des élus municipaux, y compris les membres de l’opposition, en vain, une partie des agents de la police municipale a décidé de crever l’abcès en étalant au grand jour les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien dans l’exercice de leurs missions.

« Nous n’avons plus rien à cacher parce que nous avons épuisé tous les recours possibles pour nous faire entendre de nos autorités tutélaires. Depuis le départ de l’ancien chef (N.D.L.R. l’ex-maire Saïd Omar Oili est devenu sénateur le 11 septembre 2023), nous sommes déconsidérés par nos responsables qui nous ignorent complètement. Si nous étions autrefois accusés d’être une garde prétorienne au service du maire, au moins nous évoluons dans un cadre de travail clair, ce qui n’est absolument plus le cas aujourd’hui. On ne sait même plus si la commune a encore une politique sécuritaire à proprement parler », confie un premier agent. Un deuxième dénonce une déviation de leurs missions premières au profit d’un rôle « de supplétifs de la gendarmerie nationale ».

Une nouvelle mission

Il explique que ses collègues et lui n’interviennent plus sur le terrain qu’en appui d’opérations de pacification de quartiers ou d’arrestations de bandes de délinquants, une mission qu’il considère pouvant être réalisée par les forces de gendarmerie sans besoin d’un grand renfort de policiers municipaux. Il poursuit que si la tâche est certes nécessaire, leur travail premier visant à rassurer les administrés de leur commune l’est tout autant. Contacté par nos soins, l’actuel maire de Dzaoudzi-Labattoir, Mikidache Houmadi, confirme une évolution des missions des policiers municipaux. Il a reconnu l’augmentation de la charge de travail dont il est fait état en raison des opérations conjointes de pacification de quartiers.

Autre élément expliquant le malaise, le départ de trois agents qui ont demandé à intégrer d’autres polices municipales en Grande-Terre. Une situation inquiétante pour d’autres cadres du service qui craignent un effet domino. « A chaque fois que nous essayons de sensibiliser le maire actuel sur cette réalité, il nous renvoie vers le conseiller municipal chargé de la sécurité et notre directeur actuel, seuls à avoir évoqué ces questions avec lui. Le souci est que nous savons pertinemment que le courant n’est pas au beau fixe avec le premier et que le second qui est un ancien gendarme n’est autre que le chantre de ce rôle de supplétif qui nous est désormais dévolu. Il oublie qu’il ne porte plus son ancien képi », regrette le même agent. Pour le successeur de Saïd Omar Oili, les faits soulevés ne sont pas suffisants à ses yeux pour parler de « malaise » dans sa police. Il estime par ailleurs qu’il est indélicat par les temps qui courent de court-circuiter son collègue en charge de la sécurité, pour cause d’instabilité de sa majorité actuelle. Il défend son le directeur de sa police municipale en qui « bénéficie de toute sa confiance ».

Une grogne sur les salaires

Dernier point, la grogne porte également sur des considérations salariales et d’heures supplémentaires qui ne suivent pas la surcharge de travail née de la multiplication des opérations de soutien aux gendarmes sur le terrain. « Lorsque nous lui parlons d’augmentation légitime de salaires, nos élus nous répondent augmentation de moyens matériels pourtant déjà à niveau optimal. » Sur ce sujet, le maire justifie son refus d’augmentations salariales par le fait qu’il est en présence de fonctionnaires soumis au respect d’une certaine grille salariale qu’il ne peut revoir à sa guise.

L’un des trois agents ayant préféré intégrer les services de police d’une autre collectivité reconnaît que la situation au sein des services de Dzaoudzi-Labattoir l’a poussée à partir. « Pensez-vous que j’aurais choisi de renoncer à travailler dans ma ville natale si je n’étais pas sujet à de véritables problèmes ? », demande-t-il, tandis qu’une deuxième à préférer s’abstenir de réagir, évoquant le souhait de ne pas se créer d’ennuis.

Un projet de fusion refusé

En parallèle de la situation des policiers de Dzaoudzi-Labattoir, il y a un autre sujet qui suscite le mécontentement, le projet « présenté » à l’approbation des élus communautaires visant à fusionner les polices municipales de Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi pour les placer sous l’autorité du président de l’intercommunalité de Petite-Terre, aujourd’hui Archadi Abassi. Côté Pamandzi toutefois, c’est un refus sans détour en raison de très nombreux aspects techniques et politiques. « La mission de police municipale est une compétence exclusive du maire qu’il exerce sur la base d’un plan de sécurité propre. Elle n’a pas à être déléguée à un président de l’intercommunalité qui n’a pas rang d’adjoint au maire », tranche El-Amine Abdouroihamane, l’élu en charge de la sécurité à Pamandzi.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes