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UNE Mayotte Hebdo N°351 – Vendredi 05 octobre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°351 - Vendredi 05 octobre 2007

Immigration clandestine

Violences

 > Conseil Général – 3 voeux et 12 rapports
 > Sada – le terrain de foot bientôt gazonné
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Education & danse – les petits rats de tsingoni
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Ramadan – les saveurs traditionnelles

05/10/2007 – 1er Cross Caporal

C’est en 2001 que les deux Mahorais se sont connus, rien ne les a séparés depuis. Rien, hormis la mort. Tombé d’une hauteur de cinq mètres, le caporal Mouhamadi Attoumani a été victime d’un traumatisme crânien le 20 septembre 2005, lors d’une mission en Côte d’Ivoire et quinze jours avant leur retour en France. En relation constante avec la famille du défunt depuis ce jour, l’ancien caporal et chef d’équipe à l’armée prépare cette course voilà dix mois, un cross qui aurait été effectué la date du drame – le 20 septembre – sans le ramadan.

« Je suis revenu immédiatement après que mon contrat ait expiré. Nous étions bien partis pour réaliser encore quelques années à l’armée, tout se passait très bien, mais ceci a changé ma vie. Beaucoup de personnes meurent pour la patrie et sont très vite oubliées, ce n’est pas juste. Je veux, je dois graver sa mémoire à travers un évènement et cela ne pouvait se faire en dehors d’un sport. Celui qui reste pour moi mon frère à jamais était très costaud en la matière et le sport m’a permis de me défouler et ainsi surmonter cette horrible douleur enfouie tout au fond de moi. Pour la date, il me semblait correct de réaliser la course le jour le plus proche du drame, ce jour est juste après la fin du ramadan, le jour de l’Ide« , affirme le désormais animateur sportif à l’Omjs de Bandrélé.

Conscient de toutes les manifestations prévues ce jour là et donc de la difficulté de l’organisation, Kolo de son surnom compte énormément sur le soutien des jeunes de Vahibé. Au niveau de la course, un point de ravitaillement tous les trois kms et deux points de secours (dont un à l’arrivée) avec une équipe de pompiers à pied lors des six derniers kilomètres (piste) seront a priori mis en place. Kolo n’oublie pas et remercie l’Omjs de Bandrélé et sa présidente, ainsi que sa camarade Dassami, qui l’ont beaucoup soutenu et aidé pour la réalisation de cet événement. Trentenaire dans quelques jours, l’enfant de Dapani souhaite réussir cette première afin de pouvoir récidiver chaque année et ainsi inscrire le Cross caporal, au même titre que le Mahoraid ou la Course de l’ylang, dans les immanquables courses de Mayotte. A la mémoire d’un camarade, mort pour la France.

Ichirac Mahafidhou

UNE Mayotte Hebdo N°350 – Vendredi 28 septembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°350 - Vendredi 28 septembre 2007

Code de la consommation applicable au 1er janvier 2008

Quelle défense pour les consommateurs ?

 > Communes – au coeur de la démocratie locale
 > Environnement – les tortues de n'gouja en péril
 >
Les nuits du ramadan – au rythme du m'ringué
 >
Mayotte Eco – "priorité au haut débit"
 

UNE Mayotte Hebdo N°350 – Vendredi 28 septembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°350 - Vendredi 28 septembre 2007

Code de la consommation applicable au 1er janvier 2008

Quelle défense pour les consommateurs ?

 > Communes – au coeur de la démocratie locale
 > Environnement – les tortues de n'gouja en péril
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Les nuits du ramadan – au rythme du m'ringué
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Mayotte Eco – "priorité au haut débit"
 

28/09/2007 – Voeux du Conseil Général

Cette circulaire découle de l’application des dispositions de la loi organique du 21 février 2007 l’article LO 6113-1 qui fonde l’application de plein droit à Mayotte des dispositions législatives et réglementaires dans de nombreux domaines à partir du 1er janvier 2008.

L’approvisionnement en denrées alimentaires de Mayotte est une question très sensible dans la vie quotidienne des Mahorais et représente un secteur important dans l’économie locale, c’est pourquoi ces questions ne peuvent se régler par une circulaire sans concertation avec les acteurs économiques et les élus.
En conséquence l’assemblée de la Collectivité départementale de Mayotte demande la suspension de la mise en œuvre du Code de la consommation sur Mayotte pour le 1er janvier 2008 en attente d’une évaluation de ces répercussions sur l’économie locale et sur la société mahoraise. Ce travail doit être mené avec les acteurs sociaux, économiques et les élus.
Par ailleurs, si à l’issue de cette évaluation il s’avère nécessaire d’adapter les textes, l’assemblée mettra en œuvre l’article LO 6161-2 du Code général des collectivités territoriales applicable au 1er janvier 2008, afin que le conseil général soit habilité par une loi ou un décret à « adapter aux caractéristiques et aux contraintes particulières de la collectivité les dispositions législatives ou réglementaires en vigueur ».

D’une manière plus générale une concertation globale avec les services de l’Etat doit s’engager sur la mise en œuvre des dispositions de la loi DSIOM pour éviter les applications trop brutales de nouvelles dispositions législatives et réglementaires. »

28/09/2007 – Des lycéens à la découverte des baleines

La sortie en bateau n’est que la récompense. En amont les élèves ont travaillé tout d’abord sur la faune du lagon et les conditions d’approche en faisant des recherches sur internet, ce qui leur a permis d’élaborer un petit livret sur le lagon de 16 pages qui a également servi de journal de bord pour la sortie. Les élèves ont ensuite choisi de confectionner des t-shirts avec le nom du projet et un logo créé pour l’occasion : une carte de l’île entourée d’un dauphin, une baleine, une tortue, un poisson-clown et des coraux. Ils ont contacté les entreprises susceptibles de leur faire les t-shirts, demandé des devis, etc. Dernière étape, contacter la presse pour couvrir l’évènement avec prise de contact par téléphone et envoi de leur plaquette.

 

Baleines, coraux et dauphins

Après la sortie, la classe fera un diaporama et une exposition avec les photos de la journée, et peut être un journal pour relater leur aventure. « La sortie c’est la concrétisation d’un vrai projet scolaire », précise leur professeur Hélène Machado. Ils ont travaillé pour le monter et ont « gagné » cette journée qui leur a permis de découvrir un monde qu’ils ne connaissaient pas. Seuls quelques élèves avaient déjà mis la tête sous l’eau pour observer les coraux, la majorité ne connaissait pas le lagon. C’est pourquoi la journée a été riche en émerveillements.
A peine partis le matin, les bateaux tombent sur une baleine et son baleineau, ils la suivent une dizaine de minutes puis elle s’enfuit. Arrivés passe en S on met les masques et les tubas pour une observation du platier. Ensuite embarquement direction l’îlot de sable blanc. En chemin ils rencontrent une foule de dauphins. Après le repas sur une des plages de Sazilé la baleine du matin refait une apparition : « elle était juste là, devant moi« , racontent les élèves qui n’en reviennent toujours pas. La journée se termine par une visite dans la mangrove, « c’était trop court« , pour les jeunes et leurs professeurs.

 

Hélène Ferkatadji

UNE Mayotte Hebdo N°349 – Vendredi 21 septembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°349 - Vendredi 21 septembre 2007

Petit déjeuner de Mayotte Hebdo: l’architecte-urbaniste & le danseur-chorégraphe

 Jean Van Vost & Jeff Ridjali

 > Communes – des moyens en urgence
 > Mayotte Eco – poulet : 4 t. produites, 7.000 t. importées
 >
30 à 40 m€ pour rénover les barges !
 >
Les commerçants du marché en colère
 

UNE Mayotte Hebdo N°349 – Vendredi 21 septembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°349 - Vendredi 21 septembre 2007

Petit déjeuner de Mayotte Hebdo: l’architecte-urbaniste & le danseur-chorégraphe

 Jean Van Vost & Jeff Ridjali

 > Communes – des moyens en urgence
 > Mayotte Eco – poulet : 4 t. produites, 7.000 t. importées
 >
30 à 40 m€ pour rénover les barges !
 >
Les commerçants du marché en colère
 

21/09/2007 – Les commerçants du marché de Mamoudzou en colère

La mise en circulation de ces produits n’est pas en soi interdite. Il est en fait demandé aux marchands de se procurer des articles seulement auprès de grossistes des pays étrangers précités respectant les normes de sécurité de la législation française. Le manque de traçabilité, le défaut de guide utilisateur en français, l’absence de date de péremption sur les boissons et les biscuits… sont autant de critères auxquels le commerçant mahorais devra désormais apporter de l’attention. Au profit du consommateur.

La perspective de l’entrée en vigueur de ce code de la consommation a provoqué l’effet d’une bombe chez les petits commerçants laissés sans information. Ce mardi, le marché de Mamoudzou était presque désert. Les occupants des lieux avaient pris d’assaut le hall d’accueil du conseil général, exigeant à parler à un élu. Le président du CG ainsi que son premier vice-président étant à l’extérieur, c’est Chihabouddine Ben Youssouf, le deuxième vice-président chargé des finances, qui a reçu une délégation des manifestants dans l’hémicycle Bamana, aux alentours de 11 heures. A l’issue de cette entrevue, il a assuré de faire connaître ce qu’il ressortira des discussions avec les autres élus face à cette mesure, lors de la prochaine session prévue le 5 octobre prochain.

« Nous espérons que cette disposition ne s’appliquera pas à Mayotte, sinon ce serait une grosse perte. Comment tous ces gens arriveront à subvenir à leurs besoins si l’on vient à leur couper les ailes qui leur permettent de voler ?« , s’interroge un commerçant.

Souraya Hilali

21/09/2007 – Naufrages de kwassas : des autorités comoriennes commencent à réagir

Selon le maire de la ville Mohamed Mahamoud, cet énième accident a fait quatre victimes dont une femme et le copilote, parmi les 16 personnes qui se trouvaient à bord de cette embarcation de fortune qui était partie sur une plage de Bambao vers deux heures du matin à destination de Mayotte. Si on ne dénombre pas d’enfants parmi les victimes, cet accident a tué des parents, des chefs de familles et fait augmenter la liste des orphelins, enfants des victimes des naufrages des kwassa-kwassa dont M. Absoir, 29 ans qui vivait à Mayotte depuis quatre ans, qui était marié et père de deux enfants, selon ses proches, rencontrés par HZK-Presse. Moustakima, un jeune d’une vingtaine d’années originaire de la région d’Itsandra en Grande Comore a aussi trouvé la mort dans cet accident, a affirmé « José » un de ses camarades, avec qui, ils étaient arrivés ensemble à Bambao.

Une mission de l’Unicef qui a séjourné dans l’île la fin de la semaine dernière s’est intéressée du sort des enfants dont les parents ou l’un d’eux ont péri dans ces traversées « de la mort » et compte faire une étude sur l’impact de ces accidents sur ces enfants presque « abandonnés. » L’alerte a été donnée par les rescapés qui ont trouvé refuge dans un village proche du lieu de l’accident et dont certains pourraient être sérieusement blessés, nous a déclaré le maire de la ville.

Mohamed Mahamoud a accusé les gendarmes du port de Mutsamudu de « complicité avec les organisateurs » de ces voyages périlleux, a confié à HZK-Presse qu’il est « déterminé à lutter contre les réseaux implantés dans sa ville et qu’il entend prendre deux mesures importantes dans les deux jours à venir« . « Les propriétaires des maisons qui hébergent les candidats seront notifiés, des patrouilles seront effectuées sur tout le littoral des limites de la commune et les vedettes de type Koma 4 qui font ces traversées seront ramassées et confisquées à la gendarmerie« , a-t-il dit.

« Le circuit est long puisque les candidats viennent de partout« , reconnaît-il, avant de conclure qu’il va agir et qu’il compte sur le soutien de son ministre de l’intérieur.

 

Hamid Ahmed

UNE Mayotte Hebdo N°348 – Vendredi 14 septembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°348 - Vendredi 14 septembre 2007

Dossier santé, offre de soins – 4 pages

Mayotte région au 1er janvier 2008

 > Mayotte Eco – le thé du ramadan
 > Education – lutte contre l'illéttrisme
 >
Mahoraid SFR – 3 jours intenses

UNE Mayotte Hebdo N°348 – Vendredi 14 septembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°348 - Vendredi 14 septembre 2007

Dossier santé, offre de soins – 4 pages

Mayotte région au 1er janvier 2008

 > Mayotte Eco – le thé du ramadan
 > Education – lutte contre l'illéttrisme
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Mahoraid SFR – 3 jours intenses

14/09/2007 – La fabuleuse histoire de l’ylang ylang à Mayotte

Cet ouvrage n’est pas le premier que le couple fait éditer aux Deux Océans (voir « Les femmes de Jésus » et autres…). L’idée de raconter l’aventure de cette fleur mythique, qui a pignon sur rue sur le marché mondial de la cosmétique, leur est venue au cours d’une visite à Paris. La grisaille automnale ramenait sans cesse à leur esprit les belles couleurs de notre lagon et les verts collines de Grande Terre… et naturellement les fortes senteurs de l’ylang-ylang. Le projet reçut immédiatement l’approbation de leur éditrice.

De retour à Mayotte, les Moatty se sont mis à la recherche de documents divers traitant de la fleur. Mais n’ayant rien trouvé de significatif sur son introduction dans l’île au début du siècle passé, ils ont auditionné différentes personnes en rapport avec son exploitation et sa commercialisation, avant de se déplacer sur les îles de Nossy-Bé (Madagascar), au Conservatoire botanique des Mascareignes à la Réunion, puis à l’île Maurice.

Ces déplacements et les recherches entreprises leur ont permis de retracer l’histoire et la route de l’ylang jusqu’à Mayotte. « Si tu veux me connaître, il faut venir jusqu’à moi…« , dit l’un des poèmes insérés dans cet ouvrage, pour illustrer la fragilité de cette fleur qui constitue une richesse naturelle pour les populations locales, à sauvegarder et transmettre aux générations futures, « afin qu’elles rendent grâce de son existence« .

Devant l’absence de données techniques et de supports de références sur l’ylang-ylang à Mayotte, Yves et Marie–Céline Moatty ont obtenu un soutien financier du Stabex moyennant la mise à disposition d’un certain nombre d’exemplaires de ce livre. Une collaboration qui leur a permis d’apporter une qualité d’impression, en couleur, sur du papier glacé.

Saïd Issouf

14/09/2007 – Un château gonflable pour les plus jeunes

Dix villages ont été sillonnés avec le trampoline élastique. Des journées de démonstrations qui ont fonctionné à merveille à l’exception de celle de Mamoudzou, un jour de pluie. Et la société vient tout juste de s’équiper d’un énorme château gonflable, pour le plus grand plaisir des enfants de moins de douze ans. « Les enfants entrent dans le château et sautent sur le trampoline intégré et conçu pour eux« . Cette structure gonflable peut être empruntée pour des animations ou des anniversaires. Le coût serait de 200 euros la matinée et 300 euros la journée.

Avec quinze ans de gymnastique et un titre de champion de France, Julien, par ailleurs gérant du restaurant La Mangrove (dans la zone Nel), souhaite créer dans quelques temps une équipe d’acrobates et effectuer des spectacles dans les villages mahorais. En attendant, l’entrepreneur de trente ans donne des cours de trampoline, tout à fait sécurisé, avec des élastiques attachés au niveau des hanches et une structure en métal.

Le passage dans le château gonflable est de deux euros. Pour le trampoline, le passage est à cinq euros et le poids raisonnable pour en pratiquer est fixé entre quinze et quatre-vingt quinze kilos. Durant un quart d’heure, Julien apprend aux apprentis acrobates à faire un salto arrière et pour finir lance « la fusée« , en tirant au maximum les élastiques vers le bas pour lâcher d’un seul coup et envoyer le client dans le ciel.

« Quand une personne fait un salto, il se perd, ne sait plus trop où il est dans l’espace ni comment il va retomber. J’apprends aux personnes à gérer cette sensation au fil des heures« . Le trampoline de l’entreprise Mayotte Sensation est installé à Majicavo Koropa le temps que le propriétaire trouve un siège fixe.

Contact : Julien au 0639.21.29.81 ou sur mayottesensations@wanadoo.fr

Septembre 2007 – Société – Les enfants des poubelles

Ils se déplacent toujours en groupes et se rassemblent fréquemment autours des grandes boutiques de la capitale. Dans quelle tranche de vie peut-on les placer ? Leurs vies tanguent au fil des rencontres. Tantôt ils sont les pauvres petits enfants mendiants, victimes de l'immigration clandestine. Tantôt ils deviennent des petits monstres capables des pires insultes et des pires vols et cela sans aucun scrupule. Mineurs pour la plupart, la justice a les poings et les mains liés face à leurs agissements. A moins qu'un réseau d'adultes se cache derrière cette misère infantile ?

Interrogez ces gamins sur le butin qu'ils ont ramassé dans les poubelles diverses ou à la décharge de Majicavo et vous obtiendrez toujours la même réponse : "c'est pour mon chien", semblent-ils s'être donné le mot. Pourtant Mayotte est une île musulmane qui prêche l'éloignement des chiens car ce sont des animaux impurs. Et tous les enfants rencontrés à fouiller dans les poubelles répètent le même refrain : "ces aliments sont pour nos chiens". Admettons un instant que cela soit la vérité, pouvez-vous nous conduire chez vous, pour qu'on puisse voir vos chiens ? Un long moment de silence s'installe alors. Il est vrai que rien ne pousse ces enfants à nous conduire chez eux, mais certains acceptent.

Les trois enfants que nous suivons vivent dans les bidonvilles de Kawéni. Ils ont entre 12 et 14 ans. Pour revenir dans leur quartier, les petits empruntent des chemins invisibles : "nous sommes les seuls à passer par là. Nous connaissons ces endroits comme nos poches", se vante un des enfants. Vêtement sales et déchirés, les enfants ne font pas attention à leur look : "nous n'avons pas les moyens de nous acheter des beaux vêtements", expliquent-ils en arrivant aux abords de leur maison. Des cases faites de bric et de broc. Sans eau, sans électricité. Retirées au fin fond de Kawéni.

 

Pour dormir, une chambre de 2 mètres sur 2 empestant la pisse, un bout de matelas délabré et un drap moisi…

Dans une grande cour vide, des adultes sont assis et jouent au domino. Sans inquiétude, les enfants se dirigent vers les plus grands, cartons tendus. "Déposez ça là et allez préparer le feu !", lance une voix sortie de nulle part. Dans les cartons, des restes amenés des poubelles des grands magasins : des œufs, des tranches de jambon encore emballées dans leurs paquets, des poires… Puis une voix nous interrompt : "aucun journaliste ici. Pas de journaliste !…", stoppe brutalement un adulte assez costaud pour faire obtempérer le plus gaillard des hommes. Tous les enfants reculent, regards effrayés. Un moment de pourparlers s'entame alors, puis le contact est noué.

Les enfants sont mis en retrait. Les adultes ressentent le besoin de s'expliquer : "c'est moi qui a sauvé ce petit de la misère. Ses parents ont été expulsés par la police. Depuis 2 ans je m'occupe de lui. Mais ce petit est incontrôlable. Il pille les poubelles, vole aux supermarchés. Tous les jours la police vient nous voir à cause de leurs bêtises, je ne sais plus quoi faire", braille l'adulte tout en nous conduisant vers le lieu où sont supposés loger les petits. Une chambre de 2 mètres sur 2, empestant la pisse. Un bout de matelas délabré sert de couchage aux petits. Les draps sont moisis… Les détails sont indescriptibles tant le lieu est invivable. Une porcherie diront certains…

Les enfants admettent, hors la présence des adultes, vivre effectivement dedans, "mais pas toujours. Des fois nous dormons chez des amis, c'est mieux". Les déclarations des adultes pleuvent d'un peu partout : "c'est moi qui l'aide", "non c'est moi", "non c'est plutôt moi", se bousculent-ils. Sur l'histoire des petits, chacun veut s'expliquer. Nous apprendrons alors que l'un des gamins vit seul à Mayotte depuis 2 ans. Il aurait 14 ans. Du haut de ses trois pouces, on lui donnerait à peine 12 ans.

 

L'enfant dénonce des maltraitances physiques

Il est arrivé à 8 ans à Mayotte accompagné de ses parents. La suite de l'histoire, le petit Abou très timide accepte de la raconter. Il réfute les explications des grands : "ma mère est rentrée d'elle-même à Anjouan. Mon père n'est jamais venu, il a toujours vécu là-bas. Ici, ma mère m'a laissé à la charge de mon beau-père qui est propriétaire de la cabane où je vis. Mais maintenant, je ne le vois presque plus, il vit à Mamoudzou".

Et tous ces gens, qui sont-ils par rapport à toi ? La tête et les yeux du gamin font comprendre qu'il ne veut pas s'exprimer dans le cercle de ses dits protecteurs. S'en défaire avec l'enfant devient alors un casse-tête chinois. Mieux vaut partir, nous le retrouverons à un autre moment. Deux heures plus tard l'enfant, assis avec un de ses amis, est de nouveau plongé dans les poubelles. Nous en profitons pour poursuivre notre conversation. La langue du petit se délie alors : "le gars qui se vantait m'aider, là-bas, c'est un menteur. Il me bat quand je ne ramène pas de quoi manger le soir. Il me demande de le payer pour manger ce qu'ils font à manger. C'est en plus un voleur. Il dit que j'en suis un, mais quand je reviens avec des trucs à moi, il me les pique", dénonce inlassablement le jeune garçon.

Le regard reste tout de même inquiet, le visage est triste… Puis petit à petit d'autres enfants le rejoignent. Ceux là, ils ont des parents à Mayotte. "Allons dans la mangrove, jouer !", invitent-ils. Heureusement, la vie de gamin existe encore pour les petits comme Abou.

Denise Marie Harouna

UNE Mayotte Hebdo N°347 – Vendredi 07 septembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°347 - Vendredi 07 septembre 2007

Dossier santé, offre de soins – 4 pages

Le malade va mieux

 > Mondialisation – l'ouverture du cocon
 > Education – restauration pour 19.700 élèves
 >
Mayotte Eco – l'ylang, le retour de l'or vert

UNE Mayotte Hebdo N°347 – Vendredi 07 septembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°347 - Vendredi 07 septembre 2007

Dossier santé, offre de soins – 4 pages

Le malade va mieux

 > Mondialisation – l'ouverture du cocon
 > Education – restauration pour 19.700 élèves
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Mayotte Eco – l'ylang, le retour de l'or vert

07/09/2007 – Beaucoup d’anciens parmi les nouveaux professeurs

En tout deux fois huit heures passées à écouter dans le hall du collège, un exercice plutôt difficile pour ceux qui sont habitués à être ceux qu’on écoute. Mardi d’ailleurs, une coupure d’électricité pendant le discours sur la fiscalité a permis à certains « mauvais élèves » de s’enfuir discrètement, une initiative qui leur a valu de vives remontrances le lendemain matin… Globalement, ce séminaire fait plutôt bonne impression.
Une surprise en tout cas, parmi ces nouveaux on trouve beaucoup d’anciens, des enseignants déjà venus il y a plusieurs années, qui se félicitent d’ailleurs de la création de ce séminaire. « Le vice-recteur estime que l’on vient ici pour trois choses : la prime, le lagon et la mission d’éducation. Je pense que je suis revenu pour les trois« , reconnaît honnêtement cet enseignant déjà venu de 2000 à 2004, qui trouve cependant que les discours sur la société mahoraise ne sont pas assez approfondis, qu’on ne mentionne pas la place de l’Islam par exemple.
Une autre « ancienne » approuve, on parle trop peu de la famille et de la place de l’enfant selon elle. La plus critique est une jeune enseignante mahoraise, nouvelle arrivante puisqu’elle vient de terminer ses études en métropole : « le tableau fait de la société mahoraise est vraiment négatif. Je suis moi-même critique avec les miens, mais vraiment on nous fait apparaître comme des ignorants, analphabètes, des femmes soumises à leurs maris… Je comprends mieux le discours de certains profs si c’est ce qu’on leur sert quand il arrivent. » Ce séminaire n’aura pas été inutile, certains ont retrouvé des copains, anciens de Guyane ou d’autres Dom, jeudi la récréation est terminée, les cours ont repris.

Hélène Ferkatadji

07/09/2007 – 150 inscrits au Cnam en 2007

Les enseignements sont assurés par des professeurs présents sur place et d’autres à distance. Plusieurs outils, à l’instar de la visioconférence, d’internet, du chat et des discussions sur forum permettent aux inscrits de poursuivre leurs études sans contrainte. Les formations les plus en vogue concernent les domaine du management (économie, gestion, finance…), l’informatique et la gestion des ressources humaines. Le domaine des énergies renouvelables et aussi froid et climatisation sont en train de monter en force.
Au-delà des formations générales, d’autres viennent de voir le jour. Il s’agit de l’anglais, de la bureautique et à la demande de la CDM, un diplôme préparatoire aux études supérieures d’une durée d’un an servant de période de transition entre la terminale et l’université.
Pour attirer et informer le plus grand nombre de personnes, le centre avait ouvert ses portes tout le long de cette semaine. Les gens affluaient surtout en début de matinée, puis dans l’après-midi.
150 personnes se sont déjà inscrites contre 120 l’année dernière. Le taux de réussite s’élève à 60%.

UNE Mayotte Hebdo N°346 – Vendredi 31 août 2007

UNE Mayotte Hebdo N°346 - Vendredi 31 août 2007

Dossier spécial environnement – 3 pages

L'urgence d'agir

 > Collectivité – les finances mises à mal
 > Enseignement primaire – 100% de rotation à mamoudzou
 >
Magazine – les grandes marées
 
 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes