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16/11/2007 – Le marché de Mamoudzou livré en avril

Il est toujours étonnant de visiter un chantier. On tente de s’imaginer qu’à la place des grues, des échafaudages, du ciment pas encore compact, il y aura, d’ici quelques mois, le cœur de l’activité économique quotidienne de Mayotte : le marché. Bien que situé sur les terres de la commune de Mamoudzou, l’établissement se construit intégralement sur les fonds du conseil général. Le gestionnaire n’est pour l’instant pas connu. Par défaut, c’est la municipalité qui en assumera la charge, alors que pour le moment le marché est géré par la Chambre de commerce et d’industrie.

Loin de ces considérations, le visiteur observe les grues soulever des gros blocs de béton. Autour c’est près d’une centaine d’ouvriers qui s’affairent en permanence. L’ambiance reste sereine, étonnamment calme comparée aux autres chantiers médiatisés. Tout semble aller naturellement. Pourtant, les opérations connaissent ici aussi un certain retard.
« Initialement la date de remise des travaux était fixée à la fin de l’année. Nous pensons la reculer en avril de cette année, enfin, à la fin du premier trimestre », confie Eric de Susanne, directeur du développement à la Sim. En effet, la Société immobilière de Mayotte se charge des opérations pour le compte de la Collectivité après avoir répondu à un appel d’offres.

 

14 millions d’euros de budget

La cause du retard n’est pas très originale. Malgré son ampleur et ses 14 millions d’euros de budget, le marché connaît les mêmes pénuries dues aux soucis d’approvisionnement que les autres chantiers. L’entreprise de gros œuvre a tapé dans ses réserves d’acier qui arrivent à épuisement par exemple. En revanche, les douze sociétés mahoraises qui participent à la sortie de terre du bâtiment peuvent se féliciter de travailler pour une opération modèle. Les intérêts de retard qui actualisent les devis par rapport au cours du moment présent de la matière première sont pris en compte.
De plus, le marché de Mamoudzou est l’une des premières infrastructures qui répond intégralement aux nouvelles normes d’hygiène et de sécurité, mais aussi aux normes environnementales. L’aération, par exemple, est naturelle et efficace. Dans la fournaise de ce mardi après-midi, l’intérieur apparaît comme un oasis à un bédouin. Le toit en lamellé-collé, technique provenant de Finlande, permet grâce à son bois et à sa hauteur cette aération.
En même temps que le gros œuvre – dont il reste 10% à réaliser – l’aménagement intérieur est effectué. Les boxes de trois mètres sur trois mètres sur trois mètres sont déjà visibles. Il y en aura 235, plus 60 réservés aux fruits et légumes et 8 à la charcuterie et au poisson, plus un local de trente mètres carrés qui sert à réceptionner ce poisson.
Le préau qui entoure le marché offre un espace suffisant pour y installer d’autres marchands, mais ils n’auront pas les garanties de sécurité des boxes, ni l’accès à l’électricité. A ce propos, chaque boxe se dote d’un compteur personnalisé à cartes rechargeables. Il reviendra au gestionnaire d’accepter ou non la présence de personnes supplémentaires autour de son établissement. Partout ailleurs en Outremer, les marchés couverts connaissent ce genre de population.
En revanche, le marché ne bénéficie d’aucune structure de restauration. La chose n’a pas été prévue… « Peut-être existera-t-il un espace de ce genre dans la future gare maritime juste à côté ? », soumet Eric de Susanne, ou sur le front de mer…

 

L’espoir du futur Mamoudzou

Il est vrai que c’est toute la zone qui s’aménage et non pas seulement les 4.400 m² de la halle. Juxtaposés à la halle, les deux étages du nouveau bâtiment du comité départemental du tourisme se construit. De l’autre côté, la gare routière dédié au nord et la gare maritime se prévoient. Et puis à plus ou moins long terme, c’est l’ensemble du front de mer de Mamoudzou avec les accès à la ville par le quartier M’gombani et sa rue du commerce qui sont repensés.
Le marché représente plus qu’un nouvel espace, c’est un espoir de développement cohérent de la capitale. Il doit constituer un exemple. Notamment par rapport au transfert des marchands actuels vers le futur outil de travail. Et cela n’est pas gagné. Concrètement, l’étude de recensement de la Sim n’a pas pu aller jusqu’à sa fin. Sur le plan médiatique, la récupération est incessante à l’approche des élections municipales et cantonales. Le futur de Mamoudzou ne se jouerait pas forcément dans la zone vierge de Hamaha, mais dans son cœur historique.

Gérôme Guitteau

Novembre 2007 – Portraits – Une balle dans le dos pour Godo

Assis sur la véranda de sa maison à Malamani, Daniel Godo y reste toute la journée, laissant ainsi le temps s'écouler. A quatre-vingt six ans, il apprécie paisiblement l'évolution de Mayotte française pour laquelle il s'est battu aux côtés des sorodas, et "envie la jeunesse présente, cette jeunesse libre de choisir de partir à la guerre ou non".
Né à Chirongui, fils de la lignée des Dzoudzou, Godo suit sa mère en Petite Terre à l'âge de onze ans, celle-ci venait de se remarier. "Dans mon enfance, la traversée d'une terre à l'autre s'effectuait en kalbouaboua. On y transportait une douzaine de personnes et la traversée était gratuite", se souvient-il. C'est dans le village de Labattoir que Godo passe ainsi son adolescence.

A l'origine de son déménagement, son grand-père avait entendu parler de la réputation du professeur Chebane. "M. Chebane a été un grand enseignant, un grand monsieur qui a éduqué les plus grands politiciens de l'île : le sénateur Adrien Giraud, l'ancien sénateur Martial Henry et bien d'autres personnes. Connaissant par le bouche à oreille la dureté et l'efficacité de son éducation et sachant que nous allions vivre en Petite Terre, mon grand-père m'a envoyé dans son école." En 1940, Mayotte a fait l'objet d'une visite historique avec la venue d'un bateau appartenant à l'armée française. Ce dernier s'est déplacé pour recruter tous ceux qui étaient capables de faire la guerre, jeunes et moins jeunes. Plus d'une centaine de Mahorais ont ainsi navigué en direction de Madagascar, après avoir passé et réussi un test écrit. Nombre d'entre eux sans réellement savoir ce qui les attendait.

 

Basé à Saint-Raphaël, Godo sera fusiller marin pendant 9 ans

Bon élève à plusieurs niveaux (éducatif et sportif entre autres), Godo n'a pu éviter ce voyage périlleux : "Je ne m'imaginais pas dans l'armée avant la venue des militaires. A l'école, je m'en sortais très bien dans tous les domaines, alors je n'ai eu aucune difficulté à réussir le test. Je me souviens être parti en regardant mon beau-père pleurer sur mon sort. Là, un militaire en service s'est approché de lui, l'a calmé et a tenté de le réconforter en lui disant : "Laisse-le partir. Ne t'inquiète pas pour lui. Tu verras, il reviendra riche, avec beaucoup d'argent et vous sortira d'ici, toi et ta famille." C'était un geste gentil, mais dans le fond il savait, comme je savais, que nous n'avions pas le choix."
Arrivées sur la Grande Île, dans la ville de Diego Suarez, les recrues mahoraises ont passé un second test, cette fois-ci pour désigner les volontaires à l'armée de terre et ceux pour la marine. "Les examens pour la marine étaient plus difficiles", affirme-t-il. En optant pour la marine et en décrochant une nouvelle fois le test, le Mahorais navigue sur les eaux de l'océan indien et remonte jusqu'à la Méditerranée. Il fait escale à Marseille avant d'achever son voyage à St Raphaël où il devient fusilier marin pendant neuf ans.
"Après ces neuf ans passés en fusilier, mon professeur m'a proposé d'entrer dans le service hydrographe. "Il y a plus d'argent à gagner", m'a t-il dit. M. Le Guen me connaissait et m'estimait beaucoup. Il m'a dirigé dans ce qu'il voyait de mieux pour moi. De plus, il a donné pour mission à sa femme, enseignante aussi, de me former. C'est avec trois bouquins spécialisés et durant deux mois que Mme Le Guen m'a enseigné l'hydrographie."

 

"J'ai vu des choses extraordinaires, des bateaux coulés bien avant notre passage"

Rapidement, Godo a su apprendre le métier d'hydrographe. Il est devenu en l'espace de quelques temps, observateur de la marée. Non convaincus, ses collègues de bord le sous-estiment, mais se rendent très vite compte "à qui ils ont à faire". "M. Le Guen m'a mis en confiance. Il répétait souvent que j'étais une exception. Moi je confirmais par ma manière d'être et ma connaissance et ils ont fini par m'appeler "Petit chef". M. Le Guen a fait beaucoup pour moi", prend plaisir à se remémorer le retraité militaire.
Grâce à une machine, Daniel Godo et les hydrographes pouvaient voir sous l'eau, constatant par exemple que le nom de la Mer rouge venait des pierres sous cette eau, de couleur rouge. S'approchant tranquillement de l'océan indien et de Mayotte sur le navire La Pérouse, le Mahorais a observé les profondeurs de la côte Est de l'Afrique.
"Nous sommes passés par la Mer rouge, la Somalie, le Kénya, le Mozambique avant de revenir à Madagascar et Mayotte. J'ai vu des choses extraordinaires, des bateaux coulés bien avant notre passage sur ces eaux. Il y a même un bateau coulé à Sazilé, près de l'îlot de sable blanc. Après tout ça, je voulais changer de métier. Je suis donc revenu à ma spécialité : fusilier marin. Nous étions quatre et j'étais dans le bureau des mouvements. Un poste qui consiste à contrôler les activités dans le bateau, à vérifier si tout le monde respecte ses horaires de travail." Le bateau fonctionnait en trois mouvements. Trois tiers se partageaient la journée, alternaient les postes : mécanique, entretien du bateau, hôpital, cuisine, boulangerie…

 

Des dollars en guise de remerciement pour la femme de Godo

Admiré de tous, le fusilier marin Godo a su séduire le grand chef de la marine nationale dans la zone, l'amiral Layet. Ce dernier voulait intégrer le villageois de Labattoir à l'état-major. "L'amiral m'a souvent invité chez lui à Diego, il voulait absolument connaître ma famille, alors il m'a demandé mon adresse et a fait venir ma femme et mes deux enfants à Madagascar. Les week-ends, il invitait plus de soixante-dix personnes – la plupart des Américains – pour manger. Il aimait bien critiquer la cuisine malgache : "C'est quoi ça le roumazava, c'est dégueulasse", disait-il,", se souvient parfaitement le vieil homme.
"Un jour, il a demandé à ma femme de préparer une spécialité mahoraise pour la réception. "Dis-moi tout ce dont tu as besoin et je te l'emmène". Alors mon épouse lui a demandé du riz, du poulet et du coco. Le jour J arriva et ma femme a fait un plat pour tous les invités : du riz au coco et du poulet au coco. Alors qu'ils venaient de finir, les amis de l'Amiral, les Américains, en redemandaient. Ils ont demandé à voir la cuisinière et un par un l'ont félicitée. Chaque personne lui remettait un ou plusieurs dollars dans les mains pour la remercier. Finalement, mon épouse avait des dollars pleins les mains", en sourit encore l'ancien de la marine française.
Cela fait partie des bons moments de sa carrière. Naturellement et malheureusement, toutes les journées ne peuvent pas être roses – surtout quand on s'engage dans l'armée – et Godo ne peut oublier les quelques minutes qui l'ont fait passer tout près de la mort.

 

Trente ans de service militaire et une balle dans le dos

"C'était lors d'une mission parachutiste, nous tirions sur tout ce qui bougeait. Je n'avais même pas le temps de me demander ce que je faisais en plein milieu de cette guerre. Tu abattais ou tu te faisais abattre. Je n'ai pas senti mon ennemi derrière moi et bien qu'il était assez loin, il m'a touché au dos. J'ai été évacué et m'en suis bien sorti, mais un camarade y a laissé sa jambe droite. C'était horrible mais je savais à quoi m'attendre en sautant de l'avion. J'ai échappé au pire et c'est l'essentiel."
C'est au bout de trente ans de carrière et d'aventures que Godo prend sa retraite et rentre définitivement à Mayotte. Daniel Godo a toujours lutté pour que Mayotte reste française. Il se souvient encore comment la monnaie française est arrivée sur l'île : "Nahouda, un jeune mahorais, travaillait dans l'agriculture à Coconi. Son patron M. Dussel l'a envoyé rencontrer le Premier ministre en Métropole pour lui faire savoir, au nom du peuple mahorais, que Mayotte voulait rester française. Il est revenu à moitié déçu, déclarant qu'il n'a pas pu le convaincre mais qu'en revanche il viendrait faire un déplacement pour voir si ce message est véridique. Le message a fait le tour de l'île : "Regroupement à l'aéroport pour la venue du ministre."
Arrivé à Pamandzi, le ministre a fait un discours puis il est reparti, convaincu cette fois-ci. A ce moment là, tout est allé très vite. Comme il l'avait promis dans son discours, la monnaie française a fait son apparition, des routes et des établissements ont été construits. Le développement de Mayotte s'est alors mis en marche. Et jusqu'à présent, l'île continue à se développer."

 

"Je me suis battu pour la France et pour Mayotte"

Victime de cyclones, Daniel Godo a énormément perdu : logements – fait à l'époque de vangate, tiges de grands cocotiers plus solides que le bois -, bœufs ou encore objets de valeurs et autres photos souvenirs. Tout ceci à travers les trois cyclones qui ont ravagé l'île et sa population.
Celui qui s'est battu pour que Mayotte soit ce qu'elle est aujourd'hui se dit "oublié" par les responsables mahorais : "J'ai travaillé pour l'armée française, je me suis battu pour la France et pour Mayotte mais maintenant que nous sommes libres, les élus actuels regardent vers l'avenir sans se retourner, sans penser à ceux qui restent. Je ne demande pas la charité ou qu'on me rende visite tous les jours et qu'on me chouchoute. J'aurais juste souhaité un minimum de reconnaissance. Même les Anjouanais et les Mohéliens sont prioritaires, ils passent avant nous à leurs yeux. C'est dommage."
Le Mahorais de Chirongui a subi trois opérations de l'hernie en moins de dix ans et malgré son handicap, malgré son incapacité à effectuer de longs déplacements, l'ancien de la commune suit l'actualité de Mayotte grâce à son entourage. Ce développement qui se poursuit, de génération à génération.

Ichirac Mahafidhou

UNE Mayotte Hebdo N°356 – Vendredi 09 novembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°356 - Vendredi 09 novembre 2007

Comores

Blocus à Anjouan

 > Lieu dit : boboka, au coeur de la ville
 > Justice : qui a pollué longoni ?
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Tounda : un week-end en musique
 >
Mayotte Eco : pêche, élevage, la professionnalisation

 

09/11/2007 – Fim et Milatsika enchantent les Mahorais

Pour le festival Milatsika ce samedi 10 novembre à Chiconi, le comité d’organisation, soutenu par l’OMJS de Chiconi, « profite de la présence des musiciens », à l’exemple de Nawal et Mounawar qui viennent de passer une « semaine pédagogique » avec l’école Musique à Mayotte, pour enrichir leur programmation. En plus de ces deux artistes comoriens, le 1er festival Milatsika nous propose de découvrir les groupes malgaches Saravy et Namavao-Marina & The Magic Power, les formations chiconiennes Ragnao Dzoby, Jimmy et Klan Demba, et Air Comme Or. Certains artistes de Milatsika sont d’ailleurs programmés au Fim.
A Mayotte, le Fim est le plus grand festival artistique. L’évènement initié en 1998 ne cesse d’évoluer avec le temps. Aujourd’hui ses organisateurs nous proposent d’autres choses que seulement de la musique : les arts et traditions populaires, la littérature, la danse, le théâtre, les arts plastiques, l’art culinaire… cette année on nous propose même de découvrir le multimédia. Une innovation, les manifestations du Fim 2007 se déroulent en bonne partie sur Petite Terre, précisément à l’AJ Pamandzi et le reste au quartier Baobab à M’tsapéré.
« Le Fim, cette année encore, s’impose comme le temps fort pour la diffusion des cultures du monde, mais aussi comme le lieu d’interaction incontournable des différentes formes d’expressions artistiques. Fait de créations originales, de commandes, d’ateliers, de conférences et d’une multitude de spectacles novateurs, c’est tout un programme inédit et diversifié qui est mis en place pour satisfaire au mieux tous les publics, et donner à chaque discipline une place de rêve », présente le service culturel du conseil général.
Le 9e Festival interculturel de Mayotte s’est ouvert ce mercredi 7 octobre à l’AJ Pamandzi en jazz, avec le Réunionnais Joël Paraclet, précédé de la formation mahoraise Jazz Ylang. L’inauguration officielle du Fim a eu lieu ce jeudi en même temps que le vernissage de l’exposition « Voyage au pays de la musique ». Elle est visible à la MJC de M’tsapéré jusqu’au 18 novembre. C’est un « voyage vers l’imaginaire » avec les artistes plasticiens mahorais que nous propose le Fim 2007.
A vous de découvrir la suite du programme du Fim 2007 (encadré). Préparez-vous à faire la fête. Et il y en a pour tous les goûts. Enfin, la musique est largement au rendez-vous, le 9e Fim présente un panel d’artistes à compter du mercredi 14 novembre. Après Sinik ce vendredi soir, on nous propose de découvrir le Réunionnais Tifock, le Mauricien Vishnou, les Malgaches Saravy et Erika, les Comoriens Venyi Ngazi, les groupes africains Guiras Baba et la tête d’affiche de cette année Mory Kanté. Les groupes de Mayotte invités sont Kilimandjaro international, Lima Wild, Combo, Bekasse, Babadi, Sarah Medard, Akizition, Diho, Wubani Spirit, Cadence mahoraise et Tenor.
Les groupes Trio, Eliasse et Comba Culture rejoindront Abou Chihabi en France pour la « Caravane mahoraise ». Ce projet est né lors de la célébration des 30 ans du conseil général de Mayotte. Il se concrétise en étroite collaboration avec la direction des Affaires culturelles de la ville de Noyon que le conseil général de Mayotte a sollicité « pour encadrer une réflexion globale de promotion de la culture mahoraise et de ses artistes phares ». Les formations musicales et de danses traditionnelles sélectionnées sauront représenter notre île dans l’Hexagone.

Programme du Fim 2007

Vendredi 9 novembre
Hip-hop de 19h à 21h avec la venue de Sinik au plateau du Baobab

Samedi 10 novembre
Carnaval du Fim de 9h30 à 17h, à Mamoudzou
Renc’Art gourmand de 7h00 à 00h, au terrain de foot Baobab

Dimanche 11 novembre
Wadaha de 15h00 à 18h au terrain de foot du Baobab
Caravane traditionnelle de 20h à 22h30 au terrain de foot du Baobab

Lundi 12 novembre
Soirée théâtre de 21h à 23h à l’AJ Pamandzi
Atelier peinture de 14h à 17h à la MJC de M’tsapéré jusqu’au 16 novembre

Mardi 13 novembre
Contes de 7h30 à 12h à la MJC de M’tsapéré

Mercredi 14 novembre
Salon de l’art de 9h à 17h au terrain de foot du Baobab jusqu’au jeudi 15 novembre
Soirée théâtrale de 19h à 22h à l’AJ Pamandzi

Concert (Musique traditionnelle), de 21h à 00h au plateau du Baobab
Saravy (Madagascar), Kilimandjaro (Mayotte), Wenyi Ngazi (Comore), Lima Wild (Mayotte).

Jeudi 15 novembre
Concert de 21h00 à 00h
Vishnou (Maurice), Combo (Mayotte), Bekasse (Mayotte), Erika (Madagascar), Tifock (Réunion).

Vendredi 16 novembre
Concert de 21h00 à 00h au plateau du Baobab
Babadi (Mayotte), Sarah Medard + Akizition (Mayotte), Diho (Mayotte), Guiras Baba (Afrique), Wubani Spirit (Mayotte)

Samedi 17 novembre
Concert final de 21h à 00h terrain de foot du Baobab
Cadence Mahoraise, Ténor (Mayotte), Mory Kanté (Afrique).

Dimanche 18 novembre
Débah (traditionnel) de 9h à 17h, au terrain de foot du Baobab

09/11/2007 – 1er Salon de l’agriculture

Différentes manifestations sont au programme avec une volonté affichée de séduire la jeune génération en vue d’assurer la relève des troupes dans un avenir proche. Cette première démonstration du savoir-faire des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs locaux vise à valoriser la filière aux yeux du public, en soulignant entre autres choses les différentes évolutions qu’elle a connu dans tous ses secteurs et qui la fait passer d’une agriculture familiale à une agriculture moderne et professionnelle. Produits bruts et transformés seront exposés pendant deux jours, avec une possibilité d’achat pour les visiteurs. Le grand public découvrira, pour la première fois, les animaux issus de techniques de reproduction scientifiques et de croisements d’espèces locales et européennes.

Des exposés et débats sur l’avenir de la filière agricole à Mayotte sont également au menu des réjouissances de ce 1er Salon de l’agriculture dans l’île, avec des concours et des prix à la clé pour les meilleurs zébus et la meilleure vanille. Sans compter le concours de dégustation de manioc…

Programme du 1er Salon agricole – Les 9 & 10 novembre au lycée agricole de Coconi –

Vendredi 9 novembre
9h00 : Ouverture officielle du salon
10h00 à 12h00 : Conférence sur la qualité de l’alimentation à Mayotte (Dass & Cirad)
14h00 à 16h00 : Conférence-débat sur l’installation et les formations des jeunes agriculteurs (Cnasea, lycée et Jam)
A partir de 17h30 : Conférence-débat sur l’agriculture mahoraise: entre tradition et modernité (Association les Naturalistes) au cinéma de Mamoudzou

Samedi 10 novembre
9h00 à 12h00 : Marché paysan
10h00 à 11h00 : Concours « Bovins » – Remise des prix à 11h00
11h00 à 12h00 : Concours « Vanille » – Remise des prix à 12h00
12h00 à 13h00 : Concours « Dégustation de manioc » – Remise des prix à 13h00 Les membres fondateurs du Groupement d’intérêt scientifique Maoré organisent le 1er Salon de l’agriculture de l’histoire de notre île qui ouvre ses portes ce vendredi matin et pour deux jours, à Coconi, au centre de l’île. Un premier salon qui se tient sur fond de querelles internes du monde rural, encore dans l’incapacité de s’entendre pour parler d’une seule voix. Mais surtout alors que l’agriculture vit une profonde révolution, passant d’une culture vivrière artisanale à une véritable agriculture moderne, dynamique, en phase de professionnalisation.

05/11/2007 – Le jaquier

05/11/2007 - Le jaquier

Nom mahorais : M’fenessi
Nom scientifique : Artocarpus heterophyllus Lam
Famille : Moracées

Cette grande famille des Moracées (70 genres et 1200 espèces) est principalement présente en Inde et en Malaisie, mais comprend quelques espèces dans le Sud de l’Europe comme les figuiers et les mûriers. Ce sont pour la plupart des arbres ou des arbustes produisant du latex. Le jaquier une espèce proche de l’arbre à pain (Artocarpus altilis).

Originaire d’Inde, le jaquier est très répandu à Mayotte. Il se reproduit très facilement par graines, ce qui explique sa large dissémination. Il est cultivé majoritairement en Asie du sud-est et au Brésil. Le jaquier commence à avoir des fruits trois ans après la plantation. Les fruits gros et très abondants, sauf en juillet et août, sont comestibles crus ou cuits. La colle du jaque était traditionnellement utilisée pour ses propriétés adhésives et pour piéger les oiseaux. Le bois est d’un jaune vif surprenant. Le jaquier donne un bois dur de belle couleur jaune à grain fin. Ce bois est apprécié en ébénisterie, pour la confection de meubles, ou en marqueterie, en raison de sa coloration marquée. Il peut aussi être utilisé en construction. Le bois du jaquier est parfois utilisé pour la fabrication d’instruments de musique qui font partie des gamelans.

La chair du fruit mûr, à odeur forte et sucrée, peut être consommée crue ou préparée en confiture. On peut aussi préparer le fruit vert, haché menu, en plat salé. A la Réunion, on le cuit ainsi avec du lard fumé, pour préparer la fameuse recette populaire du ti’jaque boucané. Les graines, qui sont toxiques crues, sont comestibles cuites quand elles sont grillées ou bouillies. Leur goût rappelle celui des châtaignes. Elles peuvent être mangées telles quelles ou incorporées à des plats traditionnels (rougails).

Arbre à latex de 10 à 15 mètres de haut, il est facilement reconnaissable à ses fruits verts, énormes, verruqueux, pendants à même le tronc. Les feuilles vert-foncées, vernissées, entières, sont dressées. Les fleurs ne sont pas très visibles, groupées en inflorescences mâles et femelles. Le fruit peut peser jusqu’à 25 kg !

UNE Mayotte Hebdo N°355 – Vendredi 02 novembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°355 - Vendredi 02 novembre 2007

Commerce

Majicavo-Dubaï

 > Sarkozy – Visite à Mayotte avant la fin de l'année ?
 > Bandrélé – une base nautique à musicale plage
 >
Magazine – le geyser, un coin paradisiaque perdu en mer
 >
Rencontre – godo, 86 ans, raconte la guerre

02/11/2007 – Guerre de minarets à Majicavo-Dubaï

 

Mais comment une mosquée peut-elle diviser tout un village ? « La mosquée que voici, celle de Dubaï Bandraju, est la première construite dans ce village. Vieillissante, nous avons entrepris des travaux depuis le 15 août dernier pour la rénover. Ainsi donc, certains croyants se rendent à la mosquée d’en bas et d’autres à celle-ci. Seulement le vendredi, jour de la grande prière, ceux qui fréquentent la mosquée d’en bas voudraient que la prière se tienne uniquement chez eux. Mais ce n’est pas possible. Nous n’avons pas la même manière de conduire nos prières et nous ne voulons pas suivre leurs façons », explique l’imam Ali Madi Mouhamed, guide spirituel de la mosquée Dubaï Bandraju.

Ainsi donc, aux dires des habitués de la mosquée de Dubaï Bandraju, les piliers de la seconde mosquée croisent les bras un peu plus haut que ceux de leur mosquée Bandraju qui croisent eux les bras un peu plus bas. Et d’autres choses semblerait-il… Une guerre de minarets qui s’est déplacée jusqu’à la gendarmerie.

« Le 29 mars dernier, nous avons été convoqués à la gendarmerie. Nous avons signé un pacte de non-provocation. Et nous avons passé ainsi sept mois sans conflit », relate une troupe de croyants amassée devant la mosquée en construction. Mais sans crier garde, « les coutumiers de la mosquée 2 sont allés porter plainte chez le Grand cadi ». Celui-ci s’est empressé de convoquer les fidèles de la mosquée Dubaï. Aucun compromis n’ayant était trouvé, le cadi a pris alors l’engagement de fermer la mosquée en construction. Décision que tente d’appliquer Saïd Ahamadi Raos, maire de la commune de Koungou. Sacrilège qu’il ne faut en aucun cas tenter d’outrepasser, préviennent ses partisans.

« Une commission de sécurité est passée. A aucun moment elle n’a précisé qu’il fallait fermer la mosquée. Elle a seulement conseillé de mettre certaines choses dans les normes. Il faut des portes qui s’ouvrent de l’extérieur et certaines de l’intérieur, ainsi que des escaliers pour accéder à la mosquée. Nous faisons le nécessaire. Il n’y a aucune raison qui justifie la fermeture de notre mosquée. Si la municipalité veut faire ça, il faudra d’abord nous passer par le corps », réagissent vivement les musulmans de cette place.

02/11/2007 – L’Histoire de Mayotte et de la région pour les élèves

Un livret reprend chacun des panneaux avec plus de détails, de récits et d’iconographies. Les images sont d’ailleurs la grande réussite de ce travail, venues de la Bibliothèque nationale de France, des bibliothèques de Reims, de Londres, de Lisbonne et des Etats-Unis. Elles sont une véritable invitation au voyage dans l’histoire. Il a fallu 9 mois au service dirigé par Anne Lebel pour réunir ces documents et achever les panneaux exposés au conseil général depuis mardi, le livret complémentaire et le dossier pédagogique qui sera remis aux enseignants.

Car si les archives départementales sont déjà auteur de plusieurs expositions – sur les usines sucrières ou l’histoire de Dzaoudzi – c’est une première pour le service éducatif, créé en septembre 2005 grâce à un partenariat avec le vice-rectorat qui met à disposition un enseignant agrégé d’Histoire en la personne de Michel Charpentier.

La convention, signée officiellement mardi après l’inauguration de l’exposition, vise à faciliter l’enseignement de l’Histoire de Mayotte et de la région aux élèves de collèges et lycées, qui n’est pas au programme, contrairement aux autres collectivités d’Outremer, mais « vivement encouragée. »

Le dossier pédagogique qui accompagne l’exposition, de même que celui édité l’an dernier par le même service sur l’histoire du rattachement de Mayotte à la France de 1841 à 1843, servent de support aux enseignants désireux de faire découvrir leur propre histoire, trop souvent méconnue, aux élèves mahorais.

 

Hélène Ferkatadji

UNE Mayotte Hebdo N°354 – Vendredi 26 octobre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°354 - Vendredi 26 octobre 2007

Politique de la ville – Désenclavement aérien & maritime – Internet haut débit – Internats de lycéens – Transports en commun …

Des propositions à gogo

 > Pamandzi – collecte des déchets métalliques
 > Fadela Amara – "Mayotte a un potentiel"
 >
Séminaire international – le plurilinguisme est un atout
 >
CCLEJ – des vacances au grand nord

 

26/10/2007 – 7,5 tonnes de tabac saisies, du jamais vu

C’est en fouillant le conteneur que les ballots ont été découverts, cachés derrière les objets déclarés. D’après Joseph Schwartz, directeur des douanes, un réseau bien rôdé serait à l’origine de ce trafic et cette marchandise était très vraisemblablement destinée à la consommation locale, essentiellement comme tabac à mâcher et à chiquer.
L’importation du produit en soi n’est pas interdite, cela dit la non déclaration aux droits de douane induit systématiquement l’auteur ou les auteurs des faits en infraction. Ce genre de produit peut être revendu à Mayotte par tout commerçant régulièrement établi, contrairement à la métropole où il existe un monopole de vente des produits du tabac que l’Etat délègue aux buralistes. L’intérêt des importations frauduleuses est donc important, par la facilité ensuite à revendre ces produits, mais aussi par l’ampleur des taxes. En effet, les droits de douane sont fixés à 10% de la valeur Caf. Mais la taxe à la consommation est fixée à 353% pour les tabacs bruts et dérivés et 400% pour les cigarettes et les tabacs à fumer, à mâcher ou à priser.
Sur l’île, en 2004, la douane avait saisi 6.250 cartouches de Marlboro pour une valeur de 220.000 euros et en 2006 elle avait réalisé deux saisies de tabac en feuilles et à priser pour respectivement des quantités de 380 et 360 kilos.

En 2006, le service des douanes a saisi sur l’ensemble du territoire national 240 tonnes de tabac, tous produits confondus, pour une valeur estimée à 46 millions d’euros. 11.160 constations en matière de cigarettes et de tabac ont été réalisées, atteignant ainsi l’objectif ministériel de 10.500 constations fixées pour 2006. Pour 2007, cet objectif a été fixé en valeur au niveau national et le montant cible des saisies de tabac et de cigarettes de contrebande s’est élevé à 47 millions d’euros.

 

Souraya Hilali

26/10/2007 – Le Léo club et les objectifs du millénaire

L’association internationale s’est également engagée à participer aux objectifs du millénaire pour le développement, une déclaration faite en septembre 2000 à l’assemblée générale des Nations Unies, pour la paix et le droit de l’Homme dont les principaux points sont : réduire l’extrême pauvreté dans le monde, diminuer la mortalité maternelle, favoriser l’éducation primaire des enfants dans le monde, promouvoir l’égalité de sexe et la promotion des femmes, réduire la mortalité infantile dans le monde, restreindre le VIH, promouvoir la protection de l’environnement et favoriser le partenariat mondial pour le développement.
Jean-Michel Razafindrabé est élu en qualité de gouverneur depuis le 1er juillet 2007 et son mandat prendra fin le 30 juin 2008. Il a en charge tous ces clubs et a pour mission de les animer. C’est la première fois qu’il vient à Mayotte. Son séjour de trois jours (dimanche à mardi) sur l’île a permis de donner de plus amples informations sur les objectifs du Lions club et des Léo dans le monde entier.
C’est plus d’une vingtaine de Léo qui se sont déplacés pour échanger avec le gouverneur et en ont également profité pour poser des questions et proposer des actions éventuelles qui pourraient être réalisées entre les différents Léo clubs de la région. Aux jeunes Léo de prendre les devants leur a-t-on conseillé, à eux d’entrer en contact avec les autres et de mener des projets ensemble. Une belle façon de s’initier aux responsabilités et de s’ouvrir sur la région.

19/10/2007 – 2èmes Rencontres sur le dialogue au social

19/10/2007 - 2èmes Rencontres sur le dialogue au social

La DTEFP remet ça. Forte de son succès l’an dernier, la direction du travail organise les 2èmes Journées d’appui au dialogue social. En un an, le leitmotiv de Didier Perino, directeur de l’administration, a gagné une journée. Les rencontres se déroulent sur deux jours dans la salle de cinéma de Mamoudzou. Le 30 octobre est dédié au secteur privé et le 31 au public. En 2006, 150 personnes s’étaient déplacées. Peu en étaient sorties déçues. L’étude d’impact a mis en avant l’apport de nouveautés dans le dialogue social, des échanges plus libres entre les acteurs du DS, d’après les participants. « C’était une bonne occasion de mieux se connaître et de différencier les rôles dans le dialogue social« , explique un syndicaliste. Pour cette édition, ce sont 300 personnes qui sont attendues sur les deux jours.

En quatre ans, la DTEFP enregistre une baisse des conflits. « On est passé de quarante grèves dures à moins de quinze, dont le tiers se règle en 24h ou 48h autour de revendications clairement exprimées« , souligne la DTEFP. L’augmentation des négociations collectives dans les branches, dont l’accord sur la convergence entre le Smig et le Smic départemental, sont une des causes de cette diminution des mécontentements.

19/10/2007 – Grenelle de l’environnement – 20 propositions mahoraises

 

 

 

 

Groupe 1 : lutter contre le changement climatique et maîtriser l’énergie
1. Développer des systèmes indicatifs pour améliorer l’efficacité énergétique dans les bâtiments neufs
2. développement des énergies renouvelables
3. développement des modes de transports collectifs

Groupe 2 : préserver la biodiversité et les ressources naturelles

4. mettre à l’étude la création d’un parc naturel marin
5. coordonner et renforcer l’application de la réglementation
6. développer la connaissance scientifique et l’observation
7. valoriser la connaissance scientifique

Groupe 3 : instaurer un environnement respectueux de la santé

8. mettre en œuvre le schéma d’assainissement
9. gérer le réseau des eaux pluviales
10. établir un plan santé environnement adapté à Mayotte

Groupe 4 : Adopter des modes de production et de consommation durables

11. gestion de la forêt et de l’agro forêt
12. développer une filière agricole respectueuse de l’environnement
13. promouvoir une alimentation locale de qualité

Groupe 5 : Construire une démocratie écologique

14. développer les actions d’éducation à l’environnement
15. exemplarité de l’Etat et des collectivités dans la consommation énergétique
16. favoriser le développement des associations locales

Groupe 6 : promouvoir des modes de développement écologiques favorables à la compétitivité et à l’emploi

17. Mise en place d’une fiscalité écologique spécifique
18. Valorisation des matériaux locaux à Mayotte

Atelier intergroupe : déchets

19. mettre en place une filière spécifique pour le traitement des déchets verts
20. réduire la production de déchets à la source, améliorer le traitement et le recyclage

Octobre 2007 – Produits éclaircissants – Des visages en papier cigarette !

Pandalao, Diproson, Rico, GG, Bio claire… Ces produits se vendent comme des petits pains sur notre île. "Ils seraient très efficaces pour lutter contre les boutons", informent certaines consommatrices. A Mayotte, nous avons pourtant les produits traditionnels ? "Oui mais ça ne suffit plus vraiment. Pour avoir un teint uni, une peau sans tache, comme les noirs qu'on voit à la télé, il faut se servir d'autres produits", explique une femme rencontrée au marché de Mamoudzou. Elle achète des tubes de Diproson, à l'étalage des vendeurs à la sauvette. Le tube de 30 g coûte 2 euros au marché de Mamoudzou, il est à la portée de toutes.

"Attention, le Diproson n'est en aucun cas un produit cosmétique. Il s'agit d'un dermo-corticoïde. Il peut être prescrit par un médecin contre l'eczéma et il est accessible uniquement par ordonnance. Les produits que l'on trouve au marché peuvent être des contrefaçons. Attention donc aux charlatans", met en garde Alain Daniel le directeur du CHM.
Du coté des pharmaciens, le raisonnement est le même que celui d'Alain Daniel : "nous ne procurons pas le Diproson à la demande. Mal utilisé, ce médicament peut avoir des effets secondaires multiples. Il affine la peau, la pigmente. Elle devient comme un papier de cigarette. Et ainsi augmente les infections. La personne qui utilise régulièrement ce produit, à long terme, ne peut même plus s'exposer au soleil", rapportent inquiets des pharmaciens qui ne comprennent pas que, malgré les mises en garde, certaines femmes noires continuent à utiliser ces produits.

 

La peau noire la plus foncée est sujette à beaucoup de mépris

En pharmacie, le tube de 30 g est vendu 3 euros de plus qu'au marché. Les bénéfices ne sont pas négligeables pour les commerçants. Sur la facette du tube de Diproson vendu au marché de Mamoudzou, une publicité vante les mérites de ce produit miracle : "pour une peau saine". La photographie d'une belle métisse indienne appuie la pochette. "Tu vois mademoiselle, si tu appliques le produit tous les jours sur ton visage, tu seras aussi belle que cette jeune femme", flattent les vendeurs à la sauvette.
"Madame, vous y croyez vous ?" "Je ne sais pas", répond timidement l'acheteuse. "Ce n'est pas la première fois que vous en achetez ?" Aucune réponse. La jeune femme dénie les questions. Sur l'achat et l'utilisation de ces produits, même prises la main dans le sac, les femmes n'admettent pas s'en servir. "Elles achètent pour des copines…" Mais les visages dépigmentés témoignent d'eux-mêmes.
Des chansons en dénoncent pourtant les méfaits : "plus tu appliques le Pandalao, le Diproson, le Rico sur ton visage, plus tu agresses ta peau, toi jolie femme couleur d'ébène. Le noir source d'Amour", chantent de nombreux groupes de Mayotte et des îles voisines. Le but des femmes qui utilisent ces produits est avant tout esthétique : "j'ai des boutons noirs sur le visage, je veux les enlever et avoir une peau saine et belle", déclarent les femmes interrogées.
Derrière ces affirmations, il est connu que dans la diaspora noire la peau la plus foncée est sujette à beaucoup de mépris. Les femmes noires de couleur très foncée sont souvent tournées en ridicule. Elles sont même souvent traitées de laides : "tu ne vois pas comment tu es toute noire. C'est moche. Va acheter du Pandalao et mets en sur ton visage", conseillent les critiqueuses. A Mayotte, tout comme sur les îles voisines ou encore en Afrique et dans toutes les communautés noires, on chante ici comme là-bas l'éloge de la femme noire à la peau plus claire.

 

Les femmes noires, claires de peau, attirent plus les regards

Symboles de métissage, mais surtout dans la zone signe d'un mélange avec un sang arabe jugé pur, les femmes noires, claires de peau, attirent plus les regards dans la communauté noire. Celles à la peau plus foncée finissent-elles par rentrer dans un système de dévalorisation de soi ? "Durant longtemps j'ai résisté pour ne pas appliquer ce genre de produit, mais quand je suis avec des copines plus claires de peau, je vois bien que les hommes s'intéressent plus à elles qu'à moi. Même les belles-mères respectent plus celles qui sont claires de peau que nous autres", explique Fatima, une jeune femme rencontrée dans une boutique de cosmétique spécialisée pour la peau noire. Elle achète à 5 euros une boite de 30 ml de produit Bio clair. 5 euros une boite de 30 ml, 8 euros la boite moyenne. 10 euros la plus grande boite.
Aujourd'hui, les magasins ne proposent plus un seul produit, mais toute une gamme. Crèmes, savons, lotions… Et ce ne sont pas les marques qui manquent. Certains laits éclaircissants peuvent coûter jusqu'à 30 euros. C'est cher ? "Oui, mais il faut souffrir pour être belle", rigole-t-elle insouciante face aux risques.
A base d'hydroquinone, de cortisone, de corticoïdes, de stéroïdes… ces produits sont un véritable danger pour la peau. Un médecin qui a préféré garder l'anonymat nous informe sur la menace : "nous assistons à une véritable compétition entre les dermo-cosmétiques et les dermo-corticoïdes. C’est-à-dire que vous avez d’une part des produits destinés à soigner une peau normale et d’autre part des médicaments destinés à traiter des maladies de la peau".
En utilisant certains produits, ces femmes harponnent surtout le côté "dermo-corticoïdes avec leur cohorte d’effets secondaires. Parmi ces effets secondaires, il existe un effet indésirable devenu effet désirable : l’éclaircissement de la peau", interpelle le médecin.

 

Ces jeunes femmes, si elles continuent, c'est au cancer de la peau qu'elles s'exposent

Le blanchiment ou l’éclaircissement de la peau est l’effet indésirable pour lequel ces produits sont utilisés. C'est pourtant l'effet recherché par les utilisatrices. Et malgré les mises en garde, leur emploi ne cesse de s'accentuer. Sous le m'sidzano se camoufle une belle couche de pommade Rico à base d'hydroquinine "pour être encore plus belle", précise la publicité. Ces femmes ignorent que les risques encourus peuvent être encore plus néfastes pour leur santé.
"Au niveau de l’épiderme, ces produits provoquent une atrophie cutanée, c’est-à-dire que la peau devient fine, on la compare au papier de cigarette et, à travers cette peau, se dessinent les vaisseaux sanguins. Cette situation est très dangereuse. En effet, cet amincissement de la peau conjugué à la diminution de la couche d’ozone et à la restriction de son action filtrante augmentent la vulnérabilité d’une personne aux rayons nocifs ultraviolets A et B du soleil", précise notre médecin.
Des produits comme le bio éclaircissant, considéré comme le "number one" par ces femmes, affichent nettement une contre-indication : "attention à l'exposition solaire". "Ces jeunes femmes, si elles continuent, c'est au cancer de la peau qu'elles s'exposent. Mais aussi à la cataracte, à l'inflammation de la cornée, à la conjonctivite, sans compter le vieillissement prématuré… Les dermo-corticoïdes sont pro-infectieux. Ceux qui les utilisent sont exposés aux infections au niveau de la peau. Ces produits favorisent la gale, les mycoses, les abcès et l’infection sévère qu’on appelle l’érysipèle de la peau", énumère le spécialiste.
Ainsi donc, la peau étant devenue fragile, au moindre traumatisme la plaie constitue une porte d’entrée pour un microbe donné. "Ce microbe va migrer au niveau de la peau et provoque cette infection grave appelée l’érysipèle de la jambe. Sans compter que les dermo-corticoïdes provoquent l’allergie aux corticoïdes."

 

Diabète, hypertension, ulcère de l’estomac

Et comme si on n'en finissait pas avec la liste des inconvénients de l'usage de produits éclaircissants, le médecin rajoute : "Ces produits pénétrant dans le corps provoquent aussi, en plus d’effets secondaires locaux, des effets systémiques qui favorisent le diabète, l’hypertension, l’ulcère d’estomac et surtout provoquent une freignation hypotalamo-hypofuso-surrénalienne. C’est-à-dire que cela provoque des problèmes au niveau des glandes surrénales qui ne vont plus sécréter les hormones. Sachez que quand une glande ne sécrète plus, c’est sa mort, et la mort de celle-ci entraîne la mort de l’individu".
Ces risques périlleux auxquels sont exposées les pratiquantes du blanchiment de la peau sont bien trop souvent ignorés d’elles, consciemment ou inconsciemment. La situation est loin de s'estomper. Chaque jour de nouvelles boutiques poussent un peu partout sur cette île. Les commerçants du marché qui reviennent de leurs florissants voyages des pays asiatiques ou arabophones sortent de leurs bagages, à chaque arrivage, une nouvelle boite de Pandore. Reste à savoir le danger qu'elle contient pour toutes ces femmes ?

Denise Marie Harouna

UNE Mayotte Hebdo N°353 – Jeudi 18 octobre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°353 - Jeudi 18 octobre 2007

Mort de Bob Denard

Le dernier mercenaire

 > Petit déjeuner Mayotte Hebdo – Gwénola Joly-Coz & Mansour Kamardine
 > Politique – les départementalistes se rassemblent
 >
Petite enfance – des crèches en difficulté
 >
Justice – des instits en colère

16/10/2007 – Les saveurs du ramadan

Fénénétsi… Le fénénétsi est un met sucré très prisé durant le mois de ramadan. « Rares sont les jeunes d’aujourd’hui qui savent le cuisiner, pourtant sa préparation est d’une facilité », rigole coco Ma Fatima assise derrière son fourneau. Cuisiné sur un feu de bois, ou encore sur du charbon, le gâteau et sa cuisson peuvent décourager les nouvelles cuisinières, mais le feu au gaz ne dérange nullement la cuisson : « le goût peut un peu changer mais ça ne sera pas mauvais », accepte notre grand-mère.
Pour la préparation du fénénétsi, il faut du riz, de l’eau chaude, du sucre et du lait de cocos.
« Là aussi les jeunes, vous avez tendance à vous décourager », réplique l’ancienne. En effet, le riz doit être broyé au pilon pour en sortir la farine, les bras doivent être costauds pour piler, piler, piler… Puis ensuite tamiser et obtenir une farine sans grumeaux. « Si vous voulez, maintenant, vous avez des machines électriques pour presser le riz », remarque la grande-mère. Il est vrai qu’avec les machines modernes, les choses vont nettement plus vite.
La farine une fois écrasée et tamisée, il faut y rajouter de l’eau chaude pour obtenir une pâte à crêpe. « Mais attention, les crêpes ne doivent pas être fines. Elles doivent être épaisses, car après il y a la cuisson dans le lait de coco », rappelle coco Ma Fatima. La pâte à crêpe prête, place à la cuisson.
« Une marmite spéciale existe pour la cuisson des crêpes. Ça s’appelle, la marmite dogo (« gnungu ya dogo »). Aujourd’hui, ces marmites n’existent quasiment plus. A défaut, vous pouvez faire ça dans des poêles ordinaires. Mais attention, la poêle ne doit en aucun cas coller », précise la cuisinière. Sur la poêle ou la marmite à fénénétsi, aucune huile ou beurre ne doivent se glisser. Les crêpes doivent se cuire directement, sans rien de plus. Une fois les crêpes prêtes, râpez et procurez-vous le lait de plusieurs cocos. Mettez le lait dans une marmite et posez-la sur le feu. Une fois que le lait est chaud, y rajouter du sucre. Une fois que le mélange bout, il faut introduire les crêpes une à une. Bien mélanger. Laisser cuire à feu doux le temps que tout se mélange bien comme il faut. Retirez du feu et laissez refroidir pour le futari.

 

Il faut goûter aux tubus-tubus

De ce type de plat, plusieurs autres mets sont nés. Les tubus-tubus par exemple. Ce sont des petites boules de manioc noyées dans du lait sucré de cocos. La préparation est similaire au fénénétsi. Seulement c’est du manioc sec qui est écrasé pour obtenir la farine. Ensuite avec la farine, on forme des boules compressées grâce à de l’eau chaude. Les boules sont ensuite plongées dans de l’eau chaude. Retirées et ensuite plongées dans le lait sucré de cocos.
Le coco, le manioc et les bananes sont les aliments indispensables durant le mois de ramadan. Le manioc, les bananes et les songes se cuisinent frits ou bouillis dans de l’eau chaude. Et souvent mélangés à du lait de cocos. Les bananes vertes, le manioc et le poisson ou la viande mêlés à du lait de cocos donne du trovi ya nadzi (« banane au coco »). Un met très convoité durant le mois de ramadan.
Des variantes moins fréquentes dans la cuisson locale apparaissent également durant ce mois sacré comme les songes aux cocos ou encore les bananes mûres aux cocos. D’autres plats encore plus disparus de la cuisine mahoraise peuvent se croiser sur certaines tables : le m’hogo piki, du manioc séché, coupé en dés, cuit dans du lait de coco, mélangé à du poisson.
Mais les mets du ramadan ce sont surtout les gâteaux, sucrés ou salés. Les bérédrés, les galettes locales préparées avec du lait du coco ou du beurre s’accompagnent de sauce de viande rouge ou de poulet. Il y a les « cousins », empruntés dans la cuisine grande comorienne : les m’kadré oi foutra. Ces galettes préparées avec du lait de coco et saupoudrées de graines de sésame sont des gâteaux raffinés, appréciés durant ce mois sacré. Ces deux gâteaux salés sont d’autant plus convoités que leurs origines se rapprochent de très près des galettes des pays arabo-musulmans.
Tous ces aliments s’accompagnent toujours du bon thé local et du ubu fait maison (des bouillons sucrés de tout genre). « Mon préféré c’est le ubu woi muhugu (« le bouillon de manioc ») », rapporte un jeune musulman respectant le jeûne de ramadan. Les ubus, il en existe des dizaines dans la cuisine mahoraise. Le pangu du matin peut être associé à du ubu par exemple. Pour la coupure du jeûne, le ubu peut se concocter avec de la farine de manioc, la farine de tsampu, la farine de blé, la farine de maïs, le ubu à base de vermicelle… Et dire que certains trouvent la cuisine locale pauvre !
La cerise sur le gâteau durant la coupure du jeûne reste sans aucun doute un bon jus de citron bien frais ou mieux encore, du jus de palme non fermenté, le trembo tamu. Un délice pour la gorge !

 

Denise Marie Harouna

UNE Mayotte Hebdo N°352 – Vendredi 12 octobre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°352 - Vendredi 12 octobre 2007

Clandestinité

Les enfants poubelle

 > Sécurité Civile – des gestes qui sauvent
 > Restauration scolaire – 10.000 sandwichs par jour
 >
Transport aérien – 1000€  l'aller-retour
 >
Mammifères marins – une richesse unique

 

12/10/2007 – Les gestes qui sauvent

Protéger et alerter. C’est sur cette première phase du travail de secouriste que les membres de l’Association pour le développement du secourisme chez les jeunes de Nyambadao insistent auprès des collégiens cette semaine. En une heure, cette association composée de pompiers et de policiers, contactée par la préfecture pour intervenir cette semaine dans les établissements, se contente d’une simple initiation aux gestes qui sauvent, les plus basiques mais néanmoins très importants.
Protéger et alerter donc. Ou comment réagir en arrivant sur les lieux d’un accident, se protéger soi même, protéger la victime, par exemple en signalant par les phares d’une voiture qu’il y a un accident, ou en la retirant le plus délicatement possible d’un incendie, puis protéger les gens autour, les curieux, en créant un périmètre de sécurité. Suit la phase d’alerte, trop souvent bâclée, le bon numéro à composer, le 112 de préférence, ce numéro européen contacte tous les services de secours à la fois. Les huit points à énoncer lorsqu’on appelle les secours pour une information la plus détaillée possible (lire encadré).
Dans l’ensemble, les élèves s’intéressent, posent des questions. Les formateurs se penchent ensuite sur la PLS, la position latérale de sécurité à faire prendre à une victime inconsciente en attendant les secours. Regrets communs des formateurs et des enseignants : une heure c’est trop court. « Avec une heure de plus on pourrait leur faire travailler la PLS au lieu de faire juste une démonstration entre nous. On pourrait aussi travailler sur le retrait du casque lors d’un accident de scooter, il y en a beaucoup dans l’île« , déplore Moussa, pompier et membre de l’association.

Si on ne sait pas on ne touche, mais le mieux est d’apprendre les premiers gestes

L’objectif de cette association qui regroupe quatre pompiers, un policier et un médecin, tous habilités à faire passer l’AFPS (Attestation de formation aux premiers secours), est d’apprendre au plus grand nombre à bien réagir face à un accident. « Pendant longtemps on a expliqué aux gens que si on ne sait pas faire, il ne faut surtout pas toucher la victime, pour éviter d’aggraver les choses. Aujourd’hui on constate qu’ils ont compris le message, mais il serait mieux de leur apprendre les premiers gestes, au moins comment protéger et alerter, car ici les secours peuvent mettre du temps avant d’arriver sur les lieux. »
L’association, basée à Nyambadao, fait donc de l’information sur les premiers secours, comme cette semaine dans les établissements scolaires, mais surtout des formations AFPS pour les jeunes, les adultes, les entreprises… Cette semaine ils sont intervenus aux collèges de Kani-Kéli, Bandrélé et Kawéni, et au lycée de Kawéni.
Ces établissements, comme tous les autres, ont reçu un dossier d’information sur cette Semaine de la sécurité civile, avec une fiche par activité proposée. Initiation aux premiers secours, visite de la caserne des pompiers avec démonstration et exercices d’évacuation, présentation du plan Polmar, sensibilisation aux risques naturels, visite de la station de Météo France, information sur les risques d’inondation à la retenue collinaire de Combani, prévention contre le choléra, présentation du matériel d’intervention cyclonique… Le choix est vaste et les acteurs nombreux, chacun a choisi selon les avis des enseignants.

 

Proposer des formations AFPS aux élèves

« Bien sur l’intervention doit cadrer un minimum avec le programme des cours, précise le principal M. Fourestier. L’infirmière scolaire a jugé intéressante cette initiation aux premiers secours pour les élèves de troisième, de même que les professeurs de SVT ont choisi la visite de la retenue collinaire de Combani, à laquelle participeront donc les cinquièmes. Peut-être par la suite, si les élèves se montrent intéressés, pourrons-nous organiser des formations AFPS l’après-midi avec cette association… » Entre les interventions de l’association et celles de la Croix Rouge, environ 200 élèves ont bénéficié de cette initiation.
Hélène Ferkatadji

Pour contacter l’association, appeler Abdou Maoulida au 0639.19.41.27

Les huit points de l’appel aux secours

  • Se présenter
  • Donner son numéro de téléphone
  • Se localiser
  • Localiser l’accident
  • Indiquer le nombre de victimes
  • Leur état, si elle(s) respire(nt) ou non
  • Les gestes effectués
  • Demander si on peut raccrocher

UNE Mayotte Hebdo N°352 – Vendredi 12 octobre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°352 - Vendredi 12 octobre 2007

Clandestinité

Les enfants poubelle

 > Sécurité Civile – des gestes qui sauvent
 > Restauration scolaire – 10.000 sandwichs par jour
 >
Transport aérien – 1000€  l'aller-retour
 >
Mammifères marins – une richesse unique

 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes