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UNE Mayotte Hebdo N°359 – Vendredi 30 novembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°359 - Vendredi 30 novembre 2007

Recensement général de la population 2007

186.452

 > Conseil Général – 400 millions d'euros pour 2008
 > Anjouan – le blocus reconduit pour 60 jours
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Petit déjeuner de Mayotte Hebdo – Commandant Boina & Baco: "le militaire et le rasta"

 

30/11/2007 – Projet académique 2008–2011

« J’ai préféré éviter de partir d’un bilan de nos actions passées, qui peut prendre des mois de discussions, pour travailler sur un programme évolutif, des grandes pistes qui se déclineront au fur et à mesure du travail en actions concrètes », expliquait M. Cirioni vendredi dernier lors du séminaire qui rassemblait personnels de direction, inspecteurs de circonscriptions, conseillers pédagogiques et chefs de divisions du vice-rectorat, pour un premier travail autour des quatre ambitions arrêtées par le comité de pilotage.
La méthode est simple, un groupe par ambition (qui regroupe les personnels cités ci-dessus) se charge de définir trois à quatre programmes d’actions, ou mesures pour réaliser ces ambitions, qui seront validés avant les vacances de Noël. A la rentrée de janvier ces programmes seront transmis à tous les établissements scolaires et écoles dans lesquels tous les personnels seront appelés à élaborer des fiches actions, soit la traduction des programmes en actions concrètes de terrain, avec description de l’objectif, acteurs, publics visés, moyens nécessaires, source de financement, etc. Ces fiches doivent remonter fin mars pour être validées avant la fin de l’année scolaire et être efficaces dès la rentrée 2008.

 

Langue, citoyenneté et orientation

Première ambition, « Faire progresser les résultats des élèves et promouvoir l’égalité des chances : au cœur des apprentissages, la maîtrise de la langue. » La maîtrise du français est ainsi le premier outil de progression et d’égalité des chances mais ne sera pas le seul, d’autres doivent être définis. Cette maîtrise doit être assurée par plusieurs moyens autres que les cours purs de français. Deuxièmement, « Préparer les élèves à leur future citoyenneté. » Le terme futur évoque à la fois l’entrée des élèves dans la société et la préparation à leur rôle de citoyen, mais aussi l’accompagnement dans l’évolution institutionnelle de Mayotte, qui devrait marquer une avancée considérable au 1er janvier prochain (application de nombreux textes de loi).
La troisième ambition, intitulée « Rendre plus efficientes l’orientation et l’insertion des élèves dans un contexte insulaire », revient d’une part à monter des formations localement qui répondent aux besoins de l’île et d’autre part à travailler l’orientation à l’extérieur : trouver des lieux de stages en métropole, monter des partenariats avec d’autres académies, soigner l’accueil des jeunes… Il existe déjà une convention avec les académies de Nantes et Toulouse pour l’accueil des stagiaires.
Enfin, pilier des trois autres, la quatrième et dernière ambition s’intitule « Développer et consolider les systèmes de pilotage académiques. » Elle comprend à la fois la phase de bilan : travailler sur les statistiques pour une meilleure prévision du futur et des orientations à prendre, et le travail sur les services du vice-rectorat, les circonscriptions, l’équipement, l’intégration, etc.

 

Former les élites mahoraises

Trois objectifs globaux découlent de ces statistiques, accueillir de plus en plus d’élèves, au niveau des constructions comme au niveau pédagogique, élever le niveau de formation, c’est-à-dire créer les élites des 30 années à venir, parmi les élèves mais aussi leurs maîtres. « Il faut former les futurs enseignants du second degré, des enseignants mahorais », précise le vice-recteur. Troisième objectif, la mise à niveau du système de pilotage en tenant compte de l’augmentation des effectifs, un système qui passe par la modernisation et la structuration du vice-rectorat, déjà bien avancées. Enfin un travail est en cours sur le statut de l’IFM qui est amené à devenir un véritable pôle de formation du premier cycle universitaire.

 

Hélène Ferkatadji

 

30/11/2007 – Recensement – La transition démographique est bien enclenchée

La DGF, Dotation globale de fonctionnement, est en effet la principale source de financement des communes de Mayotte (avec maintenant le Fip) et son montant est fixé par l’Etat en fonction de la population de la commune. D’où les remarques de certains maires qui regrettaient que des concitoyens n’aient pas été recensés, comme à Mamoudzou où le maire a comptabilisé 380 familles non recensées, ou à Koungou où le maire estime la population de sa commune sous-évaluée.
La perfection n’étant pas possible dans un travail de cette ampleur, le préfet, dans son allocution, a toutefois mis en avant « la fiabilité, la rigueur, la neutralité, l’impartialité » de l’Insee, et « les nécessaires connaissances sans lesquelles on ne peut agir ».

Un taux de croissance en baisse
Le premier constat concerne la transition démographique définitivement amorcée. La croissance démographique annuelle a chuté en dix ans, quasiment de moitié, passant de 5,6% en 1997 à 3,1% en 2007. C’est un point de moins que lors de la période 1997/2002. Cela reste un taux qui marque un fort dynamisme, puisque qu’au niveau national il se monte à 0,6% et à la Réunion à 1,5%. Ce ralentissement de la croissance ne permet pas d’arriver au chiffre de 200.000 âmes sur le sol mahorais, contrairement aux estimations des experts du territoire qui se basaient sur une progression aux alentours des 4%.
Les études plus fines pourront peut-être répondre à différentes questions, notamment celle des mouvements migratoires. En quoi la lutte contre les sans-papiers agit sur ce ralentissement, avec 10 à 12.000 reconduites par an. L’émigration des Mahorais vers les départements constitue aussi une soupape importante, mais de quel ordre alors qu’on évoque près de 15.000 installations de Mahorais à la Réunion ou en Métropole. Sans oublier les étudiants qui, par les études qui vont en s’allongeant, commencent à constituer une masse importante dans l’Hexagone. Ces conclusions arriveront l’an prochain, dans le courant du second trimestre, avec l’ensemble des résultats, comme la proportion de la jeunesse dans la population, l’allongement de la durée de vie…
En ce qui concerne Mamoudzou, sa croissance démographique chute de moitié, passant de 6,8% entre 1997 et 2002 à 3,1% entre 2002 et 2007. Tsoundzou 2 et Cavani sont les deux quartiers les plus attractifs. La capitale reste la plus grande ville du territoire avec 53.000 résidants, contre 45.000 en 2002. Koungou consolide sa 2ème place et atteint presque la barre des 20.000 avec une progression annuelle de 5,2%, juste devant Dzaoudzi-Labattoir.
Du côté des surprises, le village de Bouéni a perdu du monde malgré les efforts de la municipalité pour créer de l’activité dans sa presqu’île, -0,6% par an. Mtsamboro et M’tsangamouji sont les deux seules communes de Mayotte à perdre des gens en 5 ans : -0,4% pour la première, -1,4% pour la seconde.
En terme de densité, Mayotte passe quand même un cap avec 511 hab/km² contre 439 en 2002. La Petite Terre reste la zone la plus densément peuplée avec 2.182 hab/km² pour Pamandzi et le record à Labattoir avec 2.349 hab/km².

UNE Mayotte Hebdo N°358 – Vendredi 23 novembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°358 - Vendredi 23 novembre 2007

Anjouan – Entretien exclusif A l'approche de la fin de l'ultimatum prévu ce dimanche 25 novembre, le président de l'ile autonome d'Anjouan, Mohamed Bacar a accordé un entretien exclusif à nos envoyé spéciaux Cahier spécial 12 pages

"Je n'ai pas peur de la guerre…"

 > Justice – l'incarcération, oui mais…
 >  Estrosi – "référendum sur la départementalisation en mars prochain"
 > 
Sports – foot, basket, volley, hand, rugby à 7…

23/11/2007 – Pour le développement de la lecture

Pour la région de Boeny à Madagascar, les choses sont déjà en place. Ahamed Attoumani Douchina, directeur du Centre de documentation pédagogique (CDP) est un fervent partisan de cette politique d’ouverture vers nos voisins. En partenariat avec la CDM et le vice-rectorat, le CDP a inauguré lundi dernier une formation de 15 jours à destination des bibliothécaires de la région.

Ceux-ci sont au nombre de 15 et viennent de l’Union des Comores, de Madagascar (Antsiranana et Mahajanga) et de Mayotte. Jean-Claude Cirioni, vice-recteur de Mayotte trouve là un moyen pour notre île de rayonner dans notre région. « Nous avons déjà mis en place des formations à Anjouan, des CAP en collaboration avec des établissements locaux. Le but de cette formation est de favoriser une meilleure relation avec le livre. Le rôle des animateurs de bibliothèque est donc très important. On a accumulé à Mayotte des savoir-faire et des expériences professionnelles. On est en capacité d’écrire, de faire des livres, c’est un potentiel important à partager », s’enthousiasme le représentant de l’Éducation nationale.

Saïd Omar Oili, président du conseil général a également applaudi des deux mains pour une telle initiative. « L’article 1er de la loi statutaire indique que l’insertion de Mayotte dans son environnement régional doit être une priorité. Les peuples doivent se connaître, on ne peut pas construire que des murs, il faut aussi des ponts », a signalé le conseiller général de Labattoir. Pour l’exécutif de la Collectivité, faire le pari de la formation, c’est élever la culture et donc développer la tolérance et l’acceptation de nos différences.

Les apprenants étaient impatients de commencer, histoire de confronter les pratiques des uns et des autres et nouer des contacts qui promettent d’être intéressants.

 

Faïd Souhaïli

23/11/2007 – « En mars prochain aura lieu un référendum sur la départementalisation »

23/11/2007 - "En mars prochain aura lieu un référendum sur la départementalisation"

Lors de la séance matinale de ce mardi 20 novembre au Sénat, Adrien Giraud a posé une question à propos de l’indexation des salaires des fonctionnaires mahorais. Le secrétaire d’Etat à l’Outremer Christian Estrosi a répondu. Compte-rendu analytique de cette séance.
M. Adrien Giraud :
Je veux évoquer l’indexation des rémunérations des agents publics de Mayotte. Un décret de juillet 1967 a fixé les modalités de rémunération des fonctionnaires en service dans un territoire d’Outremer, posant le principe d’une indexation propre à chaque territoire. Or, l’indexation a été supprimée pour Mayotte en 1978 alors qu’elle reste en vigueur dans tous les autres DOM et TOM ! Les agents mahorais demandent son rétablissement au nom du principe d’égalité devant la loi : ils dénoncent cette discrimination.
Monsieur le ministre, comptez-vous organiser une concertation avec les syndicats locaux, afin de sortir de la crise ?

M. Christian Estrosi, secrétaire d’État chargé de l’Outremer :
Vous évoquez en somme la question de l’équilibre économique et social de Mayotte. Il convient de ne pas fragiliser ses collectivités. Un travail vient d’être lancé au sein de l’Observatoire des prix de Mayotte, installé récemment sous l’autorité du préfet pour évaluer les mécanismes de formation des prix et les moyens d’agir sur eux. Il s’agit aussi de conforter le pouvoir d’achat de nos concitoyens, à Mayotte comme ailleurs.
Le travail accompli depuis près de dix-huit mois sur la fonction publique à Mayotte est considérable. Le processus d’intégration n’a pas encore produit tous ses effets, mais les mesures apportent des avantages nouveaux aux fonctionnaires en poste : perspectives de déroulement de carrière, augmentations de rémunération. Ce processus n’est toutefois pas achevé et nécessite des ajustements. Le préfet de Mayotte sera prochainement chargé d’effectuer un point d’étape.

En mars prochain aura lieu un référendum sur la départementalisation. Si tel est le choix de la population, un transfert de compétences sera opéré en faveur de la collectivité locale. Il est d’autant plus utile d’avoir ce débat avec les syndicats représentant les agents publics et je les recevrai s’ils en font la demande. Leur rôle est essentiel dans ce territoire où les enjeux économiques et sociaux exigent une démarche adaptée et progressive.

M. Adrien Giraud :
Merci de ces propos rassurants sur l’indexation des rémunérations et de votre promesse de recevoir bientôt les syndicats.

 

UNE Mayotte Hebdo N°357 – Vendredi 16 novembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°357 - Vendredi 16 novembre 2007

Cannabis

Saisie record

 > Agriculture – 60.000 enfants à nourrir chaque jour
 > TF1 – carnet de route à mayotte
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Travaux – le marché de mamoudzou en avril
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Immigration clandestine – "le pire centre de rétention de france"

 

16/11/2007 – Concours d’écriture – 100% Mayotte Hebdo

16/11/2007 - Concours d'écriture - 100% Mayotte Hebdo

« Une tradition qui se perd » est le thème d’un grand concours d’écriture. Il s’agit de décrire, raconter, présenter une tradition ou une pratique culturelle, en voie de disparition.

Votre journal Mayotte Hebdo lance ce concours d’écriture en partenariat avec 100% Mayotte et RFO.
Tout le monde peut y participer dans l’une des trois catégories : primaire, collège-lycée ou adulte.
Les élèves peuvent participer en individuel, par classe ou au nom d’un établissement scolaire dans l’une ou l’autre des catégories.

Le texte doit tenir sur deux pages A4 manuscrit (recto verso) ou sur une page A4 dactylographié (recto simple). Il doit parvenir de préférence par internet à mayotte.hebdo@wanadoo.fr, avant le vendredi 14 décembre 2007.
Les meilleurs textes seront publiés notamment dans le journal Mayotte Hebdo/Tounda et 25 DVD de 100% Mayotte sont à gagner.
Un prix spécial tournage sera décerné au gagnant. Ce dernier verra son idée tournée par 100% Mayotte.

Alors vite ! A vos stylos !

16/11/2007 – Le marché de Mamoudzou livré en avril

Il est toujours étonnant de visiter un chantier. On tente de s’imaginer qu’à la place des grues, des échafaudages, du ciment pas encore compact, il y aura, d’ici quelques mois, le cœur de l’activité économique quotidienne de Mayotte : le marché. Bien que situé sur les terres de la commune de Mamoudzou, l’établissement se construit intégralement sur les fonds du conseil général. Le gestionnaire n’est pour l’instant pas connu. Par défaut, c’est la municipalité qui en assumera la charge, alors que pour le moment le marché est géré par la Chambre de commerce et d’industrie.

Loin de ces considérations, le visiteur observe les grues soulever des gros blocs de béton. Autour c’est près d’une centaine d’ouvriers qui s’affairent en permanence. L’ambiance reste sereine, étonnamment calme comparée aux autres chantiers médiatisés. Tout semble aller naturellement. Pourtant, les opérations connaissent ici aussi un certain retard.
« Initialement la date de remise des travaux était fixée à la fin de l’année. Nous pensons la reculer en avril de cette année, enfin, à la fin du premier trimestre », confie Eric de Susanne, directeur du développement à la Sim. En effet, la Société immobilière de Mayotte se charge des opérations pour le compte de la Collectivité après avoir répondu à un appel d’offres.

 

14 millions d’euros de budget

La cause du retard n’est pas très originale. Malgré son ampleur et ses 14 millions d’euros de budget, le marché connaît les mêmes pénuries dues aux soucis d’approvisionnement que les autres chantiers. L’entreprise de gros œuvre a tapé dans ses réserves d’acier qui arrivent à épuisement par exemple. En revanche, les douze sociétés mahoraises qui participent à la sortie de terre du bâtiment peuvent se féliciter de travailler pour une opération modèle. Les intérêts de retard qui actualisent les devis par rapport au cours du moment présent de la matière première sont pris en compte.
De plus, le marché de Mamoudzou est l’une des premières infrastructures qui répond intégralement aux nouvelles normes d’hygiène et de sécurité, mais aussi aux normes environnementales. L’aération, par exemple, est naturelle et efficace. Dans la fournaise de ce mardi après-midi, l’intérieur apparaît comme un oasis à un bédouin. Le toit en lamellé-collé, technique provenant de Finlande, permet grâce à son bois et à sa hauteur cette aération.
En même temps que le gros œuvre – dont il reste 10% à réaliser – l’aménagement intérieur est effectué. Les boxes de trois mètres sur trois mètres sur trois mètres sont déjà visibles. Il y en aura 235, plus 60 réservés aux fruits et légumes et 8 à la charcuterie et au poisson, plus un local de trente mètres carrés qui sert à réceptionner ce poisson.
Le préau qui entoure le marché offre un espace suffisant pour y installer d’autres marchands, mais ils n’auront pas les garanties de sécurité des boxes, ni l’accès à l’électricité. A ce propos, chaque boxe se dote d’un compteur personnalisé à cartes rechargeables. Il reviendra au gestionnaire d’accepter ou non la présence de personnes supplémentaires autour de son établissement. Partout ailleurs en Outremer, les marchés couverts connaissent ce genre de population.
En revanche, le marché ne bénéficie d’aucune structure de restauration. La chose n’a pas été prévue… « Peut-être existera-t-il un espace de ce genre dans la future gare maritime juste à côté ? », soumet Eric de Susanne, ou sur le front de mer…

 

L’espoir du futur Mamoudzou

Il est vrai que c’est toute la zone qui s’aménage et non pas seulement les 4.400 m² de la halle. Juxtaposés à la halle, les deux étages du nouveau bâtiment du comité départemental du tourisme se construit. De l’autre côté, la gare routière dédié au nord et la gare maritime se prévoient. Et puis à plus ou moins long terme, c’est l’ensemble du front de mer de Mamoudzou avec les accès à la ville par le quartier M’gombani et sa rue du commerce qui sont repensés.
Le marché représente plus qu’un nouvel espace, c’est un espoir de développement cohérent de la capitale. Il doit constituer un exemple. Notamment par rapport au transfert des marchands actuels vers le futur outil de travail. Et cela n’est pas gagné. Concrètement, l’étude de recensement de la Sim n’a pas pu aller jusqu’à sa fin. Sur le plan médiatique, la récupération est incessante à l’approche des élections municipales et cantonales. Le futur de Mamoudzou ne se jouerait pas forcément dans la zone vierge de Hamaha, mais dans son cœur historique.

Gérôme Guitteau

Novembre 2007 – Portraits – Une balle dans le dos pour Godo

Assis sur la véranda de sa maison à Malamani, Daniel Godo y reste toute la journée, laissant ainsi le temps s'écouler. A quatre-vingt six ans, il apprécie paisiblement l'évolution de Mayotte française pour laquelle il s'est battu aux côtés des sorodas, et "envie la jeunesse présente, cette jeunesse libre de choisir de partir à la guerre ou non".
Né à Chirongui, fils de la lignée des Dzoudzou, Godo suit sa mère en Petite Terre à l'âge de onze ans, celle-ci venait de se remarier. "Dans mon enfance, la traversée d'une terre à l'autre s'effectuait en kalbouaboua. On y transportait une douzaine de personnes et la traversée était gratuite", se souvient-il. C'est dans le village de Labattoir que Godo passe ainsi son adolescence.

A l'origine de son déménagement, son grand-père avait entendu parler de la réputation du professeur Chebane. "M. Chebane a été un grand enseignant, un grand monsieur qui a éduqué les plus grands politiciens de l'île : le sénateur Adrien Giraud, l'ancien sénateur Martial Henry et bien d'autres personnes. Connaissant par le bouche à oreille la dureté et l'efficacité de son éducation et sachant que nous allions vivre en Petite Terre, mon grand-père m'a envoyé dans son école." En 1940, Mayotte a fait l'objet d'une visite historique avec la venue d'un bateau appartenant à l'armée française. Ce dernier s'est déplacé pour recruter tous ceux qui étaient capables de faire la guerre, jeunes et moins jeunes. Plus d'une centaine de Mahorais ont ainsi navigué en direction de Madagascar, après avoir passé et réussi un test écrit. Nombre d'entre eux sans réellement savoir ce qui les attendait.

 

Basé à Saint-Raphaël, Godo sera fusiller marin pendant 9 ans

Bon élève à plusieurs niveaux (éducatif et sportif entre autres), Godo n'a pu éviter ce voyage périlleux : "Je ne m'imaginais pas dans l'armée avant la venue des militaires. A l'école, je m'en sortais très bien dans tous les domaines, alors je n'ai eu aucune difficulté à réussir le test. Je me souviens être parti en regardant mon beau-père pleurer sur mon sort. Là, un militaire en service s'est approché de lui, l'a calmé et a tenté de le réconforter en lui disant : "Laisse-le partir. Ne t'inquiète pas pour lui. Tu verras, il reviendra riche, avec beaucoup d'argent et vous sortira d'ici, toi et ta famille." C'était un geste gentil, mais dans le fond il savait, comme je savais, que nous n'avions pas le choix."
Arrivées sur la Grande Île, dans la ville de Diego Suarez, les recrues mahoraises ont passé un second test, cette fois-ci pour désigner les volontaires à l'armée de terre et ceux pour la marine. "Les examens pour la marine étaient plus difficiles", affirme-t-il. En optant pour la marine et en décrochant une nouvelle fois le test, le Mahorais navigue sur les eaux de l'océan indien et remonte jusqu'à la Méditerranée. Il fait escale à Marseille avant d'achever son voyage à St Raphaël où il devient fusilier marin pendant neuf ans.
"Après ces neuf ans passés en fusilier, mon professeur m'a proposé d'entrer dans le service hydrographe. "Il y a plus d'argent à gagner", m'a t-il dit. M. Le Guen me connaissait et m'estimait beaucoup. Il m'a dirigé dans ce qu'il voyait de mieux pour moi. De plus, il a donné pour mission à sa femme, enseignante aussi, de me former. C'est avec trois bouquins spécialisés et durant deux mois que Mme Le Guen m'a enseigné l'hydrographie."

 

"J'ai vu des choses extraordinaires, des bateaux coulés bien avant notre passage"

Rapidement, Godo a su apprendre le métier d'hydrographe. Il est devenu en l'espace de quelques temps, observateur de la marée. Non convaincus, ses collègues de bord le sous-estiment, mais se rendent très vite compte "à qui ils ont à faire". "M. Le Guen m'a mis en confiance. Il répétait souvent que j'étais une exception. Moi je confirmais par ma manière d'être et ma connaissance et ils ont fini par m'appeler "Petit chef". M. Le Guen a fait beaucoup pour moi", prend plaisir à se remémorer le retraité militaire.
Grâce à une machine, Daniel Godo et les hydrographes pouvaient voir sous l'eau, constatant par exemple que le nom de la Mer rouge venait des pierres sous cette eau, de couleur rouge. S'approchant tranquillement de l'océan indien et de Mayotte sur le navire La Pérouse, le Mahorais a observé les profondeurs de la côte Est de l'Afrique.
"Nous sommes passés par la Mer rouge, la Somalie, le Kénya, le Mozambique avant de revenir à Madagascar et Mayotte. J'ai vu des choses extraordinaires, des bateaux coulés bien avant notre passage sur ces eaux. Il y a même un bateau coulé à Sazilé, près de l'îlot de sable blanc. Après tout ça, je voulais changer de métier. Je suis donc revenu à ma spécialité : fusilier marin. Nous étions quatre et j'étais dans le bureau des mouvements. Un poste qui consiste à contrôler les activités dans le bateau, à vérifier si tout le monde respecte ses horaires de travail." Le bateau fonctionnait en trois mouvements. Trois tiers se partageaient la journée, alternaient les postes : mécanique, entretien du bateau, hôpital, cuisine, boulangerie…

 

Des dollars en guise de remerciement pour la femme de Godo

Admiré de tous, le fusilier marin Godo a su séduire le grand chef de la marine nationale dans la zone, l'amiral Layet. Ce dernier voulait intégrer le villageois de Labattoir à l'état-major. "L'amiral m'a souvent invité chez lui à Diego, il voulait absolument connaître ma famille, alors il m'a demandé mon adresse et a fait venir ma femme et mes deux enfants à Madagascar. Les week-ends, il invitait plus de soixante-dix personnes – la plupart des Américains – pour manger. Il aimait bien critiquer la cuisine malgache : "C'est quoi ça le roumazava, c'est dégueulasse", disait-il,", se souvient parfaitement le vieil homme.
"Un jour, il a demandé à ma femme de préparer une spécialité mahoraise pour la réception. "Dis-moi tout ce dont tu as besoin et je te l'emmène". Alors mon épouse lui a demandé du riz, du poulet et du coco. Le jour J arriva et ma femme a fait un plat pour tous les invités : du riz au coco et du poulet au coco. Alors qu'ils venaient de finir, les amis de l'Amiral, les Américains, en redemandaient. Ils ont demandé à voir la cuisinière et un par un l'ont félicitée. Chaque personne lui remettait un ou plusieurs dollars dans les mains pour la remercier. Finalement, mon épouse avait des dollars pleins les mains", en sourit encore l'ancien de la marine française.
Cela fait partie des bons moments de sa carrière. Naturellement et malheureusement, toutes les journées ne peuvent pas être roses – surtout quand on s'engage dans l'armée – et Godo ne peut oublier les quelques minutes qui l'ont fait passer tout près de la mort.

 

Trente ans de service militaire et une balle dans le dos

"C'était lors d'une mission parachutiste, nous tirions sur tout ce qui bougeait. Je n'avais même pas le temps de me demander ce que je faisais en plein milieu de cette guerre. Tu abattais ou tu te faisais abattre. Je n'ai pas senti mon ennemi derrière moi et bien qu'il était assez loin, il m'a touché au dos. J'ai été évacué et m'en suis bien sorti, mais un camarade y a laissé sa jambe droite. C'était horrible mais je savais à quoi m'attendre en sautant de l'avion. J'ai échappé au pire et c'est l'essentiel."
C'est au bout de trente ans de carrière et d'aventures que Godo prend sa retraite et rentre définitivement à Mayotte. Daniel Godo a toujours lutté pour que Mayotte reste française. Il se souvient encore comment la monnaie française est arrivée sur l'île : "Nahouda, un jeune mahorais, travaillait dans l'agriculture à Coconi. Son patron M. Dussel l'a envoyé rencontrer le Premier ministre en Métropole pour lui faire savoir, au nom du peuple mahorais, que Mayotte voulait rester française. Il est revenu à moitié déçu, déclarant qu'il n'a pas pu le convaincre mais qu'en revanche il viendrait faire un déplacement pour voir si ce message est véridique. Le message a fait le tour de l'île : "Regroupement à l'aéroport pour la venue du ministre."
Arrivé à Pamandzi, le ministre a fait un discours puis il est reparti, convaincu cette fois-ci. A ce moment là, tout est allé très vite. Comme il l'avait promis dans son discours, la monnaie française a fait son apparition, des routes et des établissements ont été construits. Le développement de Mayotte s'est alors mis en marche. Et jusqu'à présent, l'île continue à se développer."

 

"Je me suis battu pour la France et pour Mayotte"

Victime de cyclones, Daniel Godo a énormément perdu : logements – fait à l'époque de vangate, tiges de grands cocotiers plus solides que le bois -, bœufs ou encore objets de valeurs et autres photos souvenirs. Tout ceci à travers les trois cyclones qui ont ravagé l'île et sa population.
Celui qui s'est battu pour que Mayotte soit ce qu'elle est aujourd'hui se dit "oublié" par les responsables mahorais : "J'ai travaillé pour l'armée française, je me suis battu pour la France et pour Mayotte mais maintenant que nous sommes libres, les élus actuels regardent vers l'avenir sans se retourner, sans penser à ceux qui restent. Je ne demande pas la charité ou qu'on me rende visite tous les jours et qu'on me chouchoute. J'aurais juste souhaité un minimum de reconnaissance. Même les Anjouanais et les Mohéliens sont prioritaires, ils passent avant nous à leurs yeux. C'est dommage."
Le Mahorais de Chirongui a subi trois opérations de l'hernie en moins de dix ans et malgré son handicap, malgré son incapacité à effectuer de longs déplacements, l'ancien de la commune suit l'actualité de Mayotte grâce à son entourage. Ce développement qui se poursuit, de génération à génération.

Ichirac Mahafidhou

UNE Mayotte Hebdo N°356 – Vendredi 09 novembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°356 - Vendredi 09 novembre 2007

Comores

Blocus à Anjouan

 > Lieu dit : boboka, au coeur de la ville
 > Justice : qui a pollué longoni ?
 >
Tounda : un week-end en musique
 >
Mayotte Eco : pêche, élevage, la professionnalisation

 

09/11/2007 – Fim et Milatsika enchantent les Mahorais

Pour le festival Milatsika ce samedi 10 novembre à Chiconi, le comité d’organisation, soutenu par l’OMJS de Chiconi, « profite de la présence des musiciens », à l’exemple de Nawal et Mounawar qui viennent de passer une « semaine pédagogique » avec l’école Musique à Mayotte, pour enrichir leur programmation. En plus de ces deux artistes comoriens, le 1er festival Milatsika nous propose de découvrir les groupes malgaches Saravy et Namavao-Marina & The Magic Power, les formations chiconiennes Ragnao Dzoby, Jimmy et Klan Demba, et Air Comme Or. Certains artistes de Milatsika sont d’ailleurs programmés au Fim.
A Mayotte, le Fim est le plus grand festival artistique. L’évènement initié en 1998 ne cesse d’évoluer avec le temps. Aujourd’hui ses organisateurs nous proposent d’autres choses que seulement de la musique : les arts et traditions populaires, la littérature, la danse, le théâtre, les arts plastiques, l’art culinaire… cette année on nous propose même de découvrir le multimédia. Une innovation, les manifestations du Fim 2007 se déroulent en bonne partie sur Petite Terre, précisément à l’AJ Pamandzi et le reste au quartier Baobab à M’tsapéré.
« Le Fim, cette année encore, s’impose comme le temps fort pour la diffusion des cultures du monde, mais aussi comme le lieu d’interaction incontournable des différentes formes d’expressions artistiques. Fait de créations originales, de commandes, d’ateliers, de conférences et d’une multitude de spectacles novateurs, c’est tout un programme inédit et diversifié qui est mis en place pour satisfaire au mieux tous les publics, et donner à chaque discipline une place de rêve », présente le service culturel du conseil général.
Le 9e Festival interculturel de Mayotte s’est ouvert ce mercredi 7 octobre à l’AJ Pamandzi en jazz, avec le Réunionnais Joël Paraclet, précédé de la formation mahoraise Jazz Ylang. L’inauguration officielle du Fim a eu lieu ce jeudi en même temps que le vernissage de l’exposition « Voyage au pays de la musique ». Elle est visible à la MJC de M’tsapéré jusqu’au 18 novembre. C’est un « voyage vers l’imaginaire » avec les artistes plasticiens mahorais que nous propose le Fim 2007.
A vous de découvrir la suite du programme du Fim 2007 (encadré). Préparez-vous à faire la fête. Et il y en a pour tous les goûts. Enfin, la musique est largement au rendez-vous, le 9e Fim présente un panel d’artistes à compter du mercredi 14 novembre. Après Sinik ce vendredi soir, on nous propose de découvrir le Réunionnais Tifock, le Mauricien Vishnou, les Malgaches Saravy et Erika, les Comoriens Venyi Ngazi, les groupes africains Guiras Baba et la tête d’affiche de cette année Mory Kanté. Les groupes de Mayotte invités sont Kilimandjaro international, Lima Wild, Combo, Bekasse, Babadi, Sarah Medard, Akizition, Diho, Wubani Spirit, Cadence mahoraise et Tenor.
Les groupes Trio, Eliasse et Comba Culture rejoindront Abou Chihabi en France pour la « Caravane mahoraise ». Ce projet est né lors de la célébration des 30 ans du conseil général de Mayotte. Il se concrétise en étroite collaboration avec la direction des Affaires culturelles de la ville de Noyon que le conseil général de Mayotte a sollicité « pour encadrer une réflexion globale de promotion de la culture mahoraise et de ses artistes phares ». Les formations musicales et de danses traditionnelles sélectionnées sauront représenter notre île dans l’Hexagone.

Programme du Fim 2007

Vendredi 9 novembre
Hip-hop de 19h à 21h avec la venue de Sinik au plateau du Baobab

Samedi 10 novembre
Carnaval du Fim de 9h30 à 17h, à Mamoudzou
Renc’Art gourmand de 7h00 à 00h, au terrain de foot Baobab

Dimanche 11 novembre
Wadaha de 15h00 à 18h au terrain de foot du Baobab
Caravane traditionnelle de 20h à 22h30 au terrain de foot du Baobab

Lundi 12 novembre
Soirée théâtre de 21h à 23h à l’AJ Pamandzi
Atelier peinture de 14h à 17h à la MJC de M’tsapéré jusqu’au 16 novembre

Mardi 13 novembre
Contes de 7h30 à 12h à la MJC de M’tsapéré

Mercredi 14 novembre
Salon de l’art de 9h à 17h au terrain de foot du Baobab jusqu’au jeudi 15 novembre
Soirée théâtrale de 19h à 22h à l’AJ Pamandzi

Concert (Musique traditionnelle), de 21h à 00h au plateau du Baobab
Saravy (Madagascar), Kilimandjaro (Mayotte), Wenyi Ngazi (Comore), Lima Wild (Mayotte).

Jeudi 15 novembre
Concert de 21h00 à 00h
Vishnou (Maurice), Combo (Mayotte), Bekasse (Mayotte), Erika (Madagascar), Tifock (Réunion).

Vendredi 16 novembre
Concert de 21h00 à 00h au plateau du Baobab
Babadi (Mayotte), Sarah Medard + Akizition (Mayotte), Diho (Mayotte), Guiras Baba (Afrique), Wubani Spirit (Mayotte)

Samedi 17 novembre
Concert final de 21h à 00h terrain de foot du Baobab
Cadence Mahoraise, Ténor (Mayotte), Mory Kanté (Afrique).

Dimanche 18 novembre
Débah (traditionnel) de 9h à 17h, au terrain de foot du Baobab

09/11/2007 – 1er Salon de l’agriculture

Différentes manifestations sont au programme avec une volonté affichée de séduire la jeune génération en vue d’assurer la relève des troupes dans un avenir proche. Cette première démonstration du savoir-faire des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs locaux vise à valoriser la filière aux yeux du public, en soulignant entre autres choses les différentes évolutions qu’elle a connu dans tous ses secteurs et qui la fait passer d’une agriculture familiale à une agriculture moderne et professionnelle. Produits bruts et transformés seront exposés pendant deux jours, avec une possibilité d’achat pour les visiteurs. Le grand public découvrira, pour la première fois, les animaux issus de techniques de reproduction scientifiques et de croisements d’espèces locales et européennes.

Des exposés et débats sur l’avenir de la filière agricole à Mayotte sont également au menu des réjouissances de ce 1er Salon de l’agriculture dans l’île, avec des concours et des prix à la clé pour les meilleurs zébus et la meilleure vanille. Sans compter le concours de dégustation de manioc…

Programme du 1er Salon agricole – Les 9 & 10 novembre au lycée agricole de Coconi –

Vendredi 9 novembre
9h00 : Ouverture officielle du salon
10h00 à 12h00 : Conférence sur la qualité de l’alimentation à Mayotte (Dass & Cirad)
14h00 à 16h00 : Conférence-débat sur l’installation et les formations des jeunes agriculteurs (Cnasea, lycée et Jam)
A partir de 17h30 : Conférence-débat sur l’agriculture mahoraise: entre tradition et modernité (Association les Naturalistes) au cinéma de Mamoudzou

Samedi 10 novembre
9h00 à 12h00 : Marché paysan
10h00 à 11h00 : Concours « Bovins » – Remise des prix à 11h00
11h00 à 12h00 : Concours « Vanille » – Remise des prix à 12h00
12h00 à 13h00 : Concours « Dégustation de manioc » – Remise des prix à 13h00 Les membres fondateurs du Groupement d’intérêt scientifique Maoré organisent le 1er Salon de l’agriculture de l’histoire de notre île qui ouvre ses portes ce vendredi matin et pour deux jours, à Coconi, au centre de l’île. Un premier salon qui se tient sur fond de querelles internes du monde rural, encore dans l’incapacité de s’entendre pour parler d’une seule voix. Mais surtout alors que l’agriculture vit une profonde révolution, passant d’une culture vivrière artisanale à une véritable agriculture moderne, dynamique, en phase de professionnalisation.

05/11/2007 – Le jaquier

05/11/2007 - Le jaquier

Nom mahorais : M’fenessi
Nom scientifique : Artocarpus heterophyllus Lam
Famille : Moracées

Cette grande famille des Moracées (70 genres et 1200 espèces) est principalement présente en Inde et en Malaisie, mais comprend quelques espèces dans le Sud de l’Europe comme les figuiers et les mûriers. Ce sont pour la plupart des arbres ou des arbustes produisant du latex. Le jaquier une espèce proche de l’arbre à pain (Artocarpus altilis).

Originaire d’Inde, le jaquier est très répandu à Mayotte. Il se reproduit très facilement par graines, ce qui explique sa large dissémination. Il est cultivé majoritairement en Asie du sud-est et au Brésil. Le jaquier commence à avoir des fruits trois ans après la plantation. Les fruits gros et très abondants, sauf en juillet et août, sont comestibles crus ou cuits. La colle du jaque était traditionnellement utilisée pour ses propriétés adhésives et pour piéger les oiseaux. Le bois est d’un jaune vif surprenant. Le jaquier donne un bois dur de belle couleur jaune à grain fin. Ce bois est apprécié en ébénisterie, pour la confection de meubles, ou en marqueterie, en raison de sa coloration marquée. Il peut aussi être utilisé en construction. Le bois du jaquier est parfois utilisé pour la fabrication d’instruments de musique qui font partie des gamelans.

La chair du fruit mûr, à odeur forte et sucrée, peut être consommée crue ou préparée en confiture. On peut aussi préparer le fruit vert, haché menu, en plat salé. A la Réunion, on le cuit ainsi avec du lard fumé, pour préparer la fameuse recette populaire du ti’jaque boucané. Les graines, qui sont toxiques crues, sont comestibles cuites quand elles sont grillées ou bouillies. Leur goût rappelle celui des châtaignes. Elles peuvent être mangées telles quelles ou incorporées à des plats traditionnels (rougails).

Arbre à latex de 10 à 15 mètres de haut, il est facilement reconnaissable à ses fruits verts, énormes, verruqueux, pendants à même le tronc. Les feuilles vert-foncées, vernissées, entières, sont dressées. Les fleurs ne sont pas très visibles, groupées en inflorescences mâles et femelles. Le fruit peut peser jusqu’à 25 kg !

UNE Mayotte Hebdo N°355 – Vendredi 02 novembre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°355 - Vendredi 02 novembre 2007

Commerce

Majicavo-Dubaï

 > Sarkozy – Visite à Mayotte avant la fin de l'année ?
 > Bandrélé – une base nautique à musicale plage
 >
Magazine – le geyser, un coin paradisiaque perdu en mer
 >
Rencontre – godo, 86 ans, raconte la guerre

02/11/2007 – Guerre de minarets à Majicavo-Dubaï

 

Mais comment une mosquée peut-elle diviser tout un village ? « La mosquée que voici, celle de Dubaï Bandraju, est la première construite dans ce village. Vieillissante, nous avons entrepris des travaux depuis le 15 août dernier pour la rénover. Ainsi donc, certains croyants se rendent à la mosquée d’en bas et d’autres à celle-ci. Seulement le vendredi, jour de la grande prière, ceux qui fréquentent la mosquée d’en bas voudraient que la prière se tienne uniquement chez eux. Mais ce n’est pas possible. Nous n’avons pas la même manière de conduire nos prières et nous ne voulons pas suivre leurs façons », explique l’imam Ali Madi Mouhamed, guide spirituel de la mosquée Dubaï Bandraju.

Ainsi donc, aux dires des habitués de la mosquée de Dubaï Bandraju, les piliers de la seconde mosquée croisent les bras un peu plus haut que ceux de leur mosquée Bandraju qui croisent eux les bras un peu plus bas. Et d’autres choses semblerait-il… Une guerre de minarets qui s’est déplacée jusqu’à la gendarmerie.

« Le 29 mars dernier, nous avons été convoqués à la gendarmerie. Nous avons signé un pacte de non-provocation. Et nous avons passé ainsi sept mois sans conflit », relate une troupe de croyants amassée devant la mosquée en construction. Mais sans crier garde, « les coutumiers de la mosquée 2 sont allés porter plainte chez le Grand cadi ». Celui-ci s’est empressé de convoquer les fidèles de la mosquée Dubaï. Aucun compromis n’ayant était trouvé, le cadi a pris alors l’engagement de fermer la mosquée en construction. Décision que tente d’appliquer Saïd Ahamadi Raos, maire de la commune de Koungou. Sacrilège qu’il ne faut en aucun cas tenter d’outrepasser, préviennent ses partisans.

« Une commission de sécurité est passée. A aucun moment elle n’a précisé qu’il fallait fermer la mosquée. Elle a seulement conseillé de mettre certaines choses dans les normes. Il faut des portes qui s’ouvrent de l’extérieur et certaines de l’intérieur, ainsi que des escaliers pour accéder à la mosquée. Nous faisons le nécessaire. Il n’y a aucune raison qui justifie la fermeture de notre mosquée. Si la municipalité veut faire ça, il faudra d’abord nous passer par le corps », réagissent vivement les musulmans de cette place.

02/11/2007 – L’Histoire de Mayotte et de la région pour les élèves

Un livret reprend chacun des panneaux avec plus de détails, de récits et d’iconographies. Les images sont d’ailleurs la grande réussite de ce travail, venues de la Bibliothèque nationale de France, des bibliothèques de Reims, de Londres, de Lisbonne et des Etats-Unis. Elles sont une véritable invitation au voyage dans l’histoire. Il a fallu 9 mois au service dirigé par Anne Lebel pour réunir ces documents et achever les panneaux exposés au conseil général depuis mardi, le livret complémentaire et le dossier pédagogique qui sera remis aux enseignants.

Car si les archives départementales sont déjà auteur de plusieurs expositions – sur les usines sucrières ou l’histoire de Dzaoudzi – c’est une première pour le service éducatif, créé en septembre 2005 grâce à un partenariat avec le vice-rectorat qui met à disposition un enseignant agrégé d’Histoire en la personne de Michel Charpentier.

La convention, signée officiellement mardi après l’inauguration de l’exposition, vise à faciliter l’enseignement de l’Histoire de Mayotte et de la région aux élèves de collèges et lycées, qui n’est pas au programme, contrairement aux autres collectivités d’Outremer, mais « vivement encouragée. »

Le dossier pédagogique qui accompagne l’exposition, de même que celui édité l’an dernier par le même service sur l’histoire du rattachement de Mayotte à la France de 1841 à 1843, servent de support aux enseignants désireux de faire découvrir leur propre histoire, trop souvent méconnue, aux élèves mahorais.

 

Hélène Ferkatadji

UNE Mayotte Hebdo N°354 – Vendredi 26 octobre 2007

UNE Mayotte Hebdo N°354 - Vendredi 26 octobre 2007

Politique de la ville – Désenclavement aérien & maritime – Internet haut débit – Internats de lycéens – Transports en commun …

Des propositions à gogo

 > Pamandzi – collecte des déchets métalliques
 > Fadela Amara – "Mayotte a un potentiel"
 >
Séminaire international – le plurilinguisme est un atout
 >
CCLEJ – des vacances au grand nord

 

26/10/2007 – 7,5 tonnes de tabac saisies, du jamais vu

C’est en fouillant le conteneur que les ballots ont été découverts, cachés derrière les objets déclarés. D’après Joseph Schwartz, directeur des douanes, un réseau bien rôdé serait à l’origine de ce trafic et cette marchandise était très vraisemblablement destinée à la consommation locale, essentiellement comme tabac à mâcher et à chiquer.
L’importation du produit en soi n’est pas interdite, cela dit la non déclaration aux droits de douane induit systématiquement l’auteur ou les auteurs des faits en infraction. Ce genre de produit peut être revendu à Mayotte par tout commerçant régulièrement établi, contrairement à la métropole où il existe un monopole de vente des produits du tabac que l’Etat délègue aux buralistes. L’intérêt des importations frauduleuses est donc important, par la facilité ensuite à revendre ces produits, mais aussi par l’ampleur des taxes. En effet, les droits de douane sont fixés à 10% de la valeur Caf. Mais la taxe à la consommation est fixée à 353% pour les tabacs bruts et dérivés et 400% pour les cigarettes et les tabacs à fumer, à mâcher ou à priser.
Sur l’île, en 2004, la douane avait saisi 6.250 cartouches de Marlboro pour une valeur de 220.000 euros et en 2006 elle avait réalisé deux saisies de tabac en feuilles et à priser pour respectivement des quantités de 380 et 360 kilos.

En 2006, le service des douanes a saisi sur l’ensemble du territoire national 240 tonnes de tabac, tous produits confondus, pour une valeur estimée à 46 millions d’euros. 11.160 constations en matière de cigarettes et de tabac ont été réalisées, atteignant ainsi l’objectif ministériel de 10.500 constations fixées pour 2006. Pour 2007, cet objectif a été fixé en valeur au niveau national et le montant cible des saisies de tabac et de cigarettes de contrebande s’est élevé à 47 millions d’euros.

 

Souraya Hilali

26/10/2007 – Le Léo club et les objectifs du millénaire

L’association internationale s’est également engagée à participer aux objectifs du millénaire pour le développement, une déclaration faite en septembre 2000 à l’assemblée générale des Nations Unies, pour la paix et le droit de l’Homme dont les principaux points sont : réduire l’extrême pauvreté dans le monde, diminuer la mortalité maternelle, favoriser l’éducation primaire des enfants dans le monde, promouvoir l’égalité de sexe et la promotion des femmes, réduire la mortalité infantile dans le monde, restreindre le VIH, promouvoir la protection de l’environnement et favoriser le partenariat mondial pour le développement.
Jean-Michel Razafindrabé est élu en qualité de gouverneur depuis le 1er juillet 2007 et son mandat prendra fin le 30 juin 2008. Il a en charge tous ces clubs et a pour mission de les animer. C’est la première fois qu’il vient à Mayotte. Son séjour de trois jours (dimanche à mardi) sur l’île a permis de donner de plus amples informations sur les objectifs du Lions club et des Léo dans le monde entier.
C’est plus d’une vingtaine de Léo qui se sont déplacés pour échanger avec le gouverneur et en ont également profité pour poser des questions et proposer des actions éventuelles qui pourraient être réalisées entre les différents Léo clubs de la région. Aux jeunes Léo de prendre les devants leur a-t-on conseillé, à eux d’entrer en contact avec les autres et de mener des projets ensemble. Une belle façon de s’initier aux responsabilités et de s’ouvrir sur la région.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes