Recensement général de la population 2007
186.452
> Conseil Général – 400 millions d'euros pour 2008
> Anjouan – le blocus reconduit pour 60 jours
> Petit déjeuner de Mayotte Hebdo – Commandant Boina & Baco: "le militaire et le rasta"
> Conseil Général – 400 millions d'euros pour 2008
> Anjouan – le blocus reconduit pour 60 jours
> Petit déjeuner de Mayotte Hebdo – Commandant Boina & Baco: "le militaire et le rasta"
Langue, citoyenneté et orientation
Première ambition, « Faire progresser les résultats des élèves et promouvoir l’égalité des chances : au cœur des apprentissages, la maîtrise de la langue. » La maîtrise du français est ainsi le premier outil de progression et d’égalité des chances mais ne sera pas le seul, d’autres doivent être définis. Cette maîtrise doit être assurée par plusieurs moyens autres que les cours purs de français. Deuxièmement, « Préparer les élèves à leur future citoyenneté. » Le terme futur évoque à la fois l’entrée des élèves dans la société et la préparation à leur rôle de citoyen, mais aussi l’accompagnement dans l’évolution institutionnelle de Mayotte, qui devrait marquer une avancée considérable au 1er janvier prochain (application de nombreux textes de loi).
La troisième ambition, intitulée « Rendre plus efficientes l’orientation et l’insertion des élèves dans un contexte insulaire », revient d’une part à monter des formations localement qui répondent aux besoins de l’île et d’autre part à travailler l’orientation à l’extérieur : trouver des lieux de stages en métropole, monter des partenariats avec d’autres académies, soigner l’accueil des jeunes… Il existe déjà une convention avec les académies de Nantes et Toulouse pour l’accueil des stagiaires.
Enfin, pilier des trois autres, la quatrième et dernière ambition s’intitule « Développer et consolider les systèmes de pilotage académiques. » Elle comprend à la fois la phase de bilan : travailler sur les statistiques pour une meilleure prévision du futur et des orientations à prendre, et le travail sur les services du vice-rectorat, les circonscriptions, l’équipement, l’intégration, etc.
Former les élites mahoraises
> Justice – l'incarcération, oui mais…
> Estrosi – "référendum sur la départementalisation en mars prochain"
> Sports – foot, basket, volley, hand, rugby à 7…
Pour la région de Boeny à Madagascar, les choses sont déjà en place. Ahamed Attoumani Douchina, directeur du Centre de documentation pédagogique (CDP) est un fervent partisan de cette politique d’ouverture vers nos voisins. En partenariat avec la CDM et le vice-rectorat, le CDP a inauguré lundi dernier une formation de 15 jours à destination des bibliothécaires de la région.
Ceux-ci sont au nombre de 15 et viennent de l’Union des Comores, de Madagascar (Antsiranana et Mahajanga) et de Mayotte. Jean-Claude Cirioni, vice-recteur de Mayotte trouve là un moyen pour notre île de rayonner dans notre région. « Nous avons déjà mis en place des formations à Anjouan, des CAP en collaboration avec des établissements locaux. Le but de cette formation est de favoriser une meilleure relation avec le livre. Le rôle des animateurs de bibliothèque est donc très important. On a accumulé à Mayotte des savoir-faire et des expériences professionnelles. On est en capacité d’écrire, de faire des livres, c’est un potentiel important à partager », s’enthousiasme le représentant de l’Éducation nationale.
Saïd Omar Oili, président du conseil général a également applaudi des deux mains pour une telle initiative. « L’article 1er de la loi statutaire indique que l’insertion de Mayotte dans son environnement régional doit être une priorité. Les peuples doivent se connaître, on ne peut pas construire que des murs, il faut aussi des ponts », a signalé le conseiller général de Labattoir. Pour l’exécutif de la Collectivité, faire le pari de la formation, c’est élever la culture et donc développer la tolérance et l’acceptation de nos différences.
M. Christian Estrosi, secrétaire d’État chargé de l’Outremer :
Vous évoquez en somme la question de l’équilibre économique et social de Mayotte. Il convient de ne pas fragiliser ses collectivités. Un travail vient d’être lancé au sein de l’Observatoire des prix de Mayotte, installé récemment sous l’autorité du préfet pour évaluer les mécanismes de formation des prix et les moyens d’agir sur eux. Il s’agit aussi de conforter le pouvoir d’achat de nos concitoyens, à Mayotte comme ailleurs.
Le travail accompli depuis près de dix-huit mois sur la fonction publique à Mayotte est considérable. Le processus d’intégration n’a pas encore produit tous ses effets, mais les mesures apportent des avantages nouveaux aux fonctionnaires en poste : perspectives de déroulement de carrière, augmentations de rémunération. Ce processus n’est toutefois pas achevé et nécessite des ajustements. Le préfet de Mayotte sera prochainement chargé d’effectuer un point d’étape.
M. Adrien Giraud :
Merci de ces propos rassurants sur l’indexation des rémunérations et de votre promesse de recevoir bientôt les syndicats.
> Agriculture – 60.000 enfants à nourrir chaque jour
> TF1 – carnet de route à mayotte
> Travaux – le marché de mamoudzou en avril
> Immigration clandestine – "le pire centre de rétention de france"
Votre journal Mayotte Hebdo lance ce concours d’écriture en partenariat avec 100% Mayotte et RFO.
Tout le monde peut y participer dans l’une des trois catégories : primaire, collège-lycée ou adulte.
Les élèves peuvent participer en individuel, par classe ou au nom d’un établissement scolaire dans l’une ou l’autre des catégories.
Le texte doit tenir sur deux pages A4 manuscrit (recto verso) ou sur une page A4 dactylographié (recto simple). Il doit parvenir de préférence par internet à mayotte.hebdo@wanadoo.fr, avant le vendredi 14 décembre 2007.
Les meilleurs textes seront publiés notamment dans le journal Mayotte Hebdo/Tounda et 25 DVD de 100% Mayotte sont à gagner.
Un prix spécial tournage sera décerné au gagnant. Ce dernier verra son idée tournée par 100% Mayotte.
Il est toujours étonnant de visiter un chantier. On tente de s’imaginer qu’à la place des grues, des échafaudages, du ciment pas encore compact, il y aura, d’ici quelques mois, le cœur de l’activité économique quotidienne de Mayotte : le marché. Bien que situé sur les terres de la commune de Mamoudzou, l’établissement se construit intégralement sur les fonds du conseil général. Le gestionnaire n’est pour l’instant pas connu. Par défaut, c’est la municipalité qui en assumera la charge, alors que pour le moment le marché est géré par la Chambre de commerce et d’industrie.
Loin de ces considérations, le visiteur observe les grues soulever des gros blocs de béton. Autour c’est près d’une centaine d’ouvriers qui s’affairent en permanence. L’ambiance reste sereine, étonnamment calme comparée aux autres chantiers médiatisés. Tout semble aller naturellement. Pourtant, les opérations connaissent ici aussi un certain retard.
« Initialement la date de remise des travaux était fixée à la fin de l’année. Nous pensons la reculer en avril de cette année, enfin, à la fin du premier trimestre », confie Eric de Susanne, directeur du développement à la Sim. En effet, la Société immobilière de Mayotte se charge des opérations pour le compte de la Collectivité après avoir répondu à un appel d’offres.
14 millions d’euros de budget
La cause du retard n’est pas très originale. Malgré son ampleur et ses 14 millions d’euros de budget, le marché connaît les mêmes pénuries dues aux soucis d’approvisionnement que les autres chantiers. L’entreprise de gros œuvre a tapé dans ses réserves d’acier qui arrivent à épuisement par exemple. En revanche, les douze sociétés mahoraises qui participent à la sortie de terre du bâtiment peuvent se féliciter de travailler pour une opération modèle. Les intérêts de retard qui actualisent les devis par rapport au cours du moment présent de la matière première sont pris en compte.
De plus, le marché de Mamoudzou est l’une des premières infrastructures qui répond intégralement aux nouvelles normes d’hygiène et de sécurité, mais aussi aux normes environnementales. L’aération, par exemple, est naturelle et efficace. Dans la fournaise de ce mardi après-midi, l’intérieur apparaît comme un oasis à un bédouin. Le toit en lamellé-collé, technique provenant de Finlande, permet grâce à son bois et à sa hauteur cette aération.
En même temps que le gros œuvre – dont il reste 10% à réaliser – l’aménagement intérieur est effectué. Les boxes de trois mètres sur trois mètres sur trois mètres sont déjà visibles. Il y en aura 235, plus 60 réservés aux fruits et légumes et 8 à la charcuterie et au poisson, plus un local de trente mètres carrés qui sert à réceptionner ce poisson.
Le préau qui entoure le marché offre un espace suffisant pour y installer d’autres marchands, mais ils n’auront pas les garanties de sécurité des boxes, ni l’accès à l’électricité. A ce propos, chaque boxe se dote d’un compteur personnalisé à cartes rechargeables. Il reviendra au gestionnaire d’accepter ou non la présence de personnes supplémentaires autour de son établissement. Partout ailleurs en Outremer, les marchés couverts connaissent ce genre de population.
En revanche, le marché ne bénéficie d’aucune structure de restauration. La chose n’a pas été prévue… « Peut-être existera-t-il un espace de ce genre dans la future gare maritime juste à côté ? », soumet Eric de Susanne, ou sur le front de mer…
L’espoir du futur Mamoudzou
Il est vrai que c’est toute la zone qui s’aménage et non pas seulement les 4.400 m² de la halle. Juxtaposés à la halle, les deux étages du nouveau bâtiment du comité départemental du tourisme se construit. De l’autre côté, la gare routière dédié au nord et la gare maritime se prévoient. Et puis à plus ou moins long terme, c’est l’ensemble du front de mer de Mamoudzou avec les accès à la ville par le quartier M’gombani et sa rue du commerce qui sont repensés.
Le marché représente plus qu’un nouvel espace, c’est un espoir de développement cohérent de la capitale. Il doit constituer un exemple. Notamment par rapport au transfert des marchands actuels vers le futur outil de travail. Et cela n’est pas gagné. Concrètement, l’étude de recensement de la Sim n’a pas pu aller jusqu’à sa fin. Sur le plan médiatique, la récupération est incessante à l’approche des élections municipales et cantonales. Le futur de Mamoudzou ne se jouerait pas forcément dans la zone vierge de Hamaha, mais dans son cœur historique.
Assis sur la véranda de sa maison à Malamani, Daniel Godo y reste toute la journée, laissant ainsi le temps s'écouler. A quatre-vingt six ans, il apprécie paisiblement l'évolution de Mayotte française pour laquelle il s'est battu aux côtés des sorodas, et "envie la jeunesse présente, cette jeunesse libre de choisir de partir à la guerre ou non".
Né à Chirongui, fils de la lignée des Dzoudzou, Godo suit sa mère en Petite Terre à l'âge de onze ans, celle-ci venait de se remarier. "Dans mon enfance, la traversée d'une terre à l'autre s'effectuait en kalbouaboua. On y transportait une douzaine de personnes et la traversée était gratuite", se souvient-il. C'est dans le village de Labattoir que Godo passe ainsi son adolescence.
A l'origine de son déménagement, son grand-père avait entendu parler de la réputation du professeur Chebane. "M. Chebane a été un grand enseignant, un grand monsieur qui a éduqué les plus grands politiciens de l'île : le sénateur Adrien Giraud, l'ancien sénateur Martial Henry et bien d'autres personnes. Connaissant par le bouche à oreille la dureté et l'efficacité de son éducation et sachant que nous allions vivre en Petite Terre, mon grand-père m'a envoyé dans son école." En 1940, Mayotte a fait l'objet d'une visite historique avec la venue d'un bateau appartenant à l'armée française. Ce dernier s'est déplacé pour recruter tous ceux qui étaient capables de faire la guerre, jeunes et moins jeunes. Plus d'une centaine de Mahorais ont ainsi navigué en direction de Madagascar, après avoir passé et réussi un test écrit. Nombre d'entre eux sans réellement savoir ce qui les attendait.
Basé à Saint-Raphaël, Godo sera fusiller marin pendant 9 ans
Bon élève à plusieurs niveaux (éducatif et sportif entre autres), Godo n'a pu éviter ce voyage périlleux : "Je ne m'imaginais pas dans l'armée avant la venue des militaires. A l'école, je m'en sortais très bien dans tous les domaines, alors je n'ai eu aucune difficulté à réussir le test. Je me souviens être parti en regardant mon beau-père pleurer sur mon sort. Là, un militaire en service s'est approché de lui, l'a calmé et a tenté de le réconforter en lui disant : "Laisse-le partir. Ne t'inquiète pas pour lui. Tu verras, il reviendra riche, avec beaucoup d'argent et vous sortira d'ici, toi et ta famille." C'était un geste gentil, mais dans le fond il savait, comme je savais, que nous n'avions pas le choix."
Arrivées sur la Grande Île, dans la ville de Diego Suarez, les recrues mahoraises ont passé un second test, cette fois-ci pour désigner les volontaires à l'armée de terre et ceux pour la marine. "Les examens pour la marine étaient plus difficiles", affirme-t-il. En optant pour la marine et en décrochant une nouvelle fois le test, le Mahorais navigue sur les eaux de l'océan indien et remonte jusqu'à la Méditerranée. Il fait escale à Marseille avant d'achever son voyage à St Raphaël où il devient fusilier marin pendant neuf ans.
"Après ces neuf ans passés en fusilier, mon professeur m'a proposé d'entrer dans le service hydrographe. "Il y a plus d'argent à gagner", m'a t-il dit. M. Le Guen me connaissait et m'estimait beaucoup. Il m'a dirigé dans ce qu'il voyait de mieux pour moi. De plus, il a donné pour mission à sa femme, enseignante aussi, de me former. C'est avec trois bouquins spécialisés et durant deux mois que Mme Le Guen m'a enseigné l'hydrographie."
"J'ai vu des choses extraordinaires, des bateaux coulés bien avant notre passage"
Rapidement, Godo a su apprendre le métier d'hydrographe. Il est devenu en l'espace de quelques temps, observateur de la marée. Non convaincus, ses collègues de bord le sous-estiment, mais se rendent très vite compte "à qui ils ont à faire". "M. Le Guen m'a mis en confiance. Il répétait souvent que j'étais une exception. Moi je confirmais par ma manière d'être et ma connaissance et ils ont fini par m'appeler "Petit chef". M. Le Guen a fait beaucoup pour moi", prend plaisir à se remémorer le retraité militaire.
Grâce à une machine, Daniel Godo et les hydrographes pouvaient voir sous l'eau, constatant par exemple que le nom de la Mer rouge venait des pierres sous cette eau, de couleur rouge. S'approchant tranquillement de l'océan indien et de Mayotte sur le navire La Pérouse, le Mahorais a observé les profondeurs de la côte Est de l'Afrique.
"Nous sommes passés par la Mer rouge, la Somalie, le Kénya, le Mozambique avant de revenir à Madagascar et Mayotte. J'ai vu des choses extraordinaires, des bateaux coulés bien avant notre passage sur ces eaux. Il y a même un bateau coulé à Sazilé, près de l'îlot de sable blanc. Après tout ça, je voulais changer de métier. Je suis donc revenu à ma spécialité : fusilier marin. Nous étions quatre et j'étais dans le bureau des mouvements. Un poste qui consiste à contrôler les activités dans le bateau, à vérifier si tout le monde respecte ses horaires de travail." Le bateau fonctionnait en trois mouvements. Trois tiers se partageaient la journée, alternaient les postes : mécanique, entretien du bateau, hôpital, cuisine, boulangerie…
Des dollars en guise de remerciement pour la femme de Godo
Admiré de tous, le fusilier marin Godo a su séduire le grand chef de la marine nationale dans la zone, l'amiral Layet. Ce dernier voulait intégrer le villageois de Labattoir à l'état-major. "L'amiral m'a souvent invité chez lui à Diego, il voulait absolument connaître ma famille, alors il m'a demandé mon adresse et a fait venir ma femme et mes deux enfants à Madagascar. Les week-ends, il invitait plus de soixante-dix personnes – la plupart des Américains – pour manger. Il aimait bien critiquer la cuisine malgache : "C'est quoi ça le roumazava, c'est dégueulasse", disait-il,", se souvient parfaitement le vieil homme.
"Un jour, il a demandé à ma femme de préparer une spécialité mahoraise pour la réception. "Dis-moi tout ce dont tu as besoin et je te l'emmène". Alors mon épouse lui a demandé du riz, du poulet et du coco. Le jour J arriva et ma femme a fait un plat pour tous les invités : du riz au coco et du poulet au coco. Alors qu'ils venaient de finir, les amis de l'Amiral, les Américains, en redemandaient. Ils ont demandé à voir la cuisinière et un par un l'ont félicitée. Chaque personne lui remettait un ou plusieurs dollars dans les mains pour la remercier. Finalement, mon épouse avait des dollars pleins les mains", en sourit encore l'ancien de la marine française.
Cela fait partie des bons moments de sa carrière. Naturellement et malheureusement, toutes les journées ne peuvent pas être roses – surtout quand on s'engage dans l'armée – et Godo ne peut oublier les quelques minutes qui l'ont fait passer tout près de la mort.
Trente ans de service militaire et une balle dans le dos
"C'était lors d'une mission parachutiste, nous tirions sur tout ce qui bougeait. Je n'avais même pas le temps de me demander ce que je faisais en plein milieu de cette guerre. Tu abattais ou tu te faisais abattre. Je n'ai pas senti mon ennemi derrière moi et bien qu'il était assez loin, il m'a touché au dos. J'ai été évacué et m'en suis bien sorti, mais un camarade y a laissé sa jambe droite. C'était horrible mais je savais à quoi m'attendre en sautant de l'avion. J'ai échappé au pire et c'est l'essentiel."
C'est au bout de trente ans de carrière et d'aventures que Godo prend sa retraite et rentre définitivement à Mayotte. Daniel Godo a toujours lutté pour que Mayotte reste française. Il se souvient encore comment la monnaie française est arrivée sur l'île : "Nahouda, un jeune mahorais, travaillait dans l'agriculture à Coconi. Son patron M. Dussel l'a envoyé rencontrer le Premier ministre en Métropole pour lui faire savoir, au nom du peuple mahorais, que Mayotte voulait rester française. Il est revenu à moitié déçu, déclarant qu'il n'a pas pu le convaincre mais qu'en revanche il viendrait faire un déplacement pour voir si ce message est véridique. Le message a fait le tour de l'île : "Regroupement à l'aéroport pour la venue du ministre."
Arrivé à Pamandzi, le ministre a fait un discours puis il est reparti, convaincu cette fois-ci. A ce moment là, tout est allé très vite. Comme il l'avait promis dans son discours, la monnaie française a fait son apparition, des routes et des établissements ont été construits. Le développement de Mayotte s'est alors mis en marche. Et jusqu'à présent, l'île continue à se développer."
"Je me suis battu pour la France et pour Mayotte"
Victime de cyclones, Daniel Godo a énormément perdu : logements – fait à l'époque de vangate, tiges de grands cocotiers plus solides que le bois -, bœufs ou encore objets de valeurs et autres photos souvenirs. Tout ceci à travers les trois cyclones qui ont ravagé l'île et sa population.
Celui qui s'est battu pour que Mayotte soit ce qu'elle est aujourd'hui se dit "oublié" par les responsables mahorais : "J'ai travaillé pour l'armée française, je me suis battu pour la France et pour Mayotte mais maintenant que nous sommes libres, les élus actuels regardent vers l'avenir sans se retourner, sans penser à ceux qui restent. Je ne demande pas la charité ou qu'on me rende visite tous les jours et qu'on me chouchoute. J'aurais juste souhaité un minimum de reconnaissance. Même les Anjouanais et les Mohéliens sont prioritaires, ils passent avant nous à leurs yeux. C'est dommage."
Le Mahorais de Chirongui a subi trois opérations de l'hernie en moins de dix ans et malgré son handicap, malgré son incapacité à effectuer de longs déplacements, l'ancien de la commune suit l'actualité de Mayotte grâce à son entourage. Ce développement qui se poursuit, de génération à génération.
> Lieu dit : boboka, au coeur de la ville
> Justice : qui a pollué longoni ?
> Tounda : un week-end en musique
> Mayotte Eco : pêche, élevage, la professionnalisation
Programme du Fim 2007
Vendredi 9 novembre
Hip-hop de 19h à 21h avec la venue de Sinik au plateau du Baobab
Samedi 10 novembre
Carnaval du Fim de 9h30 à 17h, à Mamoudzou
Renc’Art gourmand de 7h00 à 00h, au terrain de foot Baobab
Dimanche 11 novembre
Wadaha de 15h00 à 18h au terrain de foot du Baobab
Caravane traditionnelle de 20h à 22h30 au terrain de foot du Baobab
Lundi 12 novembre
Soirée théâtre de 21h à 23h à l’AJ Pamandzi
Atelier peinture de 14h à 17h à la MJC de M’tsapéré jusqu’au 16 novembre
Mardi 13 novembre
Contes de 7h30 à 12h à la MJC de M’tsapéré
Mercredi 14 novembre
Salon de l’art de 9h à 17h au terrain de foot du Baobab jusqu’au jeudi 15 novembre
Soirée théâtrale de 19h à 22h à l’AJ Pamandzi
Concert (Musique traditionnelle), de 21h à 00h au plateau du Baobab
Saravy (Madagascar), Kilimandjaro (Mayotte), Wenyi Ngazi (Comore), Lima Wild (Mayotte).
Jeudi 15 novembre
Concert de 21h00 à 00h
Vishnou (Maurice), Combo (Mayotte), Bekasse (Mayotte), Erika (Madagascar), Tifock (Réunion).
Vendredi 16 novembre
Concert de 21h00 à 00h au plateau du Baobab
Babadi (Mayotte), Sarah Medard + Akizition (Mayotte), Diho (Mayotte), Guiras Baba (Afrique), Wubani Spirit (Mayotte)
Samedi 17 novembre
Concert final de 21h à 00h terrain de foot du Baobab
Cadence Mahoraise, Ténor (Mayotte), Mory Kanté (Afrique).
Dimanche 18 novembre
Débah (traditionnel) de 9h à 17h, au terrain de foot du Baobab
Différentes manifestations sont au programme avec une volonté affichée de séduire la jeune génération en vue d’assurer la relève des troupes dans un avenir proche. Cette première démonstration du savoir-faire des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs locaux vise à valoriser la filière aux yeux du public, en soulignant entre autres choses les différentes évolutions qu’elle a connu dans tous ses secteurs et qui la fait passer d’une agriculture familiale à une agriculture moderne et professionnelle. Produits bruts et transformés seront exposés pendant deux jours, avec une possibilité d’achat pour les visiteurs. Le grand public découvrira, pour la première fois, les animaux issus de techniques de reproduction scientifiques et de croisements d’espèces locales et européennes.
Des exposés et débats sur l’avenir de la filière agricole à Mayotte sont également au menu des réjouissances de ce 1er Salon de l’agriculture dans l’île, avec des concours et des prix à la clé pour les meilleurs zébus et la meilleure vanille. Sans compter le concours de dégustation de manioc…
Programme du 1er Salon agricole – Les 9 & 10 novembre au lycée agricole de Coconi –
Vendredi 9 novembre
9h00 : Ouverture officielle du salon
10h00 à 12h00 : Conférence sur la qualité de l’alimentation à Mayotte (Dass & Cirad)
14h00 à 16h00 : Conférence-débat sur l’installation et les formations des jeunes agriculteurs (Cnasea, lycée et Jam)
A partir de 17h30 : Conférence-débat sur l’agriculture mahoraise: entre tradition et modernité (Association les Naturalistes) au cinéma de Mamoudzou
Samedi 10 novembre
9h00 à 12h00 : Marché paysan
10h00 à 11h00 : Concours « Bovins » – Remise des prix à 11h00
11h00 à 12h00 : Concours « Vanille » – Remise des prix à 12h00
12h00 à 13h00 : Concours « Dégustation de manioc » – Remise des prix à 13h00 Les membres fondateurs du Groupement d’intérêt scientifique Maoré organisent le 1er Salon de l’agriculture de l’histoire de notre île qui ouvre ses portes ce vendredi matin et pour deux jours, à Coconi, au centre de l’île. Un premier salon qui se tient sur fond de querelles internes du monde rural, encore dans l’incapacité de s’entendre pour parler d’une seule voix. Mais surtout alors que l’agriculture vit une profonde révolution, passant d’une culture vivrière artisanale à une véritable agriculture moderne, dynamique, en phase de professionnalisation.
Nom mahorais : M’fenessi
Nom scientifique : Artocarpus heterophyllus Lam
Famille : Moracées
Cette grande famille des Moracées (70 genres et 1200 espèces) est principalement présente en Inde et en Malaisie, mais comprend quelques espèces dans le Sud de l’Europe comme les figuiers et les mûriers. Ce sont pour la plupart des arbres ou des arbustes produisant du latex. Le jaquier une espèce proche de l’arbre à pain (Artocarpus altilis).
Originaire d’Inde, le jaquier est très répandu à Mayotte. Il se reproduit très facilement par graines, ce qui explique sa large dissémination. Il est cultivé majoritairement en Asie du sud-est et au Brésil. Le jaquier commence à avoir des fruits trois ans après la plantation. Les fruits gros et très abondants, sauf en juillet et août, sont comestibles crus ou cuits. La colle du jaque était traditionnellement utilisée pour ses propriétés adhésives et pour piéger les oiseaux. Le bois est d’un jaune vif surprenant. Le jaquier donne un bois dur de belle couleur jaune à grain fin. Ce bois est apprécié en ébénisterie, pour la confection de meubles, ou en marqueterie, en raison de sa coloration marquée. Il peut aussi être utilisé en construction. Le bois du jaquier est parfois utilisé pour la fabrication d’instruments de musique qui font partie des gamelans.
La chair du fruit mûr, à odeur forte et sucrée, peut être consommée crue ou préparée en confiture. On peut aussi préparer le fruit vert, haché menu, en plat salé. A la Réunion, on le cuit ainsi avec du lard fumé, pour préparer la fameuse recette populaire du ti’jaque boucané. Les graines, qui sont toxiques crues, sont comestibles cuites quand elles sont grillées ou bouillies. Leur goût rappelle celui des châtaignes. Elles peuvent être mangées telles quelles ou incorporées à des plats traditionnels (rougails).
Arbre à latex de 10 à 15 mètres de haut, il est facilement reconnaissable à ses fruits verts, énormes, verruqueux, pendants à même le tronc. Les feuilles vert-foncées, vernissées, entières, sont dressées. Les fleurs ne sont pas très visibles, groupées en inflorescences mâles et femelles. Le fruit peut peser jusqu’à 25 kg !
> Sarkozy – Visite à Mayotte avant la fin de l'année ?
> Bandrélé – une base nautique à musicale plage
> Magazine – le geyser, un coin paradisiaque perdu en mer
> Rencontre – godo, 86 ans, raconte la guerre
Mais comment une mosquée peut-elle diviser tout un village ? « La mosquée que voici, celle de Dubaï Bandraju, est la première construite dans ce village. Vieillissante, nous avons entrepris des travaux depuis le 15 août dernier pour la rénover. Ainsi donc, certains croyants se rendent à la mosquée d’en bas et d’autres à celle-ci. Seulement le vendredi, jour de la grande prière, ceux qui fréquentent la mosquée d’en bas voudraient que la prière se tienne uniquement chez eux. Mais ce n’est pas possible. Nous n’avons pas la même manière de conduire nos prières et nous ne voulons pas suivre leurs façons », explique l’imam Ali Madi Mouhamed, guide spirituel de la mosquée Dubaï Bandraju.
Ainsi donc, aux dires des habitués de la mosquée de Dubaï Bandraju, les piliers de la seconde mosquée croisent les bras un peu plus haut que ceux de leur mosquée Bandraju qui croisent eux les bras un peu plus bas. Et d’autres choses semblerait-il… Une guerre de minarets qui s’est déplacée jusqu’à la gendarmerie.
« Le 29 mars dernier, nous avons été convoqués à la gendarmerie. Nous avons signé un pacte de non-provocation. Et nous avons passé ainsi sept mois sans conflit », relate une troupe de croyants amassée devant la mosquée en construction. Mais sans crier garde, « les coutumiers de la mosquée 2 sont allés porter plainte chez le Grand cadi ». Celui-ci s’est empressé de convoquer les fidèles de la mosquée Dubaï. Aucun compromis n’ayant était trouvé, le cadi a pris alors l’engagement de fermer la mosquée en construction. Décision que tente d’appliquer Saïd Ahamadi Raos, maire de la commune de Koungou. Sacrilège qu’il ne faut en aucun cas tenter d’outrepasser, préviennent ses partisans.
« Une commission de sécurité est passée. A aucun moment elle n’a précisé qu’il fallait fermer la mosquée. Elle a seulement conseillé de mettre certaines choses dans les normes. Il faut des portes qui s’ouvrent de l’extérieur et certaines de l’intérieur, ainsi que des escaliers pour accéder à la mosquée. Nous faisons le nécessaire. Il n’y a aucune raison qui justifie la fermeture de notre mosquée. Si la municipalité veut faire ça, il faudra d’abord nous passer par le corps », réagissent vivement les musulmans de cette place.
Un livret reprend chacun des panneaux avec plus de détails, de récits et d’iconographies. Les images sont d’ailleurs la grande réussite de ce travail, venues de la Bibliothèque nationale de France, des bibliothèques de Reims, de Londres, de Lisbonne et des Etats-Unis. Elles sont une véritable invitation au voyage dans l’histoire. Il a fallu 9 mois au service dirigé par Anne Lebel pour réunir ces documents et achever les panneaux exposés au conseil général depuis mardi, le livret complémentaire et le dossier pédagogique qui sera remis aux enseignants.
Car si les archives départementales sont déjà auteur de plusieurs expositions – sur les usines sucrières ou l’histoire de Dzaoudzi – c’est une première pour le service éducatif, créé en septembre 2005 grâce à un partenariat avec le vice-rectorat qui met à disposition un enseignant agrégé d’Histoire en la personne de Michel Charpentier.
La convention, signée officiellement mardi après l’inauguration de l’exposition, vise à faciliter l’enseignement de l’Histoire de Mayotte et de la région aux élèves de collèges et lycées, qui n’est pas au programme, contrairement aux autres collectivités d’Outremer, mais « vivement encouragée. »
> Pamandzi – collecte des déchets métalliques
> Fadela Amara – "Mayotte a un potentiel"
> Séminaire international – le plurilinguisme est un atout
> CCLEJ – des vacances au grand nord
En 2006, le service des douanes a saisi sur l’ensemble du territoire national 240 tonnes de tabac, tous produits confondus, pour une valeur estimée à 46 millions d’euros. 11.160 constations en matière de cigarettes et de tabac ont été réalisées, atteignant ainsi l’objectif ministériel de 10.500 constations fixées pour 2006. Pour 2007, cet objectif a été fixé en valeur au niveau national et le montant cible des saisies de tabac et de cigarettes de contrebande s’est élevé à 47 millions d’euros.