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20/10/08 – Des mahorais coincés à Moroni

L'équipe de handball de Passamainty, partie cette semaine à Moroni, a bien failli ne pas pouvoir en repartir. Alors que leur départ est fixé pour ce mardi, ils ont appris durant le week end que les conditions de sortie du territoire avaient changé. Jusqu'alors, il fallait s'acquitter de 1 euro pour obtenir un visa de sortie, mais les conditions ont visiblement changé ce weekend, sans faire l'objet d'aucune annonce officielle, et le montant du visa est passé brusquement à 60 euros pour les personnes qui n'ont pas la nationalité comorienne ! La délégation de handball comprenant 13 personnes, elle est censée verser 780€ pour quitter le territoire, sans cette somme qui n'est évidemment pas en possession de l'équipe, les autorités comoriennes refuseraient leur départ. Aux dernières nouvelles, le maire de Mamoudzou, en voyage avec l'équipe, aurait accepté d'avancer l'argent pour leur permettre de rentrer comme prévu mardi. L'ambassadeur de France aux Comores se serait saisi du dossier.

17/10/2008 – Ecodas retraite les déchets infectieux

600 à 700 kg de déchets à risque infectieux sont produits chaque jour par le CHM. Aujourd'hui, avec la machine "Ecodas", la contamination des Dasri va enfin être éliminée de manière réglementaire : grâce à un procédé qui allie pression, chaleur à 138°C et cycle d'une durée d'une demi-heure à trois quarts d'heure. Cette machine permet d'éliminer seringues, tubes, pansements et petits déchets anatomiques de façon définitive, en stérilisant le broyat et le jus qui ne sont dès lors plus contaminés. Les résidus broyés et rendus inertes sont ensuite enfouis. Tous les bacs sont lavés et désinfectés avant de ressortir du bâtiment. Chaque bac possède un numéro qui lui est propre, ce qui permet d'avoir une traçabilité de chacun d'entre eux. Grâce à un logiciel informatique, toutes les données peuvent être transmises à l'hôpital en cas de problème.

L'acquisition de cette machine par le CHM, qui a coûté 400.000 euros, était programmée depuis 2005 mais il a fallu attendre une subvention de 200.000 euros de l'Etat pour que cette filière de retraitement voie le jour. La chaudière et le compresseur appartiennent à l'entreprise Nicollin, qui est chargée de collecter et de transporter les Dasri sur toute l'île. Les locaux ont été construits par la municipalité de Mamoudzou qui les loue à Nicollin lequel a signé une convention avec l'hôpital, notamment grâce au travail de Marie-Lilian Malaviolle, directrice adjointe des ressources matérielles au CHM.

 Le même système qu'à la Réunion

"Cette terre est un peu un laboratoire. L'hôpital s'est installé dans un terrain vierge. C'est vrai que le CHM est responsable de ses déchets, mais pas des filières d'élimination qui n'existaient pas il y a 6 ans", explique Alain Daniel. Avant le 2 juillet dernier, les Dasri étaient brûlés à l'air libre sur une plateforme en béton, ce qui provoquait des fumées toxiques. Une technique d'incinération qui est normalement interdite.

"C'est une démarche de progrès", se félicite le directeur du CHM, "nous avons été en lien avec la Drire (Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement), l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et le service environnement du conseil général pour pouvoir monter ce dossier. Nous avons choisi ce système car c'est le même que celui utilisé par les hôpitaux et les cliniques de la Réunion : si jamais il y a des pièces détachées à acheter, ce sera plus facile".

Un travail de formation de 6 mois a dû également être mis en place pour les 10 agents hospitaliers qui collectent ces déchets. Abdou Bacar, responsable de cette équipe chargée de la collecte des Dasri, explique que "la collecte s'effectue sur trois plateformes : au niveau des urgences, de la logistique et de la maternité. Depuis l'arrivée d'"Ecodas", c'est un grand pas pour l'environnement. Aujourd'hui, il faut que tous les personnels respectent les bacs : jaunes pour les Dasri et verts pour les déchets ménagers".

En plus des 600 à 700 kg de Dasri produits chaque jour par le CHM, les agents doivent également collecter tous ceux des dispensaires et maternités partout sur l'île… Par exemple, les maternités de Kahani ou M'ramadoudou produisent chacune 120 à 200 kg de Dasri par jour.

 Tous les professionnels de la santé sont concernés

 C'est pourquoi il a également fallu former tous les personnels au tri des déchets des quelques 80 services du CHM, et ceux qui sont répartis sur la trentaine de sites qui lui sont rattachés, c'est-à-dire plus de 150 personnes. "Ils doivent désormais faire le tri entre ce qui est contaminé et ce qui ne l'est pas, et ne pas mélanger les Dasri avec des objets métalliques ou du plastique par exemple", précise Alain Daniel.

Le CHM produit environ 95% des Dasri de Mayotte, le reste vient des médecins et des infirmières libéraux, des médecins spécialistes, de la protection maternelle et infantile ou même du vice-rectorat, par le biais des infirmières scolaires. Le CHM paye l'intégralité du marché et met progressivement en place des conventions avec ces praticiens extérieurs. "Nous prenons en charge les déchets en fonction du poids des déchets, avec une facture établie à partir d'un forfait, comme cela se fait en Métropole", précise le directeur du CHM, "il faut convaincre tous les libéraux car eux aussi ont cette obligation réglementaire et ne doivent pas mélanger les Dasri avec les déchets ménagers".

Christel Thuret, chargée de mission énergie et déchets à l'Ademe, ajoute que son organisme va donner des aides financières au CHM afin d'établir un diagnostic de ses déchets et mettre en place un tri encore plus sélectif pour les déchets ménagers de l'hôpital. En attendant, la filière de l'"Ecodas" semble déjà presque saturée, comme le souligne Alain Genin, le directeur de Nicollin Réunion, une entreprise qui gère déjà tous les Dasri sur l'île Bourbon.

"En 2005, on imaginait 250 tonnes de Dasri par an à Mayotte. Aujourd'hui, nous en sommes à 310-320 tonnes. Le prix est dégressif en fonction du poids, ce qui revient aujourd'hui à 1,219 euro par kg traité. Dans le dossier initial, on avait prévu un véhicule et 2 personnes, mais nous sommes aujourd'hui à 2 camions et 4 employés. Cela prend beaucoup plus de temps de traitement, d'autant que les points de collecte ont augmenté. Nous ne pouvons pas faire fonctionner la machine plus de 12 heures par jour, c'est pourquoi on s'oriente déjà vers l'acquisition d'une seconde machine de 300 litres. Elle permettra également de pallier un risque de panne, car les Dasri doivent être traités en 72 heures maximum selon la loi".

Il existe également des machines de 1.000 litres, mais le plafond du bâtiment est trop bas pour l'accueillir. Avec cette nouvelle machine, Mayotte est enfin entrée dans une ère où la gestion des déchets respecte la loi, pour le bien-être et la santé de tous…

 Julien Perrot

17/10/08 – Le député s’engage aux côtés des instituteurs

Ce mercredi, le conseil syndical du SE CGT Ma  reçu le député Abdoulatifou Aly. Cette réunion a été provoquée par le syndicat pour traiter des revendications des instituteurs que ceux-ci estiment "bloquées à cause de la mauvaise volonté de l'administration." Le député a soutenu que des initiatives ont été déjà entreprises, notamment lors de sa première intervention à l'Assemblée Nationale, et par des questions écrites au gouvernement. Il a annoncé "prendre acte" des observations des délégués du SE CGT Ma et a suggéré des actions au tribunal pour contraindre l'administration à appliquer les lois, mais s'est surtout engagé à activer ses démarches pour obtenir des réponses politiques aux différentes revendications des instituteurs.

Il s’est engagé à, avant le 21 octobre, adresser un courrier au préfet pour lui préciser sa position par rapport aux revendications des instituteurs. Il interpellera le gouvernement sur le respect des lois et règlements à Mayotte, notamment la loi organique de février 2007 et l'identité législative en matière de fonction publique ainsi que l'ordonnance du 21 décembre 2007 sur les constructions et fonctionnement des écoles, la majoration de la DSI de 25% et l'IUFM. Enfin, concernant la situation des instituteurs contractuels, "dont les contrats sont dans l'illégalité totale", estime le syndicat, il demandera au ministre de l'Education Nationale de le recevoir avec une délégation de syndicalistes pour aborder le statut des enseignants, la formation des maîtres, les conditions de travail et les moyens pour l'éducation, et demandera au Secrétaire d'Etat chargé de l'Outremer de le recevoir avec une délégation de syndicalistes afin de relancer le dossier de l'indexation des salaires à Mayotte.

UNE Mayotte Hebdo N°400 – Vendredi 17 octobre 2008

UNE Mayotte Hebdo N°400 - Vendredi 17 octobre 2008Finances Publiques

Où va l'argent des communes ?

 > Evénement – Le logement social enfin concrétisé
 > Politique – Saïndou Dadaï coupe les parties
 > Santé – Ecodas retraite les déchets infectieux
 > Education – "Les enjeux prioritaires: l'élève et sa réussite"
 > Dossier exceptionnel 5 pages – Les communes sont-elles ruinées ?

17/10/2008 – Le logement social enfin concrétisé

Avoir sa propre maison est le rêve de tous les Mahorais. Au niveau national, le Président Sarkozy aimerait que le taux de propriétaire de leur logement (56%) atteigne celui des Espagnols (près de 75%)… ou bien celui des Mahorais (proche de 80%). Malgré ce taux très fort, de nombreux Mahorais attendent encore un logement. Certains devaient bénéficier de la case Sim, mais ce programme lancé dans les années 80 pour améliorer l’habitat (construction simple, mais en dur, d’une case de deux pièces avec varangue et cour) ne répond plus aux besoins des habitants aujourd’hui.

Le Conseil de l’habitat en 2005 a décidé de remplacer la case Sim par le logement à accessibilité très sociale (LATS). Celui-ci comporte une surface habitable de 30 à 90 m² (du T2 au T5) selon les cas, mais ont une cuisine, un séjour, des sanitaires et peuvent être évolutifs. “C’est un produit de remplacement (NDLR : de la case Sim) solide et de qualité et répond aux besoins des familles”, a affirmé Denis Robin, préfet de Mayotte, mercredi lors de l’inauguration et de la remise des clés à Mme Aynou Halidi dans le village de Hajangua.

Ce premier logement doit marquer le début d’une longue série puisque selon les objectifs du Padd (Plan d’aménagement et de développement durable), il faut construire 500 logements sociaux (2.300 au total) par an à Mayotte pour que tout le monde ait un toit décent. Accueillie sous les claquements des m’biwis dans sa nouvelle demeure, Aynou Halidi n’a pu cacher son émotion. “Je suis très contente, je remercie tout le monde. Cela fait plus de 10 ans que j’attendais d’avoir ma maison”, explique cette mère de 9 enfants. A Hajangua, d’autres personnes recevront aussi leur LATS bientôt, mais le foncier reste un problème majeur.

 Le foncier, problème majeur pour construire des logements sociaux

 “Outre les difficultés liées à l’adaptation des textes réglementaires et à l’absence de financement, la question foncière reste très préoccupante et centrale. Le prix des terrains a fortement augmenté, rendant difficile les négociations avec les propriétaires et pénalisant de fait la réalisation de projets publics”, a souligné Soihibou Hamada dans son discours d’inauguration. Une réunion a eu lieu à la MJC de Hajangua avec les élus de Dembéni mais aussi d’autres communes, le préfet, le directeur de la Sim Mahamoud Azihary et les services de la DE pour que chacun expose ses désirs, ses possibilités et que des solutions puissent être proposées pour faire avancer ce dossier.

La perspective paraît plutôt encourageante selon la conseillère générale Néma de Dembéni Sarah Mouhoussoune. “Une vraie politique de l’habitat doit se développer. Chacun tirait de son côté auparavant. Avec le partenariat Etat, collectivités locales, Sim, Caf, cela devrait mieux fonctionner”, a confié l’élue originaire de Hajangua.

Lors de cette réunion, il a aussi été évoqué plusieurs dispositifs sociaux concernant le logement à venir. Il s’agit du LAS (logement à accessibilité sociale), du LLS (logement locatif social) et du LLTS (logement locatif très social). “Ces nouveaux produits, tout comme le LATS, les Mahorais ne les connaissent pas. Nous devons expliquer ce qu’ils sont”, a rappelé Denis Robin. Bien que les Mahorais préfèrent la propriété, il a rappelé que le locatif pouvait être une solution pour ceux qui n’ont pas de terrain. Reste maintenant à faire passer le message et souhaiter que les candidats au LATS pourront obtenir rapidement leur logement.

 Faïd Souhaïli

16/10/08 – Le CDTM se moque de Costa Croisières

Alors que le premier paquebot de la compagnie est attendu pour la mi novembre, aucun consensus n'a encore était trouvé entre le CDTM et le croisiériste. Le leader mondial du secteur commence à douter sérieusement de la volonté politique de l'île de recevoir ses passagers. L'objet de la discorde est toujours le même depuis des mois, le lieu de débarquement des touristes. Après de nombreuses réunions, le CDTM avait proposé que le débarquement des passagers excursionnistes se fasse au ponton croisiéristes de Mamoudzou, certes modeste mais prévu à cet effet, et de faire transiter les passagers libres par Petite Terre et de leur faire prendre la barge avant de les réceptionner au quai dit "Colas". Une option, qui même si elle est réalisable techniquement, n'est pas en adéquation avec les critères de sécurité, qualités et de timing que le groupe Costa attendait trouver à Mayotte, comme cela avait été le cas l'an dernier, et devait l'être cette année.

La compagnie, dans un mail adressé à l'agent portuaire Smart, s'étonne légitiment quant aux raisons de ce chambardement de dernière minute et surtout de la candeur de telles propositions, d'autant qu'elles émanent d'un comité de tourisme. N'importe quelle compagnie touristique ne peut se permettre de faire du ségrégationnisme entre ses clients, aux risques de les perdre définitivement. Dans tout les cas, avec le retrait annoncé du Royal Star, si le groupe Costa annule ses rotations faute de propositions sérieuses de la part de la collectivité, c'est 80% du marché local des croisières qui s'écroulerait. Une catastrophe que l'économie touristique mahoraise ne peut se permettre.

15/10/08 – Concours Talents : 27.000€ pour soutenir les créateurs d’entreprise

Mardi en fin d'après-midi au resto-bar "Le Mhaju" de Musical Plage, la remise des chèques du concours Talents Mahorais 2008 organisé par la Boutique de Gestion et doté principalement par la politique de la Ville de la préfecture a permis de récompenser les lauréats régionaux. Des porteurs de projets qui ont créé leur entreprise entre le 1er janvier 2007 et le 31 mars 2008 et ont été accompagnés par une structure d'appui à la création (CMA, CCI, Adie, BG). Pour cette deuxième édition, l'un des lauréats régionaux a réussi à être sélectionné au niveau national et à remporter le prix spécial du jury au niveau national de sa catégorie "dynamique rurale" : il s'agit d'Omar Boitcha, un jeune agriculteur, qui se verra remettre son prix le 23 octobre prochain à Paris. Il suit ainsi les traces d'Alban Jamon, responsable de l'entreprise Apnee, qui a gagné en tout 13.000€ l'année dernière. A noter que parmi les 1.000 dossiers en Métropole et dans les Dom-Tom, seulement 16 sont sélectionnés au niveau national.

Présent lors de la remise des chèques, qui ont totalisé 27.000€, le préfet Denis Robin a déclaré que les candidats à ce concours "donnent un contenu réel au développement économique de Mayotte et donnent du sens au mot "entreprendre"". Tous les lauréats se sont ensuite exprimés à la tribune pour encourager les Mahorais à créer eux aussi leur entreprise. Haloua Haribou, qui a gagné le prix du "meilleur commerçant" doté de 1.000€ par la CCI, a décidé d'en reverser la moitié à Madi Saïd, un paysagiste handicapé d'une jambe, "coup de coeur du jury" dans la catégorie "services", qui a par ailleurs reçu 500€ de la part du Rotary Club et du Crédit Agricole. "Ce geste reflète l'esprit des porteurs de projets car basculer d'une recherche d'emploi à une création d'entreprise apporte une humilité", a constaté Jean-François Demontis, le directeur de la BG.

14/10/08 – Création d’un comité de pilotage pour le débat sur les retraites

Soulaïmana Noussoura, le président de la CFECGC de Mayotte, a convié la semaine dernière au Smiam tous les acteurs publics et privés concernés par le débat sur les retraites à Mayotte que son organisation syndicale souhaite organiser du 26 au 28 novembre prochains. M. Noussoura a décidé d'organiser ce colloque quand il a appris que les pensions de reversions pour les veuves ne durent que 2 ans à Mayotte. Une situation qui augure des futurs débats sur l'entrée de Mayotte dans les régimes de retraite nationaux, avec l'intégration prochaine dans le droit commun : "Mieux vivre notre vie d'aujourd'hui nous oblige à penser et à organiser notre vie de demain" se plaît à répéter l'infatigable représentant syndical. C'est pourquoi M. Noussoura souhaite que ce projet de colloque devienne public, avec un comité de  pilotage ouvert à tous, qui vient d'être créé lors de cette dernière réunion :

"La CFE-CGC est prête à céder ce projet à caractère public. Je suis étonné qu'il n y' ait pas plus d'engouement sur ce sujet très important pour Mayotte". En effet, sur la quarantaine de personnes conviées, seule une dizaine avait fait le déplacement. La Caisse nationale d'assurance vieillesse a assuré M. Noussoura de son soutien financier et a salué la création de ce comité de pilotage à caractère public mais l'appui du conseil général fait encore défaut pour l'instant. Des représentants de la préfecture, du conseil général, des syndicats de salariés et de patrons, les associations, les maires et même les particuliers sont attendus pour la prochaine réunion qui aura lieu au Smiam le 22 octobre à 14h.

13/10/08 – L’équipe municipale de Chiconi reconduite

Dimanche, les habitants de Chiconi votaient pour le "troisième tour" des élections municipales. Pour cette nouvelle élection suite à l'invalidation de celle de mars, deux listes seulement étaient en compétition. C'est encore une fois la liste "Mouvement pour les intérêts de la commune de Chiconi", avec à sa tête le maire Issouf Madi M'Chindra dit Saindou Dadaï, qui l'emporte. Avec 1538 voix contre 875 pour l'alliance MDM-PS-UMP, soit 63.74% des voix contre 36.26%, l'équipe déjà élue en mars renforce son assise puisqu'elle gagne 3 conseillers municipaux, portant leur nombre à 24. La participation est en légère baisse, 57.32% des inscrits se sont déplacés dans les bureaux de vote alors qu'ils étaient plus de 60% en mars.

L'élection de mars dernier avait été invalidée par le tribunal administratif en même temps que celles de plusieurs autres communes, Chiconi étant la seule à ne pas avoir fait appel de la décision, elle est aussi la seule à avoir tenu de nouvelles élections pour le moment. L'invalidation avait été prononcée pour des défauts de procédures dans les procurations, à savoir l'absence du nom de la personne ayant procuration notée à l'encre rouge. L'élection a été suivie avec soin par une délégation spéciale et des gendarmes, les résultats ont été annoncés un peu avant 21h.

13/10/08 – Le Crédit Agricole inaugure sa deuxième agence

Vendredi soir, le Crédit Agricole inaugurait, en présence du directeur général de sa caisse régionale de la Réunion Pierre Martin, sa nouvelle agence, située dans le quartier des Hauts vallons. Arrivé en 1995 à Mayotte, l'établissement de crédit est aujourd'hui le deuxième de la place, avec 17% des parts de marché. Bénéficiant de l'appui de la caisse régionale de la Réunion, la banque mutualiste poursuit donc sa pénétration du marché mahorais, seulement deux ans après la création d'une caisse locale. "Il y a deux avantages à être mutualiste. D'une part, on minimise les risques en bénéficiant du soutien d'un réseau, et d'autre part cela permet de mieux connaître nos clients, ce qui favorise l'ajustement de l'offre de nos produits", a expliqué M. Martin.

 

Dans le contexte financier actuel, il est vrai que les banques mutualistes tirent leur épingle du jeu, car elles conservent souvent la majorité de leur fonds propre à l'écart des marchés financiers. "Nous ne sommes pas inquiets, mais prudents", explique le directeur général. "Les mécanismes inter bancaires sont grippés et les banques ont du mal à se refinancer. Elles ne se font plus confiance". Une récession internationale et nationale qui ne freine pas pour autant la croissance de l'établissement bancaire au niveau locale, puisque la caisse régionale devrait afficher en fin d'année un résultat de 5 à 10% en hausse par rapport aux prévisions. Et à Mayotte, avec un million d'euros d'investissement réalisé pour ce nouvel espace et trois nouveaux emplois crées, le Crédit Agricole espère augmenter son gain de part de marché, pour l'heure de 1% par trimestre.

13/10/08 – CHM : le service maternité fête ses 50 ans

A l'occasion du cinquantenaire des services de maternité du Centre hospitalier de Mayotte, la direction de l'hôpital organise deux conférences ouvertes au public les mardi 14 et jeudi 16 octobre, à partir de 17 heures. Les débats seront animés par Mme Said Hachim et se dérouleront dans l'hémicycle Younoussa Bamana du conseil général. Egalement au programme, une journée portes ouvertes le samedi 18 octobre dans les maternités des communes de Mamoudzou, Dzaoudzi, Kahani et M'Ramadoudou.

UNE Mayotte Hebdo N°399 – Vendredi 10 octobre 2008

UNE Mayotte Hebdo N°399 - Vendredi 10 octobre 2008 Energie renouvelable

L'île solaire

 > Internet – Des cyber-bases dans 6 communes
 > Education – Des enseignants de Kani-Keli font venir une romancière
 > Politique – De la rigueur dans la gestion des finances publiques
 > Droit des enfants – Un rapport spécial pour le Président de la République
 > Vie des communes – Elections municiplales à Chiconi
 > Magazine – L'histoire de Mayotte racontée  aux collégiens
 > Syndicat des eaux – Le SIEAM sans président
 > Coupe de l'Outremer – Les footballeurs s'expliquent
 > Justice – Cataldo, un escroc à la barre pour 260 000 €

10/10/2008 – Un troisième tour décisif

Ce sont les électeurs qui trancheront." C'est par cette formule que la tête de liste Issouf Madi M'chindra dit Saïndou Dadaï avait justifié sa décision de ne pas faire appel de la décision du tribunal administratif en juin dernier, contrairement à ses homologues de Sada, Acoua et M'tsangamouji qui ont décidé de se pourvoir en cassation au Conseil d'Etat et donc attendent encore la décision de justice.

La campagne a officiellement débuté la semaine dernière et les choses avancent à petits pas. Au lieu de 4 listes en mars, on se retrouve avec 2 listes seulement aujourd'hui. Si la liste de Saïndou Dadaï est quasiment identique, l'UMP a réussi à s'allier avec le MDM et le PS. "Il n'y a qu'à Mayotte que l'on peut voir ça : le PS et l'UMP ensemble", ironise le Saïd Assani, 2e adjoint de Saïndou Dadaï.

Pour Saïtu Saïd Halidi, cette alliance se justifie. "En 6 mois au pouvoir, ils ont tenté de mettre de côté les cadres expérimentés de la mairie. Des projets financés à 100% comme l'école du quartier Coconi, celles de Sohoa, la RHI Ambani sont en arrêt total. On se demande ce qui se passe. On a dépassé nos clivages dans l'intérêt de tous les citoyens de la commune et nous projetons de terminer tous les chantiers et études en cours", indique-t-il. Pour la RHI Ambani, Saïd Assani a une réponse toute faite. "Nous n'avons pas vu d'études d'impact concernant une station d'épuration préalable à la réalisation de la RHI. Les habitants de Coconi n'ont pas été consultés, on ne peut pas signer l'exécution de travaux sans cette étude", se défend-il.

 Une crèche, la poste et la bibliothèque comme projets phares

De son côté, le Mouvement pour les intérêts de la commune de Chiconi (MPICC) estime qu'en 6 mois on ne peut pas tout faire, du moins beaucoup moins qu'en 7 ans. En plus du morcellement de plusieurs parcelles afin de régulariser la situation des occupants, le MPICC envisage de réorganiser les services de la mairie et offrir des formations aux agents.

"Nous nous sommes rendus compte que les formations ont bénéficié surtout aux cadres. Si nous voulons avancer, nous devons permettre à tous nos agents d'avoir accès à la formation continue et professionnelle. De plus, nous sommes en train de réorganiser les services. Avant notre arrivée, il n'y avait aucune notion de service. Le social, les ressources humaines, le technique, tout était ensemble", fait remarquer Saïd Assani. La crèche, l'agence postale et la bibliothèque municipale sont aussi parmi les chantiers phares à venir pour le MPICC. De son côté, Saïtu Saïd Halidi considère que ces chantiers sont l'oeuvre de l'équipe précédente dont il faisait partie.

 Objectif commun : agrandir le territoire communal pour mieux aménager

Les deux listes ont aussi des points communs. Le développement économique est une priorité avec l'encouragement de l'initiative privée. Mais surtout, le grand combat est l'aménagement. Avec une superficie étant la plus petite de Mayotte, Chiconi se sent à l'étroit entre les collines escarpées et la mer. "Nous irons négocier avec nos voisins car il semble qu'il y ait eu une erreur entre le décret créant les communes et le découpage effectué", confie Saïd Assani.

Saïtu Saïd Halidi souhaite faciliter l'obtention de permis de construire. Pour celui qui se considère comme étant l'homme de la situation (diplôm  n droit public à la Sorbonne, titulaire 'un BTS de technicien agricole, formateur en droit des collectivités territoriales) pour gérer une commune décentralisée et en  route vers la départementalisation, cela passe par l'appropriation d'une grande partie de terres qui sont aujourd'hui dans les communes de Ouangani et de Tsingoni. "Ce sera un travail très lourd, mais on y arrivera", promet-il. En attendant, les Chiconiens doivent trancher entre les deux listes. La liste vainqueur sera connue dimanche soir et les derniers meetings permettront peut-être aux candidats de faire pencher la balance de leur côté.

Faïd Souhaïli

10/10/2008 – Un an d’écriture et de lectures

Elle ne connaissait absolument pas Mayotte avant de recevoir un courrier de Valérie Calles et Juan Antonio Da Silva Melendo, professeurs d'espagnol et d'histoire au collège de Kani-Kéli. Cette semaine elle a sillonné tout le sud de l'île pour discuter littérature et création de roman. Entre temps, un an s'est écoulé, une année pendant laquelle les élèves de la 4e7 du collège de Kani ont correspondu avec l'écrivain et lui ont fait découvrir leur île.

A l'origine de cette rencontre, son livre "Lettres à une disparue", roman sous forme de correspondance qui a pour théâtre l'Amérique du Sud sous le joug des dictatures. Les deux enseignants lui envoient un projet de classe qui couvre les deux disciplines et le français. Véronique Massenot accepte et fait bientôt la connaissance par courrier d'une trentaine d'adolescents mahorais dont elle a le trombinoscope.

"Les élèves allaient consulter mon blog. Je laissais des petits mots spécialement pour eux dessus", raconte l'auteur ravie d'avoir reconnu tous ses petits correspondants à son arrivée. A Noël elle envoie une carte de voeux à chacun et en fin d'année elle reçoit les projets personnalisés de chaque élève, avec la charge de sélectionner les meilleurs. "J'ai rajouté des prix pour pouvoir récompenser le maximum d'entre eux", avoue telle. Les prix sont bien entendu… des livres. "Les élèves n'avaient jamais écrit une lettre", raconte leur professeur de français Mme Carré. Du coup ils étaient vraiment dans l'attente d'une réponse à chaque fois. Avec cette correspondance ils se sont ouverts au monde c'est une bonne chose."

 "Une vraie récompense"

Une ouverture qui continue puisque cette année la 3e7, composée à peu de chose près des anciens de 4e7, travaille sur le nouveau roman de Véronique Massenot "Soliman le Pacifique", le journal d'un petit garçon de Cisjordanie.

Pour faire venir l'écrivain jusqu'à Mayotte les enseignants ont du se battre. Ne pouvant obtenir de subvention du vice-rectorat, ils se sont dirigés vers la mairie de Kani-Kéli et la préfecture. "C'est Phlippe Chamoin des affaires culturelles qui nous a trouvé comme solution d'intégrer Véronique Massenot dans Lire en fête", explique Valérie Calles. Du coup nous avons choisi d'organiser une journée spéciale avec l'illustratrice Lucie Albon et Ambass Ridjali, avec les 3e7 et une autre classe."

Les deux tiers du financement viennent de la mairie de la commune par l'intermédiaire du CUCS (Contrat urbain de cohésion sociale), une petite partie vient également du collège. "C'est une vraie récompense du concours que nous avions organisé en fin d'année", estime l'enseignante. "Devant l'impact que ça a eu sur les élèves, particulièrement de se voir offrir un livre, eux qui n'en n'ont en général jamais, nous avons décidé de poursuivre cette année avec son nouveau roman."

Logée dans le village par le couple d'enseignants, l'écrivain a pu découvrir toute la semaine cette île que les élèves lui ont décrite par lettres, en sillonnant les bibliothèques du sud pour une intervention sur la création d'un roman. Le lieu de la première intervention était bien sur le collège lundi matin, où les élèves ravis de la recevoir lui avait réservée un ccueil tout particulier. Elle retrouvait e endemain "sa classe" our une rencontre privilégiée.

Hélène Ferkatadji

Octobre 2008 – L’énergie du futur s’installe à Mayotte

Cellules Photovoltaïques

30% DE LA PUISSANCE APPELÉE D'ICI TROIS ANS

L'utilisation de l'énergie solaire photovoltaïque croît dans le monde au rythme effréné de 40% par an. Avec un chiffre d'affaires de 24 milliards d'euros en 2007, elle est désormais sortie de la marginalité, même si elle ne représente pour l'instant qu'1% de la production mondiale d'électricité. Mayotte n'échappe pas à l'engouement pour cette énergie propre, d'autant plus attractive qu'elle est parfaitement adaptée à l'insularité et que Mayotte est le territoire le plus ensoleillé de France. EDM et l'Etat ont décidé de soutenir son développement jusqu'à atteindre 30% de la puissance appelée d'ici trois ans, mais à cause du problème de stockage de cette énergie, elle ne pourra pas, dans l'état actuel des connaissances, se substituer au pétrole.

Nous voulons faire de Mayotte le système électrique ayant le plus fort taux de France d'énergie photovoltaïque, à l'horizon de trois ans". Lors de la signature de la charte créant l'Observatoire mahorais de l'énergie il y a moins d'un mois, Augusto Soares Dos Reis, le directeur d'Electricité de Mayotte (EDM), a réaffirmé sa volonté de soutenir les "solaristes" – à Mayotte, ce sont les entreprises SCEM et Tenesol qui se partagent le marché – pour réussir à atteindre le taux de 30% de la puissance appelée d'ici trois ans. Une volonté qui s'inscrit pleinement dans celle de l'Etat, puisque le Grenelle de l'environnement a récemment fixé l'objectif de 20% d'énergies renouvelables en Métropole, mais a préconisé qu'il soit de 50% dans les Dom d'ici 2020.

Depuis l'installation de la première centrale photovoltaïque expérimentale de 5 kilowatts crête (kWc) sur les toits d'EDM connectée au réseau en mai 2007 qui a permis de mesurer qu'en moyenne il y a 1.400 heures d'ensoleillement par an à Mayotte (contre 1.250 h à la Réunion, 1.200 h dans le Sud de la France et 900 h à Paris), les panneaux solaires commencent à fleurir un peu partout sur les toits de l'île. L'entreprise SCEM (Société de conversion d'énergie de Mayotte) a déjà installé 5 petites centrales sur les toits : 53 kW à Mayotte Equipement, 82 kW à la SEBM, 59 kW à la Blanchisserie de Mayotte, 73 kW au magasin Nossi et 59 kW à la SCI Thomas. Aujourd'hui, ces 338 kW représentent 0,2% de l'énergie produite à Mayotte. Filiale de la SCE Réunion créée il y a tout juste un an, la SCEM appartient au groupe français coté en bourse Séchilienne Sidec depuis la fin de l'année 2006. Elle compte 6 salariés pour l'instant et 4 nouvelles embauches sont prévues d'ici la fin de l'année, un personnel qui sera recruté localement et formé par l'entreprise. Et un nouveau concurrent, solide lui aussi, vient tout juste d'arriver, en juillet dernier : Tenesol, dont les 2 actionnaires sont Total et EDF. Une entreprise qui possède une unité de production de panneaux solaires à Toulouse, avec un autre fournisseur en Afrique du Sud. L'agence de Mayotte de Tenesol va embaucher une quinzaine de personnes, des techniciens qui seront encadrés par une équipe de la Réunion pour leur formation. "Nous avons même été sollicités par le GSMA pour apprendre les techniques du solaire dans leur pôle électricité", s'enthousiaste Tony Pistarino, le directeur de l'agence.

UN MARCHÉ EN PLEINE EXPANSION 

Avec la baisse des droits de douane de la CDM sur les panneaux solaires qui sont passés de 41 à 4% en 2006, et l'engagement d'EDM de racheter l'électricité produite à 40 cents le kWh (alors qu'un particulier paye 10 cents le kWh), le marché de l'énergie photovoltaïque à Mayotte est en pleine expansion. "Toutes les conditions sont désormais réunies pour développer l'énergie solaire à Mayotte. Je suis heureux car cela fait 9 ans que je me bats tous les jours pour ça." Frédéric Lefevre, le directeur de la SCEM, a travaillé à Saur International puis à EDM pendant 6 ans et demi, avant de monter cette filiale le 1er octobre 2007.

Sans l'aide des pouvoirs publics, cette technologie ne peut se développer car les investissements sont beaucoup plus chers : à puissance équivalente, la technologie photovoltaïque coûte 6 fois plus cher que celle de la nouvelle centrale à gasoil de Longoni. Par exemple, une centrale d'1 MW coûte aujourd'hui environ 6 millions d'euros. Mais le photovoltaïque a le principal avantage de réduire la dépendance énergétique au pétrole, comme le souligne Mohamed Saïd, directeur de la Direction de l'environnement et du développement durable (DEDD) du conseil général, pour qui "il y a une volonté réelle des élus pour développer ce type d'énergie, car c'est le plus facile à mettre en oeuvre".

Mais le solaire ne peut pour l'instant qu'être une énergie d'appoint au pétrole car c'est une énergie renouvelable "aléatoire et intermittente" (voir encadré). Tony Pistarino explique que "les panneaux sont très sensibles : dès qu'une ombre est portée sur quelques cellules, la baisse de puissance est reportée sur l'ensemble de l'installation".

Comme l'affirme Hervé Le Trionnaire, chargé de mission développement durable à EDM, "le problème du solaire est que l'énergie produite peut être divisée par 5 en cinq minutes, ce qui affecte le réseau" et peut provoquer une déstabilisation du système électrique, et donc un risque de délestages, voire de black-out si une couverture nuageuse arrive soudainement. C'est pourquoi "il faut se préparer à la gestion de ces 30% : on aura besoin de données météorologiques pour pouvoir anticiper les baisses de production".

UN PROBLÈME DE STOCKAGE INSOLUBLE

Autre inconvénient, l'énergie solaire n'est produite que pendant la journée et le stockage de l'électricité est encore, dans l'état actuel des connaissances, un problème insoluble qui ne peut pas répondre au pic de consommation de 19h. Comme le déplore Hervé Le Trionnaire : "on ne veut pas briser le rêve, mais il y a besoin du stockage pour que cette énergie ne vienne pas qu'en appoint". 140 batteries sont actuellement testées au Japon et d'autres sont aussi présentes aux Etats-Unis, mais comme le souligne Delphine Le Page, chargée de mission énergie à la DEDD, "ces batteries en plomb sont très polluantes. A la Réunion par contre, une batterie d'1 MW en sodium-soufre est actuellement testée par EDF".

Elkaïme Abdou, également chargé de mission énergie à la DEDD, précise que l'énergie produite par les panneaux solaires peut aussi être stockée sous forme d'eau : "La technique de pompage d'eau pourrait aussi être une solution de stockage de l'énergie solaire mais il n'y a pas assez de hauteur ici car il faut au moins 600 m de dénivelé". Dans l'état actuel des connaissances, l'énergie solaire ne peut donc être utilisée à grande échelle que pendant la journée.

Mayotte est ainsi encore loin d'atteindre les objectifs du Grenelle de l'environnement, contrairement à la Réunion où il y a actuellement 40% d'énergies renouvelables, grâce à l'énergie hydraulique, 3 MW de photovoltaïque et 6 MW d'éolien. Pour l'instant, aucune région du monde n'a atteint ces 30% d'énergie solaire souhaitée par EDM, comme le souligne Hervé Le Trionnaire : "La Crête et la Sardaigne ont-elles aussi fixé cette limite à30%, les Canaries entre 10 et 30% et l'Australie est allée jusqu'à 40%".

Ces fameux 30% de la puissance appelée correspondent en fait à l'article 22 de l'arrêté du 23 avril 2008 qui fixe la limite technique, ce qui veut dire qu'EDM pourra alors refuser de racheter l'électricité produite une fois ce seuil sera atteint. Ces 30% représentent en fait 7% de la production totale, jour et nuit. Et comme la production n'est pas la même partout selon le lieu et l'orientation des panneaux, il y a un coefficient de foisonnement de 70% : si 1.000 W sont installés, on ne produira jamais plus de 700 W car tous les panneaux ne vont pas fonctionner à pleine puissance au même moment. En bref, l'objectif est d'atteindre 8,5 MW d'énergie photovoltaïque d'ici trois ans.

UN BIENFAIT POUR L'ENVIRONNEMENT

"Aujourd'hui, nous avons deux fois plus de dossiers qu'il y en a besoin", constate Hervé Le Trionnaire. Pour Frédéric Lefevre, "L'objectif des 30% est largement réalisable, le quota de plus de 8 MW sera sûrement dépassé en 2010 en théorie. Mais en pratique, la croissance de la consommation de l'ordre de 15% par an nous donnera toujours du travail. De plus, il faudra entretenir ces panneaux, les nettoyer 3 fois par an, vérifier les connectiques et tout contrôler quand il y aura des intempéries."

Tony Pistarino n'est pas tout à fait du même avis : "Il faut aller vite pour l'autonomie énergétique de l'île, mais notre entreprise n'a pas la volonté d'installer de grandes centrales car sinon on n'aura pas créé des métiers pérennes qui feront vivre le solaire longtemps. Saturer le marché en 3 ans, ça me gêne : faire des centrales de 10 hectares, ça ne permettra pas de créer des emplois pérennes, l'activité sera morte. Il faut faire des choses de dimension raisonnable pour faire durer le plaisir. Il faut 1,5 hectare en moyenne pour produire 1 MW : ce serait la bonne taille. Quand certains parlent de projets de plusieurs hectares, ça me dérange un peu". En tous cas, l'énergie solaire semble encore avoir de beaux jours devant elle à Mayotte, et ça ne peut qu'être bon pour l'environnement. Frédéric Lefevre se félicite par exemple que "les 1.280 panneaux bientôt installés à la Sodifram de Kawéni vont permettre d'éviter le rejet de 170 tonnes de CO2 et pourront alimenter l'équivalent de 123

foyers en produisant, d'après les estimations, 225.750 kWh par an". Et pour ceux qui affirment que la pollution engendrée par la fabrication des panneaux solaires est plus importante que son gain pour l'environnement, Hervé Le Trionnaire a un argument imparable : "En 2-3 ans, on a amorti le CO2 dont on a eu besoin pour les produire, et la durée de vie d'un panneau se situe entre 25 et 30 ans."

D'autant que comme le constate Tony Pistarino, "pour le photovoltaïque, il reste encore beaucoup de progrès techniques à faire : aujourd'hui, le rendement est de 17%, mais il y a encore de la marge pour le travail de recherche aussi bien au niveau du rendement, du recyclage des panneaux ou du stockage de l'électricité."

Les chercheurs estiment pouvoir atteindre bientôt un rendement de 30% en perfectionnant l'actuelle technologie du silicium, et même arriver à récupérer 40% de l'énergie incidente grâce aux nanotechnologies (avec les techniques actuelles, les deux tiers des photons du rayonnement solaire atteignant le matériau ne sont pas utilisés).

D'autres énergies renouvelables sont disponibles à Mayotte (voir encadré) ce qui permet à Mohamed Saïd de déclarer que "dès 2009, un programme d'expérimentations et d'études va être mis en œuvre pour mobiliser les autres ressources à moyen terme, qui existent, mais que l'on n'a pas encore évalué". En attendant cet avenir radieux, le soleil continuera de briller sur l'île au lagon…

JULIEN PERROT

 


 

PETITE HISTOIRE DE L'ÉNERGIE SOLAIRE 

Chaque jour, le Soleil déverse sur la Terre 100.000 milliards de tonnes équivalent pétrole (Tep) alors qu'en 2006, la  consommation annuelle mondiale était de 11,63 milliards de Tep. Ce constat est à l'origine de l'idée séduisante de ne convertir ne serait-ce qu'une petite partie de cette source d'énergie inépuisable. D'autant que sa disponibilité n'est pas son seul atout face aux énergies fossiles dont les réserves se tarissent au rythme de la forte hausse de la demande d'énergie, dopée par l'arrivée dans l'économie de grandes puissances telles que l'Inde et la Chine. Mais ces considérations sont peut-être bien loin de celles qui préoccupaient, à l'origine, le physicien Edmond Becquerel quand il découvrit en 1839, l'effet photovoltaïque, c'est-à-dire le moyen de transformer directement la lumière en courant électrique. Quelques décennies plus tard, le physicien et industriel allemand Werner von Siemens décrit le principe d'une cellule solaire photovoltaïque au Sélénium et exposera en 1875 devant l'Académie des Sciences de Berlin l'effet photovoltaïque dans les semi-conducteurs. Mais il faudra attendre plus de 80 ans avant que des cellules solaires photovoltaïques trouvent une place dans l'industrie. L'industrie spatiale américaine utilisera des cellules solaires ayant un rendement de 9% pour alimenter ses satellites en 1958. Ce n'est qu'à la suite du premier choc pétrolier en 1973 que l'énergie solaire suscite de nombreux espoirs, lui accordant une place privilégiée dans le futur mix énergétique mondial, l'éloignant de son carcan d'élites scientifiques. La première maison solaire, d'origine américaine, alimentée par des cellules solaires photovoltaïques est sortie de terre à l'Université du Delaware en 1973. Si les centrales solaires expérimentales de grande puissance construites à cette époque ne se sont pas avérées rentables comparées aux solutions traditionnelles, les systèmes solaires photovoltaïques ont réellement donné satisfaction pour les petites unités de production, dans les zones éloignées des réseaux électriques traditionnels. Cette technologie de l'énergie solaire trouva donc très rapidement sa place dans de nombreuses applications telles que les télécommunications, le froid, le pompage et l'éclairage. Mais la technologie solaire photovoltaïque ne connaît son véritable essor qu'à la fin des années 1990 avec l'avènement de la connexion au réseau électrique, technologie qui permet d'injecter sur le réseau public d'électricité, l'énergie produite par un générateur solaire photovoltaïque et convertie par un onduleur en courant alternatif. Ce concept de connexion réseau permet une décentralisation de la production d'électricité qui renforce la sécurité énergétique des utilisateurs face à des risques de pannes des centrales de production ou de destruction des réseaux de distribution lors d'intempéries.

Depuis quelques années, certains pays et régions d'Europe engagent des politiques volontaristes visant à accélérer l'accès à l'énergie électrique solaire en proposant des solutions de financement tels que les subventions ou le rachat à un tarif privilégié e l'énergie solaire photovoltaïque par le ou les opérateurs nationaux. La technologie solaire photovoltaïque emble promise à n el avenir si l'on considère la pénurie annoncée des énergies fossiles et la prise de conscience e notre investissement dans le développement durable, car nous ne pouvons pas continuer à détériorer l'environnement qui nous est offert. Mais cette filière ne représente pas que des enjeux importants à long terme. Son développement entraînera des conséquences favorables en matière d'emploi et de développement industriel dans tous les Etats qui auront encouragé activement la création d'industries locales.

Avec le site internet de Tenesol

 


  

LE PHOTOVOLTAÏQUE, UNE ÉNERGIE RENOUVELABLE "INTERMITTENTE ET ALÉATOIRE" 

Le "kilowatt-crête" est la puissance maximum que peut atteindre théoriquement un panneau solaire, dans des conditions de laboratoire que l'on ne retrouve jamais dans la nature. A cause du caractère aléatoire de l'ensoleillement, la production d'électricité d'un panneau solaire d'1,65 m² d'une puissance de 215 Wc (qui coûte 750 euros à l'achat) peut beaucoup varier. La centrale expérimentale d'EDM a permis de mettre en évidence que le record d'ensoleillement a eu lieu le 19 janvier 2008 : si toutes les journées étaient les mêmes que celle-ci, on aurait 2161 heures d'ensoleillement par an et on produirait 464 kWh par an. Sachant qu'EDM rachète le kWh à 40 cents, un panneau permettrait ainsi de gagner 195 euros par an. A contrario, le record le plus bas d'ensoleillement, qui a eu lieu le 25 janvier 2008 pendant le passage de la tempête Fame, équivaudrait à 234 heures d'ensoleillement par an, et rapporterait donc seulement 21 euros…

 


 

DES PANNEAUX SOLAIRES INTÉGRÉS AU BÂTI, UNE TECHNOLOGIE ENCORE HORS DE PORTÉE

Quand un panneau solaire assure également une fonction technique ou architecturale essentielle à l'acte de construction, les aides de l'Etat sont très conséquentes. Comme le rappelle Hervé Le Trionnaire, chargé de mission développement durable à EDM, "quand les panneaux installées sont intégrés au bâti du toit, c'est-à-dire à la place de la tôle, EDM rachète le kWh à 55 cents" (au lieu de 40 cents pour un panneau solaire classique). Mais c'est une technologie qui est encore hors de portée pour les Mahorais car, comme le souligne Tony Pistarino, directeur de l'agence Tenesol de Mayotte, "il y a plus de solutions en Métropole : certains produits, comme les brise-soleils par exemple, ne sont pas homologués aux normes anticycloniques". Christel Thuret, chargée de mission énergie et déchets à Mayotte de l'Ademe explique qu'"il n'y a pas d'aides de l'Ademe pour le photovoltaïque qui est surimposé sur une toiture car avec le bonus de défiscalisation, la baisse des tarifs douaniers et le tarif d'achat de 40 cents le kWh, ces produits sont déjà très attractifs. Le marché est viable au niveau financier, donc le rôle de l'Ademe s'arrête, alors qu'on avait par exemple financé le premier projet sur les toits de la mairie de Mamoudzou. Par contre, pour le photovoltaïque intégré au bâti, c'est-àdire qui remplace un élément de structure comme une ombrière de parking ou une protection solaire, la technologie est encore en cours de développement, et donc encore un peu chère. Cette technologie nécessite encore des avis techniques du CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment), elle est toujours en phase de développement et à ce titre l'Ademe peut intervenir à hauteur de 1 euro du Watt installé. Par exemple, si on installe un projet de 100 kW, l'aide de l'Ademe peut s'élever à 100.000 euros pour ce type d'équipement". Mais il n'y a pour l'instant aucun projet de ce genre à Mayotte.

 


  

DEUX ENTREPRISES QUI NE DEMANDENT QU'À LOUER DES TOITURES

Hervé Le Trionnaire, chargé de mission développement durable à EDM, déconseille aux professionnels d'être propriétaires de leurs panneaux : "Pour les entreprises qui veulent acheter elles-mêmes leurs propres panneaux, c'est une procédure longue et complexe, qui nécessite un regard d'expert". Par contre, les entreprises SCEM et Tenesol proposent de louer les toitures avec un bail de 20 ans, pour le plus grand bénéfice de leurs clients. Tony Pistarino, directeur de l'agence Tenesol de Mayotte explique que son entreprise paye "un loyer pendant 15 ans, puis de la 15e à la 20e année, on partage la totalité des recettes avec le client. Le loyer est calculé en fonction de nombre de m², sur la production théorique en offrant un minimum garanti. On définit un loyer et le bail à partir d'études, par exemple en fonction de l'orientation du bâtiment, du coût du raccordement au réseau ou de la poussière plus ou moins importante selon le passage de véhicules à proximité." Idéalement, la toiture doit être exposée au Nord, avec un angle de 10 à 15 degrés par rapport au soleil grâce aux structures du panneau. Pour la SCEM, le principe est un peu différent : son directeur, Frédéric Lefevre, explique que "le prix du loyer est fixé en fonction du chiffre d'affaires de la centrale : plus on produit, plus l'entreprise ou le particulier gagne de l'argent, d'où l'intérêt d'entretenir la centrale. Le client peut même laver lui-même ses panneaux. Nous sommes propriétaires à 100% des panneaux et c'est nous qui payons les études, le matériel et la pose". Non seulement l'entreprise peut tirer profit d'une toiture qui n'est de toute façon pas utilisée, mais en plus elle fait des économies d'énergie, grâce à l'isolation engendrée par les panneaux qui protègent la tôle ou la dalle du soleil : "Les panneaux font baisser la température du bâtiment, de l'ordre de 5 degrés, ce qui permet de faire des économies sur la climatisation. Les panneaux protègent la tôle de la toiture et pendant la saison des pluies, il y a beaucoup moins de bruit, ce qui est très apprécié par les clients. On amène que du bonheur aux clients !", résume Frédéric Lefevre. De surcroît, cette location permet de développer l'activité de l'économie mahoraise car "pour les gros projets,nous sous-traitons avec des bureaux d'études mahorais, dans 20% des cas environ", précise le directeur de la SCEM, "mis à part la fabrication des panneaux, les centrales sont 100% mahoraises et ça marche !"

 


 

LES FUTURS PROJETS D'INSTALLATION DE PANNEAUX SOLAIRES

Tenesol va installer 350 kW sur le toit du collège de Koungou avant la fin de l'année et 3 autres installations sont prévues en 2009 pour les collèges de Passamaïnty, Dembéni et M'gombani. Ces 4 projets totaliseront 1 MW. Tenesol a beaucoup de contacts dans les administrations : 3 projets de bonne taille et 4 de taille modeste, à la fois sur le sol et sur les toits, sont également en cours d'élaboration. Avant le mois de décembre, la SCEM va installer 150 kW sur le toit de la Sodifram de Kawéni, 224 kW sur le dépôt sec de la même entreprise, 30 kW à Intersport et 90 kW à Mayotte Aluminium. A la fin de l'année, plus de 800 kW seront raccordés au réseau. En 2009, 2 MW seront installés sur la toiture de la maison d'arrêt de Majicavo. Des projets sont aussi prévus pour les collèges de Tsingoni et de M'tzamboro, pour 2 autres dépôts de la Sodifram et pour trois autres hangars dont les noms n'ont pas encore été communiqués car les contrats sont en cours de signature. La SCEM a également le projet grandiose d'installer une véritable centrale dans le sud de l'île, avec 72.000 panneaux au sol qui s'étendront sur 15 hectares et qui totaliseront une puissance de 5 MW.

 

 


 

 

Chauffe-eau Solaire

"ENDIGUER L'IMPORTATION DE CHAUFFE-EAU ÉLECTRIQUES"

 

Fonctionnement d'un chauffe-eau solaireL'Etat et le conseil général ont enfin décidé de soutenir le développement du chauffe-eau solaire à Mayotte. Alors qu'on en dénombre plus de 75.000 à la Réunion, il n'y en a pour l'instant que 150 sur l'île aux parfums… Bonus de défiscalisation, crédits d'impôt pour les particuliers, trois aides cumulées pour les professionnels, autant de mesures incitatives qui devraient faire monter en flèche la demande. L'entreprise SCEM et les différents partenaires ont monté un stand de présentation au public ce vendredi et ce samedi au magasin HD et à la Sodifram de Kawéni les 16, 17 et 18 octobre.

 

 

Ces aides du conseil général, de l'Ademe et d'EDM sont exceptionnelles. Il y a une vraie volonté de développer les chauffe-eau solaires ici". Frédéric Lefevre, directeur de la Société de conversion d'énergie de Mayotte (SCEM) n'en revient toujours pas. En plus de la baisse des droits de douanes de la CDM sur les chauffe-eau solaires qui sont passés de 41 à 5% en 2006, et du bonus de 4% de défiscalisation de la loi Girardin, les particuliers ont désormais la possibilité de bénéficier d'un crédit d'impôt de 50% sur le matériel, hors pose, avec un effet rétroactif pour tout matériel acheté à partir du 1er janvier 2008.

Cette décision du conseil général au mois de juillet de rendre ce crédit d'impôt applicable à Mayotte témoigne de la volonté des élus et des différents partenaires de développer le parc de chauffe- eau solaires de l'île. Comme le résume Christel Thuret, chargée de mission énergie et déchets à l'antenne de Mayotte de l'Ademe, "notre objectif est d'endiguer l'importation et la pose de chauffe-eau électriques, dans une dynamique de substitution".

"CES AIDES SE FONT DIRECTEMENT À L'ACHAT, IL N'Y A PAS DE DOSSIER À REMPLIR"

Les différents niveaux d'aides permettent à tous, particuliers ou professionnels comme les hôteliers, les coiffeurs ou encore des loueurs de gîtes, d'amortir un investissement qui serait sinon trop coûteux par rapport à un chauffe-eau électrique. En plus, comme le souligne Delphine Le Page, chargée de mission énergie à la DEDD (conseil général), "ces aides se font directement à l'achat, il n'y a pas de dossier à remplir".

Par exemple pour les résidences principales des particuliers, un crédit d'impôts de 50% sur le matériel hors pose, auquel s'ajoute une aide exceptionnelle de 500 euros d'EDM pour les 200 premiers chauffe-eau vendus, permet d'acheter et de poser un ballon de 305 litres pour 1.150 euros seulement au lieu de 2.900 euros normalement.

Comme le remarque Tony Pistarino, directeur de l'agence Tenesol de Mayotte, "le chauffe-eau est le premier poste budgétaire dans la facture d'électricité. Sans aides, un chauffe-eau solaire est amorti en 8 ans. Aujourd'hui, le retour sur investissement est réalisé en 5 ans". Et d'autant plus amorti que, comme se plaît à souligner Hervé Le Trionnaire, chargé de mission développement durable à EDM : "un chauffeeau électrique coûte environ 500 euros, mais il a une durée de vie plus courte, 6 ans en moyenne contre 12 ans pour un chauffe-eau solaire". Encore plus avantageux pour un bâtiment neuf, le bonus de 4% sur la défiscalisation permet même de payer deux fois le chauffe-eau solaire…

ElkaïmeAbdou, chargé de mission énergie à la DEDD met toutefois un bémol à ce crédit d'impôt qui "est plafonné à 8.000 euros d'investissement pour un célibataire. Cela veut dire que par exemple, si on investit 20.000 euros, la base de remboursement ne sera que de 8.000 euros, donc on aura droit seulement à 4.000 euros de crédits d'impôt. Pour un couple, ce plafond s'élève à 16.000 euros, auquel s'ajoutent 400 euros pour chaque personne à charge". Mais les particuliers n'ont pas vraiment besoin d'investir autant, à moins qu'ils projettent de louer plusieurs appartements. Christel Thuret ajoute qu'"à Mayotte, l'aide de l'Ademe sur les chauffe-eau solaires a une spécificité par rapport aux normes classiques : il ne faut pas avoir d'appoint électrique car ici le taux d'ensoleillement est suffisant pour s'en passer.

" UN PARTENARIAT AVEC UNE BANQUE POUR DES PRÊTS À TAUX PRÉFÉRENTIELS"

 

Pour un particulier, le coût de l'installation, qui elle n'est pas remboursée, dépend de la configuration du bâtiment, comme le précise Tony Pistarino : "Le chauffe-eau pèse environ 400 kg : si on veut l'installer sur une charpente ou des tôles déjà altérées par le temps, une visite préalable est nécessaire".

Les professionnels ou les particuliers qui louent des gîtes par exemple, pourront, pour leur part, cumuler trois aides : une aide du conseil général de 300 euros pour un chauffe-eau de 154 L ou 500 euros pour 305 L, une aide d'EDM de 500 euros quel que soit le litrage, et une aide de l'Ademe de 0,64 euro par kW évités, c'est-à-dire environ 1.000 euros pour 305 L et 400 euros pour 154 L. Ainsi, par exemple, pour un chauffeeau solaire de 305 L, qui coûte 2.500 euros avec une pose à 400 euros, on déduit 2.000 euros, ce qui revient à un chauffe-eau posé à 1.000 euros seulement…

Delphine Le Page rappelle que ces aides sont inscrites dans le Plan local pour la maîtrise de l'énergie et la gestion des déchets (Pled) de 2008-2014 et que dans ce cadre, "les niveaux d'aides seront révisables tous les ans par les partenaires". Les professionnels ont donc tout intérêt à se dépêcher… En outre, un partenariat de la SCEM avec la banque BFC permettra aux particuliers et aux professionnels de bénéficier d'un prêt à taux préférentiel pour l'achat de chauffe-eau solaires.

S'équiper en chauffe-eau solaire est donc désormais une entreprise rentable pour tous ceux qui ont besoin d'eau chaude, que ce soit pour se laver, faire la vaisselle ou pour le lave-linge. Mais c'est avant tout une démarche qui s'inscrit dans le développement durable de l'île, pour maîtriser la forte croissance de la demande en électricité à Mayotte, de l'ordre de 15% par an, et ainsi participer à l'effort de chacun, particuliers comme professionnels, pour que le réchauffement climatique ne soit pas inéluctable. Par exemple, Frédéric Lefevre prouve que "grâce au soutien de l'Ademe, l'hôtel Les Floralies va mettre en place un chauffe-eau solaire collectif qui va permettre d'économiser 67.000 kWh par an, c'est-à-dire l'équivalent du rejet de 48 tonnes de CO2 dans l'atmosphère."

JULIEN PERROT

 

 

 


 

L'ADEME, UN EPIC AU SERVICE DES COLLECTIVITÉS

L'antenne de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) à Mayotte est ouverte depuis le mois d'octobre 2007. Comme le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) ou l'Ifremer (Institut français de recherches pour l'exploitation de la mer), l'Ademe est un Epic (établissement public à caractère industriel et commercial) qui a des activités commerciales comme des formations payantes ou une activité d'édition. Placée sous la tutelle conjointe des ministères en charge de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, l'Ademe est représentée dans chaque région de France dans le cadre des Contrats de plans Etat-Région. Elle intervient dans le cadre des Contrats de projets et se met au service des collectivités. Créée en 1990, elle est issue de la fusion de plusieurs autres organismes liés à la maîtrise de l'énergie, à la qualité l'air ou à la gestion des déchets. En 2007, son budget s'élevait à 346 millions d'euros, dont 97 millions pour le fonctionnement. A Mayotte, le Contrat de projet 2008-2014 a été décliné sous la forme d'un accord-cadre dénommé Pled (Programme local de maîtrise de l'énergie et de gestion des déchets) entre le conseil général, la préfecture, l'Ademe et EDM. Cet accord prévoit un budget de 11 millions d'euros : 6 millions pour les déchets et 5 millions pour l'énergie. L'Ademe bénéficie de 2 millions d'euros dans chacun de ces deux secteurs, ce qui lui permet de financer par exemple la filière des chauffe-eau solaires.

09/10/08 – Mamoudzou fait son bilan de rentrée

Ce mercredi, le maire de Mamoudzou a invité tous les directeurs d'écoles de la communes à une réunion à laquelle participaient le vice recteur, son équipe et le président du Smiam. Le but de cette réunion était de faire un bilan des premières semaines de la rentrée dans la capitale qui est "face à un immense défi à relever" a précisé le maire en ouverture, tout en estimant que ce défi est dans l'ensemble bien relevé puisque la rentrée s'est bien déroulée. Avec 13.446 élèves dans le primaire sur les 46.607 de toute l'île, Mamoudzou est confrontée à un gravé problème de salles de classes. "Nous connaissons un définit de 179 salles de classe, soit 15 écoles", précise le maire, "ce qui nous oblige à faire des rotations, or un élèves qui subit les rotations a moins de chances de réussite." Lui-même directeur de l'école de Kawéni poste, le maire de la commune a annoncé une table ronde à venir sur l'éducation qui permettra la rédaction d'un livre blanc.

Invité d'honneur, le vice recteur a tenu à rappeler sa volonté de développer un partenariat fort avec tous les maires de l'île, qu'il a d'ailleurs rencontré à la rentrée. Il a précisé les rôles de chacun : la mairie inscrit les élèves, le vice rectorat les scolarise, la mairie construit les salles de classes, le vice rectorat y met un enseignant. M. Cirioni a toutefois affirmé son soutient et son appui auprès de son ministère au sujet du manque de moyens dont disposent les communes pour les constructions. Il a reconnu qu'il y aura "encore quelques années difficiles à passer" mais qu'un élève en rotation vaut mieux qu'un élève dans la rue.

09/10/08 – Grande réunion sur le PLU à Sada

Ce soir, la commune de Sada organise une grande réunion après la prière de Maharibi sur la place de l'artisanat. Le but est de présenter un film réalisé par le cabinet Réa afin de recueillir les suggestions et remarques des habitants de la commune quant à leurs besoins. Cela devrait permettre d'intégrer la participation des habitants à la préparation du PLU (Plan Local d'urbanisme), un document très important qui doit matérialiser les zones de développement de la commune pour les dix années à venir. Si celuici n'est pas élaboré avant la fin 2010, l'obtention de permis de construire ne sera plus possible à cette date. 

09/10/08 – Démantèlement d’un réseau de clandestins vers l’Europe

La direction nationale de la documentation et de la protection de l'état (DNDPE), qui fait office aux Comores de renseignements généraux, vient d'arrêter quatre Sri-lankais aux Comores pour leur implication dans un réseau d'immigration vers l'Europe. Elle a démantelé une filière d'immigration clandestine impliquant de nombreux étrangers de diverses nationalités, notamment des Sri-lankais, des Malais ou encore des Singapouriens, a appris l'Agence de presse africaine mercredi à Moroni. Quatre Sri-lankais viennent d'être arrêtés cette semaine au Kenya et à Mayotte puis refoulés à Moroni pour avoir tenté d'entrer frauduleusement en Europe en utilisant de faux documents d'identité.

Ils avaient auparavant réussi à tromper la vigilance des autorités de la Paf (Police de l'air et de frontières) des Comores avant d'être appréhendés. "Ces Sri-lankais sont entrés légalement aux Comores et ont essayé de repartir avec de faux passeports en se faisant passer pour des ressortissants de la Communauté européenne", a expliqué à l'APA le commissaire Mfoihaya Mohamed, patron de la DNDPE. Selon lui, les premières enquêtes font état de complicités comoriennes, notamment celle d'un dénommé Hassane Taoufik, un Comoro-djiboutien qui dispose d'un bureau de change ayant pignon sur rue à Moroni. "Pour l'image des Comores à l'extérieur, nous n'allons jamais tolérer e genre de pratiques. Notre pays n'est pas ne passoire où les trafiquants de tous ordres pourront facilement transiter pour entrer illégalement en Europe", a jouté M. Mfoihaya. Un groupe de Sri-lankais a déjà réussi à s'introduire illégalement en Europe  à parti s Comores, selon des sources policières. Cette fois, les contrôles aux frontières comoriennes sont devenus plus rigoureux.

08/10/08 – Fin de la grève au CG : tous les agents intégrés d’ici 2011

C'est sous les acclamations de nombreux agents grévistes qui avaient investi l'hémicycle du CG, qu'Ahmed Attoumani Douchina a fait son entrée vers 16 heures ce mardi après-midi, afin de signer un protocole d'engagement, qui fut longuement discuté en amont par les représentants de l'intersyndicale et le directeur général des services, Jean Claude Louchet. Ce protocole fixe comme objectif une intégration progressive des 1.500 agents, toutes catégories confondus, dans la fonction publique territoriale d'ici 2010, avec une première frange fixée à 500 agents d'ici la fin 2009, une opération pour laquelle sera greffé 5 millions d'euros au prochain budget de la CDM. "Nous sommes confiants et satisfaits. Notre revendication de ne plus entendre parler de fonction publique de Mayotte a été entendue. Dés jeudi, un groupe de travail va se réunir pour établir un calendrier de mise en oeuvre de plan d'intégration", s'est enthousiasmé M. Boinahedja, délégué CGT Ma.

M. Douchina a quant à lui condamné le manque d'organisation de ses prédécesseurs, sur ce dossier sensible : "depuis 2004, nous avons composé. Il n'y a jamais eu de budget voté pur ces opérations. Aujourd'hui, je veux de la transparence et de la planification. Il n'est pas non plus question que ce soit les copains des copains ou les copines des copines qui en bénéficient en premier lieu. Je le redis, il faut de la transparence". Interrogé sur l'échéance du processus d'intégration, qui légalement est fixée au 31 décembre 2010, le président du conseil général a reconnu qu'il sera impossible de tenir les délais. "Nous sommes trop en retard, rien n'a été fait depuis 2004, seulement 142 agents sur 1.643 ont été intégrés. La priorité, c'est d'entamer ce travail avec détermination, et nous ferons le point en 2010". Enfin, le président du CG s'est engagé, dans le dernier paragraphe du protocole signé, à ne pas opérer de retenue sur salaire pour les personnels en grève ces deux derniers jours.

08/10/08 – Reprise du travail à Longoni

Après plus de cinq heures de négociations, les représentants de la CCI et ceux du personnel portuaire affilié à la chambre consulaire ont trouvé une issue au conflit et le travail a repris en début d'après-midi. Une nouvelle convention d'entreprise va être élaborée et servira d'accord de transition en attendant l'application de la convention verte. D'autre part, Serge Castel, le président de la CCI, qui a mené les discussions aux cotés de Mme Nel, a consenti à l'application totale de la grille nationale et au versement du 13ème mois. Enfin, l'indice de la valeur de point a été fixé à 5,32 pour une catégorie d'agent et à 4,5 pour l'autre, en remplacement de l'application des taux horaires. "Nous sommes satisfaits dans l'ensemble, d'autant que le fait d'avoir abouti à un accord rapidement ne nous pénalise pas de retenue sur salaire", a expliqué M. Mari, délégué syndical pour CGT Ma.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes