Accueil Blog Page 743

21/11/2008 – Politique : Quel indice pour fixer ses indemnités ?

Depuis le 1er janvier 2008, Mayotte a adopté l’identité législative sauf pour 6 matières explicitement citées dans la loi DSIOM du 21 février 2007. Pour les maires nouvellement élus en mars, cela signifie que tous les textes concernant la fonction publique s’appliquent à eux. “Nous nous sommes appuyés sur la réglementation du Code général des collectivités territoriales (CGCT) et notamment sur l’indice brut terminal indiciaire de la fonction publique qui s’appliquent tous les deux à Mayotte”, a indiqué Ibrahim Boinahery, président de l’Association des maires de Mayotte (AMM) avant son envol pour le congrès de l’ACCD’OM en Guyane. D’ailleurs, en vue de l’audience du 4 décembre, l’AMM a consulté le service juridique de l’Association des maires de France pour essayer de contrer l’argumentation de la préfecture.

Les 17 communes sont visées par la requête de la préfecture. Celle-ci, en effet, considère que les maires n’ont pas pris le bon indice pour calculer leurs indemnités. “Ils se sont appuyés sur l’indice de la fonction publique de Métropole. Nous nous basons sur un indice de la fonction publique de Mayotte, ainsi que le prévoit l’article L2570 du CGCT. La loi DSIOM prévoit l’identité législative sauf dans 6 matières et les finances communales font partie de ces 6 spécialités législatives. Le paiement des indemnités des élus relève des finances communales”, argumente Christophe Peyrel, secrétaire général de la préfecture.

Un rattrapage des salaires rapide mais progressif

Ca c’est pour l’argumentation juridique car indirectement vient aussi un argument financier. Pour une commune de moins de 10.000 habitants, le maire toucherait 2.551 € bruts mensuels avec l’indice métropolitain contre 1.438 € bruts mensuels si on se base sur l’indice de Mayotte. “La différence est importante”, reconnaît Christophe Peyrel. Mais pour lui, cette différence de traitement n’est pas faite pour désavantager les élus et par extension les fonctionnaires mahorais. “Nous sommes dans un processus de départementalisation et de rattrapage rapide, mais progressif, y compris dans le secteur privé avec un Smig équivalent”, précise Christophe Peyrel.

Par ailleurs les élus doivent effectuer une bonne gestion de leurs finances et à l’heure actuelle celles-ci ne sont pas au mieux. “Il est normal que les maires et leurs adjoints reçoivent des indemnités vu le temps et les responsabilités énormes qui leur incombent”, reconnaît Christophe Peyrel. Mais il y a une limite qui ne doit pas être dépassée. Le 10 novembre dernier, le préfet Denis Robin s’est entretenu avec les maires à ce sujet. “Tout s’est bien passé, même si nous n’étions pas d’accord sur tout”, a confié le secrétaire général de la préfecture. Reste maintenant à savoir si le tribunal administratif interprétera le litige en faveur des communes ou de la préfecture. Réponse attendue après le 4 décembre.

Faïd Souhaïli

 


 

Des indices très différents

Le salaire d’un fonctionnaire ou l’indemnité des élus sont calculés en fonction d’un indice et des points correspondant à son grade. Ainsi, dans la fonction publique métropolitaine l’indice le plus bas est égal à 290 points. Un point vaut 4,5708 €. Le plus bas salaire est donc de 1.325 € bruts par mois.

Dans la fonction publique de Mayotte, l’indice le plus bas est égal à 1094. Un point vaut 0,8855 €, donc le salaire du fonctionnaire étant à l’échelon le plus bas dans ce cas-là s’élève à 946 €.

L’indemnité du maire s’élève à 55% du montant de l’indice qui lui est appliqué. Les maires mahorais se sont appuyés sur l’indice métropolitain, soit 1015 pour les communes de moins de 10.000 habitants. A 100%, ils toucheraient 4639 €, mais à 55%, cela donne 2551 €.

L’indice mahorais lui est égal à 3022. A 100%, les maires toucheraient 2615 €, mais à 55% cela donne 1438 €.

21/11/2008 – Le diabète, une maladie encore honteuse pour certains

« L’idée reçue à Mayotte est que le diabète est une punition de dieu. On se bat donc pour intégrer ces enfants à l’école et dans une vie professionnelle », explique Joëlle Rastami, présidente du club qui regroupe une vingtaine d’enfants. En effet, le diabète est encore une maladie honteuse à Mayotte. Beaucoup de gens cachent leur maladie pour ne pas subir de railleries, en particulier les enfants qui ne sont pas toujours en mesure de comprendre pourquoi la vie est si injuste avec eux et pas avec les autres.

Pourtant, il suffit de voir cette petite fille de six ans se faire elle-même son injection d’insuline pour comprendre que ces enfants ont grandi plus rapidement que les autres. La maman de la fillette refuse qu’on cite son nom ou qu’on la prenne en photo, de peur qu’on se moque d’elle ou de sa fille. Il n’y a pourtant pas de quoi rire lorsqu’on sait qu’un enfant de moins de huit ans en pleine crise d’hypo ou d’hyperglycémie peut mourir en quelques heures. Il y a encore du chemin à faire à Mayotte !

Pour cette autre maman, Andilati, il a été très difficile d’accepter la maladie de son fils de huit ans, Fayane. « On a découvert sa maladie à l’âge de deux ans, j’ai appris à vivre avec. Au début, je n’ai pas cru les laboratoires de Mayotte. Je suis partie en Métropole et on m’a donné les mêmes résultats. C’était très dur de devoir le piquer pour les contrôles et les injections tous les jours », explique-t-elle. Aujourd’hui, Fayanne part à l’école avec le matériel indispensable à sa vie et sa maman vit beaucoup mieux le fait qu’il soit diabétique.

Comme l’explique Magali Rolin, infirmière, diabétique depuis deux ans, « c’est un coup de masse sur la tête. Il faut apprendre à se réorganiser, à intégrer de nouvelles données. Il faut réapprendre son corps, le comprendre pour pouvoir acquérir une nouvelle liberté ». Mais elle ajoute aussitôt que cela l’empêche de rien faire. « Je suis une diabétique qui ne se prive pas, il n’y a pas d’aliments interdits, il faut juste faire attention. Au début, c’est une contrainte, mais maintenant j’oublie et ça permet à toute la famille de manger équilibré ».

Ne pas faire d’excès, manger varié et faire du sport

Le diabète de type I est celui qui touche les enfants, adolescents et parfois les jeunes adultes comme Magali. On ne connaît pas son origine donc rien ne peut être fait pour le prévenir. Cependant il y a des signes précurseurs qui peuvent mettre la puce à l’oreille. Ainsi, si une personne urine beaucoup, boit beaucoup et ressent de la fatigue, il est plus que conseillé de faire un contrôle de glycémie (une petite piqûre au bout du doigt). Toutefois, il est possible d’éviter les autres types de diabète en respectant les bases de la bonne nutrition. En résumé, il ne faut jamais faire d’excès, manger varié et faire du sport.

D’ailleurs, lors de cette journée, plusieurs activités sportives ont été mises en place et animées par cinq sportifs de bon niveau qui ont, à l’issue de cette journée, parrainé chacun deux enfants afin « d’offrir un accompagnement à ces enfants », indique Joëlle Rastami. Ainsi, nombreux sont les enfants qui ont pu faire du saut de haie, du javelot et du foot.

Par ailleurs, un stand proposait de nombreux fascicules d’information sur cette maladie encore trop méconnue et le public pouvait effectuer des contrôles de glycémie à l’aide d’un appareil qui lit les informations contenues dans notre sang.

L’opération prend 30 secondes. On se pique un doigt, on dépose une goutte de sang sur une bandelette qu’on insère dans la machine, et l’on sait si l’on est en hyper ou hypoglycémie.

Cela à l’air anodin, mais c’est à geste que les jeunes diabétiques doivent leur salut car c’est ce taux de glycémie qui leur indique comment réagir. Ils doivent répéter ce geste plutôt désagréable six à huit fois par jour, en plus des quatre injections d’insuline. Ces enfants, du fait de leur maladie, sont obligés d’être plus autonomes, ce qu’ils apprennent auprès de l’association.

Le club espère que cette journée aura contribué à changer les mentalités, à exposer cette maladie aux non-diabétiques et que cela pourra faire changer les choses. Céline Boulineau, infirmière et membre du club, explique qu’en Métropole les traitements ont beaucoup évolué, ce qui n’est pas le cas à Mayotte. « On attend les progrès », soupire-t-elle.

Julie Baron

21/11/2008 – « Arrêtons le massacre. Boire ou conduire, il faut choisir »

« Ahmed avait trop bu, pourtant il a choisi de prendre la route. » Un spot de 30 secondes, deux jeunes qui zigzaguent sur leur scooter, des flash-back d’un voulé où l’on voit le conducteur du scooter vidant une canette de bière, et soudain l’accident, le jeune homme étendu à côté du véhicule renversé, sa copine en pleurs sur le corps. Sous cette dernière image, on peut lire que de 2006 à 2007, le nombre d’accidents de la route causés par l’alcool est passé de 9 à 20%. S’ensuit un constat sans appel : « Arrêtons le massacre. Boire ou conduire, il faut choisir. »

Le spot ressemble en tout point à ceux que l’on peut voir régulièrement sur nos écrans de télévision : rapide, violent, un message clair. La particularité de celui-ci, c’est qu’il est écrit, tourné et réalisé par des élèves du collège de Kani-Kéli. Un spot 100% mahorais destiné aux Mahorais, qui sera diffusé en français, shimaore et kibushi sur RFO, dans le cadre de la Semaine de la prévention routière, en même temps qu’un autre clip du même genre, qui montre comment, victime d’un chauffeur ivre, une petite fille terminera sa vie en fauteuil roulant.

A l’origine de ces créations, un appel à projets lancé par la préfecture en mars dernier, pour sensibiliser les jeunes. Correspondant pour la sécurité routière au collège de Kani-Kéli, Antonio Da Silva Melendo travaille sur le projet avec sa classe de 3e7 qui propose plusieurs idées, dont des clips réalisés par les élèves avec l’objectif, en plus de la sensibilisation, de leur faire découvrir le monde de l’audiovisuel et les métiers existants. La préfecture valide leur projet et les élèves se mettent au travail, sous la houlette de M. Da Silva Melendo et Mlle Valérie Calles, pour aboutir à la rédaction de cinq scénarii.

Avec ce beau projet, ils ont tous gagné en assurance

Les enseignants se mettent à la recherche d’une société de production audiovisuelle qui se chargera de la partie technique. Le choix s’arrête sur Clap, grand spécialiste du travail avec les jeunes. Les collégiens rencontrent donc Mickaël Guez, directeur de Clap, qui les aide à retravailler les scénarii. Il est décidé que d’eux d’entre eux seront réalisés pour la Semaine de la sécurité. Si le travail est concluant, ils tourneront les trois autres.

Enseignants et collégiens ont sacrifié leurs vacances de la Toussaint au tournage des deux spots. Pendant une semaine, ils travaillent tous les jours de 7h à 17h. La voiture du collège permet à Antonio et Valérie d’aller chercher et de ramener les élèves à leur domicile. Vacances ou tournage ? Pour les élèves le choix est unanime : « tournage ! D’habitude pendant les vacances on ne fait rien, on regarde la télé toute la journée, là on a fait plein de choses, c’est nous qui avons travaillé pour la télé ! » Les jeunes sont d’ailleurs impatients de voir leurs créations diffusées sur RFO, pour faire découvrir leur travail à leurs parents, parfois étonnés et méfiants de les voir travailler pour le collège pendant les vacances.

Mardi, à la veille de la grande journée de la sécurité à M’gombani, la 3e7 découvrait ses œuvres avec la réalisatrice de Clap Gaëlle, l’occasion de voir avec elle toute la procédure de réalisation, les métiers liés à l’audiovisuel et les parcours d’études qui y amènent. L’expérience aura peut-être suscité quelques vocations. Certains ont préféré jouer, d’autres manier la caméra, ils sont en tout cas tous impatients de tourner le troisième spot demandé par la préfecture, visiblement satisfaite du résultat.

Le lendemain, la moitié de la classe présentait son travail à la MJC de M’gombani où les spots ont connu un fort succès. Très fières, quelques filles de la classe sont intervenues en direct sur RFO Radio pour expliquer leur démarche. Comme tous l’ont fait remarquer, le tournage aura eu comme premier effet de leur faire gagner en assurance.

Hélène Ferkatadji

 


 

La 3e7 de Kani-Kéli, une classe qui se bouge

Ce n’est pas la première fois que les élèves de la 3e7 du collège de Kani-Kéli font parler d’eux. Il y a un mois, ils recevaient dans leur établissement une écrivain (MH n°399), Véronique Massenot, avec qui ils ont travaillé par correspondance toute l’année précédente, un projet mis en place par leurs professeurs d’espagnol et d’histoire, Valérie Calles et Antonio Da Silva Melendo, déjà eux. « C’est une classe très dynamique », observent les deux enseignants, « et très engagée dans ses projets. Ils sont tous venus tous les jours des vacances pour le tournage. La préparation du projet s’est faite sur des après-midi où ils n’ont pas cours et ils étaient tous toujours présents. »

Avec ce tournage les élèves ont affirmé avoir gagné en assurance, pour preuve la semaine dernière, une élève a téléphoné à l’association des Naturalistes pour demander un transport afin que ses camarades et elle-même puissent se rendre à la conférence de l’historien Jean Martin à Mamoudzou. N’ayant pas la possibilité de les satisfaire, les Naturalistes ont donc importé la conférence au collège afin qu’elle profite à toute la classe. Enfin, pour ne pas rester inactifs entre deux projets, les 3e7 travaillent également à la rédaction d’un article pour le journal réalisé pour la semaine de la presse, Soma.

21/11/08 – Indice des prix : +0,5% en octobre

Les prix ont augmentés de 0,5% au mois d'octobre. Cela porte la hausse des prix à la consommation à 4,8% depuis le début de l'année. Les produits alimentaires et boissons n'ont progressé "que" de 1% ce mois-ci, contre 3% le mois dernier. Cela est dû à la diminution des prix des produits céréaliers. Cependant, les produits frais et les viandes et volailles continuent d'augmenter, avec respectivement +2,2% et +2% pour le mois d'octobre. Petite hausse également des prix des produits manufacturés qui ont progressés de 0,7%. Le tabac, quand à lui, a augmenté de 5,9% au mois d'octobre. Seul les prix du poste "audiovisuel, photo et informatique" ont diminué.

21/11/2008 – Politique : Quel indice pour fixer ses indemnités ?

Depuis le 1er janvier 2008, Mayotte a adopté l’identité législative sauf pour 6 matières explicitement citées dans la loi DSIOM du 21 février 2007. Pour les maires nouvellement élus en mars, cela signifie que tous les textes concernant la fonction publique s’appliquent à eux. “Nous nous sommes appuyés sur la réglementation du Code général des collectivités territoriales (CGCT) et notamment sur l’indice brut terminal indiciaire de la fonction publique qui s’appliquent tous les deux à Mayotte”, a indiqué Ibrahim Boinahery, président de l’Association des maires de Mayotte (AMM) avant son envol pour le congrès de l’ACCD’OM en Guyane. D’ailleurs, en vue de l’audience du 4 décembre, l’AMM a consulté le service juridique de l’Association des maires de France pour essayer de contrer l’argumentation de la préfecture.

Les 17 communes sont visées par la requête de la préfecture. Celle-ci, en effet, considère que les maires n’ont pas pris le bon indice pour calculer leurs indemnités. “Ils se sont appuyés sur l’indice de la fonction publique de Métropole. Nous nous basons sur un indice de la fonction publique de Mayotte, ainsi que le prévoit l’article L2570 du CGCT. La loi DSIOM prévoit l’identité législative sauf dans 6 matières et les finances communales font partie de ces 6 spécialités législatives. Le paiement des indemnités des élus relève des finances communales”, argumente Christophe Peyrel, secrétaire général de la préfecture.

Un rattrapage des salaires rapide mais progressif

Ca c’est pour l’argumentation juridique car indirectement vient aussi un argument financier. Pour une commune de moins de 10.000 habitants, le maire toucherait 2.551 € bruts mensuels avec l’indice métropolitain contre 1.438 € bruts mensuels si on se base sur l’indice de Mayotte. “La différence est importante”, reconnaît Christophe Peyrel. Mais pour lui, cette différence de traitement n’est pas faite pour désavantager les élus et par extension les fonctionnaires mahorais. “Nous sommes dans un processus de départementalisation et de rattrapage rapide, mais progressif, y compris dans le secteur privé avec un Smig équivalent”, précise Christophe Peyrel.

Par ailleurs les élus doivent effectuer une bonne gestion de leurs finances et à l’heure actuelle celles-ci ne sont pas au mieux. “Il est normal que les maires et leurs adjoints reçoivent des indemnités vu le temps et les responsabilités énormes qui leur incombent”, reconnaît Christophe Peyrel. Mais il y a une limite qui ne doit pas être dépassée. Le 10 novembre dernier, le préfet Denis Robin s’est entretenu avec les maires à ce sujet. “Tout s’est bien passé, même si nous n’étions pas d’accord sur tout”, a confié le secrétaire général de la préfecture. Reste maintenant à savoir si le tribunal administratif interprétera le litige en faveur des communes ou de la préfecture. Réponse attendue après le 4 décembre.

Faïd Souhaïli

 


 

Des indices très différents

Le salaire d’un fonctionnaire ou l’indemnité des élus sont calculés en fonction d’un indice et des points correspondant à son grade. Ainsi, dans la fonction publique métropolitaine l’indice le plus bas est égal à 290 points. Un point vaut 4,5708 €. Le plus bas salaire est donc de 1.325 € bruts par mois.

Dans la fonction publique de Mayotte, l’indice le plus bas est égal à 1094. Un point vaut 0,8855 €, donc le salaire du fonctionnaire étant à l’échelon le plus bas dans ce cas-là s’élève à 946 €.

L’indemnité du maire s’élève à 55% du montant de l’indice qui lui est appliqué. Les maires mahorais se sont appuyés sur l’indice métropolitain, soit 1015 pour les communes de moins de 10.000 habitants. A 100%, ils toucheraient 4639 €, mais à 55%, cela donne 2551 €.

L’indice mahorais lui est égal à 3022. A 100%, les maires toucheraient 2615 €, mais à 55% cela donne 1438 €.

21/11/2008 – Le diabète, une maladie encore honteuse pour certains

« L’idée reçue à Mayotte est que le diabète est une punition de dieu. On se bat donc pour intégrer ces enfants à l’école et dans une vie professionnelle », explique Joëlle Rastami, présidente du club qui regroupe une vingtaine d’enfants. En effet, le diabète est encore une maladie honteuse à Mayotte. Beaucoup de gens cachent leur maladie pour ne pas subir de railleries, en particulier les enfants qui ne sont pas toujours en mesure de comprendre pourquoi la vie est si injuste avec eux et pas avec les autres.

Pourtant, il suffit de voir cette petite fille de six ans se faire elle-même son injection d’insuline pour comprendre que ces enfants ont grandi plus rapidement que les autres. La maman de la fillette refuse qu’on cite son nom ou qu’on la prenne en photo, de peur qu’on se moque d’elle ou de sa fille. Il n’y a pourtant pas de quoi rire lorsqu’on sait qu’un enfant de moins de huit ans en pleine crise d’hypo ou d’hyperglycémie peut mourir en quelques heures. Il y a encore du chemin à faire à Mayotte !

Pour cette autre maman, Andilati, il a été très difficile d’accepter la maladie de son fils de huit ans, Fayane. « On a découvert sa maladie à l’âge de deux ans, j’ai appris à vivre avec. Au début, je n’ai pas cru les laboratoires de Mayotte. Je suis partie en Métropole et on m’a donné les mêmes résultats. C’était très dur de devoir le piquer pour les contrôles et les injections tous les jours », explique-t-elle. Aujourd’hui, Fayanne part à l’école avec le matériel indispensable à sa vie et sa maman vit beaucoup mieux le fait qu’il soit diabétique.

Comme l’explique Magali Rolin, infirmière, diabétique depuis deux ans, « c’est un coup de masse sur la tête. Il faut apprendre à se réorganiser, à intégrer de nouvelles données. Il faut réapprendre son corps, le comprendre pour pouvoir acquérir une nouvelle liberté ». Mais elle ajoute aussitôt que cela l’empêche de rien faire. « Je suis une diabétique qui ne se prive pas, il n’y a pas d’aliments interdits, il faut juste faire attention. Au début, c’est une contrainte, mais maintenant j’oublie et ça permet à toute la famille de manger équilibré ».

Ne pas faire d’excès, manger varié et faire du sport

Le diabète de type I est celui qui touche les enfants, adolescents et parfois les jeunes adultes comme Magali. On ne connaît pas son origine donc rien ne peut être fait pour le prévenir. Cependant il y a des signes précurseurs qui peuvent mettre la puce à l’oreille. Ainsi, si une personne urine beaucoup, boit beaucoup et ressent de la fatigue, il est plus que conseillé de faire un contrôle de glycémie (une petite piqûre au bout du doigt). Toutefois, il est possible d’éviter les autres types de diabète en respectant les bases de la bonne nutrition. En résumé, il ne faut jamais faire d’excès, manger varié et faire du sport.

D’ailleurs, lors de cette journée, plusieurs activités sportives ont été mises en place et animées par cinq sportifs de bon niveau qui ont, à l’issue de cette journée, parrainé chacun deux enfants afin « d’offrir un accompagnement à ces enfants », indique Joëlle Rastami. Ainsi, nombreux sont les enfants qui ont pu faire du saut de haie, du javelot et du foot.

Par ailleurs, un stand proposait de nombreux fascicules d’information sur cette maladie encore trop méconnue et le public pouvait effectuer des contrôles de glycémie à l’aide d’un appareil qui lit les informations contenues dans notre sang.

L’opération prend 30 secondes. On se pique un doigt, on dépose une goutte de sang sur une bandelette qu’on insère dans la machine, et l’on sait si l’on est en hyper ou hypoglycémie.

Cela à l’air anodin, mais c’est à geste que les jeunes diabétiques doivent leur salut car c’est ce taux de glycémie qui leur indique comment réagir. Ils doivent répéter ce geste plutôt désagréable six à huit fois par jour, en plus des quatre injections d’insuline. Ces enfants, du fait de leur maladie, sont obligés d’être plus autonomes, ce qu’ils apprennent auprès de l’association.

Le club espère que cette journée aura contribué à changer les mentalités, à exposer cette maladie aux non-diabétiques et que cela pourra faire changer les choses. Céline Boulineau, infirmière et membre du club, explique qu’en Métropole les traitements ont beaucoup évolué, ce qui n’est pas le cas à Mayotte. « On attend les progrès », soupire-t-elle.

Julie Baron

21/11/2008 – « Arrêtons le massacre. Boire ou conduire, il faut choisir »

« Ahmed avait trop bu, pourtant il a choisi de prendre la route. » Un spot de 30 secondes, deux jeunes qui zigzaguent sur leur scooter, des flash-back d’un voulé où l’on voit le conducteur du scooter vidant une canette de bière, et soudain l’accident, le jeune homme étendu à côté du véhicule renversé, sa copine en pleurs sur le corps. Sous cette dernière image, on peut lire que de 2006 à 2007, le nombre d’accidents de la route causés par l’alcool est passé de 9 à 20%. S’ensuit un constat sans appel : « Arrêtons le massacre. Boire ou conduire, il faut choisir. »

Le spot ressemble en tout point à ceux que l’on peut voir régulièrement sur nos écrans de télévision : rapide, violent, un message clair. La particularité de celui-ci, c’est qu’il est écrit, tourné et réalisé par des élèves du collège de Kani-Kéli. Un spot 100% mahorais destiné aux Mahorais, qui sera diffusé en français, shimaore et kibushi sur RFO, dans le cadre de la Semaine de la prévention routière, en même temps qu’un autre clip du même genre, qui montre comment, victime d’un chauffeur ivre, une petite fille terminera sa vie en fauteuil roulant.

A l’origine de ces créations, un appel à projets lancé par la préfecture en mars dernier, pour sensibiliser les jeunes. Correspondant pour la sécurité routière au collège de Kani-Kéli, Antonio Da Silva Melendo travaille sur le projet avec sa classe de 3e7 qui propose plusieurs idées, dont des clips réalisés par les élèves avec l’objectif, en plus de la sensibilisation, de leur faire découvrir le monde de l’audiovisuel et les métiers existants. La préfecture valide leur projet et les élèves se mettent au travail, sous la houlette de M. Da Silva Melendo et Mlle Valérie Calles, pour aboutir à la rédaction de cinq scénarii.

Avec ce beau projet, ils ont tous gagné en assurance

Les enseignants se mettent à la recherche d’une société de production audiovisuelle qui se chargera de la partie technique. Le choix s’arrête sur Clap, grand spécialiste du travail avec les jeunes. Les collégiens rencontrent donc Mickaël Guez, directeur de Clap, qui les aide à retravailler les scénarii. Il est décidé que d’eux d’entre eux seront réalisés pour la Semaine de la sécurité. Si le travail est concluant, ils tourneront les trois autres.

Enseignants et collégiens ont sacrifié leurs vacances de la Toussaint au tournage des deux spots. Pendant une semaine, ils travaillent tous les jours de 7h à 17h. La voiture du collège permet à Antonio et Valérie d’aller chercher et de ramener les élèves à leur domicile. Vacances ou tournage ? Pour les élèves le choix est unanime : « tournage ! D’habitude pendant les vacances on ne fait rien, on regarde la télé toute la journée, là on a fait plein de choses, c’est nous qui avons travaillé pour la télé ! » Les jeunes sont d’ailleurs impatients de voir leurs créations diffusées sur RFO, pour faire découvrir leur travail à leurs parents, parfois étonnés et méfiants de les voir travailler pour le collège pendant les vacances.

Mardi, à la veille de la grande journée de la sécurité à M’gombani, la 3e7 découvrait ses œuvres avec la réalisatrice de Clap Gaëlle, l’occasion de voir avec elle toute la procédure de réalisation, les métiers liés à l’audiovisuel et les parcours d’études qui y amènent. L’expérience aura peut-être suscité quelques vocations. Certains ont préféré jouer, d’autres manier la caméra, ils sont en tout cas tous impatients de tourner le troisième spot demandé par la préfecture, visiblement satisfaite du résultat.

Le lendemain, la moitié de la classe présentait son travail à la MJC de M’gombani où les spots ont connu un fort succès. Très fières, quelques filles de la classe sont intervenues en direct sur RFO Radio pour expliquer leur démarche. Comme tous l’ont fait remarquer, le tournage aura eu comme premier effet de leur faire gagner en assurance.

Hélène Ferkatadji

 


 

La 3e7 de Kani-Kéli, une classe qui se bouge

Ce n’est pas la première fois que les élèves de la 3e7 du collège de Kani-Kéli font parler d’eux. Il y a un mois, ils recevaient dans leur établissement une écrivain (MH n°399), Véronique Massenot, avec qui ils ont travaillé par correspondance toute l’année précédente, un projet mis en place par leurs professeurs d’espagnol et d’histoire, Valérie Calles et Antonio Da Silva Melendo, déjà eux. « C’est une classe très dynamique », observent les deux enseignants, « et très engagée dans ses projets. Ils sont tous venus tous les jours des vacances pour le tournage. La préparation du projet s’est faite sur des après-midi où ils n’ont pas cours et ils étaient tous toujours présents. »

Avec ce tournage les élèves ont affirmé avoir gagné en assurance, pour preuve la semaine dernière, une élève a téléphoné à l’association des Naturalistes pour demander un transport afin que ses camarades et elle-même puissent se rendre à la conférence de l’historien Jean Martin à Mamoudzou. N’ayant pas la possibilité de les satisfaire, les Naturalistes ont donc importé la conférence au collège afin qu’elle profite à toute la classe. Enfin, pour ne pas rester inactifs entre deux projets, les 3e7 travaillent également à la rédaction d’un article pour le journal réalisé pour la semaine de la presse, Soma.

UNE Mayotte Hebdo N°405 – Vendredi 21 novembre 2008

UNE Mayotte Hebdo N°405 - Vendredi 21 novembre 2008 Gestion des déchets

Les ordures à nos portes

 > Evénement – 10ème conférence des EPL
 > Politique – Rififi dans la paye des élus
 > Sport – Foudre rêve d'un 8ème tour

 

20/11/08 – Air Austral s’accroche à ses prix

La compagnie régionale a "une posture idéologique et complètement fermée" sur la question du prix des billets d'avion, a déclaré vendredi, le délégué interministériel français, relate le JIR. Le délégué interministériel Patrick Karam a affirmé vendredi qu'il sentait "enfin une éclaircie" pour la baisse des prix des billets d'avion entre la métropole et les départements d'outre-mer de la part des compagnies aériennes, sauf pour Air Austral, qui dessert La Réunion et Mayotte. "Je sens enfin une éclaircie sauf peut-être Air Austral, qui a une posture idéologique et complètement fermée sur cette question". Le délégué interministériel a présenté récemment avec le secrétaire d'État à l'Outremer, Yves Jégo, aux quatre compagnies aériennes desservant les Dom (Air France, Corsair, Air Caraïbes et Air Austral) un projet de convention destiné à faire baisser le prix des billets. Les choses sont en bonne voie selon lui avec Air France, Corsair et Air Caraïbes. Reste donc à surmonter les réticences d'Air Austral car la convention doit être signée par toutes les compagnies.

"Une compagnie financée par le conseil général et régional n'est pas seulement là pour faire des bénéfices mais là aussi pour assurer une vraie continuité territoriale, au service des Réunionnais", a-t-il déclaré. M. Karam a rappelé que la baisse du prix des billets d'avion entre la métropole et l'outre-mer était "un engagement" pris dès 2006 par Nicolas Sarkozy.

20/11/08 – Air Austral s’accroche à ses prix

La compagnie régionale a "une posture idéologique et complètement fermée" sur la question du prix des billets d'avion, a déclaré vendredi, le délégué interministériel français, relate le JIR. Le délégué interministériel Patrick Karam a affirmé vendredi qu'il sentait "enfin une éclaircie" pour la baisse des prix des billets d'avion entre la métropole et les départements d'outre-mer de la part des compagnies aériennes, sauf pour Air Austral, qui dessert La Réunion et Mayotte. "Je sens enfin une éclaircie sauf peut-être Air Austral, qui a une posture idéologique et complètement fermée sur cette question". Le délégué interministériel a présenté récemment avec le secrétaire d'État à l'Outremer, Yves Jégo, aux quatre compagnies aériennes desservant les Dom (Air France, Corsair, Air Caraïbes et Air Austral) un projet de convention destiné à faire baisser le prix des billets. Les choses sont en bonne voie selon lui avec Air France, Corsair et Air Caraïbes. Reste donc à surmonter les réticences d'Air Austral car la convention doit être signée par toutes les compagnies.

"Une compagnie financée par le conseil général et régional n'est pas seulement là pour faire des bénéfices mais là aussi pour assurer une vraie continuité territoriale, au service des Réunionnais", a-t-il déclaré. M. Karam a rappelé que la baisse du prix des billets d'avion entre la métropole et l'outre-mer était "un engagement" pris dès 2006 par Nicolas Sarkozy.

19/11/08 – Les reconduites à la frontière suspendues

Les reconduites à la frontière d'immigrés clandestins comoriens sont suspendues à Mayotte depuis le 7 novembre à la suite du refus des autorités comoriennes de continuer à accueillir leurs ressortissants, selon le correspondant de l'AFP. L'arrêté préfectoral de reconduite à la frontière en vigueur dans la collectivité départementale reste cependant valable et les procédures habituelles de lutte contre l'immigration clandestine continuent de s'appliquer. Les clandestins interceptés à leur arrivée en kwassa-kwassa sont conduits au centre de rétention de Pamandzi, dont la capacité n'est que de 60 places. Selon une lettre d'information locale, 143 personnes y étaient retenues lundi 10 novembre, dont une vingtaine d'enfants. Après cinq jours de rétention, les clandestins doivent être reconduits à la frontière. Mais comme l'île autonome d'Anjouan, d'où la plupart proviennent, a de nouveau suspendu les liaisons aériennes et maritimes, la police aux frontières les relâche et ils disparaissent aussitôt dans la nature. Les passeurs sont pour leur part arrêtés, jugés et condamnés à la prison pour mise en danger de la vie d'autrui.

19/11/08 – Les reconduites à la frontière suspendues

Les reconduites à la frontière d'immigrés clandestins comoriens sont suspendues à Mayotte depuis le 7 novembre à la suite du refus des autorités comoriennes de continuer à accueillir leurs ressortissants, selon le correspondant de l'AFP. L'arrêté préfectoral de reconduite à la frontière en vigueur dans la collectivité départementale reste cependant valable et les procédures habituelles de lutte contre l'immigration clandestine continuent de s'appliquer. Les clandestins interceptés à leur arrivée en kwassa-kwassa sont conduits au centre de rétention de Pamandzi, dont la capacité n'est que de 60 places. Selon une lettre d'information locale, 143 personnes y étaient retenues lundi 10 novembre, dont une vingtaine d'enfants. Après cinq jours de rétention, les clandestins doivent être reconduits à la frontière. Mais comme l'île autonome d'Anjouan, d'où la plupart proviennent, a de nouveau suspendu les liaisons aériennes et maritimes, la police aux frontières les relâche et ils disparaissent aussitôt dans la nature. Les passeurs sont pour leur part arrêtés, jugés et condamnés à la prison pour mise en danger de la vie d'autrui.

18/11/08 – Forte hausse du tourisme à Mayotte

L'Insee a publié son enquête sur les flux touristiques sur l'île en 2007 et le constat est clair : Mayotte a battu son propre record. Il y a eu l'an dernier 40.672 touristes, dépassant ainsi les chiffres de 2005 (38.763 visiteurs). La hausse la plus impressionnante concerne le tourisme d'agrément qui a fait un bond de 79% entre 2006 et 2007. Cette hausse est attribuée au chikungunya qui avait frappé l'île en 2006, privant le lagon de visiteurs venus découvrir Mayotte. Le tourisme d'affaires et le tourisme affinitaire augmentent également mais la hausse est moindre, respectivement +25% et +18%. Cela met aujourd'hui les trois formes de tourisme sur un pied d'égalité. Un autre constat, relativement alarmant pour le milieu hôtelier, est que près de la moitié des touristes de 2007 ont dit avoir résidé principalement chez des parents ou amis durant leur séjour, privant dans le même temps les hôtels de clients.

Cependant, si les hôtels vivent une faible diminution de fréquentation, ce n'est pas le cas des gîtes et des locations meublées qui ont vu le nombre de clients doubler l'an dernier. Aussi, il a été noté que 45% des visiteurs sont résidents à la Réunion. Les métropolitains ne sont pas en reste puisqu'ils constituent 38% des touristes. Enfin, il faut souligner que 45% des gens qui ont visité Mayotte en 2007 posaient le pied sur l'île pour la première fois. Ces visiteurs de 2007 sont restés en moyenne une vingtaine de jours, autant qu'en 2006 mais plus qu'en 2005 (16 jours en moyenne). Il faut par ailleurs noter les différences de durée du séjour entre les trois types de tourisme puisque les touristes d'agrément et ceux venus visiter leur famille ou amis restent en moyenne une dizaine de jours de plus que ceux venus pour affaires.

17/11/08 – Une grève générale jeudi ?

Suivant le mouvement national, les syndicats enseignants du primaire, du secondaire et des personnels non enseignants appellent à la mobilisation le jeudi 20 novembre. Dans la liste des revendications, outre les demandes de l'intersyndicale du primaire encore non satisfaites, la suppression des bonifications des retraites outremer, la réforme des lycées, la suppression des Rased, les nouveaux dispositifs de mutations, ainsi que la dégradation du pouvoir d'achat et les suppressions de postes dans le servie public. "Nous appelons tous nos collègues du service public à se mettre en grève ce même jour contre les attaques du gouvernement. Nous sommes tous touchés par la dégradation du pouvoir d'achat", précise l'appel à la grève signé par les syndicats SE CGT Ma, Sud Education, Sima Snudi FO, SE Unsa, Snes FSU, Snuipp FSU, Snuep FSU, Snep FSU, Scden CGT, SN FO LC, Spasen-FO. Le rassemblement est prévu place mariage à partir de 8h30.

14/11/08 – Une conférence sur la colonisation

A l'initiative des Naturalistes de Mayotte, le professeur Jean Martin, spécialiste de l'histoire de Mayotte et des Comores, donne une conférence ce vendredi à 17h30 à la salle de cinéma de Mamoudzou sur le thème "Les débuts de la colonisation dans l'archipel des Comores". Vers 1840, la France, l'Angleterre et Zanzibar s'intéressent à l'archipel des Comores. A Mayotte, le sultan Andriansouli, contesté à l'intérieur comme à l'extérieur, se place en 1841 sous la protection de la France qui prend officiellement possession de l'île en 1843. De leur côté, les Anglais envisagent de s'installer à Anjouan. Dans les deux autres îles, l'influence française passe par deux puissants colons : Lambert à Mohéli, Humblot en Grande Comore. La France s'installe durablement dans l'archipel à partir de 1886 en signant un premier traité de protectorat avec les différents souverains des trois îles. En 1912 l'ensemble de l'archipel devient colonie française, sous la dépendance de Madagascar.

Historien, spécialiste reconnu d'histoire coloniale, professeur des Universités, Jean Martin est le grand spécialiste de l'histoire de Mayotte et des Comores au XIXe siècle. C'est la première fois depuis de longues années qu'il revient à Mayotte pour une conférence. Il est notamment l'auteur de l'ouvrage : "Comores, quatre îles entre pirates et planteurs, fin XVIIIe-1912" (L'Harmattan, 1983).

14/11/08 – Changement de plaques d’immatriculation l’an prochain

Dès le 1er janvier 2009, les voitures neuves porteront des plaques d'immatriculations elles aussi toutes neuves et qui seront attribuées au véhicule durant toute la vie de celui-ci. Ces nouvelles plaques rendront le système d'immatriculation plus simple, plus sûr et plus performant, selon le Gouvernement. Pour les voitures d'occasion, le changement commencera le 1er mars 2009 et aucune date butoir n'est posée. Seul un changement de propriétaire après le 1er mars permettra de donner une nouvelle identité aux véhicules.

Les nouvelles plaques comporteront sept caractères : deux lettres, un tiret, trois chiffres, un tiret et deux lettres. Le coin à droite sera destiné à accueillir le logo de la région du propriétaire qui pourra ainsi afficher ses racines.

14/11/08 – Chakires en concert au M’biwi Café

Après six ans d'absence sur l'île, Chakires revient avec dans ses bagages son "best of", une compil de ses trois premiers albums. Le troubadour s'est produit en concert ces lundi 10 et mercredi 12 novembre au Caribou et au Moana. Son dernier show est prévu ce samedi 15 au M'biwi Café.

De son vrai nom Sakira Issoufo M'dziani, Chakires, la quarantaine, est né à Diego Suarez de parents grand-comoriens et n'a eu de cesse, pendant sa carrière, de mélanger les styles pour que sa musique représente parfaitement le concept du "Baswar", nom de son deuxième album, qui mêle rythmes bantous, swahilis et arabes, ponctués d'harmonies européennes.

Cet autodidacte a commencé sa carrière tout jeune, au milieu des années 80, à Moroni. Il fait sa première scène en 1987 dans le cadre d'une association musicale. Il débarque à Mayotte en 1994 pour continuer dans la musique et rencontre de nombreux musiciens avec qui il fonde une formation acoustique : Chakires et Oulanga.

En 1999, il sort son premier album, "Al Kamar". "A l'époque, on a bénéficié de beaucoup d'opportunités, notamment grâce au Centre mahorais d'animation culturelle (Cmac, devenu depuis 2002 le Service culturel). Nous avons notamment joué pour les 10 ans de RFO, les 20 ans d'Air Austral. On a fait pas mal de choses. Puis les choses se sont dégradées. Plusieurs musiciens clé sont partis, la plupart étant des salariés sous contrats. De plus, il y a eu des pressions politiques", explique l'artiste.

Trois albums et un "best of"

En effet, en 2002 il va participer à un festival aux Seychelles où on lui demande de rester pour un concours qui a lieu trois semaines plus tard. Il doit représenter les Comores alors qu'il réside toujours à Mayotte en tant qu'artiste. "Les gens n'ont pas aimé que je représente les Comores alors que Mayotte n'était pas représentée. J'ai pas supporté, alors je suis retourné à Moroni".

C'est justement à Moroni que sa carrière fait à nouveau un bond. En 2003, il participe à une audition de présélection pour participer à un festival de l'océan Indien lors duquel il recevra le prix "Jeune découverte" à l'île Maurice. "J'ai rencontré un manager qui m'a proposé de faire quelques dates, notamment au Portugal pour le Festival musiques du Sud, puis en Hollande et en Allemagne où je suis resté deux mois". Il rentre ensuite à Moroni où il enregistre son deuxième album, "Baswar", en 2004, puis le troisième, "Comment tu vois", en 2006.

Cette année, il sort un "best of". "Je suis rentré à Mayotte pour participer à un festival qui a finalement été annulé, mais un cousin a fait en sorte que je puisse revenir. J'ai accompagné des groupes comme Trio, puis on m'a proposé de faire les premières parties des concerts." Le revoilà donc en solo, accompagné de sa guitare, pour partager sa musique.

UNE Mayotte Hebdo N°404 – Vendredi 14 novembre 2008

UNE Mayotte Hebdo N°404 - Vendredi 14 novembre 2008 Entretien avec Jean Martin

Mayotte, une histoire distincte des 3 autres îles

 > Entretien – "Les Mahorais ont le droit de connaître leur passé"
 > Faits divers – Il asperge sa femme d'essence, A 5 pour tabasser un collégien …
 > Région – Les Comores tentent d'instiller la haine à Mayotte
 > Mayotte Eco – L'assemblée Nationale vote 1,879 milliard d'euro pour 2009

14/11/2008 – Histoire : Entretien avec l’historien Jean Martin

Mayotte Hebdo : Pourquoi vous êtes-vous intéressé à l’histoire des Comores ?

Jean Martin : Je me suis de tout temps intéressé aux îles et aux sociétés insulaires. Enfant et adolescent, je parcourais les îles bretonnes et j’ai toujours été assez fasciné par les îles. D’autre part, à partir de mon adolescence, après avoir fait un voyage en Tunisie pour rendre visite à un de mes oncles, j’ai été également fasciné par l’Islam et par le monde musulman. Or, il se trouve qu’aux Comores, à Mayotte comme dans les autres îles, Islam et insularité se rejoignent.

 

MH : Vous ne sentiez pas également qu’il y avait un manque concernant les données historiques disponibles sur l’archipel ?

JM : Oui, il y avait certainement un manque car quand j’en ai parlé à un professeur à la Sorbonne, M. Deschamps, qui était d’ailleurs un ancien gouverneur des colonies, il m’a dit : »C’est un beau sujet, presque entièrement vierge. » Il y avait encore très peu de travaux à ce moment-là. L’étude la plus sérieuse était l’ouvrage d’Alfred Gevrey, l’ancien procureur du tribunal de Mayotte, mais cette étude datait de 1870.

 

MH : Comment avez-vous effectué vos recherches ?

JM : J’ai essentiellement travaillé à partir des archives. D’abord, pour la période coloniale proprement dite, les archives d’Outremer qui sont à Aix-en-Provence, mais qui à ce moment-là se trouvaient encore rue Oudinot à Paris. Ce n’était pas suffisant bien sûr : j’ai aussi étudié les archives de la marine qui sont pour l’essentiel au château de Vincennes, il y en a également à Lorient, à Toulon, dans les ports de guerre et là j’ai trouvé des rapports d’officiers de marine, des rapports fort intéressants dont certains datent du XVIIIe siècle. Car les Comores étaient connues de longue date, avant la pénétration coloniale.

 

MH : Est-ce que vous avez essayé aussi d’avoir accès au point de vue des colonisés ?

JM : Il est difficile d’avoir accès au point de vue des colonisés car ils écrivaient assez peu. Certains ont écrit des mémoires, c’est le cas de princes anjouanais comme Saïd Hamza El Masela ou Saïd Omar par exemple pour ne citer qu’eux, et d’autres chroniqueurs comme le cadi de Mayotte Omar Ben Aboubakar qui a écrit une chronique de Mayotte, mais ce sont des travaux très apologétiques dont les auteurs cherchent à magnifier leur rôle dans la cession de Mayotte à la France pour obtenir du gouvernement français des récompenses sous une forme ou une autre, et notamment la Légion d’honneur, qui ne les laissaient pas insensibles.

 

MH : Vous n’avez pas cherché à vous appuyer sur des archives orales ?

JM : Vous savez, une archive écrite n’est parfois qu’une archive orale fixée à un temps donné, mais c’est vrai que j’ai fait peu de collecte de sources orales. D’une part, je ne parlais pas la langue car je n’ai pas fait de très longs séjours dans l’archipel et d’autre part, la mémoire des traditions orales est souvent assez courte. Il y a quand même un cheikh de la Grande Comore, cheikh Ahmed Fouahia qui est mort depuis longtemps, qui m’a donné des indications très précieuses sur les anciennes dynasties.

 

« L’histoire régionale devrait être enseignée, mais il n’y a pas de manuel sérieux enseignant l’histoire locale, ni l’histoire de la période coloniale avec ses ombres et ses lumières »

 

MH : Ne trouvez-vous pas qu’il y a une sorte d’amnésie historique sur l’histoire de Mayotte avant la présence française, à partir de 1841 ?

JM : Oui. Mayotte était étrangement une île assez délaissée à l’époque française et pourtant le siège du gouvernement colonial se trouvait à Dzaoudzi. On parlait du gouverneur de « Mayotte et dépendances » pendant longtemps. Mais de là à s’intéresser au passé précolonial de l’île, et des autres îles d’ailleurs, il y avait un pas qui n’a pas été franchi. Les Comoriens eux-mêmes, les Mahorais comme les autres, n’étaient pas passionnés par leur histoire, il faut bien le dire. Déjà en 1820, un officier de marine qui s’appelait William Lelieur de Vile-sur-Arce, notait : « Ils ne savent rien de leur passé et lorsqu’on leur en parle, ils rient et croient que l’on veut se moquer d’eux ». C’est assez révélateur de ce manque d’intérêt des insulaires pour leur passé.

 

MH : Dans quelle mesure pensez-vous qu’il faille enseigner l’histoire locale à Mayotte ?

JM : Les Mahorais ont le droit de connaître leur passé, celui des Comores en général et celui de Mayotte en particulier. Cela va de soi : l’histoire régionale devrait être enseignée. Je crois qu’il y a ici un corps enseignant de grande valeur, mais dans quelle situation peut se retrouver un ouvrier auquel on ne donne pas d’outils ? Il n’y a pas, à ma connaissance, de manuel sérieux enseignant l’histoire locale, ni l’histoire de la période coloniale avec ses ombres et ses lumières. Je peux vous dire que beaucoup d’Européens ont très mal reçu mes travaux, notamment quand je dénonce les abus commis à Mayotte par exemple par les planteurs sucriers du XIXe siècle ou à la Grande Comore par le colon Léon Humblot qui s’était arrogé la propriété de plus de la moitié de l’île.

 

MH : Pensez-vous qu’il y a d’autres lieux pour apprendre l’histoire locale, en dehors de l’école ?

JM : Il y a une société d’érudition locale, la société des Naturalistes de Mayotte, qui se dévoue pour faire connaître l’histoire des Comores, pour intéresser jeunes et moins jeunes à l’histoire de l’archipel en général et à l’histoire de Mayotte en particulier. Je salue avec respect les efforts de cette société car ce sont des gens qui disposent de moyens assez limités.

 

« Mayotte devait devenir un centre commercial et un port de guerre et on avait exclu tout avenir agricole, mais en fait c’est dans ce domaine qu’elle a pu donner quelques modestes résultats »

 

MH : Pensez-vous que les Comores ont été un peu délaissées par la France par rapport à ses autres colonies ?

JM : Certainement. Les Comores étaient une colonie très méconnue, très oubliée et négligée par l’administration coloniale française. On connaît ce mot d’un ministre des colonies en 1906 qui arriva au ministère, et, regardant la carte de l’Empire colonial français, se serait écrié : « Les colonies, je ne savais pas qu’il y en eut tant ! » On peut gager que ce monsieur ne connaissait pas l’existence des Comores. Je me souviens moi-même d’avoir eu une conversation vers 1970 avec un étudiant en sciences politiques qui m’a demandé où cet archipel se trouvait et de quelle puissance coloniale il relevait car il pensait à l’Angleterre…

 

MH : Pourquoi, alors qu’au milieu du XIXe siècle la France imaginait faire de Mayotte le carrefour de l’océan Indien, l’île ne l’est jamais devenue ?

JM : Les Français ont nourri beaucoup d’illusions quand ils ont poursuivi cette politique des points d’appui – la recherche de positions stratégiques pour la marine – et les milieux coloniaux se sont grisés. Ils ont pensé que Mayotte allait devenir une formidable position militaire, comparable à Malte ou à Gibraltar, et un grand centre commercial comparable à Singapour ou Hong-Kong. Vous remarquez qu’il s’agit surtout de rivaliser avec la Grande-Bretagne. Mayotte est une île isolée au milieu du canal de Mozambique, elle ne commande pas l’accès à une mer intérieure comme Gibraltar, elle n’est pas au centre d’un bassin comme Malte, elle n’est pas aux rives d’un continent peuplé et riche comme Singapour ou Hong-Kong. La modeste flotte basée à Mayotte ne pouvait menacer que les navires qui seraient allés gratuitement s’affourcher sous la volée de leurs canons.

 

MH : Et contrairement à la Réunion, l’industrie sucrière n’a jamais réussi à décoller véritablement…

JM : Les colons venus à Mayotte sont arrivés trop tard, dans un monde trop vieux, comme dirait le poète. Ils ont consenti des investissements énormes et des efforts très grands pour arriver à une production relativement modeste. Mayotte devait devenir un centre commercial et un port de guerre et on avait exclu tout avenir agricole, mais en fait c’est dans ce domaine qu’elle a pu donner quelques modestes résultats.

 

MH : Le premier tome de votre ouvrage, qui couvre la période fin XVIIIe jusqu’à 1875, raconte la lutte d’influence entre la France et la Grande-Bretagne et leurs rivalités, et comment les puissances coloniales ont profité des sultans batailleurs et des razzias malgaches pour petit à petit imposer leur domination…

JM : Les rivalités coloniales franco-britanniques se font jour aux Comores comme en bien d’autres lieux. En réplique à l’annexion de Nosy-Bé, puis de Mayotte par la France, les Anglais ont installé un consulat à Anjouan : il y a eu deux consuls pendant une période d’une vingtaine d’années. Puis le consulat a été supprimé en 1867 parce que le deuxième consul, William Sunley était un grand planteur sucrier qui avait un très beau domaine à Pomoni, dans le sud d’Anjouan. Mais on s’est aperçu qu’il employait sur ses plantations environ 600 esclaves, qui n’étaient pas les siens car il avait passé un contrat avec le sultan d’Anjouan, un propriétaire d’esclaves qui lui fournissait de la main d’œuvre contre une rente. C’est quand même un peu ennuyeux pour le consul représentant d’une puissance qui se voulait la championne de la lutte contre l’esclavage, d’employer des esclaves, même si ce sont ceux d’un autre propriétaire. Ce qui fait que M. Sunley a été mis en demeure de choisir entre son poste de consul et sa plantation, et il a choisi la plantation qui était plus rentable que le modeste salaire qui lui était versé par le Foreign Office.

 

MH : Dans le deuxième tome, qui s’étend de 1875 à 1912, vous évoquez l’instauration du protectorat français et dénoncez notamment les excès de Léon Humblot en Grande Comore. Après l’annexion des trois autres îles par la France en 1912, vous notez qu’on voit pointer l’émergence du nationalisme comorien, qui se fait jour après 1945…

JM : Je ne sais pas si on peut parler de nationalisme. On peut certainement parler de résistance légitime à une domination étrangère et à la confiscation du sol qui l’a accompagnée. Les Comores ont été une colonie très oubliée, très négligée tout simplement car elles étaient une dépendance de Madagascar et que le gouvernement général de Tananarive s’en occupait fort peu, envoyait aux Comores souvent des fonctionnaires qui étaient là en affectation disciplinaire, de sorte qu’elles n’ont pas eu l’élite du corps des fonctionnaires coloniaux, c’est le moins que l’on puisse dire.

 

« Il y a eu très tôt à Mayotte la conscience d’une histoire particulière, distincte des autres îles de l’archipel »

 

MH : Avant 1975, pensez-vous qu’il y avait une réelle union politique et économique à travers les quatre îles de l’archipel ?

JM : Il y avait une unité administrative de l’archipel depuis 1912, puisqu’elles étaient devenues une province de Madagascar à ce moment-là. Il n’y a eu d’union politique véritable qu’à partir de la Constitution de 1946, quand les Comores sont devenues un territoire d’Outremer de la République française avec son autonomie administrative et sa personnalité juridique et financière. Et il y a eu un homme d’Etat qui s’est affirmé très tôt, d’abord comme député des Comores, puis ensuite comme chef de gouvernement local lorsque l’archipel a été doté de l’autonomie interne : le président Saïd Mohammed Cheick, un homme d’Etat d’une assez grande envergure. Remarquez que sa mémoire n’est pas encensée à Mayotte car il a quand même commis une bévue : le transfert de capitale administrative du territoire, de Dzaoudzi à Moroni en Grande Comore en 1960-1961. C’était un Grand-Comorien bien entendu. On peut dire que Dzaoudzi était excentré avec une position trop orientale dans l’archipel, mais Moroni est tout aussi excentrée avec une position trop occidentale. Je crois que Mutsamudu à Anjouan aurait fait une meilleure capitale. Toujours est-il que cette « décapitalisation », si j’ose m’exprimer ainsi, a lésé les Mahorais qui en ont eu un très vif ressentiment et à partir de ce moment-là, un désir probablement d’écrire leur Histoire à part.

 

MH : Au regard de l’Histoire, comment expliquez-vous que Mayotte ait choisi de rester française ?

JM : Le mécontentement suscité à Mayotte par le transfert de capitale effectué par Saïd Mohammed Cheick a renforcé le sentiment qu’avaient les Mahorais que leur Histoire était un peu distincte de celle des trois autres îles. Il y a eu très tôt à Mayotte la conscience d’une Histoire particulière distincte des autres îles de l’archipel qui étaient des sultanats. Les Mahorais étaient sous la domination française depuis 1841, alors que les trois autres îles n’étaient devenues protectorat qu’en 1886. Un protectorat qui avait d’ailleurs très mal fonctionné : il y avait eu une révolution à Anjouan en 1891, on a vu des mouvements de résistance à la mainmise de Humblot à la Grande Comore et des incidents ont également éclaté à Mohéli.

 

Donc les Mahorais avaient le sentiment malgré tout d’une Histoire un peu distincte qui a fait naître une conscience particulière à Mayotte et très vite un parti d’opposition au gouvernement local comorien, quand l’archipel n’était pas encore indépendant, s’est fait jour. Evidemment les colons, souvent Réunionnais ou même Nantais, se sont mal comportés envers la population, mais quoi qu’il en soit, cela a créé le sentiment d’une Histoire particulière. Il me souvient d’avoir écrit en 1969 un article dans le numéro 44 de la revue d’études politiques africaine où je disais que l’indépendance ne paraissait pas souhaitée par les dirigeants comoriens, mais que si tel était le cas, la sécession de Mayotte serait inévitable. Vous me direz que mon métier est de connaître le passé, il n’est pas de prévoir l’avenir et de jouer les prophètes mais je crois que la suite des événements sur ce point-là m’a donné raison.

Propos recueillis par Julien Perrot

14/11/2008 – Semaine de la sécurité publique

C’est la première fois qu’une telle semaine est organisée à Mayotte et en France en général. En effet, les actions se concentrent habituellement sur une des facettes de la sécurité – routière, civile ou intérieure – mais cette année la préfecture innove en organisant une semaine entière consacrée à la sécurité de toute la population et va faire de la prévention contre tous les types de risques qui menacent chaque jour les habitants de l’île.

Il a ainsi été décidé de rassembler sur une même période trois manifestions organisées au niveau national de manière séparée. Le directeur du cabinet de la préfecture Jean-Paul Normand explique qu' »ici, on a pensé qu’il n’était pas inintéressant de tout faire ensemble puisque ce sont souvent les mêmes participants qui interviennent. Le but cette année est de concentrer sur un court moment un certain nombre d’évènements. » Durant cette semaine, deux objectifs doivent être remplis : assurer une meilleure connaissance des acteurs de la sécurité et sensibiliser les jeunes aux risques routiers, naturels, technologiques, sanitaires et maritimes.

Pour remplir ce double objectif, deux types de manifestations ont été mises en place : la sensibilisation sur certains sites ou dans les établissements et la découverte des missions et de l’environnement des acteurs de la sécurité.

Sensibilisation aux risques routiers, naturels, technologiques, sanitaires et maritimes

En ce qui concerne la sécurité routière, il s’agit avant tout de sensibiliser le jeune public qui, selon la préfecture, paie encore le plus lourd tribut sur la route. Trois types d’actions de prévention seront mis en place : la présentation du principe de prudence dans le code de la route, l’amélioration de la sécurité des usagers les plus vulnérables et le renforcement de la sécurité des cyclistes.

Quant à la sécurité civile, l’accent sera mis sur la prévention des risques liés aux cyclones ainsi que des risques majeurs qui concernent la population au quotidien, c’est à dire les dangers domestiques, naturels, sanitaires… De nombreux fascicules seront distribués aux visiteurs afin de les informer sur ces dangers. Enfin, pour la sécurité intérieure, l’intérêt va être de mieux faire connaître le personnel chargé de son respect, soit les policiers, gendarmes, pompiers et bien d’autres, ainsi que de mettre en lumière la modernisation des moyens et la coopération des services de sécurité. Par ailleurs, au contraire de la Métropole, cette semaine se fait durant la période scolaire afin d’être sûr que le public soit au rendez-vous.

Un aspect ludique pour mieux faire passer le message

De nombreux évènements vont se dérouler au sein d’établissements scolaires, comme la sensibilisation sur l’usage des passages piétons, la sensibilisation des parents sur le port de la ceinture de sécurité des enfants, la prévention concernant les deux roues et l’équipement obligatoire, la drogue, les gestes éco-citoyens. Une trentaine d’établissements scolaires vont participer à cette semaine en accueillant de nombreux intervenants.

« Il y a un fort engouement pour cet événement. Tous les jours, des établissements appellent pour essayer d’accueillir des activités », explique M. Normand. C’est par exemple le cas du collège de Kani-Kéli dont une classe a réalisé un petit film sur la sécurité pour apporter sa pierre à l’édifice (voir encadré). Des sorties seront proposées aux élèves qui pourront se rendre sur certains sites grâce au concours des transports scolaires.

Cette semaine de prévention sera ponctuée, le mercredi 19, d’une journée d’intervention à la MJC de M’gombani qui accueillera de nombreux stands et animations présentés par des associations de secourisme et des services de l’état comme la Dass, les pompiers, la police, la gendarmerie, l’école d’infirmiers et bien d’autres.

On pourra observer durant toute la semaine des simulations d’opérations des services de l’état comme la démonstration des missions du peloton d’intervention de la gendarmerie (mercredi) ou la simulation d’un naufrage (le 20 en rade de Mamoudzou). La station Météo France ouvrira également ses portes durant la semaine.

Pour finir, la semaine sera clôturée les vendredi 21 et samedi 22 par des opérations Sam. Ce sont des soirées de prévention dans les bars qui, sur la base du volontariat, proposent aux conducteurs de conclure un pacte : ne pas boire d’alcool de la soirée (ses boissons non alcoolisées lui sont offertes) et faire un éthylotest à la sortie. Ce sera le vendredi à Koropa et le samedi au Mahaba.

Julie Baron

 


 

Les élèves scénaristes de Kani-Kéli

Une classe de 3ème du collège de Kani-Kéli a réalisé, à l’occasion de la Semaine de la sécurité, deux clips sur la sécurité routière.

A l’origine de ce projet, il y a la préfecture. Au mois de mars dernier, celle-ci lance un appel à projets pour la réalisation de cinq clips et d’un petit film sur la sécurité routière et, plus particulièrement, les conduites à risques causées par l’alcool et les drogues. Deux professeurs du collège de Kani-Kéli ont répondu à cet appel, entraînant avec eux une de leur classe.

Les dynamiques 3ème 7, encadrés par leurs professeurs plus que motivés, Valérie Calles et Antonio Da Silva Melendo, respectivement professeur d’espagnol et d’histoire-géographie, ont pris quatre jours sur les dernières vacances scolaires pour réaliser ces clips. « Nous avons été frappés par l’augmentation du chiffre des accidents dus à l’alcool et à la drogue. En 2007, 20% des accidents avaient pour cause l’alcool ou les drogues », explique Antonio Da Silva Melendo.

D’une durée de 30 secondes chacun, ces deux clips spécialement préparés pour la semaine de prévention à venir, illustrent les risques auxquels les jeunes mahorais sont exposés. De plus, les voix off qui accompagnent les clips ont été faites en shimaoré, en shibushi et en français, pour que tout le monde puisse les comprendre. « C’est l’une des premières fois que se réalise un film avec des jeunes mahorais destiné à un public mahorais », note le professeur d’histoire-géographie.

 

Marre d’être des cibles sur la route

« Notre but était non seulement de sensibiliser les jeunes aux problèmes de l’alcool au volant, mais également de montrer à ces élèves les métiers touchant à la réalisation, au montage. Il y avait derrière tout ça un projet pédagogique. L’année de 3ème est importante car on doit faire des choix d’orientation et c’est bien de pouvoir élargir le choix des élèves en leur montrant ces métiers », indique M. Melendo.

Les 28 élèves, assistés d’un caméraman et un ingénieur son de la société Clap qui a monté les clips, ont participé activement à l’élaboration de ceux-ci. Ils ont tout d’abord écrit les scénarii, puis en ont été acteurs et, enfin, ils ont fait les voix off. De plus, tout le matériel, le décor, a été apporté par les élèves et les professeurs.

Le premier clip, « Le voulé », met en scène ces jeunes qui font la fête puis qui ont, en rentrant simplement chez eux, un accident mortel. Le second montre une jeune fille fredonnant « Une souris verte » qui, on s’en rend compte à la fin, est handicapée à vie à cause d’un – malheureusement – trop banal accident de la route. Deux clips chocs mais issus de la vision d’élèves qui en ont marre d’être des cibles sur la route.

Ces deux clips seront présentés mardi prochain à tout le collège de Kani-Kéli. S’ils ont plu à la préfecture, il se peut qu’on les aperçoive bientôt sur RFO et que tous les établissements de l’île les diffusent aux nombreux élèves. En outre, les 3 clips et le petit film restant à faire pourraient également être confiés à cette même classe. C’est ce qu’espèrent le professeur qui assure que tout le monde à fait son maximum.

Julie Baron

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes