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Une cérémonie d’hommage au centre pénitentiaire de Majicavo

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Une cérémonie d’hommage s’est déroulée au centre pénitentiaire de Majicavo, dimanche 22 septembre, pour rendre hommage aux membres du personnel blessés ou morts dans l’exercice de leurs fonctions. La cérémonie a aussi été l’occasion de remercier l’investissement des employés et de l’administration pénitentiaires, en présence du sous-préfet en charge de la cohésion sociale, Laurent Alaton.

Thani Mohamed Soilihi fait son entrée au Quai-d’Orsay ce lundi

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Thani Mohamed Soilihi a participé à la cérémonie de passation du pouvoir au Quai-d’Orsay, ce lundi 23 septembre. Il y remplace une Chrysoula Zacharopoulou très émue en tant que secrétaire d’État à la Francophonie et aux partenariats internationaux.

Nommé secrétaire d’État à la Francophonie et aux partenariats internationaux, le Mahorais Thani Mohamed Soilihi a participé à la passation du pouvoir au Quai-d’Orsay, siège du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, ce lundi, en fin de matinée. L’avocat de 52 ans est le premier natif de l’île aux parfums à intégrer un tel poste. Il y remplace Chrysoula Zacharopoulou. « C’est avec une émotion que je peine à dissimuler que je me retrouve à vos côtés dans cette éternelle maison qu’est le Quai-d’Orsay. L’immense honneur qui m’est fait de la part du président de la République et Premier ministre et l’ampleur de la tâche à accomplir au vu du contexte politique me font endosser cette responsabilité avec une profonde humilité et une détermination certaine », a-t-il déclaré. Sénateur depuis 2011, il prévient qu’il compte s’appuyer sur les collectivités locales pour les partenariats internationaux dont il a la charge, citant l’exemple des territoires ultramarins « dont la présence dans trois des océans est une réelle opportunité pour la coopération internationale et régionale ». Parmi ses premiers dossiers, figure l’organisation du 19ème forum de la Francophonie, les 4 et 5 octobre, à Villers-Côterets (Aisne). Le château de la commune de naissance d’Alexandre Dumas est devenu la Cité internationale de la langue française en 2023.

« Ceux qui me connaissent savent que je ne pouvais terminer sans une pensée particulière pour le territoire qui m’a vu naître et grandir, Mayotte. Être le premier Mahorais à entrer dans un gouvernement est une incroyable fierté pour moi. J’en mesure l’honneur qui m’est fait. Vous pouvez compter sur moi pour œuvrer sans relâche et être, je l’espère sincèrement, à la hauteur », a-t-il ajouté.
Après l’Économie, la veille, la plupart des ministères ont vu arriver leurs nouveaux occupants dans la même matinée. La nouvelle équipe composée par Michel Barnier, le Premier ministre, doit se retrouver ce lundi après-midi, pour le premier conseil des ministres.

Dix innovations prometteuses pour Mayotte et son environnement

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Java Production propose de faire de la topographie aérienne par drone. Ils ont présenté leur projet au concours Innov’action 2024.

L’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim) a organisé pour la cinquième fois le concours Innov’action pendant sa semaine de l’Innovation. Un accompagnement est promis aux cinq lauréats proposant des projets innovants, dont le thème cette année est le développement durable. La finale s’est tenue vendredi au pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi, durant laquelle dix candidats présélectionnés ont présenté leurs projets.

MRC TLC

Le premier projet à avoir ouvert le bal des pitchs de la finale de la cinquième édition du concours Innov’action sur le territoire souhaite proposer une solution pour donner une seconde vie aux textiles usagés. MRC TLC (pour Mao-re-cycle Textile Lingerie Chaussure) a d’ores et déjà traité 19.000 kilogrammes de tissus depuis sa création en 2022. « Avec les manzaraka et tous les salouva utilisés pour, avec les vêtements qui traînent chez nous, on a beaucoup de textile qui ne sert plus », explique Moundhir Had Foundi, qui présente l’entreprise d’économie sociale et solidaire devant le jury au pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi, ce vendredi. Il espère que grâce au concours, il pourra développer son hub de traitement et de réemploi des textiles, mais aussi en faire un chantier d’insertion.

BioEngineering

Face aux litres d’huile utilisés pour les fritures sur l’île, Ben Soultoini présente une solution, à travers son projet BioEngineering, pour les collecter et les traiter, lors de ce concours organisé par l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim) dans le cadre de sa semaine de l’Innovation. « 95% des entreprises jettent simplement leurs huiles usagées, alors qu’on devrait les traiter », affirme-t-il. Ce dernier propose de mettre en place un système de collecte avec des bornes sécurisées, puis utiliser ces huiles pour en faire du biocarburant qui pourrait par exemple alimenter les véhicules du projet Caribus et les centrales thermiques d’Électricité de Mayotte, qui ont vocation à se convertir totalement au bioliquide en 2028.

Ecol’eau

Après le gong qui sonne pour marquer la fin du passage précédent, Isaac Tamim et Nourdine Saïd Kalame ont présenté Ecol’eau. Ce projet a vocation à commercer un filtre à cartouche Doulton, qui permet de traiter 2.300 litres d’eau. « Une famille de cinq va dépenser 304 euros par mois de bouteilles d’eau et produire 68kg de déchets plastiques par an », développent-ils. Ce filtre, d’une valeur d’environ 150 euros, pourrait permettre selon eux de réconcilier les foyers avec l’eau du robinet.

Terralink

Mogni Ibrahim a réalisé un exposé sur Terralink. Cette société propose de régler le problème de l’autonomie alimentaire à Mayotte. Avec des drones pouvant mesurer précisément les surfaces agricoles et des capteurs IoT, le Mahorais propose de réaliser des diagnostics précis des terres agricoles. « On va pouvoir par exemple dire quels sont les nutriments dans la terre, quelle culture serait la plus rentable et performante sur tel ou tel sol », argumente-t-il. Avec au moins deux diagnostics par an, le fondateur de l’entreprise affirme que les rendements pourraient être améliorés.

Java Production

Java Production, c’est un projet pour optimiser la topographie à l’aide de drones. Alfa Moussa propose en effet de la cartographie aérienne, afin de pouvoir mieux étudier les sols avant de construire un bâtiment, mais pas que. « Avec nos drones, nous pourrions aussi faire de la surveillance des plages prisées par le braconnage avec des caméras thermiques et en évitant de mettre en danger des gardiens », explique-t-il, avant d’ajouter que Java Production peut également permettre de cartographier les forêts afin d’étudier la déforestation.

Co Midzo

Asma Chanfi tente de trouver un remède au défi qu’est de recevoir un colis depuis la métropole à Mayotte. Pour cela, elle souhaite créer une plateforme de mise en relation entre particuliers, pour que ces derniers puissent faire venir leurs paquets grâce à des voyageurs qui auraient de la place dans leur valise. L’idée serait que pour cinquante euros, chacun pourrait être livré en vingt-quatre heures. « Le voyageur aurait simplement à déposer une annonce pour dire qu’il peut prendre un colis de métropole avec lui », avance la fondatrice de Co Midzo, qui espère pouvoir bientôt développer son application.

Sun Color

Isoler sa maison par l’extérieur, c’est possible avec Sun Color. Roger Alonzo a découvert une peinture thermo réflective, qu’il souhaite commercialiser à Mayotte. En ravalant la façade d’un bâtiment avec deux couches de cette dernière, les rayons du soleil seront reflétés, réduisant le réchauffement à l’intérieur de la maison. Selon l’entrepreneur, cela permettrait de réduire la dépendance à la climatisation de 20 à 30%, avec 8 à 10 degrés de moins dans les pièces. « Nous voulons peindre l’avenir de Mayotte en réfléchissant l’énergie », dit Roger Alonzo pour marquer la fin de son discours devant le jury.

Aquarium Kanoa

Sittirati Mohamed souhaite relancer la filière aquacole à Mayotte grâce à son entreprise Aquarium Kanoa. Son but est d’exploiter les post-larves, des larves généralement vouées à mourir dans la nature, pour pouvoir élever des poissons juvéniles et permettre ainsi de créer des fermes aquacoles. « Les juvéniles sont indispensables pour cela, et c’est un problème pour la filière. Nous avons donc trouvé une solution », explique celle qui compte trouver les post-larves grâce à des techniques de sondage et de pêche spécifiques.

Maore Baby Troc

Les coûts relatifs à l’arrivée d’un enfant dans un foyer peuvent être particulièrement élevés. Amra Malide souhaite donc créer une plateforme de vente de seconde main de vêtements et objets pour bébé. Elle veut aussi, grâce à cette application, pouvoir faire de la location de poussette ou encore de lit parapluie. Enfin, elle proposera aussi à la vente des articles sur mesure et éthique. « Cela évitera d’acheter du neuf et encouragera l’économie circulaire », insiste la jeune maman entrepreneure.

Upepo Mayotte bien-être

Alors qu’elles venaient chacune avec un projet dans le bien-être, six candidates au concours se sont regroupées pour proposer une unique plateforme de mutualisation des prestations bien-être à Mayotte. Cela permettra aux clientes et clients de pouvoir réserver par exemple des massages directement en ligne. Elles espèrent également, en proposant des soins et articles respectueux de l’environnement, pouvoir contribuer à développer l’écotourisme.

Cinq lauréats et un bonus

Cinq lauréats ont été désignés à l’issue de cette finale : Ecol’eau, Java Production, Sun Color, Aquarium Kanoa et Upepo Mayotte bien-être. Ils recevront tous une subvention du Département de 10.000 euros pour leur projet, ainsi qu’un accompagnement par Schoolab, la Bred, la couveuse d’entreprise Oudjerebou et des téléphones portables par Orange. Terralink a aussi été distingué en recevant aussi la promesse d’un accompagnement par Schoolab. La présidente de l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim), Rosette Vitta, a salué la qualité de l’ensemble des projets présentés dans le cadre de ce concours et de la semaine de l’Innovation : « C’est une véritable célébration de la créativité et de l’ambition des entrepreneurs à Mayotte ».

La technopôle de Mayotte se dévoile en avant-première

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L’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim) a organisé une visite de la technopôle de Dembéni dans le cadre de sa semaine de l’Innovation.

Dans le cadre de la semaine de l’Innovation, la future technopôle de Mayotte, située à Dembéni, a laissé ses portes ouvertes aux visiteurs, ce vendredi après-midi. Le site financé par des fonds européens et porté par la Chambre du commerce et de l’industrie de Mayotte (CCIM) doit permettre aux entreprises innovantes de bénéficier d’un panel de services et d’infrastructures pertinentes à leur développement. L’ouverture officielle est prévue le 4 novembre.

Des magistrates placées rejoignent la cour d’appel de Saint-Denis

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C’est la particularité de ces audiences d’installation à la cour d’appel de La Réunion, elles sont suivies en visioconférence depuis la chambre d’appel de Mamoudzou.

Claire Beraud, Pascaline Pillet et Fanny Gauvin ont rejoint officiellement la cour d’appel de Saint-Denis, ce vendredi, au cours d’une audience d’installation à La Réunion. En devenant juge et vice-procureure placées, les deux dernières pourront être amenées à intervenir au tribunal judiciaire de Mamoudzou qui a connu de nombreux départs, cette année.

Une journée de l’écomobilité pour « lever les freins autour du vélo »

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Des filles se sont initiées au vélo lors de la journée de l’écomobilité, ce vendredi.

Vendredi 20 septembre, le vélo était à l’honneur à la MJC de Tsoundzou 2. Tous les acteurs de cette mobilité douce étaient réunis pour promouvoir le deux-roues. Les jeunes présents ont appris à pédaler mais aussi les règles de sécurité routière.

Casques sur la tête, ce vendredi matin, des jeunes femmes apprennent à pédaler devant la MJC de Tsoundzou 2 accompagnées par des moniteurs. Un circuit a été installé. « Je suis en robe, je n’avais pas prévu de monter sur un vélo », dit Jasmine en souriant. « Ce n’est pas évident de trouver l’équilibre. » Pour la plupart, elles n’ont jamais roulé sur un deux-roues de leur vie. Un peu plus loin, dans le city-stade, des élèves de CM2 de l’école de Tsoundzou 2 s’initient à la bicyclette. Ces initiations avaient lieu à l’occasion de la matinée Écomobilité et sécurité routière organisée par le service mobilité de Mlezi Maoré pour la semaine européenne dédiée.

« Le but de cette journée est de lever les freins autour du vélo, c’est un moyen de transport très peu utilisé à Mayotte », explique Nattidja Toibibou, la cheffe du service mobilité de la structure. Dans ce domaine, l’association dispose d’une auto-école solidaire, ainsi qu’un garage solidaire.

Ce vendredi, les participants étaient aussi sensibilisés à la sécurité routière. Des plots étaient disposés le long d’un parcours qu’il fallait suivre en portant des lunettes qui reproduisent un taux d’alcoolémie élevé. « La sécurité routière est souvent seulement abordée pour parler de la voiture, pour les deux roues ça ne mobilise pas forcément. Pourtant c’est extrêmement important », observe Nattidja Toibibou.

Une enquête sur le covoiturage

D’autres partenaires qui promeuvent les mobilités douces ont répondu présents à l’événement, à l’instar de Garico Mayotte, une plateforme de covoiturage. « Elle est encore peu connue sur le territoire », explique Nattidja Toibibou. « C’est pourquoi nous lançons une enquête sur l’utilisation du covoiturage à Mayotte pour mieux comprendre les habitudes des usagers, le questionnaire vise aussi à comprendre pourquoi on y a pas recours par exemple. »

L’équipe de Mob’Hélios tenait également un stand, l’entreprise loue des vélos à assistance électrique à la journée, à la semaine ou au mois. « Cela permet d’adopter un moyen de transport responsable et de gagner du temps au vu des embouteillages à Mamoudzou », explique Olivier Douteau, le responsable réparation. L’entreprise dispose aussi d’un atelier de réparation des cycles de toutes marques dans leur local situé à Petite-Terre.

Le lien de l’enquête sur le coivoiturage : https://forms.office.com/r/sjPgiZRTgH

Une journée sur le patrimoine naturel à l’îlot Mbouzi

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À l’occasion des Journées européennes du Patrimoine ce week-end, l’association des Naturalistes de Mayotte ont organisé des visites guidées de la réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi. Ce dimanche, Nicolas Gommichon, un des gardes des lieux, a présenté aux visiteurs le patrimoine naturel que renferme la petite île au large de Mamoudzou. On apprend qu’une léproserie s’y est installée dans les années 1930. Si l’îlot n’est plus habité depuis les années 1990, ses espèces endémiques n’en sont pas moins menacées. Au début des années 2000, l’association Terre d’Asile y a installé des makis blessés et les a nourris, ce qui a favorisé l’accroissement des populations de rats, qui en tant qu’espèce exotique envahissante, mettent en danger les plantes originaires de l’îlot en les prédatant. Pour le guide de la journée, il est important de raconter l’histoire du lieu et de le faire découvrir au public à l’occasion de ces journées dédiées au patrimoine. « On protège ce que l’on aime et on aime ce qu’on connaît », avance-t-il. « Ces visites sont l’occasion de faire connaître l’îlot et de dire aux gens qu’il est possible de s’y rendre en respectant certaines règles, son accès n’est pas interdit. » D’où la présence d’un sentier pédagogique, qui a guidé les pas des visiteurs durant l’après-midi.

Crise en Martinique : Ben Issa Ousseni soutient son collègue Serge Letchimy

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Depuis deux semaines, la collectivité martiniquaise est marquée par des émeutes en parallèle de manifestations contre la vie chère. « Face aux graves troubles sociaux résultant de la crise liée à la vie chère auxquels est actuellement confrontée la Martinique, le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, a une pensée toute particulière pour l’ensemble de la population de cette collectivité territoriale et exprime son soutien le plus sincère et sa solidarité à son président, Serge Letchimy », indique le Département de Mayotte, dans un communiqué daté de samedi.

Selon une étude réalisée par l’Insee en 2022, le prix d’un panier de produits moyen est généralement 14% plus cher en Martinique qu’en métropole, cela monte à 16% en Guadeloupe. A titre de comparaison, Mayotte connaît 10% de différence entre la moyenne des prix pratiqués ici et la métropole (c’était 6,9% en 2015). L’écart est actuellement de 9% pour La Réunion. Pour calmer la colère, le 11 septembre, le conseil exécutif de la collectivité martiniquaise a proposé (le vote est prévu le 3 octobre) de passer l’octroi de mer à 0% sur une centaine de produits considérés comme de première nécessité. Une exonération appliquée pendant 36 mois doit aussi permettre de laisser près de six millions d’euros dans l’économie locale.

Défendant « un front commun pour soutenir les actions en faveur de la justice sociale et de la réduction des inégalités », Ben Issa Ousseni, appelle également les autorités nationales et notamment au nouveau ministre des Outre-mer (François-Noël Buffet, voir par ailleurs) à « une prise de conscience urgente de la situation des Outre-mer et à des actions concrètes pour apporter des solutions aux besoins économiques et sociaux des habitants de ces régions. La vie chère, l’accès aux ressources de base et l’équité sociale ne peuvent être des combats laissés de côté. Mayotte se tient aux côtés de la Martinique dans ses luttes pour une vie meilleure, un avenir plus juste, et des conditions de vie dignes pour tous. La solidarité ultramarine doit être le ciment de notre résistance et de notre espoir commun ».

Rectification sur l’article sur la conférence de l’eau

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Dans l’édition Flash Infos du vendredi 20 septembre, une erreur de retranscription s’est glissée dans l’article relatant la conférence de suivi de la ressource en eau du mardi 17 septembre. A plusieurs reprises, le préfet François-Xavier Bieuville a cité l’article 15 de la convention des droits de l’homme et du citoyen, « tout agent public doit rendre compte de son activité et des finances utilisées », tandis qu’il était écrit de manière erronée « nul agent ». Face aux représentants associatifs, des services de l’État et des élus, le délégué du gouvernement voulait ainsi mettre en valeur son souci de transparence, notamment sur la construction de l’usine de dessalement d’Ironi Bé. L’équipement prévu pour 2026 est décrié par une partie de ses interlocuteurs pour ses conséquences environnementales. Le préfet affirme qu’il compte se rapporter à l’avis de son inspectrice de l’environnement et du développement durable, Céline Debrieu-Levrat, pour que ce projet voit ou non le jour.

Younous Omarjee en charge des RUP au Parlement européen

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En devenant vice-président du Parlement européen, le Réunionnais Younous Omarjee (La France insoumise) se voit confier un portefeuille regroupant les Régions ultrapériphériques (RUP), pays et territoires d’Outre-mer, les îles européennes et les petits États insulaires en développement. « C’est un symbole et un message fort de soutien du Parlement européen à l’adresse des régions et villes d’Europe, des Régions ultrapériphériques, des Outre-mer, et des îles d’Europe et du monde », réagit celui qui a présidé pour la première fois la session parlementaire du mercredi 18 septembre. Il aura ainsi à traiter particulièrement les sujets en rapport avec Mayotte, le département étant devenu RUP en 2014.

Député européen depuis 2012, Younous Omarjee a aussi la charge des relations avec les autorités françaises pour le siège du Parlement européen à Strasbourg, et celle avec le Comité des Régions et le Comité économique et social européen.

Aucun cas du virus Monkeypox recensé à Mayotte

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Santé Publique France a publié le 19 septembre un point de surveillance régionale. Le dernier cas de choléra détecté à Mayotte date du 12 juillet, il s’agissait d’un cas importé. Aucune circulation autochtone n’a été détectée sur le département depuis le 8 juillet. Il est à noter que la situation est également sous contrôle aux Comores où aucun nouveau cas n’a été enregistré depuis trois semaines (point au 21 août).

Une épidémie de gastro-entérites aiguës (GEA) est en cours. Santé publique France note une hausse lors de la semaine du 9 au 15 septembre de la circulation des virus responsables de GEA. Concernant les infections respiratoires aiguës (IRA), aucun cas biologiquement confirmé d’infection par un virus grippal ou un virus respiratoire syncytial (virus majoritaire dans les bronchiolites) n’a été identifié à Mayotte. Alors qu’en Afrique centrale, le virus Monkeypox circule activement, aucun cas n’a été recensé à Mayotte.

Ocetra, l’entreprise spécialisée dans les travaux sous-marins fête ses dix ans

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Créée en 2013 par Axel Fernandez, l’entreprise réunionnaise Ocetra célèbre ses dix ans d’activité. Spécialisée dans les travaux sous-marins, elle s’est exportée dans l’océan Indien, avec la création de filiales à Mayotte, Maurice et au Mozambique. A Mayotte, sa base est située à Petite-Terre, « avec des projets prometteurs à l’horizon, nous sommes résolus à fournir des solutions maritimes innovantes et durables pour répondre aux besoins croissants de la région », déclare le fondateur. Sur l’île aux parfums, ses équipes sont intervenues dans le renflouage d’un bateau à Petite-Terre. Elles ont également géré des missions liées au Tresta Star, un navire de 73 mètres de long qui s’était échoué dans le sud de l’île de La Réunion en décembre 2022. Elles sont intervenues sur les travaux de renflouage.

Thani Mohamed Soilihi intègre le gouvernement de Michel Barnier

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Sénateur depuis 2011, Thani Mohamed Soilihi (Renaissance) fait partie du nouveau gouvernement nommé par Michel Barnier. Il y est secrétaire d’État chargé de la francophonie et des partenariats internationaux.
Sénateur depuis 2011, Thani Mohamed Soilihi (Renaissance) fait partie du nouveau gouvernement nommé par Michel Barnier. Il y est secrétaire d’État chargé de la francophonie et des partenariats internationaux.

Attendu depuis plusieurs semaines, le nouveau gouvernement a été dévoilé, ce samedi soir. Outre l’arrivée de François-Noël Buffet à l’Outremer, c’est surtout la nomination de Thani Mohamed Soilihi au poste de secrétaire d’État qui en fait un événement historique pour Mayotte.

Premier Mahorais à prendre place dans un gouvernement, Thani Mohamed Soilihi devient secrétaire d’État chargé de la francophonie et des partenariats internationaux, ce samedi soir. Il travaillera en lien avec le nouveau ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (Modem), auquel il est rattaché. Agé de 52 ans, l’avocat originaire de Sada est très apprécié dans le parti Renaissance qu’il a rejoint en 2017. Ancien vice-président du Sénat, où il est élu depuis 2011, celui qui est vice-président de la commission des Lois est reconnu pour son travail sur le foncier en outremer (il est à l’origine de la création de la Commission d’urgence foncière) ou la loi sur « la simplification, de clarification et d’actualisation du droit des sociétés » de 2019 qui porte son nom. Son amendement dans la loi Asile-immigration de 2018 a également débouché sur la modification du droit du sol à Mayotte. Ainsi, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne peut pas acquérir la nationalité française si au moins l’un des deux parents n’est pas légalement sur le territoire trois mois avant la naissance.

En devenant secrétaire d’État (et si son nouveau poste n’est pas menacé par une motion de censure), il laissera sa place au Sénat à Salama Ramia, élue comme suppléante à ses côtés en septembre 2023.

François-Noël Buffet à l’Outremer

Pressenti, le sénateur François-Noël Buffet (Les Républicains) récupère le poste de ministre délégué à l’Outremer, après les courts passages de Jean-François Carenco, Philippe Vigier et Marie Guévenoux. Alors que l’État est confronté à une grave crise en Nouvelle-Calédonie, il connaît bien ce territoire pour avoir présidé une mission d’information sur l’avenir institutionnel de l’île depuis 2021. Spécialiste des questions migratoires au sein de son parti, il a dirigé une mission d’enquête sur l’immigration clandestine en 2006 et était le rapporteur de la loi Asile-immigration dans laquelle figure l’amendement de Thani Mohamed Soilihi. En 2021, il était également de la mission d’information aux côtés du sénateur mahorais pour se pencher sur l’insécurité à Mayotte.

Ministre de l'Intérieur et de l'Outremer depuis deux ans, Gérald Darmanin quitte le gouvernement.
Ministre de l’Intérieur et de l’Outremer depuis deux ans, Gérald Darmanin quitte le gouvernement.

Contrairement à ses prédécesseurs, il sera sous la tutelle directe du Premier ministre Michel Barnier et non du ministère de l’Intérieur. En effet, cela faisait plus de deux ans que Gérald Darmanin cumulait les deux portefeuilles. Comme il le souhaitait lui-même, il ne fait plus partie du gouvernement et laisse sa place à l’Intérieur à Bruno Retailleau, un autre membre des Républicains.

Peu ont pu garder leur ministère dans ce gouvernement attendu depuis des semaines. C’est le cas cependant de Rachida Dati à la Culture ou Sébastien Lecornu aux Armées.

Liste complète du gouvernement Barnier

Premier Ministre : Michel Barnier. Ministre de la Justice : Didier Migaud. Ministre du Partenariat avec les territoires et de la décentralisation : Catherine Vautrin. Ministre de l’Intérieur : Bruno Retailleau. Ministre de l’Éducation nationale : Anne Genetet. Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères : Jean-Noël Barrot. Ministre de la Culture et du Patrimoine : Rachida Dati. Ministre des Armées et des anciens combattants : Sébastien Lecornu. Ministre de la Transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques : Agnès Pannier-Runacher. Ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie : Antoine Armand. Ministre de la Santé et de l’accès aux soins : Geneviève Darrieussecq. Ministre des Solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes : Paul Christophe. Ministre du Logement et de la Rénovation urbaine : Valérie Létard. Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt : Annie Genevard. Ministre du Travail et de l’Emploi : Astrid Panosyan-Bouvet. Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative : Gil Avérous. Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : Patrick Hetzel. Ministre de la Fonction publique, de la simplification et de la transformation de l’action publique : Guillaume Kasbarian.

Ministre chargé des outre-mer : François-Noël Buffet. Ministre chargé du budget et des comptes publics : Laurent Saint-Martin. Ministres délégués : Benjamin Haddad (Europe), Nathalie Delattre (relations avec le Parlement), Maud Bregeon (porte-parole du gouvernement), Marie-Claire Carrère-Gée (coordination gouvernementale), Françoise Gatel (ruralité, du commerce et de l’artisanat), François Durovray (transports), Fabrice Loher (mer et pêche), Nicolas Daragon (sécurité du quotidien), Alexandre Portier (réussite scolaire et enseignement professionnel), Sophie Primas (commerce extérieur et Français de l’étranger), Marc Ferracci (industrie), Marie-Agnès Poussier-Winsback (économie sociale et solidaire, intéressement et participation), Marina Ferrari (tourisme), Olga Givernet (énergie) et Agnès Canayer (famille et petite enfance).

Secrétaires d’État : Othman Nasrou (citoyenneté et lutte contre les discriminations), Thani Mohamed Soilihi (francophonie et partenariats internationaux), Laurence Garnier (consommation), Salima Saa (égalité entre les femmes et les hommes) et Clara Chappaz (intelligence artificielle et numérique).

Un corps dans « un état très abîmé » retrouvé dans la mangrove de M’gombani

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Le corps a été trouvé dans la mangrove de M’gombani, à Mamoudzou, ce vendredi 20 septembre.

Vers 8h30, ce vendredi matin, un cadavre a été découvert dans la mangrove qui longe le boulevard Mawana-Madi, dans le quartier M’gombani, à Mamoudzou. C’est lors d’une opération de nettoyage qu’il a été découvert par un agent de la police municipale et un parent-relais. Les élèves, qui participaient eux aussi à cette action, ont pu être éloignés en attendant l’arrivée de la police. Le Parquet indique que le corps est dans « un état très abîmé » et qu’il est difficile d’établir une date de décès. Aucun élément ne permet non plus d’indiquer s’il s’agit d’une mort accidentelle ou non. Une autopsie va être réalisée pour en connaître les causes.

La préfecture de Mayotte alerte sur des faux comptes reliés au préfet

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Le préfet de Mayotte, Francois-Xavier Bieuville, est victime d’usurpations d’identité, une plainte a été déposée. Depuis plusieurs mois, des faux comptes ou profils communiquent en se faisant passer pour le représentant de l’État. Le stratagème consiste à utiliser des publications officielles pour paraître plus réalistes. La préfecture de Mayotte enjoint à ne pas y répondre et met en garde contre d’éventuelles arnaques. « Jamais un service de l’État ne demandera des informations personnelles ou bancaires via un réseau social », alerte la préfecture. Les comptes officiels provenant du cabinet du préfet de Mayotte possèdent le même identifiant @Prefet976. Il est possible de signaler un abus par mail à communication@mayotte.gouv.fr.

Comores : Azali Assoumani, réapparaît avec un pansement sur le front

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Excepté, la télévision nationale, aucun média n’a été autorisé à franchir le portail du palais présidentiel. Le service de communication du secrétariat général du gouvernement se chargeait de fournir les images à la presse, une méthode qui n’a pas pour autant suffi pour cacher la gravité des blessures du président.  

C’était un moment très attendu. Presque une semaine après son agression au couteau, le président comorien est apparu finalement, hier, jeudi. Une sortie qui a été contrôlée au millimètre près par la présidence des Comores, qui n’avait montré aucune image d’Azali Assoumani, depuis l’annonce de l’attaque dont il a été victime, le vendredi 13 septembre. Avant de se rendre au palais présidentiel, vers 11h, le service de communication s’est rendu à son domicile pour prendre quelques images qui sont transmises par la suite à certains médias, quelques minutes plus tard. Une courte vidéo de moins de trente secondes, le montre également sur le perron de Beit-Salam, en train de saluer les membres de son gouvernement. S’il avait l’air en forme en marchant, l’ex-putschiste de 65 ans, avait presque la moitié de la partie gauche du front couverte par un grand pansement qui renforce l’idée selon laquelle sa blessure est grave. Sa main droite était couverte de pansement pour cacher les plaies, causées par les coups de couteaux. Dans les images fournies par les autorités, on y voit Azali Assoumani assis dans son bureau. Selon la porte-parole du gouvernement, Fatima Ahamada, le chef de l’État a présidé le conseil des ministres du jour. Cette traditionnelle rencontre hebdomadaire réunit tous les mercredis les membres du gouvernement. Elle avait été ajournée jusqu’à ce jour. Un choix murement réfléchi, soutenait, avant-hier une source gouvernementale alors que ce report est venu alimenter les spéculations sur l’état de santé du locataire de Beit-Salam. En tout cas malgré la publication de ces photos, en vue de calmer probablement l’opinion, aucun média n’a vu le président, qui n’a pas fait non plus la moindre déclaration publique.  Dans un point de presse qu’elle a tenu, à l’issue du conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement a reconnu implicitement que l’absence d’Azali Assoumani dans les évènements de ces derniers jours était liée à son agression. 

Interrogations et arrestations d’opposant

 La ministre de l’information a relevé que le président de l’Union des Comores ne faisait que suivre les recommandations médicales. Le médecin l’aurait demandé de rester à l’écart de tout vacarme. A propos des motifs qui ont poussé le jeune gendarme, Ahmed Abdou à attaquer le chef de l’État Comorien, le gouvernement dit attendre la fin des investigations annoncées par le chef du parquet de Moroni, Ali Mohamed Djounaid. Toutefois, la présidence a fait une révélation. Elle affirme que l’assaillant, inhumé samedi, après sa mort suspecte, était un fumeur de « drogue », sans préciser de quelles substances prenait-il. On rappelle qu’au lendemain de l’acte, certains habitants de son village natal, assuraient que le militaire recruté en 2022, n’était pas stable psychologiquement. Mais il est difficile pour l’heure de confirmer cela. Surtout que l’auteur de l’attaque a rejoint le ciel. Les circonstances de son décès elles aussi sont sujettes à des interrogations. Et le silence radio du côté de la justice, n’arrange rien, au contraire elle favorise la prolifération des spéculations. Certains vont jusqu’à mettre sur la table des soupçons de tortures sans avancer des preuves tangibles.  Toutefois, les récentes arrestations du père et du frère du jeune agresseur interrogent même s’ils ont été relâchés le même jour. Mardi, un autre membre de la famille qui a pris part au lavage mortuaire de l’agresseur avait passé des longues heures à la gendarmerie. Pour l’instant, les raisons de ces interpellations en cascade n’ont jamais été communiquées. Ce qui n’empêche pas de pousser de nombreux Comoriens, notamment des politiciens de l’opposition à exiger des explications sur la mort en cellule du gendarme qui a attaqué Azali dans des funérailles à Salimani Itsandra. Ce qui ne plait visiblement pas aux autorités, du moins c’est ce qu’estiment des opposants après l’arrestation depuis mercredi, de Mihidhoir Sagaf, ancien candidat à l’élection des gouverneurs au niveau de la Grande Comore. Jusqu’à hier jeudi, 17h, ses compagnons de lutte n’avaient pas pu le voir. Ils pensent que sa convocation fait suite à la publication le 17 septembre, sur son mur Facebook, d’un appel à un rassemblement pacifique pour la paix au vu des évènements de ces derniers jours.  » Face à la situation désastreuse que traverse notre cher pays, le collectif des candidats des gouverneurs de l’opposition des trois îles lance un appel à la mobilisation générale contre le régime totalitaire et sanguinaire d’Azali et de sa famille. Organisons ensemble dès à présent des manifestations pacifiques dans toutes les îles des Comores pour exprimer notre mécontentement et notre désir de changement« , a écrit, le coordonnateur du collectif, Mihidhoir. Notons que depuis 2018, les manifestations politiques sont interdites systématiquement. Personne n’ose descendre dans la rue.  Dans un communiqué publié ce 19 septembre, Idi Boina, candidat au gouvernorat de la Grande Comore, lors des récentes élections, a appelé au nom des autres candidats à la libération de sans condition Mihidhoir Sagaf.   

Première semaine de cours pour les futurs infirmiers de bloc opératoire

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Ils sont huit élèves à avoir intégré la formation pour devenir Infirmier en bloc opératoire diplômé d’État (Ibode) à l’Institut des études en santé de Mayotte (IES).

L’Institut des études en santé de Mayotte (IES) a accueilli sa première promotion de futurs infirmiers en bloc opératoire diplômés d’État cette semaine. Une nouvelle formation qui devrait permettre aux salles d’opération du centre hospitalier de Mayotte (CHM) de renforcer leurs effectifs.

La première promotion pour devenir Infirmier en bloc opératoire diplômé d’État (Ibode) a fait sa rentrée cette semaine à l’Institut des études en santé de Mayotte (IES). Huit étudiants, tous déjà infirmiers au centre hospitalier de Mayotte (CHM), ont commencé cette formation de deux ans, dispensée par Bernard Robin, Ibode au centre hospitalier universitaire (CHU) de Nantes. « Les cours théoriques sont en visioconférence avec l’école du CHU de Nantes. Mais les travaux pratiques auront lieu ici », explique Agnès Girard, infirmière anesthésiste qui participe à encadrer la formation côté mahorais. Pour assister à cette classe, les participants ont été sélectionnés sur concours.

Une fois diplômés, ils seront capables d’assurer trois fonctions lors des opérations : infirmier circulant (celui qui fait le lien entre le bloc stérile et les autres salles), instrumentiste (chargé de donner et compter le matériel) et assistant chirurgical. Avec ce dernier rôle, ils pourront par exemple assister le chirurgien au moment des sutures. « On est vraiment dans la technicité », affirme Claire Makolle, cadre formatrice après avoir exercé ce métier pendant plusieurs années. Les protocoles en bloc opératoire étant très réglementés, notamment pour préserver la stérilité de la pièce, le métier d’Ibode l’est tout autant.

Un engagement de cinq ans

Pour Latuf Dhoifir, infirmier diplômé en 2022 après avoir fait sa formation à Mayotte, retourner à l’école était une évidence. Depuis un an, il opère comme circulant en bloc opératoire, seul rôle qui ne nécessite pas de suivre la formation. Mais le jeune homme veut aller plus loin : « En travaillant avec eux, j’ai pu avoir un aperçu du métier d’Ibode, de ses responsabilités. Avec cette formation, je veux approfondir mes connaissances et pouvoir tout faire ».

Une vocation qui ne fait pas de mal au CHM : sur les 23 postes d’Ibode équivalents temps plein ouverts, il n’y en a actuellement que douze d’occupés. « La totalité n’est jamais pourvue », précise Claire Makolle, ajoutant que ce métier est également en tension sur l’ensemble du territoire national. Cette nouvelle formation sur le sol mahorais devrait permettre aux équipes des blocs opératoires de s’étoffer : les huit élèves formés à l’IES auront un contrat d’engagement de cinq ans avec le CHM une fois diplômés. Une manière de lutter contre le turn-over hospitalier.

Pompiers : Abdoul Kamardine « mécontent » de la délocalisation du concours de lieutenant

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Président du conseil d’administration du Sdis de Mayotte, Abdoul Kamardine « fait part de son mécontentement à la suite de la publication de l’arrêté d’ouverture du concours de lieutenant de deuxième classe au niveau national ». Confié au centre de gestion de la fonction publique territoriale du Rhône et de la Métropole de Lyon, cet exercice ne pourra pas se faire à Mayotte, mais en métropole ou à La Réunion, selon l’article 7 de cet arrêté.
« Les candidats originaires de Mayotte sont les seuls à ne pas pouvoir passer les épreuves écrites dans leur territoire d’exercice », regrette celui qui est conseiller départemental du canton de M’tsamboro. Il a donc saisi le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, ainsi que le chef d’état-major de zone océan indien, par le biais du directeur départemental par intérim « afin de concilier les organisateurs dudit concours à revoir leur décision au profit des candidats mahorais ». Il compte également s’entretenir avec le président de la Fédération nationale des centres de gestion, « afin que des maladresses semblables ne se reproduisent plus au grand dam des sapeurs-pompiers de Mayotte, et des Mahorais ».

Zena Airlines : Un coup de pouce bienvenu d’Airbus et du Département

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Régis Novou (à gauche) et son frère Julien Novou, aimeraient que le Département de Mayotte soit actionnaire dans le capital social souhaité à 25 millions d'euros.

Pendant que le voyageur mahorais grogne contre le coût des billets davion vers la métropole et La Réunion, le Département de Mayotte avance sur l’ouverture de sa desserte aérienne. Le projet Zena Arlines, porté par Régis et Julien Novou, tient la corde avec une promesse de la collectivité d’intégrer le capital social. Explications avec Régis Novou dans le dernier numéro de Mayotte Hebdo sur le transport aérien à Mayotte.   

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La société Zena Airlines a signé un partenariat stratégique avec Airbus consulting en juillet.

Flash Infos : Où en êtes-vous actuellement avec le projet aérien Zena ?

Régis Novou : Beaucoup de choses sont en train de se passer, invisibles pour beaucoup de personnes parce que nous ne communiquons pas dessus, nous avons besoin de calme pour travailler. Comme vous l’avez su, le 19 juillet dernier, nous avons officialisé notre partenariat avec Airbus Consulting qui va nous accompagner dans le cadre de la campagne de certification pour obtenir le certificat de transport aérien. Ils vont nous aider aussi dans de nombreux domaines pour structurer notre entreprise et recruter du personnel, autant navigant que des cadres. Airbus Consulting va également nous permettre de promouvoir la marque Zena, en d’autres mots la marque Mayotte, et c’est pour cette raison que nous souhaitons travailler main dans la main avec le conseil départemental. Airbus va également nous aider à chercher des avions, c’est en cours, à les configurer, la quantité de sièges dans les cabines économiques, cabines business, quels sièges etc… Actuellement, le plus gros du travail porte sur la consolidation du business plan que nous avons dressé avec mon frère Julien.

F.I. : Combien de destinations envisagez-vous de mettre en place au démarrage ?

R.N. : Nous avons, de mémoire, identifié six destinations possibles et pertinentes au départ de Mayotte, alors qu’Airbus Consulting a analysé quasiment 150 destinations que nous sommes en train de diminuer au fur et à mesure que nous mesurons la pertinence des informations. Là, nous sommes sur une short liste de dix destinations et au fur et à mesure que nous avançons nous consolidons notre business plan d’origine. Nous avons terminé l’analyse très pointu du marché de l’aérien à Mayotte pour que nous soyons en mesure de donner beaucoup d’informations d’ici fin octobre/début novembre 2024. Je peux vous dire qu’il y a beaucoup de fantasmes sur le marché de l’aérien à Mayotte, parce qu’on est Mahorais, parce qu’on voit qu’il y a un intérêt à desservir cette destination malgré les difficultés opérationnelles. Et là, on va parler de chiffres pour voir la réalité exacte, la capacité de développement et de déploiement de Mayotte, au départ comme à destination. Ce sont des éléments que nous prenons en compte pour vérifier le dimensionnement de la compagnie. Nous sommes partis sur des types d’avions et nous sommes en train de remettre tout cela à plat, vérifier en fonction des données qui ont été actualisées aux chiffres de 2023 que le type d’avions que nous souhaitons est bien le bon. Et si ce n’est pas le cas, quel avion on développe ? Je me rends à Paris la semaine prochaine pour continuer de compiler ces données-là et aussi de décider fermement quel sera le modèle d’entreprise, le modèle commercial de Zena.

F.I. :  Vous ne laviez pas encore ?

R.N. : On l’a déjà, mais maintenant, on va pouvoir mettre des chiffres qui seront consolidés par Airbus Consulting. A priori, les nôtres étaient bons mais ils sont allés plus loin, ils vont chercher des partenariats sur les destinations, des partenariats avec les offices de tourisme, etc…. Ils vont très loin dans leur méthodologie. Parallèlement à cela, ils vont retenir un responsable désigné pour la campagne de certification. Il faut compter environ six mois pour une campagne de certification, en incluant les échanges avec l’aviation civile pour être certifié. Nous avons mis en place une méthodologie en place qui va nous permettre d’aller plus vite. De cette manière, on pourra aller plus vite sur le CTA, parce qu’on ne va pas simplement rédiger nos manuels et assurer leur navette. Pendant qu’ils seront en cours de rédaction, l’aviation civile pourra avoir accès à nos fichiers et pourra en temps réel faire ses remarques afin que nous puissions les corriger pour être en conformité avec la réglementation, afin que nos opérations se fassent dans des conditions optimales.

F.I. : Le conseil départemental de Mayotte vous a reproché, il y a quelque temps, de ne pas disposer de Kbis. Avez-vous réussi à résoudre ce problème ?

R.N. : À l’époque, nous n’avions pas compris pourquoi il nous parlait de Kbis parce que nous en avions un depuis le 11 novembre 2022, date de naissance de la compagnie Zena. Nous avions compris qu’il y avait visiblement besoin de dialogue direct avec le Département et non pas par média interposé. C’est désormais le cas, d’ailleurs le président Ben Issa Ousseni a rédigé un courrier d’intention en avril dernier nous octroyant une subvention de 500.000 euros dans le cadre de la campagne de certification. Nous le remercions fortement pour ce courrier officiel qui fixe les critères d’obtention de cette subvention. Nous sommes en train de travailler sur ces conditions que nous pensons pouvoir réunir d’ici la fin du mois d’octobre prochain. Outre cet accompagnement, nous ne cachons pas notre désir d’avoir le conseil départemental de Mayotte dans notre actionnariat pour la phase d’exploitation. Je rappelle que nous avions un capital social qui fait 25 millions d’euros.

F.I. : Cette question se pose-t-elle encore devant le ras-le-bol exprimé par les Mahorais sur le coût des billets davion ? 

R.N. : Je perçois une réelle volonté du Département de s’emparer du problème du désenclavement aérien de Mayotte et aussi de la cherté des prix des billets d’avion. Comme un peu tout le monde, j’ai lu par voie de presse sa mésaventure avec Ewa Air. J’ai également vu que Zena n’était pas le seul projet sur la table, il y a un autre projet régional qui est toujours valable. De notre côté, nous avons une vision différente des choses dans le sens où nous sommes persuadés que pour faire avancer notre territoire nous avons non seulement besoin de nous déployer sur la région mais aussi sur la métropole qui est en ce moment le plus gros marché au départ de Mayotte. Je suis convaincu qu’il faut éviter d’être en flux tendu sur la métropole, il faut offrir de la capacité, offrir des possibilités aux gens de pouvoir voyager quand ils en ont la possibilité et à condition que les tarifs soient raisonnables. Telle est notre vision. Nous y travaillons et selon nous la meilleure manière pour le département de s’impliquer pour impacter la desserte aérienne de l’île serait de rentrer dans l’actionnariat d’une compagnie. Évidemment, je prêche pour ma paroisse, parce que nous avons un projet qui s’inscrit dans la région, mais également qui va s’inclure dans la métropole. Nous avons compris que c’est le souhait des Mahorais. C’est le message que nous recevons sur Facebook, que nous entendons dans la rue et durant les manifestations publiques. Il est vrai que la meilleure manière de peser sur une compagnie aérienne est d’en devenir actionnaire. Notre souhait n’est pas simplement de parvenir à cela, nous souhaitons qu’il pèse sur l’actionnariat pour être garant des intérêts de Mayotte au long terme dans l’entreprise.

Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le dossier Mayotte Hebdo numéro 1103 : Piste longue, nouvel aéroport, billets chers, ça urge !   

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Crise de l’eau : « Hors de question que nous passions en force sur ce projet d’Ironi Bé »

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Pour éviter de se retrouver sans eau, comme ici en 2023 à la retenue collinaire de Combani, l’État et le syndicat Les Eaux de Mayotte misent sur une nouvelle usine de dessalement à Ironi Bé, dont le dossier environnemental est bientôt achevé.

L’État ne cherchera pas à passer en force sur le projet de l’usine de dessalement d’Ironi Bé. A l’occasion de la première réunion de la conférence de suivi du plan eau 2024/2027 qui s’est tenue mardi après-midi à Mamoudzou, nombreux ont été les intervenants et représentants d’associations locales à avoir adopté des positivions vives sur ce projet qui pourrait permettre une production de 10.000 mètres-cube par jour d’ici 2026 et mettre fin aux habituels tours d’eau.

La question de la disponibilité d’eau potable sur le territoire a donné lieu à de moultes inquiétudes parmi les différents intervenants qui ont eu à s’exprimer lors de la première réunion publique du comité de suivi du plan eau 2024/2027, ce mardi, à Mamoudzou. Des associations de lutte pour la protection de l’environnement, des consommateurs mahorais mais aussi le conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) ont l’occasion de donner leurs avis sur les projets de forage, de retenue collinaire d’Ourovéni et d’usine de dessalement d’eau de mer destinés à répondre au besoin en eau potable de la population de l’île après la crise hydrique de l’année dernière. Ayant pris la parole après l’ouverture officielle des débats par Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, le préfet François-Xavier Bieuville a introduit son propos en citant l’article 15 de la convention des droits de l’homme et du citoyen, « tout agent public doit rendre compte de son activité et des finances utilisées », comme pour préfigurer la teneur des réactions à venir de certaines personnes présentes dans l’hémicycle.

L’objectif final des discussions qui se sont ouvertes cette semaine (et qui vont s’étaler sur plusieurs mois d’activités et d’action) est de permettre aux différents acteurs engagés dans ce processus de s’acheminer, lentement mais sûrement vers une fourniture de l’eau courante, sans coupures, pour les habitants de Mayotte.  « Ce qui est important, c’est que chacun a compris que l’eau est un enjeu capital. Je me félicite d’une chose, nous avons des débats qui sont parfois rudes avec des questionnements et des interrogations, avec des citoyens des associations, des parties prenantes qui posent des questions et dans ce processus-là qui est un processus démocratique, chacun s’empare de la question de l’eau pour bien la comprendre, et puis au fond apporter des réponses », estime le délégué d’un gouvernement toujours dans l’attente d’être formé. « Je trouve extrêmement important parce qu’une fois qu’on a fait ce travail de conviction, de pédagogie et de présentation, au fond on comprendra tout ce que nous faisons aujourd’hui au profit de Mayotte », a-t-il souligné.

Un objectif de fin des tours d’eau en 2026

L’objectif à atteindre est la fin des tours d’eau en 2026 au plus tard. Se positionnant lui-même en citoyen de Mayotte, il a déclaré comprendre l’injustice profonde ressentie par les mères de familles, les enfants, les organisateurs de manzaraka et les personnes en situation de difficultés de devoir supporter les tours d’eau. Du côté des représentants de la société civile, l’heure était plutôt à l’agitation des cartons rouges devant de possibles atteintes à l’environnement marin. Ça a été le cas de Michel Charpentier, le président de l’association des Naturalistes de Mayotte, qui a parlé d’une précipitation à vouloir construire l’usine de dessalement d’Ironi Bé alors que personne ne peut actuellement garantir quel est l’impact de cet outil sur les eaux du lagon. Il a émis de sérieux doutes sur ce qui pourrait se produire dans les cinquante mètres autour de la zone de rejets des saumures et a émis le vœu que soit repris en considération le principe de refouler les retombées à haute teneur en sel hors du lagon. Un son de cloche partagé par la députée Estelle Youssouffa qui est intervenue dans les débats par vidéoconférence depuis Paris.

« Je ne suis pas scientifique, j’ai une inspectrice de l’environnement et du développement durable, Céline Debrieux-Levrac, qui est ma conscience verte, laquelle me dira : « Monsieur le préfet, le projet passe », auquel cas, je donnerai l’autorisation. Ou alors : « Monsieur le préfet, le projet ne passe », auquel cas, je demanderai de nouvelles études. Il est hors de question que nous passions en force sur ce projet d’Ironi Bé. On a besoin d’un avis scientifique, j’ai une personne en situation de donner cet avis et à partir du moment où le feu vert sera donné, je considère que le préfet pourra décider en toute connaissance de cause sur la validité de ce projet d’usine de dessalement », s’est défendu le préfet. Il a été arrêté le principe d’une implication de l’université de Mayotte dans le suivi régulier du phénomène tant redouté par les associations de défense de l’environnement dans l’hypothèse d’une mise en service de cette deuxième usine de l’île, après celle de Petite-Terre.

Outre les aspects techniques et organisationnelles de cette conférence de suivi, il a longuement été question des différents financements engagés dans la réalisation des forages et la question du traitement des eaux usées dont le rejet dans le lagon a des conséquences lourdes sur l’écosystème marin.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes