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14/01/09 – Les tribunaux font leur rentrée

Mardi matin ont eu lieu les audiences solennel- les de rentrée du tribunal de première instance (TPI) et du tribunal supérieur d'appel (TSA) de Mayotte. Devant les autorités administratives, politiques et policières, ainsi que tous les membres des tribunaux, la présidente du TSA Karine Pontchâteau et le procureur général Marc Brisset-Foucault, ont fait le bilan de l'an- née judiciaire passée et tracé les perspectives pour 2009, discours suivis par ceux de la présidente du TPI Marie-Thérèse Rix-Geay et par le procureur Gilles Rognoni. Le procureur général s'est notamment dit favorable à la réforme du juge d'instruction prônée par le Président de la République, avec la création d'un service centralisé à compétence nationale pour effectuer les enquêtes, à condition qu'il y ait des garanties statutaires d'indépendance par rapport au pouvoir politique. Il a également rappelé qu'outre la lutte contre l'immigration clandestine, la délinquance économique et financière ne doit pas être laissée de côté à Mayotte car la corruption, le favoritisme, les détournements de fonds publics ou les abus de biens sociaux sont des "cancers de la démocratie".

La présidente du TSA s'est réjouie de l'arrivée prochaine d'un nouveau magistrat à la Crec (commission de révision de l'état- civil) mais a regretté le nombre insuffisant d'assesseurs titulaires pour assister les magistrats du TSA dans leur travail. Elle a également annoncé qu'à partir du mois de mars, la Cour Criminelle devrait durer 15 jours, contre une semaine actuellement, 4 fois par an. Au cours de son réquisitoire, Gilles Rognoni a rappelé que la plupart des faits de nature pénale étaient liés à l'immigration clandestine (16.195 infractions sur les 22.676 faits constatés) et a affirmé que "tous les maux de l'île viennent en grande partie de cette immigration incontrôlée". Le procureur s'est notamment réjoui de l'application de la loi d'août 2007 sur la récidive qui permet de condamner les passeurs à 4 ans d'emprisonnement en cas de récidive.

La présidente du TPI a clôturé cette audience solennelle en rappelant que même si le dispositif d'accompagnement des enfants mis en place au mois de novembre 2008 et le développement du bureau de l'accès au droit et d'ai- de juridictionnelle créé en mars 2007 ont pu améliorer la situation de la justice à Mayotte, de vastes chantiers restent à mener pour 2009, notamment la refonte des textes et procédures du tribunal du travail.

14/01/2009 – Bulletin de vigilance orages

Des rafales de vent sous grains pourront atteindre 90 à 140 km/h et les seuils de fortes pluies seront atteints ou dépassés.

 

Des cumuls importants de précipitations sur de courtes durées, peuvent, localement, provoquer des crues inhabituelles de rivières ou de ruisseaux.

 

Au regard de ces prévisions, la préfecture recommande à la population de limiter ses déplacements, qui peuvent être rendus difficiles avec les cumuls de pluie par endroits.

 

Cet épisode orageux devrait durer 24 à 36 heures

 

CONSEILS DE COMPORTEMENT A LA POPULATION

 

Il est conseillé à la population :

 

  • S’il vous est absolument indispensable de vous déplacer, soyez très prudents et vigilants, les conditions de circulation peuvent devenir soudainement très dangereuses.
  •  

  • Évitez d’utiliser le téléphone et les appareils électriques.
  •  

  • Ne vous abritez pas sous les arbres.
  •  

  • N’hésitez pas à vous arrêter dans un lieu sûr. Vous pouvez rester dans votre véhicule qui vous assure une bonne protection contre les effets de la foudre.
  •  

  • Ne marchez pas en groupe.
  •  

  • Ne restez pas sur les chemins pédestres.
  •  

  • Rangez ou fixez les objets sensibles aux effets du vent ou susceptibles d’être endommagés.
  •  

  • Signalez sans attendre les départs de feux dont vous pourriez être témoins.
  •  

  • Si vous êtes dans une zone sensible aux crues torrentielles, ne traversez pas les ravines et les cours d’eau qui peuvent être l’objet de crues soudaines, prenez toutes les précautions nécessaires à la sauvegarde de vos biens face à la montée des eaux.

14/01/2009 – Audiences solennelles : Les tribunaux font leur rentrée

Revêtus de leurs robes de cérémonie, les magistrats des deux tribunaux de Mayotte ont fait leur rentrée en grande pompe, devant un parterre d'officiels. Les audiences solennelles ont débuté par celle du TSA, avec le réquisitoire de Marc Brisset-Foucault, procureur général, qui a salué le départ à la retraite en 2008 de Jean-Baptiste Flori, le président du TSA de Mayotte depuis 20 ans. Le procureur général a ensuite rappelé le développement de l'activité judicaire à Mayotte, passée en 20 ans de 3 à bientôt 15 magistrats, avec la nomination le 18 décembre dernier d'Yves Baudoin, venu du parquet d'Avignon, pour présider le TSA en mars prochain.

Le procureur général a ensuite évoqué la récente réforme de la composition du Conseil national de la magistrature (CSM) qui a eu lieu suite à la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 : si désormais il y a deux autorités distinctes pour la nomination des magistrats du siège et du parquet, l'unité du corps judiciaire en France n'a pas été remise en cause, a-t-il tenu à rappeler.

M. Brisset-Foucault s'est déclaré favorable à la réforme du juge d'instruction récemment prônée par le Président de la République, avec la création d'un service centralisé à compétence nationale pour effectuer les enquêtes, à condition qu'il y ait des garanties statutaires d'indépendance par rapport au pouvoir politique. Il a tenu à rappeler que seulement 5% des enquêtes sont confiées au juge d'instruction, et que seule une dizaine de dossiers concerne les grandes affaires où sont liés des hommes politiques ou de grands financiers. Pour lui, le système français est "considéré comme généralement dépassé car le juge d'instruction est trop seul".

Corruption, favoritisme, détournements de fonds publics : "des cancers de la démocratie"

Le procureur général s'est félicité de la création au mois d'octobre du GIR (Groupe d'intervention régional) de Mayotte, une structure interministérielle et interdisciplinaire qui permet, entre autres, de mieux lutter contre les trafics de drogue et d'êtres humains. M. Brisset-Foucault a également rappelé qu'outre la lutte contre l'immigration clandestine, la délinquance économique et financière ne doit pas être laissée de côté à Mayotte car la corruption, le favoritisme, les détournements de fonds publics ou les abus de biens sociaux sont des "cancers de la démocratie".

Karine Pontchâteau, la présidente du TSA par intérim, s'est réjouie de l'arrivée prochaine d'un nouveau magistrat à la Crec (Commission de révision de l'état-civil), mais a regretté le nombre insuffisant d'assesseurs titulaires pour assister les magistrats du TSA dans leur travail. Il n'y en a qu'un seul pour l'instant. Elle a également annoncé qu'à partir du mois de mars, la Cour criminelle devrait durer 15 jours, contre une semaine actuellement, 4 fois par an. La vice-présidente a conclu son intervention en soulignant le fait qu'un "gros effort reste à faire concernant le droit des victimes, trop souvent absentes aux audiences".

"Les maux de l'île viennent en grande partie de cette immigration incontrôlée"

L’audience solennelle du TPI a ensuite été ouverte par la présidente Marie-Thérèse Rix-Geay. Le procureur de la République près le TPI, Gilles Rognoni a ensuite prononcé un discours plutôt musclé aux envolées parfois lyriques. S’il s’est réjoui du fait que les mesures alternatives soient préférées à la saisine du tribunal, avec notamment la procédure du "plaider coupable" choisie par 128 personnes en 2008, il a en revanche déploré la "bombinette du 27 mars" en qualifiant les manifestants de "voyous et de passionarias de 1793" et de "pogrom racial" les agressions envers les Wazungu, des termes qui ont choqué certaines personnes dans l’assistance, notamment les avocats.

Après avoir rappelé que la plupart des faits de nature pénale étaient liés à l'immigration clandestine (16.195 infractions sur les 22.676 faits constatés, soit 71%), le procureur a affirmé que "les maux de l'île viennent en grande partie de cette immigration incontrôlée. Un bateau est arrêté, deux rentrent et certains pensent que cela ne sert à rien de lutter contre l’immigration clandestine. Il faut le relever le défi et j’ai bon espoir d’y arriver. Je remercie la police et la gendarmerie pour leur travail sans relâche. Depuis l’application de la loi sur la récidive, des peines pouvant aller jusqu’à 4 ans de prison ferme sont prononcées. Dans le milieu des passeurs, cela commence à se faire savoir et ça fait peur !", a-t-il martelé en soulignant également que l’emploi illégal de travailleurs sans papiers par les Mahorais était un facteur d’attraction pour les immigrants. Reprenant à son compte le slogan "No pasaran !" des Républicains lors de la guerre civile espagnole de 1936-39, le procureur a affirmé que "les kwassas ne passeront pas !"

De plus en plus, les Mahorais sollicitent le juge aux affaires familiales

Marie-Thérèse Rix-Geay, la présidente du TPI, a accentué son discours de rentrée sur les moyens dont disposerait le tribunal pour l’année 2009. En premier lieu, le nouveau magistrat qui viendra renforcer les effectifs de la Crec : "Fixer l’état civil est une étape indispensable", a-t-elle affirmé. De plus en plus, les Mahorais sollicitent le TPI, notamment le juge aux affaires familiales (Jaf) et le juge des enfants. "En 2008, grâce aux diverses actions en collaboration avec l’association Tama, nous avons pu tenir des permanences sociales pour réduire les reconduites à la frontière de parents sans enfants. Avec la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), nous travaillons pour limiter la récidive des mineurs et grâce au Conseil territorial de l'accès au droit (CTAD) et ses permanences de Mamoudzou et Bandrélé, les Mahorais sont informés de leurs droits, conseillés et orientés selon leurs besoins. L’aide juridictionnelle peut en témoigner", s’est-elle félicitée.

Pour 2009, les gros chantiers à venir sont la refonte de la procédure du droit du travail, le développement de la chambre commerciale, la réforme foncière et les journées d’information sur les enfants en danger dans les établissements scolaires, organisées en partenariat avec le vice-rectorat.

Julien Perrot & Faïd Souhaïli


L’activité du TPI en chiffres

Chambre de la famille (Jaf)

Traite tout le contentieux de la famille, y compris pour les Mahorais de droit local. L’augmentation du contentieux peut s’expliquer en partie par le fait que ce qui était traditionnellement jugé par les cadis est désormais porté devant le Jaf.

 

En 2006

En 2007

En 2008

Divorces prononcés

148

72

81

Décisions en matière de pension alimentaire,

résidence des enfants et droit de visite

241

224

311

Délégation d’autorité parentale

268

204

352

 

Contentieux civil

 

Jugements en 2007

Jugements en 2008

Contentieux général grande instance

61

64

Contentieux financier

51

81

Etat des personnes

299

286

Juge de l’exécution

61

32

Tribunal des affaires de sécurité sociale

16

54

 

Chambre commerciale

Traite des litiges avec un commerçant et des procédures de sauvegarde des entreprises. En 2008, 32 jugements et 138 injonctions de payer ont été rendus. En 2008, la chambre commerciale a été saisie pour :

– 1 procédure d’alerte initiée par le commissaire aux comptes

– 1 ouverture de procédure de sauvegarde

– 13 déclarations de cessation de paiement

– 3 redressements judiciaires

– 13 liquidations judiciaires

 

Evolution de la délinquance

En 2008, 22.676 faits de nature pénale ont été constatés dont 16.195 infractions à la législation sur les étrangers.

La gendarmerie a traité 3.370 affaires de délinquance générale, la police 2.166 et la Paf 945.

 

Dossiers confiés au juge d’instruction

– 38 ouvertures d’information pour crimes : 29 viols et viols aggravés, 2 assassinats ou meurtres, 1 violence ayant entraîné la mort, 6 violences aggravées ou homicides involontaires et 15 pour stupéfiants.

– 12 ouvertures d’information pour délits dont 9 stupéfiants, 10 vols avec arme, 2 escroqueries, 3 aides au séjour irrégulier, 2 faux et usage de faux et 15 divers.

NB : la somme des dossiers est supérieure au chiffre de tête, une instruction pouvant être ouverte pour plusieurs motifs en même temps.

13/01/09 – Le SDTM satisfait de la DSP pour le transport public

Alors que le Syndicat des transporteurs inter- urbains de Mayotte (Stim) et le Syndicat des taxis de Mayotte (STM) ont lancé un préavis de grève pour ce mercredi pour protester contre la délibération ayant projeté l'organisation du transport à Mayotte par une délégation de service public (DSP), une organisation se satisfait au contraire de ce système. Il s'agit du Syndicat départemental des transporteurs de Mayotte (SDTM). Son président Chébani Saïndou estime pour lui que le travail ne changera pas avec la DSP. "Aujourd'hui, nous sommes des sous-traitants de la CMTS. Mais à l'avenir, on pourra faire ce travail nous-mêmes, cela ne changera rien." Pour lui, il suffit que les transporteurs se réunissent en groupes d'intérêts économiques et travaillent en étroite collaboration avec les techniciens du Conseil général pour que ceux-ci leur indiquent les démarches à faire pour répondre aux appels d'offre qui seront émis.

"La commission qui lancera la DSP veut que nous discutions avec elle. Je ne vois donc pas où est le problème. Nous avons vu M. Castel ce matin et il nous a affirmé que la CCI nous aiderait selon ses moyens. Jeudi nous avons rendez-vous avec le président du CG pour qu'on nous explique dans le détail les critères à obtenir pour prétendre aux 10 lots à la rentrée de septembre" affirme Chébani Saïndou. Mercredi, le SDTM ne sera pas en grève contrairement au Stim et au STM. "Ces mêmes personnes qui ont signé le préavis de grève, sont les mêmes qui ont couru pour que les Mahorais puissent travailler dans le transport. Aujourd'hui, ils reculent alors qu'on nous propose de travailler avec le CG, on ne sait pour quelle raison" précise le président du SDTM à l'encontre de MM. Mohamed Houlame et Madi Baco qui ont affirmé que seules deux entreprises pouvaient aujourd'hui répondre à ces appels d'offre.

13/01/09 – Des solutions pour le logement social

Suite à la 10ème conférence des entreprises publiques locales (EPL), qui s'est déroulé à la mi-novembre à Mayotte et à La Réunion, la fédération des EPL vient de publier une motion avançant les conditions de relance de la production du logement social dans les Dom. La fédération recommande de renforcer les partenariats entre l'Etat et les collectivités locales et préconise la création d'une conférence permanente du logement afin d'instaurer un observatoire des conditions de production du logement social et une évaluation continue de l'efficacité des dispositifs financiers mis en œuvre. En l'espèce, la fédération estime que "les nouvelles dispositions en matière de défiscalisation doivent permettre la production de logements sociaux supplémentaires", et demande à ce que "les textes réglementaires sortent rapidement, en intégrant des modifications comme l'ouverture de la participation à d'autres financeurs que les collectivités, une augmentation de l'assiette de subvention de 25%, et une équité de traite- ment entre Dom avec un loyer plafond unique fixé par l'Etat au niveau du loyer plafond de la Réunion soit à 6,31€/m² pour les quatre Dom", afin de relancer efficacement la production dès 2009.

Toujours selon la fédération des entre- prises publiques locales, le forfait charge doit être revalorisé, comme annoncé dans le cadre du projet de loi Lodeom. Un argument qui ne concerne pas le territoire de Mayotte, exclu du dispositif de développement de l'économie ultramarine, mais pour lequel la fédération recommande toutefois de "solvabiliser les ménages en revalorisant l'allocation logement", afin de contribuer à la production d'un habitat décent sur l'île. Enfin, la motion propose un doublement de l'investissement de la Foncière Logement, passant de 500 à 1.000 logements par an, une diversification des sources de financement et de porter la taxe sur la plus value foncière à 15% au lieu de 10%, comme proposé dans le projet de loi Boutin.

12/01/09 – Mayotte a eu chaud en 2008

Les chiffres confirment l'impression ressentie par la population : l'année 2008 est globalement chaude sur Mayotte. Les températures nocturnes relevées par Météo-France sont, durant les douze mois de l'année 2008, supérieures aux normales avec une accentuation en fin d'année. Les températures maximales, légèrement fraîches jusqu'au mois d'août, dépassent elles aussi les normales à partir du mois de septembre. Au final, Météo-France enregistre pour Pamandzi une température maximale de 29.6° (moyenne sur 30 ans : 29.4) et minimale de 24° (moyenne sur 30 ans : 23.1).

12/01/09 – Le Conseil constitutionnel censure la règle de deux députés par département

Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi la règle de deux députés par département que voulait maintenir le gouvernement pour effectuer le nouveau redécoupage électoral. Deux départements de moins de 125.000 habitants et qui étaient représentés jusqu'à présent par deux députés devraient donc perdre chacun un siège: la Lozère (77.000 habitants) et la Creuse (122.000 habitants). Pour le Conseil constitutionnel, il s'agit de "limiter les exceptions à la règle fondamentale selon laquelle l'Assemblée nationale doit être élue sur des bases essentiellement démographiques". Depuis le dernier découpage effectué par Charles Pasqua en 1987, la population de la France est passée de 55 à plus de 63 millions d'habitants, mais le nombre de députés demeure inchangé. Il devrait y avoir donc un député par tranche de 125.000 habitants, contre un pour 108.000 actuellement. Par ailleurs, les Français de l'étranger, qui n'étaient jusqu'à présent représentés qu'au Sénat, le seront à l'Assemblée nationale. Le nombre de circonscriptions qui seront créées pour eux devrait être d'une dizaine, autant de sièges en moins pour la métropole et les collectivités d'Outremer.

Le gouvernement avait estimé que les départements peu peuplés pourraient garder au moins deux députés, conformément à une tradition remontant à la IIIème République. Le Conseil constitutionnel s'y est opposé en jugeant que "le maintien d'un minimum de deux députés pour chaque département n'est plus justifié par un impératif d'intérêt général susceptible d'atténuer la portée de la règle fondamentale selon laquelle l'Assemblée nationale doit être élue sur des bases essentiellement démographiques". En contrepartie, cette décision pourrait permettre à des départements menacés de perdre un siège d'en garder un. Ceux-ci étaient 25. Quinze départements devraient gagner un ou deux sièges. Le Conseil constitutionnel a par ailleurs censuré une disposition de la loi organique présentée par le gouvernement en même temps que les règles de redécoupage électoral. Elle prévoyait qu'un ministre, ancien élu, puisse retrouver automatiquement son siège quand il quitte le gouvernement.

Au cas où le ministre renoncerait à reprendre ses fonctions parlementaires, il serait définitivement remplacé par son suppléant. Pour le Conseil, ce n'est pas possible, puisque "l'article 25 de la Constitution ne prévoit, dans ce cas, qu'un remplacement temporaire". De nouvelles élections partielles devront donc être organisées. Le secrétaire d'Etat au ministère de l'intérieur et aux collectivités locales Alain Marleix s'est réjoui qu'aucun des motifs d'annulation soulevés par l'opposition n'ait été retenu. Il a annoncé la poursuite des travaux du redécoupage. Une commission de redécoupage électorale devrait être mise en

place en mars. M. Marleix recevra tous les députés concernés. Le découpage devra être ensuite approuvé par le conseil des ministres en juin, après être passé devant le Conseil d'Etat, et les ordonnances ratifiées par le parlement avant la fin de l'année.

12/01/09 – Voter en connaissance de cause

"Approuvez-vous la transformation de Mayotte en une collectivité unique appelée département régi par l'article 73 de la Constitution et exerçant les compétences dévolues aux départements et aux régions d'Outremer ?" C'est à cette question, dévoilée vendredi après midi par Yves Jégo, que les mahorais devront répondre par oui ou par non lors de la consultation du 29 mars. Vendredi matin, le Secrétaire d'Etat à l'Outremer s'est rendu à M'tzamboro pour lancer officiellement la campagne en vue du vote. Il a d'abord rappelé "la détermination du président de la République et du gouvernement à faire de Mayotte un département si les mahorais le demandent, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que n'importe quel département français". Acclamé par la population venue en nombre, M. Jégo a tenu à préciser que "si le département rassemble une large majorité parmi les élus, le peuple doit se prononcer en toute connaissance de cause. Si la population vote non, Mayotte restera une collectivité d'Outremer, une terre de France et les mahorais resteront français."

Précisant que l'Etat resterait neutre pendant la campagne et qu'il reviendrait en avril pour valider le choix des mahorais, quel qu'il soit, le SEOM a rappelé les bouleversements, qu'entraînera la départementalisation. "Il n'y a aucune raison pour que demain Mayotte n'ai pas droits aux mêmes avantages sociaux et aux mêmes montants que la France, mais cela ne peut être que progressif pour éviter un déséquilibre. Il ne faut pas qu'être au chômage soit soudain plus intéressant que travailler." M. Jégo a enfin annoncé qu'un travail était en cours sur la désignation des représentants de la nouvelle assemblée qui pilotera le 101e département français. Elle sera élue au plus tard en 2011.

12/01/09 – Mayotte a eu chaud en 2008

Les chiffres confirment l'impression ressentie par la population : l'année 2008 est globalement chaude sur Mayotte. Les températures nocturnes relevées par Météo-France sont, durant les douze mois de l'année 2008, supérieures aux normales avec une accentuation en fin d'année. Les températures maximales, légèrement fraîches jusqu'au mois d'août, dépassent elles aussi les normales à partir du mois de septembre. Au final, Météo-France enregistre pour Pamandzi une température maximale de 29.6° (moyenne sur 30 ans : 29.4) et minimale de 24° (moyenne sur 30 ans : 23.1).

12/01/09 – Le Conseil constitutionnel censure la règle de deux députés par département

Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi la règle de deux députés par département que voulait maintenir le gouvernement pour effectuer le nouveau redécoupage électoral. Deux départements de moins de 125.000 habitants et qui étaient représentés jusqu'à présent par deux députés devraient donc perdre chacun un siège: la Lozère (77.000 habitants) et la Creuse (122.000 habitants). Pour le Conseil constitutionnel, il s'agit de "limiter les exceptions à la règle fondamentale selon laquelle l'Assemblée nationale doit être élue sur des bases essentiellement démographiques". Depuis le dernier découpage effectué par Charles Pasqua en 1987, la population de la France est passée de 55 à plus de 63 millions d'habitants, mais le nombre de députés demeure inchangé. Il devrait y avoir donc un député par tranche de 125.000 habitants, contre un pour 108.000 actuellement. Par ailleurs, les Français de l'étranger, qui n'étaient jusqu'à présent représentés qu'au Sénat, le seront à l'Assemblée nationale. Le nombre de circonscriptions qui seront créées pour eux devrait être d'une dizaine, autant de sièges en moins pour la métropole et les collectivités d'Outremer.

Le gouvernement avait estimé que les départements peu peuplés pourraient garder au moins deux députés, conformément à une tradition remontant à la IIIème République. Le Conseil constitutionnel s'y est opposé en jugeant que "le maintien d'un minimum de deux députés pour chaque département n'est plus justifié par un impératif d'intérêt général susceptible d'atténuer la portée de la règle fondamentale selon laquelle l'Assemblée nationale doit être élue sur des bases essentiellement démographiques". En contrepartie, cette décision pourrait permettre à des départements menacés de perdre un siège d'en garder un. Ceux-ci étaient 25. Quinze départements devraient gagner un ou deux sièges. Le Conseil constitutionnel a par ailleurs censuré une disposition de la loi organique présentée par le gouvernement en même temps que les règles de redécoupage électoral. Elle prévoyait qu'un ministre, ancien élu, puisse retrouver automatiquement son siège quand il quitte le gouvernement.

Au cas où le ministre renoncerait à reprendre ses fonctions parlementaires, il serait définitivement remplacé par son suppléant. Pour le Conseil, ce n'est pas possible, puisque "l'article 25 de la Constitution ne prévoit, dans ce cas, qu'un remplacement temporaire". De nouvelles élections partielles devront donc être organisées. Le secrétaire d'Etat au ministère de l'intérieur et aux collectivités locales Alain Marleix s'est réjoui qu'aucun des motifs d'annulation soulevés par l'opposition n'ait été retenu. Il a annoncé la poursuite des travaux du redécoupage. Une commission de redécoupage électorale devrait être mise en

place en mars. M. Marleix recevra tous les députés concernés. Le découpage devra être ensuite approuvé par le conseil des ministres en juin, après être passé devant le Conseil d'Etat, et les ordonnances ratifiées par le parlement avant la fin de l'année.

12/01/09 – Voter en connaissance de cause

"Approuvez-vous la transformation de Mayotte en une collectivité unique appelée département régi par l'article 73 de la Constitution et exerçant les compétences dévolues aux départements et aux régions d'Outremer ?" C'est à cette question, dévoilée vendredi après midi par Yves Jégo, que les mahorais devront répondre par oui ou par non lors de la consultation du 29 mars. Vendredi matin, le Secrétaire d'Etat à l'Outremer s'est rendu à M'tzamboro pour lancer officiellement la campagne en vue du vote. Il a d'abord rappelé "la détermination du président de la République et du gouvernement à faire de Mayotte un département si les mahorais le demandent, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que n'importe quel département français". Acclamé par la population venue en nombre, M. Jégo a tenu à préciser que "si le département rassemble une large majorité parmi les élus, le peuple doit se prononcer en toute connaissance de cause. Si la population vote non, Mayotte restera une collectivité d'Outremer, une terre de France et les mahorais resteront français."

Précisant que l'Etat resterait neutre pendant la campagne et qu'il reviendrait en avril pour valider le choix des mahorais, quel qu'il soit, le SEOM a rappelé les bouleversements, qu'entraînera la départementalisation. "Il n'y a aucune raison pour que demain Mayotte n'ai pas droits aux mêmes avantages sociaux et aux mêmes montants que la France, mais cela ne peut être que progressif pour éviter un déséquilibre. Il ne faut pas qu'être au chômage soit soudain plus intéressant que travailler." M. Jégo a enfin annoncé qu'un travail était en cours sur la désignation des représentants de la nouvelle assemblée qui pilotera le 101e département français. Elle sera élue au plus tard en 2011.

09/01/09 – Matchatchari anime les vacances

L'association musicale "Matchatchari" de Chirongui réalise une semaine culturelle dans son village depuis lundi, à l'occasion de la dernière semaine de vacances scolaires. Tous les soirs, les habitants du village ont rendez-vous au sein du foyer pour participer à une kermesse et s'initier au ping-pong, sous les titres du groupe qui assure l'ambiance. Jeudi, un m'ringué a au lieu. Ce vendredi soir, toujours au foyer, les villageois éliront leur Miss et Mister, en parallèle un concours de danse et de chant devrait se dérouler. Tout ceci avant la reprise des cours.

09/01/09 – L’AS Police, grand champion 2009

L'équipe de foot corpo de la police a connu sa première défaite de la saison, ce mercredi soir à Cavani face aux hommes du président Jean- Pierre de Tilt Oidf, au cours d'une rencontre du championnat en retard très disputée. Cet échec (3-1) aura cependant été le seul de leur fabuleuse saison 2008. Une saison qui a vu les policiers remporter toutes leurs rencontres à l'exception d'un match nul et donc de cette dernière défaite. L'AS Police finit donc largement en tête du classement, devant plusieurs équipes qui jouent encore le podium, dont l'Oidf qui pourrait être vice-champion. Ce vendredi soir à Kavani, place aux demi-finales de la coupe de Mayotte. En match d'ouverture, le double champion en titre, le grand favori, les hommes d'Hervé Mogné Mali de l'AS Police affronteront le CHM à 16h, avant de laisser place au second duel opposant l'Oidf à la Sodifram, cette dernière portait un œil intéressé sur son adversaire du soir en ayant assisté au match de mercredi passé. Ces quatre équipes tenteront de se qualifier pour la finale, prévue le vendredi 16 janvier à Cavani. Les spectateurs sont bienvenus au stade de Cavani ce vendredi 9 janvier à partir de 16h. Entrée gratuite.

09/01/09 – Futsal, saison 3

Dès la semaine prochaine, la troisième saison de futsal se disputera sur les plateaux polyvalents des villages. De nouvelles équipes ont confirmé leurs inscriptions, ce qui devrait apporter un plus à la pratique en plein développement sur l'île. Mise sur pied en 2006 par la ligue de football de Mayotte, les deux premiers championnats se sont déroulés avec quelques difficultés, notamment pour les déplacements des équipes. Cette édition, qui profite aux footballeurs locaux en période de trêve, devrait durer jusque mars, et la reprise du championnat de foot, saison 2009.

09/01/2009 – Comité du tourisme

Fini les locaux exigus ou les emplacements difficiles à trouver, le CDTM a décidé de se montrer. Trois ans après le lancement du projet, le personnel de l'office du tourisme vient enfin d'emménager dans ses nouveaux bureaux. Situé entre le nouveau marché et la barge, mais aussi à proximité des agences de voyages de l'île, le bâtiment se trouve à un endroit stratégique pour l'accueil des touristes. Un emplacement d'autant plus idéal que le nouveau ponton dédié au débarquement des croisiéristes, encore en projet, se situe juste à l'arrière du bâtiment. Les visiteurs pourront ainsi se diriger directement vers l'office du tourisme, puis vers le marché local, sans passer par la case embouteillages. Un plan de circulation qui permettra de désengorger l'autre ponton.

Avec un investissement d'environ 1,5 million d'euros, ce bâtiment illustre un tournant dans la politique du développement touristique de l'île, notamment en matière d'accueil et d'information. Ainsi, à court terme il abritera régulièrement des expositions d'artisanat dans un hall spécialement aménagé pour accueillir une trentaine d'exposants. Les touristes pourront directement y effectuer leurs achats avant de rejoindre leurs bus dans le parking qui sera construit à l'emplacement actuel du marché. Avec ses espaces verts et ses bancs où se reposer, l'architecte a voulu en faire un lieu de vie et de convivialité.

Les responsables du comité souhaitent également y organiser leurs cérémonies. Certains pensent déjà y accueillir l'élection de la nouvelle Miss Mayotte. Mais d'ici là, il reste encore des aménagements à réaliser, comme l'installation des panneaux sur lesquels défilera régulièrement l'agenda culturel de l'île, ou la décoration intérieure du bâtiment. Mais l'inauguration aura bien lieu à la fin du mois prochain, en attendant la nomination du nouveau directeur de l'office du tourisme, dont la date reste encore à déterminer.

Halda Toihiridini


Fiche technique

  • Superficie : 840m²
  • Coût : 1,5 million d'euros
  • Réalisation : Sim
  • Durée des travaux : 3 ans
  • Inauguration : fin février

09/01/2009 – Tam-Tam Jeunes saison 2

Les "je viens de…", la drague, le rap,… mais aussi le viol, le département, les galères de la vie en Métropole… Pour sa deuxième saison, Tam-tam jeunes s'attache encore une fois à traiter aussi bien des sujets sérieux que légers, qui concernent tous la société mahoraise et plus particulièrement sa jeunesse.

Une jeunesse qui a adopté l'émission faite par et pour eux, permettant à la société de production Clap de passer de 12 à 24 épisodes, dont certains tournés en Métropole par la société partenaire "Vu d'ici et d'ailleurs". "A l'origine, les premières émissions ont pu se faire grâce au Cclej de Dembéni qui est un partenaire privilégié", tient à préciser Mickaël Guez, directeur de Clap. "Depuis, de plus en plus de communes travaillent avec nous, c'est très encourageant. L'émission vit uniquement grâce au soutien financier du conseil général et de la préfecture par le biais de la politique de la ville. Ils apprécient notre travail et nous aident à le poursuivre. Cette émission est un véritable service public, c'est la seule qui donne la parole à la jeunesse de Mayotte."

"Cela reste difficile de faire parler les jeunes sur certains sujets", reconnait Mickaël Guez, "mais nous avons tout de même réussi à aborder des sujets essentiels, comme le viol, et d'actualité avec les deux émissions sur le département. On y voit d'ailleurs que les jeunes ont un discours différent à la maison et en privé. Chez eux ils ne peuvent pas dire qu'ils sont contre sans provoquer la colère de la famille, mais ils ont leur propre avis sur la question."

Comme lors de la première saison, chaque petit film est suivi d'un débat en plateau avec des jeunes, toujours animé par la jolie Zaïna, mais cette fois-ci en extérieur. Autre changement, des plus positifs, l'émission sera désormais diffusée à 18h50, les premier et troisième lundis de chaque mois, et rediffusée les deuxième et quatrième dimanches à midi.

Première de la série, l'émission sur les "je viens de…", qui traite avec humour le décalage entre jeunes d'ici et de Métropole, a malheureusement été diffusée à 18h lundi dernier, il faut espérer que ce sera l'unique couac de la saison.

Hélène Ferkatadji


Les sujets de la saison 2

Janvier

  • Les "je viens de…"
  • Les associations et personnes ressources en Métropole

Février

  • De génération en génération : Tradition contre modernité, où en est-on ?
  • Mayotte, département 1

Mars

  • Mayotte, département 2
  • La drague

Avril

  • Départ en Métropole : quoi mettre dans sa valise ?
  • Le viol, oser en parler

Mai

  • Le rap et les jeunes mahorais
  • Les jeunes et le téléphone portable

Juin

  • Le sport, pour quoi faire ?
  • Les jeunes et le coran

Juillet

  • Après les études, travailler à Mayotte ou en Métropole ?
  • Les MST (avortements, etc.)

Août

  • Les démarches administratives et le logement
  • Les drogues (alcool, cannabis…)

Septembre

  • La mode à Mayotte (les fringues)
  • Les danses traditionnelles et modernes

Octobre

  • La place des filles dans la société mahoraise
  • La culture shibushi

09/01/2009 – Rapport annuel du CSA sur RFO

Sur les 1.223 heures consacrées à l'information, 36% proviennent de la station, tout le reste provient du réseau des chaines publiques ultramarines (14%), des chaînes nationales (45%) ou de l'international (Euronews ou AITV pour 5%).

Par ailleurs, les documentaires divers ont occupé l'écran durant 709 heures, ce qui place notre chaine très loin devant les autres qui ont une moyenne de 200 heures pour l'année 2007, à part Wallis et Futuna où les téléspectateurs semblent là-bas aussi très amateurs de ce type d'émissions avec 585 heures en 2007.

Dans les programmes culturels, le volume de diffusion de programmes de musique et de variétés a atteint 498 heures pour Télé Mayotte, dans la moyenne du reste de l'Outremer. Conformément à l'article 29 premier alinéa du texte qui régit RFO, "la société veille à illustrer toutes les formes d’expression de la musique en ouvrant largement ses programmes aux retransmissions de spectacles vivants", rapporte le CSA qui précise : "En 2007, le volume de diffusion des programmes de variétés a légèrement diminué par rapport à l’année 2006 (baisse de 5%). La part consacrée aux retransmissions de spectacles vivants a augmenté (hausse de 21 %)". Sur ce plan d'ailleurs, Mayotte s'en sort plutôt bien avec la diffusion de 146 heures de spectacles vivants, en 2ème place, juste derrière la Nouvelle-Calédonie avec 159 heures, mais loin devant le dernier, la Guadeloupe avec 47 heures consacrées aux spectacles vivants en 2007.

Le rapport du CSA fait ensuite état de la publicité. Sur Télé Mayotte, elle a occupé 292 heures sur l'année 2007. Radio Mayotte pour sa part a émis 91 heures et 41 minutes de publicités sur ses ondes, ce qui représente 15 minutes par jour, alors que la moyenne sur l'ensemble des radios ultramarines se situe à 9 minutes par heure.

Au total, RFO Mayotte a assuré 300 heures de productions locales en interne (contre 314 heures en 2006), 42 heures de coproductions ou sous-traitance (22 h en 2006) et 11 heures en achats et échanges (4 h en 2006). C'est la plus faible quantité de production locale avec Saint-Pierre et Miquelon (214 h de production interne) et Wallis et Futuna (259 h). Des stations plus conséquentes, comme RFO Réunion ont ainsi produit en interne 661 heures de programmes locaux, soit une heure trois quarts par jour.


"Kala oi dala" spécial départementalisation

RFO Mayotte prépare, dans la perspective de la consultation sur la départementalisation, une série d'émissions "Kala oi dala" spécial départementalisation. 6 débats retransmis en direct en radio et télé seront organisés avec des représentants de la presse écrite dans l'hémicycle Younoussa Bamana les mercredis 14 et 21 janvier, 11 et 18 février, 4 et 11 mars, de 20h00 à 22h00.

09/01/2009 – Concours de l’hospitalité – Participation de 9 communes

Pour les participants le suspense est difficile à supporter et déjà les coups de fils s'intensifient… "Depuis la fin des délibérations, de nombreuses rumeurs circulent sur le choix final du jury. Nous avons reçu plusieurs appels de personnes inquiètes ou mécontentes, c'est dire à quel point les gens s'intéressent à cet événement", constate Attoumani Harouna, vice-président du comité de tourisme de Mayotte (CDTM).

Neuf communes se sont inscrites pour cette première édition, parmi lesquelles Tsingoni, Chiconi, Chirongui et Bouéni. Un intérêt qui s'explique en grande partie par le prix mis en jeu. Un plan de promotion d'une valeur de 50.000 euros pour la commune lauréate, mais aussi la possibilité de se faire connaître jusqu'en Métropole. Les organisateurs ont ainsi été agréablement surpris par l'implication de la population. Dans chaque commune les habitants ont mis le paquet pour gagner.

A la mairie de Pamandzi on n'a pas eu besoin de pousser les administrés pour les motiver, comme l'explique un responsable : "Nous avons juste contacté le réseau associatif de la ville et tout de suite tout le monde s'est mobilisé. Nous avons organisé un voulé, des m'biwis ainsi qu'une visite de la ville. Même les écoles coraniques sont venues nous soutenir avec l'organisation d'un débah".

Ce concours d'un nouveau genre est une étape importante dans le plan d'action du développement touristique de l'île. Le conseil général espère ainsi sensibiliser la population et les élus à l'accueil des touristes. Aussi bien par rapport à leur attitude, mais plus particulièrement dans la mise en valeur de leur environnement et des sites touristiques.

Propreté de la commune, aménagements paysagers, floraux, mise en valeur, facilité d'accès, sécurité des sites… Voici quelques uns des critères évalués par un jury composé de socioprofessionnels, d'élus, de la direction de la jeunesse et sport et d'associations.

On notera tout de même l'absence remarquée des agences de tourisme. Sur les quatre réceptifs présents sur l'île, un seul a accepté de participer à l'événement, au grand regret d'Attoumani Harouna : "Ces agences, de par le contact direct qu'elles ont avec les touristes, sont les meilleures interlocutrices pour trouver ce qui ne va pas et aider les municipalités à déterminer les modifications nécessaires pour un meilleur accueil".

Mais les jeux sont faits. Les résultats des délibérations sont désormais entre les mains d'un huissier. Dès la fin du mois de janvier, un compte-rendu sera envoyé à chacune des neuf communes. Les résultats ne seront pas connus avant la fin du mois de février; le jour de l'inauguration des nouveaux locaux du comité du tourisme.

Halda Toihiridini

09/01/2009 – Economie : Fiscalité & Pouvoir d’achat

"L'objectif de ces nouvelles dispositions vise à aller vers la départementalisation", résume le directeur des impôts. Petit à petit, le régime fiscal mahorais s'aligne sur celui en vigueur dans les autres Dom, en attendant les quatre impôts locaux qui ne devraient entrer en vigueur qu'en 2014, selon la feuille de route communiquée par le Président de la République. M. Jean-Baptiste a obtenu des conseillers généraux le vote de toute une série de mesures visant globalement à faire baisser l'imposition sur les contribuables mahorais, encore à un niveau très haut, sans qu'il y ait une baisse des recettes pour le Collectivité. Selon lui, l'impact de ces nouvelles modifications du Code général des impôts de Mayotte sur les finances du conseil général sera faible car les recettes venant de l'imposition sont beaucoup moins importantes que celles relatives aux droits de douane.

L'impôt sur le revenu passe de 50 à 39 tranches, et l'impôt de solidarité, qui concernait les petits contribuables dont les revenus annuels étaient compris entre 7.000 et 10.000 euros, est supprimé. Selon M. Jean-Baptiste, l'impact de cette réduction de l'imposition est faible pour les finances de la CDM car la progression des revenus imposables est en constante augmentation ces dernières années, passant par exemple de 16,5 millions d'euros en 2007 à 25 millions en 2008. La tranche de revenus la plus élevée passe donc d'une imposition de 50 à 39%, ce qui va profiter aux quelques 500 "gros" contribuables, mais également aux 90% de la population qui ont des revenus moyens ou faibles. "En période de crise, l'effort de l'Etat porte surtout sur les "petits"", tient à souligner le directeur des services fiscaux.

"Le barème n'avait pas évolué depuis 2003, alors que les revenus ont augmenté", explique M. Jean-Baptiste, "c'est pour ça que l'impôt sur le revenu devenait lourd à Mayotte : il y avait par exemple une différence de 35% dans certains cas par rapport à la Réunion". En outre, dans le calcul de l'impôt sur le revenu, la déclaration de plusieurs épouses est désormais impossible. "En droit français, la seconde épouse n'existe pas. C'est seulement une mesure technique", précise le directeur des services fiscaux, "il n'est pas question pour les impôts d'intervenir dans les us et coutumes des Mahorais, mais si on veut aller vers le droit commun, on ne peut pas l'inclure".

La loi Girardin et la loi Tepa désormais applicables

D'autres dispositions du droit commun sont également applicables dans leur intégralité, comme la loi Girardin qui permet désormais aux résidents de Mayotte de défiscaliser leurs investissements ailleurs que sur le territoire mahorais, "dans un souci de réciprocité et d'harmonisation des règles". Là encore, selon M. Jean-Baptiste, l'impact sur les finances de la CDM sera faible car généralement les investisseurs défiscalisent là où ils habitent, et les prix de la construction à Mayotte demeurent plus attractifs que dans les autres Dom. Une réunion sera prochainement organisée avec les professionnels de la défiscalisation et la préfecture pour leur expliquer les nouvelles procédures, avec des dossiers qui seront désormais envoyés directement aux impôts, sans passer par la préfecture.

La loi Tepa (loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat) du 22 août 2007 est désormais applicable et va permettre d'aligner les droits de succession et les droits de donation sur ceux de la Métropole, avec par exemple l'abattement sur la donation entre grands-parents et petits-enfants, qui était jusque-là fortement imposée. Une autre réforme chère au Président Sarkozy, celle de l'exonération sur les intérêts d'emprunt est désormais également applicable. Les intérêts sur les prêts étudiants et les rachats d'entreprises par les salariés seront aussi exonérés. La prestation compensatoire en cas de divorce est désormais déductible, même dans le cas où le conjoint habite en Métropole. Enfin, la plupart des droits de timbre ont été supprimés, tout comme le droit de bail (une taxe de 2,5% sur les loyers).

La référence à la doctrine et à la jurisprudence métropolitaines aujourd'hui possibles

De nouveaux crédits d'impôts sur le revenu sont également possibles pour tout contribuable qui décide d'acheter un équipement qui utilise des énergies renouvelables ou qui favorise l'isolation thermique des bâtiments : 50% du prix d'achat de ces équipements sont déductibles. Une mesure qui vise notamment à inciter les particuliers à s'équiper en chauffe-eau solaires (voir dossier MH n°399).

Autre innovation : la référence à la doctrine et à la jurisprudence en matière de droit fiscal en Métropole pourra être utilisée à chaque fois qu'une disposition du Code général des impôts de Mayotte fera référence à un texte identique en Métropole. "Les avocats affirmaient qu'à cause de l'autonomie fiscale, on ne pouvait pas utiliser les jugements de Métropole ou les bulletins officiels de l'administration", explique M. Jean-Baptiste.

L'identité législative est donc en train de se faire de manière progressive, et doit s'achever en 2014 au plus tard. "Nous travaillons avec tous les ministères pour que ce qui est possible de passer en identité législative, on le fasse quand techniquement ça ne pose pas de problème législatif, informatique ou d'identification des personnes", souligne M. Jean-Baptiste.

Depuis le 1er janvier 2008, l'impôt sur les sociétés est le même qu'en Métropole, mais les services fiscaux doivent encore évaluer la valeur locative cadastrale de toutes les propriétés, pour que les "4 vieilles" de la fiscalité directe locale (taxe d'habitation, taxe professionnelle et taxes foncières sur le bâti et le non-bâti) puissent être mises en place. Un travail qui devrait prendre encore 2 à 3 années…

Julien Perrot


L'abattement de 20% pour les salariés intégré

Pour les déclarations de revenus de 2008 qui auront lieu au mois d'avril, une mesure de simplification vient d'être adoptée par le conseil général, sur proposition des services fiscaux : désormais, l'abattement de 20% pour les salariés sera directement intégré au barème de l'impôt sur le revenu. "Dans un souci de simplification et de lisibilité, toute l'architecture de l'impôt sur le revenu et tous les seuils comme celui du quotient familial, ont été modifiés pour prendre en compte l'abattement de 20% pour les salariés", explique M. Jean-Baptiste, le directeur des services fiscaux.

Par exemple, pour un salarié qui a 10.000 euros de revenus annuels, une fois l'abattement de 10% pour les frais, puis celui de 20%, le barème s'appliquait pour l'instant sur 7.200 euros de revenus déclarés. Cette année, ce contribuable sera taxé sur 9.000 euros, mais comme le barème a été modifié, il ne paiera pas plus d'impôts. "Ca ne changera rien, et même ça baissera", assure M. Jean-Baptiste. Pour rétablir l'équilibre, les revenus des professions non-salariées seront multipliés par 1,25, mais là aussi cette surtaxe ne changera pas leur imposition. Les déductions supplémentaires pour certaines professions restent en vigueur.


Toutes les plus-values immobilières seront maintenant taxées

Avec la réforme de la publicité foncière, tous les actes portant sur l'immobilier doivent désormais être enregistrés au service de la conservation de la propriété immobilière par l'intermédiaire du notaire (voir dossier MH n°402). L'administration pourra ainsi avoir connaissance de toutes les plus-values réalisées et leur liquidation sera réalisée par les notaires au moment de la rédaction et de la publication des actes. Le directeur des services fiscaux se félicite de cette réforme car avec la disparition et la régularisation progressive des actes sous seings privés et ceux rédigés par les cadis, "maintenant, toutes les plus-values éventuelles seront taxées pour abonder le budget de la Collectivité".

09/01/2009 – La polyandrie mahoraise : Un business inimaginable

Si tout le monde connaît les fâcheuses conséquences de la polygamie (plus de charges, un temps partagé, plus de dépenses d'énergie, plus de chance de rupture, conflit familial…), dieu sait combien sont les Mahorais qui se lancent dans l'aventure, dans ce défi. Et quel défi ! Celui de maintenir l'amour de plusieurs femmes en même temps. Cependant, il existe quelques avantages à mettre en avant. En effet, certains hommes voient en la polygamie l'évanouissement d'une lassitude chez un couple. Aussi, en mettant la main sur deux épouses – ou trois, voire plus pour les plus inébranlables – la plupart d'entre eux se réapproprient un plaisir à la fois sensuel et sexuel, abandonné au cours des années, des mois et parfois même après quelques semaines passées avec une seule et même compagne.

Et les femmes dans toute cette histoire ? Que ressentent-elles ? Quelle est leur position à ce sujet ? Si certains hommes n'osent pas l'imaginer, "la polygamie féminine" demeure une chose qui se pratique bel et bien dans les sociétés humaines, et légalement, notamment dans des tribus africaines et sud-américaines; elle porte pour nom exact : la polyandrie. Toutefois, cette expression s'emploie beaucoup plus souvent chez les espèces animales, où ce phénomène n'est pas exceptionnel. On retrouve la polyandrie au sein de certaines espèces animales telles que les chimpanzés, les crapauds, les phoques ou encore des oiseaux. Là, les femelles s'accouplent avec plusieurs mâles. Seulement, nous vivons dans un univers différent où la polyandrie n'est même pas évocable tant elle est mal perçue. Mais ce plaisir perdu des hommes, évoqué dans les précédentes lignes ne peut-il être vécu, ressenti par les femmes ? Nous le demandons !

"Un polygame est un lâche"

Dans cette enquête sur le terrain réalisée par Mayotte Hebdo, les réactions sont irrévocables. A écouter les jeunes demoiselles, dames mariées et "vieilles filles" des quatre coins de l'île, la réponse apparaît d'une seule et unique voix. "Bien sûr que oui, nous pouvons être lassées de notre mari", s'emballe Fatima*, jeune femme de polygame au milieu de ses copines. "Je peux même vous assurer que les femmes ressentent beaucoup plus ce sentiment que les hommes. Souvent c'est nous qui déclarons notre flamme, mais souvent c'est nous qui voulons raccrocher en premier." Alors pourquoi rester, peut-on s'interroger ! Une question qui n'aura pas à être posée, la jeune mariée de Koungou y répondra en poursuivant dans son élan : "Mais si moi je reste auprès de mon époux, c'est par amour pour lui, mais c'est avant tout pour mon amour propre", jure-t-elle.

Victime de la polygamie mais préférant rester dans l'anonymat, une originaire de Dembéni estime qu'"un polygame est un lâche. Comment peut-on aimer deux femmes ? Comment peut-on jouer avec les sentiments d'une personne comme ils le font ?", accable-t-elle. Regards penchés vers l'interlocutrice, visages remués de haut en bas comme pour dire "éwa", les cinq-six amies autour sont d'accord. Beaucoup de Mahorais s'engagent de manière officielle dans la polygamie. Mais plus nombreux encore sont ceux qui préfèrent accaparer des conquêtes sans aucune démarche administrative ni légale, autrement dit avoir une ou plusieurs amantes. Localement, ceux-là sont désignés dans certains villages comme étant des "polygames au black".

"Polygame au black, ils le sont tous"

Des amantes, il y en a partout dans le monde, c'est presque normal. Seulement à Mayotte, c'est comme qui dirait dans le sang pour un homme d'avoir plusieurs copines : "Une ? Non, c'est impossible ! Je ne me vois pas avec une seule femme.", se persuade Abdou. Contrairement à Fatima, le Tsimkouriote de vingt-deux ans ne voit aucun inconvénient à exprimer sa position. D'ailleurs, père d'un petit garçon, il a été clair avec la mère de son petit, dès le départ. "Bien avant qu'elle tombe enceinte, je lui ai dit que je ne pouvais pas être qu'avec elle. Au départ, elle n'avait pas accepté et on n'était plus ensemble, mais au bout d'un moment ma copine est revenue. On n'en a jamais reparlé, mais elle sait bien ce qu'il se passe. Par contre je fais gaffe, j'aime et je respecte ma copine et jamais je me promènerais publiquement avec une autre fille", affirme le basketteur de quelques soirs en achevant sa cigarette.

Abdou rejette sa dernière bouffée de fumée de ses poumons et enchaîne : "Elles ne doivent pas faire ce qu'on fait ! Elles, elles doivent rester fidèles à leurs copains ou à leurs maris. C'est comme ça, ça a toujours été comme ça. Pour moi, une femme qui trompe son mec est une pétasse et elle ne mérite aucun pardon", ne manque-t-il pas de maudire. Problème pour Abdou, c'est que les mentalités changent ! Et si sa femme est toujours fidèle envers lui, et si la polygamie a toujours été comme ça, et si Mayotte musulmane accepte la polygynie tout en condamnant la polyandrie, il n'empêche : la révolution des Mahoraises, après tant d'années de silence – imposé-, veulent à leur tour goûter au plaisir d'une nouvelle chair.

Les femmes se révoltent

Pourtant en couple, elles sont de plus en plus à éprouver le désir de tester un autre homme, simplement par attirance sexuelle, pour confirmer un sentiment ou pour raisons strictement financières. Certaines – même si elles sont encore très rares – n'hésitent pas à le montrer ouvertement, quitte à se faire traiter de tous les noms d'oiseaux, y compris ceux qui n'existent pas… Comme la plupart des jeunes habitants de Tsingoni, Ayouba Abdou connaît une villageoise trompant son mari, mais qu'il n'a toutefois pas voulu salir pour leur famille : "Je ne dirais pas son nom, mais elle habite là, tout près", affirme-t-il en pointant du doigt la maison de l'heureuse élue.

"Tout le monde sait ce qu'elle fait, mais son mari ne veut pas ouvrir les yeux et nous traite de menteurs. Ça fait longtemps que nous avons arrêté d'essayer de convaincre le gars, et sa femme continue ses conneries", se désole le lycéen de Coconi. Avoir deux copains, devenir "polyandre au black", cette épidémie – qui se propage à vitesse grand V à Mayotte – atteint les plus jeunes. Faïza*, seize ans, vient d'entrer au lycée à Chirongui, son village. Cette élève de seconde est amoureuse d'un Mahorais, étudiant en Métropole qu'elle fréquente depuis deux ans… mais elle vient de le tromper : "Mon petit copain ne vient que pendant les vacances d'été. Déjà que c'est dur de rester dix mois toute seule, quand en plus un garçon pour qui tu éprouves de l'attirance vient t'avouer ses sentiments… Il fallait que j'accepte, car je doutais de ce que je ressentais, mais maintenant je sais que ce n'est pas lui. Avant je disais qu'il n'y en aurait pas d'autres que mon petit copain, mais là je ne dirai plus rien et laisserai les choses aller, car en vérité on ne peut pas savoir ce qui peut se passer dans son cœur", conclut-elle avec moins d'assurance.

Un réseau fermé, un scandaleux business

À côté d'elle, sa copine Faou*, dix-neuf ans et beaucoup moins sentimentale, détient des positions bien différentes : "Moi j'en ai rien à cirer des mecs. Au début je tenais à mon copain, mais il me faisait trop de mal avec ses autres p…., il y en avait qui étaient mes copines en plus. Aujourd'hui, la roue a tourné, je sors avec celui que j'ai envie. J'en ai un ici (ndlr : au lycée modulaire de Chirongui), un autre au lycée de Kahani et un m'zungu que je viens de rencontrer", avoue sans aucun scrupule la lycéenne avant de lâcher : "Eux, ils s'amusent depuis trop longtemps, à notre tour de nous amuser".

Les collégiennes et lycéennes y vont donc doucement de leur premier pas dans la péripétie. Cependant, celles-ci apparaissent comme on pourrait dire des "amatrices", des débutantes, à côté de la réalité cachée de Mayotte. Car c'est un véritable réseau de femmes mahoraises qui passent par cette alcôve, une pratique scientifiquement calculée car quasi systématiquement liée à des fins matériels.

"Elles s'en parlent, se comparent et en rigolent sans y trouver la moindre gêne", balance une nouvelle anonyme, dans la crainte d'être bannie de toute manifestation en dévoilant son identité… on la nommera Mariame. "C'était lors d'un mariage. J'étais parmi un groupe de femmes quand l'une d'elles nous a demandé ce que nous avions reçu pour la St-Valentin, elle m'a visé en premier. Je lui ai répondu un parfum et là elles se sont mises à rire. Elles étaient une dizaine et toutes avaient reçu des cadeaux hallucinants, devinez par qui ? Leurs amants, souvent des élus".

"La polyandrie à Mayotte existe, mais grave !"

"Une d'elle se vantait d'avoir reçu 10.000 euros, juste pour se payer un voyage", poursuit-elle, "une autre a choisi sa voiture neuve au concessionnaire, achetée par son amant. J'ai ensuite compris pourquoi elles riaient, j'étais ridicule avec mon tout petit parfum…". Pour cette fidèle dame mariée et mère d'une fille, ce type de comportement est honteux. "Faire un crédit de plusieurs années pour ce genre d'investissement, puis dire à sa femme ne pas avoir d'argent pour le goûter des enfants pour l'école, c'est irresponsable".

Aucun sentiment donc de la part de ces dames, que du business. Et il semble qu'elles savent parfaitement où elles mettent les pieds. Pas moins calculatrices que rusées, elles n'hésitent pas à faire usage de leur talent de comédienne en présence de "leurs victimes". Sociale, très appréciée et donc toujours témoin de ces propos, Mariame n'arrête pas d'halluciner dans les différents regroupements de femmes : "la polyandrie existe à Mayotte, mais grave !". Celle-ci continue de raconter : "elles sont malines, extrêmement malines et une fois qu'elles ont eu ce qu'elles voulaient, elles disparaissent. Des expertes en la matière je vous dis !".

Bonne parleuse en déclarant ne pas vouloir apporter le trouble dans la famille du "financeur", actrice talentueuse pour faire semblant d'être énervée au retour suspect de son mari ou pour esquiver la compagnie d'un amant mal foutu; ce qui compte, c'est d'atteindre le but fixé. Construire ou finir sa maison, rembourser des dettes, voyager, compléter son commerce… les raisons peuvent être nombreuses, mais il ne s'agit certainement pas – ou alors très rarement – de relation sentimentale.

La polyandrie, un sujet tabou que ni les Mahoraises et encore moins les Mahorais souhaitent publiquement reconnaître, mais qui est pourtant bien réelle à Mayotte.

* : Prénoms d'emprunt

Ichirac Mahafidhou

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes