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21/01/09 – Le STIM toujours en grève

Les transporteurs du STIM continuent leur mouvement en espérant rencontrer prochainement à nouveau les conseillers généraux. Hier, ils ont mis leurs bus sur le terre-plein de Mamoudzou pour protester contre le projet du Conseil général de diviser le transport scolaire en 10 lots au moins lors du prochain appel d'offres. Ils contestent également la gestion logistique en régie pendant 3 ans en attendant des formations et un accompagnement du CG, pour ne pas être dépendant politiquement des élus. Alors que leurs collègues du STM et du SDTRAM ont stoppé la grève, le STIM continue. Les élèves des sections professionnelles sont du coup obligées de rester chez eux, alors que certains ont du se réorganiser pour effectuer leur bac blanc au lycée de Sada.

21/01/09 – Boinali Saïd président de la CSSM

Le nouveau président de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte est M. Boinali Saïd, secrétaire général de la Cisma-CFDT. Il a été élu avec 11 voix contre 4 pour Jacques Toto (UTFO) et un bulletin nul. La séance a débuté à 9h ce mardi en présence du préfet, de la directrice de la Dass et de l’ancienne présidente Sarah Mouhoussoune, toujours membre du CA. Le bureau a été élargi de 4 à 8 personnes, les membres des commissions ont ensuite été élus. Marc Bailleul (Medef) a été élu 1er vice président et Ali Ambody 2e vice président. La séance a pris fin à 13h. “On va changer beaucoup de choses et contrôler ce qui s’y passe”, a déclaré un élu à la sortie.

21/01/09 – Mayco lance les premières bennes de recyclage

On peut apercevoir la première benne de collecte des bouteilles plastiques à l'entrée de Majicavo-Lamir (Koungou), direction nord. Elle est entièrement rouge, de 3m3 et à l'effigie de l'usine Mayco S.A. Il en existe sept autres dans cette commune ainsi que dans celle de Bandraboua, des lieux choisis et définis comme "communes test". De par cette initiative, Mayco accentue davantage sa préoccupation pour l'environnement de Mayotte. Après les verres consignés (qui représentent 75% des produits commercialisés) et le recyclage des bouteilles en plastique, la société lance donc les premières bennes de collecte de Mayotte, celles que l'on retrouve en Métropole depuis des décennies. L'entreprise Enzo Recyclage, l'association des naturalistes ou encore le créateur du célèbre personnage animé Bao, Vincent Liétard, se sont tous associés à Mayco afin que cette campagne de sensibilisation et d'éducation envers la population mahoraise et au profit de l'environnement puisse être menée au mieux.

21/01/2009 – Musique : Des droits d’auteurs enfin respectés

Honorable institution créée en 1850, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) aura attendu plus de 150 ans pour s’installer à Mayotte. Sa mission est de protéger les œuvres des artistes et de rémunérer ceux-ci éventuellement. “La Sacem est la plus vieille société d’auteurs du monde et on se moquait de nous parce qu’une partie de notre territoire n’était pas couverte, il fallait corriger cela. Nous commencerons à percevoir les premiers droits en juillet 2009 si tout va bien”, a rassuré Michel Mey, directeur régional de la Sacem Réunion.

A Mayotte, 40 artistes sont déjà sociétaires à la Sacem, mais pour Michel Mey le but de cette installation n’est pas de faire adhérer tout le monde. “Le but est surtout d’entraîner une démarche de professionnalisation des artistes. Cela passe par une formation des musiciens, leur faire connaître leurs droits et qu’un maximum d’entre eux puissent vivre de leurs œuvres.” Les artistes présents, qu’ils soient confirmés comme Mikidache et Lathéral, ou moins expérimentés, ont posé de nombreuses questions sur la façon dont les droits seront perçus à Mayotte. Ceux-ci se font à 75% sur les programmes déposés par les sociétaires. Ceux-ci doivent remettre à la Sacem des attestations des organisateurs de manifestations musicales. Les rémunérations pour les établissements diffusant de la musique (discothèques, restaurants, bars…) se font par sondage à hauteur de 20% et 5% se font à partir des ventes de disques.

Quel est l’artiste mahorais le plus diffusé sur Radio Mayotte ?

“C’est pour cela que quand vous allez à l’extérieur, il est très important de remplir ces programmes et de les remettre aux organisateurs de festivals”, a conseillé Michel Mey. Mikidache a demandé pour sa part qu’un effort pédagogique soit fait par la Sacem en direction des établissements diffusant de la musique, mais aussi auprès des artistes eux-mêmes pour qu’ils connaissent tous les tenants et aboutissants qu’implique l’adhésion à la Sacem. “Nous devons obtenir l’argent auprès de ceux qui doivent payer. On nous dit que RFO paie des droits à la Sacem, mais comment se fait la répartition ?”, a-t-il demandé au représentant de la Sacem. “RFO Mayotte remet les playlists à RFO Paris qui les transmet à la Sacem. Mais si nous n’avons pas le détail, c’est parce que la Sacem ne le demandait pas. On va s’en occuper le plus rapidement possible”, a répondu Michel Mey. En effet, pour les diffusions radiophoniques, plus un artiste est programmé et plus il est rémunéré. Le problème, c’est qu’aujourd’hui les sociétaires mahorais ne savent pas à quelle fréquence ils sont programmés sur RFO, seule radio de l’île aujourd’hui à payer des droits à la Sacem, mais les autres radios devraient y passer rapidement.

Pour Mikidache, la venue de la Sacem est une excellente chose. “On pourra enfin faire respecter nos droits. Mais il faudra expliquer que sont concernés non seulement les interprètes de chansons, mais aussi les éditeurs (labels, maisons de disque), les auteurs et les compositeurs et informer les non sociétaires.”

Un peu plus de revenus pour dépendre un peu moins des subventions

Charly, patron de Kwezi FM, sait que sa radio contribuera financièrement à la Sacem. “C’est tant mieux pour les artistes. Ils pourront avoir un peu plus de revenus.” Lima Wild quant à elle affirme que ce sera toujours ça de pris et que les artistes mahorais seront moins dépendants d’une subvention du conseil général. Michel Mey promet que toutes les demandes des artistes mahorais seront prises en compte lors des permanences qui auront lieu tous les deux mois sur une période d’une semaine. Dans un premier temps, la Sacem sera logée au Service culturel et une personne référente sera chargée de distribuer les bulletins d’adhésion. “Si vous n’êtes pas membre de la Sacem, les droits ne peuvent être perçus”, a rappelé Michel Mey.

Les artistes mahorais et notamment Lathéral qui avait vécu une mauvaise expérience de piratage à la sortie de son dernier album "Riyéléwa" ont interpellé le représentant de la Sacem sur les questions juridiques, notamment sur les litiges qu’il peut y avoir entre deux artistes. “Quand un artiste copie un autre ou qu’il y a un litige entre auteurs et compositeurs, on convoque les parties pour arbitrer. Dans 80% des cas, il y a un arrangement à l’amiable. A Mayotte, le Code de la propriété intellectuelle s’applique et c’est un bon moyen de pression. On peut engager des procédures judiciaires, mais ce n’est pas notre rôle premier”, a répliqué Michel Mey. Désormais, les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique mahorais savent qu’ils ne sont plus seuls et que leurs interrogations trouveront une oreille attentive pour les satisfaire.

Faïd Souhaïli

 


 

Une société internationale

Pour bénéficier des services de la Sacem, il faut s’enregistrer en produisant les copies de 5 œuvres écrites ou d’un titre joué en public au minimum. La cotisation s’élève en moyenne à 110 € par an. La Sacem possède de nombreux accords avec les sociétés civiles d’auteurs dans le monde. Dans la région, la Sacem a des accords avec ses homologues de Maurice, de Madagascar et d’Afrique du Sud. Quand un musicien malgache jouera à Mayotte, elle prélèvera les droits d’auteurs aux organisateurs de concerts puis les reversera à la société malgache. Inversement, quand un Mahorais se produira à Madagascar, cette société prélèvera les droits et les reversera à la Sacem, qui les transmettra aux artistes.

 

Un pourcentage du chiffre d'affaires des discothèques

Ce prélèvement de la Sacem est valable pour les soirées organisées par les associations, mais Michel Mey s’est voulu rassurant. “Souvent on s’imagine que ces droits représentent des sommes colossales, mais le montant prélevé dépend du service rendu par la musique. Dans un magasin de vêtements, la musique est accessoire, donc le prélèvement est de l’ordre de 80 € par an. En revanche dans une discothèque, la musique est essentielle pour la marche de l’entreprise. On prélève donc un pourcentage sur le chiffre d’affaires.”

20/01/09 – Le département est « une coquille vide » selon S2O

Saïd Omar Oili a une nouvelle fois épinglé le Pacte pour la départementalisation de Mayotte défendu par Yves Jégo lors de sa visite dans l'île, les 8 et 9 janvier. L'ancien président du conseil général parle de "coquille vide qui a pour nom le département, mais personne ne se soucie de ce qu'elle contient ". "Aucun élu n'ose aller expliquer aux Mahorais le contenu de ce document parce que si on expliquait ce qui est vraiment marqué dans le pacte gouvernemental, ce serait le non qui l'emporterait." Selon le président du nouvel élan pour Mayotte (Néma), le "oui" à la départementalisation devrait l'emporter au référendum "par ignorance" de la feuille de route du gouvernement, notamment pour les prestations sociales et les impôts. Sa critique porte notamment sur le calendrier des prestations sociales, qui atteindront le niveau métropolitain dans 25 ou 30 ans selon le Pacte. Selon M. Oili, "il pourrait y avoir une explosion sociale d'ici quelques années", peut-être même avant que Mayotte ne devienne officiellement un département, en avril 2011.

20/01/09 – Le Parti Social Mahorais votera « oui »

Vendredi, lors d'une réunion publique, le Parti Social Mahorais (PSM), par la voix de son chef de file Said Ahamadi, dit Raos, a rappelé que l'égalité sociale, quel que soit le statut de l'île, restera la raison d'être de l'organisation politique. Mais cette réunion était avant tout l'occasion de faire entendre la position officielle du PSM sur la consultation du 29 mars prochain. "Nous sommes pour la départementalisation, pour Mayotte française, mais nous embrassons l'idée de progressivité, car tous les Mahorais ne sont pas prêts à intégrer le département. La preuve, la plupart des conseillers généraux ne savent pas lire le français (sic)". Des conseillers généraux, Saïd Omar Oili a été incontestablement le plus écorché. Dans les entrelignes d'une interminable métaphore filée, dont seul l'exmaire de Koungou détient le secret, il a pointé le "comportement politicien" de l'ex-président du CG au cours du débat télévisé qui l'opposait à M. Douchina, mercredi dernier. Une attitude qui contribue, selon Raos, à alimenter un sentiment naissant de "départementoscepticisme", néologisme inspiré de celui créé par la presse française pour qualifier les opposants au Traité européen, les "eurosceptiques".

En l'espèce, le patron du PSM estime que le pacte pour la départementalisation est "optimal", et qu'il ne voit pas l'intérêt de l'amender ou de faire quelques propositions que ce soit, comme le Nema en a pris l'initiative. "Lorsque que vous construisez votre maison, mieux vaut commencer par vous assurer de la solidité des fondations, et dans ce cas elles le sont, et non par choisir la couleur du canapé", a t-il ironisé. Concernant les minima sociaux, le chef de file s'est emporté : "les métropolitains doivent arrêter de nous prendre pour des quémandeurs, des mendiants. Quand les mahorais, il y a cinquante ans, revendiquaient Mayotte française, le Smic n'existait pas, et il n'y avait pas de promesses, c'était un choix du coeur". Et de continuer : "S20 se trompe lourdement s'il attend d'un président de droite qu'il instaure le RMI à Mayotte. C'est à nous de travailler, de lancer une réelle dynamique afin de démontrer au gouvernement que nous le méritons". Raos s'est également dit favorable à l'assemblée unique, expliquant que Mayotte pourrait ainsi se targuer d'être la première à contribuer à la réduction des coûts de la vie institutionnelle républicaine.

16/01/2009 – Un chantier école pour s’ouvrir les portes de l’emploi

Décrocher un emploi apparaît parfois comme la quête du Saint-Graal à Mayotte. Même pour des personnes diplômées, la recherche est compliquée, alors pour les jeunes qui ont quitté l’école très tôt ou qui sont depuis longtemps à la recherche d’un job, cela peut leur paraître comme une tâche impossible. Pour leur remettre le pied à l’étrier, la commune de Sada à travers son service de la politique de la ville a mis en place avec l’aide du conseil général, de la préfecture de Mayotte, de l’association Tama et d’entreprises un chantier école au carrefour du lycée de Sada sur la RN 2.

Une quinzaine de jeunes âgés de 16 à 25 ans ont aménagé un abribus, un banc et un mini-parc. Ils ont planté des arbres, tondu et arrangé ce lieu fréquenté par les lycéens, puis fabriqué un abribus si pratique en ces temps de grosses pluies. “L’objectif était de leur faire apprendre un métier, mais surtout de les accompagner dans leur recherche d’emploi. On a conçu ce chantier comme un tremplin qui leur permet de rebondir”, explique Roukia Attibou, chargée de la politique de la ville à la mairie de Sada. D’ailleurs, deux d’entre eux ne sont pas allés au bout du chantier puisqu’ils ont décroché un contrat de travail en mois de trois mois. Un autre stagiaire a intégré le GSMA et deux ont abandonné avant de reprendre par la suite.

Réception du chantier ce matin à 9h

“Ils ont été très motivés et disponibles. Le projet leur a bien plu et ils ont accroché”, indique Roukia Attibou. Le chantier qui a débuté au mois de mai s’est terminé en fin d’année 2008 et sera réceptionné aujourd’hui vendredi à 9h en présence du maire Hamada Binali, de représentants du CG, de la politique de la ville (Préfecture et CG), de l’association Tama, de la Mission locale et d’associations des deux villages. L’initiative du projet revient à deux associations : l’Adur (Association des usagers de la route) et l'Association de Mangajou d'action socio-éducative (Amase). Elle consistait à sécuriser et embellir ce lieu fréquenté par de nombreux lycéens auto-stoppeurs. La politique de la ville l’a repris à son compte, en grande partie en raison de son coût, soit au total 70.000 €, sans la rémunération des 15 stagiaires, dont 4 jeunes filles.

Devant le succès de l’opération, la chargée de la politique de la ville aimerait bien que ce genre d’opération se renouvelle. “Cela dépendra des orientations politiques données par les élus et le financement qui sera obtenu”, affirme-t-elle. Quant aux jeunes stagiaires, désormais ils estiment avoir gagné plus de confiance en eux pour s’engager dans des formations ou décrocher un boulot.

Faïd Souhaïli

16/01/2009 – Des bijoutiers et couturiers à M’tsangamouji

16/01/09 - Des bijoutiers et couturiers à M'tsangamouji"Il y a une richesse culturelle qui vient de la tradition, que ce soit en couture ou en bijouterie, il existe un patrimoine exceptionnel à Mayotte. Ces formations permettent en quelque sorte de les remettre au gout du jour." Ravie d'accueillir ces deux nouveau CAP dans son établissement, la principale du collège de M'tsangamouji Maryse Vérité voit dans leur développement et leur réussite un véritable défi. "La réussite sera bien sûr de voir ces jeunes passer de la formation au monde du travail. C'est différent des formations du bâtiment pour lesquelles il y a un réel besoin de main d'œuvre sur l'île, ici il va falloir créer ce besoin."

Le défi également est de faire vivre ces deux CAP, qui en sont à leurs débuts. Venus de toute l'île, les 25 élèves de couture et les 24 élèves en art du bijou ont été recrutés grâce à une information relayée l'an dernier par tous les professeurs principaux de classes de 3e. Après les difficultés d'acheminement du matériel à la rentrée, il faut maintenant trouver des entreprises pour accueillir les jeunes en stage 4 semaines à la fin de l'année et 8 semaines l'an prochain. "Les élèves de couture partiront en stage par demi groupes, un en avril et un en juin, ainsi il y a deux fois moins d'entreprises à trouver", explique Mme Vérité. La même solution devrait être appliquée pour les élèves bijoutiers.

Afin de promouvoir ces sections et de valoriser le travail effectué par les élèves auprès de leurs familles, l'établissement prévoit une manifestation pour la fin de l'année, avec un défilé pour lequel les deux classes travaillent déjà. Les deux enseignantes de la section couture, Mmes Martin et Vasquez, ont déjà commencé à rechercher les tissus pour les modèles qui seront confectionnés cette année en vue du défilé. Les "mannequins" seront recrutés parmi les élèves du collège avec l'aide des autres enseignants.

Création de patrons, coupe, confection, retouches et sur-mesure

"Nous travaillons avec des tissus locaux et bien entendu sur des modèles estivaux", précise Sylvie Martin. "Elles apprennent la création de patrons, la coupe et la confection, ainsi que les retouches est le sur-mesure. Il n'y a pas de travail dans le prêt-à-porter ici, donc il est logique de les faire travailler sur la fabrication et le suivi, elles font aussi de la broderie." L'enseignante appelle de ses vœux la mise en place d'un bac pro pour permettre aux élèves de poursuivre leur formation sans se risquer en Métropole. Un souhait partagé par les 24 jeunes femmes de la section… et l'unique garçon.

Fils de couturier, le jeune homme est parfaitement à l'aise au milieu des machines à coudre. Il tient à poursuivre en bac pro, jusqu'au BTS, une bonne occasion de partir dans l'Hexagone, mais pour mieux revenir ici installer son entreprise de couture. Ses camarades sont partagées entre le désir d'aller voir ailleurs et la certitude de mieux réussir en poursuivant leurs études sur Mayotte, mais toutes souhaitent poursuivre après le CAP et pour beaucoup travailler ensuite dans l'île.

Quelques salles plus loin, les 24 élèves de la section art du bijou dessinent, découpent et scient. Eux aussi présenteront leur travail en fin d'année en confectionnant des bijoux qui s'accorderont aux tenues des apprenties couturières. Dans l'atelier où ils passent deux journées de 8 heures par semaine, ils travaillent sur du maillechort et du laiton, des métaux similaires à l'argent et l'or. "Cette année nous leur apprenons à maîtriser les bases du métier : le découpage de motif, le perçage, la soudure… Ils apprennent à manier tous les outils, doivent être capables de reproduire une forme et maîtriser les différentes notions du bijou homme, femme et enfant. Pour l'instant nous travaillons sur des modèles plats, quand ils auront acquis de la maîtrise nous passerons au volume avec les bagues, les broches, etc."

Dessin d'art, dessin technique et histoire de l'art

Bijoutier de formation, leur enseignant M. Lardo estime qu'en fin de CAP les élèves auront le niveau pour travailler en atelier de bijouterie. Tortues, fleurs d'ylang, cartes de l'île, la classe travaille sur le thème de la nature, de Mayotte. "Les garçons sont plus appliqués, plus minutieux", constate leur professeur d'arts appliqués Mlle Delattre. "Les filles sont plus impatientes, elles attendent de passer à la création, de se confectionner leurs bijoux."

La création véritable, ce sera plutôt pour la deuxième année, mais les deux enseignants découvrent avec plaisir que nombreux sont les élèves qui ont un certain potentiel artistique. Quand ils ne sont pas en atelier, ils suivent des cours de dessin d'art, de dessin technique et d'histoire de l'art, en plus des cours d'enseignement général.

"La manière de travailler en Europe est différente de celle de Mayotte", explique M. Lardo, "les outils ne sont pas les mêmes. Ici il n'y a qu'un seul grand type de bijou, ils le verront durant leurs stages, moi je les ouvre à ce qui se fait ailleurs. C'est une bonne chose que les stages se déroulent en avril, ce sera l'approche de la saison des mariages, ils seront plongés dans une ambiance de travail."

Pour la deuxième année, la principale envisage de faire venir des intervenants pour travailler avec les jeunes des deux sections sur la recherche d'emploi et la création d'entreprise. S'il a lieu, le développement touristique de l'île devrait leur offrir un marché.

Hélène Ferkatadji

20/01/09 – 21 écoles pour les parents

 

Ce sont au total 336 parents d'élèves qui bénéficieront du 1er dispositif "Ecoles des parents", mis sur pied par la direction du Travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (DTEFP) de Mayotte, en collaboration avec les mairies. Ces derniers sont chargés de mettre à disposition les locaux et de mobiliser la population pour cette importante action, destinée à lutter contre l'illettrisme et l'analphabétisme.

À travers l'école des parents, la DTEFP a de nombreux objectifs : améliorer l'éducation et l'accompagnement de leurs enfants à la scolarité, faciliter l'insertion dans la vie sociale par une meilleure maîtrise de la langue française, mais surtout l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi. "Une mère analphabète qui récupère le bulletin scolaire de son enfant, ce bulletin-là sera pour elle une feuille blanche. Comment pourrait-elle intervenir dans cette situation ?", image le responsable du service accompagnement des publics en difficulté à la DTEFP Faridy Attoumane. Un exemple parmi tant d'autres qui illustre l'utilité de ce projet.

L'école des parents est un dispositif national, les premiers cours à Mayotte ont été entamés dans la semaine au sein de la commune de Chirongui. Les autres communes devraient suivre prochainement. La fin de l'action est prévue pour le 31 mai sur 21 sites, dont cinq dans la capitale. Durant ce semestre, un comité composé de la DTEFP, des mairies, du vice-rectorat, de l'ANPE et des représentants des organismes de formation suivra l'évolution du dispositif. Il se réunira une première fois en février pour apprécier les conditions de démarrage, en avril pour un premier bilan et en juin pour le bilan final et l'évaluation des résultats obtenus.

19/01/09 – Les transporteurs gagnent un sursis de 3 ans

Vendredi, les transporteurs du STIM et du STM ont bloqué les principaux carrefours de l'île, empêchant ainsi toute circulation automobile très tôt dans la matinée jusqu'à 16 h. Les élèves transportés par les grévistes sont restés chez eux, et les nombreux passagers de taxis aussi. Seuls les deux-roues et les véhicules prioritaires (pompiers, ambulances, infirmiers libéraux) ont pu se frayer un chemin à travers les barrages. Globalement, les automobilistes qui voulaient absolument se déplacer ont pris leur mal en patience. Ceux qui avaient un avion à prendre ont du passer les barrages avec leur valise sur la tête. Les grévistes réclamaient le maintien d'une seule DSP concernant le marché des transports scolaires au lieu de 10, ainsi qu'un délai supplémentaire pour organiser et former les entreprises mahoraises.

Après de longues négociations, les troupes de Madi Baco et Mohamed Houlameont ont obtenu un sursis de 3 ans. Le président Douchina a promis que pour les 3 prochaines années, la DSPla CMTS. Durant ce laps de temps, celle-ci n'aurait pas le droit d'acquérir de nouveaux véhicules. En cas de besoin, ce serait les sous-traitants qui pourraient augmenter leur parc de véhicules. Les grévistes ont également obtenu un plan de soutien de la CDM pour organiser leur profession. serait encore accordée à

Dès cette année, certains professionnels partiront en formation à la Réunion et en Métropole pour décrocher les diplômes et qualifications nécessaires pour pouvoir candidater eux-mêmes dans 3 ans à la DSP. Ce délai pourra permettre aux entreprises actuelles de se regrouper en coopérative ou groupement d'intérêts économique afin d'être plus costaud et concurrencer les gros transporteurs que sont la CMTS, Carla Mayotte transport et ceux qui viendront de l'extérieur.

19/01/09 – Le président Douchina en mission rue Oudinot

Le président du Conseil général Ahamed Attoumani Douchina est parti dimanche à Paris pour rencontrer le secrétaire d'Etat à l'Outremer Yves Jégo. L'objet de cette visite est économique, puisque le président du CG va demander à Yves Jégo quelles seront les mesures prises pour Mayotte pour faire face à la crise.

16/01/2009 – L’insecte stérile contre le paludisme et le chikungunya

Son principe est d'une extrême simplicité : lâchés en masse, les mâles stériles ont pour mission de circonvenir les femelles locales. Leur accouplement n'engendrant aucune descendance, à l'issue d'opérations répétées, la population disparaît par extinction naturelle. La technique est d'une plus grande complexité, puisqu'il faut d'abord isoler les mâles – pas question de lâcher des femelles, responsables de la propagation des virus -, puis les stériliser. Dans les deux cas, on procède par irradiation, en recourant à l'usage du cobalt 60 ou bien des rayons X.

Les insectes de laboratoire de Seibersdorf, descendants de spécimens capturés au Soudan en 2005, n'ont encore à leur actif que deux opérations de terrain. Encore ne s'agissait-il que de lâchages expérimentaux, destinés à appréhender leur comportement et à mesurer l'ampleur de la mobilisation nécessaire le jour J. La production massive de mâles stérilisés destinés à être lâchés aux alentours de Dongola, une région agricole de la vallée du Nil très peuplée et affectée par un paludisme endémique, aura lieu à Khartoum. Le site a été choisi en raison de sa proximité avec un gisement d'uranium permettant l'irradiation au cobalt 60. Les entomologistes de Seibersdorf espèrent parvenir, en 2010, à une production quotidienne d'un million d'individus. Ce qui, à raison d'un lâcher par jour durant plusieurs mois, devrait conduire à l'extinction des anophèles locaux.

L'île de la Réunion, victime d'une terrible épidémie de chikungunya en 2005 et 2006, présente, par son isolement géographique, des conditions d'expérimentation idéales pour l'application de la TIS. L'AIEA et l'Institut de recherche pour le développement (IRD) ont signé un accord de coopération le 30 septembre. Il prévoit d'associer l'expertise des entomologistes de l'institut français, qui étudient depuis, plusieurs années, les populations d'Aedes albopictus, vecteurs du chikungunya et de la dengue, et d'Anopheles arabiensis, propagateurs du paludisme, aux techniques de séparation des sexes et de stérilisation développées par l'AIEA.

Dans un premier temps, il s'agira de tester l'applicabilité de la TIS à la Réunion où la lutte a été menée jusqu'à présent à coups de bombardement d'insecticide. "La TIS permet de s'affranchir des insecticides, souligne Didier Fontenille, responsable à l'IRD du projet réunionnais. Le moustique œuvre lui-même à son extinction, l'environnement n'est pas agressé."

La phase expérimentale, dont le coût est évalué à 3 millions d'euros, devrait être menée sur quatre ans et financée par le ministère français de la santé, en partenariat avec le conseil régional de la Réunion et les organismes de recherche. Si la TIS s'avère compétitive, la Réunion se lancera dans la production d'anophèles et d'aèdes stériles à l'horizon 2015."Encore faut-il s'assurer de l'acceptabilité du projet par les habitants", prévient Didier Fontenille. Un des volets du projet réunionnais est consacré à la communication.

16/01/2009 – 10ème Conférence des EPL

En l'espèce, la fédération estime que "les nouvelles dispositions en matière de défiscalisation doivent permettre la production de logements sociaux supplémentaires" et demande à ce que "les textes réglementaires sortent rapidement, en intégrant des modifications comme l'ouverture de la participation à d'autres financeurs que les collectivités, une augmentation de l’assiette de subvention de 25%, et une équité de traitement entre Dom avec un loyer plafond unique fixé par l’Etat au niveau du loyer plafond de la Réunion soit à 6,31€/m2 pour les quatre Dom", afin de relancer efficacement la production dès 2009.

Toujours selon la fédération des entreprises publiques locale, le forfait charge doit être revalorisé, comme annoncé dans le cadre du projet de loi Lodeom. Un argument qui ne concerne pas le territoire de Mayotte, exclu du dispositif de développement de l'économie ultramarine, mais pour lequel la fédération recommande toutefois de "solvabiliser les ménages en revalorisant l’allocation logement", afin de contribuer à la production d’un habitat décent sur l'île.

Enfin, la motion propose un doublement de l'investissement de la Foncière logement, passant de 500 à 1000 logements par an, une diversification des sources de financement et de porter la taxe sur la plus-value foncière à 15% au lieu de 10%, comme proposé dans le projet de loi Boutin.

François Macone

16/01/2009 – Musique : A la découverte de l’envers du décor

Musicien est un vrai métier qui peut s’apprendre. Cela tombe bien car ce ne sont pas les candidats amateurs qui manquent pour devenir des professionnels et vivre ainsi de leur passion. La société Presque Bleu a pu s’en apercevoir depuis qu’elle organise le Prix Musique océan Indien et les Tremplins musique de Mayotte. Cette semaine, les lauréats des Tremplins (organisés en marge du Fim 2008), Ténor, Diho et Jimmy ont suivi la deuxième série d’ateliers au service culturel consacrés à l’apprentissage de quelques notions indispensables pour pouvoir tourner plus souvent en dehors de notre île.

Le premier des ateliers, conduit par Brigitte Dabadie, concerne l’administration et la communication. Pour Diho, chanteur confirmé, la chose est nouvelle. “Je ne connais rien de tout ça. Il y a des personnes à Marseille qui s’occupent de ça pour moi”, indique le chanteur habitant à Chirongui. “C’est toujours un plus quand l’artiste a des notions basiques dans ces domaines. Il faut s’y coller. Quand tout se passe bien, c’est grâce à l’artiste, mais quand les choses tournent mal, c’est souvent la faute du manager”, ironise Brigitte Dabadie, elle-même ancienne manager.

Les artistes apprennent à constituer un projet, un budget, obtenir les informations essentielles pour obtenir des aides pour les tournées, pour l’enregistrement d’un disque. “C’est du travail, du travail, du travail”, répète-t-elle, tout en préconisant à Diho d’alléger ses fichiers informatiques pour les envoyer à d’éventuels organisateurs de festival.

“Ce que vous faites est joyeux, soyez joyeux !”

Tout le monde n’a pas de haut-débit, mais ce n’est pas parce qu’on ne l’a pas qu’on ne doit rien faire. Un peu plus haut dans un Algeco près de la salle de cinéma, Didier l’intervenant en arrangement fait des gammes avec les membres du groupe Ténor. “Je réponds à une demande spécifique du groupe. Ils veulent savoir comment lire la musique”, explique-t-il en donnant des bases du solfège aux Nordistes d’Acoua. Néanmoins, l’arrangeur montre au groupe comment enrichir les rythmes en jouant avec les timbres des instruments ou de la voix.

Au même moment, Jimmy et ses musiciens font face à Serge Trouillet et Benjamin Georjon (qui appartient à la structure parisienne Le Coach) dans la salle de cinéma. Les mines sont un peu crispées. L’exercice en cours consiste à faire comme si les musiciens étaient sur une scène avec un large public devant eux. Pas forcément évident quand il y a seulement trois personnes dans une grande salle.

“Les gens paieront pour voir ce que vous faites. Ce que vous faites est joyeux, soyez joyeux ! Ils sortiront du boulot, se seront engueulés avant, ils ne doivent penser qu’à votre spectacle et doivent avoir envie de courir acheter votre disque le lendemain. Il ne faut pas avoir peur”, lance Serge Trouillet à Jimmy et ses comparses. Mais Presque Bleu a confiance en ces trois lauréats. En personnalisant ces ateliers, les intervenants font tout leur possible pour que leurs élèves puissent acquérir ces nouvelles notions et puissent accomplir leur rêve.

Faïd Souhaïli

19/01/09 – Prochaine conférence des Naturalistes sur Mohéli

Pour sa rentrée 2009, qui correspond également aux 10 ans de l'association, les Naturalistes organisent leur prochaine conférence intitulée “Mohéli, l’île nature” vendredi 23 janvier à 17h30 à la salle de cinéma Alpa Joe. L'île de Mohéli, la moins peuplée des îles Comores, est aussi celle où le patrimoine naturel est encore le mieux préservé. L'île a un taux d'endémisme élevé et offre certains sites d'intérêt exceptionnel. La roussette de Livingstone, plus grande chauve-souris du monde, n'existe qu'à Mohéli et Anjouan. Le lac Boundouni, à l'est de l'île, a été classé zone humide d'importance internationale. Les mammifères marins sont abondants entre l'île et les îlots de Niou Machoua. Les tortues marines viennent pondre en grand nombre sur les plages, notamment celle d'Itsamia.

Les richesses de l'écosystème marin ont conduit à la création en 2001 du Parc marin de Mohéli, première initiative de ce type dans la région. Il associe des organismes internationaux (Pnud, WWF, Kelonia, etc.) et des associations villageoises locales pour préserver et valoriser les ressources de l'environnement marin. D'autres stratégies de développement sont beaucoup moins soucieuses de la préservation de l'environnement, comme le projet de construction d'un port sur le site d'Itsamia, le plus important site de ponte de tortues de la région. La conférence montrera notamment comment des associations locales s'efforcent de conjuguer développement et conservation du patrimoine naturel. Le conférencier est Anfani Msoili, représentant d'un organisme international (Marine Turtle Force) et animateur d'associations locales à Itsamia. C'est le frère de Daan Ouni Msoli qui avait été gravement agressé il y a quelques mois par des braconniers de tortues.

19/01/09 – A Mayotte, la « première maternité de France » est ouverte à tout le monde

"La maternité est ouverte à tous: on ne demande ni papiers ni carte de Sécurité sociale pour accoucher". Comme les 15 médecins accoucheurs, Cherif Oussaïd, chef de service au centre hospitalier de Mayotte (CHM), ne fait pas de différence entre Français et clandestins. "Il n'y a pas de séparation ethnique ni identitaire", ajoute le médecin d'origine algérienne, qui dénombre 8.100 accouchements en 2008 pour l'ensemble de l'île française de l'océan Indien, dont 4.470 au "plateau technique" de Mamoudzou, "première maternité de France", rapporte l'AFP.

Selon le rapport d'activité de 2007, 62% des femmes accouchent sans être affiliées à la Sécurité sociale. Parmi elles, de nombreuses Anjouanaises entrées clandestinement, des Malgaches, des africaines aussi. Selon un rapport publié en septembre par Ibrahim Aboubacar, conseiller général (PS), "environ 5.000 femmes sans papiers viennent accoucher dans l'île dans l'espoir que leur enfant devienne Français à leur majorité".

A la maternité, Saanda Mohamed, 28 ans, Comorienne d'Anjouan, vient d'avoir son troisième enfant. Elle vit à Mayotte "depuis 2002", après être venue clandestinement. "Mariée" à un Mahorais ayant un emploi, elle espère avoir "bientôt des papiers". Non assurée sociale, elle devra s'acquitter de 300 euros, si les moyens de la famille le permettent, pour le suivi de la grossesse et l'accouchement. Ce montant a été fixé en 2005, à un niveau supérieur à celui applicable à l'hôpital de Hombo, à Anjouan, "afin de limiter l'appel d'air que la fourniture de ces soins à Mayotte pourrait produire sur la population anjouanaise", rappelle un récent rapport du Sénat.

Les assurées sociales, a priori plus aisées financièrement, ne paient rien. Selon M. Ouassaïd, "le nombre d'enfants par habitante de Mayotte est de 4,7 et le taux de natalité de 40 pour 1.000". "Il y a beaucoup de grossesses avant 14 ans et un deuxième enfant à 15 ans n'est pas rare". 53% de la population avait moins de 20 ans en 2002, selon l'INSEE.

Côté matériel, la maternité est classée "niveau 3", le plus élevé, explique Jackie Collet, praticien hospitalier, ce qui signifie qu'elle peut accueillir les prématurés de 28 semaines. "Mais on les transfère (en général à la Réunion, ndlr) s'il y a un haut risque d'accouchement prématuré avant 30 semaines avec pathologie, à cause du manque de pédiatres", précise M. Collet.

Si les soins sont de qualité, il n'y a pas de péridurale systématique, "car il n y a pas suffisamment d'anesthésistes", poursuit le médecin. Et la maternité pratique "plus de 1.000 césariennes par an", bien que les Mahoraises en aient "horreur", ajoute-t-il. Selon lui, une solution pour décharger Mamoudzou serait d'"étoffer l'équipe" et de prévoir des affectations temporaires à Anjouan, où la France projette de financer une nouvelle maternité. "On supplée au manque de structures privées", souligne de son côté M. Ouassaïd. Mayotte (187.000 habitants en 2007 officiellement) compte en tout et pour tout 20 médecins libéraux.

UNE Mayotte Hebdo N°411 – Vendredi 16 janvier 2009

UNE Mayotte Hebdo N°411 - Vendredi 16 janvier 2009 Délégation de Service public

11 000 enfants à transporter

 > Société – Relation entre les jeunes et les politiciens
 > Education – Des bijoutiers et des couturiers à M'tsangamouji
 > Météo – Une année 2008 de pluies et de chaleurs record
 > Mayotte ECO – Création de la CGPME ce samedi

15/01/09 – 13.520 reconduites à la frontière comptabilisées l’an dernier

13.520 reconduites à la frontière en 2008. C'est le chiffre affiché par Mayotte et révélé ce mardi par Brice Hortefeux qui, avant d'être promu dans les prochains jours, ministre des affaires sociales, a dressé le bilan de son action à la tête du ministère de l'immigration et de l'identité nationale. Avec 13.520 sur les 29.796 "éloignements" de personnes en situation irrégulière sur l'ensemble du territoire français, Mayotte apporte son quota à la "culture du résultat" chère à Nicolas Sarkozy, mais fait moins qu'en 2007 avec 16.174 reconduites à la frontière. Chiffres passés sous silence lors de la conféren- ce de presse de Brice Hortefeux : plusieurs dizaines d'immigrés clandestins sont morts noyés entre Anjouan et Mayotte au cours de l'année dernière. Combien sont-ils réellement ? Il est bien difficile de le savoir, le décompte macabre autrefois rendu public par l'ONG Observatoire de l'émigration clandestine anjouanaise n'a plus cours. Toutefois, les quelques naufrages de kwassa-kwassas rapportés par la presse locale font état de près de cent morts durant l'année 2008 dont un nombre important de femmes et d'enfants en bas âge.

15/01/09 – Corsairfly casse les prix

Depuis 14 heures hier après-midi, la compagnie Corsairfly met en vente, et ce jusqu'au 31 janvier, 500 places au prix unitaire de 999€ sur ses lignes à destination et au départ de Mayotte pour Paris. Annoncée par Mathilde Hory, gérante de l'agence de voyage Mayotte vacances, cette promotion a cours pour les vols compris entre le 25 juin et le 28 août prochain, exceptés ceux du 4 et 11 juillet, comme ceux du 14 et 21 août, déjà complets. "C'est une simple promotion. Ce n'est pas encore l'application du dispositif négocié avec le gouvernement pour faciliter la continuité territoriale entre la métro- pole et l'Outremer, même si Corsair, aux cotés d'Air France, va s'engager dans le cadre de chartes sur 3 ans à vendre 15% de ses sièges vers La réunion et Mayotte du 15 juin au 15 septembre au prix le plus bas de la grille saisonnière", précise Mme Hory. Si les chiffres réalisés en décembre et janvier par Corsairfly sur le marché mahorais ne sont pas encore disponibles, tout porte à croire qu'ils ont été relativement bons, ce qui pourrait inciter la compagnie à réitérer ses dessertes mahoraises en décembre et janvier prochain.

Pour mémoire, la compagnie avait récupéré, durant les grandes vacances, 25% des parts de marché sur la période. Une réussite commerciale qui l'avait conduit à renouveler l'opération en 2009, avec cinq vols de plus que l'an passé au programme, sur une durée plus étendue, puisque le premier appareil à la bannière bleu ciel et blanche de la saison estivale atterrira sur le sur le tarmac de Pamandzi le 9 mai prochain, pour exploiter la liaison hebdomadaire jusqu'à fin septembre.

14/01/09 – Musique : A la découverte de l’envers du décor

De nombreux musiciens mahorais veulent vivre de leur passion. Cela passe par des tournées à l’extérieur et par conséquent par une professionnalisation. Presque Bleu croit au potentiel des artistes mahorais et tente de leur faire acquérir les savoirs essentiels pour qu’ils réussissent.

Musicien est un vrai métier qui peut s’apprendre. Cela tombe bien car ce ne sont pas les candidats amateurs qui manquent pour devenir des professionnels et vivre ainsi de leur passion. La société Presque Bleu a pu s’en apercevoir depuis qu’elle organise le Prix Musique océan Indien et les Tremplins musique de Mayotte. Cette semaine, les lauréats des Tremplins (organisés en marge du Fim 2008), Ténor, Diho et Jimmy ont suivi la deuxième série d’ateliers au service culturel consacrés à l’apprentissage de quelques notions indispensables pour pouvoir tourner plus souvent en dehors de notre île.

Le premier des ateliers, conduit par Brigitte Dabadie, concerne l’administration et la communication. Pour Diho, chanteur confirmé, la chose est nouvelle. "Je ne connais rien de tout ça. Il y a des personnes à Marseille qui s’occupent de ça pour moi", indique le chanteur habitant à Chirongui. "C’est toujours un plus quand l’artiste a des notions basiques dans ces domaines. Il faut s’y coller. Quand tout se passe bien, c’est grâce à l’artiste, mais quand les choses tournent mal, c’est souvent la faute du manager", ironise Brigitte Dabadie, elle-même ancienne manager.

Les artistes apprennent à constituer un projet, un budget, obtenir les informations essentielles pour obtenir des aides pour les tournées, pour l’enregistrement d’un disque. "C’est du travail, du travail, du travail", répète-t-elle, tout en préconisant à Diho d’alléger ses fichiers informatiques pour les envoyer à d’éventuels organisateurs de festival.

"Ce que vous faites est joyeux, soyez joyeux !"

Tout le monde n’a pas de haut-débit, mais ce n’est pas parce qu’on ne l’a pas qu’on ne doit rien faire. Un peu plus haut dans un Algeco près de la salle de cinéma, Didier l’intervenant en arrangement fait des gammes avec les membres du groupe Ténor. "Je réponds à une demande spécifique du groupe. Ils veulent savoir comment lire la musique", explique-t-il en donnant des bases du solfège aux Nordistes d’Acoua. Néanmoins, l’arrangeur montre au groupe comment enrichir les rythmes en jouant avec les timbres des instruments ou de la voix.

Au même moment, Jimmy et ses musiciens font face à Serge Trouillet et Benjamin Georjon (qui appartient à la structure parisienne Le Coach) dans la salle de cinéma. Les mines sont un peu crispées. L’exercice en cours consiste à faire comme si les musiciens étaient sur une scène avec un large public devant eux. Pas forcément évident quand il y a seulement trois personnes dans une grande salle.

"Les gens paieront pour voir ce que vous faites. Ce que vous faites est joyeux, soyez joyeux ! Ils sortiront du boulot, se seront engueulés avant, ils ne doivent penser qu’à votre spectacle et doivent avoir envie de courir acheter votre disque le lendemain. Il ne faut pas avoir peur", lance Serge Trouillet à Jimmy et ses comparses. Mais Presque Bleu a confiance en ces trois lauréats. En personnalisant ces ateliers, les intervenants font tout leur possible pour que leurs élèves puissent acquérir ces nouvelles notions et puissent accomplir leur rêve.

Faïd Souhaïli

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes