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13/02/09 – Pamandzi inaugure une aire de jeu

A part dans les écoles maternelles, il est très rare de voir des aires de jeux pour enfants à Mayotte. La mairie de Pamandzi est une pionnière puisque samedi sera inaugurée place du Congrès, une aire de jeux pour enfants comportant notamment un toboggan. Les élus seront présents et comme le personnel communal, ils insisteront sur les comportements à adopter pour que cet équipement qui a coûté une petite fortune à la commune, dure le plus longtemps possible. "Nous appelons les futurs utilisateurs à respecter le mobilier urbain. De la même façon, si quelqu'un observe des actes de vandalisme, il ne faut pas qu'elles hésitent à le signaler auprès de nos services ou ceux de la gendarmerie" indique Adrien Michon, chargé de mission de la politique de la ville à Pamandzi.

13/02/2009 – Education : Rapprocher les élèves de leur Histoire

 

 

{xtypo_dropcap}"{/xtypo_dropcap}Navigation et commerce dans l'océan Indien", "Histoire de Mayotte depuis 1841", "Mémoire de cyclones"… Toutes ces expositions ont été produites par les archives départementales, plus particulièrement son service éducatif. Elles tournent régulièrement dans les établissements scolaires de l'île, du primaire au lycée en passant par l'IFM. Le service éducatif des archives ce sont deux femmes, Lathufat Abdoul-Kader, agent des archives départementales, et Hélène David, professeur d'histoire détachée à mi-temps auprès du service, qui ont pour mission de mettre des outils pédagogiques à disposition des enseignants et des élèves.

"Nos expositions sont très demandées car c'est une offre qui n'existe pas ailleurs", explique la directrice des archives Anastasia Iline. "Ici les programmes d'Histoire sont ceux de Métropole, il est important d'intégrer l'histoire de Mayotte dans l'histoire française." La directrice et son équipe attendent le déménagement prochain du service dans des locaux qui leur ouvriront plus de perspectives. Les locaux actuels – à Kawéni à côté de HD – ne leur permettent pas d'accueillir des classes et de faire travailler les élèves sur des documents d'archives, ce qui se fait en général.

En attendant, le service éducatif essaie de se rapprocher au maximum des enseignants. Actuellement un dossier pour les primaires est en préparation, sa sortie devrait être suivie d'une formation pour les instituteurs qui le souhaitent. L'idée de ce support pédagogique est né de la demande des instituteurs stagiaires de l'IFM qui ont bénéficié d'une intervention d'Hélène David sur deux expositions et ont émis le souhait d'avoir un support pour présenter les expositions à leurs futurs élèves.

Toujours dans un souci d'être plus accessible au monde enseignant, le service des archives prévoit cette année de développer son site internet, pour l'instant juste une page sur le site du conseil général. La directrice espère pouvoir y mettre un maximum de ressources à télécharger.

Seconde guerre mondiale et esclavage

"Notre support essentiel sont les expositions", précise Lathufat. Au nombre de 7, elles tournent dans les établissements à la demande des enseignants ou des documentalistes, pendant environ 15 jours. Le service éducatif propose de venir faire le commentaire. Une formation à l'IFM auprès des aides documentalistes leur a permis de présenter le service et ses ressources. Cette année, Hélène et Lathufat travaillent sur deux projets en plus du dossier pour les instituteurs pour exploiter l'exposition sur l'Histoire de Mayotte depuis 1841.

"Je me suis aperçu que dans cette expo il n'y a rien sur les deux guerres mondiales, nous allons la compléter avec la guerre de 39-45. Il n'y pas beaucoup de documentation sur le sujet à Mayotte. Je travaille avec le musée de la RAF ainsi qu'avec les archives orales, l'utilisation de sources en shimaore peut être intéressante", explique Hélène David. L'enseignante d'histoire compte produire un dossier qui exigerait des élèves de 3e, qui ont la 2nde guerre mondiale au programme, d'élaborer eux-mêmes l'histoire de Mayotte à cette époque, à partir des documents disponibles.

Lathufat Abdou-Kader travaille elle sur une exposition à propos de l'esclavage dans la région. "Depuis 2004 nous proposons une formation auprès des enseignants sur l'esclavage dans la région et son abolition à Mayotte. Cette année, le vice-rectorat ne l'a pas demandée mais elle devrait reprendre l'année prochaine." L'exposition devrait être prête pour les Journées du patrimoine, autour du mois de novembre, auxquelles les archives participent chaque année.

Hélène Ferkatadji

13/02/2009 – Athlétisme : 1er et 2ème chrono à Liévin !

 

 

{xtypo_dropcap}B{/xtypo_dropcap}ien, mais auraient pu mieux faire ! C'est le premier bilan de l'entraîneur du RCM Sébastien Synave, satisfait malgré ses attentes (à voir dans l'encadré). Mardi dernier dans le Pas-de-Calais, au milieu d'athlètes de niveau mondial, se promènent deux jeunes Mahorais. Ce jour-là Hafidhou Attoumani (Espoir 1) et Jannot Bacar (Junior 2), invités à préparer les championnats de France au meeting de la journée, celui de Liévin, effectuent l'épreuve du 400 mètres de l'avant-programme.

Avant la course, la pression est grande, pas assez pourtant pour déstabiliser les licenciés du Racing club de Mamoudzou qui jouent une nouvelle fois les premiers rôles. Ils finissent premier et deuxième de l'épreuve avec des chronos suffisamment corrects pour interpeller leurs concurrents directs aux championnats de France hivernaux, samedi et dimanche prochain. Attention ! Deux athlètes venant de dix mille kilomètres de là ont l'intention de tout rafler ce week-end.

Les entraîneurs de tous les clubs métropolitains des catégories junior et espoir connaissent désormais les deux Mahorais, qui, à chaque déplacement dans l'Hexagone depuis leurs débuts en 2006, réalisent au moins un podium, si ce n'est pas un titre ! Pour l'heure Hafidhou et Jannot s'allieront à Saïd Omar et Yann Chevallier. Les quatre sprinters du racing ont rendez-vous ce vendredi soir au Meeting (Seat) de Bercy, au départ du 4×200 mètres. Décrocher la plus prestigieuse des médailles à cette épreuve reste possible pour le RCM qui, au cours des qualifications, a effectué le troisième meilleur temps national.

Peu de repos ensuite pour les deux collègues de club qui enchaîneront avec les championnats de France. Le club de la capitale mahoraise assure dans sa spécialité : le sprint. Pas encore reconnus à leur juste valeur par l'ensemble des Mahorais, les internationaux Hafidhou et Jannot continuent malgré tout d'avancer, de consolider leur jeune carrière d'athlète.

 

I.M


Les réactions

 

Sébastien Synave (entraîneur)

Je suis un peu déçu par les chronos réalisés. Ils font un et deux tout de même, mais je pense qu'ils n'ont pas pris la mesure de l'événement et sont restés scotchés aux starts. En meeting, il ne faut pas réfléchir et savoir prendre des risques. En même temps, je ne peux pas trop leur en vouloir, ils sont habitués à des compétitions à Mayotte avec au mieux quelques athlètes, quand la compétition n'est pas annulée comme le dernier championnat de Mayotte du 31 janvier. Plus de cinq mille spectateurs, c'est vrai que ça les change !

Un départ sur des bases trop lentes pour espérer aller chercher un gros chrono. Néanmoins, Jannot réalise la meilleure performance junior en salle et Hafidhou se hisse au dixième rang français. L'objectif individuel reste le championnat de France de ce week-end et psychologiquement il aurait été bon de calmer la concurrence avec un temps canon. Sinon, avant ça, nous aurons la chance de courir ce soir le 4×200 dans le cadre du Meeting de Bercy. Nous avons le troisième temps national et un podium est envisageable. La nouveauté pour nous, c'est que le départ aura lieu en ligne avec six équipes pour quatre couloirs, donc dès le premier virage, il faudra être costaud et se lancer dans la bagarre !

 

Hafidhou Attoumani

C'est vrai que je gagne la course, mais je n'ai pas lancé assez fort pour aller chercher le chrono que j'attendais. Je fais 49"07 et j'espérais courir en 48"50. J'avais une boule au ventre, mais l'essentiel sur ce meeting c'est que nous avons encore démontré avec Jannot notre suprématie sur 400 par rapport à cet été. J'espère maintenant entrer en finale ce week-end et décrocher un nouveau podium national.

 

Jannot Bacar

C'est sûr, on n'est pas parti suffisamment fort pour faire un gros temps. Pour ma part, j'ai fourni mon effort sur 250 mètres et je passe en tête avant qu'Hafidhou ne revienne sur moi dans les dix derniers mètres. J'ai appris très vite que mes 49"21 représentaient le meilleur temps junior en salle de l'hiver et je vais maintenant me concentrer pour ce week-end.

Je compte aller chercher la victoire, même si comme cet été je n'ai pas le titre à cause de ma nationalité, mais l'essentiel est de montrer qu'à chaque fois qu'on vient en Métropole, on peut compter sur nous. J'espère aussi que ce soir à Bercy, ça va envoyer. Mais se retrouver sur une piste avec des champions olympiques comme Dayron Robles, le Cubain, des champions du monde comme Ladji Doucouré, Muriel Hurtis ou Mehdi Baala, ça fait bizarre par rapport à Mayotte !

13/02/2009 – Rencontre : « Kaza koma » avec Ice Trey

 

 

{xtypo_dropcap}"{/xtypo_dropcap}Kaza koma", "ce n'est pas fini". Tel est le slogan de Jeunesse Canon 2000 de Pamandzi l'équipe où évolue Ice Trey, équipe d'excellence masculine, l'élite du championnat de basket local. Elle détient de nombreux talents dans son effectif, des jeunes et d'autres joueurs plus expérimentés, et Mouhtar Mohamed en fait partie. Voilà dix ans, soit une décennie entière que le natif de la commune en question porte les couleurs de JC.

Il y a connu toutes les émotions avec les victoires en coupe de France ou les multiples échecs en championnat dans la dernière ligne droite. "Le titre de champion, c'est tout ce qui me manque dans mon palmarès, avec mon équipe actuelle", précise-t-il. Car le championnat de Mayotte, Ice Trey l'a déjà remporté, à deux reprises lors des saisons 96/97 et 97/98. Il était alors licencié à Jeux d'Afrique, son premier club. Il se retire dans un premier temps de JA pour s'inscrire chez le voisin Jeunesse Canon, avant de rejouer au sein de son club initial en 1999/2000.

Avec la remontée en 2000 au plus haut niveau mahorais du JC – d'où l'appellation Jeunesse Canon… 2000 – c'est finalement dans cette formation que l'actuel employé à Total pose définitivement ses valises. Lancé à treize ans dans le basket, il ne quittera plus le ballon orange.

"J'ai commencé à jouer avec mes frères et sœurs qui étaient très forts. J'habitais près de l'aéroport quand j'étais petit, mais nous avons été décasés. Il y avait un terrain de basket près de notre nouvelle maison et je pouvais jouer très souvent", se remémore Mouhtar Mohamed. Jouer très souvent, plus souvent que les autres, c'est selon lui ce qui fait la différence.

200 à 300 shoots supplémentaires

En club, Ice Trey s'entraîne quatre fois par semaine, mais il s'exerce seul et court souvent au bord des plages lorsqu'il en a le temps. Après les séances avec son équipe, et là où tous ses équipiers se concentrent sur une prochaine préoccupation, le n°10 continue de travailler. "Quand on finit un entraînement collectif, il m'arrive très souvent de rester pour faire deux cents à trois cents shoots supplémentaires", confie-t-il. C'est là le secret, et ça se voit le jour J !

En meneur ou en ailier, le Pamandzien distribue et marque. Chaque ballon touché est un danger pour l'adversaire. L'important match de coupe de France face au Tampon – en décembre dernier – fut pour lui une véritable balade de santé, marquant les paniers qu'ils désiraient, accélérant le jeu à chacune de ses prises de balles… C'est ainsi pour chaque rencontre, quel que soit l'adversaire.

"Je ne fais pas la différence entre les clubs. Je respecte toutes les équipes et me donne à fond dans chaque partie, c'est pour ça que je travaille dur chaque semaine, pour être prêt le jour J". Une belle leçon pour tous les sportifs qui veulent également faire la différence dans leur discipline. Véritable étoile sur le terrain, Ice Trey reste lui-même en dehors des matchs.

"Je ne cherche pas à être une star. Moi, j'essaie de faire mon boulot, et c'est aux supporters et spectateurs de juger", apprécie-t-il. Des expériences telles que leur dernier déplacement à Paris (à voir dans l'encadré), le jeune Mahorais aimerait en revivre au cours des prochaines saisons. Toutefois, jouer au sein d'une équipe réunionnaise ou française ne l'intéresse en aucun cas…

Ice Trey aime trop son île pour la quitter. Issu d'une famille nombreuse – trois frères et quatre sœurs – ce passionné de basket vit toujours auprès des siens. Il a une pensée pour tous ses coéquipiers, son président Chadouli Habib, ses dirigeants Soulaïmana et Fahar, ainsi que pour sa copine Nachdat. Toutes ces personnes qui contribuent à sa très grande forme actuelle.

 

Ichirac Mahafidhou


 

"Ils n'étaient pas plus forts que nous"

Ice Trey revient tout juste de la capitale française où il y a joué les 32ème de finale de coupe de France face à Alfortville avec Jeunesse Canon. Une défaite 92 à 53, face à une équipe de la banlieue parisienne classée sixième sur quatorze en National 2.

"Après les deux premiers quarts temps, ils nous menaient que de deux petits points. Puis à la reprise ils ont enchaîné les shoots à trois points, et physiquement ils ont parfaitement répondu présents. De notre côté, nous n'étions pas habitués à ce climat et nous avions que de petites heures d'entraînements dans les jambes, le matin du match. C'était insuffisant pour trouver nos repères", affirme-t-il.

Ce dernier reste persuadé qu'ils auraient remporté cette rencontre dans le cas où ils auraient accueilli les Métropolitains. Pour l'heure, c'est le championnat qui est en jeu. En mauvaise posture pour la qualification aux play-offs, il reste à Jeunesse Canon et Ice Trey cinq matchs pour redresser la barre, dont la prochaine demeure l'Etoile bleue de Kawéni. "Nous devons remporter toutes nos rencontres. Ça va être difficile, mais comme le dit notre slogan, ce n'est pas fini."

13/02/2009 – Rugby : Championnat senior à XV

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}ls sont les quatre premiers du championnat et donc à ce jour les quatre équipes qualifiées pour les phases finales de la saison 08/09. RCM, Sada-Chiconi, Despé et Petite Terre offrent ce week-end les chocs de cette septième journée de rugby à XV. Si du côté du champion en titre et invaincu cette saison, les comptes sont bons, rien n'est encore fait pour ses poursuivants. Cependant, il faudrait une grande réaction d'orgueil pour voir revenir l'Eclair du nord ou Bouéni à la course pour les demi-finales.

Tous les matchs de samedi se joueront à 16h. À Kavani, le Despérados tentera de mettre à bas le RCM, en s'appuyant sur un mouvement rapide que le coach Philippe Gautier souhaite introduire dans le groupe : "J'essaie d'ancrer depuis mon arrivée un système de jeu de rugby moderne, mais ce n'est pas si facile que ça ! Les joueurs ont un peu de mal à s'y adapter", explique-t-il.

Arrivé en août dernier, l'entraîneur du Despé a connu un revers face à ses prochains adversaires, ceci au cours du match aller. Une rencontre serrée se souvient encore Yann Thiboult. Le technicien du RCM estime avoir remporté ce match avec "un petit peu de chance. C'était limite". Les duels sont de plus en plus serrés, les équipes progressent, le niveau de jeu du rugby sur l'île augmente chaque année. Cet élément pousse "le neuf fois sacré" à se méfier un peu plus de ses futurs adversaires.

L'avantage pour Yann Thiboult en vue du match de samedi après-midi c'est que, contrairement au Despé, son équipe se présente au grand complet. De plus, le RCM n'a pratiquement plus la pression d'une éventuelle élimination pour les phases finales. "Avec nos vingt-quatre points actuels, nous sommes quasiment sûrs de participer aux demis. Nous allons donc nous concentrer sur notre niveau de jeu. Nous devons produire du jeu", insiste-t-il, "à tous les niveaux".

Un samedi de feu à 16h00

Le souci est autre du côté des "rose et gris". Le staff va faire avec les rugbymen disponibles, face à une formation expérimentée : "Le RCM a un vécu. La majorité de leurs joueurs ont joué au rugby dans leur passé. Bon, maintenant, un entraîneur qui part dans un match avec l'esprit de défaite, ce n’est même pas la peine qu'il entraîne ! Moi, j'y crois et je pousse mes joueurs à y croire", finit Philippe Gautier. Suite à leur entraînement, mercredi dernier, l'ensemble du groupe est resté au terrain une heure de plus pour échanger, dialoguer et former l'équipe volontaire. "En rugby, tout vient de la défense. Si derrière nous parvenons à les bloquer et à récupérer le ballon, ça peut aller très vite", certifie-t-il. Le rendez-vous est donné samedi dans la capitale.

En Petite terre, l'alliance Sada-Chiconi, deuxième au général, se déplace à Pamandzi (4ème). Conforter leur avance sur le RCPT doit être le mot d'ordre de la formation en visite, celle-ci n'a pu être jointe. En revanche, avec leurs habituels entraînements stratégiques, l'équipe de Pascal Porquet compte bien remporter cette opposition : "ce serait psychologiquement une très bonne chose", affirme le coach petit terrien. Le club qui organise tous les ans le Beach rugby prend cette rencontre très au sérieux.

"Ils nous ont battus au match aller, mais là, je pense que ce sera serré. Il restera encore trois matchs pour tout le monde après cette journée et c'est loin d'être gagné, pour tous", continue-t-il. En se qualifiant pour la phase finale, Pascal Porquet espère "enfin détrôner le RCM. Ça fait quoi, huit ans, neuf ans qu'ils sont champions ? Cette année, nous allons nous battre pour que le sacre nous revienne… pourquoi pas ?".

À vrai dire, c'est tout ce que souhaite chacun des clubs. Mais le RCM, encore invaincu doit-on le rappeler, est une nouvelle fois favori au sacre de champion de Mayotte qu'il détient depuis 1999. Et cette fois, c'est un 10ème titre qui est en jeu !…

 

Ichirac Mahafidhou

13/02/2009 – Société : Les Mahorais sont-ils romantiques ?

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}ntre ceux qui ne savent même pas ce que signifie romantisme et ceux qui se creusent la tête pour trouver LE cadeau qui fera plaisir à leur copine, se dresse un fossé générationnel. Education, pudeur ou simple timidité, une chose est sûre : la culture mahoraise n'est pas très propice à l’expression des sentiments. D'ailleurs difficile de trouver une traduction du terme romantique en Mahorais. Par contre, il existe bien un terme spécial pour se moquer des hommes galants et attentionnés. On dit qu’ils sont "bonjour madame".

Depuis longtemps, les femmes se sont fait une raison. "On ne peut pas tout avoir", explique Razia, "c’est déjà très bien d'avoir trouvé un mari qui s’occupe de moi et de mes enfants". A 58 ans elle a été mariée trois fois. Illettrée et sans emploi pour subvenir à ses besoins, elle a su adapter ses exigences à la situation, acceptant même le remariage de son premier mari.

Pourtant, de nombreuses mamas admettent être tombées sur des maris aimants. "Les hommes de ma génération sont romantiques mais ils ne le montrent pas. Ils sont pudiques. Ils ont juste honte de montrer leurs sentiments, surtout devant les enfants. Aujourd'hui, les jeunes n'ont plus ce problème", nous raconte Zahara.

Plus autonomes, aujourd'hui les jeunes femmes sont aussi plus exigeantes, mais il existe toujours des récalcitrants. A 24 ans, Mounia est une toute jeune mariée. "Mon mari est attentionné mais il a aussi les manières de l'ancienne génération. Avec lui c'est boulot, sport et potes. Le soir il me dit qu'il va voir ses amis, il sort et ferme la porte à clef et le lendemain on vient me dire qu'on l'a vu à la Geôle. Alors que moi, je dois demander la permission avant de sortir."

Malgré ces quelques irréductibles, les Mahoraises sont nombreuses à louer les efforts de leurs compagnons. Cadeaux, mots doux et déclarations énamourées, ils n'ont plus rien à envier aux héros des séries sud-américaines… Mais il leur est toujours aussi difficile de se débarrasser d’une culture polygame bien ancrée dans les mœurs.

Amoureux… mais infidèles

Lorsqu'on questionne les femmes sur leurs compagnons, on retrouve une constante dans les réponses. Attentionnés ou pas, ils restent bel et bien volages. "Les Mahorais sont très romantiques… avec leurs maîtresses, pas avec leurs femmes. Ils leur donnent des cadeaux et des mots d'amour, mais dès qu'ils les épousent ils en trouvent une autre pour les cadeaux", constate Yasmine.

Même constat chez les adolescents. "Mon copain est gentil et attentionné, il me donne tout ce que je veux : bijoux, parfums… Le seul problème c'est qu'après il va voir d'autres filles", se plaint Dalia. Pour elle c'est une fatalité, car même ceux qui ne le sont pas sont entraînés par les autres.

Les hommes aussi le reconnaissent. Mais pour eux c'est avant tout une question d'habitude. "C'est vrai qu'on est macho, du fait de notre culture et de la religion. Donc quand il s'agit de s'occuper de notre femme ou de notre copine on est souvent aux abonnés absents. On a plus l'habitude que ce soit elles qui s'occupent de nous."

Faut-il donc revoir toute l'éducation des hommes en ce qui concerne leurs rapports aux femmes ? Trop tard disent certaines jeunes filles. Il fallait s'y attendre, les femmes ont fini par rattraper les hommes. Désormais, ce sont eux qui se plaignent de leurs compagnes.

"Ma copine je lui donnais plein de cadeaux, mais elle abusait de moi. Elle se comportait comme si je ne faisais rien. On dit que les hommes sont tous pareils, mais c'est aussi le cas avec les filles. Filles ou garçons, on se dévoile mais on est souvent déçu." En tout cas, la Saint-Valentin c'est samedi. Ceux qui y croient ont encore quelques jours pour trouver une manière originale de se déclarer.

 

Halda Toihiridini


Réactions

Echa, 27 ans

"La Saint-Valentin est une fête réservée aux vrais amoureux, pas à ceux qui courent à gauche à droite."

Aynou, 35 ans

"On avait déjà les fêtes musulmanes, les circoncisions et d'autres encore. Maintenant on veut nous rajouter les fêtes occidentales comme Noël, la fête des mères ou les anniversaires. On s'en sortira pas, surtout que ça nous crée des problèmes avec nos femmes. Si je n'offre pas de cadeau le 14, je vais avoir droit aux bouderies."

Maimouna, 51 ans

"Je trouve que les jeunes sont de plus en plus attentionnés avec leurs copines. Je pense que c'est lié à la télé et aussi à ces fêtes qui poussent les gens à s'offrir des cadeaux. Ça les habitue à faire ce genre de choses."

Abdillah, 65 ans

"La Saint-Valentin ? C'est quoi ça ? Encore des trucs de mzungu ! Nos femmes, on leur offre des bijoux et une dot quand on les épouse et après on leur donne à manger. Vous voyez qu'on s'occupe d'elles."

Abdou, 40 ans

"Nous, les Mahorais, nous n'avons pas l'habitude de ce genre de choses. La Saint-Valentin c'est de la bêtise, ma femme je lui prouve tous les soirs que je l'aime."

Eli, 28 ans

"Que ce soit en France ou ici, la majorité des hommes qui offrent un cadeau ce jour-là le font par obligation. Sinon tous les mecs s'en foutent quand leur copine s'en foutent."

Ahmed, 18 ans

"C’est une coutume bien métropolitaine. Je ne connais pas vraiment. Mais je connais des jeunes qui se sont fait jeter parce qu’ils n’ont pas offert de cadeau ce jour-là."

Franck, 27 ans

"Si on n’est pas sûr de pouvoir le fêter chaque année vaut mieux éviter, parce que si on oublie une seule fois c’est comme si on l’avait jamais fait."

13/02/2009 – Justice : Un voleur sans pitié

 

 

{xtypo_dropcap}"{/xtypo_dropcap}Charognard". L’adjectif est très fort quand il qualifie une personne, surtout quand il est prononcé par le président du tribunal Alain Mancini. Il faut dire que l’affaire qui a provoqué sa réaction n’est pas commune. Saïd*, ressortissant malgache, se trouvait en fin d’année dernière au parc de la Pointe Mahabou. Anastasie* s’y trouvait également pour y passer un bon moment avec ses enfants et son mari.

Mais, la balade vire au cauchemar lorsque son époux qui effectuait son jogging est victime d’un arrêt cardiaque et perd la vie. Assistant à la scène, Saïd propose son soutien moral à Anastasie et de la raccompagner (bien que non-titulaire d’un permis de conduire) ainsi que ses enfants à leur domicile à Majicavo Koropa. La femme accepte et Saïd effectue sa bonne action de la journée.

Toutefois, Anastasie se rendra compte plus tard que Saïd n’avait pas l’âme compatissante. En effet, ses papiers ainsi que ceux de son mari ont disparu pendant le retour à la maison. A l’audience, le président Mancini a rappelé les faits à Saïd, mais celui-ci a nié tout vol. “Je suis détenteur d’une carte de séjour, je ne vois pas quel intérêt j’aurais à voler des papiers et à les revendre”, s’est défendu le prévenu. Cela n’a pas convaincu le juge qui a relevé de nombreuses contradictions entre le procès-verbal retranscrit par la gendarmerie et les dires du présumé-voleur à l’audience.

Quinze mois de prison avec placement sous mandat de dépôt

“On a retrouvé tous les papiers et les cartes bancaires de Monsieur C. à votre domicile”, lui a répondu Alain Mancini. C’est à ce moment-là que le magistrat a qualifié Saïd de “charognard”, considérant que celui-ci a profité du décès de Monsieur C. pour lui faire les poches. Dans son réquisitoire, le procureur de la République Gilles Rognoni n’a pas été plus tendre, puisqu’il a estimé que le comportement de Saïd était “lamentable.”

Avant de prononcer le verdict, Alain Mancini a suspendu l’audience, sûrement pour que le procureur demande aux gendarmes de venir au palais de justice. En effet, une fois ceux-ci arrivés, Saïd s’est vu lire le verdict : 15 mois de prison avec placement en mandat de dépôt pour vol et conduite sans permis (il a été relaxé pour l’infraction à la législation sur les étrangers). Surpris par ce jugement, Saïd n’a pas eu le temps de se poser trop de questions puisqu’il a été menotté aussitôt et emmené à la Maison d’arrêt de Majicavo. Les larmes aux yeux, il a demandé au président s’il pouvait passer un coup de fil à son épouse. “Vous verrez cela avec les gendarmes”, lui a simplement rétorqué le magistrat.

 

Faïd Souhaïli

 


 

D’autres affaires

 

Le sens des mots… importe beaucoup

L’association Solidarité Mayotte est connue à Mayotte pour ses actions caritatives au profit des plus démunis, qu’ils soient Mahorais ou étrangers. Pour cette raison, Solidarité Mayotte attire beaucoup d’étrangers en situation irrégulière et des demandeurs d’asile arrivant d'Afrique.

Mercredi, l’association était à la barre pour avoir fourni il y a quelques mois des attestations inexactes à des demandeurs d’asile. En effet, la loi demande aux réfugiés de fournir une attestation de domicile dans leur dossier de demande d’asile. Or, Solidarité Mayotte a fourni une attestation d’hébergement, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. “Le sens des mots compte”, a indiqué le président Mancini à Mme Marchand, représentante de Solidarité Mayotte. Une phrase qui a fait bondir Me Sylvie Sevin, défenderesse de l’association.

“L’administration aussi doit connaître le sens des mots !”, a-t-elle répliqué. En effet, la domiciliation consiste à avoir une adresse postale pour recevoir du courrier (on peut donc être domicilié à une adresse sans y habiter), alors que l’hébergement implique le fait d’habiter à une adresse précise. “Quand Mme Marchand a fait l’attestation, c’était en pleine connaissance de la législation sur les demandes d’asile. Pour elle, cet engagement ne valait pas hébergement. Les documents de la préfecture demandaient une attestation d’hébergement, donc elle s’y est pliée malgré tout. On ne pouvait pas laisser tous ces demandeurs d’asile sur le carreau”, affirme Me Sevin. Celle-ci affirme néanmoins qu’aujourd’hui Solidarité Mayotte est habilitée et agréée par la préfecture pour domicilier des réfugiés. Le jugement a été mis en délibéré pour le 4 mars.

 

Des ombrines vendues… à même le sol

Les ombrines tropicales ne sont présentes à Mayotte que dans les cages d’aquaculture et sont rarement vendues sur les marchés locaux à même le sol, contrairement à d’autres poissons. Pourtant, Zoubert*, Majani* et Damir* ont bien permis, à cause de leurs vols, que ces poissons se retrouvent sur les trottoirs de Majicavo Koropa. Salariés chez Mayotte Aquaculture, ils prélevaient des poissons qui étaient par la suite revendus à une coopérative de pêcheur (illégale selon le président Mancini). “Pour une somme de 100 €, vous avez perdu un emploi qui vous en rapportez plus de 1000 par mois”, a fait remarqué le président Mancini. En effet, depuis leur larcin de 80 kilos, ils ont été licenciés. Ils ont été condamnés à 3 mois de prison avec sursis.

Dans une autre affaire liée à ce dossier, les revendeurs ont eux aussi été condamnés, mais à deux mois de prison avec sursis et à une interdiction de territoire français de 3 ans, car ils étaient en situation irrégulière.

 

Il faut toujours boucler… sa ceinture

Quand on est en voiture, il faut boucler sa ceinture. Nadia l’a appris à ses dépens et les conséquences de son oubli auraient pu prendre des conséquences bien fâcheuses. Alors qu’elle est assise à bord d’un taxi, le véhicule se fait stopper par la police. Les forces de l’ordre ont constaté que la passagère n’avait pas mis sa ceinture de sécurité et lui demandent également ses papiers d’identité.

De nationalité comorienne, Nadia obtempère, mais les policiers lui font remarquer qu’elle n’a pas de titre de séjour. Tout d’un coup c’est la panique et rapidement les insultes fusent. Pour les policiers, Nadia a été outrancière en leur disant "d’aller se faire f….", alors que pour l’avocate de Nadia, Me Sevin, les policiers n’ont pas été blancs comme neige non plus.

A la barre, Nadia a reconnu son comportement, tout en insistant sur le fait que les policiers ont été irrespectueux à son égard. Me Sevin a fait remarquer qu’à la date de l’altercation, Nadia venait juste d’avoir 18 ans et que sa situation irrégulière était toute récente. “Avez-vous fait des formalités pour régulariser votre situation ?”, a interrogé le président Mancini envers la prévenue. Celle-ci a affirmé que c’était en cours. Au vu de sa situation (a priori régularisable), le président Mancini a fait preuve de clémence.

“Je vous condamne à deux mois de prison assorti d’un sursis simple. Il n’y aura pas d’inscription au bulletin n°2 de votre casier judiciaire. Les mots que vous avez prononcé ne sont pas dignes de sortir de la bouche d’une charmante jeune femme”, a-t-il conclu son verdict.

 

* prénoms d'emprunt

13/02/2009 – Environnement : Développement durable

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es objectifs sont ambitieux, les enjeux essentiels pour l'avenir. Mayotte dispose là d'atouts évidents pour son développement et son retard actuel constitue pour une fois un atout supplémentaire qu'il convient de ne pas gaspiller ou détruire en agissant très rapidement. Il y a la possibilité de devenir exemplaire afin d'en faire un des éléments clés de son image à travers la région et le monde. Voici les objectifs fixés dans les différents domaines.

 

Dans le domaine de l’énergie

– Parvenir à l’autonomie énergétique en atteignant, dès 2020, un objectif de 30% d’énergies renouvelables dans la consommation finale à Mayotte et de 50% au minimum dans les autres collectivités.

– Développer les technologies de stockage de l’énergie et de gestion du réseau pour augmenter la part de la production d’énergie renouvelable intermittente afin de conforter l’autonomie énergétique des collectivités territoriales d’Outremer.

– Développer pour la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion, des programmes exemplaires, spécifiques pour chacune d’elles, visant à terme l’autonomie énergétique, à l’horizon 2030.

– Engager dans le même temps un programme de maîtrise des consommations, qui se traduira par l’adoption dès 2012 d’un plan énergie-climat dans chaque collectivité.

– Adopter une réglementation thermique adaptée qui encourage la production d’eau chaude sanitaire solaire dans les bâtiments neufs et d’électricité photovoltaïque dans ceux qui doivent être climatisés, qui favorise la réduction de la climatisation au profit de l’isolation et de la ventilation naturelle et la production d’électricité photovoltaïque dans ceux qui doivent être climatisés, et mobiliser les pôles de compétitivité concernés sur les enjeux énergétiques de l’Outremer.

– Dans les zones enclavées notamment, assurer un égal accès de tous les citoyens à l’électricité et, en particulier pour la Guyane, prendre les mesures d’adaptation nécessaires.

– Pour la Guyane, étendre les réseaux de transport et de distribution d’électricité, faciliter et accélérer les autorisations de raccordement des unités décentralisées de production électrique.

 

Dans le domaine des déchets

– Atteindre, d’ici à 2020, une gestion intégrée exemplaire combinant prévention, recyclage et valorisation, qui s’appuiera sur un dispositif adapté aux caractéristiques géologiques et aux conditions objectives d’accès aux sites isolés.

– Prévoir des adaptations réglementaires sur la construction et la réhabilitation des installations de stockage de déchets non dangereux et mener une réflexion sur les possibilités de financement de ces infrastructures à destination des communes d’Outremer.

– Mettre en place en Guyane sans délai, en concertation avec les collectivités territoriales, un plan de résorption des décharges sauvages assorti d’une étude des modalités de financement.

– Favoriser une gestion des déchets par la création de filières de coopération interrégionales.

 

Dans le domaine de la biodiversité et des ressources naturelles

– Mettre en place des dispositifs de connaissance, de gestion intégrée et de protection des habitats et des espèces sauvages terrestres et marines, comparables aux dispositifs existant en Métropole, lorsque ces derniers ne sont pas applicables.

– Valoriser les biotechnologies vertes et bleues.

– Inclure les plantes et autres espèces médicinales dans la pharmacopée française en veillant à l’application de l’article 8 et de l’article 15 de la convention sur la diversité biologique du 5 juin 1992.

– Réaliser, d’ici à 2010, un inventaire particulier de la biodiversité Outremer ainsi qu’une synthèse des connaissances existantes permettant l’identification et la localisation des enjeux prioritaires, avec le crédit carbone, notamment en Guyane.

– Mener des actions exemplaires en faveur des récifs coralliens, notamment par le renforcement de l’Initiative française sur les récifs coralliens, ou des espaces et des aires marines protégés.

 

Dans le domaine de l’eau

– Inclure, d’ici 2012, un dispositif de récupération des eaux pluviales à usage sanitaire pour toute nouvelle construction.

– Favoriser, par un dispositif approprié en assurant la bonne qualité, l’utilisation des eaux pluviales pour l’ensemble du réseau domestique.

 

Dans le domaine des activités extractives

– Elaborer et adopter, dès 2009, en Guyane, en concertation avec les collectivités locales, un schéma minier qui garantisse un développement des activités extractives durable, respectueux de l’environnement et structurant sur le plan économique.

– Elaborer et adopter ensuite un schéma minier marin pour la Guyane.

– Soutenir la démarche de valorisation durable de ses ressources minières engagée par la Nouvelle-Calédonie au moyen de son schéma minier.

 

Dans le domaine des pollutions et de la santé

– Atteindre un bon état écologique de l’eau en accélérant la mise en œuvre de schémas d’aménagement et de gestion des eaux ou de contrats de rivières à l’échelle des bassins versants.

– Assurer un égal accès à l’eau potable à tous les citoyens.

– Engager, sans délai, un programme pour assurer la sécurité d’approvisionnement en eau potable et l’assainissement, d’ici à 2015.

– Engager, sans délai, un programme pour remédier à la pollution des sols par les substances dangereuses.

 

Dans le domaine des transports

Mettre à l’étude un programme de maillage du territoire par des modes de transports collectifs en site propre dans une perspective de désenclavement, de préservation des espaces naturels et de développement durable. Les résultats de cette étude seront livrés en 2011.

 

Dans le domaine de la lutte contre le changement climatique

Mettre en place une stratégie locale d’adaptation aux conséquences du changement climatique.

 

Pour atteindre ces objectifs, l’État pourra adapter les dispositions réglementaires, fiscales ou incitatives dans leur application aux départements et aux régions d’Outremer, conformément au premier alinéa de l’article 73 de la Constitution. Ces collectivités pourront adapter ces dispositions dans les conditions fixées par le deuxième alinéa du même article. En outre, au titre d’une gouvernance locale adaptée, les départements et les régions d’Outremer, à l’exception de la Réunion, pourront fixer des règles spécifiques dans les conditions prévues au troisième alinéa de l’article 73 de la Constitution.

(Projet de loi modifié par le Sénat adopté le 10 février 2009)

13/02/2009 – Débats parlementaires sur l’avenir de Mayotte

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es parlementaires de tous bords politiques, dont la plupart se sont rendus à Mayotte lors de la dernière décennie, se sont succédés au pupitre, pour présenter les conclusions de leur rapport de mission, comme les positions de leur parti politique sur la question de la départementalisation de Mayotte. Un consensus favorable à une évolution statutaire apparaît clairement, seuls les communistes s'y sont opposés.

Sous l'œil attentif de nombreuses personnalités dont l'ancien député Mansour Kamardine, le socialiste Ibrahim Aboubacar ou Nassufdine Mohamed, le député Modem de Mayotte Abdoulatifou Aly, accompagné de François Bayrou, est intervenu une dizaine de minutes à la tribune de l'Assemblée, mercredi, comme les députés socialistes Christian Paul, Patrick Lebreton et René Dosière, le député du nouveau centre Jean-Christophe Lagarde, le député communiste Jean-Paul Lecoq, les députés UMP Didier Quentin et Philippe Gosselin, et la député PRD Sylvia Pinel.

Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, de l’Outremer et des collectivités territoriales, a ouvert les débats d'un long préambule, et clôturé la séance (voir ci-après). Jeudi, en fin d'après-midi, le sénateur Ibrahim Ramadani (photo), a quant à lui défendu au Palais du Luxembourg la déclaration du Gouvernement sur le changement de statut de Mayotte.

Mayotte Hebdo vous propose des extraits des débats de mercredi, que vous pouvez retrouver en intégralité sur : http:/www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2008-2009/20090160.asp, ainsi que ceux de l'intervention du sénateur

 

Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur

{xtypo_quote}Le Gouvernement forme de hautes ambitions pour Mayotte {/xtypo_quote}

 

Après le scrutin, dans l'hypothèse où les Mahorais accepteraient l'évolution institutionnelle proposée, un projet de loi organique serait présenté dès cet été à la représentation nationale pour en tirer les conséquences. Une loi ordinaire le compléterait. La feuille de route, définie par le Gouvernement en concertation avec les élus de Mayotte, permettra de traduire concrètement cette évolution si les Mahorais décident de s’y engager le 29 mars. Elle précise les principes qui guideront la mise en place des nouvelles institutions et elle fixe de nouveaux objectifs à la politique de développement économique, social et culturel de Mayotte. (…)

S’agissant d’abord des institutions, leur évolution doit permettre de réaffirmer les principes et les valeurs de la République. (…)

Ces institutions doivent être en phase avec les aspirations des élus mahorais : c'est le premier objectif du Gouvernement. En cas de réponse positive au referendum, le département de Mayotte sera créé en 2011. (…)

Il s'agira d'une collectivité à statut particulier tel que le prévoit l'article 73 de la Constitution, regroupant les compétences du département et de la région ; on ne saurait en effet superposer ces deux niveaux d’administration sur un territoire aussi réduit. S’agissant du mode de scrutin et du nombre de conseillers, la discussion est en cours avec les élus mahorais pour les fixer en adéquation avec le pacte et avec l’environnement local. (…)

De toute façon, il est important de clarifier les responsabilités de chacun. Une nouvelle répartition des compétences sera donc opérée entre la collectivité unique et les communes actuelles. La mise en place de la taxe foncière donnera de nouveaux moyens aux maires pour exercer leurs responsabilités. La tutelle de fait du conseil général sur les communes disparaîtra.

Ensuite, il conviendra de définir les ressources du département et sa fiscalité. Celle-ci sera progressivement alignée sur le droit commun. Pour garantir les ressources de la future collectivité, des adaptations seront toutefois nécessaires pour la fiscalité professionnelle comme pour celle des particuliers. Un travail en profondeur devra être poursuivi pour la valorisation du plan cadastral.

Elle doit aussi permettre de conforter Mayotte dans la République. La mise en place d'un état-civil stable est la garantie du respect des droits de chacun. (…)

Conforter Mayotte dans la République, c'est aussi réaffirmer que s’y appliquent les principes qui fondent notre pacte républicain, à commencer par l'égalité entre les hommes et les femmes, qui devra être pleinement respectée.

De même, l'âge légal minimum des femmes pour se marier sera relevé de 15 à 18 ans. Toute référence au tuteur matrimonial sera supprimée, afin de garantir le libre consentement des époux. Le mariage religieux devra être précédé d’un mariage civil célébré en mairie par un officier d'état-civil. Tous ces aménagements doivent garantir que les règles qui prévalent sur l’ensemble de notre territoire sont respectées à Mayotte.

Des modifications importantes auront lieu également dans le domaine de la justice. À Mayotte, comme sur tous les territoires de la République, tous les citoyens français doivent bénéficier des mêmes droits et garanties devant la justice. La justice cadiale sera donc supprimée. Les cadis pourront continuer à exercer une mission d'expertise et de médiation auprès des magistrats de droit commun, mais ce ne seront plus eux qui rendront la justice.

Enfin, le français est la langue de la République. Sur ce plan, nous savons bien qu’il faut encore faire un certain nombre de progrès. La maîtrise du français est également un élément important pour donner à l’ensemble des Mahorais la possibilité de participer au développement économique et social. Le Gouvernement s'engage à mobiliser l'ensemble des services publics concernés – éducation nationale, culture, audiovisuel – et il travaillera avec le monde associatif qui a un grand rôle à jouer en la matière. (…)

La départementalisation entraîne donc d'importants changements institutionnels. Elle doit aussi s'accompagner d'un nouvel élan pour le développement économique, social et culturel de Mayotte. C'est la deuxième ambition de la feuille de route.

Le développement économique de Mayotte n’a de sens que si les habitants de l’île constatent un progrès pour eux-mêmes. Il doit donc s’accompagner d’un développement social équilibré. Ainsi, à partir de la situation actuelle, il nous faut déterminer selon quel calendrier et avec quels moyens il sera possible d’atteindre l’alignement général que nous visons. (…)

L’égal accès aux prestations sociales constitue l’une des conditions de cette évolution. Il répond à la finalité première du développement économique : le développement et l’épanouissement des personnes. Toutefois, actuellement, compte tenu des spécificités de Mayotte, il n'est ni possible ni souhaitable de verser immédiatement les prestations sociales au même taux que dans les départements de Métropole et d'Outremer. Le risque serait de déstabiliser l'économie de l'île et de créer un nouvel appel d'air qui aggraverait l’immigration irrégulière. L'alignement des prestations sociales sera donc progressif.

Ainsi, nous sommes prêts à revaloriser les allocations familiales dès 2010, et à poursuivre cet effort en 2011. La revalorisation de l'allocation spéciale pour les personnes âgées et de l’allocation pour les adultes handicapés pourra également se faire à la même date. J'ai demandé une expertise sur cette question afin que les montants tendent à se rapprocher de ceux versés en Métropole et dans les autres départements d’Outremer.

Par ailleurs, une mission interministérielle d'audit sur le logement social sera menée, à Mayotte, dans les tout prochains mois. Dès que nous connaîtront ses résultats, la création de l'allocation de logement social pourra être envisagée. Selon les conclusions de la mission, elle devrait être versée en 2010 ou en 2011.

Le revenu de solidarité active et les autres allocations de solidarité seront mis en place en 2012, à un niveau équivalent au quart du niveau national. Elles progresseront ensuite pendant une période d'environ 20 à 25 ans, avant de rejoindre la norme nationale.

Il est nécessaire que Mayotte puisse se développer, mais il faut également prendre en compte la réalité humaine de ceux qui, aux environs de l’archipel, tentent d’échapper à la misère ou de résoudre par l’exil d’autres problèmes de nature politique. Pour préserver l'équilibre social de Mayotte, il faut donc agir avec humanité, mais aussi avec fermeté, à l'égard de l'immigration irrégulière. (…)

Le Gouvernement forme de hautes ambitions pour Mayotte. Nous faisons le choix de la responsabilité, en confiant l'avenir de Mayotte à la décision souveraine des Mahorais. Nous faisons le choix de l'efficacité, en inscrivant l'évolution institutionnelle de Mayotte dans un calendrier resserré. Nous faisons le choix des valeurs, en réaffirmant les valeurs qui font, aujourd'hui comme hier, l'unité de notre République et la pérennité de notre démocratie. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Quant à la décision de l’Union africaine, elle a été prise sans aucune consultation préalable des chefs d’État et n’a servi qu’à dissimuler certaines situations qui la gênaient plus particulièrement. Il faut cesser d’invoquer des motivations aussi caricaturales. Les données géostratégiques, que j’ai quelques raisons de connaître, ont beaucoup évolué : le canal du Mozambique peut désormais être surveillé par satellite beaucoup plus aisément qu’à partir de navires ou même de radars.

Venons-en à la consultation elle-même. Elle ne constitue pas une pure formalité : un vote ne peut jamais être considéré comme acquis. La démocratie impose de prendre en compte certaines réalités. C’est la raison pour laquelle nous avons veillé à ce que les Mahorais soient informés de toutes les conséquences que pourrait avoir leur vote: un vote négatif les laisserait dans la situation actuelle; un vote en faveur de la départementalisation aboutirait à renforcer certaines responsabilités et à faire évoluer de manière très marquée des habitudes et des règles.

Tout cela doit permettre de donner des perspectives aux Mahorais qui ne soient pas des perspectives d’assistance mais bien de développement économique et social. De ce point de vue, le contrat de projet 2008-2014 prévoit des investissements importants permettant le développement économique de Mayotte, à commencer par la création d’une piste longue sur l’aéroport. Cette réalisation est une priorité pour développer le tourisme.

Il ne servira à rien en effet de construire des infrastructures si les gros-porteurs ne peuvent pas atterrir à Mayotte. Le contrat de projet prévoit également la création d’un nouveau quai au port de Longoni qui doit offrir de nouvelles possibilités dans le domaine de la pêche. J’ajoute que le plan de relance qui a été présenté il y a quelques jours intègre un certain nombre de travaux pour Mayotte, notamment dans les établissements scolaires.

Enfin, monsieur Gosselin, je vous précise que le désenclavement du numérique est essentiel pour le développement de Mayotte, et qu’il est envisagé à une échéance 2010-2011, dans le cadre de l’effort engagé par France Télécom pour installer le haut débit dans tous nos départements de l’océan Indien, et même en coopération au-delà de nos départements. Ce sont là des bases indispensables à un développement économique et social, mais nous savons aussi les uns et les autres que la construction de l’avenir repose d’abord sur une richesse essentielle : celle des hommes et des femmes.

 

Abdoulatifou Aly, député Modem de Mayotte,

{xtypo_quote}N'ayez pas peur, l'égalité républicaine arrive{/xtypo_quote}

 

La probable transformation de Mayotte en département français et région ultra-périphérique de l'Union européenne constitue un formidable élan pour un développement économique, social et culturel. En effet, l'expérience des quatre Dom actuels témoigne que ce cadre institutionnel n'est pas une fin en soi, mais plutôt l'outil indispensable pour réaliser rapidement des progrès tangibles dans tous les domaines.

C'est pourquoi, à ceux qui appréhendent les évolutions inhérentes au régime départemental, je ne peux m'empêcher de dire : "n'ayez pas peur, l'égalité républicaine arrive"…

Les multiples défis à relever le seront, dans le temps imparti. Encore faut-il noter que les considérables efforts prévus par l'État sont conditionnés par une contribution, aussi symbolique soit-elle, de l'ensemble de la population de Mayotte.

Je ne doute pas que nous serons à la hauteur des exigences de cet ambitieux projet. L'État doit tout faire pour instaurer sans délai un état civil fiable des terres et des personnes. Parallèlement, les élus de Mayotte ont à réaliser rapidement l'extension du droit commun fiscal et douanier dans l'île pour faciliter la départementalisation.

 

Ibrahim Ramadani Soibahaddine, sénateur UMP de Mayotte,

{xtypo_quote}Cette consultation, c’est surtout la volonté politique d’un homme, Nicolas Sarkozy{/xtypo_quote}

 

Cette consultation c’est surtout la volonté politique d’un homme, Nicolas Sarkozy. Il est vrai que l’ancien Président de la République Jacques Chirac a apporté sa part dans le dossier de Mayotte : il a en effet indiqué à l’ancien député de Mayotte, Mansour Kamardine qu’il était favorable d’avancer d’un an ou de deux la clause de rendez-vous de 2010 prévue pour cette consultation par la loi du 11 juillet 2001 consécutive à l’Accord du 27 janvier 2000 sur l’avenir de Mayotte. (…) Mais, incontestablement, c’est à Nicolas Sarkozy que revient la part décisive dans l’aboutissement de ce dossier, en peu de temps :

D’abord, il tient sa promesse en décidant d’organiser cette consultation le 29 mars 2009 par décret n°2009-67 du 20 janvier paru au Journal Officiel de la République. Ensuite, il envisage de se rendre à Mayotte en 2009 pour partager ce moment historique avec les Mahorais. Enfin, il porte moralement le Pacte pour la départementalisation de Mayotte qui se donne pour ambition de réaliser l’égalité sociale avec la Métropole et les autres départements d’Outremer en une génération.

UNE Mayotte Hebdo N°415 – Vendredi 13 février2009

UNE Mayotte Hebdo N°415 - Vendredi 13 février2009 Consultation sur la Départementalisation

Pour un 'oui' franc et massif

 > Départementalisation – L'île de Mayotte, modèle pour les Antilles Néerlandaises ?
 > Formation – Le CNAM menacé de fermeture
 > Environnement – Un grenelle sur mesure pour l'Outre-mer
 > Mayotte ECO – Plus d'un million d'euros pour les PME
 > Tounda – la semaine du Polar

12/02/09 – Le CNAM de Mayotte menacé de fermeture

"Tous les enseignements initialement programmés pour le second semestre sont annulés. L'enregistrement de toute nouvelle demande d'inscription est actuellement interrompu." Ce communiqué très sobre du conservatoire national des arts et métiers, envoyé ce mercredi, tire la sonnette d'alarme sur une situation catastrophique, qui pourrait conduire à sa fermeture prochaine. "La situation est très inquiétante", confirme le président du Cnam Mistoihi Mari qui distingue deux problèmes. D'une part, les 84 étudiants du diplôme préparatoire aux études supérieures (DPES), une formation d'un an destinée aux nouveaux bacheliers mise en place par le Cnam l'an dernier à la demande du conseil général, n'ont toujours pas touché leur allocation de 150€ par mois promise par le CG et commencent à perdre en motivation. D'autre part, la subvention de fonctionnement versée par le conseil général, qui représente 90% du budget du Cnam, n'a également pas été versée. Depuis la fin de la convention qui les liait en novembre dernier, aucune autre n'a été signée et aucun budget fixé.

"Nous ne pourrons pas honorer les frais de personnels de février", déplore Mistoihi Mari qui voit deux explication possibles à cette situation : "soit cela est du à des lourdeurs administratives sur le traitement de notre dossier, ce que j'espère, soit c'est un règlement politique. Je fais partie de l'opposition, on veut me mettre en difficulté pour me remplacer." Quelle que soit la raison ce sont 220 auditeurs qui pourraient se retrouver bientôt privés de formation si le conseil général ne prend pas de décision. "La prochaine réunion du conseil d'administration a lieu le 20 février. Si d'ici là je n'ai pas de certitude venant du CG que nous toucherons notre subvention, je solde les compte pour régler les dettes et je ferme", averti le président. Interrogé par téléphone, le conseiller général chargé de ce dossier, Hadadi Andjilani, a assuré que le dossier serait évoqué lors de la session plénière du 2 mars.

12/02/09 – Mayotte en débat à l’Assemblée

Ce mercredi, la séance plénière de l'Assemblée Nationale était consacrée à une déclaration du gouvernement sur la consultation des Mahorais sur le changement de statut de la collectivité. Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, de l'Outremer et des collectivités territoriales a pris la parole. Extraits. "Lors de sa campagne, le Président de la République s'était engagé à consulter les Mahorais pour trancher la question institutionnelle. Le conseil général de Mayotte s'est prononcé le 18 avril 2008 à l'unanimité en faveur de la départementalisation. Dès lors, le Gouvernement a proposé le pacte pour la départementalisation, que le Président de la République a présenté le 16 décembre dernier et qui est en quelque sorte notre feuille de route." "L'organisation de ce scrutin exige que la transparence et l'information des électeurs soient assurées à toutes les étapes de la consultation. La réponse qu'ils donneront, positive ou négative, implique des transformations importantes. Il est donc essentiel pour la démocratie que chacun sache exactement à quoi il s'engage en déposant son bulletin de vote dans l'urne."

"En cas de réponse positive au referendum, le département de Mayotte sera créé en 2011. Il s'agira d'une collectivité à statut particulier tel que le prévoit l'article 73 de la Constitution, regroupant les compétences du département et de la région. […] S'agissant du mode de scrutin et du nombre de conseillers, la discussion est en cours avec les élus mahorais pour les fixer en adéquation avec le pacte et avec l'environnement local." "Cela étant la création d'une nouvelle collectivité n'est pas une simple question technique. Elle doit aussi permettre de conforter Mayotte dans la République. La mise en place d'un état-civil stable est la garantie du respect des droits de chacun. Un travail important a été réalisé par la commission de révision de l'état civil. Beaucoup reste à faire, je ne le nie pas. Al'évidence, la commission doit mener ses travaux plus rapidement et de façon plus efficace. Son fonctionnement sera donc aménagé et amélioré. Je travaille avec le garde des sceaux pour mettre en place les éléments et les procédures nécessaires."

"Enfin, le français est la langue de la République. Sur ce plan, nous savons bien qu'il faut encore faire un certain nombre de progrès. La maîtrise du français est également un élément important pour donner à l'ensemble des Mahorais la possibilité de participer au développement économique et social. Le Gouvernement s'engage à mobiliser l'ensemble des services publics concernés – éducation nationale, culture, audiovisuel – et il travaillera avec le monde associatif qui a un grand rôle à jouer en la matière." A la suite de ce discours, un débat s'est engagé entre les groupes parlementaires présents, le député de Mayotte s'est exprimé une dizaine de minutes. "La départementalisation ne pourra réussir" qu'à trois conditions, a affirmé Didier Quentin (UMP) : stabilisation de la démographie, infrastructures pour l'aquaculture et le tourisme, et "état civil fiable". A l'exception du groupe communiste, tous les intervenants se sont engagés en faveur de la départementalisation de l'île.

12/01/09 – Consultation pour la Départementalisation : Vote par procuration, mode d’emploi

A Mayotte, toutes les voix comptent dans une élection, y compris celles de ceux qui votent par procuration. L’an dernier, l’importance de ce phénomène a entraîné de nombreuses contestations devant le tribunal administratif. Cette année, la préfecture préfère prendre les devants afin que la consultation de 29 mars ne souffre aucune contestation.

Peuvent donc voter par procuration les personnes qui résident dans une autre commune que celle de la résidence, celles dont l’état de santé ou les obligations professionnelles ne permettent pas de se rendre dans les bureaux de vote le jour du scrutin. Pour cela, il faut donner la procuration à un mandataire inscrit dans la même commune, mais pas nécessairement dans le même bureau de vote. Un mandataire ne peut avoir qu’une seule procuration (deux si l’un des votants qu’il représente habite à l’étranger). La personne qui délègue son vote doit se rendre au commissariat de police ou à la gendarmerie de son domicile pour signifier qu’elle souhaite faire une procuration. Normalement, la procuration est valide pour un seul scrutin, mais si on en fait la demande elle peut être établie pour une durée d’un an maximum. Ceci pourrait être nécessaire vu qu’en plus de la consultation sur la départementalisation, il y a des élections européennes et peut-être des scrutins municipaux et cantonaux à venir.

12/02/09 – Inscriptions encore possible pour les jeunes nés entre le 1er janvier et le 6 juin 1991

Si vous êtes nés entre les deux dates citées ci-dessus, vous pouvez encore vous inscrire sur les listes électorales de votre lieu de résidence en vue de la consultation pour la départementalisation de Mayotte du 29 mars et des élections européennes du mois de juin. Pour cela, il faut vous rendre à la mairie de votre domicile pour remplir un imprimé d’inscription et vous munir d’une carte d’identité (passeport) valide, d’un justificatif de domicile, avant le 19 mars 2009 si vous voulez voter pour la consultation et avant le 28 mai pour les élections européennes. Une fois votre demande remplie à la mairie, celle-ci doit la transmettre au tribunal de première instance qui validera votre inscription dans les 15 jours et ce au plus tard quatre jours avant le scrutin. Pour éviter tout problème de dernière minute, il est conseillé de vous inscrire le plus tôt possible.

11/02/09 – Le préfet à Koungou pour une campagne neutre

La tournée pédagogique du préfet Denis Robin dans les communes, pour expliquer les tenants et aboutissants d'un éventuel changement de statut administratif de la collectivité, faisait étape hier à Koungou. Au côté d'Yves-Marie Godefroy, trésorier payeur général de Mayotte, il a d'abord rencontré le maire Ahmed Issouf et son équipe de conseillers municipaux avant de tenir un meeting sur la place du village, au cours duquel les habitants ont pu poser des questions. M. Robin a tenu à repréciser qu'en sa qualité d'agent de l'Etat son rôle n'était pas "de dire s'il fallait voter oui ou non", mais "de délivrer une information claire quant aux avantages et inconvénient de ce qu'impliquerai un oui à la consultation du 29 mars prochain". La fameuse question : "approuvez-vous la transformation de Mayotte en une collectivité unique appelée département régie par l'article 73 de la constitution et exerçant les compétences dévolues aux départements et régions d'outremer", a été longuement explicité.

Si les mahorais se prononcent en faveur du oui, Mayotte deviendra, au lendemain du renouvellement du CG en 2011, un département de plein exercice, doté d'une assemblée unique. Dans le cas contraire, Mayotte restera une collectivité au statut spécifique "qui évoluera à son propre rythme, et les dispositifs nationaux ne s'appliqueront pas automatiquement". Le préfet n'a pas caché que le principe de progressivité sera réglé dans nombre de domaines, comme celui des prestations sociales. Indexées à un taux de 25% de celui de la métropole à partir de 2012, elles s'aligneront ensuite au fil des ans. Pour M. Robin, les aides sociales ne sont pas le leitmotiv du combat des Mahorais en faveur de la départementalisation.

Il a cependant fait remarquer qu'une application immédiate des taux pratiqués en métropole provoquerait indéniablement un déséquilibre de l'ensemble économique et social : "il serait inégal que l'inactivité soit autant rémunérée que l'activité". Autre interrogation récurrente : l'amplification des velléités diplomatiques des puissances étrangères limitrophes pourrait-elle conduire au report ou à l'annulation de la consultation? "Non", a répondu le préfet. "Mayotte est française, c'est inscrit dans la constitution. L'objet de la consultation porte sur le changement de statut administratif d'une collectivité française, ce qui ne regarde en aucune manière les puissances étrangères".

11/02/09 – Les langues locales à l’honneur

 

Le 21 février aura lieu la Journée mondiale des langues maternelles. A cette occasion, l'association Shime (le shimaore méthodique) a décidé d'organiser pour la première fois à Mayotte des manifestations dédiées au shimaore et au kibushi. En partenariat avec le conseil général par le biais du CCEEM et de la direction des affaires culturelles, l'association organisera des concours d'écriture en shimaore et en kibushi, une table ronde sur le thème "sauvegarder et valoriser nos langues" et différents jeux de langues comme du théâtre, des chants, de la musique, et des jeux de questions/réponses en langues locales et sur les langues locales. Ces manifestations se dérouleront au conseil général les vendredi 20 et samedi 21 février, la prochaine réunion de travail à lieu ce mercredi à 16h30 au CCEEM à Cavani.

11/02/09 – Un vaccin contre le Chikungunya avant 2012 ?

Top Institute Pharma (TI Pharma) a formé un consortium scientifique avec l'université pour le développement d'un vaccin contre virus du Chikungunya, d'ici 2012. Ce projet a été doté d'un budget de 2,3 millions d'euros et a pour objectif d'aboutir à un vaccin susceptible de réduire le taux de contamination et la rapidité de contagion du virus, indique ce vendredi Gabon Eco. Cette maladie avait déclenché des alertes sanitaires dans de nombreux pays. Le Chikungunya, confiné à l'Afrique au début, s'est propagé dans les pays asiatiques. La maladie a également durement frappé l'île de la Réunion il y a deux ans et s'était propagée à Mayotte.

11/02/09 – Mayotte fête le roman policier, du 16 au 21 février

La Semaine du polar, organisée par la bibliothèque départementale de prêt de Cavani (BDP), débute le lundi 16 février. Jusqu'au 21 février, le public est invité à fêter littérairement le roman policier. Bibliographie spéciale, expositions, animations, rencontres d'auteur et ciné-polar sont au programme de cette semaine d'intrigues. Côté ciné, cinq films sont à découvrir : "From Hell" ("Jack l’Eventreur") d'Albert et Allen Hughes, "Le nom de la rose" de Jean-Jacques Annaud, "Mort sur le Nil" de John Guillermin, "L'inconnu du Nord Express" d'Alfred Hitchcock et "Les diaboliques" d'Henri-Georges Clouzot, respectivement programmés les 16, 18, 19, 20 et 21 février à la salle de cinéma Alpa Joe de Mamoudzou.

Pour les moments forts de la semaine, deux rencontres de classe avec l'auteur Jack Chaboud, qui doit normalement arriver le 17, sont prévues dans la matinée du mercredi 18 février au collège de M'gombani et dans l'après-midi à la bibliothèque de Pamandzi.

Jack Chaboud animera, dans la matinée du jeudi 19 février à la BDP de Cavani, un atelier d'écriture avec une classe du collège de M'gombani. L'auteur sera à la bibliothèque de Dzoumogné le vendredi 20 février de 8 à 11h et à partir de 16h à la Maison des Livres pour une séance dédicace.

La dernière journée de la Semaine du polar est très attendue. Les gagnants du concours de nouvelles organisé à cette occasion seront dévoilés le samedi 21 février à la BDP, à partir de 10h. Ce moment sera suivi d'un quizz polar en section adulte.

La Semaine du polar sera terminée par une conférence sur l'histoire et l'évolution du roman policier, animée par Jack Chaboud en section adulte.

11/02/09 – Manifestations pour fêter les 31 ans du FCM

Créé le 19 février 1978, le Football club de M'tsapéré (FCM) fait partie des premières équipes de Mayotte. Et 31 ans ça se fête ! Et "Mparano wa chama na chama", titre de l'hymne m'tsapérois, sera encore une fois récité cette année. A l'occasion de ce 31ème anniversaire de la formation, plusieurs manifestations sont organisées dans le village.

Un madjiliss est prévu au plateau de M'balamanga le 19 février 2009. Un chigoma, prévu le lendemain sur la place publique de Maevantana, fera danser les adeptes de cette danse.

La journée du samedi 21 février sera sportive et se déroulera au stade de Kavani.

Un grand concert avec les groupes Karama et Bob Dahilou, tous deux de M'tsapéré, est programmé le samedi soir au plateau du Baobab.

Honneur aux femmes qui, de près ou de loin, soutiennent la formation, les festivités des 31 ans du club seront terminées par un grand m'biwi animé par les Vikings de Labattoir. L'évènement aura lieu le dimanche 22 février après-midi, au plateau de M'balamanga.

11/02/09 – Eliasse en ouverture du festival Voix d’Hiver à Gauchy

Le chanteur Eliasse effectue, jusqu'au 23 février, une tournée de concerts en Métropole. Il a quitté l'île ce lundi 9 février. L'artiste fera l'ouverture du festival Voix d'Hiver, ce vendredi 13 à la MCL de Gauchy, aux côtés de la star québécoise Yves Lambert. Ce festival qui met en avant le métissage et le mélange des genres musicaux se déroule jusqu'au 20 février.

Selon le service culturel de Mayotte qui, avec la continuité territoriale, a pris en charge le déplacement de l'artiste, "dans sa mission de diffusion de la culture mahoraise en Métropole", Eliasse était à Laon ce mercredi 11 février après-midi, à l'auditorium du conservatoire de musique et de danse. Il y animait un atelier de percussions avec les élèves du conservatoire. Eliasse était en concert hier jeudi 12 février au sein de l'auditorium.

Après le concert de ce vendredi soir, le chanteur se produira au Satellit Café à Paris (11e), le jeudi 19 février prochain.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes