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27/02/2009 – Rencontre entre anciens et futurs étudiants

 

 

{xtypo_dropcap}Q{/xtypo_dropcap}u'ils partent poursuivre le lycée ou débuter leurs études supérieures, leur lycée à choisi de les armer le plus possible contre les "dangers" de la Métropole, en leur permettant de rencontrer ceux qui les ont déjà affrontés, avec ou sans succès. Une diplômée de l'école d'infirmière de Dieppe, un ancien élève du lycée hôtelier de Kawéni titulaire d'un BTS qui travaille aujourd'hui au restaurant de Koropa, un étudiant en droit revenu sans diplôme et un plombier formé en Métropole et chef de son entreprise ont été invités par l'établissement pour répondre aux questions des jeunes et faire part de leur expérience.

Première question qui semble beaucoup inquiéter les jeunes : que se passe-t-il à leur arrivée en Métropole ? Les anciens les rassurent, s'ils vont dans une ville où il y a une grosse association mahoraise, on viendra les chercher. Il faut par contre qu'ils prévoient le trajet entre Paris et leur ville de résidence, qu'ils se renseignent à l'avance sur les trains, les tarifs étudiants, etc. L'occasion pour Anziza, l'infirmière, de leur préciser que les cartes étudiant et lycéen offrent beaucoup d'avantages dans les transports, certains magasins, certains restaurants, les cinémas ou encore les musées.

Actuellement en stage auprès du vice-rectorat dans le cadre d'une étude sur les difficultés rencontrées par les étudiants mahorais en Métropole, Virginie Monsaint leur rappelle les formalités essentielles d'arrivée : l'inscription à la fac, à la sécurité sociale étudiante, la mutuelle, l'assurance de leur logement… des démarches qui ne concerneront pas les lycéens.

Gérer son budget et s'ouvrir aux autres

Vient la discussion sur le budget, point très important. "Il faut faire ses comptes tous les mois, surveiller ses dépenses", préviennent les anciens qui démontrent qu'on peut tout à fait vivre de la bourse si on ne fait pas de folie et qu'on planifie son budget. "Quand vous ouvrirez un compte en Métropole, je vous conseille de refuser le droit à un découvert", conseille sagement Anziza, "sinon vous continuerez toujours de dépenser et finirez par vous noyer sous les agios".

Les intervenants insistent également sur les multiples avantages qu'offre la cité universitaire : un logement moins cher, toutes charges comprises, plus de bons plans et surtout on y est entouré d'étudiants, donc dans un espace de travail et avec des personnes qui peuvent être de bon conseil. Un dernier point qui leur permet de rebondir sur l'importance de s'ouvrir aux autres. "Partir en Métropole est une chance pour votre ouverture d'esprit. Il faut en profiter pour rencontrer d'autres personnes."

Pour réussir, il faut bien sur travailler, mais aussi savoir persévérer. Anziza illustre ce conseil avec sa propre expérience : elle a passé quatre fois le concours de l'école d'infirmière avant de réussir. La jeune femme a préparé le concours à l'Ifcass, l'Institut de formation aux carrières administratives, sanitaires et sociales, situé à Dieppe et qui accueille uniquement des étudiants d'Outremer. Anziza a ensuite été admise à l'école d'infirmière… de Dieppe, dont elle fait une description assez peu engageante aux lycéennes qui souhaitent intégrer l'Ifcass, si elles n'ont pas le concours de Mayotte.

Objectif : réussir

Des lycéennes qui s'interrogent sur le moyen de bien s'intégrer parmi les autres étudiants, preuve qu'elles ont pris en compte les discours sur "les dangers" de rester entre Mahorais. Anziza les met en garde sur leur façon de parler : éviter le tutoiement trop rapide, l'importance des formules de politesse… L'ancien étudiant en droit leur parle de la richesse des rencontres qu'il a pu faire avec des étudiants africains et asiatiques. Pour le jeune cuisinier "une fois l'année terminée il ne faut pas revenir immédiatement, il faut travailler en Métropole, c'est important pour découvrir le monde du travail et se faire une expérience".

Au final, tous se mettent d'accord pour dire qu'il ne faut jamais oublier pourquoi on est parti en Métropole : pour étudier et réussir.

 

Hélène Ferkatadji

27/02/2009 – Magazine : VTT, Une autre façon de découvrir la Nature

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}ans un décor idyllique où la Nature sauvage côtoie les plantations de fruits et de plantes à parfums, nous suivons Stéphane à un rythme tranquille. Equipés de gants pour atténuer les vibrations et d'un casque pour se protéger en cas de chute, il nous suffit de changer de "plateau" et de "pignon" pour mouliner dans les montées et prendre de la vitesse dans les descentes. Un jeu d'enfant…

"En arrivant à Mayotte, j'ai lu dans beaucoup de magazines que le VTT ici est très difficile. Je n'ai pas arrêté d'en faire depuis deux ans et je me suis rendu compte qu'en fait il y a des itinéraires très faciles", constate Stéphane. "Il y a un vrai potentiel pour les parcours, mais il n'y a pas de structure, il n'y a rien du tout pour le VTT à Mayotte". C'est pourquoi notre infatigable vététiste a décidé de monter son propre projet pour promouvoir ce sport-loisir.

Intarissable sur le sujet, Stéphane est un véritable passionné. Il a commencé à faire du VTT à l'âge de 15 ans, dès son arrivée en France au milieu des années 80. Le "mountain bike", l'ancêtre du VTT, était apparu aux Etats-Unis dans les années 60. Originaire de La Roche-sur-Foron, en Haute-Savoie, Stéphane a toujours adoré la pratique de sports physiques de pleine nature dans le cadre familial, que ce soit le ski, la randonnée, l'escalade ou le parapente… Le VTT a été pour lui "une nouvelle façon de se déplacer rapidement de manière ludique".

Avec des amis, il a monté un club pour développer la pratique du VTT dans sa région. Stéphane était responsable de l'école de VTT et entraînait les jeunes pour la compétition. Il a également participé à l'organisation de compétitions de cross-country ou de courses de relais et au balisage d'itinéraires permanents répertoriés sur des plaquettes d'information. "Nous voulions toucher un maximum de public : tout le monde peut faire du VTT, cela dépend de la difficulté du circuit".

{xtypo_quote}Il y a un gros potentiel ici pour le VTT{/xtypo_quote}

Magazine : VTT, Une autre façon de découvrir la NatureStéphane s'est ensuite orienté vers le raid VTT en montagne : "Je partais plusieurs jours avec mon sac à dos et je franchissais en moyenne deux cols par jour. Cela me permettait de travailler ma technique, tout en étant dans un environnement naturel unique". Des sensations qu'il retrouve aujourd'hui à Mayotte. Avant de lancer son projet, Stéphane a effectué des recherches pour savoir quel type de matériel était le mieux adapté à la brousse mahoraise.

Il a cherché le soutien du conseil général et de l'Etat pour tracer des itinéraires permanents, mais sans succès. Finalement, par l'entremise de l'entreprise Tecma, il a réussi à importer par bateau huit VTT de marque BH, qui sont arrivés le 24 décembre dernier. "Avec les taxes douanières et les frais de port, les vélos sont 40% plus chers ici", constate-t-il amèrement, "et pour les pièces de rechange et les accessoires, c'est presque deux fois plus cher…".

Tandis que nous nous élançons dans les sentiers champêtres et verdoyants en saluant au passage des agriculteurs chargés d'écorces de cannelle ou de brèdes fraîchement coupées, Stéphane retrouve sa bonne humeur et nous confie que c'est grâce à Batoto, un Mahorais de nombreuses fois vainqueur du Mahoraid, qu'il a pu trouver tous les chemins qui serpentent à travers l'île.

Alors que nous commençons à nous essouffler, Stéphane nous apprend qu'il a terminé 4ème au dernier championnat de VTT à Mayotte, sur une cinquantaine de participants. Organisée en novembre 2008 par le comité régional de la Fédération française de cyclisme, c'est la seule compétition de ce genre ici. "Une équipe de la Réunion est venue et on les a largement battus : cela prouve qu'il y a un gros potentiel ici pour le VTT".

{xtypo_quote}Au loin, nous entendons les chants des oiseaux…{/xtypo_quote}

Après plusieurs kilomètres d'efforts, nous atteignons enfin un petit faré au somment d'une colline, où nous dégustons jus de fruits frais, bananes séchées et noix de coco. Avec une vue imprenable sur la baie de Sohoa, nous prenons le temps de nous reposer et de retirer la boue qui s'est accumulée autour des roulements. Au loin, nous entendons les chants des oiseaux et les cris des makis et partageons cette expérience qui nous rapproche de la Nature, sans aucune nuisance pour l'environnement…

Stéphane organise des sorties jusqu'à cinq personnes, pour une demi-journée ou une journée, avec un voulé en brousse ou sur la plage. Il suffit de le suivre dans les circuits qu'il a tracés, pour tous les niveaux, que ce soit au Centre comme aujourd'hui, mais aussi au Nord, au Sud et en Petite Terre. Stéphane s'occupe du transport et des éventuelles réparations sur les vélos. Son aide sur le terrain s'avère d'autant plus précieuse que "les cartes IGN ne sont pas assez précises". Pour les plus autonomes, il peut aussi proposer de simples locations, avec livraison des vélos à domicile, sur toute l'île.

Les fesses un peu endolories et le dos légèrement meurtri, nous redescendons ensemble au niveau du parcours de golf de Combani, après une boucle par les environs de Tsingoni et Kahani. En évitant les zébus qui broutent tranquillement le long des chemins, nous arrivons finalement à notre point de départ, la tête encore pleine des paysages grandioses que nous avons traversés. Une expérience qu'il ne tient qu'à chacun de découvrir…

 

Julien Perrot

27/02/2009 – Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement

 

{xtypo_dropcap}"A{/xtypo_dropcap}u terme de la période 2002-2006, la Chambre observe que la situation financière du Sieam s'est dégradée. Cela se manifeste par la baisse sensible de l'autofinancement disponible en 2006, un fonds de roulement négatif à compter de 2005 et un résultat de fonctionnement négatif en 2006, caractérisant l'aggravation de la situation." Dans son dernier rapport d'observations définitives sur la gestion du Sieam, la Chambre territoriale des comptes estime que le syndicat intercommunal est passé d'une situation financière relativement confortable jusqu'en 2004 à une situation beaucoup plus tendue, voire préoccupante, à compter de l'exercice 2007.

Cette situation s'explique d'abord par l'augmentation très importante des frais de fonctionnement du syndicat, qui ont parfois atteint des sommets vertigineux. Les frais de réception, qui sont passés de 6.419 € en 2002 à 36.324 € en 2006, ont augmenté de 466%. Selon le syndicat, cette augmentation s'expliquerait par l'organisation à Mayotte du Congrès des présidents et vice-présidents des communautés de communes et des agglomérations d'Outremer en 2006.

Les voyages et déplacements, qui ont coûté 30.603 € en 2002 contre 45.167 € en 2006, ont crû de 48%. Les frais de carburant, passés de 11.460 € en 2002 à 37.900 € en 2006, ont augmenté de 231%. Selon le syndicat, cette augmentation serait due à l'accroissement du parc de véhicules et au recrutement de personnels souvent en déplacement exerçant des fonctions de surveillance des travaux. Quant aux factures de téléphone, elles s'élevaient en 2002 à 25.414 € contre 66.049 € en 2006, soit une augmentation de 160%.

 

Les frais de missions des élus ont augmenté de 2.766% en cinq ans

 

Les frais de missions des élus remportent la palme : ils sont passés de 3.103 € en 2002 à 88.922 € en 2006, soit une augmentation de 2.766% ! L'augmentation de ce poste de dépenses de fonctionnement, multiplié par 28 en cinq ans, s'explique par le fait que plusieurs élus ont assisté à des formations ou à des congrès qui ont eu lieu pour l'année 2005 en Guyane, Guadeloupe et Paris, et en 2006 en Guadeloupe, à Bordeaux, Deauville, Lyon, Strasbourg, Lisbonne et en Martinique.

Selon Maoulida Soula, le nouveau président du Sieam depuis le 18 décembre dernier, ces augmentations sont avant tout imputables à l'augmentation de l'activité du syndicat : "Il faut aussi regarder en parallèle l'évolution du budget. Par exemple, le syndicat s'est équipé dernièrement du haut débit, ce qui a gonflé les frais téléphoniques". Le nouveau président du Sieam reconnaît toutefois qu'il y a eu des abus : "Il y a un certain nombre de frais qui ont explosé, comme les frais de réception. Un certain nombre de personnes ici mangeaient au restaurant tous les jours, aux frais du syndicat. Depuis que je suis là, personne n'est allé manger au restaurant", tient à assurer le président.

Selon lui, le fait que le service assainissement du Sieam soit récemment passé d'une délégation de service public à une régie explique l'augmentation du nombre de personnels et de véhicules. Au sujet des factures de carburant, même si le parc automobile a augmenté, le président constate qu'il y a eu "des dérives". Il y a des carnets de bord qui doivent être tenus à jour régulièrement, mais ce n'est pas suffisant : "Il va falloir mettre en place des contrôles plus stricts", préconise Maoulida Soula.

 

40 téléphones portables attribués sans plafond de communication

 

Concernant les téléphones portables attribués aux agents et aux élus, la Chambre n'est pas très tendre : "Au 31 décembre 2006, le syndicat mettait à disposition de ses personnels et des élus 36 téléphones portables. Ainsi, chaque service du syndicat dispose en moyenne de 2 téléphones portables et le nombre de téléphones (hors les 4 destinés aux personnels lors des astreintes et les 4 destinés au président et ses 3 vice-présidents) rapporté au nombre d'agents fait apparaître qu'un agent sur deux possède un téléphone portable. Aucune décision de l'assemblée délibérante, ni individuelle, n'a été prise pour attribuer ces téléphones".

En réponse à ces graves accusations, le syndicat a mené une enquête dans ses services pour identifier les abus, mais la Chambre préconise des mesures plus drastiques : "Interrogé sur les mesures mises en place pour assurer un contrôle du suivi des communications effectif et individualisé, le Sieam a précisé qu'il existe un suivi régulier des communications, qui fait apparaître que la consommation de 9 téléphones, sur les 21 attribués au personnel et aux élus du syndicat, a augmenté de plus de 50% sur la période. Cependant, aucune mesure permettant la limitation des consommations n'a été prévue. (…) La Chambre fait remarquer au Sieam, qu'en l'absence d'un contrôle effectif et individualisé du suivi des communications et compte tenu du montant très élevé des factures de téléphone relevées lors de l'instruction, l'utilisation excessive et à des fins personnelles par les élus et les agents du syndicat des téléphones qui leur ont été attribués, n'est pas à exclure."

Selon Maoulida Soula, il y a aujourd'hui 40 téléphones portables qui ont été attribués sans qu'aucun critère n'ait été défini au préalable et il n'y a eu aucune stratégie pour plafonner les consommations : "On est en train de tout remettre à plat. On ne donnera un téléphone qu'à ceux qui en ont vraiment besoin. On pourra limiter la consommation pour certaines personnes, avec un système de cartes ou d'abonnement : au-delà, la personne paiera ses communications de sa poche".

 

Certains ont été "très friands" de déplacements à l'extérieur

 

En ce qui concerne l'augmentation de 2.766% des frais de mission des élus, le président du syndicat reconnaît que ses collègues ont été "très friands" de déplacements à l'extérieur, "certains ont même fait le tour du monde". Il tient pourtant à souligner qu'"il y a des dossiers à défendre à l'extérieur, notamment pour obtenir des rallonges de crédits auprès du ministère de l'Outremer". De plus, aller voir en Martinique ou en Guadeloupe comment les élus gèrent les problèmes de l'eau et de l'assainissement "n'est pas une décision si ridicule", selon lui. "La formation des élus est un droit. Si un élu veut partir pour une mission très précise, c'est toujours quelque chose de positif. Nous avons des organismes habilités pour ces formations et c'est toujours bénéfique pour le syndicat, à condition que la formation se limite à nos domaines d'activités".

A côté de ces risques de dérives financières soulignées par la Chambre, les comptes du Sieam ne sont pas totalement fiables. Les amortissements des biens du Sieam ne sont pas effectués, ce qui ne rend pas sincères ses comptes de bilan et de résultats, car le syndicat ne tient pas d'inventaire de ses biens : "Seule une liste de quelques matériels de bureau, matériels informatiques et véhicules a pu être produite" et communiquée à la Chambre. De plus, le syndicat n'a pas tenu de comptabilité des dépenses engagées.

"En cours d'instruction, l'ordonnateur a indiqué que la comptabilité d'engagement n'est applicable au Sieam que depuis 2000 et que pour des raisons relatives à la formation du personnel et à l'utilisation du logiciel adéquat, la comptabilité d'engagement n'a commencé à être mise en place qu'à partir de l'exercice 2007". Cette carence comptable "entraîne des transferts de charges sur les exercices postérieurs et peut conduire à masquer un déficit de l'organisme".

Maoulida Soula, très calé en finances publiques, a tenu à rappeler que la dotation aux amortissements, qui est une obligation juridique, fait désormais partie de la nomenclature comptable du syndicat. Le problème est que le syndicat n'a pas encore d'état précis de son patrimoine, notamment au niveau de l'assainissement. "Nous effectuons déjà l'amortissement de nos biens, mais seulement de manière partielle. D'ici la fin de l'année, nous aurons une idée précise de notre patrimoine. Au niveau de l'assainissement, nous avons également le problème de la rétrocession des ouvrages aux communes, sauf pour la station du Baobab. Il n'y a pas encore de politique d'amortissement sur ces biens."

 

Des irrégularités dans la passation des marchés publics

 

La Chambre a également mis en exergue dans son rapport le taux très bas de réalisation des dépenses d'équipement effectuées par le syndicat : "Au cours de l'exercice 2006, le taux de réalisation des subventions d'équipement n'a été que de 35,15% pour le budget principal et 47,02% pour le budget annexe. Celui des dépenses d'équipement est à peine meilleur avec des chiffres respectivement de 62,57% et 26,82%.

Le Sieam a indiqué à la Chambre qu'il rencontrait des difficultés dans le versement des subventions attendues : les engagements pris par les partenaires sont parfois officialisés l'année suivante, voire plusieurs années après. Pour l'exercice 2006, c'est le retard dans le versement des subventions accordées par l'Etat qui expliquerait la médiocrité du taux de réalisation. Le syndicat a ajouté qu'en dépit de ces problèmes de versement tardif de subvention, il maintient le niveau de ses investissements, même si les dépenses d'investissement n'étaient, en moyenne, réalisée qu'à hauteur de 60%."

Outre les retards accumulés pour réaliser les travaux, le syndicat connaît également des faiblesses dans sa gestion de la commande publique. D'après le rapport de la Chambre, "l'analyse d'un échantillon significatif de marchés publics du Sieam de 2003 à 2007 montre que de nombreuses irrégularités ont été commises par le syndicat lors de la passation des actes, ce qui a amené le contrôle de légalité à faire part à la Collectivité de ses doutes sur le caractère légal desdits marchés et sur les risques d'annulation contentieuse que comportait le non respect par le syndicat des prescriptions du Code des marchés publics. (…) La répétition d'irrégularités constatée dans la passation des marchés publics du Sieam au cours des dernières années démontre que les procédures en matière de commande publique mises en place par le syndicat ne sont pas sécurisées et manquent de fiabilité."

Selon la Chambre, ces irrégularités constatées sont d'abord dues à un manque de formation parmi les agents du syndicat : "La Chambre rappelle au Sieam le rôle que la loi lui attribue en matière de formation de ses agents et le bénéfice qu'il peut en retirer au niveau du développement des compétences internes et de l'acquisition par ses agents de qualifications supplémentaires, de nature à garantir leur autonomie professionnelle. Une poursuite de l'effort en matière de formation professionnelle semble d'autant plus indispensable qu'au cours du contrôle un nombre important d'anomalies de gestion, tant administratives que comptables et financières, ont été relevées."

Pour remédier à ces carences de formation de son personnel, le président du syndicat assure qu'il "fera le nécessaire" pour que les agents soient mieux formés aux procédures du Code des marchés publics". Il envisage également de créer prochainement un pôle dédié à la passation des marchés publics et de réorganiser tous les services du syndicat pour plus d'efficacité. Un cabinet d'études devrait se pencher très bientôt sur cette question.

 

Le service assainissement toujours déficitaire

 

Le service public de l'eau à Mayotte est assuré par le syndicat, mais la partie exploitation est confiée à la Sogea Mayotte par un contrat d'affermage. La Chambre note que "l'affermage a dégagé un résultat d'exploitation de 2,31% en 2005 et 2,84% en 2006, ce qui est relativement faible". En outre, pour l'exercice 2005, la vente d'eau était déficitaire, avec un résultat de -1,8%, alors que la marge bénéficiaire pour les travaux de branchement a atteint 13,9%. La redevance eau potable a été augmentée en 2008 pour combler ce déficit. Selon Maoulida Soula, le Sieam connaît aujourd'hui des problèmes au niveau des branchements car la subvention du conseil général qui les finançait n'existe plus.

"Cette subvention était une mesure sociale, mais elle ne faisait pas l'objet de critères sociaux : n'importe qui pouvait demander un branchement, sans quasiment rien payer. Aujourd'hui, nous voulons mettre des critères, entre autres en fonction des revenus, pour que ces aides soient utilisées à bon escient et dirigées d'abord vers ceux qui sont vraiment dans la nécessité. Pour installer un deuxième compteur afin de louer un appartement par exemple, il ne faut pas que les propriétaires soient aidés".

Pour le service public de l'assainissement, le syndicat a des objectifs très ambitieux pour équiper Mayotte en stations d'épuration dans les prochaines années, évalués à hauteur de 500 millions d'euros (voir encadré). Les investissements dans l'assainissement sont financés par des subventions de l'Etat, à travers la convention de développement et le 12e Contrat de plan, et par la CDM. Cette année, 44 millions d'euros d'investissements sont prévus, dont 60% pour l'assainissement. "L'assainissement monte en puissance mais manque cruellement de moyens", constate Maoulida Soula, qui compte suivre les recommandations de la Chambre préconisant de séparer les comptabilités de l'eau et de l'assainissement.

Au-delà de ces futurs investissements, l'équilibre financier du service de l'assainissement n'est pas encore assuré, comme le souligne la Chambre : "Tandis que les charges de gestion s'élèvent à 2.062.525 € en 2006, soit 300% d'augmentation de 2004 à 2006, les recettes en provenance de l'exploitation (la facturation de l'assainissement auprès des abonnés n'a débuté qu'en 2005) évoluent lentement, à 348.636 € en 2006. Cette situation impose le versement d'une participation communale, aujourd'hui limitée à 3,20 € par habitant, soit 513.619 € en 2006, ainsi qu'une subvention d'équilibre conséquente de la part de la CDM : 1.329.297 € budgétée en 2006 pour un montant de 664.648 € effectivement réalisé. Malgré l'important volume des contributions en provenance des collectivités locales, le résultat de fonctionnement est devenu négatif en 2006 (-612.747 €), de même que la capacité d'autofinancement disponible (-383.469 €) et le résultat du compte administratif, après restes à réaliser (-153.191 €)."

Pour le président du syndicat, "le problème est que nous n'avons pas assez d'usagers raccordés. La première stratégie pour atteindre l'équilibre financier serait d'augmenter la redevance assainissement qui passerait de 1,16 € à 2,60 €, mais cette mesure serait mal comprise par la population. Nous sommes en train d'effectuer des tractations avec le conseil général pour obtenir des subventions d'équilibre : 1,6 million d'euros pour 2009, 1,2 million d'euros pour 2010 et 900.000 € pour 2011."

Une subvention qui va en décroissant car d'ici-là, 3 ou 4 stations d'épuration seront opérationnelles. Cette stratégie permettra d'augmenter le nombre d'usagers sans augmenter les prix. En outre, les raccordements clandestins sont plus nombreux que ceux qui payent, ce qui creuse d'autant plus le déficit d'exploitation du service public de l'assainissement. "On va étendre l'assiette en appliquant le Code de la santé publique : tous les gens paieront, même s'ils ne sont pas raccordés", précise le président du Sieam.

 

Un contrôle interne encore inexistant

 

Dans son rapport, la Chambre estime que "la situation financière du service public d'assainissement de Mayotte apparaît comme préoccupante, car les déficits se creusent au fil des exercices. La Chambre demande au Sieam de bien vouloir prendre, sans plus tarder, toutes les mesures pour augmenter les recettes en provenance des produits de l'exploitation du système d'assainissement. A cet égard, les marges de manœuvre semblent importantes, si l'on considère que 1.300 usagers seulement reçoivent des factures, alors que le nombre réel des abonnés raccordés est compris entre 3.200 et 4.000 et que le taux de recouvrement de la redevance n'était que de 67% à la fin de 2005." Aujourd'hui, le Sieam compte 2.400 abonnés pour l'assainissement : son objectif est d'avoir à terme autant d'abonnés pour l'assainissement que pour l'eau.

Pour corriger les nombreuses anomalies mises en avant par la Chambre, le Sieam ne pourra à l'avenir se passer d'un contrôle interne fiable, pour assurer un suivi rigoureux de ses finances et de sa gestion. Pour la Chambre, "cela permettrait en effet de structurer et de sécuriser la gestion des services, en termes d'efficacité, de rigueur et de risques de dérapage du fait de l'insuffisance de pilotages et de contrôles, notamment dans le secteur de la commande publique, de l'analyse de l'affermage et de son contrôle, du financement des recettes en investissement et de la maîtrise des frais de fonctionnement comme les consommations téléphoniques." Le président du syndicat a également l'intention de mettre en place un contrôle hiérarchique plus efficace "pour faire en sorte que chaque agent ses sente responsable de ce qu'il fait tout au long de la chaîne des différentes phases de construction".

Le Sieam comptera 70 agents à la fin de l'année, ce qui va augmenter encore ses dépenses de fonctionnement. De l'autre côté, les recettes de fonctionnement sont encore insuffisantes. Dans ses conclusions, la Chambre estime que l'avenir financier du syndicat est plutôt sombre, et qu'il sera nécessairement contraint de s'endetter davantage : "Compte tenu de la dégradation de sa capacité d'autofinancement, du caractère fortement négatif de son fonds de roulement (-916.473 € en 2006) et des faibles capacités contributives des communes adhérentes, le Sieam, peu endetté jusqu'à présent, sera désormais dans l'obligation de faire beaucoup plus appel à l'emprunt pour financer la part de ses investissements non couverts par des subventions.

Sachant que l'extension du réseau d'assainissement, encore embryonnaire à Mayotte, et celui du réseau d'eau nécessitent des investissements considérables, la dette du Sieam est appelée à croître dans d'importantes proportions. Les prévisions de travaux concernant le seul réseau d'eau sont estimées par le Sieam, dans sa version provisoire 2007 de son schéma directeur d'alimentation en eau potable de Mayotte, à quelques 58 M€ pour la période 2007 à 2020. Le résultat prévisible de cette évolution est une augmentation considérable du montant des frais financiers que le syndicat devra supporter, avec, pour conséquence, une nouvelle dégradation de son autofinancement disponible."

 

Julien Perrot

 


 

Les missions du Sieam

Créé le 1er janvier 1992, le Syndicat d'alimentation en eau de Mayotte (Saem) est devenu le Syndicat intercommunal d'eau et d'assainissement de Mayotte (Sieam) en avril 1998, après l'intégration de l'assainissement dans ses compétences.

En matière d'eau potable le syndicat exerce, en lieu et place des communes, l'étude, la réalisation, l'exploitation et l'entretien des ouvrages de production, d'adduction et de distribution d'eau potable, industrielle et agricole, existant ou à créer, en vue de la desserte des collectivités membres. La partie exploitation est confiée à la Sogea Mayotte par un contrat d'affermage.

Dans le domaine de l'assainissement, le syndicat exerce l'étude, la réalisation, l'exploitation et l'entretien des ouvrages de collecte et de traitement des eaux usées domestiques ou industrielles existant ou à créer sur le territoire de Mayotte. Le syndicat partage ses compétences statutaires avec la CDM en matière de construction d'équipements structurants (retenues collinaires, forages, stations de traitement, stations d'épuration, etc.).

 

Le service public de l'eau en chiffres

  • 29.385 abonnés
  • 160.000 habitants desservis
  • 4.841.300 m3 facturés
  • 650 km de réseau de canalisations d'eau potable
  • 43 points de prélèvement (captage : 12, pompage : 24, forage : 7)
  • 6 stations de traitement (5 usines d'eau douce et une unité de dessalement en Petite Terre)
  • 63 ouvrages de stockage totalisant une réserve de 26.400 m3, soit deux fois la consommation journalière moyenne
  • Les productions et les consommations ont été multipliées par 4 en 15 ans et le nombre d'abonnés par 3,6.
  • Le volume consommé par habitant est passé de 154 m3/hab/an en 1996 à 187 en 2006, ce qui correspond, pour une famille de 5 personnes, à une moyenne de 100 litre/jour/hab.

 

Un nouveau contrat d'affermage avec la Sogea, plus avantageux pour le Sieam

Dans sa séance du 8 décembre 2008, le tribunal administratif de Mayotte a annulé, en référé, la procédure d'attribution par le Sieam du nouveau contrat de délégation, par affermage, du service public de production, de traitement, de stockage et de distribution d'eau potable à Mayotte. La Sogea, filiale du groupe Vinci, avait en effet contesté le lancement d'une nouvelle procédure d'attribution du contrat d'affermage, qui datait de 1992. Le syndicat s'est pourvu en cassation devant le Conseil d'Etat et a finalement gagné, l'arrêt du Conseil d'Etat du 24 octobre 2008 faisant désormais jurisprudence. La procédure était donc régulière et a permis de corriger les défauts du premier contrat.

"Le premier contrat de 1992 était très mauvais", explique Mahafourou Saïdali, le directeur général des services du Sieam, "rien n'était prévu et il y avait beaucoup d'avenants. Le nouveau contrat signé le 8 mars 2008 a beaucoup d'avantages : il a été fixé par le syndicat avec les élus et les associations d'usagers, ce qui a permis de l'améliorer. Si les clauses du contrat ne sont pas respectées, il y a désormais la possibilité de sanctions. Il y a aussi maintenant des échéances précises pour la réalisation des travaux et la mise en place d'indicateurs pour les suivre. Les associations d'usagers tenaient à ce qu'il y ait une garantie pour les fuites, qui multipliaient parfois les factures par 3 ou 4, c'est désormais chose faite. De plus, en saison des pluies il y avait plus de problèmes pour alimenter en eau potable les particuliers, et pendant longtemps le fermier nous faisait des factures à part. Désormais, quelques camions-citernes sont prévus."


500 M€ pour construire 11 stations d'épuration

Le service public de l'assainissement est encore relativement limité à Mayotte : à ce jour, seul le secteur de Mamoudzou Nord dispose d'un assainissement collectif complet, c'est-à-dire une station de traitement des eaux usées (Step du Baobab, mise en service en mars 2001 avec une capacité nominale de 10.000 équivalent-habitant, pour une pollution entrante en 2006 de 16.000 équivalent-habitant) et un réseau permettant le raccordement des usagers.

L'assainissement des autres communes est assuré par 113 mini-stations, dont 80% sont hors service. Le Sieam déplore vivement cette situation héritée de la gestion précédemment assurée par la CDM. Depuis 2004, le syndicat tente de faire fonctionner une dizaine de ces mini-stations, qui dans les meilleurs des cas ne rendent pas les services payés par les usagers qui y sont raccordés. Ces mini-stations devraient disparaître progressivement, lors de la réalisation d'unités de traitement à l'échelle communale ou villageoise.

A ces équipements classiques s'ajoutent des stations utilisant la technique d'épuration par lagunage. Deux stations de ce type ont été mises en service en 2006 : la station de traitement par filtres plantés horizontaux à Labattoir quartier Totorosa et la station de Hachinoua à Tsingoni par filtre planté vertical. L'expérimentation consiste à déterminer un ratio de dimensionnement lié essentiellement au contexte climatique de l'île. Les plantes utilisées sont issues d'espèces endémiques à Mayotte.

Deux autres systèmes d'assainissement à l'échelle villageoise et inter-villageoise de type extensif seront mis en service prochainement : la station de traitement par lagunage aéré de Mronabéja (terminée depuis 2006) et dont il ne reste plus que le 4e réservoir à remplir (la capacité de cette unité de traitement est de 1.300 équivalent-habitant) et la station de traitement par lagunage aéré de Dzoumogné (en cours de construction), avec une capacité minimale de 6.000 équivalent-habitant extensible à 12.000, dont la mise en service était prévue au 2e semestre 2008.

Le Sieam a établi un ambitieux plan de développement de son réseau : des projets d'extension concernant deux stations de type "boue activées", à M'tzamboro et Dembéni (les travaux devraient commencer en août 2009), une extension de la Step du Baobab à 40.000 équivalent-habitant livrée à la fin de l'année 2009 et un système d'assainissement pour la zone de Bandrélé prévu pour 2009. D'autres unités de traitement d'assainissement des zones de Sada, Tsingoni et M'tsangamouji pourraient également voir le jour vers 2011. "Il faut aller très vite pour doter Mayotte de structures aux normes", souligne le président du Sieam.

En tout, ce ne sont pas moins de 10 projets qui sont en cours d'élaboration et qui vont nécessiter 500 millions d'euros d'investissement. "Aujourd'hui, nous en avons 110 millions", précise le président du Sieam, "nous avons les projets mais il nous manque l'argent". Et il y a bien sûr l'obstacle majeur du foncier, une difficulté à Mayotte qui se répercute dans tous les projets d'urbanisme. Une délibération du conseil municipal dans le village de Ouangani vient de permettre de donner des terrains pour construire la future station du Centre-Est.

Pour que tous ces projets sortent de terre, il faudra que toutes les communes fournissent du foncier au Sieam. "Nous mettons en œuvre le développement durable de l'île", affirme le président du syndicat, "une mini-station a une durée de vie inférieure à 10 ans, alors que les grosses stations durent entre 30 et 50 années".

27/02/2009 – Fermeture du Cnam : 300 étudiants privés de cours

 

 

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}oujours sans nouvelles du conseil général qui n'a pas encore voté le versement de la subvention pour 2009, subvention qui représente 90% du budget de fonctionnement du Cnam, M. Mari a annoncé vendredi, lors du conseil d'administration de la structure, sa mise en cessation de paiement. Les 220 auditeurs du Cnam ainsi que les 84 élèves du diplôme préparatoire aux études supérieures (DPES) se retrouvent sans formation jusqu'à nouvel ordre, une situation que déplore fortement le président du Cnam. "J'aimerai vraiment savoir quels sont les objectifs du conseil général", a-t-il précisé.

Responsable de la commission des finances, le conseiller général de Ouangani Hadadi Andjilani assure que le budget pour la bourse de 150€ par mois allouée aux étudiants du DPES sera voté à la séance du 2 mars. Une bonne nouvelle un peu tardive, sachant que les étudiants attendent cette bourse depuis le mois de septembre. Concernant la subvention pour le fonctionnement du Cnam, M. Andjilani impute le retard à une mauvaise gestion du président du Cnam, alors que ce budget est élaboré depuis le mois de juin. "Le dossier ne sera pas traité en urgence, s'il est prêt pour la séance du 2 mars alors il sera voté à ce moment là", assure le conseiller général de Ouangani, tout en précisant que "M. Mari n'avait qu'à traiter cela avec ses amis lorsqu'il était dans la majorité."

H.F

 


Lettre ouverte

"Aux citoyens de Mayotte"

"Nous, étudiants en DPES (Diplôme préparatoire aux études supérieures) au Cnam à Mayotte, sommes outragés face à la situation déplorable que nous subissons : on nous a trahis en arrêtant notre formation, sans nous laisser la moindre chance de nous en sortir.

Nous avions choisi cette formation dans la mesure où elle correspondait à notre projet professionnel. En effet, la raison qui nous a poussés à nous engager dans le DPES, est la certitude qu’il se déroulerait sur toute une année divisée en deux semestres complémentaires : le premier consacré à une remise à niveau dans les matières générales, notamment en français, devait assurer le deuxième, qui, lui, serait dédié aux enseignements spécifiques tels que la gestion, la comptabilité, l’économie. Or, maintenant, nous apprenons que le DPES s’arrête brutalement au milieu de l’année. Imaginez notre stupeur, notre incompréhension, notre indignation !

Ce brusque abandon a des effets néfastes sur notre avenir. Qu’allons-nous devenir ? C’était notre seule chance d’échapper à l’échec scolaire et de nous intégrer dans la vie active. Comme nous le savons tous, en Métropole nous n’aurions pas bénéficié des soutiens adaptés à notre situation. Bien au contraire, nous aurions été noyés sous les difficultés.

Après plusieurs vaines tentatives de rencontrer nos élus, nous avons pris l’initiative de vous rédiger cette lettre ouverte afin de vous alerter sur la situation désespérante dans laquelle nous nous retrouvons aujourd’hui.

Nous exigeons que ceux qui prétendent être nos élus nous écoutent et trouvent une solution rapide pour honorer les engagements pris. Nous finissons par vous informer que sans l’infime partie du DPES que nous avons suivie nous n’aurions pas été capables de faire entendre notre voix de citoyen."

 

Les étudiants du DPES

UNE Mayotte Hebdo N°417 – Vendredi 27 février 2009

Mayotte Hebdo N°417 - Vendredi 27 février 2009

Rapport de la Chambre territoriale des comptes sur le SIEAM

STOP AU GASPILLAGE

> Délinquance –  Tous les chiffres 2008
> Département – La Réunion apporte son soutien
> Education – Prévenir les étudiants contre les pièges de l'hexagone
> Mayotte ECO – Soutien fort à la création d'entreprise
> Tounda – Tous les concerts, toutes les soirées

 

26/02/09 – Lancement officiel du 3ème concours talent de Mayotte

Créateurs, créatrices, à vos bulletins d'inscription ! La troisième édition du concours talents mahorais de la création d'entreprise est officiellement ouverte. Depuis dix ans au niveau national, deux ans à Mayotte, ce concours récompense, dans trois catégories différentes – talent des services, talents du commerce et de l'artisanat, et talent des dynamiques rurales-, les initiatives des créateurs d'entreprises et de richesses de tous âges, qui ont été aidés dans leurs projets par des structures d'accompagnement (Boutique de Gestion, Adie, CMA, Capam et CCI). Cette année, peuvent concourir tous les entrepreneurs qui se sont lancés entre le 1er janvier 2008 et le 31 mars 2009. Le dossier d'inscription est disponible auprès des structures d'accompagnement ou téléchargeable sur le site www.concours-talents.com. Une fois complété, vous devrez le déposer à la Boutique de Gestion avant le 30 avril 2009.

Ce concours rencontre de plus en plus de succès : "l'an dernier déjà, le nombre de candidats avait doublé par rapport à 2007. Nous espérons faire encore mieux cette année" s'enthousiasme M. Demontis, directeur de la Boutique de gestion, organisatrice de l'événement avec le soutient de la préfecture. Une autre bonne nouvelle, la dotation régionale, qui s'élevait en 2008 à 27.000€, devrait augmenter, comme le nombre de partenaires. La BFC, le Crédit Agricole et la DJS ont déjà témoigné leur intérêt à se joindre à l'aventure. Et l'avantage de participer à ce concours n'est pas que financier : il permet aussi de nouer des relations avec les différents partenaires de la création d'entreprise et de se faire connaître des principaux acteurs économiques. La promotion de ces nouveaux talents met également en lumière le rôle de nombreuses structures d'accompagnent à la création, et permet d'échanger entre acteurs du tissu économique local.

26/02/09 – La justice mahoraise fonctionne bien

Une délégation du Conseil supérieur de la magistrature, s'est envolée mercredi à la Réunion, après une courte mission de deux jours passée à Mayotte. Organe constitutionnel chargé d'assister le président de la République, le CSM a pour mission de nommer les magistrats et d'assurer leur discipline, et de donner des avis au président sur le fonctionnement de la justice. Il a pour charge de visiter toutes les cours d'appel et d'instance afin d'en connaître le contexte, le fonctionnement et de les aider à remplir leurs mission. La délégation conduite par M. Francis Brun-Buisson a pu apprécier le contexte mahorais durant ces deux jours. "C'est une période dynamique très positive pour l'île", observe le magistrat qui reconnait que "la période de vacances très longue de certains postes a gêné le bon fonctionnement de la justice qui va repartir avec la nomination d'un nouveau président du TSA et d'un président de la Crec."

La délégation a d'ailleurs reconnu le caractère urgent des travaux de la Crec. Le CSM a constaté quelques spécificités inhérentes au contexte mahorais, notamment l'impact de l'immigration clandestine sur le fonctionnement des juridictions et le nombre élevé de dossiers de délégation d'autorité parentale dans les affaires familiales. La délégation estime qu'il y a un "bon fonctionnement global" et se réjouit de voir les magistrats très impliqués dans leurs juridictions et leurs missions respectives. "Rien ne met en cause le fonctionnement de la justice mais il y a évidemment des lacunes et des manques. Beaucoup de choses ont été faites et beaucoup de choses restent encore à faire", a conclu M. Brun-Buisson, faisant allusion aux évolutions prévues avec la départementalisation.

26/02/09 – Mayotte : Création d’un comité de pilotage de l’état civil communal

Afin de consolider les progrès déjà accomplis par les services de l'état civil des communes et afin de garantir la continuation et l'homogénéité de la normalisation à court terme de l'état civil communal, un "comité de pilotage" a été créé, signale dans un courrier Thomas Michaud, le vice-procureur de la République. Ce comité de pilotage de l'état civil communal associant l'Etat, le conseil général, les mairies de Mayotte, l'autorité judiciaire et l'association des officiers de l'état civil sera installé officiellement dans ses fonctions le 5 mars prochain à 14h30 en la salle d'audience du tribunal à Mamoudzou. Cette installation verra les principales autorités concernées signer une charte pour l'état civil communal ainsi que leur engagement de participer au comité de pilotage. Cette cérémonie sera présidée par Marc Brisset-Foucault, le procureur de la République près le tribunal supérieur d'appel. Participeront à cette cérémonie le préfet de Mayotte, le président du conseil général ainsi que les 17 maires de Mayotte et l'association des officiers de l'état civil.

25/02/09 – L’Ascoma organise une réunion contre la vie chère

Dans un communiqué daté du 17 février, l'association des consommateurs de Mayotte (Ascoma) se déclare solidaire de l'action et des revendications des Guadeloupéens et des Martiniquais. Elle appelle les responsables de toutes les associations, les organisations syndicales et les partis politiques à une réunion de travail le jeudi 26 février à 16h au conseil général pour la rédaction d'une plate-forme de revendications unitaire sur les prix, le pouvoir d'achat, les salaires, les minima sociaux, l'emploi, le logement, la santé ou encore les services publics. L'Ascoma veut également mettre en place un plan d'action unitaire en vue d'une mobilisation dans les prochaines semaines, afin que Mayotte ne soit pas exclue des discussions en cours au niveau national sur la situation économique et sociale des Dom.

"Cette réunion est dans la lignée de cequi se passe dans les Dom, mais on n'a pas su initier ce mouvement ici, faute de moyens" constate Rifay Saïd Hamidouni, le président de l'Ascoma. "A Mayotte aussi, il y a un problème de monopoles, c'est même pire ici qu'en Guadeloupe. Tout le monde parle de la départementalisation, on a donc dû prendre un peu de recul mais il est temps de s'unir sur une plateforme pour proposer des solutions à la vie chère." L'association dénonce notamment les marges des distributeurs qui apparaissent parfois abusives sur certains produits, comme par exemple pour les bouteilles de gaz qui arrivent à 6 € à Mayotte, taxes douanières comprises, et qui sont revendues 30 €. "Il faut demander au préfet d'intervenir pour faire baisser les prix de certains produits comme la viande, le riz ou le gaz" a déclaré le président de l'Ascoma. "Le collectif doit être en mesure de faire des propositions en matière économique et sociale pour désenclaver le territoire et assurer les conditions d'une croissance optimale de plein emploi. Le développement de Mayotte passe par des mesures en faveur de l'égalité sociale", peut-on lire en conclusion du communiqué.

25/02/09 – Mayotte : Le concours de l’image sous marine est ouvert

Le prochain festival de l'image sous marine aura lieu du 5 au 14 juin et se prépare dès maintenant. Comme chaque année, un concours de dessins pour l'affiche du festival "mahorais" est ouvert aux enfants jusqu'à 19 ans et séparé en deux catégories : moins de 12 ans et 12 – 19 ans. Les quinze meilleurs dessins de chaque catégorie seront récompensés par une journée nautique avec un baptême de plongée, un des lauréats servira d'affiche pour le festival 2010. Concernant le festival lui-même, la catégorie photo comporte une nouveauté avec la possibilité de présenter un portfolio de 10 photos. Pour les diaporamas, la durée maximum est de 6 minutes. Dans la catégorie films, la durée est libre. Enfin dernière nouveauté, un concours de musique, sur le thème de la mer bien entendu. Les concurrents devront présenter une production originale avec partition, d'une durée maximale de 6mn. Pour tous les concours, la fiche inscription est à retirer au service culturel du conseil général. La date limite de dépôt des œuvres est fixée au 25 mai. Pour tout renseignement complémentaire sur les règlements, contacter Nabé au service culturel au 0269.61.11.36.

25/02/09 – Les choses se clarifient à la ligue de foot de Mayotte

Même s'il n'existe toujours pas de certitude quant aux équipes reléguées et promues dans chacune des divisions mahoraises, les choses semblent s'éclaircir légèrement au sein de la ligue de football de Mayotte, ceci à quelques semaines de la reprise du championnat (programmé pour le week-end du 21 mars). Ainsi, à l'issue de chaque commission, certains clubs sont formellement fixés sur leur sort tandis que d'autres font part d'une grande patience en attendant les dernières réclamations.

Vous pourrez retrouver l'intégral des classements actuels (PL, PH, DHT et DH), dès vendredi dans le prochain Mayotte Hebdo Sport.

25/02/09 – Le français gagne du terrain chez les adultes de Mayotte

Depuis maintenant 2 ans, le Greta organise régulièrement des sessions d'examen du Dilf, le diplôme initial de langue française, qui permet d'avérer un premier niveau de français à des personnes reconnues non francophones. Le Dilf atteste d'un niveau de compréhension et d'expression orale qui permet de s'en sortir dans le contexte professionnel, socio-économique et de la vie quotidienne.

Avec la mise en place de nombreuses "écoles des parents" dans les différents établissements scolaires de l'île, les candidats au fameux diplôme se multiplient, et en 2008 des sessions d'examen ont eu lieu en mai, juin, juillet, octobre et décembre, dépassant avec succès les 90% de réussite.

Les 160 lauréats de ces sessions se sont vus récompenser lundi soir au collège de Passamainty, lors d'une cérémonie de remise de diplômes présidée par le vice-recteur, en présence notamment du président du Greta, des principaux de collèges et du directeur adjoint de la DTEFP. M. Cirioni a tenu à rendre hommage aux hommes mais surtout aux femmes – en grande majorité – qui "ont fait un effort remarquable pour apprendre la langue française". Saluant leur "courage extraordinaire", il a souhaité que ces parents puissent désormais mieux suivre la scolarité de leurs enfants.

Hélène Ferkatadji

25/02/2009 – Des élèves de Mayotte à la rencontre de l’art

 

 

 

{xtypo_dropcap}"{/xtypo_dropcap}Je n'y croirais vraiment que lorsqu'on sera dans l'avion", prévient Mehrez Abassi. Le professeur d'arts plastiques du lycée de Mamoudzou a longtemps bataillé pour réaliser ce voyage pédagogique et permettre à ses élèves de visiter des lieux et de découvrir des œuvres qui sont à la portée de leurs camarades métropolitains. Pour offrir l'occasion à ces jeunes artistes de se frotter réellement à l'œuvre d'art et à l'architecture, ancienne et contemporaine, M. Abassi emmène dix élèves de terminale et cinq de première, tous en option arts plastiques, en Métropole pour dix jours, essentiellement à Paris avec un crochet de deux journées au Futuroscope de Poitiers.

Dernière bonne nouvelle en date : grâce à l'intervention de Philippe Chamoin des affaires culturelles de la préfecture, le groupe entrera à la Cité des sciences et de l'industrie ainsi qu'au Musée d'Orsay gratuitement. Pour le reste, en plus de la participation de 300€ par élève, le conseil général et le foyer socio-éducatif financent le séjour. A quelques jours du départ tant attendu, le professeur d'arts plastiques a imprimé les carnets de bords qui accompagneront chacun des élèves durant ces dix jours. Pour chaque visite, on trouve dans ce carnet d'une soixantaine de pages des fiches d'activités et des fiches d'enquêtes à remplir, de la place pour noter ses impressions personnelles et de nombreux espaces destinés à leurs croquis, reproductions ou inspirations.

A l’issue du voyage, la réalisation d’une production plastique personnelle – leur chef-d'œuvre – inspirée des œuvres d’art rencontrées, sera demandée à chacun des élèves. Toutes ces œuvres seront présentées lors d'une exposition au lycée.

Peinture, sculpture, architecture, montage, vidéo…

Le groupe bénéficiera également des talents en vidéo de l'un des élèves de 1ère, Moussa Bacari, qui s'est proposé d'emporter sa caméra numérique et de filmer les aventures des jeunes artistes en Métropole. Le spécialiste en vidéo du CDP s'occupera de monter le reportage et d'en éditer un DVD. Le reportage sera également présenté sur RFO avec des extraits de carnets de voyage, lors d'une émission sur ce séjour avec les élèves les plus motivés.

Option facultative au baccalauréat, l'épreuve d'arts plastiques consiste en une présentation de 10 minutes devant un jury de dix œuvres – peinture, sculpture, architecture, montage, vidéo… – réalisées par le candidat autour d'un même thème qu'il aura choisi en début d'année. S'ensuit un entretien de 20 minutes sur les œuvres étudiées au programme ainsi que la démarche artistique du candidat.

"Les liens avec les programmes scolaires seront entretenus en permanence durant le voyage, en particulier ceux relatifs aux œuvres étudiées au programme de terminale", précise Mehrez Abassi qui déplore le manque de structures consacrées à l'art à Mayotte, d'où l'importance d'offrir aux élèves qui s'y intéressent la possibilité d'aller ne serait-ce que dans un musée.

 

Hélène Ferkatadji

 


 

Le programme du voyage

  • Samedi 28 février, 6h30 : Arrivée à Paris
  • Dimanche 1er mars, 9h30 : Découverte de Paris en bateau-mouche. Promenade sur les Champs Elysées jusqu’à l’Arc de Triomphe.
  • Lundi 2 mars, 9h30 : Centre Pompidou, visite-conférence, atelier croquis et fiches d’activités. Soirée cinéma d’art et d’essai du Quartier latin.
  • Mardi 3 mars, 9h30 : Musée d’Orsay, visite-conférence et atelier croquis. 17h15 : Départ pour le Futuroscope de Poitiers.
  • Mercredi 4 mars, Futuroscope : atelier "Secrets de l’image" et fiches d’activités.
  • Jeudi 5 mars, Futuroscope : parcours thématique et fiches d’activités. 20h14 : Retour à Paris.
  • Vendredi 6 mars, 9h30 : Cité des sciences et de l’industrie de la Villette. Thème exploité : Sciences et société "La mémoire en questions", atelier croquis et fiches d’activités. Musée d’Art Moderne : atelier croquis et fiches d’activités.
  • Samedi 7 mars, 9h30 : Cathédrale Notre-Dame de Paris, atelier croquis. Ascension de la Tour Eiffel.
  • Dimanche 8 mars, 9h30 : Musée du Louvre, parcours thématique, visite-conférence et atelier croquis. Jardin du Luxembourg, visite thématique et atelier croquis. Retour au BVJ et bilan du séjour.
  • Lundi 9 mars : Journée de réflexion et d’organisation des notes, croquis et photos en vue de l’exposition au lycée. Départ de Paris à 19h45.
  • Mardi 10 mars : Arrivée à Mayotte.

25/02/2009 – Eldorado 3 prend et vous donne la parole… poétique

 

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}ans le cadre de ces opérations littéraires, Eldorado 3, association qui "travaille à promouvoir les échanges artistiques et culturels entre la France et l’Afrique Australe" et qui a choisi Mayotte et les Comores comme nouveaux lieux d’échanges, met en place une série d'ateliers slam et poésie dans différentes structures, avec le concours de la direction des affaires culturelles de la préfecture et en partenariat avec les enseignants et documentalistes, "volontaires de lettres, d'éducation musicale…".

Les slameurs d'Eldorado 3 invitent "tous ceux qui s'intéressent à la poésie, comme tous ceux qui ne s'y intéressent pas du tout", à venir prendre part aux ateliers. Pour la première quinzaine de mars, ces derniers se dérouleront les 2, 3 et 4 mars 2009, de 14h à 16h, à la bibliothèque de Sohoa, les 5 et 6 mars, de 10h à 12h, à l'Apredema, les 9, 10 et 11 mars, de 10h à 12h, à la Maison d'arrêt de Majicavo et les 12 et 13 mars, de 9h à 11h, à la bibliothèque de Tsingoni.

Eldorado 3 propose à un groupe d'élèves par établissement, sur une plage quotidienne de 3 heures, de former un atelier d'écriture. Les textes qu'ils produiront sont destinés à être "slamés".

D'autres ateliers sont prévus du 16 au 27 avril, au lycée professionnel de Chirongui, au lycée de Petite Terre, aux collèges de Kawéni, Bandrélé et M'tsamboro.

24/02/09 – Fermeture du Cnam de Mayotte

Il y a deux semaines (FI jeudi 12 février), Mistoihi Mari, président du centre régional du Cnam Mayotte, tirait la sonnette d'alarme sur les graves difficultés financières du conservatoire qui l'ont contraint à interrompre toutes les formations et inscriptions nouvelles. Toujours sans nouvelles du conseil général qui n'a pas encore voté le versement de la subvention pour 2009, subvention qui représente 90% du budget de fonctionnement du Cnam, M. Mari a annoncé vendredi, lors du conseil d'administration de la structure, sa mise en cessation de paiement. Les 220 auditeurs du Cnam ainsi que les 84 élèves du diplôme préparatoire aux études supérieures se retrouvent sans formation jusqu'à nouvel ordre, une situation que déplore fortement le président du Cnam. "J'aimerai vraiment savoir quels sont les objectifs du conseil général" a-t-il précisé. 4 Responsable de la commission des finances, le conseiller général de Ouangani Hadadi Andjilani assure que le budget pour la bourse de 150€ par mois allouée aux étudiants du DPES sera voté à la séance du 2 mars. Une bonne nouvelle un peu tardive sachant que les étudiants attendent cette bourse depuis le mois de septembre. Concernant la subvention pour le fonctionnement du Cnam, M. Andjilani impute le retard à une mauvaise gestion du président du Cnam, alors que ce budget est élaboré depuis le mois de juin. "Le dossier ne sera pas traité en urgence, s'il est prêt pour la séance du 2 mars alors il sera voté à ce moment là", assure le conseiller général de Ouangani.

24/02/09 – Les salariés de Star Mayotte ont repris le travail

Samedi soir, après deux jours de discussions, un compromis a enfin été trouvé avec la direction réunionnaise de Star Mayotte, l'entreprise de gestion des déchets qui s'occupe du ramassage et du traitement de la commune de Mamoudzou et du traitement des déchets de la commune de Koungou. Selon la CGT-Ma, à l'origine de cette grève qui a commencé mardi matin, Georges Ekwe, le directeur de Star Mayotte, sera désormais cantonné à une activité commerciales, et ne gèrera plus les ressources humaines, qui seront de la responsabilité de la direction à la Réunion. Quant à l'employé licencié il y a un mois, les grévistes n'ont pas obtenu sa réintégration, mais des indemnités lui seront versées, au titre d'un licenciement considéré comme "abusif". Une nouvelle élection des délégués du personnel aura lieu prochainement pour rediscuter ensuite du règlement intérieur, de la convention collective et du comité d'entreprise, actuellement en vigueur chez leurs Collègues réunionnais, qui permettront d'augmenter les salaires et les droits des employés de Star Mayotte. Le travail ayant repris dimanche matin, il faudra encore plusieurs jours avant que le surplus des poubelles soit absorbé par la décharge d'Hamaha.

24/02/09 – Margie Sudre en campagne avec l’UMP

La député européenne UMP Margie Sudre, originaire de la réunion fait escale aujourd'hui dans l'île en marge de la campagne pour la départementalisation de Mayotte. Les personnalités de la fédération UMP de Mayotte (Ali Souf, Mansour Kamardine, Ahamed Attoumani Douchina, Hamissi Assani, Soibahaddine Ibrahim Ramadani et Moinécha Ali Combo) l'ont invité pour qu'elle participe à un meeting qui se tiendra ce soir à 18 h sur le plateau de Passamaïnty. A 15 h, elle sera reçue par le président du Conseil général, Ahamed Attoumani Douchina. Demain, elle se rendra dans l'exploitation de Mohamed Boinahery à Combani à 9 h puis sera en rendez-vous avec le président du SIEAM Maoulida Soula à 11 h, avant de donner un point presse à 14 h 30 puis de repartir dans la foulée.

24/02/09 – Mayotte : Le lycée de Chirongui face au vice-rectorat

Les étudiants du lycée d'enseignement professionnel (Lep) de Chirongui étaient à deux doigts de subir le passage en force des gendarmes sur le pont du village, seule issue pour se rendre à Mamoudzou. Dès sept heures du matin vendredi dernier, ils en avaient bloqué l'accès avant de laisser une seule voie aux voitures et aux deux roues, ceci sous la menace des forces de l'ordre. L'objet était de faire valoir leur mécontentement envers leur proviseur et le vice recteur. Car voilà plus de trois ans que professeurs et élèves du Lep les sollicitent pour différents éléments essentiels quant au bon déroulement des cours. "Cela fait longtemps qu'on n'étudie plus dans de bonnes conditions. Pendant la saison des pluies, on travaille avec l'eau qui nous arrive au tibia". Des conditions "intolérables" qui les ont conduits sur la route. Mme le proviseur, qui occupe le même poste au lycée général de Chirongui, a été surprise de voir des dizaines d'élèves envahir les modulaires pour faire sortir les lycéens de classe. 4 "Je comprends leurs revendications, mais leur méthode n'est pas la bonne", indique l'adjointe du proviseur. Finalement, des membres du Lep accompagnés de quelques enseignants ont pu échanger avec le proviseur, ainsi qu'avec un représentant de la mairie, du conseil général et du vice-rectorat plus tard dans la matinée et la circulation a repris normalement. Mercredi à 8h30, ils doivent tous se retrouver autour d'une table pour discuter et enfin trouver une solution au problème.

23/02/09 – Chirongui inaugure son PIJ à Poroani

Lancé en 2004 par le Centre Régional d'Information Jeunesse (CRIJ) en partenariat avec les communes de Mayotte, le réseau des Points Informations Jeunesse (PIJ) s'accroît dans l'île. Un autre PIJ sera officiellement mis en service le samedi 28 février 2009, à 10 heures. Il s'agit du PIJ de Chirongui, précisément installé à la MJC de Poroani. Ibrahima Hanima, maire de Chirongui et son conseil municipal en partenariat avec le CRIJ invite la population à l'inauguration du dixième PIJ de l'île. Le prochain et onzième PIJ sera celui de Passamainty qui sera probablement inauguré en mars 2009.

20/02/2009 – Portrait d’entreprise : Mayotte pare-brise

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es différents concessionnaires et garagistes mahorais peuvent se réjouir du retour, depuis juin 2008, de Sharaf Boina sur son île natale. Certes il peut constituer une concurrence supplémentaire à leur égard, mais le natif de Bandraboua permet surtout à nombre d'entre eux de garder une certaine crédibilité envers leurs clients, et en particulier lorsqu'il s'agit de leur réparer des pare-brises. "J'avais demandé à faire réparer mon pare-brise, une fois, lorsqu'on m'a informé que cela ne serait pas possible avant deux mois. Ça a été le déclic pour moi ! Depuis un moment en France, j'ai bien vu que ce ne sont plus les garagistes qui s'occupent des pare-brises, mais des spécialistes", certifie-t-il.

En 2006, après s'être ressourcé à Mayotte donc, Sharaf Boina repart pour la Métropole afin de préparer son projet d'entreprise. Il travaillait en ces temps-ci chez Guenancia, société de vitrage automobile. Etant bon salarié, son employeur accepte difficilement l'idée de le laisser filer pour d'autres cieux : "J'étais motivé et déterminé à créer ma boite, à avoir mon destin entre les mains, et il l'a remarqué. Je pense que c'est pour ça qu'il a finalement respecté mon choix", se souvient le Mahorais.

Parti de Mayotte à dix-neuf ans pour poursuivre ses études, il revient s'y installer définitivement aujourd'hui, douze ans plus tard, avec un projet bien précis en poche. "J'ai travaillé dur pour concrétiser mon idée. Guenancia est un fournisseur de vitrage automobile où j'ai accompli plusieurs fonctions au cours de mes années passées au sein de cette société. Mais il me fallait être auprès d'une personne qui réparait", explique Sharaf Boina. Ce dernier trouve l'idéal en la personne de Jean-Luc Deloire.

{xtypo_quote}Je voulais avoir mon destin entre les mains{/xtypo_quote}

Chaque week-end, ce spécialiste de vitrage automobile depuis trois décennies formait son "apprenti". Grâce à cet apprentissage, accompli en parallèle de la formation de création d'entreprise, Sharaf Boina devient à son tour spécialiste en la matière, le premier de l'île. Capable de réparer ou remplacer les pare-brises de n'importe quelle marque, ce père de famille se voit convoité par les particuliers et les assurances. C'est avec ses fonds propres que Sharaf se procure les machines nécessaires pour sa besogne.

Après quelques galères et imprévus – notamment le désengagement soudain de son bailleur à quelques jours de l'arrivée de sa marchandise – il a finalement pu se procurer un local faisant face au service culturel de Mamoudzou et a pour intention d'effectuer un service à domicile, très rapidement. Il souhaite également embaucher dans un avenir proche et s'occupe déjà des stagiaires qui le sollicitent.

"Le téléphone sonne", se réjouit-il. Avec toutes les voitures et donc les nombreux accidents qu'il peut y avoir sur l'île, s'adresser à Mayotte pare-brise serait raisonnable. D'autant plus que l'entreprise, disponible à tout moment, dispose d'un service rapide : "Si on me confie une voiture, il me sera possible de la rendre le jour même selon la réparation".

Pour Sharaf Boina, spécialiste en vitrage automobile n'est pas une passion, mais il estime que cette activité est une bonne chose pour Mayotte, "c'est vraiment nécessaire. Il y a un service qui est là et qui peut être mené à bon terme. C'est un projet à long terme et je vise la lune, mais pour l'heure, je veux juste que ça marche normalement", déclare-t-il. Et ceci, quitte à se priver de salaire fixe : "je peux m'en faire un, mais je n'en ai pas réellement besoin". Ceux qui ont fait appel à MPB restent "satisfaits" selon lui, et pour se faire connaître, comme il le désire tant, rien de tel qu'une clientèle heureuse pour une bonne publicité par le bouche à oreille…

 

Ichirac Mahafidhou

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes