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04/03/2009 – Service culturel

 

 

 

{xtypo_dropcap}"C{/xtypo_dropcap}e sera un moment de partage, de convivialité et de découverte", assure Frédérique Cadieu, la chargée de la communication du SC. Et cette soirée de présentation de la Saison 1 s'annonce très animée. Deux artistes peintres – Papajan et Baba M'baye – et deux photographes – Jonny Chaduli et Mohamed Boina – exposeront leurs tableaux et photos. Des jeunes comédiens, Alex, Soya, El Had et AJA, s'adonneront à un kabar poétique.

Sans trop descendre dans le détail, rien que la programmation du mois de mars qui commence officiellement ce week-end avec la Journée mondiale de la Femme (lire ci-contre), est très riche en évènements.

Le SC propose un plateau hip-hop les 20, 21 et 22 mars, avec des groupes du genre en vogue actuellement dans l'île : Bo Houss, Djesh, El Mafio, Mwalim Klan…

Une journée traditionnelle est prévue le samedi 28 mars à Koungou avec un dinahou, le spectacle le plus mis en avant.

"Nyombe ya baba na mama" ("La vache de papa et maman"), un conte interprété par Alex et le musicien Diho est programmé le 13 mars à la MJC de Acoua, le 14 à la MJC de Chiconi, le 15 à la MJC de Pamandzi et le 16 mars au Cinéma Alpa Joe. Les spectacles continueront du 20 au 23 mars avec "Les Enfants d'abord".

Une conférence sur "L'Homme scriptural : rapport de l'Homme occidental à l'écriture, sa conception de la vérité, de l'histoire et de la science.", sera exposée par Condro Mlaili. La date et le lieu ne sont pas encore précisés.

04/03/09 – 1ère permanence de la Sacem, du mardi 24 au vendredi 27 mars

L'installation de la Sacem à Mayotte est effective. La Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique tiendra sa première permanence du mardi 24 au vendredi 27 mars 2009 (inclus), de 9h à midi et de 14h à 17h au Centre d'affaires de Mayotte à Kawéni (Centre Maharajah – Bât A). Pour toutes informations complémentaires, vous pouvez contacter par mail Nazila Abdoul, attachée de délégation à l'adresse : nazila.abdoul@sacem.fr .

03/03/09 – Un marché couvert à Tsingoni

Sur neuf rapports soumis au vote, huit ont été adoptés. Un seul, relativement important, puisqu'il concernait la création du syndicat départemental d'énergie et d'équipement de Mayotte (SDEEM), a été reporté, faute de production du rapport annexe d'informations par les services. Les débats se sont ouverts sur le vote d'un programme d'un montant de 550.000 euros en faveur de la commune de Tsingoni, pour l'aménagement d'un marché couvert à Combani et la construction d'une MJC à M'roalé. Colère de Jacques Martial Henry, conseiller général de Mamoudzou III : "Nous continuons à verser de l'argent aux communes alors que notre mission est départementale. Et je m'étonne d'autant plus que la commune intéressée ne semble pas participer au financement de l'opération. Moi, j'ai une route départementale à Passamainty, avec des commerces, de l'activité, et je ne sens aucune volonté du conseil général de s'investir dans sa réfection. Est-ce parce que j'appartiens à l'opposition ?" Et le président de rassurer le chef de l'opposition en avançant les solutions promises par le Contrat de projet pour le réseau routier Mahorais. Issoufi Hamada, conseiller général de Tsingoni, a certifié quant à lui que la commune de son district était impliquée pour moitié dans le financement du projet.

03/03/09 – Le Cnam de Mayotte sauvé de justesse ?

Rajouté au dernier moment, le rapport sur l'attribution de la subvention de fonctionnement du Cnam a été voté ce lundi, alors que la commission permanente devait examiner l'attribution de la bourse promise aux étudiants du DPES juste après. Une décision qui arrive un peu tard attendu que le Cnam est en cessation de paiement depuis le 20 février et s'apprête donc à fermer. Le président du CG a tout fait pour ne pas revenir sur "la polémique", qui consiste à dire que les élus de la majorité ont fait trainer le dossier du Cnam, dont le budget est prêt depuis des mois mais curieusement jamais présenté en session plénière, pour porter préjudice à son président Mistoihi Mari, élu de l'opposition. "J'ai montré beaucoup d'engagement par rapport à cette structure", a tenu à préciser M. Douchina. 4 Le rapport proposait de renouveler la subvention versée pour 2008 de 576.000€, M. Mari a constaté que sa demande d'augmentation du budget n'a pas été retenue, alors que l'activité s'est développée en 2009. Le nombre d'enseignants a augmenté, et le centre a diminué le cout des formations pour les jeunes, passant ainsi de 110.000€ de recette en 2008 à 40.000€ en 2009. Après que S2O se soit interrogé sur le fait que ce vote tardif assure ou non la survie du Cnam, Ibrahim Aboubacar a proposé de voter la subvention pour 2009, et par la suite de mettre en place une convention pluriannuelle pour éviter de renouveler ce problème. "Le CG n'a tué aucun organisme", a précisé le président en réponse au courrier adressé aux élus par Mistoihi Mari, avant d'appeler ses collègues à voter le rapport, ce qui a été fait à l'unanimité.

03/03/09 – Le président de la CFE-CGC s’envole pour la Métropole

Soulaïmana Noussoura, le président de l'union départementale CFE-CGC Mayotte est en déplacement en Métropole du 1er au 12 mars pour participer à différentes réunions de travail. Lundi 2 et mardi 3 mars il participera au stage "Ouverture sur l'Europe" au siège de la confédération à Paris. mercredi 4 et jeudi 5 mars, il ira à la rencontre des présidents des unions régionales CFE-CGC à Angoulême. Vendredi matin, il s'entretiendra avec des fédérations CFE-CGC au siège parisien pour discuter des extensions des conventions collectives nationales à Mayotte. Ce même jour à 17h à Bercy au Ministère de la Fonction publique, une rencontre est également prévue avec M. Proto, directeur du cabinet, au sujet des intégrations dans les fonctions publiques et des retraites. Lundi 9 mars, le président du syndicat effectuera une visite guidée de l'Agence régionale de l'amélioration des conditions de travail (Aract) d'Aquitaine à Bordeaux. Enfin, mardi 10 mars au siège de la confédération, il rencontrera M. Vandroz, directeur des politiques de transfert de l'Anact (Agence nationale de l'amélioration des conditions de travail) dans le but de créer à Mayotte une Aract.

02/03/09 – L’assainissement individuel sera obligatoire dans certaines zones

Vendredi matin dans l'hémicycle du conseil général de Mayotte, une journée d'information sur l'assainissement non collectif a été organisée par la Dass, en direction des cabinets d'études et de tous les acteurs du permis de construire. "La législation nationale va s'appliquer à Mayotte avec des normes plus contraignantes" a déclaré en ouverture Laurent Alaton, directeur adjoint de la Dass, qui a rappelé qu'aujourd'hui, la moitié des 37% de dossiers de permis de construire refusés parla DE le sont à cause d'un problème d'assainissement. Après un exposé sur les procédures du permis de construire, des questions ont été posées sur le problème des constructions illégales qui ne respectent souvent pas les normes en matière d'assainissement. "Nous savons que le problème existe mais on ne peut pas le quantifier" a concédé M. Alaton, rappelant que cette question relevait de la responsabilité des maires. 4 Les eaux usées, encore plus quand elles sont stagnantes, sont dangereuses pour l'environnement et pour la santé, c'est pourquoi l'assainissement est une priorité pour le développement de Mayotte. Cette année, le zonage entre l'assainissement collectif et individuel est en cours de délibération dans les communes, et vraisemblablement 30 à 40% des parcelles ne pourront pas se raccorder aux stations d'épuration qui seront construites dans les prochaines années par le Sieam. Stéphane Hubé, de la DE, a présenté les trois solutions techniques proposées pour l'assainissement individuel : l'épandage linéaire pour les parcelles de plus de 400m², le plateau bactérien pour celles de 250 à 400m², et le puits bactérien filtrant pour celles de moins de 250m². Même si les règles métropolitaines en matière d'assainissement ne pourront pas s'appliquer totalement à Mayotte en raison de l'exiguïté de certaines parcelles, des solutions transitoires pourront être mises en œuvre en attendant la construction des stations d'épuration.

02/03/09 – Théâtre à Mayotte : Deuxième chantier de création d’IstaMbul

La Compagnie de théâtre IstaMbul, dirigée par Alain-Kamal Martial organise un deuxième atelier de création ce lundi 2 mars à la salle de Cinéma Alpa Joe à 20h. Cet atelier tourne autour du texte "Anéantissement", écrit et mis en scène par Alain Kamal Martial, avec le comédien David Erudel et un créateur sonore. "De Mayotte, une leçon de théâtre" titrait le journal Le Monde en septembre 2008 au sujet de cette création. En effet, le thème abordé à travers le texte "Anéantissement" est des plus complexes : il s'agit du viol collectif de guerre. L'entrée est libre, le spectacle dure 40 mn et aura lieu en présence de Lolita Monga et Pascal Papini, respectivement directrice et professeur au Centre Dramatique de l'Océan Indien.

02/03/09 – Mayotte – Cérémonie de Naturalisation

Vendredi après-midi à la case Rocher, 53 nouveaux Français se sont vu remettre leur décret de naturalisation lors d'une cérémonie officielle. Originaires des Comores, de Madagascar, du Congo, d'Algérie, du Brésil et même de Mayotte pour certains d'entre eux qui avaient des problèmes d'état-civil, tous ont attendu souvent des années pour que le ministère de l'Immigration et de l'identité nationale vérifie leurs dossiers. Après avoir rappelé que l'appartenance à la nation française est un choix et qu'elle n'est pas fondée sur la naissance, Christophe Peyrel, le secrétaire général de la préfecture, a souligné que "cette cérémonie démontre que la lutte contre l'immigration clandestine n'est pas une lutte contre les étrangers". Depuis 2002, 1.600 étrangers sont devenus Français à Mayotte. En France, 100.000 étrangers sont naturalisés chaque année.

27/02/09 – Après les Antilles, bientôt ne plate-forme de revendications à Mayotte ?

Jeudi à 16h30 dans l'hémicycle du conseil général, l'Ascoma (Association des consommateurs mahorais) a réuni syndicats de salariés et associations pour une réunion sur la vie chère. "Nous devons voir ce que nous pourrions faire nous aussi, car nous avons les mêmes problèmes qu'aux Antilles" a déclaré Rifay Saïd, le président de l'Ascoma. Devant une assistance peu nombreuse, il a souligné qu'"aux Antilles aussi, ils n'étaient qu'une dizaine au début". Après avoir rappelé que l'Ascoma préside la commission "produits ménagers" au sein de l'Observatoire des prix et des revenus qui a été mis en place à Mayotte il y a environ un an mais qu'elle ne peut assurer sa mission car elle ne bénéficie d'aucune subvention, le président a cédé la parole aux différents représentants, pour écouter brièvement leurs revendications. L'association des usagers de la route a affirmé qu'il y avait à Mayotte une entente des distributeurs sur les prix, prenant en exemple les prix des véhicules neufs qui sont le double de ceux pratiqués en Métropole, voire le triple pour les pièces détachées : "Quelque soit le revendeur, les prix sont les mêmes au centime près, c'est  ien qu'il y a une entente" a affirmé le trésorier de l'association.

Les associations de personnes âgées et d'handicapés ont ensuite elles aussi fait part de leurs revendications. "Aux Antilles, il y a eu un gros travail de préparation et de terrain" a rappelé Rivo, le secrétaire général du syndicat enseignant de la CGT, "si vraiment on a mal, il va falloir le montrer. Il a fallu plus d'un mois de négociations en Guadeloupe. On a raté le coche à cause du 29 mars mais on pourra tous s'engager ensuite. Le problème, c'est qu'ici, on a peur et on se sous-estime". Des représentants de la Cisma-CFDT et de FO étaient également présents. Selon eux, Mayotte est le territoire de la République où les revenus et les prestations sociales sont les plus faibles mais où les prix sont les plus élevés. Certains groupes auraient une position dominante sur les marchés et empêcheraient la concurrence. Ce nouveau collectif mahorais compte reprendre une partie des 133 revendications du LKP guadeloupéen, et y ajouter une dimension locale. Rivo s'est proposé pour centraliser les informations, avant que tout le monde se retrouve dans deux semaines pour une nouvelle réunion.

27/02/09 – JCIM : Cérémonie de parrainage ce samedi

Les membres adhérents et observateurs de la Jeune chambre Internationale de Mayotte sont invités samedi 28 février, à partir de 9h, à la salle de réunion de la CCI, à la cérémonie de parrainage. Un petit-déjeuner sera organisé pour l'occasion. Le mouvement, par la voix de son nouveau président Samir Abdousalam, présentera également le planning des actions prévues en 2009, dont l'action "Training job K'fé". Parti du constat que les étudiants n'avaient pas ou peu de formation à l'entretien d'embauche et qu'ils arrivent tous sur le marché du travail avec des bagages quasi équivalents en terme de diplôme et d'expérience, l'objectif de "training job K'fé" est de coacher des jeunes sortis de l'école. La finalité est de leur permettre d'acquérir les bons réflexes lors d'entretiens d'embauche ou de stage, leur permettre de mettre en avant leur savoir être qui fera la différence à côté de leur savoir faire.

Les chefs d'entreprises du Medef seront invités à faire passer les entretiens. Dans le domaine économique, la CCI souhaite confier à la JCEM, lors du 5ème Forum des îles de l'océan Indien qui se tiendra à Mayotte, l'organisation des rencontres B to B et l'animation des ateliers, ainsi que l'élaboration des comptes rendus.

27/02/09 – Préavis de grève à la Brinks Mayotte

Dans un courrier envoyé au directeur de la société Brinks à Mayotte, la CGT-Ma et la CGT Réunion ont déposé un préavis de grève à compter de ce vendredi 27 février. Les agents du convoyeur de fonds réclament le respect du protocole d'accord de fin de conflit, une meilleure organisation du temps de travail, l'extension, à Mayotte, de la convention collective notion de la branche et de meilleures conditions de travail. Si des négociations sur ces questions ne sont pas rapidement ouvertes, la grève risque de perturber l'approvisionnement des gabiers.

27/02/09 – 1ère réunion de la nouvelle Ligue de Foot de Mayotte (LFM)

 

Lors de sa première réunion de travail, mercredi dernier, la nouvelle équipe dirigeante de la LFM a opté pour la nomination des membres de bureau composé comme suit : président Enly Mahamoudou, 1er vice-président Sidi Ahmed, secrétaire général Ibrahima Abdouhanyou, secrétaire général adjoint M'dallah Daroueche, trésorier général Hadhrami Mohamadi, trésorier général adjoint Attoumani Saïd Haïdar.

Ce fut ensuite l'occasion de faire le point sur certains évènements. La super coupe mettra aux prises le champion de Mayotte de DH au détenteur de la coupe de Mayotte. Le match aura lieu le vendredi 13 mars prochain au stade de Kavani. Il opposera le FC M'tsapéré au FC Labattoir.

L'assemblée générale de la ligue de football amateur de la FFF aura lieu le 14 mars 2009 à Paris. Elle sera précédée de la réunion des présidents des ligues d'Outremer sur ce qu'on appelle la politique sportive d'Outremer.

Enfin, la prochaine assemblée générale de la LFM est prévue pour le 18 mars 2009 à 17h.

Et pour ce qui intéresse tous les footballeurs, le début des compétitions est fixé au week-end du 21 et 22 mars 2009. La commission du football d'entreprise de son côté démarre la semaine suivante. Les programmes des compétitions seront communiqués ultérieurement. Préparez vos crampons !

27/02/2009 – Lancement officiel du 3ème Concours Talent mahorais

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}e concours rencontre de plus en plus de succès. "L'an dernier déjà, le nombre de candidats avait doublé par rapport à 2007. Nous espérons faire encore mieux cette année", s'enthousiasme M. Demontis, directeur de la Boutique de gestion, organisatrice de l'événement avec le soutien de la préfecture. Une autre bonne nouvelle : la dotation régionale, qui s'élevait en 2008 à 27.000 €, devrait augmenter, comme le nombre de partenaires. La DJS aurait déjà témoigné sont intérêt à rejoindre l'aventure.

Cette année peuvent concourir tous les entrepreneurs qui se sont lancés entre le 1er janvier 2008 et le 31 mars 2009 (Kbis à fournir). Le dossier d'inscription est disponible auprès des structures d'accompagnement ou téléchargeable sur le site www.concours-talents.com. Une fois complété, vous devrez le déposer à la Boutique de gestion avant le 30 avril 2009.

Pour chacune des trois catégories, les dotations des prix s'ordonnent comme suit : 5000€ pour le lauréat (dont le dossier est envoyé à Paris pour participer au concours national), 300€ pour le prix spécial du jury, 1000€ pour les coups de cœur. Les jurys des trois catégories sont composés d'acteurs locaux de la création et du soutien au développement économique mahorais.

Mais l'on aurait tort de croire que l'avantage de participer à ce concours n'est que financier : il permet aussi de nouer des relations avec les différents partenaires de la création d'entreprises et de se faire connaître des principaux acteurs économiques. La promotion de ces nouveaux talents met également en lumière le rôle de nombreuses structures d'accompagnent à la création, et permet d'échanger entre acteurs du tissu économique local.

La compétions risque d'être serrée. D'autant que désormais, tout le monde sait que la victoire donne des ailes. Lors des deux premières éditions, deux lauréat locaux ont été récompensés au niveau national. La preuve qu'à Mayotte, dans de nombreux secteurs, il reste des parts de marché à s'approprier et beaucoup de talents. Alors pourquoi pas vous ?

 

François Macone

 


 

Témoignages

 

Yannick Hassan, "le visionnaire". Créateur du Maoré Burger

"Après avoir obtenu un master en finances à l'Université de Toulouse, je pensais déjà à m'installer à mon compte. J'avais envie d'entreprendre, mais je ne me sentais pas complètement prêt. J'ai donc décidé de suivre un deuxième master, en création d'entreprise cette fois, pour maîtriser tous les aspects de la gestion. En 2006, je me suis lancé dans une étude de marché sur l'implantation d'un fast-food à Mayotte. J'ai commencé à plancher sur cette étude durant mes vacances, puis j'ai continué à mon retour en Métropole. Comme je manquais de lisibilité concernant les donnés économique mahoraises, j'ai construit mon étude qui est entre temps devenu mon mémoire de fin d'étude, sur des postulats métropolitains.

Je suis rentré en contact avec la Boutique de gestion, à Toulouse, qui a transmis mon dossier à la BG de Mayotte. Ils se sont occupés d'adapter l'étude financière avec les données économiques et sociales locales, un réajustement en somme. Nous étions souvent en contact et nos rapports étaient très productifs. Ensuite, tout est allé très vite. La BG a proposé mon dossier au PIJ, il a été reçu ce qui m'a permis d'obtenir dans la foulée une aide du CG et un prêt bancaire. J'ai ouvert mon enseigne en avril 2008".

 

Omar Boitcha, "le passionné". Lauréat des Concours Talent local et national 2008 dans la catégorie "dynamiques rurales", prix spécial du jury national, dirigeant de l'entreprise "De sa gloire", spécialisée dans la production d'ylang-ylang et de vanille.

"Depuis tout petit, mon rêve était de m'installer ici et de reprendre l'activité exercée par mon père, et avant lui par mon grand-père. J'ai donc fait des études pour le réaliser; ma famille et mes formateurs m'ont tous très bien entouré. Après le collège à Chiconi, j'ai obtenu le BEPA (Brevet d'études professionnelles agricoles) au lycée agricole de Coconi. Le conseil général a ensuite financé mon billet d'avion pour que je poursuive mes études en Métropole. J'ai décroché le bac professionnel horticulture après deux ans passés à Saint-Etienne.

Je pensais déjà à rentrer à Mayotte, mais mes parents et mes formateurs m'ont poussé à continuer ma formation. J'ai ainsi passé quatre ans à Villefranche-sur-Saône dans le Rhône : deux ans pour obtenir le BPREA (Brevet professionnel de responsable d'exploitation agricole), puis deux autres années à la SEA "La Grenière" où je faisais de l'horticulture, du maraîchage plein champ et pousser des fleurs.

Pendant mes vacances à Mayotte, j'ai contacté le Cnasea (Centre national pour l'aménagement des structures des exploitants agricoles) qui m'a mis en relation avec la Boutique de gestion. Ils ont commencé les procédures pour mon installation, et dans le même temps je pouvais avoir l'esprit tranquille pour finir ma formation. Avant mon retour définitif, en juin 2006, j'ai préparé le dossier Epi (Etude prévisionnelle d'installation). Il est passé devant la CDOA (Commission départementale d'orientation agricole) en juin 2007, qui m'a accordé une DIA (dotation à l'installation agricole) de 57.000 euros (35.000 de l'Etat et 22.000 du CG) et permis d'avoir un fonds de roulement. Je n'ai jamais bénéficié de prêts bancaires. Les banquiers que j'ai sollicité m'ont répondu qu'ils étaient "sceptiques sur les projets agricoles". On est sur de l'autofinancement, sans le soutien des banques, c'est dangereux mais je m'en sort. Il faut y aller doucement mais ça va."

 

Said Mohamed Ansaf, "le branché". Dirigeant d'une entreprise de commercialisation et pose d'accessoires tunning.

"Après mon BTS Mava, j'ai travaillé six mois pour un concessionnaire Mitsubishi, et ensuite cinq mois dans une boite de tunning, en Métropole. Lorsque je suis revenu, en 2007, je me suis rendu compte que le marché de l'accessoire Tunning n'existait pas localement. Avec mon projet en tête, je suis allez frapper à la porte de la DTEFP, qui m'a redirigé vers la Boutique de gestion. J'ai rencontré une équipe vraiment motivée, qui s'est réellement investie pour mon projet. Ils m'ont expliqué toutes les démarches que je devais accomplir, qu'elles soient techniques, administratives, financières… Grâce à leur soutien, j'ai pu suivre une formation "micro activité" dispensée par l'organisme Allo-Allo, ce qui m'a permis d'approfondir mes compétences en gestion et appréhender la création et le développement au quotidien d'une boite.

Par la suite, je me suis présenté au concours Défis Jeune, organisé par la DJS, et j'ai gagné. La prime m'a beaucoup aidé, car avoir des fonds propres est la seule façon d'obtenir un prêt bancaire. Mon activité tourne depuis juillet 2008. Je vends des accessoires tunning pour les voitures et du matériel audio. Je m'occupe du montage du son, mais je sous-traite les parties mécanique et carrosserie.

 


 

La Boutique de gestion part dénicher les talents en Métropole

Au cours de ce mois de mars, Jean-François Demontis, directeur de la Boutique de gestion de Mayotte, partira à la rencontre des associations mahoraises dans différentes villes de l'Hexagone. Il interviendra dans le cadre d'une mission d'information sur la création d’entreprise à Mayotte, en expliquant ce que peut apporter le réseau d'accompagnement à la création d'entreprise de notre île. Fidèles lecteurs métropolitains, n'hésitez pas à aller à sa rencontre.

Nantes

En attente de confirmation de l'association "climat" (Proposition de la BG pour le vendredi 6/03/09) – Correspondant : Ahmed Boinamani, vice président. Mail : ahmedb44@hotmail.fr – Tel : 0613 32 83 73

Bordeaux

Le samedi 7 mars à 14 heures à la salle socioculturelle rue François Roganeau – Les Aubiers 33000 Bordeaux – Correspondants : Soidri Al Assad, président de l'association Mayotte Gironde. Mail : mlawano@hotmail.com. Taendhum Anassi, président de l'Association socioculturelle des Mahorais en Gironde". Mail : moudjtahid@yahoo.fr. Tel : 0667 25 99 68

Marseille

Le dimanche 8 mars à 14 heures à l’adresse suivante : Le Gyptis II – 25, rue Lautard Lot 34.6 Bât H25 13003 Marseille – Correspondant : Abdallah Ali Baco, président de l'association Remma (Regroupement des Mahorais de Marseille). Mail : association.remma@free.fr. Tel : 0666 54 90 55 ou 0491 07 23 92

Paris

Le mardi 10 mars à 10 heures, au Réseau des Boutiques de gestion, rencontre avec le président Frédéric Cameo Pons, la déléguée nationale Brigitte Ferry et le secrétaire national Marc Mery.

Paris

Le mardi 10 mars à 18 heures, dans les bureaux de la Famm : 33, avenue de l’Opéra – 75002 Paris. Correspondante : Sitti Binti Moussa, présidente, Melle Fardah Said, vice-présidente de la Famm. Tel : 0618 72 85 33. Mail : fardahsaid@yahoo.fr.

27/02/2009 – Football : Assemblée générale élective

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es travaux se sont déroulés dans de meilleures conditions que précédemment. A l'exception d'Ousseni Nomane qui perd le siège de représentant du secteur ouest en faveur d'Antoine Abdallah "Valdo", l'ensemble des membres du nouveau bureau comité directeur de la ligue de football de Mayotte est reconduit, à l'issue de l'AG élective du samedi 21 février. Une date désormais inscrite dans les annales du ballon rond à Mayotte, dans le cadre du mouvement engagé "pour un changement radical" mené sous l'égide de l'union des présidents de clubs.

Comme annoncé dans notre précédente édition, il y a eu beaucoup de frissons, d'un côté comme de l'autre, mais la majorité de l'union des présidents de clubs bien soudée a eu le dernier mot face l'opposition où beaucoup voulaient le poste.

Ainsi, l'AG de samedi dernier a consolidé sa disposition en maintenant Enly Mahamoudou à la tête du nouveau comité directeur de la LFM, élu à 82,94%. Résultat confirmant la décision du comité restreint qui l'a élu avec 9 voix pour, 7 contre et 1 bulletin nul, face au candidat de l'opposition en la personne de Mohamed Boinariziki.

Lors de la séance préliminaire, les élections partielles, le duel pour la nomination du représentant du secteur ouest a été remporté par Antoine Abdallah du Football club de l'ouest-Tsingoni, nouveau challenger, sur Ousseni Nomane de l'Association sportive de Sada, à 61,10% du suffrage exprimé.

De son côté, Sidi Ahmed a fait l'essentiel en s'imposant avec 50,14% des suffrages, face à deux adversaires de marque qui se sont octroyés respectivement 28,22% pour l'un et 14,52% pour l'autre. La guéguerre entre Anziz Hamouza Bacar, également nouveau candidat – dirigeant du Foudre 2000 de Dzoumogné (représentant de Mayotte en coupe de France 2007 et 2008) – et Inzoudine Abdourahaman Fadul, président sortant de la LFM, qui a fini lanterne rouge dans le collège des membres indépendants, n'a pas facilité la tâche pour le groupe de l'opposition. Les travaux ont pris fin aux alentours de midi quand Harouna Rassuihi, qui assurait l'intérim, donne la parole à l'actuel président.

Visiblement ému, Enly Mahamoudou a remercié tous les membres de l'AG et prononcé un bref discours en faisant appel à tous afin de venir mettre la main à la pâte pour le bien-être du sport roi, avant de demander la levée de la séance.

Ni la DJS, ni le Cros n'a été représenté à cette journée décisive. L'enjeu était de prétendre mettre en place un nouvel élan pour un développement digne de ce nom de la pratique du ballon rond mahorais. Le nouveau comité directeur réuni ce mercredi a présenté la composition de ses membres de bureau.

 

Saïd Ahmed

27/02/2009 – Collaboration nécessaire pour une sécurité améliorée

 

 

 

{xtypo_dropcap}“F{/xtypo_dropcap}aire aussi bien, voire mieux là où nous avons été bons et s’améliorer là où nous avons été moins bons.” Le préfet de Mayotte, Denis Robin résume par ces quelques mots les objectifs à venir pour l’année 2009. Le représentant du Gouvernement dans notre île s’est montré satisfait du bilan 2008 des services concernés (police, gendarmerie, Paf, douanes, DTEFP, affaires maritimes sans oublier les magistrats du parquet et du siège) et n’a pas manqué de leur rendre hommage pour le travail effectué.

“Je tiens à valoriser le travail effectué par tous ces agents. La collaboration est excellente entre les services. Je rends hommage aux 12 fonctionnaires qui ont été blessés dans l’exercice de leurs fonctions et je rappelle que l’Etat a investi pour que 60 personnes de plus rejoignent ces services.” Dans son discours, le préfet a tenu à mettre en lumière tous les aspects de la sécurité à Mayotte. Bien évidemment, il n’a pu occulter ceux dont on parle tout le temps, c’est-à-dire la lutte contre l’immigration clandestine et la délinquance générale. En ce qui concerne l’immigration illégale, Yvon Carratero, commandant de la Paf (Police de l’air et des frontières) a affirmé que le grand public avait une vision réductrice de son action.

Le CRA et les kwassas “vitrines” de l’action de la Paf

“Il y a les vitrines que sont le centre de rétention administratif (CRA) et les interceptions de kwassas. Pour le CRA, on a bien progressé, les conditions sont acceptables en l’état actuel. Il y a aussi l’arrière-boutique, c’est-à-dire les unités judiciaires qui travaillent pour limiter l’immigration illégale en démantelant les ateliers de faux documents. Cela se fait notamment collaboration avec les autres services et le Gir (Groupement d’intervention régional).”

La lutte contre l’immigration clandestine ne peut pas se faire qu’en ajoutant des fonctionnaires et des radars. Denis Robin l’a répété et pour lui il faut s’attaquer aux causes de l’immigration. “Le travail illégal est l’un de ces facteurs qui facilitent l’immigration clandestine. Cela gangrène l’économie mahoraise et la DTEFP (Direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle) fait de gros efforts pour identifier et verbaliser les employeurs en infraction. Ces 4 derniers mois, il y a eu 500 contrôles et 105 procès-verbaux ont été dressés”, s’est-il félicité.

C’est dans cette perspective également que le Gir intervient, puisqu’il réunit des éléments de différents services pour démanteler des réseaux d’immigration illégale (les avocats se plaignent régulièrement que seuls les passeurs soient amenés à la barre du tribunal, contrairement aux commanditaires), de travail dissimulé, de faux documents et de stupéfiants.

Une saisie de 4,5 kg de cocaïne qui inquiète

Les douanes dans ce cadre ont une mission de protection en contrôlant l’entrée de produits pharmaceutiques (pandalao ou crème blanchissante), de tabac ou des contrefaçons. La saisie de 4,5 kg de cocaïne l’an dernier inquiète beaucoup les autorités et seule une collaboration efficace et continue de tous les services permettrait de limiter le développement de ce genre de trafics.

En ce qui concerne la délinquance générale, le nombre d’actes a diminué aussi bien en zone police (commune de Mamoudzou) qu’en zone gendarmerie (-6,74% par rapport à 2007). En revanche, le lieutenant-colonel Martinez pour la gendarmerie et le commissaire Laurent Klimt pour la police nationale ont constaté une hausse sensible des actes de violence envers les personnes.

“Les faits de violence intrafamiliaux sont en hausse. Cela est dû au fait que deux travailleuses sociales financées par la politique de la ville sont dans nos brigades de Sada et Pamandzi et que les signalements sont plus nombreux grâce à une action de prévention”, a expliqué le lieutenant-colonel Martinez.

Laurent Klimt pour sa part a constaté dans sa zone que pour des vols de téléphone portable, des mineurs n’hésitaient pas à s’en prendre physiquement à leurs victimes. “Nous avons aussi constaté une hausse des outrages envers nos agents.” En revanche, ils se sont félicités du taux d’élucidation des affaires qui leurs sont soumises. Le commandant de la gendarmerie atteint le taux à 58,33% pour la délinquance générale et 21,19% pour les cambriolages (soit plus de 4% qu’au niveau national) et le préfet a annoncé un taux général de 40%.

 

Faïd Souhaïli

 


 

Pas de lutte pour la sécurité sans sanction pénale

Si tous les services de l’Etat se mettent en quatre pour débusquer les délinquants (financiers ou autres), rien ne peut aboutir si au bout il n’y a pas de sanction. Ainsi, Marc Brisset-Foucault, procureur de la République près le Tribunal supérieur d’appel de Mayotte a rappelé que la maison d’arrêt de Majicavo était sous-dimensionnée par rapport aux besoins de notre île.

“Elle a été conçue pour 90 personnes, il y a 245 personnes, ce sont des conditions inacceptables. J’attire l’attention de l’administration centrale tous les jours pour que cette situation puisse évoluer rapidement.” Le magistrat a annoncé l’arrivée de collègues spécialisés dans les affaires économiques financières. “J’ai eu l’occasion de le dire lors de l’audience solennelle du TSA, la corruption, les abus de confiance, les détournements sont le cancer de la démocratie.”

Enfin, la hausse des vols avec violences n’est pas une spécificité mahoraise mais une tendance nationale. Pour sa part, Gilles Rognoni, procureur de la République près le Tribunal de première instance de Mayotte a rappelé que l’application des peines plancher en cas de récidive dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine conduisait à une condamnation de 4 ans de prison ferme pour les passeurs. Par ailleurs, le nombre des comparutions immédiates (tous cas confondus) a augmenté de 30% en 2008 (328) par rapport à 2007.

 

La sécurité en quelques chiffres

Lutte contre la délinquance

  • Vols : 2007 (3.161), 2008 (2.701), soit une baisse de 14,55%
  • Escroqueries : 2007 (1.035), 2008 (845), soit une baisse de 18,36%
  • Crimes et délits contre les personnes : 2007 (869), 2008 (943), soit une hausse de 8,52%
  • Infractions sur les stupéfiants : 2007 (81), 2008 (62), soit une baisse de 23,46%
  • Total des infractions : 2007 (22.814), 2008 (21.265)

Lutte contre l’immigration clandestine

  • Nombres de reconduites à la frontière : 16.040 (16.174 en 2007, 16.246 en 2006 et 7.714 en 2005)
  • Nombre de kwassas interceptés : 256 (179 en 2007, 100 en 2006 et 59 en 2005)
  • 90% des kwassas interceptés l’ont été grâce à une détection radar.
  • 33% des reconduites en 2008 ont été effectuées par voie maritime.

Contrôle des pêches (Affaires maritimes)

Il est fait pour garantir la durabilité de la ressource halieutique et la viabilité de la profession de marin-pêcheur. Il s’agit également de structurer un secteur en demandant aux professionnels de ne plus employer des travailleurs sans papiers et que la concurrence soit loyale entre les professionnels.

15 pirogues en 2008 ont été saisies et appartenaient à des étrangers en situation irrégulière.

 

Sécurité routière

  • Accidents corporels : 270 (189 en 2007), soit une hausse de 42,86%
  • Nombre de tués : 5 (5 en 2007)
  • Nombre de blessés (graves et légers) : 315 (249 en 2007), soit une hausse de 26,51%
  • Nombre de dépistage d’alcoolémie pratiqués : 6.165 (4.654 en 2007), soit une hausse de 32,47%
  • Nombre de dépistage d’alcoolémie positifs : 384 (248 en 2007), soit une hausse de 54,84%
  • Nombre de PV pour excès de vitesse : 29 (6 en 2007), soit une hausse de 383,33%
  • Nombre de rétentions immédiates du permis de conduire : 158 (122 en 2007), soit une hausse de 29,51%

27/02/2009 – Pour un meilleur dépistage du diabète des enfants

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} Mayotte, on mange trop de sucre. Le constat est inquiétant puisque selon les résultats préliminaires de l’étude en population générale de la prévalence et des caractéristiques du diabète à Mayotte réalisée entre le 24 janvier et le 14 août 2008 par la Cire Réunion-Mayotte (Cellule interrégionale d’épidémiologie, dépendant de l’Institut national de veille sanitaire), 10% de la population mahoraise âgée de 30 à 69 ans est diabétique.

Samedi dernier, le Club des familles des jeunes diabétiques a organisé une action de sensibilisation au diabète des plus jeunes. Différent de celui des adultes, il nécessite automatiquement des piqûres d’insuline, puisque les cellules du pancréas devant fabriquer l’insuline sont détruites – on parle de maladie auto-immune. Ces enfants courageux doivent vérifier 6 fois par jour leur taux de sucre dans le sang à l’aide de petits appareils munis d’aiguilles. Par ailleurs, ils doivent subir 4 injections d’insuline pour réguler ce taux.

Accompagnée de quatre enfants, Céline Boulineau, bénévole de l’association, a mesuré la glycémie de clients de la boutique SFR du rond-point El Farouk à Kawéni. “Le but de l’association est d’apprendre aux enfants à vivre avec leur maladie et à être autonomes. Ainsi, avant de faire du sport, ils doivent baisser leur dose d’insuline et manger beaucoup de sucres lents. Pour eux, il est impossible d’oublier une piqûre, sinon ils sont en danger de mort. Ils peuvent tomber immédiatement dans le coma”, explique Céline Boulineau. Mais il convient aussi de dédramatiser.

Se faire plaisir au fast-food… de temps en temps

D’ailleurs, les enfants se portent candidats pour “piquer” les personnes venues tester leur glycémie. “Ca fait mal ?”, demandent souvent les clients de SFR. “Oui”, annonce avec espièglerie une jeune fille, avant de se raviser et de rassurer les adultes qui montrent leur inquiétude en voyant toutes ces aiguilles. “Ca va, vous n’avez pas le diabète”, rassure Céline Boulineau aux clients.

“Je peux continuer à boire des sodas alors ?”, questionnent certains. “Il vaut mieux éviter, ça ne sert à rien, même si vous êtes sportifs. Ce sont des sucres rapides et ce qu’il vous faut pour le sport, ce sont des sucres lents contenus dans les pâtes et le riz”, répond la bénévole, qui est infirmière de profession.

Le Club des familles des jeunes diabétiques apprend également aux enfants à se faire plaisir, même avec des aliments qui ne sont pas recommandés. “Nous avons déjà organisé une sortie au Maore Burger. Un jour ou l’autre, ils seront confrontés aux fast-foods, surtout s’ils vont dans l’Hexagone. Ils peuvent y aller, mais doivent le faire une fois de temps en temps et toujours adapter leur dose d’insuline”, confirme Céline Boulineau. L’association propose également de nombreuses activités aux enfants, notamment des activités sportives. Les diabétiques doivent en effet faire du sport pour brûler l’énergie apportée par les sucres.

Pas de subvention du CG en 2008

“L’alimentation d’un diabétique doit être une alimentation normale, c’est-à-dire équilibrée. L’alimentation traditionnelle mahoraise est bonne et contient des brèdes, des fruits et des légumes. Aujourd’hui, ces aliments sont préférés à d’autres. Une banane au goûter, c’est mieux qu’un paquet de chips”, rappelle la bénévole. "Check ton sucre" a aussi servi à récolter des fonds pour le Club des familles des jeunes diabétiques pour financer les projets.

Outre les activités sportives (piscine, voile, équitation, football, etc.), l’association compte développer des projets de coopération régionale vers les Comores, pays où la prise en charge des enfants diabétiques n’est pas possible aujourd’hui, et un jumelage avec un club de jeunes diabétiques en Gironde. En 2008, l’association n’a pas reçu de subvention du conseil général. Cette année, SFR a donné 3000 € et a mis à disposition ses espaces de Kawéni (El Farouk et SAV), Pamandzi et place Mariage pour que l’association puisse récolter des fonds. L’opération est renouvelée ce samedi toujours aux mêmes boutiques de 9h à 12h.

 

Faïd Souhaïli

 


 

Comment reconnaître les signes avant-coureur du diabète de type 1 ?

Si le Club des familles des jeunes diabétiques entreprend son opération “Check ton sucre”, c’est aussi parce que plus le diabète est dépisté tôt, plus on a de chances de le traiter. Il y a eu, les années précédentes, des cas d’enfants morts du diabète et dont le dépistage est intervenu trop tardivement.

“Un enfant qui maigrit, qui a tout le temps soif, qui fait beaucoup pipi et qui est souvent fatigué doit être emmené chez le médecin ou au dispensaire pour faire le test”, indique Joëlle Rastami, dynamique trésorière de l’association.

Le Club des familles des jeunes diabétiques a été créé il y a 4 ans et 9 nouveaux cas ont été enregistrés au sein de l’association. Celle-ci compte 22 enfants diabétiques. “A Mayotte, on connaît une cinquantaine de cas d’enfants diabétiques. Mais si l’on se rapporte à l’estimation de 10% de la population, de nombreux cas sont méconnus”, fait remarquer avec inquiétude Joëlle Rastami.

 

Le diabète en chiffres

L’opération “Check ton sucre” qui se poursuit ce week-end a pour l’instant rapporté 113 €, ce qui permettra aux enfants d’avoir une activité sportive.

“Nous avons testé 229 personnes en 3 heures sur 4 points de vente. On en a dirigé 4 vers les médecins et une personne a été envoyée aux urgences à Dzaoudzi." A Mayotte, la Cire estime que 10% des 30-69 ans (20% pour les 60-70 ans) sont touchés par le diabète. Ce taux est de 4,9% dans l’Hexagone (pour une population des 18-74 ans, dont 20% de cas méconnus) et de 17,9% à la Réunion (chez les 30-69 ans, dont 36% de méconnus).

Plus d’un diabétique sur deux ignore qu’il est malade sur notre île. Par ailleurs, le diabète est deux fois plus fréquent chez les personnes nées à Mayotte, par rapport aux personnes nées aux Comores.

27/02/2009 – Rencontre entre anciens et futurs étudiants

 

 

{xtypo_dropcap}Q{/xtypo_dropcap}u'ils partent poursuivre le lycée ou débuter leurs études supérieures, leur lycée à choisi de les armer le plus possible contre les "dangers" de la Métropole, en leur permettant de rencontrer ceux qui les ont déjà affrontés, avec ou sans succès. Une diplômée de l'école d'infirmière de Dieppe, un ancien élève du lycée hôtelier de Kawéni titulaire d'un BTS qui travaille aujourd'hui au restaurant de Koropa, un étudiant en droit revenu sans diplôme et un plombier formé en Métropole et chef de son entreprise ont été invités par l'établissement pour répondre aux questions des jeunes et faire part de leur expérience.

Première question qui semble beaucoup inquiéter les jeunes : que se passe-t-il à leur arrivée en Métropole ? Les anciens les rassurent, s'ils vont dans une ville où il y a une grosse association mahoraise, on viendra les chercher. Il faut par contre qu'ils prévoient le trajet entre Paris et leur ville de résidence, qu'ils se renseignent à l'avance sur les trains, les tarifs étudiants, etc. L'occasion pour Anziza, l'infirmière, de leur préciser que les cartes étudiant et lycéen offrent beaucoup d'avantages dans les transports, certains magasins, certains restaurants, les cinémas ou encore les musées.

Actuellement en stage auprès du vice-rectorat dans le cadre d'une étude sur les difficultés rencontrées par les étudiants mahorais en Métropole, Virginie Monsaint leur rappelle les formalités essentielles d'arrivée : l'inscription à la fac, à la sécurité sociale étudiante, la mutuelle, l'assurance de leur logement… des démarches qui ne concerneront pas les lycéens.

Gérer son budget et s'ouvrir aux autres

Vient la discussion sur le budget, point très important. "Il faut faire ses comptes tous les mois, surveiller ses dépenses", préviennent les anciens qui démontrent qu'on peut tout à fait vivre de la bourse si on ne fait pas de folie et qu'on planifie son budget. "Quand vous ouvrirez un compte en Métropole, je vous conseille de refuser le droit à un découvert", conseille sagement Anziza, "sinon vous continuerez toujours de dépenser et finirez par vous noyer sous les agios".

Les intervenants insistent également sur les multiples avantages qu'offre la cité universitaire : un logement moins cher, toutes charges comprises, plus de bons plans et surtout on y est entouré d'étudiants, donc dans un espace de travail et avec des personnes qui peuvent être de bon conseil. Un dernier point qui leur permet de rebondir sur l'importance de s'ouvrir aux autres. "Partir en Métropole est une chance pour votre ouverture d'esprit. Il faut en profiter pour rencontrer d'autres personnes."

Pour réussir, il faut bien sur travailler, mais aussi savoir persévérer. Anziza illustre ce conseil avec sa propre expérience : elle a passé quatre fois le concours de l'école d'infirmière avant de réussir. La jeune femme a préparé le concours à l'Ifcass, l'Institut de formation aux carrières administratives, sanitaires et sociales, situé à Dieppe et qui accueille uniquement des étudiants d'Outremer. Anziza a ensuite été admise à l'école d'infirmière… de Dieppe, dont elle fait une description assez peu engageante aux lycéennes qui souhaitent intégrer l'Ifcass, si elles n'ont pas le concours de Mayotte.

Objectif : réussir

Des lycéennes qui s'interrogent sur le moyen de bien s'intégrer parmi les autres étudiants, preuve qu'elles ont pris en compte les discours sur "les dangers" de rester entre Mahorais. Anziza les met en garde sur leur façon de parler : éviter le tutoiement trop rapide, l'importance des formules de politesse… L'ancien étudiant en droit leur parle de la richesse des rencontres qu'il a pu faire avec des étudiants africains et asiatiques. Pour le jeune cuisinier "une fois l'année terminée il ne faut pas revenir immédiatement, il faut travailler en Métropole, c'est important pour découvrir le monde du travail et se faire une expérience".

Au final, tous se mettent d'accord pour dire qu'il ne faut jamais oublier pourquoi on est parti en Métropole : pour étudier et réussir.

 

Hélène Ferkatadji

27/02/2009 – Magazine : VTT, Une autre façon de découvrir la Nature

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}ans un décor idyllique où la Nature sauvage côtoie les plantations de fruits et de plantes à parfums, nous suivons Stéphane à un rythme tranquille. Equipés de gants pour atténuer les vibrations et d'un casque pour se protéger en cas de chute, il nous suffit de changer de "plateau" et de "pignon" pour mouliner dans les montées et prendre de la vitesse dans les descentes. Un jeu d'enfant…

"En arrivant à Mayotte, j'ai lu dans beaucoup de magazines que le VTT ici est très difficile. Je n'ai pas arrêté d'en faire depuis deux ans et je me suis rendu compte qu'en fait il y a des itinéraires très faciles", constate Stéphane. "Il y a un vrai potentiel pour les parcours, mais il n'y a pas de structure, il n'y a rien du tout pour le VTT à Mayotte". C'est pourquoi notre infatigable vététiste a décidé de monter son propre projet pour promouvoir ce sport-loisir.

Intarissable sur le sujet, Stéphane est un véritable passionné. Il a commencé à faire du VTT à l'âge de 15 ans, dès son arrivée en France au milieu des années 80. Le "mountain bike", l'ancêtre du VTT, était apparu aux Etats-Unis dans les années 60. Originaire de La Roche-sur-Foron, en Haute-Savoie, Stéphane a toujours adoré la pratique de sports physiques de pleine nature dans le cadre familial, que ce soit le ski, la randonnée, l'escalade ou le parapente… Le VTT a été pour lui "une nouvelle façon de se déplacer rapidement de manière ludique".

Avec des amis, il a monté un club pour développer la pratique du VTT dans sa région. Stéphane était responsable de l'école de VTT et entraînait les jeunes pour la compétition. Il a également participé à l'organisation de compétitions de cross-country ou de courses de relais et au balisage d'itinéraires permanents répertoriés sur des plaquettes d'information. "Nous voulions toucher un maximum de public : tout le monde peut faire du VTT, cela dépend de la difficulté du circuit".

{xtypo_quote}Il y a un gros potentiel ici pour le VTT{/xtypo_quote}

Magazine : VTT, Une autre façon de découvrir la NatureStéphane s'est ensuite orienté vers le raid VTT en montagne : "Je partais plusieurs jours avec mon sac à dos et je franchissais en moyenne deux cols par jour. Cela me permettait de travailler ma technique, tout en étant dans un environnement naturel unique". Des sensations qu'il retrouve aujourd'hui à Mayotte. Avant de lancer son projet, Stéphane a effectué des recherches pour savoir quel type de matériel était le mieux adapté à la brousse mahoraise.

Il a cherché le soutien du conseil général et de l'Etat pour tracer des itinéraires permanents, mais sans succès. Finalement, par l'entremise de l'entreprise Tecma, il a réussi à importer par bateau huit VTT de marque BH, qui sont arrivés le 24 décembre dernier. "Avec les taxes douanières et les frais de port, les vélos sont 40% plus chers ici", constate-t-il amèrement, "et pour les pièces de rechange et les accessoires, c'est presque deux fois plus cher…".

Tandis que nous nous élançons dans les sentiers champêtres et verdoyants en saluant au passage des agriculteurs chargés d'écorces de cannelle ou de brèdes fraîchement coupées, Stéphane retrouve sa bonne humeur et nous confie que c'est grâce à Batoto, un Mahorais de nombreuses fois vainqueur du Mahoraid, qu'il a pu trouver tous les chemins qui serpentent à travers l'île.

Alors que nous commençons à nous essouffler, Stéphane nous apprend qu'il a terminé 4ème au dernier championnat de VTT à Mayotte, sur une cinquantaine de participants. Organisée en novembre 2008 par le comité régional de la Fédération française de cyclisme, c'est la seule compétition de ce genre ici. "Une équipe de la Réunion est venue et on les a largement battus : cela prouve qu'il y a un gros potentiel ici pour le VTT".

{xtypo_quote}Au loin, nous entendons les chants des oiseaux…{/xtypo_quote}

Après plusieurs kilomètres d'efforts, nous atteignons enfin un petit faré au somment d'une colline, où nous dégustons jus de fruits frais, bananes séchées et noix de coco. Avec une vue imprenable sur la baie de Sohoa, nous prenons le temps de nous reposer et de retirer la boue qui s'est accumulée autour des roulements. Au loin, nous entendons les chants des oiseaux et les cris des makis et partageons cette expérience qui nous rapproche de la Nature, sans aucune nuisance pour l'environnement…

Stéphane organise des sorties jusqu'à cinq personnes, pour une demi-journée ou une journée, avec un voulé en brousse ou sur la plage. Il suffit de le suivre dans les circuits qu'il a tracés, pour tous les niveaux, que ce soit au Centre comme aujourd'hui, mais aussi au Nord, au Sud et en Petite Terre. Stéphane s'occupe du transport et des éventuelles réparations sur les vélos. Son aide sur le terrain s'avère d'autant plus précieuse que "les cartes IGN ne sont pas assez précises". Pour les plus autonomes, il peut aussi proposer de simples locations, avec livraison des vélos à domicile, sur toute l'île.

Les fesses un peu endolories et le dos légèrement meurtri, nous redescendons ensemble au niveau du parcours de golf de Combani, après une boucle par les environs de Tsingoni et Kahani. En évitant les zébus qui broutent tranquillement le long des chemins, nous arrivons finalement à notre point de départ, la tête encore pleine des paysages grandioses que nous avons traversés. Une expérience qu'il ne tient qu'à chacun de découvrir…

 

Julien Perrot

27/02/2009 – Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement

 

{xtypo_dropcap}"A{/xtypo_dropcap}u terme de la période 2002-2006, la Chambre observe que la situation financière du Sieam s'est dégradée. Cela se manifeste par la baisse sensible de l'autofinancement disponible en 2006, un fonds de roulement négatif à compter de 2005 et un résultat de fonctionnement négatif en 2006, caractérisant l'aggravation de la situation." Dans son dernier rapport d'observations définitives sur la gestion du Sieam, la Chambre territoriale des comptes estime que le syndicat intercommunal est passé d'une situation financière relativement confortable jusqu'en 2004 à une situation beaucoup plus tendue, voire préoccupante, à compter de l'exercice 2007.

Cette situation s'explique d'abord par l'augmentation très importante des frais de fonctionnement du syndicat, qui ont parfois atteint des sommets vertigineux. Les frais de réception, qui sont passés de 6.419 € en 2002 à 36.324 € en 2006, ont augmenté de 466%. Selon le syndicat, cette augmentation s'expliquerait par l'organisation à Mayotte du Congrès des présidents et vice-présidents des communautés de communes et des agglomérations d'Outremer en 2006.

Les voyages et déplacements, qui ont coûté 30.603 € en 2002 contre 45.167 € en 2006, ont crû de 48%. Les frais de carburant, passés de 11.460 € en 2002 à 37.900 € en 2006, ont augmenté de 231%. Selon le syndicat, cette augmentation serait due à l'accroissement du parc de véhicules et au recrutement de personnels souvent en déplacement exerçant des fonctions de surveillance des travaux. Quant aux factures de téléphone, elles s'élevaient en 2002 à 25.414 € contre 66.049 € en 2006, soit une augmentation de 160%.

 

Les frais de missions des élus ont augmenté de 2.766% en cinq ans

 

Les frais de missions des élus remportent la palme : ils sont passés de 3.103 € en 2002 à 88.922 € en 2006, soit une augmentation de 2.766% ! L'augmentation de ce poste de dépenses de fonctionnement, multiplié par 28 en cinq ans, s'explique par le fait que plusieurs élus ont assisté à des formations ou à des congrès qui ont eu lieu pour l'année 2005 en Guyane, Guadeloupe et Paris, et en 2006 en Guadeloupe, à Bordeaux, Deauville, Lyon, Strasbourg, Lisbonne et en Martinique.

Selon Maoulida Soula, le nouveau président du Sieam depuis le 18 décembre dernier, ces augmentations sont avant tout imputables à l'augmentation de l'activité du syndicat : "Il faut aussi regarder en parallèle l'évolution du budget. Par exemple, le syndicat s'est équipé dernièrement du haut débit, ce qui a gonflé les frais téléphoniques". Le nouveau président du Sieam reconnaît toutefois qu'il y a eu des abus : "Il y a un certain nombre de frais qui ont explosé, comme les frais de réception. Un certain nombre de personnes ici mangeaient au restaurant tous les jours, aux frais du syndicat. Depuis que je suis là, personne n'est allé manger au restaurant", tient à assurer le président.

Selon lui, le fait que le service assainissement du Sieam soit récemment passé d'une délégation de service public à une régie explique l'augmentation du nombre de personnels et de véhicules. Au sujet des factures de carburant, même si le parc automobile a augmenté, le président constate qu'il y a eu "des dérives". Il y a des carnets de bord qui doivent être tenus à jour régulièrement, mais ce n'est pas suffisant : "Il va falloir mettre en place des contrôles plus stricts", préconise Maoulida Soula.

 

40 téléphones portables attribués sans plafond de communication

 

Concernant les téléphones portables attribués aux agents et aux élus, la Chambre n'est pas très tendre : "Au 31 décembre 2006, le syndicat mettait à disposition de ses personnels et des élus 36 téléphones portables. Ainsi, chaque service du syndicat dispose en moyenne de 2 téléphones portables et le nombre de téléphones (hors les 4 destinés aux personnels lors des astreintes et les 4 destinés au président et ses 3 vice-présidents) rapporté au nombre d'agents fait apparaître qu'un agent sur deux possède un téléphone portable. Aucune décision de l'assemblée délibérante, ni individuelle, n'a été prise pour attribuer ces téléphones".

En réponse à ces graves accusations, le syndicat a mené une enquête dans ses services pour identifier les abus, mais la Chambre préconise des mesures plus drastiques : "Interrogé sur les mesures mises en place pour assurer un contrôle du suivi des communications effectif et individualisé, le Sieam a précisé qu'il existe un suivi régulier des communications, qui fait apparaître que la consommation de 9 téléphones, sur les 21 attribués au personnel et aux élus du syndicat, a augmenté de plus de 50% sur la période. Cependant, aucune mesure permettant la limitation des consommations n'a été prévue. (…) La Chambre fait remarquer au Sieam, qu'en l'absence d'un contrôle effectif et individualisé du suivi des communications et compte tenu du montant très élevé des factures de téléphone relevées lors de l'instruction, l'utilisation excessive et à des fins personnelles par les élus et les agents du syndicat des téléphones qui leur ont été attribués, n'est pas à exclure."

Selon Maoulida Soula, il y a aujourd'hui 40 téléphones portables qui ont été attribués sans qu'aucun critère n'ait été défini au préalable et il n'y a eu aucune stratégie pour plafonner les consommations : "On est en train de tout remettre à plat. On ne donnera un téléphone qu'à ceux qui en ont vraiment besoin. On pourra limiter la consommation pour certaines personnes, avec un système de cartes ou d'abonnement : au-delà, la personne paiera ses communications de sa poche".

 

Certains ont été "très friands" de déplacements à l'extérieur

 

En ce qui concerne l'augmentation de 2.766% des frais de mission des élus, le président du syndicat reconnaît que ses collègues ont été "très friands" de déplacements à l'extérieur, "certains ont même fait le tour du monde". Il tient pourtant à souligner qu'"il y a des dossiers à défendre à l'extérieur, notamment pour obtenir des rallonges de crédits auprès du ministère de l'Outremer". De plus, aller voir en Martinique ou en Guadeloupe comment les élus gèrent les problèmes de l'eau et de l'assainissement "n'est pas une décision si ridicule", selon lui. "La formation des élus est un droit. Si un élu veut partir pour une mission très précise, c'est toujours quelque chose de positif. Nous avons des organismes habilités pour ces formations et c'est toujours bénéfique pour le syndicat, à condition que la formation se limite à nos domaines d'activités".

A côté de ces risques de dérives financières soulignées par la Chambre, les comptes du Sieam ne sont pas totalement fiables. Les amortissements des biens du Sieam ne sont pas effectués, ce qui ne rend pas sincères ses comptes de bilan et de résultats, car le syndicat ne tient pas d'inventaire de ses biens : "Seule une liste de quelques matériels de bureau, matériels informatiques et véhicules a pu être produite" et communiquée à la Chambre. De plus, le syndicat n'a pas tenu de comptabilité des dépenses engagées.

"En cours d'instruction, l'ordonnateur a indiqué que la comptabilité d'engagement n'est applicable au Sieam que depuis 2000 et que pour des raisons relatives à la formation du personnel et à l'utilisation du logiciel adéquat, la comptabilité d'engagement n'a commencé à être mise en place qu'à partir de l'exercice 2007". Cette carence comptable "entraîne des transferts de charges sur les exercices postérieurs et peut conduire à masquer un déficit de l'organisme".

Maoulida Soula, très calé en finances publiques, a tenu à rappeler que la dotation aux amortissements, qui est une obligation juridique, fait désormais partie de la nomenclature comptable du syndicat. Le problème est que le syndicat n'a pas encore d'état précis de son patrimoine, notamment au niveau de l'assainissement. "Nous effectuons déjà l'amortissement de nos biens, mais seulement de manière partielle. D'ici la fin de l'année, nous aurons une idée précise de notre patrimoine. Au niveau de l'assainissement, nous avons également le problème de la rétrocession des ouvrages aux communes, sauf pour la station du Baobab. Il n'y a pas encore de politique d'amortissement sur ces biens."

 

Des irrégularités dans la passation des marchés publics

 

La Chambre a également mis en exergue dans son rapport le taux très bas de réalisation des dépenses d'équipement effectuées par le syndicat : "Au cours de l'exercice 2006, le taux de réalisation des subventions d'équipement n'a été que de 35,15% pour le budget principal et 47,02% pour le budget annexe. Celui des dépenses d'équipement est à peine meilleur avec des chiffres respectivement de 62,57% et 26,82%.

Le Sieam a indiqué à la Chambre qu'il rencontrait des difficultés dans le versement des subventions attendues : les engagements pris par les partenaires sont parfois officialisés l'année suivante, voire plusieurs années après. Pour l'exercice 2006, c'est le retard dans le versement des subventions accordées par l'Etat qui expliquerait la médiocrité du taux de réalisation. Le syndicat a ajouté qu'en dépit de ces problèmes de versement tardif de subvention, il maintient le niveau de ses investissements, même si les dépenses d'investissement n'étaient, en moyenne, réalisée qu'à hauteur de 60%."

Outre les retards accumulés pour réaliser les travaux, le syndicat connaît également des faiblesses dans sa gestion de la commande publique. D'après le rapport de la Chambre, "l'analyse d'un échantillon significatif de marchés publics du Sieam de 2003 à 2007 montre que de nombreuses irrégularités ont été commises par le syndicat lors de la passation des actes, ce qui a amené le contrôle de légalité à faire part à la Collectivité de ses doutes sur le caractère légal desdits marchés et sur les risques d'annulation contentieuse que comportait le non respect par le syndicat des prescriptions du Code des marchés publics. (…) La répétition d'irrégularités constatée dans la passation des marchés publics du Sieam au cours des dernières années démontre que les procédures en matière de commande publique mises en place par le syndicat ne sont pas sécurisées et manquent de fiabilité."

Selon la Chambre, ces irrégularités constatées sont d'abord dues à un manque de formation parmi les agents du syndicat : "La Chambre rappelle au Sieam le rôle que la loi lui attribue en matière de formation de ses agents et le bénéfice qu'il peut en retirer au niveau du développement des compétences internes et de l'acquisition par ses agents de qualifications supplémentaires, de nature à garantir leur autonomie professionnelle. Une poursuite de l'effort en matière de formation professionnelle semble d'autant plus indispensable qu'au cours du contrôle un nombre important d'anomalies de gestion, tant administratives que comptables et financières, ont été relevées."

Pour remédier à ces carences de formation de son personnel, le président du syndicat assure qu'il "fera le nécessaire" pour que les agents soient mieux formés aux procédures du Code des marchés publics". Il envisage également de créer prochainement un pôle dédié à la passation des marchés publics et de réorganiser tous les services du syndicat pour plus d'efficacité. Un cabinet d'études devrait se pencher très bientôt sur cette question.

 

Le service assainissement toujours déficitaire

 

Le service public de l'eau à Mayotte est assuré par le syndicat, mais la partie exploitation est confiée à la Sogea Mayotte par un contrat d'affermage. La Chambre note que "l'affermage a dégagé un résultat d'exploitation de 2,31% en 2005 et 2,84% en 2006, ce qui est relativement faible". En outre, pour l'exercice 2005, la vente d'eau était déficitaire, avec un résultat de -1,8%, alors que la marge bénéficiaire pour les travaux de branchement a atteint 13,9%. La redevance eau potable a été augmentée en 2008 pour combler ce déficit. Selon Maoulida Soula, le Sieam connaît aujourd'hui des problèmes au niveau des branchements car la subvention du conseil général qui les finançait n'existe plus.

"Cette subvention était une mesure sociale, mais elle ne faisait pas l'objet de critères sociaux : n'importe qui pouvait demander un branchement, sans quasiment rien payer. Aujourd'hui, nous voulons mettre des critères, entre autres en fonction des revenus, pour que ces aides soient utilisées à bon escient et dirigées d'abord vers ceux qui sont vraiment dans la nécessité. Pour installer un deuxième compteur afin de louer un appartement par exemple, il ne faut pas que les propriétaires soient aidés".

Pour le service public de l'assainissement, le syndicat a des objectifs très ambitieux pour équiper Mayotte en stations d'épuration dans les prochaines années, évalués à hauteur de 500 millions d'euros (voir encadré). Les investissements dans l'assainissement sont financés par des subventions de l'Etat, à travers la convention de développement et le 12e Contrat de plan, et par la CDM. Cette année, 44 millions d'euros d'investissements sont prévus, dont 60% pour l'assainissement. "L'assainissement monte en puissance mais manque cruellement de moyens", constate Maoulida Soula, qui compte suivre les recommandations de la Chambre préconisant de séparer les comptabilités de l'eau et de l'assainissement.

Au-delà de ces futurs investissements, l'équilibre financier du service de l'assainissement n'est pas encore assuré, comme le souligne la Chambre : "Tandis que les charges de gestion s'élèvent à 2.062.525 € en 2006, soit 300% d'augmentation de 2004 à 2006, les recettes en provenance de l'exploitation (la facturation de l'assainissement auprès des abonnés n'a débuté qu'en 2005) évoluent lentement, à 348.636 € en 2006. Cette situation impose le versement d'une participation communale, aujourd'hui limitée à 3,20 € par habitant, soit 513.619 € en 2006, ainsi qu'une subvention d'équilibre conséquente de la part de la CDM : 1.329.297 € budgétée en 2006 pour un montant de 664.648 € effectivement réalisé. Malgré l'important volume des contributions en provenance des collectivités locales, le résultat de fonctionnement est devenu négatif en 2006 (-612.747 €), de même que la capacité d'autofinancement disponible (-383.469 €) et le résultat du compte administratif, après restes à réaliser (-153.191 €)."

Pour le président du syndicat, "le problème est que nous n'avons pas assez d'usagers raccordés. La première stratégie pour atteindre l'équilibre financier serait d'augmenter la redevance assainissement qui passerait de 1,16 € à 2,60 €, mais cette mesure serait mal comprise par la population. Nous sommes en train d'effectuer des tractations avec le conseil général pour obtenir des subventions d'équilibre : 1,6 million d'euros pour 2009, 1,2 million d'euros pour 2010 et 900.000 € pour 2011."

Une subvention qui va en décroissant car d'ici-là, 3 ou 4 stations d'épuration seront opérationnelles. Cette stratégie permettra d'augmenter le nombre d'usagers sans augmenter les prix. En outre, les raccordements clandestins sont plus nombreux que ceux qui payent, ce qui creuse d'autant plus le déficit d'exploitation du service public de l'assainissement. "On va étendre l'assiette en appliquant le Code de la santé publique : tous les gens paieront, même s'ils ne sont pas raccordés", précise le président du Sieam.

 

Un contrôle interne encore inexistant

 

Dans son rapport, la Chambre estime que "la situation financière du service public d'assainissement de Mayotte apparaît comme préoccupante, car les déficits se creusent au fil des exercices. La Chambre demande au Sieam de bien vouloir prendre, sans plus tarder, toutes les mesures pour augmenter les recettes en provenance des produits de l'exploitation du système d'assainissement. A cet égard, les marges de manœuvre semblent importantes, si l'on considère que 1.300 usagers seulement reçoivent des factures, alors que le nombre réel des abonnés raccordés est compris entre 3.200 et 4.000 et que le taux de recouvrement de la redevance n'était que de 67% à la fin de 2005." Aujourd'hui, le Sieam compte 2.400 abonnés pour l'assainissement : son objectif est d'avoir à terme autant d'abonnés pour l'assainissement que pour l'eau.

Pour corriger les nombreuses anomalies mises en avant par la Chambre, le Sieam ne pourra à l'avenir se passer d'un contrôle interne fiable, pour assurer un suivi rigoureux de ses finances et de sa gestion. Pour la Chambre, "cela permettrait en effet de structurer et de sécuriser la gestion des services, en termes d'efficacité, de rigueur et de risques de dérapage du fait de l'insuffisance de pilotages et de contrôles, notamment dans le secteur de la commande publique, de l'analyse de l'affermage et de son contrôle, du financement des recettes en investissement et de la maîtrise des frais de fonctionnement comme les consommations téléphoniques." Le président du syndicat a également l'intention de mettre en place un contrôle hiérarchique plus efficace "pour faire en sorte que chaque agent ses sente responsable de ce qu'il fait tout au long de la chaîne des différentes phases de construction".

Le Sieam comptera 70 agents à la fin de l'année, ce qui va augmenter encore ses dépenses de fonctionnement. De l'autre côté, les recettes de fonctionnement sont encore insuffisantes. Dans ses conclusions, la Chambre estime que l'avenir financier du syndicat est plutôt sombre, et qu'il sera nécessairement contraint de s'endetter davantage : "Compte tenu de la dégradation de sa capacité d'autofinancement, du caractère fortement négatif de son fonds de roulement (-916.473 € en 2006) et des faibles capacités contributives des communes adhérentes, le Sieam, peu endetté jusqu'à présent, sera désormais dans l'obligation de faire beaucoup plus appel à l'emprunt pour financer la part de ses investissements non couverts par des subventions.

Sachant que l'extension du réseau d'assainissement, encore embryonnaire à Mayotte, et celui du réseau d'eau nécessitent des investissements considérables, la dette du Sieam est appelée à croître dans d'importantes proportions. Les prévisions de travaux concernant le seul réseau d'eau sont estimées par le Sieam, dans sa version provisoire 2007 de son schéma directeur d'alimentation en eau potable de Mayotte, à quelques 58 M€ pour la période 2007 à 2020. Le résultat prévisible de cette évolution est une augmentation considérable du montant des frais financiers que le syndicat devra supporter, avec, pour conséquence, une nouvelle dégradation de son autofinancement disponible."

 

Julien Perrot

 


 

Les missions du Sieam

Créé le 1er janvier 1992, le Syndicat d'alimentation en eau de Mayotte (Saem) est devenu le Syndicat intercommunal d'eau et d'assainissement de Mayotte (Sieam) en avril 1998, après l'intégration de l'assainissement dans ses compétences.

En matière d'eau potable le syndicat exerce, en lieu et place des communes, l'étude, la réalisation, l'exploitation et l'entretien des ouvrages de production, d'adduction et de distribution d'eau potable, industrielle et agricole, existant ou à créer, en vue de la desserte des collectivités membres. La partie exploitation est confiée à la Sogea Mayotte par un contrat d'affermage.

Dans le domaine de l'assainissement, le syndicat exerce l'étude, la réalisation, l'exploitation et l'entretien des ouvrages de collecte et de traitement des eaux usées domestiques ou industrielles existant ou à créer sur le territoire de Mayotte. Le syndicat partage ses compétences statutaires avec la CDM en matière de construction d'équipements structurants (retenues collinaires, forages, stations de traitement, stations d'épuration, etc.).

 

Le service public de l'eau en chiffres

  • 29.385 abonnés
  • 160.000 habitants desservis
  • 4.841.300 m3 facturés
  • 650 km de réseau de canalisations d'eau potable
  • 43 points de prélèvement (captage : 12, pompage : 24, forage : 7)
  • 6 stations de traitement (5 usines d'eau douce et une unité de dessalement en Petite Terre)
  • 63 ouvrages de stockage totalisant une réserve de 26.400 m3, soit deux fois la consommation journalière moyenne
  • Les productions et les consommations ont été multipliées par 4 en 15 ans et le nombre d'abonnés par 3,6.
  • Le volume consommé par habitant est passé de 154 m3/hab/an en 1996 à 187 en 2006, ce qui correspond, pour une famille de 5 personnes, à une moyenne de 100 litre/jour/hab.

 

Un nouveau contrat d'affermage avec la Sogea, plus avantageux pour le Sieam

Dans sa séance du 8 décembre 2008, le tribunal administratif de Mayotte a annulé, en référé, la procédure d'attribution par le Sieam du nouveau contrat de délégation, par affermage, du service public de production, de traitement, de stockage et de distribution d'eau potable à Mayotte. La Sogea, filiale du groupe Vinci, avait en effet contesté le lancement d'une nouvelle procédure d'attribution du contrat d'affermage, qui datait de 1992. Le syndicat s'est pourvu en cassation devant le Conseil d'Etat et a finalement gagné, l'arrêt du Conseil d'Etat du 24 octobre 2008 faisant désormais jurisprudence. La procédure était donc régulière et a permis de corriger les défauts du premier contrat.

"Le premier contrat de 1992 était très mauvais", explique Mahafourou Saïdali, le directeur général des services du Sieam, "rien n'était prévu et il y avait beaucoup d'avenants. Le nouveau contrat signé le 8 mars 2008 a beaucoup d'avantages : il a été fixé par le syndicat avec les élus et les associations d'usagers, ce qui a permis de l'améliorer. Si les clauses du contrat ne sont pas respectées, il y a désormais la possibilité de sanctions. Il y a aussi maintenant des échéances précises pour la réalisation des travaux et la mise en place d'indicateurs pour les suivre. Les associations d'usagers tenaient à ce qu'il y ait une garantie pour les fuites, qui multipliaient parfois les factures par 3 ou 4, c'est désormais chose faite. De plus, en saison des pluies il y avait plus de problèmes pour alimenter en eau potable les particuliers, et pendant longtemps le fermier nous faisait des factures à part. Désormais, quelques camions-citernes sont prévus."


500 M€ pour construire 11 stations d'épuration

Le service public de l'assainissement est encore relativement limité à Mayotte : à ce jour, seul le secteur de Mamoudzou Nord dispose d'un assainissement collectif complet, c'est-à-dire une station de traitement des eaux usées (Step du Baobab, mise en service en mars 2001 avec une capacité nominale de 10.000 équivalent-habitant, pour une pollution entrante en 2006 de 16.000 équivalent-habitant) et un réseau permettant le raccordement des usagers.

L'assainissement des autres communes est assuré par 113 mini-stations, dont 80% sont hors service. Le Sieam déplore vivement cette situation héritée de la gestion précédemment assurée par la CDM. Depuis 2004, le syndicat tente de faire fonctionner une dizaine de ces mini-stations, qui dans les meilleurs des cas ne rendent pas les services payés par les usagers qui y sont raccordés. Ces mini-stations devraient disparaître progressivement, lors de la réalisation d'unités de traitement à l'échelle communale ou villageoise.

A ces équipements classiques s'ajoutent des stations utilisant la technique d'épuration par lagunage. Deux stations de ce type ont été mises en service en 2006 : la station de traitement par filtres plantés horizontaux à Labattoir quartier Totorosa et la station de Hachinoua à Tsingoni par filtre planté vertical. L'expérimentation consiste à déterminer un ratio de dimensionnement lié essentiellement au contexte climatique de l'île. Les plantes utilisées sont issues d'espèces endémiques à Mayotte.

Deux autres systèmes d'assainissement à l'échelle villageoise et inter-villageoise de type extensif seront mis en service prochainement : la station de traitement par lagunage aéré de Mronabéja (terminée depuis 2006) et dont il ne reste plus que le 4e réservoir à remplir (la capacité de cette unité de traitement est de 1.300 équivalent-habitant) et la station de traitement par lagunage aéré de Dzoumogné (en cours de construction), avec une capacité minimale de 6.000 équivalent-habitant extensible à 12.000, dont la mise en service était prévue au 2e semestre 2008.

Le Sieam a établi un ambitieux plan de développement de son réseau : des projets d'extension concernant deux stations de type "boue activées", à M'tzamboro et Dembéni (les travaux devraient commencer en août 2009), une extension de la Step du Baobab à 40.000 équivalent-habitant livrée à la fin de l'année 2009 et un système d'assainissement pour la zone de Bandrélé prévu pour 2009. D'autres unités de traitement d'assainissement des zones de Sada, Tsingoni et M'tsangamouji pourraient également voir le jour vers 2011. "Il faut aller très vite pour doter Mayotte de structures aux normes", souligne le président du Sieam.

En tout, ce ne sont pas moins de 10 projets qui sont en cours d'élaboration et qui vont nécessiter 500 millions d'euros d'investissement. "Aujourd'hui, nous en avons 110 millions", précise le président du Sieam, "nous avons les projets mais il nous manque l'argent". Et il y a bien sûr l'obstacle majeur du foncier, une difficulté à Mayotte qui se répercute dans tous les projets d'urbanisme. Une délibération du conseil municipal dans le village de Ouangani vient de permettre de donner des terrains pour construire la future station du Centre-Est.

Pour que tous ces projets sortent de terre, il faudra que toutes les communes fournissent du foncier au Sieam. "Nous mettons en œuvre le développement durable de l'île", affirme le président du syndicat, "une mini-station a une durée de vie inférieure à 10 ans, alors que les grosses stations durent entre 30 et 50 années".

27/02/2009 – Fermeture du Cnam : 300 étudiants privés de cours

 

 

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}oujours sans nouvelles du conseil général qui n'a pas encore voté le versement de la subvention pour 2009, subvention qui représente 90% du budget de fonctionnement du Cnam, M. Mari a annoncé vendredi, lors du conseil d'administration de la structure, sa mise en cessation de paiement. Les 220 auditeurs du Cnam ainsi que les 84 élèves du diplôme préparatoire aux études supérieures (DPES) se retrouvent sans formation jusqu'à nouvel ordre, une situation que déplore fortement le président du Cnam. "J'aimerai vraiment savoir quels sont les objectifs du conseil général", a-t-il précisé.

Responsable de la commission des finances, le conseiller général de Ouangani Hadadi Andjilani assure que le budget pour la bourse de 150€ par mois allouée aux étudiants du DPES sera voté à la séance du 2 mars. Une bonne nouvelle un peu tardive, sachant que les étudiants attendent cette bourse depuis le mois de septembre. Concernant la subvention pour le fonctionnement du Cnam, M. Andjilani impute le retard à une mauvaise gestion du président du Cnam, alors que ce budget est élaboré depuis le mois de juin. "Le dossier ne sera pas traité en urgence, s'il est prêt pour la séance du 2 mars alors il sera voté à ce moment là", assure le conseiller général de Ouangani, tout en précisant que "M. Mari n'avait qu'à traiter cela avec ses amis lorsqu'il était dans la majorité."

H.F

 


Lettre ouverte

"Aux citoyens de Mayotte"

"Nous, étudiants en DPES (Diplôme préparatoire aux études supérieures) au Cnam à Mayotte, sommes outragés face à la situation déplorable que nous subissons : on nous a trahis en arrêtant notre formation, sans nous laisser la moindre chance de nous en sortir.

Nous avions choisi cette formation dans la mesure où elle correspondait à notre projet professionnel. En effet, la raison qui nous a poussés à nous engager dans le DPES, est la certitude qu’il se déroulerait sur toute une année divisée en deux semestres complémentaires : le premier consacré à une remise à niveau dans les matières générales, notamment en français, devait assurer le deuxième, qui, lui, serait dédié aux enseignements spécifiques tels que la gestion, la comptabilité, l’économie. Or, maintenant, nous apprenons que le DPES s’arrête brutalement au milieu de l’année. Imaginez notre stupeur, notre incompréhension, notre indignation !

Ce brusque abandon a des effets néfastes sur notre avenir. Qu’allons-nous devenir ? C’était notre seule chance d’échapper à l’échec scolaire et de nous intégrer dans la vie active. Comme nous le savons tous, en Métropole nous n’aurions pas bénéficié des soutiens adaptés à notre situation. Bien au contraire, nous aurions été noyés sous les difficultés.

Après plusieurs vaines tentatives de rencontrer nos élus, nous avons pris l’initiative de vous rédiger cette lettre ouverte afin de vous alerter sur la situation désespérante dans laquelle nous nous retrouvons aujourd’hui.

Nous exigeons que ceux qui prétendent être nos élus nous écoutent et trouvent une solution rapide pour honorer les engagements pris. Nous finissons par vous informer que sans l’infime partie du DPES que nous avons suivie nous n’aurions pas été capables de faire entendre notre voix de citoyen."

 

Les étudiants du DPES

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes