Elles devront rencontrer des personnes ressources, prendre des photos, écrire des articles puis les saisir sur ordinateurs. De la conférence de rédaction le matin à 8h, jusqu'au bouclage à 15h30, les élèves vont vivre toutes les phases de production d'un article. L’ensemble des articles écrits au cours de cette journée seront publiés dans un numéro spécial de Soma. Au total, ce sont plus de 90 jeunes de lycées et collèges, accompagnés d’une vingtaine d’enseignants, qui participeront à ce rassemblement qui s’inscrit dans le cadre du projet académique.
20/03/09 – 90 jeunes s’essayent au journalisme
20/03/09 – Chaque km2 de récif corallien peut rapporter entre 80 et 500.000 euros
A Tahiti, les pêcheurs tentent de lutter mais à armes inégales, rapporte le site internet d'Europe 1. C’est comme "un gazon" qui étouffe le récif corallien. A Tahiti, les pêcheurs tentent désespérément de se débarrasser de "turbinaria ornata", une algue brune tropicale qu’ils arrachent pour tenter de sauver leur environnement et leurs zones de pêche. Présente depuis les années 1980 en Polynésie française, cette algue assombrit en effet encore un peu plus l’avenir des récifs coralliens.
Elle vient s’ajouter aux déchets agricoles et industriels, aux eaux usées ou encore aux travaux de terrassement qui sont autant de sources de pollution dans les lagons. Selon des observations internationales menées par les Initiatives françaises et internationales pour les récifs coralliens, 19% de ces écosystèmes dans le monde ont déjà disparu. 15% risquent de disparaître dans les dix ou vingt prochaines années et 20% de plus sont menacés de disparition d’ici quarante ans.
Or les récifs coralliens sont d’une richesse cruciale pour la planète. Ces écosystèmes abritent un tiers des espèces marines. Ils assurent surtout l’alimentation de 500 millions de personnes dans le monde. "Ils rendent d'autres services aux hommes, en protégeant les côtes contre les assauts de la mer, et en permettant le développement du tourisme", explique Bernard Salvat, un spécialiste des récifs coralliens.
Le Programme des Nations unies pour l'environnement estime lui que chaque kilomètre carré de récif corallien équivaut à des revenus annuels compris entre 80.000 et 500.000 euros environ.
20/03/09 – 12 employés de la DE de Mayotte risquent la privation d’exercice de leur profession
En requérant cette peine, le vice-procureur de la République Thomas Michaud a souhaité que les prévenus comprennent que le bien public ne peut être utilisé à tort ou à travers. Ils sont soupçonnés d’avoir revendu du carburant qu’ils devaient utiliser à des fins professionnelles normalement.
20/03/2009 – Un magnifique défi à relever
{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e vote des "minorités" pourrait peser lors de ce scrutin, dans une île si jeune où les futurs électeurs sont encore sur les bancs des écoles et collèges. Habitants de Mayotte originaires de Métropole, de Madagascar, des Comores, Indiens… Ils sont très peu nombreux aux meetings, très peu impliqués dans la vie politique locale, pratiquement pas sollicités par les partis. On ne leur demande quasiment jamais leur avis, on les entend peu en tant que citoyens. Mais ils votent… Et lors de cette consultation, leurs voix pourront se faire entendre.
Ces citoyens résidant sur l'île pourront s'associer à la très large majorité affichée des Mahorais pour continuer à consolider les liens avec la France, dans un sentiment d'égalité, de fraternité bienvenues. Une majorité constituée de tous les partis politiques enregistrés ici, de tous les syndicats de salariés, d'employeurs, de tous les syndicats agricoles, de Mahorais de la Réunion ou de Métropole, d'associations d'étudiants… Ils pourront s'associer à l'ensemble des partis politiques nationaux qui soutiennent cette départementalisation, comme cela a été clairement répété à l'Assemblée nationale lors du débat sur Mayotte il y a quelques semaines, du PS à l'UMP, en passant par les Libéraux, les Radicaux, les Démocrates… Seuls les communistes ont fait résonner leur voix dissonante dans ce concert à l'unisson. Les communistes qui réclament et se battent pour que Mayotte retourne avec ses "frères" comoriens. Un beau projet politique, respectueux de la liberté des peuples, et un avenir meilleur en perspective…
A part cette dissonance et les borborygmes des blogs comoriens, beaucoup sont pour cette départementalisation de l'île où nous vivons. Et il y a des milliers de raisons pour ça, de bonnes raisons à mon avis. A l'image de millions de Basques, de Bretons, de Corses ou d'Aveyronnais, qui partagent un destin commun, des valeurs communes, tout en conservant leurs cultures, leurs langues, leurs pratiques religieuses et leurs spécialités culinaires. Le combat des Mahorais pour la liberté, pour ces valeurs, date de plus de 150 ans. Certes ce ne sont pas "des Français de souche", comme aiment à le dire les esprits racistes, mais ils constituent les branches de ce bel arbre qui continuent de grandir, de fleurir. A l'image de pratiquement tous les Français qui ont au moins un arrière-grand-parent issu d'un autre territoire que le sol hexagonal, "du président à l'éboueur". Ainsi va la France…
Il n'est pas là question d'argent, de religion, de niveau de développement. Il est question de citoyens français – dont les parents, les grands-parents, les arrière-grands-parents et avant étaient Français – qui n'ont pas les mêmes droits que tous les autres, s'ils vivent sur cette île. S'ils vont à la Réunion ou en Métropole, ils redeviennent "normaux"… Ce n'est pas logique, ce n'est pas l'esprit de la République.
C'est donc pour cela que se dégage un unanimisme en faveur de cette évolution statutaire, un unanimisme qui semble étrangement déranger quelques démocrates pour qui il faudrait obligatoirement une opposition… on ne pourrait pas être tous d'accord… même si cette opposition serait pour le coup assez anti-républicaine…
Quoi qu'il en soit, réussir cette départementalisation sera clairement un immense challenge, un défi magnifique qui nécessitera des efforts considérables, des engagements de chacun, une solidarité à toute épreuve. Et ce nouveau combat pourra commencer dès le dimanche 29 mars au soir, au cœur d'une grande fête où la République fraternelle retrouvera tous ses enfants, et pour qui chacun devra participer à bâtir… le 101ème département.
Laurent Canavate
20/03/2009 – Justice : Installation du président du TSA
{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}our son intronisation, Paul Baudoin aurait pu choisir de faire une cérémonie qui est en phase avec son rang de magistrat dirigeant la juridiction la plus haute de l’île. Mais le président du Tribunal supérieur d’appel de Mamoudzou a préféré la simplicité. Un discours de quelques minutes seulement suivi d’un verre de l’amitié et d’un mot sympathique pour chacun des invités présents. Une pensée pour le préfet Denis Robin qui a eu la douleur de perdre son père et qui était en déplacement à Paris pour d’importantes réunions.
Après une introduction du procureur de la République près le TSA, Marc Brisset-Foucault, qui a décrit les états de service de Paul Baudoin (substitut du procureur à Monaco, vice-procureur en Avignon, directeur de cabinet de la préfecture de l’Isère et un séjour à Fort-de-France notamment) et qui a vanté ses qualités d’adaptation, Paul Baudoin a pris la parole. Il a cité l’empereur romain Marc-Aurèle pour qualifier ce qui l’attend avec la départementalisation et la mise aux normes du droit à Mayotte.
“Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être, mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre”, a-t-il lancé à l’assistance. En effet, certains textes sont obsolètes et une évolution est indispensable pour être en adéquation avec les besoins de la population. Toutefois, ces réformes doivent être raisonnables et prudentes estime le magistrat et la justice doit obtenir les moyens humains et matériels à cet effet.
“Portalis (co-rédacteur du Code civil) disait que l’on voit les avantages de ce que l’on crée et les inconvénients de ce que l’on détruit, mais qu’on ne voit pas les avantages de ce que l’on détruit et les inconvénients de ce que l’on crée”, a-t-il dit en guise d’avertissement.
Faïd Souhaïli
20/03/2009 – Santé – Mission du Conseil économique et social
{xtypo_dropcap}À{/xtypo_dropcap} Mayotte, tout le monde ou presque se plaint de passer d’innombrables heures d’attente à l’hôpital, dans les dispensaires ou dans les cabinets des médecins libéraux. Pourtant, pour la conseillère économique et sociale de Saint-Pierre et Miquelon Jacqueline André et son expert attaché à la saisine, Jean-Philippe Hardy, il ne faut pas oublier d’où Mayotte est partie dans ce domaine.
“En un peu plus de 4 ans, le nombre de médecins a presque quadruplé (de 40 à plus de 140). Depuis, l’hôpital dispose désormais d’un service des urgences, de radiologie et de chirurgie que beaucoup dans l’Hexagone lui envieraient. Mayotte a une très bonne offre de soins, surtout si on la compare avec ses voisins. Mais comme partout en Outremer, il y a une difficulté à recruter du personnel médical”, indiquent-ils.
De plus, Mayotte est dans une période où tout va très vite. “La difficulté, c’est que Mayotte est en phase de transition, notamment démographique. On y trouve des maladies de civilisation ou de pays riches comme le diabète, associées aux maladies de pays pauvres comme le béribéri dont l’épidémie de 2005 a touché beaucoup d’enfants.” Toutefois, selon Jacqueline André, la volonté de tous les acteurs du secteur sanitaire d’améliorer la situation est indéniable.
“Une bonne dynamique à maintenir”
“Il y a une bonne dynamique à maintenir” a-t-elle affirmé. La pénurie de médecins qui touche la France est bien sûr ressentie à Mayotte et le turn-over du personnel médical déstabilise parfois les services. Si Jacqueline André et Jean-Philippe Hardy sont venus à Mayotte, après s’être rendus dans le Pacifique, c’est pour une mission bien précise. “Notre travail consiste à étudier le système de santé, voir ce qui marche, ce qui ne fonctionne pas, proposer des améliorations et trouver les points communs sur lesquels les collectivités ultramarines peuvent travailler”, a expliqué Jacqueline André.
Chaque plateau technique doit répondre aux besoins de la population, mais pour des secteurs bien spécialisés, il vaut mieux faire des évacuations sanitaires. “Il y a un équilibre à trouver entre ce qui peut se faire sur place et ce qui nécessite une évacuation. C’est différent d’une collectivité à l’autre. Par exemple, à Mayotte, la population est insuffisante pour former du personnel médical, mais en s’associant aux hôpitaux de la Réunion, avec un bassin d’un million d’habitants, il y a une possibilité de créer un CHU (Centre hospitalier universitaire) Réunion-Mayotte et former de futurs médecins durant leurs deux premières années sur place”, suggère Jacqueline André.
Le haut débit pour le développement de la télémédecine
La conseillère a ainsi accueilli comme une bonne nouvelle les déclarations du sénateur Ibrahim Ramadani annonçant que la Lodeom prévoyait des fonds pour la venue du haut débit à Mayotte. “Personne n’a souligné l’importance de cette annonce, mais cela signifie qu’il sera possible de faire de la télémédecine. Le Canada est une référence en la matière et l’utilise, car les distances sont longues et que certains lieux sont isolés des grands centres médicaux. Grâce à la télémédecine, on peut faire un diagnostic à distance, le suivi est meilleur, on évite l’évacuation sanitaire dans beaucoup de cas et cela permet de faire de la formation médicale à distance. En radiologie, ça facilite la double lecture et rompt l’isolement pour les professionnels.”
En ce qui concerne, l’offre de prévention et d’éducation à la santé, Jean-Philippe Hardy pense que certains acteurs dont le Cotes (Comité territorial d’éducation à la santé) font une action non négligeable, mais qu’il manque une stratégie globale visible pour être plus efficace. “Il faut insister sur les jeunes. En Métropole, des gestes simples comme le brossage des dents ou le lavage des mains sont enseignés dans toutes les écoles. La prévention a permis la disparition de beaucoup de maladies. Une bonne hygiène de vie, de bons réflexes évitent l’apparition de maladies. Les enfants sont le meilleur vecteur de communication en direction des parents”, souligne-t-il. Le rapport du CES sera remis en juin et le projet d’avis suivra dans la foulée.
Faïd Souhaïli
20/03/2009 – Le CSA, garant du fonctionnement de la démocratie
{xtypo_dropcap}O{/xtypo_dropcap}utre la protection du jeune public ou le respect de la déontologie, une des missions du CSA est de s'assurer que le pluralisme des opinions est bien respecté dans les médias audiovisuels, aussi bien dans la campagne officielle que dans la campagne médiatique.
Pour la campagne officielle en vue de la consultation du 29 mars, le dispositif mis en place dans le studio de RFO à Pamandzi doit assurer l'égalité de traitement entre les 5 partis habilités par la commission de contrôle de la consultation électorale (UMP, PS, Modem, MDM et Néma). Un tirage au sort a eu lieu vendredi dernier au siège parisien du CSA pour attribuer l'ordre de passage, qui a été communiqué samedi aux mandataires des partis. En tout, les représentants des 5 partis vont pouvoir s'exprimer pendant 4 modules de 6 minutes qui sont diffusés depuis ce mercredi et jusqu'au jeudi 26 mars. Les spots seront diffusés à 13h10 à la radio, puis à 20h10 à la télévision, après la météo en shimaoré.
Les techniciens et tous ceux qui participent à l'enregistrement et au montage des spots sont tenus par une clause de confidentialité, jusqu'à ce que les messages soient diffusés. "C'est une assurance pour être sûr que les différents partis ne vont pas se répondre entre eux", explique Yves Rambeau, "il faut faire en sorte que celui qui est en train d'être enregistré ne sache pas ce qu'a dit celui qui est passé juste avant".
Si jamais un incident ou un événement a lieu pendant le tournage, la clause de confidentialité est dans ce cas "ad vitam eternam", mais c'est un cas extrêmement rare. Les mandataires des partis, qui peuvent désigner jusqu'à trois personnes en même temps sur le plateau, ont tous exactement le même temps imparti pour s'exprimer : "même le maquillage est chronométré", explique Maryse Brugière. La liberté d'expression est a priori totale, mais les partis doivent cependant suivre quelques recommandations (voir encadré).
Le pouvoir de proposer l'annulation du scrutin
En ce qui concerne la campagne médiatique, Maryse Brugière rappelle que la règle dans ce cas n'est pas l'égalité mais l'équité : "Toutes les tendances doivent pouvoir s'exprimer au prorata de ce qu'elles représentent dans la population". Les partisans du "non" à la consultation pourront donc s'exprimer, mais il n'y a pas d'obligation de leur laisser la moitié du temps de parole.
Avec Blandine du Peloux, secrétaire générale du Comité technique radiophonique à la Réunion, Maryse Brugière est en train de faire le tour des radios privées pour leur rappeler les règles à respecter, même si la plupart ne diffusent que de la musique.
Habitués à travailler ensemble pour les élections en Outremer depuis une dizaine d'années, Yves Rambeau et Maryse Brugière n'avaient encore jamais été confrontés à une consultation où tous les partis sont pour le "oui". Ils vont rester jusqu'à la fin du scrutin pour s'assurer que la diffusion des spots de la campagne officielle a bien eu lieu, et que la "neutralisation" de la journée de samedi dans les médias audiovisuels sera bien effective, pour ne pas avoir à transmettre une clause d'annulation au Conseil d'Etat.
Comme dans toutes les élections, du samedi 0h00 au dimanche 18h00, les médias audiovisuels ne pourront pas donner d'évaluations de vote ni d'opinions sur le scrutin, pour ne pas que l'électeur soit influencé au dernier moment. "C'est déjà arrivé une fois en Guyane, à cause d'un commentaire d'un journaliste la veille du scrutin", se souvient Yves Rambeau, "comme il n'y avait eu qu'une dizaine de voix d'écart, les élections avaient dues être réorganisées 6 mois plus tard".
Julien Perrot
Extraits de la décision du CSA du 3 mars 2009 relative à la campagne officielle
Art. 6 : Au cours des émissions, les intervenants s'expriment librement. Ils ne peuvent toutefois, conformément aux lois en vigueur :
– mettre en péril l'ordre public ou la sécurité des personnes et des biens
– recourir à tout moyen d'expression portant atteinte à la dignité de la personne humaine, à l'honneur et à la considération d'autrui
– porter atteinte aux secrets protégés par la loi
– tenir des propos à caractère publicitaire, au sens de la réglementation sur la publicité et le parrainage
– procéder à des appels de fonds
– recourir à tout moyen d'expression ayant pour effet de tourner en dérision d'autres partis et groupement politiques
– apparaître dans l'enceinte de bâtiments officiels, locaux ou nationaux
– faire apparaître des éléments, des lieux et bâtiments susceptibles de constituer une référence commerciale ou publicitaire
– faire usage de l'emblème national
– utiliser l'hymne national
– utiliser des documents visuels ou sonores faisant apparaître des personnalités de la vie publique française, sans l'accord écrit de ces personnalités ou de leurs ayants droits.
20/03/2009 – Découvrir le monde du travail en Métropole
{xtypo_dropcap}Q{/xtypo_dropcap}uinze jours de stage pour se familiariser avec le monde du travail en Métropole et les différences avec Mayotte. C'est ce qui est offert à 19 élèves sur les 32 que compte la classe de première bac pro vente du lycée de Sada, grâce aux efforts conjoints de leurs professeurs de vente, qui ont monté un projet sur l'année autour de la construction d'un projet personnel et professionnel, ainsi que du conseil général via la continuité territoriale et du lycée pour le financement du voyage.
Arrivés ce vendredi, les jeunes sont installés pour deux semaines à Alençon, en Basse Normandie, une ville choisie en raison d'un partenariat avec le lycée Maréchal Leclerc dont les élèves de bac pro vente rencontreront samedi les élèves mahorais pour un échange, l'occasion pour les lycéens de Sada de présenter Mayotte à leurs homologues de Métropole.
A partir de lundi, les jeunes seront répartis dans le centre commercial Leclerc d'Alençon, dix d'entre eux travailleront directement dans le magasin Leclerc, répartis dans les différents rayons, les neuf autres seront envoyés dans les boutiques du centre commercial, tels Etam ou Gémo, à un ou deux par magasin.
Les élèves n'en sont pas à leur première expérience, lors de leurs années de CAP ou BEP, ils ont effectué plusieurs semaines de stage dans différents magasins d'habillement, d'électroménager… de Mayotte. Ils ont déjà une petite idée des différences qu'ils vont constater : "En Métropole on ne tolère pas le retard", "on peut moins faire de pause et s'asseoir, il faut rester debout tout le temps", "on ne peut pas s'habiller en salouva".
Affiner son projet professionnel
Pour Hanifa, "ce voyage va nous permettre de voir les différences entre ici et là bas et va nous aider à décider où faire nos études et où aller travailler ensuite." Fermement décidée à poursuivre des études en Métropole après son bac, elle est la seule du groupe à l'avoir déjà visitée, lors d'un voyage avec une association de danse traditionnelle. Ses camarades se partagent entre la possibilité de faire un BTS ici au lycée de Sada, ou celle de l'aventure métropolitaine, tout en ayant bien conscience que beaucoup d'étudiants mahorais y échouent.
Cette construction de projet est justement l'objectif du projet pluridisciplinaire à caractère professionnel, ou PPCP, élaboré par les enseignants avec leurs élèves depuis le début de l'année, et dans lequel vient s'inscrire ce voyage. Intitulé "Se connaître pour mieux s'insérer", le PPCP "propose aux élèves de réfléchir à ce qu’ils sont, à la façon dont ils perçoivent leur place à l’école et dans la société, à la façon dont ils vont pouvoir adapter leur propre personne et leur projet personnel au monde de l’emploi". Pour cela, et après avoir fait le point sur leur situation personnelle, ils sont initiés aux techniques de recherche d’emplois de façon à essayer de s’adapter aux réalités du monde de l’emploi.
Au cours de l'année, chaque élève doit constituer un dossier qui rend compte des travaux effectués en PPCP. Il est le reflet de l’évolution de l’élève au cours de l’année et comprend les évaluations des enseignants et des professionnels. En fin de projet, tous les élèves devront passer un entretien d’embauche fictif devant des professionnels qui évalueront leurs capacités à s’adapter à cette situation.
Le voyage comporte également une partie culturelle, dimanche les élèves iront visiter le Mont St Michel, le week-end prochain ils passeront une journée à Caen avec une visite du littoral et des plages du Débarquement, ainsi qu'une journée à Paris…
Hélène Ferkatadji
20/03/2009 – 1ère enquête Ipsos sur les styles de vie des jeunes Mahorais
{xtypo_dropcap}H{/xtypo_dropcap}abitué à réaliser ce type d'enquête à travers le monde et dans les Dom en particulier, c'est la première fois qu'Ipsos relève, parmi les 5 "socio-styles" définis à Mayotte, une différenciation des groupes en fonction du sexe des personnes interrogées : 2 groupes essentiellement constitués d'hommes, 2 groupes de femmes et un mixte.
De plus, si on considère ensemble les profils des "jouisseurs" et des "frustrés", les deux groupes masculins, l'institut constate que la situation sociale est "potentiellement explosive" pour 40% de la jeunesse mahoraise. L'enjeu est de réussir à proposer à ces groupes des emplois, des espoirs, sous peine d'en perdre complètement le contrôle.
Vendredi dernier, Jean-Paul Brouchot directeur général de l'institut d'études et sondages Ipsos océan Indien a présenté à l'Auberge du rond-point la première enquête sur les styles de vie des jeunes Mahorais. Cette première étude multidimensionnelle de l'impact des "socio-trends internationaux" sur les "socio-styles de vie locaux" des jeunes Mahorais a été réalisée en septembre 2008 à partir d'un échantillon représentatif de 370 personnes âgées de 15 à 24 ans qui ont passé des entretiens d'une heure et demie. Depuis huit ans, Ipsos océan Indien a mené des études similaires à Maurice, Madagascar et la Réunion. A Mayotte, l'institut a travaillé avec l'agence Angalia pour recueillir les informations (voir encadré).
Elaborée par Bernard Cathelat dans les années 1970, la méthode de l'étude des styles de vie considère l'individu dans sa globalité et dans toutes ses dimensions psychologiques et comportementales, ce qui permet de déterminer les grandes tendances pour les 7 à 8 années à venir (voir encadré). C'est "un tableau de bord de l'évolution et de la diversité des mentalités, des modes et des styles de vie", explique Jean-Paul Brouchot, "un tour à 360° de l'individu".
Une différenciation des groupes en fonction du sexe
Grâce à un croisement entre les tendances socio-politiques, de consommation et d'information-communication des individus, on peut définir une typologie des différents "socio-styles de vie" pour chaque groupe d'individus. Dans les Dom, Ipsos a mené des études similaires en 1999-2000 et en 2007 et a pu dégager par exemple 8 socio-styles aux Antilles et 12 à la Réunion.
A Mayotte, 5 "socio-styles" des jeunes ont été définis : 28,1% sont des "cocooners", 23,7% des "jouisseurs", 22,6% des "raisonnables", 18,5% des "frustrés" et 7,1% des "hédonistes".
Les cocooners sont de très jeunes filles à la recherche d’une vie tranquille et sage, entre ouverture moderniste et cocooning familial, dans une société paisible sous la protection d’un Etat paternaliste et de dirigeants de grande moralité. Les jouisseurs sont des adolescents qui rêvent de vivre enfin libres pour profiter de la vie, partagés entre les sirènes d’une consommation de frime et une utopie écolo. Les raisonnables sont des jeunes femmes partagées entre leur destin programmé de mère de famille soumise et moraliste et un rêve de Cendrillon. Les frustrés sont des jeunes gens défavorisés, peu éduqués, frustrés de "chances", crispés sur une identité culturelle de rejet défensif et sur les traditions machistes. Les hédonistes enfin sont à la recherche individualiste de plaisirs matérialistes et d’épanouissement personnel indépendant, dans une société ouverte à la modernité, c'est le seul groupe vraiment mixte.
Jean-Paul Brouchot relève que les hédonistes sont beaucoup moins nombreux que dans les autres Dom et la Métropole et précise que "plus de 40% des jeunes sont potentiellement une source d'explosion sociale : les frustrés ont envie de consommer et les jouisseurs veulent profiter pour eux seuls". D'autant que, comme l'institut l'a constaté dans tous les pays développés et dans les Dom, la mondialisation peut construire un stress permanent sur les individus à cause de l'imprévisibilité, de la précarité et de l'incommunicabilité des sociétés modernes.
74% pensent qu'ils seront heureux demain, contre 46% aujourd'hui
Face à la mondialisation, les individus ont à la fois une stratégie de répulsion et de fascination, sauf à Maurice, qui est "le seul territoire au monde où il n'y pas de répulsion", précise Jean-Paul Brouchot. Pour fuir l'insécurité globale de la société, les individus peuvent effectuer un repli sur eux-mêmes, sur leur sphère privée, familiale et individualiste : c'est ce qu'on appelle le "bunkering", le "cocconing" ou le "zen". A l'inverse, ils peuvent se prononcer pour un "hyper-moralisme répressif" où la loi, l'ordre et le contrat sont érigés en valeurs absolues, dans une stratégie défensive.
Dans les résultats de cette enquête, on apprend que 79% des jeunes sont pour le département, 26% pour l'autonomie associée et 2% sont indépendantistes, sachant que cette étude prend en compte par extrapolation et selon la méthode des quotas, toute la population de l'île, y compris les clandestins. Cette volonté d'autonomie ou d'indépendantisme est par exemple très sensible chez les "frustrés" qui, exclus de la société de consommation par l'absence d'études ou d'emploi, se réfugient dans un très fort repli sur eux-mêmes et rejettent tout ce qui vient changer leur système, tout comme les "jouisseurs" qui profitent au maximum du système, se pensent "malins" et peuvent imaginer perdre de leur liberté dans un cadre départemental plus formel.
Le changement de statut suscite tout de même de nombreux espoirs chez les jeunes qui pensent qu'ils seront heureux demain à 74%, contre 46% aujourd'hui, mais comme le souligne Jean-Paul Brouchot, "c'est un espoir matérialiste et financier plus que social". 71% des jeunes ont confiance dans la France et 79% estiment être respectés par les wazungu. De l'autre côté, on note un rejet des Comoriens : 71% se méfient des Comoriens installés à Mayotte et 68% estiment qu'ils sont trop nombreux sur l'île (alors qu'un tiers de l'échantillon interrogé est constitué de jeunes clandestins d'origine comorienne…).
Désaffection pour la politique, mais pas pour la religion
A l'instar des études qui ont pu être menées sur les jeunes en Métropole ou dans les Dom, on note également une nette désaffection pour la politique au profit d'un intérêt pour les mouvements associatifs : 47% n'ont pas de préférence politique locale, 45% n'ont pas envie de voter, 73% n'ont pas envie de militer en politique, mais 58% sont prêts à donner du temps bénévole et 61% à faire partie d'associations culturelles et sportives. Les hommes politiques locaux sont quant à eux jugés très sévèrement : 77% sont considérés comme "opportunistes", 76% comme ayant des "visions personnelles" et 70% sont "sourds". Pourtant, 73% des jeunes ont confiance dans le gouvernement, beaucoup plus éloigné…
Même si les valeurs occidentales matérialistes sont de plus en plus intériorisées par les jeunes Mahorais, il en est tout autrement du rationalisme cartésien, de la désaffection de la pratique religieuse et du relativisme des croyances que l'on peut constater en Métropole : 89% des jeunes Mahorais estiment que la religion est importante, 78% déclarent être pratiquants (dont 41% réguliers), 91% croient en la prière, 70% au cadi, 63% aux guérisseuses et 56% aux sorts.
Concernant le monde économique, les jeunes ne semblent pas avoir une grande estime pour les patrons : 65% pensent qu'ils sont frileux, 64% qu'ils ne sont pas solidaires et 60% qu'il n'y pas de dialogue avec eux. Enfin, le futur changement de statut suscite de grands espoirs, car aujourd'hui 80% des jeunes Mahorais estiment qu'ils sont moins bien traités et reconnus que dans les autres Dom-Tom, 66% que Mayotte est une île oubliée, 62% qu'ils sont une charge, 59% s'estiment incompris et 56% pensent qu'ils ne sont pas respectés. Il y a donc beaucoup de travail pour changer tout ça.
Julien Perrot
{mospagebreak title=Les 5 "familles" mahoraises}
{xtypo_dropcap}L'{/xtypo_dropcap}étude sur les socio-styles menée par Ipsos fait apparaître 5 principaux groupes, avec bien évidemment des nuances. Voici quelques éléments qui permettent de repérer ces 5 catégories, parmi de nombreux autres éléments mis à jour par cette étude qui porte pour chacun sur près de 2.000 questions. Les achats envisagés à court terme, les achats sur lesquels des économies pourraient être réalisées si nécessaire, le type de commerce fréquenté, les choix politiques, la position face à l'alcool, les drogues, la polygamie, l'homosexualité, les mzungus ou les clandestins… Avec cette étude, ces données existent désormais pour chaque catégorie, chaque tranche d'âge, en fonction du niveau d'études, des revenus disponibles… Nous vous présentons là un aperçu de ces groupes.
Les cocooners (28,1%)
Les cocooners sont à 86% des jeunes filles, avec une grande proportion qui ont fait des études supérieures longues. D’origine et de culture subjective "africaine-malgache", elles ont une culture TV de romances et cartoons (sur CanalSat). Leur modèle social est le communautarisme de cohabitation tolérante, mais elles ont un certain rejet de "trop" de Comoriens. Elles ont pour objectif de vie l'installation dans un cocooning de vie familiale harmonieuse où la femme aurait plus de personnalité, de liberté et de pouvoir. Peu religieuses, mais assez traditionalistes, leur morale personnelle est stricte sur la sexualité. Leur morale sociale prône à la fois le respect des règles, le rejet de la violence et de la drogue. Ouvertes au progrès moderne, aux voyages de découverte, elles veulent cependant garder les jeunes au pays et sont contre l’expatriation.
Avec un sentiment positif à l’égard de la France, leur vision du progrès social est la plus optimiste, notamment sur l’insertion des jeunes, mais sans envie de militer ni participer : leur priorité reste le recentrage familial. Elles considèrent cependant avec méfiance les chefs religieux, les journalistes et les politiciens carriéristes. Elles sont en attente de leaders plus éthiques. Leur image des entreprises locales est médiocre et "frileuse" et elles ont une préférence pour un développement économique d’initiative étatique publique, donnant une plus grande importance au tourisme, non seulement pour l’argent mais aussi les échanges humains. Elles sont théoriquement favorables à la lutte contre la pollution, sauf à toucher à l’automobile.
Nema, la cocooner
Nema est une jeune lycéenne de 18 ans. Elle prépare actuellement un bac pro pour se diriger dans le secrétariat. Comme beaucoup de ses copines de classe, elle voudrait travailler dans l'administration, un travail stable et bien payé qui lui permettrait d'assurer tranquillement une vie familiale. "A Mayotte beaucoup de personnes sont employées dans des administrations, c'est un secteur que je trouve sécurisant. Surtout dans une période de crise comme celle que l'on rencontre actuellement."
Même si elle souhaiterait voyager, Nema n'est pas très motivée pour aller faire ses études en France, trop contraignant selon elle. "Je suis déjà allée en France, et j'avoue que je n'ai pas vraiment aimé. Les gens sont tout le temps pressés, personne ne fait attention à toi. Et puis le climat est vraiment difficile. Lorsque j'y étais, j'étais tout le temps couchée au fond de ma couette. Je préfère effectuer mes études supérieures ici et après trouver directement du boulot."
Dans la vie, Nema se définit comme une jeune fille plutôt traditionnelle. Même si elle s'habille à l'occidentale, elle prône la préservation des traditions mahoraises. Elle nous explique que même si elle aime regarder les chaines du câble et les séries américaines, en matière de musique elle préfère les artistes locaux. M'toro Chamou, Babadi et Lathéral voici les artistes qu'elle écoute en boucle sur son lecteur mp3. Entre tradition et modernité, c'est ainsi qu'elle se voit; une parfaite adéquation avec une société mahoraise en pleine mutation.
Politiquement, la jeune fille n'est pas vraiment ce qu'on pourrait appeler une femme engagée. Comme beaucoup de jeunes de son âge, elle préfère rester en retrait de la vie politique. Elle n'est d'ailleurs pas sûre d'aller voter pour le référendum, un combat gagné d'avance selon elle. Pourtant, elle se déclare favorable au changement de statut. "Je suis pour la départementalisation, mais je ne sais pas trop ce qu'on va obtenir. Je pense que ce sera plutôt des choses positives et que Mayotte va encore se développer. En tout cas, c'est sur que le oui va l'emporter."
Les hédonistes (7,1%)
Les hédonistes sont de jeunes adultes de plus de 21 ans, des jeunes femmes pour les 2/3. Ils constituent la catégorie la plus aisée et la plus active et sont surtout des employés du service public. Ils sont à la recherche d’un travail stable, d’épanouissement personnel dans une bonne ambiance, comme le métier d'enseignant. Les hédonistes sont les plus voyageurs, les moins nés à Mayotte, d’origine "africaine-malgache" et de culture subjective "créole" ou "chrétienne". Ils sont anti-communautaristes et ouverts à la mixité d’habitat, bien qu'ils demeurent réticents devant "trop de Comoriens". Ils appartiennent à une classe sociale privilégiée, sont clients de supermarchés, sensibles à la publicité et aux produits nouveaux à essayer en promotion. Heureux et optimistes, égocentrés, pas pressés d’assumer la charge d’une famille, ils ont une grande permissivité sexuelle et sont socialement préventifs plutôt que répressifs.
Bon vivant, innovateurs, aspirant à la réussite et à l’argent pour profiter du progrès moderne, les hédonistes sont la catégorie la plus équipée en high tech et voiture (d’occasion) et la plus équipée en produits financiers. Les hédonistes sont très sensibles à l’écologie et prêts à des efforts personnels. C'est le profil le plus consommateur d’informations locales et internationales et le plus demandeur de nouveaux media. Très méfiants vis-à-vis des religieux, des juges et surtout des politiciens "pourris, carriéristes, de mauvaise foi", les hédonistes sont favorables à un développement autarcique, mais ouverts aux compétences de travailleurs étrangers et au tourisme comme meilleure chance de développement à partir du secteur loisirs. Les hédonistes sont toutefois frustrés que Mayotte soit "oubliée" de la France et de l’Europe et moins bien traitée que les Dom.
Maïna, l'hédoniste
Maïna fait partie de la catégorie des hédonistes. Une frange qui ne représente que 7,1% de la jeunesse mahoraise, ce qui s'explique probablement par le niveau de vie assez élevé de ces personnes qui rentrent pourtant à peine dans la vie active. Indépendance et modernisme, voici ses principales caractéristiques. La jeune femme est ce qu'on appelle communément une working girl. Taxi, boulot dodo, tel est son train de vie. A vingt-quatre ans, cette jeune diplômée d'une école d'ingénieur a su mener son début de carrière avec tout le succès qu'elle en escomptait. Aujourd'hui elle travaille dans une grande entreprise et elle compte bien gravir une à une les marches de l'ascenseur social qu'elle n'a pas encore franchi.
Issue d'une famille modeste, elle a su s'en sortir seule, à force de volonté. Maintenant qu'elle est parmi les catégories sociales les plus aisées, elle ne s'interdit rien. A l'école, j'enviais mes copines. Elles avaient toujours plus que moi. De beaux jouets, puis de beaux habits, et plus tard de supers appartements et des voitures, alors que moi j'étais obligée de galérer deux heures tous les matins dans les transports en commun. C'est pour ca que désormais, dès que j'ai envie de quelque chose, je me l'offre."
Elle se considère ainsi comme une bonne vivante. Maurice, Afrique du sud, Vietnam. Deux à trois fois par an, elle part en voyage pour le tourisme, mais c'est aussi l'occasion de s'adonner au shoping et refaire sa garde-robe. Une activité difficilement praticable à Mayotte. Même si elle considère que les tarifs pratiqués à Mayotte son prohibitifs, elle demeure pourtant une grande cliente de la grande distribution. "Je suis prête à payer ce qu'il faut pour avoir des produits de qualité. C'est d'autant plus facile pour moi que pour le moment je n'ai pas d'enfant."
Tout comme son compagnon, un Métropolitain qui habite Grenoble, elle n'est pas pressée de fonder une famille. "Mon copain vit actuellement en France et moi je suis ici. Ce n'est pas facile mais ca permet aussi d'avoir une certaine liberté. On se voit deux fois par an."
Les raisonnables (22,6%)
Les raisonnables sont de jeunes adultes de plus de 21 ans, à 80% des jeunes femmes. Issues de familles nombreuses, modestes ou pauvres, c'est le profil le plus déjà marié. Ce sont surtout des ouvrières-employées du secteur privé ou des chômeuses. Les raisonnables sont les plus "comoriennes" et les plus musulmanes et religieuses parmi les jeunes, mais elles se sentent aussi "citoyennes du monde", sont contre le communautarisme et désireuses que les Comoriens soient mieux intégrés à la société mahoraise.
Plutôt optimistes pour leur avenir personnel, les raisonnables acceptent le modèle programmé d’un mariage et d’une maternité précoces, d’une vie de famille traditionnelle, tout en espérant cependant plus de considération et de liberté pour les femmes. Rêvant d'une belle maison et d’une voiture familiale, elles sont à la recherche d’une vie équilibrée entre travail et famille, sage, discrète. Elles sont d’une grande moralité, surtout sexuelle, avec des valeurs raisonnables du travail, de l'effort et de la persévérance. Mais elles rêvent aussi d’un coup de chance pour vivre une autre vie plus libre : "partir ailleurs" pour s'épanouir dans un travail de bureau ou de tourisme.
Les raisonnables sont les plus pessimistes sur l’évolution sociale : à la fois le climat social et la moralité, la délinquance et le pouvoir d’achat, les inégalités et la peur de la mondialisation, malgré des progrès dans l’éducation. Sans aucune préférence politique, elles sont très critiques de tous les politiciens qui ne dialoguent pas, et sont en attente de leaders plus éthiques et plus à l’écoute. Elles sont néanmoins les plus confiantes en général, surtout dans les religieux, la justice et les medias. Plutôt favorables à un développement économique autarcique, appuyé sur la France, à partir des activités traditionnelles, en plus du tourisme, elles sont en même temps insensibles à l’écologie. Consommatrices modestes, attirées vers les entrepôts, elles regardent surtout RFO Mayotte, avec une préférence pour les love stories et les novellas.
Anliat, la raisonnable
Anliat est issue d'une famille d'origine comorienne. Ses parents habitent Mayotte depuis qu'elle est née et ils ont leurs papiers tout comme elle. La famille subsiste grâce à la boutique de quartier que tient son père. De temps en temps elle y est caissière; un travail ennuyeux qu'elle souhaite ne plus avoir à faire plus tard. "J'aimerais travailler dans une administration. Je ne sais pas exactement ce que j'aimerais y faire, mais j'aime bien travailler dans un bureau."
La jeune femme n'a que 21 ans, mais elle rêve déjà de grand mariage, d'enfants et d'un mari fidèle qui l'aiderait en cas de besoin. Après avoir quitté l'école en seconde, Anliat vit chez ses parents en attendant de se marier. Entre deux formations professionnelles, elle se débrouille pour trouver des petits boulots. De quoi aider sa famille et surtout ses cinq frères et sœurs.
Inquiète face à la montée des violences, la jeune femme espère que le statut de département permettra de mieux contrôler les jeunes délinquants. "Aujourd'hui c'est difficile pour une fille de sortir le soir, même accompagnée. Il y a des endroits où j'ai peur de me rendre. On entend plein d'histoires de filles violées ou qui se font agresser; ce n'était pas comme ça avant. J'ai peur que l'on devienne comme les pays occidentaux."
Très croyante, Anliat porte un regard plutôt sévère sur les jeunes filles "qui se comportent comme des occidentales"; selon elle, elle sont perdues entre deux identités. "Ces filles-là ne savent pas où elles veulent aller, elles se comportent toute l'année comme des mzungus et pendant le mois de ramadan elles s'habillent en salouva. Elles couchent avant le mariage, et après elles trichent pour qu'on les croit encore vierge. Pour moi c'est de l'hypocrisie."
Les jouisseurs (23,7%)
Les jouisseurs sont des scolaires de moins de 21 ans, à 95% des jeunes hommes. Ils se définissant le plus "Blanc" (10%) et le plus né en Métropole ou dans les Dom (24%), mais avec des doubles racines à la fois avec la France et Mayotte, malgré une frustration à l’égard de la France qui traite moins bien Mayotte que les Dom. C'est le profil le plus "citoyen du monde" (18%) et anti-communautariste, le plus favorable au métissage et à la mixité sociale d’habitat, tout en jugeant indésirables les Comoriens trop nombreux. Vivant assez mal leur enfance, les jouisseurs sont optimistes et veulent s’en sortir, avec une émancipation rapide pour vivre en indépendant.
Pour les jouisseurs, la vie idéale est intense, sportive, jouissive, mobile, amorale, avide de sexe (mais contre l’homosexualité) dans une société permissive idéalement, tolérant la polygamie. Ils veulent un travail technologique mais cool, sans stress où l’on est son propre patron, et avec une retraite précoce. Ils rêvent d’expatriation et de voyages dans le monde, satisfaits en partie à travers le web aujourd’hui. Ils ont pour autant une vision très critique et pessimiste de la société (communautarismes, méfiance mutuelle, drogue et délinquance des jeunes, perte d’identité culturelle) qui leur donne “envie de vomir“.
Se disant de plus en plus politisés et militants, en attente d’un leader à poigne avec des idées originales, fonceur (plutôt que moraliste), les jouisseurs sont attirés le plus par le parti Vert et ont l’attitude la plus écologiste, mais avec un modèle de développement économique libéral, par les entreprises et non l’Etat, à travers les high tech, le tourisme et le commerce, malgré une grande méfiance des patrons. Ils ont une culture de TV satellite ouverte aux influences mondiales : musiques rock-reggae-rap-électro, séries et films "adrénaline" américains. Ils sont fascinés par la high tech (mobiles, PDA, Web, Mp3), par les marques et le haut de gamme. Ils sont sensibles au sponsoring et attirés vers le e-commerce. Grignoteurs, buveurs d’alcool, possesseurs de 2 roues, ils rêvent de voiture sporty-frimeuse.
Cette catégorie peut basculer vers les "frustrés" en cas de chômage, d'absence de revenu, de travail, ou alors se retrousser les manches et basculer vers les "conquérants" pour prendre part à la construction de l'avenir et faire avancer l'île. C'est ce défi qui doit mobiliser les élus et différents responsables de l'île.
Les frustrés (18,5%)
Les frustrés sont des jeunes hommes pour les 2/3. Issus de milieux défavorisés, ils sont les moins scolarisés, les plus chômeurs, les plus pauvres. Sous-consommateurs, ils vivent de petits boulots précaires, sont prêts à prendre n’importe quel travail juste pour l’argent, tout en rêvant d’un travail à responsabilité plus valorisant et mieux payé. C'est cet espoir là qu'il faut leur proposer par la création d'emplois, rapidement, sous peine d'aboutir à de graves désagréments.
Ils sont les plus malheureux aujourd’hui et sont pessimistes sur leur avenir personnel, se sentant sans autre avenir, frustrés de ne pouvoir participer à la consommation moderne. Ils sont donc le profil le plus communautariste défensif, le plus enraciné : ils refusent l’expatriation, même pour les études, et se définissent le plus "Mahorais", le plus "Français", le plus "Créole", le plus né ici (85%).
Crispés sur une identité culturelle défensive, les plus anti-touristes, les plus anti-Comoriens, les plus anti-mariages mixtes, les frustrés sont la catégorie la plus attachée à des racines micro-locales ("là où je vis"), xénophobe, avec une sensibilité FN, et sont désireux d’imposer le shimaoré comme "langue officielle". Sûrs de leur droit, ils sont figés dans des certitudes intransigeantes conservatrices de prérogatives machistes : ils sont pour la polygamie et pour que l’homme soit le chef de famille, et sont contre toute évolution du statut des femmes et contre l’homosexualité.
Les frustrés sont à la fois socialement répressifs si on leur fait du tort, mais complètement laxistes pour eux-mêmes, sans autre règles que les leurs. Ils sont les moins écologistes. Ils sont confiants dans la France et l’Europe, et dans les autres Dom dont ils attendent l'assistance. Non militants, mais attirés par des partis d’ordre (FN, UMP), ils sont en attente de leaders experts et beaux parleurs. Ils sont les plus confiants dans la classe politique locale, le gouvernement, les entreprises et les patrons locaux.
Malgré cela, ils sont très pessimistes sur la société qui leur donne "envie de vomir", par sa régression surtout sur l'éducation, la santé, la sécurité, le racisme, les épidémies, et par le règne de l’argent et de la bureaucratie… ce qui pourrait les rendre prêts à l’explosion sociale. Les frustrés sont partisans d’une économie ultra-libérale où les entreprises se débrouillent seules, avec des investisseurs privés étrangers sans subvention, et où l’on renvoie les étrangers pour réserver le travail aux locaux. Téléspectateurs réguliers de RFO pour les infos en shimaoré, les frustrés sont fans de films d’action et de foot. C'est le groupe le plus en difficulté aujourd'hui, le plus sensible, celui qui nécessite une prise en compte, une prise en charge rapide.
Une méthode transversale pour répondre aux exigences d'un marketing de plus en plus ciblé
Elaborée par Bernard Cathelat dans les années 1970, la méthode de l'étude des styles de vie a été appliquée dans une trentaine de pays. C'est une méthode qui étudie l'individu dans sa globalité et dans toutes ses dimensions psychologiques et comportementales, ce qui permet de déterminer les grandes tendances dans les 7 à 8 années à venir. Elle s'applique à tous les secteurs d'activité, par opposition aux autres techniques d'enquête qui souvent se sont spécialisées sur les études de marché commerciales, les sondages d'opinion, les mesures d'audience des médias ou les prévisions électorales. Cette typologie de "socio-styles de vie" permet de définir des groupes d'individus précis, répondant ainsi aux exigences d'un marketing de plus en plus ciblé.
Bernard Cathelat guide l’équipe du CCA (Centre de communication avancée) à Paris depuis plus de vingt-cinq ans et partage son temps entre l’analyse des "socio-styles de vie ", la détection des grandes tendances sociales, et l’enseignement. Il a publié en 1990 son ouvrage majeur intitulé "Socio-styles système : les styles de vie, théorie, méthodes, applications". Le docteur en psychologie sociale, étonné par les résultats obtenus à Mayotte qui pour la première fois différencie les groupes de "socio-styles de vie" en fonction de leur sexe, devrait se rendre prochainement à Mayotte, a promis Jean-Paul Bruchot, le directeur d'Ipsos océan Indien.
2.000 questions posées à 370 jeunes de 15 à 24 ans
A Mayotte, l'institut Ipsos a chargé l'agence de communication événementielle Angalia de recueillir les données sur le terrain pour réaliser cette étude. Les questionnaires ont d'abord été élaborés entre Ipsos et les différents souscripteurs, publics et privés. Huit enquêteurs encadrés par deux chefs d'équipe ont ensuite sillonné l'île pendant deux mois pour poser quelques 2.000 questions de type QCM à des jeunes sélectionnés en fonction de leur âge, de leur sexe, de leur origine géographique ou de leur situation professionnelle, selon la méthode des quotas.
L'agence s'est basée sur les données fournies par l'Insee en 2007 pour établir les proportions de chaque groupe de personnes interrogées. "Nous avons aussi pris en compte la nationalité pour qu'il y ait un tiers de jeunes en situation irrégulière et ainsi refléter le poids réel de la population clandestine", précise Yasmine Saïd, chef de projets à Angalia, qui a coordonné tout le travail de terrain.
L'agence tient à remercier les MJC, qui ont permis à une centaine de jeunes venus de toute l'île de se rendre une fois dans la salle de cinéma de Mamoudzou, ce qui a permis de faire beaucoup avancer ce travail de fourmi. "Grâce à cette enquête, on a pu donner la parole à 50% de la population qui n'avait jusqu'alors jamais été interrogée", constate Yasmine Saïd. Les entretiens avaient lieu en face-à-face, avec éventuellement la traduction en shimaoré ou kibushi. Une fois les résultats connus par Ipsos, l'institut a fait part de son étonnement de cette différenciation des socio-styles de vie en fonction du sexe des individus, une situation inédite qui pourrait s'expliquer, selon la responsable d'Angalia, par "le fait que Mayotte soit musulmane, avec une éducation séparée entre les filles et les garçons".
Pour les administrations, institutions, entreprises intéressées par cette impressionnante enquête, vous pouvez contacter Ipsos océan Indien par courriel : jpb@ipsos-oi.com.
UNE Mayotte Hebdo N°420 – Vendredi 20 mars 2009
Enquête IPSOS Exceptionnelle sur la jeunesse
Les 5 Familles Mahoraises
> Consultation : Le vote des minorités
> Cour criminelle : 3 viols sutr mineurs jugés en 3 jours
> Madagascar :Andry Rajoelina à la tête du pays
> Mayotte ECO : Une ligne aérienne vers l'océanie
> Tounda : Tournée Hip-Hop à travers l'île
19/03/09 – Mayotte sera le poisson-pilote de l’aquaculture française
Pour donner du corps à ce discours encourageant, le secrétaire d'État à l'Outremer à promis des mesures d'aide aux intrants et extrants (inscrites dans la Lodeom), pour l'importation de matériel et l'exportation des produits finis, mais aurait surtout arraché à l'Ifremer l'établissement à Mayotte d'un centre de recherche et de développement pour l'aquaculture française. M. Marot, président d'Aquamay, a insisté sur l'importance capitale d'une telle mesure, qui permettrait à Mayotte de développer sa filière de manière autonome et rapide, avant de remercier les différents soutiens politique et institutionnel qui ont permis de faire reconnaître au niveau national les bons résultats et le potentiel de l'aquaculture Mahoraise, comme le président Douchina, le député UMP Didier Quentin, le directeur de l'Odeadom Paul Leu, le sénateur (UMP) Ramadini, le directeur des affaires maritimes M. Busson, et tous les aquaculteurs de Mayotte.
19/03/09 – Les instits de Mayotte suivent la grève nationale
19/03/09 – La ligue de foot de Mayotte sort le calendrier 2009
19/03/09 – Etat-civil pour tous avant le 31 décembre 2010
L’état-civil n’est valablement établi que pour environ la moitié de la population à Mayotte. La Commission de révision de l’état civil (Crec) mise en place en 2001 "n’a répondu que partiellement à cette préoccupation en raison de divers dysfonctionnements et procéduraux", a indiqué le secrétaire à l’Outremer, Yves Jégo.
L’amendement, sous-amendé par la commission des Finances du Sénat, permet aux Mahorais de se choisir un prénom et un nom parmi les vocables par lesquels ils s’identifient traditionnellement. Il réduit la durée des périodes exigées pour la reconstitution à la demande des intéressés des actes de naissance et de mariage. Il fixe également au 31 décembre 2010 la date limite pour les Mahorais d’obtenir un état-civil de droit commun. Après la consultation du 29 mars, un recensement de tous les Mahorais sera effectué.
19/03/09 – Les jeunes diabétiques font un appel aux dons
Pour plus de renseignements : Tél : 0639.69.10.55 / 0639.20.25.56
Fax : 0269.62.16.65
19/03/09 – Les producteurs d’ylang veulent court-circuiter les grossistes
L'année dernière, la vente directe d'essence d'ylang-ylang à l'exportation a rapporté 5.300 € à l'association, qui a dépensé 1.500 €, taxes douanières comprises, pour acheter des fioles, dont la vente est beaucoup plus rentable que la vente en gros. Alors que l'association en a fait une demande au conseil général depuis 9 mois, c'est finalement Omar Boitcha, le président de l'association, qui va fournir gratuitement un local situé à Ouangani, pour pouvoir organiser des réunions et entreposer les fioles. L'association va demander à la Capam de leur fournir un technicien qui viendrait une fois par semaine.
Les producteurs se sont beaucoup inquiétés de l'avenir de la filière, surtout à cause de la main d'œuvre clandestine qui, si elle est régularisée, va beaucoup augmenter les coûts de production. Selon eux, la seule façon de faire face à la concurrence, notamment comorienne, serait de subventionner la filière pour qu'elle demeure compétitive. Les producteurs n'excluent pas de vendre leurs pieds au conseil général ou à l'Etat s'ils n'ont plus de main d'œuvre disponible. Les fleurs d'ylang-ylang coûtent 50 centimes le kg, alors que le coût du travail, selon le Smig mahorais, est de 5 € de l'heure.
Enfin, l'association envisage d'envoyer un délégué au salon des parfumeurs de Grasse à la fin du mois de juin, à condition de trouver les financements nécessaires, pour aller démarcher directement les clients, sans passer par les grossistes locaux. Ce projet a suscité une certaine opposition de la part des "bacoco" producteurs, car ils ne seraient alors payés qu'à 70%, les 30% restants étant versés à la réception de la marchandise. En court-circuitant les grossistes locaux, les producteurs mahorais pourraient considérablement augmenter leurs revenus, quand on sait qu'ils vendent ici l'essence à 35 € le kg, contre 58 € en Métropole.
Cela pourrait leur permettre d'augmenter le salaire des ramasseurs de fleurs et peut-être intéresser plus de monde, voire même organiser des groupes de ramasseurs qui pourraient passer d'une plantation à l'autre, leur assurant ainsi des revenus corrects et créant des emplois pour des personnes non qualifiées, mais en règle…
JP
18/03/09 – Le CSA à Mayotte pour contrôler la campagne électorale
En tout, les représentants des 5 partis vont pouvoir s'exprimer pendant 4 modules de 6 minutes qui seront diffusés à partir de ce mercredi jusqu'au jeudi 26 mars. Les spots seront diffusés à 13h10 à la radio puis à 20h10 à la télévision, après la météo en shimaoré. En ce qui concerne la campagne médiatique, Maryse Brugière rappelle que la règle dans ce cas n'est pas l'égalité mais l'équité : "Toutes les tendances doivent pouvoir s'exprimer au prorata de ce qu'elles représentent dans la population". Les partisans du "non" à la consultation pourront donc s'exprimer mais il n'y a pas d'obligation de leur laisser la moitié du temps de parole. Avec Blandine du Peloux, secrétaire générale du Comité technique radiophonique à la Réunion, Maryse Brugière va faire le tour des radios privées pour leur rappeler les règles à respecter, même si la plupart ne diffusent que de la musique.
Habitués à travailler ensemble depuis une dizaine d'années, Yves Rambeau et Maryse Brugière n'avaient encore jamais été confrontés à une consultation où tous les partis sont pour le "oui". Ils vont rester jusqu'à la fin du scrutin pour s'assurer que la diffusion des spots de la campagne officielle a bien eu lieu, et que la "neutralisation" de la journée de samedi dans les médias audiovisuels sera bien effective, pour ne pas avoir à transmettre une clause d'annulation au Conseil d'Etat.
18/03/09 – CSSM : Le directeur poussé vers la sortie ?
Elu en novembre dernier, le nouveau conseil d'administration, de sensibilité Cisma-CFDT (porté par les voix du Medef), et son président Boinali Said, lui reprochent en effet d'être trop lié à l'ancienne présidente de la CSSM, Sarah Mouhoussoune (FO), et lui aurait fait savoir qu'il ne "souhaitait pas travailler avec lui". Si M. Perrier n'a pas caché sa déception, il assure n'avoir organisé ou motivé aucune manifestation de soutien des salariés de la CSSM en sa faveur et ne pas être en congés ou absent, mais bel et bien actif. Le directeur adjoint serait également toujours titulaire de son poste. Des propos confirmés par l'ancienne présidente de la CSSM, Sarah Mouhoussoune, qui s'est par ailleurs dite "atterrée par les ingérences d'un conseil d'administration qui ne semble pas avoir compris que la CSSM n'était plus autonome, mais soumise à la validation de ses décisions et orientations par les caisses nationales".
M. Boinali, contacté à maintes reprises, n'a pas répondu à nos appels. De son côté, Jacques Toto, membre du conseil d'administration, a indiqué que le renouvellement du poste prendrait du temps, au vu de la rigidité de la procédure imposée par les Caisses nationales. Si un appel à candidature est déjà lancé, le remplacement ne pourra se faire qu'une fois que M. Perrier aura retrouvé un poste. Le directeur devrait donc rester en place jusqu'au début de l'été, et s'est déclaré prêt et motivé à mener de front les deux grands chantiers de la CSSM : la construction de l'immeuble du siège et le lancement de la carte vitale II.
18/03/2009 – « L’auberge mahoraise » de Manou Mansour
{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}près avoir révélé son attachement profond pour Mayotte, son île natale, en adressant au monde entier ses "lettres" qu'il a écrites, pour "exposer de sérieux problèmes que connaît le monde, pour appeler à la paix et pour défendre les droits de l’homme", le jeune auteur mahorais vient nous relater l'expérience d’un jeune bachelier mahorais parti en France pour poursuivre ses études.
"A l’innocence de son pays natal, à la douceur de vivre d’une terre authentique et accueillante, va rapidement s’opposer l’inhumanité d’un monde froid et individualiste, où s’accumulent les tracasseries administratives, les préjugés et les discriminations envers les Français d’Outremer. Contre cette société moderne qui a perdu tout lien avec la nature et toute notion de fraternité, l’auteur réaffirme, outre sa double identité de Mahorais et de Français, une certaine conception du bonheur, faite d’altruisme et d’amour de l’humanité."
Manou Mansour réside à Angers où il prépare un Capes d'Espagnol.
Rafik
Extrait
{xtypo_quote}Le quinze septembre, j’empruntai la machine aux ailes d’acier pour me rendre en France métropolitaine. Après l’atterrissage à Paris, j’eus droit à une autre douche froide : outre le fait que nous n’étions plus sous les tropiques, et qu’il faisait moins cinq degrés à six heures du matin, mes camarades et moi subîmes d’incessants contrôles de papiers, à tous les postes de contrôle, comme si nous étions du bétail qu’il fallait recenser. À l’aéroport de Nantes, trois autres agents de sécurité s’approchèrent de moi, regardèrent mes sacs, puis me demandèrent d’où je venais. Avant qu’ils finissent de parler, je les interrompis par un gaz très bruyant que je venais de laisser échapper de mon insolent derrière : les zones de turbulence que nous avions rencontrées pendant le vol nous avaient décidément trop secoués… Ils me souhaitèrent un bon séjour, puis s’en allèrent, sans demander leur reste.{/xtypo_quote}
20/03/2009 – 20ème Semaine de la presse et des médias à l’école
{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e jeudi 26 mars prochain, le collège de Doujani sera transformé en une salle de rédaction. Yves Busière, principal adjoint du collège de Doujani et formateur Clemi, coordonne une action d'envergure. Les équipes rédactionnelles du journal scolaire Soma, nommément les lycées de Kahani et Sada et les collèges de Chiconi, Dembéni, Doujani, M’tsangamouji, Pamandzi, Sada et Tsimkoura, se retrouveront au collège de Doujani pour édition spéciale de Soma.
"Chaque équipe comprend au maximum 5 élèves. Il y aura au total 20 équipes soit 20 articles illustrés qui seront édités dans un numéro spécial de Soma. Vous devez être structurés pour une bonne répartition des tâches. C'est indispensable pour être efficace car le temps sera compté", est-il indiqué dans "Le Guide du jeune reporteur" qui leur a été adressé bien à l'avance. Ce dernier leur explique comment préparer un reportage, respecter les contraintes et leur donne quelques conseils quant à la rédaction d'un article.
Une fois accueillies dans la salle de polyvalente pour une conférence de rédaction, les équipes devront ensuite effectuer des reportages dans le quartier de Doujani et M'tsapéré ou s'entretenir avec des personnes ressources au collège.
De nombreux sujets et portraits seront respectivement traités et dressés. Et avant de partir, les jeunes reporteurs auront deux heures pour saisir leur article.
Rafik