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27/03/2009 – Justice : Trafic de stupéfiants

 

{xtypo_dropcap}L'{/xtypo_dropcap}enquête, qui avait lieu depuis le mois d'août, a permis de présenter devant le juge d'instruction 8 personnes, dont une femme, pour leur mise en examen : 5 sont aujourd'hui incarcérées et 3 placées sous contrôle judiciaire. "Nous avons pu nous attaquer à la structure même du réseau : le chef du réseau et toute sa logistique", a souligné M. Gautier. Le chef du réseau était un Comorien en situation irrégulière qui bénéficiait d'une couverture depuis plusieurs années qui lui permettait d'agir "au su et au vu de tout le monde".

Ce trafic s'appuyait sur un clan familial particulièrement bien organisé. Les personnes mises en examen sont celles qui conduisaient les embarcations et qui stockaient la drogue et l'argent. 19 revendeurs et gros consommateurs font également partie des personnes arrêtées. Toutes les communautés de l'île sont touchées : Mahorais, Métropolitains, Comoriens en situation irrégulière ou non.

 

"Neutraliser le réseau en un seul coup de filet"

 

C'est la première grande opération du Gir de Mayotte, dont la création est encore toute récente, qui a permis le travail en complémentarité de toutes les forces de l'ordre avec l'objectif de "lutter contre toutes les formes d'économie souterraine". Le cannabis, mais aussi la cocaïne, avec la saisie le 24 août dernier de 4,4 kg de cocaïne dans une embarcation, venaient de Tanzanie, étaient acheminés par cargo vers la Grande Comore puis arrivait à Mayotte via Anjouan par kwassa-kwassa. La cocaïne venait d'Amérique du Sud et passait par l'Afrique de l'Ouest pour arriver en Tanzanie. Les produits stupéfiants étaient transbordés avant l'entrée du lagon sur une barque de pêche qui rentrait ensuite en même temps que les retours de pêche.

Le trafic était très lucratif puisque la demi-tonne d'herbe de cannabis était achetée 5.000 euros en Tanzanie pour être revendue 650 à 700 euros le kilo ici. Parallèlement à ce trafic, les membres du réseau participaient également à un réseau d'aide à l'entrée d'étrangers en situation irrégulière. Parmi les personnes interpellées, quatre clandestins ont fait l'objet d'un arrêté de retour à la frontière

Des contacts ont actuellement lieu avec l'ambassade de France en Tanzanie pour mettre en place des commissions rogatoires internationales. "Notre objectif était de neutraliser le réseau en un seul coup de filet, surtout ici avec les clandestins qui peuvent repartir aux Comores", a expliqué M. Gautier. Les trafiquants ont réinvesti une grande partie de leurs bénéfices aux Comores, en se constituant là-bas un patrimoine conséquent.

Plus d'une centaine de kilos de cannabis auraient ainsi été écoulés à Mayotte depuis quelques années. L'enquête est toujours en cours et le procureur Gilles Rognoni a précisé que le chef d'accusation d'importation de produits stupéfiants en bande organisée est pour l'instant une affaire criminelle, mais qu'elle pourrait aussi relever du tribunal correctionnel.

 

Julien Perrot

27/03/2009 : Consultation du 29 mars : Les relais médiatiques

 

Agathe Lante, journaliste à Canal+

 

{xtypo_quote}Si j'étais Mahoraise, je voterais "oui" au referendum{/xtypo_quote}

 

"Je ne connaissais pas du tout Mayotte. Je n'avais jamais entendu parler de l'île même en tant que journaliste. Lorsque je suis arrivée, ce qui m'a marquée c'est l'état de certains quartiers. On se croyait dans le tiers-monde. Je ne pensais vraiment pas qu'il puisse y avoir ce genre de choses sur un territoire français. Avec des chiffres aussi importants de clandestins et d'analphabètes. En France, les gens n'ont absolument pas conscience de ce qui se passe là-bas, même les médias. Certains ont une idée parce qu'ils ont fait des voyages officiels à Mayotte, mais rien de plus.

On est en train d'imposer aux Mahorais un état-civil dont on sait qu'il ne fonctionne pas à cause de critères qui ne correspondent pas à la société, comme par exemple pour le nom patronymique. En France on est en train de l'abandonner, mais il faut bien trouver un alignement pour pouvoir offrir les prestations sociales.

En tant que journaliste, on a envie de montrer ces problèmes. Même quand je suis en montage, je me rends compte que je choisis surtout les choses qui m'ont choquées. On n'a pas forcément envie de montrer les efforts qui sont faits par les associations, juste tout le chemin qu'il reste à parcourir avant de régler les problèmes. Comment trouver une solution à l'immigration, où trouver les logements pour ces personnes qui vivent dans des bidonvilles ? On sent bien qu'il ne suffira pas d'injecter des millions pour régler le problème. Mais je comprends aussi la frustration des Mahorais de voir qu'on ne parle que de ça.

Si j'étais Mahoraise, je voterais "oui" au referendum, les motifs des partisans du "non" sont soit égoïstes, lorsqu'ils évoquent la polygamie, soit pas du tout convaincants. Après, je ne suis pas fan de l'idée d'aligner tout le monde sur le modèle français. En tout cas, je pense que les Mahorais se trompent en disant que le département sera la solution à tous leurs problèmes.

J'ai surtout senti que les Mahorais étaient seuls face aux problèmes. Si on ne trouve pas de solutions, la situation va devenir explosive. Il suffit de regarder tous ces gamins qui traînent sans éducation, sans maison. Un membre de la Paf m'a dit que, si on ne fait rien, dans dix ans neuf Mahorais sur dix seront des Comoriens.

Mais comment on va s'en sortir ? On a l'impression de tirer sur une pelote de laine : tout est lié et on ne sait pas sur quel nœud on va tomber. Le plus drôle avec Mayotte, c'est qu'il y a des trucs qui m'ont vraiment choquée et d'autres qui me font plier de rire. Comme le Grand cadi. J'imagine le Français de base qui va voir ca, il va sûrement s'étouffer dans son fauteuil."

 

Alexandre Bouchet, journaliste à M6

 

{xtypo_quote}Les sujets sont vraiment formatés, on ne pense pas à creuser, à sortir des sentiers battus…{/xtypo_quote}

 

"Je connaissais Mayotte de nom et j’avais en tête tous les clichés sur la région océan Indien, mais je ne mesurais pas vraiment l’étendue des problèmes. L’influence de la France ici, c’est un peu comme le pot de miel entouré par la misère. Je ne suis pas persuadé que l’action du gouvernement soit une bonne chose, pour la simple raison qu’on voit bien qu’il n’y a aucune projection dans l’avenir. L’Etat privilégie la géostratégie sans prendre en compte l’avenir socio-économique de l’île.

On a l’impression d’être dans une banlieue à l’envers. Les gens qui vivent ici sont très ouverts et souriants et l’île est magnifique. Pourtant, les "Métros" qui débarquent vont se parquer dans des quartiers hideux au lieu de s’intégrer et de vivre avec le reste de la population. C’est un peu comme la politique que mène la France dans cette région, elle cloisonne les populations. On a l’impression de vivre dans une société de caste, hiérarchisée et on se dit qu’il faudrait que les gens se mélangent plus.

Hier, on a rencontré des professeurs qui nous ont expliqué que beaucoup de gens avaient peur de s’afficher en aidant les populations immigrées, par peur de se mettre la préfecture à dos. On cherche à asphyxier les clandestins. C’est quand même un tiers de la population et ils ne sont représentés nulle part. Ce genre de choses fait beaucoup de désespérés, notamment parmi les jeunes qui sont nés ici. Ils ont des parents clandestins, mais ils sont Français et ce sont les forces vives de demain. Ces gamins sont traumatisés par tout ce qu’ils ont vécu, les rafles, les expulsions, la peur de la Paf…

Dans le discours des politiciens, on ne sent pas vraiment une volonté d’aider ces personnes. Pourtant ici, il y a une très forte interdépendance entre les Comoriens et les Mahorais. On a l’impression qu’il y a aussi une forme d’hypocrisie de la part des Mahorais, mais je pense que pour le moment notre discours est unilatéral, on n’a vu qu’une partie du problème.

C’est vrai que les médias on a tendance à ne montrer que le coté négatif des choses, parce que ça fait de l’audience. C’est l’aspect qui paraît le plus choquant et le plus intéressant, alors qu’il y a des gens qui essayent de s’en sortir et de trouver des solutions. On a tendance à faire l’impasse sur le côté positif par manque de temps, de moyens ou de recul. Du coup, les sujets sont vraiment formatés, on ne pense pas à creuser, à sortir des sentiers battus… Ce genre de choses peut démolir l’image d’un pays, d’une région.

C’est ce que je reproche à beaucoup de médias. Imaginez : dix reportages d’un coup où tout le monde répète qu’il y a des enfants dans les décharges et que les droits de l’homme sont bafoués… Je ne pense pas que ça va arriver ici, parce que les journalistes sont surtout là pour le référendum. Ils se focalisent plus sur le changement de statut et autour, ils font des portraits de divers personnages. Après ça, il va y avoir un vide médiatique qui va durer un bout de temps, sauf si c’est le bordel après.

Dans notre film, on ne peut pas ne pas parler de la question de l’immigration et de la répression, mais on se doit aussi d'essayer d’aller voir autre chose. Prendre du recul et voir d’autres choses qui soient plus sympas, pour ne pas mettre que le coté dur en avant."

 

Michel Delberghe, journaliste au Monde

 

{xtypo_quote}Les élus doivent préparer la prochaine génération à ces changements{/xtypo_quote}

 

"Ma perception initiale de Mayotte était très floue, très lointaine. Toutes les questions liées à l'avenir des Dom ont pris plus d'acuité depuis la crise en Guadeloupe. Il a fallu une période de crise pour qu'on s'intéresse à une situation économique et sociale qui apparaît très éloignée de celle de l'Hexagone. Aujourd'hui, le débat récurrent sur l'Outremer réapparaît : quel est l'intérêt pour l'Etat, le gouvernement, la nation de maintenir ces liens avec ces territoires ? Quelle est la valeur de ces liens ? Il faut les moderniser, les rénover, revoir le statut, le coût et rétablir une nouvelle politique entre la Métropole et l'Outremer. Mayotte concentre une partie de ces questions qui se posent pour tous les territoires ultramarins.

Ce que le pays ignore totalement sur Mayotte, c'est la perception régionale, la situation de ce territoire dans son environnement proche, pour comprendre la réalité de la situation entre Mayotte et les Comores. C'est une "terra incognita", au-delà de l'indicible, une espèce de nébuleuse qui vaut aussi pour les Antilles dans leurs relations avec les Caraïbes. On imagine peu de Métropole que cette consultation signifie un "non" définitif aux Comores. Quand on regarde ce que sont devenus les Comores et Madagascar, il est évident que les Mahorais ne veulent pas de ça.

Ce qui saute aux yeux quand on arrive ici, c'est que c'est un territoire plus proche de la réalité africaine que française. C'est la France des années 1945-1950, dans sa réalité, son fonctionnement. C'est une autre perception du temps, il y a un vrai décalage. En venant ici, j'ai appris que l'application des lois et des institutions républicaines sont très récentes.

Trois choses m'ont interpellé : d'abord la croissance de la population, car aucun département français n'a connu une telle explosion démographique, à laquelle il faut faire face. Ensuite, c'est la mise en œuvre progressive du droit commun. Il y a un décalage temporel des institutions républicaines, avec par exemple la création des communes en 1977 ou les écoles maternelles qui n'existent que depuis 1993. Enfin, il y a l'existence d'un droit local qui va devoir s'effacer devant le droit commun, avec par exemple la mise en place de l'état-civil. C'est une affaire hautement symbolique car pour les partisans du rattachement définitif à la France, cela permet de dire que les Mahorais ne seront plus des "citoyens de seconde zone".

Pendant mes investigations, j'ai senti une forme d'exaspération des interlocuteurs qui m'ont tous dit que les médias nationaux se focalisent sur l'immigration clandestine. Mais c'est un tel poids sur l'avenir de Mayotte qu'on ne peut pas nier cette réalité. L'immigration clandestine, dans ses flux et dans la persistance des étrangers en situation irrégulière qui font tourner l'économie locale, a des conséquences sur les infrastructures, sur le niveau des équipements sanitaires et scolaires. C'est un tel risque de déstabilisation qu'on ne peut pas évacuer le problème. Cela représente un risque d'explosion, de tensions sociales majeures à cause du nombre de clandestins, qui est sans commune mesure avec le camp de Sangatte à Calais. Et pour les radios et les télés, c'est du pain béni.

Avec la départementalisation, Mayotte va faire un grand saut dans le vertige de la modernité, il va y avoir des transformations radicales dans une durée relativement courte. Les élus doivent préparer la prochaine génération à ces changements, surtout avec la moitié de la population qui a moins de 20 ans."

 

Patrick Fandio, journaliste à TF1

 

{xtypo_quote}Il y a un grand retentissement en France{/xtypo_quote}

 

"On va réaliser 4 reportages pour essayer d'embrasser les différentes facettes de la réalité mahoraise. Hélas on fait des raccourcis à la télévision, mais on essaye de donner une vision un peu large de ce qu'est aujourd'hui Mayotte. Ce jeudi soir il y aura un reportage sur la question de l'état-civil, l'immigration, les Anjouanais. Le lendemain les changements dans le quotidien : impôts, polygamie, attentes. Ensuite l'enseignement du français et enfin le dernier reportage sur l'élection. On repart lundi ou mardi. Nous sommes deux personnes, mais on voit les collègues de M6, France 24… Il y a un grand retentissement en France".

 

Propos recueillis par Halda Toihiridini et Julien Perrot

 


 

Articles et reportages qui seront diffusés prochainement

 

  • TF1 : 4 sujets diffusés pour les JT de cette fin de semaine
  • Antenne Réunion : plusieurs sujets pour les JT des jours à venir.
  • France 24 : plusieurs sujets pour les JT et des directs dans les jours à venir.
  • France 5 : 3 sujets sur Mayotte diffusés dans l’émission "C’est dans l’Air".
  • M6 : Reportage de 52 minutes sur Mayotte pour l'émission "Enquête exclusive" diffusée entre le début de l’été et septembre.
  • Canal+ : Un sujet sur la consultation diffusé ce dimanche dans l'émission "Dimanche+", un autre sur l'immigration sera diffusé plus tard.
  • RFI : Une envoyée spéciale prépare plusieurs papiers sur la consultation et un sujet de 20 minutes sur Mayotte. Elle va aussi couvrir le référendum aux Comores.
  • Le Monde : 2 articles devraient être publiés vendredi soir et mardi soir.
  • Déjà parus ces derniers jours : des pleines pages ou des reportages sur L'Express, Le Figaro, le JDD, RFO Réunion, Complément d'enquête sur France 2…

27/03/2009 – Trois questions à… Mansour Kamardine

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo : L'instauration de la fiscalité locale va-t-elle être une nouvelle charge pour les foyers et les entreprises de Mayotte ?

Mansour Kamardine : La réponse est tout à la fois oui et non. Oui parce qu’il y aura des impôts nouveaux qui apparaîtront. Je pense à titre d’exemple à la taxe d’habitation qui frappe les locataires d’immeubles. C’est non également quand on sait que par exemple tous les contribuables mahorais aux revenus mensuels compris entre 900 et 1.400 € pourraient être exonérés; ou encore à la réforme de la taxe professionnelle qui viendrait en lieu et place de la patente à laquelle toutes les professions commerciales, libérales et autres… sont assujetties, ladite taxe étant appelée également à disparaître.

L’on voit donc que l’affirmation dans un sens comme dans un autre n’est pas si évidente que cela. Pour le reste, ce n’est pas scandaleux que tous ceux qui habitent à Mayotte participent, à travers l’impôt et en fonction de leur capacité contributive, à l’effort de développement et d’aménagement de ce territoire. Pourquoi s’y opposer quand on sait qu’au travers de la solidarité nationale et des transferts financiers par le budget de l’Etat, ce sont des contribuables de Métropole et d’ailleurs qui viennent au secours de notre développement, alors que probablement ils n’utiliseront jamais nos équipements, faute de se rendre à Mayotte ?

Pour finir, il faut quand même noter que les contribuables mahorais paient déjà pas mal d’impôts, que probablement une harmonisation vers une fiscalité nationale et européenne conduira pour certains à en payer moins. Actuellement Mayotte n’est pas département et nous payons des impôts. Ce n’est donc pas la départementalisation qui conduira à payer plus d’impôts. C’est notre exigence de développement rapide et de modernisation économique et sociale qui conduit à plus d’impôts.

 

MH : Avec la fin de la justice cadiale, le statut personnel de droit local va-t-il disparaître d'ici quelques générations ?

MK : Il n’est pas proposé de mettre fin à la justice cadiale. Il est proposé de limiter ses compétences aux seules fonctions de médiation sociale. Dois-je rappeler que l’histoire des cadis sous la République, depuis sa réglementation par les décrets de 1931 et 1939, a été marquée par un encadrement de son champ de compétence ? Aussi, dès cette date, le cadi n’avait pas compétence pour statuer sur les matières pénales : crime, vol, etc. Les réformes de 2003 et 2005 ont poursuivi cette même direction.

En un mot, le cadi continuera d’exister pour être le représentant des musulmans dans les villages et dans les mosquées, pour concilier les justiciables dans leurs rapports sociaux, etc. La départementalisation ne fera donc pas disparaître le cadi. La menace du cadi vient de l’évolution des mentalités de la jeune génération, la responsabilité de la République dans ce domaine étant d’adapter la législation locale pour permettre à Mayotte d’épouser son temps, qui est le temps d’internet, etc.

 

MH : La départementalisation peut-elle signifier une marche forcée vers le droit commun, quand on sait que certains textes de lois et codes sont parfois difficilement applicables ici ?

MK : La loi est par nature quelque chose de toujours difficile car elle constitue à n’en point douter une atteinte à nos libertés primaires en les encadrant. Là encore, ce n’est pas la départementalisation. Vous observerez d’ailleurs que les difficultés provoquées par la loi ne sont pas propres à Mayotte, sinon nous n’aurions pas fréquemment des grèves et autres mouvements sociaux dans les rues de Paris. Ici un décret réformant le statut des enseignants-chercheurs, là c’est le CPE, etc. qui font descendre les populations dans la rue.

S’agissant de Mayotte, le trait est un peu grossi par la conjugaison de deux phénomènes, à savoir : la réforme demandée par tous mais qui fait toujours peur et la singularité mahoraise qui fait que la loi précède assez souvent à Mayotte les faits sociaux contrairement à ce qui se passe ailleurs.

Vous observerez d’ailleurs que malgré ces difficultés les Mahorais ont fait globalement preuve d’une très grande capacité d’adaptation dans la mesure où le DSIOM a étendu sans trop de heurts la quasi-totalité de la législation métropolitaine à Mayotte. Les choses se mettent progressivement en place, avant même l’arrivée de la départementalisation.

Pour conclure, je comprends assez aisément les appréhensions diverses sur la départementalisation qu’il ne faut pas accabler de tous les maux. La départementalisation est avant tout une question politique, puis institutionnelle, avant d’être technique. Les inquiétudes que vous soulevez sont des sujets techniques auxquels les pouvoirs publics doivent répondre, que l’on soit dans un statut départemental ou pas. Je veux dire ici toute ma confiance dans la départementalisation. J’espère qu’une majorité de tous ceux qui inscrivent leur avenir sur ce petit caillou français partageront avec moi cette conviction et cet enthousiasme.

 

Propos recueillis par Julien Perrot

27/03/2009 – Consultation du 29 mars : Le soutien des représentants du MODEM

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}"P{/xtypo_dropcap}our la première fois, un homme politique métropolitain est venu faire campagne à Mayotte, aussi bien dans les meetings que dans la campagne officielle", a précisé M. Aly, "à travers cette solidarité, c'est la culture béarnaise, l'identité basque qui rencontre l'identité mahoraise". Dans le spot de campagne qu'ils ont tourné ensemble, le député Aly arbore un chechia et Jean Lassalle un béret basque pour démontrer que "la France de la diversité n'est pas l'assimilation. On peut avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs tout en restant nous-mêmes avec notre culture et notre identité", a expliqué M. Aly. Il a ajouté que M. Lassalle, célèbre pour avoir fait une grève de la faim dans la salle des Quatre Colonnes de l'Assemblée nationale pour défendre l'emploi dans sa vallée, "est un homme déterminé qui représente la France du terroir".

"Dans toute l'Histoire de Mayotte, la France a été méfiante, réservée. Les gouvernements successifs nous ont regardés en disant : c'est votre combat. Pour la première fois, c'est une lutte franco-française. Jean est venu partager ce combat qui n'est plus celui de Mayotte mais de toute la France", s'est félicité notre député. Au sujet de l'égalité républicaine, M. Aly a rappelé qu'"en 2000, je disais que la polygamie n'avait pas vraiment été interdite puisque certains sont polygames alors que d'autres n'ont pas le droit de l'être : en France, tout le monde doit avoir les mêmes droits. Dans ce territoire, les gens doivent être traités de la même façon, il faut abolir les privilèges, comme en 1789".

 

"Les Mahorais sont les plus libres, ceux qui ont choisi la voie la plus singulière"

 

"J'avais très envie de découvrir votre île, ce territoire magnifique luxuriant de verdure, ces hommes et ces femmes si fiers de leur appartenance à la France", a déclaré M. Lassalle. "J'ai retrouvé mon pays, mon enfance, ce bilinguisme qui a fait ma singularité. Un objet de rejet qui est aujourd'hui devenu une qualité". Pour lui, il faut "cultiver passionnément sa singularité car aujourd'hui, nous avons tous besoin de connaître nos racines".

"Tu es moi et moi, je suis toi", a-t-il dit à son ami en lui tenant les mains. "C'est notre beau pays de France que l'on connaît à Mayotte", a-t-il ajouté, enthousiaste. Faisant référence aux élites parisiennes qui sont trop éloignées des préoccupations de la "France profonde", le député des Pyrénées-Atlantiques a déploré qu'"on a fait aucun effort en Métropole pour parler de la consultation à Mayotte car nous sommes malheureusement des territoires beaucoup trop oubliés, c'est vrai aussi des campagnes".

Pour M. Lassalle, ce que Mayotte apporte à la France est d'abord le fait que M. Aly soit le seul député musulman dans l'Hémicycle. Au sujet de l'Histoire de Mayotte, M. Lassalle a précisé sa pensée : "L'Histoire que j'ai apprise, c'est qu'il y a toujours eu des problèmes dans l'archipel, bien avant les années 1960. Les Mahorais sont les plus libres, ceux qui ont choisi la voie la plus singulière. Ils ont vu très longtemps avant les autres qu'il y aurait un monde avec une République qui élèverait ses enfants les plus méritants".

 

"Nous aurons montré notre détermination au monde entier"

 

Concernant la départementalisation, M. Lassalle a déclaré, reprenant les mots de notre député, qu'il fallait un département "mouhakaka" ("à 100%") pour pouvoir mettre en place tous les dispositifs qui ont cours dans un département : "Avec ce lien plus fortement resserré avec le reste de notre pays, nous pourrons donner des réponses plus convaincantes à nos frères des Comores. C'est un message d'espoir".

Interrogé sur l'immigration clandestine, M. Lassalle a déclaré que la politique française de l'immigration est la plus grande hypocrisie électoraliste car on pointe du doigt des gens et on crée de l'insécurité. Il faut donner aux individus la capacité de rester chez eux. Le vrai problème de notre monde aujourd'hui, c'est de donner les moyens à ceux qui vivent sur ces territoires d'aimer y rester." A la fin du déjeuner, M. Lassalle a distribué son livre et des bérets basques, avant d'entonner le chant des montagnards, de sa voix de stentor.

Pour le député de Mayotte, la victoire sera totale dimanche soir si le taux d'abstention est inférieur à 30% et si le "oui" dépasse les 73% de la dernière consultation en 2000. "Nous aurons montré notre détermination au monde entier, comme Jean Lassalle qui a fait la grève de la faim pour défendre la population de son département ou comme lorsqu'il a chanté l'hymne de son département à l'Assemblée nationale. C'est le symbole de cette ténacité, de cette résistance à toutes les marées, à tout ce qu'on peut nous opposer à nous, les Mahorais".

 

Julien Perrot

27/03/2009 – Education à l’environnement

 

{xtypo_dropcap}"A{/xtypo_dropcap}ujourd’hui, il va s’agir de faire un premier balisage du sentier jaune, et de rappeler les caractéristiques écologiques des différents milieux traversés", rappelle Christophe. Justement, à quelques pas du portail de l’école, les élèves expliquent : "ici, on est dans le milieu côtier, on voit la mangrove avec les palétuviers, ici un hibiscus, là un badamier…" Alors que certains élèves placent judicieusement sur un rocher le balisage provisoire, je m’étonne de la propreté de la mangrove.

"Oui, c’est parce qu’on l’a nettoyée avec l’association", déclare un élève. L’association, c’est Bwolatsara, une association du village très active qui implique les jeunes du village dans leurs actions de protection de l’environnement. "C’est important la mangrove", explique un élève, "elle protège le village des vagues, elle protège les petits poissons et les œufs, mais surtout elle filtre et retient la terre, sinon les coraux vont mourir !".

Mais déjà les baliseurs nous attendent en bout de plage, il ne s’agit pas de rater la bifurcation vers le milieu forestier ! Christophe rappelle : "ici, nous avons une forêt dite primaire, vous vous souvenez pourquoi ?" "Oui monsieur, elle est naturelle, l’homme ne l’a jamais touchée". Les différents arbres, lianes, fougères et orchidées sont observés… Mais n’oublions pas de placer nos balises, elles dirigeront le promeneur vers le milieu agricole qui mène à la crête : goyaviers, orangers, citronniers, manguiers, quelques plantes médicinales. Les enfants connaissent bien ce milieu : "ça c’est nos parents, nos grand-mères qui nous l’ont appris", déclare fièrement une élève. Le sentier nous mène à une barrière, propriété privée !

 

Padzas, cocoteraie et collines

 

"La dernière fois, nous ne sommes pas allés plus loin", explique Christophe, "nous avons du rebrousser chemin. L’occasion idéale pour travailler en classe sur l’écriture d’une lettre. Nous avons donc adressé une demande d’autorisation de passage au propriétaire. Celui-ci a gentiment donné son accord."

Une marque jaune, et déjà on atteint la crête : "ici la terre est rouge, on a coupé tous les arbres et toute la bonne terre a été emportée par les pluies… Plus rien ne pousse, c’est un padza !" C’est le point culminant de la ballade, la vue est magnifique, le lieu idéal pour se désaltérer, cueillir quelques goyaves et observer autour d’une lecture de paysage animée par le maître : au premier plan, les rouges padzas dominent la verte cocoteraie. Plus bas on repère l’école du village bordé de ces collines baignées par le bleu intense du lagon… Dans la vallée, on devine le lit d’une rivière bordée de manguiers centenaires, c’est vers là que les marques jaunes devront guider les futurs usagers de notre sentier.

Après le passage de la rivière, le goûter n’est plus très loin, nous atteignons déjà des sentiers plus fréquentés bordés de cultures vivrières, et les enfants se mettent à chanter gaiement : "dans la poubelle… ewa ! Tout ramasser… c’est ça !". Le dernier ruban jaune est posé, la boucle est bouclée ! Après un goûter bien mérité, Christophe explique que lors de la prochaine sortie il faudra placer le balisage définitif avec la peinture jaune, "nous allons aussi commencer à travailler sur la rédaction du topoguide qui guidera les randonneurs sur notre chemin."

Ce sentier sera également intégré dans un projet à l’initiative de la commune de Kani-Kéli et réalisé par l’association des Naturalistes : un guide de randonnées pédestres aménagées sur la commune à destination du grand public… Nul doute que nos jeunes éco-citoyens de la classe de CM1-CM2 de Christophe Aubrit accompagneront fièrement de leurs commentaires éclairés les randonneurs sur leur chemin !

 

Nicolas Régis

 


 

Un chemin, une école…

Il s’agit d’un dispositif d’éducation à l’environnement du vice-rectorat associé aux partenaires d’un vaste réseau : la Daf, le conseil général, la Sogea, le Sieam, le BRGM, la DE, la Dass, tous signataires de la convention cadre pour une éducation à l’environnement vers un développement durable à Mayotte du 4 juillet 2006. Depuis la rentrée de septembre 2008, Nicolas Régis est coordinateur des projets "Un chemin, une école", chargé de mission par le vice-rectorat.

Ce programme est un des axes prioritaires de l'éducation à l'environnement à Mayotte. Pour cette année scolaire, 7 collèges et 2 lycées y participent, en plus des collèges de Tsimkoura et Kani-Kéli qui poursuivent le travail entamé l'année dernière. Le projet commence à s'implanter dans le primaire, cette année l'école de M'ronabéja et une école de Tsoundzou créent leur chemin. Nouvel impératif de ce projet : pérenniser les chemins en y associant les mairies concernées ou les associations locales.

27/03/2009 – Lycée de Sada

 

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e travail s'est appuyé sur les "10 mots pour dire demain", de la Semaine de la langue française, à savoir : ailleurs, capteur, clair de Terre, clic, compatible, désirer, génome, pérenne, transformer et vision. Les 19 élèves ont travaillé en classe sur ces mots avec leur professeur d'arts plastiques Céline Edon et ont sélectionné ceux qu'ils voulaient illustrer sur la fresque. La phase de peinture s'est faite sur trois journées entières, sur les heures d'arts plastiques et le temps libre des élèves, avec la collaboration du peintre Papajan.

"On peut faire de la poésie avec de la peinture", a affirmé l'artiste lors de l'inauguration, un peu intimidé par la présence de tous les chefs d'établissements et du vice-recteur. "La peinture est un moyen d'expression, on peut évoquer une chose juste avec une couleur." Le peintre qui s'est dit "très satisfait du résultat", travaillait cette semaine à une création similaire avec les élèves du collège de Dzoumogné. L'enseignante espère que cette fresque, qui a attiré la curiosité des autres élèves tout au long de sa création, incitera les lycéens à choisir l'option arts plastiques.

 

H.F

27/03/2009 – Collège de M’gombani

 

 

{xtypo_dropcap}"Q{/xtypo_dropcap}ue fait la justice quand un enfant est en danger ?", "que fait la justice face à la délinquance des jeunes ?" Autant de questions posées par les élèves de troisième du collège de M'gombani au président du tribunal pour enfants, Michel Sastre. Pour chaque question, le magistrat explique rapidement les procédures, les organismes, les recours, les pouvoirs et les devoirs du juge pour enfants.

Dans ce quartier où 90% des enfants sont en situation défavorisée, M. Sastre entend donner une autre image du juge que celle de la répression. "En 2008 j'ai suivi 800 mineurs, 250 seulement ont été jugés au pénal", précise le magistrat dont la tâche est essentiellement le suivi et l'accompagnement des mineurs, qu'ils soient victimes ou coupables.

Au fil des questions il explique son rôle et sa mission : l'intervention d'un juge pour le placement d'un mineur n'est pas obligatoire, il n'entre en jeu que si toutes les parties – parents, éducateurs,… – ne sont pas d'accord. Concernant la délinquance juvénile, Michel Sastre estime qu'à Mayotte "il y a une grande tolérance pour les petits actes de délinquance. On ne porte pas plainte pour les petits vols, on règle ça en famille, mais un jour les victimes finissent pas être lassées et on arrive à la plainte. La sanction peut aller de l'avertissement à la prison ferme."

Devant les élèves très attentifs, le juge expose les différents degrés de sanction dont il dispose. Premier degré, une audience entre le juge, le mineur, ses parents, la victime et s'il y a lieu les avocats, pour un avertissement. "80% des mineurs ne passent qu'une seule fois devant je juge pour enfant", précise-t-il. Deuxième degré, la liberté surveillée, le jeune est suivi par un éducateur et s'engage à trouver une formation ou un emploi, à s'insérer dans la société et se conduire correctement.

 

"Il est très délicat d'envoyer des enfants en prison"

 

Troisième degré, une mesure de réparation si le mineur a commis des dégradations. Cela peut être une simple lettre d'excuse à la victime. "Bien souvent les victimes ne veulent qu'une chose : que le coupable reconnaisse son acte et s'en excuse, elles ne demandent même pas d'argent." Si le coupable a plus de 16 ans, il peut être condamné à des travaux d'intérêts généraux s'il est d'accord ou à une peine de prison assortie du sursis mise à l'épreuve, avec une obligation de suivre une formation, ou de se soigner si l'alcool entre en jeu.

Enfin, quatrième et dernier degré : la prison ferme. M. Sastre rappelle qu'en 2008, 40 mineurs y ont été envoyés, pour des peines allant d'un mois à 5 ans. Un élève lui demande s'il a déjà dû traiter des délits graves, la réponse est malheureusement positive. Il existe un tribunal criminel pour enfants, qui traite le plus souvent ici des affaires de viol, 2 ou 3 par an d'après le magistrat. Les peines dans ce cas sont très lourdes, elles peuvent aller jusqu'à 20 ans d'emprisonnement. "Il est très délicat d'envoyer des enfants en prison", prévient M. Sastre. "Il faut comprendre sa situation, sa famille, les sévices qu'il a pu subir,… Dans la justice pour enfant, la personnalité est très importante, mais il faut aussi satisfaire la victime."

L'occasion d'aborder un thème qui lui est cher : "votre corps vous appartient, personne n'a le droit de le toucher sans votre accord". Au milieu des ricanements des garçons et des silences gênés des filles, le magistrat rappelle que la loi du silence ne doit plus régner à Mayotte. Il faut faire justice, empêcher le violeur de recommencer impunément, même s'il est de la famille de la victime.

 

S'occuper des enfants et des adolescents

 

Dernière question des élèves avant de laisser la place aux parents : y a-t-il un lien entre échec scolaire et délinquance ? La réponse est prévisible, "les délinquants sont souvent déscolarisés ou en échec scolaire. Ils ont en général une image négative d'eux-mêmes, éprouve une frustration et se regroupent en bandes." Le magistrat estime que dans le cas d'un délinquant scolarisé, il s'agit d'un dérapage, le passage devant le juge suffit souvent à le recadrer.

Dans les semaines à venir, le président et le procureur du tribunal des enfants, Thomas Michaud, se sont partagés une dizaine d'interventions dans les établissements scolaires. "Il y a un travail quotidien entre le collège, la police et M. Sastre", explique le principal du collège de M'gombani. "Un travail d'encadrement, de prévention et d'accompagnement des victimes." "L'établissement apporte des informations complémentaires sur le mineur", renchérit le magistrat, "il aide à la décision."

Après deux heures de discussion avec les élèves, le magistrat doit maintenant intervenir devant les adultes de l'école des parents, des femmes pour l'immense majorité. "Je leur parle du devoir de s'occuper au quotidien de leur enfant, le délaissement est sanctionné pénalement. J'insiste sur l'importance du suivi de l'adolescent, il n'y a pas que des jeunes enfants dont il faut s'occuper, le devoir de parent se poursuit jusqu'à la majorité et au-delà. J'insiste également sur l'importance du papa. Dans les cas des mineurs qui se retrouvent au tribunal, on constate une absence masculine dramatique. Les adolescents en souffrent, les besoins d'un enfant sont universels, il leur faut un référent masculin." Le principal confirme, lui non plus ne voit jamais les pères de ses élèves.

 

Hélène Ferkatadji

27/03/2009 – Dimanche 29 mars, un jour historique

 

{xtypo_dropcap}Q{/xtypo_dropcap}ui peut imaginer les combats titanesques que les Français de Mayotte ont du supporter contre les résolutions de l'Onu, contre "la marche de l'histoire", contre les partis politiques qui avançaient puis reculaient. Qui peut imaginer l'inquiétude qui a prévalu pendant des décennies, depuis la charrue et ses bœufs de Chirac, jusqu'au déplacement de Mitterrand… à Moroni, depuis les déclarations décolonisatrices de Rocard, jusqu'aux plus récentes déclarations en "off" d'hommes politiques plus trop chauds pour cette départementalisation…

Qui peut imaginer tout ce qu'il a fallu avaler en silence quand on parlait aux Mahorais de ce qu'ils coûtaient à la République, de la langue française qui n'est pas assez parlée, de l'état civil qui n'est pas fiable, de la justice cadiale dont l'existence empêchait toute intégration dans la République ?… Qui se rappelle de tout ce qu'il a fallu dire, répéter, accepter, pour ne pas partir en marche arrière ? Tous les sacrifices qu'il a fallu accepter, les évolutions lourdes à assimiler en quelques années.

Qui se rappelle de tous les anciens qui se sont battus et ne sont plus là, physiquement, pour assister à ce moment historique qui mettra un terme à un très long combat.

Il a fallu s'arc-bouter, tenir, avancer contre vents et marées, pour en arriver à ce dimanche 29 mars. Il a fallu accepter des statuts temporaires, du provisoire qui s'éternisait. Il a fallu rester et marcher la tête haute, rester confiant dans les valeurs de la République. Beaucoup ont préféré aller à la Réunion, dans l'Hexagone, pour devenir citoyen à part entière. Ici, on vivait dans une semi-citoyenneté, avec des demi droits, des parties de lois, des extraits de textes et autres codes législatifs. Il a fallu avancer lentement, au rythme que le Gouvernement voulait bien accepter. C'était ça ou rien…

Il a fallu de la sagesse, de l'opiniâtreté, du courage pour tenir le coup, pour garder confiance et espoir. Il a fallu mobiliser, expliquer, ici, dans la région, à Paris. Il a fallu obtenir le soutien de tous les partis politiques nationaux. Ce fut long…

Ce dimanche sera un jour historique pour Mayotte, mais aussi pour la France qui accueillera progressivement en son sein des citoyens jusque-là mis de côté. La fraternité est une valeur à ne jamais oublier. La France grandira probablement d'un nouvel enfant, d'un 101ème département. Ce sera à cet ensemble national renforcé de trouver les ressources, les forces, les intelligences pour faire face à la crise actuelle, préparer l'avenir de tous ses enfants, s'engager sur la voie d'un développement économique et social durable.

Ce sera le prochain défi de Mayotte que de trouver sa place dans cet ensemble, d'y apporter sa part, sa richesse. Mayotte jusque là tenue un peu à l'écart de la marche du monde, bloquée par ses incertitudes pénalisantes, ses inconnues institutionnelles. Il faudra faire disparaître les préjugés, valoriser les atouts, les compétences, les ambitions, et se mettre au travail.

Un cadre stable, une feuille de route tracée pour 10 ou 20 ans, un Padd validé, une jeunesse éduquée, des enjeux majeurs à relever en termes d'éducation bien sûr, mais aussi de développement économique et social. Voilà ce qui devrait apporter la sérénité tant attendue, voilà le cadre qui devrait permettre à chacun de s'épanouir, voilà la fin d'un long combat et le début d'une nouvelle aventure, une nouvelle page de l'histoire, encore vierge, qu'il convient d'écrire ensemble.

 

Laurent Canavate

27/03/09 – Réagir à la mobilisation des Comoriens de Paris

Comité Mayotte Département

Pour réagir à la campagne d'actions très virulente menée par le Collectif des associations et amis des Comores, qui mobilise autour de lui des partis politiques comme le PCF ou le NPA, mais aussi plus surprenant des associations comme Survie, le Mrap, la Cimade, le Gisti, l'Afaspa ou le Cercle Frantz Fanon, pourtant attachées à la liberté des peuples, le Comité Mayotte Département et l'Afapom (Association des familles des agents publics originaires de Mayotte) ont écrit des courriers à ces associations les invitant à discuter et pour qu'elles prennent connaissance de la position des Mahorais sur l'avenir de leur île, dont voici quelques extraits.

"Mayotte est française depuis 1841 par la volonté des Mahorais. En effet, il s'agit bien de la volonté des habitants de Mayotte et non pas d'une occupation illégale de la France comme on vous le fait croire dans vos débats. Depuis l'accession à l'indépendance des Comores, les Comoriens n'ont jamais cessé (pour des raisons infondées) de réclamer dans les organismes internationaux où ils siègent, à l'Onu, à l'UA et la Ligue Arabe, l'intégration de Mayotte, l'île voisine dans cette indépendance. (…)

Vous constaterez que l'idée des Comoriens est d'imposer à notre peuple leur choix, c'est-à-dire l'indépendance. Dès 1974, avant même la proclamation de l'indépendance des Comores, les leaders politiques mahorais, Zéna Mdéré, Zaïna Méresse, Marcel Henry et Younoussa Bamana à la tête du peulpe mahorais ont refusé cette indépendance en mettant en garde les voisins comoriens de vouloir "prendre un chemin sans issue" car l'indépendance est irréversible. Les Mahorais ne nient pas avoir eu à un moment donné une histoire commune, comme nous en avons eu avec la Grande île sœur qu'est Madagascar. En 1961, lorsque Madagascar proclamait son indépendance, les autorités malgaches n'ont jamais forcé la main des Comoriens pour leur imposer également cette indépendance. (…)

Vous ignorez l'histoire de Mayotte et des Mahorais. Vous ignorez également la volonté des Mahorais de rester Français. Pourtant, à maintes reprises ils se sont exprimés par voie référendaire et ont manifesté leur attachement à la France. D'ailleurs, le 29 mars 2009 une consultation est organisée à Mayotte pour savoir si les habitants souhaitent transformer cette Collectivité départementale en département d'Outremer. Nous espérons un "oui" massif sans ambiguïté pour montrer au monde entier que c'est la volonté des Mahorais de rester Français et non une occupation illégale de la France.

Le choix pour nous Mahorais d'être Français est le choix de tout un peuple auparavant opprimé, subissant des brimades entraînant cette séparation de 1974 pour une simple raison exprimée par tout le monde et depuis toujours : "Nous voulons être Français pour être libres". Nous, les Mahorais, nous ne renoncerons jamais à notre appartenance à la France, nous n'accepterons jamais la remise en cause des Mahorais et l'abandon des intérêts de notre pays, la France, et des Mahorais. (…)

Aujourd'hui, les Comores sont un pays indépendant et les Comoriens veulent imposer au peuple mahorais leur choix. Or, imposer, c'est priver de liberté. Alors, au nom de la liberté, les Mahorais demandent qu'on respecte leur choix d'être dans la France, de pouvoir ériger leur île en département d'Outremer comme beaucoup ont respecté le choix des Comoriens d'avoir pris leur indépendance."

UNE Mayotte Hebdo N°421 – Vendredi 27 mars 2009

UNE Mayotte Hebdo N°421 - Vendredi 27 mars 2009

Consultation du 29 mars 2009

Rendez-vous avec l'Histoire

> Petits déjeuners de Mayotte Hebdo : Mahamoud Azihary & Rivomalala Rakotondravelo
> Justice : 12 ans de prison pour un gendarme
> Education : La justice expliquée aux élèves
> Mayotte ECO : Qui pour gérer le port de Longoni ?
> Tounda : Les doyens du Reggae en concert

26/03/09 – La départementalisation coûtera 40M€ de plus en 2010, 200M€ dans 20 ans

Le secrétaire d'Etat à l'Outremer Yves Jégo estime que la départementalisation de Mayotte coûtera 40 millions de plus l'an prochain et 200 millions de plus maximum par an dans 20 ans "si la situation économique ne s'améliore pas d'ici là", dans une interview à l'hebdomadaire L'Express, à paraître jeudi. La CDM bénéficiera à partir de 2012 de nouvelles prestations sociales, dont le RSA (revenu de solidarité active) à 25% dans un premier temps. M. Jégo souligne que "Mayotte, c'est la France" et se dit "choqué de la façon dont on pose sans cesse la question du coût de l'Outremer" (16,7 milliards d'euros prévus à l'origine en 2009, avant les crises). "Le ferait-on pour un département de Métropole qui connaîtrait, par exemple, plus de 50% de sa jeunesse au chômage ?" En attendant, l'effort budgétaire de l'Etat pour Mayotte va légèrement reculer en 2009, à 635 millions d'euros. Ramené au nombre d'habitants (186.452 officiellement au 31 juillet 2007), cet effort n'est que de 3.405 euros en 2009, selon les chiffres cités par le rapporteur pour avis du budget de l'Outremer Didier Quentin (UMP, Charente-Maritime).

Ce chiffre a néanmoins progressé de 1.000 euros environ entre 2007 et 2008, les crédits de paiement accordés à la CDM étant passés de 447,588 millions d'euros en 2007 (2.400 euros par habitant) à 655,834 millions en 2008 (3.517 euros par habitant). Selon M. Quentin, qui s'appuie sur les chiffres du ministère du budget et du secrétariat d'Etat à l'Outremer, c'est Saint-Pierre-et-Miquelon (6.125 habitants) qui bénéficie par habitant de la dotation la plus importante (8.000€). Mayotte, où le PIB par habitant est le plus faible (3.960€), reste la collectivité la moins bien lotie en termes de dotation budgétaire (3.405€). Entre les deux, toujours par habitant, on trouve la Guadeloupe (5.468€ de dotation), la Martinique (4.600€), la Guyane (5.239€), La Réunion (5.110€), la Polynésie française (5.316€), la Nouvelle Calédonie (4.568€) et Wallis-et-Futuna (6.225€).

26/03/09 – AG de l’association des maires de Mayotte ce samedi

L'association des maires tiendra son assemblée générale le samedi 28 mars dans son nouveau siège, quartier Batil May Passamainty à Mamoudzou, avec la participation des maires et des présidents des syndicats intercommunaux de Mayotte. Cette réunion sera consacrée à l'examen des rapports d'activité 2007 et 2008 ainsi qu'aux comptes y afférents. Le bureau a également sollicité la présence des parlementaires de Mayotte pour "marquer toute la place que les maires entendent prendre à travers leur association, à la réussite de la transformation institutionnelle à venir. L'association marquera à cette occasion son attachement à ses liens avec l'association des maires de France, laquelle représente un atout supplémentaire pour la réussite de l'intégration de Mayotte dans la grande famille départementale" peut-on lire dans son communiqué.

26/03/09 – Concours de photos sous-marines avec Rêve Bleu

Pour la deuxième année consécutive, le club de plongée Rêve Bleu organise un concours de photos sous-marines, du lundi 20 au dimanche 26 avril. Durant cette semaine, les concourants peuvent venir plonger autant de fois qu'ils le veulent, en attestant avant que leur carte mémoire d'appareil photo est vide.

Après chaque plongée, le club récupère toutes les photos prises, aucune retouche n'est possible. Ensuite, les participants devront sélectionner une photo à présenter par catégorie : macro, paysage et insolite. Les photos seront projetées de façon anonyme à un jury qui désignera les trois meilleures de chaque catégorie. La remise des prix se fera le 30 avril à la Geôle, lors de la soirée anniversaire de Rêve Bleu.

Les lots à gagner sont, pour les premiers de chaque catégorie : un gilet stabilisateur balance à flottabilité dorsale (valeur 400€), un détendeur Mikron Din 300 bar (valeur 400€), un ordinateur de plongée D4 noir (valeur 440€). Pour les seconds : un forfait de 5 plongées. Pour les troisièmes : un sac filet traveller marin comprenant 1 paire de palmes, 1 masque adapté à votre visage et 1 tuba (valeur 100€) de votre choix. De plus, les photos gagnantes seront publiées dans Tounda.

Ceux qui sont déjà équipés pourront convertir la valeur du lot sur l'ensemble de la boutique du club ou en plongées. L'inscription au concours est de 50€ ajoutés au tarif habituel des plongées. Le club met à disposition deux appareils photo + caisson étanche pour ceux qui n'en sont pas équipés.

26/03/09 – Le renouveau de la cocoteraie mahoraise

L'association des Naturalistes de Mayotte continue à faire connaître et défendre le patrimoine de Mayotte par des témoignages et rencontres de ceux qui font vivre ce patrimoine. La prochaine rencontre qu'elle propose à l'écomusée de la vanille et de l'ylang-ylang (à Jimawéni, entre Sada et Poroani) parlera de la "La cocoteraie de Mayotte et sa régénération", ce samedi 28 mars à 14 heures. Les secrets du cocotier seront dévoilés par Dader, ingénieur agronome du Lycée agricole de Coconi.

Renseignement et inscription : 0269 62 95 85. Entrée 2€ adhérent, 2,5€ non adhérent.

26/03/09 – Jour de tradition : Un dinaho au plateau de Koungou ce samedi 28 mars

 

C'est un art traditionnel particulier et typiquement mahorais que nous propose de découvrir la direction de l'ingénierie culturelle : le dinaho. Il est organisé avec l’association Chababidine ce samedi 28 mars au plateau de Koungou.

"Le jour de Dinaho, fête de célébration du prophète, est une tradition ancestrale perpétuée en premier lieu par les sultans, les princes, les notables kabaila de l’île, avant de se populariser et de se teinter d’influences malgaches, de cultes vaudouisants et de macoua danse et chant", présente la Dic.

On parle d'un jour de tradition du fait que le dinaho nécessite une véritable organisation. Celle-ci sera commencée en fin de matinée et se poursuivra tout au long de la journée. Outre l'installation et la décoration du lieu, la préparation de la nourriture qui sera servie aux associations invitées donne de l'éclat à la manifestation.

Le dinaho commencera à 21 heures. Sera proposé un ensemble de chants et de danses cultuels en langue arabe, réalisés traditionnellement à l’occasion du jour de dinaho. Avis à tous ceux qui veulent découvrir les traditions mahoraises : c'est une journée à ne pas manquer !

26/03/2009 – Aquathlon : Une discipline qui commence à gagner ses galons

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e sport pour les tout petits est en train de prendre son essor à Mayotte. Si dans les disciplines phares (football, handball), des rassemblements sont régulièrement organisés en dehors du sport scolaire, pour la natation et la course à pied, c’est plus rare. L’association Tousport, présidée par Jack Passe, a voulu associer ces deux disciplines pour offrir un défi à la mesure des capacités physiques des jeunes. Dimanche après-midi à Sohoa, ce sont près de 50 jeunes filles et garçons âgés de 9 à 19 ans qui ont du nager (50 mètres pour les poussins, 300 pour les juniors) puis courir (400 m pour les poussins, 2000 pour les juniors). Une grosse averse a retardé le début de l’épreuve, mais en bon organisateur habitué des événements sportifs, Jack Passe ne s’est pas inquiété. “Ca va passer”, prédit-il. Et en bon fundi de la météo mahoraise, sa prévision s’avère exacte.

Parés de leur bonnet et de leur masque, les concurrents se sont d’abord élancés dans l’eau sous les encouragements des adultes. Crawl pour les uns, brasse pour les autres, la distance réglementaire est parcourue avec plus ou moins de difficulté. A la sortie de l’eau, les masques volent sur le sable et la foulée s’allonge. Les appareils photos sont de sortie alors que le soleil a fait sa réapparition, ainsi que les lunettes protectrices. Les encouragements se font plus nourris, certains parents courent aux côtés de leurs enfants pour les soutenir dans cette épreuve qui ressemble à un parcours du combattant sur la fin.

 

Etre le premier Mahorais à finir sur le podium du triathlon

 

A l’arrivée, tout le monde applaudit et se rue sur le goûter offert par les partenaires Loéla et Orange. Pour certains comme Ouildane Idrissa, l’aquathlon est une manière de préparer le triathlon qui se déroulera en mai prochain à Sakouli. “J’aime courir et je ne me débrouille pas trop mal à vélo. Je m’entraîne pour le triathlon car je n’ai jamais vu de Mahorais sur le podium depuis que cette épreuve existe. Cela fait un an que j’ai appris à nager, j’ai la possibilité d’aller à Koropa pour cela. Mon objectif est de terminer sur le podium”, indique ce jeune homme de 19 ans originaire de Passamaïnty.

Il regrette que ses amis ne soient pas aussi accrocheurs que lui. “Ils disent que la natation c’est trop dur.”Son petit frère a lui aussi fait le déplacement et s’est bien classé dans la catégorie cadets masculins. Pour Florine, 14 ans, l’aquathlon a été une vraie épreuve. Sortie en tête de l’épreuve de natation, garçon compris, elle participait à son deuxième aquathlon. “ Je suis surtout venue pour la natation. Ca s’est bien passé dans l’eau, mais pour la course ça été un peu plus difficile”, concède-t-elle. Néanmoins, elle finit première de sa catégorie et espère bien être de la fête pour la troisième et dernière épreuve de la saison le 17 mai à Sakouli.

“Le triathlon pour les adultes aura lieu le même jour, mais le matin. Les inscriptions sont ouvertes, il suffit de se rendre chez Orange ou Intersport”, indique Sandrine Sestier-Carlin.

 

Faïd Souhaïli

26/03/2009 – Le Collège de Passamainty à l’heure de l’entreprise

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}l était donc question en cette fin du 2ème trimestre de se rendre dans la plus grande entité économique de Mayotte, c’est-à-dire le port de Longoni, créé en 1992. Ainsi, ils ont pu se rendre compte par eux-mêmes tant du fonctionnement de ce poumon économique, que des métiers qu’on y exerce.

Accueillis par le directeur adjoint de l’exploitation du port, les élèves sont invités à prendre place dans la salle de conférence pour y écouter son exposé. Le directeur explique tour à tour la genèse du port, la capacité de tonnage de 500 conteneurs par jour. En 2002 il y a eu 196.031 tonnes de marchandises transbordées, en 2006c'est monté à 242.814 et en 2007 à 294.977. Depuis le port sont exportés le poisson, l'ylang ylang, la vanille. En retour, il importe des tonnes de riz, de viande, de matériaux de construction et reçoit des tonnes de bagages des fonctionnaires affectés sur l’île.

Les bateaux viennent de l’Afrique du sud, de l’Asie, de l’océan Indien et de l’Europe. Sur une carte du port, l’exposant montre le terminal conteneur et le nouveau quai construit pour agrandir le port. Dans l’exposé, les élèves apprennent que c’est la Chambre de commerce qui gère tout le port.

 

Visite concrète sur les lieux

 

Les métiers exercés dans et autour du port sont : docker, comptable, chef des opérations du port, douanier, capitaine du port, transitaire, transporteur logistique, conducteur d’engin, magasinier, commercial, administratif, facteur… Une zone d’hydrocarbures du port a même été créée pour stocker l’essence, le gasoil, le pétrole… Les zones du port sont contrôlées par la sécurité 24h/24h.

Après avoir répondu aux questions des élèves, ils visitent le site en passant par le quai vrac et marchandises diverses, la zone de vie, le parc frigo, le terminal à conteneurs et l’emplacement du bateau pilote qui va en haute mer guider les bateaux jusqu’au port.

La visite commence par l’Agence maritime de service qui travaille avec le port en gérant des bateaux qui mouillent dans le port de Longoni. Cette compagnie loue les services des dockers pour décharger les bateaux rapidement et au moindre coût. Ensuite c'est au tour de l’entreprise Tilt de présenter ses activités : stockage de marchandises enlevées au port dans leurs entrepôts, puis livraison de celles-ci aux clients qui le souhaitent.

 

Les élèves de la classe DP3

25/03/09 – La dernière année du Cnam de Mayotte ?

En cessation de paiement depuis le 20 février, le Conservatoire national des arts et métiers semblait avoir été sauvé de justesse par le vote il y a trois semaines au conseil général de l'attribution d'une subvention de 576.000€, réclamée depuis plus de 6 mois. Toutefois, la subvention étant bien plus faible que celle nécessaire – estimée par le CA du Cnam à 933.000€ – et son président Mistoihi Mari n'ayant aucune certitude quant au versement d'une subvention suffisante et en temps voulu pour l'année prochaine, la décision a été prise de n'inscrire aucun nouvel auditeur. "La subvention qui va nous être versée nous permet de finir l'année et de tenir les engagements pris", assure M. Mari. "Les auditeurs pourront finir leur année, mais je refuse de prendre de nouvelles inscriptions sans être sûr de pouvoir assurer les formations."

Lors de la session du 2 mars au conseil général, l'opposition avait clairement accusé les élus de la majorité d'avoir retardé le vote de la subvention pour porter préjudice à Mistoihi Mari. Ibrahim Aboubacar avait alors proposé de signer une convention entre le Cnam et le CG pour plusieurs années, afin d'éviter que ce problème se représente, "la demande a été faite mais je n'ai eu aucune nouvelle du CG", déplore M. Mari, qui précise qu'"on m'a reproché d'avoir démarré l'année scolaire sans être sûr du budget que me fournirait la collectivité, je choisi donc de ne rien prévoir pour l'année prochaine tant que je ne suis pas certain d'avoir une subvention."

25/03/09 – Plus de garde des médecins libéraux les week-end et jours fériés

Le Conseil de l'Ordre des médecins de Mayotte informe que les médecins libéraux vont suspendre les gardes des week-ends et des jours fériés à partir du 30 mars prochain. En cas d'urgence, il faudra contacter le service des urgences du CHM ou appeler le 15. Le Dr Guira, président du Conseil de l'Ordre, explique que cette décision a été prise en concertation avec les services sanitaires des pouvoirs publics : "Ce service était insignifiant et n'apportait rien à la population. Les sept médecins libéraux volontaires pour effectuer les gardes sur Mamoudzou ne voyaient quasiment personne car les gens vont à l'hôpital pour les urgences". Pour être davantage en adéquation avec les attentes de la population, le Conseil de l'Ordre envisage la création prochaine d'une maison médicale de garde, en partenariat avec le CHM et la Dass, afin de décharger le service des urgences qui assure 80% du travail que pourrait effectuer cette nouvelle structure.

25/03/09 – Un consultant en mission à Mayotte pour préparer le Pedma

Dans le cadre des travaux préparatoires au lancement du Pedma (Plan d'élimination des déchets ménagers et assimilés), Emmanuel Maestrelli, consultant au cabinet d'ingénierie Indiggo, effectue en ce moment une mission de concertation auprès de la direction des affaires européennes du conseil général. Financé par le 9ème Fed (Fonds européen de développement), le Pedma doit permettre d'optimiser la gestion des déchets sur le territoire, notamment avec la construction du CSDU (Centre de stockage des déchets ultimes) qui doit voir le jour à Dzoumogné en 2010. La première réunion de la commission du Pedma doit se tenir à la fin du mois d'avril. Présidée par le président du conseil général, elle regroupera tous les acteurs publics et privés du secteur, notamment l'Adem (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), la DE, la Daf, les services techniques du CG, les chambres consulaires, les syndicats intercommunaux de gestion des déchets, les maires de Mamoudzou et Koungou, la Star, Enzo Recyclage, les associations environnementales affiliées aux réseaux nationaux comme la FMAE (Fédération mahoraise des associations environnementales) ou les Naturalistes.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes