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10/04/09 – Un système de fraude douanière généralisée enfin dévoilé

Jeudi matin, le parquet de Mamoudzou a convoqué la presse pour faire état de l'avancée de l'enquête concernant un système de fraude généralisée entre les douaniers du port, les transitaires et les importateurs. Un trafic de marchandises basé sur de fausses déclarations douanières qui minoraient la valeur des marchandises importées et qui avait cours à Mayotte "depuis toujours". 27 personnes ont été mises en examen, dont 8 douaniers corrompus. Le préjudice pour la Collectivité s'élèverait à plusieurs centaines de milliers d'euros. Même en Métropole, une opération d'une telle envergure serait exceptionnelle. Depuis le 25 mars, quatre vagues successives d'arrestations parmi les douaniers du port, les transitaires et les commerçants-importateurs ont mobilisé 52 fonctionnaires de la Paf, du Gir, et les 7 enquêteurs métropolitains du SNDJ (Service national de douane judiciaire), un service disposant d'une compétence sur tout le territoire national. 

Tout a commencé le 9 octobre 2007, avec la saisie par les douanes de 7,5 t de tabac dans un container contenant officiellement des matelas. Dans les jours qui ont suivi, le transitaire ayant procédé aux formalités d'importation du container incriminé a porté plainte, dénonçant un pacte de corruption au sein même des douanes de Mayotte. Le parquet a alors décidé d'ouvrir une enquête confiée à la Paf et au SNDJ qui a abouti à l'ouverture d'une information judiciaire devant le juge d'instruction en juin 2008 et à la mise en examen d'un transitaire et d'un douanier placés sous mandat de dépôt. Soupçonnant un système de fraude généralisée, au-delà de cette affaire de tabac, le juge d'instruction a demandé aux policiers et au SNDJ de continuer leurs investigations, décidant d'y adjoindre les moyens du Gir à partir du mois de février. L'analyse de dizaines de déclarations douanières, l'audition de dizaines de personnes, à Mayotte comme en Métropole, et l'étude des patrimoines des différents suspects a permis "d'apporter des indices graves et concordants de l'existence d'un système de fraude assez généralisé, mais pas systématique", a tenu à souligner le vice-procureur Thomas Michaud.

Les importateurs transmettaient aux transitaires des fausses déclarations douanières qui minoraient la valeur des marchandises importées qui étaient ensuite validées par les douaniers corrompus. Le prix d'un container, quelle que soit la marchandise qu'il contenait, était devenu "forfaitisé" à une taxation de 3.000-3.500 €. Les commerçants ont ainsi pu faire de gigantesques économies et les douaniers pouvaient arrondir leurs fins de mois. Les enveloppes en liquide qui leur étaient remises en échange de leur passivité pouvaient totaliser plus de 2.000 euros par mois, que certains n'ont pas hésité à investir dans l'immobilier… Du côté des importateurs, certains ont avoué avoir minoré de plus de 70 % la valeur de leurs marchandises et ainsi économisé plus de 80.000 euros en deux ans. Thomas Michaud estime que le préjudice pour la Collectivité n'est pas évaluable "car on ne sait pas vraiment ce qu'il y avait dans ces containers…. Sûrement des centaines de milliers d'euros qui auraient pu servir à refaire les routes ou construire des écoles". Cette pratique existe "depuis toujours" et fait même référence à l'entraide mahoraise… Le transit au port est fortement perturbé depuis deux semaines, quand on sait que près d'un tiers des effectifs ont été arrêtés. Les douaniers corrompus risquent jusqu'à 10 ans de prison ferme et 150.000 euros d'amende.

10/04/09 – La fédération des partis progressistes voit le jour

Dur, dur d'être un petit parti à Mayotte. Le MPM, le PSM, le PCRM, l'Alliance et le Parti Radical s'en sont aperçus ces derniers mois durant la campagne pour le changement statutaire de l'île. "Nous étions écartés au départ du comité de campagne. Il a fallu qu'on voie le Dr Henry et qu'on le convainque lui et le président Douchina de faire entrer les partis qui ne sont pas représentés au Conseil général" commentent en choeur Bacar Ali Boto, chef de file de l'Alliance et Ibrahim Bacar, président du MPM. Le premier estime que c'est en unissant les forces de tous que les choses avanceront vite, notamment dans la perspective des états généraux sur l'Outre-mer. "Ils n'ont pas regretté je pense notre participation à la campagne pour le oui. Est-ce normal qu'après une campagne intense, émouvante, réussie de nous exclure de ce comité de suivi. L'intérêt de Mayotte est en jeu et nous sommes disponibles pour le défendre" a lancé l'ancien conseiller général de Mamoudzou 1. 

Mais si les représentants de ces partis ont organisé une conférence de presse hier, c'est parce qu'ils envisagent de créer une fédération des partis progressistes de Mayotte. Chaque parti pourra garder son indépendance et l'objectif de cette fédération est de faire jaillir le débat d'idées. "Le combat politique a été réduit depuis longtemps à une simple confrontation électoraliste au détriment du véritable débat d'idées fondé sur des convictions réelles" indique le communiqué des 5 partis. Pour eux, cela passera nécessairement par une recomposition du paysage politique mahorais et une unité à avoir quand les intérêts de Mayotte sont en jeu. Cela passera également par l'égalité sociale, des droits et devoirs, de l'éducation des enfants, de l'accès à la santé et la parité entre les citoyens français de Mayotte et ceux de l'extérieur

10/04/09 – Mayshark recense les requins

L'association Mayshark, un groupe de recherches sur les requins de l'océan Indien, a dernièrement effectué une mission d'inventaire des requins sur les bancs de récifs de la Zélée et du Geyser. Son action pour la préservation des espèces de grands prédateurs marins continue.

Requins, raies, grands prédateurs marins… Les biologistes de l'association les ont observés et recensés entre le 8 et le 15 mars 2009 sur les bancs du Geyser et de la Zélée, situés entre Mayotte et Madagascar. Ce genre d'initiative est rendu nécessaire par les menaces qui pèsent sur ces prédateurs.

L'association Mayshark s'est constituée en 2007 face au manque d'informations disponibles sur le sujet. Les biologistes marins qui la composent ont déjà réalisé un rapport sur l'état des connaissances sur les raies et les requins de l'océan Indien occidental pour le WWF, première organisation mondiale pour la protection de la nature.

Les sites du Geyser et de la Zélée ont été choisis pour la forte présence de raies et requins qui s'y trouvent. Cette mission fait partie d'un projet, lancé par Mayshark dans le cadre de l'Ifrecor (Initiative française sur les récifs coralliens), programme national pour la préservation des récifs coralliens des collectivités d'Outremer.

Les différentes plongées effectuées par Mayshark ont permis d'estimer l'abondance de ces populations sous-marines. En comparant les données recueillies, les chercheurs ont découvert que le banc de la Zélée accueillait plus de prédateurs marins, et de plus grandes tailles, que sur celui du Geyser. En tout, huit espèces de raies et requins ont été observées comme le gris de récif ou la raie porc-épic. En juin 2009, un film retraçant les étapes de cette mission sera diffusé lors du Festival mondial de l'image sous-marine.

Le travail de l'association ne s'arrête pas là. D'autres missions du même type vont être menées sur le banc de l'Iris, à Mayotte, dans les îles éparses et à Madagascar. En collaboration avec les Affaires maritimes de Mayotte et l'Institut de recherches pour le développement de la Réunion, le groupe de biologistes marins devrait prochainement travailler sur un suivi des requins capturés lors de pêches à la palangre.

Afin d'obtenir les connaissances les plus fines sur les raies et les requins dans la région, l'association recueille tous vos témoignages sur le sujet sur son site internet : www.mayshark.org

10/04/2009 – Portrait : Florence Le Gal, athlète internationale

 

 

{xtypo_dropcap}F{/xtypo_dropcap}lorence Le Gal revient tout juste d'Italie où elle a participé aux championnats d'Europe vétérans. Elle y a obtenu trois médailles sous deux couleurs différentes : celle du Racing club de Mamoudzou (RCM) en individuel en remportant le bronze aux 60 et 200 mètres sprint, puis en sélection nationale où elle décroche l'argent au relais 4×200 mètres. "C'est une satisfaction personnelle bien sûr, mais mes performances doivent surtout être un plus pour l'évolution de l'athlétisme à Mayotte", encourage-t-elle.

Ceci compte énormément pour cette institutrice d'origine, devenu chargée territoriale du développement de l'EPS dans l'enseignement primaire en 2006, suite à sa participation aux championnats d'Europe de Linz, en Autriche. "Je tiens à remercier le vice-recteur qui a accepté d'accompagner mon statut de sportive reconnue en me plaçant dans le service de la Cellule EPS dirigée par Jean-Paul Goffoz. Cela a permis d'adapter mon emploi du temps, tant sur le plan des entraînements et des compétitions que sur le plan professionnel".

Au cours des heures d'EPS de différentes classes, Florence Le Gal accompagne les enseignants. Elle se retrouve ainsi sur les terrains une partie de la semaine. "Cette mission que je poursuis depuis maintenant trois ans a des retombées très positives. En effet, j'ai pu constater des progrès dans le comportement des enseignants vis-à-vis des activités physiques et sportives à l'école", témoigne l'habitante de Kavani Mamoudzou.

 

{xtypo_quote}Les enseignants prennent conscience de l'importance du sport à l'école{/xtypo_quote}

 

Selon elle, les instits prennent conscience que leur pratique, en plus du bien-être physique, procure aux scolaires un moyen privilégié pour faire passer des messages de respect et d'égalité. "C'est important car cela les responsabilise à un comportement citoyen et l'essor de la pratique sportive féminine en dépend d'ailleurs largement." La native d'Hennebont (dans le Morbihan, en Bretagne) se souvient de ses premiers jours avec les élèves mahorais en 1996, des filles qui venaient en sport en salouva. "Lorsque je suis arrivée, c'était la culture et la religion d'abord. Aujourd'hui, avec le développement, les filles sont en tenue plus appropriées", affirme-t-elle.

Très jeune, Florence Le Gal appréciait déjà l'athlétisme, le sprint en particulier. Ses capacités dans la discipline lui ont d'ailleurs permis de rejoindre très rapidement le milieu fédéral. Au lycée, la Bretonne gagne plusieurs titres départementaux et régionaux, et finit vice-championne de France sur 200 mètres par le biais de l'UNSS.

C'est en 1993, à vingt-quatre ans, qu'elle débarque pour la première fois à Mayotte. Deux ans plus tard, elle réussit la formation d'instit et alterne entre vie familiale, professionnelle et sportive. Elle reprend sérieusement l'athlétisme en 2005 en se licenciant au RCM et réalise de nombreux championnats nationaux, internationaux et mondiaux. "Cette année-là, je voulais réellement me relancer dans le sprint et j'ai eu la chance de rencontrer la bonne personne (ndlr, Sébastien Synave, entraîneur et président du RCM). Je tiens à le remercier pour son investissement total envers ses athlètes. Sébastien est une personne à laquelle je dois en grande partie mes titres internationaux", rend-elle hommage.

 

Priorité aux "jeunes prodiges" du RCM

 

Autant que son coach et que son employeur (le vice-rectorat), les sponsors du club contribuent aux résultats de la sportive qui est aussi joueuse de flûte traversière. "Prudence Créole, SFR et Tétrama répondent présent pour le RCM. Enzo Technic Recyclage également qui m'a soutenue financièrement pour ma préparation aux championnats d'Europe sur piste à Ljubljana (Slovénie) en juillet 2008 où j'ai réalisé mon meilleur chrono en vétérans sur 200 m en 26'19. Merci à eux."

Aujourd'hui mère de deux enfants et toujours performante dans sa catégorie, Florence Le Gal revient de loin car en 2006, de retour des championnats de Linz, l'athlète a été violemment atteinte du chikungunya. Guérie et apte à courir, elle ressent encore des douleurs dues à la maladie par moment. Mais sa motivation à poursuivre sa passion provient des valeurs qu'apporte le sport : la convivialité, la compétition, la citoyenneté et le respect.

"J'ai besoin de me mesurer et quand je me déplace c'est pour la compétition. Mais ça fait aussi beaucoup de bien de partager ces moments avec des personnes qui ont la même passion." La quarantenaire prépare les championnats du monde à Lahti (Finlande) en juillet prochain, mais sa participation dépendra des finances du club, pour lequel la jeunesse reste la priorité : "il faut d'abord financer nos jeunes prodiges, ce qui est logique à mon sens".

 

Ichirac Mahafidhou

10/04/2009 – Education : Collège de Kani-Kéli

 

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}eux hommes jouent aux dominos. Préser, le jeune qui porte jean et baskets, et Vatif, l'ancien en tenue traditionnelle. Vatif s'interroge : pourquoi entend-t-il régulièrement parler du sida ? Et d'abord, c'est quoi exactement le sida ? Au fil de leur conversation émaillée de quiproquos et des blagues potaches d'Ambass Ridjali – Vatif – qui soulèvent nombre d'éclats de rires dans le jeune public, on apprend ce qu'il faut savoir sur le sida, ses conséquences, les moyens de l'attraper, et surtout comment s'en protéger.

Une grande partie de la pièce, qui dure une trentaine de minutes, est consacrée au préservatif. Hamza, le comédien qui incarne le jeune Préser, insiste longuement sur le fait qu'il est le seul moyen connu d'éviter le sida, que l'on peut s'en procurer gratuitement en dispensaire et qu'il permet en plus – avec une très légère marge d'erreur – d'empêcher la grossesse. Vatif oppose les arguments de l'ancienne génération : le préservatif diminue le plaisir, rien ne vaut le "nyama na nyama" ("la chair contre la chair") et finit par se laisser convaincre lorsqu'il apprend le décès récent d'un de ses amis, âgé de juste 20 ans, emporté par la maladie.

"Le thème de la mort est important parce que cela fait peur et aide le message à passer", explique Ambass Ridjali qui présente cette pièce depuis 1996. "Aujourd'hui on peut vivre 20 ans en étant séropositif, mais il faut continuer d'insister sur le fait que le sida tue. Les jeunes connaissent la capote comme contraceptif, il faut leur faire comprendre que le plus important est de se protéger du sida."

 

Des connaissances très faibles

 

Cette année, l'écrivain a déjà joué la pièce dans son village de Tsingoni et envisage des représentations à Acoua, Sada et Pamandzi. Présent au collège de Kani-Kéli l'an dernier à l'occasion de Lire en Fête, il y a été de nouveau invité par les très actifs enseignants Valérie Calles et Antonio da Silva Melendo pour cette représentation devant une classe de troisième et deux classes de quatrième, qui ont justement au programme cette année le sida et la contraception.

A la fin de la pièce, le personnage de Vatif est devenu ardent défenseur de la capote et encourage jeunes filles et garçons à prendre leurs responsabilités en refusant tout rapport non protégé, suivant le slogan "Sans préservatif, négatif !", que les élèves reprennent en cœur. Les hurlements de rires qu'entrainent chaque évocation – pourtant pudique – du sexe sont le signe que les jeunes n'ont pas l'habitude de voir ce sujet abordé en public. Pourtant, le sexe ne leur est pas étranger, le collège de Kani-Kéli, comme tous les autres, a son lot d'élèves-mamans.

Leurs connaissances sur le sida sont en revanche très limitées, en témoignent les nombreuses questions qui sont posées à l'issue de la représentation. "Comment savoir si on a le sida ?" (dépistage gratuit et anonyme), "est-ce qu'on peut l'attraper au premier rapport sexuel ?" (oui), "si on boit dans le verre de quelqu'un qui a le sida, est-ce qu'on peut l'attraper ?" (non), "si j'ai le sida et que je contamine quelqu'un, est-ce que le sida part de mon corps ?" (non).

L'infirmière scolaire, le principal M. Léger et les deux enseignants Valérie et Antonio répondent à toutes les interrogations, le débat se poursuivra l'heure d'après en classe, afin de s'assurer que l'essentiel du message est passé. Avant de les libérer, la documentaliste leur présente une bande dessinée, distribuée gratuitement dans tous les CDI en Métropole, qui raconte l'histoire d'une lycéenne qui, après une soirée arrosée et un rapport non protégé, se retrouve séropositive. Plusieurs élèves sont candidates à la lecture.

 

Hélène Ferkatadji

10/04/2009 – Education : Lycée de Kawéni

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es stages se dérouleront dans la région havraise, en Haute-Normandie à l’accueil d’entreprises de renom international comme Auchan, Conforama, Toys’r us, Ibis, La Redoute,… Ce projet est né d’un PPCP, un Projet pluridisciplinaire à caractère professionnel. Le but pour les 15 jeunes femmes composant cette classe – accompagnées de Mme Steibel professeur de vente et M. Sendid professeur de mathématiques – était d’une part de tenter de financer leur séjour en effectuant des actions liées à leurs compétences, et d’autre part de réaliser un dossier sur les personnes à mobilité réduite. Elles ont pour consigne d’observer les aménagements qui existent en Métropole pour les personnes handicapées, afin d’aider par la suite à la mise en place du "label handicap" à Mayotte.

Pour financer ce projet, ces élèves extrêmement motivées ont réalisé un dossier et une opération de publipostage pour obtenir des lots et des subventions auprès d’environ 200 entreprises et administrations de l’île. Elles ont vendu de nombreux tickets de tombola partout sur l’île et vendu des objets artisanaux certains midis et soirs au lycée de Kawéni. Elles ont également emballé les cadeaux chez Jumbo Score et SFR pendant la période de Noël, travaillé pour l’agence Angalia dans des opérations d’accueil et organisé une après-midi festive pour de jeunes enfants au lycée un samedi après-midi. Elles ont enfin réalisé une soirée au restaurant d’application du lycée de Kawéni.

Ce projet a été une belle leçon de vie. Pour Zaina, élève de cette classe "il y a eu des moments difficiles, mais on y a cru. C’est la preuve que quand on veut vraiment quelque chose, on peut y arriver".

 

{xtypo_quote}Découvrir une autre façon de travailler{/xtypo_quote}

 

Les élèves sont impatientes de partir. Pour Hadidja, "effectuer un stage en Métropole m’aidera plus pour choisir ma poursuite d’étude" et pour Ida "j’ai hâte de faire ma période de formation en Métropole parce que je vais améliorer mon français et découvrir d’autres façons de travailler. On dit qu’il faut être très dynamique et ponctuel".

Cette expérience en Métropole donnera certainement aux élèves une ouverture d’esprit qui les rendra plus aptes à gérer des situations variées et diverses. Cette ouverture se traduira très certainement dans l’accueil et le service qu’elles seront à même de proposer aux clients et aux usagers de Mayotte. Les élèves ont aussi la chance de pouvoir passer dès leur arrivée 3 jours à Paris. Au programme : visites de la tour Eiffel, du jardin des Tuileries, du Louvre, du musée Grévin, de la Cité des sciences, de Montmartre…

La classe de bac professionnel "services accueil" du lycée de Kawéni remercie vivement le vice-rectorat et le dispositif de la continuité territoriale sans qui tout cela aurait été impossible.

La classe tient aussi à remercier les entreprises locales qui ont eu la générosité d’offrir ou de prêter des articles : SFR, Orange, Lisa esthétique, Maeva Institut, 100.000 chaussures, Eternity, Intersport, Lantana, Lingeries et cosmétiques, Jumbo Score, le magasin Hakimi Comema. Elle remercie également la section hôtelière du lycée de Kawéni qui a accepté d’organiser une soirée, ainsi que le Rotary Club de Mayotte, le Crédit Agricole et la mairie de Ouangani pour leurs subventions.

10/04/2009 : Plus de moyens pour plus d’efficacité à la Crec

 

 

Accompagnée par Pascal Prache, sous-directeur de la magistrature, Janine Kister, sous-directrice des greffes et Sophie Galy-Dejean, chef de département chargée des nominations des magistrats Outremer, Dominique Lottin a voulu lancé un signal fort à la population. En plus de la nomination récente des deux magistrats d'expérience que sont M. Dupas au parquet et Mme Tomasini en tant que nouvelle présidente de la Crec, Mme Lottin a annoncé qu'elle effectuera dès son retour un appel à candidatures pour créer un second poste au siège.

Elle s'est également engagée à remplacer au plus vite une greffière en partance et à créer deux postes d'assistants de justice supplémentaires. Pour encadrer les 39 rapporteurs dans les communes, un secrétaire général de la Crec va également être nommé pour "donner un souffle nouveau et un rythme à la hauteur des attentes des Mahorais".

Le logiciel informatique sera renforcé par deux modules supplémentaires pour accélérer la transcription des actes une fois la décision de la Crec prise. Mme Lottin a également évoqué la possibilité de louer des locaux supplémentaires pour améliorer les conditions de travail des rapporteurs. Un audit vient d'être lancé par la préfecture pour évaluer les stocks de dossiers en attente. Selon le vice-procureur Thomas Michaud, il y aurait environ 15.000 dossiers en stock actuellement. La représentante du ministère souhaite que la procédure soit simplifiée avec des règles assouplies, et qu'il y ait davantage de travail en commun entre les magistrats et les rapporteurs.

Les audiences de la Crec devraient se tenir beaucoup plus régulièrement, avec un nombre plus important de dossiers, pour que les demandes en cours et les nouvelles soient traitées dans des délais qui ne soient plus "inacceptables". Mme Lottin, nommée au mois de juillet dernier et qui affirme avoir été rapidement informée de la situation par le procureur du TSA Marc Brisset-Foucault, a reconnu que la vacance de poste à la présidence de la Crec a provoqué une certaine démobilisation de personnel.

La Crec doit normalement cesser d'exister en 2011. D'après Thomas Michaud, si elle retrouve le rythme de 10.000 dossiers par an comme en 2006, elle devrait pouvoir finir son travail à temps. Dans le cas contraire, sa durée de vie sera prolongée.

 

Julien Perrot

10/04/2009 – Economie : Production d’ylang-ylang

 

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ontrairement à ce qu'ont récemment affirmé les producteurs d'ylang-ylang dans nos colonnes, M. Oheix dit acheter l'essence "troisième" à 40 € le kg et non 35 €. Il la revend ensuite 50 € à Christian Brulé, un grossiste basé à Grasse qui travaille pour le compte de la société Bernardi, qui la négocie ensuite avec les grands parfumeurs. Il rappelle également qu'il paye les patentes de collecteur et d'exportateur, à hauteur de 600 € par an, et qu'il décante l'essence qui lui est fournie par les producteurs, pour en retirer l'eau.

Pour lui, le projet de l'Apym de court-circuiter les grossistes locaux en allant chercher directement les clients en Métropole n'est pas réaliste : "Ils croient que l'ylang se vend comme des tomates au bord de la route. Les 30% promis une fois la marchandise livrée ne seront pas payés. Ils vont donner le coup de grâce aux bacocos, comme cela a été le cas pour la coopérative Cama".

M. Oheix ne peut que constater le déclin de la production depuis une dizaine d'années : "Il ne reste que 3 producteurs à M'tsangamouji alors qu'ils étaient 37, à Poroani aussi, ils ne sont plus que 3… Aujourd'hui, il ne reste plus que quelques villages qui produisent, alors qu'il y avait plus de 400 producteurs il y a dix ans". En 1990, 27 tonnes d'essence d'ylang-ylang étaient exportées, contre 7 tonnes en 2008, dont 4,4 tonnes par M. Oheix. En 1993, ils étaient 8 grossistes, mais ils ne sont plus que 3 aujourd'hui. Pourtant, les cours mondiaux ont flambé depuis trois ans, passant de 1,15 € le degré à 2,60 € aujourd'hui.

 

{xtypo_quote}Il n'y a plus que les vieux qui travaillent{/xtypo_quote}

 

"Ici, nous sommes comme en 1929 aux Philippines. En 1928, elles exportaient 30 tonnes d'essence par an pour les Espagnols. Avec l'arrivée des Américains, en 1932, ils n'exportaient plus un seul kg et les arbres sont montés". M. Oheix se souvient de l'époque bénie où les familles allaient cueillir les fleurs le week-end avec leurs enfants en chantant. Aujourd'hui, les jeunes producteurs d'ylang-ylang ne sont plus qu'une poignée.

"Les jeunes se désintéressent du travail de la terre et croient que c'est un travail déshonorant. Pourtant, l'essence est de très bonne qualité ici." Il rappelle que les essences "premières" sont très difficiles à synthétiser et que Channel ou Dior veulent rester dans les parfums naturels. Il signale au passage que la crise internationale va faire baisser les revenus des producteurs mahorais car ces grandes enseignes vont effecteur leurs achats en octobre, alors qu'elles auraient dû le faire au mois de mai.

M. Oheix s'inquiète également de l'achat de petites fioles par les producteurs, vendues aux touristes ou aux particuliers sur l'île. "Il n'y a aucun contrôle. Si des gens vendent l'essence directement en fioles, il peut y avoir un danger pour la santé, car j'ai vu certains producteurs qui l'ont coupée avec du liquide de frein. Si des restaurants l'utilisent pour la mettre dans des plats, c'est très dangereux." Lui-même vend des fioles à trois boutiques sur l'île, ce qui représente environ 20 kg d'essence par an, une goutte d'eau…

Selon M. Oheix, la principale cause du déclin des exportations tient au fait que "c'est une culture du Tiers monde, comme pour la vanille. C'est Mohéli qui va prendre la place de Mayotte car ils ont la même qualité là-bas, contrairement à Anjouan qui fournit une essence frelatée et coupée à l'huile de ricin ou au liquide de frein". Il n'y aurait pas non plus de concurrence des producteurs malgaches car ils ne sont pas capables de fournir de l'essence "extra". "C'est malheureux car c'était le fleuron de Mayotte. On livre un combat d'arrière-garde car il n'y a plus que les vieux qui travaillent. Si Mohéli se développe, ils auront des prix beaucoup plus attractifs à cause du faible coût de la main-d'œuvre".

 

Julien Perrot

10/04/2009 – Enquête : Où va le comité du tourisme ?

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}utant l'écrire tout de suite : le fonctionnement du comité départemental du tourisme de Mayotte (CDTM) n'est pas entravé par d'obscures manœuvres politiciennes, comme celles qui ont conduit à la mise en liquidation judiciaire du Cnam, dirigé par Mustohi Mari, conseiller général de Bandrélé et membre de l'opposition.

Avec à sa tête Ahmada Madi Chanfi, deuxième vice-président du CG, conseiller général de M'tsangamouji et membre important de la majorité, il n'a cependant pas échappé à la réduction des lignes budgétaires 2009 votées en décembre par la Collectivité. Cependant, le tassement soudain des ressources n'est pas, loin s'en faut, la seule cause des maux qui affectent le comité départemental de tourisme de Mayotte.

Au fait de la situation financière difficile que traverse la Collectivité, M. Chanfi a pourtant fait montre d'un optimisme immodéré quant aux ressources qui seraient allouées à sa structure, exhortant ses services à engager des dépenses sur la base d'un montant annuel disponible de 2,5 millions d'euros. En décembre, la sanction tombe. Des 2,5 millions d'euros promis par le président, le budget total passe à 1,5 M€. Et faute de production d'un compte administratif sincère, le reliquat du budget 2008 n'a toujours pas été versé.

Malgré l'effondrement des ressources, le comité a multiplié les embauches. Pour un effectif global d'une trentaine de personnes, sans compter les personnels mis à disposition par la Collectivité, huit ont été recrutés depuis la nomination de M. Chanfi. Tous des emplois affinitaires, dont la plupart des bénéficiaires sont des proches ou des parents du président et du vice-président. Soit un accroissement de 10% de la masse salariale, qui consommait déjà plus de 50% des ressources du comité, avec les résultats concrets que l'on connaît…

Pire, la rémunération de ces nouveaux employés est souvent bien supérieure à celle des cadres en poste depuis plusieurs années, et ce bien que le comité fonctionne selon la convention collective des organismes de tourisme, qui dispose que la rémunération est proportionnelle au niveau de responsabilité, et non au niveau d'étude.

 

 

Un climat délétère et des pressions sur les salariés

Manque de rigueur et de clairvoyance, largesse de gestion, collusion et clientélisme ont donc conduit à l'aggravation de la situation financière du comité, dont les salariés et les prestataires sont les premières victimes.

"Les problèmes de trésorerie nous font vraiment craindre le pire. Chaque mois, nos salaires arrivent avec toujours plus de retard. Et le management est tyrannique. C'est marche ou crève", décrit une source en poste au comité. La seule voix officielle qui ose s'élever en interne contre ces agissements est syndicale. A tel point que Force Ouvrière a connu une vague d'adhésion sans précèdent au cours de ces derniers mois.

Les prestataires, quant à eux, ne sont plus payés. Une pléiade de TPE PME se retrouve fragilisées, avec, pour la plupart, la perspective d'une liquidation judiciaire comme épée de Damoclès. Pour faire valoir leurs droits, comme les salariés, ils cherchent à se regrouper. Un collectif s'est ainsi créé spontanément il y a quelques semaines, dont la première réunion aura lieu mardi.

Quant aux partenaires qui travaillent sur des bases annuelles ou de longues périodes en collaboration avec le CDTM, beaucoup hésitent à réaffirmer leur engagement, tant les délais de paiement s'allongent. "Le climat, déjà délétère entre les partenaires et le comité, se détériore de jour en jour, surtout depuis la surprise du vote du budget", explique une source proche du dossier.

 

 

Voyages en classe confort

Pourtant, dans le même temps, M. Chanfi et le vice-président continuent de voyager en classe confort. "Scandaleux, honteux !", s'époumone un socio-professionnel siégeant à l'assemblée du comité : "Alors qu'ils ont publiquement pris position contre les croisières, qu'ils ont été grossiers avec les représentants de la compagnie Costa, ils courent les salons consacrés au secteur à travers le monde. Le Sea cruise à Venise, les Rencontres internationales de la croisière aux Seychelles… heureusement qu'ont a gueulé pour les empêcher d'aller à Miami, sinon le manège aurait continué encore longtemps !"

Dans le même registre, la présidence a soumis, unilatéralement, un règlement intérieur et des statuts de l'association révisés à l'assemblée exécutive de l'île – qui finance cet organisme avec les taxes prélevées sur tous les produits importés sur l'île, rendant ces produits d'autant plus chers. Ce règlement intérieur fixe des indemnités compensatoires d'un montant ubuesque, à destination des président et vice-présidents, comme des indemnités de présence de 40 euros pour chaque réunion de travail !

Des modifications entachées d'illégalité par deux fois. D'abord parce que l'assemblée générale du comité n'a jamais eu connaissance et encore moins validé ces nouvelles dispositions. Mais aussi et surtout parce que les montants des rémunérations et autres indemnités et émoluments doivent être accolés à un contrat de travail négocié entre parties, et n'ont aucune valeur juridique dans un règlement intérieur. La combine aurait pu aboutir, mais le stratagème était tellement grotesque qu'il a finalement conduit les instances à s'intéresser de près au fonctionnement du comité.

 

 

Dans le collimateur de la justice

Dans un courrier adressé à la présidence du CDTM le 6 janvier, l'inspection du travail met ainsi en demeure la présidence d'opérer en urgence la requalification des CCD en CDI, la législation en vigueur à Mayotte interdisant de contracter des engagements précaires à d'autres fins qu'un remplacement provisoire ou de missions spécifiques.

Pourtant, la majorité des liens contractuels qui unissent les cadres au comité sont de nature provisoire. Même celui de l'ancien directeur, Georges Mecs : deux contrats successifs d'une durée de deux ans. Il demande la requalification de son contrat depuis plusieurs mois maintenant, en vain. Il a été muté à la direction de l'antenne du CDTM à la Réunion. Autre point, tout aussi important, souligné par l'inspection du travail : procéder à l'élection des délégués du personnel. A l'heure où nous écrivons ces lignes, il reste 24 heures à la présidence du CDTM pour organiser ces élections, avant de verser dans l'illégalité.

Enfin, et l'affaire vient d'être portée devant la justice, la présidence s'oppose jusque là aux versements des salaires pour les congés payés et les arrêts maladies. Ainsi, une employée du comité, qui a tenu à garder l'anonymat, n'est plus payée depuis deux mois. Malgré les nombreuses injonctions en ce sens émanant de l'inspection du travail et des syndicats de salariés, la présidence du comité campe sur ses positions et refuse de régulariser la situation.

La présidence, contactée à maintes reprises au cours de cette enquête, par divers moyens, directs et indirects, est restée injoignable. Elle ne peut cependant feindre d'ignorer les mises en demeure de l'inspection du travail. En effet, le comité a honoré l'une des quatre recommandations enjointes par l'inspection du travail, à savoir régulariser sa situation vis-à-vis de la médecine du travail.

 

 

Un navire à la dérive

Mayotte est l'invité d'honneur du Salon du tourisme de Colmar, qui se déroulera en octobre prochain. Pour beaucoup de professionnels du tourisme, ce n'est pas la manifestation la plus apte à servir les intérêts du tourisme à Mayotte. "300.000 euros pour une représentation sur un salon dont les visiteurs sont très éloignés du spectre de notre cible, je m'interroge quant à l'utilité de cette démarche", avance même un professionnel quelque peu circonspect. Toujours est-il que M. Chanfi tenait absolument à y aller. Accompagné, bien sûr. La délégation mahoraise devrait compter plus de 100 personnes, dont de nombreux maires…

Et lors de ce prochain voyage, les salariés ont prévenu qu'ils seraient très attentifs au retour du reliquat de la caisse commune. Détenue en liquide par le président lors de chaque déplacement, cette caisse commune est utilisée pour les faux frais, en principe peu élevés compte tenu du fait que les délégations du comité voyageant toujours en formule tout compris. Pourtant, la comptabilité n'a jamais enregistré un seul retour de ces fonds, et ce pour tous les déplacements effectués depuis près d'un an par le nouveau président.

La cérémonie d'inauguration du nouveau siège est en soi un exemple révélateur du fonctionnement du comité, caractérisé par l'absence d'organisation et de coordination. Pas de devis ni de consultation et 5000 euros pour un cocktail improvisé. "Là encore, le président a imposé son fournisseur. Ni devis, ni consultations", lâche un salarié écoeuré par ces pratiques si éloignées du droit commun.

Mais comment pourrait-il en être autrement ? Depuis plusieurs mois, le poste de directeur est vacant et personne n'est responsable des affaires courantes. L'ancien titulaire du poste, M. Mecs, était depuis longtemps poussé vers la sortie, pour avoir dénoncé publiquement ces agissements illégaux. La présidence voulait alors lui voir succéder un candidat improbable : une proche d'un vice-président du conseil général. "M. Chanfi avait fait son choix, c'était comme ça. Personne n'avait rien à dire. Les autres dossiers de candidature n'ont jamais été ouverts", témoigne une source. Le tollé suscité par cette affaire, révélée par la presse, a conduit l'entourage du président du comité à lui recommander "d'enterrer provisoirement l'affaire". "Il fallait calmer le jeu. La consigne était de ne plus faire de vague", déclare une source influente au conseil général. Résultat : le navire amiral de la flotte touristique mahoraise navigue à vue. Sans directive, ni projet ou orientation définis, il serait plus juste d'écrire qu'il dérive.

 

François Macone

10/04/2009 – Corruption aux douanes

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ême en Métropole, une opération d'une telle envergure serait exceptionnelle. Depuis le 25 mars, quatre vagues successives d'arrestations parmi les douaniers du port, les transitaires et les commerçants-importateurs ont mobilisé 52 fonctionnaires de la Paf, du Gir, et les 7 enquêteurs métropolitains du SNDJ (Service national de douane judiciaire), un service disposant d'une compétence sur tout le territoire national. 27 personnes ont d'ores et déjà été mises en examen dans cette affaire et d'autres vont suivre dans les prochaines semaines (voir encadré).

Tout a commencé le 9 octobre 2007, avec la saisie par les douanes de 7,5 t de tabac dans un container contenant officiellement des matelas. Dans les jours qui ont suivi, le transitaire ayant procédé aux formalités d'importation du container incriminé a porté plainte, dénonçant un pacte de corruption au sein même des douanes de Mayotte. Le parquet a alors décidé d'ouvrir une enquête confiée à la Paf et au SNDJ qui a abouti à l'ouverture d'une information judiciaire devant le juge d'instruction en juin 2008 et à la mise en examen d'un transitaire et d'un douanier placés sous mandat de dépôt.

Soupçonnant un système de fraude généralisée, au-delà de cette affaire de tabac, le juge d'instruction a demandé aux policiers et au SNDJ de continuer leurs investigations, décidant d'y adjoindre les moyens du Gir à partir du mois de février. L'analyse de dizaines de déclarations douanières, l'audition de dizaines de personnes, à Mayotte comme en Métropole, et l'étude des patrimoines des différents suspects a permis "d'apporter des indices graves et concordants de l'existence d'un système de fraude assez généralisé, mais pas systématique", a tenu à souligner le vice-procureur Thomas Michaud.

 

Les douaniers fermaient les yeux sur le travail des clandestins au port

 

Les importateurs transmettaient aux transitaires des fausses déclarations douanières qui minoraient la valeur des marchandises importées qui étaient ensuite validées par les douaniers corrompus. Le prix d'un container, quelle que soit la marchandise qu'il contenait, était devenu "forfaitisé" à une taxation de 3.000-3.500 €. Les commerçants ont ainsi pu faire de gigantesques économies et les douaniers pouvaient arrondir leurs fins de mois. Les enveloppes en liquide qui leur étaient remises en échange de leur passivité pouvaient totaliser plus de 2.000 euros par mois, que certains n'ont pas hésité à investir dans l'immobilier… Du côté des importateurs, certains ont avoué avoir minoré de plus de 70 % la valeur de leurs marchandises et ainsi économisé plus de 80.000 euros en deux ans. Suivant les cas, les importateurs payaient directement les douaniers ou passaient par le transitaire ou un second intermédiaire qui prenaient leur commission au passage.

Avec des formalités douanières aussi expéditives, les importateurs étaient fortement attirés par l'offre des transitaires véreux, ce qui leur permettait non seulement de réaliser d'importants gains financiers mais aussi de satisfaire leur clientèle. La corruption généralisée des douaniers permettait également d'offrir un "marché réservé" aux transitaires qui pouvaient faire travailler des étrangers en situation irrégulière sur le port. En établissant une surveillance aux abords du port pour observer les aller et venues des containers en dehors des heures d'ouverture, le soir et le week-end, la Paf a pu identifier les commerçants qui attendaient à l'entrée.

 

Une belle occasion de tout remettre à plat

 

Jean-Bernard Gautier, officier de douane judiciaire au SNDJ, a effectué un long travail d'études des documents douaniers pour trouver des anomalies dans les factures : il a par exemple décelé la même écriture pour 20 commerçants différents, des dates qui ne correspondaient pas ou des quantités sous-évaluées. Les tarifs douaniers pratiqués étaient "extrêmement bas, avec souvent une autre écriture, et les valeurs déclarées étaient très très faibles". Les fausses factures étaient établies à partir de factures vierges récupérées dans les pays d'où provenaient les marchandises importées, essentiellement Dubaï.

Thomas Michaud estime que le préjudice pour la Collectivité n'est pas évaluable "car on ne sait pas vraiment ce qu'il y avait dans ces containers…. Sûrement des centaines de milliers d'euros qui auraient pu servir à refaire les routes ou construire des écoles". Cette pratique existe "depuis toujours" et fait même référence à l'entraide mahoraise… Un douanier a dit lors de son audition qu'il fallait une opération de cette envergure pour tout remettre à plat. "Une belle occasion pour la direction des douanes de reconstruire son service" a commenté M. Michaud. Le transit au port est fortement perturbé depuis deux semaines, quand on sait que près d'un tiers des effectifs ont été arrêtés. Les douaniers corrompus risquent jusqu'à 10 ans de prison ferme et 150.000 euros d'amende.

 

Julien Perrot

 


 

27 personnes mises en examen dont 19 placées en détention préventive

Depuis le début de cette affaire, 27 personnes ont été mises en examen pour des faits de travail dissimulé, aide au séjour, importations de marchandises prohibées, corruption active ou passive et complicité, faux et usage de faux. Parmi elles, 8 douaniers, dont 7 placés en détention préventive et un sous contrôle judiciaire, 4 transitaires écroués et 19 commerçants-importateurs, dont 8 placés en détention préventive et 4 sous contrôle judiciaire. 40.000 euros en liquide ont également été saisis, ainsi que de nombreux documents douaniers, fausses factures ou factures vierges. 2 personnes ont été interpelées en Métropole et 3 autres suspects seront présentés au juge d'instruction la semaine prochaine.

UNE Mayotte Hebdo N°423 – Vendredi 10 avril 2009

UNE Mayotte Hebdo N°423 - Vendredi 10 avril 2009

Douanes

Corruption Généralisée

19 personnes en détention préventive

> Etat Civil : Plus de moyen pour la CREC
> Fonction publique : 5264 agents à intégrer dès le 1er septembre 2009
> Lieu-dit : Hajangua, l'agricole (4 pages)
> Mayotte ECO : Enquête exclusive – Où va le CDTM ?
> Tounda : Explosart dans la plantation Guerlain à Combani

10/04/2009 – Lieu-dit : Hajangua, l’agricole

 

Le maire de Dembéni, Soihibou Hamada souhaite que l’agriculture garde toute sa place dans la commune et à Hajangua. Quand on arrive dans le village, que ce soit par le nord (Iloni) ou le sud (Hamouro), impossible d’échapper aux grandes clôtures délimitant les champs entourant le village. Celui-ci est perché sur les collines qui se trouvent au pied du Mont Bénara.

Les principaux équipements – école, MJC, terrain de football – sont sur la plaine, de l’autre côté de la route nationale, face au centre équestre Sainte-Armelle. A Hajangua, petit village à l’échelle mahoraise, pas de grand chahut sonore comme à Mamoudzou ou les carrefours commerciaux de Chirongui, Dzoumogné ou Combani. Tout au plus, les voitures qui filent à grande vitesse sur la ligne droite longeant l’ancienne usine sucrière troublent la tranquillité des lieux. Et ce marché, fait de bric et de broc, mais qui attire les clients sur la route du Sud.

C’est ce haut lieu de l’agriculture mahoraise que Mayotte Hebdo se propose de vous faire découvrir cette semaine. Hajangua (ou Hajangoua, Hajangwa et même Hajangoi) n’a pas tourné le dos au passé, mais souhaite comme les autres localités de Mayotte ne pas être laissée de côté et réussir sa transition vers le monde moderne. D'importants travaux y démarrent dans quelques semaines.

 

“Avant, les gens se respectaient !”

Saïd Oili a vécu toute sa vie à Hajangua. Cet homme âgé de plus de 70 ans a travaillé dans les champs de la famille Marot. Malgré une existence de labeur acharné, Saïd Oili a la nostalgie d’une période où Hajangua rimait avec grandes exploitations agricoles.

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}u centre du village de Hajangua, le soleil tape dur en début d’après-midi. On a beau dominer le lagon et voir la Petite Terre au loin, l’altitude ne fait pas baisser la température. Juste après la prière d’Aduhuri (midi), Saïd Oili, vêtu d’une chemise blanche assortie à son pantalon, de son koffia et avec sa barbe de quelques jours, remonte à petits pas vers son banga en tôle. S’approchant de moi, il scrute ce visiteur impromptu qui vient troubler sa paisible journée.

“Vous voulez que je vous parle de Hajangua ? Pas de problème, mais vous n’allez pas partir de sitôt”, prédit-il. De ce fait, il m’invite à traverser la rue pour me réfugier sur la terrasse de la case Sim de sa fille. “Hajangua, c’est ma vie. Bien que mes parents soient nés à Anjouan, je suis né ici, et j’ai tout fait ici”, affirme celui que l’on surnomme Baboudou Né. Saïd Oili comme de nombreux Mahorais de sa génération n’a pas été scolarisé.

À l’époque, le seul horizon qui s’ouvrait à un fils de travailleur agricole, c’était justement de faire comme les parents et s’adonner aux travaux des champs. “Mes parents ont travaillé comme moi à l’usine sucrière. Ils cultivaient la canne qui était ensuite raffinée en sucre. Ils travaillaient également la citronnelle. Celle-ci était plantée en décembre, puis coupée en mai pour être ensuite transformée en huile essentielle. Celle-ci était vendue à l’extérieur de Mayotte”, assure Saïd Oili.

Le travail était pénible et la paie pas terrible. “On gagnait un shrobo par jour, soit un rial pour cinq jours travaillés. Ce n’est que quand les Anglais sont arrivés que le salaire est passé à un rial par jour”, explique-t-il de sa voix saccadée. Le seul jour de repos était le dimanche.

 

{xtypo_quote}La vie moderne n’apporte rien de bon{/xtypo_quote}

 

Pour les grandes occasions, tel que les mariages ou les jours de fête, le village de Hajangua était animé par des chigomas, madjlis ou autres manifestations qualifiées de traditionnelles aujourd’hui. La cohabitation avec ses employeurs de la famille Marot s’est toujours bien déroulée pour lui.

“Avant, les gens se respectaient ! Un jeune respectait la parole des parents, les employés écoutaient celle de leur patron et vice-versa. Aujourd’hui, tout cela n’existe plus, il n’y a plus de respect et ce n’est pas près de revenir. Aujourd’hui, un jeune vous menace de vous dénoncer à la justice si on tente de le corriger. Ils ont pris la grosse tête et sont un peu comme du bétail sans berger à leur tête, puisque les parents n’osent plus rien faire. C’est la faute du sirkali (les autorités)”, constate amèrement Baboudou Né. Cette attitude ne mène à aucun avenir sérieux selon lui.

“Aujourd’hui, combien de gens vous disent bonjour en vous voyant ? Heureusement que certaines personnes n’ont pas oublié ce respect. Sarah Mouhoussoune vient me rendre visite de temps en temps. Cela est dû au fait que j’ai bien connu ses parents et ils m’ont toujours respecté et inversement. Je n’ai pas été à l’école, mais Alhamdulilahi, j’ai pu avoir un petit quelque chose à offrir à mes enfants grâce au travail de la terre. Aujourd’hui, plus personne ne veut travailler la terre, mais est-ce que ceux qui gagnent de l’argent arrivent à se payer tout ce qu’ils veulent ?”, s’interroge-t-il.

Pour lui, la vie moderne n’apporte pas grand-chose de bon. La viande consommée par exemple n’est plus fraîche et provoque des problèmes de santé, les maisons en béton attirent tellement la chaleur qu’il ne peut plus faire sa sieste après sa prière de la mi-journée, contrairement aux bangas en mtseve (feuilles de cocotiers tressées). “C’était bien mieux avant”, résume nostalgique Baboudou Né.

 

Faïd Souhaïli

N. B. : Malgré notre insistance, Saïd Oili a catégoriquement refusé d’être pris en photo.

{mospagebreak title=Marot, premier habitant du village}

Marot, premier habitant d'Hajangua

A Mayotte, l'origine de la grande famille Marot, c'est lui : Fernand, ici auprès de sa femme Augustine Dèze et de ses enfants.Aujourd'hui, Hajangua appartient à l'Etat, aux villageois, aux différents particuliers qui y ont acheté des parcelles… En 1900, il n'y avait qu'un seul et unique possesseur du domaine : Fernand Marot. Entre la sortie d'Iloni et le Mont Bénara, ses 900 hectares devaient lui permettre de faire fortune à l'époque, mais il en a été autrement.

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es Marot représentent une immense famille, éparpillée entre la Réunion, Madagascar, Maurice, l'Afrique du Sud et Nantes. Né à Quatre Bornes (Maurice), Fernand Marot quitte très vite son île natale pour Mayotte dans l'objectif de s'enrichir. Il est l'un des premiers colons venus sur ce petit bout de terre. C'est à la fin du XVIIIème siècle qu'il s'approprie le domaine, vaste champ agricole. Son ambition, selon l'un de ses descendants Dominique Marot, était de faire fortune grâce à l'usine sucrière.

"Lorsque mon arrière-grand-père a racheté la fabrique, le propriétaire était en difficulté. Il voulait relancer la machine, mais ça n'a pas plus marché que son prédécesseur", hypothèque-t-il. Fernand Marot logeait avec sa femme Augustine Dèze et ses enfants près de son usine. Une usine qui, visible de la route nationale, fait à ce jour partie du patrimoine mahorais. À proximité, il y avait attribué un terrain pour ses travailleurs. Cette parcelle d'habitants est devenue Hajangua.

"Les ouvriers de Fernand y ont construit leurs maisons, installé leurs familles et la localité s'agrandissait en terme de population, jusqu'à devenir un village". Fernand le colon était également sisalier. Cette activité ne lui a toutefois pas permis d'atteindre son but. Comme le moment où il a décidé de démarrer la citronnelle. Les temps étaient durs et les difficultés prenaient de l'ampleur au fil du temps. "Il ne pouvait pas tout gérer. 900 hectares, c'est énorme. A ma connaissance, je ne connais aucune personne qui a détenu ou qui détient autant d'espace à Mayotte", s'exclame Dominique, enfant de la troisième génération des Marot.

 

Les travailleurs de Marot ont créé le village

 

Pour mille francs un hectare, deux mille francs deux hectares… il revend une grande partie de sa propriété. Ses acheteurs : l'Etat principalement, mais aussi beaucoup de particuliers. Fernand Marot n'oublie toutefois pas sa descendance. À sa mort, ses enfants se partagent les terrains. Ces derniers sont décédés, mais ont à leur tour légué les biens à leurs héritiers. Sept d'entre eux sont encore vivants.

Andrée Marot, jointe par téléphone, est fille de cette deuxième génération, elle réside en Petite Terre. Andrée apprend un peu plus, à son neveu Dominique, de l'histoire familiale. Celui-ci a passé ses huit premières années à Hajangua, de 1964 – l'année de sa naissance – à 1972, avant de rejoindre Pamandzi. "Hajangua et la commune de Dembéni plus globalement constituent des terres agricoles. Avant, il n'y avait rien du tout. Et si j'ai quitté Hajangua pour la Petite Terre, c'est pour l'école qui existait là-bas. Aujourd'hui, ça a énormément évolué", se ravit-il.

"Avant, pour aller à Mamoudzou, c'était à pied car il n'y avait que des pistes. La première voiture que je me souviens avoir vu dans le village était la Jeep de Saïdani (ndlr, ancien du village)". Père de quatre enfants, Dominique Marot a hérité d'un hectare. Et bien qu'il demeure et qu'il construise à Pamandzi, le paysan de la mer se voit bien revenir chez lui, où il détient ses repères.

"J'ai passé une grande partie de ma vie en Petite Terre, mais Hajangua c'est mon village. J'y détiens mon exploitation et j'espère bien m'y installer, faire un retour aux sources", envisage-t-il. De par son ancêtre Fernand, la famille Marot occupe encore une place majeure à Hajangua. Tout n'a pas été vendu : le centre équestre, la carrière et d'autres parcelles sont loués. D'après l'aquaculteur, chaque enfant a obtenu sa part, et encore quelques centaines d'hectares restent en la possession des Marot.

 

Ichirac Mahafidhou

{mospagebreak title=Hajangua, c est toute ma vie !}

“Hajangua, c’est toute ma vie !”

Sarah Mouhoussoune et Yasmina Baubet ont vécu sous le même toit à Hajangua. Aujourd’hui, elles travaillent toutes les deux au tribunal à Kawéni.Conseillère générale du canton de Dembéni depuis un peu plus d’un an, Sarah Mouhoussoune est l’une des représentantes emblématiques de la famille Boudra-Marot. Native de Hajangua, elle y vit encore aujourd’hui. Elle nous raconte son attachement à ce village.

 

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}"J{/xtypo_dropcap}e ne me vois pas vivre ailleurs qu’à Hajangua !” Sarah Mouhoussoune n’y va pas par quatre chemins pour démontrer que la localité est vraiment ancrée en elle. “J’y ai construit alors qu’il n’y avait pas encore d’électricité ni d’eau. J’y ai ramené mes enfants pour qu’ils puissent voir où étaient leurs racines”, explique la conseillère générale de Dembéni. Née en 1956, elle a connu comme les autres Mahorais scolarisés les interminables marches à pied entre son domicile et son école primaire.

“On allait à l’école à Bandrélé. Parfois, mon grand-père Edgar William Marot se déplaçait à dos d’âne et nous profitions de ses animaux pour nos trajets”, se souvient-elle. Des trajets plus longs, Sarah Mouhoussoune a eu l’occasion d’en faire quand ses parents étaient installés en Petite Terre.

“On passait nos vacances à Hajangua chez nos grands-parents. On prenait le kalibwabwa (petit voilier) pour Mamoudzou et après on reliait Hajangua à pied. On partait à 4 heures du matin pour ne pas être en plein soleil. Ou sinon, mon père avait un boutre et on allait directement de Hajngua Langara, un lieu que j’aimerais bien restaurer, au Four à Chaux à Labattoir”, raconte-t-elle. Avec sa sœur Yasmina Baubet, l’évocation du passé ramène à la surface d’autres bons souvenirs.

 

L’arrivée des pêcheurs sonnée à la conque

 

“Les pêcheurs débarquaient au quai de Langara et leur arrivée était sonnée au baragoum (conque). Mon père se chargeait également de récolter les sous des villageois pour rapporter leurs courses. Il achetait tous les produits à Dzaoudzi.” Les deux sœurs nées Boudra affirment que la vie d’antan ne comportait certes pas le confort d’aujourd’hui, mais que les gens étaient heureux.

“On s’éclairait à la Pétromax et quand celle-ci tombait en panne, ma grand-mère utilisait de l’huile de coco qu’elle faisait tremper dans un bout de coton posé au fond d’une boîte de tomates concentrées”, narre Yasmina Baubet. Les longues nuits auprès des grands-parents qui racontent des légendes et contes, les journées au champ pour récolter le paddy, tout cela est bien fini, mais les deux sœurs Boudra n’ont pas oublié d’où elles viennent.

Cet esprit de famille et tout ce qui y est lié a vraiment été transmis à leurs enfants. Fayssoil Mouhoussoune, fils de Sarah Mouhoussoune en est la preuve vivante. Il a entrepris de reconstituer l’arbre généalogique du clan Marot et lui aussi se souvient des vacances passées en famille à Hajangua. Il les a appréciées et nul doute que cela ne s’arrêtera pas avec lui.

 

Faïd Souhaïli

 

Parmi les enfants de la famille Boudra, on trouve Daniel (médecin à Dzaoudzi), Sarah, Camille (Mamilo, armateur propriétaire du Tratringa), Viviane (professeur en Métropole), Djamila (Dass), Adam (marin), Yasmina, Chafa (Direction de l'Equipement), Anrafa et Eva.  

{mospagebreak title=Une équipe de football en trop ?}

Une équipe de football en trop ?

Alors que l’équipe de Flamme a couru mercredi après-midi, le FC Maboungani était sur le terrain. Hier, les rôles ont été inversés.Hajangua est considéré comme un petit village à Mayotte. En matière de football, il en est de même. L’adage dit “L’union fait la force”, mais à Hajangua, entre Flamme et le FC Maboungani, le rassemblement de toutes les forces vives semble impossible pour le moment.

 

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a saison 2009 va véritablement débuter ce week-end à Hajangua. Et pas par n’importe quel match. Il s’agit ni plus, ni moins du derby entre Flamme et le FC Maboungani. Comme tous les derbies, ce match revêt une saveur particulière. S’il en est un qui est plus concerné que les autres, c’est bien Baco Abassi, président d’honneur du FC Maboungani.

“J’ai été à l’origine de la création de Flamme en 2003, qui a été créée à la suite de la disparition de la Chirazienne”, révèle Baco Abassi. Aujourd’hui, il est passé au FC Maboungani. “En 2004, je me suis présenté aux cantonales à Ouangani car je suis originaire de Barakani. Je ne pouvais présider Flamme et faire de la politique en même temps. J’ai donc passé la consigne au bureau de gérer les affaires en attendant les résultats.” Mais quelle ne fut sa surprise quand il découvrit qu’il avait été écarté de l’équipe dirigeante une fois la campagne passée. Cella lui a fait d’autant plus mal qu’il avait réussi à récolter un montant de 12.000 € pour le club.

Pour Moussa Soimadouni, joueur de Flamme, la création de Maboungani s’est faite parce qu’il y avait trop de seniors et qu’ils voulaient jouer à tout prix. La division ne s’est donc pas faite en fonction de quartiers, ni de convictions politiques. Toutefois, Baco Abassi estime que si on l’a révoqué de Flamme, c’est parce qu’il a le seul tort de ne pas être originaire du village. Avec un certain sens de l’ironie, il surnomme le FC Maboungani “Shama ya wadjeni” ("l’équipe des étrangers"). Moussa Soimadouni préfère l’appellation “Shama ya wissa” ("la seconde équipe"). Pour le derby de ce samedi, les joueurs de Flamme sont confiants. L’an dernier, ils avaient battu aussi bien à l’aller qu’au retour leurs adversaires. Baco Abassi affirme que cette année les choses vont changer.

 

Pas de licenciés entre 14 et 17 ans

 

“Contrairement à nos voisins, nous préférons attendre le résultat sur le terrain. On est calme, notre victoire en coupe de la ligue nous a donné confiance”, dit-il sûr de lui. Des deux côtés jouent des frères, des cousins et des amis. Mais pour l’instant, impossible de pouvoir entrevoir un début de réconciliation.

La division des footballeurs de Hajangua fait des victimes collatérales : les jeunes footballeurs. La ligue de football impose des catégories de jeunes obligatoires. En l’occurrence, les deux clubs de Hajangua doivent aligner une équipe de 13 ans, puisqu’ils jouent en PL. Mais entre cette catégorie et les seniors, il n’y a point d’équipe car il manque des encadrants, et surtout les deux équipes sont dans l’incapacité de fournir un effectif suffisamment riche pour engager des jeunes dans toutes les catégories.

“On aimerait bien faire quelque chose pour ces jeunes de 14 à 17 ans, mais pour l’instant c’est impossible”, constate Baco Abassi. Pourtant, en mutualisant les moyens ou en organisant une fusion, beaucoup de choses pourraient s’arranger. “Nous sommes prêts à tout négocier, sauf l’aspect de la gestion financière. Nous avons vu ce que cela a donné”, rappelle Baco Abassi.

Les membres de Flamme, pour l’instant, constatent que deux clubs de football dans un village aussi petit est une aberration. Mais là aussi, pour des questions de fierté, il est inenvisageable de ne pas avoir un œil sur les finances. “Nous n’avons pas d’argent, mais on ne veut pas être écartés de la gestion à cause de ce prétexte”, indique Abdou Dalil de Flamme.

L’union des footballeurs de Hajangua n’est donc pas prête à se faire aujourd’hui. Un jour peut-être, la raison reviendra. En attendant, chacun s’entraîne comme un fou pour pouvoir être au top le jour J.

 

Faïd Souhaïli

{mospagebreak title=Le Bénara au menu de l entraînement}

Le Bénara au menu de l’entraînement

Créé en 2003, le club des Enfants du pays de Cucaracha s’est spécialisé dans les courses de fond.Les Enfants du pays est le club d’athlétisme du village de Hajangua. Les sportifs sont dirigés par Abdallah Hassani plus connu sous le surnom de Cucaracha. Le club est spécialisé dans le demi-fond et les athlètes possèdent, avec le Mont Bénara, un terrain d’entraînement propice aux efforts prolongés.

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}mbassadeur du village de Hajangua, Abdallah Hassani a souvent eu à endosser ce costume. Coureur émérite, il a eu l’occasion de représenter Mayotte sur le demi-fond à l’extérieur de l’île, dans la région. “J’ai fait quelques courses à la Réunion, mais aussi à Madagascar”, révèle l’homme surnommé Cucaracha par Jean-Claude Novou, en raison de sa vitesse de pointe.

Désormais, celui-ci souhaite que les jeunes coureurs de son village prennent le relais. Il n’a pas tout à fait abandonné l’idée de représenter Mayotte pour les Jeux des îles, même s’il n’est plus tout jeune, mais compte beaucoup plus encadrer les jeunes. “Beaucoup viennent de Hajangua quand il y a une sélection, alors pourquoi pas entraîner les sélections de fond pour leur faire partager mon expérience ?”, se demande-t-il.

A Hajangua, le président des Enfants du pays a sous sa responsabilité une trentaine d’adhérents au club. A Hajangua, il n’y a pas de piste d’athlétisme. Mais, le village est situé à quelques foulées du Mont Bénara. Quoi de mieux comme terrain d’entraînement que le point culminant de Mayotte ? “Parfois, nous allons jusqu’au sommet pour nous entraîner. Mais, il ne faut pas y aller en cas de pluie, c’est trop dangereux”, admet Cucaracha. Ce dernier a pour ligne de mire les Jeux des îles de 2011 aux Seychelles. Il espère bien être du voyage afin de décrocher une médaille et faire honneur au maillot des Enfants du pays.

 

F.S.

 {mospagebreak title=Une RHI géante pour 2011}

Une RHI géante pour 2011

Une RHI géante pour 2011Les habitants de Hajangua vont voir leur village changer de visage dans les deux prochaines années. De nouvelles routes, des réseaux d’assainissement mis aux normes, tout ça pour un meilleur cadre de vie.

 

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}out le monde aspire à vivre dans un environnement salubre. A Hajangua, la commune de Dembéni a décidé de réhabiliter le village dans les deux années à venir. Une opération de résorption de l’habitat insalubre (RHI) va débuter dans les semaines à venir. Les quartiers qui seront traités dans un premier temps seront Boboka, Maternelle, Marché et Marindrini.

L’opération coûtera la bagatelle de 2,35 millions d’euros. Il faut bien cela pour améliorer la desserte des quartiers avec deux nouvelles routes, la réfection des voies existantes avec leur mise aux normes, des places de stationnement, l'aménagement de chemins piétons, de places. Il s'agit aussi de rationnaliser et mettre aux normes les réseaux d’eau et d’électricité et faire de même en ce qui concerne l’évacuation des eaux pluviales.

“Aujourd’hui, certains réseaux sont trop proches des habitations. En ce qui concerne l’assainissement collectif, chaque habitant aura une boîte de branchement et devra se raccorder à l’unité de traitement”, indique Frédéric Prothery, directeur des services techniques de la commune de Dembéni. Le maître d’œuvre de cette RHI est le cabinet ETG. Celui-ci assure que les travaux se dérouleront par zone. “On ne fera pas tout au même moment car nous souhaitons limiter la gêne et nous ne voulons pas bloquer totalement la circulation.”

F.S

 {mospagebreak title=Attention, centre équestre}

Attention, centre équestre

Attention, centre équestreC’est dans la commune de Hajangua que l’on trouve l’unique centre équestre de Mayotte, le Centre Sainte-Armelle. Un pari audacieux lancé il y a 5 ans. Depuis le 1er juillet 2007, le propriétaire a passé le témoin à Sandrine Docq. Aujourd’hui elle gère le centre qui compte près de 90 licenciés et propose différents types d'activités, notamment des promenades à cheval autour du village.

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}"A{/xtypo_dropcap}ttention, traversée de chevaux !", à part ce panneau discret situé un peu avant le panneau signalant l’entrée du village, rien n’indique la présence d’un centre équestre dans les abords. Et pourtant, avec ses 90 licenciés et les associations qui viennent régulièrement, le centre est l’un des atouts principal du village; voire même de la commune. En dehors de la gérante, un palefrenier et deux gardiens travaillent régulièrement sur le site. Assez pour s’occuper des 8 chevaux et des 14 poneys du centre.

Les animaux ont été choisis exprès pour leur aptitude à s’adapter au climat local, comme nous l'explique Sandrine Docq, la nouvelle gérante du centre. "Nous n'avons que des chevaux malgaches. C’est une race plus adaptée à la chaleur. Ils sont aussi plus petits et plus légers. Par contre, les poneys viennent de Métropole, ce sont des shetlands. Il s'agit d'une race rustique, résistante, qui s’adapte aussi plus facilement aux conditions climatiques de l’île." De nombreuses associations d'handicapés, de jeunes ou de personnes en difficulté réservent pour des promenades en poneys.

Plusieurs activités sont proposées à Sainte-Armelle comme les cours d'équitation. Des promenades à cheval, ouvertes aux groupes, permettent de découvrir le village d'Hajangua à travers des petits chemins de randonnée sans trop se fatiguer. Une manière d'attirer les non initiés avec des activités qui permettent avant tout de découvrir le cheval en tant que compagnon de loisir.

De nombreuses associations d'handicapés, de jeunes ou de personnes en difficulté réservent ainsi des journées pour des promenades en poneys. " Nous avons de tout parmi les associations. Récemment nous avons travaillé avec la Poste, l'association Toioussi, mais aussi Tama et le Lion's Club. Les demandes arrivent surtout en saison sèche. Là nous attendons près de 180 personnes pour le mois de mai."

Actuellement, le centre accueille principalement des jeunes. Des cours et des initiations sont proposés aux enfants à partir de 4 ans et aux débutants. On y apprend le B-A BA de l'équitation à travers des animations : rester assis sur un poney, toucher l'animal afin de l'apprivoiser, mais aussi comment avancer, s'arrêter et tourner. Pour les plus confirmés, d'autres activités sont prévues afin d'améliorer la technique.

"Il existe différents mouvements à travailler selon les disciplines. Comme avec le saut d'obstacles qui requiert énormément de travail sur soi, mais aussi avec l'animal. Quand on est vraiment confirmé, on travaille le cheval et on lui apprend à suivre ce qu'on lui demande de faire. Plus le cavalier est novice, plus le cheval doit être expérimenté. C'est la règle, dans le milieu", nous apprend la gérante.

 

Le centre équestre n'attire quasiment que des mzungu

 

Malgré tous les efforts, en dehors des associations le centre équestre n'attire quasiment que des mzungu. Un manque d'intérêt de la part des locaux que Sandrine Docq attribue à une culture mahoraise qui établit un rapport différent à l'animal. En effet, une grande partie des adeptes des sports équestres est avant tout attirée par la relation particulière qui s'établit avec le cheval, une vision qui est aussi partagée par Aurore, licenciée du centre depuis maintenant deux mois.

"Je faisais déjà du cheval en France et en venant ici j'ai appris qu'il y avait ce centre et je m'y suis inscrite. J'aime l'équitation avant tout à cause du contact particulier qu'on a avec le cheval. Ce n'est pas un animal qui est bête. Il est très intéressant de lui d'apprendre des choses, mais surtout d'apprendre de lui."

Pour susciter au moins la curiosité des Mahorais, le centre compte organiser d'autres activités, comme une journée portes ouvertes, ainsi que la mise en place d'un concourt hippique interne. La gérante souhaite surtout recommencer à travailler avec le vice-rectorat pour permettre aux scolaires de découvrir une nouvelle activité sportive basée sur le respect de l'animal.

 

Halda Toihiridini

{mospagebreak title=Au marché du village…}

Au marché du village…

Sur la vingtaine de vendeuses qui travaillent ici, rares sont celles qui se sont déplacées en ce jour pluvieux. Mais régulièrement, les femmes du village viennent vendre leurs récoltes sur le marché afin d'arrondir leur fin de mois.Le marché de Hajangua a vu le jour il y a une dizaine d'années. Simple marché improvisé au départ, il s'est agrandi jusqu'à compter près une vingtaine d'étals. Aujourd'hui, certains clients viennent de loin pour acheter des fruits et légumes difficiles à trouver sur les grands marchés et à de bons prix. Ce petit marché, posé au bord de la route à même quelques tables brinquebalantes et autres palettes de bois, attire pourtant de nombreux touristes qui s'arrêtent par bus entiers pour découvrir et photographier les femmes, ainsi que les produits locaux.

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ela fait maintenant deux bonnes heures qu'une pluie battante s'abat sur le village de Hajangua. Mais ici, sur le petit marché improvisé à la sortie du village, il en faut beaucoup plus pour décourager les marchandes. Assise patiemment à coté de son étal, l'une des marchandes nous accoste. "Regardez, je suis toute mouillée, nous n'avons aucune installation qui nous protège de la pluie et de la boue. Nous aimerions bien qu'on nous construise un véritable marché, mais les autorités ne nous écoutent pas."

Situé à quelques mètres des habitations, le marché est idéalement placé pour attirer clients et touristes. D'ailleurs, beaucoup d'automobilistes trop pressés pour aller à Mamoudzou s'y arrêtent pour acheter des produits souvent impossible à trouver ailleurs. Mais ce sont surtout les touristes, nombreux à tomber sous le charme de ces petits marchés locaux, qui s'aventurent ici par bus entiers.

"Le samedi et le dimanche sont les jours où il y a le plus de vendeurs ici. La plupart préfèrent venir ces jours là parce qu'ils ont peur des gendarmes. C'est aussi la période où nous avons le plus de clients. Beaucoup de touristes s'arrêtent pour prendre des photos. Même si on ne parle pas la même langue qu'eux, ils comprennent quand on leur dit de ne pas nous photographier."

Cet emplacement à coté du village permet surtout aux marchandes de ne pas trop dépenser pour les déplacements.

 

{xtypo_quote}J'ai un champs très loin d'ici. Avec ma famille nous y cultivons de nombreux fruits et légumes que nous revendons ici{/xtypo_quote}

 

Sur la dizaine de tables improvisées au bord de la route, s'étalent différents fruits et légumes de saison. Goyaves, avocats, mandarines, des denrées que les vendeuses sont parfois parties récupérer aux quatre coins de l'île. "Je vends des oranges, des cocos, des avocats. Je les achète dans les villages du sud. A Bandrélé, Poroani ou Chirongui. Et même plus loin…", explique Zacharia. "On attend aux abords des villages, sur les chemins où passent les gens qui reviennent des champs, et on leur achète ce qu'ils ont récolté. Ce système les arrange parce que beaucoup d'entre eux sont sans papier; ça leur évite d'aller jusqu'à Mamoudzou pour gagner de l'argent."

Assise sur son étal à coté de ses bananes, Zenabou attend qu'une voiture s'arrête pour pouvoir vendre ses fruits. Ici, elle est la seule avec sa voisine à avoir des produits issus de son propre champ. Avec l'aide de son mari et de ses enfants, Zenabou cultive régulièrement ses parcelles agricoles afin de pouvoir en vendre les récoltes. Un travail difficile mais indispensable pour cette mère de 6 enfants.

"J'ai un champs très loin d'ici. Il me faut environ deux heures de marche pour y accéder. Avec ma famille nous y cultivons de nombreux fruits et légumes. C'est très fatiguant mais j'y suis obligée parce que j'ai un enfant qui est au collège et chaque jour le peu que je gagne ici, je le lui donne pour qu'il s'achète à manger. J'aimerais trouver un terrain pas loin d'ici pour y cultiver des brèdes. Ca m'éviterais d'aller aussi loin pour la récolte, d'autant plus que je ne peux pas y aller seule parce que les chemins ne sont pas sûrs."

Ce mercredi, il n' y pas grand monde sur la place. Mais les week-ends ce sont près d'une vingtaine de marchandes qui viennent régulièrement tenter de gagner quelques euros de plus pour arrondir les fin de mois. Les plus chanceuses arrivent à gagner jusqu'à 400 euros par mois. Pour certaines d'entre elles, c'est la seule source de revenu.

 

Halda Toihiridini

09/04/09 – Un grand pas pour l’intégration des agents de la fonction publique de Mayotte

Après des années de revendications syndicales, un protocole d'accord a enfin été trouvé pour régler la question de l'intégration des agents de Mayotte dans les corps des trois fonctions publiques (d'Etat, territoriale et hospitalière). Signé ce mercredi par tous les syndicats, il prévoit de rendre le dispositif législatif et réglementaire beaucoup plus efficace pour intégrer les quelques 5.264 agents restants avant le 31 décembre 2010, comme le prévoit la loi du 11 juillet 2001. Les agents qui ne peuvent être intégrés directement le seront dans des corps transitoires d'une durée maximale de 5 ans et non plus 10 comme prévu initialement, et commenceront à l'indice 250 au lieu de 201. Cet accord sera transmis au ministère de la Fonction publique en juillet-août pour que les intégrations puissent commencer dès septembre. "C'est une très grande avancée dans un secteur qui était dans l'impasse. Nous avons réussi à trouver des solutions définitives qui satisfont toutes les parties" s'est félicité le préfet Denis Robin, qui a pris en main ce dossier dès son arrivée sur l'île.

09/04/09 – Le comité de suivi de la départementalisation de Mayotte est prêt

Le président du Conseil général Ahamed Attoumani Douchina réunit cet après-midi à 15 h au Conseil général, les représentants de 5 parti  (UMP, PS, MDM, Néma, FA) et les parlementaires en vue de constituer le comité de suivi de la départementalisation. Le but de cet organisme est de suivre de près toutes les mesures relatives au pacte pour la départementalisation et de faire des propositions qui satisfassent les desiderata des Mahorais.

09/04/09 – Mayotte à l’heure des énergies renouvelables

L'entreprise Recto Verso Océan Indien a annoncé vendredi la création en son sein d'un département "énergie renouvelable". La nouvelle filiale de la société va se consacrer à la commercialisation de chauffe-eau solaire au niveau individuel et collectif. Rappelant que la consommation totale d'électricité en 2008 à Mayotte était de 188 401 MW/h, soit une augmentation de 12.9% par rapport à 2007, l'entreprise Recto Verso   déclaré vouloir inscrire sa démarche commerciale dans une logique environnemental "d'amélioration des conditions des conditions de vie en réduisant la consommation électrique". En ce qui concerne les produits, un partenariat commercial et technique a été établi avec la société australienne Solahart, et Recto Verso propose deux types de garanties applicables aux équipements qu'elles distribuent. La 10/5/5 (10 ans sur le réservoir et les collecteurs, 5 ans sur les accessoires et 5 ans sur l'installation avec un contrat de maintenance sur la même période), et la 5/5/5 pour les individuels (5 ans sur le réservoir et les collecteurs, 5 ans sur les accessoires et 5 ans sur l'installation avec un contrat de maintenance de 2 ans).

Avec le partenariat de l'ADEME, EDM et du Conseil Général, des subventions permettent des tarifs compétitifs par rapport aux chauffe-eau électriques pour le client : Pour les logements neufs bénéficiant d'un régime défiscalisant : 4% supplémentaires de défiscalisation accordés par le conseil général qui se substitue a l'état en terme de collecte d'imports à Mayotte. Pour les professionnels; les aides sont limités à 2000 €, soit 500 € d'EDM, plus 0.64€ /KW/h thermique accordé par l'ADEME, plus les aides du conseil général en fonction de la destination de la profession et du volume du chauffe-eau. Les particuliers peuvent disposer de 500 € d'EDM, de 50% du montant de la facture hors pose accordés par le conseil général sous la forme de crédit d'impôts. Et pour les propriétaires de cartes bleues, il est possible de payer en trois fois sans frais. Enfin une remise exceptionnelle de 20% sur le prix de vente hors pose sera accordée aux professionnels sous réserve de quantitatifs.

09/04/09 – Le bridge en compétition

Comme chaque année, le Mayotte bridge club affrontera les Réunionnais lors de la rencontre inter districts qui a lieu ce week-end à Saint-Denis de la Réunion. Trois équipes de quatre joueurs de Mayotte s'y rendront pour tenter de gagner le trophée… pour la quatrième année de suite.

Côté jeunesse, deux équipes de deux joueurs de bridge scolaire ont été qualifiées pour la finale nationale qui aura lieu à Paris les 6 et 7 juin. Il s'agit d'élèves de quatrième et cinquième du collège de Koungou, seul établissement à proposer le bridge scolaire cette année pour cause de manque d'enseignants volontaires. L'an dernier, les équipes mahoraises étaient arrivées 4ee lors de la finale nationale ! Pour tout renseignement sur le Mayotte bridge Club : http:/jymif.free.fr/Bridge/index.htm

09/04/09 – Les lecteurs d’une marque presse sont 33 % à ne la lire que sur Internet

Selon les résultats d'une étude Audipress sur l'audience des marques de presse magazine, basée sur la technologie Cross Rating de JFC, il apparaît que le contact du lecteur avec le site Internet de la marque magazine renforce le lien. Il permet aussi d'élargir le nombre de personnes en relation avec la marque magazine. Ainsi, 33 % des personnes ayant eu au moins un contact avec la marque, l'ont eu exclusivement sous forme électronique.

Parmi les internautes en contact avec une marque magazine, on trouve en moyenne 10 % d'entre eux qui lisent aussi la version papier du magazine. Toutefois les variations selon les magazines sont importantes. Ce chiffre peut monter jusqu'à près de 30 % de déduplication entre les deux formes de supports.

09/04/2009 – Evènement danse

 

 

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}maginé par le duo de chorégraphes Héla Fattoumi et Eric Lamoureux, cette pièce veut envisager la notion "d’homosensualité". Ce terme, pioché dans les réflexions de l’anthropologue Malek Chebel, désigne "une attitude des Orientaux en général et des Arabes en particulier, qui consiste en l’absence de partenaire de l’autre sexe, à reporter sur leurs pairs l’excédent de sensualité qu’ils n’arrivent pas à écouler autrement".

Selon le danseur Hafiz Dahou, "les hommes arabes sont plus tactiles que les occidentaux, sans que cela soit perçu comme de l'homosexualité". Deux hommes seront sur scène : Hafiz Dahou et Moustapha Ziane. Pour Hafiz Dahou, "ces deux hommes peuvent être frères ou amis". Il ajoute que ce spectacle "ludique et plein d'humour" a trouvé son public lors de toutes les représentations données, depuis 5 ans.

Hafiz Dahou est à Mayotte depuis lundi 6 avril et travaille depuis mardi avec les quatre danseurs de la formation hip-hop Tropical B-boy Crew. Ces artistes participent à des ateliers de formation et de création au foyer des jeunes de Passamainty, dont le résultat fera l'objet de la première partie du spectacle. Hafiz Dahou envisage ces ateliers comme des "points de rendez-vous entre la personnalité de chacun". Pas de thèmes préparés à l'avance. Un travail qui doit émaner des envies de chacun.

Moustapha Ziane, Eric Lamoureux et le technicien lumière Xavier Lazarini arrivent normalement ce vendredi 10 avril.

 

Juliette Piolat

 

"La danse de Pièze", le mardi 14 avril, à 20h, à la MJC de M'gombani. Entrée 5€.

09/04/2009 – Explosart, la galerie à ciel ouvert

 

{xtypo_dropcap}"L'{/xtypo_dropcap}idée est née de l'envie de mettre à la lumière les différents arts et artistes dans un lieu agréable". Anaïs, présidente du collectif Kalyz – expression locale signifiant "celui qui croit avoir raison" – créé spécialement pour l'occasion, se démène depuis le mois de janvier pour monter ce projet qui a suscité l'enthousiasme des différents partenaires. "Les œuvres des artistes peintres sont inconnues ici, on ne les voit que dans les restos. Il n'y a jamais eu de véritable exposition dans ce genre de lieu à Mayotte, avec une concentration d'autant d'artistes. Moi-même, je ne soupçonnais pas le dixième de ces artistes".

Au cœur des plantations Guerlain, sur un terrain de 3.500 m² prêté par M. et Mme Sam, les artistes feront des performances et présenteront leurs œuvres au public dans un cadre idyllique, rendant les arts attractifs et vivants, pour toute la famille. "C'est un projet très fédérateur", souligne Anaïs, qui a réussi avec le collectif à tout organiser pour que l'événement se passe dans les meilleures conditions : électricité, sanitaires, eau, parking, buvette, restauration…. Un projet unique à Mayotte avec un budget de 10.000 € entièrement financé par les partenaires privés. "La mairie de Tsingoni a aussi été très réactive, en fournissant des chaises pour les enfants ou en proposant de refaire la route", tient à rappeler Anaïs.

Les enfants pourront participer à des ateliers de peinture et de dessin. Pour les moins jeunes, un rallye photo sera organisé dans la journée avec des thèmes amusants. Samedi à partir de 18h, un battle de break dance verra se rencontrer les danseurs les plus talentueux venus de tous les crew de Mayotte. Le soir, place aux DJs et au son avec un mur de 10 kW qui devrait faire vibrer les corps jusqu'au petit matin…

 

Julien Perrot

 

  • Tarif : 3 € la journée, 7 € la soirée.
  • Sécurité 24h/24 pendant deux jours.
  • Restauration sur place. Parking. Sanitaires.

 

Si vous voulez rejoindre le collectif Kalyz : kalyz.austral@gmail.com


Les différents artistes invités

 

  • Peinture

Marcel Séjour (à confirmer), François, Gil de l'Arabesque, Thim, Innocent, Baba M'baye, Audrey, Marie T, Josabel, Aminat Hariti, Papa Jan.

  • Sculpture

Conflit, Patrick Renaudin, Giovanni (à confirmer), Rico (à confirmer), Dominique Georges.

  • Photographie

Bernard Alcazard, Boubou.

  • Ferronnerie

Faraii, La Forge Occitane (à confirmer).

  • Encadrement artistique :

Véronique ("Les cadres en folie").

09/04/2009 – Littérature

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e vide n'est pas néant. Bertrand de la Peine tente de le démontrer dans ce roman fait de parcours différents. Au centre de l'intrigue : un tableau. Il représente l'expérience, menée par Otto Von Guericke, des "Hémisphères de Magdebourg". En 1640, ce passionné de physique enchaine une sphère de cuivre, dans laquelle il a préalablement fait le vide, à deux attelages de huit chevaux. Ces deux attelages, tirant dans des directions opposées, ne purent séparer les deux hémisphères soudées par l'absence de pression atmosphérique. Autour de ce tableau, deux personnages. Deux hémisphères, le vide entre eux.

Bline, dont le père, chercheur spécialiste de la période "seldjoukide", vient d'être assassiné, retourne sur les terres de son enfance, en Turquie. Et Benedikt Centaure-Wattelet dit Monsieur Ben, qui dévore des saucisses aux lentilles après minuit dans son village de Belgique.

Bline marche sur les traces de l'assassinat de son père lorsque Monsieur Ben vole vers un dernier pillage, au sommet du mont Nemrod. Truculent octogénaire, il fume des "chester", boit tout ce qui lui tombe sous la main, ne refuse jamais une petite virée dans les bordels et est bien connu des services d'Interpol en tant que trafiquant d'art. Bline, explosive et déroutante, va faire une découverte qui écornera l'image de son père. Des correspondances entretenues avec un certain Centaure-Wattelet, révélatrices et menaçantes.

Une lecture comme une ballade dans l'hiver anatolien, rythmée par les pérégrinations des personnages. Le suspens est entretenu. Les réponses à trouver par soi-même. La boucle bouclée.

Ce roman, Bertrand de la Peine a mis un an à l'écrire, vingt ans à le faire mûrir. Il ne croyait pas pouvoir trouver sa place dans le milieu de la littérature. "Je pensais n'avoir aucune chance", avoue-t-il. Il a fini par envoyer le script à un écrivain publié par les éditions Minuit, Jean Echenoz. Celui-ci l'a fait lire à Irène Lindon, directrice de cette maison d'édition, qui a aussitôt pris la décision de le publier.

Aujourd'hui, Bertrand de la Peine s'attelle à un autre projet, dont l'action se déroule en Irlande. "J'aime la distance que j'arrive à avoir avec ces lieux où j'ai vécu et que j'ai quitté. Le lieu est le personnage", confie-t-il. A Mayotte depuis trois ans, il n'écarte pas la possibilité d'un roman en terre mahoraise.

 

Juliette Piolat

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes