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26/06/2009 – Ce que j’en pense

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ertains élus se sont ainsi emparés de dossiers, les prennent à cœur et les font avancer. Ils ne les laissent pas s'endormir et espèrent ainsi répondre aux attentes de plus en plus fortes de la population. De nombreux représentants de la vie économique et sociale s'investissent dans les Etats généraux, y consacrent du temps, y partagent leurs idées. De nombreux directeurs et agents de services techniques, administratifs font de même, conscients de leurs rôles, du travail qu'ils doivent assurer en parallèle à leur salaire. Ils sont consciencieux, motivés, compétents ou prêts à faire des efforts pour apprendre et continuer à avancer.

Certains sont très mobilisés, trop ?… Ils veulent faire avancer les projets, dans le sens indiqué par les élus, mais veulent dans le même temps respecter des procédures, les règles en vigueur dans les services publics. Il ne faut surtout pas les bloquer, les indexer. Il y a un cadre règlementaire qui est indispensable à l'action publique, un souci de transparence, une obligation de résultats. Il faut les soutenir, les encourager, même s'ils en arrivent à déranger ceux qui dormaient, qui se révèlent à leurs côtés particulièrement inactifs, inutiles.

Ceux qui veulent travailler – et ils sont de plus en plus nombreux – se retrouvent aussi parfois avec un chef sur la tête qui se retrouve là sans même savoir pourquoi. Incapables de comprendre les évolutions, de s'adapter aux nouvelles règles, aux nouvelles lois, ils gèrent encore "à l'ancienne". Ils étouffent toute initiative, tout projet ambitieux, bien incapables de les conduire et trop inquiets de devoir reconnaître leur incompétence. Cette situation se retrouve dans de nombreuses mairies, dans de nombreux services du conseil général, dans de nombreux organismes parapublics financés par des fonds publics.

Face à cette situation dramatique qui aboutit à des budgets rejetés, des mises sous tutelle honteuses, des tonnes de projets gelés pour des années, quelques solutions apparaissent. Il y a la possibilité de maintenir le statu quo. Ces agents publics, ces "chefs" et autres "présidents", sont des notables nécessaires aux prochaines élections, croient certains. Ils ne peuvent s'en défaire. On laisse faire et on continue à perdre des années, au détriment de la jeunesse qui tape à la porte, des salariés qui souffrent de la cherté de la vie, des entreprises qui attendent le paiement de leurs dus. Le développement attendra. Ce qui compte c'est la réélection !

Il y a aussi la possibilité de virer pour faute grave tous ceux qui ne sont pas capables de faire le travail qui leur est demandé, pour beaucoup des agents placés là par un membre de leur famille un jour au pouvoir et qui a essaimé, comme ses successeurs. On ne peut pas en vouloir à tous ces agents devenus pléthoriques et inutiles. A l'époque on disait qu'il n'y avait rien à faire, pas de besoin, pas de moyen, et on attendait uniquement une clarification institutionnelle. Aujourd'hui les missions se précisent, s'éclaircissent. Des moyens sont disponibles. La population gronde pour des crèches, des routes, des marchés, des augmentations de salaires impossibles à débloquer dans ces conditions de restrictions budgétaires devenues inévitables.

On ne peut blâmer ces agents car ils sont là par la malhonnêteté de "chefs", qui se sont servis de leurs postes pour les embaucher, en comptant en retour sur leurs voix aux élections. Ils ont abouti à bloquer les services publics avant même qu'ils soient créés. Et aujourd'hui tout le monde veut être intégré dans un service public qui a des lettres de noblesse, un honneur à défendre, une mission à assurer pour l'ensemble de la population.

Parmi les pistes à explorer, ces agents peuvent aussi reconnaître leur situation "à l'amiable" et laisser gentiment leur place. Il peut y avoir comme pour l'éducation un système de pré-retraite qui permet de libérer quelques places pour de nouvelles recrues plus compétentes.

Il peut aussi y avoir une solution intermédiaire qui consiste à assurer pour les "anciens" une transition avec les plus jeunes. Un doublement temporaire des postes pourrait s'imaginer, les "anciens" apportant leurs expériences, leurs contacts, leur connaissance des dossiers et des gens; les plus jeunes amenant leurs connaissances pratiques, techniques, leur énergie, leur volonté de faire avancer leur service. Il revient aux élus et aux syndicats à mettre en avant leurs besoins, leurs envies, leurs limites budgétaires et les objectifs à court et moyen termes, et de voir comment ordonnancer tout cela. C'est un défi qui n'attendra pas des années pour être relevé et remporté. Il permettra ensuite de tracer sereinement la route de l'avenir.

 

Laurent Canavate

UNE Mayotte Hebdo N°434 – Vendredi 26 Juin 2009

UNE Mayotte Hebdo N°434 - Vendredi 26 Juin 2009 Budget des communes

La chambre territorial des comptes à la rescousse

> Grenelle de la mer : Protéger la mer, et l'exploiter utilement
> Trafics : Un important réseau démentelé par le GIR
> Education : A la découverte des plantes médicinales
> Justice : Brutalité policière, emploi de clandestins …
> Mayotte ECO : IEDOM – Rapport annuel 2008
> Tounda : Papa Wemba en concert ce vendredi

25/06/09 – Marie-Luce Penchard nommée à l’Outremer

Nommée mardi secrétaire d'Etat chargée de l'Outremer, Marie-Luce Penchard était depuis 2007 conseiller technique à la présidence de la République, en charge de l'Outremer. Egalement secrétaire nationale de l'UMP en charge de l'Outremer, elle est la fille de Lucette Michaux- Chevry, sénateur de Guadeloupe depuis 1995, ancienne ministre et ex-présidente du conseil régional de Guadeloupe. Mme Penchard est la première personnalité d'Outremer à siéger au gouvernement depuis Léon Bertrand, ministredu Tourisme de Jacques Chirac dans le gouvernement Villepin. Elle est aussi la première originaire d'Outremer à être en charge de ce domaine au sein d'un gouvernement. Ne détenant aucun mandat électif, Mme Penchard a été battue aux élections européennes du 7 juin, victime d'un système électif compliqué, bien que la liste UMPqu'elle conduisait soit arrivée en tête outremer. Mme Penchard s'était montrée assez discrète lors de la crise sociale du début d'année aux Antilles, un mouvement sans précédent qui avait entraîné 44 jours de grève générale en Guadeloupe et 38 en Martinique. 

Née le 14 février 1959, titulaire d'une maîtrise de sciences économiques, Mme Penchard, qui est attaché territorial, commence sa carrière en 1978 comme attaché à l'Office départemental du tourisme de la Guadeloupe. Elle poursuit au sein du conseil général de la Guadeloupe (1983-1986, puis 1988-1994), avant de rejoindre celui de l'Essonne comme directeur des interventions culturelles, associatives et sportives, puis en 1999 celui des Yvelines où elle sera notamment sous-directeur de la prévision durecrutement et de la formation à la direction des ressources humaines (2004-2007). Mme Penchard avait rejoint la présidence de la République fin 2007.

25/06/09 – Les rapporteurs de la Crec inquiets pour leur avenir

La quasi-totalité des 39 rapporteurs et 6 secrétaires de la Crec (Commission de révision de l'état-civil) était en grève illimitée ce mardi à l'appel de la CGT-Ma. Ils ont planté leur piquet de grève aux abords de leurs locaux situés derrière le tribunal. Les employés de ce service administrativo-judiciaire chargé de la reconstitution des actes d'état-civil d'avant 2000 sont inquiets pour leur avenir. Ils réclament leur intégration dans la fonction publique de droit commun quand la Crec sera dissoute, une fois son travail achevé normalement en 2011. Lors d'une réunion le 12 juin avec les délégués syndicaux, le préfet Denis Robin leur a assuré qu'ils seront tous affectés dans d'autres services de l'Etat après la fermeture de la Crec mais ils seront en CDI et ne seront pas intégrés en tant qu'agents de l'Etat. Les grévistes veulent également voir leurs rémunérations augmenter. 

"Il était prévu dans notre contrat une augmentation tous les 2 ans mais nous sommes toujours au même niveau de rémunération qu'au moment de notre recrutement en 2000", confie un des rapporteurs. Les grévistes demandent donc de passer du 10ème au 11ème échelon. De plus, avec la loi 57 du 27 mai 2009 qui réforme la procédure et qui prévoit que la Crec ne pourra plus être saisie après juillet 2010, les rapporteurs devront effectuer euxmêmes les notifications chez les administrés, avec des enquêtes et des déplacements dans les communes. Ils vont devoir rédiger les actes à la place des huissiers, sans que de nouveaux postes soient créés. "Nous demandons une indemnité forfaitaire de 150€ pour cette surcharge de travail car on nous ajoute des fonctions". Plus largement, les rapporteurs dénoncent la valse des magistrats (4 en 8 ans) qui les dirigent et qui ont eu chacun une interprétation différente de l'ordonnance du 8 mars 2000 portant création de la Crec. "Les rapporteurs sont perdus à cause de ces différents revirements jurisprudentiels", affirme un autre gréviste.

La nouvelle loi pourrait aussi être un frein à l'ouverture de nouveaux dossiers car la Crec ne pourra plus être saisie par les personnes de plus de 50 ans et pour les mariages célébrés il y a plus de 30 ans, sauf en cas de motif "légitime". Aujourd'hui, même si Mme Tomasini, la nouvelle présidente de la Crec, sort 700 actes par mois, les anciens dossiers, dont certains traînent depuis 8 ans dans les tiroirs pour une simple rectification, ne sont toujours pas liquidés et les grévistes s'interrogent sur l'efficacité des 5 vice-présidents. Enfin, ils réclament que des rapporteurs et des élus de Mayotte participent aux travaux du comité de pilotage de la Crec présidé par M. Baudoin, le président du TSA, car ce sont eux qui connaissent le mieux le contexte local de cet épineux dossier de la révision de l'état-civil.

25/06/09 – Fermeture des classes à horaires aménagés musique au collège de Doujani

Réunie en conseil d’administration vendredi 12 juin, l’association Musique à Mayotte s’est vue obligée de mettre un terme aux classes à horaires aménagés musique (Cham) ouvertes au collège de Doujani et malgré le grand succès rencontré.

Les Cham avaient étés mises en place par l’association à la demande du conseil général et du vice-rectorat, avec la promesse d’un financement de l’opération. Hélas, les fonds promis n’ont toujours pas étés versés et l’association a du mettre un terme à cette initiative prometteuse, la mort dans l’âme.

L’équipe de l’école de musique de Mamoudzou organisait jeudi une rencontre, pour écouter les élèves et professeurs, et discuter de la question avec les amoureux de la musique.

25/06/09 – Vers la création d’une Fédération des Mahorais à la Réunion

Une Fédération des Mahorais de a Réunion devrait bientôt voir le jour pour rassembler les associations et la communauté mahoraise, sous l'impulsion d'Abdoul Razak, qui a fait ses études dans l'île et y réside depuis cinq ans. La fédération voulue par Abdoul Razak devrait s'occuper des affaires culturelles et familiales. Pour financer ces activités, le quadragénaire motivé compte sur une aide du Parlement européen, et sur le maintient de la contribution de la collectivité de Mayotte, "une délégation du conseil général de Mayotte est venue à notre rencontre et notre initiative a eu l'approbation que nous attendions" déclarait-il à nos confrères du Journal de l'Ile. L'inauguration de la Fédération des Mahorais de la Réunion devrait avoir lieu sous peu et sa première action sera d'aller sur la tombe de Younoussa Bamana, et de poser la première pierre d'un mausolée dédié à sa mémoire, dans son village natal de Kani-Kéli.

25/06/09 – La CGT Ma en conférence de presse

La CGT Mayotte organise une conférence de presse ce jeudi à partir de 9h à son siège à Kawéni. Le but est de discuter du projet de décret qui va être applicable bientôt pour l'intégration des agents de la fonction publique territoriale. Celui-ci a été transmis à la centrale mahoraise par le CGT nationale. La CGT Ma va présenter ces amendements avant que ceux-ci soient relayés au niveau national.

25/06/2009 – Festival Solidar’été avec Patson

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}i le comique est souvent présent dans le théâtre mahorais, ces derniers temps peu d’humoristes se sont produits sur scène. Alors quand une star du genre débarque à Mayotte, forcément c’est le succès assuré. Avant que Patson monte sur les planches, ce sont les rappeurs de M’tsapéré (notamment Hadj MC) qui ont chauffé les 300 spectateurs. Le rappeur comorien Cheikh MC était aussi de la partie avec DJ Ahmed, lui également venu de Moroni. Dynamique, Cheikh MC a néanmoins pu s’apercevoir qu’il n’est pas facile de convaincre un public qui ne s’attendait pas à cet intermède hip-hop.

Et quand le DJ a lancé un coupé-décalé, l’artiste tout vêtu de blanc fait son entrée sur le plateau en clamant l’une des expressions cultes de la chanson “C’est la joie” réalisée en duo avec Mokobé : “On n’a pas de pile, mais on fonctionne !”. Ensuite, Patson a enchaîné les sketches, mais c’est surtout son concours de coupé-décalé qui a enflammé l’assistance. Sont montés sur scène trois hommes et trois femmes qui, comme à la Star’Ac, ont été éliminés au fur et à mesure par le public.

A ce jeu-là, c’est une jeune fille un peu trop collante (“La dernière fois qu’une femme m’a chauffé comme ça, elle est repartie avec 4 gosses”, lui a-t-il dit en rigolant, ce qui a provoqué son retour dans la foule) et un jeune homme au physique d’armoire à glace (“Viens lui dire, toi, qu’il n’est pas vainqueur ! Tu as vu comment il est ?”, a soufflé le comédien) qui ont gagné.

Le spectacle s’est terminé avec la diffusion de “C’est la joie” et sa série de “patsonismes” tel que “l’appareil photo fait pas magie : quand tu es vilain, tu sors vilain”, ou encore “Eh Mokobé, toutes les filles dans cette boîte s’appellent Laisse-moi tranquille”.

 

Un développement équilibré pour tous

 

Si l’humoriste a choisi de finir sur une note positive, il n’a pas oublié les raisons de sa venue à Mayotte, mais aussi à Mohéli et en Grande Comore. Dans le cadre du festival Solidar’été, il s’est produit sur les trois îles, mais a aussi participé à des distributions de matériel scolaire, sportif ou informatique.

“Il ne faut pas oublier de tendre la main aux autres. Jamel Debbouze m’a tendu la main, je ne l’oublie pas et ceux qui peuvent en faire autant doivent le faire”, a-t-il lancé au public avec gravité. En venant dans l’archipel, il s’est félicité de voir que, dans des lieux retirés, les jeunes avaient accès à ses sketches grâce à internet.

“Je suis venu pour l’aspect social, apprendre d’une autre culture. L’accueil a été très chaleureux, des gens qui n’ont rien nous ont offert l’hospitalité”, souligne-t-il. Bien que son spectacle de vendredi ait été surtout basé sur la danse et la musique, Patson se dit comédien avant tout. “Je veux rester à ma place, même si je n’hésite pas à mélanger humour et danse. Ce soir, le but était aussi de faire la fête.”

Pour Stéphane Aboutoihi, organisateur du festival Solidar’été, cette première édition a été une réussite. “Le but est de faire passer un message entre deux mondes : celui qui a et celui qui n’a pas. Nous avons sollicité des donateurs en France, des clubs de foot, des écoles et tous ceux qui ont bien voulu faire preuve de charité et nous nous sommes rendus sur trois îles. Si Mayotte a des moyens et que les Comores n’en ont pas, cela crée des déséquilibres : violence, immigration clandestine… Tout le monde a intérêt à contribuer à un développement équilibré. Si nous avons choisi Patson, c’est parce que c’est quelqu’un qui apporte du bonheur au monde et c’est un Africain. Mayotte, c’est aussi l’Afrique culturellement.”

 

Faïd Souhaïli


 

Mad, du hip-hop à la promotion de l’art en général

Si le Patson show a pu avoir lieu, c’est aussi grâce à la participation de l’association Mad (Mouvement artistique et de développement). Mad a assuré la partie organisationnelle de la scène au plateau de M’balamanga. “Stéphane a fait appel à nous pour organiser l’accueil de Patson. D’un autre côté, cela nous a permis d’adhérer à son projet pour Solidar’été, car le festival c’est plus qu’un spectacle. Cette année, Patson ne pouvait pas rester sur Mayotte et donc assurer la partie humanitaire du projet, mais on espère que cela se réalisera l’an prochain”, avance le président de Mad, Loutfi.

L’association, créée en région parisienne par deux Mahorais, s’occupait de la promotion du hip-hop. Arrivés à Mayotte, les fondateurs ont voulu continuer, mais ont décidé d’élargir leur horizon à toutes les formes artistiques.

25/06/2009 – Papa Wemba en concert

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} peine plus jeune que Johnny Halliday, Papa Wemba peut être considéré comme l’équivalent congolais de l’artiste français. Tout comme Johnny, Shungu Wembadio Pene Kikumba a commencé sa carrière très jeune. Dans un premier temps, il accompagne sa mère, pleureuse professionnelle, dans les cérémonies funéraires et veillées mortuaires de Kinshasa (à l’époque Léopoldville).

Puis, à la mort de son père qui était opposé à toute carrière musicale pour son fils, Papa Wemba officie à l’église. En 1969, en compagnie d’autres grands musiciens congolais, Papa Wemba crée le mythique groupe Zaïko Langa Langa. Ce groupe va moderniser la rumba de l’époque en accélérant le rythme grâce aux instruments électriques et au remplacement des instruments à vent par une batterie.

C’est le succès immédiat pour Papa Wemba. Mais, une cassure va s’opérer entre les différents leaders du groupe. En 1977, Papa Wemba et quinze autres musiciens créent Viva la Musica, groupe qui existe encore aujourd’hui. A l’instar du Nigerian Fela Kuti qui avait crée chez lui la Kalakuta Republic, Papa Wemba crée le village de Molokaï dans le quartier de Matonge à Kinshasa, dont il se proclame chef coutumier. Ce sera une ville dans la ville avec ses propres codes, mais contrairement à Fela au Nigeria, Papa Wemba ne fera pas d’activisme politique contre le régime du maréchal Mobutu. Papa Wemba collabore en 1979 avec le grand Tabu Ley. Les années 80 sont celles des longues tournées européennes auprès de la diaspora congolaise et africaine.

 

Papa Wemba, figure incontournable de la Sape

 

Pendant cette période Papa Wemba n’abandonnera pas la rumba, mais s’aventurera avec réussite dans le soukouss et la world music en collaborant en 1995 sur l’album Emotion avec Peter Gabriel (un demi million d’albums vendus). D’autres titres zouk, salsa suivront par la suite, démontrant que Papa Wemba ne veut pas se laisser enfermer dans un style musical unique.

En 2003, Papa Wemba passera trois mois et demi en prison après que la justice française l’ait condamné pour avoir fait entrer irrégulièrement des compatriotes congolais sur le territoire français en les faisant passer pour ses musiciens. Cette épreuve fera faire une pause de deux ans et demi sans scène à Papa Wemba, qui reprendra la route des concerts en 2007.

Si Papa Wemba a réussi à séduire toute l’Afrique et même au-delà, c’est bien sûr grâce à un talent hors norme, mais aussi parce qu’il a su imposer un style. Figure incontournable de la Sape (Société des ambianceurs et des personnes élégantes), Papa Wemba est un défilé de mode à lui tout seul lors de ses concerts. L’exubérance et la volonté de toujours bien s’habiller va inspirer les artistes d’autres mouvements musicaux africains.

Dans les codes de la Sape, il est par exemple interdit d’arborer une cravate Titi et Gros minet ou encore de porter un gilet avec un costume croisé. La Sape, c’est tout un art, et si vous voulez comprendre ce qu’il en est, rendez-vous au stade de Passamaïnty ce vendredisoir. Papa Wemba n’a pas traversé les époques pour rien. En plus d’avoir devant vous une légende vivante de la musique africaine, vous pourrez assister à un spectacle somptueux comme seul Papa Wemba sait les faire.

 

Faïd Souhaïli

25/06/2009 – Mamoudzou en fête pour l’inauguration de sa mairie

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es travaux de la nouvelle mairie sont terminés et les services y sont installés. Le bâtiment flambant neuf a une superficie de 1.872 m² et accueille au quotidien plus de 300 employés. Abdourahamane Soilihi, maire de Mamoudzou, et son équipe municipale ont décidé d'inaugurer officiellement l'édifice et par la même occasion de célébrer le 14 juillet.

La première et nouvelle structure administrative de la ville sera inaugurée le jeudi 11 juillet 2009, par le Premier ministre François Fillon et le premier magistrat de la commune de Mamoudzou, en présence de nombreuses personnalités locales et régionales. L'information a été annoncée à la presse, ce mardi 23 juin, au sein de la mairie.

La présentation officielle de l'hôtel de ville de Mamoudzou est couronnée de deux semaines de festivités culturelles, sportives et cultuelles, du 27 au 14 juillet. Les manifestations sont déconcentrées dans tous les villages de la commune. L'évènement se veut territorial et prend aussi une dimension régionale puisqu'il verra la participation de sportifs et d'artistes malgaches, et de personnalités politiques de la région.

"L'esprit de cette fête s'inscrit dans une dynamique, autour des valeurs et de nombreux atouts dont la commune dispose en matière de culture, de culte, mais également dans le domaine sportif", présente Boura Abdallah Nouriati, chargée du protocole et de l'intercommunalité. Près de 150 associations participeront à l'évènement. Elles ont l'opportunité de mettre à profit leurs expériences. Pour la chargée de l'intercommunalité, l'opération devrait permettre aussi à l'équipe dirigeante d'entrer pleinement en communion avec ses administrés.

 

Défilé d'ouverture, madjiliss, maoulida shengué, moulidi, débah…

 

"L'inauguration de la mairie de Mamoudzou est un évènement exceptionnel qui mérite des moyens exceptionnels", estime Soumaila Ambdilwahedou, chargé des sports et des finances. Il précise que cet évènement particulier est établi selon un prévisionnel de 100.000 euros. Autant dire que tout est mis en œuvre pour que l'inauguration de l'hôtel de ville de Mamoudzou soit une réussite. De nombreux partenaires contribuent aussi à l'organisation de cette quinzaine de festivités.

Tout cela commence ce samedi 27 juin, à 16 heures, par un défilé avec toutes les associations qui participent à l'évènement. La ribambelle partira de la MJC de M'gombani, suivra un itinéraire qui le conduira au collège tout proche, passera par la rue du Commerce et s'arrêtera à l'hôtel de ville.

Comme de tradition, un madjiliss officiera l'ouverture des festivités, le samedi 27 juin, à 20 heures, au plateau de M'gombani. Manifestation cultuelle, ce madjiliss est fondé sur le rassemblement de par la signification du terme arabe ("madjiliss" : "assis"). "Toutes les communautés présentes à Mayotte sont attendues", invite Baré, directeur de la MJC de M'gombani qui a en charge le volet cultuel. Recommandation est faite, cette cérémonie des "assis" aura une connotation différente de d'habitude. Elle sera rendue plus riche par diverses interventions, "avec une dominante de cassuidas ("chants"), de prêches, ainsi que des discours à base de morale laïque, de respect des valeurs humaines, républicaines, de foi et de traditions locales", précisent-ils. D'autres manifestations cultuelles sont prévues, notamment un maoulida shengué le dimanche matin à Mahabou, un moulidi le samedi 4 juillet à Passamainty et un débah le dimanche 12 juillet au terrain de foot de Tsoundzou1.

 

Exposition, course de pneus, m'biwi, soirée de danses traditionnelles…

 

La programmation proposée est riche et variée. Pour ne citer que quelques moments forts, le public est invité, tout au long de cette quinzaine de festivités, à admirer l'évolution de la commune de Mamoudzou à travers l'exposition "Mamoudzou d'hier, Mamoudzou d'aujourd'hui". Son vernissage aura lieu le lundi 29 juin à 16 heures à la mairie.

Réalisée en collaboration avec la direction des archives départementales et des artistes locaux, l'exposition devra "permettre aux jeunes de s'imprégner de leur histoire à travers des photos d'archives. Il est également question de rendre hommage aux élus qui ont composé les différentes mandatures passées et qui ont œuvré pour le développement de notre ville", présentent les organisateurs. Après son décrochage à la mairie, l'exposition fera le tour des établissements scolaires communaux.

Rendez-nous incontournable, à la fois sportif et folklorique, la 26ème édition de la course de pneus, prévue le samedi 4 juillet, s'inscrit cette année dans le cadre des festivités de l'inauguration de l'édifice communal. Organisé en collaboration avec l'agence Angalia, l'édition 2009 promet des moments forts et riches en sensations. Le départ des enfants sera donné par le préfet de Mayotte et le maire de Mamoudzou, annoncent les organisateurs, à 14 heures devant le plateau de M'balamanga à M'tsapéré. Cette année, des animations seront organisées aux sites de départ et d'arrivée. Près d'un millier d'enfants, garçons et filles, 350 concurrents adultes répartis en 70 équipes et près de 6.000 spectateurs sont attendus.

Une autre date importante, le vendredi 10 juillet, avec deux manifestations populaires programmées. Un m'biwi géant, animé par Tama music de Bandrélé, réunira toutes les formations communales du genre, au plateau de Kawéni, à 15 heures. La soirée sera dédiée aux chants et danses traditionnels. Les groupes TFM, Kinga Folk et Bouhoury sont invités à partager la scène avec les associations de Mamoudzou.

 

Bal populaire du 13 juillet, rencontres sportives avec la sélection malgache…

 

Le bal populaire du 13 juillet est aussi un des points forts de cette quinzaine de festivités. Programmé cette année sur le parvis du comité du tourisme, le concert organisé la veille de la fête nationale du 14 juillet a comme tête d'affiche l'artiste malgache Fandrama. Très apprécié et suivi à Mayotte, Fandrama est en vogue en ce moment dans la région et a fait la clôture de l'édition 2009 du festival Donia de Nosy-Be. D'autres groupes majoritairement de Mamoudzou se partageront la scène, comme le jeune Bo Houss, lauréat 2009 de 9 semaines et 1 jour la zone océan Indien, Bob Dahilou, Karama, Joe Fils, Kamar et Ténor.

Sur le volet sportif, toutes les disciplines collectives sont programmées : football, basket, handball, rugby, pétanque, volley…, sous forme de tournois regroupant et opposant les formations communales. Les rencontres se dérouleront sur tous les stades communaux.

Les manifestations sportives prennent aussi une dimension régionale. La commune de Mamoudzou accueillera, le jeudi 9 juillet prochain, la sélection nationale malgache masculine de football. Cette dernière s'opposera, au stade de Cavani, à la sélection communale le vendredi 10 juillet et à celle de Mayotte le dimanche 12 juillet. A noter que cette dernière rencontre sera précédée d'une "course des mamans".

Enfin, un match de basket handisport est prévu le vendredi 3 juillet au gymnase de Kavani.

Les festivités inaugurant la mairie de Mamoudzou seront terminées le mardi 14 juillet par le défilé militaire suivi du cocktail républicain.

 

Rafik

25/06/2009 – Musique : La génération 976 à l’honneur

 

{xtypo_dropcap}B{/xtypo_dropcap}o Houss sera avant cela en première partie du concert de Mokobé, le samedi 4 juillet à 20h30. Il regrette le fait qu'il ne puisse pas partager encore une fois la joie de ce prix avec le public mahorais le lundi 13 juillet comme initialement prévu. En effet, l'artiste était programmé au bal populaire organisé dans le cadre de l'inauguration de la mairie de Mamoudzou, mais le chanteur m'tsapérois, accompagné d'Amex, devra prendre l'avion le 6 juillet à destination de La Rochelle.

Bo Houss est "très surpris" d'apprendre qu'il va représenter l'océan Indien en France. "Ce prix représente pour moi la chance de pouvoir montrer ma musique. C'est une voie de plus vers la professionnalisation", manifeste le jeune chanteur. En pensant aux deux scènes qu'il devra effectuer en Métropole : "ce ne seront pas des concours de rap, mais plutôt des festivals qui regroupent plusieurs genres et je serai très heureux d'interpréter ma "Mastéréhi"", métaphorise-t-il.

Bo Houss a une pensée forte de tous les gens qui les soutiennent et poussent, à l'exemple de son entourage qui est également très fier de lui. "On a le devoir d'aller jusqu'au bout, de montrer nos capacités. On a aussi un devoir d'éduquer et surtout de respect", estime le jeune ambassadeur de la musique mahoraise. Ce dernier ne se laisse pas emporter par "l'effet de grandeur". "Il faut garder la tête froide et rester simple", s'arme-t-il.

Bo Houss reconnaît que sa participation à l'aventure musicale de RFO est une expérience riche pour eux. "On commence à voir le fruit de notre travail", se réjouit-il, mais "je suis dans le travail, pas dans le résultat". Autant dire que tant qu'il n'aura pas effectué les deux prochaines scènes, il ne va pas arrêter de travailler.

Bo Houss continue à apprendre et se professionnaliser. Un second album de l'artiste est en préparation avec Deenice Production.

 

Rafik

24/06/09 – Le Padd enfin approuvé

Le décret n° 2009-745 du 22 juin 2009, paru au Journal Officiel de ce mardi valide enfin le plan d'aménagement et de développement durable de Mayotte, adopté en premier lieu par le conseil général lors d'une délibération du…17 décembre 2004. L'article 3 du décret précise que le Padd est tenu à la disposition du public au siège du conseil général et dans les mairies de toutes les communes de Mayotte.

24/06/09 – Mayotte au Sénat et Fillon à Mayotte

La Commission des lois du Sénat examine ce mercredi 24 juin le rapport Cointat sur le projet de loi relatif à l'évolution institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie et portant départementalisation de Mayotte. Le texte sera débattu puis soumis au vote en séance publique le 7 juillet. Le sénateur de Mayotte Ibrahim Soibahadine Ramadani interviendra à cet effet. Le texte devrait donc être adopté avant la venue du Premier ministre François Fillon le 11 juillet, accompagné de plusieurs ministres, notamment Patrick Devedjian, ministre chargé de la mise en œuvre du Plan de relance.

24/06/09 – La préfecture saisit la chambre territoriale des comptes pour Koungou

Alors que l'opposition UMP a fait savoir que la commune de Tsingoni serait sous tutelle, il y a une autre commune où la préfecture a décidé d'intervenir au niveau des finances. En effet, un courrier daté du 4 mai 2009 émanant du bureau de contrôle budgétaire et contrôle de légalité des marchés publics et signé par le secrétaire général aux affaires économiques et régionales Christophe Du Payrat, a été adressé à la Chambre territoriale des comptes de Mayotte concernant la commune de Koungou. Cette dernière a été saisie pour 3 raisons. Tout d'abord, des anomalies liées à l'équilibre des opérations d'ordre altèreraient les deux sections du budget (fonctionnement et investissement). Ensuite, une discordance entre les restes à réaliser adoptés au compte administratif et ceux repris au budget primitif 2009 ne permettraient pas d'apprécier la validité de la procédure d'affectation du résultat. Enfin, des inscriptions budgétaires surestiment les recettes réelles de fonctionnement. 

Pour toutes ces anomalies constatées, la préfecture a donc demandé à la Chambre territoriale des comptes de proposer un budget primitif 2009 sincère et en toute connaissance de cause pour le soumettre aux élus de Koungou. Pour une source municipale proche de la majorité actuelle, il ne pouvait en être autrement au vu de la façon dont l'équipe municipale actuelle gère la commune. "Certaines factures de téléphones atteignent 1700 € par mois, il y a eu 43 embauches plus ou moins partisanes depuis leur arrivée au pouvoir et rien n'est fait dans l'intérêt des habitants de la commune. Sans compter qu'aucun investissement se fait et qu'il y a 929 608,59 € de factures à payer" dénonce-t-il. Notre source estime que les avertissements lancés par son opposant numéro 1 Saïd Ahamadi "Raos" n'ont pas été suffisamment pris en compte. "Sous prétexte que c'est Raos qui les formule, personne n'a rien dit et on a laissé faire. Mais voir qu'une commune comme la nôtre, disposant de la première zone économique de l'île, est mal gérée, cela me fait mal !"

24/06/09 – Les concerts de Papa Wemba auront bien lieu

"Le mouvement de grève des agents de la Dilce du conseil général a pris fin aujourd'hui lundi. Les concerts de Papa Wemba auront bien lieu le 25 juin à la salle de cinéma et le 26 juin au stade de Passamainty", rassure le service culturel. La grève des techniciens de la Dilce avait conduit à l'annulation des concerts de Mikidache, initialement prévus les 19 et 20 juin, respectivement à M'tsapéré et Chiconi. Les deux rendez-vous manqués sont reportés en première partie des concerts de Papa Wemba. Les préventes pour les concerts de Papa Wemba sont disponibles depuis hier à la salle de cinéma de Mamoudzou. L'artiste Papa Wemba est arrivé à Mayotte ce mardi 23 juin pour deux concerts live.

24/06/09 – Une quinzaine de festivités pour l’inauguration de la mairie de Mamoudzou

L'hôtel de ville de Mamoudzou sera inauguré le samedi 11 juillet par le premier ministre François Fillon et le maire de Mamoudzou, en présence de nombreuses personnalités locales et régionales. Les travaux de la nouvelle mairie sont achevés et tous les services installés. Le bâtiment flambant neuf a une superficie de 1.872 m² et accueille plus de 300 employés au quotidien. Pour l'inauguration de la nouvelle mairie, des festivités culturelles et sportives seront organisées pendants deux semaines, du 27 au 14 juillet. Les manifestations sont déconcentrées dans tous les villages de la commune. Sur le volet culturel, l'ouverture de la quinzaine de festivités sera marquée, ce samedi 27 juin à 16h, par un défilé avec toutes les associations qui participent à l'évènement. La ribambelle partira du collège de M'gombani, passera par la rue du commerce et s'arrêtera à l'hôtel de ville. 

Une exposition sera organisée tout au long de cette quinzaine et le public est invité à admirer l'évolution de la commune de Mamoudzou. "Le but est de permettre aux jeunes de s'imprégner de leur histoire à travers des photos d'archives. Il est également question de rendre hommage aux élus qui ont composé les différentes mandatures passées et qui ont oeuvré pour le développement de notre ville", précisent les organisateurs. Le moment fort du programme culturel est le bal populaire du 13 juillet. La tête d'affiche de cette année est l'artiste malgache Fandrama et les artistes locaux programmés sont Bo Houss, Bob Dahilou, Karama, Joe Fils, Kamar et Ténor. Le concert aura lieu cette année devant le Comité du Tourisme. Sur le volet sportif, toutes les disciplines collectives sont programmées : football, basket, handball, rugby, pétanque, volley…

On y retrouve aussi l'incontournable Course de pneus qui a lieu cette année le samedi 4 juillet. Sur le plan footballistique, la commune de Mamoudzou accueillera la sélection malgache. Cette dernière s'opposera, au stade de Cavani, à la sélection communale le vendredi 10 juillet et à celle de Mayotte le dimanche 12 juillet. Sur le plan cultuel, un madjiliss est organisé quelques heures après le défilé d'ouverture, le 27 juin, à 20h au plateau de M'gombani. Un maoulida shengué, un moulidi et un débah sont respectivement prévus à Mahabou le 28 juin, à Passamainty le 4 juillet et au terrain de Tsoundou1 le 12 juillet.

24/06/09 – La ligue de foot cherche son sélectionneur

Un appel à candidature a été lancé par la ligue de football de Mayotte afin d'occuper la fonction de sélectionneur. Placé sous l'autorité directe du président de la ligue Enly Mahamoudou, le candidat doit remplir 9 critères dont être de nationalité française, être en activité, posséder au moins un BEE (Brevet d'état d'éducateur) 1er degré ou encore savoir dresser un rapport aux instances compétentes après chaque événement sportif de sa catégorie. Le CV et la lettre de motivation doivent être déposés le 14 août 2009 dernier délai à 12h. La sélection de Mayotte doit participer à la coupe des Dom-Tom en 2010 et 2012 et aux Jeux des îles de 2011 qui se dérouleront aux Seychelles.

24/06/2009 – Interview d’Alain-Kamal Martial

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}ounda : Nous sommes à quelques mois du Fim, il y a plusieurs noms qui circulent. Est-ce-que vous pouvez nous dire quels artistes seront là cette année ?

Alain-Kamal Martial : Pour le Fim, rien n'est encore signé, on ne sait pas précisément qui vient. Nous attendons d'avoir des contrats signés avant de communiquer là-dessus. Mais il faut savoir que le service culturel fait partie des plus touchés du conseil général en ce qui concerne les réductions budgétaires. Du coup, la seule chose dont on est sûr, c'est que cela va être un très petit Fim. Il n'est même pas financé à 10% de ce qu'on nous a donné l'année dernière. Mais je comprends aussi les contraintes qui pèsent actuellement sur le conseil général.

 

Tounda : Comment faites-vous concrètement pour concilier la nécessité d'organiser des évènements récurrents, tel que les festivals, et ces contraintes budgétaires ?

AKM : Nous essayons de travailler avec des producteurs de la région pour avoir des artistes intéressants à un prix abordable. Aujourd'hui Mayotte est connectée à plusieurs réseaux, africains, régionaux et européens, de diffusion de la musique. J'ai des contacts avec Jérôme Galabert du Sakifo, avec Youssouf Mohamed à Zanzibar, d'autres au Mozambique ou en Afrique du Sud. Mais aussi avec le Kabardock, qui est l'une des plus importantes structures de diffusion et de production d'artistes dans la région, du coup tout est possible.

De plus, nous ne sommes plus dans l'ancien système où tout se faisait au dernier moment. Je travaille sur le Fim depuis décembre 2008. Mais il faut aussi avoir des moyens, ce qu'on n'a pas actuellement. Jusque là, le service culturel bénéficiait des réductions chez Air Austral. Mais ce système a été arrêté. De 2004 à 2007, nous avions 90.000 euros de dettes là-bas. Et près de 360.000 euros avec de nombreux partenaires. Tous les fournisseurs et hôtels refusaient de travailler avec nous. Nous avons donc sacrifié tout le budget 2008 pour liquider cette dette. On en est sorti, mais aujourd'hui on doit faire face à une réduction budgétaire.

Grâce à nos réseaux, nous arrivons à faire venir des artistes qui passent dans des festivals réunionnais qui ont beaucoup plus de moyens. Dans la région, c'est essentiellement là-bas qu'ils vont. Au lieu de faire venir un artiste comme Ki-mani Marley ou Pablo Moses depuis la Jamaïque – le voyage en avion étant très coûteux – on les prend seulement lorsqu'ils passent par ici.

 

Tounda : Est-ce-que le service culturel souffre toujours d'une mauvaise image auprès des artistes par rapport à l'organisation et aux cachets non payés?

AKM : Nous avons beaucoup progressé à ce niveau-là. Aujourd'hui tous nos artistes sont payés. Les rares cas où il y a des problèmes correspondent à des artistes dont le réseau bancaire est difficile à joindre, comme pour les Mozambicains. Nous avons aussi bien avancé sur un point de vue technique. Les artistes savent qu'ils n'auront pas le même public. Si à la Réunion ils arrivent à avoir jusqu'à 30.000 personnes, ici ce sera dans les 4.000 à tout casser. Pourtant ils font l'effort de venir.

Par exemple, nous avons eu Moses et Leroy, pour 5.000 euros alors qu'ils avaient demandé 12.000 à la Réunion. Pareil pour Tiken Jah qu'on a payé 7.000 euros au lieu de 20.000 euros. Mais il est vrai qu'ils n'ont rien à perdre. En général ils ne restent qu'une journée ici.

 

Tounda : Et qu'apporte Mayotte aux autres festivals ?

AKM : La proximité de Mayotte avec les pays de la zone fait qu'il est plus facile pour nous de faire venir des artistes mozambicains et sud-africains ici et après nous pouvons les proposer aux Réunionnais. De même pour les artistes mahorais. Jimmy, Babadi, sont en passe de participer au Sakifo, au Angaradona à Tananarive et au Marabenta au Mozambique. C'est à dire qu'il y a des gens qui vont les prendre pour des concerts. Nous travaillons pour leur faire un press-book, on fait écouter leurs sons et je vais à la rencontre des responsables des festivals pour leur montrer qu'il y a un vivier intéressant à Mayotte. Nous sommes obligés de leur servir de manager en quelque sorte. Mais c'est aussi le cas pour la danse contemporaine et le théâtre. Aujourd'hui la compagnie IstaMbul est en tournée dans trois continents. Après l'Afrique, l'Europe, avec l'Allemagne, le Portugal, la France, la tournée va au Brésil et en Argentine.

Et comme ça on entend parler de Mayotte. Quand Papa Wemba ou Ayo viennent, les fans du monde entier savent qu'ils seront à Mayotte. Ce qu'on peut déplorer aujourd'hui c'est d'avoir réussi à créer cette dynamique, mais qu'au moment où ça se concrétise il n'y ait plus les moyens de le faire correctement.

 

Propos recueillis par Halda Toihiridini

24/06/2009 – 13èmes Rencontres du cinéma d’Afrique et des îles

 

{xtypo_dropcap}L'{/xtypo_dropcap}association aurait aussi aimé élargir son horizon et proposer ces séances à un public plus large, mais seules des projections de films seront possibles à la MJC de Hajangoua, pas à la salle de cinéma de Mamoudzou. Le prix des places d'entrée – fixé à 1 euro pour les jeunes et étudiants, et 2 euros pour les adultes – devrait inciter la population mahoraise à venir participer aux rencontres. Les films projetés ont été choisis avec attention. Il s'agit d'offrir aux spectateurs un large éventail de genres cinématographiques : des fictions, des films d'animation des documentaires…

Un concours de scénario ouvert au public permettra d'intégrer les visiteurs aux actions menées. Les gagnants pourront participer à un atelier d'écriture dirigé par l'invité d'honneur de cette année : Guy Désiré Yaméogo, un cinéaste du Burkina Faso.

La FCJT a de grandes ambitions pour l'avenir. Au niveau local, l'association prévoit d'organiser des projections mensuelles dans plusieurs communes de Mayotte. A terme, le but est d'étendre les manifestations sur tout l'océan Indien, pouvoir mettre en place un grand festival du cinéma dans les Comores, à Madagascar, etc.

 

Rawnat Mohamed Chaher

 


 

Guy Désiré Yaméogo, invité d’honneur de l'édition 2009

 

Enseignant à l’Institut supérieur de l’image et du son en Ouganda, Guy Désiré Yaméogo est un réalisateur et scénariste accompli. Après un diplôme en sociologie à l’Université de l'Ouganda, il part à Cuba pour intégrer l’Ecole du cinéma et de la télévision de la Havane. C’est là qu’il se spécialise dans l’écriture de scénarios dans le but d’en faire son métier. Après plusieurs films sur le thème de l’enfance, il change de registre et écrit les scénarios de plusieurs séries télévisées à succès. Aujourd’hui il a une dizaine de films et de scénarios à son actif.

Pour promouvoir le cinéma africain, il a accepté de participer aux éditions 2009 des Rencontres du cinéma d’Afrique et des îles. Trois de ses films seront ainsi présentés au public. Sa première réalisation, "Si longue soit la nuit" fera l’ouverture du festival le 3 juillet à 18h30. Le même soir à 20h45 sera projeté "La danse sacrée à Yaka", le dernier film qu’il a réalisé en 2008. Et enfin "Le pacte", qui date de 2002 sera sur les écrans de Tsararano mardi 7 juillet à 20h45.

 

3 questions à Guy Désiré Yaméogo

 

Guy Désiré Yaméogo, réalisateur et scénariste du Burkina Faso est l’invité d’honneur de l'édition 2009 des Rencontres du cinéma d'Afrique et des îles. Avant sa première venue à Mayotte, il se prête au jeu des questions-réponses et nous donne son opinion sur cette manifestation cinématographique.

 

Que pensez-vous de la démarche du FCJ de Tsararano d'organiser des Rencontres du cinéma d’Afrique et des îles ?

Guy Désiré Yaméogo : L'initiative est louable car elle s'inscrit dans un élan d'échanges culturels, mais aussi elle vise à donner une place au cinéma africain dont on sait que les espaces d'expression se réduisent comme peau de chagrin au fil du temps. Les salles se ferment dans les pays africains. Ailleurs, le film africain trouve difficilement sa place dans un circuit commercial ou à la télévision. Les festivals et les rencontres de ce type sont devenus les rares espaces qui permettent encore à ce cinéma d'être vu et connu. J'en avais déjà entendu parler par l'un des promoteurs Stéphane Planchot* qui, pendant son séjour au Burkina Faso, a contribué à organiser d'autres manifestations cinématographiques du genre.

 

Existe-t-il chez vous, au Burkina Faso, des rencontres similaires ?

GDY : Oui, il existe quelques festivals dont le plus connu reste sans doute le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). C'est le lieu d'expression de toutes les diversités du cinéma africain et de la diaspora africaine. C'est l'un des festivals majeurs du continent, et depuis 40 ans le travail de promotion qu'il fait pour le cinéma africain ne s'est jamais démenti.

 

Estimez-vous que le cinéma africain a besoin d'être valorisé encore plus au niveau international, a-t-il la reconnaissance qu'il mérite ?

GDY : Oui, le cinéma africain a besoin d'être valorisé encore plus, parce qu'il est porteur de nos rêves, de nos espérances, de nos frustrations et de nos douleurs aussi. Ce cinéma qui est fortement ancré dans nos cultures nous aide à consolider nos identités et à aller vers le dialogue des cultures pour communier avec les autres. La question de la reconnaissance ne se pose pas à mon avis. De par le passé, des festivals (Cannes, Venise, Berlin, etc.) ont déjà célébré des talents du cinéma africain.

La question c'est : comment faire en sorte que sur les écrans d'Afrique et singulièrement ceux du reste du monde, le cinéma africain existe. Ça pose le problème de son financement, de sa production, de sa diffusion, de sa promotion, etc. Nous en sommes conscients et nous y travaillons, tout en sachant que nous vivons dans des pays où les questions d'éducation, de santé, d'infrastructures, d'eau, etc., sont prioritaires. Mais c'est aussi une préoccupation qui n'est pas propre à l'Afrique, nous la partageons avec des cinématographies peu développées qui existent dans d'autres régions du monde.

 

*un actif bénévole du festival de Tsararano, notamment lors des premières éditions.

 

Propos recueillis par R.M.C

 


 

Programme des Rencontres

 

Vendredi 3 juillet 2009

17h30 : Ouverture de la 13ème édition des Rencontres du cinéma d’Afrique et des Iles – 18h30 : Si longue que soit la nuit, de Guy-Désiré Yameogo (Burkina Faso, fiction, 25 mn, 1995) – La résidence Ylang Ylang, de Hachimiya Ahamada (Comores, fiction, 20mn, 2008) – 20h45 : Beodare, de Salam Zampaligre et Rudy E. Sylva ( Burkina Faso/France, fiction, 16 mn, 2008 ) – La danse sacrée à Yaka, de Guy-Désiré Yameogo (Burkina Faso, fiction, 87 mn, 2008)

 

Samedi 4 juillet 2009

18h30 : L’enfant terrible, de Kadiatou Konaté (RD Congo/Belgique, animation, 11 mn, 1993) – Kirikou et la Sorcière, de Michel Ocelot (France, animation, 70mn, 1998) – 20h45 : Les oiseaux de la médina, de Chakchem Med Ikbel (Tunisie, fiction, 14 mn, 2008) – Whatever Lola wants, de Nabil Ayouch (Maroc, fiction, 115 mn, 2008)

 

Dimanche 5 juillet 2009

18h30 : C’est dimanche !, de Guesmi Samir (Algérie/France, fiction, 30 mn, 2008)

Caramel, de Henri Duparc (Côte d’Ivoire, fiction, 92 mn, 2004) – 20h45 : Article 15bis, de Balufu Bakupa-Kanyinda (RD Congo, fiction, 15 mn, 1999) – Africa paradis, de Sylvestre Amoussou ( Bénin/France, fiction, 86 mn, 2006 )

 

Lundi 6 juillet 2009

18h30 : Carrefour ya mayesha, de Pascal Helleu et Mohamed Chabbi (Mayotte, fiction, 26 mn, 2007) – Les jardins de Samira, de  Lahlou Latif (Maroc, fiction, 112mn, 2007) – 20h45 : Triomf, de Michael Raeburn (Zimbabwe, fiction, 118 mn, 2008)

 

Mardi 7 juillet 2009

18h30 : Pourquoi ?, de Sokhna Amar (Sénégal, documentaire, 8 mn, 2004) – Nos lieux interdits, de Leila Kilani (Maroc, documentaire, 105 mn, 2008) – 20h45 : Le pacte, de Guy-Désiré Yameogo (Burkina Faso, fiction, 24mn, 2002) – Une femme pas comme les autres, de Abdoulaye Dao (Burkina Faso, fiction, 100 mn, 2008).

 

Mercredi 8 juillet 2009

18h30 : Fary l’ânesse, de Mansour Sora Wade (Sénégal, fiction, 21 mn, 1987) – Karmen Geï, de Joseph Gaye Ramaka (Sénégal, fiction, 86 mn, 2001) – 20h45 : Waramutseho, de  Bernard Auguste Kouemo Yanghu (Cameroun, fiction, 21 mn, 2008) – Une affaire de nègres, de Osvalde Lewat (Cameroun, documentaire, 90 mn, 2007).

 

Jeudi 9 juillet 2009

18h30 : Riches, de Ingrid Sinclair (Zimbabwe/Royaume-Uni, fiction, 26 mn, 2001) – L’Afrance, de Alain Gomis (Sénégal, fiction, 90 mn, 2001) – 20h45 : An evening in July, de Raja Amari (Tunisie, fiction, 23mn, 2001) – Le fleuve, de Mama Keïta (Guinée, fiction, 90 mn, 2002).

 

Vendredi 10 juillet 2009

18h30 : Arlit deuxième Paris, de Idrissou Mora Kpaï (Bénin, documentaire, 80 mn, 2004) – Dieu a-t-il quitté l’Afrique ?, de Musa Dieng Kala (Sénégal, documentaire, 52 mn, 2008) – 20h45 : Hangtime, de Ngozi Onwurah (Nigéria, fiction, 31 mn, 2001)

Teza, de Haile Gerima (Ethiopie, fiction, 140 mn, 2008).

24/06/09 – Inauguration de la MJC de Chiconi ce samedi 27 juin

La maison des jeunes et de la culture de Chiconi sera inaugurée ce samedi 27 juin. Cette journée inaugurale coïncide avec la date de la disparition, le 22 juin 2007, de Younoussa Bamana, ancien président du conseil général de Mayotte (de 1977 à 2004) et ancien conseiller général de ladite localité. A cette occasion, l'office municipal de la jeunesse et des sports de Chiconi, en collaboration avec l'artiste peintre sénégalais Diop Birama Robert – qui exposera notamment un grand portrait de feu M'zé Bamana de 1,85m sur 1,40m – et la famille Bamana – qui a mis à disposition de nombreuses archives en images et sur papier – organisent une journée culturelle et commémorative, en mettant en exergue l'image de cet emblématique personnage de l'histoire politique de Mayotte.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes