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30/06/2009 – FLASH SPECIAL : Crash A310 de Yemenia Airlines

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e vol IY 749 était parti hier de Paris Roissy. 78 passagers sont ensuite montés à bord lors d'une escale à Marseille. Après un changement d'appareil à Sanaa et une dernière escale à Djibouti, l'Airbus A310 se serait écrasé entre 5 et 10 kilomètres des côtes de N'gazidja, 5 minutes après que le commandant de bord ait annoncé à la tour de contrôle l'amorce de sa phase d'atterrissage, selon le témoignage d'Hadji Mohamed, directeur de l'aéroport Hahaya de Moroni. Pour l'heure, nous ne disposons que très peu d'informations sur les causes de ce drame. L'aviation civile avance des mauvaises conditions météo et des vents violents, mais implore la prudence.

Tôt ce matin, les secours se sont rapidement mis en place, sous la coordination du préfet de la Réunion, qui a dépêché sur place des médecins, une équipe de sauveteurs et des plongeurs, à bord d'un Transal. La préfecture de Mayotte, a pour sa part mis à disposition un remorqueur nautique et des moyens logistiques. Deux bâtiments français de la Marine qui faisaient route vers Madagascar ont reçu l'ordre de se rendre sur zone.

 

Numéro spécial 01 48 64 59 59

30/06/09 – FLASH SPECIAL : Crash A310 de Yemenia Airlines – Un survivant a été retrouvé

Un survivant a été retrouvé ce matin. Selon les premières informations il s'agirait d'un enfant qui avait un gilet de sauvetage sur lui. Jusqu'à maintenant seulement 3 corps ont pu être repêchés. Rappelons que l' A310 de la compagnie Yemenia s'est abîmé cette nuit vers 2 heure (heure locale) à l'approche des côtes de la Grande Comore, avec à son bord, 153 passagers dont 66 ressortissants français. Le remorqueur Bambo est parti ce matin de Dzaoudzi avec une équipe médicale à son bord et des plongeurs de la gendarmerie. Le Nivôse et la Rieuse, deux bâtiments français de la Marine qui circulaient dans la région ont aussi été dérouté vers le lieu du crash. Mais ces moyens mettront plusieurs heures avant d'arriver sur place. A Mayotte, deux vols spéciaux de la compagnie Comores aviation ont été mis à la disposition des familles souhaitant se rendre sur place.

Un numéro spécial de cellule de crise est mis en place pour les familles des passagers : 01 48 64 59 59

30/06/09 – FLASH SPECIAL : Crash A310 de Yemenia Airlines – Un deuxième survivant retrouvé

Un deuxième survivant aurait été retrouvé par les équipes de sauvetage. Il s'agirait d'un adolescent. Le premier survivant est un enfant de 3 ans qui serait actuellement hospitalisé. Sur les 153 victimes du crash, on dénombre une dizaine d' enfants.

Selon le site de 20 minutes, une bonne partie des passagers comoriens viendrait du quartier de La Courneuve dans la banlieue parisienne. Le parquet de Bobigny est saisi. L’association SOS Voyage Comores, créée il y a un an pour dénoncer le délabrement des avions de Yemenia, annonce avoir contacté le ministère des Affaires étrangères français la semaine dernière pour l'informer sur les risques encourus par les passagers de la compagnie. Pour manifester sa colère, la communauté comorienne de Marseille a prévu de se retrouver à 14 heures sur la Canebière.

Enfin, Selon un communiqué de la COI ( commission de l'océan indien) Alain Joyandet, le secrétaire d'état à la coopération et à la francophonie se rendra à Moroni dès demain matin.

29/06/09 – Le préfet de Mayotte serait nommé directeur de cabinet de Marie-Luce Penchard

Après la visite de François Fillon à La Réunion, puis à Mayotte, Denis Robin prendrait ses fonctions de directeur de cabinet de la secrétaire d'état à l'outre mer, Marie-Luce Penchard. Après un court passage de deux jours à La Réunion, le Premier ministre se rendra à Mayotte où le préfet prendra alors ses nouvelles fonctions en tant que directeur de cabinet de Marie Luce Penchard. C'est le blog de François-Xavier Guillerm, le correspondant permanent à Paris des éditions antillaises du groupe Hersant Media (France-Antilles Guadeloupe et Martinique, France-Guyane) qui le révèle. Denis Robin est préfet de Mayotte depuis le 28 juillet 2008. Il avait également été secrétaire général aux Affaires économiques à la Réunion pendant trois mois, au mois de septembre 1996.

26/06/09 – Sport / Ceinture noire de Taekwondo

Ce samedi à 15h au dojo de Mangajou auront lieu les premiers passages de grade ceinture noire à Mayotte. Devant un jury de 3 maîtres de taekwondo, 6 candidats tenteront d'être les premiers mahorais à se voir décerner cet ultime symbole de reconnaissance en matière d'art martial.

26/06/09 – Le président des CES de France à Mayotte

Le Conseil économique et social de Mayotte accueille, du 28 juin au 1er juillet, Alain Even, président du CES de Bretagne et président de l’association des CES de France. Au menu de ce déplacement, des réunions de travail avec ses homologues de Mayotte et des rencontres avec les autorités locales.

26/06/09 – Kani-Kéli : les agents veulent un DGS et être formés

Les portes de la mairie de Kani-Kéli sont fermées depuis lundi. Plus de cinquante agents sur les soixante-quatre salariés ont cessé de travailler. Sur le préavis de grève illimité du 5 juin dernier, les représentants syndicaux du personnel exposent leurs neuf requêtes et parmi elles le départ du directeur général des services (DGS) Mohamed Attoumani. Celui-ci bloquerait délibérément toutes les revendications "justifiées" selon les agents de la mairie. Certains propos incohérents du DGS poussent les agents à demander sa démission : "son contrat a pris fin le 31 mai dernier. Nous avons donc sollicité le maire, mais nous n'avons toujours aucune réponse", explique le délégué CGT-Ma. Aynoudine Madi, maire de la commune respecte que les agents puissent grever : "c'est un droit syndical, mais ça ne doit pas perturber ceux qui veulent travailler". Sur ce point, et après discussion avec l'intéressé en poste depuis des années, il a été décidé de procéder dès cette semaine à la publication d'un appel à candidatures sur ce poste de DGS.

L'intégration de tous les agents en tant que fonctionnaires de droit commun fait également partie des revendications. Ce qui, selon le délégué syndical, était prévu depuis un moment : "on nous avait promis cela sur trois ans : 20 intégrations en 2008, 20 en 2009 et 20 en 2010. Or, à ce jour, seuls huit sont intégrés". "M. le maire dit qu'il ne peut intégrer des agents qui ne possèdent aucune formation. Alors fautil les laisser comme ça, sans compétence, ou lancer des formations avec diplôme pour tous (ndlr : dernière requête sur le préavis de grève). "C'est prévu", assure Aynoudine Madi, "le CNFPT doit mettre ça en marche". Reste à savoir dans combien de temps.

26/06/09 – Cinquième journée professionnelle de la Capam

Les agriculteurs de l'île étaient conviés aujourd'hui à participer à la cinquième journée professionnelle de la Chambre d'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture de Mayotte. Le thème de cette journée était l'étude des systèmes d'irrigation et des aménagements hydrauliques utilisés dans le maraîchage sous abris. La demijournée a commencé par la visite de l'exploitation "Kanga Maoré", sur la piste de Kwalé à proximité de Combani. L'exploitation, gérée par Valérie Ferrier et Laurent Guichaoua, se concentre sur la production de légumes et aromates, commercialisés en vente directe sous la forme de "Kangas" (paniers), vendus aux particuliers. Les participants ont pu observer le dispositif de captage en rivière et le système d'irrigation. La journée s'est poursuivie par la visite d'une deuxième exploitation, SCEA Darmi, située à Hajangua, qui présente la particularité de fonctionner uniquement grâce aux eaux de pluie, récupérées puis stockées dans un bassin de 400 mètres cube. Lors de ces deux visites, les agriculteurs professionnels on pu échanger conseils et expériences personnelles, sous le regard bienveillant des responsables de la Capam.

26/06/09 – Prix Musique océan Indien / Jimmy sélectionné pour la finale à Tana

 

Pour cette deuxième édition, le jury du Prix Musique océan Indien, qui récompense les artistes des Comores, de la Réunion, de Madagascar, de Maurice, de Mayotte, de Rodrigues et des Seychelles, s'est réuni les 3 et 4 juin pour désigner les artistes qui se produiront lors de la finale qui se déroulera le vendredi 25 septembre à l'Alliance française d'Antananarivo à Madagascar. Les trois finalistes sont Fabrice Legros (La Réunion), Mami Bastah (Madagascar) et Jimmy (Mayotte). Ils ont été sélectionnés parmi 135 candidatures dans lesquels figuraient les artistes mahorais Babadi, Cathy Forestier, Diho, Eliasse, Lathéral et les Georges.

Initié en 2007, le Prix Musique océan Indien est une biennale : une année le prix, une année le développement des lauréats, la coordination et l’organisation étant confiées à Presque Bleu et Musik océan Indien. La première édition a consacré l'artiste comorien Maalesh, qui a ainsi pu être aidé pour l'enregistrement de ses œuvres et pour jouer dans différents festivals dans la région et en Métropole.

Cette année, le premier prix aura droit à une semaine de résidence-formation au Kabardock à la Réunion pour préparer sa tournée en 2010 dans les festivals partenaires : Sauti Za Busara à Zanzibar, Artkenciel à Saint-Gilles Les Hauts, Musiques Métisses à Angoulême, festival Timitar à Agadir, Festival en Othe à Aix-en-Othe, Francofolies de La Rochelle, Les Suds à Arles, Fiesta des Suds à Marseille, Festival Angarédona à Antananarivo et le festival Milatsika à Mayotte.

Les voyages et les visas pour un maximum de 6 personnes seront pris en charge par le prix. Un titre du répertoire des finalistes sera inclus dans la compilation 2010 du Conseil francophone de la chanson.

26/06/2009 – Danse contemporaine : Ballet de Mayotte

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e spectacle a commencé avec Shaaba, un duo qui débute dans une ambiance marine, deux hommes sont dos à dos, sur fond de bruits de vagues. Comme décor, des branches prises dans un filet tendu, un coran sur un marifa à l’autre bout de la scène. On comprend vite que l’auteur met en scène une périlleuse traversée, entre deux îles qu’il n’est pas besoin de nommer.

"J’ai voulu mettre en situation la traversée", déclare Jeff Ridjali, "sans préciser dans quelle sens elle se fait". Pour expliquer l’importance du coran, un danseur raconte, "c’est un moment d’angoisse et de panique, alors on prie" et le chorégraphe ajoute "c’est une pièce très angoissante". Il insiste également sur la poésie du chant soufi, "avec la danse, ce sont deux poésies qui se rencontrent (…), c’est un hommage aux gens perdus dans la traversée".

Cette première pièce montre bien les singularités du chorégraphe, que l’on pourrait aussi qualifier de metteur en scène. D’abord le recours à des accessoires utilisés comme symboles, que l’on retrouve aussi dans les œuvres du Tchadien Yaya Sarria et de la Malgache Julie Larisoa, et qui appartiennent d’habitude au monde du théâtre.

Cette mise en scène libre permet aux auteurs de créer une danse engagée et véhiculant des messages forts : la dénonciation du drame de l’immigration clandestine dans Shaaba, et l’enfermement de la femme dans la société traditionnelle malgache dans l’œuvre de Julie Larisoa. D’ailleurs le créateur du Ballet de Mayotte avoue : "j’ai voulu sculpter l’espace, comme au théâtre".

On remarque également l’attachement du chorégraphe aux symboles des traditions africaines. Il apparaît sur scène torse nu, vêtu d’un pantalon avec une corde en guise de ceinture, et va chercher les thèmes de ses spectacles dans les cultures comoriennes et africaines.

On comprend aussi ce qui réunit les trois chorégraphes: une conception libre, engagée et très personnelle de leur art, et la conviction que la danse a un rôle à jouer dans la société, au delà de la création artistique.

Interviewé à la fin du spectacle, Jeff Ridjali s’est déclaré satisfait de la performance des danseurs, mais déplore les conditions dans lesquelles le spectacle s’est tenu : "il y a une absence de techniciens (…) et ce n’est pas la première fois".

En pleine grève des agents du conseil général, les danseurs se sont produits sans décor, et avec un éclairage plus que minimaliste assuré par les artistes eux-mêmes. "Jusqu’à présent je n’ai jamais pu faire un spectacle avec les agents nécessaires", déplore le chorégraphe mahorais. De façon plus générale, il regrette le manque de professionnalisme dans l’accompagnement des artistes : "à Mayotte, on mélange ce qui est professionnel et amateur", "le public est présent, mais il n’y a pas de propositions, on n’a pas d’encouragements".

Le chorégraphe tempère néanmoins sa critique avec une note d’enthousiasme : "on a montré qu’on est capable, avec deux spots, de monter un spectacle de qualité".

 

Tom Gaugenot

26/06/2009 – Portrait – L’avenir : la jeunesse ou rien

 

{xtypo_dropcap}"Z{/xtypo_dropcap}aki" est très convoité. 3ème de la poule des As à un point seulement de la JSB St-Benoît et deux du tout frais champion de la Réunion 2009, le HBC Château-Morange, Zarouki Ali Minihadji vient d'achever sa première saison dans l'élite réunionnaise avec la Créssonnière. Club où il entraîne également les jeunes.

Son contrat d'un an arrive à expiration et plusieurs clubs veulent s'attacher ses services. "J'ai eu la chance d'être gaucher et dans ce milieu c'est important car il n'en existe pas beaucoup", se réjouit le Tsingonien. Titulaire à son poste, sa moyenne de buts tourne à six-sept par match, sachant qu'à Mayotte celle-ci s'élevait à neuf-dix buts par saison. "C'est une moyenne correcte dans ce championnat très relevé".

Le hand reste son activité principale, il vit de ça tel un professionnel… qu'il a été le temps de deux saisons. C'était en 2005, à vingt-sept ans, lorsqu'il signait son premier contrat pro à Massy, en région parisienne. "Je venais de passer six ans en semi-pro, puis l'occasion tant espérée est arrivée. Jouer en pro, j'en avais toujours rêvé, tous les Mahorais rêvent de ça, mais j'ai dû faire un sacrifice". Car gérer à la fois les études et le sport devient trop difficile pour l'Alsacien.

A l'époque au sein d'un sport-études (2003-2005), il obtient son Dut technique commercialisation avant de trancher en faveur de sa passion. "J'ai fait ce choix de quitter les études et je ne le regrette pas", appuie-t-il encore. Durant deux ans donc, Zaki s'accroche et croise les grands noms du handball français. Dans ce monde difficile, il ne baisse pas les bras, trouvant sa source de motivation en sa mère.

 

"Tout ce que je fais, c'est d'abord pour ma mère"

 

"On vient d'une famille très modeste. Ma mère a effectué tous les efforts nécessaires pour nous envoyer en Métropole, afin que l'on puisse suivre des études. Tout ce que je fais c'est d'abord pour elle, pour qu'elle puisse être fière de moi", confie le joueur de La Créssonnière.

Le handball et lui, c'est une longue histoire. Pas vraiment destiné à la petite balle à ses débuts, l'enfant de Tsingoni touche à plusieurs activités physiques, jusqu'à son départ pour l'Alsace où il passe huit ans.

À vingt ans encore, il fait partie des sélections mahoraises de hand bien sûr, mais également de foot et de volley, décrochant parallèlement le titre de champion de Mayotte de lancer de poids et se classant 3ème du lancer de javelot, derrière notamment un certain Soultoini Ali. Un petit bijou.

Depuis tout jeune donc, Zaki est sur tous les tableaux, mais "plus tu grandis, plus tu te cales dans une discipline", et celle-ci fut le handball. "J'ai choisi cette pratique surtout du fait qu'en ce temps, à Tsingoni, c'était celle qui avait le plus de succès", en sourit-il. En 1997, il décroche son premier titre de champion de Mayotte avec l'ASCT, le premier du club. Suit le second l'année suivante. Formé dans son club de cœur, l'ogre tsingonien, immense par son aspect physique, avoue avoir appris l'essentiel en Métropole.

"À Mayotte, il suffisait de tirer fort pour être bon. C'est à Colmar et à Sélestat que j'ai vraiment appris les bases du handball, les techniques, les combinaisons…" Des bases qu'il transmet aux rouges tsingoniens en 2006, alors qu'il envisage un retour définitif. Un retour finalement temporaire.

 

Une pensée pour le handisport

 

Car, employé à la ligue mahoraise de handball, Zaki estime son salaire injuste par rapport à ses qualifications, ses diplômes. Déjà convoité en 2007 par La Créssonnière, il s'engage pourtant une nouvelle année dans son club formateur, estimant son travail non achevé : "Nous étions à cette période-là en plein sur un projet de formation de base. Je ne pouvais quitter le club".

Arrive 2008 : son projet achevé et sa situation professionnelle n'ayant pas évolué, il accepte l'offre de l'équipe réunionnaise, tout en prévoyant un retour proche. En effet, Zaki souhaite mettre toutes ses capacités professionnelles au profit du sport local, et de sa pratique en particulier.

Détenteur d'un brevet d'État spécifique handball et d'un diplôme fédéral niveau 3 (entraîneur régional), il compte valider son niveau 4 – ou niveau expert, avec lequel il pourrait entraîner en National 1, voire en D2 – et espère passer les BE spécifiques volley et handisport. "Les handicapés sont négligés. Pourtant, ils sont des sportifs comme nous. Je pourrais même dire qu'ils font deux fois plus d'efforts que nous, seulement le système veut que ces personnes n'aient pas vraiment de reconnaissance", se désole-t-il.

À propos du niveau de handball à Mayotte, Zaki estime que "les infrastructures ici ne permettent pas d'avancer correctement, ça joue beaucoup. Mais surtout, tant qu'on ne comprendra pas que ce n'est pas les excellences, mais bien les jeunes qu'il faut encadrer, on n’avancera pas ! Ce n'est pas seulement le hand, mais le sport en général. Donc, si j'ai un conseil à donner, ce serait plus dirigé vers les cadres que vers les jeunes", ceci avant de conclure : "mais ils commencent doucement à comprendre, c'est une bonne chose".

 

I.M

 


 

Son parcours

  • 88-98 : ASC Tsingoni (excellence masculine)
  • 98-00 : Colmar (Nat 2, semi-pro)
  • 00-01 : Sélestat (Nat 1, semi-pro)
  • 01-02 : Altkirch (Nat 1, semi-pro)
  • 02-04 : Mulhouse (Nat 1, semi-pro)
  • 04-06 : Massy (D2, pro)
  • 06-08 : ASC Tsingoni (excellence masculine)
  • 08-09 : La Créssonnière (Pro des As)

26/06/2009 – Volley-ball – Coupe de Mayotte

 

{xtypo_dropcap}H{/xtypo_dropcap}eureux ! C’est le sentiment qu’avaient les M’tsapérois samedi dernier à l’issue de leur rencontre contre Zamfi à M’tzamboro. Ils ne se sont pas gênés de l’exprimer en chantant “on est en finale !”, au grand désarroi des supporters et des joueurs nordistes. Pour la première fois depuis 1998, le Zamfi club de M’tzamboro ne remportera pas la coupe de Mayotte.

Deuxième du championnat et battu à deux reprises cette saison, le VCM ne s’est pas présenté en victime expiatoire. Au contraire, les hommes d’El Arif Mohamed Soilihi se montrent solidaires et déterminés. Si Zamfi démarre mieux la partie, les Rouges renversent la vapeur après le premier temps mort technique. Le passeur et capitaine Widadi Madi s’appuie sur quatre de ses attaquants.

Habituellement décisif, Mouhamadi Maoulida dit Babadi a bien été aidé par ses coéquipiers Issihaka Omar, Halilou M’voulana et le gaucher Anli Ahamada alias Bonzi. Les Rouges, dans la première manche, ont bien été aidés par la maladresse des attaquants m’tzamborois, notamment Maoulida Maambadi dit Bois-Rouge.

Leur avance culmine à 5 points au deuxième temps mort technique, mais va fondre comme neige puisque Zamfi va recoller au bon moment (22-22). Assadellah Mohamed alias Boudra sauvera tout de même une balle de set avant que son coéquipier Mohamed Mohamed place une balle dehors. Sur le service qui suit, le VCM défend becs et ongles et conclut la manche par Issihaka Omar (26-24).

Mené, Zamfi réagit dans la seconde manche. Boudra et Bois-Rouge ont un peu plus de réussite, mais les Rouges défendent admirablement et surtout ne lâchent pas. Les Bleus mènent pratiquement jusqu’au bout, mais le VCM égalise à 23 partout. Encore une fois, les M’tsapérois font la différence au bon moment (25-23).

 

Zamfi remonte deux sets de retard

 

Menés 2 manches à rien, les joueurs m’tzamborois ne semblent pas inquiets, tout comme leurs supporters. Il y a quelques semaines déjà, le scénario avait été le même et ils avaient fini par gagner. La suite leur donnera en partie raison puisque l’Orange mécanique va se mettre enfin en marche. A 19-9 dans la troisième manche, on se dit que les M’tzamborois vont finalement relancer la partie. Ils remporteront finalement la manche 25-18. La suivante sera aussi emportée par les M’tzamborois (25-19).

Au début du tie-break, l’ambiance est à son comble au sein du plateau. Les tambours m’tzamborois couvrent les voix des supporters m’tsapérois. Dans un premier temps, les Bleus du Nord font la différence par Bois-Rouge, aussi bien en attaque qu’au bloc (4-1). Mais, les M’tsapérois vont petit à petit serrer les boulons en contrant Ferdinand Saïndou, mais en bénéficiant de balles out m’tzamboroises.

Après le temps mort technique (6-8) et le temps mort demandé par Zamfi (6-9), le VCM prend une avance décisive. Avance qui sera annulée par un cinglant 4-0 de Zamfi (10-9). El Arif Mohamed Soilihi demande lui aussi un temps mort. La tension monte, les supporters continuent à chanter et danser. Anli Ahamada égalise sur une attaque croisée (10-10). Puis Bois-Rouge et Boudra manquent leurs attaques, avant que Rakibou Abdallah se fasse contrer par Bonzi et Issihaka Omar (10-13).

Malgré une réaction d’orgueil de Nahi M’kadara, c’est Widadi Madi qui marque le point décisif en feintant une passe et faisant tomber en deuxième touche le ballon de l’autre côté du filet. Les Rouges exultent, leur joie est à la mesure de l’exploit. Pour que cette victoire ne serve pas à rien, il faudra confirmer le 4 juillet face à M’tsangadoua, vainqueur de l’autre demi-finale contre Vahibé.

 

Faïd Souhaïli

 


 

 

Des agressions déplorables

Zamfi a l’habitude de gagner, parfois trop gagner. À un tel point que certains de leurs supporters oublient que la défaite fait aussi partie du sport. Pendant le match, les arbitres Djanfar Massoundi et Bacar Assani ont été pris à partie par des supporters mécontents de certaines de leurs décisions.

À l’issue de la rencontre, les lumières ont été volontairement éteintes, provoquant la panique parmi le public qui a couru vers la sortie. Les arbitres ont été agressés physiquement dans l’obscurité, notamment par un joueur qui n’était pas sur la feuille de match. Un des arbitres a réussi à s’enfuir dans la voiture du président du Cros Madi Vita, l’autre a été amené par des dirigeants de Zamfi à la gendarmerie de M’tzamboro pour s’y réfugier.

Avec de tels actes, le club de M’tzamboro écopera très certainement d’une suspension de terrain la saison prochaine, sans compter que les arbitres envisagent de porter l’affaire au pénal. Le président Laïthidine Ben Saïd a été très affecté par ces agressions puisqu’il a éclaté en sanglots à l’extérieur du plateau. “Étant moi-même arbitre, je ne peux accepter que de tels actes se produisent, en plus chez nous. Je dénoncerai les coupables !”, a-t-il ainsi affirmé au micro de Jean-Claude Novou sur RFO.

La nature humaine étant perfectible, des erreurs d’arbitrage peuvent se produire – il y en a d’ailleurs eu. Et même si elles peuvent influencer un match, en aucun cas cela ne doit aboutir à l’agression d’arbitres.

Les raisons d’une défaite doivent se chercher plutôt du côté de la préparation de l’équipe (certains joueurs de M’tzamboro ont négligé les entraînements, le coach titulaire Oumar Boina Vitta était là sans être sur le banc, etc.) et de la prestation des joueurs que plutôt chez les arbitres.

 

Réactions d’après-match

Ahamada Haribou, président du VCM :

Malgré les révisions des examens pour nos jeunes, on s’était préparé pour ce match difficile. Ils ont pris le championnat, nous ont battu deux fois et nous voulions leur montrer que nous ne voulions pas qu’ils gagnent une 3e fois. Cette coupe a été la bonne occasion pour les battre. L’entame de match a été bonne, on aurait pu gagner 3-0 ou 3-1. Le mental a répondu au moment clé et aujourd’hui on a eu ce petit plus qui a fait la différence.

Daniel Assani, entraîneur de Zamfi :

Cela s’est joué sur quelques détails, nos adversaires ont été bons et nos attaquants n’ont pas été efficaces, il leur a manqué quelque chose. Menés 2-0, nous avons recollé au score, cela a été un grand effort. Je suis préoccupé par ce qui s’est passé après le match. Quoi qu'il en soit, on assumera, mais pour une fois que nous perdons, frapper les arbitres n’était pas l’attitude à adopter.

26/06/2009 – Tribune libre

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}rois principaux éléments peuvent retenir l’attention de l’opinion mahoraise : d’abord la modernisation du statut de droit local par voie d’ordonnances après habilitation du gouvernement. Ici le gouvernement veut aller plus vite. Ensuite le processus législatif qui s’ouvre avec l’adoption du projet de loi organique érigeant Mayotte en Département d’Outremer dès le mois de juillet prochain. C’est la prochaine phase. Elle sera suivie de l’adoption de la loi ordinaire destinée à proposer les solutions économiques et sociales.

 

Elle permettra aussi d’adopter la loi électorale connue sous le nom du mode de scrutin. Sur ce point de la loi électorale, trois propositions sont adressées au gouvernement. Il y a :

 

1. la proposition du conseil général ou plus exactement celle du comité de suivi de la départementalisation. Elle consiste à maintenir le mode de scrutin actuel dit de scrutin uninominal à deux tours. Ce mode a fait ses preuves à Mayotte et a montré ses limites à savoir que depuis 2001, il ne permet plus de dégager des majorités stables qui sont nécessaires à l’accompagnement du développement dont l’île a besoin.

Au contraire, il est source de divisions, provoque une instabilité politique, développe la corruption intellectuelle et démocratique des élus. Bref, il soumet à des chantages inacceptables les exécutifs. Chacun se souvient des conditions d’élection de Saïd Omar Oili à la présidence du conseil général en 2004. Nous avons encore en mémoire les conditions dans lesquelles M. Douchina a été élu président du conseil général

A chaque fois, il a fallu après plusieurs nuits de tractations, enfermer dans un lieu tenu secret la veille de l’élection des élus favorables à la candidature de la personne pressentie, portables éteints et retirés de leurs propriétaires. C’est une honte à la démocratie. C’est une véritable corruption sans nom à la démocratie. La loi électorale à venir doit tenir compte de ce fait.

 

2. La deuxième proposition sur la table du gouvernement est celle de la mairie de Mamoudzou qui revendique que soit pris en compte son poids démographique.

 

3. La troisième est celle de l’UMP qui, faute d’avoir été prise en compte par le comité susvisé, a décidé de faire cavalier seul et de saisir directement le gouvernement. Celle-ci propose en effet une loi électorale en quatre points :

– fixer à 43 membres la composition de la prochaine assemblée du conseil général

– redécouper les cantons de Mamoudzou, Koungou et Dzaoudzi-Labattoir pour tenir compte de leur poids démographique en leur allouant respectivement 2, 1 et 1 conseiller (s) de plus

– ensuite, faire élire dans les 23 cantons comprenant les 5 de Mamoudzou, les 2 de Koungou et les 2 de Dzaoudzi-Labattoir au scrutin uninominal à deux tours

– enfin faire élire au scrutin de liste à la proportionnelle à la plus forte moyenne les 20 autres élus en y instaurant la parité homme/femme

Face à ces trois propositions, le gouvernement a décidé de ne pas décider dans la précipitation. Il a décidé d’envoyer une mission à Mayotte en vue de rechercher une possible solution de compromis qui satisfasse tout ce monde.

Pour ma part, je voudrais saluer la solution préconisée par l’UMP pour des raisons facilement compréhensibles qui, je l’espère, traduisent l’intérêt général qui doit nous animer, même si cette proposition peut souffrir d’amendements. Elle est, en effet, la mieux à même de s’inscrire dans le sens de l’histoire démocratique de Mayotte d’aujourd’hui et de demain.

D’abord parce qu’elle permettra de faire une place aux femmes dans le cadre de la parité – point qui m’est plus que sensible – chacun sait que pour moi la place de la femme est à côté de celle de l’homme. La prochaine assemblée locale doit faire de la place aux femmes.

Cette conviction m’anime depuis toujours. Elle m’est irréfragable depuis la dernière campagne de la consultation. Qui peut honnêtement nier le rôle prépondérant pris par les femmes mahoraises dans les résultats de la consultation du 29 mars 2009 ? Sur 10 personnes présentes aux meetings, 8 à 9 étaient des femmes. Pourquoi continuer à les exclure dans le partage des responsabilités ! Elles étaient responsables dans l’animation de la campagne, elles doivent avoir toutes leurs places dans la conduite des affaires du futur département. Et l’argument qui consiste à affirmer leur indisponibilité sans les y avoir interrogées n’est ni pertinent ni recevable.

Le deuxième argument qui milite en faveur de la place pour les femmes tient au fait que c’est surtout seulement depuis 1999, avec l’entrée en vigueur de la loi sur la parité, que les femmes participent à l’animation des municipalités. Elles sont maires, officiers d’état civil, etc, au bonheur des populations.

Une étape doit être franchie avec leur accueil dans la future assemblée du conseil général dont la singularité de ses compétences départementales et régionales peut justifier l’adoption d’un scrutin mixte, voire de liste intégrale.

Le troisième motif qui me conduit à l’adoption de la proposition UMP tient aux orientations du Pacte pour la départementalisation qui propose l’invention d’un statut de département très singulier pour Mayotte afin d’éviter les erreurs commises ailleurs. L’exclusion des femmes dans le jeu politique est une des erreurs à ne plus commettre.

Enfin, cette proposition me parait responsable et pertinente. Elle s’inscrit pleinement dans les orientations qui se dessinent au plan national depuis le rapport Balladur relatif à la réforme des collectivités locales. Je veux en cet instant formuler le vœu que tous ceux qui croient et qui aiment Mayotte fassent le pas pour favoriser ces orientations responsables et de bon sens.

 

Le second point évoqué avec Madame Michèle Alliot-Marie et Monsieur Yves Jégo a trait aux Etats généraux de l’Outremer dans sa version mahoraise. Je dois ici avouer mon embarras à entendre les interventions de certains responsables politiques évoquant à l’endroit du gouvernement des dossiers relevant de la compétence du conseil général.

Je pense particulièrement à la régularisation foncière dont le service est plus que sinistré depuis plusieurs années. Voici un service d’une brigade de plusieurs personnes qui, depuis 5 ans demandent à servir et n’ont pas réussi à régulariser aucune parcelle. Et pour cause… outre les conflits de chefferie, il manque les moyens permettant aux agents de se mettre au travail; ils en souffrent. C’est la conséquence d’une absence de définition politique des objectifs qui remonte au temps de la précédente mandature et continue avec l’actuelle. Or, sans maîtrise de la matière foncière, point d’organisation d’impôts locaux, point de politique de logement social, point de développement touristique, etc…

D’autres dossiers de même acabit ont été évoqués. Je n’insisterai point davantage si ce n’est pour évoquer les demandes insistantes de la part de Monsieur Yves Jégo, secrétaire d’Etat à l’Outremer qui demande instamment au conseil général l’élaboration des projets susceptibles de recevoir un financement par le Fonds mahorais de développement. L’exemple le plus criant est celui du plan de lutte contre l’illettrisme en langue française des adultes, plan qu’il réclame depuis plusieurs mois.

L’on peut évoquer sans risque d’un démenti pertinent l’incapacité du conseil général à mobiliser les fonds européens destinés au développement de l’île. Ces manques de rigueur sont gravement préjudiciables à la suite des événements et des débats relativement aux Etats généraux pour Mayotte.

 

C’est le troisième point évoqué à Paris. Sur ce dernier point, chacun doit avoir à cœur que ces Etats généraux soient un succès au service du développement économique et social de l’île. C’est pourquoi je considère que le gouvernement de Monsieur Fillon qui est très mobilisé sous l’autorité du Président de la République Nicolas Sarkozy doit envoyer au-delà du message relativement au calendrier législatif, d’autres messages très forts en réponse à la demande légitime du pouvoir d’achat.

J’ai à l’esprit l’amélioration de la situation des retraités qui, à la force de leurs poignets, ont façonné Mayotte telle que nous la connaissons aujourd’hui. L’intervention du décret relatif à la retraite des fonctionnaires locaux est plus qu’urgente. Il est attendu depuis février 2007. De même doit être pris en compte la situation des retraités du privé qui ont permis à la Caisse de sécurité sociale de Mayotte de verser plusieurs millions d’euros de ses excédents à la Caisse nationale. Celle-ci doit pouvoir, en tenant compte de ces apports massifs, faire plus qu’un geste en faveur des retraités mahorais. Pour une fois qu’ils ne viennent pas quémander, ils méritent d’être entendus et pris en compte avant qu’il ne soit trop tard. C’est un élément important de pouvoir d’achat.

De même, le retard pris dans la publication du décret foncier favorisant le transfert des périmètres urbanisés dans la zone des pas géométriques constitue un frein à l’instauration d’impôts locaux fonciers, au développement économique du tourisme, mais également de mise en place d’une véritable politique de l’habitat social.

 

Ces trois mesures sont des éléments forts du débat sur les Etats généraux et sur le pouvoir d’achat à Mayotte. Rien de sérieux ne justifie les retards pris – Convenons-en !

Bien évidemment les travaux sur les Etats généraux nous permettront de revenir sur d’autres sujets tous d’importance majeure pour Mayotte. Qu’il s’agisse du développement durable avec en prime les préoccupations environnementales. Je pense à notre indépendance énergétique et à défaut à la réduction de sa facture. Qu’il s’agisse de la politique de développement des grands travaux dont la piste longue, le port, etc. Sur tous ces points, nous aurons l’occasion d’y revenir et de proposer des projets susceptibles d’émarger sur le Fonds mahorais de développement – FMD.

En attendant, il est un point que je ne peux laisser trop longtemps en secret sans trahir l’ensemble des électeurs qui ont porté leur suffrage le 29 mars dernier en faveur du "oui" et méconnaître le Pacte lui-même qui engage le Gouvernement de la République.

Il s’agit du sinistre projet piloté depuis Mayotte pour la suppression du tribunal supérieur d’appel de Mamoudzou et de faire de la justice à Mayotte une succursale de la cour d’appel de Saint-Denis de la Réunion. Politiquement, ce funeste projet ne peut recueillir l’assentiment des Mahorais qui y verraient une première trahison du gouvernement :

– d’abord parce que les Mahorais ont toujours affirmé leur circonspection à l’égard de tout rattachement à la Réunion depuis la Monarchie jusqu’à nos jours. Le décalage entre les niveaux de développement entre les deux îles y contribue également. Les exemples du tribunal administratif ou de la caisse d’allocations familiales nous interpellent et nous obligent à nous opposer.

– ensuite les orientations pour ces 25 prochaines années ont été largement décrites dans le Pacte gouvernemental pour la départementalisation. Or, celui-ci ne nous a jamais proposé la suppression du tribunal supérieur de Mamoudzou au profit de la cour d’appel de la Réunion. En matière de justice, Mayotte a accepté une réforme en profondeur de son organisation avec la suppression de la justice cadiale qui sera transformée en centres de médiation.

Ce que nous attendons du Gouvernement n’est point la suppression du tribunal supérieur d’appel et son rattachement à la Réunion, mais bel et bien d’un renforcement des moyens alloués à la Justice avec la création d’une cour d’appel de plein exercice, d’une cour d’assises de droit commun et d’un tribunal de grande instance.

 

Mansour Kamardine,

Ancien député de Mayotte

26/06/09 – Déclaration solennelle à la presse

Le constat sommaire et rapide des derniers jours donne quinze mouvements sociaux depuis le début de l'année 2009, entre le secteur privé et les établissements publics. Ces mouvements sociaux réclament de manière systématique  deux choses : le respect des salariés (dialogue social) et une augmentation de salaire.

Et tous les domaines sont touchés : des fins de mois impossibles à boucler, des prix qui ne cessent de flamber, une école dépouillée de son sens, des résultats scolaires catastrophiques, une absence de politique publique claire, l'appauvrissement de plus en plus accéléré des salariés, des difficultés criantes pour se loger, se vêtir, se nourrir, se déplacer; une population étrangère en situation irrégulière de plus en plus grandissante, bref, la dégradation ascendante du climat social à Mayotte ces dix dernières années.

Avec cet élan, induit par le vote du 29 mars, accentué par cinquante ans d'attente d'une solidarité claire de la France vis-à-vis des Mahorais, une mahorité démantelée pièce par pièce sans aucune autre alternative (dernière pièce en date, les cadis) avec des dirigeants politiques locaux toujours absents ou bien à côté de la plaque lorsqu'ils sont parmi les Mahorais, le cocktail est explosif.

Qui doit allumer la mèche ? Les organisations syndicales n'ont cessé d'alerter les pouvoirs publics sur cette situation. Ces derniers se sont refusés d'appeler les salariés à une grève générale car elle sera d'une violence sans précédent. Mais ils ne tiendront pas longtemps, puisque derrière les salariés n'arrêteront pas de pousser, et à force la barrière finira par céder.

Avec tous les défauts de la classe politique : un vieux sénateur tout le temps présent mais fatigué, un jeune sénateur toujours absent, un député clown donc peu crédible, un président du conseil général sans charisme, sans majorité, un président de l'Association des maires sans pouvoir, plus sur le départ que sur l'arrivée.

Nous nous devons de réagir car tous les ingrédients sont réunis pour une explosion sociale sans précédent, dont on ne sait pas qui en sortira vainqueur et quel bénéfice Mayotte en tirera. Nous devons et nous pouvons éviter cela.

 

Confédération générale des travailleurs à Mayotte

26/06/2009 – Formation professionnelle : Récompense

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ettre en valeur les initiatives de qualité et reproductibles, contribuer à l’information sur les dispositifs de formation et leurs bénéfices pour les établissements, tant auprès de ces derniers qu’à l’extérieur, c'est le but affiché du prix de l'ANFH qui en est à sa deuxième édition. Aux côtés du CHU de Dijon, de l'hôpital Cœur du Bourbonnais (Allier) et des centres hospitaliers de Saint-Malo et Dinan, le centre hospitalier de Mayotte a été primé pour l’évaluation des pratiques professionnelles dans le domaine de la formation continue.

Cette action intervient dans le cadre de l'intégration progressive des agents de la collectivité dans la fonction publique hospitalière. A ce jour, 691 agents hospitaliers ont été intégrés. Cette intégration a appelé, outre l’adhésion de l’établissement à l’ANFH et la mise en place d’une démarche GPEM (gestion prévisionnelle des emplois et des métiers), un plan de formation ambitieux.

Après avoir réussi la démarche d’accréditation V1, l’établissement se prépare à la V2 (certifications mises en place par la Haute autorité de santé, évaluées par des professionnels extérieurs) prévue pour septembre 2010. Des évaluations des pratiques professionnelles sont mises en place et un accompagnement méthodologique est financé auprès des 12 groupes de travail.

Les points remarquables retenus par le jury de l'ANFH sont le "contexte très particulier", à savoir les gros besoins de professionnalisation des personnels et l'intégration, "une approche méthodologique exemplaire" et "l’importance stratégique donnée à la formation professionnelle".

 

Paritarisme, solidarité et proximité

 

La remise des prix a eu lieu le 11 juin, lors de l’assemblée générale de l’ANFH qui réunit près de 300 membres des instances régionales et nationales, représentants de la Fédération hospitalière de France (FHP) et des organisations syndicales. L’ANFH est l'Opca (Organisme paritaire collecteur agréé) de la fonction publique hospitalière. L'association est agréée par le ministère de la Santé pour collecter et gérer les fonds consacrés au financement du plan de formation (2,1% de la masse salariale), du congé de formation professionnelle et du bilan de compétences (0,2% de la masse salariale), au financement des études promotionnelles (0,6% de la masse salariale depuis 2009) et à la formation professionnelle des travailleurs handicapés (4,8% de la masse salariale).

Animés par trois valeurs structurantes : paritarisme, solidarité et proximité, plus de 1.000 administrateurs bénévoles et 26 délégations régionales œuvrent depuis 34 ans pour l'égalité d'accès à la formation continue et le développement des compétences des agents employés par les établissements sanitaires, médicosociaux et sociaux publics, soit plus de 800.000 personnes.

Le prix donnera lieu à une gratification sous forme d’achat documentaire (ouvrages, abonnements…) pour chacun des quatre prix. Il s’agit de faire connaître et de reconnaître les équipes impliquées et de contribuer à la notoriété du secteur sanitaire, social et médico-social public en matière de formation continue. Le prix sera matérialisé par un objet, daté et personnalisé.

 

Hélène Ferkatadji

26/06/2009 – Un Mahorais à Bruxelles et Strasbourg

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ertains ont douté, mais finalement Elie Hoarau a tenu sa promesse : embaucher un Mahorais comme assistant parlementaire à Bruxelles pour suivre les dossiers mahorais. Le processus de sélection du candidat a été réalisé le 14 mai, soit trois semaines avant la date du scrutin. Mais l’information a été révélée cette semaine par le président du jury de la commission de recrutement, Saïd Ahamadi “Raos”.

L’heureux candidat est Kira Bacar Adacolo, actuel DGS de la commune de Tsingoni. Il a été choisi par la commission de recrutement composée par les 4 partis mahorais ayant soutenu la liste Alliance des Outremers d’Elie Hoarau aux dernières européennes. Les critères pris en compte étaient par ordre d’importance la qualification du candidat, l’expérience professionnelle auprès des élus et la connaissance des Mahorais et de Mayotte. Le Tsingonien a devancé l’un de ses prédécesseurs Mohamadi Nassur, Katidja Joma et Mouftahou Saïndou.

“C’était le plus compétent. Il fallait quelqu’un capable de comprendre les enjeux de Mayotte par rapport à l’Europe”, a résumé Raos. L’intéressé semble être conscient de la tâche qui devrait l’occuper durant les 5 prochaines années dans la capitale belge et européenne.

Titulaire d’un DEA (Master 2) en administration publique et d’une maîtrise en sciences politiques (Master 1) obtenus à Lyon, Kira Bacar Adacolo est confiant. “Ce qui m’a conduit à postuler à ce poste, est de devoir suivre les dossiers importants pour l’évolution de Mayotte. Je devrais concrétiser le sort de Mayotte au sein des instances européennes”, rappelle-t-il. Sa mission première sera de faire en sorte que Mayotte obtienne le statut de Rup (Région ultra-périphérique). Ensuite, le reste doit suivre pense-t-il.

“Les fonds structurels viendront avec la Rup. On en a besoin pour développer l’île, pour les routes, les établissements publics, pour l’agriculture et le tourisme également. L’Union européenne aide énormément les régions européennes”, fait-il remarquer. Kira Adacolo sera l’un des 3 assistants parlementaires d’Elie Hoarau et représentera Mayotte, mais aussi la Réunion puisqu’Elie Hoarau a choisi de prendre un assistant par bassin. Le jeune Tsingonien devrait prendre ses fonctions au mois d’août ou au plus tard en septembre.

 

Faïd Souhaïli

26/06/09 – Les syndicats étudient le projet de décret d’intégration

Ce mercredi 1er juillet se tient une réunion importante du Conseil supérieur de la fonction publique, décisive pour l’avenir des agents de la fonction publique territoriale de Mayotte (conseil général, communes, syndicats intercommunaux). Un homme en particulier sera extrêmement bien placé pour plaider la cause des Mahorais, en la personne de Saïd Omar Oili, membre du Conseil supérieur de la fonction publique. D’ailleurs, celui-ci a vu ce mercredi Kamiloudine Djanfar (CGT) et Mohamed El Anrif (CFDT) pour que les syndicalistes lui apportent leurs doléances.

Ce jeudi, les deux syndicalistes ont tenu une conférence de presse pour apporter leur point de vue sur un projet de décret proposé par le gouvernement quant à l’intégration des agents de la fonction publique territoriale. “Pour nous, le plus important est de prendre en compte l’ancienneté des agents lors de leur intégration”, ont martelé les deux hommes. Le protocole du 8 avril a permis des avancées, mais cela ne reste qu’une étape.

“La préfecture nous oppose ce protocole en considérant que nous ne respectons pas la parole donnée, alors que pour sa part le gouvernement n’a pas inclus dans le projet de décret la question des retraites”, fait remarquer Kamiloudine Djanfar, secrétaire général adjoint de la CGT-Ma, en rappelant que le protocole a été signé dans la hâte, sans que les secrétaires généraux Salim Nahouda et Boinali Saïd n’aient consulté la base.

Pour que l’intégration soit réussie, il faut que le législateur crée les cadres d’emploi. Mais pour cela, il faut être capable de reconstituer la carrière d’un fonctionnaire, tâche dévolue au Centre de gestion. “Nous sommes inquiets car le Centre de gestion n’a rien fait, nos dossiers sont vides et cela fait plus d’un an qu’il n’y a pas de directeur. Quand bien même le décret d’intégration devient applicable, en combien de temps cela se fera ?”, s’interroge Mohamed El Anrif.

Les mouvements de grève commencés au début de la semaine ne sont peut-être pas terminés. François Fillon, attendu le 11 juillet, risque d’avoir un comité d’accueil chargé en piquets de grève. Et si le projet de décret déplaît aux agents de la fonction publique territoriale, ils n’hésiteront pas à manifester leur mécontentement dans la rue.

 

F.S.

26/06/2009 – Enquête du Gir

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}ransporter des clandestins jusqu'à Mayotte. Telle était la principale activité du réseau renversé. A l'aide d'une cinquantaine de kwassas, ils ont réussi à introduire sur le territoire français près de 1.500 étrangers. Des taximen se chargeaient de disséminer sur l'île ces nouveaux arrivants, pendant que des riverains hébergeaient les passeurs.

Grâce à cette organisation, le chiffre d'affaires du groupe s'élevait à près de 250.000 euros. Cela sans compter les autres méfaits auxquels ils s'adonnaient. Ce dossier a en effet permis de boucler 32 affaires de vol jusqu'alors non résolues. Le mode opératoire de ces cambriolages a pu être déterminé grâce aux informations obtenues lors de l'enquête.

Tout partait d'une commande de la base implantée à Anjouan. Des voleurs obtenaient les marchandises demandées en s'introduisant principalement dans des maisons de muzungu au sud de l'île et à la périphérie de Mamoudzou. Les cambrioleurs en profitaient parfois pour dérober d'autres biens ou encore pour commettre des viols en réunion, ce qui a été le cas pour deux des vols concernés.

Les objets ainsi dérobés étaient alors revendus avant d'être transportés par kwassa jusqu'à leur commanditaire. Certaines des personnes interpellées sont aussi accusées d'importation de stupéfiants et vente de médicaments interdits.

 

50 kwassas, 1.500 clandestins transportés, 32 cambriolages…

 

Tous ces agissements font cas d'organisations puissantes et de plus en plus structurées. Il faut également noter que quasiment toutes les personnes interpellées sont d'origine étrangère. Seul un pêcheur mahorais a été arrêté pour avoir utilisé sa pirogue afin d'effectuer régulièrement des voyages en tant que passeur de clandestins. Ce détournement d'outils de travail s'explique par l'aspect très lucratif de cette activité, une alternative intéressante pour joindre les deux bouts durant les fins de mois difficiles.

Le vice-procureur de la République signale néanmoins que ces actes ont une dimension "mafieuse", la violence qu'utilisent parfois les membres de ce réseau pour atteindre leurs objectifs est déplorable. Pour mettre un terme à ces activités, une coopération entre différents services de l'île a donc été nécessaire. "Une belle opération commune", souligne un représentant de la gendarmerie, qui, au vu des diverses activités de cette bande organisée, a mobilisé 103 agents de différents services d'enquête de l'île.

Cette affaire qui a duré plusieurs mois a permis aux forces de l'ordre de déterminer avec plus de précision le type de fonctionnement de ces réseaux. Des informations qui leur seront d'une aide considérable pour tenter d'identifier d'autres membres de cette organisation ou d'autres.

 

Rawnat Mohamed Chaher

26/06/2009 – IEDOM : rapport annuel 2008

 

{xtypo_dropcap}L'{/xtypo_dropcap}année 2008 aura été marquée par le ralentissement de l’activité économique dans l’ensemble des régions du monde. L’incidence négative de la crise financière sur l’économie réelle a entraîné une baisse de la demande interne (consommation et investissement) et a été amplifiée en fin d’année par une contraction sensible du commerce international, générant alors un net recul de la production ainsi que des suppressions importantes d’emplois.

Dans ce contexte pourtant peu favorable, l’activité économique à Mayotte a poursuivi sa croissance en 2008, tant au niveau de la consommation des ménages que de l’investissement des entreprises. Toutefois, plusieurs indicateurs ont marqué un net ralentissement au dernier trimestre et les entrepreneurs locaux manifestent déjà des inquiétudes quant à l’activité de l’année en cours.

Au plan financier, les données bancaires ne révèlent pour l’instant aucun signe de recul de la distribution des crédits par le système bancaire local, qui continue donc d’accompagner le développement économique de la Collectivité.

 

Forte accélération de l’inflation et creusement du déficit commercial

 

D’après l’Insee, entre décembre 2007 et décembre 2008, l’indice général des prix à la consommation a augmenté de 5,1% à Mayotte. Le poste « produits alimentaires et boissons » affiche la progression la plus importante (+11%), avec notamment des hausses de 24% et 16% des prix des « produits frais » et « viandes et volailles ».

Selon la direction régionale des douanes, Mayotte a importé plus de 376 millions d’euros de marchandises (hors hydrocarbures) sur l’ensemble de l’année 2008, soit une hausse de 12% par rapport à l’année précédente. A contrario, les exportations, qui avoisinent les 5 millions d’euros, ont enregistré une baisse de 16% sur la même période. Le taux de couverture des importations par les exportations se dégrade donc un peu plus, s’établissant au niveau très faible de 1,4%.

Après avoir procédé à un travail de refonte de sa base, l’ANPE-Pôle Emploi recensait 5.505 demandeurs d’emploi au 1er janvier 2009. Cependant, la notion de demandeur d’emploi à Mayotte doit être appréhendée avec précaution, compte tenu de l’absence ou de la faiblesse de certaines indemnités.

 

Consommation des ménages dynamique, mais ralentissement en fin d’année

 

La consommation des ménages s’est, une fois de plus, révélée dynamique au cours de l’année 2008, portée par une hausse significative du Smig (+12,3% en juillet 2008, après +17,0% en juillet 2007) et par un recours accru au crédit à la consommation (+20% sur un an). Ainsi, les importations de produits alimentaires et de biens d’équipement ménager augmentent respectivement de 14% et 9% en valeur et les ventes cumulées de véhicules de tourisme progressent de 2,4% (1.320 unités vendues en 2008 contre 1.289 un an auparavant).

Toutefois, un net ralentissement est apparu au dernier trimestre 2008, les importations de biens de consommation diminuant non seulement par rapport au 3ème trimestre 2008, mais également par rapport au même trimestre de 2007. Les ventes de véhicules de tourisme accusent également un recul significatif : -6% par rapport au 3e trimestre 2008 et -14% par rapport au 4e trimestre 2007.

 

Ralentissement de l’activité et de l’investissement des entreprises au second semestre

 

Apres un premier semestre 2008 jugé dynamique quant au courant d’affaires, les entrepreneurs interrogés dans le cadre de l’enquête de conjoncture de l’Iedom font état d’une baisse de l’activité sur les deux derniers trimestres de l’année 2008, accompagnée par une réduction des effectifs employés. La dégradation sensible des situations de trésorerie, observée par l’ensemble des entrepreneurs, trouverait son origine avant tout dans l’allongement continu des délais de paiement des clients (publics notamment), phénomène désormais récurrent et préoccupant dans la collectivité. Autre source d’inquiétude, les carnets de commandes se désemplissent et tardent à se renouveler, notamment dans les travaux publics.

Pour ce qui concerne l’investissement, les importations de biens d’équipement professionnel sont en hausse de 12% par rapport à 2007, en lien avec l’augmentation des encours de crédits d’équipement consentis aux entreprises par les banques (+24% sur un an à fin 2008). Ce mouvement s’infléchit cependant en fin d’année : les importations de biens d’équipement professionnel chutent au 4ème trimestre 2008 (-24% par rapport au 3e trimestre et -10% par rapport au 4ème trimestre 2007) et les crédits d’équipement se tassent (+3% seulement sur le trimestre).

Dans le secteur de la construction, les chefs d’entreprises s’inquiètent de l’absence ou du lancement tardif de gros projets de chantiers publics, notamment dans les travaux d’infrastructures, alors que les besoins à Mayotte sont encore nombreux : assainissement, réfection des voiries… Des craintes pèsent également sur la commande privée, même si elle impacte relativement moins l’activité globale du secteur. L’incertitude – liée au projet de loi pour le développement économique des Outremer – sur les futurs programmes de défiscalisation et, surtout, l’attentisme induit par la crise internationale freinent en effet les promoteurs immobiliers.

Après un début d’année jugé dynamique, les professionnels de la distribution ont constaté un ralentissement des ventes au cours des derniers mois de l’année, notamment dans le secteur automobile (-15% de véhicules neufs vendus entre le 4ème trimestre 2007 et le 4ème trimestre 2008).

Dans ce panorama sectoriel plutôt morose, seuls l’industrie agro-alimentaire et le tourisme affichent des résultats globalement satisfaisants. Ainsi, pour ce dernier secteur, la fréquentation de l’aéroport de Dzaoudzi (hors transit) en 2008 (soit 247.620 passagers) s’est accrue ce 7,5% par rapport à 2007.

 

Collecte des dépôts en baisse, mais distribution de crédits dynamique

 

Au 31 décembre 2008, l’encours global des actifs financiers recensés à Mayotte atteint 328 millions d’euros, en hausse de 7% en glissement annuel. Cette augmentation (due en partie à l’intégration de nouvelles données au sein de l’épargne à long terme) est surtout le fait des actifs détenus par les ménages (+19%). Il convient cependant de relever la stagnation, voire la diminution, des dépôts à vue détenus par l’ensemble des agents économiques, signe de vives tensions sur les trésoreries (notamment chez les entreprises).

L’encours global des crédits consentis par les établissements de crédit installés localement a fortement augmenté en 2008 (+20% en glissement annuel) et s’établit à 465 millions d’euros. Le portefeuille des banques locales reste sain, avec un taux de créances douteuses brutes à 4%. Leurs principaux emprunteurs, les entreprises, ont accru leurs encours de 31% en un an et ceux des ménages, deuxièmes débiteurs, de 21%.

 

Iedom, rapport annuel 2008, édition 2009

26/06/2009 – Grenelle de la mer

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a grande consultation initiée par Jean-Louis Borloo pour définir la politique maritime de la France est arrivée à la deuxième étape : la consultation. Les quatre ateliers nationaux ont rendu un certain nombre de propositions, qui doivent maintenant être affinées par les contributions volontaires sur le site internet du Grenelle de la mer (www.legrenelle-mer.gouv.fr) et lors des réunions régionales associant les professionnels, les associations, les élus locaux et le public intéressé.

Dirigées par un membre d'un atelier national, ces réunions régionales sont au nombre de 18 : 11 en Métropole et 7 en Outremer. A Mayotte, c'est Isabelle Autissier, vice-présidente du groupe 1 sur le littoral, qui s'est chargée vendredi dernier d'animer cette réunion régionale en présentant les propositions des quatre ateliers et en recueillant les réactions et propositions du public réuni Case rocher. La navigatrice s'est dite "enthousiasmée par ce travail collectif", qui a permis de dégager énormément de propositions.

Fin juin ou début juillet aura lieu la table ronde finale autour du ministre de l'Ecologie et du développement durable qui devrait permettre de définir les voies d'une politique maritime en s'appuyant sur les propositions nationales et régionales. Isabelle Autissier a tenu à préciser que "l'Outremer a une place prépondérante dans ce Grenelle. Il est l'essentiel de la mer française et présente une grande diversité selon les territoires". Membre lui aussi de l'atelier national n°1, Michel Charpentier, président de l'association des Naturalistes, remarque que "beaucoup de propositions retenues prennent en compte les préoccupations ultramarines".

 

Faire face à ses responsabilités

 

La présentation des différentes propositions des quatre groupes de travail (disponibles sur le site internet du Grenelle) est l'occasion d'un débat entre les personnes présentes. Au sujet de l'importance de faire découvrir la mer aux jeunes générations, le vice-recteur a rappelé qu'un plan natation a débuté en 2006 – il consiste en des cours de natation pour tous les élèves de CM2 et de 6e -, mais est en péril en raison du coût trop élevé du transport. M. Cirioni a donc appelé à une participation de la Collectivité dans la prise en charge du transport afin de poursuivre et d'étendre ce plan indispensable. Il a également précisé qu'un travail était en cours avec les affaires maritimes pour la formation de jeunes mahorais en plongée sous-marine.

Parmi le public constitué de professionnels de la mer, de responsables administratifs et d'élus, quelques jeunes sont présents. La majorité d'entre eux étudie les sciences de la vie à l'IFM et a bénéficié d'une formation au niveau 1 de plongée et à la méthode Reef check de comptage des coraux, initiée par le bureau d'études Lagonia, avec l'aide de partenaires privés. Plusieurs d'entre eux insistent sur l'importance de la sensibilisation des Mahorais, appelant également à l'installation de poubelles sur les plages, des installations qui "inciteraient à un bon comportement".

Dans un autre registre, le vice-président de la Capam et président d'Aquamay Dominique Marot a vivement appelé à la création d'un pôle de recherches à Mayotte, afin de cesser de n'être qu'associés aux travaux de la Réunion et d'avoir nos recherches propres. M. Marot a également appelé chacun à faire face à ses responsabilités concernant la pollution du lagon, donnant pour exemple la bière Hipo : "la Collectivité n'aurait jamais du autoriser qu'elle soit commercialisée dans des bouteilles en plastique", mais en verre recyclable, comme cela avait été imposé à Coca-cola lors de son installation.

 

Offrir un débouché aux jeunes

 

"Avant de créer de nouvelles institutions et instances chargées de réfléchir à une nouvelle politique, et de dépenser de l'argent supplémentaire, il conviendrait de commencer par changer certaines pratiques et voir ce qui fonctionne déjà pour s'en inspirer", estime pour sa part Jacques Grelot de la direction des affaires européennes.

Prenant l'exemple d'associations comme Oulanga na nyamba dont le bateau de la tortue fonctionne sans subvention, il encourage au travail d'équipe pour étendre les petites actions qui donnent des résultats et également à faire le point sur les connaissances existantes, à compiler les données, avant de lancer de nouveaux pôles de recherches.

Concernant la recherche, Jacques Toto estime à l'inverse de M. Marot qu'il faut travailler avec la Réunion. "Il faut dépasser les conflits stériles entre les deux îles. A la Réunion des choses se font, des fonds conséquents sont débloqués pour la recherche, il faut en profiter en s'intégrant dans ces programmes qui fonctionnent."

Peu convaincu, Dominique Marot revient à la charge sur la recherche, estimant essentielle l'installation de l'Ifremer sur l'île, pour des recherches sur des ressources propres comme le crabe de mangrove ou l'holothurie. Une installation "en très bonne voie", selon le secrétaire général de la préfecture Christophe Peyrel.

"Ces recherches permettraient également de donner un débouché aux jeunes d'ici qui s'intéressent au milieu marin. Pour l'heure ils n'ont aucune perspective d'emploi dans ce domaine." Un constat confirmé par un des jeunes étudiants présent : "je suis étudiant en science de la vie, j'ai découvert la plongée avec le Reef check et je voudrais travailler à Mayotte dans le domaine de la mer, mais je ne sais absolument pas ce que je pourrais faire".

 

Hélène Ferkatadji

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes