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Douze cas de chikungunya à Mayotte

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Dans son bulletin d’information daté du 4 avril, l’Agence régionale de santé (ARS) indique que douze cas de chikungunya sont recensés à Mayotte depuis l’introduction du virus sur le territoire. Parmi ces cas, dix sont importés et deux sont autochtones. A ce jour, le virus n’a entraîné aucune hospitalisation ni décès. Entre le 31 mars et le 4 avril, 1.160 domiciles ont été traités et sensibilisés, 754 gites ont été recensés dont  228 contenant des larves de moustiques et des nymphes. Pour se protéger du chikungunya, utilisez répulsif et moustiquaire et éviter la prolifération de moustiques. Les agents de lutte antivectorielle de l’ARS se rendront cette semaine à Bandrélé, M’tsamboro, Hajangoua, Pamandzi et M’ronabeja. Protégez des vous des piqûres de moustiques d’abord, éliminez l’eau stagnante et consultez un médecin dès l’apparition des symptômes.

Reprise des envois de colis vers Mayotte

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Suspendus après les cyclones Chido et Dikeleli, les envois de colis depuis la métropole vers Mayotte reprennent à partir de ce lundi. Les colissimo prioritaires seront acheminés par avion, avec des délais allongés. Les colis économiques transiteront désormais par bateau, avec un délai estimé de six à dix semaines. Sur l’île, les clients sont appelés pour retirer leurs colis dans les sites courrier de proximité. Tous les bureaux de poste, sauf celui de Mamoudzou, sont ouverts aux horaires habituels.

La Jeune Chambre Économique de Mayotte lance l’année sous le signe de l’engagement

La Jeune Chambre Économique de Mayotte (JCEM) donne rendez-vous aux acteurs économiques, institutionnels, associatifs et citoyens engagés le samedi 19 avril 2025 à L’Orient Express, à Kawéni, pour sa Rentrée Solennelle 2025. De 7h30 à 13h, l’événement, placé sous le thème « S’engager. Inspirer. Participer à la réflexion sur l’avenir économique de notre territoire », marquera le coup d’envoi de l’année pour la JCEM dans le cadre de la campagne internationale Rise up. Deux tables rondes rythmeront la matinée : la première portera sur la construction d’un écosystème propice au développement des entreprises à Mayotte, tandis que la seconde explorera les perspectives de l’engagement entrepreneurial au sein de la JCI. Un moment fort pour réfléchir collectivement à l’avenir économique du territoire mahorais.

Politique : Kassandra Chanfi élue à la tête du Modem mahorais

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Assurant l’intérim depuis le départ de Daniel Martial Henry après quinze ans de présidence, Kassandra Chanfi était en charge d’organiser l’élection du nouveau président départemental du Modem. En l’occurrence, la présidente, puisqu’outre celle qui était déléguée départementale, Hélène Pollozec, conseillère départementale du canton de Mamoudzou 3, et Jeanne Bébé, suppléante de Daniel Martial Henry lors des dernières élections législatives, étaient candidates. Ce vendredi, c’est finalement la première qui a été élue à la majorité absolue et qui portera la voix du parti du Premier ministre François Bayrou, à un an des élections municipales.

Une intersyndicale appelle à la grève illimitée à partir de ce mardi à Mayotte

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ix syndicats (CFTC, CGT, CFE-CGC, CFDT, SNUIPP-FSU et FO) appellent à une grève illimitée dès ce mardi. Photo d’archives

En réponse au projet de loi de programmation concernant Mayotte et faute d’engagements fermes sur la convergence sociale, “l’ensemble des salariés et agents publics à Mayotte” sont appelés à cesser le travail, mardi matin, et cela “pour une durée illimitée”.

En matière de convergence sociale, nous ne retrouvons pas [dans le projet de loi Mayotte] l’égalité républicaine. Au contraire, la régression sociale est flagrante partout. Les Mahorais ne peuvent pas accepter les calendriers imposés dans ce projet”, font savoir les syndicats dans leur préavis appelant à la grève illimitée à partir de mardi, à minuit. En effet, CFTC, CGT, CFE-CGC, CFDT, SNUIPP-FSU et FO appellent “l’ensemble des salariés et agents publics à Mayotte” à se joindre au mouvement. Objet de leur courroux, l’actuel projet de loi de programmation “pour la refondation de Mayotte” qui comporte 35 articles. Car si le seizième évoque bien une convergence des droits sociaux, celle-ci pourra être faite à la carte et selon le bon vouloir du gouvernement. Selon la version que nous avons pu consultée, ce dernier pourra ainsi “être autorisé à prendre par ordonnances, dans un délai de douze mois, toute mesure relevant du domaine de la loi afin de rendre applicable à Mayotte, sous réserve d’adaptations tenant compte des caractéristiques et contraintes particulières du territoire, la législation en vigueur en France hexagonale ou dans les autres collectivités relevant de l’article 73 de la Constitution”. Ces dispositions s’appliquent également à la prise en charge des frais de santé, “aux cotisations, aux contributions et aux taxes dues sur les salaires et les revenus, aux réductions, exonérations, exemptions de cotisations et de contributions sociales, aux dispositifs fiscaux”, ainsi qu’à l’organisation et à la gestion des régimes de sécurité sociale.

Insuffisant pour les syndicats qui poussent, eux, pour aller plus loin en demandant “la transposition du code de la Sécurité sociale, du code de la Mutualité et du code de l’Action sociale et des familles”. Ils réclament aussi l’alignement des droits sociaux, des prestations sociales, des retraites ou des allocations chômage, avant l’année 2036 initialement prévue par décret. Dans le même ordre idée, ils souhaitent que le Smic mahorais (1.362 euros bruts par mois) disparaisse au profit du salaire minimum national (1.802 euros bruts par mois).

Une sur-rémunération post-Chido à hauteur de 75%

Le préavis de grève va plus loin que la convergence sociale sur certains points. Le premier comprend, par exemple, “l’application d’une sur-rémunération pour tous les agents publics, tous les salariés, tous les retraités à hauteur de 75% compte tenu de la hausse du coût de la vie post-Chido”. La revendication paraît cependant compliquée à se traduire dans les faits. Depuis le cyclone de décembre 2024, plusieurs entreprises ou administrations ont déjà procédé à des versements de primes, quand d’autres ont dû recourir à l’activité partielle. D’autres revendications portent plutôt sur “l’instauration de véritables services publics”, des garanties de sécurité pour les déplacements des salariés ou des mesures d’attractivité “face aux déserts médical, éducatif, culturel et judiciaire”.

Des conditions d’enseignements toujours très précaires à Mayotte

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Le lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou, porte encore les stigmates du passage du cyclone Chido, presque quatre mois après.

Plus de deux mois après la rentrée des classes et presque quatre mois après Chido, plusieurs établissements du second degré sont encore à jauge réduite. Pour l’instant, la reconstruction n’a pas réellement commencé, seuls des travaux de réparations temporaires ont été effectués.

Des salles de classe sans ventilateur fonctionnel ni lumière. Deux mois après la rentrée post-Chido, les conditions demeurent difficiles dans beaucoup d’établissements du rectorat de Mayotte. Le 27 janvier, lors de la rentrée scolaire après le cyclone, six établissements du second degré très endommagés n’étaient pas en mesure d’accueillir tous les élèves à la fois. Il s’agit des lycées de Sada, Younoussa-Bamana à Mamoudzou, la Cité du Nord à Acoua, ainsi que les collèges de Chiconi, M’tsamboro et de Labattoir. Aujourd’hui, certains ont connu une nette amélioration, c’est le cas de la Cité du Nord, l’un des plus dévastés. “Aujourd’hui, presque toutes les salles de classe sont utilisées, les faux plafonds sont réparés. Les lycéens ont repris les cours quatre jours sur cinq, contre trois le 27 janvier”, décrit Véronique Hummel, professeure documentaliste et membre du conseil d’administration. Les images impressionnantes des bâtiments éventrés avaient largement circulé après le cyclone. Pendant cinq semaines, 70 agents de la sécurité civile y étaient installés et ont mené un travail considérable pour le remettre en état. “Désormais, 80 % des salles sont opérationnelles”, se félicite Nicolas Vivé, directeur du pôle de l’immobilier et de la logistique au rectorat. Les équipes enseignantes espèrent le retour à un rythme de cinq jours de classe par semaine après les vacances de mai.

Des rotations au collège de Chiconi

Toutefois, au lycée de Sada, mais aussi à Bamana ou encore le collège de Chiconi, il n’y a pas d’amélioration constatée. Dans le premier, le bâtiment principal demeure fermé, seul 50 % des classes sont utilisables. “Ce ne sont pas les salles qui posent problème, mais c’est la circulation entre celles-ci et le cheminement pour y accéder qui n’est pas sécurisé ”, explique Nicolas Vivé. L’emploi du temps est toujours bouleversé. “Ma fille en première a cours en ce moment les lundi, mardi, jeudi et samedi, des journées très chargées. Chaque semaine, c’est différent, elle a du mal à suivre, elle n’a plus de repères”, confie Mariata Madjani, parent d’élève.

Deux de ses fils sont scolarisés en sixième et troisième à Chiconi, où la situation reste aussi compliquée. Il s’agit de l’établissement le plus dégradé par Chido, sans compter les pillages qui ont suivi. Dans l’établissement, les élèves ont cours par rotation soit le matin ou l’après-midi, ses fils y vont seulement le matin par exemple. Des tentes avaient été installées dans l’enceinte de la structure en guise de salles de classe, une solution finalement abandonnée pour des raisons thermiques et d’acoustique. “La pluie entrait dans les tentes, on entendait les cours de l’une à l’autre”, commente Nicolas Vivé.

“Un pansement sur une plaie béante”

Au lycée Bamana, la situation n’est pas meilleure, 50 % des salles sont hors d’usage. “La reconstruction n’avance pas, il n’y a pas vraiment de réparation non plus”, avance un professeur de sciences. “Par exemple, tous les laboratoires sont inaccessibles alors que ça représente la moitié du programme dans ces disciplines”, souligne-t-il. Une commande de douze locaux en modulaire a été passée, mais “ils n’arriveront pas avant septembre”, regrette le directeur du pôle de l’immobilier et de la logistique. “Dans ces différents établissements, le chemin parcouru a été important, mais on sait qu’il reste beaucoup à faire, nous arrivons sur un plateau”, reconnaît-il. “Concernant la réhabilitation lourde des bâtiments, il n’y a quasiment pas d’évolution depuis la rentrée.” En cause, plusieurs facteurs selon le rectorat, des difficultés d’approvisionnement de certains matériaux comme le bois mais aussi de recrutement, de main d’œuvre ou encore la grève au sein des entreprises ETPC et Colas.

Cela signifie que la reconstruction n’a en réalité pas commencé. Au collège de Labattoir, si la plupart des salles sont de nouveau accessibles (50 sur 65), “tout le premier niveau est sans électricité, car il y a des infiltrations dans les murs”, raconte une professeure. Pour l’instant, seules des bâches ont été posées sur les plafonds percés, “c’est un pansement que l’on pose sur une plaie béante”, critique-t-elle. Des travaux ont été entamés et doivent finir “fin mai”. Quant au collège de M’tsamboro, désormais 75 % des salles sont disponibles. La charpente de la structure a subi les ravages du cyclone, “un audit a été nécessaire, les travaux ont commencé et ils finiront mi-mai”, souligne Nicolas Vivé.

Ces conditions de scolarité très précaires dégradent les conditions d’enseignement. Bien que les épreuves du baccalauréat et du brevet (sauf le grand oral et l’oral de français) aient été annulées pour cette année, cela conduit des parents à vouloir déménager pour assurer un meilleur enseignement à leurs enfants. C’est le cas de Mariata Madjani qui prévoit de partir en métropole, l’année prochaine. “Je compte faire un congé formation pour un an, ma fille en terminale l’année prochaine va aussi venir, parce qu’à Mayotte, je ne sais pas comment elle va pouvoir se préparer pour le baccalauréat”, juge-t-elle.

Football : Une reprise bientôt, mais sur quels terrains ?

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Ibrahim Chaquir et Aboul Dhoihir, respectivement coach de Combani et coach adjoint de Passamaïnty, s’attendent à une rentrée compliquée sur des terrains de football encore marqués par le passage du cyclone Chido, le 14 décembre 2024.

Interrompue lors de la dernière journée du championnat de Régional 1 de Mayotte, le 14 décembre, la Ligue mahoraise de football a annoncé la nouvelle saison avec la Supercoupe prévue le 26 avril à M’tsahara, ainsi que la première journée prévue le 3 mai. Cependant, les terrains de football ont subi les conséquences du cyclone et ne sont pas encore praticables.

« Mon souhait, c’est que les adhérents des clubs de football puissent à nouveau jouer. On sait que le football a un impact positif sur le moral des gens », espère Aurélien Timba Elombo, directeur général de la Ligue mahoraise de football. La saison dernière, la dernière journée du championnat de Régional 1 aurait dû se dérouler le 14 décembre dernier, jour du cyclone Chido. Avec les dégâts, la décision a été prise par la Ligue mahoraise de football de clôturer la saison, en déclarant le club de Kawéni champion. « On a arrêté les compétitions d’abord en raison de la situation et de l’état des terrains, par solidarité. Personne n’aurait compris si on avait continué malgré la situation », explique le directeur.

La nouvelle saison s’ouvrira avec la Supercoupe de Mayotte entre le Feu du centre de M’roalé et l’ASC Kawéni, le 26 avril, et le championnat de Régional 1, le 3 mai. Néanmoins, plusieurs terrains de football de l’île sont toujours marqués par nombreux dégâts. Ce qui nécessite une réorganisation des clubs et de leurs joueurs. « On sait que tous les terrains ne seront pas en état, mais certains vont jouer le jeu. Cela va compliquer les matchs d’entreprise qui se jouent à 17h. Les clubs vont être en difficulté pour les entraînements, notamment ceux qui s’entraînaient le soir. Sur certains terrains, il y a parfois une surutilisation », reconnaît Aurélien Timba Elombo.

Aboul Dhoihir, ancien entraîneur de l’ASC Kaweni, démarrera la nouvelle saison avec l’AS Rosador de Passamaïnty en tant qu’entraineur adjoint. Il livre son avis sur l’état des terrains de cette intersaison : « On a beaucoup de stades qui ne sont pas du tout éclairés. C’est très difficile. Il y a des poteaux de lumière qui sont tombés. On a eu des réunions avec les dirigeants pour mettre en place des entraînements le matin ou le week-end. On peut faire des tours de terrain et courir, mais pour ce qui est de toucher le ballon, on n’y est pas encore… » Même son de cloche chez les Diables noirs de Combani : « À Tsingoni, par exemple, il y a quatre villages, mais c’est uniquement le terrain de M’roalé qui dispose de projecteurs pour éclairer le stade. On s’entraîne avec eux sur une moitié de terrain pour notre préparation. Les joueurs ont besoin de repères. On n’a pas de terrain », déplore Ibrahim Chaquir, le coach des derniers vainqueurs de la finale régionale de Coupe de France.

Les municipalités face à l’urgence

Face à ce défi, les municipalités tentent de résoudre la situation. À Tsingoni, le stade de Combani sera en travaux jusqu’à l’année prochaine. « Nous sommes toujours en train de chercher des solutions pour remettre des projecteurs. On ne peut pas tout réparer en même temps, ce qui nécessite un budget que la mairie n’a pas », confie Abass Ridjali, directeur des sports de la municipalité de Tsingoni.

Dans le chef-lieu, c’est le même constat pour Mohamed Tostao Ahmada, directeur de l’excellence sportive et la vie associative au sein de la municipalité de Mamoudzou : « Nous avons effectué un diagnostic de tous les équipements, notamment avec la direction des équipements sportifs. Nos installations sont très dégradées ». Ses services font face au coût de la rénovation des terrains. « La ville attend les fonds d’urgence pour la reconstruction des infrastructures. Ce sont des réparations qui n’ont pas été budgétisées », convient-il.

Pour la sécurité des joueurs, des arbitres et des spectateurs, la Ligue mahoraise de football exige une clôture sur les terrains de Régional 1 et 2, ce qui ajoute une complexité aux opérations de réparation. « Les clôtures vont être très difficiles à faire, le matériel est commandé, mais ce n’est pas prioritaire. Nous y travaillons afin que nos installations puissent être opérationnelles dans les meilleurs délais », affirme Mohamed Tostao Ahmada.

Cesem : « Une suppression constituerait un recul majeur pour la démocratie participative »

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Abdou Dahalani, le président du conseil économique, social et environnemental de Mayotte, lors des 20 ans du Cesem, le jeudi 28 novembre 2024, à la technopôle de Mayotte, à Dembéni.

Dans le projet de loi de simplification de la vie économique, un amendement récemment adopté vise à supprimer les Ceser (conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux), jugés trop coûteux. Ces instances, composées de représentants des chambres consulaires ou organisations patronales et syndicales du territoire, émettent des avis et éditent des rapports destinés à guider les décisions politiques des collectivités locales. Dans une résolution, sa déclinaison mahoraise, le Cesem, demande « un rejet de la mesure ».

Le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem), réuni en session extraordinaire le 28 mars 2025, exprime sa vive inquiétude face à l’adoption, en commission spéciale de l’Assemblée nationale, d’un amendement visant à supprimer les conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (Ceser) dans le cadre du projet de loi sur la simplification de l’économie.

Une telle suppression constituerait un recul majeur pour la démocratie participative, en privant les territoires et leurs citoyens d’un espace essentiel de dialogue, de concertation et d’intelligence collective. Les Ceser, en tant que deuxièmes assemblées régionales, incarnent un modèle démocratique singulier. Ils offrent aux forces vives de la société – acteurs économiques, sociaux, environnementaux et associatifs – un lieu d’expression apaisée et de réflexion constructive, au service des exécutifs régionaux. Ils contribuent de manière déterminante à l’élaboration des politiques publiques, en y apportant une approche pluraliste, inclusive et indépendante. Leur disparition reviendrait à affaiblir la voix de celles et ceux qui, sans mandat électif, participent activement à la construction des politiques publiques régionales pour une meilleure compréhension et acceptation de celles-ci.

« Une projection dans le temps long »

Au-delà de leur rôle consultatif, les Ceser jouent un rôle essentiel de projection dans le temps long. Dans un paysage politique souvent dominé par des logiques de court terme, ils apportent une capacité précieuse à analyser les dynamiques territoriales, anticiper les mutations économiques, sociales et environnementales, et proposer des solutions innovantes. Ils constituent ainsi un levier indispensable de cohérence, de prospective et de continuité de l’action publique. Les Ceser sont également des lieux de construction de consensus, capables de mettre en dialogue des intérêts parfois divergents et de dégager des accords acceptables par toutes les parties prenantes. À ce titre, ils renforcent la légitimité et l’efficacité des décisions publiques. Supprimer ces instances reviendrait à déstructurer un espace de médiation et de dialogue dont l’utilité et la pertinence ont été maintes fois démontrées.

Enfin, l’argument budgétaire avancé pour justifier cette mesure ne saurait être retenu. Le coût de fonctionnement des Ceser reste modeste au regard des budgets régionaux, et leur contribution à la qualité de l’action publique est incontestable. Penser que leur suppression entraînerait des économies significatives est illusoire, tant la perte en matière de concertation, d’expertise territoriale et de soutien à la décision publique serait lourde de conséquences.

C’est pourquoi le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte appelle solennellement les parlementaires à rejeter cette mesure, et à reconnaître la valeur ajoutée que représentent les Ceser pour la démocratie territoriale. Il invite également l’ensemble des régions et des Ceser à se mobiliser pour défendre un modèle éprouvé, indispensable au développement harmonieux et durable de nos territoires et à la participation effective de leurs habitants à la vie publique.

Le Cesem

Spectacle de contes et de slam à Bandrélé le 5 avril

L’association Hippocampus organise un spectacle de contes et de slam, ce samedi 5 avril à 15h, dans la cour de la Petite Pousse du Sud (foyer des jeunes) à Bandrélé. La première partie sera animée par la conteuse mahoraise Hinnayia, qui présentera des contes traditionnels de Mayotte. La deuxième partie mettra en scène la Cie Les Semeurs de Mots avec un spectacle mêlant conte, slam et danse, intitulé Nos différences nous unissent.

L’entrée est au tarif de dix euros, gratuite pour les enfants de moins de 10 ans. Les billets seront disponibles sur place ou sur réservation par texto au 0676112087.

Cet événement est soutenu par les affaires culturelles de la préfecture de Mayotte.

Un colloque scientifique international à l’Université de Mayotte

Les 8 et 9 avril prochains, à l’Université de Mayotte à Dembéni, un colloque scientifique et international en sciences sociales se tiendra sur la thématique « Mayotte entre passé, présent et avenir ». Un événement financé par la commission Recherche de l’Université de Mayotte, le laboratoire Institut Coopératif Austral de Recherche en Éducation (Icare) de l’Université de La Réunion, et le projet de recherche Aquamarine financé par la Fondation de France. Ce colloque a pour objectif de rendre compte des contrastes démographiques, des ressources économiques, des langues quotidiennes et des paysages des habitants. À partir du 8 avril, dès 8h30.

France 2030 : trois appels à projets dédiés à Mayotte disponibles

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François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, avec Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement, en charge de France 2030, lancent trois dispositifs dédiés à Mayotte pour accélérer localement des projets innovants, des filières stratégiques et la formation. France 2030 est un plan d’investissement ambitieux dédié au financement des projets innovants et à leur industrialisation, à la recherche et à la formation. Il est doté au niveau national d’une enveloppe d’investissement de 54 milliards d’euros. Les territoires sont l’une des clefs de voûte des ambitions portées par France 2030 avec un volet territorial dédié « France 2030 régionalisé », doté de 500 millions d’euros, dont la particularité est que chaque euro investi par l’État est complété d’un euro investi par le territoire ou la Région.

Considérant l’urgence de la situation consécutive au passage du cyclone Chido à Mayotte, l’État a décidé d’aller plus loin et d’investir deux euros pour chaque euro investi par le Département. Ainsi, 980.488 euros seront mobilisés par le Département de Mayotte et 1,96 million d’euros par l’État, pour un total de 2,94 millions d’euros dédiés aux entreprises et projets locaux entre 2025 et 2026.

Dans le cadre du volet régionalisé de France 2030, trois appels à projets dédiés à Mayotte sont désormais ouverts, et ce, jusqu’au 31 décembre 2026. L’appel à projets « innovation » qui vise à accélérer l’émergence, la croissance et la compétitivité d’entreprises innovantes, Celui « filières » qui a pour objectif de renforcer la compétitivité des filières stratégiques et celui « ingénierie et formation professionnelle », qui vise à accompagner les entreprises dans l’anticipation des mutations économiques et organisationnelles grâce à des solutions innovantes. Le dépôt des candidatures est ouvert depuis ce jeudi, via une plateforme dédiée. Les projets seront instruits au fil de l’eau jusqu’au 31 décembre 2026 (ou jusqu’à épuisement des crédits).

Candidature en ligne :

https://france2030.mayotte.fr/

https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/appel-a-projets-france-2030-regionalise-mayotte

Une convention entre le Département et les Finances publiques

Le conseil départemental de Mayotte et la direction régionale des finances fubliques (DRFiP) ont signé, ce mercredi, la convention de services comptables et financiers (CSCF) 2025-2027.

Ce partenariat stratégique vise à renforcer la collaboration entre les deux institutions pour améliorer la gestion financière et comptable du Département. La convention repose sur cinq priorités, déclinées en dix actions concrètes notamment celle de consolider les échanges en rapprochant les services et en organisant des formations communes pour une meilleure mutualisation des compétences ou encore renforcer la qualité comptable en fiabilisant les comptes (immobilisations, actifs, résultats) et en préparant la transition vers le Compte Financier Unique (CFU) généralisé en 2026. La convention permettra aussi de développer l’expertise financière avec des analyses financières rétrospectives et prospectives pour éclairer les décisions stratégiques ; optimiser la chaîne de la dépense en réduisant les délais de paiement (objectif : 30 jours maximum) et en améliorant le suivi des marchés publics, enfin améliorer le recouvrement des recettes en signant une convention de recouvrement pour augmenter le taux de recouvrement (actuellement à 77,49 %) et rationaliser les régies (15 régies concernées).

Le documentaire mahorais « Haraka Haraka » en festival au Sénégal

Après un passage au FEMI en Guadeloupe et son Grand Prix, le court métrage documentaire mahorais “Haraka Haraka” poursuit sa route en festival. Il est sélectionné en Compétition Court-métrage à la seizième édition du St Louis Film Docs qui aura lieu du 29 Avril au 3 mai au Sénégal. Cet événement est un espace de partage et de découvertes d’œuvres documentaires d’auteurs africains et de cinéastes du reste du monde ayant tourné en Afrique. Un événement ouvert à tous qui soutient la liberté d’expression, de pensée et de création pour favoriser et encourager le dialogue interculturel et social.

L’ex-maire de Bouéni jugé en appel ce jeudi

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Mouslim Abdourahaman a été jugé, ce jeudi, par la cour d’appel de Mayotte. Le 10 décembre 2024, celui qui était maire de Bouéni depuis 2014 a dû laisser son siège en raison de l’exécution provisoire qui accompagnait sa condamnation en première instance pour des délits de favoritisme et de prise illégale d’intérêts entre 2018 et 2022. En plus des dix ans d’inéligibilité, il avait écopé d’une peine de trois ans de prison dont un an avec sursis, une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique et une amende de 50.000 euros.

Ayant fait appel, il a dû une nouvelle fois s’expliquer sur les 19 marchés irréguliers et cinq prises illégales d’intérêts qui lui sont reprochés. Les entreprises sont variées : élagage, curage des caniveaux, déchets, informatique, bureau de maîtrise d’œuvre, location de camionnettes. Comme en première instance, celui qui a été pourtant directeur administratif et financier du syndicat des eaux a plaidé l’ignorance des règles de marchés publics ou des erreurs de services techniques sous-dotés. Il a démenti aussi que les liens parfois familiaux soient à l’origine de certains marchés. L’avocate générale, Françoise Toillon, a fait pareil que lui en demandant que soit prononcée une peine similaire à celle de décembre.

Le beau-frère de Mouslim Abdourahaman, également condamné en première instance, était à ses côtés. C’est du recel de prise d’intérêts dont il devait répondre, l’ancien directeur administratif et financier ayant pu bénéficier de l’aide de l’ancien maire pour être embauché et obtenir de conséquentes augmentations de salaire. Le délibéré est attendu pour le 9 mai.

L’UICN alerte sur les espèces exotiques envahissantes dans les Outre-mer

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Alors que la France s’est engagée à stopper et à inverser d’ici 2030 la perte de biodiversité sur son territoire, le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publie la première évaluation des impacts des espèces exotiques envahissantes (EEE) sur les espèces éteintes, menacées et quasi menacées dans les collectivités françaises d’Outre-mer. Les résultats montrent qu’il est essentiel d’investir davantage dans la prévention des introductions et la gestion des espèces exotiques envahissantes, pour préserver la biodiversité ultramarine. L’analyse des données de la Liste rouge des espèces menacées établie selon la méthodologie de l’UICN met en lumière que les EEE constituent une pression pour près de 30 % des espèces végétales et animales menacées en Outre-mer. Elles sont également impliquées dans 43 % des extinctions documentées et affectent 18 % des espèces quasi menacées. Les reptiles, les escargots, les oiseaux et les amphibiens sont les groupes biologiques les plus affectés par des EEE en proportion du nombre d’espèces. À Mayotte, le Lantana camara est une EEE particulièrement présente contre laquelle lutte plusieurs associations avec des campagnes d’arrachage. Les rats sont aussi une EEE sur l’îlot Mbouzi.

À Mayotte, 61 % des adultes rencontrent des difficultés en français écrit

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Selon une enquête de l’Institut national de la statistique et des études économique, 61 % des personnes âgées de 18 à 64 ans, soit environ 89.000 adultes, ont des difficultés à l’écrit en français à Mayotte. Ce taux est bien supérieur à celui observé en métropole (10 %) et dans d’autres départements d’outre-mer. La situation linguistique particulière de l’île, où plusieurs langues cohabitent, explique en partie cette réalité. Le français, bien que central dans le système éducatif et l’accès aux services publics, n’est pas la langue principale du quotidien. En outre, une proportion importante d’adultes n’a jamais été scolarisée, surtout dans le système scolaire français.

Les femmes sont généralement plus en difficulté que les hommes en français, mais la tendance s’inverse chez les 18-44 ans ayant débuté leur scolarité en France, où elles maîtrisent mieux la langue. Malgré des progrès en matière de scolarisation, les jeunes adultes restent largement affectés : 50 % d’entre eux ont des difficultés en français. Les conditions de vie précaires et un parcours migratoire peuvent accentuer ces difficultés.

L’absence de maîtrise du français a des conséquences majeures sur la vie quotidienne : elle limite l’accès à l’emploi, l’utilisation d’Internet et l’autonomie dans les démarches administratives, un phénomène particulièrement prononcé à Mayotte.

Visite guidée des collections du Musée de Mayotte sauvées des eaux

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Des objets artisanaux appartenant à la réserve no1 de l’ancienne caserne de Dzaoudzi, principal bâtiment du Musée de Mayotte (MuMa), ont dû être déplacés dans un des bureaux attenants, dans une partie plus récente du musée. Le cyclone Chido a en effet arraché le toit de l’ancienne caserne, laissant les œuvres à la merci de la pluie.

Le cyclone Chido a arraché le toit de la caserne de Dzaoudzi, servant de bâtiment principal au Musée de Mayotte (MuMa) pour stocker ses collections. Le personnel les a sauvé des eaux et les range désormais directement dans ses bureaux, attenant à la caserne. Visite guidée, trois mois et demi après.

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Déplacer les artefacts dans les pièces où travaillent habituellement les agents « a permis de sauver l’ensemble de nos collections qui étaient sous l’eau », indique le directeur du MuMa, Abdoul-Karim Ben Saïd.
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L’ancienne caserne a depuis été recouverte de bâches, « mais cela ne protège pas totalement de la pluie », reconnaît Achoura Boinaïdi, cheffe de service en charge de la conservation, en montrant un morceau de moquette humide depuis les dernières précipitations, au rez-de-chaussée de la caserne.
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Au rez-de-chaussée de la caserne, construite au XIXème siècle pour accueillir les militaires, le crâne du cachalot est resté mais a noirci à cause des moisissures qui se sont développées avec l’humidité. Le reste du squelette a été déplacé dans un conteneur aménagé, et le crâne devra le rejoindre une fois le matériel pour le transporter reçu.
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L’ancien minbar de la mosquée du vendredi de Kawéni (chaire d’une mosquée) est resté dans la caserne, mais a été bâché pour être protégé des infiltrations d’eau, en attendant de pouvoir être transporté.
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30% des pièces archéologiques ont été endommagées pendant le cyclone, 480 caisses s’étant retrouvées inondées. Avec l’aide du Bouclier bleu (ONG spécialisée dans la sauvegarde du patrimoine en temps de crise), le personnel a traité l’ensemble de la collection pour les sécher et enlever les moisissures.
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: La collection de coquillages, qui prend place dans un conteneur aménagé, a été préservée de la pluie, même si depuis Chido, l’eau s’infiltre par la fenêtre.
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À proximité de la caserne, l’ancienne résidence du gouverneur, construite également au XIXème siècle, a perdu son toit et un certain nombre de ses persiennes. L’édifice doit devenir un prolongement du MuMa, mais pour l’heure, tous les diagnostics sont à refaire, alors que les travaux de la caserne, fermée depuis 2021 au public, devaient commencer en janvier 2025. Les rapports doivent être finalisés avant de débloquer les aides et entamer les réparations.
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Tout comme le MuMa continuait ses activités malgré sa fermeture en 2021, ayant été fragilisé par les séismes de 2018, il entend bien continuer à faire rayonner le patrimoine mahorais. Ainsi, une partie de ses collections et un documentaire réalisé par son équipe audiovisuelle vont alimenter une exposition au musée de l’Histoire de l’immigration à Paris prochainement, notamment pour témoigner du passage du cyclone Chido.

« Il faut arriver à rendre attractif le jardin mahorais »

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Le Parlement de la rivière Ourovéni s’est réuni pour la deuxième fois afin d’échanger sur les pratiques agricoles, ce mercredi.

Le Parlement de la rivière Ourovéni s’est réuni pour la deuxième fois ce mercredi, sur la parcelle agricole de Mouhamadi « Foundi Madi » Ahamada, à Tsingoni. Un lieu choisi pour aborder la thématique du jour : l’agriculture. Les chercheurs du projet PLASMA (Pollution aux microplastiques du lagon de Mayotte), à l’initiative de ce parlement citoyen lancé en novembre 2024 et accompagné par la Régie de territoire de Tsingoni (RTT) et le Parc naturel marin de Mayotte, a animé la matinée d’une quarantaine de participants.

Pour endiguer la pollution du lagon, avoir une rivière saine est nécessaire : c’est tout le but du Parlement. C’est pour cela que les différents membres de l’assemblée citoyenne ont échangé sur l’agriculture, dont les pratiques peuvent avoir une incidence directe sur les cours d’eau. Le jardin mahorais, proche de l’agro-foresterie, revient dans toutes les bouches comme pratique vertueuse pour les rivières. “Moi je ne mets pas de pesticide, tout pousse naturellement”, indique « Foundi Madi », dont le jardin mahorais bio d’un hectare lui a permis de remporter la médaille d’argent pour sa vanille au Salon de l’agriculture. « Il faut arriver à rendre attractif le jardin mahorais. La superficie recule en jardin mahorais au profit du maraîchage, plus rentable rapidement, avec l’utilisation d’engrais interdits », analyse Calvin Picker, conseiller pour le développement de l’agriculture biologique de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam). Sauf que le maraîchage et la monoculture favorisent l’érosion et l’envasement du lagon, la terre n’étant pas retenue par des racines.

Cinquante agriculteurs bio à Mayotte

Mathieu Leborgne, sociologue et co-animateur du projet Plasma, note que convaincre après Chido d’adopter un modèle agricole plus lent va s’avérer compliqué. « En effet, cela fait cinquante ans qu’on pousse les gens à sortir du traditionnel pour le moderne. Il faut entrer dans une dynamique de déconstruction aujourd’hui. C’est encore plus dur avec le cyclone, mais il faut le faire », répond Calvin Picker, qui estime que pour qu’une parcelle de jardin mahorais soit rentable, il faut au moins deux hectares et produire un produit spécifique comme la vanille ou le café. Mais la marge de progression pour limiter les intrants qui polluent ensuite les rivières reste vaste : sur les 1.500 agriculteurs enregistrés sur l’archipel, cinquante seulement ont leur exploitation certifiée biologique.

Une problématique qui met en avant la précarité des agriculteurs mahorais. « Pour moi, c’est un revenu complémentaire », indique « Foundi Madi », qui comme beaucoup d’autres, ne peut pas vivre de ses cultures. « Mais s’il y avait moins de vols, je pourrais avoir un Smic », ajoute-t-il. Le vol des récoltes se pose comme un gros problème pour la rentabilité des parcelles. L’agro-tourisme est alors évoqué par Émilien Dautrey, directeur du groupement d’étude et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay), comme une solution pour compléter les revenus. Des acteurs du syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam), du Parc marin, de Mayotte Nature Environnement (MNE), de la RTT, du monde agricole ou encore de la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm) ont ainsi échangé toute la matinée autour de ces problématiques.

« Le but n’est pas de trouver des solutions en quelques heures, mais de réfléchir ensemble à des pistes d’amélioration », commente Mathieu Leborgne.

La nouvelle restriction du droit du sol à Mayotte définitivement adoptée au Sénat ce jeudi

La version adoptée en commission mixte paritaire a été adoptée par le Sénat, ce jeudi. Elle doit désormais avoir l’aval de l’Assemblée nationale.

La dernière version de la proposition de loi sur le durcissement des conditions d’accès à la nationalité française à Mayotte a été adopté au Sénat, ce jeudi. 204 sénateurs ont voté pour et 121 contre. Adopté en commission mixte paritaire, le texte se veut proche de la version originale avec une durée de présence régulière exigée des deux parents (et non plus un seul) sur le territoire mahorais portée à un an, contre trois mois aujourd’hui.

« Rendre le dispositif plus dissuasif, en limitant le nombre de fraudes », c’est comme cela que Stéphane Le Rudulier, le rapporteur du texte, a présenté la proposition de loi soumise au Sénat, ce jeudi. Son parti Les Républicains, et notamment le député Philippe Gosselin, est à l’origine de la proposition de loi visant à restreindre un peu plus des conditions d’accès à la nationalité française à Mayotte via le droit du sol. Adopté avec 204 voix (121 ont voté contre), le texte conditionne l’acquisition de la nationalité française à une présence régulière des deux parents (et non plus un seul) sur le sol mahorais au cours de l’année précédant la naissance. L’amendement de 2018 de la loi Asile-immigration avait instauré un délai de trois mois. Pour justifier de la nouvelle durée, il sera aussi demandé de montrer « un passeport biométrique en cours de validité et comportant une photographie permettant l’identification du titulaire ». Cette disposition a pour objectif de réduire les reconnaissances frauduleuses de paternité. « C’est un premier pas pour tenter d’endiguer les flux migratoires irréguliers constatés à Mayotte », considère le rapporteur, disant espérer « d’autres leviers ».

Comme de coutume, chaque groupe a aussi été invité à donner son avis. Laure Darcos, du groupe centriste Les Indépendants–République et territoire (LIRT), s’est dit favorable aux dispositions. « Le groupe des Indépendants partage pleinement l’objectif poursuivi par ce texte », appelant aussi à des efforts de lutte contre l’immigration clandestine par la voie diplomatique, le renforcement des contrôles migratoires et l’augmentation des reconduites. Salama Ramia, la sénatrice de Mayotte issue de la majorité présidentielle, assure que le texte « porte les revendications de nos compatriotes ». Elle a regretté toutefois que la fin du titre de séjour territorialisé, « notre demande première », ait été écartée. « Il est illusoire de croire que le seul durcissement des conditions d’accès à la nationalité par le bais de ce texte parviendra à stopper la gangrène », tient-elle à rappeler.

Saisie du Conseil constitutionnel

A gauche, les différents groupes ont rappelé leur opposition sur ce sujet, ayant des doutes sur son efficacité. « C’est une nouvelle brèche dans notre pacte républicain », estime Akli Mellouli, le sénateur divers gauche du Val-de-Marne. A l’heure de la reconstruction, celui-ci déplore « un débat nauséabond » et une mesure qui « n’apporte aucune solution aux problèmes de Mayotte ». Sophie Briante-Guillemont dit « son opposition nette » au nom du groupe Rassemblement démocratique et social européen. « Rien ne permet d’affirmer que le droit du sol ait un facteur d’attractivité », estime-t-elle, évoquant un risque que Mayotte se retrouve « plus en périphérie de la République ». Corinne Narassiguin, sénatrice socialiste et appartenant au même groupe politique que Saïd Omar Oili, a regretté qu’aucune évaluation de la loi de 2018 n’ait été faite au préalable. « Cette loi a été complètement inefficace sur l’immigration illégale, parce que si le nombre d’acquisition de la nationalité française à la majorité a été divisée par trois, le nombre d’étrangers en situation irrégulière a été multiplié par dix », chiffre-t-elle, ajoutant qu’elle défendait avec le sénateur mahorais une fin du visa territorialisé « balayée d’un revers de main par Gérald Darmanin, ministre de la Justice ».

Considérant que plusieurs éléments du texte contrevenaient à la Constitution française, elle prévient que les sénateurs socialistes « continueront de s’opposer jusqu’au bout à ce texte inutile, populiste et xénophobe » et qu’ils saisiront le Conseil constitutionnel.

Un Mahorais principal suspect d’un double meurtre dans les Vosges

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Les corps d’un homme, par ailleurs prêtre à la retraite, et d’une femme, âgés tous les deux de 76 ans, ont été retrouvés par des promeneurs, lundi après-midi, à Xertigny (Vosges), un village au sud d’Épinal. Les victimes portaient des traces de coups de pierre au niveau du crâne. Non résidente dans la commune, la femme se rendait au pavillon de son frère pendant son absence, en début d’après-midi. Un suspect, un Mahorais de 34 ans, a été rapidement interpellé au même endroit. « Le mis en cause a cheminé depuis un local situé à côté de la gare jusqu’au domicile du frère de la victime. […] En l’état, il n’est pour l’instant pas possible de dire si le mis en cause a pénétré dans le domicile en l’absence ou en présence des victimes. En revanche, il est établi que le mis en cause, après la commission des faits, a réintégré la maison où il a été interpellé », a expliqué le procureur de la République du tribunal d’Épinal, Frédéric Nahon, ce mercredi. Ayant consommé du cannabis, mais pas d’alcool, le suspect n’a pas pu être entendu en garde à vue en raison de son état psychiatrique. Toujours selon le procureur, lors de son interpellation, il a tenté de refermer la porte violemment et a donné une claque à l’un des gendarmes. Selon nos confrères du Parisien, il réside depuis plusieurs années à Épinal, mais a souvent déménagé. Son casier judiciaire porte mention d’une condamnation pour violation de domicile et dégradations à La Réunion en 2018.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes