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13/07/2009 – Handball : Arrivée de Bavou

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a venue de Bavou a créé une vive émotion. Un moment fort, résumé par de grandes retrouvailles avec ses amis et les instances locales, mais surtout avec le jeune Antoissi, son fils qu'il a dû quitter à l'âge de 1 an et qui réalise ses premiers pas… en catégorie minime au sein du club de hand de l'ASC Tsingoni.

A sa descente de l'avion Bavou a eu la grande surprise d'être accueilli par un comité formé d'anciens compagnons et amis de handball, en personne d'Ayouba Ali Kharine et Abouchirou Saïd, tous les deux détachés du service de la jeunesse et des sports auprès de la ligue de Mayotte de handball qui l'emmènent à la barge. De surprise en surprise, il s'aperçoit que son arrivée était truffée de toute une organisation, imprévisible pour lui qui comptait plutôt sur l'accueil familial.

Mais à l'arrivée de la barge de 14h15, à Mamoudzou, tout un comité d'accueil, en tenue de sport, l'attendait brandissant une banderole de "Bienvenue dans la commune de Tsingoni". A la tête du groupe se trouve son ancien camarade Zarouki, lui semi-professionnel qui évolue actuellement avec l'équipe de la Cressonnière à la Réunion. Il aperçoit alors un groupe de jeunes garçons handballeurs de la catégorie minime de Combani et de Tsingoni, dont son fils Antoissi qu'il reconnait tout de suite malgré cette longue absence.

Direction le plateau sportif de Tsingoni où une autre foule, impatiente, composée entre autres des jeunes filles de Combani, championnes de Mayotte (cadettes), détentrices de la coupe et vainqueur du tournoi du Var, dans la région de Toulon, où elles étaient invitées il y a deux semaines, attend "le grand champion" mahorais.

 

Vitrine et source d'inspiration

 

La fête continue tout au long de l'après-midi, en présence cette fois-ci du président de la ligue et de représentants de la DSAJ, ainsi que des responsables municipaux.

Après présentation de Bavou par la chargée des sports, à tour de rôle le président de la ligue Ouirdani Vita et Soultoini Ali en temps que représentant de la DSAJ ont respectivement présenté leurs remerciements, en qualifiant Bavou de "vitrine" du handball mahorais et "source inspiration" pour relancer la jeunesse dans la pratique sportive de haut niveau.

Le programme prend fin par l'organisation d'un match de gala interne regroupant une sélection mixte (filles et garçons) issue de l'école mini-hand de la commune. Le coup d'envoi a été donné par l'invité d'honneur accompagné de l'adjointe au maire chargée des sports. Match arbitré par Antoissi.

A Mayotte pour un séjour de trois semaines, Bavou promet de repasser le plus régulièrement possible, tous les 6 mois, voire 1 an, histoire de pouvoir répondre, au maximum, aux besoins du handball mahorais, suivant un programme d'actions à mettre en place avec la ligue. "J'ai les contacts sûrs, il suffit de monter des projets fiables", rassure Bavou paraissant très attaché à ses engagements.

Dans son allocution, le président de la ligue évoque l'avenir : "la reconversion de Bavou s'avère indispensable pour le développement de la pratique du handball à Mayotte", notamment pour nouer des contacts sur le plan national et/ou international. Selon Bavou, sa visite n'est qu'un point de départ. Il va falloir faire le tour du handball mahorais, faire l'état des lieux et mettre en place des projets afin de relancer la machine et pour le bien-être de ladite discipline. Dans ce contexte, un tournoi baptisé du nom de Bavou verra sa première édition ce 13 juillet à Tsingoni à 18h.

 

Saïd Ahmed

 


 

Portrait de Bavou

Le public mahorais et réunionnais se souvient forcément, encore, de ce joueur au bras gauche dévastateur qui évolue depuis 14 ans maintenant dans l'Hexagone, avec une saison en Islande ! Du Paris handball au Massy Essonne handball, Bavou alias Mohamadi Loutoufi a inscrit son premier titre national en gagnant le championnat de France de la D2 avec le club de Pontault-Handball en 2005. Bavou brille actuellement sous les couleurs du club Istres Provence handball en L1.

Né le 8 février 1974 à Tsingoni, de nationalité française et âgé de 35 ans, Bavou mesure 1,68 m, pour 72 kg. Il joue au poste d'ailier droit, et il devrait rester dans son club actuel d'Istres jusqu'en 2010, avec le numéro 29.

 

Palmarès au niveau professionnel

Saison 2008-2009 à Istres Provence handball (France)

–         8ème du classement général sur 14 en championnat L1

–         24 matches joués

–         111 buts personnels (dont 1 penalty)

–         0 carton rouge

–         4 x 2 minutes

–         Elu meilleur ailier droit du championnat de France de L1

–         Vainqueur de la coupe de la ligue de France jouée à Miami

Saison 2007-2008 à Tremblay (France)

–         7ème du classement général sur 14

Saison 2006-2007 à Valur de Reykjavik (Island)

–         3ème du classement en championnat

–         Vainqueur de la coupe de Reykjavik

Saison 2005-2006 à Pontault-Combault (France)

–         1er du classement en championnat D2

–         Elu meilleur ailier droit du championnat

 


 

Programme du séjour de Bavou

 

  • Tournoi Bavou

La première édition aura lieu le 13 juillet comme prévu à Tsingoni. Il regroupera les 7 meilleures formations du championnat de la catégorie excellence-masculine et une équipe composée de Bavou et ses amis. Les équipes retenues sont : Tsingoni, Mamoudzou, Bouéni et Combani (poule A) et Equipe Bavou, Tsimkoura, Tchanga et Kani (poule B). Le premier de chaque poule sera qualifié pour la finale.

 

  • Intervention aux préparations de la sélection

Du 15 au 22 juillet, Bavou (BEES1) prêtera main forte au staff technique dans le cadre des préparations de la sélection de Mayotte des moins de 17 ans (garçons) en vue des CJSOI qui auront lieu à la Réunion à la fin de ce mois de juillet.

 

  • Tournoi sanball féminin

Après le regroupement de bienvenue du 13 juillet, à Tsingoni, réservé aux équipes excellence-masculine, un autre tournoi est prévu sur la plage de N'gouja au profit de filles licenciées dont les clubs sont engagés à la ligue de Mayotte. Participation à confirmer avant la date du 16 juillet.

 

  • Tournoi école de hand "Grand stade"

Toutes les écoles de handball de Mayotte sont conviées à un tournoi mini-hand qui aura lieu au stade de Kavani à partir de 9h00 le 25 juillet, à la veille du retour de Bavou dans l'Hexagone.

10/07/09 – Vers la création des centres communaux d’action sociale

Une délégation de l'Union nationale des Centres communaux et intercommunaux d'action sociale (UNCCAS) est à Mayotte du 9 au 11 juillet. Cette visite officielle a pour but d'échanger avec les élus locaux mais aussi les représentants de l'Etat et du conseil général sur les perspectives de création de centres communaux ou intercommunaux d'action sociale à Mayotte.

Fondée en 1926, l'UNCCAS fédère plus de 3.700 centres communaux ou intercommunaux d'action sociale (5.500 communes) dont l'action concerne 42 millions de citoyens. Le réseau national est structuré en unions départementales ou régionales de CCAS/CIAS, y compris dans les quatre Dom. Les CCAS/CIAS ont une mission de prévention et de développement social dans leur commune. Ils gèrent des équipements et services publics de proximité en direction des familles, de la petite enfance, des personnes en difficulté, des personnes âgées et des personnes handicapées.

Patrick Kanner, le président national de l'UNCCAS et adjoint au maire de Lille est accompagné par Guy Laurent, son vice-président en charge du développement du réseau national et adjoint au maire de Colomiers, Françoise Nouhen, sa vice-présidente en charge des personnes âgées et adjointe au maire de Clermont-Ferrand, Françoise Nordmann, son administratrice et adjointe au maire de Beauchamp, Daniel Zielinski, son délégué général, et Benoît Calmels, son responsable national réseau.

Jeudi 9 juillet, une rencontre était prévue à 14h30 à la Dass avec les représentants du préfet, de la CSSM, de l'établissement d'allocations familiales, de la DSDS et du président de l'association des maires de Mayotte. Cette rencontre a été suivie, en fin d'après-midi, d'un entretien avec le président du conseil général.

Ce vendredi 10 juillet, les membres de la délégation se rendent dans les communes de Chirongui, Tsingoni, Mamoudzou et Pamandzi pour échanger avec leurs homologues sur les besoins en équipements et services sociaux de proximité et les moyens d'y répondre. Enfin, le samedi 11 juillet, l'UNCCAS, sensible aux questions relatives à l'accompagnement de nos aînés et à la santé publique, rencontrera le matin la fédération mahoraise des associations pour les personnes âgées avant de se rendre au centre hospitalier de Mayotte.

10/07/09 – La Sim en campagne sur toute l’île

 

Une campagne d'information sur les différentes étapes à réaliser pour bénéficier d'un logement d'accès très social (LATS) s'opère actuellement par la Sim, ceci dans les dix-sept communes.

Ce jeudi, les agents ainsi que le directeur de la société immobilière se trouvaient à Dembéni. Une cinquantaine d'habitants très intéressés a fait le déplacement sur le plateau polyvalent du village, où la séance de présentation et d'information se déroulait.

"Les potentiels bénéficiaires des LATS sont peu nombreux, car ils doivent disposer d'une ressource annuelle maximum de 8.668 euros, c'est-à-dire 722 euros par mois, soit moins que le Smic. Et ce type de personnes est à la Réunion ou en Métropole. De plus, la plupart des gens pensaient que la Sim n'existait plus avec le ralentissement des constructions ces dernières années. On est quand même passé de 300 cases construites à une centaine en deux trois ans", explique un des responsables de la société Abdallah Allaoui.

Mobiliser la population et inciter les gens à – au moins – se renseigner dans les agences sur les différentes conditions d'obtention d'un Lats, c'est la première étape pour la Sim. Celle-cila Sim poursuivront leur campagne à Tsingoni mercredi prochain. espère, d'ici la fin de l'année, mettre en place les "LAS", ces cases à la portée des smicards cette fois : "ce sera plus intéressant pour les Mahorais". Après avoir sillonné les communes du sud et Dembéni donc, les agents de

10/07/09 – La CFE-CGC demande au préfet de réunir le comité de suivi de l’intégration

Dans une lettre envoyée au préfet, Soulaïmana Noussoura, le président de l'union départementale de Mayotte de la CFE-CGC, revient sur les décrets relatifs à l'intégration des agents locaux dans les trois fonctions publiques de droit commun. Il s'étonne tout d'abord que les fonctionnaires de cat. A et B doivent passer un examen professionnel, alors qu'"ils devaient intégrer leur cadre d'emploi sur liste d'aptitude". Concernant les agents et ouvriers territoriaux, "leur nomination se fait sur la base du salaire net perçu alors que dans le droit commun, le classement se fait échelon pour échelon pour les titulaires et 3/4 de l'ancienneté pour les non-titulaires". En outre, ces agents ne seront pas affiliés à la CNRACL (Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales).

Avec les autres syndicats confédérés représentés à Mayotte, la CFE-CGC constate que rien n'a été prévu pour la retraite, c'est-à-dire la prise en compte sous forme globale des cotisations pour toute la carrière, ni pour l'ancienneté, l'alignement de la protection sociale et l'indexation des salaires. Des sujets qui "devraient faire l'objet d'un débat au niveau parisien entre l'administration centrale et les confédérations syndicales". La CFE-CGCla RAEP (reconnaissance des acquis de l'expérience professionnelle), d'engager la consultation particulière sur les intégrations avec le vice-rectorat et le CHM, et de mener un travail d'explication et de pédagogie au niveau des collectivités locales de Mayotte et des fonctions publiques au travers d'échanges clairs et suivis d'effet entre les directions administratives et les organisations syndicales".

10/07/09 – Ibrahim Bahedja en formation avec Al Gore

Ibrahim Bahedja, docteur en géographie appliquée et Aménagement du territoire, spécialiste dans les énergies renouvelables et de la maîtrise de l'énergie à Mayotte et dans les territoires insulaires, a été sélectionné parmi plus de 2 000 candidats pour être formé par l'ex-Vice Président des Etats-Unis, Al Gore, au projet climat Asie-Pacifique-Océan Indien à Melbourne (Australie) du 11 au 13 juillet 2009. Construit sur le travail du projet climat australien, le sommet va regrouper 300 personnes représentant un certain nombre d'industriels, juristes et grands groupes sociaux d'Australie et de la région Asie-Pacifique-océan Indien. Al Gore, ainsi qu'un certain nombre d'experts internationaux vont dispenser cette formation organisée par le Fond de Conservation Australien (ACF).

10/07/09 – Les Barea à Mayotte pour deux matchs

La sélection malgache de football est arrivée hier pour disputer deux rencontres sur le sol mahorais. Les Barea (Zébus) affronteront la sélection de Mayotte ce soir à 17 h à Kavani. Il y a un mois, les Malgaches s'étaient imposés 2-0 sur la pelouse synthétique du stade Alexandre Rabemananjara de Majunga. Avec l'avantage du terrain (très sec et bossu), les Mahorais espèrent faire mieux cette fois-ci face à une sélection privée de ses professionnels nantais Faneva Ima Andriatsima et Paulin Voavy dit Bolida. Dimanche, les Barea seront opposés à une sélection de la commune de Mamoudzou, toujours à Kavani, mais à 15 h cette fois-ci. Cette venue s'inscrit dans le cadre de la Quinzaine culturelle et de l'inauguration de la mairie de Mamoudzou.

10/07/09 – Séminaire sur la piraterie dans l’océan Indien

La piraterie maritime est devenue, au cours des derniers mois, un des sujets de préoccupation majeure des États membres de la Commission de l’océan Indien (COI). Lors du 25ème conseil des ministres de la COI à Moroni le 4 avril dernier, une résolution sur la piraterie maritime a été adoptée.

Celle-ci, tout en "se félicitant de l’action internationale Atalante de sécurisation maritime déjà à l’œuvre à l’initiative de l’Union européenne", appelle à "poursuivre et renforcer une action concertée et rigoureuse de la communauté internationale contre la piraterie maritime dans la zone". Le secrétaire d’État à la Coopération et à la francophonie, Alain Joyandet, a annoncé lors de ce conseil que la France, durant sa présidence (avril 2009-mars 2010), mettra l’accent, au titre des priorités, notamment sur la lutte contre la piraterie.

C’est donc à ce titre que la préfecture de la Réunion, en coordination avec les FAZSOI et la direction régionale des affaires maritimes, organise un séminaire à Saint-Denis ces 9 et 10 juillet 2009. Ce séminaire évoque l’ensemble de la problématique piraterie, aussi bien les aspects militaires, dont les retours d’expérience des commandants des bâtiments impliqués dans l’opération Atalante, que diplomatiques ou juridiques.

Trois États riverains de l’océan Indien, non membres de la COI (l’Afrique du Sud, le Mozambique et la Tanzanie) sont également représentés par des officiers supérieurs de leur marine.

10/07/09 – Elections le 9 août à Sada et M’tsangamouji

Après intervention du Conseil d’Etat, les scrutins de mars 2008 ont été annulés. Par conséquent, les électeurs des communes de M’tsangamouji et de Sada devront retourner aux urnes le 9 août et le 16 août en cas de second tour.

A M’tsangamouji, il ne s’agira que des municipales, contrairement à Sada où il faudra aussi élire le conseiller général. Le dépôt des candidatures est à effectuer à la préfecture de Mamoudzou, direction de la réglementation et des libertés publiques – bureau des élections à partir du jeudi 16 juillet 2009 à 8 heures, jusqu’au jeudi 23 juillet 2009 à 18 heures pour le premier tour de scrutin, et à partir du lundi 10 août 2009 à 8 heures, jusqu’au mardi 11 août 2009 à 18 heures en cas de second tour de scrutin pour les élections municipales partielles.

En ce qui concerne l’élection cantonale partielle, il faudra déposer les candidatures à partir du jeudi 16 juillet 2009 à 8 heures, jusqu’au jeudi 23 juillet 2009 à 16 heures pour le premier tour de scrutin, et à partir du lundi 10 août 2009 à 8 heures, jusqu’au mardi 11 août 2009 à 16 heures en cas de second tour de scrutin.

La campagne électorale des élections municipales et cantonale sera ouverte le lundi 27 juillet 2009 à 0 heures et close le samedi 8 août 2009 à minuit pour le premier tour de scrutin. En cas de second tour, elle ouvrira le lundi 10 août 2009 à 0 heures et se terminera le samedi 15 août 2009 à minuit.

Conformément à l’article L.30 du code électoral, les jeunes gens des communes de M’tsangamouji et de Sada remplissant la condition exigée pour être électeur (18 ans) au 8 août 2009 à minuit doivent se présenter à leur mairie pour s’inscrire sur les listes électorales munis des justificatifs nécessaires (carte d’identité ou passeport, justificatif de domicile). Les demandes d’inscription ne sont recevables que jusqu’au dixième jour précédant le scrutin, soit le 30 juillet 2009 (article L. 31 du code électoral).

10/07/2009 – Tribune libre

 

{xtypo_dropcap}R{/xtypo_dropcap}appelons les problèmes fondamentaux qui restent à résoudre en urgence avant l'installation de cette assemblée unique. Ils concernent trois domaines :

 

Economique et social

– Quelle échéance se fixe-t-on pour évaluer le retard en équipement entre Mayotte et les Dom, ainsi que le coût lié au transfert de compétences à l'assemblée unique ?

– Comment intégrer par le travail des milliers de Mahorais jamais scolarisés et âgés actuellement de 30 à 65 ans, sachant que l'institution de la Caf, base de la scolarisation obligatoire, n'a eu lieu que dans les années 2000 ?

 

Juridique

– Comment diminuer le délai d'instruction des dossiers par la Commission de révision d'état civil afin d'assurer la sécurité et d'éviter l'éloignement d'une personne potentiellement française ?

– Quand paraîtra le décret d'application de la loi déclassant les 50 pas géométriques ?

– Quand paraîtront les décrets sur les trois filières concernées par la loi étendant les trois fonctions publiques à Mayotte ?

 

Foncier

– Quand reprendront les travaux de régularisation foncière ? Seront-ils terminés avant décembre 2010 ?

– La population aura-t-elle la possibilité d'être informée d'avance de la nature et du montant des nouvelles taxes auxquelles elle sera assujettie en 2014, année de mise en vigueur du système fiscal de droit commun ?

– Pour éviter l'expropriation massive, quelles seront les mesures sociales d'accompagnement nécessaires ?

Saurons-nous trouver les solutions à ces problèmes dans les délais afin de réussir notre entrée dans le droit commun ?

 

Chihabouddine Ben Youssouf,

Union pour le renouveau de Mayotte,

ancien conseiller général de Mamoudzou II

10/07/2009 – Tribune libre – Hegel et Anta Diop descendent du singe

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}ermettez-moi, pour édification des lecteurs de MH et des puissants – et dans une tradition toute byzantine que vous ne renierez pas – d’esquisser le "portrait du prince", en l’occurrence le vôtre, tel qu’il me fut révélé lors de votre entretien matutinal avec le Docteur Martial Henry.

Commençons par reconnaître que le match était par trop inégal : benoîtement, le Docteur Henry ne sait parler que de ce qu’il connaît et, accessoirement, il a contribué à changer les conditions de vie de ses compatriotes. De surcroît – comble de la maladresse – il en rend compte avec des mots simples et compréhensibles par tous.

Dans ces conditions comment pouvait-il prétendre emporter notre conviction ? Face à vous que pouvait-il espérer ? Vous, qui êtes la fougueuse expression de la pensée positive, la réincarnation de Hegel dont vous maîtrisez assurément tous les renversements dialectiques. L’héritière directe d’Anta Diop dont les finesses linguistiques sont votre pain quotidien.

Face au Docteur Henry qui ne le savait sans doute pas, vous professez que l’histoire est une science. Vous êtes comme à l’accoutumé bien trop modeste Madame Ousseni. Depuis bien longtemps vous avez transcendé ce concept. Vous êtes une véritable magicienne. Sans effets de manche, une authentique prestidigitatrice, une alchimiste, une thaumaturge. Vous recréez le monde à votre image. Braudel et les besogneux de l’école des annales n’ont qu’à bien se tenir. Vous vous jouez avec un art consommé des rythmes et des échelles temporelles de l’histoire. Le temps long ? Qu’à dieu ne plaise, c’est votre affaire ! L’histoire de l’océan Indien commence il y a plusieurs centaines de milliers d’années, et tant pis si les scientifiques de la préhistoire n’ont plus qu’à pointer au chômage.

Le temps court ? Au diable l’avarice, vous vous en occupez aussi ! La course de pneu est une tradition de l’archipel des Comores. Pour preuve, cette pratique a bercé votre enfance. C’est même une tradition authentique et ancestrale. Denis Papin, Goodyear et Michelin n’étaient que de misérables suivistes, des imposteurs, des pâles imitateurs. Et comme vous ne manquez pas d’air, Madame Ousseni, et que vous respirez, gageons que chaque matin, vous vous félicitez d’en réinventer le principe.

Vous avez mille fois raison Maîtresse : nous ne nous occupons pas assez de toutes ces sciences merveilleuses : la science de l’argile, la science de la chaume ou du banga, la science des courses de pneu…

J’ai moi aussi de douloureux souvenirs d’enfance, notamment celui de ma grand-mère maternelle, victime à 99 ans d’une crise identitaire pour n’avoir qu’insuffisamment étudié la science de la machine à laver. Le pauvre Docteur Henry ne doit pas aller beaucoup mieux quand il regarde le basket sur Canal Plus. Maoulida est au plus mal de n’avoir pu présenter l’option "course de pneu" aux épreuves du Baccalauréat. Et que dire de ma femme mohélienne définitivement aliénée le jour de l’obtention de son permis de conduire.

Finalement, dans ce cataclysme, les seuls qui s’en sortent à peu près sont les pauvres de Madagascar à qui vous avez vendu la "malgachisation" pour mieux les défendre du Français en français. C’est généreux, mais il est vrai, Madame Ousseni, que vous ne manquez pas non plus de grandeur d’âme.

Pour l’étude de toutes ses sciences, je vous conseille si ce n’est déjà fait de vous rapprocher d’Alain Kamal qui est un pionnier dans l’étude de la science de la momification égyptienne. De sources bien informées, il planche actuellement dans les locaux de la DIC à l’insu de l’autorité paternelle sur l’ontologie du crabe de mangrove.

En attendant, j’avoue que dès la rentrée prochaine, je suivrai votre conseil et que j’amènerai le plus souvent possible mes élèves à la plage. Nous y organiserons de grands voulés profs-élèves, démocratiques et identitaires à souhait. Ce sera là, l’occasion de me réconcilier avec mon corps d’inspection, lui aussi très ouvert au monde et qui me reproche avec de plus en plus d’insistance de défendre des causes perdues : enseigner la grammaire et les règles élémentaires de la syntaxe.

Je pense même ouvrir sous peu une école libre et alternative sur la plage de N’goujat. Venez m’y rejoindre Fatima, nous y planterons un chêne à l’ombre duquel vous pourrez rendre une justice sereine.

Je sais que j’ai tort de me moquer, que ce n’est pas bien. D’autant plus que je vous comprends. Je sais qu’à tant défendre l’opprimé, votre situation sociale ici devient de plus en plus précaire. Qu’être femme n’arrange rien à l’affaire. Que malheureusement vous n’êtes pas suffisamment  noire pour prétendre à une quelconque dignité. Force est de reconnaître avec vous que Barack Obama, "prince du monde" et "quoique métisse" (les 2 expressions sont de vous) s’en tire beaucoup mieux.

Je sais surtout, Madame Fatima (vous le dites lors de l’entretien) que puisque vous êtes noire, vous avez besoin que l’on vous dise que vous êtes belle. Alors je vous le dis et, sans fausse pudeur, je l’écris : "Madame Fatima Ousseni vous êtes belle". Vous êtes même très belle, historiquement très belle. Vous êtes une merveilleuse descendante de l’espèce des guenons. L’étant moi-même du singe, je sais de quoi je parle, et à ce titre vous ne m’apprendrez pas à faire des grimaces.

Puisque je me suis publiquement déclaré, permettez-moi Madame Ousseni de redevenir sérieux et de vous confier un secret : j’ai grassement soudoyé la direction de MH pour qu’à titre tout à fait dérogatoire et exceptionnel elle fasse fi des règles de la déontologie journalistique et vous transmette mon téléphone si vous en faites la demande. Appelez-moi donc en toute confiance. Malgré les forces d’occupations, je ne suis toujours pas sur écoute et même ma femme n’en saura rien.

Pour que vous ne soyez pas déçue, je préfère vous prévenir tout de suite : je n’ai pas encore l’âge d’offrir des pots de yaourts à la jeune fille fougueuse que vous serez toujours.

J’achèterai quelques bananes, et tout simplement entre nous, nous les consommerons dans mon petit banga.

Enfin, pour conclure et pour vous prémunir aussi contre toute jalousie : je connais l’homme dont parle le Docteur Henry avec tant d’à propos : il habite pour l’éternité à l’entrée du village de Kani Bé. Et c’est à lui que l’essentiel de mes pensées vont.

 

Ra Hachiri

Oussama Gratouillé

10/07/2009 – Basket-ball : Chicago veut sortir de l’ombre

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}ernier club de basket né dans la commune de Mamoudzou, le Chicago club est encore dans l’ombre de ses devanciers que sont le TCO et Scolo Dunks dans le chef-lieu. La tâche est d’autant plus difficile que les équipes des autres villages (Étoile bleue de Kawéni, BC M’tsapéré, Gladiators de Doujani, Fuz’ellipse de Kavani) ont tous évolué dans l’élite du basket mahorais.

Pour attirer l’attention des autres associations et des autorités, le Chicago club a eu l’idée d’organiser un tournoi de basket, avec concours de dunks et de tirs à 3 points et démonstrations de danse. “La première édition du Challenge master s’est déroulée l’an dernier avec 6 équipes masculines et 4 féminines. Cette année, nous sommes passés à 12 équipes masculines et 6 féminines”, se félicite Eugène Fidélice, président du Chicago club.

Joueur du Scolo dunks de Mamoudzou et multiple champion de Mayotte, le responsable malgache de Chicago a créé ce club avec des amis. Le nom de Chicago fait évidemment référence aux mythiques Bulls de Michael Jordan, mais aussi à celui d’une équipe de quartier d’Antsiranana (Diégo-Suarez), d’où est originaire Eugène Fidélice.

Le jour des finales, les élus étaient présents dont le maire de la commune Abdourahmane Soilihi alias Ladjo et le président de la ligue Marwane Abdourraquib, tout comme de nombreuses personnalités de la municipalité. La finale féminine a opposé deux équipes de la commune, Scolo dunks et Fuz’ellipse. Les premières, tombeuses du BCM en demi-finale, se sont imposées (64-59).

 

Basket, danse, capoeira et hommage à Michael Jackson

 

Chez les garçons, la finale était un classique du genre : Vautour de Labattoir contre Jeux d’Afrique de Pamandzi (114-105). Tout au long du tournoi, les équipes ont joué relâchées. “Faire ce tournoi à l’intersaison permet aux équipes de se préparer pour la saison suivante. Le tournoi est open, c’est-à-dire ouvert aux non-licenciés. La seule condition était de déposer une liste de joueurs en début de tournoi”, précise Eugène Fidélice.

Ainsi, on a pu apercevoir le meneur pamandzien Faïz Subra sous le maillot vert de Vautour. À la mi-temps de chaque rencontre ont eu lieu les concours de tirs à 3 points et de dunks. C’est ce dernier qui était très attendu. Malheureusement, deux candidats pamandziens ont décliné l’offre malgré leur qualification.

Ce sont donc les joueurs de Vautour qui ont assuré le spectacle. Le vainqueur, Henry, a eu trois essais, tous réussis. Il a gardé le meilleur pour la fin avec un dunk à 180° qui a assuré son succès sans contestation aucune. Si en NBA les matches sont coupés par l’intervention des pom pom girls, le Chicago club a préféré laissé la place à Mayotte capoeira Arte negra de Tsingoni, les Snack Mdz et surtout à un jeune fan de Michael Jackson qui a enflammé le plateau de M’gombani en imitant le Roi de la pop. Pour ceux qui pensaient que le moonwalk est irréalisable en savate, ce jeune a démontré le contraire. Désormais, Chicago commence à entrevoir la lumière.

 

Faïd Souhaïli

10/07/2009 – Football d’entreprise : Championnat de Mayotte

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}e match à sens unique s'est déroulé à Majicavo. A la pause, le score était de 2 buts à 0 et s'est aggravé (0-3) en deuxième mi-temps. La DE réduit la marque (1-3), une seule fois, ce qui a paru très insuffisant. Puis les agents de la Poste vont saler la note un peu plus tard. Résultat final : 4 buts à 1.

Bonne impression pour les Postiers, auteurs d'un parcours presque parfait en phase aller, avec à leur compte uniquement des victoires, dont le carton plein (7-1) contre l'Equipement, mais quelques matchs en retard. Le résultat du week-end dernier confirme bien le bon début de championnat de l'Amicale des Postiers, contrairement à l'équipe de la direction de l'Equipement, très mal partie pour la saison en cours, avec plusieurs joueurs clés partis la saison dernière. A ce jour, l'Amicale des Postiers vogue au milieu du tableau de classement avec tout de même trois matches nuls et quatre matches de retard.

Le week-end sportif sera marqué, entre autres, par le match opposant la sélection de Mayotte (seniors-masculine) aux Barea de Madagascar, ce vendredi après-midi à 16h au stade de Kavani. Dimanche à 15h, l'équipe nationale malgache rencontrera la sélection communale de Mamoudzou. Ces deux matches amicaux rentrent dans le cadre des manifestations sportives mises en place à l'occasion de l'inauguration du nouvel hôtel de ville du chef-lieu.

 

Saïd Ahmed

10/07/09 – Mansour Kamardine, décoré de la Légion d’honneur

L’ancien député de Mayotte Mansour Kamardine recevra les insignes de chevalier de la Légion d’honneur ce samedi 11 juillet par le Premier ministre François Fillon, lors d'une cérémonie prévue à la préfecture à 18h30. Plus jeune maire de France en 1983 quand il conquiert la mairie de Sada, l’avocat a été l’un des premiers hommes politiques mahorais à contester l’hégémonie du MPM, en participant à la création du RPCS (Rassemblement progressiste pour la commune de Sada) et du RMPR (Rassemblement mahorais pour la République, qui deviendra la section locale du RPR).

Secrétaire départemental du RPR (devenu UMP) de 1985 à 2001, Mansour Kamardine est élu député en 2002. Il est connu pour avoir poussé à l’extension de la loi sur la laïcité à Mayotte et à la mise en place de réformes touchant le statut de droit civil local (fin de la polygamie) et accéléré la publication de décrets concernant l’intégration des instituteurs notamment. Ces mesures qui n’ont pas toutes fait l’unanimité lui ont coûté son siège au Palais Bourbon en 2007, alors qu'il était parmi les plus actifs et présents dans les commissions et à la tribune de l'Assemblée. Auteurs de nombreux ouvrages, Mansour Kamardine est "un grand défenseur de Mayotte et un serviteur de la République", selon le sénateur Soibahadine Ibrahim Ramadani. Ce dernier estime que la Légion d’honneur est largement méritée pour l’ancien conseiller général de Sada.

10/07/09 – Koungou : Un conseiller municipal inquiet pour le budget 2009

Mroivili Mhamadi, conseiller municipal de la majorité, correspondant défense de la commune de Koungou et délégué au Smiam, s’inquiète pour le vote du budget 2009. La préfecture avait demandé l’intervention de la Chambre territoriale des comptes (CTC) pour modifier un budget voté en mars dernier et considéré comme déséquilibré (voir MH n°434 du 26 juin 2009).

L’examen par le conseil municipal du budget établi par la CTC doit être réalisé avant le 15 juillet pour validation. “Aucune convocation n’a encore été envoyée aux conseillers municipaux, alors que la date fatidique approche à grands pas”, déplore Mroivili Mhamadi. Nous avons tenté de joindre le maire Ahmed Souffou sur son portable – sans succès -, puis à la mairie de Mamoudzou où il est salarié. Son employeur nous a fait savoir qu’il était en congés.

Le répondeur téléphonique de son secrétaire général Mounirou Ahmed ne peut pas prendre de messages et une rencontre sur son lieu de travail s’est avérée impossible en raison de la grève des agents des collectivités territoriales, qui ont fermé la mairie de Koungou. Les convocations doivent parvenir aux conseillers municipaux 5 jours francs avant la tenue du conseiller municipal. Si les convocations partent ce vendredi, le conseil municipal pourra se tenir le 16 juillet, soit un jour plus tard que la date limite du 15 juillet…

10/07/2009 – Observatoire mahorais de l’énergie

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ette première étude a été réalisée grâce à un travail collégial de la CDM, de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et d'EDM qui ont missionné l'Arer (Agence régionale de l'énergie de la Réunion) pour mettre en place l'OME en septembre 2008.

Avec des données chiffrées très précises sur la production et la consommation d'énergie à Mayotte (voir encadré), cette étude est un document d'aide à la décision pour les acteurs publics et privés de l'énergie, en vue de réduire la dépendance de Mayotte vis-à-vis des énergies fossiles et de mettre en œuvre des politiques d'économies d'énergie efficaces.

"Les deux outils, que sont la programmation pluriannuelle des investissements en production d'électricité et le Plan climat territorial pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, ne peuvent exister que si l'OME accomplit sa mission", a expliqué Philippe Beutin, le délégué régional de l'Ademe Réunion-Mayotte.

Le taux de dépendance énergétique de Mayotte s'élevait en 2007 à 92,2%, les 7,8% restants représentant la consommation du bois, du charbon de bois et de l'énergie solaire. Mayotte est donc encore loin des 20% d'autonomie énergétique à l'horizon 2020 prévus par le Grenelle de l'environnement… D'autant qu'elle demeure le territoire français où la croissance de la consommation d'électricité est la plus forte : +15% en 2007 et +11% en 2008.

"Nos projections à l'horizon 2020 prévoient le doublement de la consommation d'électricité d'ici 8 ans, ce qui implique la mise en place de nouveaux moyens techniques dès 2012, alors même que la centrale de Longoni vient d'ouvrir", a prévenu Hervé Le Trionnaire, chargé de mission développement durable à EDM. "Maîtriser la demande est donc la première priorité."

 

Limiter les importations d'électroménager trop consommateur en énergie

 

La généralisation des lampes à économie d'énergie ou la limitation des importations d'appareils électroménagers trop consommateurs en énergie par la mise en place d'une fiscalité douanière contraignante font partie des pistes évoquées pour réduire la facture énergétique.

Après deux campagnes couronnées de succès, EDM mettra de nouveau en vente 60.000 lampes à basse consommation à 1€ en septembre, avec cette année la mise en place de l’éco-participation pour le recyclage des lampes par Recylum. Les équipements électroménagers en provenance de Dubaï ou de la Chine semblant beaucoup moins respectueux de l'environnement que ceux produits par exemple par les marques européennes, une étude sera lancée cette année par l'OME pour connaître les importateurs et la nature des équipements importés.

La seconde priorité pour Mayotte est de diversifier son mix énergétique, car les réserves mondiales de pétrole vont commencer à se tarir d'ici un demi-siècle. En 2007, seulement 0,3% de la production d'électricité est d'origine photovoltaïque. Un secteur aujourd'hui en plein développement, parallèlement au marché des chauffe-eau solaires qui commence à émerger, avec quelques centaines d'équipements importés cette année, rendus compétitifs grâce à une politique d'aides volontariste (voir dossier MH n°399).

 

Un projet de centrale photovoltaïque de 5 MW avec une solution de stockage

 

Un appel à projets Mayénergie pour des bâtiments confortables et énergétiquement performants vient également d'être lancé (voir encadré). Une seconde étude de l'OME, cette fois sur les potentialités en économies d'énergie pour l'isolation des bâtiments et les appareils de climatisation, devrait être réalisée cette année.

Enfin, M. Beuchin espère que le projet d'une centrale photovoltaïque de 5 MW, avec une solution de stockage de l'électricité, sera prochainement validé par le ministère de M. Borloo pour "montrer qu'avec des énergies intermittentes, on peut aussi proposer des solutions durables".

Reste à faire un long travail d'éducation à la population pour qu'elle prenne conscience que l'on peut avoir le même confort tout en réduisant sa consommation énergétique et donc sa facture d'électricité… Des réflexes écologiques qui peuvent être intériorisés grâce à l'action des services publics, comme en témoigne les compteurs à cartes Ankiba qui, selon M. Le Trionnaire, ont permis de réduire de 10% la consommation des centaines de ménages qui l'ont adopté, n'en déplaisent à ses détracteurs qui y voient un système de distribution "du Tiers monde".

 

Julien Perrot

 


 

Petit rappel du bilan énergétique 2007

En 2007, la consommation primaire totale est de 89,1 ktep (kilo tonne équivalent pétrole), dont 92% provient des importations, qui sont en totalité d'origine fossile (essence, gazole, carburéacteur, etc.). Les importations en 2007 ont crû de 1,8% par rapport à 2006 et de près de 40% depuis 2002.

Les 8% restant de la consommation primaire proviennent des ressources locales : 98% de bois et 2% des huiles usagées et de l'énergie solaire. Le taux de dépendance énergétique s'élève donc à 92,2% et la part renouvelable (à Mayotte, il s'agit du bois, du charbon de bois et de l'énergie solaire) de la consommation primaire totale s'élève à 7,8%.

En ce qui concerne la production d'électricité, la puissance totale à Mayotte en 2007 est de 49,9 MW, assurée à 99% par des systèmes de production utilisant le gazole (centrale des Badamiers et groupes de secours de Kawéni). En 2007, la production électrique livrée sur le réseau est de 196 GWh (17 ktep), soit une efficacité de 41% pour la transformation des produits fossiles en électricité.

Entre 2006 et 2007, la croissance de la production d'électricité était de 14,7%. A titre indicatif, cette évolution est de 3,9% à la Réunion et elle est négative (-0,8%) en Métropole. Enfin, la consommation électrique en 2007 est de 172,4 GWh, soit une augmentation de 35% entre 2002 et 2007, et surtout 14% entre 2006 et 2007.

Pour la consommation des carburants dans les transports, l'OME note une augmentation très importante, passant de 23.986 tep en 2002 à 34.560 tep en 2007. Une augmentation notamment due à l'augmentation du transport routier, passé de 20.583 tep en 2002 à 28.027 tep en 2007.

Au total, Mayotte a consommé 89,1 ktep (kilo tonne équivalent pétrole) en important 90.000 m3 d'hydrocarbures qui ont généré 258.349 tonnes de CO2 rejetées dans l'atmosphère, soit 1.382 kg de CO2 par Mahorais par an. A titre indicatif, à la Réunion, ce chiffre est de 4.740 kg par habitant par an et de 6.190 en Métropole.

Parmi ces 1.382 kg de CO2, 701 proviennent de la production d'électricité, 471 du transport terrestre, 66 de l'aérien, 44 du maritime, et 101 proviennent des secteurs résidentiels, tertiaires, industriels et agricoles. Une voiture moyenne essence qui parcourt 10.000 km par an émet 2,2 tonnes de CO2 : ainsi, l'ensemble du secteur énergétique mahorais rejette annuellement autant de CO2 que 117.432 voitures.

 


 

 

Une aide financière pour réaliser des bâtiments énergétiquement performants

Les bâtiments résidentiels et tertiaires constituent des secteurs énergivores avec une consommation croissante. La conception des bâtiments, le choix des équipements et leurs utilisations peuvent être améliorés afin de réduire les consommations tout en conservant, voire en améliorant, le niveau de confort.

Dans ce cadre, le conseil général de Mayotte, l’Ademe et EDM ont décidé de s’associer pour réduire la dépendance énergétique de l’île et améliorer le confort et la performance des bâtiments. En 2008, ces partenaires ont créé une charte Mayénergie avec l’appui de l’Arer et les conseils des acteurs du bâtiment.

L’appel à projets Mayénergie vise à susciter des réalisations de bâtiments confortables et énergétiquement performants en l’absence d’une réglementation thermique applicable à Mayotte, et à favoriser la recherche de solutions innovantes. Il consiste à apporter une aide financière aux maîtres d’ouvrage afin de les inciter à répondre aux critères de la charte Mayénergie.

 

Détails de l’appel à projets Mayénergie 2009

– Types de maîtres d'ouvrage : Cet appel à projets Mayénergie s'adresse à tous les types suivants de maîtres d'ouvrage : bailleurs sociaux, entreprises, collectivités, organismes publics (hors Etat), associations et particuliers.

– Types de bâtiments : Cet appel à projets vise tous les bâtiments (hors industries, grandes surfaces, collèges et lycées), en maîtrise d'ouvrage publique ou privée.

– Type de projets : Cet appel à projets concerne des bâtiments à construire et en rénovation groupée.

– Calendrier : La consultation Mayénergie sera menée de façon continue du 5 juillet au 3 août 2009. La date limite de remise des dossiers de candidature est fixée au 3 août, ils pourront être complétés jusqu'au 28 août 2009. Les dossiers de candidature, à compléter par le maître d’ouvrage, sont retirables auprès du CGM (direction de l’environnement et du développement durable), de l’Ademe ou d’EDM, ou sur le site internet du conseil général http:/www.cg976.fr.

 

Renseignements administratifs et techniques

Contact EDM : Delphine Le Page, tél. : 0269 62 82 62, fax : 0269 60 82 63, e-mail : d.lepage@electricitedemayotte.com

Contact CGM : Ibrahim Bahedja, tél. : 0269 64 99 31, fax : 0269 64 99 49, e-mail : ibrahim.bahedja@cg976.fr

Contact Ademe : Christel Thuret, tél. : 0269 62 32 36, fax : 0269 62 32 35, e-mail : christel.thuret@ademe.fr

10/07/2009 – Education : Évaluations de CE1

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}près les résultats des évaluation de CM2, pour lesquelles Mayotte était loin derrière l'avant-dernière académie, Créteil, il s'agit cette fois des résultats des évaluations nationales de CE1, menées en mai dernier dans trente et une académies (France métropolitaine, départements d'Outremer et Mayotte). Et, sans surprise, l'Outremer obtient les plus mauvais scores de la République française.

Selon le communiqué du ministère de l'Education nationale, la moyenne française donne "75% des élèves (qui) vont entrer en CE2 en sachant bien lire, en maîtrisant les nombres et les premières opérations, en étant capable de rédiger un texte de quelques lignes. Ce sont les trois quarts des élèves qui ont atteint le niveau attendu. Près de la moitié des élèves ont même d'excellents résultats : 44% en français et 47% en mathématiques".

C'est malheureusement une fois encore l'île de Mayotte qui obtient les plus mauvais scores. En français 9% des élèves ont "des acquis très solides" contre 60% dont "les acquis ne sont pas suffisants". En mathématiques c'est presque la même chose avec 9% d'acquis très solides contre 58% d'acquis insuffisants.

Le futur 101e département se classe derrière la Guyane qui est avant-dernière avec 31% de bons résultats en français, 34% en mathématiques. La Guadeloupe, avec respectivement 61% de bons résultats en français et 59% en mathématiques, passe dans une autre dimension, précédée de peu par la Réunion : 63% qui savent bien lire et 61% qui savent bien compter. Et devant l'académie réunionnaise, on trouve la Martinique, première académie domienne avec 68% de bons résultats en français et 63% de bons résultats en mathématiques, des scores assez proches d'Amiens, la plus mauvaise académie métropolitaine.

Aux élèves qui n'ont pas les compétences attendues, le nouveau ministre Luc Chatel promet des "aides personnalisées, aides spécialisées par les enseignants des réseaux d'aides".

 

Hélène Ferkatadji

10/07/2009 – Baccalauréat 2009

 

{xtypo_dropcap}L'{/xtypo_dropcap}expression est employée chaque année dans toute la France, on n'allait donc pas déroger à la règle : selon le vice-recteur le baccalauréat 2009 à Mayotte sera "un bon cru". Aucun commentaire sur les résultats du premier tour dévoilés samedi dernier aux candidats, M. Cirioni préfère attendre les résultats après rattrapage pour avoir "une vision globale", "il n'y a pas un premier tour et un deuxième, il n'y a qu'un seul examen."

On peut toutefois noter que les séries générales et professionnelles s'en sortent à peu près bien avec environ 50% d'admis pour le bac général et 65% pour le bac pro, les séries technologiques, en revanche, descendent dans les profondeurs avec seulement 29% d'admis, et quelques 36% appelés à passer les épreuves du rattrapage pour tenter de faire remonter le score.

Mais pour l'heure il convient de féliciter l'excellence. Lundi matin, les bacheliers mention Bien et Très Bien se sont vu remettre leurs diplômes et un petit cadeau par le vice-recteur, sous les applaudissements de leurs familles.

239 mentionnés sur les 2.023 candidats inscrits, cette année 19 ont obtenu la mention Très Bien contre 8 l'an dernier, dont 5 avec félicitations du jury, soit une moyenne supérieure à 18/20. 61 bacheliers ont obtenu la mention Bien, contre 25 en 2008. Sans surprise, les lycées de Petite Terre et Mamoudzou sortent la majorité des meilleurs bacheliers, le lycée de Sada fait un score honorable, surtout dans les séries professionnelles, tandis que celui de Chirongui se félicite d'avoir obtenu cette année 4 mentions Bien et Très Bien.

Cette année c'est la catégorie Economique et social qui rafle le plus de mentions (5 TB et 10 B). Le bac professionnel, dont les résultats sont bien meilleurs que l'an dernier, compte 13 mentions Bien.

Rappelant encore une fois que les lycéens ont été privés cette année de 37 jours de cours en raison des différentes grèves qui ont bloqué l'île, le vice-recteur a de nouveau tenu à préciser que "les jurys du bac sont souverains. Je suis irrité d'entendre chaque année que le bac de Mayotte n'est pas le même que celui de Métropole." Les résultats définitifs du bac, ainsi que ceux des BEP, CAP et BTS, seront dévoilés lundi par le vice-recteur.

 

Hélène Ferkatadji

 


 

Le détail des mentions

 

  • 80 mentions Très Bien et Bien
  • 19 mentions Très Bien (8 en 2008), dont 5 félicitations du Jury (2 en ES, 1 en L et 2 en S) :

– 5 dans la série ES (0 en 2008),

– 1 dans la série L (2 en 2008),

– 13 dans la série S (5 en 2008).

 

  • 61 mentions Bien (25 en 2008) :

– 10 dans la série ES (6 en 2008),

– 5 dans la série L (4 en 2008),

– 31 dans la série S (9 en 2008),

– 2 au baccalauréat Technologique (6 en 2008),

– 13 au baccalauréat Professionnel.

 

  • Parmi les 19 mentions très bien, 10 ont été obtenues par des garçons et 9 par des filles.
  • Parmi les 61 mentions bien, 28 ont été obtenues par des garçons et 33 par des filles.

10/07/2009 – A l’affiche : Visite du Premier ministre

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}ors de leur programme très chargé à la Réunion, le Premier ministre et son équipe ont inauguré jeudi la nouvelle route des Tamarins à St-Paul et posé la première plaque de la première ferme photovoltaïque de la route. Ce vendredi, ils doivent présider au Tampon la réunion des présidents et des rapporteurs des 8 ateliers des Etats généraux de l’Outremer qui en est la conclusion. Ils se rendront ensuite au Technopôle de Saint-Denis pour l'inauguration et la visite du laboratoire du centre de recherche et de veille des maladies émergentes, avant d'assister à la présentation du Grenelle de l’environnement à la Réunion – réussir l’innovation.

 

Le programme de la visite à Mayotte

  • 10h Arrivée du Premier ministre à l’aéroport de Pamandzi

Accueil protocolaire – Honneurs militaires – Accueil populaire

  • 10h45 Départ de la barge pour Grande Terre
  • 11h10 Mairie de Mamoudzou

Inauguration de la mairie – Intervention du maire Abdourahamane Soilihi

  • 11h25 Discours du Premier ministre
  • 11h55 Arrivée du Premier ministre au conseil général

Clôture des Etats généraux de l’Outremer

  • 13h45 Départ du Premier ministre pour l’Union des Comores

 

En parallèle, les ministres continuent leur programme à Mayotte

  • 15h05 Arrivée des ministres à la ferme aquacole d’Hajangua

Visite des installations et du site – Présentation des ateliers

  • 15h45 Départ pour le port de Mamoudzou
  • 16h15 Embarquement sur la barge
  • 16h35 Pamandzi

Inauguration de l’extension du lycée de Petite Terre – Dévoilement de la plaque

  • 18h20 Retour du Premier ministre à Mayotte

18h30 Remise des insignes de chevalier de la Légion d’Honneur à Mansour Kamardine.

10/07/2009 – Visite ministérielle

 

{xtypo_dropcap}R{/xtypo_dropcap}etard de paiement des collectivités

Beaucoup d'entreprises accusent de sérieuses difficultés de trésorerie, notamment celles du secteur du BTP et des services, qui travaillent avec les administrations et collectivités locales, dépendant en partie de la commande publique. En cause, les collectivités locales (communes, syndicats intercommunaux et conseil général), qui affichent des retard de paiement de plusieurs années pour certaines.

L'Iedom, dans son rapport annuel, décrit ce phénomène sobrement comme "récurent et préoccupant", mais pointe un essoufflement de l'activité et une réduction inquiétante des effectifs employés depuis les deux derniers trimestres de l'année 2008, imputables à ce phénomène.

Les organisations patronales (Medef, CGPME) et les syndicats d'artisans et entrepreneurs du bâtiment (Capeb, FMBTP) espèrent des prises de position engagées sur ce point de la part du gouvernement, eux qui dénoncent vainement cette situation depuis déjà trop longtemps.

En 2008, 242 entreprises de construction immatriculées à la Chambre de commerce et d'industrie de Mayotte employaient 2.200 personnes, soit 22% des effectifs de l'ensemble des entreprises inscrites à la CCI; et sur les 2.500 entreprises enregistrées à la Chambre des métiers et de l'artisanat (CMA), 50% le sont dans le registre du bâtiment.

 

Lisibilité de la commande publique

Les grands chantiers inscrits au 13ème Contrat de projet 2008/2014 traînent à voir le jour. Depuis 2008, trop peu d'opérations ont basculé dans leurs phases opérationnelles, et les carnets de commandes se désemplissent dramatiquement, tardent à se renouveler, alors que les besoins de Mayotte en terme d'infrastructures sont encore nombreux.

En dépit des 15 M€ alloués pour des chantiers désignés par le plan de relance, la gronde des acteurs du BTP, artisans et "gros" confondus, se fait entendre. Au conseil général, on avance des raisons de réorganisation interne et des cofinancements étatiques qui n'arrivent pas.

Lors d'un colloque organisé le week-end dernier par la CMA sur deux jours à l'intention des artisans du bâtiment, Mohamed Boina, président de la FMBTP, a qualifié cette situation d'insoutenable : "Personnellement, cela fait plus de 17 ans que je travaille dans le BTP et nous n'avons jamais eu de visibilité. On ne connaît pas les orientations politiques d'une année sur l'autre, alors que d'un autre côté nous sommes obligés de former les salariés. Nous les envoyons en stage, dans des écoles ou en formation et lorsqu'ils reviennent il n'y a plus de travail".

 

Crise : Les banques locales jouent-elles le jeu ?

Malgré les recommandations du gouvernement aux banques, beaucoup d'entreprises constatent un resserrement des conditions d'octroi de crédits opéré par les établissements bancaires de la place. Si la conjoncture internationale justifie plus d'attentisme et de prudence de la part des banques, la bonne tenue de la croissance mahoraise (10% en 2008), construite autour de facteurs endogènes solides (consommation des ménages en hausse de 20%, besoin d'infrastructures, taux d'équipement en hausse de 12% par rapport à 2007), pourrait inciter à plus d'optimisme.

Selon Hariti Abdullah, vice-président de la CGPME, le soutien des banques est d'autant plus indispensable que les difficultés de trésorerie sont énormes : "On entend le gouvernement apporter des mesures de soutien aux banques afin qu'elles puissent soutenir l'activité des PME. Moi, en tant que chef d'entreprise, je me pose la question de savoir si ces mesures sont applicables aujourd'hui à Mayotte."

Des constations pourtant contraires aux observations de l'Iedom, retranscrites da sa lettre d'information de juillet 2009 : "En matière d'octroi de crédits, il y a rupture entre les perspectives entrevues par les dirigeants sur le crédit à court terme et sur le crédit à long terme. Contrairement aux constats établis ce trimestre en la matière, les dirigeants estiment désormais majoritairement que l'on pourrait voir les concours à court terme, en particulier auprès des entreprises (destinés à financer l'exploitation) et dans une moindre mesure auprès des ménages, croître ou pour le moins se maintenir, mais craignent que les engagements à plus long terme destinés à financer l'investissement des entreprises (crédit d'équipement en particulier) et l'habitat des ménages soient rendus difficiles par le manque de visibilité sur la conjoncture à venir (…)".

 

Formation des prix et pouvoir d'achat : le vrai leitmotiv des Egom ?

Le bilan des Etats généraux de l'Outremer est au programme de la courte visite du Premier ministre, ce samedi 11 juillet. Et nul doute que les conclusions du groupe de réflexion sur la formation des prix seront attentivement disséquées.

Le pouvoir d'achat est une préoccupation de plus en plus présente à Mayotte. En 2008, La consommation des ménages s'est, une fois de plus, révélée dynamique, portée par une hausse du Smig, fixé depuis le 1er juillet 2009 à 1002,44€, en hausse de 8,04% , après+12,3% en juillet dernier.

Pourtant beaucoup ont dénoncé, lors de ces états généraux, "l'annulation des effets bénéfiques de la politique de rattrapage des minima sociaux par une attitude scandaleuse des importateurs, distributeurs et commerçants, qui consiste à augmenter les prix à chaque revalorisation du Smig", qui alourdit le coût du travail et se répercute pourtant logiquement dans la formation des prix.

Le préfet Denis Robin, qui a pris très à cœur ces Egom, a mis en garde les entrepreneurs qui pourraient se livrer à de telles pratiques, avant d'annoncer que le groupe de travail avait obtenu un consensus autour d'un abaissement des taxes et droit de douanes sur les produits de première nécessité (riz, pâtes, couches…), ainsi qu'un effort significatif de la grande distribution sur la baisse des prix en rayon.

Toutefois, nombre d'observateurs regrettent que peu de choses aient été dites sur la production locale et les moyens à mettre en oeuvre pour la dynamiser, elle qui est créatrice de richesse et d'emplois. Un participant avisé avait même souligné que "le rejet du statut de consommateur uniquement dépendant des importations (peut) expliquer en partie la crise antillaise".

 

L'intégration des agents locaux dans les fonctions publiques de droit commun

Alors que le processus a été enclenché il y a 6 ans, seuls 24% des 7.500 agents de la fonction publique locale ont été aujourd'hui effectivement intégrés dans les trois fonctions publiques de droit commun.

C'est la fonction publique territoriale qui est la plus en retard, avec seulement 5% d'agents intégrés, contre 15% pour la fonction publique d'Etat et 80% pour la fonction publique hospitalière. Les décrets du protocole d'accord du 8 avril 2009 devraient être publiés en septembre au Journal officiel, ce qui permettra d'accélérer le processus pour que l'ensemble des agents soient intégrés au plus tard le 31 décembre 2010, comme le stipule la loi de 2003.

L'intégration devrait coûter très cher à l'Etat, au conseil général et aux communes, un coût d'autant plus élevé que l'accord du 8 avril prévoit de réduire la durée des corps transitoires de 11 à 6 ans, d'étendre le dispositif aux agents recrutés entre le 24 juillet 2003 et le 31 décembre 2008, d'améliorer le niveau indiciaire d'intégration et d'aligner immédiatement le régime indemnitaire et les compléments de rémunération sur celui de la catégorie C.

Saïd Omar Oili, désigné par l'Assemblée des départements de France et par arrêté ministériel pour siéger au Conseil supérieur de la fonction publique territoriale, vient d'envoyer un courrier au Premier ministre où il lui fait part de son inquiétude. "Nous sentons monter sur notre territoire un malaise qui peut très rapidement se transformer en révolte", prévient l'ancien président du conseil général.

Il préconise que de nouvelles négociations soient engagées en septembre avec les syndicats pour que la totalité de l'ancienneté des agents, qui étaient au service de l'Etat à Mayotte jusqu'à la décentralisation du 1er avril 2004, soit prise en compte, et pour que les retraites des agents de la fonction publique locale, qui avoisinent aujourd'hui les 400 € par mois, soient revalorisées.

 

F.M et J.P

10/07/2009 – Ce que j’en pense

 

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}n revanche, il faudrait s'occuper en urgence de l'éducation – c'est dramatique – et des grandes infrastructures indispensables, promises à chaque visite ministérielle depuis des années, comme la piste longue et l'aérogare, le haut débit, l'assainissement. Il y a aussi deux chantiers prioritaires que sont le foncier et l'état civil, et enfin une inquiétude grandissante : l'immigration clandestine, qu'il faut régler rapidement. Ils sont essentiels pour asseoir des bases solides au développement, tant attendu, du futur département. Les forces vives pourraient alors essayer de s'occuper avec les élus du social et du développement économique, si ces bases sont saines.

L'éducation a été laissée à l'abandon pendant des décennies. Il y a aujourd'hui une rotation dans toutes les salles de classe de la zone de Mamoudzou et Koungou. Des enfants ont cours le matin, d'autres l'après-midi, c'est l'usine, bientôt les 3/8. Ce socle de la République est branlant, inquiétant. L'égalité des chances n'est pas assurée et l'avenir hypothéqué. La maîtrise du français est encore bien trop mauvaise et la vague de l'explosion démographique arrive dans les collèges surchargés (1.500 élèves dans des collèges prévus pour 900 !), et bientôt dans les lycées insuffisants. Faute de programmation, de foncier et de moyens mobilisés en amont, on est obligé de construire des préfabriqués "provisoires" en urgence à chaque rentrée, au détriment évidemment de l'impact positif sur le BTP qu'aurait eu la construction de "vrais" établissements.

Des milliers de jeunes sont déjà dans les rues, tous les jours, sans aucun niveau scolaire, sans qualification, à la recherche d'une formation, d'un emploi, d'argent pour vivre en l'absence de minima sociaux. Nous devons trouver des solutions pour ceux qui sont dans les rues, mais vous devez mettre les moyens nécessaires pour empêcher que des générations entières continuent à être sacrifiées. Il faut classer toute l'île en ZEP, assurer des cours de soutiens massifs ! Il y a là urgence.

Pour la piste longue et l'aérogare, chaque "visiteur" nous les promet. Il faut aujourd'hui payer 1.500 euros pour se rendre en Métropole. C'est énorme. C'est un poids lourd qui pèse sur toute l'économie locale, sur toute la société. Cela obère tout développement du tourisme, tout échange familial, scolaire, culturel, sportif, économique avec l'extérieur, toute exportation du poisson de l'aquaculture, malgré le potentiel gigantesque. Nous exportons même pas 200 tonnes et sommes déjà les premiers producteurs ultramarins, alors qu'une étude estime le potentiel à 10.000 tonnes par an…

Monsieur le Premier ministre, il a fallu 4 ans pour valider notre Padd… Et pendant ce temps-là, énormément de projets étaient gelés; nous attendions, patiemment. Vous êtes venu, nous vous en remercions et nous demandons à être entendus. Nous ne demandons pas l'aumône, ni des faveurs, mais à être entendus, que les dossiers concernant Mayotte, ce caillou dans l'océan Indien, ne soient pas oubliés sous des piles imposantes dans des ministères.

Il a fallu 50 ans de combats, d'inquiétudes dans l'avenir, d'attente, pour aboutir enfin à la consultation du 29 mars. C'est sous votre Gouvernement que cela s'est passé. La dynamique ainsi lancée ne doit plus s'arrêter. Nous demandons maintenant votre soutien pour pouvoir réussir notre départementalisation, pour réussir notre intégration dans l'Europe en devenant Rup au 1er janvier 2014. Pour cela, les chantiers de l'état civil et du foncier doivent être menés à leur terme d'ici là.

Nous sommes un avant-poste de la France, de l'Europe, de la francophonie dans cette belle région. Nous pouvons faire rayonner des valeurs, des idées, des techniques. La protection et la gestion durable de l'environnement insulaire, les énergies renouvelables, la formation technique et universitaire, la santé, les expérimentations menées en région tropicale peuvent être des atouts dont Mayotte pourra faire profiter ses voisins et au-delà.

Notre magnifique lagon recèle de trésors que nous aimerions valoriser. Les cultures swahilies, malgaches, bantous, arabes, européennes se sont croisées ici et la population de Mayotte, forte, riche de ces brassages, de ces langues, demande à pouvoir l'apporter dans la corbeille de la République. Pendant des années nous avons été des citoyens de seconde zone dans la République. Aujourd'hui nous aimerions pouvoir assurer le développement de ce territoire. Merci d'être venu nous entendre et de comprendre que nos besoins sont importants, à notre petite échelle. Ailleurs il faut réformer, gérer, ici il faut bâtir.

 

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes