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17/07/2009 – Passion Sport

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo Sport : Jean-Claude, tout le monde sait que vous êtes un féru de sport. Vous souvenez-vous de vos premières prestations sportives ?

Jean-Claude Novou : C’était vers 1955, avec mes grands frères. Je les regardais s’échauffer avant le match de foot et j’y participais. Mais sinon, j’allais avec eux à l’arrivée de l’avion en courant. On partait de chez nous à Mroniumbéni (entre Dzaoudzi et Labattoir près de la plage du Faré) jusqu’à Pamandzi, puis on revenait en courant. A l’époque, il n’y avait pas autant de voitures qu’aujourd’hui. Je me rappelle aussi des matches de foot qu’on allait disputer au Baobab. On prenait le boutre à 8h et on revenait l’après-midi à 15h. Le match finissait quand l’une des équipes marquait 5 buts. A chaque fois, c’était la fessée assurée en rentrant.

 

MHS : Quand avez-vous signé votre première licence ?

JCN : Quand j’étais au collège. Je faisais du cyclisme et j’ai été champion de Mayotte de 1960 à 1965, excepté en 1963. Au foot, il n’y avait pas de licence. Tout le monde savait que l’on jouait dans une équipe et si on te voyait avec une autre, on te sortait. Les licences et les feuilles de match sont venues bien plus tard.

 

MHS : Vous avez effectué une carrière de prof de sport. Comment en êtes-vous arrivé là ?

JCN : J’étais nul en maths. Mon rêve était de devenir pilote, mais aussi bien en maths, physique et biologie, je n’y arrivais pas. L’opportunité s’est présentée pour que je rentre à l’école des sports d’Antananarivo. Sur 60 inscrits au concours, il y avait 4 Comoriens et moi j’ai fini 15e pour tout Madagascar et les Comores. Ensuite, j’ai continué avec l’Ecole normale de Madagascar pour pouvoir enseigner.

 

MHS : Quel est votre plus beau souvenir sportif ?

JCN : Il y en a tellement ! Je dirais d’abord mes titres de champion cycliste de Mayotte, ainsi que le Tour de Moroni pédestre gagné avec mon grand frère Yves. Il y a aussi mon titre de champion de natation des Comores en 1968. J’ai donné la coupe aux Mohéliens, car un de leurs nageurs a failli se noyer et a été sauvé in-extremis. En tant qu’éducateur, il y a le tournoi inter-îles de football. Dans ma sélection, il y avait Bahedja (Souhaïli) et Saïd Houssène (Abdourraquib). J’avais monté le Duc (Dzaoudzi université club) et c’étaient de fins techniciens.

 

MHS : Au contraire, quelle a été votre plus grande déception sportive ?

JCN : C’était en 1963, quand j’ai perdu le titre de champion de Mayotte de cyclisme pour des foutaises. La course avait lieu en deux étapes le 13 juillet en Petite Terre (Dzaoudzi-Pamandzi en 5 aller-retour) et le 14 juillet en Grande Terre (Mamoudzou-Ongoujou-Mamoudzou). C’était une grande fête et le 13 juillet, je suis allé danser. Le matin, ma mère m’a réveillé, mais je n’ai rien pu faire.

 

MHS : Parmi toutes les enceintes sportives que vous avez visitées, laquelle vous a le plus impressionné ?

JCN : C’est le stade Mahamasina d’Antananarivo. C’était un bijou et en plus le gardien était exigeant. Ce n’est pas n’importe qui qui pouvait fouler la pelouse ou la piste d’athlétisme. J’y ai passé deux ans avec l’école des sports et j’y ai aussi découvert le gymnase, le handball et le basket-ball que j’ai ramenés à Mayotte.

 

MHS : Que pensez-vous du sport mahorais aujourd’hui ?

JCN : Il a beaucoup évolué. Mais l’administration donne beaucoup d’argent et il n’y a pas de suivi. Avant, la DJS avait droit de regard sur ce qui se faisait. Aujourd’hui, les ligues sont autonomes. On leur donne l’argent et ensuite on vient leur demander ce qu’elles en ont fait. Il manque plus de sévérité sur l’usage de cet argent. Je me demande par ailleurs pourquoi n’y a-t-il pas de sportifs de haut-niveau à Mayotte ? En 1967, il y avait de bons joueurs de foot. Aujourd’hui, ils ont les chaussures, les infrastructures, sont transportés en bus, mais aucun joueur n’a percé au niveau professionnel. Et qu’on ne me parle pas de Maoulida, il a été formé à Montpellier et Marseille. Je connais un bijou, El Habib N’daka à Kani-Kéli. Il est jeune mais que va-t-il devenir ? Ne sombrera-t-il pas dans l’alcool et ne va-t-il pas courir après les filles ?

En revanche, je suis content pour le basket car j’ai introduit la discipline à Mayotte et des joueurs mahorais sont semi-professionnels. Pour le handball, seul Bavou a réussi, il a même joué en Islande. C’est dommage que pour les autres disciplines ça ne marche pas. A Mayotte, on évoque souvent le problème des infrastructures. C’est un faux problème. Quand j’encadrais des jeunes, les infrastructures étaient absentes, mais ils étaient décidés et me faisaient confiance. C’est une question de volonté. Ils souffraient, mais voyaient les résultats après. Aujourd’hui, on manque de rigueur. Tout est éphémère, comme une étincelle.

 

MHS : Pensez-vous que le sport est considéré à sa juste valeur à Mayotte ?

JCN : Il y a toute une mentalité à changer. Je suis rédacteur sportif, ça fait 2 semaines que je ne travaille pas, alors que les auditeurs veulent savoir ce qu’il s’est passé sur les terrains de sport. Il y a quelques mois, il y a eu une grande table ronde sur le foot. Qu’est-ce qui a changé ? Certains font le maximum. Mais quand je vois qu’on fait une sélection sans prévoir de budget pour indemniser le déplacement des joueurs, il y a un problème. De même, pour les déplacements à l’extérieur, il y a 20 athlètes et 18 accompagnateurs. On ne voit ça nulle part ailleurs, c’est typiquement comorien ! Et on veut organiser les Jeux des Îles ? Ailleurs on sait qu’en 2011 il y aura les Jeux et ils se préparent. Ici, on attend le dernier moment pour le faire.

 

Propos recueillis par Faïd Souhaïli

17/07/2009 – Portrait de Gaspard Charon, 12 ans, danseur

 

{xtypo_dropcap}O{/xtypo_dropcap}n ne peut en douter, le mode d'expression de Gaspard est bien la danse. Quand il s'agit de parler, et surtout de lui, il devient réservé, effacé, timide, plus rien à voir avec le jeune homme qui dansait devant une salle comble un mois plus tôt, regard au loin, interprétant le rôle principal du Petit Prince sans faux pas et avec passion. Lorsqu'il arrive à Mayotte à la rentrée du CM1 à Combani, Gaspard a déjà fait de la gym et de la capoiera. Quatre ans plus tard, il quitte l'île pour Nantes, où il doit intégrer le Conservatoire.

Durant son séjour, plusieurs éléments l'ont conduit la où il est, mais le plus déterminant fut Karine Legrand, professeur d'EPS et de danse au collège de Tsingoni, qui arrive l'année de son entrée en 6e. "Arrivé à Mayotte j'ai continué à faire de la capoiera avec l'association de Tsingoni, c'est ma mère qui me disait souvent que je devrais faire de la danse", se souvient le jeune homme qui ne sait pas vraiment pourquoi cette idée a germé dans l'esprit de sa mère, mais reconnait qu'il a toujours aimé la danse.

Au collège la première année, il fait de la danse dans le cadre de l'UNSS, où il impose rapidement son potentiel. "Gaspard présentait déjà un potentiel physique très intéressant de souplesse et de tonicité", se souvient Karine Legrand son professeur. Son groupe est d'ailleurs champion académique de danse cette année là, en 2008, ainsi qu'en 2009, alors qu'il continue à danser 3 heures par semaine avec l'UNSS, en plus des 4 heures hebdomadaires de la section danse qu'il intègre en 5e.

"Je voulais en faire le plus possible", explique-t-il. "Gaspard s'est épanoui totalement sur les derniers mois et les spectacles de fin d'année ont révélé en lui un danseur complet", raconte Karine Legrand qui a tout déclenché sur cette fin d'année, en mentionnant le Conservatoire.

 

Devenir danseur professionnel

 

Pour l'instant, Gaspard prend les choses comme elles viennent et attend de voir. Encouragé par Mme Legrand et avec l'aide d'un enseignant vidéaste amateur, il réalise un DVD de chorégraphies qu'il travaille avec sa prof de danse et l'envoie au Conservatoire de Nantes, ses parents partant l'an prochain pour la Roche-sur-Yon. Tout est allé très vite, l'idée du Conservatoire a pointé en fin d'année, les parents ont donné leur accord, le Conservatoire l'a accepté, et le voilà inscrit en 4e dans un internat à Nantes pour la rentrée prochaine, où il fera deux après-midis par semaine de danse au Conservatoire.

Le but ? "Devenir danseur professionnel évidemment". Réaliste, le jeune homme sait bien qu'il y a du chemin et attend de voir "comment ça marche" au Conservatoire, plus inquiet pour la vie à l'internat que pour le niveau de danse. Son domaine est plutôt la danse contemporaine et le hip-hop, un peu le classique.

Ses références sont peu nombreuses, si ce n'est le film "Billy Elliott", cette histoire d'un garçon d'un village défavorisé d'Angleterre qui troque les cours de boxe contre ceux de danse et devient danseur à la fin du film, un parcours que Gaspard aimerai suivre. Côté famille, Gaspard n'aura pas à faire face aux mêmes réticences que les parents de Billy Elliott, les siens le soutiennent sans problème. "Tant que ça lui plait, il en fait", résume son père qui constate que son fils "est increvable, il danse le plus possible et aura sûrement le même rythme à Nantes, c'est plutôt le rythme scolaire qui va changer."

Dans la famille on n'est pas spécialement amateur de la discipline, bien que sa mère ait toujours encouragé Gaspard à se lancer. "Quand on est parent on sent les choses. Il a toujours été à l'aise physiquement, je pensais que ça lui irait bien. L'arrivée de Karine Legrand a joué, nous savions qu'elle était spécialisée en danse, c'était l'occasion."

 

Un encouragement pour les autres

 

L'enseignante, qui a fait vivre cette section avec une énergie incroyable, a été déterminante. "Quand Gaspard entre dans la salle de danse, il s'échauffe, il danse, il cherche en lui, dans l'espace, il apprend les chorégraphies des autres… La danse vit en lui tout le temps", résume-t-elle. Incapable d'expliquer ce qui lui plait dans la danse, Gaspard reconnait que c'est là qu'il est le plus à l'aise. Réciter un poème devant une salle pleine s'apparente à de la torture, mais danser… "Avant les spectacles, quand je vois le public, je stresse un peu évidemment, mais une fois sur scène j'oublie. Maintenant j'arrive à regarder devant moi sans être dérangé par le public."

"Le rôle du Petit Prince s'est imposé rapidement", raconte Mme Legrand. "Les autres élèves de la classe ont été solidaires et ne l'ont jamais jalousé, car c'était évident pour eux aussi que Gaspard tienne le rôle principal. Gaspard a donné envie aux autres d'aller aussi plus loin." "Je pense qu'ils sont contents pour moi", résume modestement le jeune homme, un peu nostalgique à l'idée de quitter Mayotte où il s'est très bien adapté de l'avis de ses parents.

"Il a énormément de copains mahorais, il était toujours avec eux à des voulés, à dormir dans les bangas, etc. Et puis l'environnement a surement joué pour la danse. Ici les jeunes sont tout le temps en train de faire des saltos et des acrobaties sur les plages."

Ses parents sont d'ailleurs rassurés que le retour en Métropole soit accompagné d'un tel projet pour Gaspard, il n'aura pas le temps de regretter Mayotte et sa vie dans l'île. "J'y reviendrai bien un jour, au moins en vacances, pour revoir l'île et les gens que je connais", projette le jeune danseur. En attendant c'est un grand défi qui l'attend, en espérant qu'il ne soit que le premier des enfants de Mayotte à réaliser ce rêve.

 

Hélène Ferkatadji

17/07/2009 – Tribune libre : Visite du Premier ministre français à Moroni

 

1. L’armée française de l’air, la marine, les sapeurs pompiers, psychologues, médecins et plongeurs ont pris d’assaut Ngazidja aux premières heures du crash à la recherche d’éventuels survivants et corps de victimes.

2. Le ministre français de la Coopération est venu immédiatement aux chevets des familles des victimes à Moroni et au secours de la seule survivante pour des soins qualifiés sur Paris.

3. Le Président français Sarkozy s'est recueilli à la grande Mosquée de Paris pour des hommages aux victimes.

4. L’aéroport de Marseille est fermé aux vols Yéménia pendant que Sambi ne l’a pas fait en solidarité aux Comoriens et en prévision d’éventuels autres crashs.

5. Le Premier ministre Fillon vient de renforcer la mise avec son escale de Moroni de ce samedi 11 juillet 2009.

Madeira où es-tu avec la nouvelle Constitution bannie ? Madeira comme Sambi est un petit, avec des petits intérêts, de la démagogie dépassée, de la politique politicienne révolue.

Comoriens ! Madeira viendra demain vous parler impérialisme français, d’une UA défenseuse de la démocratie, des libertés, des droits de l’Homme ! Que Madeira aille les enseigner en Iran, au Soudan où El Béchir court pour fuir le TPI, en Tanzanie une démocratie à Parti unique.

 

Jeunesse anjouanaise avertie

17/07/2009 – Visite de François Fillon

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}apis rouge, coupure de ruban et ouverture de cadeaux pour cette première étape de la visite de François Fillon, la seule à se dérouler en public, et qui a attiré quelques centaines de personnes au milieu d'un Mamoudzou désert, bloqué de toutes parts par les forces de l'ordre. Prenant la parole à la tribune, aux côtés des parlementaires, du président du conseil général, du préfet et de la délégation ministérielle, le maire de Mamoudzou s'est réjouit que, pour la première fois, "la commune de Mamoudzou accueille un Premier ministre de la République".

Rappelant le choix exprimé le 29 mars par les Mahorais de devenir département, Abdourahamane Soilihi a précisé que, lors des élections européennes, les Mahorais ont "confirmé le choix d'appartenir à l'Europe et montré notre attachement indéfectible au statut de région ultrapériphérique européenne et aussi le pouvoir d'accéder aux divers fonds structurels pour pérenniser les projets structurants de notre île".

Le maire de Mamoudzou a tenu à attirer particulièrement l'attention du Premier ministre sur la "situation financière difficile des communes de l'île", qui ne disposent pas de ressources propres et dont les problèmes de trésorerie "rendent difficile le paiement des salaires et la progression des investissements". Il a ainsi appelé à la mise en place rapide de la réforme de la fiscalité. Autre sujet d'importance pour le maire, l'immigration clandestine, qu'il espère voir "jugulée" par le Gouvernement.

Avant d'inviter M. Fillon à revenir quand il le souhaite dans la capitale, M. Soihili a remis au Premier ministre un dossier sur la réfection de la voirie communale avec un plan de financement étalé sur 4 ans, et a appelé à l'intégration dans la fonction publique de droit commun des agents de la police municipale.

 

Le travail de la Crec accéléré

 

"Nous sommes venus vous apporter le témoignage du respect et de l'affection de la République", a entamé M. Fillon, "je salue la municipalité de cette commune, la principale de Mayotte, appelée à devenir le fer de lance de la départementalisation". Rappelant une nouvelle fois, sous les applaudissements de la foule, que c'est le Président Sarkozy et son gouvernement qui ont mis en œuvre la départementalisation, le Premier ministre a annoncé avoir demandé à Marie-Luce Penchard de lancer à la rentrée une concertation avec les élus de Mayotte pour définir le nombre futur de conseillers généraux et le mode de scrutin pour 2011. "Les propositions qui me seront faites devront respecter trois principes : stabilité de l'assemblée, transparence et simplicité pour les électeurs."

Sans répondre directement à la revendication concernant la réforme de la fiscalité, M. Fillon a simplement précisé que grâce à leurs nouvelles ressources, les communes "seront en première ligne sur les équipements de proximité, l'action sociale ou encore l'urbanisme". La secrétaire d'Etat à l'Outremer devra également faire le point tous les ans avec les élus locaux sur l'avancement de la mise en œuvre du Pacte.

M. Fillon a ensuite abordé les points les plus sensibles de cette départementalisation, à commencer par l'état civil, pour lequel il a annoncé un dispositif "accéléré" : "dès septembre, des fonctionnaires se rendront dans les villages pour aider ceux qui le souhaitent à remplir leur dossier. Dans un an, il ne sera plus possible de déposer de nouveaux dossiers".

 

Un hélicoptère et 4ème radar contre l'immigration clandestine

 

Abordant un autre sujet d'importance pour les Mahorais, le Premier ministre a annoncé l'installation d'un 4ème radar, dans le sud, pour intensifier la lutte contre l'immigration clandestine. Un hélicoptère de la gendarmerie sera également positionné en permanence dans l'île. "Mais tout ceci restera insuffisant tant que la société mahoraise elle-même ne s'attaquera pas aux causes de l'immigration clandestine. L'emploi de travailleurs clandestins ou la location de cases insalubres sont inadmissibles, d'abord pour la dignité de la personne humaine, ensuite parce qu'ils entretiennent des flux d'immigration qui finiront par déstabiliser la société mahoraise."

Au sujet de l'éducation, M. Fillon a rappelé que 100 nouveaux postes d'instituteurs ont été affectés à la rentrée 2009, et exigé que les classes du primaire ne dépassent pas désormais 28 élèves. Il a ensuite rappelé que tous les enfants de 3 ans seront accueillis en maternelle en 2010, sans toutefois préciser comment atteindre cet objectif, le Smiam n'ayant pas les moyens financiers d'assumer toutes les constructions nécessaires.

Gardant pour la fin les seules réelles annonces de son discours, M. Fillon a déclaré avoir donné son accord pour la construction future du deuxième lycée de Mamoudzou et sa décision de rajouter 6 millions d'euros aux 12 millions du Plan de relance pour Mayotte. Ils seront affectés à la rénovation des écoles et à l'amélioration du réseau routier de Mamoudzou, Petite Terre et des zones rurales.

 

Hélène Ferkatadji

17/07/2009 – Baccalauréat 2009

 

{xtypo_dropcap}75,59%{/xtypo_dropcap} de réussite au baccalauréat, toutes séries confondues, du jamais vu à Mayotte. Jusqu'ici le taux de réussite augmentait chaque année de quelques petits points, pour atteindre environ 61% l'an dernier. Un tel bond en avant a évidemment ravivé la rumeur permanente à Mayotte d'un "bac cadeau", au niveau considérablement rehaussé. Tout le monde a déjà entendu ces témoignages de copies que l'on fait recorriger, de commissions dites d'harmonisation qui remontent les moyennes et qui expliqueraient ensuite l'échec massif de nos étudiants une fois dans les universités métropolitaines.

Pourtant, certains assurent que ces pratiques existent aussi en Métropole, et le vice-rectorat, qui rappelle comme chaque année que les jurys sont souverains, donne d'autres explications à ce résultat exceptionnel. A commencer pour les bacs professionnels, qui atteignent cette année 92% de réussite toutes séries confondues, contre seulement 50,8% en 2008. Si le vice-recteur tient à saluer "le travail évident qui a été fait en lycée professionnel", il précise que ce score vient avant tout de l'"effet second tour". C'est en effet la première année que les candidats au bac pro ont droit à une session de rattrapage pour ceux qui obtiennent une moyenne entre 8 et 10, comme leurs camarades des séries générales et technologiques.

Une mesure mise en place à l'échelle nationale par Xavier Darcos, qui porte particulièrement ses fruits à Mayotte. "Nos élèves ne sont au départ pas francophones, ils ont donc de grandes difficultés à l'écrit qui ne se retrouvent pas à l'oral où il leur est plus facile de faire comprendre leur raisonnement. C'est pourquoi le rattrapage fait une vraie différence ici", explique M. Cirioni, qui précise que le travail en bac pro va s'intensifier sur la compréhension de la consigne, qui reste un domaine qui handicape les élèves mahorais.

 

Mettre l'accent sur les BTS

 

Le bac général lui "se régularise", on passe de 68,9 à 73,3% de réussite, une progression constante. C'est le bac technologique qui déçoit encore une fois cette année. Le bac STG, qui regroupe de nombreux élèves qui n'ont pu être pris ni en général ni en bac pro, peine à décoller, et la série ST2S est en forte chute. Le vice-recteur a tenu à préciser une nouvelle fois que les lycéens ont été handicapés par 37 jours de cours en moins en raison des différentes grèves.

Alors que les CAP et BEP donnent également des résultats satisfaisants avec un maintien des premiers à 89% de réussite et un décollage des BEP avec 72,1%, soit +10,5 par rapport à l'an dernier, la déception se situe au niveau des BTS, qui augmentent très peu pour atteindre juste 33,6% de réussite. Le vice-recteur prévoit pour l'année prochaine de "faire évoluer les équipes pédagogiques", à savoir affecter en BTS des enseignants qui ont fait une année en terminale pour qu'ils suivent mieux la progression des étudiants.

Enfin, 3.944 candidats étaient au brevet cette année pour un résultat en légère baisse avec 68,6% que le vice-rectorat explique par le nombre croissant de candidats. Mention spéciale aux collèges de Labattoir, M'tsangamouji, Passamainty et Tsingoni qui font une belle progression. Précisons que les résultats annoncés par le vice-rectorat pour tous ces examens ne concernent que les candidats du système scolaire et n'incluent pas les candidats libres issus de formation privée. "Le but est de mettre en lumière le travail de l'Education nationale", explique M. Cirioni.

 

Du CE1 au bac : un effort constant

 

Le vice-recteur tient à annoncer un autre chiffre d'importance : "cela fait plusieurs années que l'on brandit le chiffre de 17% d'une génération qui arrive au bac, il faut préciser que ce chiffre date de 2002. Nous avons pu faire un calcul plus récent, en 2008 nous en étions à 35% et en 2009 c'est 39% d'une génération qui atteint le bac." Un chiffre qui met en lumière un progrès constant du système éducatif à Mayotte, et ce malgré une base de départ très faible.

En effet on ne peut que s'étonner des résultats si élevés du bac lorsque l'on prend connaissance de ceux des évaluations de CE1, publiés la semaine dernière par le ministère de l'Education nationale, qui classaient évidemment Mayotte bonne dernière avec seulement 9% des élèves ayant "des acquis très solides" en maths et en français. Au-delà du fait que le vice-recteur estime qu'on ne peut comparer un examen avec une note à une évaluation qui pointe des acquis, ce résultat montre pour lui le travail réalisé dans le secondaire.

"Nos élèves arrivent à l'école non francophones. En CE1, ils n'ont que très peu d'années de scolarisation derrière eux, surtout s'ils ne sont pas allés en maternelle, et ont donc évidemment des acquis très faibles en français, c'est logique. L'écart avec les résultats du bac montre qu'il y a une réelle progression tout au long de la scolarité. Le Premier ministre l'a rappelé, le budget de l'éducation à Mayotte a doublé en 4 ans, des efforts sont faits et ils payent. Le système éducatif à Mayotte est bien plus récent qu'en Métropole et dans les Dom. D'ici 10 ans, nous aurons un niveau bien meilleur avec les nouveaux instituteurs mieux formés et la maternelle." En attendant d'atteindre un tel objectif, il faut souhaiter que les 1.935 bacheliers de l'année prouvent leur bon niveau en réussissant leurs études.

 

Hélène Ferkatadji

 


 

La rentrée en maternelle se prépare

La loi prévoit que pour la rentrée 2009 tous les enfants de 4 ans soient accueillis en moyenne section de maternelle. Pour ce faire, 100 postes d'instituteurs supplémentaires ont été créés. 40 de ces postes seront occupés par les nouveaux instituteurs de la promo 2009 de l'IFM, pour occuper les 60 postes restants, le vice-rectorat à obtenu exceptionnellement du ministère que soient nommés à Mayotte 60 professeurs des écoles, en attendant que les 120 étudiants admis à l'IFM cette année sortent diplômés pour la rentrée 2011.

Concernant l'accueil de ces nouveaux élèves, le vice-recteur ne peut qu'espérer que le Smiam remplira sa part du contrat en livrant les salles de classe nécessaires à la scolarisation des enfants de 4 ans. L'inquiétude existe surtout pour les communes de Mamoudzou et Koungou. Si les salles ne sont pas ouvertes à la rentrée, le vice-rectorat mettra en place des rotations.

17/07/2009 – Association des maires de Mayotte

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}e n'est pas un scoop, les mairies de Mayotte sont dans "une situation financière catastrophique, avec des déficits chroniques et une main d'œuvre qui coûte déjà très cher". Ibrahim Boinahéry, le maire de Tsingoni et président de l'AMM, fait un constat très amer des communes de Mayotte. Koungou est déjà dans le collimateur de la Chambre territoriale des comptes (CTC), qui pourrait la mettre sous tutelle si le plan de redressement n'est pas approuvé (voir MH n°434). D'autres communes sont sous la même menace.

"En l'absence de prestations sociales, les communes ont joué un rôle palliatif. Nous héritons d'une situation qu'on subit. Depuis la décentralisation de janvier 2008, on nous demande aujourd'hui plus de technicité et de compétences", explique M. Boinahéry qui rappelle que la CTC avait parlé de "sous-qualification chronique" au sujet des communes mahoraises.

Les agents des communes, notamment les policiers municipaux, ont récemment bloqué l'accès de mairies pour manifester leur mécontentement au sujet de l'intégration dont ils sont exclus. "Nous les maires, sommes tributaires de la loi : si elle oblige les policiers municipaux à passer un concours, on se soumettra aux textes proposés". Pour l'instant, il n'y a que dans les corps des agents techniques et administratifs que l'intégration est possible sans concours. Les 160 policiers municipaux devront donc suivre des formations au CNFPT pour se préparer. Il en est de même pour les Asem qui doivent obtenir le CAP petite enfance pour devenir des Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles).

 

"Nous avons de nouvelles charges, mais pas de nouvelles recettes"

 

"Les dépenses liées à la masse salariale augmentent à cause de l'augmentation du Smig et du point d'indice. Le nombre d'élèves dans les écoles primaires augmente aussi, et il y a en plus l'obligation de scolarisation des enfants de 4 ans à la rentrée prochaine : nous avons de nouvelles charges, mais pas de nouvelles recettes", déplore le président de l'AMM. Heureusement, le conseil général n'a finalement pas baissé le Fip (Fonds intercommunal de péréquation), qui permet d'équilibrer le budget des communes. Le décret du 23 juin continue de leur donner 20% des recettes de l'année n-1.

Autre sujet préoccupant : le foncier. Les PLU (Plans locaux d'urbanisme), qui prévoient les réserves foncières pour les constructions futures et qui doivent être terminés avant le 31 décembre 2010, sont toujours en cours d'élaboration dans les communes. "Le problème est que le modèle est calqué sur celui de la Métropole, notamment pour la communication envers les habitants. Ici, nous avons des villages isolés, loin des places publiques. Notre principal souci est cette sensibilisation vis-à-vis de la population". Pour l'instant, seules les communes de Kani-Kéli et Dembéni ont entamé la phase 2 de leur PLU.

 

"C'est un texte de 1911 qui régit l'expropriation à Mayotte !"

 

"Pour mettre en place la fiscalité locale, il faut régler deux problèmes : l'état-civil et la régularisation foncière. Pour la ZPG (Zone des pas géométriques) où sont installés la plupart des villages, l'Etat n'a rien dit, n'a rien fait. Si le conseil général n'a pas pu mener à bien la régularisation en 13 ans, comment l'Etat le fera-t-il en quelques années ?", se demande M. Boinahéry, qui préconise la création d'une agence de gestion de la ZPG comme aux Antilles, mais aussi une agence technique départementale pour monter les projets d'aménagement et une Safer (Société d'aménagement foncier et de l'espace rural) pour les terrains agricoles.

Reste le problème, pour l'instant insoluble, des terres en indivision : "Le village de Chiconi est situé sur un terrain privé de 40 hectares, acheté par 70 personnes au départ. Aujourd'hui, il y a 4.000 héritiers. La solution serait l'expropriation et la redistribution des terrains aux occupants, mais c'est toujours un texte de 1911 sous le régime de "Madagascar et dépendances", introduit à Mayotte dans les années 1930, qui régit l'expropriation à Mayotte ! Nous avons besoin d'un nouveau texte pour régler le problème de l'indivision."

En 2014, les communes pourraient lever les impôts locaux (taxe d'habitation, taxes foncières sur le bâti et le non-bâti, taxe professionnelle, taxe sur les ordures ménagères) en se basant sur la valeur locative cadastrale des biens, mais "même quand chaque parcelle sera identifiée, on n'est pas sûr d'avoir en face des personnes solvables pour lever les impôts locaux", prévient M. Boinahéry.

 

"On ne voit toujours pas venir les travaux prévus par le Contrat de projet"

 

Le président de l'AMM regrette que de nombreux projets sur les communes ne voient pas le jour. "On ne voit toujours pas venir les travaux prévus par le Contrat de projet. On ne sait pas à qui s'adresser pour réaliser ces projets : le conseil général ou l'Etat ? Certaines communes sont prêtes à recevoir les infrastructures, mais elles n'ont pas d'interlocuteurs". M. Boinahéry s'en prend aussi à l'Etat au sujet du Plan de relance qui "a été décidé on ne sait où. Les 21 millions d'euros sont déjà répartis sans qu'on nous ait prévenus. On ne sait pas comment les choix ont été faits, alors que le ministère demandait l'investissement des élus !", s'indigne-t-il.

Concernant les indemnités des maires qui ont été récemment jugées illégales car basée sur l'indice métropolitain, M. Boinahéry s'interroge : "Si des agents dans les communes ont des salaires basés sur l'indice de droit commun, pourquoi pas les maires ? Les conseillers généraux et les présidents des syndicats intercommunaux ont les mêmes indemnités qu'en Métropole".

Pour finir, le président de l'AMM a annoncé que l'association va prochainement changer de nom pour devenir l'Association des maires et des présidents des groupements intercommunaux de Mayotte (AMPGIM), qui sera toujours dans le réseau national de l'Association des maires de France. Un expert comptable aura une mission permanente dans l'association pour contrôler les dépenses. M. Boinahéry a aussi promis que les effectifs mahorais pour le congrès de l'ACCDom (Association des communes et collectivités d'Outremer) seront "fortement réduit". "Il faut resituer les déplacements pour ce qu'ils sont : une recherche d'information à l'extérieur pour ensuite ramener un compte-rendu qui s'insère dans la stratégie de notre association". Gageons que ces nouvelles "bonnes pratiques" perdureront, après les abus constatés par le passé.

 

Julien Perrot

17/07/2009 – Société : Victimes du « qu’en dira-t-on ? »

 

{xtypo_drop}C’{/xtypo_dropcap}est le grand jour pour Raïna. Aujourd’hui elle épouse Idriss, son petit ami depuis le lycée. Le seul problème, c’est que ni Raïna ni Idriss ne seront présents à leur mafounguidzo, la cérémonie du mariage. Comme le font de plus en plus de jeunes qui poursuivent leurs études en France, ils ont accepté d’officialiser leur union par procuration, en attendant de venir faire le grand mariage dans deux ans. Une tendance qui s’accentue à mesure que les jeunes Mahorais prolongent leurs études supérieures.

Actuellement en stage obligatoire pour la validation de son année, Raïna n’a pas pu se déplacer pour la cérémonie : "ce n’est qu’une formalité pour nous permettre de vivre ensemble, de toute façon je serais présente pour les festivités". Quant à Idriss, il est en voyage linguistique.

Ce que ce jeune couple ne nous dit qu’à demi-mot, c’est que ce sont les familles qui ont décidé du timing de leur union. Une pratique courante à une époque où des études supérieures de plus en plus longues, notamment chez les filles, incitent certaines familles à faire fi du parcours professionnel de ces dernières pour les marier avant qu’elles ne se "perdent"; comprenez, qu’elles aient des relations sexuelles avant le mariage. C’est ce que nous explique la jeune femme.

"Ca fait longtemps qu’on est ensemble. Il y a quelques mois, nos parents nous ont expliqué qu’il fallait nous marier afin de pouvoir vivre ensemble en France. C’est pour éviter les racontars, les "qu’en dira-t-on ?", une malédiction qui semble poursuivre les jeunes Mahorais au-delà des mers.

 

"Pendant longtemps les jeunes filles ont été cantonnées aux cuisines, devant les séries brésiliennes…"

 

Étudiante en management international, à 23 ans, Raïna a pourtant une idée bien précise de sa carrière. "J’aimerais aller jusqu’au master, Je voudrais ensuite pouvoir travailler quelques années à l’étranger avant de revenir en France ou à Mayotte." Un parcours qui ne s’accorde que très peu avec son nouveau statut d’épouse. "C’est vrai qu’il faudra qu’on essaie de trouver un terrain d’entente. Je ne m’inquiète pas de la réaction de mon mari. Je sais qu’il me soutiendra. Mais c’est surtout celle de sa famille qui posera problème. A Mayotte une épouse doit faire passer son mari avant tout le reste."

En effet, comment expliquer à ces familles qui se sont saignées pour payer une dot conséquente et des bijoux d’une valeur de plusieurs milliers d’euros, que la jeune mariée désire d’abord voir le monde et se construire une carrière avant de rentrer pour s'occuper de son époux.

"Les gens ne comprennent pas notre besoin de découvrir autre chose. Pendant longtemps les jeunes filles ont été cantonnées aux cuisines, devant les séries brésiliennes… Il est normal, une fois en France, qu’on désire s’accorder un peu de temps avant de retourner servir nos maris"… "et leurs familles", ajoute Idaya, son amie mahoraise.

Ces deux jeunes femmes sont le reflet de la révolution lente et silencieuse que sont en train de mener les Mahoraises. La route vers l’émancipation. Un combat qui a commencé avec les générations précédentes. Pendant longtemps, les femmes mahoraises ont été privées d’instruction, l'école étant considéré comme un lieu de débauche. C'est ce que nous explique cette "mama".

 

"Il faut que tu te maries. Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour tes parents"

 

"Avant, les parents ne voulaient pas scolariser leurs enfants, ils avaient peur qu’ils oublient leur culture et ne deviennent des wazungu. Pour les filles c’était encore plus restrictif, pour eux, nous envoyer à l’école équivalait à nous débaucher." Celles qui étaient scolarisées allaient rarement au-delà du CM2. A peine adolescentes, pour elles, le moment était venu d’être mariées. L’âge moyen du mariage pour les femmes était alors de 15 ans. Une donne qui explique en grande partie le faible niveau scolaire des femmes des générations précédentes.

Avec le recul de l’âge légal du mariage et le processus de scolarisation obligatoire, les femmes ont su progressivement relever leur niveau scolaire. Mais les pressions sur le mariage perdurent, contrecarrant souvent des projets professionnels. Ce fut le cas pour Layla. Elle nous raconte comment, après avoir eu son bac en 2003, sa famille l'a poussée à se marier. Un an après, mère d'une petite fille, elle a essayé de reprendre ses études, en vain.

"Pour ma famille, le bac c’était l’essentiel. Quand ils m'ont dit qu'il était temps de me marier, j'ai accepté pour être libre de mes mouvements, mais je suis tombée enceinte. Comme beaucoup de jeunes mahoraises, j’avais peur de prendre la pilule. On dit que ça rend stérile lorsqu’on n’a jamais eu d’enfant. Lorsque ma fille a eu un an, je me suis inscrite dans une école d'infirmière."

Mais l'éloignement fut difficile à supporter pour cette mère de famille. "Mon mari ne s’en sortait pas avec notre fille, et ma famille me manquait trop. Alors j’ai abandonné mes études pour venir m’occuper d’eux."

Amina nous explique aussi comment ces pressions familiales l'ont poussée à se marier plus tôt qu’elle ne le voulait. "On n’était pas vraiment prêts, mais pour la famille il fallait que ca se fasse. Les pressions se faisaient régulièrement sous forme de réflexions… Il faut que tu te maries, me disaient-ils. Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour tes parents… Ta mère a une dette à payer envers la société, elle doit marier sa fille pour pouvoir à son tour inviter ses amies… Fais-le pour voir sa bénédiction, en remerciement pour tout ce qu’elle a fait pour toi…"

Lorsqu'ils n'arrivaient pas à toucher sa fibre filiale, ils essayaient de lui faire peur. "Tu te fais vieille, bientôt on ne voudra plus de toi. J’avais 25 ans à cette époque. Un jour, mon père est allé voir mon copain pour lui dire de régulariser les choses ou alors de me quitter, j’étais hors de moi quand je l’ai su. Je pense que beaucoup de couples doivent se séparer à cause de ces pressions. Nous l'avons finalement fait pour faire plaisir à nos familles. Mais comme nous n’étions pas vraiment prêts à vivre ensemble, nous nous sommes séparés quelques mois plus tard." Et si pour certaines le mariage est un moyen d’arrêter le harcèlement moral, pour d’autres il constitue la seule alternative pour acquérir le statut d’adulte.

 

Le mariage, une voie vers l’émancipation féminine

 

En effet, dans la société mahoraise, une femme n’est vraiment considérée comme majeure qu’après son mariage. C’est le moment où elle quitte la tutelle de ses parents pour rentrer sous celle de son mari. Mais avec plus de marge de manœuvre. Une expérience vécue par Imane*. Après plusieurs années d’études en France, où elle a brillamment réussi son école de commerce, la jeune fille a ressenti le besoin de rentrer, laissant derrière elle son petit ami de longue date.

"Je voulais apporter ma contribution au développement de l'île." A son arrivée, elle trouve rapidement un poste à responsabilité et acquiert une aisance financière. Mais après plusieurs années d’indépendance, difficile à 28 ans de retourner dans le giron familial. La promiscuité sociale des frères et sœurs, des cousins, des oncles et tantes, et de leur entourage, les pressions pour prendre un époux… La jeune femme ressent rapidement le besoin de se trouver un logement. Chose impossible pour une célibataire. "Je voulais habiter seule, mais je me suis retenue pour ma mère. Parce que je ne voulais pas que les gens disent du mal de nous."

Un an après, profitant du passage de son petit ami sur l’île, elle décide de sauter le pas. "S’il n’était pas venu, on ne l’aurait pas fait. C’était en quelque sorte une manière de m’émanciper." Aujourd’hui Imane est libre de mener sa vie comme elle l’entend. Mais après deux ans de mariage, elle vit toujours éloignée de son mari qui, tout comme elle, occupe un poste important, mais en Métropole.

Selon un rapport commandé par le Sénat, en 2001, 70% des demandeurs emplois mahorais étaient des femmes. Une tendance qui se maintient alors que les statistiques révèlent chaque année la domination des filles dans la réussite scolaire.

 

Halda Toihiridini

17/07/2009 – Mammifères marins

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} court terme, différentes études ont par exemple mis en évidence des changements comportementaux, des modifications de structures des groupes ou encore une augmentation de la fréquence de vocalisations entre les animaux avec l’approche des embarcations, leur nombre ou encore le niveau sonore généré par les moteurs.

Si l’activité de whale-watching reste peu fréquente, limitée dans le temps et peu intrusive, ses impacts resteront de courts termes et seront tolérés par la population impactée. A l’inverse, si les évènements perturbateurs sont fréquents et intensifs, ils peuvent entraîner à moyen terme une diminution du succès reproducteur ou du succès d’alimentation ou encore une augmentation des dépenses énergétiques.

Enfin, à long terme, si la pression de whale-watching a franchi le seuil tolérable par les populations impactées, leur abondance peut diminuer, comme cela a été le cas pour les grands dauphins de Shark bay en Australie ou de certains fjords de Nouvelle Zélande.

A Mayotte, les espèces ciblées sont en particulier les baleines à bosses pendant leur période de présence dans les eaux de Mayotte (juillet à novembre) et, toute l’année, les dauphins : dauphin à long bec, tacheté, grand dauphin et péponocéphale. Afin de minimiser l’impact de cette activité sur les mammifères marins du lagon et d’assurer sa durabilité, les professionnels de l’activité et les différentes institutions locales ont collaboré à la mise en place d’une réglementation (arrêté préfectoral n°60/Daf du 28 juillet 2004).

 

Couper les moteurs à 100m des baleines

 

A partir de 300m de distance des animaux, la vitesse autorisée maximale est de 5 nœuds et l’approche doit se faire parallèlement et en retrait de leur trajectoire. En deçà de 30m pour les dauphins, et de 100m pour les baleines et toute autre espèce, l’embarcation se trouve dans une zone dite d’observation rapprochée où les moteurs doivent être coupés.

Dans cette zone, deux embarcations au maximum sont autorisées à être présentes simultanément, à condition qu’elles soient positionnées du même côté du groupe observé. Si plus de deux embarcations sont présentes, les autres bateaux doivent rester à une distance supérieure à 100m où chacun attend son tour dans l’ordre d’arrivée.

La durée d’observation dans cette zone "rapprochée" est alors limitée à 30 minutes par embarcation. Toute tentative d’approche doit être abandonnée si un ou plusieurs individus présentent des signes de nervosité, d’agressivité ou des changements brutaux de comportement.

Dans le cas d’une mise à l’eau avec les animaux, les nageurs, au nombre de 8 maximum, doivent être regroupés et évoluer dans le même sens. La mise à l’eau ne peut pas durer plus de 15 minutes et il est interdit de toucher les animaux. Les véhicules nautiques à moteur ne sont pas autorisés à effectuer des approches de mammifères marins. Les survols aériens sont autorisés au-dessus de 150 m d’altitude.

 

Claire Pusineri,

Cellule technique océan Indien de l'ONCFS

 


 

Projections gratuites avec Sea Blue Safari et Mégaptera tous les vendredis à 18h30 : grand diaporama, films sur les baleines, les dugongs, l’environnement marin… à l’éco centre de Sea Blue Safari, 2 rue Mahabou à Mamoudzou. Les objectifs : faire découvrir les "habitants" du lagon, sensibiliser chacun à l’univers marin, mais aussi créer des échanges entre professionnels et amoureux de la nature ! Renseignements : 0639.69.13.87.

17/07/2009 – Evénement : Concerts de SINGUILA à Mayotte

A l'occasion des tournois internationaux de Diégo, ARTS MAHORE et l'AS PPP Basket organisent 3 shows avec l'artiste de renommée

SINGUILA

Première partie: Bohouss

Il arrive à Mayotte le 29 juillet 2009 et jouera :

  • Le vendredi 31 juillet 2009 à partir de 20h00 à la médiathèque PASSAMAINTY
  • Le vendredi 31 juillet à partir de 00h00 au Mahaba Club
  • Le samedi 1er août 2009 à partir de 20h00 à la MJC de TSARARANO

Prévente des billets sur le net : www.arts-maore.fr à 8 €

Prévente disponible au 0269 60 03 82 : 10 €

Sur place: 12 €

500 tickets à 6 € pour les moins de 10 ans obligatoirement accompagné d'un adulte

 

Pour tous renseignements :

Tel: 0269 60 03 82 / Fax: 0269 60 03 83 / GSM: 0639 24 07 61

10/07/2009 – Ce que j’en pense

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es bonnes nouvelles, encourageantes, font plaisir. On les retrouve dans ce "numéro spécial vacances" de "Mayotte hebdo avec plein d'autres. Mayotte peut être ambitieuse. Il faut faire taire ces mauvaises langues, ces jaloux qui ne font que nous freiner, et progresser, valoriser les belles et bonnes initiatives. Encourager ceux qui (se) bougent, travaillent et font avancer Mayotte.

Mayotte hebdo est encore là. Quand on lit, quand on entend, quand on voit autour de nous, dans le monde, les journaux qui ferment, la crise et tout ce qui s'ensuit, on est inquiet. Mais nous sommes toujours là, et toute l'équipe vous a concocté ce numéro "spécial vacances" avec de l'actualité bien sûr, mais aussi des portraits, des sujets plus légers, une jolie promenade à travers M'tzamboro, une rencontre entre deux personnalités à l'occasion du Petit déjeuner de Mayotte hebdo, un rendez-vous du journal dans lequel on prend le temps de se discuter, d'argumenter. Ce numéro spécial, comme chaque année depuis 9 ans, est plus épais, plus consistant encore que le reste de l'année, mais reste au même prix de 2 euros.

En plus de ce travail, l'équipe a aussi réalisé, ces dernières semaines, un magazine. Une partie économique avec un thème, un dossier principal pour essayer d'en faire le tour. Puis une partie culture, loisirs, découvertes, pour profiter de Mayotte et de sa région, s'y sentir bien, pour aller à la rencontre de l'autre, pour donner une belle image de Mayotte. C'est Horizon Austral. Il sera en kiosque dans les prochains jours. Je vous invite à l'acheter…

Après tout ce travail, après une année (scolaire) intense en évènements avec notamment le 29 mars, malgré la crise, nous sommes toujours là mais épuisés, alors comme chaque année le journal va fermer ses portes pour 3 semaines, à peine 21 jours, pour reprendre des forces.

Tous ces journaux, ce magazine, nous les faisons pour vous, avec vous et nous continuons à les améliorer, les étoffer, comme récemment avec Mayotte hebdo sport. Ils peuvent voir le jour grâce à vous, votre soutien, vos critiques, mais aussi grâce aux annonceurs, aux entreprises et administrations qui se servent de ces pages pour vous présenter leurs services, leurs produits, leurs informations.

Votre journal est toujours là, et on espère encore longtemps, pour vous donner de bonnes nouvelles. Bonnes vacances pour ceux qui en prennent, bon courage pour tous les autres et rendez-vous pour le prochain Mayotte hebdo dans les kiosques le vendredi 14 août.

 

Laurent Canavate

UNE Mayotte Hebdo N°437 – Vendredi 17 juillet 2009

UNE Mayotte Hebdo N°437 - Vendredi 17 juillet 2009Lieu-dit

M'tzamboro la septentrionale

> Petits déjeuner de Mayotte Hebdo : Thomas Michaud & Saïd Omar Oili
> François Fillon : 6M€ supplémentaires pour le plan de relance
> Mayotte ECO : Mayotte, poisson pilote de l'aquaculture ultramarine
> Tounda : Concerts, festivals, tout le programme

 

 

 

16/07/09 – CG : statu quo sur le dossier des transports scolaires

La "bombinette du transport scolaire", comme l'appellent quelques agents du Conseil général, est loin d'être désamorcée. Ressorti du placard dans lequel les conseillers généraux l'avaient précieusement enfermé en janvier dernier, après la contestation musclée des transporteurs, le dossier n'a pas pour autant avancé. En tout cas pas assez pour trancher. Ainsi, le rapport nº 2009 – 71, présenté au vote des conseillers généraux ce mercredi en session plénière, préconisait de reconduire la délégation de service public qui régit les transports scolaires mahorais depuis 1995, pour une durée de 6 mois afin, selon M. Douchina, "d'avoir le temps de traiter ce problème délicat". Pour l'opposition, la proposition d'un énième avenant (le 6ème depuis 2001) pour reconduire la DSP est inacceptable. Ses membres estiment en effet que 6 mois de réflexion et un voyage d'information à la Réunion suffisaient pour proposer un rapport, quitte à froisser certaines susceptibilités. Pour Saïd Omar Oïli, conseiller général de Dzaoudzi, elle est même illégale : "l'article L 1411-1 du code des collectivités interdit le prolongement de plus d'un an d'une délégation de service public. Nous sommes aujourd'hui à 11 mois. Si nous votons ce rapport, nous versons dans l'illégalité, et je serais obligé de saisir le contrôle préfectoral", a-t-il menacé.

En face, le président Douchina n'en démord pas : "Nous avons une ligne de dialogue qui ne s'est reconstituée que très tard. Depuis, nous nous mettons toutes les semaines à la table des négociations avec les transporteurs. Et nous voulons profiter de cette opportunité pour mettre en place, en parallèle, le transport interurbain à Mamoudzou. Le préfet accepte le principe d'un avenant. Il sait que nous voulons aboutir à une solution qui satisfasse chacune des parties. Vous avez le droit d'user de votre possibilité de saisine, comme j'ai le devoir d'assurer le transport scolaire aux élèves pour la rentrée". Hadadi Andjilani, président de la commission des finances, soutient son président, et propose un amendement fixant la prolongation de la DSPla Réunion ?", demande M. Oïli. "Le dossier ne date pas d'hier. Déjà en 2008 on s'était donnés 6 mois pour proposer quelque chose, dit M. Mari, conseiller général de Bandrélé. En janvier, nous avons soumis l'idée de lots, puis nous avons abandonné devant le blocage de l'île. Nous avions tout le temps de travailler sur ce dossier". pour une période d'un an, jusqu'en juin 2010, là aussi pour "avoir le temps de travailler en profondeur sur le dossier, et assurer les transports à la rentrée". Certains élus de l'hémicycle s'indignent : "Où sont les conclusions de la délégation qui est partie à

M. Douchina ne se laisse pas perturber par les attaques et reprend, pédagogue : "L'idée de DSP a été abandonnée, car elle suppose une participation financière de 30% des usagers sur l'exercice. Nous ne pouvons imposer cela aux familles. En revanche, c'est la solution que nous privilégions pour le transport interurbain. Mais nous avons besoin de temps. Il ne faut pas casser cette dynamique, et se donner un an, quitte à écourter délai si nous sommes prêts avant. Pourquoi : afin d'aiguiller les petits artisans d'abord sur la démarche du CG et ensuite pour les préparer à répondre aux candidatures de marchés à procédures adaptées". C'est alors que les élus de la majorité, d'habitude à l'unisson derrière leur chef de file, se mettent à faire des leurs. M. Chanfi ne veut plus "reculer pour mieux tomber." M. Ousseni, conseiller général de Bouéni, n'est "pas d'accord avec ce que la majorité propose" et veut des "garanties de survie pour les petits artisans". C'est la débâcle. Le président le sent et s'empresse d'annoncer la mise aux voix : "Reconnaissez les vôtres, M. le président", ironise même Zaïdou Tavanday, devant tant de division. Les amendements ont été rejetés, et le texte initial adopté d'une courte majorité.

16/07/09 – Pas de Mahorais au concours Talent national

Le 30 juin dernier, le comité d'experts du concours national Talent s'est réuni afin de sélectionner les 50 finalistes qui seront auditionnés lors des jurys nationaux le 8 septembre prochain. Après deux succès consécutifs du concours Talents mahorais à l'échelle nationale, et malgré la grande qualité des dossiers, Mayotte ne sera pas représentée à Paris. "La 3ème édition mahoraise est malgré tout une grande réussite locale, tant par la mobilisation des partenaires (19 institutions et associations de l'entrepreneuriat), que par la participation des candidats (48 dossiers dont 27 auditionnés et 11 primés)", estime la Boutique de Gestion, organisatrice du concours, qui souligne que l'investissement financier des partenaires a permis de doter chaque lauréat régional, pour un montant total de 30.500€.

16/07/09 – Pierre Baubet, chevalier de la Légion d’honneur

Par décret du Président de la République du 13 juillet 2009, Pierre Baubet a été nommé au grade de chevalier de la Légion d'honneur. Arrivé en 1982 à Mayotte en tant que VAT formateur à l'ex-CFA, il a rapidement pris en main la Coopérative des pêcheurs de Mayotte (Copemay), qu'il dirige depuis 25 ans, toujours installée sur le front de mer de Mamoudzou. "Avec des moyens ridicules on essaye d'évoluer. On a quand même avancé, mais le chemin est encore long". Marié à Yasmina (Boudra) et père de 3 enfants, il s'investit dans de nombreuses activités comme récemment les gîtes "Les Bangas" à Ironi-bé.

15/07/09 – Réussite record pour le bac

Avec les résultats du rattrapage dévoilés samedi dernier, tous les examens de l'année 2009 sont terminés. Chaque année, les résultats de Mayotte progressent, mais cette fois ci c'est un bond de géant : 75.59% de réussite toutes séries confondues, +14.33% par rapport au taux de réussite du bac 2008, du jamais vu à Mayotte. Un tel bond en avant a évidemment ravivé la rumeur permanente à Mayotte d'un bac cadeau au niveau considérablement rehaussé. Pourtant le vice rectorat, qui rappelle comme chaque année que les jurys sont souverains, donne d'autres explications à ce résultat exceptionnel. A commencer pour les bacs professionnels, qui atteignent cette année 92% de réussite toutes séries confondues, contre seulement 50.8% en 2008. Le vice recteur précise que ce score vient avant tout de l'"effet second tour".

C'est en effet la première année que les candidats au bac pro ont droit à une session de rattrapage pour ceux qui obtiennent une moyenne entre 8 et 10, comme leurs camarades des séries générales et technologiques. Une mesure mise en place à l'échelle nationale par Xavier Darcos qui porte particulièrement ses fruits à Mayotte. "Nos élèves ne sont au départ pas francophones, ils ont donc de grandes difficultés à l'écrit qui ne se retrouvent pas à l'oral où il leur est plus facile de faire comprendre leur raisonnement. C'est pourquoi le rattrapage fait une vraie différence ici". Le bac général lui "se régularise", on passe de 68.9 à 73.3% de réussite, une progression constante. C'est le bac technologique qui déçoit encore une fois cette année, le bac STG qui regroupe de nombreux élèves qui n'ont pu être pris ni en général ni en bac pro, peine à décoller, et la série ST2S est en forte chute.

Le vice recteur a tenu à préciser une nouvelle fois que les lycéens ont été handicapés par 37 jours de cours en moins en raison des différentes grèves. Alors que les CAP et BEP donnent également des résultats satisfaisants avec une maintient des premiers à 89% de réussite et un décollage des BEP avec 72.1%, soit +10.5 par rapport à l'an dernier, la déception se situe au niveau des BTS, qui augmentent très peu pour atteindre juste 33.6% de réussite. Le vice recteur prévoit pour l'année prochaine de "faire évoluer les équipes pédagogiques", à savoir affecter en BTS des enseignants qui ont fait une année en terminale pour qu'ils suivent mieux la progression des étudiants.

15/07/09 – La rentrée en maternelle se prépare

La loi prévoit que pour la rentrée 2009 tous les enfants de 4 ans soient accueillis en moyenne section de maternelle. Pour ce faire, 100 postes d'instituteurs supplémentaires ont été créés. 40 de ces postes seront occupés par les nouveaux instituteurs de la promo 2009 de l'IFM, pour occuper les 60 postes restants, le vice rectorat à obtenu exceptionnellement du ministère que soient nommés à Mayotte 60 professeurs des écoles, en attendant que les 120 étudiants admis à l'IFM cette année sortent diplômés pour la rentrée 2011. Concernant l'accueil de ces nouveaux élèves, le vice recteur ne peut qu'espérer que le Smiam remplira sa part du contrat en livrant les salles de classe nécessaires à la scolarisation des 4 ans. L'inquiétude existe surtout pour les communes de Mamoudzou et Koungou. Si les salles ne sont pas ouvertes à la rentrée, le vice rectorat mettra en place des rotations.

15/07/09 – « Je souhaite qu’il y ait un CCAS dans toutes les communes dès 2011 »

Patrick Kanner, adjoint au maire de Lille et président national de l'Union nationale des Centres communaux et intercommunaux d'action sociale (Unccas) depuis 1996, était en visite sur l'île du 9 au 11 juillet avec une délégation de ses cinq plus proches collaborateurs. Entretien exclusif.

 

MH : Lors de votre mission à Mayotte, quel était l'objet de vos discussions ?

Patrick Kanner : On avait prévu de venir à Mayotte mais plutôt une fois la départementalisation réalisée. En fait, c'est à l'initiative de la directrice de la Dass que nous avons été invités. Aujourd'hui, les communes n'ont aucun service social ou alors de manière vraiment embryonnaire. Nous sommes venus expliquer ce qu'est un CCAS, comment ça fonctionne et quelle ingénierie nous pouvons apporter aux communes pour pouvoir réaliser les CCAS progressivement. Il ne s'agit pas bien sûr de croire que d'un coup de baguette magique, considérant la situation financière des communes, on va créer du jour au lendemain un CCAS multi-compétent, comme cela peut exister en Métropole. Le CCAS en France a plus de deux siècles d'existence à Lille par exemple, et je sais bien que celui de Mamoudzou va commencer doucement.

Il ne faut pas donner de fausses illusions. Mais nous avons rencontré les élus qui manifestement sont très au fait des besoins de leur population et qui pensent sérieusement que le CCAS peut être un outil dédié de la ville, un service spécifique mais un établissement public autonome, pour mener à bien leurs politiques sociales. Aujourd'hui, on a le sentiment qu'il y a une vraie volonté politique en la matière et nous venons accompagner ce mouvement à la demande de l'Etat mais avec notre personnalité. Nous espérons que les 17 communes de Mayotte auront un CCAS dans les mois et les années à venir. Deux communes, Pamandzi et Koungou, ont déjà délibéré pour demander la création d'un CCAS sur leur territoire. C'est donc vers elles que notre action va se diriger en priorité.

 

Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le Mayotte Hebdo de ce vendredi.

15/07/2009 – Bohouss Ft. Amex aux Francofolies

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13/07/09 – Visite de François Fillon : 6M€ de plus pour le plan de relance

Première étape de cette courte visite du premier ministre samedi, l'inauguration de la mairie de Mamoudzou. Accueilli par un public d'élus, de notables et de curieux réunis devant l'hôtel de ville, François Fillon reçu le discours du maire de la capitale s'est réjouit que, pour la première fois, "la commune de Mamoudzou accueille un premier ministre de la République". Abdourahamane Soilihi a rappelé que, lors des élections européennes, les Mahorais ont "confirmé le choix d'appartenir à l'Europe et montré notre attachement indéfectible au statut de Région ultrapériphérique européenne et aussi le pouvoir d'accéder aux divers fonds structurels pour pérenniser les projets structurants de notre île". Le maire de Mamoudzou a tenu à attirer l'attention du premier ministre sur la situation financière difficile des communes de l'île, dont les problèmes de trésorerie "rendent difficile le paiement des salaires et la progression des investissements". Il a appelé à la mise en place rapide de la réforme de la fiscalité. Autre sujet d'importance pour le maire, l'immigration clandestine, qu'il compte voir jugulée par le gouvernement. Avant d'inviter M. Fillon à revenir quand il le souhaite dans la capitale, M. Soihili a remis au premier ministre un dossier sur la réfection de la voirie communale avec un plan de financement étalé sur 4 ans, et a appelé à l'intégration dans la fonction publique de droit commun des agents de police municipale.

"Nous sommes venus vous apporter le témoignage du respect et de l'affection de la République", a entamé M. Fillon, avant de rappeler une nouvelle fois, sous les applaudissements de la foule, que c'est le président Sarkozy et son gouvernement qui a mis en oeuvre la départementalisation. La premier ministre a annoncé avoir confié à Marie Luce Penchard la direction de la concertation avec Mayotte pour définir le futur nombre de conseillers généraux et le mode de scrutin pour 2011. La secrétaire d'Etat à l'Outremer devra également faire le point tous les ans avec les élus locaux sur l'avancement de la mise en oeuvre du Pacte. M. Fillon a ensuite abordé les points les plus sensibles, à commencer par l'état civil, pour lequel il a précisé que les fonctionnaires de la Crec se rendront bientôt dans les villages pour aider à remplir les dossiers de demande de révision d'état civil, dossiers qu'il ne sera plus possible de déposer dans un an. Le premier ministre a ensuite annoncé l'installation d'un 4e radar, dans le sud, pour intensifier la lutte contre l'immigration clandestine. Un hélicoptère de la gendarmerie sera également positionné en permanence dans l'île.

"Mais tout ceci restera insuffisant tant que la société mahoraise elle-même ne s'attaquera pas aux causes de l'immigration clandestine. L'emploi de travailleurs clandestins ou la location de cases insalubres sont inadmissibles." Au sujet de l'éducation, M. Fillon a exigé que les classes du primaire ne dépassent pas 28 élèves et rappelé que tous les enfants de 3 ans seront accueillis en maternelle en 2010, sans toutefois préciser comment atteindre cet objectif. Il a ensuite annoncé la construction future du deuxième lycée de Mamoudzou, pour lequel il a donné son accord. Enfin, dernière et seule réelle annonce, 6 millions d'euros seront rajoutés au plan de relance, affectés notamment à la rénovation des écoles et à l'amélioration du réseau routier de Mamoudzou, Petite Terre et des zones rurales.

13/07/09 – Etats généraux : une DGCCRF fin 2009

Avant de s'envoler pour Moroni, le premier ministre a siégé dans l'hémicycle du conseil général, aux côtés du président Douchina, du préfet et des parlementaires, pour faire un point rapide sur les Etats généraux de l'Outremer à Mayotte. En quelques minutes, les présidents des huit ateliers ont exposé à M. Fillon les constats, les enjeux et les propositions élaborées lors des différentes réunions. Les remerciant pour "la qualité des travaux", le premier ministre a assuré que le but de cette opération "ne consiste pas à prendre n'importe quels engagements : ceux qui seront pris seront tenus". Il a également précisé qu'il n'était pas là pour clôturer les Etats généraux qui doivent encore continuer à travailler.

Sur le fond, le premier ministre s'est arrêté sur le thème des prix et du pouvoir d'achat, annonçant la création d'une direction de la concurrence et de la répression des fraudes installée à Mayotte dès le troisième trimestre 2009. "Cela ne va pas tout seul résoudre le problème du pouvoir d'achat, la seule solution est le développement de la production locale et les échange avec vos voisins", a-t-il précisé. Concernant le foncier, M. Fillon doit signer dès son retour à Paris le décret relatif à la ZPG qui va permettre une régularisation foncière de ses premiers occupants et de mettre du foncier à disposition des communes pour construire équipements et logements sociaux. Délivrant son message pour le futur département : "ambition, sagesse et rassemblement", le premier ministre a appelé les élus mahorais à s'inspirer de ce qui s'est fait ailleurs pour éviter certaines erreurs, notamment dans le domaine de l'environnement.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes