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18/08/09 – Fim 2009 : une édition encourageante

La 11ème édition du Festival Intermisik de Mayotte (Fim) a pris fin dimanche soir, après neuf jours de concerts et de fêtes sur les stades de Passamainty et Chirongui. Si la direction de l'ingénierie culturelle du conseil général de Mayotte (Dilce), organisatrice de l'événement, n'a pas encore communiqué les chiffres de la fréquentation, il est permis de croire que cette édition a été plus suivie que la précédente, notamment grâce à une programmation éclectique, solidifiée par le partenariat initié cette année avec le prestigieux festival Sakifo, qui se déroule chaque année à la Réunion au mois d'août. En effet, après leur prestation sur l'île de la Réunion lors du Sakifo, sur les 70 artistes présents à la Réunion, plusieurs (Nneka, Olivia Ruiz, Grace, Tumi and the volume…) ont accepté de faire un crochet par Mayotte, sous l'impulsion de Jérôme Galabert, fondateur et directeur du festival réunionnais, et d'Alain Kamal Martial, directeur de la Dilce. Une vraie chance pour Mayotte et ses habitants, qui ont pu voir se produire sur scène des grands noms de la chanson internationale et française, à des prix abordables (entre 3€ et 10€). D'un autre côté, des artistes locaux (Bo Houss, Lathéral et Jimmy) se sont aguerris sur les planches des scènes de Saint-Pierre et ont ainsi bénéficié d'un vrai tremplin en se produisant lors du concert d'ouverture du Sakifo.

24h seulement après la clôture de cette première collaboration, il reste cependant difficile d'en tirer un bilan exhaustif. L'organisation, certes un peu chaotique en interne, était difficile à mettre en place sur deux sites différents, mais a finalement permis au public d'apprécier des concerts de qualité, dans de meilleures conditions techniques que l'an passé, et ce à Mamoudzou comme dans le sud de l'île. L'initiative sera-t-elle renouvelée ? "Nous allons d'abord en parler avec Alain Kamal Martial. Il y a bien sûr des choses à revoir. Nous ferons un bilan ensemble et puis un diagnostic, et nous aviserons en fonction", a déclaré samedi M. Galabert. Si l'homme n'a pas caché son énervement face à certains problèmes techniques et logistiques, il a également souligné "les difficultés surmontées par l'équipe de la Dilce, qui a, au final, réussi à offrir un beau spectacle durant plus d'une semaine aux Mahorais", avant d'égrainer une liste de suggestions, tels que des partenariats privé et public, ou encore des contrats de sponsoring qui pourraient être proposés afin de donner au Fim une dimension encore plus importante dans la zone océan Indien.

18/08/09 – Iqula et The Congos découvrent Chirongui

Les artistes jamaïcains qui ont mis le feu sur la scène de Chirongui, samedi soir jusqu'à 4h du matin pour le dernier concert du Festival InterMizik de Mayotte 2009 ont été invités par les élus à découvrir la commune, lundi dans l'après-midi, avant leur retour en Amérique. Au programme : une visite à l'ancien village de Poroani nommé Dzaoudzi, ainsi qu'au Talmalande (terre blanche) et au M'roumani de Chirongui. Le M'roumani, "une rivière connue pour ses vertus aphrodisiaques" selon les villageois. Elus et artistes ont entre temps partagé un thé dans une ambiance particulièrement conviviale. Dimanche en fin de journée, un m'biwi géant animé par Les Vikings mettait un terme à l'événement.

18/08/09 – Un quatrième mois déficitaire en termes de précipitations

Dans son dernier bulletin hydrologique sur la situation au 31 juillet, la Direction de l'agriculture et de la forêt note que Mayotte connaît son quatrième mois déficitaire en termes de pluies. Pour le mois de juillet, les cumuls mensuels précipités sont très inférieurs aux normales de saison et le nombre de jours de pluie est également inférieur aux normales. "L'impact occasionné par cette absence de précipitations est faible et n'engendre pas une baisse anormale des ressources en eau. Globalement, les débits des rivières baissent en suivant les normales de saison" rassure toutefois le rapport. Les niveaux des nappes phréatiques du Nord et du Sud suivent également les normales et ceux du Centre sont même au-dessus des maxima de saison. Au début du mois de juin, les retenues ont commencé leur vidange mais les taux de remplissage respectifs des retenues de Combani et de Dzoumogné sont encore de 93% et 92%, ce qui équivaut à une réserve disponible de 3,26 millions de m3.

18/08/09 – Le PSM veut prendre une part primordial sur l’échiquier politique régional

Le Parti Social Mahorais de Saïd Ahamadi Raos a tenu son université d'été ce week-end à Mamoudzou. Le but de ce rassemblement était de réfléchir à la stratégie que le parti mènera dans l'année à venir. Le premier axe est d'abord de se positionner sur l'échiquier politique local et régional et d'y jouer un rôle influent. "Nous avons remarqué que beaucoup de jeunes s'intéressent à notre parti, nous avons 4000 adhérents. Nous voulons être la première force politique de la fédération des partis progressistes de Mayotte en 2011 et nous imposer face à l'UMP" affirme le président Raos. Pour cela, il compte sur le soutien de tous les partis à l'exclusion du Nouveau Centre, mais aussi sur l'Alliance des Outremers d'Elie Hoarau qu'il a soutenu pour les élections européennes. La formation née à Koungou se félicite d'ailleurs des défaites subies à l'UMP à M'tsangamouji et Sada.

Pour arriver à une équité sociale, le PSM souhaite que la matière grise mahoraise soit employée à bon escient. "La majorité du Conseil général et certaines collectivités pratiquent une politique d'embauche condamnable. On recrute trop d'agents de catégorie C, alors qu'on a besoin d'agents de catégorie A et B. On veut des gens qualifiés, pas des fils de ou amis de. Le népotisme à l'africaine, on n'en veut pas. Les jeunes créateurs d'entreprises mahorais ne sont pas soutenus, idem pour les PME/PMI." Raos compte sur la construction de logements sociaux, une meilleure gestion des collectivités et un respect de l'identité mahoraise pour redonner l'espoir et du travail aux Mahorais.

17/08/09 – 11 candidates en compétition pour Miss Mayotte le 20 août

Cette année, l’opération Miss Mayotte a commencé tardivement, en juin au lieu de février. Les castings se sont déroulés du 16 au 31 juillet. Bien que le délai de recrutement soitcourt, une trentaine de jeunes filles qui avaient les critères exigés s’est présentée. Pour Véronique du CDTM, cette large participation présente « les premiers signes d’une réaction spontanée de la part des jeunes filles ». « On commence à identifier le résultat du travail initié depuis trois ans ». L’opération Miss Mayotte s’ancre ainsi de plus en plus dans l’île. A l’issue des rencontres, onze candidates ont été choisies selon les critères suivants : être de nationalité française, née à Mayotte ou d’origine mahoraise, âgée de 18 à 25 ans, célibataire et sans enfant.

Sandati, Aïcha, Habiba, Stanisla, Rhaïmy, Chamsia, Elodie, Nissoiti, Chaëla, Naïma et Nassuyati sont les candidates à l’élection 2009 de Miss Mayotte. Elles sont âgées entre 18 et 23 ans. Cinq viennent de Petite Terre, quatre de Mamoudzou et deux de Chiconi et Chirongui. Les onze prétendantes sont en formation depuis mardi dernier. Elles auront à se présenter dans quatre thèmes : tenue traditionnelle, contemporaine, en maillot de bain et de soirée. Les organisateurs promettent un décor très esthétique. Une véritable invitation au voyage, en Inde, est annoncée… pour une ambiance Bollywood. En plus, un mélange de danses témoignera de notre identité mahoraise.

Esthel Née, Miss Mayotte 2008 et 3ème dauphine de Miss France 2009, sera présente lors de l’élection et couronnera la nouvelle ambassadrice. Seront également présentes à la soirée du 20 août, Geneviève Leblanc, représentante officielle du Comité Miss France, et Alexandra Rosenfeld qui n’est autre que la Miss Europe 2007. Cette année, l’élection se déroule sur le parvis du comité départemental du tourisme. Selon Véronique du CDTM, ce lieu pourra accueillir 500 personnes et sera fermé par des barrières. Pré-vente des billets (20€) jusqu’au 19 août à 16h30 au CDTM et Boutique SFR Kawéni. Pour tous renseignements: 0269.61.09.09 (CDTM).

17/08/09 – Les Diables Noirs remportent la 3e Caravane Foot

Vendredi après-midi, la ligue de football a organisé la phase finale de la 3e édition de la Caravane Foot au stade de Kavani. Cette épreuve réservée aux enfants nés en 1995 et 1996 a d'abord comporté une phase de qualifications sur l'ensemble des commun es de Mayotte. Pour la phase finale, 12 communes ont été représentées. La finale a été remportée par les Diables Noirs de Combani représentant la commune de Tsingoni face à l'AS Sada (1-0). Le prix du fair-play est revenu quant à lui à Racine du Nord d'Acoua.

14/08/09 – L’ancienne centrale électrique de Kawéni déménage en Grande-Comore

Six groupes électrogènes de la société Henri Fraise qui ont été chargés hier à Longoni pour être installés dans les prochains jours en Grande-Comore. La Ma-Mwé a du mal à fournir de l'électricité en continu sur le territoire comorien et la vente des 11 groupes d'une puissance totale de 11 MW qui fournissait EDM en électricité pendant 2 ans et demi avant la mise en marche de la centrale de Longoni, permettra aux Comoriens d'avoir de l'électricité 24 h sur 24. "Quand on a de l'eau et de l'électricité, on peut développer un pays" résume Fabrice Moussel, directeur de Henri Fraise Mayotte et qui a été à l'origine d'un accord avec les autorités comoriennes pour la vente de la centrale située autrefois à Kawéni. A partir du 24 août, Moroni ne devrait plus subir de coupures de courant et Fabrice Moussel estime qu'à partir du mois d'octobre, ce seront tous les Comoriens (une opération du même type est prévue pour Anjouan et Mohéli) qui auront le courant 24 h sur 24. Le transport sera effectué par la SGTM de Michel Labourdère et plus particulièrement pour ce premier convoi avec le Kéboun.

14/08/09 – Premier cas de grippe autochtone à Mayotte

La préfecture annonce un deuxième cas de grippe A H1N1 confirmé le 12 août par le laboratoire du CHM. Il s'agit d'un malade de 16 ans dont l'état de santé ne présente aucun signe de gravité. Cette personne n'ayant pas voyagé dans les deux dernières semaines, il s'agit donc, vraisemblablement du premier cas autochtone de grippe AH1N1 dépisté sur le territoire de Mayotte.

14/08/09 – Ouverture des concours de recrutement de policiers

L'arrêté du 10 août autorisant au titre de l'année 2009 l'ouverture de concours délocalisés à Mayotte pour le recrutement de gardiens de la paix de la police nationale vient d'être publié au Journal Officiel du 13 août. Ce recrutement s'effectuera selon deux concours distincts : le premier est externe, le second est ouvert aux adjoints de sécurité. Ceux-ci devront remplir l'une de ces trois conditions pour pouvoir postuler : être recrutés avant le 1er janvier 2005, comptant au moins trois années de service en cette qualité et ayant cessé leur activité depuis moins d'un an à la date de clôture des inscriptions ; être en activité et comptant au moins une année de service en cette qualité à la date de la première épreuve d'admissibilité ; ou ayant suivi le parcours de "Cadets de la République, option police nationale", à l'issue de leur formation professionnelle initiale.

En tout, 10 postes sont offerts aux concours, 6 pour le premier concours et 4 pour le second. Les postes offerts au second concours, spécifique aux adjoints de sécurité, non pourvus à ce titre, pourront être attribués aux candidats du premier concours. La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 4 septembre 2009. Les épreuves d'admissibilité auront lieu le 12 octobre, et les épreuves d'admission à partir du 18 novembre, exclusivement à Mayotte. Les candidats déclarés définitivement admis seront affectés à Mayotte à l'issue de leur scolarité. Les candidats doivent s'inscrire et déposer leur dossier de candidature auprès du service administratif et technique de la police nationale de Mayotte.

14/08/09 – Football : Tuléar et Mayotte à égalité

Satisfaction des fans du ballon rond. Le stade maître Kira à Andaboly a abrité un match international opposant l'équipe nationale malgache à la sélection mahoraise. Un évènement rare dans la ville de Toliara. La dernière en date remontant en novembre 1981 où l'équipe nationale Espoir de Lybie a battu l'équipe championne de Madagascar du moment, l'AS. Somasud sur le score 4 à 1, rapporte Francis Ramanantsoa dans L'Express de Madagascar. Le 4 août, la pelouse du stade maître Kira renoue enfin avec cette tradition en recevant les deux équipes. Après une longue période d'observation, les Mahorais devancent leurs hôtes en ouvrant le score à la 37ème minute. Malheureusement le buteur s'est blessé après avoir marqué le premier but. Le club malgache s'est rattrapé. Les deux équipes se sont séparées sur un score de 3 à 3.

14/08/09 – Saisie de contrefaçons au port de Longoni

Les agents des douanes de la brigade de surveillance de Longoni ont saisi ces derniers jours plusieurs lots de marchandises importées, contrefaites. Le 5 août, en procédant au contrôle d’un conteneur maritime venant de Chine et destiné à un commerçant de Mayotte, ils ont découvert au milieu du chargement, 2.000 shorts de sport contrefaisant la marque Nike. Le représentant de la marque a confirmé qu’il s’agit de contrefaçons et a indiqué que le prix du produit authentique est de 35 €.

Le 6 août, dans les mêmes conditions que précédemment, ils ont découvert 1.025 sacs fantaisie contrefaisant la marque Mickey. Le prix du produit authentique est en cours d’estimation. La contrefaçon de marque est un délit, passible d’une peine d’emprisonnement et d’une amende douanière comprise entre une à deux fois la valeur des marchandises authentiques. Quant aux marchandises de contrefaçon, elles ont vocation à être confisquées et détruites à l’issue de la procédure douanière et judiciaire.

14/08/09 – Des compétitions de beach-volley en gestation

La ligue de volley-ball de Mayotte envisage de créer prochainement des compétitions de beach-volley. Cette discipline olympique se joue par équipe de deux sur un terrain à peine plus petit qu’un terrain de volley en salle (6 joueurs composent une équipe en indoor). Pour l’instant, la formule des compétitions est encore inconnue puisque la commission responsable du beach-volley attend de savoir combien de paires vont s’inscrire et souhaite savoir si les clubs disposent du matériel adéquat pour organiser ces rencontres.

En tout état de cause, il est demandé aux intéressés de remplir les fiches d’engagement avant le vendredi 21 août 2009. Pour plus de renseignements, joindre Mike Mouhamadi Moussa Ridjali au 0639 69 28 46.

14/08/09 – Les footeux veulent éviter la pluie

La ligue mahoraise de football veut absolument finir la saison avant le début de la saison des pluies et permettre aux footballeurs de souffler pendant une intersaison qui devrait durer deux mois. Pour ce faire, la ligue a décidé de modifier son calendrier et de tout mettre en œuvre pour terminer la saison au mois de novembre. Ainsi, la finale de la coupe de France aura lieu le samedi 24 octobre, alors que la finale de la coupe de Mayotte, clôturant habituellement la saison footballistique, a été fixée au samedi 28 novembre.

14/08/2009 – Football : Coupe de France régionale

 

 

{xtypo_dropcap}K{/xtypo_dropcap}awéni vient de faire tomber le double tenant du titre, Foudre 2000 de Dzoumogné qui avait à cœur de remporter ce challenge, une nouvelle fois : "Nous n'avons pas été à la hauteur", estime Djamaldine Ali, l'entraîneur. "Je félicite nos adversaires qui en voulaient plus que nous, surtout en deuxième période. Notre défaite m'a surpris car nous avons réalisé une très bonne première mi-temps, mais après ça nous n'avons pas réussi à développer notre jeu. Ce sont les aléas du football".

Autre demi-finaliste, le FC Labattoir confirme son ascension dans le football mahorais. Promus en DH, vainqueurs de la supercoupe en ouverture de la saison et toujours en course pour le titre ainsi que pour la coupe de Mayotte, les Petits terriens se qualifient à l'issue des prolongations (2-1) face au FC Chiconi. Historique pour le FCL : "C'est une première pour nous. Depuis une quinzaine d'années qu'on participe, jamais nous étions arrivés à ce stade de la compétition. On espère aller encore plus loin maintenant", confie Zico, président du club.

À Malamani, l'AS Neige n'a pas fait de détails en accueillant l'AJ Kani-Kéli : les joueurs de Café s'imposent 3-0 et acquièrent également leur ticket pour Kavani. Ces quarts de finale auront surtout été marqués par la qualification directe du FCM qui bénéficie de la double sanction infligée aux huitièmes de finaliste Mahabou SC et Guinée Club. La commission de discipline de la ligue mahoraise de football nous tiendra prochainement informés de ce dossier.

Le 25 août, date du tirage au sort des demi-finales, les équipes sauront qui elles affronteront le 3 octobre prochain sur le stade territorial de la capitale, après le mois de jeûne. Au soir du 24 octobre, après la finale, le nom du successeur de Dzoumogné sera connu.

 

I.M

14/08/2009 – Athlétisme : Hafidhou Attoumani, vice-champion de France du 400 mètres

 

 

{xtypo_dropacap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo : Comment vous sentiez-vous au moment de quitter l'île ?

Hafidhou Attoumani : Je ressentais une douleur, ce qui m'avait légèrement plongé dans le doute avant de partir. Arrivé en Belgique pour le meeting de Nivelles, j'ai réalisé un temps assez correct, je savais que je pouvais mieux faire. La confiance est revenue et j'ai pu faire abstraction de cette blessure.

 

MH : Après la Belgique, la France…

HA : Oui. De là, j'ai enchaîné les courses. Mon coach a mis en place une programmation de telle sorte à ce que je puisse courir régulièrement et être prêt pour le jour J : les championnats de France jeunes qui représentaient mon objectif principal avec le meeting de sélection. J'étais en compétition pratiquement tous les deux jours, souvent aux côtés de sprinters renommés. Et ça a payé ! Je suis arrivé tranquille dans ma tête à Bondoufle pour les séries, très concentré. Dans ces moments, j'oublie tout et je m'évade avec ma musique. J'ai débuté la course doucement pour monter en puissance et finir premier de ma série avec le troisième temps général. Je me suis qualifié, mais j'ai vite zappé ce que je venais d'effectuer pour me concentrer entièrement sur la finale. Si passer les séries semblait logique, je savais que ce lendemain-là serait une toute autre histoire.

 

MH : Courir auprès de sprinters âgés de trois ans de plus que vous ne constituait-il pas une pression supplémentaire ?

HA : Pas du tout ! Certes trois ans de plus en Espoir, c'est trois ans d'avance en terme musculaire, de course, d'expérience… Mais je n'avais pas peur, je me disais "j'ai ma chance, même en tant que première année". En fait, quand je quitte Mayotte pour accomplir ce type de compétitions, je ne suis plus le même Hafidhou, ce n'est plus moi. Peu importe mes adversaires, je m'interdis toute forme de déception. Je ne me déplace pas de mon île, je ne fais pas 10.000 kms et près de 14 heures d'avion pour rien ! C'est dans cet esprit que j'engage mes challenges, cette finale-là notamment.

 

"Peu importe mes adversaires, je m'interdis toute forme de déception"

 

MH : Justement, racontez-nous cette palpitante épreuve.

HA : J'étais bien physiquement et mentalement. Nous nous sommes réveillés à huit heures et nous avons pris notre petit-déjeuner, juste ce qu'il faut. Pas de déjeuner, ça n'aurait pas été pratique de manger avant la course. Nous sommes arrivés sur le site en fin de matinée. Moi, toujours avec mon casque sur les oreilles à écouter ma musique. Le départ à 15h30, nous avons pris une bonne heure et demie pour nous échauffer : footing, étirements et quelques sprints avant de se rendre à la chambre d'appel. L'heure arrivait et la pression montait, surtout au moment de régler mes starts dans mon couloir 3, quand j'ai pris conscience que je me trouvais au départ de la finale. Là, le starter présente aux spectateurs les finalistes, je l'entends, mais je ne l'écoute pas, je suis déjà dans ma course.

 

MH : Puis le départ est donné…

HA : Oui, je me suis calé sur Touré, au couloir 4 (ndlr : ce dernier finira premier, mais n'étant pas de nationalité française, il cèdera son titre de champion de France à son poursuivant) les 250 premiers mètres. Il reste alors 150 mètres et là, je donne tout ce qu'il me reste. J'achève la course troisième, termine la compétition vice-champion de France donc et bats mon record individuel avec un temps de 47"77.

 

MH : Votre première réaction en ayant franchi la ligne d'arrivée ?

HA : J'ai d'abord regardé le tableau et constaté que j'avais amélioré ma meilleure perf. Je me suis alors tourné vers le public car je voulais voir la réaction de mon coach. Je venais de me faire plaisir, mais je voulais surtout lui faire plaisir. Et il était heureux. Je ne suis pas champion, mais je tiens compte de mes performances, de mon évolution depuis les premières courses. C'est le chrono qui importait, et ce que je venais de réaliser ne pouvait être que positif.

 

Propos recueillis par Ichirac Mahafidhou

14/08/2009 – Jeux des îles européennes

 

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}epuis quelques jours, une feuille qui ne paie pas de mine est affichée sur la porte vitrée du directeur du Cros (Comité régional olympique et sportif). Mais en la regardant de près, elle n’est pas si anodine que cela. Il s’agit en fait de la liste des infrastructures sportives minimales nécessaires à l’organisation des Jeux des îles européennes (appelés abusivement Jeux des Rup), transmise officiellement par le comité organisateur. Et là, il y a de quoi doucher le plus enthousiaste des élus du conseil général, pourtant si prompts à annoncer la volonté d’organiser cette compétition à Mayotte.

Pour l’instant, il n’y a que 2 gymnases (Kavani et Mamina Cicili) et un stade d’athlétisme avec une piste à 6 ou 8 couloirs (Kavani et éventuellement Pamandzi). Pour le reste, tout est à construire.

“Jusqu’à présent, tout le monde parlait un peu dans le vide, mais désormais le comité d’organisation des Jeux (Coji) nous a officiellement transmis la liste des installations sportives nécessaires. Nous allons faire un dossier et le transmettre au conseil général. Ensuite, ce seront à eux de décider quelles actions il faudra mener dans ce sens”, explique Mathieu Brousse, directeur du Cros.

Le président du Cros Madi Vita a assisté à la dernière assemblée générale du Coji. “Mayotte est membre actif et à un moment ou un autre, nous serons obligés d’organiser ces jeux. En 2005, Saïd Omar Oili s’était positionné pour 2012, nous avons demandé à reporter pour 2014, mais même pour cette date, ce sera trop juste”, précise-t-il. En tout cas il convient de prendre rapidement une décision et si nécessaire prévenir nos amis européens qui s'apprêtent à venir ici en 2014 de cette impossibilité, afin qu'une solution de rechange soit rapidement trouvée.

 

Un manque flagrant d’hébergement de qualité

 

En mai dernier, le Cros a tenu à ce que les élus du conseil général fassent le voyage pour se rendre compte de ce qu’impliquait l’organisation d’une telle compétition. Assani Hamada, chargé des Jeux des îles européennes à la DSAJ (direction des sports et de l’animation jeunesse du conseil général), Assani Ali, 5e vice-président du CG chargé des sports et Hadadi Andjilani, 2e vice-président du CG en charge des finances se sont donc rendus aux Baléares pour voir ce qu’il en était.

“On voulait qu’ils se rendent compte du niveau des prestations en général et pas que dans le domaine sportif”, souligne Mathieu Brousse. En effet, le problème principal ne réside pas forcément au niveau des infrastructures sportives, même si la majorité doit être construite. “Pour les Jeux, il faut accueillir 2.000 personnes. Il faut les loger, les transporter d’une manière exemplaire. J’ai eu la chance de me rendre à 3 éditions des Jeux : en Guadeloupe, aux Canaries et à Majorque. A chaque fois, les athlètes étaient logés près des lieux de compétition et dans des hôtels 2 ou 3 étoiles. Il n’est pas question qu’à Mayotte on se contente de dortoirs dans un lycée ou de faire venir des bateaux comme cela a pu être envisagé. Ce serait une insulte pour Mayotte. Les Jeux, c’est du standing européen, c’est plus élevé que les Jeux de la CJSOI. Soit on n’a pas les moyens et on laisse tomber, soit on repousse la date, ce qui n’est pas évident non plus”, prévient le président du Cros.

 

La gymnastique et la natation posent problème

 

Le logement de qualité est donc le frein numéro 1 à l’organisation des Jeux, même actuellement en prenant le nombre de lits tout standing. Le manque d’infrastructures l’est aussi, mais quand bien même il pleuvrait des millions d'euros destinés à rattraper le retard, cela ne suffirait pas.

“Il y a deux sports qui posent problème : la natation et la gymnastique. Si on obtient la piscine et la salle de gymnastique, il faut que les compétitions soient organisées sous la responsabilité du comité d’organisation local qui délègue aux ligues ou comités. A l’heure actuelle, il n’existe aucun club et former des arbitres, des entraîneurs et des bénévoles dans ces disciplines prendra du temps”, affirme avec une pointe d’inquiétude Mathieu Brousse. Enfin, un autre aspect est préoccupant aux yeux de Madi Vita. “Pour l’instant, tous les pays organisateurs ont réussi à finir dans les 7 premiers au tableau des médailles. Depuis que Mayotte participe aux Jeux, on se situe entre la 11e et la 12e place sur 16 délégations.”

En plus des disciplines obligatoires, il existe aussi des sports de démonstration. Le kayak, le tir à l’arc le rugby ou la pétanque ont pu être inscrits à ce titre dans ces Jeux. A ce sujet, le président du Cros n’est pas trop inquiet. “Un grand nombre de disciplines sportives existent à Mayotte, mais beaucoup se font dans leur coin. C’est aussi le rôle du Cros d’organiser cette vie associative pour avoir des interlocuteurs et les fédérer au sein de ligues et de comités. Ainsi, ils pourront être reconnus sur le plan international. Le judo n’a pu participé aux derniers Jeux des îles européennes parce que les licenciés avaient une licence Réunion et non pas Mayotte”, constate Madi Vita.

On le voit, l’organisation des Jeux des îles européennes n’est pas pour demain et il va falloir se retrousser les manches pour accueillir ces jeunes athlètes un jour.

 

Faïd Souhaïli

 


Liste des équipements sportifs minimum nécessaires pour les Jeux des îles européennes

Athlétisme : un stade avec une piste de 6 ou 8 couloirs

Basket : 2 gymnases

Handball : 2 gymnases

Volley : 2 gymnases

Natation : un bassin de 25 ou 50 mètres

Judo : un gymnase avec 2 tatamis

Tennis : 2 x 4 courts (terre battue ou autre)

Tennis de table : une salle équipée

Gymnastique : une salle spécifique

Voile : une base nautique et 60 à 65 bateaux optimist

Toutes ces installations doivent être homologuées pour accueillir une compétition internationale, tant au niveau du matériel que des dimensions.

Pour les 6 gymnases nécessaires, il en existe déjà deux et certains plateaux polyvalents pourraient être couverts et équipés de gradins aux normes pour être homologués, comme devrait l'être prochainement le plateau de M'gombani.

14/08/2009 – Basket-ball : Invitation de Chicago club à Diégo-Suarez

 

 

{xtypo_dropcap}F{/xtypo_dropcap}idélice a eu un brillant parcours de joueur semi-professionnel de basket-ball dans la zone océan Indien. Il est maintenant en passe de mettre fin à sa carrière et annonce son départ à la retraite pour la saison 2010-2011, en promettant un retour au VC Labattoir la saison prochaine.

Ce multiple champion de Madagascar et de la zone océan Indien a embrassé la carrière de joueur de basket-ball semi-professionnel à l'âge de 20 ans. Il a sillonné, en long et en large, les îles de l'océan Indien, à commencer par son pays natal (1994), en passant par les îles des Mascareignes, Seychelles, Réunion, Maurice et l'Afrique du sud avant d'atterrir à Mayotte en 2002, sous contrat avec le Vautour club de Labattoir.

Membre fondateur du club Chicago de Diégo-Suarez, il est également l'initiateur du 3ème club de basket-ball de Mamoudzou, du même nom, qui souffle sa première bougie-anniversaire la saison prochaine (2009-2010).

Grâce à Fidélice, six clubs de Mayotte composant une forte délégation de basketteurs séjournent actuellement dans la Grande île, pour honorer l'invitation-anniversaire du club Chicago de la ville capitale de la province nordiste malgache, dont le programme des festivités a démarré le week-end du 7 août dernier. L'occasion pour la jeunesse mahoraise d'échanges avec les meilleures formations malgaches. A savoir que l'ensemble des grands clubs de Madagascar y sont conviés, de toutes les provinces confondues, à l'exception de Tuléar dans le grand sud.

Le départ de la délégation mahoraise a eu lieu le mardi 4 août. Elle sera de retour ce lundi 17 août.

 

Saïd Ahmed

 


 

Une véritable lutte contre vents et marées

 

Chicago club version Mayotte est né à l'initiative de ressortissants de Diégo-Suarez résidents de Mamoudzou, dont Fidélice Eugène, ancien membre fondateur et joueur du club de Diégo-Suarez.

L'an 2009, première saison officielle, première sortie pour Chicago club de Mamoudzou. Une action parmi tant d'autres, réalisée dans des conditions difficiles. Outre le délicat manque de moyens financiers, en cette période de vaches maigres, aucune subvention allouée, les dirigeants de ce tout jeune club de basket-ball de la capitale, ont eu raison de former un groupe de jeunes bien motivés, dont un section féminine composée à 100% d'initiées.

Composition des dirigeants : Mme Zouvert Moiriziki (présidente), Ismaël Moussa (président d'honneur), Fidélice Eugène (secrétaire général), Douhoucham Faïssoil (secrétaire adjoint), Mohamed Dany (trésorier), Ibrahim Jacquis (trésorier adjoint).

 


 

Fidélice, un parcours de combattant

 

Le palmarès de Fidélice Eugène est un véritable parcours de combattant. Au bout de quinze années de carrière en tant que joueur professionnel, il annonce son départ à la retraite à partir de la saison pro-prochaine (2010-2011). Avant de mettre terme à sa carrière de joueur, il promet un retour aux sources avec le VC Labattoir. Un bonus pour le premier club mahorais. Toutefois, il promet de rester fidèle au mouvement sportif en général et au basket-ball en particulier, en continuant à œuvrer pour la promotion de sa discipline préférée. Il va désormais se sacrifier pour l'encadrement de la jeunesse et préparer la nouvelle génération. Ceci est valable et pour son pays natal et pour Mayotte son pays d'adaptation. Car "maintenant, je me sens Mahorais à part entière. A Mayotte, j'ai une fillette de 3 ans. Certainement une future basketteuse…", reconnaît Fidélice.

 

Un palmarès bien étoffé

  • 1994 : Champion de Madagascar avec Siram Ambilobé
  • 1995 : Vice-champion de Madagascar avec Siera Majunga
  • 1996 : 3ème du championnat de Madagascar avec Cosfa Tananarive, équipe militaire
  • 1997 : Champion de Madagascar avec Mad-Consult Majunga
  • 1998 et 1999 : Doublé champion et coupe de Madagascar avec Cosmos Diégo-Suarez. Première participation en équipe nationale (5ème JIOI-Réunion). Médaillé d'argent. Puis finaliste et vainqueur (aller et retour des Comores) en coupe d'Afrique zone 7 à Johannesburg (Afrique du sud)
  • 2000 : Vainqueur de la coupe de Madagascar avec Cosmos, puis champion de Maurice avec le Real club de Port Louis
  • 2000-2001 : Prise de contact avec VCL-Mayotte
  • 2002 : Champion de Mayotte. Vainqueur de la zone océan Indien contre BCD-Réunion
  • Vice-champion avec VC Labattoir en CCCOI-Seychelles
  • 2004 : Champion de Mayotte. Champion de la zone OI. 4ème en National 3
  • 2005 : Saison morte. Sanction disciplinaire
  • 2006 : Champion de Mayotte avec TCO-Mamoudzou
  • 2007 : Champion sans défaite avec JA-Pamandzi. Première victoire de Mayotte sur la Réunion à domicile. 4ème Nationale 3

  • 2008-2009 : Finaliste perdant en coupe de France régionale. Demi-finaliste championnat de Mayotte. Création Chicago club de Mamoudzou.

14/08/2009 – Tribune libre

 

 

1. Une gestion laxiste des ressources financières et une politique désordonnée des ressources humaines.

La nouvelle majorité constituée en mars 2008 a conduit le conseil général dans une impasse financière sans précédent, mettant en péril à la fois la crédibilité de l’institution départementale, l’économie de l’île et la cohésion sociale de notre pays. Il est de notoriété publique que les services du conseil général sont aujourd’hui en état de décadence, sans directive ni perspective, traumatisés par la politique de la "chasse aux sorcières" menée par la nouvelle majorité. L’on assiste à des nominations et des promotions de complaisance à des hautes fonctions de responsabilité sans critères objectifs de compétence.

Singulièrement, la lettre de cadrage du budget 2010, datée du 30 juillet 2009, augure l’incapacité de la majorité du conseil général à définir des stratégies financières cohérentes et lisibles en vue d’atténuer les effets de la crise.

En effet, ayant acté que 30% du budget de la Collectivité proviennent des "dotations et produits exceptionnels", généralement constitués en dettes exigibles aux organismes publics (notamment l’Etat), et que ce même ratio justifie l’une des causes de la "dégradation de l’épargne nette, gage de la capacité d’endettement de la Collectivité  et donc d’investissement", la majorité du conseil général ne propose aucune stratégie cohérente dans sa lettre d’orientation budgétaire pour recouvrer les sommes dues, mais surtout parvenir à un équilibre et une sincérité budgétaire. Pire encore, l’insouciance pousse à inscrire en "pertes et profits" la somme de 60.980 € que des contribuables doivent à la Collectivité au titre d’amendes sur exercices antérieurs (rapport n°2009-78 du président en date du 15 juillet 2009).

Cette nouvelle majorité constituée, à qui incombent la charge morale et la mission politique pour asseoir les meilleures bases d’une départementalisation réussie, est en train de mettre en danger le processus engagé le 29 mars 2009, en raison de la mauvaise gouvernance dont elle est coupable.

Après seulement 17 mois de gouvernance, cette majorité hétéroclite doit assumer son bilan en tirant toutes les conséquences de sa mauvaise gestion et les effets induits dans le domaine économique et social.

Cependant, la dégradation des finances de la Collectivité n’a été possible qu’avec la complicité passive des services de l’Etat.

 

2. La passivité de l’Etat devant ses missions d’alerte et dans l’exercice du contrôle de légalité.

L’ancien exécutif de 2004 à 2008 avait mis en évidence les transferts de charges de l’Etat envers la Collectivité départementale, notamment en chiffrant la dette de l’Etat issue du précédent Contrat de projet, mais aussi en refusant les demandes de la préfecture pour le financement des actions relevant des compétences régaliennes de l’Etat.

De surcroit, alors que de nombreux indicateurs financiers étaient "au rouge" depuis plusieurs mois, mis en exergue dans les notes de conjoncture de l’Iedom sur la situation économique du pays, la préfecture n’a pas joué le rôle que lui imposent les lois et règlements applicables en la matière. Elle s’est rendue complice de cette faillite financière, notamment en ne saisissant pas la Chambre territoriale des comptes pour le budget primitif 2009, alors que celui-ci était notoirement non sincère.

Enfin, les dysfonctionnements flagrants constatés au niveau de l’exécutif départemental sont portés à la connaissance de la préfecture qui semble laisser faire en ne prenant pas les prérogatives qui sont les siennes en la matière (cf. les courriers du 16 et du 27 juillet 2009 adressés au préfet à propos de la délégation de service public sur les transports scolaires).

En pareille circonstance, l’article LO 6131-34 du Code général des collectivités territoriales précise : "Le représentant de l’Etat veille à l’exercice régulier des compétences des institutions de la Collectivité. Lorsque ces institutions ont négligé de prendre les décisions qui leur incombent dans le cadre de leurs attributions, il prend, après mise en demeure, les mesures nécessaires afin de rétablir le fonctionnement normal des institutions et des services publics ou d’assurer la sécurité de la population, la sauvegarde des intérêts nationaux ou ceux de la Collectivité, ainsi que le respect des engagements internationaux de la France".

Fort de ce constat, le groupe de l’opposition au conseil général rejettera tout plan de redressement qui ne prend pas en compte les responsabilités de l’Etat. Dès à présent, nous demandons le règlement immédiat des dettes de l’Etat issues du précédent Contrat de plan et les compensations financières résultant des transferts de compétences, notamment les crédits de la formation professionnelle.

Aussi, nous sollicitons une aide exceptionnelle du budget de l’Etat pour l’indispensable relance de l’économie locale dans la poursuite de la remise à niveau des services publics (centres de secours, équipements sociaux…).

Sur cette base, notre groupe est prêt à prendre ses responsabilités. Nous demandons l’union sacrée de toutes les forces politiques mahoraises afin de réclamer l’aide de l’Etat en exigeant un véritable "Plan Marshall" des finances publiques de Mayotte, sans attendre les transformations contenues dans le document unilatéral de l’Etat, la "feuille de route pour la départementalisation", notamment la réforme sur la fiscalité, la protection sociale et les minima sociaux.

 

Fait à Mamoudzou, le 5 août 2009

Jacques Martial Henry,

président du groupe des élus de l’opposition

14/08/2009 – Rencontre : Mohamed Boina

 

 

{xtypo_dropcap}J{/xtypo_dropcap}e suis né au début du siècle dernier, dans un village qui s’appelait Pamandzi Kély. C’était l’un des trois villages de Petite Terre. Il se trouvait sur la presqu’île à coté de Labattoir. Il y avait aussi le village de Foungoujou, à coté de Dzaoudzi, celui de Pamandzi bé, actuel Pamandzi. Dzaoudzi était un fort. En ce temps là, quasiment tous les "wazungu" habitaient là. A l’exception de quelques planteurs en Grande Terre, comme les Marots de Hajangua, les blancs étaient à Dzaoudzi.

C’est aussi à cet endroit que se trouvaient tous les bureaux de l’administration. Mon père y travaillait. Il y avait un blanc du nom de Canoville qui avait une entreprise de transports maritimes… Transport de personnes depuis la Métropole ou de la région, de biens, mais aussi de courrier : "les messageries". Mon père travaillait justement là. Il était chargé de récupérer le courrier qui arrivait par bateau et de le redistribuer.

Nous vivions dans des maisons faites avec de la paille. Dans le village, seuls les notables avaient des maisons en dur. A l’époque notre principale ressource venait de la culture de nos champs. Nous mangions notre production : des bananes, du riz cultivé dans les champs ou en provenance d’Afrique. Et du poisson. Nous avions rarement de la viande, sauf pour les grandes occasions, quand un zébu était sacrifié.

J’avais un champ en Grande Terre, à Bandrélé. Je prenais ma pirogue pour y aller. On n’allait pas souvent en Grande Terre, sauf au moment des récoltes, quand la famille nous demandait d’aller l’aider. Comme il n’y avait pas de routes, on allait d’un bout à l’autre de l’île en passant par des petits chemins. De Mamoudzou à Mtsamboro par exemple, il fallait une journée de marche. On préparait généralement du bata bata (bananes bouillies) pour le repas qu’on prenait sur le trajet.

 

"Notre village était relié au reste de l’ile par un petit chemin qui était régulièrement recouvert à marée haute"

 

Il y avait un port à Mroniumbéni, là où se trouve le Faré. Les boutres régionaux et les bateaux y accostaient. Le système de la barge existait déjà, mais avec un boutre : on l’appelait "Le passager". C'était un service de l’Etat qui permettait à tous ceux qui travaillaient à Dzaoudzi de rejoindre leurs bureaux. A l’époque, la traversée ne coûtait que dix centimes anciens.

Le village de Labattoir est issu du déplacement de deux villages. Le notre et celui de Foungoujou ravagé par les flammes. Nos maisons étaient principalement faites de paille. Un jour, une bande de jeunes a fait un voulé et une poule a pris feu. En s’envolant, elle a embrasé plusieurs toits, c’est ainsi que le sinistre s’est déclaré et la population est partie s’installer à Labattoir. Notre village était relié au reste de l’île par un petit chemin qui était régulièrement recouvert à marée haute.

On était alors obligé de circuler en pirogue. Une situation qui a provoqué plusieurs noyades. Un jour un vieil homme est parti acheter du pétrole à Foungoujou. C’est là que les Indiens avaient leurs commerces. En revenant il s’est fait surprendre par la marée et il s’est noyé. Je me rappelle quand on a retrouvé le corps, il avait toujours sa bouteille de pétrole à la main. Après cet accident et un autre dans lequel une jeune mariée s’est noyée, les autorités nous ont obligés à partir nous installer à l’endroit de l’actuel Labattoir. C’était en 1920.

 

"Nos instituteurs venaient nous faire classe… puis ils retournaient dans leurs cellules de prison"

 

Le système scolaire était très sommaire. Il n’y avait que quelques classes de primaire, toujours à Dzaoudzi. Les professeurs d’école étaient Malgaches. Après avoir rencontré des problèmes avec les autorités de leur île, Ils avaient été envoyés à Mayotte pour subir une peine de prison. Ils venaient nous faire classe en guise de travaux forcé, puis ils retournaient dans leurs cellules. Je me rappelle toujours du nom de mon maître; il s’appelait M. Ramarimissi.

Pour passer au cycle supérieur, qui équivaut au niveau collège, il fallait passer un examen. Les admis allaient poursuivre leur scolarité sur l’ile d’Anjouan, à l’école régionale de Mutsamudu. Le cursus supérieur se faisait à Tananarive. C’est là-bas que tous les fonctionnaires locaux des Comores allaient se former avant de revenir travailler.

Mon père, comme beaucoup de parents mahorais, avait peur d’envoyer ses enfants à l’école. Il craignait qu’ils ne deviennent des blancs, qu’ils se dévergondent et oublient leur religion. Il n’y avait que quelques classes pour toute l’île et les élèves étaient que des garçons, parce que ces réticences étaient encore plus fortes en ce qui concerne les filles. Je donc suis entré à l’école à 15 ans. J’étais déjà trop âgé pour me faire admettre. Normalement, les enfants étaient scolarisés à 8 ans. On a alors dû tricher sur mon âge et ramener ma date de naissance en 1908 pour me faire admettre. C’est la raison pour laquelle la date qui est actuellement mentionnée sur mon acte de naissance m’accorde quatre années de moins…

 

"A mon retour j’ai exercé le métier de tailleur. C’est ce qui m’a permis de subsister jusqu’à maintenant. J’ai aussi été chef de village"

 

J’ai été scolarisé pendant plusieurs années. C’était à une période où il y avait la guerre. Tous les jeunes hommes de plus de 16 ans étaient enrôlés de force après une visite médicale. Beaucoup se portaient volontaires, mais pour les autres aussi c’était obligatoire. Ayant été scolarisé trop tard, je n’avais pas encore fini mes études lorsque j’ai été appelé à la visite médicale. N’ayant pas été prévenu, comme j’avais école au même moment, je n’y suis pas allé, c’est ainsi que je suis passé entre les mailles du filet. Mais j’ai été puni pour cela.

J’ai eu beau m’expliquer, M. Godeau, le chef de district, qui était un homme très sévère m’a fait condamner à 5 jours de prison et une amende équivalent à deux années d’impôts que l’on appelait ici "la tété". À peu près 60 francs anciens. On m’a aussi déscolarisé suite à cette affaire.

Trouvant cela injuste, j’ai décidé de partir aux Comores. Je suis resté là-bas jusqu’en 1931. C’est l’année où je suis revenu pour me marier. A mon retour j’ai exercé le métier de tailleur. C’est ce qui m’a permis de subsister jusqu’à maintenant. J’ai aussi été chef de village. J’étais chargé de surveiller tout ce qui s’y passait pour le compte du chef de canton. C’est lui qui récoltait l’impôt local "la tété" que tout le monde payait sans condition de ressources. Une somme de 30 francs. Ceux qui n’avaient pas les moyens de payer allaient vendre du poisson. A chaque paiement, on recevait un reçu prouvant qu’on était bien en règle, sinon c’était l’amende.

 

"Ceux qui ne disaient rien étaient considérés comme des "serre-la-main""

 

Comme beaucoup de Mahorais qui aspiraient à une vie tranquille, j’ai fait en sorte de ne pas trop m’impliquer dans les troubles qui ont eu lieu entre Mayotte et les Comores. Mais à l’époque ceux qui ne disaient rien étaient considérés comme des "serre-la-main" – des partisans des Comoriens. Un jour que j’étais dans mon champ à Bandrélé, un groupe de "sorodas" venus du village de Mtsamoudou sont venus me tabasser. C’est ainsi qu’ils agissaient avec de nombreuses personnes. Ils leur faisaient aussi subir des humiliations publiques. Après cela on m’a laissé tranquille. Ca ne m’a pas empêché de voter "oui" au département. Mais j’avoue que je me pose des questions. On m’a dit que notre religion était en danger et qu’on n’aurait pas le droit de pratiquer notre foi avec ce nouveau statut. De toute façon je laisse ça aux jeunes, c’est eux qui vont maintenant décider de leur avenir. Moi j’attends de voir.

 

Propos recueillis par Halda Toihiridini

14/08/2009 – Santé : L’eau de Mayotte est de bonne qualité

 

 

{xtypo_dropcap}F{/xtypo_dropcap}ruit du travail des agents de la Dass, cette plaquette tire une conclusion des quelques 300 analyses réalisées sur le réseau de distribution publique de la Collectivité, depuis le prélèvement de l'eau jusqu'au robinet du consommateur, ce qui fait de l'eau "l'aliment le mieux contrôlé", estime la directrice de la Dass.

Après le devoir de contrôle, la Dass a un devoir d'information du public qui se traduit par ce support simple, qui résume la situation de la distribution d'eau aujourd'hui, sa qualité et les gestes indispensables pour éviter le développement des microbes dans l'eau. "Nous souhaitons que cette plaquette renforce la prise de conscience de tous et contribue à la politique d'amélioration de cette eau qui est indispensable à la vie et à la santé de l'être humain", précise Mouhoutar Salim, ingénieur sanitaire.

Comme précisé sur la plaquette de la Dass, le contrôle sanitaire consiste en des prélèvements et tests de terrain réalisés par les agents une fois par mois sur l’ensemble de l’île, sur 30 points d’utilisation au robinet du consommateur et plusieurs fois dans l’année en sortie des 6 usines de traitement de l’eau. Les échantillons sont analysés par le laboratoire départemental des eaux et d’hygiène du milieu de la Réunion et le laboratoire d’études et de recherche en environnement et santé de l’EHESP de Rennes, agréés par le ministère de la Santé et le laboratoire vétérinaire et d’analyses départemental de Mayotte.

Résultat clamé haut et fort par la plaquette : "l'eau distribuée au consommateur de Mayotte est potable" ! On n'en attendait pas moins. Pour consulter les résultats de façon plus précise, vous pouvez vous rendre en mairie ou contacter le service santé environnement de la Dass.

 

Pour éviter les risques liés au développement de microbes dans l'eau

• Après quelques jours d'absence, laissez couler l'eau quelques minutes avant consommation,

• Ne buvez pas directement l'eau chaude,

• Ne laissez pas des tuyaux ou des appareils inutilisés : les anciens robinets d'arrosage, vieux lavabos ou bassines usagées favorisent la stagnation d'eau et le développement des bactéries,

• Nettoyez régulièrement vos accessoires de robinetterie, rincez tous les dispositifs.


Les chiffres du rapport

Le réseau d’eau potable

  • 26 points de captage d'eau : 15 en rivière, 8 en nappe souterraine, 2 en retenue collinaire, 1 en eau de mer
  • 6 usines de traitement
  • 63 réservoirs
  • En moyenne 20.808 m3 produits par jour
  • 33.906 abonnés fin 2008

 

Bilan du contrôle sanitaire 2008 par la Dass

Des analyses à la ressource, en sortie d'usine et au robinet du consommateur.

328 analyses portant sur :

  • 5 paramètres bactériologiques
  • 18 paramètres physico-chimique
  • 14 pesticides

Conformité des analyses au robinet

  • Paramètres bactériologiques 100%
  • Paramètres physico-chimique 99,7%

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes