Accueil Blog Page 691

21/08/09 – Attaque à mains armées sur la plage de Saziley

Un couple de touristes étrangers en vacances dans l'île passait la nuit à la belle étoile sur la plage de Saziley, dans la commune de Bandrélé. Il a été victime d'une attaque par 5 individus armés de coupe-coupe. Cet acte criminel s'est produit dans la nuit de vendredi 14 au samedi 15 août. Ils ont dérobé tous leurs biens, bijoux, téléphones portables et argent de poche.

Les auteurs de cet acte auraient emprunté la voie maritime pour opérer. La brigade de gendarmerie de M'zouazia mène l'enquête.

21/08/2009 – Société : Rentrée scolaire et ramadan, un problème pour les Mahorais ?

 

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}n France métropolitaine, les écoliers reprendront les cours dans une dizaine de jours, le mercredi 2 septembre. Sur l'île, c'est déjà la rentrée, du moins la pré-rentrée pour les enseignants. Les grandes vacances s'achèvent donc, il ne reste aux primaires et secondaires qu'un tout petit week-end pour profiter, passer un dernier moment avec les camarades et faire un dernier voulé avant de reprendre le chemin de l'école. Quoique pour le voulé, ça risque d'être difficile ! Car cette année, rentrée des classes rime avec ramadan.

Dès ce samedi – ou dimanche selon la lune – les estomacs resteront vides jusqu'au moment de rompre le jeûne, après le coucher de soleil, pour les musulmans qui feront le ramadan. Les cantines et restaurants de l'île ne connaîtront pas grand succès à midi, en ce mois sacré. Un moyen peut-être d'économiser un peu d'argent, mais les parents doivent gérer entre fournitures scolaires et achats alimentaires, pour le fuhtar (dîner) particulièrement.

En effet les familles, au cours du ramadan, ont pour coutume de se réunir et partager un grand repas, chaque soir, après le mahrib, la prière du coucher de soleil, l'avant-dernière de la journée. C'est un investissement, un plaisir d'investir là-dedans pour certains. "Se retrouver unis et manger ensemble fait partie de notre coutume religieuse. Ce moment est pour moi tout aussi important que la rentrée", confie Nourou, mariée, mère de six enfants et grand-mère. "En plus, je m'évade loin dans mon passé. Quand j'étais petite, c'était comme ça, mais avec beaucoup moins de moyens." Ces derniers jours, le couple de Bandraboua a dépensé plus de 300 euros entre le marché, les petits commerces et les centres commerciaux pour le fuhtar, "des courses d'une semaine…".

 

Les fournitures scolaires, la priorité des priorités

 

Certains n'hésitent donc pas à mettre la main à la poche pour réussir leur ramadan, mais jamais au détriment des études de leur descendance. "Ce mois d'août est exceptionnel d'un point de vue financier pour nous, les familles mahoraises, car nous devons prendre les deux événements en compte. En même temps, la rentrée certes c'est lundi, mais les affaires généralement ont été achetées en début du mois, avec le salaire de juillet. Quant au ramadan, on peut se permettre de reporter les achats, d'attendre le salaire de ce mois-ci. Donc, c'est gérable", estime un père de famille prévoyant, résidant sur Tsoundzou 2.

Celui-ci appréhende plus 2012 où la fin du jeûne coïncidera avec la rentrée d'abord, mais surtout avec la fête de l'Ide. "Là ce sera beaucoup plus complexe financièrement. L'Ide c'est sur un jour, et à l'accoutumé l'argent qu'on dépense pour cette fête est immense. Il nous faut débourser pour les gâteaux, les boissons, mais aussi pour rénover la maison, acheter les habits… Ajoutez-y tout ça avec les fournitures de l'école !".

Les vêtements de la rentrée et les vêtements de l'Ide : les enfants seront gâtés cet été là. En attendant, les parents font en sorte de répondre aux besoins de leurs enfants concernant le scolaire, c'est la priorité des priorités. Dès que possible, la plupart d'entre eux s'approvisionnent pour le fuhtar, en essayant de ne pas trop déborder sur leur budget. Ceci à travers notamment le chicowa, traduit par les locaux comme étant "le prêt sans crédit". Un système où des membres d'une famille, des amis, voire des entreprises se prêtent une certaine somme d'argent, chacun leur tour : une manière de s'entraider.

 

Un mois difficile aussi pour les restaurateurs et mama brochettis

 

Le soir venu, durant ce mois sacré, les familles mangent généralement à leur faim. Un souci pour les restaurateurs et les mama brochettis : "Nous arrêtons notre activité à l'heure de manger, on mange en famille comme tous les autres", raconte l'une d'elle, "mais après, nous rouvrons et c'est là que ça se complique. Tout le monde est déjà bien rassasié et si par hasard certains ont encore un creux, il reste toujours quelque chose à manger chez eux. Notre bénéfice prend un grand coup pendant le ramadan", finit-elle par affirmer.

Globalement la vie est chère à Mayotte, et si les fournitures scolaires sont plus élevées qu'en Métropole, si les aliments sont plus chers sur l'île, les Mahorais peuvent au moins se consoler en se disant qu'ils rompront le jeûne trois heures avant les Métropolitains, qui en cet été chaleureux, devront attendre 21h au moins pour voir le soleil couché et attaquer les plats.

 

Ichirac Mahafidhou

21/08/2009 – Politique : Finances des communes

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es finances des collectivités locales de Mayotte ne sont pas au mieux. Ce n’est pas une nouveauté, mais avec la décentralisation et la départementalisation à venir, mais aussi la crise financière qui frappe l’Etat, tout le monde doit se serrer la ceinture. Pourtant à Mayotte, les besoins des communes, des syndicats intercommunaux et de la CDM sont énormes.

Ils doivent investir lourdement dans des équipements structurants, quitte à présenter un budget en déséquilibre (1,8 million d’euros selon l’opposition UMP, voir MH n°434 du 27 juin 2009). C’est ce qui s’est passé cette année à Tsingoni et la préfecture a donc saisi la CTC pour que cette anomalie soit rectifiée. Finalement, la commune s’est accordée avec la CTC pour revenir progressivement à l’équilibre en 2012 avec un déficit en investissement d’1,2 million d’euros en 2009.

“Jusqu’à présent à Mayotte, on inscrivait les dépenses d’investissement dans le budget, même si les communes n’étaient pas certaines de recevoir l’argent pour les projets. Il y avait des documents de comptabilité qui faisaient que le budget était en équilibre comptablement, mais pas forcément dans la réalité”, explique Ibrahim Boinahery, maire de Tsingoni et président de l’Association des maires de Mayotte. Pour lui, les raisons du déséquilibre viennent surtout du fait que certaines opérations sont terminées alors que l’argent nécessaire n’est toujours pas arrivé sur le compte de la commune.

 

Des services pas encore parfaitement rodés pour obtenir les aides financières

 

“On nous doit 150.000 € pour la RHI Mifilaouni de Combani, alors que les travaux sont terminés depuis longtemps. Pour celle de Zidakani à Tsingoni, on a payé la dernière facture en 2008, alors que les travaux ont débuté en 2002. Enfin, il manque 186.000 € pour le lotissement Dispensaire de Combani et 84.000 € pour celui de M’roalé, alors qu’ils ont été finis avant notre arrivée”, dévoile Ibrahim Boinahery.

Ce cas de figure se répète dans de nombreuses communes. Pour le président de l’AMM, la raison est simple. “Avant la décentralisation, la préfecture épaulait les services des mairies dans les démarches. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Avant l’argent tombait automatiquement, depuis 2004 c’est au bon vouloir de la préfecture et selon l’argent dont elle dispose. Or, décrocher l’argent qui doit nous revenir ne se fait pas tout seul. Cela demande des tas de papiers à remplir, un suivi permanent que nos services n’assurent pas forcément correctement. En cherchant bien, on découvre que si l’argent n’a pas été versé, c’est parce que les factures ont été perdues ou il manquait telle ou telle pièce.” Ainsi, les maires doivent donc utiliser des crédits prévus pour un projet et les verser à des entrepreneurs ayant travaillé sur un autre projet.

 

Des entreprises payées en 60 jours ?

 

En clair, c’était à celui qui criait le plus fort qui obtenait son argent, et ce sans garantie que la trésorerie municipale ait les fonds suffisants pour payer les mandatements. Mais, après 2010, cela ne sera plus possible. L’informatisation des mandatements est en cours. “Une fois qu’une facture sera fournie, la collectivité aura 45 jours pour la transmettre à la trésorerie municipale. Si ce n’est pas le cas, une majoration automatique sera appliquée. En revanche, si le mandatement est transmis à la trésorerie municipale est que celle-ci ne paie pas dans les 15 jours, c’est elle qui supportera la majoration. En gros, les entrepreneurs seront payés au maximum dans les 60 jours”, avance le maire de Tsingoni.

Celui-ci précise qu’aujourd’hui, les communes de Dembéni et de Bandraboua sont les seules à réaliser des investissements que quand elles ont l’argent sur leur compte. “Cela demande des changements profonds de comportement et comme vous le savez, le changement tout le monde n’aime pas ça. Ces communes n’y sont pas arrivées du jour au lendemain”, fait-il remarquer. D’ici 2012, quel que soit le maire qui sera élu, il faudra donc se résoudre à certains sacrifices à Tsingoni.

 

Faïd Souhaïli

21/08/2009 – Economie : Conseil général

 

 

{xtypo_dropcap}25 M€{/xtypo_dropcap}, 27 M€, 31 M€ ? Le flou persiste encore autour du montant exact du déficit affiché par le budget de la Collectivité. Il revient aux magistrats de la Chambre régionale des comptes de le déterminer, eux qui coucheront bientôt dans un rapport leurs observations définitives, ainsi qu'une liste de recommandations pour rétablir l'équilibre. S'il est certain que des coupes sombres ne pourront être évitées, beaucoup craignent des mesures drastiques de licenciements parmi les effectifs pléthoriques de la Collectivité. Actuellement, les magistrats buteraient sur la difficile estimation du nombre d'agents contractuellement liés à la CDM. Un chiffre qui naviguerait entre 3.000 et 5.000 personnes.

Concernant le déficit budgétaire, pour l'heure la prévision la plus alarmiste de 31 M€ a été avancée par le président Douchina lui-même, lors de la session plénière du 15 juillet dernier : "Le rythme des dépenses n'a eu de cesse d'augmenter (…). Le budget 2008 n'était pas sincère (…) et nous nous sommes retrouvés avec un déficit de 31 M€ en 2008", avait-il alors déclaré en substance.

Si M. Douchina a hérité d'une situation financière indéniablement fragilisée, principalement imputable à la vertigineuse augmentation du rythme des dépenses d'investissement de la Collectivité entre 2004 et 2008 (109 M€ d'investissement en 2008, contre 48 M€ en 2004) et d'une masse salariale, elle aussi en forte croissance et représentant près de 50% du budget de fonctionnement de la CDM, M. Oili, son prédécesseur, ne saurait être désigné comme le seul responsable de cette situation, comme s'échinent à le répéter les membres de la majorité actuelle.

 

Les effets pervers des accords de Tsingoni

 

En effet, depuis son arrivée au pourvoir en mars 2008, M. Douchina n'a eu de cesse de militer, honorablement mais vainement, pour la mise en place d'une "nouvelle culture administrative", en faisant même de cette idée un des cinq points clef du programme politique de son mandat, comme pour se distancier encore un peu plus des agissements de son prédécesseur. Il prônait une culture de résultats, demandait un tableau de bord pour suivre tous les dossiers en cours avec chaque service ou direction.

Pourtant, malgré nombre d'annonces d'intention sonnantes et trébuchantes, et en dépit de quelques réunions entre élus et services aux allures de grand messe, en coulisse le capitaine du CG n'a jamais eu les coudées assez franches pour opérer un changement de cap radical, et une certaine atonie s'est doucement mais sûrement installée.

En cause : "les accords de Tsingoni". Négociés au lendemain du second tour des cantonales 2008, ces accords tacites, âprement discutés entre les conseillers généraux fraîchement élus sous la houlette de Zoubert Adinani, ancien maire de Tsingoni et figure incontournable du paysage politique mahorais, n'ont dégagé qu'un consensus politique trop fragile et de toute évidence conçu pour un seul objectif : arriver en rang uni, pour autant que faire se pouvait, le 29 mars.

Si le choix de la priorité politique des élus, toutes tendances confondues, n'a pas à être discuté, il est évident qu'il a occulté tous les autres dossiers, et à eu pour effet de transformer l'objectif en ultime échéance : une fois la consultation atteinte, le consensus n'avait plus lieu d'être, et le jeu des alliances et des courses en solitaire a ainsi repris dès le lendemain du 29 mars, seulement un an après l'élection de la nouvelle assemblée, deux ans avant son renouvellement en mars 2011.

Rattrapé par des flots intarissables de factures impayées, focalisé sur le 29 mars, paralysé par la peur de déstabiliser "la paix sociale", tout autant que par celle de perdre le soutien d'une majorité dont il savait le soutien fragile, M. Douchina était trop occupé à court-circuiter les partisans toujours en poste de l'ancien président. Aucune mesure significative, porteuse d'un message, d'un parti pris ou d'une orientation idéologique forte, n'a donc pu être proposée ou imposée par le président du CG, même lorsque la situation réclamait un arbitrage politique urgent : dossier des transports scolaires et en commun, CDTM, marché de Mamoudzou, Cnam, croisières…

 

L'AFD, le cheval de Troie

 

La dernière illustration en date de cet abandon généralisé des commandes publiques a été donnée lors de l'adoption du budget supplémentaire, en juin dernier. Sans connaître les estimations à la baisse des recettes douanières pour 2009 (aujourd'hui évaluée à plus de 15 M€), alors que la crise mondiale contracte une récession globalisée et que la commande publique locale, notamment dans le bâtiment, est en berne, réduisant d'autant les importations, la majorité a tout de même voté un budget supplémentaire de 34 M€.

Pour beaucoup d'observateurs, c'est cette ultime désinvolture qui aurait conduit la préfecture à interpeller la Chambre territoriale des comptes (CTC), même si le président Douchina avait annoncé le 15 juin dernier être l'auteur de la saisine. De toute évidence, qu'ils aient été saisis par le conseil général ou par la préfecture, début juillet, ce n'était plus qu'une affaire de jours pour que les magistrats de la Chambre débarquent dans les couloirs des services de la maison décentralisée. Car en réalité, face à une telle situation, l'État cherchait sans doute depuis un moment une faille pour s'introduire dans les méandres financiers de la Collectivité et s'intéressait de plus en plus à certaines pratiques qu'il soupçonne entachées d'illégalité… Avec ses 20 M€ avancés en juin dernier, il en a eu toute la légitimité.

En effet, le 8 juin 2008, au cours d'une session plénière, Ali Mohamed, DGA chargé de l'économie et des finances, annonce que c'est aux côtés de deux banques que la CDM va contracter un prêt d'un montant global de 50 M€. La Banque de la Réunion prêtera 30 M€ et l'Agence française de développement (AFD), organe étatique s'il en est, 20 M€. Selon M. Mohamed, l'établissement de crédit proposait "un taux bonifié, moins cher que les conditions du marché".

Une ristourne qui va coûter très cher au final, puisque l'AFD produira au préalable, comme avec beaucoup de ses clients, un audit indépendant. Contrairement à celui commandé au cabinet Mensia par la nouvelle majorité, dont les conclusions étaient préoccupantes mais pas alarmistes, l'AFD aurait mis à jour une situation financière "à même de mettre en péril la Collectivité à plus au moins court terme", comme l'explique une source proche du dossier.

 

Une deuxième chance

 

Si les observations de la CTC devraient mettre à jour des erreurs de gestion, de l'incohérence, et sûrement une dose de malhonnêteté politique (prébende, népotisme, gaspillage de l'argent public…), il n'en reste pas moins que ces stigmates restent l'apanage des jeunes démocraties. Et Mayotte est une démocratie jeune.

En 2004, la décentralisation, pourtant réclamée et promise de longue date, a confié aux élus du conseil général les pleines commandes de la Collectivité. Des responsabilités énormes, qui n'ont pas été précédées d'une campagne de formation, qu'on aurait pourtant crue indispensable à la hauteur des enjeux. Alors, bien sûr, les élus ont affiché d'emblée des carences évidentes de technicité, de compétences, dans la gestion des équipes parfois et les services n'ont pas suivi.

Si certains ont cherché au plus vite à rattraper ces lacunes, notamment par le biais de formations, ou au prix d'une d'implication décuplée dans l'appréhension et la compréhension des aspects législatifs, administratifs ou réglementaires des dossiers, endossant avec humilité leur statut de jeunes démocrates, d'autres se sont laissés griser par de nombreux avantages qu'offre la fonction, oubliant l'immensité de la tâche à accomplir.

Six années ont passé, et cette ingérence nécessaire de la Chambre territoriale des comptes devrait permettre que cette nouvelle période qui s'ouvre soit celle de la maturité politique pour les élus de la Collectivité. Il convient en effet de répondre à l'urgence de développer l'économie de cette île pour créer des emplois et dégager des ressources financières indispensables, de répondre aux besoins croissants de la population, afin de créer les conditions favorables à la poursuite du développement et ainsi réussir la départementalisation.

 

François Macone

21/08/09 – Un requin baleine dans les eaux de Mayotte

Jeudi 13 août dans la matinée, un requin baleine a été observé hors du lagon, au large de Petite Terre. C'était une jeune femelle d'environ 5 mètres. Cette rencontre est exceptionnelle, car ce n'est pas une espèce sédentarisée à Mayotte et seuls quelques plongeurs et professionnels des sorties en mer ont déjà eu le privilège de l'apercevoir. Très impressionnant, ce poisson est toutefois totalement inoffensif pour l'homme, il se nourrit exclusivement de plancton, comme les baleines.

Le requin baleine est le plus grand poisson du monde : à taille adulte, il peut mesurer jusqu'à 14 mètres. Chassé en Chine et surtout à Taïwan pour ses ailerons, cet animal magnifique est en voie d'extinction. On estime aujourd'hui que sa population décroît mais sa disparité géographique et sa mobilité font qu'il est aujourd'hui très difficile de recenser le nombre d'individus.

A l'instar de la nageoire caudale des baleines à bosse, les taches blanches sur le ventre du requin sont uniques et permettent de l'identifier. L'espèce est depuis le 15 novembre 2002 inscrite sur la liste du Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction).

 

21/08/09 - Un requin baleine dans les eaux de Mayotte

21/08/2009 – Protection de l’environnement

 

 

{xtypo_dropcap}B{/xtypo_dropcap}aleines, dauphins, tortues… Les merveilles que recèlent notre lagon ne manquent pas. Pour que les générations futures puissent profiter de ce patrimoine naturel exceptionnel, la brigade nature part plusieurs fois par semaine à bord du M'kombé ("Colosse" en shimaoré) pour effectuer des contrôles sur les professionnels des sorties en mer, les plaisanciers et les pêcheurs.

En ce samedi 15 août, nous embarquons à bord de cet imposant bateau pour une journée de prévention et de répression, en compagnie des agents Prince, Volcan, Sidi, de leur chef Jean Mehl et de Roger Cazeilles, l'un des quatre gendarmes de l'île à posséder la spécialité "Free" (Formateur relais enquêteur environnement).

Quelques minutes seulement après le départ, notre navette se dirige vers la pointe Mahabou où un pêcheur à bord d'une petite pirogue est appréhendé. Son embarcation et son filet ne sont pas immatriculés et il pêche dans le platier où sont présents des coraux. "Il est interdit de pêcher sur les récifs, les herbiers et les chenaux", précise Jean Mehl. En outre, le filet ne doit pas dépasser les 300 mètres de long et celui-ci semble bien au-delà de la limite. Autre infraction : le pêcheur ne doit pas être à plus de 100 mètres de son filet et l'individu interpelé avoue qu'il l'a placé la veille à cet endroit.

Pendant que le gendarme procède à la rédaction des trois PV, les agents de la brigade relâchent les poissons et replient le filet pour le saisir. Ils assurent également l'interprétariat en shimaoré. Le pêcheur devra se rendre à la gendarmerie de M'tsamboro lundi matin pour être auditionné. C'est le procureur qui décidera si le filet saisi pourra lui être restitué. Pour avoir pêché dans une zone non-autorisée, il risque une contravention pour non-respect de l'arrêté préfectoral.

 

Une double mission policière et scientifique

 

Après ce premier épisode répressif, cap sur le Nord-Ouest de la barrière de corail pour aller à la rencontre des baleines et surveiller l'approche des bateaux. La charte d'approche des mammifères marins, devenue une réglementation à Mayotte depuis deux ans, établit en effet des règles très strictes en la matière (voir encadré). A la vitesse de 15 nœuds, le vent dans les cheveux, nous montons l'échelle pour aller rejoindre Prince à la vigie, qui scrute l'horizon avec des jumelles très puissantes qui lui permettent de voir précisément à plus de 250 mètres. Nous sommes tous ébahis devant le spectacle, au loin, d'un saut prodigieux de baleine.

Impossible de rater l'un des bateaux de Sea Blue Safari, dont les occupants viennent de se mettre à l'eau pour s'approcher. "On coupe les moteurs et on observe", décide Jean Mehl. La brigade reste à l'écart pour s'assurer que les règles sont bien respectées.

Pas d'infraction, mais les agents en profitent pour sortir l'hydrophone de sa valise : cet appareil permet d'enregistrer les sons des baleines ou des dauphins, qui servent ensuite à la cellule technique de la brigade, dirigée par Claire Pusineri. Car en plus de sa mission de police de l'eau qu'elle partage avec la Daf, la brigade doit également collecter des données sur les mammifères marins à des fins scientifiques.

 

Le braconnage de tortues en recrudescence

 

"Les infractions sont rares", explique Jean Mehl, "même si on a dressé un PV en janvier à l'encontre d'un plaisancier qui slalomait délibérément entre les dauphins et les perturbait". Alors que nous continuons notre route le long de la barrière de corail hors du lagon, nous apercevons le dos d'une tortue en train de s'accoupler. "Notre principal problème, c'est le braconnage de tortues qui est en nette recrudescence ces derniers temps", nous confie Roger Cazeilles.

Au mois de mai dernier, un braconnier a été condamné à 6 mois de prison ferme et le revendeur de la viande à 2 mois. "Le kilo était vendu à 4 €. Dans une tortue, il y a 50 kg de viande. Ce trafic leur permettait d'en vivre", constate-t-il amèrement. Il n'y a que sur les plages de Moya et de Sazilé où des écogardes sont présents la nuit.

La brigade fait parfois des bivouacs, pour contrôler l'ensemble du lagon et ses plages. Mais pour que ce braconnage cesse, il faut changer les mentalités pour que les gens arrêtent d'en acheter… La brigade nature et les gendarmes "Free" vont justement souvent dans les établissements scolaires pour sensibiliser les jeunes Mahorais à la connaissance des espèces protégées, pour que le lagon continue à abriter ces merveilles que le monde entier nous envie de plus en plus.

 

Julien Perrot

 


 

La réglementation d'approche des mammifères marins à Mayotte

 

Distance d'approche :

Stopper le moteur du bateau dans un rayon de 100 mètres autour de la baleine, 30 mètres autour du dauphin

Approche interdite en jet-ski

Survol aérien interdit à moins de 150 mètres d'altitude

 

Comportement des embarcations :

Approche par le trois quart arrière, en retrait de la trajectoire des animaux

Vitesse maximale de 5 nœuds

En cas d'approche délibérée des animaux : tout changement de trajectoire et accélération interdits, moteur débrayé et coupé

Ne pas séparer les individus

Ne pas les poursuivre

 

Nombre d'embarcations :

2 embarcations maximum dans la zone d'observation rapprochée (à moins de 300 mètres de la baleine) sur un même côté d'un individu ou d'un groupe

 

Temps d'observation :

Observation limitée à 30 minutes

 

Mise à l'eau avec les baleines :

8 nageurs maximum regroupés et évoluant dans le même sens

Ne pas toucher les animaux ni se rapprocher trop près

Observation limitée à 15 minutes

 

Dérangement et réactions :

Abandonner toute démarche si les baleines présentent des signes de nervosité, d'agressivité ou changent brutalement de comportement

 

Toutes les espèces des mammifères marins sont protégées au plan national par arrêté ministériel du 27 juillet 1995. Sont interdits la destruction, la perturbation, la détention, la capture, la naturalisation, le transport, le colportage, l'utilisation, la mise en vente, la vente et l'achat de tout ou partie de mammifères marins vivants ou morts. Les sanctions encourues vont de 450 € à 9.000 € d'amende et jusqu'à 6 mois d'emprisonnement (en cas de délit ou récidive) et confiscation du bateau.

21/08/2009 – Recherche biologique marine

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e requin, indicateur du bon état des stocks halieutiques, c'est une conclusion qui se dégage des observations faites par Mayshark lors d'un recensement des requins effectué sur Mayotte et les 3 bancs adjacents : le Geyser, la Zélée et l'Iris. Réalisé dans le cadre de l'Ifrecor (Initiative française pour les récifs coralliens, financement du ministère de l'Ecologie), ce programme a consisté en une compilation des données fournies par le réseau d'observateurs qui collaborent avec Mayshark : clubs de plongés, opérateurs de safaris en mer, etc., associée à des campagnes en mer avec le concours du Manga Bé (catamaran autonome équipé de matériel de plongée).

 

Recherche biologique marine: 35 espèces de requins et raies répertoriées à Mayotte

En deux ans, le réseau d'observation tissé autour de Mayshark a permis de recenser une quarantaine d'espèces de requins (voir encadré), dont certaines très rares comme la raie porc-épic, classée comme espèce en danger à l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), la raie guitare à bouche recourbée ou encore le requin crocodile.

"Nous avons recueilli des données sur la diversité des requins dans les trois bancs du Geyser, de la Zélée et de l'Iris, ainsi que sur les gros prédateurs pélagiques que sont les mérous, les carangues, les capitaines ou les vivaneaux", explique Jeremy Kiszka, vice-président et responsable scientifique de l'association. "Nous nous sommes intéressés à ces espèces car elles interagissent avec les requins et sont également ciblées par la pêche commerciale. Le but est de faire un état des lieu des ressources halieutiques des trois bancs." Même constatation sur les trois bancs observés : on n'y trouve des requins que si les stocks de poissons ont des niveaux de conservation satisfaisants.

 

Réduire les captures accidentelles

 

"Pour le banc du Geyser, nous avons comparé avec une étude faite il y a plusieurs années et constaté une forte diminution des ressources halieutiques", poursuit Jeremy Kiszka. "Curieusement, la Zélée qui est juste à côté est en bien meilleur état de conservation, peut-être parce qu'il est moins ciblé par la pêche, ce que nous allons vérifier." Au classement de l'état de conservation, l'Iris arrive en troisième position derrière le Geyser et la Zélée; en quatrième on trouve le récif extérieur de la barrière de corail de Mayotte.

"Les résultats de notre étude montrent qu'il y a un lien entre l'effort de pêche et la présence de prédateurs. Ce qui veut dire entre autres que le requin est un indicateur du bon état des stocks halieutiques, il est un atout d'observation important. Un argument supplémentaire pour renforcer la protection et l'étude de ces espèces fascinantes, mais encore mal connues et surtout menacées."

Recherche biologique marine: 35 espèces de requins et raies répertoriées à Mayotte

Au chapitre de la protection, Mayshark s'intéresse aux captures accidentelles de requins par la pêcherie palangrière. En parallèle à une collaboration avec un programme international visant à réduire ces captures, l'association travaille en partenariat avec les affaires maritimes, l'Etat, le conseil général et l'IRD de la Réunion, pour définir précisément les victimes des captures accidentelles : quelles espèces, quelles tailles, quelle quantité,…

Grâce aux concours des pêcheurs qui se prêtent au jeu, des données d’une importance capitale sont collectées. A terme, elles serviront également à optimiser cette pêcherie, et non à la restreindre. L’idée principale étant de mieux comprendre pour mieux pêcher.

"Les captures accidentelles dans les eaux de Mayotte sont fréquentes avant tout parce qu'il y a beaucoup de requins au large", précise M. Kiszka. "Ce qui montre que le stock de Mayotte est plutôt en bon état. Ce programme palangre devra être reconduit tous les ans pour voir l'évolution dans le temps."

 

"La vraie menace"

 

Recherche biologique marine: 35 espèces de requins et raies répertoriées à Mayotte

Parallèlement à ces projets sur Mayotte, Mayshark s'exporte et a travaillé récemment avec la préfecture des Terres australes et antarctiques françaises lors de deux campagnes sur les requins dans les îles éparses et le sud-ouest de l'océan indien. "A Madagascar, les stocks de certaines espèces de requins commencent à être épuisés", constate tristement Jeremy Kiszka. "Nous avons fait une enquête dans les villages de pêcheurs vezo, des Chinois sont sur place pour acheter des ailerons à prix d'or, parfois à plus de 600€ le kg." Les requins marteaux, les requins tisserands, les grandes raies guitares et les requins bouledogues sont, d'après les observations des pêcheurs, les plus touchés. "La différence est flagrante avec les îles éparses : à Juan de Nova et Europa il n'y a pas de pêche et on trouve des requins partout, c'est impressionnant."

 

L'association a participé à la réalisation d'un documentaire sur les requins dans l'océan Indien ("La vraie menace", réalisation Jean-Manuel Prudhomme) en tant que consultant et pour la collecte de données scientifiques, mais aussi comme acteur. Il devrait être visible début 2010.

 

Hélène Ferkatadji

 


 

Requins et raies répertoriés sur Mayotte

 

Liste établie par Mayshark à partir de leurs observations et de celles communiquées par les différents professionnels et usagers de la mer.

 

  • Requin griset (Hexanchus griseus)
  • Requin aiguillat (Squalus megalops)
  • Squalelet féroce (Isistius brasiliensis)
  • Requin nourrice (Nebrius ferrugineus)
  • Requin zèbre (Stegostoma fasciatum)
  • Requin baleine (Rhincodon typus)
  • Requin crocodile (Pseudocarcharias kamoharai)
  • Requin renard (Alopias vulpinus)
  • Requin blanc (Carcharodon carcharias)
  • Requin taupe bleu (Isurus oxyrinchus)
  • Requin pointe blanche (Carcharhinus albimagiratus)
  • Requin gris, dagsit (Carcharhinus amblyrhynchos)
  • Requin soyeux (Carcharhinus falciformis)
  • Requin bouledogue (Carcharhinus leucas)
  • Requin océanique (Carcharhinus longimanus)
  • Requin pointe noire (Carcharhinus melanopterus)
  • Requin gris (Carcharhinus plumbeus)
  • Requin tacheté (Carcharhinus sorrah)
  • Requin tigre (Galeocerdo cuvier)
  • Requin citron (Negaprion acutidens)
  • Requin bleu (Prionace glauca)
  • Requin corail (Triaenodon obesus)
  • Requin marteau halicorne (Sphyrna lewini)
  • Grand requin marteau (Sphyrna mokarran)
  • Raie torpille (Torpedo fuscomaculata et Torpedo sinuspersici)
  • Raie à points bleus (Dasyatis kuhlii)
  • Raie de mangrove (Himantura granulata)
  • Raie pastenague léopard (Himantura uarnak)
  • Raie pastenague plumeté (Pastinachus sephen)
  • Raie pastenague violette (Pteroplatytrygon violacea)
  • Raie pastenague queue à ruban (Taeniura lymna)
  • Raie pastenague éventail (Taeniura meyeni)
  • Raie pastenague sans dard (Urogymnus asperrimus)
  • Diable de mer du Japon (Mobula japanica)
  • Raie guitare (Rhynchobatus djiddensis)

21/08/2009 – Election de Miss Mayotte 2009

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}rrivées dès 19h30, près de 700 personnes, dont de nombreuses personnalités comme le sénateur Adrien Giraud, se sont installées sur l’esplanade du comité du tourisme sur les chaises et autour des tables installés là pour l’occasion, sous l’œil attentif d’hôtesses avenantes. Sous un beau ciel étoilé Johnny et Denise Harouna ont présenté le jury et les partenaires, avant de laisser la place aux rapides discours puis à une présentation filmée des 11 candidates.

Le président du CG a mis en avant la beauté et le charme de la femme mahoraise et appuyé sur le développement du tourisme dans son discours d’ouverture. Geneviève Leblanc a rappelé que « il y a quelques années, on était trente », mais maintenant, avec Esthel 3ème dauphine de Miss France l’an dernier, « maintenant tout le monde sait où se trouve Mayotte ». Le maire de Mamoudzou quant à lui a reconnu être « émerveillé par tant de tendresse, de grâce et de talent ».

Alexandra Rosenfeld Miss France Miss Europe, Geneviève Leblanc vice-présidente du Comité Miss France, Esthel Née Miss Mayotte 2008, Aziz Patel du comité réunionnais, le président du CG, le président du comité du tourisme, le directeur de SFR Mayotte, une représentante d’Air Austral, la seule conseillère générale Sarah Mouhoussoune… le jury était composé des principaux partenaires de l’évènement. Tout comme les centaines de personnes présentes et les téléspectateurs, le choix s’est affiné au cours de la soirée et des défilés des miss.

En tenue traditionnelle, en maillot de bain, avec paréo, en tenue de ville puis en tenue de soirée, les miss ont ravi le public. Le spectacle était complet avec des artistes variés, des jeunes et des plus âgés, des hommes et des femmes pour entrecouper les passages des miss. On a ainsi pu écouter Bo Houss, Cédia, Chaf Masta, Zaïnouni, Lima Wild, un hommage dansé à Michael Jackson, la troupe TFM, Eco, Mikidache et JR Cudza pour finir. Il y a aussi eu un dynamique défilé de mode avec des mannequins habillées par Just in Maoré.

Le jury a délibéré, le public a voté par téléphone et 8 hôtesses se relayaient incessamment pour prendre les appels et maître Bellot a rassemblé tous ces éléments. C’est finalement Elodie qui remportera autant les suffrages du public que du jury et qui recevra, une larme à l’œil, très émue, le diadème de Miss Mayotte, des mains d’Esthel.

Le 5 décembre prochain, en direct de Nice et sur TF1, après un séjour avec toutes les miss de France et de Navarre en Martinique, 14 millions de téléspectateurs devraient suivre l’élection de Miss France, à laquelle participera Elodie. A la question : « es-tu prête ? », elle a répondu sans hésiter : « Je défendrai mon île jusqu’au bout ! ».

 

L.C.

 


 

Des cadeaux pour les miss

Les partenaires ont répondu présent pour offrir de très nombreux cadeaux à la nouvelle Miss Mayotte, mais aussi à ses dauphines et autres concurrentes qui n’ont pas démérité. Billets d’avion en club pour Paris, la Réunion ou Madagascar, téléphones portables dernier cri et forfaits pour un an, un quad avec assurance d’un an, bijoux, coiffures, maquillages, sacs, vêtements, lingeries, cours pour un permis de conduire, montres, une nuit au Jardin Maoré et des milliers d’euros en espèces… Les miss étaient comblées.

21/08/2009 – Portrait d’Elodie

 

 

{xtypo_dropcap}"B{/xtypo_dropcap}eaucoup d'émotions ! C'est un soulagement et une grande fierté", s'exclamera la miss, quelques secondes après le résultat. Tout au long de la compétition, Elodie s'est faite accompagnée par sa mère, Sikina, ceci jusqu'au bout du suspens : "J'avais très peur quant à l'issue du résultat, mais à présent je suis extrêmement soulagée, très fière et heureuse pour ma fille".

Agée de dix-neuf ans, Elodie ramène donc la couronne de Miss Mayotte au sud de l'île, dans sa commune, dans son village au grand bonheur de la maire de la commune, Roukia Lahadji, présente au comité de tourisme et qui l'a vivement embrassée au terme de la soirée. Tout comme ses cousins et cousines qui ont fait le déplacement jusqu'à la capitale pour la soutenir.

Avec un petit frère et une petite sœur, Elodie vivait avec sa mère à Chirongui, d'où elle est partie l'an dernier pour continuer ses études. Elle était au collège à M'gombani, puis au lycée de Mamoudzou. Sur le plan musical, elle aime tous les styles, mais surtout les nouveautés, les variétés. Elle ne pratique pas de sport en particulier, mais "je fais des étirements toute seule chez moi", nous a-t-elle déclaré. Elle aime beaucoup la musique, le cinéma et les voyages, a-t-elle précisé, en se rappelant de son voyage au Maroc. Née à Paris, elle avait toujours vécu à Mayotte.

En 2ème année de BTS économie familiale et sociale à Toulouse, Elodie devrait rentrer en fin de semaine pour la Métropole afin de poursuivre ses études. D'ici là, comme son prédécesseur Esthel lui a conseillé, la nouvelle miss Mayotte profitera de chaque moment, d'abord auprès de sa famille et de ses amis à Chirongui, avant de poursuivre l'aventure en Métropole. Elodie sait qu'une année très chargée l'attend, mais la sudiste est prête à relever tous les défis.

 

I.M

UNE Mayotte Hebdo N°439 – Vendredi 21 août 2009

UNE Mayotte Hebdo N°439 - Vendredi 21 août 2009ELODIE

Miss Mayotte 2009

> Politique : Chambre territorial des comptes : les finances du CG passées au crible
> Politique : Arrivée d'Hubert Derache – Les grands dossiers du nouveau préfet
> Education : Grève le jour de la rentrée
> Mayotte ECO : Accord en vue sur la gestion dui marché de Mamoudzou
> Tounda : Bilan du FIM 2009 & Interview de Winston Mc Anuff
 

 

20/08/09 – Le maire de Chiconi opéré des membres inférieurs et des côtes

Le maire de Chiconi Issouf Madi M'chindra alias Saïndou Dadaï a été retrouvé avec les jambes et les côtes cassées hier dans la cour de son école à Chiconi hier vers 3 h du matin. Transporté au CHM à Mamoudzou, il a été opéré dans la journée. Les circonstances de l'accident restent mystérieuses, la gendarmerie n'a pas voulu communiquer puisque l'enquête est en cours.

20/08/09 – Rentrée scolaire : grève ou pas grève ?

Alors qu'un préavis de grève illimité à été déposé pour la rentrée scolaire de lundi, le vice recteur a rencontré ce mercredi une délégation de l'intersyndicale du primaire (Snuipp, SE Unsa, FO, Sud éducation). Les syndicats ont tenu à souligner "l'évolution" de leurs relations avec l'administration, à savoir le fait que le vice recteur les ait reçu en personne et non par l'intermédiaire de son directeur de cabinet, et qu'il ait proposé de faire remonter lui-même leurs revendications au ministère. "Compte tenu du changement de ministre, il nous a demandé de réexpliquer nos revendications pour qu'il les transmette", relate Rivo, secrétaire général du Snuipp et leader du mouvement. "Il nous a écouté, a proposé que l'on se revoit dans un mois pour faire le point, mais ça s'est arrêté là."

Certains points de revendication ont été discutés entre l'intersyndicale et Jean- Claude Cirioni, dont le cas des contractuels recrutés entre 2003 et 2007 qui n'ont pas bac+2. Le vice recteur propose qu'ils suivent une formation universitaire pour ensuite se présenter au concours externe. "Nous avons demandé à ce qu'ils puissent se présenter au concours interne, puisqu'ils sont déjà enseignants, qu'ils le passent au niveau bac et suivent une formation double à l'IFM pour atteindre bac+2 en même temps que leur diplôme d'instituteur", explique Rivo qui précise que cela s'est déjà fait. "Le vice recteur n'a pas donné son accord mais n'a pas l'air totalement buté sur le sujet", estime le syndicaliste. Le maintient ou non de la grève est conditionné à des précisions sur cette rencontre proposée par le vice recteur "dans un mois".

"Aujourd'hui nous avons discuté cordialement mais rien négocié. Si M. Cirioni nous donne une date dans un mois, avec la promesse de négociations, alors nous annulons la grève de la rentrée. Nous voulons être surs qu'il se passera quelque chose rapidement, le minimum serait de formaliser ce qui s'est dit aujourd'hui." Un courrier a été transmis au vice recteur pour lui demander un calendrier de rencontre avec ordre du jour. Quoi qu'il arrive, la pré rentrée de vendredi sera faite.

20/08/09 – 1M€ pour les routes de Mamoudzou

20/08/09 – Affaire Colas : plus de 7.000 litres de gasoil détournés

A l'audience du tribunal correctionnel de ce mercredi, pas moins de huit prévenus devaient répondre de leurs actes dans ce que tout le monde appelle désormais "l'affaire Colas". De juillet 2008 à mars 2009, les employés de l'entreprise de BTP ont reconnu avoir détourné et revendu 7.305 litres de gasoil. Avec la complicité du pompiste qui ne fermait pas le cadenas des réservoirs, les sept chauffeurs avaient mis en place un véritable marché parallèle de revente de gasoil sur la route entre Mamoudzou et Longoni. A l'entrée de Koungou, sur la route qui remonte vers la carrière d'ETPC, les clients – des taxis pour la plupart – venaient s'approvisionner les vendredis et mercredis matins pour 1€ le litre. Ils venaient avec leurs bidons et leurs tuyaux pour siphonner les réservoirs.

Maître Lebel, qui représentait la société qui s'est constitué partie civile, a mis en avant "l'absence de notion de vol chez les prévenus, qui ont découvert que c'était une faute grave quand ils ont été licenciés". L'avocate a souligné le sentiment total d'impunité qu'ils éprouvaient alors qu'ils commettaient ces vols, d'autant qu'"ils perpétuaient les combines en les apprenant aux nouveaux". Selon elle, la quantité de carburant détournée avouée par les prévenus serait bien en-deçà de la réalité. Se basant sur le prix du gasoil à 1,30€, elle a réclamé en tout aux différents prévenus 9.496€ de dommages et intérêts. Qualifiant ces détournements de "pratiques visiblement habituelles chez certains chauffeurs, pas tous heureusement", le procureur Yves Dupas a requis 6 mois de prison avec sursis et 1.000€ d'amende pour le pompiste et des peines allant de 500€ d'amende à 6 mois de prison avec sursis et 1.000€ d'amende pour les chauffeurs. Verdict le 21 octobre.

20/08/2009 – Bilan du FIM 2009

 

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}urant une semaine, les mélomanes mahorais ont pu découvrir des artistes de renom, en provenance des Etats-Unis, de Jamaïque, d'Allemagne, de France, du Nigéria, des Comores, de la Réunion et de Mayotte.

Le Fim a atteint son principal objectif. Placé sous le signe de l'intermusicalité, le tremplin musical mahorais était ouvert à tous les goûts : le reggae, l'afrobeat, la chanson française, la soul, le rock, le blues, le rap, en plus du m'godro, du chigoma et de la chanson locale.

Sur le plan organisationnel, le 11ème Festival InterMizik de Mayotte est le fruit de deux collaborations très importantes entre la direction de l’ingénierie culturelle (Dilce) et la direction de la logistique et des moyens de la Collectivité d’une part et le Sakifo d’une autre part. Cette dernière coopération a engendré "une proposition très osée et qui dépasse les frontières".

A niveau technique, il faut considérer une nette amélioration de la régie son et lumière, offrant un meilleur rendu à tous les concerts, excepté celui de Latéral au début du festival. Le fervent adepte du m’godro endiablé n’avait pas fait sa balance. L’arrivée à Mayotte de plus en plus d’artistes de renommée internationale oblige les techniciens de la Dilce à montrer un "professionnalisme très sérieux". Au final, "tous les artistes étaient très contents".

La sécurité était au rendez-vous et il n'y a pas eu un seul incident. La gendarmerie de M'zouazia, les policiers municipaux de Chirongui et de Mamoudzou et la Croix rouge ont contribué à la réussite de l'évènement. "Les pompiers refusent toujours de s'impliquer", déplore juste le directeur de la Dilce.

 

Un Fim réussi sans Ayo

 

Seulement deux des artistes programmés cette année ne se sont pas produits. La Dilce regrette l'absence de Ayo qui était très attendue dans l'île. Pour des raisons qui ne dépendent pas des organisateurs (un musicien malade rapatrié en Europe), la vedette internationale n'a pas pu se rendre à Mayotte. Le directeur de la Dilce avoue que la non participation du groupe local Horizon est due à une mésentente sur le cachet.

Le carnaval d'ouverture a accueilli l'ensemble des villages de la commune de Chirongui et la première scène musicale du Fim a rassemblé entre 1.500 et 2.000 personnes, assurée par Latéral, Salim Ali Amir et les promoteurs des chants traditionnels mahorais : Kinga Folk, Grofolk, Nourou ya Maoré et Mawa Elwatania. Les concerts du Fim ont ainsi été suivis, à Chirongui comme à Passamainty.

Pour la scène du samedi 8 août livrée par les Mahorais M'toro Chamou, Mwalim Klan et la Nigériane N'néka, la Dilce a comptabilisé près de 500 entrées payantes. Le concert de la chanteuse de blues américaine, Grace, avec Eco, Ardane et Kozman Ti Dalon, le mardi 11 août, a eu 200 entrées.

Plus de 1000 tickets ont été vendus à Passamainty au concert d'Olivia Ruiz et 250 à celui du 14 août qui était réservé aux jeunes talents émergents Djesh et Bo Houss autour des remarquables sud-africains de Tumi and the volume. La scène des "prêtres rastas" The Congos, Black Uhuru et Iqualah avec les ferveurs locales du mouvement, Babadi, Bob Dahilou et Wubani Spirit, le samedi 15 août à Chirongui, a rassemblé près de 2.000 personnes.

 

"Si nous voulons avoir un festival digne de ce nom, il faut que Mayotte mette les moyens"

 

Alain-Kamal Martial évoque certaines "lourdeurs immenses" qu'a connues le 11ème Fim. La plus criante n'est autre que l'insuffisance de moyens financiers. "Le conseil général manque de moyens financiers", reconnaît AKM pour expliquer la réduction du budget du Fim qui était de 100.000 euros. "Nous n'avions que 3.000 euros pour communiquer. Il n'y a pas eu par exemple de publicité télé". La Dilce a tout de même réussi à tenir son pari.

En parlant de télévision, le directeur de la Dilce "condamne fortement le manque d'accompagnement et le laxisme de RFO pour la culture locale. Si Sakifo fonctionne bien c'est parce qu'il est suivi médiatiquement. RFO a toujours eu besoin de notre soutien pour son opération 9 semaines et 1 jour. Elle veut bien accompagner les entreprises locales dans leurs manifestations. Mais pour le Fim, la direction de RFO a refusé tout conventionnement. La culture a besoin des médias".

"A Mayotte, on est soumis à des exigences administratives qui retardent et ralentissement nos actions. Cinq étapes sont à franchir pour pouvoir mettre en place un projet et le faire aboutir, alors que les autres en ont une." AKM cite pour exemple le fait que "jusqu'au 15 juillet 2009, on ne savait pas si le Fim allait avoir lieu ou pas". "Si nous voulons avoir un festival digne de ce nom, il faut que Mayotte mette les moyens", estime-t-il.

 

Une scène à Paris pour le Fim 2010

 

S'appuyant sur le fait que l'organisation du Fim 2009 a été commencée en décembre dernier et pour une meilleure organisation du prochain, le directeur le proposera au vote du budget primitif afin d'avoir un cahier des charges défini dès 2009. Il aimerait que la programmation du 12ème Fim soit disponible sur le net dès le mois de mai 2010.

Le Fim 2009 a pu avoir lieu grâce à une "belle collaboration" avec "des hauts et des bas" : les Mahorais ont eu la chance d'apprécier des concerts de qualité, même si une des têtes d'affiche Ayo n'est pas venue. Et même si il faut attendre le bilan et le diagnostic qui seront faits entre AKM et Jérôme Galabert, pour savoir si la collaboration de Sakifo avec le Fim sera reconduite l'année prochaine, la direction de l'ingénierie culturelle espère élargir son partenariat jusqu'en France, où il envisage d'organiser une scène à Pairs dans le cadre du prochain Fim, avec des artistes mahorais de l'Hexagone et ceux de Mayotte. Pour AKM cette innovation contribuera à la reconnaissance de Mayotte à l'extérieur qui est l'un des objectifs du Fim.

 

Rafik

20/08/2009 – FIM 2009 : Interview avec Winston Mc Anuff

 

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}ounda : Vous avez passé plusieurs jours sur l'île. Quel est votre sentiment sur Mayotte ?

Winston Mc Anuff : Je n'étais jamais venu ici avant. C'est un endroit très beau qui me rappelle mon pays. La végétation, les gens, la vraie vie… Ca rassemble beaucoup à la Jamaïque.

 

Tounda : Mais Babylone (le nom que les rastas donne à la société de consommation, ndlr) est peut-être plus prégnante ici, comparé à la Jamaïque ?

WMcA : Nous sommes dans un système où nous sommes soi-disant indépendants, mais ça ressemble à ici. Sauf qu'en Jamaïque, nous n'avons pas de sécurité sociale. C'est bien que quelqu'un t'apprenne comment pêcher un poisson, pour ne pas être dépendant de quelqu'un pour se nourrir. Mais vivre dans l'indépendance, je pense te fait perdre ta dignité. D'après mon expérience, ça ne te donne pas l'opportunité d'essayer par toi-même parce que l'école ne t'avertit pas sur le système en place.

 

Tounda : Durant votre séjour, vous avez rencontré des rastas mahorais. Que pensez-vous du mouvement rasta ici ?

WMcA : J'ai rencontré beaucoup de gens ici qui vivent leur culture. Ils vont toujours de l'avant. Ils parcourent des milliers de kilomètres depuis le premier pas. D'après ce que je vois, c'est comme en Jamaïque où les gens vivent selon les principes de l'école rasta. Ils sont musulmans et même si tu ne le vois pas avec tes yeux, tu peux voir des rastaman qui te parlent de Bob Marley, de rastafarisme, c'est un état d'esprit. C'est bien de voir les gens vivre leur culture, une vie près de la Nature, dans la réalité. C'est positif. Nous prenons tous un bateau dirigée par Sa Majesté (Jah, le dieu des rastas, ndlr) et essayons de vivre avec nos frères et nos sœurs. La vie des rastas, c'est être contre la négativité.

 

Tounda : Que pensez-vous de la nouvelle vague du reggae jamaïcain avec Buju Banton, Damian Marley ou Elephant Man et de leurs paroles qui s'éloignent de l'esprit antimatérialiste des rastas ?

WMcA : La musique reggae est comme un arbre, avec des racines, un tronc, des branches et des feuilles. Ces artistes sont comme les feuilles, ils ont besoin des branches, du tronc et des racines pour exister. Il n'y a rien de mauvais pour moi. Dans notre vaste monde, c'est normal de voir beaucoup de négatif, car tu as besoin d'encore plus de positif pour le contrebalancer. Certains écrivent des paroles "sales" comme Buju Banton ou Beenie Man, mais ils sont toujours des rastas dans notre vaste monde. Bob Marley et Peter Tosh ont créé une musique qui a engendré différents types de musiques. Tu peux gagner de l'argent avec cette musique, mais si l'âme n'y est pas des mauvaises paroles peuvent rendre les gens pire. Il y a certains points de vue qui me rendent malade, mais c'est à partir de nos erreurs que l'on apprend.

 

Propos recueillis et traduits par Julien Perrot

 


 

Petite biographie

 

Un vieux rasta qui s'implique sur la scène rock française

Winston Mc Anuff, aussi connu sous le nom d'Electric dread, est un chanteur et compositeur de reggae jamaïcain né en 1957 d'une famille de pasteurs. Ce rasta peu connu en France jusqu'au début des années 2000 est l'auteur du titre "Malcolm X" du chanteur Earl Sixteen, considéré comme son meilleur titre. Malgré quelques albums, connus uniquement des grands amateurs de reggae roots, ce n'est qu'une vingtaine d'années plus tard qu'il sera connu en France grâce au label français Makasound. Les deux créateurs du label ont réédité ses deux premiers albums "What the man A deal with" et "Pick hits to click", mais aussi sorti une compilation, "Diary of the silent years".

En 2005, il fera naître avec le label divers projets impliquant des acteurs de la scène rock française. Tout d'abord avec le musicien Camille Bazbaz. Les deux artistes s'étaient rencontrés lors d'un concert de Derrick Harriott : l'un était spectateur et l'autre présent pour le warm-up. Cette collaboration donnera naissance à l'album "A drop", un mélange de rock électronique et de reggae.

Fin 2006, est sorti "Paris' Rockin", une collaboration entre McAnuff et la section instrumentale du groupe Java, mais avec aussi M à la guitare, Cyril Atef de Bumcello à la batterie, et la participation de plusieurs musiciens français. Cet album au son très varié s'éloigne encore un peu plus du reggae avec une rythmique rappelant parfois la funk.

 

Discographie

  • 1978 : "Pick hits to click", sur le label Crystal, réédité en 2006 par Makasound
  • 1980 : "What the man A deal with", sur le label Top Ranking, réédité en 1995 par Crocodisc sous le nom de "One Love" et en 2004 par Makasound sous le nom de "What a man A deal with"
  • 1986 : "Electric dread"
  • 2002 : "Diary of the silent years" (compilation)
  • 2005 : "A drop" avec Camille Bazbaz
  • 2006 : "Paris' Rockin" avec le groupe Java
  • 2008 : "Nostradamus"

20/08/09 – 3ème Festival Médina à Anjouan

Sept groupes se sont succédés sur la scène de la 3ème édition du Médina Festival qui s'est déroulé le week-end dernier. C'est au stade Missiri en plein centre de la capitale anjouanaise, Mutsamudu, que le rideau a été levé vendredi soir vers 21h00 par Maalesh, celui que les Anjouanais appellent désormais le "parrain" du Médina Festival pour sa participation intensive à l'organisation de la manifestation. Lathéral, Mtoro Chamou, Jaojoby et Kozman Ti Dalon de la Réunion ont, durant deux jours, enflammé le public anjouanais. Mutsamudu et Ouani, ont vibré au son du maloya, salegy et mgodro durant ce week-end d'ambiance exceptionnelle où les concerts se sont poursuivis jusqu'à 3 heures du matin.

20/08/09 – Bo Houss a son orchestre

L'artiste Bo Houss continue à se professionnaliser. Le lauréat mahorais de l'opération 9 semaines et 1 jour 2009, qui a représenté l'océan indien aux Francofolies à La Rochelle cet été, s'est concocté une nouvelle formule. Il s'est produit pour la première à Mayotte en live, dans le cadre du Fim, le vendredi 14 août à Passamainty. Pour le porte-parole du mouvement 976, c'est une suite logique de ses expériences vécues ces derniers temps, tant à Mayotte qu'à Paris, aux Francofolies de la Rochelle, scène à laquelle il estime avoir "représenté Mayotte comme il se doit". Bo Houss avoue que ce fut "une belle aventure". "Elle m'a ouvert les yeux sur la manière de travailler et m'ont donné envie d'aller plus en avant", affirme le jeune chanteur.

Son orchestre est composé majoritairement des membres du groupe LabSync. On retrouve Tom à la batterie, Jéjé à la guitare, Deenice au clavier, Fred à la basse, Amex, Ngomwa, El Mafio et Hadj MC, tous quatre chanteurs-choristes. D'autres musiciens viendront compléter le groupe.

Pour sa première représentation, le nouveau groupe a interprété en tout huit titres. Le public a eu droit à des compositions arrangées et qui n'ont fait que, comme il le dit, donner vie à sa musique. L'étoile montante de la chanson mahoraise continue à nous surprendre.

19/08/09 – Un nouveau préfet qui connaît déjà les hommes et les dossiers

Hubert Derache, le nouveau préfet de Mayotte qui succède à Denis Robin, a pris officiellement ses fonctions ce lundi. Après avoir présidé une cérémonie devant le monument aux morts de Dzaoudzi, il a tenu une réception à la case Rocher, en présence de tous les responsables politiques et administratifs de l'île. De 2002 à 2006, Hubert Derache a été conseiller technique au secrétaire d'Etat à l'Outremer où il était notamment chargé du suivi de Mayotte. "Je n'ai pas la prétention de tout connaître puisqu'en trois ans, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, mais les grands dossiers qui structurent le développement de Mayotte sont toujours d'actualité", a-t-il déclaré en préambule de son discours. Citant en premier lieu la lutte contre l'immigration clandestine, il a rappelé que grâce au renforcement des moyens matériels et humains mis en place par l'Etat ces dernières années, le record de l'année dernière de 16.000 reconduites à la frontière pourrait être dépassé avec 18.000 personnes expulsées cette année.

Mais cette politique de fermeté doit selon lui s'accompagner d'une main tendue vers les Comores : "Il faut qu'on puisse, avec l'ambassadeur de France à Moroni mais aussi l'ambassadeur de la zone Océan indien, travailler pour développer la coopération régionale avec les Comores, même si je sais que c'est très difficile et très compliqué". Après avoir évoqué a départementalisation pour laquelle "on fera tout le Pacte et rien que le Pacte", il a ensuite cité pêle-mêle la mise en place, en partenariat avec les collectivités territoriales, des grandes infrastructures pour notre territoire, le développement du tourisme, ou encore celui du logement social. Il a conclu son allocation en rappelant que ce développement doit se faire de manière durable. Au sujet de la grève à la Crec qui dure depuis maintenant deux mois, M. Derache a promis de recevoir les agents "d'ici la fin de la semaine" mais il leur a toutefois dit qu'il "n'avait pas de baguette magique".

Enfin, quand à la saisine de la Chambre régionale des comptes (CRC) sur les finances catastrophiques du conseil général, il a affirmé que c'était un souhait à la fois de la préfecture et de la Collectivité. Précisant la procédure engagée, il a rappelé que "le conseil général aura un délai d'un mois pour faire des remarques par rapport au premier diagnostic qui a été fait par la CRC et ensuite elle décidera si oui ou non les mesures attendues par le conseil général sont de nature à le relever financièrement. Si d'aventure, ce n'est pas le cas, la préfecture prendra ses responsabilités, c'est-àdire qu'elle exécutera de manière autoritaire le budget. Je n'espère pas, bien évidemment, arriver à ces extrémités-là". Une fois le mois de Ramadan passé, le préfet effectuera une visite dans chaque commune de Mayotte.

19/08/09 – Premiers entretiens du nouveau préfet avec les élus locaux

Le nouveau préfet Hubert Derache, qui a pris ses fonctions lundi, a rencontré le président du conseil général Ahamed Attoumani Douchina ce mardi après midi. D'après un communiqué du conseil général, cet entretien d'une heure a permis d'évoquer les sujets du haut débit, pour lequel le CG attend une intervention de l'Etat ; du port de Longoni dont le coût d'objectif a dépassé 40M€, ce qui amène le CG à demander une participation de moitié de l'Etat ; le fond de développement économique, social et culturel dont le Conseil Général souhaite la création en 2010 ; l'immigration clandestine ; le nouvel aéroport et l'allongement de la piste d'atterrissage de l'aéroport pour lesquels le CG souhaite que le calendrier prévisionnel puisse être respecté ; la dotation de compensation du transfert de compétence de la formation professionnelle, compétence exercée par le CG depuis le 1er janvier 2008 sans avoir reçu de dotation de compensation à ce jour, cela représente un peu plus de 6 millions d'euros par an.

Ont également été abordés le sujet de la répartition du patrimoine ; de l'intégration de la fonction publique territoriale pour laquelle le Conseil Général attend la parution du décret en août comme cela avait été souligné ; et enfin du Fond intercommunal de péréquation, créé en 2007 et prélevé à hauteur de 20% sur les ressources fiscales du département. Le conseil général demande à l'Etat de ramener le taux de prélèvement à 10%. Hubert Derache se rendra en visite à la mairie de Mamoudzou ce mercredi. A partir de 11h, il y rencontrera le conseil municipal, visitera les locaux de l'hôtel de ville pour découvrir les principaux services et s'entretiendra en tête-à-tête avec le maire Abdourahamane Soilihi.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes