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17/19/19 – « Mahorais–Marseille » dans les bacs

Le second album de Salim Oxy intitulé "Mahorais–Marseille" est disponible dans les bacs à disques (M Service, Maison des Livres, Habari Presse, Superette et Baraka Coiffure à Sada et chez Chamou à Tsimkoura) depuis bientôt deux semaines. Le chanteur né à Tsingoni et basé à Marseille a eu la collaboration d’Aimé Souf, arrangeur de Wawa de Dr JB. Du coup, l’album contient beaucoup plus de sonorités malgaches que dans son premier opus "Watrazi". Nous y reviendrons dans notre édition de la semaine prochaine. Le prix de vente du CD s’élève à 10 euros.

17/09/09 – « Tanirazana », le premier album de Dô

Après de nombreuses apparitions sur les scènes mahoraises ces dernières années et plusieurs mois d'enregistrement au Studio Mapeka, Soundi dit Dô sort "Tanirazana", son premier album. Fabricant de gaboussi, l'artiste achève son projet auquel il consacrait une grande partie de son temps. Ce disque est composé d'onze titres, dont quelques uns faisant déjà figure de tubes : "Tchinga", "Cigarette"… Originaire de Chirongui, Soundi dit Dô répète au sein du foyer du village où les instruments – traditionnels et électroniques – sont concentrés, avec ses camarades qui l'accompagnent musicalement.

17/09/09 – Plateau Zouk Tour, le vendredi 9 octobre à M’tsapéré

Spécialisée dans la communication, le marketing, la production audiovisuelle et l’événementiel, Taréhi-Prod continue, depuis sa création en 2008, à collaborer avec les professionnels festivaliers de la région et de la Métropole. Après avoir organisé à Mayotte les concerts de Fanny et de Marvin, aux mois de juin et juillet derniers, Taréhi-Prod avec On The Moon Booking, son principal collaborateur métropolitain, également spécialisé dans l’événementiel et dans le management des artistes, veut "apporter et réconforter l’échange culturel mahorais avec l’extérieur et faire découvrir à l’ensemble des Mahorais une autre facette de l’événementiel".

 

Les quatre chanteurs proposés au Plateau Zouk Tour ont une renommée internationale. Ce sont des artistes aux talents multiples et prometteurs. La plupart de leurs tubes – "Je sais", "Tu es mon soleil", "Tous mes rêves" (Princesse Lover), "Septième ciel", "A fleur de vous", "Toute la nuit" (Warren), "Coupé décale", "On va gagner", "C'est ça l'amour" (Teeyah), "Mon ami" et "Tu n'es plus là" (Kim), sont connus à Mayotte.

En plus des artistes locaux qui assureront la première partie, le Plateau Zouk Tour promet une ambiance de folie et pleine d’émotion

16/09/09 : Etat civil: « il faut une réelle volonté politique »

25 agents et officiers de l'état civil des différentes mairies du Sud de l'île ont pu échanger ce mardi avec leurs homologues de la mairie de Mamoudzou. Organisée par le comité de pilotage pour l'état civil communal, mis en place depuis le mois de mars dernier pour améliorer et fiabiliser les services d'état civil de toute l'île, cette journée d'échange à permis aux agents de visiter un service parfaitement au point, qui utilise le matériel et les méthodes de travail adéquates. "Impressionnés" par leur visite, les agents ont pointé les différences et les manquements de leurs services, en ce qui concerne l'accueil du publique et l'organisation du travail. "Les mairies ont été construites sans penser à l'accueil des administrés", estime un officier d'état civil de Dembéni.

"A Mamoudzou il y a des guichets, des sièges pour l'attente, les gens ont été filtrés à l'entrée, dirigés vers le bon service,… Dans les autres communes il n'y a pas la volonté politique d'organiser cet accueil." D'une manière générale les visiteurs se sont montrés assez amers vis-à-vis de leurs élus. "On aura beau être mieux formés, avoir des meilleurs locaux, cela ne servira à rien s'il n'y a pas une réelle volonté politique derrière", estime un agent de Ouangani. Dans nos communes il manque toujours du matériel, une organisation, cela montre le désintérêt des élus pour l'état civil." Les agents en ont appelé au procureur Yves Dupas, chargé de l'état civil par le Parquet, pour sensibiliser les maires à ce sujet. "L'association des maires est présente dans le comité de pilotage et se montre intéressée", a rassuré le procureur qui précise que toutes les communes ne peuvent prétendre à un service de l'envergure de celui du chef lieu.

"L'important est de réfléchir à comment avoir un meilleur accueil, une meilleure organisation, une meilleure sécurisation dans la mesure des possibilités. Soyez imaginatifs, les communes ont un budget pour l'état civil alloué par la préfecture, il doit permettre de réaliser ces projets." Une autre journée d'échange aura lieu en décembre pour les communes du Nord qui iront visiter le service de la mairie de Koungou.

16/09/09 : Crash de l’A310 – 59 corps remis aux autorités comoriennes

C'est dans la plus grande discrétion que les corps des victimes de l'accident de la Yéménia ont été débarqués lundi du navire EDT Ares, qui les a repêchés à 7km de la côte. Pour la première fois, ce navire a accosté au port de Moroni pour décharger 59 corps. Les corps ont été conduits dans un hangar désaffecté de l'aviation civile. Le camion n'a même pas pris la route. Il est passé par une sortie dérobée entre le port et la société des Hydrocarbure pour éviter les regards indiscrets. Dans une odeur vive, le Croissant rouge et les médecins légistes français ont entamé le long travail d'identification des corps. "Le prélèvement commence ce lundi. Il va falloir une dizaine de jours pour terminer les formalités et remettre les dépouilles aux familles", a-t-on appris du coté de la cellule de crise installée au centre des opérations de secours. Du coté des familles, on se mobilise et on s'impatiente. Les proches de victimes étaient nombreux lundi matin sur les allées du port pour apercevoir le fameux conteneur.

Ahmed Elkabir, porte-parole du collectif des familles des victimes, assure que "c'est un début de soulagement. Nous allons pouvoir faire le deuil. Maintenant, nous allons penser aux procédures d'enterrement. Il va falloir être patients". L'inhumation risque d'avoir lieu avant même l'identification. "La priorité maintenant est de procéder à l'enterrement. Ces gens ont suffisamment souffert dans l'eau, il faut donc faire vite pour les inhumer. Les familles aussi attendent depuis longtemps pour faire le deuil", soutient Abdillah, secrétaire général du ministère des transports. Les familles comoriennes des victimes proposent déjà une inhumation collective. Un site a été identifié à Iconi pour recevoir les victimes du crash. Mais un problème se pose déjà pour cette inhumation collective. Des familles non comoriennes voudraient aussi leurs morts. Face à l'urgence de les enterrer, les familles comoriennes et le gouvernement proposent une solution. "Une fois que les prélèvements ADN seront faits, nous allons enterrer nos proches. Si jamais, il y a un non comorien qui est enterré, ses parents pourront venir le déterrer pour l'enterrer ailleurs", poursuit Elkabir. Les familles prévoient aussi de faire un mémorial sur le site ainsi qu'une mosquée pour faciliter les recueillements.

Cependant, les familles voudraient organiser 'enterrement en même temps que celui des corps repêchés en juillet au large de la Tanzanie. Et pourtant, sur les 25 dépouilles, 7 encore ne sont pas encore identifiées. Certaines familles refusent toujours les tests ADN. Dans son dernier communiqué daté du 12 septembre, la commission d'enquête indiquait depuis Paris que le travail de récupération des données sur les enregistreurs de vol de l'Airbus A310 relatives à l'accident du 30 juin dernier était achevé, et qu'à présent "les enquêteurs vont se consacrer à leur exploitation". C'est cette ultime phase de décryptage qui permettra de connaitre enfin avec exactitude les causes à l'origine du crash du vol IY 626 de Yemenia, qui a fait 152 morts. L'analyse pourrait prendre deux semaines, croit-on savoir dans les milieux proches de l'enquête, dont les conclusions sont très attendues afin de situer les niveaux de responsabilité dans le cadre d'un procès qui s'annonce complexe.

16/09/09 – 975€ récoltés à la soirée Wii pour les enfants diabétiques

Samedi 12 septembre passé, le Lion’s club Mayotte Ylang organisait une soirée Wii à la MJC de M’gombani, de 19h à 1h. L'objectif de cette soirée est atteint : 45 jeunes se sont portés candidats à ce défi fraternel et convivial. Neuf cent soixante-quinze euros de bénéfice ont été récoltés et permettront d'aider l’association des enfants diabétiques de Mayotte.

Au nom du Lion's club Mayotte Ylang, le président Geoffroy Leray remercie tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cette soirée.

15/09/09 : Les décrets sur la ZPG sortent enfin

Après des mois d'attente, les décrets sur la gestion de la ZPG (Zone des 50 pas géométriques), domaine public inaliénable de l'Etat en Outremer situé à 80 mètres de la marée la plus haute, viennent enfin d'être publiés au Journal Officiel du 11 septembre. Ces deux décrets du code général de la propriété des personnes publiques (CG3P) portant des dispositions applicables à Mayotte sont très importants eu égard à la question foncière de notre île. A ce sujet, le sénateur Soibahadine Ibrahim Ramadani estime que "ce décret permettra ainsi, entre autres, le déclassement rapide de ces espaces". 

Dans la perspective de la départementalisation, l'article 32-4 de la Lodeom vise notamment, entre autres mesures, à étendre et à adapter les dispositions législatives relatives à l'expropriation pour cause d'utilité publique et à la constitution de droits réels sur le domaine public", ajoute notre élu. "Dans la mesure où Mayotte est comprise entre d'une part, les zones à risques naturels de glissements de terrain et de chute de blocs, intéressant 60% du territoire, pour une large part non constructibles en l'état selon l'Atlas du BRGM, et d'autre part a zone dite des cinquante pas géométriques appartenant au domaine public maritime de l'Etat, en partie occupée ou en voie de l'être sans garantie juridique, et entre les deux zones, plusieurs milliers d'hectares de terrain relèvent de l'indivision, incitant aux constructions illégales sous la pression de la pénurie".

M. Ramadani avait demandé que soient prévues trois priorités dans les ordonnances relatives à cet article. La première est "la mise en place d'un Plan de prévention des risques naturels (PPRN), en lieu et place de l'Atlas du BRGM, qui ne constitue qu'un document d'information et qui est, outre ses imprécisions, dépourvu de toute valeur juridique ou réglementaire, et de ce fait, non opposable au tiers". Sa seconde proposition est "l'extension à Mayotte de la compétence du Groupement d'intérêt public (GIP) chargé de reconstituer les titres de propriété en situation d'indivision, créé à l'article 19 de la Lodeom". Enfin, le sénateur préconise que soient mises en place "des dispositions incitant à l'installation des notaires à Mayotte".

15/09/09 : Foudroyé par un malaise dans l’avion

 

Un jeune homme originaire de M'tsapéré a perdu la vie dimanche dans l'avion en provenance de la Réunion. Installé avec son père depuis plusieurs années dans le département voisin, il a été atteint d'une grave maladie. Après de multiples séjours à l'hôpital sans succès, sa famille a décidé de le rapatrier sur l'île pour essayer de le soigner par la médecine traditionnelle. Selon son oncle, "il aurait déclaré lors de son embarquement à l'aéroport de Gillot, souffrir de maux de tête".

Il aurait visiblement "perdu la vie en plein vol" poursuit son oncle. Prévenus par l'équipage à l'atterrissage à l'aéroport de Dzaoudzi, les sapeurs pompiers se sont présentés sur les lieux où ils ont constaté le décès sous le regard des passagers choqués. Après avoir été admis à l'hôpital pour les formalités d'usage, le corps du défunt a été rendu à la famille en fin d'après-midi. Ses obsèques ont eu lieu dimanche soir vers 21 heures à M'tsapéré. Il était âgé de 23 ans. La rédaction de Flash Infos s'associe à la douleur de la famille et présente ses sincères condoléances.

14/09/09 : Un programme mais pas de films

Les amateurs de cinéma ont été grandement déçus ce week-end. Après plusieurs semaines de fermeture, le cinéma de Mamoudzou annonçait pour ce mois de septembre quatre films, dont l'adaptation du premier livre de la trilogie à succès Millénium, avec au moins une séance par jour. Un programme qui n'existe que sur le papier puisque le cinéma est resté portes closes tout le week-end, les films ne sont pas encore arrivés, apprend-on du service culturel qui n'a pas communiqué cette information précieuse au public.

11/09/2009 – Ce que j’en pense

Cette somme intègre de nombreux "services" que rendent les barrières de corail. Cela va de la protection des rivages contre les fortes houles ou les tsunamis, à la fonction essentielle d'alimentation pour toutes les espèces de vie marine. Mais le rapport met aussi en avant toutes les activités qui peuvent bénéficier de ces coraux et barrières de corail avec la protection apportée à l'aquaculture, la ressource renouvelable en termes d'aquariophilie, et bien sûr le tourisme et la pêche.

Avec ses 160 km de barrière de corail externe, en plus de ses récifs frangeants en bord de plage, auxquels on peut ajouter ses 1.500 km² de lagon, Mayotte dispose assurément là d'un trésor. Un trésor certes, mais un trésor fragile.

Pour l'instant à peine 30 km² en sont protégés, avec la réserve de la Passe en S et la pointe de Saziley où viennent (encore) pondre les tortues, centre d'intérêt à valoriser pour intéresser et attirer des touristes aujourd'hui et demain plus encore. Le projet de parc marin pourrait permettre aux espèces marines de se reproduire et grandir en sécurité, garantissant ainsi un stock de poissons pour les générations futures.

Mais l'aquaculture, l'élevage d'huitres perlières, l'aquariophilie constituent des enjeux économiques importants pour l'avenir, en termes de création de richesses pour l'île et donc d'emplois, tout comme des exploitations d'algues avec toutes les variétés existantes ou à découvrir et ce que cela représente pour l'alimentation, la santé, la cosmétique, sans parler de l'énergie de la houle ou des marées qui pourrait être captée sans aucun dommage à l'environnement.

L'ONU vient de publier son étude sur ce que peut "rapporter" un hectare de corail. Nous en avons des centaines disponibles autour de nous, à peine "utilisés" par les pêcheurs, quelques cages aquacoles, des centres de plongée et de randonnées nautiques. Ces derniers "génèrent" déjà des richesses pour Mayotte et en mettant en place la Charte d'approche des mammifères marins, ils assurent intelligemment une pérennité à leur activité.

Il n'appartient qu'à des investisseurs, des chefs d'entreprises de s'y lancer, avec le soutien actif de nos élus locaux et de l'Etat. Il faut lancer des études sur ces potentiels avérés ou à découvrir, inviter les jeunes à poursuivre leurs études dans ces domaines d'avenir, inciter les créations d'entreprises dans ces secteurs, lancer les formations adéquates, communiquer là-dessus, se rapprocher des centres de recherches comme cela est lancé avec l'Ifremer, faire venir des experts, des consultants qui sauront préciser tout cela et trouver les moyens pour Mayotte de valoriser de manière durable cet immense potentiel.

Mayotte dispose d'un magnifique lagon de près de 1.500 km² et de centaines d'hectares de coraux. C'est une richesse aujourd'hui quasiment inexploitée. C'est peut-être mieux qu'un gisement de pétrole ou une mine d'or qui se tarit… Encore faut-il que ça ne reste pas un potentiel.

 

Laurent Canavate

11/09/2009 – Justice : “La justice doit remplir sa mission demain, mieux qu’aujourd’hui”

Traditionnellement, tout cela se termine avec le sourire autour d’un verre. Mais cette année, ramadan oblige, une entorse a été faite puisque la présidente du tribunal de première instance, Marie-Thérèse Rix-Geay a fait savoir que le cocktail de bienvenue aurait lieu à l’issue du mois sacré.

Philippe Faisandier, nouveau procureur de la République près le TPI a exhorté tout le monde à mettre du sien pour que la justice soit administrée correctement à Mayotte. “La justice doit remplir sa mission demain, mieux qu’aujourd’hui”, a-t-il déclaré, tout en précisant que ses prédécesseurs avaient fait un excellent travail. Cela passe notamment par la construction d’un palais de justice. M. Faisandier remplace Gilles Rognoni parti à la Cour d’appel d’Aix-en-Provence. Valérie Mascarin a été nommée substitut du procureur et Clara Verger juge des enfants en remplacement de Michel Sastre.

11/09/2009 – 52 cas de grippe H1N1 à Mayotte

 

 

{xtypo_dropcap}"L{/xtypo_dropcap}a surveillance virologique est destinée à identifier les virus circulants, et ne constitue pas un décompte exhaustif du nombre d’infections par les virus grippaux à Mayotte", rappelle le bulletin. En effet, depuis la semaine dernière, les prélèvements sont recommandés uniquement pour les patients présentant des signes de gravité ou des facteurs à risque et dans le cadre de la surveillance sentinelle.

Les prélèvements n'ont donc pas augmenté par rapport à la semaine précédente, mais le taux de résultats positifs est, lui, en augmentation. "Sur 91 prélèvements réalisés, 38 (42%) sont positifs pour un virus de grippe A, dont 25 pour le virus A H1N1 2009 et 13 pour un autre virus A, en cours de sous-typage. Au total, 289 prélèvements ont été réalisés depuis le début de la surveillance, dont 90 (31%) résultats positifs pour grippe A, 52 cas de virus A H1N1 et 38 cas de grippe A saisonnière", peut-on lire dans le rapport.

La semaine dernière, un enfant de 12 ans a été hospitalisé au CHM avec une pneumonie et un statut virologique positif pour la grippe A H1N1. En vue de l’évolution clinique favorable, le patient est rentré à son domicile après 3 jours d’hospitalisation. Il s’agit du premier cas hospitalisé pour grippe à Mayotte. Le nombre total de passages aux services des urgences du CHM ainsi que le nombre de passages pour fièvre, toux ou grippe est en augmentation par rapport aux semaines précédentes. Aucun certificat de décès reçu à la Dass n’a mentionné les mots "grippe" ou "syndrome grippal".

"Toutes les sources d’information confirment l’augmentation progressive de l’activité de grippe sur l’île et sa diffusion géographique. La majorité des syndromes grippaux sont toutefois bénins, sans signes de gravité. La surveillance virologique indique que le virus de grippe pandémique n’a pas encore entièrement supplanté les virus de grippe A saisonniers à Mayotte, comme c’est le cas dans d’autres pays de l’hémisphère sud, notamment à la Réunion, mais une évolution dans ce sens est observée", conclut ce quatrième point épidémiologique.

UNE Mayotte Hebdo N°442 – Vendredi 11 septembre 2009

UNE Mayotte Hebdo N°442 – Vendredi 11 septembre 2009

UNE Mayotte Hebdo N°442 - Vendredi 11 septembre 2009  Société

Dossier fille-mère

 Dossier 5 pages

> Evènement : Visite du Conseil d'état
>
Justice : 18 mois fermes pour trafic de bengué
>
Education : Restauration scolaire dans les 17 communes
> Santé : 52 cas de grippe H1N1 à Mayotte

> Région : Ambiance mo.rose por le ramadan en Grande Comore
> Mayotte ECO : Contrôles renforcés au port – Conjoncture économique
> Tounda : Sortie de la compil' hip-hop de Djesh

 

11/09/2009 – Restauration scolaire

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}lors que l'établissement des allocations familiales (EAF) de Mayotte attend l'arrêté qui déterminera le budget de la Pars pour 2009 – rendu officiel en septembre/octobre en général – décision a déjà été prise de faire bénéficier toutes les communes de l'île de cette prestation d'aide à la restauration scolaire.

"Comme d'habitude, pour cette année 2009, en attendant de connaître notre budget, nous nous sommes basés sur le montant de l'année dernière, soit 1,03€ par élève par collation et 1,58€ par repas de cantine, pour un budget total de 4,2 M€", explique Fatima Insa Achirafi, responsable de l'action sociale à l'EAF, rattaché de la Caf de la Réunion. "En 2008, le nombre de communes conventionnées pour la Pars est passé de 5 à 13. Pour cette rentrée 2009, nous avons proposé aux quatre communes restantes – Acoua, M'tsangamouji, Koungou et Dzaoudzi – de se conventionner."

La collation scolaire peut maintenant être servie dans les écoles primaires de toutes les communes et dans 20 établissements secondaires sur 25 (hors lycées de Mamoudzou, Sada et Kahani qui ont une cantine). Un bémol à cette avancée : si la Pars est versée dans toute l'île, elle n'est pas versée pout tous les élèves, budget oblige. Pour l'instant, elle bénéficie à 13.500 élèves du secondaire et 23.700 élèves du primaire, soit environ la moitié de l'effectif total. A Mamoudzou, il n'y a que quelques écoles qui servent une collation, en attendant un budget plus conséquent.

Autre conséquence, pour augmenter le nombre d'élèves bénéficiaires, la Caf a réduit le nombre de jours de prise en charge, passant de 175 à 142. "Cette décision permet de nourrir 11.000 élèves de plus dans le primaire, ça n'est pas négligeable", juge Mme Insa Achirafi.

 

Conflit à la mairie de Bandraboua

"Nous avions besoin de 5,8 M€ pour les 13 communes et les 20 établissements conventionnés, ce qui représente en gros le montant du budget de 2008, ajouté à la somme non consommée de l'an dernier. Avec les 4 communes et le lycée de Chirongui qui se sont rajoutés, nous avons besoin d'1,7 M€ supplémentaires, nous prenons donc déjà un gros risque puisque nous ne savons pas combien l'Etat va nous allouer pour l'année."

Toujours dans un souci d'amélioration, la Caf propose cette année de verser l'argent directement aux prestataires de collation et non aux communes. "Nous avons décidé cela avec le préfet car l'année précédente la moitié des communes conventionnées n'ont jamais payé leurs prestataires, alors qu'elles avaient touché la Pars", explique-t-on à la Caf.

Envoyée le 31 mars à tous les maires, la nouvelle convention pour l'année en cours a suscité l'indignation du maire de Bandraboua qui a exigé de toucher et de gérer lui-même cette allocation. Sa commune ne faisant pas partie des mauvaises payeuses, la Caf lui a renvoyé une convention sur l'ancien modèle, convention que le maire Ahamada Fahardine a à nouveau refusé de signer, cette fois-ci en raison de la diminution du nombre de jours de prise en charge, pourtant déjà indiquée sur la première convention.

"Le directeur de la Caf veut me faire signer de force une convention qui ne prend en charge que 142 jours de restauration", affirme le maire dans un courrier adressé à la presse, courrier qui accuse le préfet d'être "mouillé dans cette affaire" et réclame le remboursement de la somme qu'il a déjà versée à son prestataire pour les collations servies aux élèves de janvier à juillet 2009.

 

Une possible augmentation de 20%

"Pour toucher cet argent, le maire de Bandraboua devra signer la convention avec la Caf", rappelle Mme Insa Achirafi. "Depuis le début, la convention proposait 142 jours de prise en charge. Le maire en réclame 173 car il se base sur celle de 2007, seulement à l'époque il y avait beaucoup moins de conventionnés. Notre politique cette année est d'étendre au plus grand nombre de communes".

Après plusieurs courriers qui frôlent l'insulte et la diffamation, le maire a distribué à tous les parents d'élèves de sa commune un courrier leur annonçant que la collation scolaire ne reprenait pas à la rentrée, en raison du refus de la Caf de la financer. Il ajoute que les insatisfaits n'ont cas se présenter à l'administration "coupable".

"Puisqu'il n'a rien signé, il ne peut toucher la Pars, ni pour les mois passés ni pour ceux à venir", rappelle Fatima Insa Achirafi, "mais il ne peut nous accuser d'être responsable de l'arrêt des collations dans sa commune. J'ai reçu un membre d'une association de parents d'élèves de la commune. Il a compris pourquoi nous avons réduit le nombre de jours de prise en charge et soutient notre décision."

Les allocations familiales rappellent d'ailleurs que la convention est provisoire et peut évoluer avec le vote du budget. S'il est plus élevé que prévu, le nombre de jours de prise en charge pourra augmenter. La semaine dernière, le ministère des Finances a annoncé une augmentation du montant de la Pars de 20% pour les départements d'Outremer… Reste à savoir si Mayotte en fait partie.

 

Hélène Ferkatadji

11/09/2009 – Passion Sport : Badirou Abdou, entraîneur du Haïma club de Sada

Mayotte Hebdo Sport : Badirou Abdou, vous souvenez-vous de la première fois où vous avez fait du sport ?

Badirou Abdou : J’ai commencé très jeune, vers 7 ou 8 ans, sur la chandza bolé (place publique). On utilisait des citrons ou des oranges verts, voire même des fruits à pain pour jouer au foot. Ensuite, nous sommes passés à la balle faite de torchis, de plastique, puis quand nous avons eu les moyens, on a eu un vrai ballon. Il y avait aussi les interquartiers du village qui sont devenus plus tard des tournois ramadan. Nous portions le nom de grandes équipes, pour nous c’était la Juventus. Je jouais libéro ou gardien de but.

 

MHS : Quand avez-vous pris votre première licence sportive ?

Badirou Abdou : Je l’ai prise à 11 ans à l’Ascoma, l’ancêtre du FCO de Tsingoni. À l’école avec l’Usep, j’ai aussi participé à de nombreuses compétitions d’athlétisme. Philippe Jobert et Abdallah Abdou de la DJS m’avaient repéré. C’est aussi là que j’ai découvert le handball et je jouais gardien. Ce n’est que plus tard que j’ai pris une licence de hand à l’Ascoma, section handball (qui deviendra par la suite l’ASCT) à 14 ans en 1987. J’assistais aux entraînements des grands sur le court de tennis. Je ramassais les ballons, je voyais les anciens comme Allaoui Ahamada ou Moizari, le premier maire de Tsingoni, s’entraîner. Les poteaux et la zone de hand étaient placés dans le prolongement du court, sur de la terre battue.

 

MHS : Quels sont vos meilleurs souvenirs sportifs ?

Badirou Abdou : Mon premier grand souvenir reste mon premier match officiel de handball. C’était un tournoi à M’tsangamouji, nous étions en finale et il a fallu recourir à la série des lancers à 7 m pour départager Tchanga et Tsingoni. J’ai tiré et inscrit le penalty décisif. Un grand devait le faire, mais il a eu peur et on m’a demandé de me lancer. Cela m’a beaucoup marqué, d’autant qu’on jouait sur un plateau tout neuf. Il y a aussi le premier diplôme de hand obtenu à 16 ans. Robert Deumesy (ancien technicien à la FFHB et président de la ligue d’Alsace de handball) et Ousseni Rachidi m’ont vu un jour m’occuper des jeunes, un matin à 10h30, et se sont dit qu’il ne fallait pas me lâcher.

Il fallait avoir 18 ans pour passer le diplôme d’animateur, mais ils m’ont obtenu une dérogation et j’ai pu faire la formation. Je ne peux pas oublier le premier titre de champion masculin acquis par l’ASCT en 1998. Lors de la dernière journée, nous avons joué contre le HC Kani-Kéli qui lui aussi luttait pour gagner son premier championnat. Toutes les voitures de Tsingoni avaient fait le déplacement. Nous sommes arrivés une heure avant le début de la rencontre et tous nos supporters étaient au premier rang puisque ceux de Kani sont arrivés bien après. Ensuite, il y a eu le retour avec les klaxons. Après ce titre auquel je tenais tant, j’ai arrêté ma carrière de joueur.

 

MHS : Quels sont les souvenirs les plus difficiles ?

Badirou Abdou : Les fois où l’on pensait gagner et quand, finalement, on perdait. Cela a été le cas lors de notre première défaite en finale de la coupe de Mayotte avec Haïma. Il y a aussi mon départ de l’ASCT où l’on m’a accusé d’être un voleur et un tricheur. Sinon, cela ne m’est pas encore arrivé, mais échouer lors d’un examen, ce ne doit pas être simple non plus.

 

MHS : Quelles sont les enceintes sportives qui vous ont le plus impressionné ?

Badirou Abdou : La première fut le gymnase Casabona de Saint-Pierre, en 1989. Je jouais avec la sélection de Mayotte minimes-cadets de handball et c’est la première fois que je mettais les pieds dans un gymnase. Il n’était pas génial, mais on était complètement perdu, on n’arrivait pas à courir. Lors du même déplacement, nous sommes passés au Creps (Centre régional d’éducation physique et sportive) de la Réunion à Saint-Denis et il y avait des baies vitrées, ça n’existait pas à Mayotte.

Sinon, j'ai été ébloui par les installations des Jeux olympiques d’Albertville en 1992. J’y suis allé avec 5 autres jeunes Mahorais et Blaise Henry et j’ai découvert les téléphériques, tire-fesses, les pistes de ski et autres patinoires. A la Plagne, nous avons même fait une compétition de ski avec d’autres Ultramarins. Je peux citer également les installations mauriciennes, le gymnase de Mahamasina à Tana, le Palais omnisports de Paris-Bercy et le Stade de France.

 

MHS : Quelles sont vos idoles sportives ?

Badirou Abdou : Nikola Karabatic. Ce handballeur est inarrêtable, il sait tout faire. Pareil pour Zidane. En tant qu’entraîneur de handball, il y a Daniel Constantini, mais surtout Sylvain Noé, l’adjoint du sélectionneur Claude Onesta. C’est un phénomène. Sa manière d’animer, de mobiliser, ça donne envie ! Enfin, je ne peux oublier Bavou. Je l’ai entraîné, il a grandi avec moi, je l’ai engueulé sur le terrain et à la maison, quand je passais à Paris, j’allais chez lui.

 

MHS : Si le génie de la lampe d’Aladin vous demandez d’exaucer un souhait pour le sport mahorais, que serait-ce ?

Badirou Abdou : Il faudrait apporter plus de moyens pour encadrer la jeunesse mahoraise, c’est-à-dire former les éducateurs et construire des équipements de qualité. J’entraîne à Sada et pour m’entraîner correctement, je vais à Kavani Mamoudzou. Ce n’est pas normal ! Je suis frappé de voir à quel point la crise touche le monde du sport. La situation au conseil général, les sportifs la subissent. Est-ce à eux de payer les frais ? Il y a des responsables pour ces maladresses. Je demande aux élus locaux de penser autrement, de ne pas pénaliser les sportifs et d’encourager le dynamisme existant dans ce domaine. Ici, nous sommes au service des autres, très peu de gens sont rémunérés pour cela et on ne doit pas dire : “On ne participe pas aux compétitions régionales”, comme cela s’est déroulé pour les basketteurs de Vautour.

 

Propos recueillis par Faïd Souhaïli

 

Légende photo :

Badirou Abdou a réalisé le doublé coupe-championnat avec Haïma en 2009. Il n’oublie pas que sans le soutien de son épouse, ses enfants, de sa mère et de son oncle M. Moussa (les deux derniers sont aujourd’hui décédés), rien de cela n’aurait été possible.

11/09/2009 – Histoire géologique : Il y a 12.000 ans, Mayotte était cinq fois plus grande

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{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a construction de l'île s'est achevée il y a 1,5 million d'années par les derniers apports du volcan du M'tsapéré. Il y a 100.000 ans, un volcanisme plus récent marquera la création des dépressions de Cavani, Kawéni et Petite Terre, avec des éruptions jusqu'à -6.000 bp (before present). Depuis, l’île est soumise à l’érosion due aux aléas climatiques.

Aujourd'hui, le relief est donc quasiment le même qu'il y a 100.000 ans, à une exception près : entre -80.000 et -12.000 bp, l'île était 5 fois plus grande, à cause de la grande glaciation de Würm qui a provoqué une baisse du niveau de la mer de 120 mètres !

"Le paysage actuel de Mayotte date d'il y a 3.000 ans seulement". Arnauld Malard, hydrogéologue au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) de Mayotte a rassemblé divers travaux publiés dans des revues spécialisées pour étudier l'ère quaternaire de l'île, qui s'étend de -1,9 million d'années à aujourd'hui. Pour comprendre comment l'île s'est formée, il faut d'abord en étudier les profondeurs. "Mayotte est comme un iceberg : l'île ne représente en fait que 1 à 3% de toute la masse du cône volcanique, qui descend jusqu'à 3.400 mètres en dessous du niveau de la mer."

Il y a 1,5 million d'années, les apports de matériaux issus de l'activité volcanique ont fini par ne plus compenser la "subsidence", un phénomène naturel qui absorbe tous les déficits et les excédents de matières, la croûte terrestre équilibrant les pressions. "Quand l'édifice n'accumule plus de matériaux, il a tendance à s'enfoncer", résume Arnauld Malard.

Tandis que l'île commence à s'enfoncer, le récif frangeant continue de se développer : les coraux étant attirés par la lumière, ils vont petit à petit former une barrière récifale, rendant les pentes du volcan de plus en plus abruptes. C'est ainsi qu'apparaît un lagon. A terme, l'île finit par être engloutie sous la mer et il ne reste plus que la barrière : c'est ce qu'on appelle un atoll, le stade final des îles volcaniques.

 

"Le niveau de la mer change en fonction des glaciations"

 

"Depuis un million d'années, le lagon et Mayotte s'enfoncent de 2 mètres tous les 10.000 ans, ce qui est assez faible. La barrière actuelle montre le contour de l'île à l'époque où il y avait une émersion maximale", explique Arnauld Mallard. On peut donc dire que l'île d'aujourd'hui est la même qu'il y a un million d'années, sauf qu'elle était moins érodée, plus émergée et donc plus haute de 200 mètres… "Mais le niveau de la mer change en fonction des glaciations", rappelle le scientifique.

Les glaciations sont des phénomènes cycliques naturels "conditionnés à 80% par des changements climatiques provoqués par des modifications orbitales". Il y a trois facteurs astronomiques qui expliquent les glaciations : la "précession axiale", la variation de l’axe de rotation de la terre qui décrit un cône en 10.000 ans, modulé par la lune ; l'"obliquité", la variation de l’angle de rotation de la terre qui s'ouvre et se ferme en 41.000 ans ; et l'"excentricité", la variation de l’orbite terrestre, avec un cycle de rapprochement et d'éloignement du soleil de 100.000 et 400.000 ans. Un quatrième facteur, le rayonnement solaire, ne semble en revanche pas suivre de cycle déterminé.

L'ère quaternaire est ainsi composée d'une succession de périodes glaciaires et interglaciaires, appelées Gunz, Mindel, Riss et Würm, du nom des affluents du Danube où ces glaciations alpines ont été découvertes. En 1996, un forage à plus de 3.000 mètres de profondeur dans le lac gelé de Vostok en Antarctique a permis d'extraire une carotte glaciaire dont l'étude a révélé le climat passé sur une période remontant à 420.000 ans.

 

Les rivières se jetaient dans la mer sur des cascades de 60 mètres

 La dernière période interglaciaire s'appelle l'Eemien (du nom de la rivière Eem aux Pays-Bas), et s'étend de -131.000 à -114.000 bp : les températures à l'époque avoisinaient celles d'aujourd'hui. Puis commence la glaciation de Würm, la dernière qu'a connue notre planète et qui ne s'achèvera que vers -10 000 bp.

De -80.000 jusqu'au pic de glaciation atteint vers -18.000 bp, les températures chutent et des calottes glaciaires apparaissent sur tout le Nord de l'Europe et tout le Canada. Il y a 18.000 ans, le niveau de la mer a chuté de plus de 120 mètres par rapport à son niveau actuel. De nouvelles terres apparaissent, comme la Béringie entre la Sibérie et l'Alaska (qui explique le peuplement de l'Homme en Amérique) ou le Sahul, un continent formé de l'Australie, de la Nouvelle Guinée et de la Tasmanie. La France et la Grande-Bretagne sont alors reliées par un cordon terrestre, tout comme l'Indonésie et les Philippines ou le Japon et la Corée.

Mayotte n'a bien sûr pas échappée à ce phénomène, ce qui explique qu'elle était 5 fois plus étendue qu'aujourd'hui : le lagon, situé à environ 60 mètres de profondeur maximum, était entièrement à découvert et l'île mesurait 1.800 km², contre 374 km² actuellement. Les falaises abruptes formées par l’amoncellement vertical des coraux faisaient de Mayotte une sorte de forteresse dont les eaux s’échappaient en se jetant dans la mer du haut de cascades qui pouvaient potentiellement atteindre 60 mètres !

 

40.000 ans sans coraux

Complètement "exondé" pendant la glaciation de Würm, le lagon s’est peu à peu végétalisé, jusqu’à devenir une savane herbacée, au milieu de coraux morts.

Comme il faisait plus froid et plus sec à cause des alizés sud-polaires, il y avaient d'autres espèces végétales, comme des fougères (analogues à celles du Mont Choungui d'aujourd'hui) et des forêts d'euphorbes et de petits conifères. Les plages se sont tassées, et les cours d'eau beaucoup plus puissants ont entraîné une érosion très rapide, créant la célèbre Passe en S à l'Est et les passes Sada et Bateau à l'Ouest. Quand il n'y avait pas de passe, les cours d'eau creusaient des grottes pour se jeter dans la mer, comme en témoigne "la Cheminée", un site de plongée au Nord de la Passe en S. Durant cette période qui s’étale de -50.000 à -10.000 bp, tous les coraux qui colonisaient le lagon sont morts.

Le niveau des océans remonte depuis -18.000 bp, mais le lagon n'a commencé à se remplir que vers -12.000 bp, de manière très progressive mais irrégulière, de quelques millimètres à 2 centimètres par an selon les périodes, ce qui est très rapide. Vers -10.600 bp, l'eau de mer s'infiltre dans les endroits les plus profonds du lagon, au banc de l'Iris et à la sortie de la baie de Bouéni et forment ce qu’on appelle des "rias" ou petites mers intérieures.

Il y a 10.000 ans, Mayotte est constituée d'une multitude d'îles, et on peut encore aller à l'îlot de M'tsamboro à pied. En -9.000 bp, nous sommes à 22 mètres en dessous du niveau actuel de la mer : on peut toujours aller en Petite Terre à pied et faire le tour de l'île sur la barrière.

 

Il y a 9.000 ans, on pouvait aller de Mamoudzou à Petite Terre à pied

Il y a 7.000 ans, Grande Terre et Petite Terre ne sont plus reliées. En -6.000 bp, il n'y a plus que 5 mètres de moins… Les derniers évènements volcaniques de Petite Terre, dont on observe les traces dans les maars de Moya, datent de cette période.

Les coraux – qui avaient disparus – recolonisent le lagon au niveau de la barrière récifale, mais aussi au niveau du récif frangeant au gré de la remontée. La mangrove également se déplace en fonction de la montée des eaux.

"Aujourd'hui, on retrouve quasiment les mêmes traits de côtes qu'à l'époque interglaciaire de l'Eemien", précise Arnauld Malard. La seule différence, c'est l'érosion du lagon, qui est beaucoup moins plat et plus entaillé qu'avant la glaciation de Würm, à cause de l'érosion provoquée par la pluie, le vent et les cours d'eau. Mayotte telle qu'on la connaît aujourd'hui, avec ses passes, ses coraux et ses mangroves, n'a en fait que 3.000 ans, le début de l'âge de fer en Europe…

 

Julien Perrot

11/09/09 : Les magistrats veulent un palais de justice

 

Achaque audience solennelle, tout le gotha de la société mahoraise se retrouve dans la salle d'audience du tribunal de Kawéni pour accueillir les nouveaux magistrats débarquant à Mayotte ou pour écouter les discours des chefs de juridiction sur leur action à venir. Traditionnellement, tout cela se termine avec le sourire autour d'un verre. Mais cette année, ramadan oblige, une entorse a été faite puisque la présidente du tribunal de première instance, Marie-Thérèse Rix-Geay a fait savoir que le cocktail de bienvenue aurait lieu à l'issue du mois sacré. Philippe Faisandier, nouveau procureur de la République près le TPI a exhorté tout le monde à mettre du sien pour que la justice soit administrée correctement à Mayotte. "La justice doit remplir sa mission demain, mieux qu'aujourd'hui" a-t-il déclaré, tout en précisant que ces prédécesseurs avaient fait un excellent travail. Cela passe notamment par la construction d'un palais de justice qui fait cruellement défaut. 4 "Pendant trop longtemps, notre juridiction a méconnu des avancées. La modernisation est en cours, le budget a augmenté au fur et à mesure" a-t-il néanmoins nuancé. Le nouveau procureur a insisté sur le fait que le dialogue entre les magistrats du parquet et du siège devait continuer pour remplir les missions que sont la lutte contre le travail illégal, le respect de l'hygiène et la sécurité au travail, la lutte contre l'immigration clandestine notamment. Le parquet ayant des attributions en matière d'état civil, celui-ci doit mener à bien ce chantier avec l'appui de l'Etat, mais aussi des agents qui sont chargés de traiter ces dossiers importants dans l'optique de la départementalisation. M. Faisandier remplace Gilles Rognoni parti à la Cour d'appel d'Aix-en-Provence. Valérie Mascarin a été nommée substitut du procureur et Clara Verger juge des enfants en remplacement de Michel Sastre. Le greffe a également enregistré l'arrivée d'un nouveau fonctionnaire.

11/09/09 : Pas de signature pour les ligues sportives

 

La Direction des sports et de l'animation jeunesse (Dsaj) annule une cérémonie avec plusieurs ligues sportives, devant se dérouler ce vendredi matin dans sa cour. Le Président du Conseil général Ahmed Attoumani Douchina devait y signer des conventions avec ces structures. Une formalisation de partenariats entre le mouvement sportif mahorais et la Dsaj, qui a mis à disposition des différentes ligues et différents comités sportifs une vingtaine d'agents dans l'objectif de développer la pratique sportive dans le département. La cérémonie devrait être remise à une date ultérieure.

10/09/2009 – Musique Sortie d’album

 

 

{xtypo_dropcap}"C{/xtypo_dropcap}omme pour le premier projet, on a ramené le concept du "bruit" pour donner la parole à ceux qu'on entend jamais". Originael, l'un des trois membres du groupe Djesh, fait partie des artistes qui se sont produits sur cette deuxième compil' qui promet de faire des ravages. Comme pour le premier opus, l'idée est de montrer le potentiel du hip-hop mahorais, à travers une quinzaine d'artistes qui sont parmi les plus actifs sur l'île.

Des figures connues comme Bo Houss, Tchill ou Yans, mais aussi de jeunes talents prometteurs tels Dja O Mic de M'tsapéré, La Garde Impériale de Cavani ou les jeunes lycéens du Secteur B. "Un mélange de jeunes et d'anciens", résume Delanotshé, le deuxième membre du groupe Djesh, auteur de 6 instrus sur la compil'.

La première compil', vendue à 15€, avait été réalisée à Mayotte mais pressée en Métropole à 300 exemplaires. Cette fois-ci, l'album a été enregistré, mixé et pressé sur place, et il ne coûte que 10€. Une production 100% locale, avec un featuring de Mystik enregistré au studio de Djesh lors de son passage à Mayotte en mars 2009. I.N, un cousin parisien de Delanotshé qui fait ses études en Métropole, a lui aussi profité de son passage ici pour ajouter sa voix au projet.

 

"Les Mahorais voient qu'on peut arriver à un projet qui tient la route si on s'en donne les moyens"

"Toutes les instrus sont faites ici, par des compositeurs, il n'y a qu'une seule face B", précise Gwen, l'ingé son du studio Acoustik, auteur lui-même de 5 d'entre elles. "Les ventes du premier album et les concerts qui ont suivi ont permis de rembourser les frais et de réinvestir l'argent de l'association pour faire connaître d'autres artistes", explique Gwen. Le label a été créé au mois de juin pour la sortie de ce nouvel album, pour dissocier les activités artistiques du groupe Djesh et celles de l'association, qui visent à développer la culture hip-hop de Mayotte sous toutes ses formes.

Si la compil' se vend bien, Delanotshé envisage de trouver aussi des points de vente en Métropole et à la Réunion. "Tout a été fait ici, c'est fabuleux ! Les Mahorais voient qu'on peut arriver à un projet qui tient la route si on s'en donne les moyens. Nous montrons que nous pouvons lancer un mouvement rap qui peut le faire !", s'enthousiasme le rappeur.

A écouter cet album aux compositions variés, avec les voix féminines de Sista Claya et Naima, des textes engagés et des arrangements de qualité, nul doute que ce nouvel opus va ravir les amateurs du hip-hop mahorais et tous ceux qui ne le connaissent pas encore.

 

Julien Perrot

 

"Le bruit continue" est disponible au 5/5, à la Maison des livres, à Rama à Labattoir et à Island Shop à Pamandzi. Vous pouvez commander par e-mail sur bledartmusic@gmail.com.

Prix : 10 €.

10/09/09 : Reprise de la consommation des ménages

 
Selon le bulletin trimestriel n°139 de conjoncture économique de l'Institut d'émission des départements d'Outremer (Iedom), la consommation des ménages est orientée à la hausse sur le 2ème trimestre 2009, après une baisse significative au précédent trimestre. Les importations de biens d'équipement ménager ont ainsi fortement progressé en valeur (+106 % après un recul de 43 % au 1er trimestre). Elles sont toutefois en repli de 13 % sur un an. Toujours selon l'Iedom, les importations de produits textiles et de produits alimentaires sont également en hausse, respectivement de 20 % et de 14 % sur le trimestre. Sur un an, les importations de produits alimentaires ont augmenté de 5 % : les importations de riz et de boissons progressent respectivement de 44% et de 8,4 %. 4 Enfin, le nombre de véhicules particuliers neufs vendus enregistre une forte chute (-21 % sur le trimestre et -37 % en glissement annuel). En tendance, depuis un an, la vente de véhicules de tourisme est nettement orientée à la baisse. Concernant les entreprises, tous les indicateurs de l'investissement sont en recul sur l'année. Les entreprises ont enregistré une baisse de leurs importations de biens d'équipement professionnel de 33 % au 2eme trimestre, après une hausse de 9 % au précédent trimestre. En glissement annuel, ces importations sont en fort recul, de 43 %. Les ventes de véhicules utilitaires sont stables sur le trimestre, mais en net recul sur un an (39 véhicules vendus contre 72 au 2eme trimestre 2008).

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes