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09/03/10 – Une affiche pour la Journée mondiale de l’eau

En vue de la Journée mondiale de l'eau, qui aura lieu le 22 mars prochain, le Sieam organise un grand concours de dessins pour les jeunes de 10 à 20 ans. Le thème étant la Journée mondiale de l'eau, le gagnant verra son œuvre reprise par le Sieam en guise d'affiche pour la promotion de cette journée.

Un ordinateur portable, un téléphone mobile et un sac à dos sont à gagner. Les bulletins d'inscription et le règlement sont à retirer auprès du Sieam (route nationale à Kawéni) ou dans les mairies de l'île et à retourner avant le 18 mars à midi.

Pour plus d'infos : 0269.62.11.11 ou sieam@sieam.fr

09/03/10 – Les nouveaux talents de SFR

L'opérateur de téléphonie mobile a lancé un nouveau concours musical. En effet, jusqu'au 13 mars, les candidats peuvent s'inscrire via le 0639.69.70.71 et proposer leurs talents dans l'une des deux catégories : musique et texte.

Une fois les inscriptions closes, les abonnés SFR pourront écouter les prétendants via le wap et sélectionner leur candidat préféré pendant 3 semaines. A la fin de cette période, les trois compétiteurs ayant obtenu le plus de voix seront distingués et participeront à la grande finale au 5/5, le 24 avril prochain.

L'agence H2M, qui organise l'évènement, tient à préciser que ce nouveau concours ne remplace pas les Jeunes talents SFR. Le concours est ouvert aux plus de 16 ans, amateurs bien sûr.

09/03/10 – Les Mahorais partent à la CCCOI

Les 4 clubs mahorais de volley-ball partent aujourd'hui à la Coupe des clubs champions qui se déroule à l'île Maurice du 13 au 20 mars. Zamfi de M'tzamboro et le VC M'tsapéré chez les messieurs, le VC Kani-Bé et le VO Sada chez les dames tenteront de tenir tête aux représentants de Madagascar, la Réunion, les Seychelles et Maurice. Si sur le plan sportif, les équipes semblent prêtes, une épée de Damoclès plane sur les Mahorais. En effet, la ligue a informé la semaine dernière qu'il manquait 12 000 € pour pouvoir payer l'hébergement et la nourriture sur place. Elle avait demandé aux clubs de faire un geste pour avancer la somme correspondante, mais les 4 clubs ont été dans l'impossibilité de réunir la somme nécessaire. La DSAJ qui accordé 80 000 € à la ligue de volley, n'a versé que les 80 % de cette somme, le reste devant être versé une fois la compétition terminée pour mieux contrôler l'usage de l'argent public.

Auparavant, la ligue comptait sur la mansuétude d'Air Austral pour régler une partie du billet d'avion avant le départ et l'autre une fois la subvention totalement versée. Cette année, la compagnie a demandé à être payée totalement avant le voyage, ce que n'avait pas forcément prévu la ligue, la mettant ainsi avec les clubs dans une situation compliquée. Si les clubs mahorais ne peuvent régler les sommes demandées à Maurice, les organisateurs pourraient leur refuser leur participation à la CCCOI. Cette perspective serait une catastrophe pour l'image de Mayotte dans la région.

08/03/10 – Neuf victimes dans le naufrage d’un kwassa

Une embarcation a fait naufrage dans la nuit de samedi à dimanche sur le récif près de la côte de Mayotte, au sud de Kani Kéli. L'alerte a été donnée à 3h30 par un pécheur qui venait de recueillir cinq naufragés, annonce la préfecture. Aussitôt, les navires "Odet" de la gendarmerie maritime et "Makini" de la police aux frontières, déjà en mer, se sont rendus sur les lieux et ont permis le sauvetage de 24 naufragés. Ces moyens ont rapidement été renforcés par un navire supplémentaire et l'hélicoptère de la gendarmerie. Des personnels et moyens militaires ainsi que les pompiers de Mayotte ont également été engagés pour la prise en charge des victimes.

Le bilan, établi à partir de 33 passagers présumés, fait état de 24 rescapés et de neuf personnes décédées dont quatre femmes et cinq bébés. Parmi les rescapés, dix ont été conduits au service des urgences du CHM. Les recherches se poursuivent avec les navires et l'hélicoptère de la gendarmerie afin de retrouver d'éventuels rescapés. Une cellule d'aide psychologique a été mise en place par la Dass au centre de rétention administrative. Les modalités d'identification des corps par les familles seront communiquées dès que possible.

08/03/10 – Visite du préfet à Chiconi

Hubert Derache, préfet de Mayotte s'est rendu à Chiconi vendredi dans le cadre de sa tournée dans les dix-sept communes de l'île. Une visite marquée par le "retour" du maire de Chiconi Issoufi Madi Mchindra, longtemps absent du monde politique suite à une tentative de meurtre en sa personne.

Encore marqué physiquement par cette mésaventure, celui-ci a beaucoup de mal à tenir debout au cours du discours d'ouverture et laisse rapidement son premier adjoint poursuivre. Hubert Derache salue le courage du maire, avant d'aborder les thèmes sur lesquels la municipalité a souhaité l'appui de la préfecture : le tourisme, la délinquance, l'immigration clandestine, la jeunesse, l'éducation… Omar Souffou Ali, le premier adjoint, puis le DGS Daniel Hanassi pour la traduction en malgache, ont présenté les difficultés et les atouts de la commune.

En rappelant certains chiffres marquant comme le financement doublé pour les constructions scolaires (de 5 M€ en 2009 à 10 M€ en 2010), la création de 550 postes d'enseignants en 2009 à Mayotte "lorsqu'en Métropole on en supprimait 13.000", ou encore l'évolution du nombre de reconduites à la frontière (3.000 en 2001, 7.000 en 2007, 20.000 en 2009), Hubert Derache s'est simplement contenté de mettre en avant les efforts réalisés par l'Etat, pour Mayotte d'une manière générale, sans vraiment trop s'attarder sur le cas de Chiconi.

Le représentant de l'Etat et les élus de Chiconi sont ensuite partis sur le terrain pour visiter la future bibliothèque, la mini station d'épuration ou encore la plage de Sohoa où des aménagements vont être accomplis. Il reste au préfet de Mayotte six communes à visiter.

08/03/10 – Sport / Football : Les favoris l’emportent

Rosador s'est difficilement imposé pour l'ouverture de la saison 2010, à Kani-Bé face au promu, l'AS Neige. Mené 1-0 à la mi-temps sur un retourner acrobatique d'Artamidine Jaffari "Djoro", le champion de Mayotte est revenu dans la partie grâce à des réalisations de Jakson Kasongo et Chaharouzouddine Abdallah, 1-2 score final. Les deux équipes se sont créées de nombreuses occasions franches dans cette partie, notamment en deuxième période où l'ASR pouvait creuser l'écart, tout comme l'ASN pouvait égaliser.

Dans les autres matchs, le FCM a disposé de Miracle du Sud de Bouéni au Baobab (2-0) tandis que le vice champion AS Sada s'est imposé face à l'autre promu, les Abeilles de M'tzamboro (1-0).

05/03/2010 – Vie des communes (Dembéni)

 

 

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}i les gestes sont parfois difficiles à accomplir, l’enthousiasme est bien présent et tout se fait avec de grands éclats de rire. “Allez, allez, encore un tour”, encourage pour sa part “Coach Mansour” comme l’appellent ses élèves. Celui-ci intervient les lundis, mercredis et vendredis pour une quinzaine de femmes du village de Tsararano.
"Cette action est une façon de lutter contre l’isolement des femmes, leur permettre d’avoir une activité sociale en dehors de la maison et de lutter aussi contre l’obésité. La pratique sportive est accompagnée de la notion d’équilibre alimentaire”, précise l’animateur. “On a découvert qu’il fallait boire beaucoup d’eau, manger de la viande sans sel et les vertus des épinards et des carottes”, déclare l’une des mamans sportives.

Perdre les kilos superflus et rajeunir

Ce programme a été mis en place par la commune avec le Cclej, à la demande d’employées de la commune. “Je faisais du sport en solitaire, en courant au terrain de foot, puis je me suis rendue compte qu’une de mes copines faisait de même. Nous avons demandé à la mairie si nous pouvions avoir quelqu’un pour nous encadrer”, explique Siti Djaouria Kambi.
En tant que jeune maman, son objectif comme celui de ses collègues est “de redevenir comme avant”. “Nous voulons perdre les kilos qu’on a pris avec notre grossesse, revenir en forme et rajeunir”, affirme-t-elle alors que ses camarades éclatent de rire. Pour elle, la différence est notable depuis qu’elle s’adonne au sport.
“Il y a une expression africaine qui dit : “les jaloux vont maigrir”. Mais nous, on voit bien que nous maigrissons et cela rend jalouses les autres dames… En fait, elles aimeraient bien venir, mais elles ont honte”, argumente Siti Djaouria Kambi. Elle rajoute d’ailleurs que les femmes présentes sont soutenues dans leurs démarches par leurs maris.
Le programme dirigé par Mansour Ramia est gratuit et la commune de Dembéni aimerait l’étendre aux autres villages. Alors mamas sportives, à vos baskets !

 

Faïd Souhaïli


Mansour Ramia (à l’arrière-plan) encadre les femmes et jeunes filles à partir de 12 ans qui souhaitent lutter contre la prise de poids à Tsararano.

 

05/03/10 – Journée mondiale de la femme


05/03/2010 – Enquête sur l’hygiène dans les écoles

Portes défoncées, lavabos bouchés, eaux stagnantes, électricité défectueuse… Le constat est dramatique. Extraits.
En matière de sanitaire, nous nous intéressons en particulier aux installations relatives à l’hygiène ainsi qu’à la propreté de l’ensemble. Sur le terrain, nous nous sommes intéressés aux types de sanitaires présents dans chaque établissement. 52% des écoles sont équipées de WC en cuvette; 22% de toilettes à la turque et 26%, à la fois de toilettes à la turque et en cuvette.

Ces chiffres nous ont permis de voir que toutes les écoles maternelles sont pourvues de sanitaires en cuvette. Et que lors de la visite, nous avons pu constater que les sanitaires, dans les écoles maternelles, étaient plus propres que ceux des écoles primaires en général. Mais si on ne tient compte que de ces observations, cela ne suffira pas pour expliquer cette différence.
Aussi, 48% des établissements n’ont pas de toilettes séparées. Ce chiffre est très élevé car dans toutes les écoles maternelles, les toilettes sont mixtes. Les 52% restants représentent en majorité des écoles primaires et comptent respectivement des sanitaires séparés filles et garçons.
Pour les maîtres d’école, 96% des écoles ont des sanitaires réservés aux maîtres. Les autres sont les écoles dont les sanitaires des maîtres sont transformés en local pour les raisons suivantes :
– l’établissement n’a pas de lieu de stockage pour le matériel d’entretien
– il y a de mauvaises odeurs qui proviennent du système d’assainissement
– la chasse d’eau ne fonctionne pas.
Il convient de noter qu’aucun établissement ne possède des aménagements adaptés pour faciliter l’accès aux sanitaires pour les personnes en situation d’handicap.
L’ensemble des ces données conduit à dire que les sanitaires sont bien répartis dans l’ensemble des établissements et facilement accessibles, sauf pour les enfants en situation de handicap.
De plus, il est important de séparer les toilettes dans les écoles primaires entre la CP et la classe de CM2 car les enfants montrent de plus en plus d’autonomie au niveau de l’hygiène corporelle, ce qui traduit un aspect majeur pour le développement de l’enfant.

Pas de papier toilette dans 87% des écoles, et pas de savon !

Les équipements présents dans les sanitaires sont des indicateurs majeurs de l’hygiène corporelle pratiquée par les enfants dans les établissements scolaires. Cela va peut-être permettre d’établir une relation entre leur présence et l’hygiène dans les écoles. 91% des écoles n’ont pas de distributeur de papier toilette dans les sanitaires et pour les 9% qui en possèdent, leurs distributeurs n’en sont pas équipés car ils sont fournis en quantité insuffisante. 87% des écoles, en effet, ne sont pas pourvues de papier toilette dans les sanitaires. De plus 91% des établissements n’ont ni de poubelle ni essuie-mains, et aucune ne détient de sèche-main.
96% des écoles ne possèdent pas de serviette en papier. Dans les écoles maternelles, ils utilisent une serviette collective pour essuyer les mains des enfants. Elle est changée tous les lundis et les mercredis.
52% des écoles ne disposent pas de savon dans les toilettes. La plupart de ces écoles sont des écoles primaires et les 48% des écoles qui en ont sont surtout des écoles maternelles. Les quelques écoles primaires qui en possèdent les distribuent à la demande des élèves. Dans 96% de écoles, leurs sanitaires ne sont pas équipés de savon liquide ni de distributeur et ceux qui en possèdent ne comptent toujours pas de distributeur.
On constate aussi que 48% des sanitaires des écoles ne sont pas pourvus de verrous fonctionnels. Ce chiffre représentatif concerne surtout les maternelles car les maîtres et Asem doivent avoir l’oeil sur chaque élève. C’est pourquoi nous avons 43% des écoles qui n’ont pas de cloisons séparatives sur toute la hauteur.

"La situation est plus grave, voire même inquiétante dans les écoles primaires"

En primaire, les verrous ne sont pas fonctionnels et parfois la porte est cassée. Bien que tous les sanitaires des écoles soient équipés de lavabos et de matériels d’entretien, le constat révèle que les équipements permettant de pratiquer une hygiène correcte sont insuffisants, voire même absents des toilettes. Lors de la visite, nous avons remarqué que dans certains sanitaires, les portes des cabines ne sont pas fonctionnelles car les verrous sont endommagés, les portes sont dégradées par l’humidité provoquant des grandes ouvertures vers le bas de la porte. Par conséquent, les WC deviennent inutilisables car l’intimité de chaque individu n’est pas assurée et les élèves ne se sentent pas en sécurité des éventuels voyeurs.
En fin de visite, nous faisions une appréciation sur la propreté des sanitaires. Ainsi, on note que la propreté des sanitaires n’est pas satisfaisante à 70% et même si l’aération est acceptable à 52%, par contre 48% des sanitaires ont une aération insuffisante.
Les écoles maternelles sont moins concernées car elles ne cumulent pas les deux à la fois. Et les enfants sont accompagnés par un adulte lorsqu’ils se rendent aux toilettes. Mais cela ne suffit pas car des questions se posent sur l’entretien des sanitaires, notamment sur le protocole de nettoyage. A savoir, les lavabos ne sont pas bien entretenus, on retrouve de la crasse qui s’est colmatée dans les recoins des toilettes.

"Les élèves contraints de prendre l’eau des toilettes pour étancher leur soif"

Au sujet des écoles primaires, la situation est plus grave, voire même inquiétante car dans certains établissements il y a un manque total d’hygiène dans les sanitaires. C'est-à-dire, la ventilation comme la propreté ne sont pas suffisantes. Et les équipements pour l’hygiène ne sont pas présents dans les toilettes.
57% des écoles n’ont pas un point d’eau pour boire en dehors des sanitaires. Les primaires sont contraints de prendre l’eau des toilettes pour étancher leur soif. Parallèlement, les maternelles sont équipées d’un point d’eau dans la salle de cours.
Concernant la surveillance, 96% des écoles ont mis en place des points surveillances lors de la récréation. Mais dans 17% des établissements, des incidents se sont reproduits. Des enfants se sont retrouvés bloqués dans les sanitaires.
De plus, on a constaté que la propreté des toilettes est à revoir car non seulement les nettoyages ne sont pas bien faits, mais aussi nous avons remarqué que 35% des établissements avaient au moins un lavabo bouché et 17% avaient un débit d’eau faible au niveau de la chasse d’eau. 22% des établissements avaient des fuites qui laissent passer l’eau des toilettes vers l’étage du dessous. Les approvisionnements en produit d’entretien ne sont pas réguliers, soit 67% écoles concernées.

Enquête sur l'hygiène dans les écoles mayotte

De l'eau stagnante dans les toilettes

Il est important de faire la vérification des systèmes d’évacuation d’eau, car ils permettent l’épanchement des eaux de pluies et les eaux usées. En même temps, c’est un moyen permettant de lutter contre la mise en place des milieux propices à la prolifération des agents contagieux (bactéries) et à la reproduction des moustiques, qui sont des vecteurs de certaines maladies tropicales.
Il s’avère que 78% des établissements ont une stagnation d’eau dans les toilettes. En période de pluies, 43% des établissements disent avoir des stagnations importantes des eaux dans la cours de recréation qui peuvent durer plusieurs jours. Alors que le constat révèle que 74% des systèmes d’évacuation sont couverts par une grille de protection, les 26% restant des établissements ont une partie des canalisations non couverte…
De cette analyse, l’information qui revient le plus souvent est le défaut de construction au niveau des bouches d’évacuation, car elles sont mal placées. Mais ce critère ne suffit pas à lui seul pour expliquer ces stagnations, parce que d’autres constatations amplifient le problème.
De même, 26% des établissements ont des gouttières cassées et pas nettoyées ; 61% ont des canalisations bouchées et 22% ont eu des salles inondées en période de pluie. S’ajoutent aussi, les eaux usées du voisinage qui se déversent dans 13% des cours de récréation et dans certains cas les canalisations de la ville passent dans la cours. Ils ne sont pas entièrement couverts, il y a une forte émanation de mauvaise odeur et les enfants jouent au dessus.
Tous ces éléments montrent encore une fois qu’il y a un manque d’entretien des établissements scolaires. Et cela a pour conséquence la mise en place de zones interdites aux enfants car la salubrité n’est pas du tout acceptable.

Des cartons en guise de poubelle

 

L'enquête révèle que tous les établissements, toutes catégories confondues, ont mis en place un système de collecte qui consiste à récupérer les emballages des goûters, la peau des fruits consommés par les enfants, les feuilles des arbres, les papiers et les canettes des boissons. Mais il n’y a que 52% des écoles qui ont des poubelles facilement accessibles grâce à leur disposition et 48% ont des poubelles conformes; le reste utilise des cartons pour collecter les déchets.

De l'eau dans les salles… et le circuit électrique !

D’autres problèmes liés à la sécurité ont vu le jour, à commencer par celui concernant la toiture. 26% des établissements ont une toiture qui fuit ; 34 % des écoles voient l’eau pénétrer directement dans le circuit électrique d’une salle, une eau venant également des toilettes de l’étage supérieur.
26% des établissements on des problèmes lié à l’électricité comme de coupures fréquentes, qui ont comme conséquence la désactivation de l’alarme d’évacuation. Et 4% ont des portes coupe-feu hors service. 13% des écoles ont au moins une salle dont le carrelage du sol est cassé ou décollé. Cela représente un risque de chute ou d’entorse pour les enfants. Pour finir, 4% des établissements n’ont pas de trousse de premier secours.
Il ressort de cette analyse qu’il y’a un manque considérable d’entretien des établissements scolaires, ce qui est la cause d’une insalubrité importante.

 

Répartition des rôles

Les engagements du Smiam
"En droit, le Smiam se définit comme un propriétaire-constructeur qui est dans l’obligation de mettre à disposition "un bien" conforme, salubre et sécurisé. Il doit assurer le clos et le couvert. Ces travaux sont considérés comme indispensables à la conservation du patrimoine. Entrent dans cette catégorie :
– La reprise des sols des varangues et escaliers,
– La réfection des couvertures et plafonds,
– La consolidation des soubassements, reprise en sous-oeuvre des bâtiments, réfection des murs en cas de problèmes de solidité dûment constatées par un organisme agréé,
– Le remplacement des canalisations d’eaux usées et pluviales,
– Les travaux de ravalement extérieurs (laissés à l’appréciation du propriétaire),
– Le bon entretien des accès de secours.

A ces contraintes légales, le Smiam ajoute :
– La revivification périodique des installations électriques,
– La mise en conformité des dispositifs de protection contre les incendies."

Le rôle des communes

"Les communes doivent assurer l’entretien courant et la petite réparation des bâtiments :
– l’entretien courant de la plomberie, sanitaire, vidange des fosses sceptiques, l’entretien de l’assainissement, le curage des caniveaux,
– la signature de contrats d’entretien pour les mini stations d’épuration,
– le renouvellement des équipements intérieurs : lavabos, cuvettes WC, chasses d’eau,
– Le débouchage et le remplacement des éléments sanitaires cassés,
– le renouvellement du mobilier scolaire,
– les remplacements des vitres et des ampoules,
– le remplacement des menuiseries détériorées, le graissage et préparation des serrures,
– le traitement des charpentes et couvertures,
– l’entretien des espaces intérieurs et extérieurs, notamment l’élagage des arbres, le débroussaillage,
– l’entretien des fixations et fermetures des portails, volets et autres fermants.
Les communes doivent, par ailleurs, assurer le gardiennage des locaux et leur entretien au quotidien."

Des accidents en augmentation

"Une enquête menée par la commission "premier degré" qui est sous la direction de l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement, révèle que pendant l’année 2005/2006 plusieurs accidents ont eu lieu dans les établissements scolaires, et que le nombre d’accidents est en perpétuelle augmentation en 2006/2007, il passe de 298 à 340.
Il concerne en premier les élèves de CP à 27%, puis les CM2 touché à 14,7% des accidents. Toutes les tranches d’âges sont touchées par ces accidents qui ont lieu pendant la récréation et l’heure du déjeuner, dont la plupart a nécessité une consultation médicale. 8 accidents ont exigé une absence minimum d’une semaine et 68 moins d’une semaine."

Des règles sanitaires à respecter

"D’après l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement, il apparait qu’il n’y a pas de normes propres relatives aux caractéristiques des sanitaires scolaires (surface, nombre de WC, équipement…), car il y a un vide juridique. Cela se confirme par les nombreuses recherches faites pour mieux comprendre le sujet.
L’article L1311-1 et l'article L1311-2 du code de la santé publique rappellent aux autorités locales que des décrets fixent les règles générales d’hygiène et des mesures spécifiques à la préservation de la santé de l’homme. De plus, les arrêtés du préfet de département peuvent les compléter, afin d'assurer la protection de la santé publique dans les collectivités locales.
2) L’arrêté préfectoral N°025, portant sur le règlement sanitaire de la Collectivité départementale de Mayotte (annexe III page 57), permet aux dispositions portant sur le règlement sanitaire départemental de s’appliquer à toutes les communes de Mayotte.
Le secrétaire général adjoint, les maires, la Dass, les vétérinaires inspecteurs, la police,… sont chargés, chacun en ce qui le concerne, d’exécuter cet arrêté préfectoral."

 

Légende photo:
"Dans cet établissement, la moitié des sanitaires ne sont pas utilisables du fait que les portes ne tiennent plus, il y a plus d’eau, les chasses d’eau ne fonctionnent pas. Pour ces raisons, les toilettes restent condamnées. Pour finir 4% des établissements brûlent leurs déchets végétaux dans la cour de récréation."
 

05/03/2010 – Tribune libre : Mayotte paye au prix fort le mépris de la compétence

Certaines personnalités locales pensent avoir trouvé une brillante idée pour gagner la reconnaissance et la notoriété à laquelle ils aspirent : en réponse au chômage qui sévit sur notre territoire, il faudrait mettre en place des mesures de discriminations positives. Il s’agirait d’instaurer une "préférence locale à l’emploi", comprenez une priorité accordée aux Mahorais. Compte tenu de la campagne d’éradication des M’zungus qui occupaient des postes de direction au conseil général ou au sein de ses structures satellites et de l’ostracisme dont sont frappés depuis quelques années les rares survivants, on a du mal à ne pas s’esclaffer. Tentons pourtant de prendre leur proposition au sérieux. Et surtout de comprendre leurs motivations et les conséquences du mépris de la compétence qui sévit à Mayotte.

Qui est ce Français de caste inférieure qui n’aura pas les mêmes droits que les autres ?

Il faudra tout d’abord que les promoteurs de cette idée – qui se présentent sans honte comme des départementalistes – nous apportent une définition précise de ce qu’ils entendent par "un Mahorais" et en conséquence, qu’ils désignent clairement ceux qui n’ont pas le droit de se considérer comme tel. Il y a fort à parier qu’un M’zungus installé à Mayotte depuis vingt ans ne soit pas, dans leur conception, un Mahorais et ce, quelle que soit la contribution qu’il aurait pu apporter au développement du territoire. Et que dire d’un Indien, d’un Comorien, d’un Malgache… Mahorais de souche ou pas, j’avais naïvement pensé que nous étions tous Français, sur une île française, et qu’à ce titre nous avions tous, conformément à la Constitution française, les mêmes devoirs et les mêmes droits et partant, le droit à une égalité de traitement dans une situation de recrutement ?

Mais où sont donc ces Mahorais victimes de discrimination ?

Il faudra ensuite que les chantres de la priorité aux "Mahorais" nous expliquent dans quels secteurs d’activités lesdits Mahorais sont victimes de discrimination à l’embauche, phénomène qui seul pourrait venir légitimer l’instauration de mesure correctives dites de "discrimination positive". Il y a bien les secteurs de la santé et de l’enseignement où les M’zungus sont largement majoritaires. Pour autant, l’Etat peut-il sérieusement être suspecté de faire barrage aux candidatures des Mahorais ? C’est un truisme qu’il semble utile de rappeler : s’il n’y a pas davantage de médecins mahorais à l’hôpital de Mamoudzou, ce n’est pas parce que les Mahorais sont victimes de discrimination mais parce qu’il n’y a, sur le marché du travail, quasiment aucun médecin mahorais. Faudrait-il selon les zélotes de la "préférence aux Mahorais" créer un diplôme de médecine plus accessible que celui actuellement en vigueur et dont la délivrance serait réservée à des Mahorais de souche ?
Notons également que les mesures de préférence locale existant de part le monde ont été instaurées au bénéfice de minorités. Aux Etats-Unis, l’un des pays les plus expérimentés en la matière, ce sont les communautés hispaniques, asiatiques et afro-américaines qui sont visées. On ne voit donc pas très clairement ce qui justifierait de telles mesures au profit de Mahorais largement majoritaires sur le territoire. Pour terminer, même aux Etats-Unis où l’existence de telles mesures peut se justifier, il faut constater que le bilan des dispositifs de discriminations positives est très mitigé et que les mesures concernées sont aujourd’hui décriés par ceux-là même qui en bénéficient. Ces derniers font en effet valoir que ces mesures dévalorisent ceux qui ont enlevés un diplôme ou un emploi à la force de leurs seules qualités et qui seront pourtant suspectés de les avoir obtenus à la faveur des mesures de discrimination positive.

Faudrait-il ériger en règle nos pires erreurs ?

Pour louables qu’elles soient, les dispositions récemment décidées pour renforcer l’accompagnement des étudiants mahorais en Métropole n’ont guère de chance de réduire significativement l’échec massif que l’on observe aujourd’hui (plus de 90%) et dont les racines sont profondes. Sans doute animé de bonnes intentions, l’Etat a amplement démontré que l’enfer en était pavé. C’est un secret de Polichinelle : souhaitant favoriser l’accession des Mahorais au poste d’instituteur, on a déjà expérimenté sur notre île une forme de discrimination positive au bénéfice des candidats mahorais en accordant le diplôme à des personnes qui n’avaient pas le niveau requis. Qui tolèrerait que soient délivrées des qualifications de pilotes de ligne à des prétendants qui ne seraient pas parfaitement au point ? Mais l’éducation est semble t-il aux yeux de certains une matière ou l’amateurisme ne porte pas à conséquence.
Résultat : l’avenir professionnel de nombreux enfants a été compromis. Mal éduqués dans le primaire, ils n’ont jamais acquis les bases indispensables, n’ont jamais fait de bons élèves du secondaire et moins encore de bons étudiants. Ils ne feront pas davantage des parents aptes à épauler leurs enfants dans le déroulement de leurs études. Combien d’années faudra t-il maintenant que les Mahorais patientent afin d’avoir l’assurance de pouvoir donner à leurs enfants accès à une éducation de qualité dès le primaire, assurée par des instituteurs mahorais disposant de toutes les compétences requises ? Faut-il dans ce domaine et dans d’autres instaurer une préférence locale à l’emploi ou simplement recruter les meilleurs agents ou salariés disponibles ? Que vous soyez Mahorais de souche ou de toute autre origine, comment auriez-vous conduit dans le passé le recrutement des instituteurs si les enfants à éduquer avaient été les vôtres ?

La seule voie possible pour redresser la barre : la préférence à la compétence

Les emplois doivent être attribués à ceux dont le profil correspond le mieux aux exigences des postes à pourvoir. Je ne connais pas d’entreprise performante qui procède autrement. Et je ne vois pas par quel miracle le Service public pourrait être efficace à Mayotte en s’exonérant d’appliquer cette règle de bon sens. Dans le cas contraire, la société mahoraise n’aurait aucune chance de se redresser à moyen terme et serait perdante à double titre.
D’une part, une préférence accordée sur le fondement d’une origine sociale, ethnique, d’une couleur de peau ou d’une appartenance religieuse institutionnalise une injustice : "j’avais toutes les qualités pour ce poste mais je suis d’origine malgache. Un Mahorais qui était moins qualifié que moi a obtenu l’emploi parce qu’il était Mahorais de souche". Veut-on réellement créer ce type de situation dans un territoire français ? Face à un tel exemple, pourra-t-on ensuite s’étonner d’entendre un salarié accumulant les fautes professionnelles et revendiquer néanmoins une rémunération identique à celle octroyée à un collaborateur s’illustrant par sa productivité ? Le danger serait grand de voir un tel exemple se propager dans la société mahoraise et s’installer partout comme la norme. C’est une société injuste et incontrôlable qui en ressortirait.

Chômage et sous-développement : le mépris de la compétence se paie au prix fort

Cette préférence locale à l’emploi aurait d’autre part des effets néfastes sur le développement économique et social de Mayotte et compromettrait le processus de départementalisation. Il est déjà en grand danger. C’est qu’il ne suffit pas de décréter, il ne suffit pas davantage de disposer des budgets requis. A Mayotte, les évolutions à conduire sont légions tant dans le domaine social qu’économique. Contrairement à la Métropole, les cadres supérieurs des collectivités territoriales mahoraises – et du conseil général en particulier – ne peuvent se contenter d’inscrire leur action dans les pas de leurs prédécesseurs.
Certains domaines d’intervention ont à peine été investis : gestion du foncier, création de zones d’activités économiques, délivrance de prestations sociales, coopération régionale… Et même les approches, méthodes, processus, outils de travail restent souvent à élaborer. Les cadres supérieurs dont notre île a besoin doivent être capables de s’inscrire à la fois dans une dynamique de création et de gestion. Il faut donc des personnels armés d’une vaste expérience et de fortes compétences pour mener ces chantiers complexes. Et ces compétences font aujourd’hui cruellement défaut !
L’Etat est bien placé pour le savoir, lui qui reprendra probablement, une fois encore, une large partie des crédits qui avaient été affectés au financement du Contrat de projet Etat/Mayotte du fait de l’incapacité du conseil général à lancer et conduire bon nombre des opérations inscrites au programme. Là où il aurait fallu composer une équipe d’élite pour répondre aux enjeux, c’est le népotisme et le clientélisme qui ont fait office de critère de sélection. Avec plus de 6.000 agents (selon la dernière étude du CNFPT) payés chaque mois et un personnel composé à 32% de femmes de ménage, gardiens et chauffeurs, la Collectivité n’est plus qu’un sumo impuissant, s’enlisant sous le poids de son effectif dans le marais de son déficit.
Pendant des années, les élus ont utilisé l’argent public – non pas pour financer des opérations porteuses de développement économique et de création d’emplois – mais pour acheter des soutiens politiques à coup d’emplois, de complaisance ceux-là. C’est Mayotte dans son ensemble qui en paye aujourd’hui le prix. Le chômage et le sous-développement ne sont pas une fatalité, ce sont des plaies résultant en bonne partie de l’incurie de certains de nos édiles. Devrait-on pousser plus loin encore dans l’irresponsabilité en mettant en place une préférence locale à l’emploi ? Dans notre situation, il serait suicidaire de continuer à choisir des agents sur un autre critère que celui de la compétence. Et pourtant.

Mais où sont passés les Blancs ?

Les cadres dirigeants M’zungous du conseil général ont été ou placardisés, ou licenciés, ou poussés à partir. Assez bien représentés jusqu’au début 2008, sous l’ère du président Saïd Omar Oili et du DGS Jean-Pierre Rousselle, ils ont disparu du paysage. Le sujet est tabou : tout le monde a constaté le phénomène, personne n’ose l’évoquer publiquement.
Il y eu Jean-Pierre Rousselle et André Dorso, les deux directeurs généraux rapidement usés par une lutte incessante avec les élus pour tenter de rester dans la légalité (et d’éviter que leur propre responsabilité ne soit engagée), Pierre Salomon, le directeur général adjoint (DGA) infrastructure, aménagement et environnement; Philippe Coat, le directeur du développement économique et touristique – sauvé provisoirement par décision du tribunal administratif – Didier Mercier-Lachapelle, DGA services à la population; Bruno Gallois-Parmentier, chargé du suivi du Contrat de projet; Hélène Séchet, DGA vie institutionnelle et partenariat… Le cas de ce dernier DGA est révélateur de l’attitude du conseil général vis-à-vis des M’zungous : son départ a été précipité par des insultes et des menaces de mort. Son employeur n’a pourtant même pas jugé utile de porter plainte contre X ! C’est l’intéressée qui a donc dû s’en charger à titre personnel, avant de se résoudre à jeter l’éponge. Pourquoi cette éviction progressive et organisée des cadres de direction M’zungous ?
Etaient-ils tous incompétents ? Cet argument ne résiste pas longtemps à l’analyse. L’ancienne équipe s’était mise en quête de cadres affichant un haut niveau d’études (possédant souvent plusieurs 3ème cycles), disposant d’une forte expérience professionnelle acquise tant dans le secteur public que privé, en France et à l’étranger, ayant à leur actif des réalisations d’envergure…
Bref, des profils solides qui n’existent pas sur le marché mahorais, des bourlingueurs adaptables dont l’ancienne direction estimait que Mayotte avait besoin pour faire face aux handicaps sévères du territoire et à la complexité des chantiers à mener, notamment dans la perspective de la départementalisation. Les quelques rares survivants bataillent pour conserver leurs prérogatives, cernés par un ou plusieurs adjoints qui ont pour mission principale de court-circuiter toutes leurs initiatives.

Eliminer ceux qui menacent le tranquille pillage de la manne métropolitaine

Xénophobie ? Peu probable. Mayotte n’est pas la Guadeloupe et les non-Mahorais de souche n’ont généralement pas à se plaindre de la façon dont ils sont traités par la population autochtone. Par ailleurs, de nombreux Mahorais ayant fait leurs études et travaillé quelques années en Métropole sont eux aussi victimes du phénomène. Il y a eu Ali Soula, contrôleur de gestion; Enfahne Affidou, directeur des finances; Archadi Abassi, directeur de la coopération…
Eux aussi comptent parmi les plus solidement formés et expérimentés. "On nous reproche parfois d’être des traitres, d’agir et de raisonner comme des M’zungous", me livrait un Mahorais issu de cette population, révélant en cela d’une part le mal-être de ces agents assis entre deux cultures et d’autre part la difficulté pour le conseil général d’évoluer vers des pratiques plus respectueuses des principes qui régissent le fonctionnement d’une collectivité territoriale française.
Tous ces agents M’zungous et "Mahorais métropolisés" sont en réalité coupables d’un même forfait : ils mettent en place des méthodes et des procédures pour garantir une action publique efficace et un traitement équitable des administrés, ils travaillent pour servir l’intérêt général et sont soucieux d’agir dans la légalité. Ils respectent donc simplement l’engagement que prend tout agent du service public. Mais cette attitude gène au plus haut point.

La préférence locale ou une tentative de protéger le système des castes à la mahoraise

Comment créer des emplois à Mayotte ? En les prenant aux communautés minoritaires pour les offrir à la communauté majoritaire. Il suffisait d’y penser ! En vérité, ceux qui font cette scandaleuse proposition n’ont jamais cherché à exploiter l’argent public pour susciter l’émergence de nouvelles activités créatrices de richesse endogène et d’emplois. Une fois parvenus aux commandes, ils étaient bien trop occupés à tisser un réseau d’appuis à même d’orienter une part de la richesse publique vers leurs poches avides. Ils comprennent aujourd’hui que la marche inéluctable vers le Droit commun et les règles qui régissent le fonctionnement d’un département français menacent leurs prébendes.
Réserver certains postes à des "Mahorais" – comprenez des hommes acquis à leur cause – permettrait de parachever le système qu’ils ont installé. Les "non-Mahorais" – et principalement les M’zungus – ne représentent à leurs yeux que des anticorps qu’ils convient d’éliminer pour que puisse perdurer la maladie dont ils sont les bénéficiaires : un système – hérité des sultanats d’autrefois ? – où les grandes familles s’arrogent impunément tous les droits au détriment des castes inférieures et des plus nécessiteux.
Inutile pour ceux qui sont encore attachés à la légalité et à l’avenir de Mayotte de compter sur une quelconque autorité pour les soutenir dans leur combat. Ils sont désespérément seuls. L’Etat a apparemment décidé de fermer les yeux, faisant sien le principe qui veut que "Justice bafouée vaut mieux que paix sociale menacée".

La jeunesse mahoraise comme meilleur anticorps

Après les emplois réservés aux Mahorais de souche, ces départementalistes imposteurs proposeront-ils demain un territoire français réservé aux Mahorais de souche ? Fort heureusement, les parrains n’ont pas l’assurance d’emporter la partie. Les jeunes Mahorais, toujours plus instruits, toujours plus lucides, comprennent les visées de ceux qui désignent les "non-Mahorais" comme bouc émissaire.
Plus altruistes, plus soucieux d’apporter leur contribution au développement du territoire que de devenir parrains à leur tour, les jeunes se détournent des sirènes de l’arrivisme. Ils osent de plus en plus briser le tabou, faire connaître leur écœurement face aux pratiques douteuses de certains de leurs ainés élus. Ils sont en forte demande d’une classe politique vertueuse, œcuménique, productive et qui serait enfin soucieuse de l’intérêt général plutôt que de ses propres intérêts. Espérons qu’ils trouvent les voies pour porter aux responsabilités ceux des politiques qui représentent le mieux cet idéal. Ils sont aisés à identifier tant ils sont minoritaires.

 
Eric Le Tanneur

05/03/2010 – 3 questions à… Etienne Demarle

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cette procédure de réparation ?

La mesure de réparation est une mesure que l’ont pratique régulièrement, sur d’autres sujets. Soit directement vis-à-vis des victimes, soit indirectement en demandant aux jeunes de réparer dans une collectivité. Par contre, c’est la première fois qu’on travaille avec la police et la Paf. On a travaillé très dur pour que ça puisse se mettre en place, puisqu’il a fallu vaincre les réticences, tant chez les policiers que dans les familles et même dans mon service. L’idée est de ramener un peu de paix sociale et surtout d’amener certains jeunes à réfléchir sur ce qu’on a le droit de faire ou pas. En tout cas, de ne pas mettre en danger des vies humaines.

Pourquoi avoir choisi ces jeunes là en particulier ?

C’étaient les seuls mineurs attrapés lors des évènements, tous les autres étaient majeurs. Ce sont quatre jeunes qui ont commis des délits lors des manifestations. Ils ont été condamnés à un contrôle judiciaire, c’est juste avant la prison. La justice dans toute sa dimension répressive. On a associé les familles à cette réflexion. La police de l’air et des frontières a accepté de rencontrer ces jeunes et de faire participer des policiers qui ont été victimes de jets de pierres. Pas de la part de ces jeunes, mais d’autres manifestants. On a essayé de discuter, d’échanger, de comprendre un peu ce qui s’était passé pour les jeunes, ce que les policiers avaient ressenti. Montrer que sous les uniformes il y a aussi des femmes et des hommes. Les jeunes ont été très émus et ils voient clairement comment ça aurait pu dégénérer pour eux.

Vous avez choisi d’associer les familles à l’opération, est-ce que c’est toujours le cas ? Quel est l’intérêt ?

On associe tout le temps les familles, en terme légal ce sont eux qui sont les détenteurs de l’autorité parentale. Le travail avec les familles permet de les aider à reprendre leur place d’adulte, parce que ce n’est pas facile d’élever des adolescents.

05/03/2010 – Ce que j’en pense…

Les câbles longent l'Afrique, traversent les océans, le monde entier en a fait une priorité. Mais nous, nous regardons. Nous continuons à disposer d'une connexion avec un débit qui n'existe même pas au Burkina Faso ou en Mongolie ! Nous avons droit à une très mauvaise qualité, des coupures incessantes, et quand nous essayons le plus haut débit, c'est un prix astronomique, que plus personne au monde ne paye ! Sauf nous. Nous reculons quand le monde avance !
Les écoles de la République, censées accueillir dignement et éduquer nos enfants, sont dans un état catastrophique, il suffit de lire le résultat de l'enquête publié dans ce numéro. C'est honteux !

Les routes sont dans un état catastrophique, pitoyable, dangereux. Je pense qu'en cas d'accidents, de dégâts sur les voitures ou les deux roues, en cas de chutes dans les caniveaux à ciel ouvert, il serait possible de porter plainte contre nos élus. Il faudra peut-être passer par là. Nos voisins, que l'on qualifie de "pauvres", ont souvent des routes en bien meilleur état. En plus des trous, il y a des "ruelles" étroites où circulent chaque jour de grands bus. Des routes qui n'ont pas la largeur réglementaire, comme entre Passamainti et Vahibé ! Des routes sans marquage au sol, sans sécurité quand on roule au bord de précipices. Il faut de courageux chauffeurs, des enfants transportés inconscients des dangers encourus, et des conducteurs en face qui doivent avoir des réflexes aiguisés, ou pas trop peur de la mort ! En cas d'accident, là encore il faudra aller chercher les responsables là où ils sont.

Le nombre d'emplois à Mayotte a diminué lors des derniers mois, selon l'Insee et l'Iedom. Nos élus tuent les entreprises à petit feu en ne payant pas leurs factures dans les délais pourtant fixés par la loi. Ils tuent l'économie locale en ne créant pas de zones d'activités. Ils tuent les emplois en ne créant pas les conditions favorables au développement, comme par exemple des marchés pour les produits agricoles, par l'aménagement de plages, de sites touristiques, par l'assainissement de nos eaux usées qui tuent le lagon, par la construction d'un parc des expositions pour des conférences, des manifestations d'envergure, un équipement qui permettrait d'organiser des évènements régionaux et de faire venir ici nos voisins, dynamisant l'économie locale.
Au lieu de cela, la plupart de nos élus misent tout sur les billets d'avion pour aller se promener. Il y en a bien trop peu qui essayent de faire avancer leur territoire sérieusement, honnêtement, qui montent des projets et les suivent attentivement, efficacement, avec leurs équipes. L'île croule sous les déchets, sans que le CSDU n'avance plus vite, depuis des années qu'on le promet. Mayotte recule, dans beaucoup trop de domaines, il faut le reconnaître. Nous n'avons pas d'élu visionnaire, ambitieux pour Mayotte.

Le "magnégné" est érigé en vertu, la bêtise devient la norme, la corruption gagne du terrain, le vol de l'argent public est organisé, les emplois fictifs pullulent, l'incompétence est plébiscitée par des dirigeants qui ont trop peur d'agents honnêtes, extérieurs, qui remettraient en cause leur part du gâteau. Et la justice semble aveugl(é)e, ou trop frileuse, inquiète (à tort ?!) des réactions de la population… On a les élus que l'on mérite… Ceux que les partis politiques ont mis en avant…
Mayotte est en voie de sous-développement. La population ne le supportera pas plus longtemps. Les rangs des chômeurs grossissent chaque jour, comme les embouteillages autour de Mamoudzou. Les travailleurs trépignent devant les avancées sociales qui ne les concerneront pas avant des décennies. Faute de soutien actif aux productions locales, nous basculons dans une économie de comptoir, très peu créatrice de richesses. Et nous continuerons de reculer. L'Europe nous attendra elle aussi des décennies. Les errements d'aujourd'hui se paieront pendant des années.

 
Laurent Canavate

05/03/2010 – Le temps de la réconciliation

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}’est au sein des locaux des sapeurs-pompiers de Petite Terre, que les différents protagonistes des émeutes du 2 décembre ont été réunis jeudi dernier. D’un côté des policiers de la Paf, sévèrement touchés lors des évènements, ainsi que la direction du centre de rétention administrative. De l’autre, des mineurs accompagnés de leurs pères. Les quatre jeunes ont été placés sous contrôle judiciaire pour avoir jeté des pierres sur les forces de l’ordre.
Pendant une heure, les deux parties ont pu échanger, une rencontre haute en émotions, durant laquelle la policière gravement blessée lors des évènements a pu s’exprimer. "Ses premières paroles ont traduit l’incompréhension face à tant de violence et de haine", raconte Thierry Bourreau, directeur adjoint du CRA. "Cela fait un an qu’elle et son mari sont à Mayotte. Ils sont bien intégrés dans la société, d’ailleurs elle est monitrice de sport. Ce sont des gens qui aiment Mayotte et sa culture."

"Ils auraient pu blesser gravement quelqu’un"

M. Bourreau est le premier à être choqué par l’acharnement des manifestants lorsqu’ils ont vu tomber sa collègue. "Elle était en bas de la carrière de Petite Terre. Au dessus, une quarantaine de personnes étaient en train de leur lancer des grosses pierres. Elle est tombée une première fois, puis une deuxième fois lorsqu’elle a été touchée à la nuque. C’est là qu’ils en ont profité pour lui lancer des pierres sur les jambes. Au bout d’un moment, elle était paralysée, elle ne sentait plus ses jambes."
Une telle barbarie reste difficile à expliquer. Traumatisée, la policière a longtemps hésité avant de venir à la rencontre des trois adolescents, mais son intervention a eu l’impact souhaité.
"Quand la fonctionnaire de police est intervenue, moi-même j’étais mal à l’aise", explique ce père de famille, "j’étais peiné par ce qu’elle a vécu, par ce qu’elle vit aujourd’hui, parce ses larmes montrent qu’elle a encore des séquelles. Franchement, je dirais qu’il n’y a rien qui fait qu’à Mayotte on ait pu en arriver là. La vie chère, est elle aussi chère pour moi, pour vous, pour les policiers, pour tout le monde. Est-ce que c’est ça qui fait qu’on doit se jeter des pierres ?"
Tout aussi troublés, les jeunes ont pu adresser leurs excuses à leurs victimes. Etienne Demarle, le directeur départemental de la PJJ, voit en eux des jeunes comme tant d’autres qui n’ont fait que suivre le mouvement de foule. "Un certain nombre de ces jeunes a été happé par la manifestation. Aller manifester quand on a 17 ans, c’est rigolo. Ils n’ont pas réfléchi au moment où ils ont lancé des pierres sur les policiers. C’est seulement aujourd’hui qu’ils ont vu les conséquences que ça aurait pu avoir, parce qu’ils auraient pu, sans le vouloir, blesser gravement quelqu’un."

Une mesure de réparation et de prévention

Pour les organisateurs de la rencontre, l’échange avec ces jeunes était essentiel pour créer une prise de conscience sur la gravité des actes perpétrés. "Grace à cette rencontre, nous leur avons fait comprendre que ces personnes sur lesquelles ils jetaient des pierres étaient des êtres humains comme eux", explique Thierry Bourreau.
Cette rencontre inédite fait partie d’une série de mesures visant les mineurs ayant commis des délits, afin de susciter une prise de conscience sur leurs actes. Une rencontre qui a au moins le mérite d’apaiser les tensions entre les forces de l’ordre et la jeunesse en instaurant le dialogue.
Selon M. Demarle, le ministère de la Justice a été très content de cette démarche. "L’idée est de tout faire pour que les jeunes ne récidivent pas et qu’ils sachent qu’il y a des adultes en face", a-t-il précisé. Il est toutefois regrettable que la mesure ne s’applique qu’aux mineurs, tant les actions éducatives envers la population semblent nécessaires.

Halda Toihiridini

 

05/03/2010 – Productions agricoles

pour dispenser une formation sur l’alimentation des ruminants aux techniciens de l'Adem (Association des éleveurs mahorais), de la Capam et de la Daf et aux enseignants du lycée agricole de Coconi. Entretien avec ce spécialiste du développement agricole, acteur de premier plan pour la structuration de la filière de l'élevage bovin à Mayotte.

Mayotte Eco : En quoi consiste le Pazem ?
Emmanuel Tillard : Il comprend 4 volets. D'abord, la caractérisation des performances technico-économiques dans les élevages bovins. On a mis en place un suivi zootechnique individuel : un collègue du Cirad, David Berre, passe régulièrement dans les exploitations accompagné des techniciens de l'Adem et de la Capam pour enregistrer les informations concernant la démographie, la croissance, la production laitière, etc., ce qui nous permet d'établir un référentiel zootechnique et de faire ensuite un diagnostic des contraintes sur ces exploitations. Parce qu'ici, il n'y a pour l'instant que très peu de références sur les élevages.
Il y a environ 17.000 bovins présents sur l'île et 4.000 troupeaux. On en suit une trentaine, à la fois des éleveurs qui sont en voie d'intensification, qui ont en général des animaux croisés montbéliardes-zébus, mais aussi des troupeaux très traditionnels, qui ont un nombre limité d'animaux et bien souvent des zébus. On essaye ainsi de suivre un panel représentatif des élevages à Mayotte.

"On essaie d'incorporer au maximum des ressources locales dans l'alimentation des animaux"

ME : Quel est le deuxième volet ?
ET : La principale contrainte des élevages bovins est l'alimentation. Le deuxième volet concerne la caractérisation des systèmes d'alimentation et leur amélioration. C'est-à-dire comment cultiver les fourrages, comment fertiliser les parcelles pour augmenter la production fourragère, quels fourrages utiliser et, à partir de ces ressources fourragères locales, comment rationner les animaux.
Le fil rouge sur cette action, c'est de valoriser au maximum les ressources locales et promouvoir des systèmes à faibles intrants, pour limiter les importations. Les engrais sont utilisés à minima, et on essaie d'incorporer au maximum des ressources locales dans l'alimentation des animaux, puisqu'on sait qu'ici les éleveurs ont des trésoreries limitées. Il ne s'agit donc en aucun cas de transposer des modèles européens à Mayotte.
Dans les fourrages locaux, parmi les graminées, on trouve les brachiarias, les cannes fourragères, même la canne à sucre peut être utilisée pour l'alimentation animale. On note également une utilisation très répandue des arbustes fourragers comme l'avocat marron, le bois noir, le gliricidia, même l'ylang-ylang, qui sont utilisés pour l'alimentation des animaux, en particulier en saison sèche quand les graminées poussent moins vite. Du point de vue zootechnique, ces arbustes fourragers sont de bonnes sources de protéine et en aucun cas des mauvaises herbes.

"La plus grande partie de ce qui est consommé comme viande ou comme lait se fait aujourd'hui dans un cadre cérémoniel"

ME : Ces suivis scientifiques vont-ils permettre de mieux structurer les filières ?
ET : Oui, le troisième volet du Pazem concerne justement concerne la caractérisation des filières et leur contrôle, depuis la production jusqu'à la commercialisation des denrées d'origine animale, la viande et le lait essentiellement. Nous voulons essayer de ne plus avoir une entrée par l'amont, par la production, mais par l'aval, c'est-à-dire qu'avant de se poser la question de la production de viande ou de lait, c'est se demander quels sont les produits qu'on va pouvoir valoriser à Mayotte.
Il y a en effet des spécificités ici : on sait que la plus grande partie de ce qui est consommé comme viande ou comme lait se fait aujourd'hui dans un cadre cérémoniel, à l'occasion des grands mariages ou de fêtes religieuses. Les animaux sont vendus sur pied, à un prix oscillant entre 12 et 15€ le kg vif, et le lait est réservé à la vente 3 ou 4 semaines à l’avance, et commercialisé entre 3 et 4€ le litre. Les prix ne reflètent donc pas uniquement la valeur intrinsèque des productions animales, mais intègrent une dimension culturelle (don, offrande) ou festive forte.

"Aujourd'hui, la production est insuffisante pour faire fonctionner un abattoir"

Aujourd'hui, il n'y a quasiment pas de production locale, que ce soit viande ou lait, qui arrive dans les magasins, parce qu'il n'y en a pas assez. Il faut donc se dire comment on va développer cette filière en essayant de voir les besoins des consommateurs et développer tel ou tel créneau parce que ça va correspondre aux besoins des gens. C'est le cas par exemple pour le lait caillé ou la consommation de produits halals, sachant qu'aujourd'hui à Mayotte, la plupart des produits importés ne sont pas halals. Là, il y aurait certainement des marchés.
On a réalisé en 2009 tout un diagnostic de ces deux filières lait et viande, avec des propositions de scénarios de développement que nous allons essayer de reprendre fin 2010 avec l'ensemble des partenaires techniques et administratifs locaux : Daf, DSV, Chambre d'agriculture, coopératives d'élevages, etc. On essaiera d'animer une réflexion autour du développement potentiel de ces filières sur le long terme, sur la base du diagnostic qui a été fait et en prenant en compte les spécificités de Mayotte.

ME : A terme, il y aurait donc la création d'un abattoir et d'une filière de distribution pour le lait ?
ET : Pour moi, l'abattoir, c'est du long terme, parce que si vous construisez aujourd'hui un abattoir, qu'est-ce que vous allez abattre ? L'essentiel des bovins est vendu sur pied, à l'occasion de grands mariages et fêtes religieuses. Les bouchers que nous avons rencontrés à Kawéni ont du mal à trouver des animaux. Il y a donc aujourd'hui une production insuffisante qui ne permet pas de faire fonctionner un abattoir.
Cependant, on sait que sur le plan réglementaire, avec la départementalisation, la construction d’un abattoir sera indispensable. Ce sera un abattoir qui devra être bien dimensionné et adapté aux besoins de l'île. C'est donc vers quoi on va tendre, mais il faut essayer de trouver l'organisation qui va permettre d'y arriver progressivement.
Un des éléments clé sera de développer la production, mais il faudra aussi essayer de structurer la filière en se basant sur les bouchers. C'est une profession qui devrait être dynamisée dans le cadre de cette filière. Aujourd'hui, la production ne suffit pas pour permettre un écoulement marchand de la viande ou une transformation agro-industrielle du lait.

"Il pourra y avoir une valorisation marchande des surplus de production qui seront commercialisés"

ME : Dans l'avenir, les systèmes marchand et traditionnel pourront-ils coexister ?
ET : Oui, à partir du moment où on développe la production et que progressivement on met en place des petites structures qui vont permettre aux éleveurs de valoriser la viande et le lait qu'ils ne vendent pas à l'occasion des grands mariages. Il pourra ainsi y avoir une valorisation marchande des surplus de production qui seront commercialisés.

ME : Le dernier volet du Pazem est justement lié à votre présence ici ?
ET : Oui, c'est la formation des professionnels, à la fois des techniciens et des éleveurs, de tous les acteurs techniques et économiques dans les différents domaines de l’élevage, comme l'évaluation des performances animales, les modes de conduite des exploitations, les systèmes fourragers, l'alimentation, et en partenariat étroit avec les structures d’encadrement technique comme l'Adem ou la Capam à qui le Cirad apporte un appui continu dans le cadre de ses activités de recherche.
Avec mes deux collaborateurs, je suis venu ici pour donner une formation sur l'alimentation des ruminants. Il s'agissait de rappeler quelles sont les bases de l'alimentation des ruminants, avec les particularités locales qui majorent les besoins, notamment la température ici qui fait que les vaches doivent manger davantage pour réguler leur métabolisme. Nous leur avons également montré comment prélever les fourrages et les peser pour évaluer les quantités ingérées, l'objectif étant de créer une base de données sur la valeur alimentaire des fourrages de Mayotte. D'ici un an ou deux, on aura ainsi caractérisé l'ensemble des fourrages de Mayotte. Les techniciens pourront alors utiliser ces valeurs-là pour rationner les animaux.

"Ce suivi permettra d'initier un contrôle de performances des animaux pour les améliorer, un système qui existe depuis les années 1950 en Métropole ou à la Réunion"

ME : Ce rationnement existe en Métropole depuis longtemps déjà…
ET :
Oui, les bases de rationnement des ruminants ont été élaborées dans les années 1970, et le premier livre sur ce sujet est sorti en 1978. Depuis, tous les grands pays, Américains, Hollandais, Français, etc., ont leur système de rationnement. Pour ça, il faut connaître ce que les animaux ingèrent, leurs besoins, et la composition des fourrages. Autant d'éléments qu'on n'a pas pour Mayotte puisqu'il n'y a jamais eu de suivi en élevage.

ME : Cette formation était une première pour le Cirad. Est-ce que d'autres sessions sont prévues ?
ET : Oui, en juin, on a prévu une formation au logiciel "Laser", un système qu'on utilise pour suivre les performances des animaux. Ce système va nous permettre d'avoir un certain nombre d'éléments techniques qu'on n'a pas, par exemple le niveau de production laitière, la croissance des jeunes, le taux de fertilité des femelles, etc. Nous allons former les encadrants techniques à l'utilisation de ce logiciel pour qu'ils se l'approprient et suivent de manière autonome d'autres troupeaux que ceux que nous suivons actuellement. Ce suivi permettra d'initier un contrôle de performances des animaux pour les améliorer, un système qui existe depuis les années 1950 en Métropole.

"Les mini-laiteries et les boucheries artisanales sont des petites structures sur lesquelles il faudrait pouvoir compter"

ME : Avec la départementalisation, les éleveurs seront-ils suffisamment armés pour respecter les normes sanitaires européennes ?
ET : J'espère que cela se fera progressivement parce que tout est à faire. En Métropole, on a atteint le niveau sanitaire d'aujourd'hui en 50 ans, on ne va pas demander à Mayotte de l'appliquer en 5 ans… Mais on va aller vers l'application des normes européennes. Nous pensons qu'il est possible de trouver, avant de parler de transformation agro-industrielle des productions locales, une sorte de progression dans l'intensification de la production et dans la structuration des filières. Les mini-laiteries et les boucheries artisanales sont des petites structures sur lesquelles il faudrait pouvoir compter, mais à terme on pourrait avoir aussi une transformation en laiterie et en abattoir. La commercialisation d'une partie des productions locales permettrait de limiter les importations.

ME : N'y a-t-il pas aussi un problème d'espaces disponibles à Mayotte ? Des projets de ranchs fermés à Madagascar par exemple ne sont-ils pas possibles ?
ET :
Pour l'instant, toute importation d'animaux vivants ou de viande sur le territoire européen est interdite depuis Madagascar. Cependant, à terme, on peut imaginer que Madagascar, à l'image du Botswana, mette en place les conditions d'élevage (isolement des zones d'élevage, suivi et prévention sanitaire) et les conditions d'abattage des animaux, de conservation, de conditionnement et de contrôle sanitaire des viandes, avec un abattoir agréé aux normes européennes, lui permettant d'exporter légalement de la viande vers Mayotte comme tout autre territoire européen, comme c'est le cas actuellement pour les crevettes.

 

Propos recueillis par Julien Perrot
 

 
Les 5 actions du Cirad à Mayotte pour la période 2008-2014

A Mayotte, les activités du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) sont financées par l'Etat (ministères de l'Outremer, de l'Agriculture et de la Recherche), le conseil général et le Cirad sur ses fonds propres. La programmation et le suivi des activités sont encadrés par un comité tripartite composé du représentant de l'Etat (le préfet), celui du conseil général (la DARTM) et le délégué du Cirad à Mayotte.
"Depuis le 11ème comité tripartite du 10 décembre 2007, le Cirad de Mayotte est sorti de ses filières très spécialisées pour aborder des enjeux plus essentiels pour la période 2008-2014 : l'appui à la structuration des filières et à l'accès des jeunes ruraux aux activités économiques et à l'emploi, et l'appui à la gestion des risques sanitaires", nous explique Bernard Dolacinski, délégué du Cirad à Mayotte depuis 2005. Plus de 5 M€ seront ainsi dépensés en 7 ans dans le cadre du Contrat de projet pour atteindre ces deux objectifs, 2,16 M€ à la charge du CG, autant pour l'Etat, et 0,72 M€ sur fonds propres du Cirad.

Pour 2008-2014, les activités du Cirad se décomposent en 5 grandes actions, selon la 4ème convention qu'il a signée avec la CDM et l'Etat.
Action 1 : Création et animation d'un réseau d'épidémiosurveillance. C’est une équipe du Cirad qui animera ce réseau à Mayotte constituée d'un chercheur appuyé par des missions du pôle élevage de la Réunion et du Cirad de Madagascar.
Action 2 : Appui zootechnique à l'élevage mahorais. L'action vise la mise en place d'un système de suivi des informations zootechniques, sanitaires et économiques en exploitations bovines (30 élevages de référence) et le suivi sanitaire et technique d'une ferme d'application (LAP de Coconi) permettant de comparer le potentiel de différents types d'animaux (zébu local, croisé, animaux importés). L'équipe du Cirad, avec l'Adem particulièrement, élaborera des systèmes fourragers adaptés au niveau d'intensification et de productivité de l'élevage, basés sur une utilisation optimisée des ressources locales et fournira un référentiel technico-économique pour chaque type de production. Des programmes collectifs de formation théorique et pratique des éleveurs et des techniciens seront dispensés dans le cadre d'une professionnalisation de l'activité d'élevage à Mayotte.
Action 3 : Valorisation et mise en marché des produits. La valorisation et la mise en marché des produits agricoles est menée avec l'Inao (Institut national de l'origine et de la qualité), les équipes du Cirad de Montpellier et la Halle de technologie de Coconi. L'objectif est d'identifier et de tester des solutions permettant une meilleure valorisation des ressources locales mahoraises (Indication géographique, produits pays, produits biologiques, labels…). L'ensemble des fiches techniques et de la base de données agronomiques et technico-économiques sont rassemblées sur un portail internet qui sera accessible aux techniciens des services agricoles et de vulgarisation.
Action 4 : Amélioration des systèmes techniques des productions végétales. L'objectif de l'action est de promouvoir, avec l'appui de la Réunion et de Madagascar, l'accroissement des productions agricoles par des techniques agricoles respectueuses de l'environnement : mise au point de techniques ou systèmes de culture à faible utilisation de pesticides en maraîchage, rationalisation de la gestion de l'irrigation, amélioration de la fertilité des sols par la valorisation de la matière organique disponible (compostage, déchets urbains solides et liquides), associations culturales, etc. La position de carrefour régional de Mayotte, dans l'océan Indien, justifie pour les bailleurs un rôle actif de la CDM dans les réseaux régionaux et le renforcement de sa coopération directe avec les Comores et Madagascar. L'assistance technique de programme sectoriel fruitier (2008-2011-Odeadom-conseil général) est assurée par des missions d'appui du Cirad (Montpellier, Réunion, Madagascar).
Action 5 : Appui méthodologique à la prospective du milieu rural et agricole. Le passage harmonieux de la CDM d'un statut à un autre ne peut se dérouler qu'avec la mobilisation de tous les acteurs sociaux et en particulier ceux du développement et la construction d’un diagnostic partagé. Le diagnostic des agricultures mahoraises réalisé par le Cirad en 2002 sous-tend aujourd'hui le développement rural, mais n'a pas pu suffisamment contribuer à l'élaboration d'une vision et d'une stratégie à moyen terme. Le Cirad se propose de créer avec des techniciens et des élus du conseil général, un groupe de travail contribuant par des méthodes de prospective (scénarios) à la réalisation d'un diagnostic et d'une vision stratégique partagés.

 
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"Aujourd'hui, la production ne suffit pas pour permettre un écoulement marchand de la viande ou une transformation agro-industrielle du lait."
 
 

 

La crèche Owa zaza inaugurée à Sada

{xtypo_dropcap}O{/xtypo_dropcap}uverte depuis le 25 janvier, la crèche Owa zaza dispose de tous les équipements nécessaires pour accueillir une vingtaine d’enfants. “Il y a une salle de repos avec matelas et cabarets pour la sieste, une cuisine avec deux frigos et deux micro-ondes (un pour le personnel et un pour les enfants) pour respecter les mesures d’hygiène, une salle pour les activités calmes (lecture, poupée, nounours), une salle d’activités manuelles (peinture, pâte à modeler, collage, coloriage), une salle de bains avec buanderie et table à langer, ainsi qu’une varangue pour manger”, explique la directrice Céline Blumerel.
Les salles sont climatisées et en plus de la directrice, 5 personnes titulaires d’un CAP Petite enfance s’occupent d’éveiller les enfants de 6h30 à 17h30. Une infirmière devrait rejoindre l’équipe prochainement pour s’occuper du volet médical.

Des activités d’éveil qui séduisent les parents.

“Les enfants peuvent venir 2 ou 3 jours par semaine s’ils veulent, et jusqu’à 4 ans, nous faisons halte-garderie. Certains parents laissent leurs enfants ici juste le temps de faire des courses et cela coûte 3 € de l’heure”, indique la directrice. Autrement, le tarif fixé par la CAF et auquel se soumet la crèche est égal à 12% des revenus des parents.
Pour les parents, la crèche Owa zaza est un moyen de faire garder leurs enfants en déchargeant les traditionnelles grand-mères ou nounous. “Les parents sont très contents de ce mode de garde, car leurs enfants évoluent avec des activités d’éveil dans un environnement sûr. Ici l’enfant apprend des règles de vie, il attend son tour pour se laver les mains, il ne se lève pas de table avant que tout le monde ait fini. A leur entrée à la maternelle, on voit la différence entre les enfants qui sont allés en crèche et les autres”, soutient la directrice.
Celle-ci souhaite également développer d’autres activités, notamment les sorties pédagogiques à l’extérieur de la crèche. “Emmener les enfants dans une exploitation agricole ou d’autres sorties serait une bonne chose. Pour l’instant, nous organisons aussi des anniversaires, nous avons confectionné des déguisements pour le carnaval et venir en crèche est une façon pour eux de se faire des amis, mais aussi à leurs parents de faire plus amples connaissance”, se réjouit Céline Blumerel.
L’établissement n’est pas encore rempli et pour tous les parents intéressés, il suffit de contacter la crèche Owa zaza au 0269 60 29 46.

Faïd Souhaïli
 

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Dhoimrati Mtrengoueni et Céline Blumerel espèrent que le petit Nasser sera bientôt accompagné de nouveaux camarades à Owa zaza.

05/03/10 – Recensement agricole 2010 : c’est parti

La direction de l'agriculture et de la forêt vient d'ouvrir officiellement la campagne de recensement et de collecte d'informations agricoles 2010. Durant trois mois, 50 agents du service auront pour mission de recueillir, d'analyser et de recouper les donnés collectées auprès d'un échantillon statistique représentatif de 3.500 ménages agricoles. Une première à Mayotte.
Si les travaux du pré-recensement agricole menés en amont par la Daf ont comptabilisé 15.000 ménages agricoles, c'est auprès d'un échantillon représentatif de 3.500 exploitants agricoles répartis sur l'ensemble du territoire que les 50 enquêteurs du service de l'Etat, formés pour l'occasion, iront collecter les éléments directement sur le terrain. Tous équipés d'une besace contenants des fiches pédagogiques, des imposants questionnaires type et d'un GPS afin de relever l'emplacement et l'entendue exacts des parcelles agricoles.
Méthodologiquement, chacun des 50 enquêteurs aura en charge une zone repartie en 10 secteurs, dont les responsables collecteront les données, avant de les envoyer au siège, à Mamoudzou, pour analyse. Un travail inédit et qui s'annonce laborieux, puisque les experts considèrent qu'une journée par exploitation, contre une heure en Métropole, sera nécessaire pour s'y rendre, relever les points GPS et tisser une relation de confiance et rassurante entre l'enquêteur et l'exploitant, afin de l'amener à renseigner spontanément et de bonne foi le questionnaire.
Une fois réalisé, cette base statistique et d'étude permettra à la Daf et aux décideurs publics de disposer d'éléments de cadrage fiables pour mieux dimensionner les investissements, préparer la rupéisation (Pac) et faciliter les démarches d'indemnisation en cas de catastrophe naturelle.
De plus, ces résultats serviront de manières plus pragmatiques les objectifs d'amélioration de la productivité et des pratiques des ménages agricoles à l'horizon 2015, comme fixé par les conclusions des Etats généraux de l'Outremer.
Cette enquête publique est déclarée d'intérêt général et le renseignement du questionnaire est obligatoire. Toutefois, le directeur de la Daf a tenu à souligner que les informations que pourront recueillir les enquêteurs au cours de leurs 3 mois de travaux sont soumises à une absolue confidentialité.

04/03/10 – Une 3ème rotation Corsairfly pour la haute saison

Olivier Besnard, directeur commercial de Corsairfly depuis janvier 2010, était hier de passage à Mayotte dans le cadre d'une tournée de présentation dans l'océan Indien. Ancien directeur commercial d'Air Austral, l'homme qui connaît parfaitement le contexte et les spécificités de la problématique du transport aérien dans la zone et sur Mayotte a confirmé le positionnement d'une troisième rotation durant la haute saison touristique. Le vol semi direct sera opéré en Airbus A330-200 biréacteurs d'une capacité de 324 sièges répartis en deux classes, économique et Grand large. "Nous ne sommes pas à Mayotte pour faire un coup. Notre stratégie s'inscrit dans la progressivité et, nous l'espérons, dans la durée. Après leur annualisation, nos vols hebdomadaires enregistrent de bons résultats. Ainsi nous avons décidé de proposer un troisième vol semi direct de et vers Paris. Notre but n'est pas simplement de prendre des parts de marché, mais de se positionner avec un vrai produit cohérent et concurrentiel, un vrai service, sur un marché en lequel nous croyons", a déclaré M. Besnard. Et avec une progression annuelle de 10% par an depuis une décennie, le marché mahorais, comme celui de la communauté à Marseille ou à Paris, sont en effet porteurs. Un coeur de cible ultramarin que Corsairfly sait flatter : signataire, comme toutes les compagnies qui desservent l'outremer français à l'exception d'Air Austral de la charte Karam – qui doit faciliter la continuité territoriale pour les ultramarins – la compagnie réserve en effet 15% de ses capacités de sièges en haute saison aux tarifs les plus bas de sa grille tarifaire, des franchises bagages supérieures à la normale et des tarifs préférentiels pour les familles endeuillées. La compagnie maintient également sa politique de fidélisation et ses produits marketing à destinations des familles, soit une réduction de 10% sur le prix des billets sur présentation de la carte Air2famille, cumulable avec une autre réduction de 15% pour les détenteurs de la carte famille nombreuse. TUI, qui a enregistré de lourdes pertes en 2009, envisage de restructurer ses activités, et notamment sa filiale de transport de passagers Corsairfly. Toutefois, M. Besnard a déclaré que les axes Antilles et Océan Indien resteraient les coeurs de cibles de la compagnie.

04/03/10 – L’Adie fait campagne pour son microcrédit Ramadan

Le mois de ramadan correspondra à peu près au mois d'août du calendrier grégorien cette année, mais pour l'Adie, cette période de haute activité économique se prépare dès maintenant. L'association pour le droit à l'initiative économique mène en ce moment une campagne d'information sur le microcrédit qu'elle accorde à tous ceux qui souhaitent réaliser des projets spécifiques pendant la période du ramadan. Généralement, les candidats à ce microcrédit sont des commerçants (60% de ceux installés au marché de Mamoudzou bénéficient du microcrédit) et ils peuvent bénéficier d'un prêt pouvant atteindre 6.000 €, remboursable en 36 mois maximum. Cette action pour le microcrédit ramadan sera ouverte à partir du 1er avril et se finira en juin 2010. Toutes les personnes intéressées peuvent se rendre sur le parvis du comité du tourisme ou au sein des locaux de l'Adie dans le nouveau bâtiment d'Air Austral, place de l'Ancien Marché de Mamoudzou.

03/03/10 – 18 mois ferme pour les voleurs de l’hôpital

Ils ont entre 17 et 25 ans, ils sont en situation irrégulière et tous les trois ont avoué avoir commis des vols dans différentes administrations. Après le jugement du mineur de la bande, le matin même ; les deux autres sont passés en comparution immédiate mardi après midi. Le premier, que nous appellerons Madi, est arrivé à Mayotte en 2007, "pour avoir une vie meilleure" dit-il. Durant les auditions, il a reconnu avoir participé aux vols commis dans les locaux de l'auto-école Djoumoi, la semaine dernière ainsi que ceux d'EDM, dans la nuit du 24 au 25 février. Samedi soir, il est parti dévaliser l'IFSI, alors que sa femme est encore hospitalisée à la maternité, où elle vient d'accoucher. Une situation qui étonne le juge Yves Moatty. Il ne comprend pas pourquoi les prévenus s'en sont pris à l'une des rares structures publiques qui leur vienne en aide. Le cas du second prévenu est encore plus éloquent. Ce dernier dit être à Mayotte depuis seulement 18 jours, pour se "faire soigner à l'hôpital" explique t-il. Il dévoile une ancienne cicatrice, qui serait liée à un coup de couteau. "Comment voulezvous vous faire soigner si vous volez l'hôpital ?", demande le juge à plusieurs reprises. "J'ai volé l'hôpital parce que le médicament coûte 90 euros." Lors de son intervention, le directeur de l'hôpital, Alain Daniel a estimé le préjudice matériel à environ 13.000 euros. "L'hôpital a été visé alors qu'en ce qui concerne l'aide à cette population, nous sommes exemplaire" a-til ajouté. Malgré l'insistance de leur avocat sur leur situation précaire et les difficultés rencontrées par les sans-papiers pour trouver du travail, les deux prévenus ont écopé d'une peine de prison de 18 mois avec mandat de dépôt et cinq ans d'interdiction de séjour sur le territoire.

03/03/10 – Mayotte vivra les Jeux des îles en blanc et bleu

Le Conseil international des Jeux (CIJ) des îles de l'Océan Indien s'est réuni les 25 et 26 février à Beau Vallon Bay aux Seychelles. La délégation mahoraise était composée de Madi Vita, Hamidou Salim Hamidou, Mikidadi Ben Ali, respectivement président, 2e et 1er vice-président du Comité régional olympique et sportif (CROS) de Mayotte et de Gilles Chambarétaud, représentant la DJS. L'objectif de cette réunion était de valider les règlements généraux et techniques des 8e Jeux des îles qui se dérouleront en 2011 aux Seychelles. "Nous avons également eu les fiches d'engagement de principe que nous devons faire parvenir avant le 15 mars quant aux disciplines dans lesquelles nous nous engageons. Nous serons présents dans 7 disciplines sur 12" affirme Madi Vita. Il n'y aura pas de boxe, ni d'haltérophilie, natation, voile ou de badminton pour les Mahorais, pour la simple et bonne raison qu'il n'existe pas de comité ou de ligue dans ces sports à Mayotte. Autre certitude, Mayotte évoluera en blanc et bleu. "Tous les autres pays évoluent avec des couleurs qui figurent sur leur drapeau. Nous étions les seuls à faire autrement avec le orange qui ne signifie rien pour Mayotte et qui était ironiquement décrié par les sportifs en tant que couleur Guantanamo, car rappelant les tenues des détenus de la base américaine à Cuba" explique le président du CROS. La mesure peut paraître anodine mais sachant que la participation de Mayotte se fait sans que les athlètes mahorais n'aient le droit d'utiliser le drapeau tricolore ni la Marseillaise en cas de victoire, on peut comprendre la satisfaction du président du CROS à ce sujet. Le montant du coût séjour a été fixé à 35 € par jour et par personne pour les sportifs et à 40 € par personne et par jour pour les officiels. En ce qui concerne les arbitres, seul le football pose problème pour Mayotte puisque les règlements exigent que des arbitres internationaux soient convoqués. Or contrairement aux Réunionnais qui sont reconnus au niveau de la FIFA, les directeurs de jeu mahorais ne peuvent arbitrer des compétitions internationales.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes