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17/03/10 – Démission du président de la CGPME Mayotte

Faysoil Zoubert, à l'origine de la création et premier président de la section locale de la confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), a annoncé officiellement sa démission. Elu depuis janvier 2009, M. Zoubert, par ailleurs directeur du cabinet d'étude OTOI, il avait grandement contribué à la création et au lancement de la structure, notamment en organisant la venue du président de la CGPME nationale Jean François Roubaud en décembre 2009. M. Zoubert a déclaré être fatigué "des querelles, des critiques et de la politisation à outrance de la CGPME", mais veut continuer d'espérer que cette organisation patronale "trouvera sa place dans le Mayotte économique de demain". Comme il est prévu dans le règlement intérieur de la CGPME, le vice-président M. Simba devrait assurer l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président d'ici la fin de l'année 2010.

17/03/10 – Douchina à Paris et à Bruxelles

Le président du conseil général Ahamed Attoumani Douchina participera à partir de lundi et durant deux jours au Forum des PTOM à Bruxelles, où les relations, notamment financières, entre l'Union européenne et les territoires d'Outremer seront à l'honneur. Les élus mahorais devraient par ailleurs profiter de l'occasion pour présenter et discuter les derniers détails des documents opérationnels des actions du 10éme Fonds européen de développement (Fed) régional et territorial, que plusieurs sources disent "déjà bouclés". Selon ces mêmes sources, le financement de la mise en place de dispositif de transport terrestre et maritime, ainsi qu'une participation importante à la construction de l'aéroport, devraient se tailler la part du lion dans les documents de programmation. M. Douchina doit également traiter plusieurs dossiers à Paris et ce dès aujourd'hui, dont celui du nouveau mode d'organisation et de gestion de l'antenne universitaire, annoncée par Nicolas Sarkozy lors de sa venue.

17/03/10 – Mise en place de la taxe locale d’électricité

Suite à la délibération du Conseil Général, Electricité de Mayotte informe sa clientèle de la mise en place de la taxe locale d'électricité. Son taux est fixé à 8% appliqué à 80% du montant total hors taxes de la facture d'électricité (abonnement et consommation) pour les clients ayant une puissance souscrite inférieure ou égale à 36 kVA; 30% du montant total hors taxes de la facture d'électricité (abonnement et consommation) pour les clients ayant une puissance souscrite supérieure à 36 kVAet inférieure ou égale à 250 kVA. Ce dispositif est en vigueur depuis longtemps sur l'ensemble des départements français, avec des taux pouvant aller jusqu'à 12%. Collecté par EDM et reversé au conseil général, le produit de cette taxe est intégralement destiné au financement des investissements sur les réseaux électriques et à favoriser ainsi l'aménagement et le développement du territoire.

16/03/10 – La Crec fait un premier bilan de ses journées spéciales

La campagne de recueil des dossiers par les agents de la Commission de révision de l'étatcivil (Crec), en vue de permettre aux personnes qui le souhaitent de faire réviser leur état-civil, s'est déroulée avec succès dans les communes de Koungou et Dzaoudzi Labattoir. L'équipe renforcée, animée par la secrétaire générale et composée de 4 agents de la Crec, a collecté en une semaine autant de dossiers que durant plusieurs mois de fonctionnement habituel. Dans les communes de Koungou et Dzaoudzi- Labattoir, 557 personnes ont été reçues en deux semaines, dont 141 nouveaux dossiers déposés, 438 dossiers complétés et 175 dossiers finalisés. Les prochaines journées spéciales se déroulent du 15 au 19 mars à la mairie de Pamandzi, du 29 mars au 2 avril à celle de Mamoudzou et du 12 au 16 avril à celle de Dembéni.

16/03/10 – Un Thalassa sur Mayotte le 7 mai

Une équipe du magazine Thalassa a passé 5 jours à Anjouan et 7 jours à Mayotte. Juliette Lambot, la journaliste de l'équipe, explique : "Nous allons monter une émission spéciale Comores, avec plusieurs points phare : la Grande-Comore, les Iles Eparses, le Parc marin de Mohéli et le portrait de Mayotte et d'Anjouan". Le gros morceau du reportage est, ce n'ets pas une nouveauté, l'immigration clandestine : "nous avons rencontré beaucoup de passagers, clandestins ou non à bord du "princesse Caroline" [qui relie Mayotte à Anjouan], ce sont autant d'expériences humaines que l'on intégrera au reportage. Nous allons également établir un parallèle entre l'interview du préfet de Mayotte et celui du président de l'union des Comores Ahmed Abdallah Mohamed Sambi qui n'ont pas vraiment la même vision de l'avenir…" L'équipe a enquêté également sur la départementalisation "sans interviewer de politiques, mais en allant au devant des habitants, comme une pêcheuse traditionnelle, une infirmière…" L'émission sera diffusée le 7 mai.

16/03/2010 – Evènement culturel

 

 

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}ous deux lauréats 2009 de l'opération "Visas pour la création", Kareyce Fotso et Bholoja ce sont deux pays qui s'exposent communément à Mayotte. Ce sont des artistes hors norme, ayant en commun une voix exceptionnelle et originale, la musique teintée de blues et l’appropriation personnelle de la tradition.

Native du Cameroun en pays Bamiléké et élevée chez les Béti, Kareyce Fotso pouvait vivre pleinement sa passion, le chant, après des études réussies en biochimie et BTS audiovisuel. Le parcours musical de Kareyce débute dans les cabarets de Yaoundé. En tant que choriste, elle se fera très vite remarquer au sein du groupe Korongo Jam d’Erik Aliana par sa présence scénique et sa voix exceptionnelle.

"En France, dans le cadre de sa résidence "Visa pour le création", Kareyce travaillait sous la direction artistique de François Kokelaere, qui, entre autres, dirigeait l’Ensemble national des percussions de Guinée et a permis au groupe guinéen Wofa de se produire dans le monde entier. De cette rencontre naît un spectacle en solo où Kareyce Fotso, accompagnée par sa guitare, nous offre de jolies mélodies, blues ou plus rythmées, qui soulignent toute l’ampleur de sa voix. Une voix puissante, originale, teintée d’un voile légèrement éraillé issu du blues et de la tradition africaine. Tradition qu’elle n’oublie pas, s’accompagnant d’une sanza, d’un tambour de bois ou de sonnailles. Les chansons sont parfois graves, parfois teintées d’humour, mais toujours empreintes d’émotions."

En septembre 2009, Kareyce Fotso représentait son pays, le Cameroun, aux Jeux de la Francophonie à Beyrouth, à l'issue desquels la chanteuse a reçu la médaille d'argent. La camerounaise sera, deux mois après, finaliste du Prix Découvertes de RFI à Lomé (Togo).

Originaire de Swaziland, Bholoja est aussi lauréat 2009 de l'opération "Visas pour la création" et finaliste du Prix Découvertes de RFI 2009. "La musique de Bholoja est une intrigante combinaison d’afro-pop, de musique traditionnelle et d’afro-blues, matinée par sa passion pour son pays, le Swaziland. Il crée un style unique, la Swazi Soul.

En plus de la singularité de sa musique, son registre vocal étonnamment riche et le thème de ses chansons en ont fait en quelque mois l’une des étoiles montantes en Afrique Australe. Sa musique parle de la société, va au cœur de la conscience de ceux qui l’écoutent. Avec son énergique charisme, sa voix et cette étonnante présence scénique, il aborde les sujets les plus sensibles avec un humour cathartique et touche le plus profond de chacun, lui permettant d’entendre que le changement est possible…"

 

Rafik

 

Kareyce Fotso et Bholoja en concert ce mercredi 17 mars, à 20h, à la salle de cinéma Alpa Joe. Entrée 5€. Rens. : 0269 61 11 36 (Dilce)

15/03/10 – Un enfant de 3 ans meurt noyé

Alors que des enfants, profitant de la marée haute, s'amusaient dans l'eau tout le long de la rocade de M'tsapéré et dans la rivière Gouloué à Passamainti ce dimanche après-midi, dernier jour de vacances, un drame est survenu en fin d'aprèsmidi. Vers 17h30, des enfants s'aperçoivent qu'un petit parmi eux ne respire plus. Les secours immédiatement appelés se rendent sur place – pompiers et police – mais rien n'y fera. L'enfant âgé de 3 ans et demi, originaire de Passamainti, ne pourra pas être ramené à la vie.

15/03/10 – 3.270 m2 de panneaux solaires à Jumbo Score

Les travaux de pose de 8 rangées d'ombrières, sur le parking de Jumbo Score, battent leur plein, en dehors des heures d'ouverture du magasin. Outre la protection du soleil pour les véhicules des clients, cette opération vise à poser 3.270 m2 de panneaux solaires. Ils seront reliés au réseau d'EDM avec l'installation prochaine de transformateurs et branchés sur le réseau vers la mi-juillet, pour une production attendue de 1,9 MW/an.

15/03/10 – Tourisme Outremer : 6.000 chéquiers de 100€

Entre le 2 mars et le 30 avril, 6.000 chéquiers d'un montant de 100 euros sont proposés aux touristes qui souhaitent partir pour la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique ou la Réunion… mais pas Mayotte. Ce chéquier est accessible à tout adulte au départ vers l'une de ces 4 destinations, pour toute réservation payée, au moins en partie, avec des chèques-vacances (200 euros au minimum), auprès de prestataires du tourisme. Pour en bénéficier, il s'agit d'abord d'effectuer une réservation de séjour (vol + hébergement) chez l'un des partenaires de l'opération avec un départ programmé avant le 10 juin.

Ensuite, il faut adresser à l'Agence nationale des chèques-vacances (ANCV) cette preuve d'achat (facture acquittée précisant le paiement partiel en chèques-vacances) accompagnée du formulaire spécifique de l'ANCV (complété et tamponné par le voyagiste). Dans un délai de 10 jours, l'ANCV envoie par lettre recommandée les chéquiers de chèques-vacances de 100 euros selon le nombre d'adultes partants.

Les chèques-vacances sont des titres de paiement garantis, accessibles aux salariés du secteur privé et du secteur public. Ils permettent de régler des prestations (hébergement, restauration, transports, activités culturelles et de loisirs) en France et dans les pays de l'Union européenne. L'attribution des chèques-vacances est soumise à conditions.

12/03/10 – La CGT-Ma forme les délégués du personnel et les membres des CE

Jeudi et vendredi dans la salle de réunion du Sieam, des représentants du personnel de la CGT-Ma ont suivi une formation au rôle et aux missions des délégués du personnel et membres des comités d'entreprise, en collaboration avec le cabinet d'expert comptable Sécafi du groupe Alfa. Sur les 25 personnes prévues, 18 se sont effectivement présentés, pour la plupart des délégués fraîchement élus, qui vont ainsi pouvoir être pleinement opérationnels. Ils viennent de tous les secteurs : EDM, BDM, Star Mayotte, Somaco, Ballou, Cananga, Total, Mission locale, Win-er, etc. "Les représentants ont normalement droit à 12 jours de formation syndicale par an dans le code du travail applicable ici, mais ils ne sont pas rémunérés. Ils doivent donc les prendre sur leurs jours de congés et certaines entreprises ont du mal à libérer leurs salariés", constate Kamiloudine Djanfar, secrétaire général adjoint de la CGT-Ma. C'est Jean-Marc Etienne, correspondant local à la Réunion du cabinet Sécafi, qui a assuré cette formation intitulée "Rôle et fonctionnement des instances comité d'entreprise et délégués du personnel".

Une formation sur les prérogatives de ces instances, la façon dont fonctionnent les réunions, les moyens mis à disposition pour agir, comme les panneaux d'affichage, les locaux, etc. "Le cabinet nous accompagne dans ces instances, surtout le comité d'entreprise pour les négociations annuelles obligatoires. Nous avons besoin de la lecture d'experts sur les comptes des entreprises pour avoir de bons argumentaires. Par exemple, chez Jumbo ou Total, on a eu les chiffres et le cabinet nous a offert sa lecture pour pouvoir mieux négocier ensuite", précise le représentant de la CGT-Ma. "Notre expertise permet aux syndicats de salariés de travailler sérieusement et d'être crédibles en se basant sur des revendications cohérentes par rapport aux marges de manoeuvre des entreprises", explique Jean-Marc Etienne. "Nos missions légales d'analyse des comptes permettent d'appuyer les syndicats dans leurs négociations, sur tous les types d'accord mais aussi sur l'organisation et la santé au travail, pour faire avancer ou du moins ne pas faire reculer, les conditions de travail".

A Mayotte, les syndicats de salariés sont dans une logique de rattrapage vers le droit commun. Quand il s'agit d'entreprises réunionnaises dont une des filiales est à Mayotte, il suffit de comparer les avantages sociaux dont bénéficient leurs homologues réunionnais, comme cela a été le cas l'année dernière chez Jumbo Score et Vindemia à la Réunion et comme ce sera le cas cette année avec SFR, prophétise M. Etienne. Cette expertise permettra d'éviter les  revendications farfelues et même d'"éviter les grèves, quand on voit avant les leviers possibles pour pouvoir négocier", selon M. Djanfar, qui se félicite de l'appui du cabinet, qui est intervenu pour la première fois l'année dernière, pendant le conflit chez Jumbo Score. "Ca nous permet d'avoir un argumentaire plus large, par exemple pour les négociations salariales : avant on parlait juste de l'inflation mais maintenant on peut regarder les comptes de l'entreprise et la santé du groupe grâce à l'expertise qui nous est donnée".

12/03/10 – Les produits locaux à l’honneur

En partenariat avec le comité du tourisme et les artisans de Mayotte, la société Aromaore propose une exposition-vente des produits emblématiques de notre île, à partir de ce vendredi 12 mars, dans l’ancien point d’information du comité du tourisme au niveau de la barge à Mamoudzou.

"La Mahoraise se dévoile", le nom de cette nouvelle boutique, regroupe des artisans aux savoir-faire reconnus et met en avant leurs productions et transformations de produits du terroir, encore bien trop méconnus du grand public : épices, huiles essentielles, jus et confitures, livres, jeux, sculptures sur bois, vannerie… "La Mahoraise se dévoile", le coin de l’artisanat mahorais par excellence, comme le souhaitent ses créateurs, est ouvert 7 jours sur 7 à partir de ce vendredi 12 mars.

12/03/10 – Rivières de Mayotte, une vie aquatique insoupçonnée

La rivière mahoraise est connue principalement comme milieu récepteur de la pollution. On peut observer par exemple le lavage du linge, les rejets d’eaux usées, la présence de diverses ordures ménagères ou encore le lavage des véhicules.

Néanmoins, la rivière mahoraise présente une richesse aquatique biologique insoupçonnée, liée notamment à la présence de poissons, de macroinvertébrés (larves d’insectes), de diatomées (algues microscopiques) dont l’existence est peu connue des Mahorais, mais dont l’enjeu de préservation est essentiel pour assurer un maintien de la biodiversité des espèces, mais également pour l’équilibre de la rivière elle-même. Les recherches menées actuellement ne font que mettre en évidence la particularité et la richesse de ces milieux.

L’objectif de la conférence des Naturalistes sur "La rivière mahoraise : une vie aquatique insoupçonnée", présentée par Asconit consultants, est de faire découvrir son fonctionnement, la vie cachée de la rivière mahoraise, l’intérêt qu’elle suscite au niveau de la recherche scientifique comparativement aux autres Dom et les pistes de réflexions envisageables pour préserver la vie aquatique.

Les thèmes qui seront ainsi abordés lors de cette conférence seront axés sur :

– Le fonctionnement des écosystèmes aquatiques

– L’écologie des rivières

– Le cadre législatif européen et le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage)

– Les avancées de la recherche à Mayotte

– La comparaison avec les autres Dom et principalement la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique

– Les pistes de réflexions pour une gestion équilibrée des milieux et des usages.

Cette conférence, organisée par les Naturalistes de Mayotte, aura lieu le jeudi 18 mars à 18h, dans l'hémicycle du conseil général et sera présentée par Adeline Picot, hydrobiologiste, responsable de l’agence Réunion d'Asconit Consultants, et Virginie Girard, chargée de recherche chez Asconit Consultants et doctorante Cemagref.

12/03/2010 – Tribune libre : Bacar Ali Boto

 

 

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}remièrement, je recense de nombreuses confusions et approximations qui peuvent attiser des tensions sociales, voire raciales entre les différentes communautés vivant à Mayotte. En effet, soit vous ignorez, soit vous occultez volontairement les pratiques coloniales et néocoloniales de la France dans les îles et dans les territoires anciennement colonisés. Deuxième, je réagis surtout parce que j’ai la conviction que l’avenir de Mayotte s’inscrit dans la mise en valeur de la diversité de la population qui la compose et dans le rapprochement des communautés qui y vivent.

A cet effet, il ne s’agit pas d’oublier les injustices dont les Mahorais ont été victimes ou qu'ils continuent à subir, puisque ce sont des faits réels et vérifiables qui ont marqué notre Histoire et notre vécu. Il s’agit plutôt de créer les conditions pouvant favoriser la mixité dans les domaines économique, social et culturel et développer la complémentarité professionnelle et interprofessionnelle. Effectivement, nous ne pouvons pas prétendre construire Mayotte sans les Mahorais. De même, il serait inconscient et peu réaliste de croire que la construction de Mayotte est une affaire de Mahorais exclusivement. La réussite du développement de l’île exige la participation de toute sa population et plus particulièrement de la catégorie la plus formée.

Or, en créant la confusion dans votre article par l’utilisation volontaire ou non de certaines expressions et notions à l’adresse des Mahorais en général et des élus en particulier, vous risquez de réveiller de vieux démons et de transformer des tensions actuellement latentes en véritables conflits ouverts entre les Mahorais et les autres communautés.

Pour l’intérêt des lecteurs de Mayotte Hebdo, je vais reprendre certaines expressions et notions utilisées dans votre article et leur donner la définition partagée par un grand nombre de Mahorais.

Pour vous, "la préférence locale" est synonyme ici de discrimination positive et elle constituerait un prétexte pour les élus pour virer les Métropolitains du conseil général et des postes de responsabilités. C’est quant même gros; l’expression elle-même n’est pas une invention mahoraise. En plus la notion de "préférence locale" est constitutionnelle. Elle signifie qu’à compétences égales entre concurrents en matière d’emplois, la priorité est donnée aux autochtones. Dans ce domaine, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie Française constituent d’excellents exemples puisque la loi garantit explicitement cette préférence locale. Même si elle n’est pas institutionnalisée, la pratique de la préférence locale en matière d’emplois est très courante dans les régions et départements de Métropole. J’y ai vécu dix ans, je parle donc en connaissance de cause. Prenons pour illustration l’exemple de nos lycéens et étudiants dont les demandes de stages sont régulièrement rejetées, essentiellement parce qu’ils ont la peau un peu mate. Pourtant, ils sont bien Français. Et pour qu’un Mahorais puisse espérer décrocher un job dans ces régions, il lui faut s’orienter vers les métiers de la plonge ou de la manutention.

Par ailleurs, vous affirmez qu’il existe "une campagne d’éradication des M’zungus qui occupaient des postes de direction au conseil général et au sein de ses structures satellites". Soyons honnêtes, ces cadres supérieurs avaient signé des contrats à durée déterminée et occupaient des postes fonctionnels. Il n’a jamais été écrit nulle part qu’au terme de leur contrat ces directeurs et directeurs généraux allaient être automatiquement renouvelés ou remplacés par des homologues métropolitains. Même si pendant des années la tendance allait dans ce sens. En tout cas si tel était le cas, cette décision serait illégale et raciste.

Je peux également affirmer sans beaucoup de risque de me tromper que les cadres supérieurs métropolitains comme mahorais qui ont exercé au conseil général n’étaient pas forcement tous compétents. La légalité et l’efficacité n’était non plus leur première préoccupation. Il y a eu effectivement quelques professionnels qui étaient excellents. Mais beaucoup d’autres n’étaient pas à leur place.

Combien de fois Jean Pierre-Rousselle se plaignait devant nous du travail de son prédécesseur ? Alors que ce dernier a battu tous les records de longévité au poste de DGS local. Il était même censé préparer la décentralisation. Quant aux cadres mahorais que vous citez dans votre article, il se trouve que je les connais personnellement et je les ai connus quasiment tous avant leur arrivée au conseil général. C’est moi qui ai débauché Archadi Abassi du Crédit agricole pour lui confier la direction des finances à la mairie de Mamoudzou lorsque j’y assumais les fonctions de DGS de 1997 à 2001.

J’ai beaucoup d’estime pour l’ensemble de ces cadres. Mais hélas, tout cadre supérieur qui se respecte et digne de ce nom sait pertinemment qu’il occupe un poste éjectable. En cas de changement de majorité et/ou d’équipes, les remaniements sont inévitables. Pour certains d’entre eux, les placards s’ouvrent grandement. Beaucoup d’autres prendront la porte. C’est un principe universel. Celui-ci a atteint son paroxysme aux Etats-Unis. Dans ce pays, c’est toute l’administration qui déménage.

Au conseil général comme ailleurs, en France comme dans le reste du monde, les élus et les gouvernants pratiquent la même philosophie dans ce domaine. Personnellement en 2001, dès l’élection du nouveau maire de Mamoudzou, celui-ci m’a prié de faire mes bagages. Chihaboudine Ben Youssouffa avait subi le même sort avant moi. En 2008, Toihir Ben Youssouffa, aujourd’hui DGA au conseil général, a connu la même mésaventure avec l’actuel maire de Mamoudzou.

Au Sieam, le nouveau président n’a pas failli à la règle. Il a viré son DGS, Saidali Mahafourou. Et pourtant, tous ces cadres supérieurs sont d’excellents professionnels. Et dans les cas suscités, ni les salariés remerciés, ni les employeurs ne sont des Métropolitains. Ce sont des Mahorais qui ont licencié d’autres Mahorais. Et aucune voix ne s’est levée pour protester.

Pour nos lecteurs je me permets de rappeler que l’exécutif de la Collectivité était exercé par le préfet jusqu’en 2004. Durant toute cette longue période, aucun Mahorais n’a été nommé au poste de directeur ou de chef de service de la Collectivité ou de ses satellites. Il a fallu, lorsque j’étais président du conseil d’administration de la Sim, user d’une énergie exceptionnelle et m’appuyer sur de nombreux soutiens pour arriver à imposer la nomination d’un directeur général mahorais à la tête de cette société mixte. A ma connaissance et ce jusqu’à ce jour de mars 2010, aucun service de l’Etat à Mayotte n’est dirigé par un Mahorais. Pour Eric Le Tanneur, ce résultat désespérant s’explique par le fait qu’il n’existe aucun Mahorais compétent sur le marché de travail pour ces postes.

Alors qui est responsable de cet échec ? A quoi ont servi les 150 ans de présence française à Mayotte ? Où sont passés les 4,5 millions d’euros (30 millions de francs) qui étaient inscrits dans le Contrat de plan Etat-Mayotte 2000/2004 destinés à la formation de 300 cadres mahorais ? Il faudrait justement poser la question à André Dorso, le secrétaire général de la préfecture en exercice à l’époque. Si l’objectif du Contrat de plan Etat-Mayotte avait été poursuivi, comme prévu initialement jusqu’à son terme, André Dorso n’aurait jamais été directeur général des services de la Collectivité départementale de Mayotte. Le problème d’ostracisme évoqué par Eric Le Tanneur n’aurait jamais existé non plus.

Je trouve par ailleurs que l’affirmation selon laquelle les agents éliminés l’ont été parce qu’ils "menacent le tranquille pillage de la manne métropolitaine" assez scandaleuse et méprisante à l’égard de la population locale. En effet, l’utilisation de la notion "la manne métropolitaine" a pour but de faire comprendre et rappeler aux Mahorais que leur train de vie actuel, ils le doivent exclusivement aux contribuables métropolitains.

La présence des "irréprochables" cadres métropolitains et "mahorais métropolisés" empêche le détournement de ces fonds par des élus peu scrupuleux. C’est du racisme et du mépris tout simplement. Naturellement à Mayotte, comme dans le reste du territoire national, il existe un certain nombre d’élus qui essaient de profiter de leur statut pour s’enrichir ou tirer des avantages personnels substantiels; même si dans ce registre les élus mahorais restent des petits apprentis comparés à leurs collègues de Métropole et d’ailleurs, ces pratiques sont indignes et condamnables. Et la Justice doit faire son travail à chaque fois que des cas similaires se présentent.

Ma dernière observation concerne l’appartenance de Mayotte à la France. Effectivement, Mayotte est française et elle le restera. Le Président de la République Nicolas Sarkozy l’a répété et a longuement insisté sur ce point lors de sa visite dans notre île. Donc nous sommes tous Français. Et vous aviez raison de penser que conformément à la Constitution nous avons tous les mêmes devoirs. En revanche, à Mayotte l’égalité des droits reste une fiction. C’est l’inégalité de traitement qui prime entre Français de Mayotte et Français de Métropole dans beaucoup de domaines. Et notamment dans le domaine économique et social, le Mahorais est Français à 80% seulement. Même le gouvernement a reconnu dans son Pacte pour la départementalisation que l’égalité sociale n’est concevable que dans 25 ans. C’est une décision inacceptable. Mais j’ai confiance dans l’avenir et dans la jeune génération pour le rétablissement sans délai de l’égalité et de la parité entre Français que nous sommes.

Il m’a semblé nécessaire de faire cette mise au point pour ne plus y revenir. En effet, le passé doit juste nous éclairer et nous empêcher de reproduire les erreurs connues. Je préconise de consacrer l’essentiel de nos efforts et de nos énergies à la construction d’un avenir meilleur. Il est temps de comprendre que compte tenu du choix que nous avons adopté Mahorais, Métropolitains, Indiens et les autres, nous sommes condamnés à vivre ensemble pour le meilleur et pour le pire.

A ce titre, deux options s’offrent à nous : continuer à conserver nos a priori et nos méfiances, à cultiver nos différences et à chercher continuellement à régner sur les cendres de l’autre, jusqu’au jour où nous nous apercevrons que notre île s’est transformée en un gigantesque enfer où tout brûle à cause de nos égoïsmes et de nos bêtises. Ou bien accepter de se regarder en face, de reconnaître "que nos différences, loin de nous appauvrir, nous enrichissent", d’admettre que nos destins sont désormais liés, de valoriser les points qui nous rassemblent, de mutualiser nos moyens, nos expériences et nos connaissances afin de mieux réussir le développement économique et social de notre île.

Pour ma part, j’ai l’ultime conviction que parce que nous sommes des hommes et des femmes rationnels et pragmatiques et parce que nous avons à coeur l’avenir de nos enfants, nous opterons pour la deuxième solution, celle qui peut faire de Mayotte une île paradisiaque dans l’océan Indien, pour notre plus grand bonheur.

 

 

Bacar Ali Boto

Ancien 1er vice-président du conseil général

Ancien DGS de la commune de Mamoudzou

Ancien président du CA de la Sim

Président de l’Alliance pour un développement maîtrisé et solidaire

12/03/2010 – Tribune libre : L’identité nationale

 

 

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}eut-être bien, car à y regarder de près les négociations vont bon train puisque du maillot orange (celui de prisonniers vivant dans un non-lieu où les droits ont très peu de sens) on passe au maillot bleu (celui du supplice de Tantale : presque tricolore, mais pas assez). Hourra ! Qu’on allume le feu de joie : on a conquis une couleur du drapeau tricolore.

Et bien non ! Nous Mahorais, Français depuis 1841 n’entendons aucunement négocier notre identité. Et si on a applaudit notre Président lorsqu’il a martelé que "Mayotte, c’est la France", ce n’est pas par pur analphabétisme, ni par amour de la rhétorique. Non ! C’est parce que cette forme de tautologie résume avec acuité notre projet de Andriantsouli à la génération actuelle : la France et rien que la France. Notre droit à la singularité, notre droit au choix.

Personne n’a le droit de nous démembrer, de s’approprier notre langue pour parler à notre place, et la République se doit de protéger avec véhémence ses propres enfants : nul orphelin dans notre territoire, soit on est Français, soit on ne l’est pas – donc la négociation d’identité doit être jetée violemment, dans la plus béante des fosses sceptiques.

Ainsi, en tant que premier mahorais judoka ceinture noire, ayant fait six ans de sport-études et actuellement sélectionné pour le championnat régional; en tant que Mahorais et Français; en tant que jeune de Mayotte – j’invite le représentant du Gouvernement à exprimer son indignation face à cette situation insultante pour notre République.

J'exhorte les Mahorais à ne pas participer à ces Jeux des îles car il en va de notre dignité. Soyons les fiers rois (1) et non maouré (2). Apportons notre grain de sel au concept d’identité française : il ne se négocie pas mais pour reprendre Renan, c’est un plébiscite de tous les jours.

 

(1) Raha-chiri: jeu de mot développé dans la tribune libre « les rois et le trône de l’identité»

(2) Maouré : "bave visqueuse"

 

M. Yazidou

12/03/2010 – Tribune libre étudiante

 

 

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}e ce fait, beaucoup d’étudiants, comme des lycéens, se rendent à Mayotte grâce à l'aide du conseil général pour y effectuer leurs stages. Comme vous le savez, même les lycéens qui sont aidés par leurs  professeurs n'arrivent pas à trouver un stage en entreprise en Métropole, quand aux étudiants, ils doivent par leurs propres moyens trouver une entreprise qui les accepte.

Pourtant, nous avons appris que le conseil général étudie actuellement l'idée de supprimer prochainement les aides accordées (titres de transport aérien) aux élèves pour venir effectuer leur stage à Mayotte. Ce qui va pénaliser encore une fois une catégorie de jeunes (les jeunes Mahorais) déjà refusés par les entreprises en Métropole. D'ailleurs, nous avons appris que des étudiants ont reçu cette année un courrier de refus pour venir effectuer leur stage à Mayotte.

Avec la crise économique, il est vrai que le conseil général de Mayotte est soumis comme beaucoup de collectivités territoriales à une gestion financière difficile. Cependant, il nous semble qu’il est également du rôle du conseil général de maintenir cette aide pour favoriser la formation des jeunes mahorais et l’accompagnement dans leurs efforts.

C’est ainsi qu’au nom de l’ensemble des associations étudiantes mahoraises en Métropole, appuyées par la Famm et le Comité Mayotte département, nous tenons à vous exprimer notre inquiétude quant à la suppression des titres de transport pour effectuer un stage. Le conseil général reste et doit être le premier acteur accompagnateur des jeunes mahorais dans leurs études et assumer ce rôle primordial, car notre île en a besoin. Conscients qu'il faudra redéfinir les conditions d'attributions des billets d'avion pour les stages, il nous semble prématuré de les supprimer catégoriquement maintenant, car vous pénaliserez davantage l’ensemble des jeunes mahorais.

Vous remerciant de l’attention que vous porterez à notre message, nous vous prions de croire monsieur le président, Messieurs, Mesdames les conseillers généraux de Mayotte, notre sincère considération.         

 

M. Abdoul-Anzize, Pdt Ngema

M. Assani, Pdt Ulem

Mme S. Maliki, Pdte Famm

E. Madi, Pdt Comadep

12/03/2010 – Education : Publication

 

 

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}aviez-vous que les troupes britanniques avaient débarqué sur Mayotte en juillet 1942 ? Que la culture de la canne à sucre avait modifié du tout au tout la population de l'île au XIXe siècle ? Les lycéens mahorais en tout cas ne le savent pas, comme ils savent peu de chose sur leur histoire.

Alors que dans tous les Dom-Tom a été mis en place un programme adapté, qui consiste en un remplacement de certaines parties du programme par de l'Histoire locale, ce principe n'est pas applicable à Mayotte, les professeurs sont justes "encouragés" à intégrer une part de local dans leur programme, mais il n'y a ni consignes précises ni manuels adaptés.

Un manque que le service éducatif des archives départementales tente de combler petit à petit en éditant des dossiers pédagogiques sur des thèmes précis. Un premier dossier, "Mayotte 1841-1843 : Histoire du rattachement à la France", a ainsi été publié en 2007, à destination des enseignants de lycée qui le souhaitent. Cette semaine, deux nouveaux dossiers sont sortis, quelques exemplaires seront mis à disposition dans tous les CDI de collèges et lycées, et ils seront également en vente à la Maison des Livres au prix de 8€.

"Mayotte pendant la Seconde guerre mondiale" permettra aux enseignants de terminale d'assurer un chapitre sur le rôle de la région dans ce conflit "un conflit qui a vraiment été mondial puisqu'on voit que même dans la région il y a eu des combats et des répercussions", estime Anastasia Iline, directrice des archives. Le soutien au gouvernement de Vichy au début du conflit, le basculement en 1942 avec l'arrivée d'un escadron de la Royal Air Force sur Mayotte, les difficultés de la vie quotidienne, les différents aspects sont traités en cinq petits dossiers, qui contiennent tous des activités pédagogiques à faire en classe (cartes à compléter, questionnaires) pour faire participer les élèves.

 

La Seconde guerre mondiale et les plantations

 

La majorité des archives ayant permis de constituer ce dossier, réalisé par Hélène David, professeur d'Histoire mise à disposition au service éducatif des archives l'an dernier, viennent du centre des archives de l'Outremer d'Aix-en-Provence, ainsi que du musée de la RAF qui a fourni les journaux de bord des soldats britanniques. Le dossier est accompagné d'un CD qui contient des enregistrements de témoignages, comme celui du commandant Boina.

Plus volumineux que le premier, le dossier sur "Les cultures commerciales à Mayotte" a été réalisé par Marie Didierjean, professeur agrégée d'Histoire à l'IFM jusqu'à l'année dernière, et organisatrice du Rallye du patrimoine, qui emmenait plusieurs classes à la découverte des anciennes usines et sites historiques de l'île. Le dossier étudie les enjeux des tentatives d'implantation à Mayotte, en partant de la canne à sucre et en élargissant aux autres cultures : sisal, plantes à parfum, café et autres productions à visée commerciale, afin de "rentabiliser" la colonie.

"Il y a également un point de vue social sur le phénomène, qui, en un siècle, a profondément modifié l'histoire et le peuplement de Mayotte", précise Melle Iline. "Les travailleurs engagés venaient de l'archipel des Comores, mais surtout de l'Afrique de l'Est, entrainant un apport important en population bantoue." Le dossier explique également les causes de l'échec de ces cultures : l'isolement de Mayotte par rapport aux circuits de transports marchands, le climat, le relief, le manque de main-d'œuvre qualifiée,…

Edités chacun à 1.000 exemplaires, les deux dossiers seront disponibles dans les jours qui viennent dans les établissements secondaires et à la Maison des Livres. Un autre dossier doit suivre à la fin de l'année, cette fois consacré aux Mahorais ayant combattu durant la Première guerre mondiale.

 

Hélène Ferkatadji

12/03/2010 – Société : Situation difficile aux Comores

 

 

 

{xtypo_dropcap}"O{/xtypo_dropcap}n a voulu réagir par rapport aux tortures, aux gens tabassés et dire à tout le monde ce qui se passe là-bas", explique Nazou Tchaké, qui habite à Mayotte depuis 20 ans. Avec tous les habitants de Mayotte originaires de l'île, ils ont créé le "Mouvement mohélien de Mayotte" pour exprimer leur soutien à la population qui se bat pour que Mohéli obtienne la présidence tournante de l'Union le 26 mai 2010, comme prévu par les Accords de Fomboni signés en 2001.

"Aujourd'hui, il y a des tortures et des arrestations abusives vis-à-vis des Mohéliens qui réclament la tournante", affirme Abdou Attoumani dit "Ligue", qui habite à Mayotte depuis un an. "Le président actuel a envoyé 200 gendarmes anjouanais et grand-comoriens pour déstabiliser Mohéli. Nous demandons la fin des arrestations abusives et des tortures menées par ces militaires débarqués."

 

"Mohéli a été le carrefour de la réconciliation nationale"

 

Improvisé porte-parole du mouvement, il ajoute que les Mohéliens sont favorables à une révision constitutionnelle, mais après 2014. Quand on évoque le possible séparatisme mohélien, avec les drapeaux français érigés mercredi dernier qui ont rappelé la crise anjouanaise de 1997, "Ligue" n'est pas d'accord : "C'est à partir du mouvement séparatiste anjouanais que les accords ont été signés, et le colonel Azali n'a pas révisé la Constitution. Dans cette affaire, Mohéli a été le carrefour de la réconciliation nationale à Addis-Adeba, Antananarivo et en Afrique du Sud. Ce sont les Anjouanais qui ont créé ces problèmes constitutionnels alors que la Constitution est de leur fait".

"Nous demandons au gouvernement comorien de ne plus intimider les Mohéliens et à la communauté internationale, à l'Union africaine et à la France d'être à nos côtés pour le respect de ces accords", déclare solennellement "Ligue". Quand on évoque les magasins d'Anjouanais incendiés à Fomboni, ainsi que la pharmacie du vice-président mise à sac jeudi dernier, il reconnaît "quelques maladresses incontrôlées qu'on ne peut pas arrêter" et réclame que les gens "torturés et tabassés" soient pris en charge pour leurs soins médicaux.

 

"Paka modja nguefo !"

 

Lors du référendum sur la révision constitutionnelle, il n'y a eu que 3% de participation à Mohéli selon le mouvement, mais le pouvoir aurait rempli les urnes… Aux dernières législatives, seul un député sur les 4 que compte l'île appartient à la majorité du président Sambi, mais il aurait obtenu ses voix grâce au clientélisme, toujours selon "Ligue". "On donnait 50€ à ceux qui votaient pour lui", affirme-t-il, approuvé par son entourage. Il dénonce également le fait que les fonctionnaires ont peur de s'exprimer, de peur de se faire licencier, "même s'ils ne sont payés que tous les 6 mois…".

"Paka modja nguefo !" ("Jusqu'à ce que l'un de nous meure") : cette expression mohélienne traduit le sentiment qui prévaut aujourd'hui sur l'île de Djoumbé Fatima. Le Mouvement de Mayotte tient à remercier l'opposition anjouanaise et grand-comorienne qui a soutenu Mohéli en boycottant le vote du congrès. "Souvent, on nous dit que nous sommes petits, avec nos 20.000 habitants, et que nous ne sommes pas capables de gouverner. Pourquoi nous intimider ? Mohéli fait partie de l'Union !", s'insurge Hamidouni, un autre membre de ce mouvement. "Cela fait plus de 35 ans que Mohéli s'est laissée diriger par les deux autres, et elle attend son tour".

 

Julien Perrot

12/03/2010 – Journée de la femme : Nomination officielle

 

 

 

{xtypo_dropcap}"A{/xtypo_dropcap}ujourd'hui c'est la Journée de la femme, mais nous sommes là tous les autres jours aussi." Le ton est donné. Moinaecha Mohamed, nouvelle déléguée au droit des femmes, reprend le flambeau après une longue période de vide à ce poste, qui consiste essentiellement à fédérer les associations pour mettre en place des actions visant à l'amélioration des conditions de vie des femmes. Et, comme l'a signalé le préfet lors de la présentation de Melle Mohamed, à la MJC de M'gombani lundi, lors de la Journée mondiale de la femme, à Mayotte "il reste encore beaucoup à faire".

Assistante de justice auprès du tribunal administratif d'Orléans, puis chargée des affaires juridiques à la mairie de Mamoudzou et ensuite secrétaire générale de la mairie de Chirongui, Mlle Mohamed a pris ses fonction tout récemment, il y a à peine un mois. "Le but en Métropole est d'arriver à l'égalité totale hommes/femmes : devant l'emploi, le salaire, la représentation, la mixité dans les études, surtout scientifiques, et également de lutter contre les violences faites aux femmes", précise Moinaecha Mohamed qui refuse pour l'instant de se prononcer sur la condition féminine à Mayotte, attendu qu'elle ne dispose pas encore d'une vision claire de la situation et de chiffres fiables, les dernières statistiques datant de 1999. La jeune femme prévoit d'ailleurs dans ses priorités de mener une nouvelle enquête pour avoir des données plus actuelles.

 

Très peu d'élues femmes

 

Dans sa présentation, le préfet Hubert Derache a toutefois énoncé quelques chiffres concernant les femmes à Mayotte, comme le taux de chômage qui concerne 35% des femmes contre 19% des hommes, ou la formation professionnelle qui ne compte que 26% de femmes dans son public. Il a également déploré que peu de femmes aient des fonctions électives : deux maires (Pamandzi et Chirongui), une conseillère générale (Dembéni), quatre élues femmes sur 25 à la chambre de commerce et d'industrie, une seule sur vingt à la chambre d'agriculture.

"Il faut amener les femmes à pourvoir créer leur entreprise via la formation professionnelle", estime le préfet, qui a également dénoncé "la loi du silence", concernant les violences faites aux femmes, qui empêche d'avoir des chiffres fiables et surtout d'intervenir et de lutter contre ce phénomène encore très présent en France, qui en a fait une grande cause nationale 2010.

Le préfet a précisé que la déléguée au droit des femmes travaillera en collaboration avec le nouveau sous-préfet délégué à l'égalité des chances, Grégory Kromwell, qui prendra ses fonctions le 12 avril. Depuis le départ de Nafissata Bint Mouhoudhoir, la seule action qui ait continué est le prix de la vocation scientifique pour les filles, qui permet à des bachelières partant poursuivre des études scientifiques d'obtenir une bourse supplémentaire.

 

Hélène Ferkatadji

12/03/2010 – Journée de la femme : Violences conjugales

 

Le harcèlement

En répétant à satiété un message à quelqu’un, on parvient à saturer ses capacités critiques et à lui faire accepter n’importe quoi. C’est le type qui n’arrête pas de parler de sodomie à sa compagne alors qu’elle n’en a pas envie, utilisant tous les arguments possibles, jusqu’à ce qu’elle cède. C’est à chaque fois que la femme, par lassitude, finit par trouver plus simple d’obtempérer. Ou encore plus vicieux, quand à force d’entendre les mêmes discours, elle finit par être persuadée que son compagnon a raison. Le harcèlement intervient très souvent après la rupture. C’est une façon pour l’homme de rester omniprésent dans l’esprit de la femme ; 10 coups de fil par jour, des insultes, des menaces.

 

Le dénigrement – La dévalorisation

Il s’agit d’atteindre l’estime de soi de la femme, d’ébranler sa confiance en elle. C’est lui montrer qu’elle ne vaut rien, qu’elle n’est pas capable. "Personne d’autre ne voudrait de toi. Je suis bien le seul qui accepte de te supporter…" Du coup, la femme doute d’elle, perd son assurance. Elle intériorise un sentiment d’infériorité qui maintient la domination de l’homme.

C’est mettre en doute la santé mentale de la femme, "t’es complètement hystérique/folle"; dénigrer ses capacités intellectuelles et se moquer de ses points de vue, de ses opinions, prendre un ton très professoral ou intello pour lui expliquer des choses, montrer qu’il sait mieux qu’elle.

C’est aussi critiquer son physique, son apparence et l’image qu’elle peut renvoyer

 

Les violences sexuelles

A la base on retrouve l’idée que le désir et le corps de la femme sont subordonnés à ceux de l’homme. C’est quand la femme est contrainte d’accepter une relation sexuelle qu’elle ne veut pas. C’est le viol pratiqué avec usage de la force physique, c’est aussi quand la femme n’a pas envie, mais qu’elle ne l’exprime pas et se force, Quand la femme ne souhaite pas telle pratique sexuelle, mais qu’elle finit par l’accepter. Parce qu’elle n’ose pas dire non, parce qu’elle ne veut pas renvoyer à son partenaire l’image d’un mauvais coup, C’est quand l’homme obtient ce qu’il veut parce qu’il insiste, qu’il remet toujours ça sur le tapis, jusqu’à satisfaction. "Je ne comprends pas, toutes les autres femmes avec qui j’ai couché aimaient ça", "t’es coincée", "tu me fais confiance, non ?"

 

Exploiter les faiblesses de l’autre – Taper là où ça fait mal

La relation amoureuse offre un accès privilégié à l’intimité de l’autre. C’est de fait un poste privilégié pour faire mal. L’homme connaît les fragilités de la femme, ses faiblesses émotionnelles et sait les exploiter. C’est quand ce qui était de l’ordre de la confiance devient une puissance destructrice. Par exemple quand l’homme utilise les confidences que la femme lui a fait et les retourne contre elle : une femme qui a un rapport particulièrement compliqué à sa mère et qui s’entend dire dans une dispute "on dirait ta mère"; une femme qui a vécu une rupture affective douloureuse et à qui son compagnon balance "ça m’étonne pas que X veuille plus te parler".

 

Les menaces

Les menaces peuvent porter sur des dizaines de choses. Elles prennent pour objet tout ce qui est important aux yeux de la femme. Menacer de frapper, d’enlever les enfants, menacer de couper les vivres.

 

La violence physique

Généralement, elle intervient à partir du moment où la femme résiste à la violence psychologique. Quand ces violences ne sont pas récurrentes mais interviennent de façon isolée, souvent la femme ne les reconnaît pas elle-même et trouve une explication pour les justifier : "il était fatigué/énervé", "il ne l’a pas fait exprès". La violence physique ne jaillit pas de nulle part, elle est l’aboutissement d’un processus de violence engagé largement en amont.

 

Les pressions économiques et matérielles

C’est les moyens concrets qui amènent la femme à une situation où elle est dépendante de l’homme. Il devient compliqué pour la femme de partir. La crainte des difficultés matérielles engendrées par la séparation contraint la femme à rester.

 

L’isolement

Pour que la violence puisse se perpétuer, il faut séparer la femme progressivement de ses amis, de sa famille. La priver de soutien, d’oreilles à qui confier ce qu’elle subit. Des fois, ça passe par une dévalorisation des proches. L’homme peut aussi jouer ce jeu à l’inverse : aller voir les proches pour disqualifier à leurs yeux sa compagne. Quand l’homme explique à sa compagne qu’il est mal, qu’il faut qu’elle reste près de lui, et que du coup elle annule tout naturellement sa soirée entre copines.

 

La jalousie

C’est une forme de contrôle, rattachée au désir de possession. Ce que l’homme veut, c’est l’exclusivité : l’exclusivité sexuelle bien sûr, mais au-delà de ça, l’exclusivité relationnelle, l’exclusivité des sentiments, des pensées. Mais la jalousie c’est aussi toutes les stratégies qu’un homme peut mettre en place quand il ressent que sa compagne a de l’attirance pour un autre.

 

L’indifférence aux demandes affectives

La violence morale, ça peut être aussi le refus de se sentir concerné par l’autre. Se montrer insensible, inattentif envers sa compagne, ne pas la prendre au sérieux, ne pas donner d’importance aux choses qui en ont pour elle, afficher ostensiblement rejet, mépris. Être froid, repousser l’autre, l’envoyer promener. Rejeter ses demandes, ses attentes, sans explication. Et après, c’est encore la femme qui cherche ce qu’elle à mal fait. Il arrive fréquemment dans une relation que les deux personnes n’aient pas les mêmes envies. La violence, c’est quand on refuse de les entendre.

 

Le chantage affectif

La violence est d’autant plus forte et acceptée que des sentiments sont engagés. Parce que la femme est amoureuse, elle ne peut pas mettre un terme à la relation aux premiers signes de violence, parce qu'évidemment elle a envie de préserver la relation, pour les enfants notamment.

12/03/2010 – Journée de la femme : Portrait

 

 

 

{xtypo_dropcap}C’{/xtypo_dropcap}est pendant sa séance de footing que Myriam a pu nous accorder un peu de son temps. A 35 ans, la Mahoraise est ce qu’on appelle une femme moderne. Une des rares à avoir réussi à s’émanciper de la pression sociale et familiale. Sa vie se partage entre son travail dans une grande entreprise locale, sa fille de 12 ans et ses loisirs. Boite de nuit, activités sportives, sorties entre amies, elle a même réussi à briser un tabou social interdisant à une femme de vivre seule, sous peine de passer pour une femme de petite vertu.

Aujourd’hui, elle le sait, sa situation fait toujours des gorges chaudes. Mais l’évolution des mœurs a fini par la rendre presque normale aux yeux de la société. Et quand bien même, le regard négatif de ses semblables sur sa vie ne lui fait plus rien. "Moi je m’en fous, je ne regarde pas ce que les gens font ou disent. Je me fais plaisir. J’essaie juste de rester discrète sur ma vie, tout en étant fidèle à moi-même."

Une liberté chèrement acquise après des années de soumission à un mari violent et beaucoup plus âgé, rencontré à l’âge de 22 ans. Une période où la jeune femme rêve de se libérer du carcan familial traditionnel et de sa famille qui la surprotège. Sans emploi et ayant suivi une scolarité avortée, elle peut difficilement justifier ses sorties. Pour en sortir, elle choisit la même option que les autres : le mariage. Seul moyen pour se libérer de cette virginité sur laquelle tant de familles mahoraises placent leur honneur.

C’est ainsi qu’elle croise le chemin de Boina, son futur époux. Elle a 23 ans, il en a 45. Certes la différence est importante, mais la famille ferme les yeux; il a une très bonne situation. Et puis elle l’aime son bacoco. Les années passent et petit à petit Boina révèle son vrai visage de mari infidèle. "Il ramenait régulièrement ses maitresses à la maison. Quand j’allais me plaindre à ma famille, on me disait : quand tu as des soucis il ne faut pas les étaler". Au fur et à mesure la jeune fille ne supporte plus la situation, elle veut vivre sa vie de son côté. Mais la jalousie et l’idée qu’elle en trouve un autre est insupportable pour Boina. Il devient de plus en plus agressif.

"Il me frappait, me menaçait avec un couteau sur la gorge. Avec l’âge, il lui était de plus en plus difficile d’avoir des érections. Alors le soir, au lit, il devenait agressif. Il me frappait et me menaçait pour ne pas que j’aille voir ailleurs." Mais de son côté, il continue toujours à ramener ses maitresses à domicile. Des filles de plus en plus jeunes pour se rassurer sur sa virilité défaillante.

"Je n’ai jamais eu de plaisir avec lui, c’était mon premier amant; d’ailleurs, ma première fois, c’était presque un viol. Je n’étais pas préparée, ma famille m’a juste dit que le moment était venu de me donner à mon époux. J’ai tellement eu mal que j’ai pleuré, je suis partie m’enfermer dans la salle de bain jusqu’au matin."

 

"Tu n’y arriveras jamais, tu es trop bête ! "

 

Comme souvent dans ce genre de cas, la famille a longtemps refusé de voir cette souffrance. La priorité était de préserver l’honneur du groupe. En guise de solution, les matrones de sa famille lui proposent de jeter des sorts pour le rendre fidèle. "Il faut trouver une solution pour qu’il ne soit qu’à toi", me disaient-elles, "mais de mon côté je me demandais pourquoi je faisais tout ça pour le garder, alors que je n’étais pas heureuse."

Pour s’en sortir elle décide de reprendre ses études. Elle demande l’aide de son mari, qui, par peur d’une trop grande indépendance, la rabaisse constamment. "Tu n’y arriveras jamais, tu es trop bête ! À force de me répéter ça, de me dire que je n’étais pas normale, que tous nos problèmes venaient de moi, j’avais fini par douter de moi, par accepter que tout était de ma faute."

Rabaisser l’autre, le dénigrer, pour mieux le faire douter de ses capacités physiques et intellectuelles, quel meilleur moyen pour installer la soumission. C’est ainsi que Boina instaure peu à peu l’idée qu’elle n’est rien sans lui. Une mauvaise image d’elle-même entretenue par le fait que sa famille elle-même ne fait rien pour l’encourager à s’en sortir. "Mes proches pensaient que je n’allais pas pouvoir m’en sortir sans lui."

Comme souvent dans les cas de violences conjugales, en public son mari est irréprochable. "Il était aimé par tout le monde et il avait énormément d’amis. Chaque soir on recevait des gens à manger. Je passais la journée à préparer les repas. Même si j’étais très fatiguée, j’étais contente parce que ca m’évitait d’être seule avec lui." Le déclic viendra finalement le jour où, accompagnée de leur fille et d’un groupe d’amis, elle le surprend une énième fois avec une fille.

"Quand nous sommes rentrés, ils étaient sur le fauteuil du salon. Ils venaient de finir et la fille se rhabillait, se souvient-elle, lui était nu. Il a alors appelé ma famille pour leur dire qu’il ne voulait plus de moi. Il croyait me punir, mais au fond c’était une libération. Je ne suis plus jamais revenue." La séparation lui permet de prendre conscience qu’elle vaut quelque chose et qu’elle peut y arriver, même sans lui.

 

"Il m’a redonné confiance dans les hommes, en montrant qu’ils n’étaient pas tous des monstres"

 

Et en dépit des persécutions de son mari pour l’inciter à retourner avec lui, du manque d’argent et de cet enfant à charge, elle se bat pour s’en sortir. Une période difficile pour elle comme pour sa fille, en pleine adolescence. "Je n’avais pas le temps de m’en occuper, elle était livrée à elle-même. Un jour elle a failli se faire violer par quatre hommes. J’ai cru devenir folle."

Heureusement, quelque temps plus tard elle trouve du travail et commence à mettre de l’argent de côté. Mais là aussi elle doit faire face au harcèlement sexuel de son chef. "Il savait que je n’avais pas le choix, il voulait me forcer à travailler tard le soir pour pouvoir exercer ses avances."

Elle réussit finalement à se débarrasser de lui, pour se rendre compte que son mari ponctionnait d’importantes sommes sur son compte personnel, grâce à une procuration qu’elle lui avait faite. Peu informée sur les démarches à suivre, elle le laisse faire jusqu’à ce qu’on lui explique qu’elle pouvait bloquer les prélèvements. Pourtant, avec un salaire de plus de 3.000 euros mensuels, qui avait augmenté depuis la naissance de leur enfant, Boina n’est pas vraiment dans le besoin.

Mais après leur divorce, il refuse catégoriquement de payer la pension alimentaire. De 600, il réussit à la faire baisser à 400 euros qu’il ne paie pas pour autant. Au bout d’un an de démarches, Myriam réussit à avoir le remboursement des impayés eux, aussi stoppés au bout de quelques mois.

Aujourd’hui, la Mahoraise s’en sort de mieux en mieux financièrement. A force de cumuler les problèmes financiers, son mari a quitté l’île. Définitivement débarrassée, elle ne lui réclame même plus de pension alimentaire. Un destin qui à ses yeux n’est que le résultat de la justice divine. "Quoi qu’il arrive dans la vie, il faut toujours rester droit. Quand on te fait du mal, ne réplique pas de la même manière. Car tôt ou tard le résultat de nos actions finit par se répercuter sur notre vie."

Même si elle n’envisage absolument pas de se remarier, Myriam a retrouvé la paix grâce à son compagnon. "Il m’a redonné confiance dans les hommes, en montrant qu’ils n’étaient pas tous des monstres". En guise de revanche sur cette vie qui l’a malmenée, elle a décidé d’offrir le maximum à sa fille. Une instruction solide pour pouvoir s’en sortir sans l’aide de personne, des cours de karaté pour pouvoir se défendre. Elle tient surtout à lui inculquer les armes mentales pour faire face à un monde où la femme est souvent réduite à un "bien matériel et sexuel".

 

Halda Toihiridini

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes