Alors que des enfants, profitant de la marée haute, s'amusaient dans l'eau tout le long de la rocade de M'tsapéré et dans la rivière Gouloué à Passamainti ce dimanche après-midi, dernier jour de vacances, un drame est survenu en fin d'aprèsmidi. Vers 17h30, des enfants s'aperçoivent qu'un petit parmi eux ne respire plus. Les secours immédiatement appelés se rendent sur place – pompiers et police – mais rien n'y fera. L'enfant âgé de 3 ans et demi, originaire de Passamainti, ne pourra pas être ramené à la vie.
15/03/10 – 3.270 m2 de panneaux solaires à Jumbo Score
Les travaux de pose de 8 rangées d'ombrières, sur le parking de Jumbo Score, battent leur plein, en dehors des heures d'ouverture du magasin. Outre la protection du soleil pour les véhicules des clients, cette opération vise à poser 3.270 m2 de panneaux solaires. Ils seront reliés au réseau d'EDM avec l'installation prochaine de transformateurs et branchés sur le réseau vers la mi-juillet, pour une production attendue de 1,9 MW/an.
15/03/10 – Tourisme Outremer : 6.000 chéquiers de 100€
Entre le 2 mars et le 30 avril, 6.000 chéquiers d'un montant de 100 euros sont proposés aux touristes qui souhaitent partir pour la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique ou la Réunion… mais pas Mayotte. Ce chéquier est accessible à tout adulte au départ vers l'une de ces 4 destinations, pour toute réservation payée, au moins en partie, avec des chèques-vacances (200 euros au minimum), auprès de prestataires du tourisme. Pour en bénéficier, il s'agit d'abord d'effectuer une réservation de séjour (vol + hébergement) chez l'un des partenaires de l'opération avec un départ programmé avant le 10 juin.
Ensuite, il faut adresser à l'Agence nationale des chèques-vacances (ANCV) cette preuve d'achat (facture acquittée précisant le paiement partiel en chèques-vacances) accompagnée du formulaire spécifique de l'ANCV (complété et tamponné par le voyagiste). Dans un délai de 10 jours, l'ANCV envoie par lettre recommandée les chéquiers de chèques-vacances de 100 euros selon le nombre d'adultes partants.
Les chèques-vacances sont des titres de paiement garantis, accessibles aux salariés du secteur privé et du secteur public. Ils permettent de régler des prestations (hébergement, restauration, transports, activités culturelles et de loisirs) en France et dans les pays de l'Union européenne. L'attribution des chèques-vacances est soumise à conditions.
12/03/10 – La CGT-Ma forme les délégués du personnel et les membres des CE
Jeudi et vendredi dans la salle de réunion du Sieam, des représentants du personnel de la CGT-Ma ont suivi une formation au rôle et aux missions des délégués du personnel et membres des comités d'entreprise, en collaboration avec le cabinet d'expert comptable Sécafi du groupe Alfa. Sur les 25 personnes prévues, 18 se sont effectivement présentés, pour la plupart des délégués fraîchement élus, qui vont ainsi pouvoir être pleinement opérationnels. Ils viennent de tous les secteurs : EDM, BDM, Star Mayotte, Somaco, Ballou, Cananga, Total, Mission locale, Win-er, etc. "Les représentants ont normalement droit à 12 jours de formation syndicale par an dans le code du travail applicable ici, mais ils ne sont pas rémunérés. Ils doivent donc les prendre sur leurs jours de congés et certaines entreprises ont du mal à libérer leurs salariés", constate Kamiloudine Djanfar, secrétaire général adjoint de la CGT-Ma. C'est Jean-Marc Etienne, correspondant local à la Réunion du cabinet Sécafi, qui a assuré cette formation intitulée "Rôle et fonctionnement des instances comité d'entreprise et délégués du personnel".
Une formation sur les prérogatives de ces instances, la façon dont fonctionnent les réunions, les moyens mis à disposition pour agir, comme les panneaux d'affichage, les locaux, etc. "Le cabinet nous accompagne dans ces instances, surtout le comité d'entreprise pour les négociations annuelles obligatoires. Nous avons besoin de la lecture d'experts sur les comptes des entreprises pour avoir de bons argumentaires. Par exemple, chez Jumbo ou Total, on a eu les chiffres et le cabinet nous a offert sa lecture pour pouvoir mieux négocier ensuite", précise le représentant de la CGT-Ma. "Notre expertise permet aux syndicats de salariés de travailler sérieusement et d'être crédibles en se basant sur des revendications cohérentes par rapport aux marges de manoeuvre des entreprises", explique Jean-Marc Etienne. "Nos missions légales d'analyse des comptes permettent d'appuyer les syndicats dans leurs négociations, sur tous les types d'accord mais aussi sur l'organisation et la santé au travail, pour faire avancer ou du moins ne pas faire reculer, les conditions de travail".
A Mayotte, les syndicats de salariés sont dans une logique de rattrapage vers le droit commun. Quand il s'agit d'entreprises réunionnaises dont une des filiales est à Mayotte, il suffit de comparer les avantages sociaux dont bénéficient leurs homologues réunionnais, comme cela a été le cas l'année dernière chez Jumbo Score et Vindemia à la Réunion et comme ce sera le cas cette année avec SFR, prophétise M. Etienne. Cette expertise permettra d'éviter les revendications farfelues et même d'"éviter les grèves, quand on voit avant les leviers possibles pour pouvoir négocier", selon M. Djanfar, qui se félicite de l'appui du cabinet, qui est intervenu pour la première fois l'année dernière, pendant le conflit chez Jumbo Score. "Ca nous permet d'avoir un argumentaire plus large, par exemple pour les négociations salariales : avant on parlait juste de l'inflation mais maintenant on peut regarder les comptes de l'entreprise et la santé du groupe grâce à l'expertise qui nous est donnée".
12/03/10 – Les produits locaux à l’honneur
En partenariat avec le comité du tourisme et les artisans de Mayotte, la société Aromaore propose une exposition-vente des produits emblématiques de notre île, à partir de ce vendredi 12 mars, dans l’ancien point d’information du comité du tourisme au niveau de la barge à Mamoudzou.
"La Mahoraise se dévoile", le nom de cette nouvelle boutique, regroupe des artisans aux savoir-faire reconnus et met en avant leurs productions et transformations de produits du terroir, encore bien trop méconnus du grand public : épices, huiles essentielles, jus et confitures, livres, jeux, sculptures sur bois, vannerie… "La Mahoraise se dévoile", le coin de l’artisanat mahorais par excellence, comme le souhaitent ses créateurs, est ouvert 7 jours sur 7 à partir de ce vendredi 12 mars.
12/03/10 – Rivières de Mayotte, une vie aquatique insoupçonnée
La rivière mahoraise est connue principalement comme milieu récepteur de la pollution. On peut observer par exemple le lavage du linge, les rejets d’eaux usées, la présence de diverses ordures ménagères ou encore le lavage des véhicules.
Néanmoins, la rivière mahoraise présente une richesse aquatique biologique insoupçonnée, liée notamment à la présence de poissons, de macroinvertébrés (larves d’insectes), de diatomées (algues microscopiques) dont l’existence est peu connue des Mahorais, mais dont l’enjeu de préservation est essentiel pour assurer un maintien de la biodiversité des espèces, mais également pour l’équilibre de la rivière elle-même. Les recherches menées actuellement ne font que mettre en évidence la particularité et la richesse de ces milieux.
L’objectif de la conférence des Naturalistes sur "La rivière mahoraise : une vie aquatique insoupçonnée", présentée par Asconit consultants, est de faire découvrir son fonctionnement, la vie cachée de la rivière mahoraise, l’intérêt qu’elle suscite au niveau de la recherche scientifique comparativement aux autres Dom et les pistes de réflexions envisageables pour préserver la vie aquatique.
Les thèmes qui seront ainsi abordés lors de cette conférence seront axés sur :
– Le fonctionnement des écosystèmes aquatiques
– L’écologie des rivières
– Le cadre législatif européen et le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage)
– Les avancées de la recherche à Mayotte
– La comparaison avec les autres Dom et principalement la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique
– Les pistes de réflexions pour une gestion équilibrée des milieux et des usages.
Cette conférence, organisée par les Naturalistes de Mayotte, aura lieu le jeudi 18 mars à 18h, dans l'hémicycle du conseil général et sera présentée par Adeline Picot, hydrobiologiste, responsable de l’agence Réunion d'Asconit Consultants, et Virginie Girard, chargée de recherche chez Asconit Consultants et doctorante Cemagref.
12/03/2010 – Tribune libre : Bacar Ali Boto
{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}remièrement, je recense de nombreuses confusions et approximations qui peuvent attiser des tensions sociales, voire raciales entre les différentes communautés vivant à Mayotte. En effet, soit vous ignorez, soit vous occultez volontairement les pratiques coloniales et néocoloniales de la France dans les îles et dans les territoires anciennement colonisés. Deuxième, je réagis surtout parce que j’ai la conviction que l’avenir de Mayotte s’inscrit dans la mise en valeur de la diversité de la population qui la compose et dans le rapprochement des communautés qui y vivent.
A cet effet, il ne s’agit pas d’oublier les injustices dont les Mahorais ont été victimes ou qu'ils continuent à subir, puisque ce sont des faits réels et vérifiables qui ont marqué notre Histoire et notre vécu. Il s’agit plutôt de créer les conditions pouvant favoriser la mixité dans les domaines économique, social et culturel et développer la complémentarité professionnelle et interprofessionnelle. Effectivement, nous ne pouvons pas prétendre construire Mayotte sans les Mahorais. De même, il serait inconscient et peu réaliste de croire que la construction de Mayotte est une affaire de Mahorais exclusivement. La réussite du développement de l’île exige la participation de toute sa population et plus particulièrement de la catégorie la plus formée.
Or, en créant la confusion dans votre article par l’utilisation volontaire ou non de certaines expressions et notions à l’adresse des Mahorais en général et des élus en particulier, vous risquez de réveiller de vieux démons et de transformer des tensions actuellement latentes en véritables conflits ouverts entre les Mahorais et les autres communautés.
Pour l’intérêt des lecteurs de Mayotte Hebdo, je vais reprendre certaines expressions et notions utilisées dans votre article et leur donner la définition partagée par un grand nombre de Mahorais.
Pour vous, "la préférence locale" est synonyme ici de discrimination positive et elle constituerait un prétexte pour les élus pour virer les Métropolitains du conseil général et des postes de responsabilités. C’est quant même gros; l’expression elle-même n’est pas une invention mahoraise. En plus la notion de "préférence locale" est constitutionnelle. Elle signifie qu’à compétences égales entre concurrents en matière d’emplois, la priorité est donnée aux autochtones. Dans ce domaine, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie Française constituent d’excellents exemples puisque la loi garantit explicitement cette préférence locale. Même si elle n’est pas institutionnalisée, la pratique de la préférence locale en matière d’emplois est très courante dans les régions et départements de Métropole. J’y ai vécu dix ans, je parle donc en connaissance de cause. Prenons pour illustration l’exemple de nos lycéens et étudiants dont les demandes de stages sont régulièrement rejetées, essentiellement parce qu’ils ont la peau un peu mate. Pourtant, ils sont bien Français. Et pour qu’un Mahorais puisse espérer décrocher un job dans ces régions, il lui faut s’orienter vers les métiers de la plonge ou de la manutention.
Par ailleurs, vous affirmez qu’il existe "une campagne d’éradication des M’zungus qui occupaient des postes de direction au conseil général et au sein de ses structures satellites". Soyons honnêtes, ces cadres supérieurs avaient signé des contrats à durée déterminée et occupaient des postes fonctionnels. Il n’a jamais été écrit nulle part qu’au terme de leur contrat ces directeurs et directeurs généraux allaient être automatiquement renouvelés ou remplacés par des homologues métropolitains. Même si pendant des années la tendance allait dans ce sens. En tout cas si tel était le cas, cette décision serait illégale et raciste.
Je peux également affirmer sans beaucoup de risque de me tromper que les cadres supérieurs métropolitains comme mahorais qui ont exercé au conseil général n’étaient pas forcement tous compétents. La légalité et l’efficacité n’était non plus leur première préoccupation. Il y a eu effectivement quelques professionnels qui étaient excellents. Mais beaucoup d’autres n’étaient pas à leur place.
Combien de fois Jean Pierre-Rousselle se plaignait devant nous du travail de son prédécesseur ? Alors que ce dernier a battu tous les records de longévité au poste de DGS local. Il était même censé préparer la décentralisation. Quant aux cadres mahorais que vous citez dans votre article, il se trouve que je les connais personnellement et je les ai connus quasiment tous avant leur arrivée au conseil général. C’est moi qui ai débauché Archadi Abassi du Crédit agricole pour lui confier la direction des finances à la mairie de Mamoudzou lorsque j’y assumais les fonctions de DGS de 1997 à 2001.
J’ai beaucoup d’estime pour l’ensemble de ces cadres. Mais hélas, tout cadre supérieur qui se respecte et digne de ce nom sait pertinemment qu’il occupe un poste éjectable. En cas de changement de majorité et/ou d’équipes, les remaniements sont inévitables. Pour certains d’entre eux, les placards s’ouvrent grandement. Beaucoup d’autres prendront la porte. C’est un principe universel. Celui-ci a atteint son paroxysme aux Etats-Unis. Dans ce pays, c’est toute l’administration qui déménage.
Au conseil général comme ailleurs, en France comme dans le reste du monde, les élus et les gouvernants pratiquent la même philosophie dans ce domaine. Personnellement en 2001, dès l’élection du nouveau maire de Mamoudzou, celui-ci m’a prié de faire mes bagages. Chihaboudine Ben Youssouffa avait subi le même sort avant moi. En 2008, Toihir Ben Youssouffa, aujourd’hui DGA au conseil général, a connu la même mésaventure avec l’actuel maire de Mamoudzou.
Au Sieam, le nouveau président n’a pas failli à la règle. Il a viré son DGS, Saidali Mahafourou. Et pourtant, tous ces cadres supérieurs sont d’excellents professionnels. Et dans les cas suscités, ni les salariés remerciés, ni les employeurs ne sont des Métropolitains. Ce sont des Mahorais qui ont licencié d’autres Mahorais. Et aucune voix ne s’est levée pour protester.
Pour nos lecteurs je me permets de rappeler que l’exécutif de la Collectivité était exercé par le préfet jusqu’en 2004. Durant toute cette longue période, aucun Mahorais n’a été nommé au poste de directeur ou de chef de service de la Collectivité ou de ses satellites. Il a fallu, lorsque j’étais président du conseil d’administration de la Sim, user d’une énergie exceptionnelle et m’appuyer sur de nombreux soutiens pour arriver à imposer la nomination d’un directeur général mahorais à la tête de cette société mixte. A ma connaissance et ce jusqu’à ce jour de mars 2010, aucun service de l’Etat à Mayotte n’est dirigé par un Mahorais. Pour Eric Le Tanneur, ce résultat désespérant s’explique par le fait qu’il n’existe aucun Mahorais compétent sur le marché de travail pour ces postes.
Alors qui est responsable de cet échec ? A quoi ont servi les 150 ans de présence française à Mayotte ? Où sont passés les 4,5 millions d’euros (30 millions de francs) qui étaient inscrits dans le Contrat de plan Etat-Mayotte 2000/2004 destinés à la formation de 300 cadres mahorais ? Il faudrait justement poser la question à André Dorso, le secrétaire général de la préfecture en exercice à l’époque. Si l’objectif du Contrat de plan Etat-Mayotte avait été poursuivi, comme prévu initialement jusqu’à son terme, André Dorso n’aurait jamais été directeur général des services de la Collectivité départementale de Mayotte. Le problème d’ostracisme évoqué par Eric Le Tanneur n’aurait jamais existé non plus.
Je trouve par ailleurs que l’affirmation selon laquelle les agents éliminés l’ont été parce qu’ils "menacent le tranquille pillage de la manne métropolitaine" assez scandaleuse et méprisante à l’égard de la population locale. En effet, l’utilisation de la notion "la manne métropolitaine" a pour but de faire comprendre et rappeler aux Mahorais que leur train de vie actuel, ils le doivent exclusivement aux contribuables métropolitains.
La présence des "irréprochables" cadres métropolitains et "mahorais métropolisés" empêche le détournement de ces fonds par des élus peu scrupuleux. C’est du racisme et du mépris tout simplement. Naturellement à Mayotte, comme dans le reste du territoire national, il existe un certain nombre d’élus qui essaient de profiter de leur statut pour s’enrichir ou tirer des avantages personnels substantiels; même si dans ce registre les élus mahorais restent des petits apprentis comparés à leurs collègues de Métropole et d’ailleurs, ces pratiques sont indignes et condamnables. Et la Justice doit faire son travail à chaque fois que des cas similaires se présentent.
Ma dernière observation concerne l’appartenance de Mayotte à la France. Effectivement, Mayotte est française et elle le restera. Le Président de la République Nicolas Sarkozy l’a répété et a longuement insisté sur ce point lors de sa visite dans notre île. Donc nous sommes tous Français. Et vous aviez raison de penser que conformément à la Constitution nous avons tous les mêmes devoirs. En revanche, à Mayotte l’égalité des droits reste une fiction. C’est l’inégalité de traitement qui prime entre Français de Mayotte et Français de Métropole dans beaucoup de domaines. Et notamment dans le domaine économique et social, le Mahorais est Français à 80% seulement. Même le gouvernement a reconnu dans son Pacte pour la départementalisation que l’égalité sociale n’est concevable que dans 25 ans. C’est une décision inacceptable. Mais j’ai confiance dans l’avenir et dans la jeune génération pour le rétablissement sans délai de l’égalité et de la parité entre Français que nous sommes.
Il m’a semblé nécessaire de faire cette mise au point pour ne plus y revenir. En effet, le passé doit juste nous éclairer et nous empêcher de reproduire les erreurs connues. Je préconise de consacrer l’essentiel de nos efforts et de nos énergies à la construction d’un avenir meilleur. Il est temps de comprendre que compte tenu du choix que nous avons adopté Mahorais, Métropolitains, Indiens et les autres, nous sommes condamnés à vivre ensemble pour le meilleur et pour le pire.
A ce titre, deux options s’offrent à nous : continuer à conserver nos a priori et nos méfiances, à cultiver nos différences et à chercher continuellement à régner sur les cendres de l’autre, jusqu’au jour où nous nous apercevrons que notre île s’est transformée en un gigantesque enfer où tout brûle à cause de nos égoïsmes et de nos bêtises. Ou bien accepter de se regarder en face, de reconnaître "que nos différences, loin de nous appauvrir, nous enrichissent", d’admettre que nos destins sont désormais liés, de valoriser les points qui nous rassemblent, de mutualiser nos moyens, nos expériences et nos connaissances afin de mieux réussir le développement économique et social de notre île.
Pour ma part, j’ai l’ultime conviction que parce que nous sommes des hommes et des femmes rationnels et pragmatiques et parce que nous avons à coeur l’avenir de nos enfants, nous opterons pour la deuxième solution, celle qui peut faire de Mayotte une île paradisiaque dans l’océan Indien, pour notre plus grand bonheur.
Bacar Ali Boto
Ancien 1er vice-président du conseil général
Ancien DGS de la commune de Mamoudzou
Ancien président du CA de la Sim
Président de l’Alliance pour un développement maîtrisé et solidaire
12/03/2010 – Tribune libre : L’identité nationale
{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}eut-être bien, car à y regarder de près les négociations vont bon train puisque du maillot orange (celui de prisonniers vivant dans un non-lieu où les droits ont très peu de sens) on passe au maillot bleu (celui du supplice de Tantale : presque tricolore, mais pas assez). Hourra ! Qu’on allume le feu de joie : on a conquis une couleur du drapeau tricolore.
Et bien non ! Nous Mahorais, Français depuis 1841 n’entendons aucunement négocier notre identité. Et si on a applaudit notre Président lorsqu’il a martelé que "Mayotte, c’est la France", ce n’est pas par pur analphabétisme, ni par amour de la rhétorique. Non ! C’est parce que cette forme de tautologie résume avec acuité notre projet de Andriantsouli à la génération actuelle : la France et rien que la France. Notre droit à la singularité, notre droit au choix.
Personne n’a le droit de nous démembrer, de s’approprier notre langue pour parler à notre place, et la République se doit de protéger avec véhémence ses propres enfants : nul orphelin dans notre territoire, soit on est Français, soit on ne l’est pas – donc la négociation d’identité doit être jetée violemment, dans la plus béante des fosses sceptiques.
Ainsi, en tant que premier mahorais judoka ceinture noire, ayant fait six ans de sport-études et actuellement sélectionné pour le championnat régional; en tant que Mahorais et Français; en tant que jeune de Mayotte – j’invite le représentant du Gouvernement à exprimer son indignation face à cette situation insultante pour notre République.
J'exhorte les Mahorais à ne pas participer à ces Jeux des îles car il en va de notre dignité. Soyons les fiers rois (1) et non maouré (2). Apportons notre grain de sel au concept d’identité française : il ne se négocie pas mais pour reprendre Renan, c’est un plébiscite de tous les jours.
(1) Raha-chiri: jeu de mot développé dans la tribune libre « les rois et le trône de l’identité»
(2) Maouré : "bave visqueuse"
M. Yazidou
12/03/2010 – Tribune libre étudiante
{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}e ce fait, beaucoup d’étudiants, comme des lycéens, se rendent à Mayotte grâce à l'aide du conseil général pour y effectuer leurs stages. Comme vous le savez, même les lycéens qui sont aidés par leurs professeurs n'arrivent pas à trouver un stage en entreprise en Métropole, quand aux étudiants, ils doivent par leurs propres moyens trouver une entreprise qui les accepte.
Pourtant, nous avons appris que le conseil général étudie actuellement l'idée de supprimer prochainement les aides accordées (titres de transport aérien) aux élèves pour venir effectuer leur stage à Mayotte. Ce qui va pénaliser encore une fois une catégorie de jeunes (les jeunes Mahorais) déjà refusés par les entreprises en Métropole. D'ailleurs, nous avons appris que des étudiants ont reçu cette année un courrier de refus pour venir effectuer leur stage à Mayotte.
Avec la crise économique, il est vrai que le conseil général de Mayotte est soumis comme beaucoup de collectivités territoriales à une gestion financière difficile. Cependant, il nous semble qu’il est également du rôle du conseil général de maintenir cette aide pour favoriser la formation des jeunes mahorais et l’accompagnement dans leurs efforts.
C’est ainsi qu’au nom de l’ensemble des associations étudiantes mahoraises en Métropole, appuyées par la Famm et le Comité Mayotte département, nous tenons à vous exprimer notre inquiétude quant à la suppression des titres de transport pour effectuer un stage. Le conseil général reste et doit être le premier acteur accompagnateur des jeunes mahorais dans leurs études et assumer ce rôle primordial, car notre île en a besoin. Conscients qu'il faudra redéfinir les conditions d'attributions des billets d'avion pour les stages, il nous semble prématuré de les supprimer catégoriquement maintenant, car vous pénaliserez davantage l’ensemble des jeunes mahorais.
Vous remerciant de l’attention que vous porterez à notre message, nous vous prions de croire monsieur le président, Messieurs, Mesdames les conseillers généraux de Mayotte, notre sincère considération.
M. Abdoul-Anzize, Pdt Ngema
M. Assani, Pdt Ulem
Mme S. Maliki, Pdte Famm
E. Madi, Pdt Comadep
12/03/2010 – Education : Publication
{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}aviez-vous que les troupes britanniques avaient débarqué sur Mayotte en juillet 1942 ? Que la culture de la canne à sucre avait modifié du tout au tout la population de l'île au XIXe siècle ? Les lycéens mahorais en tout cas ne le savent pas, comme ils savent peu de chose sur leur histoire.
Alors que dans tous les Dom-Tom a été mis en place un programme adapté, qui consiste en un remplacement de certaines parties du programme par de l'Histoire locale, ce principe n'est pas applicable à Mayotte, les professeurs sont justes "encouragés" à intégrer une part de local dans leur programme, mais il n'y a ni consignes précises ni manuels adaptés.
Un manque que le service éducatif des archives départementales tente de combler petit à petit en éditant des dossiers pédagogiques sur des thèmes précis. Un premier dossier, "Mayotte 1841-1843 : Histoire du rattachement à la France", a ainsi été publié en 2007, à destination des enseignants de lycée qui le souhaitent. Cette semaine, deux nouveaux dossiers sont sortis, quelques exemplaires seront mis à disposition dans tous les CDI de collèges et lycées, et ils seront également en vente à la Maison des Livres au prix de 8€.
"Mayotte pendant la Seconde guerre mondiale" permettra aux enseignants de terminale d'assurer un chapitre sur le rôle de la région dans ce conflit "un conflit qui a vraiment été mondial puisqu'on voit que même dans la région il y a eu des combats et des répercussions", estime Anastasia Iline, directrice des archives. Le soutien au gouvernement de Vichy au début du conflit, le basculement en 1942 avec l'arrivée d'un escadron de la Royal Air Force sur Mayotte, les difficultés de la vie quotidienne, les différents aspects sont traités en cinq petits dossiers, qui contiennent tous des activités pédagogiques à faire en classe (cartes à compléter, questionnaires) pour faire participer les élèves.
La Seconde guerre mondiale et les plantations
La majorité des archives ayant permis de constituer ce dossier, réalisé par Hélène David, professeur d'Histoire mise à disposition au service éducatif des archives l'an dernier, viennent du centre des archives de l'Outremer d'Aix-en-Provence, ainsi que du musée de la RAF qui a fourni les journaux de bord des soldats britanniques. Le dossier est accompagné d'un CD qui contient des enregistrements de témoignages, comme celui du commandant Boina.
Plus volumineux que le premier, le dossier sur "Les cultures commerciales à Mayotte" a été réalisé par Marie Didierjean, professeur agrégée d'Histoire à l'IFM jusqu'à l'année dernière, et organisatrice du Rallye du patrimoine, qui emmenait plusieurs classes à la découverte des anciennes usines et sites historiques de l'île. Le dossier étudie les enjeux des tentatives d'implantation à Mayotte, en partant de la canne à sucre et en élargissant aux autres cultures : sisal, plantes à parfum, café et autres productions à visée commerciale, afin de "rentabiliser" la colonie.
"Il y a également un point de vue social sur le phénomène, qui, en un siècle, a profondément modifié l'histoire et le peuplement de Mayotte", précise Melle Iline. "Les travailleurs engagés venaient de l'archipel des Comores, mais surtout de l'Afrique de l'Est, entrainant un apport important en population bantoue." Le dossier explique également les causes de l'échec de ces cultures : l'isolement de Mayotte par rapport aux circuits de transports marchands, le climat, le relief, le manque de main-d'œuvre qualifiée,…
Edités chacun à 1.000 exemplaires, les deux dossiers seront disponibles dans les jours qui viennent dans les établissements secondaires et à la Maison des Livres. Un autre dossier doit suivre à la fin de l'année, cette fois consacré aux Mahorais ayant combattu durant la Première guerre mondiale.
Hélène Ferkatadji
12/03/2010 – Société : Situation difficile aux Comores
{xtypo_dropcap}"O{/xtypo_dropcap}n a voulu réagir par rapport aux tortures, aux gens tabassés et dire à tout le monde ce qui se passe là-bas", explique Nazou Tchaké, qui habite à Mayotte depuis 20 ans. Avec tous les habitants de Mayotte originaires de l'île, ils ont créé le "Mouvement mohélien de Mayotte" pour exprimer leur soutien à la population qui se bat pour que Mohéli obtienne la présidence tournante de l'Union le 26 mai 2010, comme prévu par les Accords de Fomboni signés en 2001.
"Aujourd'hui, il y a des tortures et des arrestations abusives vis-à-vis des Mohéliens qui réclament la tournante", affirme Abdou Attoumani dit "Ligue", qui habite à Mayotte depuis un an. "Le président actuel a envoyé 200 gendarmes anjouanais et grand-comoriens pour déstabiliser Mohéli. Nous demandons la fin des arrestations abusives et des tortures menées par ces militaires débarqués."
"Mohéli a été le carrefour de la réconciliation nationale"
Improvisé porte-parole du mouvement, il ajoute que les Mohéliens sont favorables à une révision constitutionnelle, mais après 2014. Quand on évoque le possible séparatisme mohélien, avec les drapeaux français érigés mercredi dernier qui ont rappelé la crise anjouanaise de 1997, "Ligue" n'est pas d'accord : "C'est à partir du mouvement séparatiste anjouanais que les accords ont été signés, et le colonel Azali n'a pas révisé la Constitution. Dans cette affaire, Mohéli a été le carrefour de la réconciliation nationale à Addis-Adeba, Antananarivo et en Afrique du Sud. Ce sont les Anjouanais qui ont créé ces problèmes constitutionnels alors que la Constitution est de leur fait".
"Nous demandons au gouvernement comorien de ne plus intimider les Mohéliens et à la communauté internationale, à l'Union africaine et à la France d'être à nos côtés pour le respect de ces accords", déclare solennellement "Ligue". Quand on évoque les magasins d'Anjouanais incendiés à Fomboni, ainsi que la pharmacie du vice-président mise à sac jeudi dernier, il reconnaît "quelques maladresses incontrôlées qu'on ne peut pas arrêter" et réclame que les gens "torturés et tabassés" soient pris en charge pour leurs soins médicaux.
"Paka modja nguefo !"
Lors du référendum sur la révision constitutionnelle, il n'y a eu que 3% de participation à Mohéli selon le mouvement, mais le pouvoir aurait rempli les urnes… Aux dernières législatives, seul un député sur les 4 que compte l'île appartient à la majorité du président Sambi, mais il aurait obtenu ses voix grâce au clientélisme, toujours selon "Ligue". "On donnait 50€ à ceux qui votaient pour lui", affirme-t-il, approuvé par son entourage. Il dénonce également le fait que les fonctionnaires ont peur de s'exprimer, de peur de se faire licencier, "même s'ils ne sont payés que tous les 6 mois…".
"Paka modja nguefo !" ("Jusqu'à ce que l'un de nous meure") : cette expression mohélienne traduit le sentiment qui prévaut aujourd'hui sur l'île de Djoumbé Fatima. Le Mouvement de Mayotte tient à remercier l'opposition anjouanaise et grand-comorienne qui a soutenu Mohéli en boycottant le vote du congrès. "Souvent, on nous dit que nous sommes petits, avec nos 20.000 habitants, et que nous ne sommes pas capables de gouverner. Pourquoi nous intimider ? Mohéli fait partie de l'Union !", s'insurge Hamidouni, un autre membre de ce mouvement. "Cela fait plus de 35 ans que Mohéli s'est laissée diriger par les deux autres, et elle attend son tour".
Julien Perrot
12/03/2010 – Journée de la femme : Nomination officielle
{xtypo_dropcap}"A{/xtypo_dropcap}ujourd'hui c'est la Journée de la femme, mais nous sommes là tous les autres jours aussi." Le ton est donné. Moinaecha Mohamed, nouvelle déléguée au droit des femmes, reprend le flambeau après une longue période de vide à ce poste, qui consiste essentiellement à fédérer les associations pour mettre en place des actions visant à l'amélioration des conditions de vie des femmes. Et, comme l'a signalé le préfet lors de la présentation de Melle Mohamed, à la MJC de M'gombani lundi, lors de la Journée mondiale de la femme, à Mayotte "il reste encore beaucoup à faire".
Assistante de justice auprès du tribunal administratif d'Orléans, puis chargée des affaires juridiques à la mairie de Mamoudzou et ensuite secrétaire générale de la mairie de Chirongui, Mlle Mohamed a pris ses fonction tout récemment, il y a à peine un mois. "Le but en Métropole est d'arriver à l'égalité totale hommes/femmes : devant l'emploi, le salaire, la représentation, la mixité dans les études, surtout scientifiques, et également de lutter contre les violences faites aux femmes", précise Moinaecha Mohamed qui refuse pour l'instant de se prononcer sur la condition féminine à Mayotte, attendu qu'elle ne dispose pas encore d'une vision claire de la situation et de chiffres fiables, les dernières statistiques datant de 1999. La jeune femme prévoit d'ailleurs dans ses priorités de mener une nouvelle enquête pour avoir des données plus actuelles.
Très peu d'élues femmes
Dans sa présentation, le préfet Hubert Derache a toutefois énoncé quelques chiffres concernant les femmes à Mayotte, comme le taux de chômage qui concerne 35% des femmes contre 19% des hommes, ou la formation professionnelle qui ne compte que 26% de femmes dans son public. Il a également déploré que peu de femmes aient des fonctions électives : deux maires (Pamandzi et Chirongui), une conseillère générale (Dembéni), quatre élues femmes sur 25 à la chambre de commerce et d'industrie, une seule sur vingt à la chambre d'agriculture.
"Il faut amener les femmes à pourvoir créer leur entreprise via la formation professionnelle", estime le préfet, qui a également dénoncé "la loi du silence", concernant les violences faites aux femmes, qui empêche d'avoir des chiffres fiables et surtout d'intervenir et de lutter contre ce phénomène encore très présent en France, qui en a fait une grande cause nationale 2010.
Le préfet a précisé que la déléguée au droit des femmes travaillera en collaboration avec le nouveau sous-préfet délégué à l'égalité des chances, Grégory Kromwell, qui prendra ses fonctions le 12 avril. Depuis le départ de Nafissata Bint Mouhoudhoir, la seule action qui ait continué est le prix de la vocation scientifique pour les filles, qui permet à des bachelières partant poursuivre des études scientifiques d'obtenir une bourse supplémentaire.
Hélène Ferkatadji
12/03/2010 – Journée de la femme : Violences conjugales
Le harcèlement
En répétant à satiété un message à quelqu’un, on parvient à saturer ses capacités critiques et à lui faire accepter n’importe quoi. C’est le type qui n’arrête pas de parler de sodomie à sa compagne alors qu’elle n’en a pas envie, utilisant tous les arguments possibles, jusqu’à ce qu’elle cède. C’est à chaque fois que la femme, par lassitude, finit par trouver plus simple d’obtempérer. Ou encore plus vicieux, quand à force d’entendre les mêmes discours, elle finit par être persuadée que son compagnon a raison. Le harcèlement intervient très souvent après la rupture. C’est une façon pour l’homme de rester omniprésent dans l’esprit de la femme ; 10 coups de fil par jour, des insultes, des menaces.
Le dénigrement – La dévalorisation
Il s’agit d’atteindre l’estime de soi de la femme, d’ébranler sa confiance en elle. C’est lui montrer qu’elle ne vaut rien, qu’elle n’est pas capable. "Personne d’autre ne voudrait de toi. Je suis bien le seul qui accepte de te supporter…" Du coup, la femme doute d’elle, perd son assurance. Elle intériorise un sentiment d’infériorité qui maintient la domination de l’homme.
C’est mettre en doute la santé mentale de la femme, "t’es complètement hystérique/folle"; dénigrer ses capacités intellectuelles et se moquer de ses points de vue, de ses opinions, prendre un ton très professoral ou intello pour lui expliquer des choses, montrer qu’il sait mieux qu’elle.
C’est aussi critiquer son physique, son apparence et l’image qu’elle peut renvoyer
Les violences sexuelles
A la base on retrouve l’idée que le désir et le corps de la femme sont subordonnés à ceux de l’homme. C’est quand la femme est contrainte d’accepter une relation sexuelle qu’elle ne veut pas. C’est le viol pratiqué avec usage de la force physique, c’est aussi quand la femme n’a pas envie, mais qu’elle ne l’exprime pas et se force, Quand la femme ne souhaite pas telle pratique sexuelle, mais qu’elle finit par l’accepter. Parce qu’elle n’ose pas dire non, parce qu’elle ne veut pas renvoyer à son partenaire l’image d’un mauvais coup, C’est quand l’homme obtient ce qu’il veut parce qu’il insiste, qu’il remet toujours ça sur le tapis, jusqu’à satisfaction. "Je ne comprends pas, toutes les autres femmes avec qui j’ai couché aimaient ça", "t’es coincée", "tu me fais confiance, non ?"
Exploiter les faiblesses de l’autre – Taper là où ça fait mal
La relation amoureuse offre un accès privilégié à l’intimité de l’autre. C’est de fait un poste privilégié pour faire mal. L’homme connaît les fragilités de la femme, ses faiblesses émotionnelles et sait les exploiter. C’est quand ce qui était de l’ordre de la confiance devient une puissance destructrice. Par exemple quand l’homme utilise les confidences que la femme lui a fait et les retourne contre elle : une femme qui a un rapport particulièrement compliqué à sa mère et qui s’entend dire dans une dispute "on dirait ta mère"; une femme qui a vécu une rupture affective douloureuse et à qui son compagnon balance "ça m’étonne pas que X veuille plus te parler".
Les menaces
Les menaces peuvent porter sur des dizaines de choses. Elles prennent pour objet tout ce qui est important aux yeux de la femme. Menacer de frapper, d’enlever les enfants, menacer de couper les vivres.
La violence physique
Généralement, elle intervient à partir du moment où la femme résiste à la violence psychologique. Quand ces violences ne sont pas récurrentes mais interviennent de façon isolée, souvent la femme ne les reconnaît pas elle-même et trouve une explication pour les justifier : "il était fatigué/énervé", "il ne l’a pas fait exprès". La violence physique ne jaillit pas de nulle part, elle est l’aboutissement d’un processus de violence engagé largement en amont.
Les pressions économiques et matérielles
C’est les moyens concrets qui amènent la femme à une situation où elle est dépendante de l’homme. Il devient compliqué pour la femme de partir. La crainte des difficultés matérielles engendrées par la séparation contraint la femme à rester.
L’isolement
Pour que la violence puisse se perpétuer, il faut séparer la femme progressivement de ses amis, de sa famille. La priver de soutien, d’oreilles à qui confier ce qu’elle subit. Des fois, ça passe par une dévalorisation des proches. L’homme peut aussi jouer ce jeu à l’inverse : aller voir les proches pour disqualifier à leurs yeux sa compagne. Quand l’homme explique à sa compagne qu’il est mal, qu’il faut qu’elle reste près de lui, et que du coup elle annule tout naturellement sa soirée entre copines.
La jalousie
C’est une forme de contrôle, rattachée au désir de possession. Ce que l’homme veut, c’est l’exclusivité : l’exclusivité sexuelle bien sûr, mais au-delà de ça, l’exclusivité relationnelle, l’exclusivité des sentiments, des pensées. Mais la jalousie c’est aussi toutes les stratégies qu’un homme peut mettre en place quand il ressent que sa compagne a de l’attirance pour un autre.
L’indifférence aux demandes affectives
La violence morale, ça peut être aussi le refus de se sentir concerné par l’autre. Se montrer insensible, inattentif envers sa compagne, ne pas la prendre au sérieux, ne pas donner d’importance aux choses qui en ont pour elle, afficher ostensiblement rejet, mépris. Être froid, repousser l’autre, l’envoyer promener. Rejeter ses demandes, ses attentes, sans explication. Et après, c’est encore la femme qui cherche ce qu’elle à mal fait. Il arrive fréquemment dans une relation que les deux personnes n’aient pas les mêmes envies. La violence, c’est quand on refuse de les entendre.
Le chantage affectif
La violence est d’autant plus forte et acceptée que des sentiments sont engagés. Parce que la femme est amoureuse, elle ne peut pas mettre un terme à la relation aux premiers signes de violence, parce qu'évidemment elle a envie de préserver la relation, pour les enfants notamment.
12/03/2010 – Journée de la femme : Portrait
{xtypo_dropcap}C’{/xtypo_dropcap}est pendant sa séance de footing que Myriam a pu nous accorder un peu de son temps. A 35 ans, la Mahoraise est ce qu’on appelle une femme moderne. Une des rares à avoir réussi à s’émanciper de la pression sociale et familiale. Sa vie se partage entre son travail dans une grande entreprise locale, sa fille de 12 ans et ses loisirs. Boite de nuit, activités sportives, sorties entre amies, elle a même réussi à briser un tabou social interdisant à une femme de vivre seule, sous peine de passer pour une femme de petite vertu.
Aujourd’hui, elle le sait, sa situation fait toujours des gorges chaudes. Mais l’évolution des mœurs a fini par la rendre presque normale aux yeux de la société. Et quand bien même, le regard négatif de ses semblables sur sa vie ne lui fait plus rien. "Moi je m’en fous, je ne regarde pas ce que les gens font ou disent. Je me fais plaisir. J’essaie juste de rester discrète sur ma vie, tout en étant fidèle à moi-même."
Une liberté chèrement acquise après des années de soumission à un mari violent et beaucoup plus âgé, rencontré à l’âge de 22 ans. Une période où la jeune femme rêve de se libérer du carcan familial traditionnel et de sa famille qui la surprotège. Sans emploi et ayant suivi une scolarité avortée, elle peut difficilement justifier ses sorties. Pour en sortir, elle choisit la même option que les autres : le mariage. Seul moyen pour se libérer de cette virginité sur laquelle tant de familles mahoraises placent leur honneur.
C’est ainsi qu’elle croise le chemin de Boina, son futur époux. Elle a 23 ans, il en a 45. Certes la différence est importante, mais la famille ferme les yeux; il a une très bonne situation. Et puis elle l’aime son bacoco. Les années passent et petit à petit Boina révèle son vrai visage de mari infidèle. "Il ramenait régulièrement ses maitresses à la maison. Quand j’allais me plaindre à ma famille, on me disait : quand tu as des soucis il ne faut pas les étaler". Au fur et à mesure la jeune fille ne supporte plus la situation, elle veut vivre sa vie de son côté. Mais la jalousie et l’idée qu’elle en trouve un autre est insupportable pour Boina. Il devient de plus en plus agressif.
"Il me frappait, me menaçait avec un couteau sur la gorge. Avec l’âge, il lui était de plus en plus difficile d’avoir des érections. Alors le soir, au lit, il devenait agressif. Il me frappait et me menaçait pour ne pas que j’aille voir ailleurs." Mais de son côté, il continue toujours à ramener ses maitresses à domicile. Des filles de plus en plus jeunes pour se rassurer sur sa virilité défaillante.
"Je n’ai jamais eu de plaisir avec lui, c’était mon premier amant; d’ailleurs, ma première fois, c’était presque un viol. Je n’étais pas préparée, ma famille m’a juste dit que le moment était venu de me donner à mon époux. J’ai tellement eu mal que j’ai pleuré, je suis partie m’enfermer dans la salle de bain jusqu’au matin."
"Tu n’y arriveras jamais, tu es trop bête ! "
Comme souvent dans ce genre de cas, la famille a longtemps refusé de voir cette souffrance. La priorité était de préserver l’honneur du groupe. En guise de solution, les matrones de sa famille lui proposent de jeter des sorts pour le rendre fidèle. "Il faut trouver une solution pour qu’il ne soit qu’à toi", me disaient-elles, "mais de mon côté je me demandais pourquoi je faisais tout ça pour le garder, alors que je n’étais pas heureuse."
Pour s’en sortir elle décide de reprendre ses études. Elle demande l’aide de son mari, qui, par peur d’une trop grande indépendance, la rabaisse constamment. "Tu n’y arriveras jamais, tu es trop bête ! À force de me répéter ça, de me dire que je n’étais pas normale, que tous nos problèmes venaient de moi, j’avais fini par douter de moi, par accepter que tout était de ma faute."
Rabaisser l’autre, le dénigrer, pour mieux le faire douter de ses capacités physiques et intellectuelles, quel meilleur moyen pour installer la soumission. C’est ainsi que Boina instaure peu à peu l’idée qu’elle n’est rien sans lui. Une mauvaise image d’elle-même entretenue par le fait que sa famille elle-même ne fait rien pour l’encourager à s’en sortir. "Mes proches pensaient que je n’allais pas pouvoir m’en sortir sans lui."
Comme souvent dans les cas de violences conjugales, en public son mari est irréprochable. "Il était aimé par tout le monde et il avait énormément d’amis. Chaque soir on recevait des gens à manger. Je passais la journée à préparer les repas. Même si j’étais très fatiguée, j’étais contente parce que ca m’évitait d’être seule avec lui." Le déclic viendra finalement le jour où, accompagnée de leur fille et d’un groupe d’amis, elle le surprend une énième fois avec une fille.
"Quand nous sommes rentrés, ils étaient sur le fauteuil du salon. Ils venaient de finir et la fille se rhabillait, se souvient-elle, lui était nu. Il a alors appelé ma famille pour leur dire qu’il ne voulait plus de moi. Il croyait me punir, mais au fond c’était une libération. Je ne suis plus jamais revenue." La séparation lui permet de prendre conscience qu’elle vaut quelque chose et qu’elle peut y arriver, même sans lui.
"Il m’a redonné confiance dans les hommes, en montrant qu’ils n’étaient pas tous des monstres"
Et en dépit des persécutions de son mari pour l’inciter à retourner avec lui, du manque d’argent et de cet enfant à charge, elle se bat pour s’en sortir. Une période difficile pour elle comme pour sa fille, en pleine adolescence. "Je n’avais pas le temps de m’en occuper, elle était livrée à elle-même. Un jour elle a failli se faire violer par quatre hommes. J’ai cru devenir folle."
Heureusement, quelque temps plus tard elle trouve du travail et commence à mettre de l’argent de côté. Mais là aussi elle doit faire face au harcèlement sexuel de son chef. "Il savait que je n’avais pas le choix, il voulait me forcer à travailler tard le soir pour pouvoir exercer ses avances."
Elle réussit finalement à se débarrasser de lui, pour se rendre compte que son mari ponctionnait d’importantes sommes sur son compte personnel, grâce à une procuration qu’elle lui avait faite. Peu informée sur les démarches à suivre, elle le laisse faire jusqu’à ce qu’on lui explique qu’elle pouvait bloquer les prélèvements. Pourtant, avec un salaire de plus de 3.000 euros mensuels, qui avait augmenté depuis la naissance de leur enfant, Boina n’est pas vraiment dans le besoin.
Mais après leur divorce, il refuse catégoriquement de payer la pension alimentaire. De 600, il réussit à la faire baisser à 400 euros qu’il ne paie pas pour autant. Au bout d’un an de démarches, Myriam réussit à avoir le remboursement des impayés eux, aussi stoppés au bout de quelques mois.
Aujourd’hui, la Mahoraise s’en sort de mieux en mieux financièrement. A force de cumuler les problèmes financiers, son mari a quitté l’île. Définitivement débarrassée, elle ne lui réclame même plus de pension alimentaire. Un destin qui à ses yeux n’est que le résultat de la justice divine. "Quoi qu’il arrive dans la vie, il faut toujours rester droit. Quand on te fait du mal, ne réplique pas de la même manière. Car tôt ou tard le résultat de nos actions finit par se répercuter sur notre vie."
Même si elle n’envisage absolument pas de se remarier, Myriam a retrouvé la paix grâce à son compagnon. "Il m’a redonné confiance dans les hommes, en montrant qu’ils n’étaient pas tous des monstres". En guise de revanche sur cette vie qui l’a malmenée, elle a décidé d’offrir le maximum à sa fille. Une instruction solide pour pouvoir s’en sortir sans l’aide de personne, des cours de karaté pour pouvoir se défendre. Elle tient surtout à lui inculquer les armes mentales pour faire face à un monde où la femme est souvent réduite à un "bien matériel et sexuel".
Halda Toihiridini
12/03/2010 – Journée de la femme : Réactions locales
Réactions
"Quand on regarde les femmes élues, elles ont toutes un important bagage intellectuel, contrairement aux hommes. Certains d’entre eux sont quasiment illettrés. C’est sûr que ça fait peur."
Salim, 23 ans
"Les femmes d’aujourd’hui aiment beaucoup trop l’argent et les mzungus. Mais heureusement il y a des exceptions. Elles travaillent et gagnent de l’argent, mais elles en demandent toujours plus. En ce qui concerne la vie de famille, je pense que c’est à deux qu’il faut la partager. Nous les hommes devons aussi faire des efforts de notre côté."
Ahmada, 34 ans
"Pour le moment ce sont les femmes qui dirigent, parce que c’est rare de trouver une femme qui drague. C’est toujours nous qui draguons et tant que ce sera comme ca, elles auront une emprise sur nous. Ce n’est pas bien qu’une femme dirige des hommes parce que notre religion nous a appris à toujours laisser les hommes en avant. On ne peut pas faire confiance aux femmes, c’est notre dieu qui nous l’a dit, elles ne sont pas assez fortes. Dans la loi musulmane, les femmes doivent être derrière l’homme. Quand on va à la mosquée, les femmes ne sont jamais devant. Mais si une femme se présentait aux élections, je voterai pour elle si ses arguments me plaisent ou si elle est de mon quartier, parce que je sais qu’elle fera plus de choses pour moi."
"Je pourrais voter pour une femme : quand on voit ce que font nos élus, on se dit que ca ne peut pas être pire"
Ahmed, 46 ans
"Ma femme m’impose des choses alors que ma mère n’osait pas hausser le ton devant mon père. Les hommes sont là pour protéger les femmes, il suffit de regarder nos constitutions physiques pour voir que la force est du côté des hommes. Ça n’a pas de sens si c’est elles qui doivent le faire. Mais c’est vrai que je pourrais voter pour une femme : quand on voit ce que font nos élus, on se dit que ca ne peut pas être pire. Aujourd’hui, tout est question d’argent, celui qui a l’argent a le pouvoir. Mais les femmes ne doivent pas être des chefs politiques. Dans ma religion, s’il y a mille femmes et un homme, c’est l’homme qui doit diriger, même s’il a 15 ans."
Anli, 20 ans
"La femme d’aujourd’hui se donne trop de liberté. On ne reconnait plus le mari. Avant elle ne travaillait pas alors elle se taisait. Maintenant qu’elle bosse elle sait qu’elle a plus de pouvoir de décision, plus d’argent, elle s’en fout des hommes. Elle sait qu’elle peut en changer dès qu’elle veut, elle n’a rien à perdre. Du coup elle ne fait plus d’efforts au domicile. Nous sommes obligés de suivre parce qu’on les aime. On nous demande même de faire la vaisselle. C’est vrai qu’on a longtemps abusé de la situation, nous sommes les principaux responsables de la situation. A force de prendre des coups, elles ont fini par se révolter. Maintenant le rapport s’est inversé. Si une femme se présente aux élections, je ne voterai pas pour elle, sauf si c’est quelqu’un qui peut faire avancer les choses pour moi. Si elle est de mon quartier par exemple."
Adrien, 35 ans
"Le poids de la religion, exacerbé par le comportement des hommes, fait que certaines femmes se sentent moins libres. Mais on constate un changement à mesure que les Mahorais s’ouvrent au monde, ils voyagent, font des études, mais il y a aussi l’impact du multiculturalisme. A Mayotte, nous avons un mélange de femmes de cultures différentes, des Malgaches, des Comoriennes, des Africaines et des Mzungus. Elles sont beaucoup plus émancipées. Le fait de les côtoyer entraine aussi une prise de conscience chez les Mahoraises. C’est surtout chez les jeunes qu’on voit ces changements. Comme ils sont plus nombreux, ils osent plus car ils se sentent plus forts."
Rolo, 27 ans
"Il y a trois sortes de femmes : les vieilles, les mamans et les jeunes, et trois comportements. Les vieilles ce sont les chatouilleuses. A leur époque le combat politique était tel qu’elles ne pensaient pas à leur condition de femme. La génération de nos mères se trouve entre deux, elles ont eu une prise de conscience sur leurs difficultés, mais elles sont restées impuissantes car la société n’était pas prête à leur époque. La jeune génération, c’est celle de la femme libérée, elles osent plus. Je pense tout de même qu’à un moment ou un autre, elle auront un retour vers leur identité."
Jonas, 25 ans
"La Mahoraise n’est pas malheureuse car il n’y a pas trop d’interdits la concernant par rapport à d’autres société musulmanes. Mais on voit bien que la libération des femmes gêne considérablement les hommes. Parce qu’à la base, nous sommes dans une société matriarcale. Mais jusqu’ici ce sont les hommes qui dirigeaient. Aujourd’hui ils sont déboussolés, les femmes ont deux fois plus de pouvoir : elles dirigent à la maison et en plus elles commencent à acquérir un statut dans le milieu professionnel, ce qui leur donne de l’argent et de l’indépendance. Quand on regarde les femmes élues, elles ont toutes un important bagage intellectuel, contrairement aux hommes. Certains d’entre eux sont quasiment illettrés. C’est sûr que ça fait peur. Elles vont progressivement prendre le pouvoir, mais tôt ou tard ça provoquera de la frustration chez les hommes."
"Si une femme se présente en politique, je voterai pour elle. Elles sont plus équilibrées et ne vont pas dilapider l’argent public pour s’acheter des 4×4"
Idriss, 17 ans
"Les filles réussissent mieux à l’école, c’est partout pareil. C’est vrai que nous, les garçons, on pense plus à nous amuser, à nos matchs. Mais c’est vrai que, je ne sais pas pourquoi, dans le milieu du travail elles ont moins de postes à responsabilité. Moi je ne voterai pas pour une femme, on nous a appris que c’est l’homme qui doit diriger."
Naïd, 25 ans
"Les femmes nous ont prouvé qu’elles savent mieux s’occuper de la famille, c’est là qu’elle excellent. Si une femme se présente en politique, je voterai pour elle. Elles sont plus équilibrées et ne vont pas dilapider l’argent public pour s’acheter des 4×4. Ce n’est pas pour rien que nos ancêtres ont choisi de donner les terres aux filles, ils savaient que les garçons vendraient tout pour leurs plaisirs. Les femmes pensent plus au bien-être collectif. Pour savoir qui gèrerait mieux le budget de la collectivité, il suffit de voir comment nos mères ont réussi à s’en sortir avec de nombreux enfants, alors que leurs maris couraient offrir l’argent à leurs maitresses. Mais il faut les trouver, ces femmes éduquées, parce que malheureusement les pressions familiales les poussent à abandonner leurs études pour se marier."
Vincent, 36 ans
"Les femmes mahoraises sont beaucoup plus fortes qu’elles ne le pensent. D’ailleurs elles ne sont pas à plaindre. Quand elles se marient on leur offre les maisons, c’est elles qui détiennent les richesses de Mayotte, mais de là à accéder aux postes de pouvoir, je n’y crois pas. Même en France ils n’y arrivent pas, je ne vois pas comment elles peuvent y accéder ici avec les mentalités de la société musulmane. Mais il est vrai qu’il y a encore quelques hommes qui en profitent grâce à une culture religieuse prononcée qui ne va pas avec la laïcité, par exemple en ce qui concerne la polygamie."
11/03/10 – Fahdedine Madi Ali, champion de France Espoir de javelot
Le lanceur du Nice Côte d'Azur Athlétisme, originaire de Chiconi vient de briller aux championnats de France des lancers longs qui se déroulaient à Aix-les-Bains, les 6 et 7 mars dernier. Avec un jet de 66m19, il décroche l'or et se voit honorer d'une cinquième sélection avec l'équipe de France, celle qui lui permettra de participer à la coupe d'Europe des lancers les 20 et 21 mars prochain à Arles. C'est le quatrième titre de champion de France du jeune homme de vingt-deux ans. Si le pensionnaire du Creps de Boulouris depuis 2005 a pris le meilleur dans ces championnats des lancers longs, son camarade et partenaire de club Zoubert Hadhurami n'a malheureusement pas connu la même réussite; il lance à 60m21 et se classe 6ème. Soultoini Ali aussi, qui s'est pourtant bien débattu pour obtenir des sponsors et ainsi pouvoir défendre les couleurs de Mayotte dans la catégorie Senior, n'a pas brillé. Sur les neuf participants, le lanceur de l'ASC Passi-Kéli 976 finit à la neuvième place (62m71) et voit Lucas Leroy remporter le championnat grâce à un jet de 73m46.
11/03/10 – Printemps des poètes : slam, poésie moderne
Mercredi matin, la Direction des Affaires Culturelles présentait la programmation du Printemps des poètes, pourtant démarré depuis le 5 mars. Les thèmes retenus au niveau national étaient cette année: "Couleur femme" et "Regards sur nos mères". Le réseau des bibliothèques de Mayotte – 21 sur toute l'île – organise donc de nombreux ateliers d'écriture, jeux et expositions autour de ces thèmes, de même que de nombreux établissements scolaires ont participé au concours d'écriture pour l'occasion. Les lauréats seront d'ailleurs désignés le 19 mars dans l'après-midi à l'espace DLR (ancien tribunal à Mamoudzou). Plusieurs actions ont été menées en amont, notamment par la Direction des langues régionales du conseil général, qui a mené des ateliers de transcriptions de comptines mahoraises en shimaoré et kiboushi. L'école Musique à Mayotte, également partenaire, a initié une résidence artistique entre écrivains et musiciens, dont le fruit sera présenté au public samedi 13 mars au conseil général.
Les artistes feront également une tournée dans les établissements scolaires pour parler de leur travail. Enfin, plusieurs ateliers de slam sont organisés et la Direction des affaires culturelles a édité un petit guide du slam pour Mayotte. Elhadi, seul représentant de ce mode d'expression, a d'ailleurs fait une performance impromptue lors de la conférence de presse, subjuguant l'assistance, mais démontrant ainsi l'ampleur que prend cette forme artistique, cousine du rap, et privilégiée par les instances pour initier les jeunes à la poésie.
10/03/10 – Le CG limité à 50M€ d’investissement en 2010
Suite à notre article intitulé "Le CG encore une fois aux abonnés absents du Contrat de projet", le conseil général a fini par réagir par la voix de Philippe Jusiak, DGA aménagement, infrastructures et environnement, deux semaines après la conférence de presse sur la création d'une ligne de bus sur le Grand Mamoudzou, annulée au dernier moment. Selon la mairie, cette action inscrite au Contrat de projet 2008-2014 ne peut pour l'instant pas voir le jour, à cause d'un défaut de financement de la part du conseil général. Pour Philippe Jusiak au contraire, c'est la mairie la fautive car elle n'a jamais déposé de dossier, alors que le budget pour 2010 sera voté lors de la session plénière du 29 mars. "Le conseil général est en plein débat d'orientation budgétaire et sa capacité d'investissement est limitée.
Lorsque le Contrat de projet a été élaboré en 2007, nous n'étions pas dans la même situation qu'aujourd'hui : à l'époque, on investissait 120M€, dont 100M€ pour la DGA aménagement, alors qu'aujourd'hui, la convention signée à Paris le 22 décembre avec l'Etat suite au deuxième avis rendu par la Chambre territoriale des comptes plafonne les investissements à 50M€". Avant que les crédits du Contrat de projet soient effectivement débloqués, M. Jusiak rappelle qu'il y a tout un processus d'instruction des dossiers qui doivent d'abord passer en commission thématique, puis en comité technique présidé par le SGAER de la préfecture et le DGS du conseil général et enfin validé par le comité de pilotage présidé par le préfet et le président du CG. Cet engagement moral doit ensuite faire l'objet d'une délibération des élus pour qu'il se traduise en engagement financier, formalisé en dernière instance par une convention avec l'Etat. Or, le dossier du transport à Mamoudzou n'est même pas encore passé en commission thématique… "
Dans le cadre du plan de redressement, le conseil général doit tout reprogrammer et se focaliser sur des opérations co-financées pour diminuer ses aides directes à 100%", explique le DGA. Avec une capacité d'investissement aussi limitée et des autorisations de programme déjà votées depuis deux ans, les conseillers généraux vont devoir effectuer un arbitrage sur tous les projets structurants. "Par exemple pour refaire les routes, le budget nécessaire est de 30M€ mais on ne va pouvoir investir que 15M€", annonce M. Jusiak. "Alors que 50M€ ont été dépensés en 2009 pour les infrastructures, 25M€ maximum seront investis cette année".
10/03/10 – Le rotary reçoit la visite du gouverneur de district
M. Rivière, gouverneur du district Rotary n°9220, regroupant les îles de l'océan indien et Djibouti, est en visite officielle sur l'île depuis lundi. Il a profité de son passage pour rappeler les actions menées par l'association au niveau international, féliciter le dynamisme des deux clubs locaux, et annoncer le lancement de la campagne international de création des Rotaract, l'équivalent du Rotary pour les jeunes de 18 à 30 ans. En présence d'Akil Kassamaly, président du rotary club Mamoudzou Hippocampe, de Charles Ample, président du rotary club de Mamoudzou Mayotte et de nombreux membres de l'association, le gouverneur de district M. Rivière a tenu hier une conférence de presse. L'occasion de faire un point sur les actions d'intérêt général menées depuis une décennie par le rotary. Toujours fidèle à l'association "les enfants de la lune"- les deux Rotary club de Mayotte oeuvrent depuis 2001 pour améliorer le transport, la scolarisation et l'accès aux loisirs des enfants malades – le rotary a également lancé des initiatives en faveur de l'association des enfants diabétiques, en leur distribuant notamment des boîtes pour maintenir l'insuline au frais. Toujours très impliqué dans la vie économique et sociale, le rotary sera encore cette année un partenaire financier important et membre du jury du concours Talents.
Au delà de l'engagement et de la contribution en faveur d'actions humanitaires autour des thématiques de la gestion de l'eau et de la lutte contre l'illettrisme, la solidarité des membres du rotary s'entend désormais au niveau régional, puisque grâce au 12.500 euros levés lors des soirée de gala, lotos, tombolas et autres manifestations, le rotary Mayotte a aidé à construire six pompes d'eau à Madagascar, à développer des actions pédagogiques aux Comores en distribuant des livres scolaires et élaborer un programme de réhabilitation de l'hôpital de Fomboni à Mohéli. Par ailleurs, le Rotary international renforce sa lutte historique contre la polio (800 millions de dollars engagés en 10 ans) grâce au soutient de la fondation Bill Gates, et multipliera cette année les campagnes de vaccination à travers le monde.
Conformément au programme international du rotary, les deux clubs de Mayotte devraient très prochainement parrainer la création d'une section Rotaract. Animé du même esprit et par les mêmes valeurs que le rotary, mais réservé aux jeunes de 18 à 30 ans, ce club devrait permettre de faciliter les échanges internationaux, de soutenir les projets des jeunes chefs d'entreprise et d'encourager les initiatives citoyennes. Le gouverneur doit décoller aujourd'- hui pour Moroni, ou il rendra une visite officielle au seul rotary club de l'Union des Comores, puis reviendra à Mayotte en fin de semaine pour clôturer la tournée officielle des clubs du district des îles de l'océan Indien. Le nom de son successeur pour l'année 2010-2011 est d'ores et déjà connu. Il s'agit d'Alain le Bihan, un membre actif du premier rotary club de Mayotte, et dont la pugnacité a permis la naissance du rotary club Mamoudzou Hippocampe. La prochaine action du rotary est fixée au 17 avril à la MJC de M'gombani : un grand tournoi de poker.
10/03/10 – La « piscine de Kawéni » pas rebouchée avant au moins un mois
Sur le sujet brûlant de la "piscine de Kawéni", cet énorme trou béant non loin du rond-point SFR, Philippe Jusiak reconnaît que la route n'a jamais été rétrocédée à l'association des riverains et qu'elle relève bien de la compétence du conseil général mais "si on rebouchait le trou maintenant, ça ne servirait à rien : tout repartirait à la prochaine pluie, car les caniveaux sont complètement obstrués et il est impossible de les curer". Le problème est que le parking de la Sodifram est situé sur ces installations d'évacuation des eaux pluviales bouchées, l'aménagement de cette zone n'ayant pas été concerté lors de sa construction. Une solution devrait finalement être trouvée à la fin de la saison des pluies, et tout le réseau des eaux pluviales sera refait avant la rétrocession de la voie à la commune de Mamoudzou. Les automobilistes devront donc prendre leur mal en patience pendant encore au moins un mois…