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24/03/2010 – Il se bouge !

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}i le nom de la marque est né d'un surnom donné par ses amis, Anlim Fahimy a démarré son activité de manière artisanale. By Tsano est née alors qu'Anlim Fahimy s'est installé à Limoges, après avoir eu son baccalauréat, pour faire des études de biologie, une discipline bien éloignée du stylisme dira-t-on. "J'ai toujours aimé dessiner et j'ai appris à manier l'informatique en autodidacte. C'est en 2006 que j'ai lancé la marque et comme les gens ont accroché, l'activité a pris de l'ampleur", explique Anlim.

S'il dessine lui-même ses motifs et modèles, le jeune designer sous-traite la gestion et la trésorerie de la marque pour ne se concentrer que sur la création. La production se fait à flux tendu pour éviter les invendus étant donné le coût élevé de la production.

 

Des produits aux normes européennes

 

Le jeune homme a démarré par étape en créant un forum sur Mayotte et en insérant la marque de manière subtile. Une fois le nom connu des internautes, il a créé son site internet et s'est inscrit à différents réseaux sociaux pour communiquer directement avec sa clientèle. Celle-ci est d'ailleurs éclectique, regroupant les 14 à 30 ans, Mahorais mais surtout Métropolitains.

"J'ai voulu créer une marque identitaire pour les Mahorais, mais avec des motifs subtils. Du coup les Métropolitains accrochent bien et aiment beaucoup les accessoires !", s'étonne Anlim. La force de sa marque est d'ailleurs de proposer non seulement des vêtements basiques de type t-shirts, mais aussi des sweats, vestes et accessoires : sacoches et sacs à main.

Tous ces produits sont fabriqués en Allemagne, "et sont soumis aux normes européennes", insiste le créateur. Les vêtements sont fabriqués à partir de polyester et coton au grammage important ce qui contribue à la qualité, mais aussi la technique d'impression, à savoir la flexographie, permet une bonne résistance des produits.

By Tsano propose différentes gammes de vêtements avec des produits premiers prix pour les budgets réduits et offre la possibilité de personnaliser ses vêtements en choisissant soi-même des motifs prédéfinis et en les assemblant selon sa volonté ou carrément à partir de photographies.

 

Les artistes locaux comme mannequins

 

Anlim ne s'y est d'ailleurs pas trompé en choisissant des artistes locaux pour promouvoir sa marque: "Bo Houss est un ami d'enfance, c'est donc tout naturellement que nous avons travaillé ensemble. Il m'a même demandé de sponsoriser le concert Fikira Unity en décembre dernier. C'est là que j'ai connu Djah D One, qui à la base était un client; je lui ai proposé de travailler avec moi, c'est un échange de savoir-faire !", indique Anlim.

Par ailleurs, le site www.bytsano.com offrira sous peu un espace de vente pour les labels indépendants de Mayotte, permettant ainsi de promouvoir les jeunes pousses de la musique mahoraise.

Pour ce qui est d'un point de vente sur l'île, le jeune homme y a déjà réfléchi : "j'ai fait un test en 2009, je suis venu avec 5 t-shirts, je les ai vendus en 5 minutes ! Le temps que je me réapprovisionne, les gens s'étaient désintéressés de mes vêtements… Je pense qu'il est encore trop tôt pour ouvrir un magasin, le marché mahorais n'est pas encore mature. Pour l'instant il y a trois points de prévente où les gens peuvent voir tous les produits et commander sur place : Photo Concept à Mamoudzou, Le Kelya à Sada et Maoré Burger à Pamandzi".

L'évolution étape par étape, c'est d'ailleurs ce qui fait la force de By Tsano qui voit les choses de manière réaliste, sans se précipiter.

 

Marion Châteauneuf

 

Les vêtements sont accessibles via le site internet www.bytsano.com

26/03/2010 – Conseil général

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} la lecture du rapport de présentation du budget 2010, qui sera soumis au vote des élus ce lundi 29 mars en session plénière, difficile de trouver des motifs de réjouissance. Après une année 2009 marquée par les interventions de la Chambre territoriale des comptes et ses recommandations d'austérité budgétaire, il était vain d'en espérer plus. Un budget de crise donc, dont la section investissement poursuivra cinq objectifs : l'intégration des agents, le respect des engagements en matière d'assainissement et de rénovation de l'habitat insalubre, la réalisation des PMI et des SIDS, et la réfection des voiries.
Beaucoup d'équipement à l'échelle communale. Rien d'anormal en période de pré-électorale…
Et pour atteindre un taux de réalisation des opérations d'assainissement et de RHI satisfaisant, il faudrait d'une part que le conseil général rattrape son retard en terme d'engagement de crédit au titre du Contrat de projet 2009, et de l'autre qu'il maintienne un niveau élevé d'environ 75 M€ d'investissement pour atteindre les objectifs de programmation 2010 de ce même Contrat de plan. Une douce utopie.
Car en l'espèce, la section investissement du budget primitif 2010, déjà peu garni (75 M€), affiche d'emblée un déséquilibre de 4 M€. Les dépenses sont en effet estimées à 75 M€, et les recettes à 71 M€. Il en va de même pour la section de fonctionnement, qui affiche un déficit de 36 M€, soit 300 M€ de dépenses programmées pour 263 M€ de recettes prévues. Au final, le budget primitif soutient un déficit global de 40 M€.
A noter également que les principales ressources de la section investissent proviennent de l'emprunt et dettes assimilés (47%), soit un emprunt de 30 M€ auprès de la Banque de la Réunion qui n'a pas encore été finalisé, mais qui figure déjà bien au budget primitif. Les impôts et taxes sont espérés en augmentation (120.000.000€), comme les impôts directs (70.000.000 €). Les charges de personnel et frais se fixent à 108.000.000€, en retrait de 3 M€ par rapport à 2009, et ce malgré les vagues d'intégration des agents prévues de longue date.

Conseil général Mayotte Rien ne va plus, faites vos jeux !

 

Les Guantanamos ne désemplissent pas !

Des vagues d'intégration dont devraient bénéficier quelques "prisonniers" des Guantanamos locaux. Ne cherchez pas de point commun avec la base américaine dont le règlement échappe à la législation fédérale, vous n'en trouverez aucun. Les Guantanamos mahorais s'apparentent en réalité plus à des purgatoires administratifs de la Collectivité. Selon les agents qui y sont expédiés, l'on en dénombre trois : un à Kawéni, un autre à Coconi et le denier à Mamoudzou, près des bureaux de la Daf. Certaines sources averties s'autorisent même à y intégrer la Dilce, le "prestigieux" service culturel du conseil général, et ses 80 agents affectés !
Dans tous ces locaux de la CDM, derrière le vernis des titres administratifs pompeux ou sous l'étiquette fourretout de chargé de mission accolée aux portes de bureaux désertés, se dévoilent en réalité des hommes et des femmes abattus, démissionnaires malgré eux. Certains ont trente ans de métier. La plupart sont des cadres, fatigués d'être révoltés. Fonctionnaires, ils continuent de toucher chaque mois leur salaire et c'est pour cela qu'ils ne disent rien… Beaucoup – la majorité – ne se déplace même plus sur son lieu de travail.
"Je viens des fois le matin. Je lis la presse, regarde l'intranet et désespère de trouver des consignes. Au début, j'étais plein de bonne volonté. J'ai continué à préparer des dossiers, sans instructions particulières de mes supérieurs. Et puis au bout de quelque temps, fatalement, on se décourage tous. Nos rapports ne sont jamais étudiés ni même lus. Nos dossiers s'entassent sur les bureaux des chefs de services avant qu'une femme de ménage ou une stagiaire ne les déposent sur une étagère. On sait qu'ils seront oubliés là. C'est frustrant parce qu'on sait qu'ils contiennent, peut-être pas les solutions, mais au moins des pistes pour ouvrir des réflexions", explique Bacar*, en poste depuis près d'un an au Guantanamo de Coconi.
Placardisés. C'est le mot. Leur tort ? Avoir dévoilé leur opinion politique en public, pris part au combat syndical, osé exprimer leurs désaccords ou exposer des observations contradictoires à leurs élus. Certain sont suspectés de "proximité" avec les équipes de la présidence sortante, ou avec sa politique. D'autres ont été victimes de délation, de méthode de harcèlement, de déstabilisation, d'acharnement, de menaces de mort parfois, provenant de rivaux ambitieux.
Quelques un sont là aussi pour ne pas (plus) avoir voulu (pu) fermer les yeux sur des "petits arrangements". "Tant que vous dites oui, tout se passe bien. Mais les choses vous dépassent vite. Et vous savez que vous allez devoir bientôt faire des choix. Votre intégrité ou votre poste… La neutralité, ca n'existe pas. Tout est politisé. Soit vous êtes contre les idées de vos élus, soit vous êtres pour. Et si vous être contre, vous avez de grandes chances de finir ici", déplore Ali*, énième soldat de l'armée des chargés de missions du Guantanamo de Mamoudzou.
Ainsi, la compétence n'est plus un critère de sélection au conseil général. Seule l'appartenance politique, réelle ou supposée, oriente la destinée et les perspectives de carrière des fonctionnaires de la CDM. Si c'est véritablement cette vision manichéenne et pour trop simpliste qui dicte les choix et les politiques de management de nos édiles, comment s'étonner alors de l'excroissance de la masse salariale de la Collectivité ? Car à tous ces placardisés l'on a bien sûr trouvé des successeurs…
"A nos anciens postes clefs se voient propulser des freluquets niveau bac. Chefs de service, directeurs parfois. Fils, cousins, nièces, amis de la famille des membres du conseil général. C'est clair que ce n'est que du népotisme. Déjà c'était dur, mais depuis peu on s'aperçoit qu'ils vont couper la priorité à des cadres qui ont 30 ans de métier dans les listings pour l'intégration, pour laisser la place à tous ces nouveaux. Et ça c'est insupportable", résume tristement Mohamed*. "C'est un climat pourri. Tout le monde est au courant, personne ne l'ouvre. Big brother nous regarde", ironise même l'un des placardisés.
Sans directives de travail, ni consignes, difficile d'affirmer qu'ils sont productifs. Pourtant, la plupart n'est pas à blâmer. "Ce ne sont pas des fainéants. Ils proposent encore des fois, mais le cœur n'y est plus. Je souhaite juste qu'un jour on nous rende notre dignité dans le travail, et que ceux qui ont gardé leur intégrité seront réhabilités, "administrativement parlant"", conclut un de nos interlocuteur.

Ambitions, divisions et trahisons

Autre signe de l'affaiblissement de la gouvernance de l'assemblée exécutive, les dissensions de plus en plus prononcées entre les membres de la majorité, et pas seulement à cause de considérations dogmatiques, comme en témoigne cette affaire pour le moins surprenante. Vendredi dernier, le tribunal administratif de Mamoudzou a prononcé la mise en délibéré du recours déposé par Mirhane Ousséni (Nouveau centre), conseiller général de Bouéni et vice-président du conseil général, membre de la majorité, visant à casser la délibération prise par l'assemblée départementale le 3 décembre dernier et disposant du mode d'attribution du marché public du transport scolaire en un lot unique.
Une nouvelle qui sonne comme une déclaration de guerre entre l'UMP de Douchina et ses alliés précaires de l'ex-MDM, aujourd'hui Nouveau centre. Selon plusieurs sources, la décision de M. Ousséni est la conséquence d'une trahison fomentée par la majorité actuelle du CG, qui devait voter le 3 décembre dernier une concession de marché public en allotissements. Le consensus avait été long et douloureux à obtenir, tant les acteurs du secteur et la classe politique étaient divisés. Le jour du vote, M. Douchina a proposé un amendement qui a fondamentalement changé l'esprit du texte, et les élus ont finalement adopté une délibération organisant le marché du transport scolaire autour d'une délégation de service public, confiée à un prestataire unique.
Pour M. Ousséni, ce mode de marché serait trop couteux (entre 15 et 20 M€) dans un contexte de restriction budgétaire et ne profiterait pas aux petits et moyens transporteurs locaux : "les différentes missions d'observations menées par le conseil général au sujet du transport scolaire ont prouvé que des collectivités d'Outremer payent ce service moins cher pour plus d'élèves transportés et moins de kilomètres parcourus. De plus, personne n'a prouvé que l'allotissement – qui reste la norme, serait plus lourd financièrement pour la Collectivité qu'une délégation de service public".
"On leurre les Mahorais en leur faisant croire qu'ils n'ont pas les compétences ni les moyens pour organiser directement et efficacement un système de transport territorial. Je n'accepterai pas qu'on laisse comme seul espoir à ces chefs d'entreprises d'être uniquement des sous-traitants de grandes compagnies. Ce sont autant de faits qui ont motivé ma décision de porter l'affaire devant le tribunal administratif", a déclaré le conseiller général de Bouéni.
D'autres sources avancent que la décision de M. Ousséni serait motivée par la peur de voir des intérêts privés et électoralistes– directs et indirects – s'envoler dans le cadre d'un marché unique. En clair, l'homme fort de Bouéni, en s'associant avec des proches, aurait acheté une flottille de minibus en prévision de l'ouverture du marché des transports. Des accusations que dément formellement l'intéressé : "je n'ai aucun lien avec ce secteur économique. Ceux qui répandent de telles rumeurs donnent dans la calomnie et le mensonge. C'est de la politique de caniveau ! Je ne fais ici que ce qui me semble juste pour contribuer à la bonne gestion des deniers publics du conseil général", s'est-t-il défendu.
Le jugement devrait être rendu dans les semaines qui viennent. En attendant, on n'ose imaginer le climat de sérénité et de confiance qui doit régner lors des réunions de majorité…

Marché public : les vielles habitudes perdurent

Enfin, fâcheuse manie que d'annuler et de relancer des consultations dès lors que leur résultat n’a pas permis d’attribuer le marché à l’entreprise souhaitée. Ce fut le cas du marché relatif à l’aménagement et la commercialisation des sites inscrits au Plan d’aménagement et de développement durable de Mayotte. Alors que l’appel d’offres avait débouché sur des candidatures solides – dont celles de prestigieux cabinets de consulting internationaux associés à des prestataires locaux – l’appel d’offres a été déclaré infructueux puis relancé sur la base d’un nouveau cahier des charges qui n’était plus du tout conforme aux objectifs du marché et tels qu’ils avaient été votés par le conseil général lui-même, et donc frappé d’illégalité !
A la trappe le traitement des questions foncières, à la trappe aussi l’ensemble des contraintes qui devaient s’imposer aux investisseurs afin qu’ils réalisent des infrastructures conformes aux exigences du Padd, c’est-à-dire d’une part respectueuses de l’environnement et des paysages et d’autre part créatrices d’emplois et d’importantes retombées économiques. A la trappe enfin, le lancement d’un appel à candidatures international qui aurait garanti la sélection d’opérateurs disposant de la surface financière et de l’expérience requises…
Le cas récent de l’attribution des terrains de la zone d’activités de Longoni Vallée III est révélateur de l’amateurisme et de l’opacité totale dans lesquels la Collectivité mène son action. La zone d’activité s’étend sur une superficie de 150.000 m2, sur laquelle sont déjà implantées plusieurs entreprises. Sur les 27 parcelles aménagées, une vingtaine est déjà occupée. L’appel à projets lancé il y a quelques semaines concerne les sept dernières parcelles disponibles, représentant une surface totale de près de 20.000 m2. Ces terrains vont de 1.676 à 4.967 m2 et sont proposés à la location ou à la vente. "Nous avons reçu une dizaine de dossiers et d’autres entreprises vont envoyer leurs candidatures sous peu", annonçait dernièrement le directeur adjoint du développement économique et touristique du conseil général.
Les objectifs de cet appel à projets, tels qu’ils ressortent du dossier à remplir par les candidats sont prometteurs (voir encadré). La Collectivité se préoccupe enfin – en apparence tout du moins – de privilégier des projets susceptibles de "contribuer à l’émergence et au développement d’activités porteuses, sur lesquelles pourraient s’appuyer à l’avenir le développement économique du territoire et en particulier relevant de domaines d’activité jugés stratégiques".
Et lorsque l’on découvre les domaines d’activité jugés "stratégiques", on se laisserait même submergé par l’enthousiasme, convaincu un instant que le conseil général est subitement devenu conscient de ses responsabilités et des véritables opportunités de développement économiques.

Longoni Vallée III : quand l’amateurisme le dispute à l’opacité

En effet, les projets recherchés doivent permettre l’exploitation du "patrimoine végétal de Mayotte (recherche et valorisation par des applications en parfumerie, cosmétique, agroalimentaire, agrochimie, domaine vétérinaire…); des ressources du lagon (recherche et prestations d’ingénierie et études liées au lagon, sa faune et sa flore); du potentiel que recèle l’aquaculture, la coralliculture (recherche et solutions pour le développement et la commercialisation de nouvelles espèces et nouvelles activités.); des débouchés qu’ouvriront demain l’arrivée de l’accès internet haut débit dans le domaine des industries de la connaissance et des technologies de l’information (recherche appliquée et fourniture de solutions dans le domaine de la formation, de l’assistance, du travail collectif… à distance) ou encore les transports "propres" (recherche appliquée et fourniture de solutions dans le domaine des transports terrestres et maritimes propres)". Mais le rêve est de courte durée.
Pour une raison non motivée, l’appel à projets concerné a été relancé. Et les entreprises qui se sont portées candidates à l’acquisition de terrains dans le cadre du premier appel à projets n’en n’ont pas été informées… Certaines, venues chercher des explications auprès de la direction du développement économique, se sont vues répondre que les délais étaient maintenant dépassés pour poser une candidature dans le cadre du second appel à projets. On aurait voulu faire barrage à leur candidature que l’on ne s’y serait pas pris autrement.
Entre temps, quelqu’un à découvert que certains des terrains proposés dans le cadre du premier appel n’étaient plus disponibles car ils avaient déjà été "attribués". C’est dire le niveau de connaissance que le conseil général possède de son patrimoine foncier. On a peine à y croire.
Dans ces conditions, peut-on raisonnablement penser que ce sont les entreprises nourrissant les projets les plus porteurs qui se verront attribuer les terrains si précieux pour le devenir de notre territoire ? Où verra-t-on à nouveau les petits arrangements entre amis s’imposer face à l’intérêt général ?

* prénoms d'emprunt

FM

 


Compte administratif 2009 du CG
Le résultat consolidé du budget 2009 (intégrant le résultat du STM) affiche -21,6 M€. Le bilan fait état d'une forte dégradation de l'épargne et d'une baisse du niveau d'investissement par rapport à 2008 (74 M€ contre 109 M€ en 2008). Le budget a cependant mieux été exécuté, 86% contre 82% en 2008, soit au total 381 M€ consommés.
Le détail révèle un taux d'exécution de 95% de la section fonctionnement contre 85% en 2008 (295 M€ sur 311 M€ disponibles) et un recul du taux d'exécution des investissements à 64%, contre 70% en 2008, soit 86 M€ consommés sur 134 M€ disponibles, ce qui représente 48 M€ d'investissements non réalisés.
Les dépenses de fonctionnement explosent : 289 M€ en 2009 contre 256 M€ en 2008 et 194 M€ en 2006 : +95 M€ en 3 ans ! Selon le rapport des services de la Collectivité, cette hausse est principalement imputable aux subventions d'investissement versées aux communes, qui representent18% du budget de fonctionnement de la Collectivité, soit 48 M€ (Fip : 38 M€ et 11 M€ régularisation).
La masse salariale n'a augmenté que de 2% passant de 109 M€ à 111 M€. "Les mesures prises afin de contenir ce poste de dépense sont à encourager", précise le rapport. Toutefois, les charges de personnel représentent 39% du budget de fonctionnement. Les charges de fonctionnement courant ont baissé de 9% par rapport à 2008.



Les objectifs initiaux de l’appel à projets Longoni Vallée III

– Soutenir la création d’emplois, contribuer à l’émergence et au développement d’activités porteuses, sur lesquelles pourraient s’appuyer à l’avenir le développement économique du territoire et en particulier relevant de domaines d’activité jugés stratégiques,
– Soutenir l’apparition de solutions et savoir-faire permettant de contribuer à un développement durable, et contribuer à l’émergence et au développement d’activités apportant une réponse à une demande collective non satisfaite (notamment équipement et services contribuant à l’intérêt général).
– Renforcer les performances des entreprises en favorisant l’intégration de compétences et solutions permettant de générer une croissance de la valeur ajoutée, de la productivité du travail ou de la compétitivité : programme de R&D, études préalables à la création d’un nouveau produit, intégration d’une nouvelle technologie…
– Contribuer à l’ouverture internationale de Mayotte et améliorer le taux de couverture des importations : soutenir les projets susceptibles de développer les échanges commerciaux avec l’étranger (en particulier avec les territoires de l’océan Indien), appuyer les projets des entreprises cherchant à conquérir des marchés à l’étranger.

26/03/2010 – Semaine du développement durable

 

 

 

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e domaine du développement durable "a pris un relief particulier cette année", estimait mercredi le préfet Hubert Derache, lors de la présentation du programme de la SDD 2010, "avec l'approbation du Sdage (Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux) en décembre, la signature du décret instituant le parc marin pour lequel nous allons bientôt recruter un directeur, ou encore les travaux de la station d'épuration de Dembéni qui commenceront en avril".
L'édition 2010 de la Semaine du développement durable promet donc d'être ambitieuse et s'articule autour de trois messages qui s'illustrent chacun par des animations et conférences. Premier de ces messages : les ressources naturelles ont une valeur économique. On pourra le voir avec la visite de l'atelier agroalimentaire de Coconi le 2 avril, un parcours sur le tourisme durable à Ongoujou le 3, ou encore la démonstration de confection de savon végétal à la Savonnerie de Mayotte le 6 avril.
Deuxième message : ces ressources sont fragiles et épuisables, avec entre autres, des visites des stations de la Sogea de Pamandzi et Bouyouni, un nettoyage de Musicale plage le 3 avril initié par l'équipe radio de RFO ou des bivouacs à Sazilé, site privilégié de ponte des tortues. Enfin, le message principal et national de cette édition 2010 : les petits gestes de chacun ont des répercussions sur l'environnement, avec par exemple le 1er avril une journée consacrée à la "mahorisation" des concepts du développement durable au lycée de Chirongui, qui comportera plusieurs tables rondes et des visites de terrain.

500 scolaires conviés à cette semaine

Un relief particulier est donné cette année à l'habitat, avec la présentation du guide "Nyumba ya maesha, la maison durable", lors d'une conférence organisée par EDM, l'Ademe, l'Arer et le conseil général le 6 avril, ainsi que des animations de la DE au "village du développement durable du 7 avril", autour du chantier durable, de la ventilation et de la lutte contre la chaleur de façon naturelle.
Le programme des manifestations est complété par un programme d'actions réservées à des publics spécifiques, comme les élus, les professionnels de la restauration avec un dîner à base de produits locaux, et surtout les scolaires. 500 élèves, de la maternelle au lycée, qui ont au cours de l'année participé à un projet éducatif autour de l'environnement, se verront offrir le transport vers différentes animations et dans les deux villages du développement durable.
Deux villages au lieu d'un les années précédentes, qui se tiendront le samedi 3 au marché de Combani et le mercredi 7 sur le parvis du CDTM. Dans ce dernier, une grande maquette de présentation du centre de stockage des déchets ultimes (CSDU), en cours de construction à Dzoumogné, sera exposée, avec un point sur le tri sélectif, mentionnant les filières d'élimination et valorisation des déchets qui existent déjà à Mayotte, et celles qui vont exister, ainsi que les changements que le tri sélectif apportera à notre vie quotidienne. Un point sera également fait sur les énergies renouvelables et l'existant à Mayotte.
Sur les deux villages, le stand de la Croix-Rouge récupérera tous les objets encore fonctionnels que les gens n'utilisent plus, ainsi que tous les contenants réutilisables (bouteilles, bocaux,…) et les redistribuera aux personnes en ayant l'utilité, notamment les producteurs locaux, une manière d'œuvrer pour la solidarité et la réduction des déchets.

 

Hélène Ferkatadji

 

 


 

L'agriculture durable

La Capam participera à cette SDD 2010, notamment au village du 3 avril qui sera installé au marché de Combani (derrière la pharmacie). En partenariat avec la mairie de Tsingoni, la chambre d'agriculture a choisi de travailler avec les mamas du marché des décasés de Combani, qui, en raison de travaux sur son emplacement originel, est caché depuis plus d'un an à l'intérieur du village.
La Capam compte donc profiter de cette journée spéciale pour faire la promotion de ce marché trop souvent oublié et des mamas qui y travaillent, avec des actions de nettoyage des alentours et d'embellissement de leurs étals. Certaines de ces vendeuses étant elles-mêmes productrices, la journée devrait également permettre de travailler à la dynamisation de la production maraîchère, en mettant en valeur le côté "bio" de l'agriculture locale.


 

Valoriser les métiers de la mer

Toujours active pour faire découvrir le milieu marin, l'Agence des aires marines protégées, qui travaille à la mise en place du parc marin, a choisi cette année de cibler les étudiants en SVT de l'IFM. Au cours de la semaine, 17 étudiants de première année pourront ainsi découvrir le platier et la passe en S, découvrir l'herbier de N'gouja et y faire un baptême de plongée sous-marine, visiter Aquamay et Mayotte Aquaculture, ainsi que la station d'expérimentation de traitement des eaux usées dans la mangrove de Malamani. Le but de cette action est de faire découvrir à ces étudiants en sciences de la vie et de la terre les métiers liés au milieu de la mer existant à Mayotte. Une restitution des découvertes de cette semaine aura lieu le 9 avril à l'IFM.

23/03/10 – Mosquée d’Acoua, la préfecture demande des éléments complémentaires

L'heure est au scepticisme à la préfecture. Suite aux recommandations du service du contrôle de légalité, dans une lettre d'observation adressée le 5 mars dernier au président du conseil général, le préfet, M. Derache, met en demeure la collectivité de lui fournir, dans un délais maximum de deux mois, des éléments complémentaires et justificatifs concernant la nature et le montant des travaux de mise aux normes de la mosquée d'Acoua. Pour rappel, le 15 février dernier, en session plénière, l'ensemble des élus de la collectivité départementale de Mayotte présents et représentés ont voté en faveur de l'attribution d'une subvention de 650.000€ à destination de l'association de la Mosquée du vendredi d'Acoua pour la mise aux normes du lieu de culte. La loi prévoit que, si la collectivité ne s'est pas manifestée à échéance du délai légal, la préfecture peut exiger du conseil général d'annuler cette délibération sous un délai de deux mois. Si passé ce délai la collectivité ne réagit pas, le préfet aurait alors toute compétence pour saisir le tribunal administratif.

23/03/10 – Les instituteurs en grève ce mardi

Suivant l'appel intersyndical à la grève nationale, le Snuipp, syndicat majoritaire dans l'enseignement primaire à Mayotte comme en métropole, appel à la grève ce mardi 23 mars. "Même si cela reste encore insuffisant, nos luttes ont porté ses fruits", annonçait le syndicat dans sa lettre aux affiliés il y a quelques semaines, faisant allusion au décret de titularisation des contractuels qui serait en cours de rédaction ainsi qu'à l'augmentation du nombre d'intégrations dans le corps des professeurs des écoles. Le syndicat se réjouissait également que le problème des constructions scolaires soit "arrivé jusqu'aux oreilles du chef de l'Etat", puisqu'un de ses conseillers les a rencontrés lors de la visite présidentielle en janvier. "Il est maintenant temps d'arracher notre indexation des salaires. Cette discrimination qui touche les enseignants du premier degré de Mayotte et plus généralement tous les agents publics de Mayotte n'a d'ailleurs d'autre avenir que disparaitre", poursuivait le courrier de Rivo, le secrétaire général, qui donne rendez vous aux manifestants ce mardi à 8h sur le parking du vice rectorat. Aucun autre syndicat local n'a appelé à suivre ce mouvement.

23/03/10 – La Halde interpelle les pouvoirs publics sur l’accès aux soins

Dans sa délibération n° 2010-87 du 1er mars 2010, la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) dénonce les discriminations et les atteintes graves au droit à la santé à Mayotte, rapporte le Collectif Migrants Mayotte. Elle "conclut au bien-fondé des affirmations de discrimination dans l'accès aux soins des étrangers en situation irrégulière et de leurs enfants ainsi que des mineurs étrangers en situation irrégulière ainsi que des mineurs étrangers isolés résidant à Mayotte". Elle demande aux autorités "de mettre en place l'AME (aide médicale d'État) ou une couverture médicale équivalente à Mayotte (…) sans attendre la départementalisation" et, étant donnée "la violation manifeste des stipulations de la Convention internationale des droits de l'enfant (…) à ce que les enfants dont les parents se trouvent en situation irrégulière ainsi que les mineurs isolés bénéficient d'une affiliation directe à la sécurité sociale".

Dans l'attente de ces mesures, elle demande en urgence "une circulaire à destination du Centre hospitalier de Mayotte et de l'ensemble des structures de soins" permettant un accès effectif aux soins, en particulier pour tous les enfants mineurs et les femmes ayant besoin de soins pré et post-nataux. Les associations signataires du Collectif se félicitent de cette délibération très attendue qui répond à une saisine inter-associative du 22 février 2008, ainsi qu'à plusieurs des griefs dénoncés avec un dossier plus complet dans une autre saisine du 30 janvier 2009. Elle fait suite aussi à plusieurs réclamations individuelles concernant des enfants gravement malades. Par ailleurs, la Halde reste saisie en ce qui concerne Mayotte de cas de discriminations en particulier en matière de prestations familiales, d'aide sociale à l'enfance et d'accès à l'éducation.

22/03/10 – La marine nationale recrute

Le bureau de recrutement de la marine nationale organise une réunion collective à l'école d'apprentissage maritime de Dzaoudzi le lundi 29 mars de 8h à 10h et de 10h à 12h.

22/03/10 – La Crec fait un premier bilan de ses journées spéciales

La campagne de recueil des dossiers par les agents de la Commission de révision de l'état-civil (Crec), en vue de permettre aux personnes qui le souhaitent de faire réviser leur état-civil, s’est déroulée avec succès dans les communes de Koungou et Dzaoudzi Labattoir.

L’équipe renforcée, animée par la secrétaire générale et composée de 4 agents  de la Crec, a collecté en une semaine autant de dossiers que durant plusieurs mois de fonctionnement habituel. Dans les communes de Koungou et Dzaoudzi-Labattoir, 557 personnes ont été reçues en deux semaines, dont 141 nouveaux dossiers déposés, 438 dossiers complétés et 175 dossiers finalisés.

Les prochaines journées spéciales se dérouleront du 15 au 19 mars à la mairie de Pamandzi, du 29 mars au 2 avril à celle de Mamoudzou et du 12 au 16 avril à celle de Dembéni.

22/03/10 – Semaine du développement durable

La semaine du développement durable, organisée conjointement par la direction de l'agriculture et de la forêt et le conseil général, se déroulera à Mayotte, du 1er au 7 avril. Le ministre de l'écologie et du développement durable a souhaité que la SDD de 2010 ait pour thème fédérateur la valorisation des changements de comportements observés depuis le Grenelle de l'Environnement. L'objectif est de faire prendre conscience au citoyen qu'il est un acteur essentiel du développement durable et qu'il peut aisément passer à l'acte. L'appel à projet local, a permis de mobiliser de nombreux organismes souhaitant organiser des actions se rapportant aux gestes du quotidien pour le développement durable, rapporte la préfecture. Le programme des animations qui se dérouleront sur différents sites tout au long de la semaine, sera présenté mercredi 24 mars à 9h30 à la Daf, salle Cachalot, rue Mariazé. Les organismes qui ont souhaité s'associer à cette manifestation seront présents afin de présenter leurs projets.

22/03/10 – Améliorer la politique de la ville

Dans le cadre des politiques publiques mises en oeuvre pour aider prioritairement les populations et les quartiers les plus défavorisés, dans une perspective de cohésion sociale et d'égalité des chances, des Contrats Urbains de Cohésion Sociale (Cucs) ont été signés entre des communes, le conseil général et l'Etat. Les neufs Cucs de Mayotte sont arrivés au terme de trois années de fonctionnement en 2009, un bilan sur les principales réalisations de la politique de la ville à Mayotte dans le cadre de ces contrats avait été réalisé début 2010. La préfecture a commandé une mission d'évaluation au cabinet réunionnais "Etudes Ethnosociologiques de l'Océan Indien"(ESOI), afin d'évaluer l'impact de ces contrats urbains de cohésion sociale et pour préparer l'avenir de la politique de la ville à Mayotte en améliorant l'efficacité des dispositifs mis en place. Les travaux d'évaluation commencés en juin 2009, se sont achevés le 24 février 2010. Une restitution de l'ensemble de ces travaux se déroulera le jeudi 25 mars de 9h à 11h45 à la mairie de Mamoudzou (salle des mariages).

22/03/2010 – Tribune libre : Hommage

 

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e monde économique perd un travailleur, un passionné, un humaniste porteur d’une ambition pour le développement économique et social de notre île. On ne retrouvera plus un Serge Castel. Pour faire ce qu’il a accompli, il était "le meilleur d’entre nous".

Je me souviens lors de sa première élection comme président du Medef il y a bientôt quinze ans, dans la salle des délibérations du conseil général, il n’avait pas été candidat pensant que je l’étais. Après la brève confusion qui suivit, Gamil Kakal l’incita à le faire, heureusement. Ce fut le bon choix ! Avec Jean-Luc Linhart nous avions été choisis tous les trois pour prendre en main la destinée du Groupement patronal de Mayotte, ancêtre du Medef.

L’aventure de bâtisseurs, amoureux de l’île aux parfums commençait. Je ne vais pas passer la brosse à reluire, mais quand même, quel bilan. Le GPM devenu Medef avec le professionnalisme de Danielle et aujourd’hui de Rachel, la création de l’Agefome FC devenue Opcalia avec Jean-Luc Linhart, Eric Taillefer, Marc Bailleul, Kadafi, le fils de notre ami Attoumane Soumaïla, l’ouverture de Medetram, médecine du travail de Mayotte avec Jean-Louis Gauthier, Edouard, Patrick, Amina, Idaroussi, sous la présidence de Christophe Limousin maintenant depuis plusieurs années, la naissance de la CACM, Caisse d’assurance chômage de Mayotte, avec Attoumani Abdallah, fils d’un de mes policiers en 1983, ancien du club de rugby de Bouéni, que j’ai eu l’honneur de présider .

Le Cnam, Conservatoire national des arts et métiers, bébé de Jean-Luc Linhart, Danielle, Djamal, dont la mise à mort est une honte quand on sait l’importance capitale de la formation pour la jeunesse mahoraise. L’abbé Grégoire doit se retourner dans sa tombe. La mise en place du paritarisme dans ces structures avec Boinali Saïd, Mohamed El Had Soumaïla, Salim Nahouda, et les autres qui oeuvrent à la CCT, commission consultative du travail, reconnue par le Président de la République qui va créer la même structure dans tout l’Outremer français, Mayotte servant d’exemple, de quoi être fiers !

 

Pourquoi cette décision de Serge ? Je pense qu’il répondra par écrit.

 

Quand il nous aura quittés, les louanges ne tariront pas comme à un autre niveau pour Mansour Kamardine qui n’est plus aux affaires. En 2OO1, j’avais conseillé à Serge de ne pas prendre la tête de la liste Mayotte Ensemble à l’élection de la chambre professionnelle, ce qu’il fit et en 2006 nous avons été élus avec Mayotte Ensemble. Il a mis en place la première chambre de commerce et d’industrie de Mayotte, dont il est le premier président, n’en déplaise à certains. Des esprits chagrins prédisaient à qui voulait bien l’entendre que Serge coulerait la Smart, licencierait le personnel de la CCI, etc.

L’histoire retiendra de son action, l’accord de l’UCCIA des Comores (Union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture) qui a accepté en 2OO8 que la chambre de commerce et d’industrie de Mayotte devienne membre à part entière de l’UCCIOI (Union des chambres de commerce et d’industrie de l’océan Indien ), reconnue comme le bras armé économique de la COI (Commission de l’océan Indien regroupant Madagascar, Maurice, Seychelles, Comores, Réunion). Enfin ! La reconnaissance politique internationale de Mayotte par l’action de Serge Castel, Pascal Plante, Marday Vincatassamy et de nos amis malgaches et comoriens.

En 2OO9, ce fut le Forum des îles de l'océan Indien à Mayotte, à l’issue duquel nos chemins se sont séparés. La fraternité, depuis Caïn et Abel, s’alimente de fratricides. Mon cher Serge, j’ai respecté ce que tu m’avais demandé au Reflet des îles, mais pour une fin symbolique. Avec Jean-Luc Linhart nous sommes les seuls à en connaître la signification. N’étant pas un spécialiste du Requiem, c’est bien comme ça ! Notre histoire s’achève et je terminerai en rendant hommage à ton couscous qui est le meilleur au sud de l’Equateur. Ne te retourne pas.

 

Michel Taillefer

Président du Medef Mayotte

 

22/03/2010 – Sport : Foot corpo / Zoom sur… le champion : Tilt-Oidf

 

 

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ela faisait deux ans que l'AS Police régnait sur le foot corpo à Mayotte. Une série de deux titres de champion successifs qui aurait pu se poursuivre si les joueurs de Tilt-Oidf n'étaient pas passés par là. Avec soixante et un point contre soixante pour l'ASP, l'équipe de Cavani a été sacrée championne, la veille de l'AG de la ligue mahoraise de football du 27 février dernier, soit trois mois après la fin de la compétition !

Ce titre 2009, l'équipe Tilt-Oidf le doit au talent de ses joueurs, mais aussi en partie à l'excès de confiance de l'AS Police qui pensait avoir assez de marge – entre les matchs en retard et l'inversement de plusieurs résultats maladroitement enregistrés par la commission du football entreprise de la LMF – pour ne pas se rendre à certaines rencontres et finir tout de même leader du championnat.

Mais pour l'équipe Tilt-Oidf, les règles sont les règles, et une fois l'ultime journée jouée, plus aucun match ne pouvait avoir lieu : "Jean-Pierre (Président du club, ndlr) s'est battu pour faire respecter cette règle, et il a eu gain de cause". Pour rappel, la police souhaitait rejouer le match qui l'opposait à Tétrama pour lequel, leur semblait-il, la ligue leur avait accordé un avis favorable quant à la demande de changement d'heure.

Les joueurs de Tétrama et les arbitres s'étaient rendus ce jour-là à l'heure initiale (16h), l'ASP s'est présenté à 18h dans un stade vide. Une victoire leur aurait permis de conserver leur titre de champion 2009, mais ce duel n'aura jamais lieu… Après la décision finale de la commission du foot entreprise, l'AS Police n'a finalement pas fait appel auprès de la FFF, laissant filer un 3ème titre d'affilée.

 

L'AS Police ne fait pas appel

 

Contrairement à 2005 et 2006 où l'équipe de Cavani a à chaque fois surclassé ses adversaires, et gagné le championnat, 2007, 2008 et même 2009, malgré le sacre furent des saisons vraiment difficiles pour Tilt-Oidf. "On n'a pas été dominateurs et il a fallu se bagarrer", juge l'ancien coach Olivier David, qui met en avant "une équipe courageuse et vaillante, mais l'effectif est court. Nous avons joué beaucoup de matchs sans remplaçant en 2009, et sans entraînement".

Pour 2010, le championnat demeure la priorité du centre de formation implanté à Cavani Mamoudzou. "Nous avons désormais un créneau pour les entraînements, tous les mardis soirs, et ça fait la différence. Des "jeunes" joueurs ont aussi été recrutés", affirme Olivier David, "ils ont la trentaine. C'est jeune pour le foot corpo", précise-t-il un brin souriant.

L'épreuve 2010 commence plutôt bien pour l'équipe désormais conduite par le coach André Persée. Vendredi dernier en ouverture de la saison, les rouges se sont imposés 5-3 à Passamaïnty face au promu CHM, ceci grâce à un triplé de Nicolas Mrozek qui retrouve ainsi de suite sa place de meilleur buteur, ainsi que des réalisations du très efficace Mahamoudou Hamidou et de l'insaisissable Fabien "Kirikou" Tincres. Ca paraissait pourtant compliqué pour le champion de Mayotte qui s'est vu à trois reprises revenir au score (1-1, 2-2, 3-3), mais il a su faire la différence en milieu de seconde période.

Dans ce championnat de DH, la route sera longue pour les amateurs du Tilt-Oidf, prêts à réitérer leurs performances de 2005 et 2006 où ils furent, à cette époque-là, imbattables. Mais ce qui compte avant tout, rappelle judicieusement le président Jean-Pierre, "c'est l'esprit de convivialité et de fair-play".

 

Ichirac Mahafidhou

 


 

Le Palmarès

2009 : Champion de Mayotte

2006 : Champion de Mayotte

2005 : Champion de Mayotte

2004 : Vainqueur de la coupe de Mayotte

 

L'effectif

Nadirou Anlimane "Douglas", Laurent Canavate, Mirghane Anli "Magi", Fabien "Kirikou" Tincres, Mohamed Ibrahim "Sorcier" (cap), Gilbert Salimbeni, Nakib Ali Halidi, Nicolas Mrozek, Christophe "Gattuso" Pichoire, Hervé Durand, Djinouri Ali, Yvrick Destouches, Bruno Etchegorry, Henry Danglades, Kader Boura, Philippe Le Van Phung et Mahamoudou Hamidou.

22/03/2010 – Education : Echange

 

 

 

{xtypo_dropcap}U{/xtypo_dropcap}ne bonne occasion pour les élèves mahorais de travailler le français de façon ludique, mais aussi de découvrir leur île, pour mieux la raconter aux petits métropolitains. Il a d'ailleurs fallu chercher la Métropole sur un globe terrestre et expliquer aux élèves que le monde est vaste et que nous ne vivons pas tous sur la petite île de Mayotte…

Les CP de Teyssode ont envoyé à leurs correspondants des photos d'eux, accompagnées d'un appareil photo jetable, avec pour mission de faire des photos d'eux, de leur école, de leur village, de leur île, pour leur permettre de découvrir Mayotte à distance. Les petits Mahorais ont donc appris beaucoup de choses sur leur île, pour pouvoir répondre au mieux aux nombreuses questions envoyées par leurs "nouveaux amis" Métropolitains.

Certainement étonnés par la description peu flatteuse de la salle de classe de Tsoundzou, par le fait que les Mahorais n'ont pas de jouet, pas de livre, etc., les CP de Teyssode leur ont annoncé dans une lettre qu'ils souhaitent "les aider à apprendre", et qu'ils leur envoient pour cela un colis.

Surprise lors du passage du facteur, il n'y a pas un colis mais dix ! A l'intérieur, des livres par dizaines, livres d'histoires pour enfants, de jeux, de coloriages, chaque colis en est rempli, de même que d'autres trésors comme des fournitures scolaires, des feutres, etc. Un des colis contient même un deuxième appareil photo jetable et une lettre réclamant "le plus de photos de Mayotte possible".

"Nous avons fait des sorties pour prendre des photos du village, des fruits qui sont vendus au marché, plein de choses avec lesquelles le CDP doit nous faire un petit livre que nous enverrons là-bas", raconte Claire. L'institutrice va également leur envoyer un exemplaire du livre de lecture "Azad et Laura", réalisé à Mayotte avec des textes parlant de l'île, ainsi que des trésors locaux : vanille, cannelle, coco… Les cadeaux des CP de Teyssode sont si nombreux qu'ils profiteront à toute l'école de Tsoundzou 1.

HF

22/03/2010 – Education : Sensibilisation

 

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ille tortues braconnées par an sur l'île, cinq dugongs restant dans le lagon d'après les estimations… Des chiffres alarmants qui montrent la nécessité d'éduquer les plus jeunes à la préservation de ces espèces rares, qui font la richesse du patrimoine mahorais. Prétexte à la sensibilisation, un concours est organisé par l'association des Naturalistes à destination des élèves de CE1, CE2 et sixième.

Mardi après-midi, les élèves de 6e1 et 2 du collège de Kani-Kéli recevaient, pour préparer ce concours, la visite de Nicolas Régis, instituteur détaché auprès de l'association, qui a donné une conférence en images de deux heures sur le sujet. Très attentifs aux explications, les élèves maîtrisent déjà une partie du sujet, pour l'avoir travaillé au préalable en cours de SVT. Par la suite, ils travailleront en cours de français à l'écriture d'un conte ayant pour sujet le dugong et la tortue, conte qui fait l'objet du concours.

Si bon nombre d'entre eux annonce avoir déjà vu une tortue – les plages du sud reçoivent souvent leur visite – ils n'ont en revanche jamais entendu parler du dugong. Que ce soit au sujet de l'un ou l'autre animal, on sent les deux classes très attentives et très curieuses. Tout au long de son intervention, Nicolas Régis est bombardé de questions : pourquoi les tortues viennent sur les plages pour pondre, pourquoi les gens mangent de la tortue alors que c'est interdit – deux élèves reconnaîtront en avoir mangé une fois -, comment fait-on pour savoir qu'il ne reste que cinq dugongs, et ainsi jusqu'à avoir suffisamment de notes pour alimenter leur future création littéraire.

 

Le vieil homme est bouleversé à l'annonce que le dugong a pratiquement disparu

 

Pour alimenter son discours et permettre aux jeunes de voir au moins une fois des évènements dont ils sont rarement les spectateurs, comme la ponte ou l'éclosion de tortues, le conférencier leur projette un extrait du film "Mayotte et son lagon", qui concerne les tortues, ainsi que le film sur les dugongs "les dernières sirènes de Mayotte", réalisé l'an dernier par Clap pour le Festival de l'image sous-marine. Particularité de ce court documentaire : un vieux pêcheur, de Kani-Kéli justement, est interviewé et raconte comment on pêchait et mangeait le dugong autrefois. Le vieil homme est bouleversé à l'annonce que le dugong a pratiquement disparu de nos eaux et son témoignage ne laisse pas les jeunes collégiens indifférents.

En conclusion, et pour les aider dans leur participation au concours, les jeunes regardent une vidéo qui raconte la légende de l'îlot de sable blanc. Les 11 classes de sixième et les 16 classes de CE1 et CE2 candidates au concours ont droit à la même intervention. Les classes de sixième doivent réaliser un conte sur le dugong et la tortue, les primaires une affiche de sensibilisation. Les lauréats de chaque niveau gagneront le droit d'embarquer sur le bateau de la tortue de Petite Terre.

 

Hélène Ferkatadji

22/03/2010 – Politique de la ville

 

 

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}l est 19h30, et comme chaque soir de semaine, l'école primaire de Bandrélé se remplit peu à peu de dizaines de jeunes, cartables sur le dos, qui viennent faire leurs devoirs et réviser. D'un côté de l'établissement les jeunes inscrits à l'association qui viennent tous les soirs, de l'autre ceux qui viennent en "libre service" pour de l'aide aux devoirs avec le concours d'un surveillant du collège de la commune. En tout une centaine de jeunes, de la 6e à la terminale, qui sont là jusqu'à 21 heures, plus tard parfois pour les lycéens motivés.

Créée dans les années 80, l'AEB proposait autrefois uniquement du soutien scolaire pendant les grandes vacances, aujourd'hui elle est ouverte tous les soirs de la semaine et pendant les vacances grâce aux étudiants qui viennent aider. Elle possède des annales d'examens, des dictionnaires et un ordinateur pour gérer les inscrits. Les jeunes cotisent 10€ l'année pour être inscrits et sont tenus à l'assiduité. Les dirigeants actuels y sont venus se faire aider pour leurs devoirs, puis pour aider les plus jeunes, et supervisent maintenant le fonctionnement de cette association exemplaire, tant par sa longévité que par son organisation.

Depuis 2007, les fonds de la politique de la ville ont permis l'achat de manuels, de l'ordinateur et de rémunérer les étudiants qui font l'aide aux devoirs. "L'an dernier, il n'y a eu aucun redoublement en collège chez les jeunes de l'association, et 99% de réussite au bac", annonce fièrement le vice-président de l'AEB.

 

"L'objectif pour cette année est 100% de réussite"

 

"L'objectif pour cette année est 100% de réussite." Dans les salles l'ambiance est studieuse, on travaille par petits groupes ou seul, avec la possibilité de demander de l'aide aux étudiants en BTS ou à l'IFM qui sont présents. Un responsable par salle gère les besoins des autres, et on travaille beaucoup par entraide, "comme à l'internat", précise Dhoifir Bacar. Le chargé de projet politique de la ville pour la commune de Bandrélé a lui-même fait ses devoirs dans cette école, au sein de l'association, il y a maintenant plusieurs années.

"Le Cucs de Bandrélé finance trois associations d'accompagnement scolaire, les autres sont à Nyambadao et M'tsamoudou, mais celle-ci reste la référence. Avec la mise en place de la charte, on va encore l'améliorer et la professionnaliser." La charte, c'est une collaboration accrue entre la préfecture, le conseil général et le vice-rectorat, pour améliorer l'accompagnement scolaire dans les villages. Sous l'impulsion de Pierre Berger, délégué du préfet à la politique de la ville depuis l'an dernier, un Guide de l'accompagnement à la scolarité va bientôt être édité et distribué à toutes les associations financées par les Cucs, afin de cadrer davantage leurs actions.

"Nous avons décidé de bien cadrer notre domaine d'action, à savoir que nous ne faisons pas du soutien scolaire pour les élèves en grande difficulté, car c'est un domaine particulier. Notre champ d'action est l'aide aux devoirs, l'accompagnement scolaire", précise Pierre Berger. "Ce cahier des charges nous permet d'avoir des associations habilitées et compétentes, sans pour autant casser les initiatives."

 

Prochaine étape, la professionnalisation

 

Dans ce cadre, une formation pour les bénévoles de ces associations est prévue, de même que la mise en place de fichiers d'inscription des jeunes, ainsi que de fiches liaison entre l'établissement scolaire de l'élève et l'association, pour un meilleur suivi. Un système déjà existant à l'association de Bandrélé. L'an dernier, les membres d'association de quelques communes en Cucs ont déjà eu droit à une journée et demie de formation avec le Cefsm et le centre de ressources de la politique de la ville.

Cette formation devrait cette année être étendue à tous, sur le modèle de ce qui se fait au Cefsm et en partenariat avec le Greta. "Depuis que cette association existe, elle s'est constamment améliorée", estime Dhoifir Bacar, qui précise que l'AEB s'occupe également de Radio Est et a mis en place la première bibliothèque associative de l'île. "La prochaine étape, je l'espère, est la professionnalisation."

Un espoir partagé par Pierre Berger, qui souhaite que les jeunes qui donnent de leur temps pour l'accompagnement scolaire puissent avoir un réel contrat et valoriser ainsi cette expérience dans leur vie professionnelle.

 

Hélène Ferkatadji

22/03/2010 – Colloque international

 

 

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}et évènement de grande ampleur est organisé par le professeur Foued Laroussi, directeur du laboratoire linguistique, didactique et francophonie de l'université de Rouen, et responsable d'un groupe de chercheurs sur le plurilinguisme à Mayotte, où il vient régulièrement travailler depuis 2003.

Financé par le conseil général via le Cefsm, le vice-rectorat, l'université de Rouen et certainement la région Haute-Normandie, le colloque comportera, le mardi 18 en conclusion de la journée, une table ronde qui réunira le préfet, le président du CG, les parlementaires et le vice-recteur sur le thème "Langues et départementalisation : comment penser l'avenir de Mayotte ?".

Durant les quatre jours, les conférenciers se succèderont au cinéma, au CG et à la mairie de Mamoudzou, pour aborder les problématiques linguistiques de Mayotte, mais également d'autres territoires plurilingues et francophones comme la Nouvelle-Calédonie, la Tunisie, la Polynésie ou encore le Mali. "Le but est de ne pas faire ici les mêmes erreurs qui ont été faites ailleurs dans le domaine de la langue et de l'enseignement du français", explique le professeur Laroussi, "d'où l'intérêt de donner des exemples de ce qui s'est fait ailleurs".

Le professeur et son équipe, le Groupe de recherches sur le plurilinguisme à Mayotte, devenu au fur et à mesure un groupe international, estiment que leur travail s'inscrit dans le contexte de la départementalisation et du développement de Mayotte.

"Je ne suis pas un fervent militant du tout shimaore, mon travail vise à faire perdurer les langues locales, mais également à améliorer l'apprentissage du français. Travailler sur la maitrise du français par les jeunes ne veut pas obligatoirement dire mettre fin aux langues locales, et de même faire valoir les langues locales ne signifie pas combattre la pratique du français."

Retransmis sur RFO et, le professeur l'espère, sur la Chaîne Parlementaire, ce colloque sera le point culminant des travaux menés ici depuis plusieurs années. "Le but est de déterminer comment faire pour que le plurilinguisme devienne un atout pour l'île plutôt qu'un problème." Les conférences auront lieu toute la journée du lundi au mercredi, M. Laroussi espère y voir les responsables politiques et également les enseignants de l'île.

22/03/2010 – Tourisme

 

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e samedi 27 mars prochain arrivera le MSC Discovery, un bateau de croisières de plus de 500 passagers qui est attendu au port de Mamoudzou pour une escale d’une journée sur l’île au lagon. Le MSC suivra de quelques jours l’arrivée du paquebot Island Sky en provenance du Mozambique avec 90 passagers à son bord.

Selon un communiqué du comité, à l’occasion de l’escale du MSC Discovery, le CDT de Mayotte et l’ensemble des partenaires mettront en place le nouveau dispositif d’accueil des croisiéristes qui fonctionnera pour tous les bateaux de plus de 300 passagers. Cette démarche a pour enjeu de repositionner Mayotte comme escale incontournable au sein de l’océan Indien pour l’accueil des compagnies de croisières internationales. L’ensemble des partenaires de la filière s’est ainsi associé au CDTM pour garantir aux compagnies de croisières un accueil optimal des croisiéristes à l’occasion de leur escale sur l’île au lagon.

Celui-ci vise à organiser la circulation des flux des passagers, à garantir la sécurité des passagers sur les sites de visites et à améliorer et optimiser les conditions d’accueil, d’information et d’orientation des croisiéristes lors de leur escale "découverte" de Mayotte. Il se déclinera en cinq offres et services.

 

Entre 40 € et 90 € dépensés par croisiériste lors d’une escale

 

Un village d’accueil et d’exposition sera organisé en partenariat avec la chambre des métiers et de l’artisanat, la chambre d’agriculture et la Daf. Il s’articulera autour d’une exposition qui regroupera des produits agricoles, dont la vanille et l’ylang, ainsi que des produits d’artisanat d’art mahorais. Les croisiéristes seront accueillis dès leur arrivée sur un ponton décoré aux couleurs de Mayotte et animé par des chants et danses traditionnels assurés par les groupes folkloriques FTM et du Cclej de Pamandzi.

Un livret d’accueil en trois langues valorisant les sites à découvrir et de visites, édité par le comité du tourisme avec le soutien financier du conseil général, sera distribué dès le 27 mars aux passagers ainsi qu’aux transporteurs et taxis habilités à transporter les croisiéristes non excursionnistes. Côté sécurité, les sites touristiques et de visites décrits dans le livret d’accueil feront l’objet d’une surveillance particulière par les services de police de Mayotte. Les parkings du marché, du 5/5 et une partie du ponton croisiériste seront fermés au public. La circulation sera limitée au rond-point de la barge entre 8h et 9h et entre 11h30 et 12h30.

L’ensemble des composantes de ce dispositif croisière a aussi pour but de générer des retombées économiques, grâce aux achats et dépenses des croisiéristes qui sont estimés en moyenne, en matière d’artisanat et cadeaux souvenirs, entre 40 € et 90 € par croisiériste lors d’une escale. Soit plus de 20.000 € de dépenses attendues avec l’arrivée du MSC Discovery.

En ce sens, et compte tenu des enjeux pour Mayotte, le CDTM souhaite sensibiliser et associer toute la population à l’importance pour Mayotte de se mettre en scène et de se présenter sous son plus beau jour et demande son soutien et la participation de tous les Mahorais pour accueillir les croisiéristes dans les meilleures conditions qui soient.

22/03/2010 – Entretien avec le vice-consul de France à Anjouan

 

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo : Pourquoi avoir réouvert le consulat de France à Anjouan ?

Frédéric de Souza : C'est une volonté politique, suite aux réunions du GTHN (Groupe de travail de haut niveau). C'est à l'occasion de ces réunions qu'il a été décidé qu'il fallait réouvrir le consulat à Anjouan, à la demande des autorités locales. Il avait auparavant fermé en urgence en mars 2008.

 

MH : L'intérêt de cette antenne consulaire est-il qu'elle permet aux Anjouanais de faire leur demande de visa sans avoir à se déplacer à Moroni ?

FS : Oui, absolument. Quand un Anjouanais voulait se rendre à Mayotte, c'était un véritable parcours du combattant. Ils ne sont pas déjà pas très riches, alors payer un voyage et un séjour jusqu'à Moroni, attendre plusieurs jours et éventuellement revenir avec un refus – ce qui était assez souvent le cas – ce n'était pas vivable. On a donc réouvert cette antenne consulaire et depuis, on délivre énormément de visas.

 

MH : Combien de visas ont été délivrés depuis la réouverture du consulat ?

FS : En janvier 2009, on a délivré environ 150 visas, deux mois plus tard, on en était à 300, et à la fin de l'année, on délivrait 400 à 500 visas par mois. En 2009, on a dû dépasser les 5.000 demandes, et on a délivré 4.000 et quelques visas. Donc, un taux de refus très faible. Ce sont des visas court séjour de trois mois.

 

"Si j'appliquais la réglementation des visas à la lettre, on délivrerait peut-être 1 ou 2% des demandes"

 

MH : Quels sont les critères pour les délivrer ?

FS : Si j'appliquais la réglementation des visas à la lettre, on délivrerait peut-être 1 ou 2% des demandes… Normalement, il faut vérifier tout un tas de critères, de solvabilité notamment. Pour faciliter la vie des Anjouanais, on a énormément simplifié la procédure, avec une attestation d'accueil, la garantie de retour de l'hébergeant, et 2 ou 3 papiers, au lieu de la vingtaine au départ. On applique aussi surtout un tarif très faible puisque le visa est à 9 €, contre 60 € normalement.

 

MH : Que se passe-t-il pour l'hébergeant lorsque la personne ne revient pas aux Comores ?

FS : Jusqu'à présent, nous avons été très larges. On a aujourd'hui un taux de non retour de 40%. On avait prévu plus, donc on est malgré tout assez satisfait de ce chiffre. On n'a pas mené une politique de répression très forte en ce qui concerne les hébergeants, mais depuis quelques temps on s'est aperçu qu'il y avait beaucoup d'abus au niveau de Mayotte, avec souvent des hébergeants qui ne connaissent même pas l'hébergé, ce qui montre qu'il y a tout un trafic qui se fait là-dessus. Alors la Paf à Mayotte commence maintenant à rendre visite aux hébergeants pour leur demander des comptes, lorsque la personne ne revient pas. Car tout visa qui est délivré fait l'objet d'un contrôle retour : on donne le visa à la personne, elle s'en va à Mayotte, et elle est censée revenir se présenter au consulat pour signaler son retour. C'est ainsi que l'on peut contrôler les retours et se retourner ensuite vers les hébergeants.

 

"Il y a 6 à 8 départs par jour de kwassa, avec la complicité de tous. C'est une industrie énorme"

 

MH : Il n'y a que des visas touristiques, pas de visas saisonniers pour travailler ?

FS : A 90%, ce sont des visas touristiques. Nous avons quand même quelques visas long séjour pour des étudiants ou des gens qui vont rejoindre leur famille. Mais là, on ne décide pas tout seul, on demande l'aval de la préfecture de Mayotte. Il n'y a pas de demandes de visas saisonniers : les personnes demandent des visas court séjour, soit disant pour aller voir leur famille, pour des soins ou pour une cérémonie, en fin de compte, la véritable raison du voyage, c'est d'aller travailler. Donc, ils vont travailler 3 mois puis ils reviennent.

 

MH : Pouvez-vous nous parler de la coopération française avec l'île autonome d'Anjouan ?

FS : La semaine dernière, notre ambassadeur est venu à Anjouan. Il a passé 3 jours entiers à parcourir l'île, pour inaugurer un marché que l'on a ouvert dans le Nyumakélé et une école pour handicapés à Domoni. Il est aussi allé dans le petit village de Brémani, dans le Nyumakélé, pour visiter le site où sera sans doute installée une nouvelle maternité. Les gens du Nyumakélé n'ont pas d'accès facile aux soins, et comme ce sont principalement eux qui sont candidats à l'immigration clandestine, notamment pour des raisons de santé et pour accoucher à Mayotte, il me semble de bon sens d'aller installer une maternité là-bas.

La coopération française est également en train de construire une route de 9 km pour relier le village isolé de Djimilimé. Il y aussi des projets de captage d'eau du côté de Sima. On s'intéresse également aux femmes entrepreneurs qui veulent lancer une ligne artisanale.

 

MH : Est-ce qu'il y a aussi une coopération policière pour essayer de démanteler les filières de kwassa-kwassa et de trafic d'êtres humains ?

FS : Il y a 6 à 8 départs par jour de kwassa, avec la complicité de tous. C'est une industrie énorme : il y a des rabatteurs, on loge, on nourrit, on répare, il y a des mécaniciens moteurs, tout un éventail de petits métiers autour de ça, et bien entendu des complicités locales. Il y a des gens qui sont censés arrêter ce trafic et qui en profitent ensemble.

A la fin du premier semestre de cette année, il va vraisemblablement y avoir une coopération policière mise en place. Nous recevons d'ailleurs actuellement pas mal d'appels de candidats et la sélection est en train de se faire pour que nous ayons un agent de la police française chargé de coopérer avec les autorités locales, qui sera sur place en permanence.

"On propose régulièrement de l'argent aux agents qui travaillent ici, ça va jusqu'à 3.000 ou 4.000 € pour avoir un visa !"

 

MH : Des ressortissants français et anjouanais portent de graves accusations contre vous, de trafic d'influences pour l'obtention d'un visa et notamment de l'assurance, par l'intermédiaire de gens qui se réclament de vos amis…

FS : Oui, il y a tout le temps ce genre d'accusations de gens mécontents. Je n'ai absolument pas de relation privilégiée ni avec les compagnies d'assurance, ni avec les compagnies de transport. On propose régulièrement de l'argent aux agents qui travaillent ici, ça va jusqu'à 3.000 ou 4.000 € pour avoir un visa ! C'est énorme, et j'avoue que je ne comprends pas pourquoi tout cet argent qu'ils sont prêts à dépenser pour des visas, ils ne l'utilisent pas sur place… En France aussi, il y a tout un réseau, surtout de la part de Grands-Comoriens.

Quand nous sommes arrivés ici pour ouvrir le consulat, on a décidé de faciliter les choses aux Anjouanais, en mettant le visa à 9 €, en leur demandant un billet aller-retour et une assurance voyage. Les compagnies maritimes avaient des tarifs assez élevés : je suis allé les voir et leur ai demandé un effort. Une compagnie, le Maria Galanta, a accepté de baisser de 50% ses billets pour les Anjouanais qui auraient un visa délivré par le consulat. Je suis ensuite allé voir les assurances avec le même discours et il n'y en a qu'une sur les 3 qui existent sur place qui a accepté de les baisser considérablement. Evidemment, les gens vont au moins cher et cette assurance a pris le marché en grande partie. Je reçois bien sûr aussi des demandes des autres assureurs.

Toutes ces rumeurs sont infondées. Je suis allé voir la compagnie maritime concurrente du Maria Galanta et elle a, elle aussi, encore baissé ses billets. Je joue là-dessus pour faire baisser encore plus le coût du voyage. C'est ma préoccupation parce que plus on baisse le coût du voyage, moins les gens seront tentés d'aller vers les kwassa-kwassa. Actuellement, le passage en kwassa-kwassa est dans les 200 €. Avec 30 personnes dedans, ça fait un passage dans les 6.000 €, c'est très intéressant, surtout quand on voit des promotions, au port, de barques à 600.000 francs comoriens (1.200 €).

 

Propos recueillis par Julien Perrot & François Macone

18/03/10 – Perquisition au CDTM

La section de recherche de la gendarmerie de Pamandzi a déployé hier un important dispositif afin de saisir les dossiers papiers et copier les données des disques durs des ordinateurs du comité du tourisme de Mayotte (CDTM). Les enquêteurs auraient ainsi collecté des informations qui retracent la vie financière du comité depuis 2004, et ce sur la base d'une "enquête préliminaire ordonnée par le parquet", selon les représentants de la section de recherche. Cette perquisition, qui s'est déroulée du matin jusqu'à tard dans la soirée d'hier, devrait déboucher sur une enquête portant sur les finances et le fonctionnement du comité. Deux domaines sur lesquels pèsent de lourds soupçons de malversation, tant les incohérences relevées par la presse depuis de nombreux mois semblent criantes.

18/03/10 – La vétusté des écoles a encore frappé

Mardi après midi, à l'école élémentaire de Tsoundzou 1, un tableau des tombé sur un instituteur, lui occasionnant 10 jours d'ITT. Le Snuipp, syndicat majoritaire de l'enseignement primaire, s'est indigné de cet accident dans une lettre adressée au vice rectorat, dans laquelle il estime que "si la responsabilité du Maire de la commune de Mamoudzou est indiscutable puisqu'il est le propriétaire de cette école", le vice rectorat a également sa part de responsabilité dans l'affaire. Le syndicat rappelle que le dernier passage dans cette école de la commission d'hygiène et de sécurité remonte à avril 2008, et qu'à l'époque, déjà, elle avait émis un avis défavorable.

"Le vice rectorat a laissé des élèves et des enseignants travailler dans une école dangereuse. Il s'agit ici d'une mise en danger de la vie des élèves et des enseignants de l'école de Tsoundzou 1. Pouvez vous à ce sujet nous indiquer les mesures que vous allez prendre pour le collègue accidenté ?', s'interroge le secrétaire général du Snuipp Mayotte, qui précise que cet accident met en lumière le problème plus général de la vétusté des écoles de l'île, problème maintes fois évoqué par les instituteurs. "Nous souhaiterions que dans les plus brefs délais, le vice rectorat prennent des mesures coercitives à l'endroit des communes pour qu'elles mettent aux normes les écoles qui demeurent dangereuses", conclue le courrier. Si l'entretien et la rénovation des écoles est à la charge des communes, le vice rectorat a en effet devoir d'alerter ces dernières lorsque les conditions d'hygiène ou de sécurité ne sont pas acceptables.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes