22/04/10 – Des regrets pour les Mahorais à Clairefontaine
21/04/10 – La circulation aérienne se normalise
Les compagnies aériennes ont profité hier d'une amélioration des conditions météorologiques pour faire partir leurs vols de et vers Paris et Marseille. L'éruption du volcan Eyjafjallajökull a provoqué la fermeture de la majorité des aéroports français depuis jeudi soir empêchant les liaisons vers Paris, Lyon ou Marseille de se faire depuis la Réunion, Mayotte ou Nairobi. Pour Air Austral, seule compagnie reliant Mayotte à l'Hexagone tous les jours, tous les passagers bloqués (environ 150) depuis vendredi ont pu partir hier (mardi) et avant-hier (lundi). "Deux vols sont partis de la Réunion lundi, un en direction de Toulouse et pour Paris. Hier, deux vols sont partis de Paris pour la Réunion alors qu'un vol a décollé pour Paris et un autre pour Marseille" nous a indiqué Didier Salaün, directeur régional d'Air Austral à Mayotte.
Aujourd'hui, ce sont encore deux vols qui partiront de la Réunion pour l'Hexagone. Pour Corsairfly, le vol annulé de vendredi dernier a été programmé hier soir et doit arriver ce matin à 7 h 45 à Pamandzi, mais à l'heure où nous écrivions ces lignes, la confirmation n'était pas encore faite. Les responsables de la compagnie affirment avoir prévenu les 160 passagers que leur vol en direction d'Orly via Antananarivo est programmé ce matin à 9 h. En cas de changement, ils seront prévenus, mais Corsairfly se veut optimiste. En revanche, un nouveau nuage se profile à l'horizon et pourrait bien bloquer à nouveau les aéroports européens dans les jours à venir. Le trafic régional lui fonctionne normalement. Concernant Air Madagascar, le trafic doit reprendre normalement dès ce mercredi.
21/04/10 – Les agents de l’Insee en grève pour être payés à la fin du mois
Les agents de l'antenne de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) à Mayotte sont en grève depuis jeudi matin pour être payés à la fin du mois, comme tous les autres fonctionnaires du ministère des Finances et leurs homologues réunionnais de la direction régionale. En effet, depuis la réforme des payes opérée début janvier qui les a centralisé au niveau national, les 5 agents (les 2 autres étant mis à disposition du conseil général) ont vu le jour de leur paye fluctuer sans raison apparente : ils n'ont été payés que le 20 février pour le mois de janvier, début mars pour le mois de février, et le 10 avril pour le mois de mars .
"Mayotte ne peut pas être sous le régime de paye sans ordonnancement préalable, car les taux de cotisation sont différents ici. L'administration n'aime pas les cas complexes, l'exception de Mayotte a été mal anticipée", explique Matthieu Morando, le directeur de l'antenne de l'Insee, qui n'est pas en grève mais soutient les revendications "légitimes" des agents. "On n'a pas d'explication sur le motif réel de ces retards. On nous a envoyé une note nous disant qu'on ne pouvait pas entrer dans le nouveau système informatique national de paye et qu'on serait payé vers le 5 du mois, ou sinon on devra donner l'alerte à la direction réunionnaise qui la transmettra à la direction nationale… C'est inadmissible !", tempête pour sa part Jean-Claude Auguste, le directeur adjoint, qui rappelle les contraintes de virements bancaires dans la vie personnelle des agents. "Une lettre qui sera envoyée à la direction générale à Paris est en préparation pour demander une paye à la fin du mois", nous apprend mardi soir M. Morando.
21/04/10 – Grève générale prévue pour jeudi et le 28 avril
De nombreux syndicats seront dans les rues pour suivre les revendications de la journée de grève générale nationale (salaires, emplois précaires), mais aussi pour porter des revendications plus locales. Le rassemblement se fera à partir de 8 h sur le parvis du Comité de tourisme et les principaux points de revendication sont les suivants : l'intégration de tous les agents au sein des fonctions publiques territoriales entre autres. La CGT-Ma et la Cisma-CFDT seront dans les rues le mercredi 28 avril pour les mêmes revendications toujours à 8 h.
21/04/2010 : Festival
{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e Festival des arts traditionnels de Mayotte et la commémoration de l’abolition de l’esclavage ne font plus qu’un, et si la programmation a été réduite sur 5 jours, elle n’en est pas moins intéressante. La Dilce a l’ambition de faire de ce festival « un musée vivant ». « Ce grand évènement entre cette année dans sa troisième édition, il ambitionne, encore une fois, d’être l’espace public d’exhibition de toute la diversité de notre culture à travers ses danses, ses chants et son artisanat ».
En effet, cette année, la culture swahilie est mise à l’honneur avec entre autre la venue d’artistes kenyans : musiciens, danseurs… La troupe Kitana Bin Kalam, composée de percussionnistes, danseurs et chanteurs, se produira à deux reprises sur le parvis du front de mer de Mamoudzou. Ces derniers proposent des chants et danses kenyans, mais aussi mélangés avec d’autres rythmes africains de la côte est-africaine. Ils chantent en swahili, français, anglais et giriama.
Sandra Nkaké en concert unique le 24 avril
Le spectacle « Mnavi vuta, nkivuté », basé sur un poème en swahili littéraire, sera également présenté à deux reprises par une troupe kenyane, « proche du cérémonial soufi, le spectacle cherche à exalter les sens par les mots et les sonorités musicales… »
Autre évènement de ce festival, la venue de la chanteuse Sandra Nkaké en concert le 25 avril au cinéma de Mamoudzou. La chanteuse d’origine camerounaise a présenté son premier album « Mansaadi » cette année et est déjà considérée comme une artiste soul incontournable, dont la musique se situe dans la lignée d’Eryka Badu et Macy Gray. « A Mayotte, elle fera un concert unique qui tonnera comme un rappel de l’héritage africain de la diaspora du grand continent », affirme la Dilce.
Tout au long du festival, une exposition intitulée « Les portes swahilies » sous-titrée « Influences croisées et partagées le long de l’océan Indien occidental », sera visible dans le hall du comité du tourisme. L’exposition a été réalisée par Marie-Pierre Ballarin, chercheuse de l’IRD, et Abdullah Mubarak Abdulqadir, conservateur au musée de Lamu (Kenya), et « met en lumière la diversité et la constance des influences culturelles (de la côte swahilie) ».
Kabar poétique pour la commémoration de l’abolition de l’esclavage
Une conférence aura lieu dans la salle de cinéma le 24 avril, portant sur « les chants soufis dans les société swahilies de l’Afrique de l’Est, fonction sociale et pratique spirituelles ». Des démonstrations de débah, maoulida ya shengé et dahira auront évidemment lieu durant le festival.
Enfin, le jour de la commémoration de l’abolition de l’esclavage, mardi 27 avril, le kabar poétique de Mlaili Kondro intitulé « Malo » sera présenté sur le front de mer de Mamoudzou dans la soirée. « Malo est une évocation basée sur les textes phares des chantres de la liberté de l’Homme noir et de l’Homme tout court, tels Aimé Césaire, Edouard Maunnick. (…) « Malo » s’inspire de la cérémonie du rumbu en donnant la parole aux esprits des esclaves à travers le récit de la légende de Malo ».
Ce jour-là, un village traditionnel sera monté sur le front de mer, ainsi qu’un défilé sur les tenues swahilies et macuas aura lieu dans l’après-midi.
Marion Châteauneuf
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20/04/10 – Grève générale prévue pour les 22 et 28 avril
La journée de jeudi va peut-être paralyser l'île puisque de nombreux syndicats seront dans les rues pour suivre les revendications de la journée de grève générale nationale (salaires, emplois précaires), mais aussi pour porter des revendications plus locales. Le rassemblement se fera à partir de 8 h sur le parvis du Comité de tourisme et les principaux points de revendication sont les suivants : l'intégration de tous les agents au sein des fonctions publiques territoriales, d'Etat et hospitalière en tenant compte des anciennetés passées au sein de la fonction publique de la CDM, la titularisation de tous les contractuels, l'alignement immédiat et sans condition du SMIG local sur le SMIC national, l'indexation des salaires, la retraite, etc. La CGT-Ma et la Cisma-CFDT remettront le couvert le mercredi 28 avril pour les mêmes revendications toujours à 8h.
20/04/10 – A Kawéni, la classe patrimoine vit ses dernières heures
La classe patrimoine du collège de Kawéni s'est offert un coup de pub ce lundi après midi en organisant un grand nettoyage des abords du collège, pour sensibiliser ses camarades et concitoyens au problème des déchets dans le village. Créée il y a 4 ans, l'option patrimoine, disponible en 4e, concerne des élèves motivés par l'apprentissage de l'Histoire de Mayotte et par son patrimoine, à raison de deux heures supplémentaires par semaine, assurées par deux enseignantes en Histoire et en technologie. L'an dernier, la classe patrimoine avait choisi de travailler sur l'usine sucrière de Kawéni, cette année elle s'attaque au patrimoine urbain, avec un travail sur la ville de Kawéni "entre passé, présent et futur". Pour le passé, on reste sur l'usine sucrière, le présent concerne le Plan local d'urbanisme, en cours d'élaboration à la mairie de Mamoudzou comme dans les autres communes, et le futur se travaille en informatique avec de la création en trois dimensions et l'étude de l'habitat durable.
Au cours de l'année, la classe a travaillé avec les Archives départementales, les Naturalistes, la politique de la ville et un architecte. L'étude de l'urbanisme et du cadre de vie a permis aux élèves d'appréhender la problématique de la pollution qui touche la ville aujourd'hui et notamment sa rivière. En attendant la fête du collège au mois de juin, pour lequel ils ont préparé plusieurs manifestations sur le sujet, les élèves ont donc choisi d'organiser cette opération de nettoyage, en partenariat avec la politique de la ville qui a fourni une benne à ordures, des gants et des sacs. Une opération qui permet aussi de rappeler l'existence de cette option qui devrait disparaitre, comme de nombreuses autres, à la rentrée prochaine, faute de moyens horaires donnés par le vice rectorat.
19/04/10 – Baignade déconseillée à N’Gouja
Suite à la survenue d'irritations respiratoires, chez des personnes ayant fréquenté la plage de N'Gouja, les autorités sanitaires déconseillent la baignade sur cette plage dans l'attente des résultats des investigations en cours. Contact : 06 39 69 14 29
19/04/10 – Kawéni se met au vert
La classe patrimoine du collège de Kawéni organise une opération de sensibilisation aux problèmes des déchets dans la ville de Kawéni. Elle montrera l'exemple aux autres élèves en ramassant les déchets avec ses professeurs le lundi 19 avril de 15h à 17h aux abords du collège. Tous les volontaires sont les bienvenus. La Mairie de Mamoudzou est partenaire de l'opération et les élus sont attendus pour 15h15. La classe patrimoine travaille cette année sur le thème "Kawéni, passé, présent et futur". L'étude du patrimoine urbain est importante à un moment où les villes de Mayotte connaissent des transformations, liées à l'augmentation de la population et de nouvelles pratiques de consommation. Les élèves ont donc été sensibilisés à l'évolution de leur ville, depuis sa vocation agricole avec l'usine sucrière jusqu'à son orientation tertiaire et industrielle. Ils ont pu constater les nombreux problèmes de pollution qui touchent la ville aujourd'hui et notamment sa rivière. Emmenés par leurs enseignants, ils passent de l'ordinateur au sac poubelle pour attirer l'attention sur l'importance du patrimoine de l'île, en espérant conserver l'activité "patrimoine" au collège l'an prochain.
19/04/10 – Séminaire sur l’hébergement touristique durable
La préfecture de Mayotte et l'Ademe organisent un séminaire sur l'hébergement touristique et la gestion durable des ressources. Ce séminaire s'inscrit dans le contexte du développement touristique de Mayotte. Il vise à inciter les acteurs du secteur de l'hébergement touristique à mettre en place un programme de gestion durable des ressources (énergie, eau déchets, politique d'achats) et à les accompagner dans cette démarche en leur fournissant des outils techniques et financiers. L'objectif est de promouvoir une image "verte" tout en permettant aux entrepreneurs du secteur de réaliser des économies. Il aura lieu le mardi 20 Avril de 8h30 à 17h à l'hôtel Sakouli. Les porteurs de projet de création extension ou rénovation sont particulièrement concernés par ce séminaire qui s'attachera à proposer des solutions concrètes.
Avril 2010 : Conservatoire du littoral
{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}lors que notre regard se perd sur un vol d'oiseaux marins au-dessus de la vasière des Badamiers, notre chemin nous mène à travers une végétation luxuriante vers les plages de Moya, situées entre le lac Dziani et la Vigie, le point culminant de Petite Terre. Tous ces sites font partie du domaine du Conservatoire du littoral, qui est propriétaire de 356 hectares dans les communes de Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi. "On pourrait intervenir partout à Mayotte, car toutes les communes sont littorales", nous précise Pierrick Lizot.
Créé en 1975, le Conservatoire du littoral n'intervient à Mayotte que depuis 15 ans. "Le Conservatoire du littoral n'est pas un service de l'Etat sous l'autorité du préfet : c’est un établissement public national possédant son propre conseil d’administration qui lui permet d’exercer les missions qui lui sont confiées", explique le chargé de mission.
Grâce aux acquisitions foncières du Conservatoire, de nombreux espaces littoraux sont désormais définitivement protégés de l'urbanisation. "Ce n'est pas une mise sous cloche des espaces, on peut y développer des activités agricoles et touristiques respectueuses de l'environnement", tient à rappeler Pierrick Lizot. Les terrains du Conservatoire sont composés de terrains domaniaux, de mangroves, du domaine public maritime, de la zone des pas géométriques (ZPG) et d'îlots affectés.
Le domaine "affecté" correspond aux terrains appartenant à l'Etat. Dans ce cas, c'est un arrêté de transfert de gestion qui permet au Conservatoire d'acquérir le terrain, à titre gratuit. En revanche, pour les terrains des autres collectivités et des particuliers, l'acquisition est onéreuse.
50 agents du conseil général pour gérer les terrains
"Nous élaborons un plan de gestion avec nos partenaires une fois atteint un seuil de cohérence foncière suffisant. Ce sont les mêmes principes que les plans de gestion d'une réserve nationale, mais en moins lourds. Nous faisons d'abord un état des lieux des sites, des équipements, de la faune, de la flore, des habitats d'intérêt, etc. pour identifier les enjeux de conservation et définir des objectifs, en général sur 5 ans". A Mayotte, des plans de gestion ont été élaborés pour le site de Saziley en 1998, aujourd'hui en cours de refonte, le site des Cratères de Petite Terre en 2005, le lac Karéhani et la vasière des Badamiers en 2006.
A Mayotte, l'intégralité des sites du Conservatoire du littoral est gérée par la Collectivité. Sous la responsabilité de Léonard Durasnel, la cellule de gestion des terrains du Conservatoire du littoral est un service de la direction de l'environnement et du développement durable (DEDD) du conseil général. Elle est composée de 50 agents qui assurent le suivi de l'avifaune, de la flore et de la dynamique des plages, l'encadrement de l'activité agricole, l'entretien et le gardiennage des sites, le suivi des populations de tortues, l'animation auprès des visiteurs et l'animation du réseau de partenaires (associations et communes).
Ali Mari s'occupe de l'entretien (ramassage des déchets, balisage des sentiers, mise en place de petits aménagements et lutte contre les espèces exotiques envahissantes), Mireille Quillard dirige l'Observatoire des tortues marines, Bacar Ousséni est responsable du suivi des oiseaux, Ayoub Khan Amadi, celui de la flore et Mohamed Abdou Salam, celui des mangroves.
Tous les ans au mois de novembre, le Conservatoire et la cellule de gestion organisent un comité de gestion où chaque technicien présente ses travaux, les suivis et les actions futures, en présence de tous les partenaires des services de l'Etat, des élus des communes et du conseil général et de membres d'associations environnementales. Ces réunions ouvertes à tous se déroulent dans les communes les plus concernées par les actions en cours.
Le site de Moya bientôt réaménagé
Les agents d'entretien et les gardes-animateurs se répartissent sur 7 sites, à Saziley, Karéhani, Moya et les Pointes du nord. Sur les plages de Moya et Saziley, très fréquentées par les tortues, des agents sont présents 24h/24 pour lutter contre le braconnage, encadrer les visiteurs et effectuer un suivi des pontes. Parmi les agents, 4 (et bientôt 2 autres qui ont été commissionnés en novembre 2009) sont assermentés et peuvent établir des PV.
Avec le soutien de la Daf, la cellule espère la mise en place rapide de nouveaux arrêtés de protection de biotope, sur le modèle de celui pris à Papani, sur les plages de Moya 1 et 2 et les 6 plages de Sazilé et celle de Charifou, pour mieux encadrer les activités des gens venus voir les pontes.
Depuis la fin 2006, un suivi du profil des plages de Moya, Papani et Saziley est également réalisé, pour observer l'évolution des mouvements des sables sur la plage et savoir s'il y a une régression ou un engraissement, avec un appareil appelé "mire coulissante" qui permet de mesurer sur le terrain la hauteur du sable et l'évolution du trait de côte. Avant de repartir de la plage, le chargé de mission nous annonce que les panneaux du sentier géologique du lac Dziani viennent d'être refaits : "Ils sont déjà arrivés, il n'y a plus qu'à les mettre en place. Les textes ont été revalidés par le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières)".
A Moya, le Conservatoire a signé une convention de délégation de maîtrise d'ouvrage avec le conseil général, qui a prévu d'aménager le site, avec de nouveaux farés, un camion-bar, un aménagement du parking et de la voirie, des barbecues plus éloignés, ainsi qu'une barrière végétale pour cacher les phares de voitures qui dérangent les tortues. Une opération test sera également conduite par le Conservatoire, la cellule de gestion et la Daf pour installer 4 cages-pièges à Moya, afin de capturer les chiens errants qui s'en prennent aux tortues venues pondre.
48 conventions agricoles signées en Petite Terre en 2007
Notre périple nous mène ensuite à la Vigie, qui offre un point de vue panoramique sur toute la Petite Terre et ses terres cultivées… sur les terrains du Conservatoire. Pierrick Lizot nous apprend que 48 conventions agricoles ont été signées sur Petite Terre en 2007, avec l'aide de l'ASP (ex-Cnasea). Ce travail est en cours sur Grande Terre, pour Saziley, l'anse d'Hajangua et l'îlot Karoni dans la baie de Chirongui.
Le Conservatoire signe des conventions agricoles avec les utilisateurs coutumiers de ces terrains pour améliorer les pratiques. Après un diagnostic des arbres et des cultures présentes sur des parcelles délimitées au GPS, un cahier des charges regroupe les préconisations pour lutter contre l'érosion des sols et la perte de biodiversité, en évitant notamment les cultures monospécifiques de bananes et de manioc. Cette convention tripartite entre le Conservatoire, le conseil général et l'usager permet de délivrer une AOT (Autorisation d'occupation temporaire) de 3 ans, à titre gratuit.
"On va faire un bilan cette année pour savoir si tout le monde a respecté les préconisations. Les sanctions sont encore à définir – cela pourrait être un PV – pour pouvoir encourager ceux qui ont joué le jeu et inciter les autres à suivre leur exemple". Un premier bilan qui a été fait par la cellule de gestion en 2009 a montré qu'une vingtaine d'usagers avaient effectivement respecté leurs engagements.
"C'est pour poursuivre les objectifs du Conservatoire, mais c'est aussi pour eux car l'érosion des sols empêche de cultiver par la suite", ajoute Pierrick Lizot, qui précise que, comme pour les constructions illégales qui peuvent faire l'objet d'une expropriation et d'une démolition, "l'arrachage est la seule solution pour les cultures illégales, c'est-à-dire celles qui n'ont pas fait l'objet d'une convention et qui ont pourtant été défrichées".
Un sentier pédagogique pour sensibiliser le public à la préservation de la mangrove
Nous nous rendons ensuite à la vasière des Badamiers, premier site d'oiseaux d'eau de l'île et seule mangrove de Mayotte en extension. 35 espèces d'oiseaux migrateurs ont été recensées sur le site, comme le drôme ardéole, la sterne voyageuse, le courlis cendré ou le héron de Humblot, une espèce classée en voie de disparition au niveau mondial, qui y a été aperçue récemment. Les tortues marines viennent aussi manger sur l'herbier à marée haute. On peut les observer depuis la plate-forme du Bateau de la tortue, juste au bord du site.
Des travaux sont actuellement en cours pour installer un sentier pédagogique au beau milieu de la vasière. Ce projet de 530.000 € a vu le jour en 2007 et commence aujourd'hui à se concrétiser, avec un parcours en béton et 4 placettes. Il a été financé par le Comité interministériel de l'aménagement du territoire à hauteur de 164.000 € et par la Fondation Total pour 90.000€, le reste sur les fonds propres du Conservatoire.
"Nous avons choisi un parcours en béton parce que celui que le Conservatoire avait fait en bois dans la mangrove de Dapani a été complètement détruit par l'érosion et le vandalisme", se justifie Pierrick Lizot face aux réactions négatives que pourraient susciter l'emploi de ce matériau. "Les dalles de béton n'empêcheront pas l'eau de s'écouler, puisque la marée passe bien au-dessus".
"Beaucoup de touristes débarquent ici, c'est un site fortement fréquenté et la mangrove est très dynamique. Une notice d'impact environnemental a été faite et il y aura un suivi pour voir l'évolution de la sédimentation. A Mayotte, on n'a pas une grande connaissance des mangroves, ce sentier permettra de sensibiliser le public à sa préservation", s'enthousiasme pour sa part Mohamed Abdou Salam, chargé du suivi des mangroves à la cellule de gestion.
Au mois de juin, la muséographie, submersible en eau de mer, commencera à être montée avec des tables rondes d'informations et des bornes d'indications. Un livret à destination des scolaires est également en cours de réalisation. Une convention du Conservatoire avec l'association Oulanga na nyamba et la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse) vient d'être signée pour un an, pour que le bâtiment acquis en 2009 par le Conservatoire à proximité, juste entre le sentier pédagogique et le Bateau de la tortue de l'association, soit utilisé comme un lieu d'éducation à l'environnement.
Reste le problème des déchets venant de Labattoir, qui reste crucial pour assurer la survie des écosystèmes de la vasière. Un projet d'inscription de la vasière des Badamiers à la convention de Ramsar, qui protège les zones humides au niveau international, a été déposé l'année dernière, pour que la réglementation soit encore plus stricte.
Le site de l'usine sucrière d'Hajangua bientôt réhabilité
Les futures acquisitions du Conservatoire à Mayotte, validées par le Conseil des rivages de l'océan Indien qui s'est tenu en janvier 2010, validées par le conseil d'administration du Conservatoire le mois suivant, prévoient l'affectation en transfert de gestion des plages de Petite Terre et Saziley. Il y a également 2 projets d'acquisition très importants.
Le premier est à l'initiative de la commune de Chirongui, il concerne 98 hectares de terrains agricoles et de l'arrière-mangrove de la baie de Bouéni, très riche en biodiversité végétale. "La commune avait des problèmes de conflits d'usages et voulait avoir une agriculture plus respectueuse de l'environnement et qui produise plus, pour alimenter le futur marché", explique Pierrick Lizot.
Les parcelles qui ne font pas partie de la ZPG seront rachetées à des particuliers. "Le périmètre d'intervention a été validé, il ne reste plus qu'à effectuer le recensement des parcelles et la négociation avec les propriétaires. La déclaration d'utilité publique et l'expropriation seront aussi possibles, car il y a beaucoup de propriétaires. Ce serait une première à Mayotte, comme cela s'est déjà fait à la Réunion et ailleurs. La commune pourrait en avoir la gestion, ou il pourrait aussi y avoir une convention tripartite avec le conseil général."
La seconde acquisition se situe en amont du site de 64 hectares de l'anse d'Hajangua. Il s'agit d'une extension de 3 hectares sur l'ancienne usine sucrière, pour réhabiliter le site et l'ouvrir au public. "Il y a des projets similaires de réhabilitation de sites historiques à la Réunion ou en Martinique". Pour la gestion, le Conservatoire pourrait nouer un partenariat avec le conseil général, les affaires culturelles de la préfecture et la commune de Dembéni. "Il n'y a qu'un seul propriétaire qui se dit prêt à vendre. L'acquisition doit se faire dans l'année", prédit le chargé de mission.
Divers aménagements sont par ailleurs prévus cette année sur les sites existants : des nouveaux farés, un panneau d'identification des oiseaux et de présentation du lac à l'observatoire ornithologique de Karéhani, des panneaux thématiques explicatifs à Saziley et Moya sur les baobabs, les tortues marines, la mangrove, etc., et un projet de sentier botanique à Saziley.
Pour une meilleure gestion des sites, un programme de compagnonnage entre des gardes de Métropole et les 6 techniciens de Mayotte a été lancé l'année dernière. Financé par le programme Temeum (Terres et mers ultramarines) et piloté par l'association Rivages de France, ce programme de professionnalisation vise à former et spécialiser les gardes selon leurs profils d'intervention.
Tandis que nous reprenons la barge et regardons le littoral bétonné de Mamoudzou, on ne peut s'empêcher de se retourner pour admirer la beauté d'une côte préservée, un cadeau inestimable pour les générations futures…
Julien Perrot

{mospagebreak title=Les 3 principes des intervention du Conservatoire du littoral à Mayotte}
1) Protéger de grandes entités paysagères naturelles : Cratères de Petite Terre, Pointes et plages de Saziley et Charifou, Pointes et îlots du nord.
2) Protéger les écosystèmes littoraux à intérêt écologique fort :
– Les forêts xérophiles littorales résiduelles (Saziley, îlot de M'tsamboro)
– Les zones humides dont les lacs (Dziani Karéhani, Dziani Dzaha) et les mangroves (Dzoumogné, Longoni, Bouéni, vasière des Badamiers et Hajangua)
– Les habitats abritant des espèces endémiques ou menacées, comme les baobabs
– Les plages de ponte des tortues marines (Moya, Saziley)
-Les sites d'importance ornithologique (îlots, lac Karéhani, vasière des Badamiers).
3) Accueillir le public sur site pour la découverte du patrimoine naturel et culturel, pour la sensibilisation aux enjeux de préservation et pour le développement de l'écotourisme (parcours à thème, sentiers).
{mospagebreak title=Près de 1.000 hectares supplémentaires bientôt protégés}
A ce jour, 1.708 hectares répartis sur 16 sites naturels sont préservés par le Conservatoire du littoral à Mayotte, dont 518 ha de domaine terrestre (372 ha146 ha affectés) et 1.189 ha de domaine maritime attribué, dont 328 ha de bande littorale naturelle (zone des 50 pas géométriques), 515 ha de mangroves (sur les 735 ha de mangroves présentes à Mayotte) et 346 ha d'îlots. acquis et
Le 12 mars 2009, 36 îlots ont été attribués au Conservatoire du littoral, c'est-à-dire tous les îlots de Mayotte, excepté l'îlot M'bouzi déjà classé réserve naturelle. Une campagne de dératisation sur les îlots d'Hajangua et de Gombé Ndroumé a été engagée par le Conservatoire afin de préserver cet important secteur de nidification des oiseaux marins, tels le paille-en-queue.
Comme au niveau national, la stratégie d'intervention du Conservatoire du littoral à Mayotte fixe à l'horizon 2050 la protection d'un tiers des rivages, en terre comme en mer. Le conseil d'administration a d'ores et déjà validé des périmètres d'intervention pour une protection définitive de 2.600 ha de rivages naturels mahorais.
{mospagebreak title=Des espèces exotiques envahissantes à Mayotte}
Lantana camara et bois noir à Moya, avocat marron et vigne marronne au lac Karéhani, chouca vert à Saziley, herbe baïonnette, acacia mangium et auriculiformis sur le site des Cratères de Petite Terre…
Lorsqu'elles s'implantent sur un site, les espèces exotiques envahissantes créent des zones de végétation monospécifique, où plus rien d'autre ne pousse. Selon une étude réalisée par deux stagiaires en master menée l'année dernière dans la forêt sèche de Saziley, 45% de Raoussi Maoussi et 26% de Saziley Bé sont envahis par des espèces exotiques envahissantes. Ayoub Khan Amadi, responsable du suivi de la flore au sein de la cellule de gestion des terrains du Conservatoire, lutte au quotidien contre ces "pestes vertes".
"L'Union mondiale pour la Nature a comptabilisé une centaine d'espèces exotiques envahissantes dans le monde, dont une vingtaine sont présentes à Mayotte, notamment le lantana "corbeille d'or". Depuis 2007, nous avons entamé des travaux de lutte contre ces espèces en mettant à la place des espèces indigènes : en tout, 3 ha ont aujourd'hui été replantés. A Moya, on a replanté du takamaka, de la natte et du comiphora ; à Karéhani, du takamaka, du raphia, du barringtonia et de l'érythrine ; à Saziley, du takamaka et de la natte".
{mospagebreak title=Les mangroves de Mayotte sont en régression, excepté celle de la vasière des Badamiers}
"L'ensemble de la mangrove de Mayotte est en régression, surtout dans le sud. Dans le nord, elle est plus ou moins stable, sauf pour la vasière des Badamiers où elle est en forte extension. C'est une mangrove interdidale, c'est-à-dire une jeune mangrove qui n'existe que depuis 30 ans, avec une accélération depuis 10 ans", constate Mohamed Abdou Salam, responsable du suivi des mangroves à la cellule de gestion des terrains du Conservatoire.
On dénombre 7 espèces de palétuviers à Mayotte, dont 4 sur le site de la vasière des Badamiers, mais ils ne sont pas les seuls à pousser dans l'eau salée, et ne sont donc pas la seule végétation de la mangrove. En plus des palétuviers, on trouve des graminées dans la vasière des Badamiers, et des petits arbustes comme pemphis acidula ou thespesia populnea. La vasière des Badamiers est la seule mangrove à posséder un plan de gestion, qui arrive à terme cette année.
"Les palétuviers se développent sur du substrat sableux, sablo-vaseux, vaseux ou rocheux, en fonction des espèces", nous explique Mohamed Abdou Salam, qui effectue un suivi de la croissance des palétuviers en fonction des différents substrats. La végétation d'arrière-mangrove est également essentielle pour les palétuviers.
"Sur les mangroves en forte régression, on remarque une forte absence de végétation d'arrière-mangrove qui a été brûlée ou coupée par l'homme, ce qui confirme les conséquences sur la mangrove elle-même", explique l'agent, qui est en train de suivre l'évolution des mangroves pour réaliser une carte d'évolution tous les 3 ans.
La cellule de gestion fait aussi un suivi de la faune : crabes, poissons qui y nichent ou y migrent, tortues qui viennent s'y alimenter, etc., et s'assure de la protection de la mangrove contre les défrichements et remblais. Elle nettoie régulièrement les déchets et tente de sensibiliser la population à la préservation de cet écosystème unique.
Mohamed Abdou Salam réalise également des transplantations avec des graines de palétuviers prises sur place : "La dégradation de la mangrove n'est pas naturelle, donc la transplantation marche très bien, même si les palétuviers sont des espèces protégées soumises à autorisation pour pouvoir les replanter".
{mospagebreak title=11% des côtes françaises définitivement protégées grâce au Conservatoire du littoral}
Le Conservatoire du littoral, membre de l'Union mondiale pour la Nature (UICN), est un établissement public créé en 1975. Il mène une politique foncière visant à la protection définitive des espaces naturels et des paysages sur les rivages maritimes et lacustres et peut intervenir dans les cantons côtiers en Métropole, dans les départements d'Outremer, à Mayotte, ainsi que dans les communes riveraines des estuaires et des deltas et des lacs de plus de 1.000 hectares.
Il acquiert des terrains fragiles ou menacés à l'amiable, par préemption, ou exceptionnellement par expropriation. Des biens peuvent également lui être donnés ou légués. Après avoir fait les travaux de remise en état nécessaires, il confie la gestion des terrains aux communes, à d'autres collectivités locales, à des associations pour qu'ils en assurent la gestion dans le respect des orientations arrêtées. Avec l'aide de spécialistes, il détermine la manière dont doivent être aménagés et gérés les sites qu'il a acquis pour que la nature y soit aussi belle et riche que possible et définit les utilisations, notamment agricoles et de loisir compatibles avec ces objectifs.
Au 1er janvier 2009, le Conservatoire assurait la protection de 125.000 hectares sur 600 sites, représentant 1.000 km de rivages, soit plus de 11% du linéaire côtier. Son budget annuel est de l'ordre de 30 M€, dont 25 M€ consacrés à l'acquisition et à l'aménagement des sites. L'essentiel de ces moyens vient de l'Etat. Les collectivités locales et l'Europe apportent aussi leur concours. Des entreprises mécènes et des particuliers apportent également des contributions volontaires.
L'équipe du Conservatoire est relativement réduite : une centaine de personnes, à la Corderie royale à Rochefort, à Paris et aux sièges des délégations régionales. Les recrutements s'effectuent surtout parmi les fonctionnaires. Cette petite équipe est particulièrement performante. Elle acquiert chaque année 2.000 à 3.000 ha, ce qui l'amène à négocier et signer un acte d'acquisition par jour. 580 gardes du littoral, recrutés par les collectivités locales et les organismes gestionnaires assurent, tout au long des côtes, la surveillance et l'entretien des sites du Conservatoire.
En application de la loi de 1975, la gestion des sites acquis par le Conservatoire (entretien courant, surveillance, accueil) est confiée en priorité à une collectivité locale. Sur les 325 sites ayant donné lieu à une convention de gestion signée, 60% sont gérés par des communes ou des groupements de communes. Dans une vingtaine de cas, le conseil général ou l'ONF sont co-signataires de ces conventions. Les départements sont gestionnaires d'un tiers des sites du Conservatoire. Des associations, des établissements publics (dont les parcs naturels régionaux) ou quelques exploitants agricoles ont été retenus pour répondre à des situations locales particulières.
{mospagebreak title=Des intervention de plus en plus étendu}
La zone d'intervention du Conservatoire était constituée à l'origine (loi de 1975) des cantons côtiers et des communes riveraines des lacs de plus de 1.000 ha. Depuis, elle s'est élargie aux communes d'Outremer (décret du 1er septembre 1977), puis aux communes littorales au titre de la "loi littoral" du 3 janvier 1986. Deux directives européennes sur la protection des oiseaux en 1979 et sur la protection des habitats de la faune et de la flore en 1992, élargissent le cadre des mesures nationales en faveur de la protection de la nature.
La loi de 1995 relative au renforcement de la protection de l'environnement a rendu effective l'extension du domaine de compétences du Conservatoire aux estuaires. La loi paysage de 1993 stipule une extension aux secteurs géographiques limitrophes constituant une unité écologique et paysagère. Enfin, ce dispositif est complété par la loi du 30 décembre 1996 relative à l'aménagement, la protection et la mise en valeur de la zone dite des cinquante pas géométriques dans les départements d'Outremer.
Depuis le décret du 23 mars 1995, le Conservatoire peut également intervenir sur les rivages de la Collectivité de Mayotte. La loi de 2002 a étendu son champ d'intervention au domaine public maritime, c'est-à-dire les récifs frangeants, les îlots et les récifs barrière. La mission et l'aire de compétence du Conservatoire sont définies par le Code de l'environnement (art. L.322 et R.243). Son domaine d'action concerne aujourd'hui 22 régions, 46 départements et 1.140 communes.
En Outremer, ses interventions concernent 8 départements et collectivités, et ont permis de protéger 20.000 hectares sur 167 sites, 58 espèces strictement endémiques et 15 espèces classées " en danger" et "en danger critique d'extinction".
{mospagebreak title=Organisation du Conservatoire du littoral}
Le Conservatoire du littoral est un établissement public national à caractère administratif, placé sous la tutelle du ministre chargé de la protection de la nature. L'instance de décision est son conseil d'administration, composé à parité d'élus nationaux, départementaux et régionaux d'une part, de représentants de l'Etat et de personnalités qualifiées d'autre part.
Le conseil d'administration, qui se réunit en moyenne trois fois par an, élit en son sein un président qui est traditionnellement un membre de l'assemblée nationale. C'est au directeur du Conservatoire du littoral que revient l'exécution des décisions du conseil, ainsi que l'organisation et le fonctionnement général de l'établissement.
Le Conservatoire du littoral est représenté localement par 10 délégations régionales (Manche Mer du Nord, Normandie, Bretagne, Centre Atlantique, Aquitaine, Languedoc-Roussillon, PACA, Corse, Outremer, lacs) qui sont localisés dans l'une ou l'autre des implantations géographiques de l'établissement (Wimereux, Caen, Plérin, Rochefort, Bordeaux, Montpellier, Aix-en-Provence, Bastia).
Parallèlement, des Conseils des rivages ont été institués au niveau de chaque façade littorale. Composées à parité d'élus départementaux et régionaux, ils ont un rôle de consultation et de proposition quant à la politique foncière dans leur aire de compétence et également, depuis 2002, en matière de politique d'aménagement et de gestion. Le président de chaque Conseil des rivages siège de droit au conseil d'administration.
Le Conseil des rivages de l'océan Indien est composé pour Mayotte de 4 élus de la Collectivité, qui côtoient 4 conseillers généraux et 4 conseillers régionaux de la Réunion. Ce conseil valide les propositions d'intervention foncière, les projets de partenariat et les programmes d'aménagement et de gestion des sites naturels protégés. Sa présidence est tournante : c'est Ali Bacar, conseiller général de M'tsamboro, qui le préside depuis le 1er janvier 2010.
{mospagebreak title=Antilles : 5.700 hectares supplémentaires protégés}
France Domaine et le Conservatoire du littoral et des rivages lacustres ont signé le 24 février une convention visant à protéger 5.700 hectares de terrains côtiers appartenant à l'État. Avec cette nouvelle mise à disposition, le Conservatoire protège désormais 133.900 hectares de zones littorales particulièrement sensibles, rapporte le site maxisciences.com.
Les 5.700 hectares mis à disposition du Conservatoire du littoral sont divisés en 31 sites en majorité situés en Outremer. 5.400 hectares concerneront en effet des zones de mangroves en Martinique et surtout en Guadeloupe. Les Abymes, Baie-Mahault et Morne-à-l'Eau seront confiés au parc national de Guadeloupe, tandis qu'en Martinique la convention concerne les îlets à Ramier dans la commune de Trois-Ilets, où sera réintroduite et protégée une espèce d'iguane endémique. Ces acquisitions complètent celles réalisées en 2008 à Mayotte.
Les mangroves recèlent une biodiversité très importante et sont, parmi tous les écosystèmes, ceux qui produisent le plus de biomasse. Malgré leur grande fragilité, les mangroves constituent un rempart contre l'érosion côtière et contribuent à la résilience écologique des écosystèmes après certaines catastrophes naturelles telles que les tsunamis, les cyclones ou face aux dérèglements climatiques.
Le Conservatoire du littoral va désormais pouvoir mettre en place des plans de protection, de restauration et de valorisation de ces espaces, mais aussi permettre un renforcement de la connaissance de ces milieux si particuliers qui possèdent d'importantes capacités, notamment en matière d'épuration des eaux.
Actuellement, la France co-préside avec les Samoa l'Initiative internationale pour la protection des coraux (Icri) et entend dans ce cadre renforcer les mesures en faveur des mangroves, menacées par l'urbanisation et diverses opérations de remblais.
16/04/10 – Inscription des éleveurs pour l’insémination artificielle
La Chambre de l'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture de Mayotte (Capam) informe l'ensemble des éleveurs bovins de Mayotte, désirant bénéficier de l'insémination artificielle pour leurs bêtes, de bien vouloir se présenter pendant tout le mois d'avril au service élevage de la Chambre à Coconi pour prendre connaissance du cahier des charges de l'opération. Cette campagne d'insémination artificielle se déroulera sur les mois de mai, juin et juillet 2010.
Les conditions générales d'inscription sont les suivantes : vaches non gestantes ou proches du vêlage, en bonne santé, nourries et abreuvées correctement, afin d'augmenter les chances de réussite de l'insémination. Le service élevage de la Capam est ouvert de 7h30 à 12h et de 12h45 à 15h30. Pour tout renseignement complémentaire, veuillez appeler le secrétariat du service élevage au 0269 62 07 38.
16/04/10 – Formation à la qualité environnementale pour les maîtres d’ouvrage
La direction de l'Equipement de Mayotte, le Conseil d'architecture d'urbanisme et d'environnement (CAUE) de la Réunion, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) Mayotte, et la direction de l'Architecture et du patrimoine (Dapa) organisent une formation sur le thème "Qualité environnementale du projet architectural et urbain à Mayotte".
Cette formation s'adresse aux maîtres d'ouvrages publics ou privés, aux services d’urbanisme, aux services techniques des collectivités territoriales et sociétés d'économie mixte, aux concepteurs, architectes, urbanistes, bureaux d'études, paysagistes, économistes, programmistes… Elle vise à leur fournir des capacités d’analyse et d’élaboration de projets de grande qualité environnementale.
Elle se déroule en cinq modules, répartis entre mai et novembre 2010, et qui se dérouleront dans les locaux de la Direction de l'Equipement. Les stagiaires s'engagent à participer aux cinq modules dans leur totalité et à l’issue une attestation d'aptitude peut être délivrée par le CAUE de la Réunion. Le nombre de stagiaires étant limité à 25, nous vous invitons à vous inscrire le plus rapidement possible. Pour vous inscrire ou pour avoir plus d’informations contactez Oana Pavageau, architecte conseil à la DE de Mayotte. Tél : 0269 64 83 64, email : oana.pavageau-buticas@developpement-durable.gouv.fr, ou Catherine Morel, CAUE Réunion, tél. : 0262 21 60 86.
16/04/10 – Un pêcheur porté disparu
Mercredi après midi, un homme qui pêchait sur une pirogue à balancier du côté de Poroani a été porté disparu. C'est un groupe de pompiers en stage à M'tsangabeach qui a donné l'alerte en voyant passer le bateau à la dérive alors qu'ils avaient vu le pêcheur quelques instants plus tôt. Une vedette et l'hélicoptère de la gendarmerie ont été mis en oeuvre pour le retrouver sans aucun résultat. Aujourd'hui l'homme est toujours porté disparu.
16/04/10 – Hirachidine Saïndou à l’honneur dans Punch mag
Le champion d'Europe de kick-boxing originaire de Mayotte, Hirachidine Saïndou, est à l'honneur du magazine Punch mag ce mois-ci. En effet, le magazine spécialisé dans la boxe et les sports de combat offre un DVD du dernier combat du redoutable Mahorais qui s'est déroulé à Tarbes contre le Belge Arnaud Lixon.
16/04/2010 – Tribune libre
1. sur la composition de la délégation mahoraise
Depuis le 16 décembre 2008, date à laquelle les élus mahorais étaient reçus à l’Elysée par le Président de la République, le format de la délégation mahoraise est la suivante : les parlementaires, le président du Conseil général, les représentants des partis politiques représentés au Conseil général ainsi que les anciens parlementaires.
C’est à ce titre que se sont retrouvés à l’Elysée les quatre anciens parlementaires mahorais : Marcel Henry, Jean-François Hory, Henri Jean-Baptiste et moi-même.
Cette même délégation dans cette même composition s’est retrouvée le 29 avril 2009, soit un mois seulement après la consultation du 29 mars au ministère de l’Intérieur sous la présidence de Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, de l’Outremer et de l’Aménagement du territoire, à l’exclusion du sénateur Henry qui n’avait pas souhaité pour des raisons personnelles faire le déplacement.
Enfin, à la dernière rencontre du 1er avril dernier, cette fois, je fus le seul ancien parlementaire à être présent et à participer aux travaux du comité, pour des raisons qui ne regardent que ces mêmes anciens parlementaires.
La polémique regrettable que certains cherchent à développer me surprend à moitié. En effet, c’est dès le 28 avril 2009, alors que nous étions à Paris, que mes amis Moussa Abdou et Saïd Omar Oili m’ont affirmé s’être étonnés auprès de certains élus de la majorité actuelle du Conseil général de mon exclusion du comité local de suivi de la départementalisation et d’avoir eu confirmation de ce que le format local était conçu de telle manière à m’exclure.
2. Sur le fond des travaux proprement dits du comité de suivi
J’entends la profonde déception de Madame la conseillère générale de Dembéni qui, manifestement, n’est pas prête à repartir à la bataille en 2011.
Sauf qu’elle s’en prend à moi gratuitement car la délégation mahoraise n’était pas unanime sur cette question de renouvellement partiel ou général des représentants des cantons.
En effet, trois positions mahoraises se sont opposées :
– Celle des parlementaires et notamment des deux sénateurs qui ont rappelé avec force et à juste titre que le débat sur cette question de renouvellement partiel ou général du conseil général n’avait pas lieu d’être, la loi organique du 2 août 2009 ayant déjà tranché la question, conformément aux orientations du Pacte pour la départementalisation
– Celle des principales formations politiques qui, par la voix respective de Messieurs Ali Mohamed, secrétaire général du MDM et Ali Souf, secrétaire départemental de l’UMP, ont exigé le respect de ce point du Pacte pour la départementalisation et la tenue des élections générales
– Celle des élus du Conseil général enfin qui ont défendu leurs intérêts personnels et qui ne souhaitaient ni un renouvellement général ni un redécoupage des cantons.
Seuls notre député et moi-même n’avions pas cru devoir prendre position publiquement, même si Monsieur Aly avait à juste raison considéré que "la position des élus du Conseil général n’était pas défendable".
En clair, il est injuste d’accuser le gouvernement de mépriser les élus mahorais. Au contraire, la ministre de l’Outremer a écouté toutes les parties qui se sont exprimées avant d’arrêter sa position dans le respect de la loi républicaine et de la promesse politique faite aux Mahorais, comme l’ont exigé les sénateurs Giraud et Ibrahim, le MDM et l’UMP.
Il est également injuste de soutenir que le gouvernement n’a écouté que l’UMP alors que cette position une fois encore était celle partagée par tous les Mahorais toutes tendances confondues, à l’exclusion des élus du Conseil général.
Sinon, le gouvernement a abordé des sujets majeurs qui intéressent non plus les seuls élus, mais l’ensemble de la population de Mayotte. C’est le cas du projet de loi statutaire qui doit étendre à Mayotte le Code général des collectivités territoriales, notamment dans ses parties intéressant les départements et les régions, le volet communal ayant d’ores et déjà fait l’objet d’une extension.
Sur ce point, les affirmations de Mme Mouhoussoune m’ont également surpris car elles sont en contradiction avec ce qui a été dit, puisque sur mon intervention, le gouvernement a confirmé qu’il n’entendait pas dans l’immédiat transférer au département de Mayotte la construction des collèges et lycées, dans le respect d’ailleurs de la loi DSIOM du 21 février 2007, et compte tenu des enjeux démographiques qui pèsent sur Mayotte.
De même, le gouvernement a annoncé l’augmentation sur trois ans des aides de l’Allocation spéciale personnes âgées et de l’Allocation adulte handicapé, la généralisation de l’aide à la restauration scolaire dans l’ensemble des communes pour l’ensemble des enfants de l’île scolarisés dans le primaire et dans le secondaire, la dotation injectée à cet effet dans l’économie devant s’élever à plus de 10 millions d’euros.
Ainsi, le gouvernement envisage de valoriser les deux premières allocations à hauteur de 32.00 € par mois au titre de l’année 2010, 34.00 € par mois au titre de l’année 2011 et 35.00 € par mois au titre de l’année 2012.
Je note d’ailleurs sur ce point que seul le sénateur Giraud et moi-même avons insisté auprès du gouvernement pour qu’il fasse un effort supplémentaire compte tenu du retard pris dans la revalorisation de ces minima ces deux dernières années et le poids du coût de la vie actuellement à Mayotte.
Je ne suis pas sûr que les bénéficiaires de ces minima sociaux seront choqués de savoir que leur préoccupation a été légitimement relayée auprès du gouvernement par un de ses enfants, même si celui-ci n’est plus élu. N’en déplaise à certains.
Enfin et sur mon interpellation, le gouvernement a confirmé la réforme pour la prochaine rentrée scolaire. Ainsi, l’Etat versera l’allocation de rentrée scolaire directement et en totalité aux parents, à la différence de ce qui se faisait jusqu’ici.
Quant à la carte vitale, le gouvernement a confirmé l’accord de principe intervenu depuis plusieurs mois et s’est engagé à se rapprocher de la Caisse d’Assurance Maladie pour s’assurer de la mise en œuvre du projet. Nationale
Au total, la réunion du comité de suivi a permis de vérifier que le gouvernement est totalement mobilisé pour Mayotte. Les quelques sujets repris ici ne relatent pas le travail fait sur deux réunions étalées sur toute la journée du 1er avril. D’autres sujets structurant tels que la TNT, le haut débit, etc., ont été également abordés.
Je comprends que certains se soient focalisés sur la seule question du renouvellement général ou partiel de l’assemblée du Conseil général.
Je comprends aussi qu’ils n’aient entendu que le sujet du renouvellement. Finalement, ce qui est profondément regrettable n’est point ma participation aux travaux du comité de suivi pour la départementalisation en qualité d’ancien parlementaire à l’instar des autres anciens parlementaires de Mayotte.
Ce qui est déplorable est que la forte délégation du Conseil général qui s’est rendue à Paris ne s’est finalement intéressée qu'à la seule question du renouvellement de leur mandat, malgré les nombreux sujets économiques et sociaux qui intéressent cette charmante et belle île de Mayotte.
Je comprends également leur déception, mais en même temps je suis heureux du travail extrêmement important engagé par Nicolas Sarkozy au service de l’ensemble de la population de Mayotte et notamment les plus faibles dont la jeunesse, les personnes âgées et les handicapés.
Je comprends enfin l’amertume de Madame Mouhoussoune et de certains qui ont raison de s’opposer au renouvellement général, puisqu’il est acquis qu’en trois ans de mandat, ils ne laisseront dans leur canton aucun souvenir de leur passage au Conseil général.
Mais là c’est déjà un autre problème qui m’échappe et qui ne m’intéresse ni ne me concerne d’ailleurs.
Mansour Kamardine
Ancien député de Mayotte
16/04/2010 – Tribune libre : Sport / Basket-ball
{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}es membres influents du comité directeur de la ligue ont tout fait pour éliminer Vautour des play-off, pour donner plus de chance à leur équipe de remporter le titre suprême. Ils ont trouvé un exécuteur des basses œuvres pour mettre en œuvre leur projet d’éliminer Vautour, en la personne du président de la commission de qualification et d’homologation de la ligue de basket-ball de Mayotte.
Ce monsieur a des relations très étroites avec l’argent. C’est ainsi qu’un jour, ce monsieur s’approche d’un membre du bureau de Vautour pour lui demander de l’argent, car il avait des problèmes personnels. Au passage, le président de commission informe notre collègue dirigeant que sa commission avait à l’étude le cas d’un de nos joueurs qui aurait commis une grosse bêtise qui pourrait coûter très cher à Vautour. Il rassure aussitôt notre collègue en lui disant qu’il n’avait rien à craindre tant que lui serait président de la commission.
Notre collègue a refusé de payer des dessous de table. S’il avait accepté de donner l’argent demandé, notre dirigeant aurait évité ce qui s’appelle aujourd’hui l’affaire Vautour. Vautour a été sanctionné de deux matchs perdus par pénalité. Et malgré ces sanctions, le classement publié à la FFBBème place. C’est d’ailleurs le classement publié par la presse sportive le vendredi dernier. (Fédération française de basket-ball) place Vautour à la 3
Pourquoi alors Vautour a été éliminé des play-offs qui opposent les quatre meilleures équipes ? Nous ne pouvons pas répondre à cette question car notre président n’arrive pas à entrer en contact téléphonique avec le président de la ligue depuis vendredi dernier. Les rumeurs disent que Vautour est déclaré forfait général et effacé du classement général. Il se dit même que Vautour sera rétrogradé de deux divisions. Mais notre élimination des play-offs laisse à penser que tout cela est vrai.
Deux matchs perdus par pénalité suffisent-ils pour déclarer une équipe forfait général et rétrogradée ? Si la réponse est oui, pourquoi alors l’équipe de Jeunesse Canon qui avait perdu trois matchs par pénalité la saison dernière n’a pas été rétrogradée ? Jeunesse Canon aurait même pu participer aux play-offs si leurs résultats sur le terrain avaient été meilleurs ? Il est vrai que Jeunesse Canon a les faveurs de la commission de qualification et d’homologation.
"Nous n’avons reçu aucune notification écrite de la ligue, ni sur le forfait général, ni sur la rétrogradation"
En effet, la saison dernière, la commission a qualifié pour Jeunesse Canon un joueur malgache détenteur d’un visa de tourisme. Plusieurs clubs se sont étonnés de cette affaire et ont demandé des explications à la commission de qualification présidée par le même homme. Mais ils n’ont pas obtenu des réponses satisfaisantes.
Jeunesse Canon, toujours lui, a perdu sur le terrain contre Sada le match comptant pour le premier tour de la coupe de France. Alors qu’il n’y avait aucun problème sur l’arbitrage, le président de la commission d’homologation décide que le match devait être rejoué car, semble-t-il, l’un des arbitres n’était pas qualifié. Pourtant une simple vérification dans les fichiers de la fédération permettait de constater que cet arbitre, désigné par la ligue et non par Sada, était bien qualifié.
L’équipe de Sada, excédée par cette décision injuste, a refusé de participer à la mascarade et ne s’est pas présentée au match à rejouer. Jeunesse Canon a pu alors poursuivre tranquillement sa route en Coupe de France. Notre commission d’homologation est spécialiste des matchs à rejouer avec des raisons bizarres. Demandez aux jeunes de Rapides Eclairs pourquoi il y a deux ans ils n’ont pas accédé à la division supérieure, pour une histoire de match bizarrement à rejouer alors qu’ils ont dominé sur le terrain tous leurs adversaires ?
Pour en revenir aux reproches que la commission d’homologation fait à Vautour, nous vous donnons la chronologie des évènements. Le 9 juin 2006, le jeune Youssoufa Hassane Ali Mohamed obtient la décision de la Crec lui signifiant que désormais il s’appelle Saïd Ali Mohamed. Il part à la préfecture demander une nouvelle carte nationale d’identité (CNI) qu’il obtient en 2007. Au moment de déposer son dossier, la préfecture lui retire son ancienne CNI devenue obsolète et lui remet un titre d’identité provisoire. Il n’a donc plus aucun document portant son ancien nom depuis 2006.
Il signe une demande de licence pour Vautour en nous donnant copie de sa nouvelle CNI. Mais il avait un projet de quitter Mayotte et délaisse le basket-ball. Il effectue une saison blanche. En 2007, il abandonne le projet de quitter Mayotte et se remet au basket. Il renouvelle sa licence à Vautour et il joue quelques matchs avec la deuxième équipe de Vautour, avec une licence de type A délivrée par la ligue et enregistrée à la FFBB.
En 2008, il renouvelle sa licence avec Vautour, toujours en fournissant copie de sa nouvelle CNI. En 2009, pour la saison en cours et qui se termine en 2010, il renouvelle encore sa licence pour Vautour. Il est qualifié pour Vautour pour cette nouvelle saison depuis octobre 2009. Chaque année, chaque joueur doit fournir tous les éléments pour renouveler ou créer sa licence en faveur de l’équipe de son choix, et il doit signer l’imprimé de création ou de renouvellement. Et c’est là que tout devient flou.
La naissance de l'affaire Vautour
En effet Jeunesse Canon envoie à la ligue en 2007 une demande de licence pour le même joueur au nom de Youssoufa Hassane Ali Mohamed. Une licence est alors créée par la ligue de Mayotte et enregistrée à la FFBB sous ce nom. La saison 2007 se termine et personne ne détecte une irrégularité dans tout cela. Mais en décembre 2009, la commission – dont le président rappelez-vous a des relations intimes avec l’argent – se réunit pour juger une réserve que Jeunesse Canon a formulée contre notre joueur, en montrant un document de mutation semble-t-il signé par le jeune joueur, et qui montrerait que ce joueur n’était pas qualifié pour Vautour mais pour Jeunesse Canon.
Mais cette mutation porte toujours l’ancien nom du joueur, et le dossier contient une copie de l’ancienne CNI du joueur. Rappelez-vous, le jeune Saïd Ali Mohamed n’a plus cette ancienne CNI qui lui a été retirée par la préfecture en 2006. Comment Jeunesse Canon a pu se procurer une copie d’un document qui n’existe plus depuis trois ans ? Dans sa longue enquête, la commission de qualification et d’homologation constate que la mutation demandée par Jeunesse Canon était nulle car entachée d’un faux en signature. Autrement dit, ce n’est pas le joueur qui a signé l’imprimé de mutation.
Pour ceux qui ne le savent pas, une mutation est demandée par un joueur qui désire quitter son club et qui envoie un exemplaire à son club pour l’avertir ainsi de sa décision de partir ailleurs, qui envoie un exemplaire à la ligue pour annoncer qu’il quitte son club, et qui après signe pour un nouveau club. Donc ce n’est jamais le club d’accueil qui demande la mutation pour le joueur qui désire le rejoindre. Mais la commission décide qu’il y a faux en signature, elle se refuse de mener une enquête pour savoir qui a signé le document de mutation à la place du jeune.
La même enquête pouvait aussi mener à connaître qui, en 2007, a signé la demande de licence pour ce jeune sous son ancien nom et en faveur de Jeunesse Canon ! Comment un même joueur pouvait en 2007, donner à Jeunesse Canon la copie de son ancienne CNI, et à Vautour la copie de sa nouvelle CNI ? Avait-t-il alors deux cartes d’identité délivrées par la République Française ? Bien entendu toutes ces questions n’ont aucun intérêt pour ceux qui ont un seul objectif commun : éliminer Vautour pour deux ans avec une affaire aussi risible, sans même mettre les formes réglementaires.
S’il faut que Vautour paie des dessous de table à un président de commission pour obtenir en coulisse la conformation de ses victoires acquises sur le terrain, Vautour est prêt à prendre le risque de perdre tous ses matchs, en respectant l’étique sportive.
"Les play-offs risquent alors d’être rejoués avec Vautour début mai"
Et le président de la ligue, comment peut-il laisser faire tout cela ? Nous avons fait appel de la sanction auprès de lui en décembre 2009, et nous lui avons envoyé un courrier de rappel en lui demandant de nous recevoir rapidement, mais depuis pas de réponse. Le jeudi dernier, il nous avait annoncé avoir demandé conseil à la FFBB et obtenu une réponse de nature à nous réhabiliter dans le classement pour nous attribuer la première place du classement et bien sûr la participation aux play-offs.
Il nous avait même annoncé que les play-offs allaient débuter le mardi 13 et le mercredi 14 avril. Mais surprise, le lendemain vendredi 9 avril, il laisse ces messieurs de la commission d’homologation et de qualification se réunir pour achever leur travail de destruction, et organiser les play-offs dès le samedi 10 avril, sans prendre le temps de publier un classement définitif des matchs aller et retour. Tant que ces messieurs les conspirateurs n’organisent pas une pétition pour le destituer de la présidence de la ligue, ce monsieur qui se présente pourtant comme un patriarche, un sage capable de remettre de l’ordre dans la gestion du basket mahorais, est disposé à laisser faire les petits arrangements entre amis.
Bien sûr, Vautour a fait appel de ces décisions injustes auprès de la Chambre fédérale d’appel qui délivrera ses conclusions au plus tard le 30 avril. Les play-offs risquent alors d’être rejoués avec Vautour début mai. Il sera alors trop tard pour le champion de Mayotte régulièrement désigné, de jouer la finale zone océan Indien contre le champion de la Réunion. Ce dernier obtiendra le droit d’aller en Métropole pour jouer la phase finale du championnat de nationale 3, comme ce fut le cas il y a deux ans où nos joueurs ont été privés de cette formidable opportunité sportive.
Mais en termes de privation, ils commencent hélas à s’habituer ! Ils avaient acquis le droit de représenter Mayotte lors de la Coupe des clubs champions de l’océan Indien qui s’est déroulée en 2009 à Antanarivo. Mais malgré nos correspondances envoyées à la ligue et restées jusqu’à ce jour sans réponse, notre équipe n’a pas été envoyée par la ligue pour participer à ce rendez-vous sportif très important, auquel ils s’étaient pourtant beaucoup préparé, et où ils nourrissaient des ambitions très sérieuses et légitimes.
Il est vrai que nous n’avons pas été les seuls privés de participation, car les filles du Basket club de M'tsapéré ont elles aussi hélas suivi les exploits de leurs adversaires à travers la presse. Il semblerait que les équipes mahoraises n’avaient pas été envoyées à Antananarivo faute de financement… Pourtant dans les autres disciplines (handball, volley-ball), les équipes mahoraises ont obtenu le financement. Le champion des Comores a participé à la CCCOI; pas Mayotte !
Vive le basket mahorais !
Le staff du Vautour club de Labattoir
16/04/10 – Sport / Foot corpo : Les leaders se détachent
Vendredi dernier, la pelouse du stade de Kavani accueillait quatre des meilleures équipes du football corpo. En fin d’après-midi les hommes de la mairie de Mamoudzou affrontait les policiers. Le résultat final est lourd de sens et marque la fin d’une époque. Les policiers ont pris 7 buts pour n’en rendre que 4. Au-delà du talent des hommes de la mairie et de leur attaquant prolifique R’leké (5 buts à lui seul), c’est de motivation, d’envie et d’esprit collectif qu’il a manqués à l’équipe du commissariat de Mamoudzou. Le manque d’entrainement disent les plus optimistes, le déclin d’une génération, rassasiée de titres, disent les plus lucides.
Dans la rencontre qui suivait OGC Tilt-OIDF jouait contre Mago sport. Dominé en première période par la vivacité adverse, le champion en titre n’était toutefois pas mis en danger devant ses buts. Quelques contres rondement menés par Hervé Durand et l’insaisissable Kirikou semant le feu par ses dribbles annonçaient le premier but marqué par Paul, joueur retrouvé après six mois de passage à vide dans le jeu.
En seconde mi-temps, les changements de l’imprévisible coach André donnait une nouvelle vigueur au jeu collectif des rouges qui marquaient une seconde fois par Nicolas, après un centre magnifique de Kirikou. Mago sport butait sur une défense solide et un gardien des grands soirs qui, sur une parade et une sortie dans les pieds pleine d’autorité, assurait la victoire.
A l’issue de la journée, la mairie de Mamoudzou et l'OGC TILT-OIDF étaient seules en tête du championnat et avaient creusé un léger écart sur leurs poursuivants.
16/04/2010 – Vie des communes : M’tsangamouji
{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}our beaucoup de Mahorais et de nos visiteurs, notre île est belle, mais trop de comportements risquent de mettre cette beauté en danger. Pour la Semaine du développement durable, les établissements scolaires de la commune de M'tsangamouji et la municipalité ont entrepris des actions pour sensibiliser les élèves et leurs parents aux problématiques d’un environnement négligé.
Dans toutes les écoles primaires et même dans certaines classes de maternelle, les enseignants ont établi un projet pédagogique à la fois de sensibilisation mais aussi d’action. Ramassage et tri de déchets, plantation d’arbres, balisage des sentiers Ampriyana et Vouma, concours de la classe la plus propre, nettoyage de toutes les plages de la commune ont été organisés afin de donner des notions d’éco-citoyenneté aux élèves, mais aussi de les responsabiliser pour ce qui concerne leur environnement de travail et leur environnement naturel.
La Daf a été l’un des partenaires de l’opération pour la plantation des arbres et les parents ont été sollicités pour donner un coup de main, mais aussi pour que le message passe également auprès d’eux. Toutes ces actions ont fait, aussi bien au collège que dans les écoles primaires et maternelles, l’objet d’exposés, de discussions et d’exercices dans diverses matières autour du développement durable.
Si les enfants sont ciblés selon MM. Jean-Claude Le Drezen et Issouf Madi Moula, respectivement principal du collège et maire de la commune de M'tsangamouji, c’est pour qu’ils apprennent dès maintenant à reconnaître l’importance de ne pas gaspiller les ressources naturelles, pour ne pas compromettre l’avenir de la planète.
Un peu, pour tous, pour toujours
“Un peu, pour tous, pour toujours”, tel pourrait être le slogan en matière de développement durable et les élèves l’ont appliqué en apprenant les gestes permettant d’économiser l’eau ou l’électricité. Dimanche dernier, la municipalité a pour sa part organisé avec la population le creusement d’un chenal sur la plage de M'tsangamouji pour évacuer l’eau stagnante d’un cours d’eau vers la mer.
“Cette eau est dangereuse sanitairement car elle est stagnante, des nids à moustiques s’y forment et certains habitants peu scrupuleux y déversent leurs eaux usées. De plus, détournée de son cours naturel car la mer bouche le lit de la rivière en rapportant du sable, l’eau est déviée et met en danger les arbres que nous avons plantés et la digue construite”, souligne Assani Moustoifa, 1er adjoint chargé de l’aménagement et du foncier de la commune de M'tsangamouji.
Pour lui et sa collègue Anchoura Saïndou, 8e adjointe en charge des cérémonies, ce chenal doit aussi permettre de sauvegarder la plage d’Ambato, qui a un fort potentiel touristique. “C’est une opération à renouveler au moins une fois tous les ans pour sensibiliser la population au développement durable et leur faire comprendre l’intérêt de protéger notre environnement. Les mentalités sont difficiles à changer, mais en insistant, on y arrivera”, espère Mme Saïndou.
En effet, le développement durable c’est un combat qui se gagne en agissant tous les jours, dans tous les domaines, et non pas une fois de temps en temps.
Faïd Souhaïli
16/04/2010 – Société : Vie syndicale
{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a CFE-CGC est attachée au protocole d’accord-cadre signé le 8 avril 2009 concernant l’intégration dans la fonction publique de tous les agents en poste avant le 31 décembre 2008. Un décret d’application est sorti pour concrétiser cette intégration avant la date fatidique du 31 décembre 2010, mais pour le dirigeant de la CFE-CGC Mayotte, Soulaïmana Noussoura, cela ne suffit guère.
“Cela doit être ratifié par une loi afin d’éviter toute contestation, puisque l’intégration était prévue au départ par une loi”, insiste le syndicaliste. Il rappelle que si son organisation a paraphé l’accord, c’est parce que celui-ci prévoit que les fonctionnaires mahorais seront à long terme intégrés complètement dans l’une des trois fonctions publiques (État, hospitalière, territoriale) de droit commun et que le passage intermédiaire au sein d’un corps propre ne pourra durer que 5 ans maximum.
La CFE-CGC reste vigilante et tient à ce que l’expérience et l’ancienneté des agents soient prises en compte, aussi bien dans l’intégration, mais également pour les retraites. Concernant ce dernier sujet, il y a urgence pour le président de la CFE-CGC. “Il faut négocier rapidement pour connaître ce que l’on fera pour préserver les pensions des retraités actuels et pour connaître le devenir des 6 salariés de la Caisse de retraites des fonctionnaires mahorais (CFRM). Celle-ci a vocation à disparaître pour entrer au sein d’une caisse nationale”, explique Soulaïmana Noussoura.
Seuls 20% des Mahorais sont salariés
Celui-ci a également émis le souhait que l’indexation des salaires soit appliquée à tous les fonctionnaires mahorais en raison du coût de la vie. Quant au Fonds de développement économique et social, censé être mis en place pour doper la création d’emplois, il ne doit pas devenir un énième outil visant à faire des Mahorais des personnes dépendant uniquement des prestations sociales.
“Ce fonds doit être mis en place le plus tôt possible pour développer l’activité économique, car actuellement seuls 20% des Mahorais ont une activité salariée et peuvent acheter des choses. Nous demandons à ce que ce fonds serve à la formation des personnes et au soutien des entreprises pour qu’elles puissent résister aux changements en cours et puissent continuer à travailler.”
Dans ce même domaine économique, le dossier du haut débit pour internet est une priorité pour la CFE-CGC, en vue de développer l’activité des entreprises. Enfin, la CFE-CGC a indiqué qu’elle organiserait un congrès en mai afin de renouveler son bureau et s’aligner sur la maison mère hexagonale en termes de mandat électoraux.
Faïd Souhaïli