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21/06/10 – Eliasse doublement récompensé

C'est d'abord lors de la cérémonie "Les Voix de l'Océan Indien", organisée à La Réunion et retransmise en direct sur les ondes de RFO Réunion mercredi 16 juin, que le chanteur Eliasse a fait rayonner Mayotte en remportant le titre de la révélation de l'année Océan Indien, face aux Comores, Madagascar et Maurice. Devant un parterre de personnalités et des milliers de téléspectateurs, Eliasse a interprété sa chanson "Bahari", encore ému de sa récompense. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, alors qu'il s'apprêtait à regagner sa place, l'animatrice a fait revenir le chanteur pour lui annoncer qu'il était le lauréat de 9 semaines et 1 jour pour Mayotte. "C'est comme si c'était Noël !" s'est alors exclamé Eliasse, qui a confié à un journaliste du JIR plus tard: "Je me suis demandé s'il n'y avait pas des caméras cachées!" tant il ne croyait pas à cette double victoire. Deux belles récompenses pour le chanteur qui a explosé ces cinq dernières années et qui fourmille de projets, "c'est une véritable reconnaissance" nous a-t-il confié lors d'une interview à paraître dans le prochain numéro du Tounda Mag.

21/06/10 – Six personnes hélitreuillées et quarante bloquées sur l’îlot M’tzamboro

Dimanche matin, une barque transportant huit personnes a chaviré du côté des îlots Choisil. Ce sont les conditions météorologiques et le vent, particulièrement fort ce dimanche, qui ont causé l'accident. Inconscient du danger, le groupe a emprunté une des petites barques de pêche afin de regagner les îlots du nord. Il est 9h30 lorsque l'alerte arrive chez les gendarmes, annonçant une journée sans répit. A leur arrivée, les secouristes trouvent deux barques sur la plage ouest de l'île, avec deux pêcheurs en train d'écoper sur l'une d'elle. En faisant le tour, ils découvrent les six passagers sur des rochers avec une marée montante et des déferlantes de plus de deux mètres. Le bateau ne pouvant pas s'approcher, une première manoeuvre de sauvetage est alors entamée afin de les récupérer.

Muni d'un boudin, un plongeur fait une première tentative, sans succès. Le courant est trop fort. On décide alors de procéder par hélitreuillage. Un par un, les six personnes et le plongeur sont remontées avant d'être ramenées vers le port de Longoni. "C'était vraiment une manoeuvre très périlleuse et très délicate", nous explique le capitaine Jacotin, "à ce moment là le vent était très fort avec des rafales allant jusqu'à 24 noeuds. Heureusement, nous avions des personnes chevronnées." L'opération a duré toute la matinée. Tout le monde a été auditionné par les gendarmes. A l'heure où nous bouclons le Flash Info, une quarantaine de personnes sont toujours bloquées sur l'îlot M'tzamboro. Face aux conditions météo, les gendarmes ont préféré attendre jusqu'à lundi matin pour procéder à leur évacuation.

21/06/10 – Les sages femmes en grève

Une grève très discrète, en comparaison à ce à quoi Mayotte est habituée, a eu lieu vendredi. A l'appel des syndicats nationaux, les sages-femmes de Métropole et de Mayotte étaient en grève, pour réclamer une revalorisation de la cotation de leurs actes médicaux, qui n'a pas bougé depuis 2002, protester contre le fait qu'à acte égal, la cotation soit plus élevée pour les gynécologues, et contre la méconnaissance dans le grand public de la profession et du rôle des sages femmes "entretenue par les pouvoirs publics". Depuis plusieurs années, les sages femmes protestent également contre le fait que leur niveau soit reconnu bac+3 alors qu'elles font 5 années d'études. Elles refusent également le principe des regroupements de maternité, en métropole et à Mayotte ou il pourrait être question de faire de Mamoudzou la seule maternité, les réductions de budget et les suppressions de postes.

"Ces conditions entrainent une prise en charge moins bonne et les conditions de la naissance se dégradent aujourd'hui", estimaient les sages-femmes grévistes de Mayotte, vendredi au 5/5 après leur passage sur Kwezi FM. Peu connues du grand public, les sages femmes sont pourtant responsables de deux tiers des naissances en France, environ 4 naissances sur 5 à Mayotte. Elles peuvent pratiquer des examens gynécologiques, prescrire la pilule, et surtout suivre une patiente toute sa grossesse. "Mayotte, avec ses maternités de brousse où il n'y a pas de gynéco en permanence, est la preuve même que les sages femmes peuvent travailler de façon indépendante et autonome la majorité du temps", estiment les professionnelles de la naissance de l'île, dont le travail a d'ailleurs été qualifié d'"exceptionnel" dans un rapport établi l'an dernier.

21/06/10 – Conférence des Naturalistes : Découvrir et conserver les mammifères marins

En ce début de la saison des baleines, les Naturalistes font appel à deux conférenciers pour faire le point sur les diverses espèces de mammifères marins présentes dans les eaux de Mayotte. Le lagon a le privilège d'être fréquenté par un grand nombre d'espèces (plus d'une vingtaine au total) dont : les baleines à bosse, les dugongs et plusieurs espèces de dauphins. Certaines de ces espèces, comme les dugongs, sont en grand danger de disparition à Mayotte. Les conférenciers évoqueront les nécessaires mesures de protection et rappelleront la réglementation concernant l'observation des mammifères marins (whale watching). Ils évoqueront les actions menées en ce sens à Madagascar ou ailleurs dans la région par l'association Mégaptera.

La conférence aura lieu lundi 21 juin à18h30, à la salle de cinéma de Mamoudzou et sera animée par : Claire PUSINERI, chargée de mission mammifères marins, Office national de la chasse et de la faune sauvage, cellule technique océan Indien. Jean Jacques BASTID, vice président de Mégaptera.

21/06/2010 – Tribune libre : SNEP

 

 

{xtypo_dropcap}R{/xtypo_dropcap}appelons en tout premier lieu que l’acquisition du savoir nager, qui correspond à une maîtrise du milieu aquatique, est une priorité nationale et est inscrite dans le socle commun. Cela signifie que, si cette compétence n’est pas atteinte en fin de troisième, l’élève ne peut obtenir son DNB (Diplôme national du brevet)

A Mayotte, l’apprentissage de la natation en milieu scolaire concerne dans le premier degré les élèves des classes de CM2 et dans le second degré les classes de sixième. Lorsque cette acquisition est effective au CM2, cela permet aux professeurs d’EPS de dispenser, dès la sixième, un cycle d’apprentissage au niveau 1 des compétences attendues en natation de vitesse, en natation longue mais aussi en voile, en kayak et en nage avec palmes-masque-tuba selon les moyens et les projets des équipes EPS. Notons qu’en Métropole, l’apprentissage du savoir nager débute dès la maternelle et se poursuit jusqu’au CM2, et en piscine…

C’est en 2004, si nous voulons faire un bref rappel historique, que le président du conseil général de l’époque demande au vice-rectorat de mettre en œuvre un plan natation afin que les jeunes Mahorais scolarisés découvrent leur lagon, mais aussi pour émanciper et épanouir les jeunes filles mahoraises, souvent cantonnées dans les tâches ménagères de leur foyer familial, les imprégnant de ce fait d’une culture républicaine.

Ainsi, dès la première année, 5.000 élèves apprennent à nager. L’année suivante, le plan natation évolue vers un plan de développement des activités nautiques, entraînant l’investissement du mouvement sportif sous forme de partenariat, tel que la jeunesse et sport, les comités de kayak et de voile, le conseil général…

En 2009, 17.000 élèves du premier et du second degré suivent un cycle d’apprentissage de la natation et ont la possibilité de ce fait, à partir de la classe de cinquième et parfois de sixième, de pratiquer des activités nautiques telles que la voile, le kayak, la nage avec palmes.

Demandez autour de vous à ceux qui étaient à Mayotte avant 2004 s’ils voyaient autant de jeunes garçons et surtout de jeunes filles s’amuser et se baigner sur les plages de l’île en maillot de bain, sans craindre les moindres superstitions liées à leurs croyances ni les regards portées sur eux par les autres ! L’évolution semble remarquable sur le plan des pratiques en dehors du temps scolaire.

Certes, les conditions dans lesquelles ces cycles d’apprentissage ont lieu sont des plus difficiles et nous rejoignons sur ce point les maîtres-nageurs qui animent et qui encadrent les séances de natation et qui se sont exprimés. Certes, il arrive que les bus n’acheminent pas les classes sur les sites de natation à cause de dysfonctionnements de certaines compagnies de transports ou lors des jours de grève générale, mais ce phénomène reste rare.

Certes, certains enseignants du primaire, peu motivés à l’idée de se rendre sur une plage, peuvent oublier volontairement de se rendre sur ces mêmes sites, et nous le regrettons, mais ce n’est le cas ni des instituteurs soucieux de permettre à leurs élève de CM2 de pratiquer une activité physique, ni de la totalité des classes de sixièmes des collèges qui restent assidues et ponctuelles avec leur professeur d’EPS. Certes, pour finir, les marées basses, à raison de 3 à 4 par cycle, limitent le nombre de séances à 7, voire 6 sur une unité d’apprentissage qui en compte 10.

Nous aussi, professeurs d’EPS, nous nous plaignons des conditions de travail dès lors que nous quittons l’enceinte de notre établissement pour exercer nos pratiques sur les installations municipales : pas de points d’ombre, pas de points d’eau, pas de WC, insalubrité, tessons de bouteilles sur les plateaux, équipements défectueux, problèmes pour faire évacuer certaines installations par les jeunes non scolarisés… Cependant, à défaut de mieux mais sans laisser de côté nos revendications pour de meilleures conditions de travail, nous tentons de rendre nos élèves plus compétents, de séance en séance, de cycle en cycle, a fortiori dans le cadre de l’apprentissage de la natation.

Il est vrai que lorsqu’on mène des cycles d’apprentissage de la natation à la piscine Koropa, les problèmes évoqués par les maîtres-nageurs ne se posent pas, les conditions sont optimales aussi bien pour les élèves que pour les professeurs d’EPS et les MNS rendant l’acte d’enseignement plus efficace. Or, en attendant que des mesures politiques soient prises pour mettre en œuvre un plan de construction de piscines dans les différentes zones géographiques de l’île, continuons et efforçons-nous de faire connaître à des générations entières de jeunes Mahorais les plaisirs liés à l’acquisition du savoir nager.

A l’heure où les conseillers généraux de Mayotte doivent voter le financement des salaires des dix maîtres-nageurs impliqués dans le plan de développement des activités nautiques pour l’année scolaire 2010/2011, espérons que cet article leur rappellera les enjeux capitaux de l’apprentissage de la natation pour l’éducation et le développement harmonieux de plus de 17.000 élèves par an, pour que ce plan perdure.

 

Le Snep Mayotte

 

* titre de la rédaction

18/06/10 – Meurtre à Kawéni : le principal suspect a fui vers Anjouan

L'homicide de Kawéni restera-t-il impuni ? Alors que les enquêteurs cherchent toujours le principal suspect dans l'affaire, un informateur anjouanais, originaire du même village que lui, nous a confirmé que ce dernier a déjà réussi à regagner son île. Il serait en ce moment même dans son village de Dzindri situé dans le centre d'Anjouan. Ce n'est pas la première fois que des personnes impliquées dans des faits graves prennent la fuite vers l'île voisine. Les relations diplomatiques entre la France et les Comores étant plombées, il n'existe aucun accord sur l'extradition entre les deux pays. "Tout dépend de la bonne volonté des Comores", explique maître Nadjim Ahamada, "si les enquêteurs ont identifié la personne et qu'ils leur disent : "telle personne a commis un crime, pouvez-vous nous l'envoyer ?", l'Etat comorien peut très bien refuser, mais il pourrait aussi accepter." En attendant, les enquêteurs espèrent toujours mettre la main sur le suspect.

La police et la gendarmerie sont en alerte. Toutes les embarcations en partance pour les Comores sont sous surveillance. Une photographie du suspect a été distribuée à tous les services concernés. Il s'agit du conjoint de la victime, celui-ci a disparu depuis le jour du drame. Selon nos informations, lors d'une audition qui aurait eu lieu quelques temps avant le drame, la femme décédée aurait avoué être victime de violences conjugales. Dernièrement, son compagnon aurait appris qu'elle fréquentait un autre homme. On attend toujours les premières conclusions de l'autopsie qui a eu lieu mardi après-midi. Mais à partir des traces relevées sur le corps, les enquêteurs soupçonnent que l'origine du décès serait liée à plusieurs coups de pieds et de poings. Le cadavre de cette mère de quatre enfants avait été découvert vendredi dernier dans un champ du quartier de Bandrajou vers la Geôle à Kawéni. Il était recouvert de feuilles de bananier.

18/06/10 – Licenciement économique à la SMCI

La SMCI ne sera pas épargnée par la procédure de sauvegarde censée sauver l'ensemble du groupe Caillé dont elle dépend. Décrétée le 18 mai dernier par l'administrateur judiciaire à la Réunion, cette procédure pourrait réduire de 15% la masse salariale de la branche automobile – qui emploie actuellement 1.650 salariés – pour redresser le cap. A Mayotte, cela se traduit par le licenciement économique de huit salariés de la SMCI. Une proposition fermement rejetée par la CGT-Ma, à commencer par son secrétaire général, Salim Nahouda : "Nous demandons la suspension des démarches en attendant les conclusions de notre rencontre avec l'administrateur judicaire" déclarait-il mercredi. En attendant la visite de l'administrateur, qui a rencontré les délégués du personnel de l'entreprise jeudi, la mobilisation syndicale s'amplifie. Lundi déjà, ils avaient fait savoir leur mécontentement après que la direction de la SMCI ait refusé les exigences de compensation financière demandées par les syndicats pour les salariés concernés. De plus, une délégation composée du secrétaire général de la fédération automobile CGT Réunion et du délégué syndical représentant les salariés du groupe Caillé devrait prendre part aux négociations prévues en fin de semaine.

18/06/2010 – Tribune libre : Nassur ATTOUMANI

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ais voilà de nouveau qu’au XXIe siècle, en 2010, à quelques mois de l’accession de Mayotte au statut du 101e département français, ce loup surgi des âges farouches continue encore et encore à dévorer les agneaux ultramarins, en toute impunité et sans la moindre sommation.

Vous l’avez compris, ici à Mayotte, depuis quelques mois, le loup, c'est-à-dire la brigade anti-criminalité de la police nationale (la Bac) est soupçonnée de bavures et bévues. Et pour elle, l’agneau est tout trouvé. C’est le petit Anjouanais du coin, le petit Grand comorien du quartier, le petit Mahorais du village, etc… Et comme l’histoire n’est qu’éternelle répétition, quatre siècles après la Fontaine, sous nos tristes tropiques, la Bac a, encore une fois, enfoncé ses crocs dans les côtes d’un agneau bien de chez nous, en la personne de Ramzane Attoumane.

En vérité, voici les faits tels que me les ont rapportés Ramzane Attoumane ainsi que tous les témoins oculaires de ce spectacle lamentable qui, écœurés devant cette action policière, se sont portés volontaires pour être cités à témoin contre ce que certains d’entre eux ont qualifié de barbarie viscérale.

 

Dimanche 6 juin 2010

Comme tous les dimanches, Ramzane Attoumane vend ses fruits et légumes au rond-point El Farouk, sur le trottoir de la Banque de la Réunion, à Kawéni. Il est 18 heures. Une quinzaine d’adolescents de Kawéni conduits par un jeune homme d’une vingtaine d’années arrivent devant les étalages des oranges. Ils se divisent en deux. Deux individus urinent sur la voiture de Ramzane et le raillent. Alors qu’il essaie de les raisonner, d’autres s’emparent des agrumes.

C’est le moment que choisit l’un des leaders des provocateurs pour menacer Ramzane en ces termes sans équivoque : "Espèce d’étranger ! De toute façon on va verser tes viscères sur la rue, aujourd’hui même", dit-il un couteau dans la main. Joignant le geste à la parole, l’individu donne un coup de poing à Ramzane qui le lui rend aussitôt. Sa femme compose le 17, à trois reprises pour appeler la police au secours.

Une dizaine de minutes plus tard, Ramzane donne le signalement de ses agresseurs aux premiers policiers mahorais arrivés sur les lieux. Alors que les policiers courent interpeller les délinquants, Ramzane voit arriver un de ses beaux-frères, une machette à la main. Il s’empresse de le désarmer, lui bloque les bras au niveau de la poitrine pour l’amener dans sa voiture afin de le calmer et de le conduire à la maison.

A peine a-t-il eu le temps de faire quatre pas que surgit dans son dos un individu blanc qui lui fait une clef au cou. "Arrête ! Tu me fais mal", crie-t-il à tue tête, à l’endroit du policier. Pour toute réponse, sous les yeux médusés de la foule encore massée au rond-point El Farouk, Ramzane Attoumane reçoit un violent coup de matraque derrière le genou qui le fait fléchir. Une seconde matraque à la côte gauche le projette à terre.

Pareille à une meute de loups affamés se disputant un os frais, quatre policiers s’emparent de son corps. Ils lui étreignent les poignets avec deux paires de menottes, lui tenaillent les chevilles avec une troisième paire de menottes et c’est, assis sur son dos, qu’au nom de la République française, ces tortionnaires sadiques dont les méthodes n’ont rien à envier à une opération commando se mettent à le rouer de coups.

Tête plaquée contre le sol, sous la semelle d’un agent de la Bac, parmi ses agresseurs Ramzane a eu le temps de reconnaître un jeune de Kani-Kéli appelé Charafoudine Abdou, car c’est ce même Charafoudine qui lui a entravé les pieds avec des menottes.

Selon un autre témoin oculaire, c’est au moment de cette bastonnade que deux véhicules Kangoo blanches s’arrêtent à côté de Data Cards et d’Optique Mahoraise. Un brassard rouge au bras, des Métropolitains et des Mahorais sortent des véhicules et se ruent vers le rond-point situé à une quarantaine de mètres de leur point de stationnement. L’instant d’après, toute la rue est aspergée de gaz lacrymogène. Profitant de cette diversion, les policiers de la Bac soulèvent Ramzane et le jettent avec violence dans leur fourgonnette. Tel un ballot. "Il est lourd ce cochon !", fulmine alors un dénommé Vincent, une sorte de rugbyman moustachu.

Le comble, c’est qu’il parait qu’à la Bac tous les Métropolitains se font surnommer Vincent. Quel camouflage pour ces tontons macoutes de la République !

S’ensuivent alors les cinq dernières minutes les plus atroces de toute sa vie. Entre le rond-point El Farouk et le QG de la police nationale, le trajet dure à peu près cinq minutes. Mais c’est une éternité pour Ramzane.

Voici les faits tels que nous les relate la victime : "Une fois la portière coulissante de l’habitacle arrière fermée, ce dénommé Vincent me menotte (quatrième paire) sur la grille intérieure de protection qui nous sépare du conducteur. Ensuite il me plante son genou au niveau du sternum, me plaque son avant-bras au niveau de la gorge, dernière technique commando employée en dernier recours contre un récalcitrant individu violent et me roue de coups de poings au visage et je continue à recevoir des coups de matraque sur le reste du corps, le souffle coupé, la gorge écrabouillée.

Arrivé au poste de police, les deux agresseurs me jettent de nouveau à terre et se mettent encore à me shooter comme on shoote un ballon de rugby. Ce sont des femmes debout à proximité du poste de police qui, témoins providentiels de cette exécution, ce lynchage, alertent par leurs appels au secours hystériques l’officier de garde.

Une fois dehors, ce dernier intime l’ordre à ses collègues de mettre fin à leurs sévices. Les deux policiers tentent de me lever et l’un deux s’écrie : "Il est lourd ce cochon", et ils me laissent tomber sur le sol. Ils me trainent ensuite jusqu’à la grille où je m’adosse pour récupérer mon souffle.

Je demande à l’officier de police de garde à voir un médecin puisque j’ai du mal à respirer, je ne peux pas bouger la tête et mes jambes sont tout enflées à cause des matraques. Ce dernier m’enlève les menottes qui m’entravent encore. Je demande de l’eau à un policier de garde venu en spectateur pour me nettoyer puisque j’ai été roulé à terre et j’ai le visage en sang : "quand tu as agressé mes collègues, tu n’avais pas besoin d’eau alors tu n’as qu’à te démerder", me répond-il.

Malgré ma demande, c’est entre 20h et 21h que les pompiers viennent me chercher au poste de police pour m’amener aux urgences où le médecin me fait subir des radios suivies de scanner vu l’état dans lequel la Bac m’avait laissé".

 

Bilan ? J’ai :

deux vertèbres cervicales déplacées qui me valent une minerve

une mâchoire bloquée

la langue et les lèvres meurtries

deux côtes gauches fêlées

une jambe bloquée, ce qui explique le port d’un atèle

une garde à vue non signifiée. Le lundi 7 juin à 14h30, les policiers en faction dans ma chambre depuis mon admission à l’hôpital sont relevés de leur fonction et m’annoncent la fin de ma garde à vue

cinq jours d’hospitalisation aux urgences

et pour couronner le tout, le médecin me donne 21 jours d’ITT

Hallucinant, la façon dont la Bac défend les citoyens de la République française à Mayotte, n’est-ce pas ?

 

Ce que j'en pense

"Ne racontez-pas de mensonges ! N’écoutez pas la rumeur publique ! N’affirmez pas des événements dont vous n’avez pas été témoin", me sermonne un policier dont la bouche sait taire la vraie vérité comme un hérisson dont on aurait introduit un bout de manioc dans le museau. "Nous ne sommes pas fous à la police pour agresser un citoyen qui nous téléphone pour qu’on vienne à son secours ? C’est ton frère qui a mordu au bras jusqu’au sang un de nos agents."

Dans cette affaire, les victimes c’est nous. Et c’est la seule chose que vous devez retenir Monsieur Nassur, m’explique avec beaucoup d’assurance et de conviction cet agent assermenté en faction au poste de police quand je lui ai demandé la permission de voir Ramzane Attoumane.

Pour enfoncer le clou en vue de calmer les esprits d’une population indigène excédée par une série de bavures policières, dont outre Ramzane on peut citer le carreleur Sylvain Philys, le gendarme Ahamadi Boura de M'tsangamboi et tant d’autres dont les plaintes n’ont jamais eu de suite, la Bac fait appel à un nègre de service.

Au journal télévisé du mercredi 9 juin 2010, le lieutenant de police Chaharmane Chamassi qui ne fait pas partie de la Bac et qui n’est pas de ce service ce dimanche 6 juin vomit mot pour mot les propos de mon interlocuteur. Et il ajoute : "auteur de rébellion et il (Ramzane) se trouvait avec un "shombo"". Pour ceux qui ne parlent pas shimahore, un shombo est un coupe-coupe.

Honte à Monsieur le lieutenant car à Mayotte, nous les Français d’en bas, nous connaissons la capacité de la police à se serrer les coudes après chacune de ses bavures. D’ailleurs, déjà à leur époque, afin de s’abriter des projectiles des assiégés, les soldats romains formaient avec leurs boucliers levés, une tortue, c'est-à-dire une défense hermétique.

Messieurs les fonction-nerfs assermentés qui exercez votre métier sur la voie publique, n’est-ce pas en empruntant des méthodes aussi similaires au temps de l’apartheid en Afrique du Sud que vos tristement illustres collègues ont effacé Steve Biko et bon nombre de pacifistes de l’African National Congres de Nelson Mandela ?

A mon humble avis, nul doute qu’après votre serment prêté sur la Bible, vous récitez la prière sacerdotale, chaque soir, avant de partir à la chasse aux punching-balls en ces termes : "au nom de Dieu matraque, du Père menottes et de la Sainte grenade Lacrymogène, vive la coloniale !".

Aujourd’hui la seule question que se posent les témoins oculaires de cette violence policière en réunion qu’on ne saurait taire est : quand on se fait rudoyer par des agents de la Bac, le citoyen a-t-il la garantie de voir aboutir sa plainte déposée au même bureau de poste de police, un jour ?

Cette question m’interpelle au plus haut point quand on connait comment la police sait manipuler la presse locale et l’opinion publique en sa faveur. D’ailleurs, n’est-il pas assommant de savoir qu’au sujet de l’affaire Ramzane Attoumane, la police annonce un scénario aussi fantaisiste que ridicule ?

Dans la position saucisse où Ramzane Attoumane se retrouve entre le rond-point El Farouk et le QG de la police nationale, "l’auteur de rébellion agrippe le chauffeur à la gorge pour l’étrangler et que de toute façon, il n’existe aucune barrière intérieure de sécurité dans cette voiture".

De toute évidence, les fabricants de vérité mensongère auraient montré un véhicule autre que la Kangoo de la débauche aux enquêteurs parisiens de la direction générale de la police nationale dans le but précis de les induire intentionnellement en erreur.

Cependant, dans tous les services régaliens, n’y-a-t-il pas un carnet de bord mentionnant les coordonnées du chauffeur, sa mission, le nombre de kilométrages, l’heure de la sortie et du retour du véhicule de fonction avec son numéro d’immatriculation ? Alors, vous qui êtes les seuls à mettre en berne la seule et vraie vérité, comment comptez-vous dissimuler ces éléments probes aux enquêteurs de la DGPN ?

Après les cinq jours passés aux urgences du Centre hospitalier de Mayotte, la gendarmerie nationale n’est pas venue auditionner Ramzane Attoumane qui a porté plainte contre ses agresseurs. Ceci sous-entend qu’au niveau local, la police nationale donc la Bac n’est pas dessaisie du dossier. Mais savez-vous pourquoi ?

A vouloir toujours étouffer les bavures de vos collègues en occultant des faits avérés indéformables, ignorez-vous Monsieur le porte-parole de la police nationale à Mayotte que le mardi 8 juin, la DGPN n’a pas attendu votre intervention fantaisiste à la télévision pour auditionner Ramzane sur son lit d’hôpital, pendant 4 heures de temps, sans interruption malgré son état de santé et ses difficultés à mouvoir ses lèvres et sa langue en bouillie ?

Monsieur le "camoufleur" de vérité, pouvez-vous dire aux médias et expliquer d’une façon cohérente, aux téléspectateurs qui vous ont vu dans le reportage de Nicole Gellot sur RFO Mayotte, pour quelles raisons votre regard fuyait-il l’objectif de la caméra quand vous racontiez la vérité de toutes vos vérités policières ?

Monsieur le lieutenant de police Chaharmane Chamassi, messieurs les agents de la Bac, la DGPN est saisie du dossier Ramzane Attoumane. Quand on est intouchable, comme le sont les agents de la Bac, on peut accuser son prochain de tous les maux de la terre et n’est-ce pas là le cancer qui gangrène notre société ?

Encore une fois au nom de Dieu… Vive la coloniale.

 

Nassur ATTOUMANI

Dramaturge, romancier, essayiste, nouvelliste et frère de l’agressé mis en examen

18/06/2010 – Tribune libre : Thani MOHAMED SOILIHI

 

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}as davantage les principaux responsables politiques. De l’obscur projet de chambre détachée dont j’ai expliqué en son temps le mal que nous en pensions à la paralysie de l’aide juridictionnelle, ils brillent par une absence qui n’est pas exempte de culpabilité eu égard à l’ampleur des difficultés.

Peut-être les justiciables. Et encore ! Ceux à qui on explique qu’ils peuvent ou qu’ils doivent être jugés sans l’assistance d’un conseil tant la justice affronte un empêchement insurmontable comprendront tout au plus que les avocats sont des professionnels grincheux et capricieux.

Et si les citoyens finissaient par entendre l’écho des robes noires jetées bruyamment à terre ?

Notre profession si singulière est d’abord un état avant d’être un métier, ce qui signifie que les convictions essentielles qui façonnent notre engagement et les obligations qui en dépendent guident nos actions y compris jusque dans nos vies privées.

Avec notre serment pour viatique, nous nous efforçons d’assumer notre ministère "avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité" pour reprendre dans sa plénitude la terminologie consacrée.

Avant d’apparaître comme l’énième droit-créance d’un État protecteur cherchant à parer l’impécuniosité des justiciables face au coût élevé des procédures judiciaires, une forme d’aide juridictionnelle était pratiquée jadis par les avocats eux-mêmes, lesquels modulaient les honoraires suivant les moyens de leurs clients.

De nos jours, la contribution versée par l’État est censée maintenir l’équilibre entre l’exercice libéral de la profession d’avocat qui doit demeurer la règle et la concession au principe d’égalité devant la justice suivant une conception subjective des droits de l’homme à laquelle nous souscrivons.

Or, la paupérisation de l’institution judiciaire souvent décriée ailleurs est ici assortie de circonstances aggravantes à rendre perplexe le moins érudit des novices.

Les Mahorais doivent savoir que si le droit commun interfère désormais dans presque tous les domaines de leur vie quotidienne, il en va tout autrement de la manière dont ils sont jugés et défendus.

Alors qu’une quantité exponentielle de missions entre dans le champ de l’aide juridique et que le nombre de justiciables qui y sont éligibles ne cesse de croître, l’État s’obstine à octroyer aux auxiliaires de justice une rétribution indécente figée sur les émoluments accordés naguère aux personnes agréées. Un temps révolu où les avocats n’existaient pas à Mayotte.

Assiégés de toute part, nous sommes aujourd’hui tenus d’effectuer une multitude de tâches au titre de l’aide juridique au détriment de notre clientèle libérale. Voici l’avocat pris au piège de la rentabilité judiciaire enferré dans le dilemme du quantitatif opposé au qualitatif.

Si l’aide juridictionnelle coûte cher au contribuable, elle vampirise un cabinet d’avocat.

Comme l’artisan fabrique des objets ou le paysan cueille des fruits, l’avocat met à contribution son savoir et son talent pour traduire juridiquement les aspirations de son client. Cette énergie n’est pas intarissable et ce service puisé au fond de soi masqué par l’aisance conquise après des années d’études et de labeur demeure par nature onéreux.

Dans tous les cas, le client risque de pâtir d’un régime mal maitrisé, soit que le montant des honoraires augmentera pour supporter des contraintes supplémentaires, soit que l’effort consacré au service des plus démunis se délitera. Les pouvoirs publics poussent vers une curieuse alternative se résumant en une formule : moins de temps pour les pauvres, plus cher pour les riches ! Je ne peux me résoudre ni à l’un ni à l’autre et je m’interroge sur le sort des catégories moyennes qui faute d’être admissibles à l’aide juridictionnelle ne peuvent accéder à un conseil dont les tarifs sont pour elles prohibitifs.

Si depuis le 10 mai 2010, le barreau de Mayotte n’assure plus les permanences pénales ni aucune diligence au titre de l’aide juridictionnelle, c’est qu’il estime qu’en le faisant les avocats trahiraient leur serment.

Et pour la circonstance, notre désuète législation rencontre l’archaïque système judiciaire mahorais qui ne cesse d’agoniser. Pour si peu satisfaisant qu’il fût, l’arsenal fonctionnait jusqu’alors grâce à l’extrême indulgence du barreau qui acceptait ses obligations professionnelles au nom d’une conception large du sens du devoir tout en se pliant aux règles bureaucratiques de la comptabilité publique.

Cette position n’est plus tenable dès lors que s’y ajoute l’inertie des agents décisionnaires. Le gel inadmissible de l’intégralité des procédures de rémunération depuis septembre 2009 met en exergue des dysfonctionnements à plusieurs niveaux : incapacité de disposer de fonds suffisants pour honorer les créances échues, absence de coût prévisionnel de l’aide juridictionnelle par année d’exercice, inaptitude des services administratifs à traiter en temps et en heure les mémoires de frais déposés.

Sous pression, les autorités judiciaires locales sont parvenues à débloquer des crédits qui pourraient effectivement apurer temporairement le passif. Reste à envisager le mandatement qui n’interviendra qu’après vérification de l’état récapitulatif des frais adressé par chaque avocat. Pourquoi attendre huit mois pour débuter cette opération indirectement concernée par la carence financière ?

Plus profondément, cette crise révèle l’impuissance des juridictions à assimiler les conséquences de la généralisation du droit commun. Une budgétisation sérieuse désormais indispensable aurait dû pourvoir à ces aléas, lesquels auraient pu être anticipés notamment en raison de la disparition progressive des cadis. À l’évidence, ce qui était gérable pour une faible activité et peu d’avocats ne l’est plus aujourd’hui avec ce foisonnement des contentieux.

La justice ne sortira grandie de cet épisode qu’en tirant durablement les leçons d’un échec très largement prévisible. Cette réflexion induit d’imaginer une réorganisation inspirée du droit commun et affectée de moyens matériels et humains au moins dignes des juridictions ordinaires métropolitaines.

Dans le droit fil de notre motion pour la création d’une cour d’appel, nous refusons de laisser la médiocrité s’institutionnaliser. Nos revendications immédiates sont aussi des plus limpides : recouvrer nos créances indiscutables et obtenir l’assurance de nos futurs défraiements.

Pour espérer jouer pleinement notre rôle de conseil et de défenseur auprès de tous les justiciables quelque soit leur condition sociale sans servir pudiquement de faire-valoir d’une organisation judiciaire dégradée, nous opposons une vision clairvoyante de la justice.

Oserais-je dire qu’à défaut de constituer le défi de la départementalisation, ce combat ancré au plus profond de notre conscience demeure celui de notre engagement professionnel pour que nul n’entende plus jamais parler de grève des avocats.

 

Thani MOHAMED SOILIHI

Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Mayotte

18/06/2010 – Sport : Tennis – Portrait

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} quelques semaines de plusieurs rendez-vous importants, Sophia et son père ont bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses. En effet, dans moins d’un mois Sophia s’envolera pour quelques tournois dont l’équivalent des Petits As à Pau dans sa catégorie d’âge, un autre tournoi à la Réunion, qui pourrait, si ses résultats le permettent, de finir avec une dernière compétition en Métropole sur le prestigieux site de Roland-Garros.

"Tout est fait pour préserver les enfants au niveau physique", nous apprend Philippe, le père de Sophia. La durée des matchs, les dimensions du terrain, les balles semi-rigides. En outre, les parents ont un rôle important à jouer dans l’éducation sportive de leur enfant. "Il est clair qu’un enfant de cet âge doit être canalisé. Elle jouerait tous les jours, mais il ne faut pas oublier que le tennis reste un sport asymétrique et traumatisant pour certaines parties du corps, notamment le dos."

En pleine croissance, une surveillance doit être apportée pour éviter toute blessure. Enfin, au niveau psychologique, il est primordial que les parents ne s’identifient pas dans leur enfant et attendent par la suite d’eux des résultats systématiques. "Bien qu’il y ait des enjeux et un score à la fin de la partie, il ne faut pas perdre de vue le jeu, la convivialité, le fair-play .Ces valeurs sont à inculquer dès les premiers pas dans n’importe quel sport."

 

Fiche technique

Sofia Biolay, 8 ans et demi, 1m26, 25 kg

Club: 2008-2009 KTC (Kourou tennis club), 2009-2010 TCK (Tennis club de Kavani)

Palmarès : Année 2008-2009, 5 tournois sur 5 en Guyane (Cayenne-Kourou)

Année 2009-2010 : 3 des 3 derniers tournois à Mayotte (Kavani, Ascugre, Bouéni), Championne de Mayotte catégorie 9-10 ans, Championne de la Réunion catégorie 9-10 ans, 11ème au Tournoi international des Petits pirates (pays représentés : Madagascar, Comores, Maurice, Réunion, France)

 

MHS : Sophia, depuis quand pratiques-tu le tennis et pourquoi ce choix ?

Sophia : Je fais du tennis depuis 2 ans, j’ai commencé dans le club de Kourou tennis en Guyane, mais je joue depuis toute petite avec papa et mon frère jumeau Rudy. Je faisais aussi du football et du handball, mais ici il n’est pas possible de tout faire. J’ai trois entraînements par semaine.

 

MHS : Côté court, connais-tu tes points forts et les points que tu dois encore travailler ?

Sophia : J’ai une bonne mobilité, mes revers sont assez précis, je dois travailler mes volées surtout sur mon revers et les slices.

 

MHS : Tu gagnes tous les tournois à Mayotte cette année et tu as battu des joueuses plus confirmées et plus âgées que toi, quel est ton secret pour les battre ?

Sophia : J’essaye de voir comment elles jouent et dès que j’ai trouvé leurs points faibles j’en profite. Dans tous les cas, je les fais toujours beaucoup courir.

 

MHS : Si je te demande quel métier tu rêverais de faire plus tard…

Sophia : (en souriant) tenniswoman professionnelle.

 

MHS : Si tu avais la possibilité de participer à un grand tournoi et le gagner lequel choisirais-tu en premier.

Sophia : J’aimerai gagner Roland-Garros, je regarde ce tournoi avec toute ma famille depuis très longtemps, j’aime bien la terre battue, même si à Mayotte on joue sur du dur.

 

MHS : As-tu une championne de tennis préférée ?

Sophia : Oui, j’aime beaucoup Serena Williams, elle tape très fort dans la balle. J’aime bien son jeu, elle est puissante, son jeu est complet et elle a beaucoup de volonté.

 

MHS : Dernière question, as-tu un objet fétiche qui te porte chance ?

Sophia : Oui, mes chaussures, mais il va falloir les changer elles sont trop petites…

 

Souhaitons à Sophia, classée actuellement dans les 10 meilleures filles de sa catégorie, de réussir dans les différents tournois de cet été. Nous suivrons évidemment avec intérêt ses résultats que vous pourrez retrouver dans nos prochains numéros.

 

S. Labrouche

18/06/2010 – Sport : Handball – Phases finales N2/N3

 

 

{xtypo_dropcap}V{/xtypo_dropcap}incent Deprez, entraîneur encore tout ému de la récente victoire contre le Tchanga HB (32-31), répond aux questions du journal. En décrochant le titre de champion de Mayotte plus tôt dans la saison, l’équipe de Tsingoni (ASCT) a obtenu le précieux sésame permettant de quitter notre île le temps d’une semaine pour se frotter aux équipes du continent, ainsi que d’autres adversaires Domiens.

Comme l’année précédente, les phases finales se joueront à Rueil-Malmaison. De belles structures sont mises à la disposition des compétiteurs puisque deux gymnases seront réservés pour l’occasion, proches des installations des délégations mahoraises. Les deux gymnases en question sont le Michel Ricard, "d’une capacité de 400 places" pour les filles et le Stadium qui peut accueillir "entre 800 et 900 personnes", pour les garçons. Les équipes auront de plus la possibilité de s’entraîner dans un troisième gymnase bien desservi par le réseau urbain.

La poule de Tsingoni est bien connue de son entraîneur puisque certaines de ces équipes sont les mêmes que l’année dernière. Ainsi, l'ASCT se retrouvera en confrontation avec les équipes suivantes : l'US Matoury (Guyane), l'Etoile de Morne à l’eau (Guadeloupe) et l'AS Faa’a HB (Polynésie). A l’issue de cette poule ultramarine le premier rencontrera en demi-finale une équipe de N2 métro, N3 métro pour le second, la troisième place étant un match de classement. Vincent a eu la gentillesse de répondre à quelques questions.

 

MHS : Si vous aviez trois mots pour requalifier la finale gagnée la semaine dernière…

V.D : Maîtrise, expérience, solidarité. Je pense à ces mots car à aucun moment nous n’avons douté dans ce match. Il a fallu tenir et mettre les buts importants au bon moment, c’est ce que nous avons fait.

 

MHS : Pas le temps de souffler. Avez-vous eu une préparation particulière comme la possibilité de voir des vidéos d’anciens matchs ou de vos futurs adversaires ?

V.D : Non, pas de préparation particulière. Nous connaissons nos adversaires, nous savons par exemple que le premier match contre les Guyanais sera décisif pour la suite du tournoi. On sait qu’il va falloir qu’on cavale pour supplanter les gros gabarits des différentes équipes.

 

MHS : L’année dernière, plusieurs de vos cadres n’ont pas pu être libérés pour des raisons professionnelles. Qu'en est-il de cette année ?

V.D : Hormis notre gardien et notre ailier droit, l’ensemble de l’équipe est au grand complet. A noter que nous récupérons également un joueur déjà en Métropole, un pivot très vif et très mobile, ce qui nous sera très utile pour remuer les défenses adverses.

 

MHS : Quelles ambitions sportives emmenez-vous dans vos bagages ?

V.D : L’ambition numéro un est de faire aussi bien que l’année dernière, jouer une demi- finale de N3. Et évidemment mieux si possible.

 

MHS : Que pouvons-nous vous souhaiter pour cette semaine en Métropole ?

V.D : Beaucoup de plaisir, emmagasiner de l’expérience et d’aller le plus loin possible.

 

MHS : Dernière question, es-tu plutôt superstitieux, as-tu un petit truc qui t’accompagne sur le banc comme de nombreux joueurs pour provoquer la victoire ?

V.D : Superstitieux non ! Je porte cependant la même tenue : chaussures, jean, tee-shirt noir ASCT, ma manière à moi de rentrer dans le match.

 

A noter que ce sont bien les deux équipes seniors de garçons et filles qui partiront pour participer à cette manifestation sportive.

 

S. Labrouche

18/06/2010 – Concours de la résistance

 

 

{xtypo_dropcap}"D{/xtypo_dropcap}e Gaulle et les forces françaises libres", c'était le thème choisi pour le concours de cette année, en référence au 70ème anniversaire de l'Appel du 18 juin 1940, qui sera célébré ce vendredi sous la présidence du préfet, place de France à Dzaoudzi. Pour l'occasion, Mlle Nadia Ahmed Affandi, élève de 3e 1 du collège de Kawéni et lauréate du 5e prix du concours, fera une lecture de l’Appel, en présence des autorités civiles et militaires et devant le public, dont une centaine d’élèves.

Le collège de Kawéni figure parmi les grands gagnants de cette édition 2010 du Concours national de la résistance et de la déportation, puisque les deux premiers prix vont respectivement à Anlia Nourdine et Eléonore Boudet, qui sont suivies en troisième position de Mirhane Nasser Eddine du collège de M’tzamboro et en quatrième de Mouandjilani Ymamou du collège de M’tsangadoua.

Dans la catégorie des travaux collectifs, le jury a accordé un diplôme spécial "Félicitations" aux élèves du groupe de travail des classes de 3ème 6 et 10 du collège de Passamainty. Une douzaine d’élèves de ces classes ont étudié l’Appel et ses répercussions, autour de leur professeur Sébastien Barrère, avec le soutien inconditionnel de leur principal, François Coux.

S’ils ont souligné le rôle de la Résistance et raconté les évasions de la Métropole occupée et collaboratrice des volontaires de la France Libre, nos élèves ultramarins n’ont pas manqué de donner la place qu’elle mérite à l’Outremer français. Pour que personne n’oublie que c’est Outremer que la République française s’est reconstruite dans ces années difficiles. Et que personne n’oublie que ces anciens combattants, dont le nombre s’amenuise d’année en année, vivent toujours aux quatre coins du monde.

L'investissement de ces élèves a été à l'image de l'Appel : l'enthousiasme général du début a été suivi de nombreux abandons devant l'ampleur du sujet, mais la volonté de certains d'entre eux leur a permis de porter leur projet jusqu'au bout, se félicite leur enseignant.

Créé en 1961 par Lucien Paye, ministre de l’Education nationale, ce concours a pour objectif de perpétuer chez les jeunes Français la mémoire de la résistance et de la déportation afin de leur permettre de s’en inspirer et d’en tirer les leçons civiques dans leur vie d’aujourd’hui. Pour 2011, le thème sera "La répression de la résistance en France par les autorités d’occupation et le régime de Vichy".

HF

18/06/2010 – Entretien : Rencontre avec Jean-Claude Pichard

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo : La Maison des livres va fêter ses 20 ans à la fin de l'année…

Jean-Claude Pichard : Oui, le décollage a commencé en 1990, j'étais ici depuis 5 ans en tant qu'enseignant en lettres au lycée de Mamoudzou. A l'époque, l'initiative de la Maison des livres a été lancée dans un contexte où tout manquait, et la lecture était le dernier maillon économique intéressant. Il faut voir qu'à l'époque, il y avait des écoles, mais très peu de collèges.

Il y avait Mamoudzou qui faisait lycée-collège, un collège à Petite Terre et c'était le début du collège de Tsimkoura, donc très peu d'élèves accédaient au collège. Ouvrir une librairie dans ce contexte était une entreprise un peu folle. Mes amis me disaient : "comment peut-on espérer gagner sa vie dans un pays où 50% de la population est illettrée ?". J'ai donc démarré avec peu de moyens, un peu de naïveté, mais de l'ambition ! A l'époque, les élèves des collèges n'avaient pas accès au livre. D’où idée de monter une structure qui vend du livre.

La Maison des livres ouvre le 1er janvier 1991, avec un gérant et un employé, dans un petit local en bois rue Mahabou, quasiment construit de mes mains. En octobre 1992, nous nous sommes installés place Mariage, à l'emplacement actuel du magasin Soldys. A l'époque, il n'y avait quasiment rien sur cette place, et la partie du haut n'existait pas. Je me souviens que les commerçants de l'ancienne place du Marché ne voulaient pas s'installer ici car ils trouvaient que c'était trop loin !

Ensuite, lorsque la Sim a construit la partie du haut en 1999, je me suis porté acquéreur des locaux. Nous avions ainsi 230 m², passés rapidement à 260, plus 100m² de bureau, enfin de l'espace pour travailler. A ce moment, il y a deux phénomènes : la librairie explose réellement, nous apparaissons comme un opérateur structuré sur le marché du livre. Et deuxième chose, les gens nous croient très riches parce qu'on a des grands locaux, alors qu'on s'est endetté sur 10 ans pour les obtenir, et commencent à se méfier car ils pensent qu'on a une espèce de monopole. Or ce n'est pas le cas, car à l'époque il y a Shopping qui est concurrent, et ensuite Jumbo Score ouvre un rayon livre.

 

MH : Quel regard portez-vous sur l'évolution du marché du livre en 20 ans ?

J.-C. P. : La Maison des Livres a connu trois étapes. D'abord la période de la "petite enfance" (sourire) qui a duré un an, dans cette toute petite structure de 30m² rue Mahabou, avec une offre extrêmement réduite. C'est l'époque pionnière, on l'a fait avec peu d'argent et avec nos mains pour démarrer. En 1992, c'est l'installation place Mariage dans un local plus structuré, qui s'est agrandi deux ans après puisque nous avons annexé le local voisin. Nous sommes donc passés en quelques années de 30m², à 75 puis à 150 m² en trois ans. La petite enfance a été de courte durée.

A partir de 1993/94, on a une offre livre qui est cohérente. Nous offrons, pour les amateurs de littérature grand public, une offre assez sélective. Je suis moi-même de formation littéraire donc j'étais au début assez exigeant sur le choix d'ouvrages. Immédiatement, nous avons un secteur scolaire assez développé et nous y tenons beaucoup, c'est notre marché, et l'investissement de demain. Et on a développé aussi tout ce qui est aide au travail : le parascolaire, les cahiers de vacances, les annales de concours, etc., qu'on a mis à disposition dès l'ouverture.

Nos clients mahorais n'ont pas réagi immédiatement, parce que la lecture n'était pas ancrée culturellement et aussi parce qu'ils avaient peu d'argent et que le livre est un produit cher. Mais progressivement nous avons fidélisé la quasi-totalité du public métropolitain, et j'entends dire que notre librairie est à la hauteur de celles qu'ils ont connues en Métropole. Mais le développement le plus significatif est au niveau des familles mahoraises. Nous avons une clientèle mahoraise de parents d'élèves extrêmement nombreuse, qui vient acheter du parascolaire pour les enfants.

Et depuis 7 ou 8 ans maintenant, on voit cette génération qui a 40 ans aujourd'hui, qui a connu la Maison des livres il y a 10 ans, qui a élevé ses enfants dans la lecture et qui se dirige avec eux vers le rayon jeunesse. Donc on a une clientèle variée, complète et une offre qui touche tous les secteurs. De plus, nous sommes désormais la seule librairie de l'île, même si on peut trouver des livres ailleurs, et nous sommes amenés à répondre à toutes les demandes pratiques : de l'informatique pour les informaticiens, du droit pour les juristes, de la médecine pour les infirmières,… y compris les ouvrages de préparation aux concours de la fonction publique, et le code de la route.

Donc nous l'entretenons très régulièrement et cela répond à des demandes précises avec aujourd'hui une telle connaissance du marché que nos rayons sont extrêmement ciblés. Nous avons également développé dès le départ la possibilité pour le client de commander un livre à l'unité, qu'il reçoit au même prix que ce que nous avons en magasin. Au début, on faisait ça à la main, sur un petit bout de papier, aujourd'hui c'est entièrement informatisé.

 

"Nous vendons le livre scolaire au même prix qu'en Métropole"

 

MH : Et il y a 20 ans, on attendait combien de temps pour recevoir son livre ?

J.-C. P. : Là, on aborde le chapitre du transport (sourire) ! On a connu un peu tout. Il y a 20 ans, on travaillait avec la Poste. Le délai d'acheminement du maritime non urgent à la Poste pouvait atteindre 6 mois. La Poste avait ensuite développé un tarif spécial qui s'appelait le SAL, c'est-à-dire que l'acheminement se faisait par bateau ou par avion, souvent ça venait par bateau jusqu'à la Réunion et par avion jusqu'à Mayotte, ou l'inverse. On ne maitrisait absolument pas les délais et on était toujours embêtés quand on nous demandait un délai, on ne pouvait le tenir.

Pendant de nombreuses années, notre transporteur unique était la Poste et plus d'une fois on a encombré le centre de tri, qui était à Mamoudzou à l'époque. Quand il y avait 25 ou 30 colis, la Poste nous appelait au secours ! J'ai passé de nombreuses heures à tirer sur des sacs postaux et à remplir des camionnettes, avec l'aide des postiers, à qui je rends hommage car ils ont toujours été très corrects, ils comprenaient notre démarche. Aujourd'hui, les volumes sont tels que c'est devenu impossible.

Pendant longtemps, Mayotte a été très isolée dans plein de domaines et aussi dans celui du livre. Sous le gouvernement Jospin, le prix du livre dans les Dom-Tom avait été diminué, la politique consistait à subventionner le transport, avec un système assez complexe, qui oubliait évidemment Mayotte et on a continué à rester à l'écart. Depuis quelques années nous avons réussi à faire entrer Mayotte dans le dispositif, à un niveau moindre que les autres Dom, mais nous y sommes, nos livres arrivent par avion, facturés par une structure qui s'appelle la Centrale de l'édition, donc nous fonctionnons comme les libraires des Dom. Et depuis quelques temps, nous avons obtenu que la subvention sur le scolaire soit portée à 100% sur le transport maritime, donc nous vendons le livre scolaire au même prix qu'en Métropole.

Donc, pour revenir au transport, il y a eu la phase Poste, avec des délais épouvantables, réduits à 6 semaines quand nous sommes passés au SAL et ensuite, depuis 5/6 ans, la phase Centrale de l'édition qui est plus favorable, avec des délais qui ne sont pas formidablement écourtés mais qui ne dépassent jamais 4 semaines.

 

MH : Si on fait un parallèle avec le prix du livre depuis 20 ans…

J.-C. P. : Il y a 20 ans, nous étions déjà sous le régime de la loi Lang de 1982 : prix unique du livre sur tout le territoire, fixe, écrit sur la couverture et sur lequel le libraire ne peut pratiquer aucune modification. Pas plus cher et pas moins cher, sauf 5% de remise maximum autorisée. C'était fait pour protéger les libraires de proximité face à la grande distribution. Quand vous allez à la Fnac, vous payez 5% de moins, quand vous allez chez le libraire, vous n'avez pas la remise de 5%, mais il vous donne une carte de fidélité, qui revient au même si vous êtes client régulier.

A Mayotte, la loi ne s'applique pas puisque ça n'a pas été mentionné sur le décret, cependant la Collectivité avait pris l'initiative de fixer un prix du livre, mais avec la correction due aux frais de port, au surcoût de certains produits ici, etc. Nous avons connu, en 20 ans, plusieurs coefficients. 1,20, puis 1,18, puis taxé à 5%, puis plus taxé… A chaque fois ça a été des bagarres contre l'administration, contre la taxation du livre. Certains préfets nous entendaient, ils changeaient… Aujourd'hui, le livre n'est pas taxé à l'entrée et le coefficient est de 1,25, ce qui veut dire un surcoût important de 25%.

C'est considérable mais il faut savoir que le transport a tellement augmenté que le surcoût ne couvre plus cela, c'est-à-dire que nous sommes obligés de prendre sur nos marges pour couvrir les frais de transport. Si on ne rentre pas prochainement dans un dispositif d'augmentation de la subvention au transport, la librairie aura de plus en plus de mal à importer et le prix ne baissera pas. Nous sommes en contact avec les services de l'Etat, nous leur faisons des rapports. Après c'est lent, c'est lourd et il faut de l'argent pour élever la subvention. Le livre est aujourd'hui dans une situation relativement critique du point de vue du prix.

 

"Après 20 ans, la situation du livre n'est pas la même. Je reste fier d'avoir aidé à son développement"

 

MH : Pour parler du livre scolaire, vous avez travaillé dès le début avec l'Education nationale ?

J.-C. P. : Dès le départ, en dépit du fait que nous étions une toute petite structure et relativement amateur, car j'avais une formation à la littérature mais pas au côté commercial, nous n'avons pas craint de nous approcher de ce qui était à l'époque la direction de l'enseignement, pour leur faire part de notre projet. A l'époque, la société Shopping se positionnait sur marché public du livre scolaire pour les rentrées, et nous avons très vite fait de même. Mais comme il n'y avait pas de librairie sur place, les besoins en livres de lecture courante, de loisir pour les collèges, n'étaient pas satisfaits.

Un certain nombre de commerciaux de Paris pour les éditions venaient braconner quelques marchés avant les rentrées. Ils expédiaient les commandes depuis Paris et ne revenaient pas avant l'année suivante. Donc à l'époque, j'ai vu le directeur de l'enseignement pour lui dire mon intention de créer une librairie, et mon besoin de partenariat. Je lui ai dit : je vais faire une offre grand public mais j'aurais besoin de m'appuyer sur le secteur scolaire. Je lui ai dit que si l'administration ne jouait pas le jeu de nous aider en devenant notre client, alors je n'avais aucun avenir. Ce monsieur avait compris la situation et a demandé aux chefs d'établissements de privilégier le marché local pour l'achat des livres. 20 ans après, je lui en suis toujours reconnaissant car il a eu une vraie écoute.

 

MH : Et 20 ans après, le vice-recteur suggère aux mairies de ne plus passer par vous pour acheter les livres scolaires…

J.-C. P. : Aujourd'hui, nous ne sommes plus la même structure. A l'époque nous étions deux, aujourd'hui nous sommes 25 salariés, nous faisions 500.000 francs de chiffre d'affaires, nous en faisons 5M€. On ne peut rien comparer, il y a 25 établissements scolaires, les écoles se sont multipliées, la lecture publique est devenue un réseau important avec les bibliothèques, la situation du livre n'est pas la même. Je reste fier d'avoir aidé à son développement. Mais la situation actuelle ne se voit pas que dans l'enseignement.

Il y a une tendance actuelle : tous les gros marchés publics ont tendance à passer directement par des groupes de Métropole, voire mondiaux. Ce reflux des gros marchés vers la Métropole, c'est un mouvement peut-être inéluctable, en tout cas nous constatons depuis 3 ans, bientôt 4, qu'il y a une volonté de l'administration d'aller au meilleur marché possible. Pour cela, elle passe des contrats avec des entreprises métropolitaines. Je ne crains pas de le dire, le vice-recteur est le VRP de certains opérateurs métropolitains, et il y a une démarche pour vanter les mérites de ces maisons-là et entrainer d'autres clients vers eux.

Il faut séparer le primaire du secondaire. Les écoles sont gérées par les communes, qui achètent les livres scolaires. Chaque commune passe un appel d'offres, nous y répondons ou non, surtout selon la solvabilité de la commune concernée. Côté collège, c'est différent car ce sont des crédits d'Etat, les établissements ont une dotation et jusqu'à il y a peu, ils passaient leurs commandes auprès des libraires locaux, en nous mettant d'ailleurs en concurrence tant que Shopping existait.

Depuis bientôt 4 ans, le vice-recteur a monté une cellule des achats à l'intérieur du vice-rectorat, et c'est là qu'il y a une concurrence qu'on peut qualifier de déloyale, car cette cellule est composée de fonctionnaires qui sont détachés exclusivement pour s'occuper des achats, négocient les prix avec les fournisseurs, procèdent aux importations, s'organisent avec les transitaires… C'est-à-dire qu'ils font exactement le même métier que nous, sauf qu'ils sont rémunérés pas l'Etat, donc par le contribuable, ne payent pas de patente d'importation qui est très élevée pour nous et n'offrent aucun autre service, par exemple les expositions inter-éditeurs que nous organisons chaque année (Ndlr, les principaux éditeurs de livres scolaires qui viennent à Mayotte présenter leurs produits et leurs nouveautés aux enseignants et responsables de l'éducation).

Nous continuons à être sollicités par l'institution pour monter ces expositions, mais nous ne voyons plus aucune commande arriver en retour. Donc nous sommes dans une situation d'avoir le sentiment d'être très délibérément contournés par l'institution. Sur le primaire nous avons encore des marchés avec certaines communes, sur le secondaire plus du tout, d'autant que le vice-recteur a suggéré aux associations de parents d'élèves, qui commandent les livres des lycéens, de passer par son service et donc plus par nous. Ce qui veut dire que nous avons perdu pratiquement 800.000€ de marché depuis 4 ans. C'est énorme, et il a fallu compenser cette perte par d'autres activités. J'ai récemment contacté le vice-rectorat au sujet des livres de la rentrée 2010, car je ne voyais pas paraitre l'appel offres pour le secondaire. La cellule des achats a répondu que les commandes de l'an dernier seront renouvelées sans appel d'offres aux mêmes que l'année précédente…

J'ajoute qu'en plus nous pouvons nous considérer comme utiles à la communauté scolaire. Le vice-rectorat s'est longtemps appuyé sur notre énergie, et nous sommes aussi une entreprise mahoraise, qui à ce titre accueille des élèves de l'Education nationale en stage et en apprentissage. Nous avons cette année huit apprentis. Et nous sommes plutôt bien côtés par l'institution. En matière d'affaire, il n'y a pas de donnant-donnant, mais il serait légitime que l'institution revienne vers nous.

 

"Le marché du livre reste le plus important pour nous car c'est notre vocation première, notre engagement"

 

MH : Vous parliez de compenser avec d'autres activités, c'est-à-dire la papeterie ?

J.-C. P. : Cette activité de papeterie nous est restée totalement étrangère jusqu'à fin 2002. D'abord parce que je voulais me spécialiser dans le livre et ensuite parce qu'il y avait Shopping qui s'en occupait très bien. En 2002, le secteur du livre a besoin d'un complément d'activité. Nos locaux tout neufs nous coûtent cher, il faut beaucoup de personnel pour le gérer, et évidemment le complément du livre, c'est le papier.

Cette année-là on rachète donc une petite structure installée en face de chez nous, qui s'appelle Cabri Mayotte. Une petite succursale d'un papetier de Toulouse. Nous l'avons rachetée fin 2002. On s'est lancé début 2003 et on a tout de suite développé la papeterie scolaire pour les rentrées et la papeterie de bureau pour les entreprises et les administrations. On transforme notre petite réserve de Kawéni en magasin de vente. Les débuts on été difficiles, on ne connaissait pas bien ce secteur, ça a été un peu douloureux.

Plusieurs années après, nous avons eu l'opportunité de reprendre les locaux d'une entreprise mitoyenne de notre papeterie. Nous avions 100m² ils en avaient 200. Et nous y avons installé notre département papeterie. Il fonctionne de manière structurée depuis 2005 et on se félicite de l'avoir ouvert, parce qu'aujourd'hui il représente quasiment 50% de notre chiffre d'affaires. Si on ne l'avait pas développé, je ne sais pas ce que serait devenue la librairie aujourd'hui. Evidemment, la disparition de Shopping en 2007 a aidé à notre développement, car à ce moment-là on était prêt à accueillir les clients qui ont reflué vers nous. On a donc eu du flair et de la chance.

Il y a 4 ans, quand le vice-rectorat décide de passer ses commandes en Métropole, nous perdons 800.000 euros de chiffre affaires, que nous compensons immédiatement par la papeterie. Je ne dis pas que ça nous a mis en danger de mort, mais c'était un coup dur. Une entreprise qui ne se développe pas recule en fait. La perte du vice-rectorat nous a fait du tort mais nous avons pu le compenser. Le marché du livre reste le plus important pour nous car c'est notre vocation première, notre engagement, mais sans la papeterie, la librairie serait en péril, nous ne serions pas une équipe de 25.

 

MH : Pour parler maintenant de l'avenir…

J.-C. P. : D'abord je trouve que 20 ans c'est un bel âge. Une entreprise mahoraise qui va jusqu'à 20 ans a déjà un beau parcours. Pour l'avenir, ce que nous envisageons, c'est évidemment de développer nos parts de marché en papeterie, car c'est un marché porteur et rémunérateur et qui nous est indispensable. Nous avons des objectifs très précis et nous sommes très bien structurés en matière de personnel et de logistique. Pour autant, nous restons très attachés au livre, et nous espérons reconquérir la confiance des institutionnels, trouver des partenariats raisonnés avec la communauté scolaire, notamment le vice-rectorat. Il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas trouver d'accord, compte tenu du plus que nous apportons.

Ça passera par des concessions au niveau du prix, avec des limites qui seront marquées par l'activité compensatoire que nous produisons : service client, service documentaire, organisation d'expositions inter-éditeurs, ouverture toute l'année, service toute l'année. D'autre part nous souhaitons, pour l'avenir et les écoliers, que les mairies se portent mieux financièrement, de façon à redevenir des partenaires fiables. Parce que malheureusement, nous sommes obligés de nous en détourner et c'est à contrecœur.

Dernier point, nous sommes présents sur les réseaux de lecture publique, même si la BDP ne nous passe pas l'intégralité de ses commandes. Elle a ses fournisseurs, notamment pour les livres reliés spécifiquement pour les bibliothèques, que nous ne pouvons pas fournir. Mais en ce qui concerne les nouveautés, la lecture jeunesse, la BD, etc., ce sont des marchés que nous pourrions capter et que nous ne captons pas car les décisions sont prises dans un autres sens, mais nous travaillons à leur faire des offres séduisantes.

 

Propos recueillis par Hélène Ferkatadji

18/06/2010 – Gouvernement comorien en exil

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}ccueillis avec émotion par la diaspora comorienne de Mayotte ainsi que des chanteuses locales, les représentants du gouvernement en exil ont à peine eu le temps de déposer leurs valises qu’ils ont le même jour répondu aux questions de la presse. C’est en laissant emplois, maris, femmes et enfants que les membres du gouvernement ont répondu présent pour un voyage aussi important. Présent pour quatre jours seulement, ils ont tenu à rencontrer la presse locale, les ressortissants comoriens et les Mohéliens.

La conférence s’est déroulée dans le calme et dans le respect, outre les journalistes, quelques Comoriens ont prêté attention aux déclarations de la délégation. Avant de commencer son discours, Madame Amina Binti accompagnée de son vice-président, de quatre ministres ainsi que deux conseillers, ont demandé une minute de silence pour tous leurs frères décédés lors de traversées en kwassas et victimes du crash du vol Yemenia en juin 2009.

Les larmes lui montent aux yeux quand elle évoque la situation actuelle aux Comores, plus particulièrement à Mohéli. Le gouvernement en exil dénonce les sévices physiques et moraux infligés aux Mohéliens, les licenciements abusifs et la non volonté de consensus de la part de l’ex-président Abdallah Sambi, qui pour eux ne fait que pousser au séparatisme. Ils expliquent leur venue à Mayotte par l’histoire commune qu’a l’île avec l’Union comorienne. Par ailleurs, "Mayotte est l’endroit idéal pour parler à la fois à la population française et à la population comorienne". Ces huit Français d’origine comorienne sont déterminés à faire partager au monde entier ce qu’il se passe sur ce petit archipel, où beaucoup de personnes sont obligées de garder le silence de peur de représailles. Comme le prouve l'agression qui a été perpétrée contre maître Larifou, qu’ils saluent.

 

"C’est un véritable cri de désespoir que poussent les Comoriens aujourd’hui"

 

"Nous ne voulons en aucun cas gouverner l’Union des Comores, notre objectif est de faire bouger les choses au plus vite", clame la présidente. Contrairement aux rumeurs qu’essuie ce gouvernement, ni coup d’état, ni volonté de gouverner ne sont passés par leurs esprits. Par des actions pacifiques, comme des conférences de presse, des réunions de mobilisation, des manifestations à travers le monde, ce gouvernement en exil prend les devants pour que les négociations avancent et aillent dans le sens du respect des Accords de Fomboni (Mohéli) 2001. La "dissolution" de ce gouvernement en exil se fera dès qu’un calendrier électoral sera fixé de manière consensuelle avec tous les acteurs politiques de l’Union.

"C’est un véritable cri de désespoir que poussent les Comoriens aujourd’hui", insiste la délégation. Après Paris, Marseille, Nice, Mayotte, c’est vers la Réunion que la délégation compte poursuivre ses efforts. Soutenue par les partis de l’opposition comorienne qui les encouragent à ne rien lâcher tant que l’ordre politique n’est pas revenu, et par leur rôle de diaspora active, c’est en toute légitimité qu’ils se revendiquent gouvernement en exil.

Face à la question des drapeaux français hissés à Mohéli, Madame Amina Binti déclare qu’ils justifient une situation de ras le bol où tout les coups sont permis pour faire réagir et non pas une réelle volonté des Mohéliens de retourner en arrière, loin de là. Elle rappelle que les accords qui ont permis une stabilité dans l’Union, après les émeutes séparatistes à Anjouan, ont été signés sur l’île de Djombé Fatima (Mohéli).
Un fatiha (prière musulmane) a clôturé la conférence de presse avec l’espoir que la proposition de l’Union Africaine attendue le 15 permette aux îles de la lune de retrouver leur calme.

 

Samira Abdoul

18/06/2010 – Budget du conseil général

 

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ette rencontre devrait logiquement être la dernière d'une longue série de réunions avant que la chambre ne rende son rapport définitif et son avis sur la conformité du budget de la CDM avec les objectifs contenus dans la convention de restructuration, qui prévoit un retour à l'équilibre des finances du conseil général d'ici 2014.

Du côté du CG, l'on se montre confiant sans toutefois tomber dans l'euphorie : "Nous avons travaillé dans une démarche constructive avec les services de l'Etat et la Chambre pour respecter les impératifs de redressement, tout en tenant compte du contexte de crise, notamment sur le chapitre 65, pour lequel nous avons bon espoir de voir rapidement de nouvelles recettes arriver pour abonder le chapitre relatif à l'attribution de subventions aux associations", expliquait mercredi Hadadi Anjdilani, vice-président du CG et président de la commission des finances.

Concernant les fausses informations d'invalidation du budget véhiculées par une certaine presse en début de semaine (voir par ailleurs), le président de la Chambre territoriale des comptes, M. Brana, a confirmé mercredi aux représentants de la préfecture que l'instituion n'avait pas encore entamé la rédaction du rapport définitif et encore moins de l'avis.

Une fois rédigé, ce document devra encore être validé par le conseil de la Chambre, et il sera ensuite signifié par écrit au président du conseil général. Selon nos informations, le processus devrait arriver à terme d'ici une quinzaine de jours.

 

FM

 


 

Communiqué de presse de la présidence du conseil général de Mayotte

 

Qui veut porter préjudice à Ahamed Attoumani Douchina ?

Mercredi 16 juin, le président du conseil général doutait des institutions françaises. La veille au soir, Denis Hermman, rédacteur en chef des Nouvelles de Mayotte, l'appelait à son domicile pour lui demander de réagir sur l'avis de la CRC.

Tout en rappelant sa confiance dans la politique de rigueur qu'il mène avec sa majorité et dans la qualité de travail qu'il mène avec la préfecture dans le cadre de l'application de la convention de restructuration signée par Marie-Luce Penchard, ministre de l'Outremer et lui-même, il n'a pu réellement commenter un document dont il n'avait encore connaissance.

Ce matin du mercredi 16 juin, il se demandait furieux comment la presse avait été destinataire d'un document que le conseil général n'avait pas encore reçu. D'où proviennent les fuites ?

De la préfecture ? De la Chambre régionale des comptes elle-même ? En fait, la préfecture ne peut avoir fait des fuites puisqu'elle n'a pas encore reçu le document et elle ne peut l'avoir reçu puisqu'il n'est pas encore rédigé, comme a pu le préciser la CRC.

Donc, il est certain que quelqu'un veut porter préjudice au président du conseil général. Cette personne ou ces personnes ont certainement utilisé les bribes d'information qu'ils ont pu avoir des réunions de la CRC au conseil général et en préfecture pour aider Denis Hermman à fabriquer un faux scoop et piéger le président, en lui demandant de réagir à 19h30, certain que celui-ci ne peut se tourner vers ses collaborateurs pour vérifier si un document officiel est parvenu au conseil général à cette heure-là.

L'entreprise de démolition du conseil général continue et Denis Hermman semble entrer facilement dans le jeu du manipulateur manipulé, Mayotte et sa population a-t-elle besoin de cela ?

Les Nouvelles de Mayotte étant diffusées jusqu'en Métropole, c'est comme cela que l'on peut porter atteinte à un territoire, que l'on donne une image caricaturale d'une action politique et que l'on donne un porte-voix à des personnes qui pratiquent la politique sans noblesse, sans scrupule et sans conviction.

18/06/2010 – Ce que j’en pense …

 

 

{xtypo_dropcap}C'{/xtypo_dropcap}est de cette création de richesses et d'emplois que naissent les moyens de financer l'éducation, la santé, les infrastructures. C'est avec ces moyens grandissants que les politiques peuvent mieux encore orienter leurs actions, faire des choix, avoir des ambitions. Sans moyen, c'est beaucoup plus difficile… Partant de ce constat, on peut remarquer à Mayotte le peu d'importance accordé aux entreprises, avec l'absence de nouveaux hôtels balnéaires ces dernières années, malgré les ambitions du Padd qui commencent à se faire vieilles… L'absence d'aménagements à part le réussi 2nd quai et un marché vivotant.

Les entreprises ne sont souvent bonnes qu'à récupérer de l'argent à travers les impôts, taxes, prélèvements divers, mais aussi plus illégalement à travers des appels d'offres et autres marchés publics "truqués", à placer des amis, de la famille ou tout au moins des électeurs potentiels. Elles ne sont souvent perçues que comme une vache à lait…

Mais une vache a besoin d'eau, de beaucoup d'eau pour faire du lait, ainsi que de fourrage. Il lui faut aussi un peu d'espace, une litière pour la nuit, un abri. Un tel animal a par ailleurs besoin de la visite d'un vétérinaire de temps en temps, de compléments alimentaires, de soins divers…

Voir l'entreprise comme une vache à lait, c'est très réducteur, c'est dangereux… pour la vache. Ne faire que pomper, pomper, ne fonctionne pas longtemps. Il faut entretenir, remplacer, améliorer le matériel, l'outil de production. Obtenir le lait n'est que l'aboutissement d'un long travail d'équipe, de moyens qui y sont consacrés, de compétences, d'expertises. Avec le temps s'étoffe l'expérience, les moyens d'exploitation sont modernisés, la productivité augmente, les conditions de travail sont améliorées. C'est un long travail, patient, courageux, honnête pour arriver à avoir une belle vache laitière, en bonne santé… Et ce n'est pas terminé quand elle a donné ses premiers litres. Le travail continue, quotidien, permanent. S'arrêter de nourrir ou abreuver la bête quelques jours et vous verrez le résultat en revenant sur votre exploitation…

L'entreprise de la même façon a besoin d'attention, de travail, de sérieux. Il faut, par le travail, gagner la confiance et le respect de ses clients, de ses partenaires, de ses collègues. Il ne faut jamais baisser les bras. Il faut aussi être payé pour son travail… Il faut savoir faire confiance, déléguer certaines tâches, améliorer le produit, le service. L'entreprise jouissait d'une mauvaise image en Métropole il y a quelques années. Ca commence à changer. On en est encore loin ici, c'est pourtant la base du développement.

Les entreprises créent de la richesse, grâce à des équipes, des projets communs, elles fabriquent des produits, rendent des services. Il faut savoir respecter ce travail, l'encourager, aider les entreprises à se développer et ne pas manger tout ce qui leur est pris… Il faut leur en rendre, investir dans des infrastructures pour elles et toute la population qui trouvera ainsi du travail : offrir un port efficace, dynamique; des réseaux routiers en bon état, fluides; un accès au haut débit; un aéroport permettant des vols les moins chers avec l'environnement régional et international.

Les pouvoirs publics doivent soutenir les entreprises locales par leurs commandes, leurs aides, des campagnes de communication pour soutenir les productions locales, car ce sont elles qui nourrissent la collectivité et permettent d'éduquer ses enfants, de les nourrir. Les pouvoirs publics, les administrations concernées doivent créer les conditions les plus favorables à leur développement. Les autorités doivent pouvoir compter sur des liens étroits, des relations de confiance avec ces acteurs essentiels de la vie locale. Ce sont les emplois pour les jeunes adultes d'aujourd'hui, mais aussi de demain qu'il faut préparer. Les entreprises doivent se développer pour affronter l'avenir, les évolutions.

L'entreprise n'est pas une vache à lait, c'est un acteur essentiel de toute vie locale. Elle doit être protégée, soutenue par les pouvoirs publics. Aujourd'hui nous sommes ici très loin du compte et ce n'est pas bon. Ce n'est pas bon pour aujourd'hui et encore moins pour demain. Il est temps de changer d'état d'esprit et de voir les entreprises non pas comme une vache à lait qu'elles ne sont pas, mais comme un partenaire essentiel du développement du territoire, avec qui il faut absolument travailler en toute confiance.

 

Laurent Canavate

18/06/10 – Plus de 2.000 candidats au bac 2010

C'est ce jeudi qu'ont commencé les épreuves écrites du baccalauréat 2010 avec la redoutée épreuve de philosophie. Le bac a réellement commencé depuis le mois d'avril avec les épreuves facultatives d’éducation physique et sportive, du 19 au 23, puis les contrôles en cours de formation des oraux de langues vivantes des séries STG et ST2S, du 12 au 15 mai, et enfin, tout début juin, par les épreuves orales, notamment de langues vivantes.

Cette année, plus de 2.000 candidats vont plancher sur leurs copies : 812 candidats se présentent au baccalauréat général et 943 au bac technologique. Pour éviter les pertes de copies durant les aller retour, il y aura un centre unique de correction pour chaque examen. Cette solution, qui avait été adoptée les années précédentes dans certaines épreuves, a été généralisée pour tous les examens. Ainsi, les bacs généraux et technologiques seront corrigés à Mamoudzou et le bac professionnel à Kawéni.

Plus de 500 correcteurs seront mobilisés pour ces épreuves, 196 pour le baccalauréat général, 210 pour le baccalauréat technologique et 186 pour le baccalauréat professionnel. Voici les dates à retenir pour cette session : le jury du premier groupe se réunira le 5 juillet, l'affichage des résultats se fera le 6 juillet. Le second groupe repassera les épreuves du 7 au 9 juillet. Et les résultats définitifs seront connus dès le lendemain. La traditionnelle cérémonie de félicitation des candidats ayant obtenu une mention bien ou très bien se déroulera le 7 juillet.

Par ailleurs, 800 candidats se présentent aux épreuves du CAP, dont 109 candidats libres. Ils seront également 803 candidats à se présenter aux épreuves du BEP, dont 243 candidats libres. Les CAP et BEP seront corrigés à Kawéni. Concernant le diplôme national du Brevet, ce sont 4.247 candidats qui se présenteront à la session 2010 (augmentation de 7% par rapport à 2009) et 38 candidats en série professionnelle. Compte-tenu de l’importance de ces effectifs et de leur croissance d’année en année, les épreuves seront corrigées sur trois sites : M’gombani, Tsingoni et Kawéni 2.

18/06/10 – « Fisheries management and ecosystem modelling in a changing ocean »

C'est le titre du séminaire organisé du 18 au 20 juin à l'hémicycle du conseil général de Mayotte sur la pêche et les écosystèmes marins, pour lequel une vingtaine de scientifiques ont été conviés. Samedi matin à partir de 9h30, le séminaire sera précédé d'une restitution des travaux de l'expédition scientifique Tara Océans à l'attention du grand public par le directeur scientifique, le chef scientifique et le commandant de Tara.

18/06/10 – Chiffre de la semaine : 11.001

C'est le nombre d'abonnés à la newsletter gratuite Zaléo, "La lettre d'information pratique de Mayotte", envoyée tous les lundis et jeudis depuis maintenant un an. Le 100e Zaléo est paru ce lundi, et la newsletter a commencé à lancer des numéros comme le "Spécial immobilier pour particuliers", "La rétrospective de l'actualité 2009". D'autres numéros spéciaux sont à l'étude et paraîtront prochainement. Actuellement, le nombre d'annonces journalières est de 30 en moyenne, toujours remise à jour, et on compte plus d'une dizaine de nouveaux inscrits par semaine. Pour s'abonner, gratuitement, il suffit d'aller sur mayottehebdo.com…

18/06/10 – Tribune libre : « La garde à vue ne peut être un instrument banal de procédure »

Le secrétaire général de la CFDT Interco Mayotte et de la CFDT conseil général de Mayotte demande à rencontrer la délégation de l’inspection générale de la police nationale (IGPN) qui séjourne actuellement dans l’île.

En effet, "la garde à vue ne peut être un instrument banal de procédure. La privation de liberté est un acte grave qui doit rester exceptionnel", selon le Premier ministre français, devant la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH).

J’ai personnellement fait l’objet d’une garde à vue arbitraire le 11 juillet 2009. Une plainte avec constitution de partie civile fut déposée depuis bientôt un an sur cette affaire. J’ai vu un membre de la délégation de l’IGPN, ce mardi 8 juin 2010, qui a refusé de prendre copie de mon dossier au motif que les seules autorités habilitées à les saisir, c’est soit le préfet soit le procureur. Je précise que je vous le rappellerai au comité de suivi de l’intégration en cas de réponse négative.

C’est pourquoi je vous demande de bien vouloir saisir l’IGPN afin qu’il puisse instruire le dossier relatif à ma garde à vue qui implique le chef du service départemental de la police nationale à Mayotte.

Selon le Mayotte Hebdo n°478 du vendredi 4 juin 2010, cet officier va être décoré de la médaille de chevalier de l’Ordre national du mérite pour plusieurs actes de bravoure que je ne conteste nullement. La Cisma/CFDT Mayotte le félicite d’avance pour cette belle récompense.

 

ISSA Mohamed Elanrif

Le secrétaire général de la Cisma/CFDT Mayotte

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes