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24/06/10 – Mamoudzou-Dzaoudzi en 8 minutes !

"L'idée n'est pas du tout de concurrencer le STM (Service des Transports Maritimes), nous proposons une prestation haut de gamme et nous ne visons pas du tout la même clientèle", précise d'emblée Nanou Chapuisat à l'origine de Maoré Lagoon Express, la société de taxi-boat qui a vu le jour le 15 juin dernier à Mayotte. A 57€ la traversée, ce ne sont certes pas les travailleurs qui "bargent" deux fois par jour qui sont visés, mais les groupes d'amis, sociétés et autres touristes, qui n'ont pas envie de s'embarrasser des horaires contraignants de la barge. Le bateau peut accueillir jusqu'à 8 personnes qui se répartiront ensuite le prix de la traversée. L'avantage de ce taxi-boat est qu'il est disponible sur réservation jusqu'à minuit en semaine et 2 heures du matin le week-end. "Dans la mesure où les clients réservent à l'avance, nous pouvons évidemment proposer le service 24 heures sur 24" ajoute Nanou, co-gérante mais aussi pilote, tout comme son associé Bruno Menc, également détenteur du brevet capitaine 200. "Pour l'instant, nous procédons étape par étape, nous n'avons qu'un seul bateau et nous nous concentrons sur les navettes entre Mamoudzou et Dzaoudzi, en seulement 8 minutes. L'objectif étant à terme de pouvoir récupérer et déposer les clients partout sur l'île". La société propose également le transport de colis et courrier, la prestation étant facturée cette fois-ci en fonction du poids.

24/06/2010 – Musique : Festival du Nord

 

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}n six ans, le Festival de Bandraboua a su s'imposer comme l'un des évènements incontournable de la programmation culturelle estivale. Né de la collaboration de l'OMJS de la commune et de la mairie de Bandraboua, il est porté par les élus et agents de la commune à qui cet évènement tient particulièrement à cœur puisqu'il est l'un des seul à se dérouler dans le nord de l'île. "Nous voulions offrir aux habitants de la commune la chance de voir des concerts de qualité, gratuitement, et sans avoir à se déplacer", explique Nafanti Djanfar, animatrice à l'OMJS.

L'idée de ce festival est de laisser la place aux artistes originaires du Nord de l'île, ainsi qu'aux jeunes. Ainsi, en première partie, 6 groupes de la commune se produiront sur scène: Les enfants du Jah, My BD, Magic X, King Masta, le Grand Bezmo et Monster danser street. Ces derniers laisseront ensuite la place aux ténors de la musique mahoraise, Diho et Lathéral, ainsi qu'à un groupe de m'godro de la commune : Ngoma Cav.

Ce sera ensuite le tour du chanteur tanzanien, Jhikoman de faire son entrée sur scène avec son groupe Afrikabisa Band composé de 10 musiciens. Si le choix des organisateurs s'est porté sur cet artiste, c'est parce qu'ils ont voulu mettre l'accent sur le swahili et ont ainsi cherché à entrer en contact avec des artistes par le biais de l'Alliance française de Dar-es-Salam. Cette dernière a apporté une aide précieuse puisqu'elle s'est chargée de mettre en contact les organisateurs du festival avec l'artiste, puis s'est chargée des visas et assurance nécessaires au séjour des musiciens.

Le DGA de la mairie, Fatihou Ibrahim, avoue avoir un véritable coup de cœur pour l'artiste qu'il a rencontré à deux reprises en Tanzanie : "j'ai hâte de voir la réaction du public quand il chantera en swahili…".

Les organisateurs du festival mettent un point d'honneur à inviter des artistes étrangers afin de privilégier les échanges entre Mayotte et les pays voisins. Ainsi, Yando Sister, Cœurs brisés, Boinariziki et Jerry Marcos ont déjà chanté sur la scène du Festival culturel de Bandraboua.

 

Marion Châteauneuf

 

La 6ème édition du Festival culturel de Bandraboua aura lieu samedi 3 juillet à partir de 20 heures sur le terrain de football de Bandraboua, entrée libre.

24/06/10 – Des centaines de régularisations foncières gratuites

Au cinéma Alpa Joe, une centaine de mahorais se voyait remettre leur titre d'appartenance de foncier, mercredi matin, dans le cadre de la procédure de régularisation foncière gratuite du Conseil Général, suite à une délibération datant de 1997. C'est le président de la Collectivité Ahamed Attoumani Douchina qui remettait les premiers titres, avant de passer le relais à ses salariés, le chef du service de la régularisation foncière et du patrimoine en tête : "nous profitons de cette journée pour informer la population que les dossiers sont prêts", indique Boinariziki Mansour, "signés par le directeur du service et le président du Conseil général, il ne reste que leur signature pour valider leur titre.

Les personnes concernées, qui n'ont pas été convoquées ou qui n'ont pas pu se déplacer pourront toujours récupérer leurs dossiers au sein de notre service en présentant une pièce d'identité". Celui-ci précise qu'il s'agit là des régularisations gratuites. D'autres habitants ont payé pour régulariser leur foncier avant la mise en place de ce service en 2005. "Nous avons procédé par marché. Pour ces personnes qui ont payé, il y a un marché qui est en cours pour arranger leurs dossiers". Certains attendaient ce jour depuis plusieurs années. Tout heureux d'obtenir ce fameux titre, un villageois de M'tsangamouji assurait qu'il avait entamé ses démarches en 1985 !

23/06/10 – Mayotte s’affiche dans les magasins Eram

Durant tout le mois de juin, la destination Mayotte est à l'honneur dans les vitrines des magasins Eram. C'est aux cotés de la célèbre Top Model Gisèle Bündchen que la destination Mayotte s'affiche allègrement pour le lancement de la nouvelle collection de sandales en PVC recyclé de la marque Ipanema. Au centre de cette opération de communication d'envergure, un jeu concours, avec à la clé un séjour de deux personnes à Mayotte est à gagner. Ipanema, groupe Brésilien de la célèbre Top Modèle Gisèle Bündchen, s'investit dans le développement durable et agit depuis plus de 30 ans pour la protection de l'environnement grâce à sa fabrication unique en PVC recyclé. Chaque année, une partie des ventes de leur collection est reversée à une association écologique.

En parallèle, grâce à la renommée de la richesse de son patrimoine marin, le groupe Ipanema a sélectionné l'île de Mayotte comme étant une destination éco touristique à même de défendre les valeurs écologiques du groupe et d'accompagner l'image de Gisèle Bündchen dans sa nouvelle campagne de communication. "Nagez avec les tortues", c'est le slogan choisi pour vendre au visiteur Mayotte et valoriser la destination au sein de ce grand jeu concours. Mayotte est donc à la une des 400 magasins Eram répartis dans toutes les grandes villes métropolitaines. La compagnie aérienne Air Austral et l'hôtel Le Jardin Maoré sont les partenaires du Comité Départemental du Tourisme dans cette opération qui constitue une véritable campagne à forte visibilité pour la destination sur le marché français à la veille de l'été.

23/06/10 – Le mouvement contre la vie chère repoussé au 7 juillet

Annoncé il y a deux semaines comme un mouvement d'une ampleur sans précédent, sur le modèle de l'embrasement de la Guadeloupe en début d'année dernière, le mouvement contre la vie chère est peu a peu repoussé et s'annonce moins virulent. Pour éviter de gêner les examens de fin d'année des lycéens, le collectif qui regroupe l'association des consommateurs (Ascoma), le collectif des citoyens perdus, la CFDT conseil général et les syndicats enseignants FO et Snuipp, a choisi de repousser la manifestation au 30 juin. Une date qui leur permettait également de "réserver un accueil chaleureux à notre ministre de l'Outremer", qui devait arriver le 1er juillet. Lors de la conférence de presse mardi après midi, le collectif a appris des journalistes que non seulement des épreuves du bac ont lieu le 30 juin, mais en plus Marie-Luce Penchard a repoussé sa visite au 8 juillet. Décision a donc été prise d'organiser le mouvement le mercredi 7 juillet. Sur le fond, le collectif a choisi de protester contre la vie chère, un combat qui se décline sur plusieurs thématiques.

"L'économie ne pourra rependre que si la population a les moyens de consommer", averti El Anrif, de la CFDT CG. Sur la formation des prix, le président de l'Ascoma Riffay Saïd Hamidouni estime qu'il faut "arrêter de subventionner les monopoles". Il demande également le droit au compte bancaire pour tous, avec la baisse des tarifs des services bancaires et des taux de crédit, ainsi qu'une commission pour surveiller les prix du carburant, comme il en existe dans les autres Dom. L'eau, l'assainissement, les assurances, le transport, sont autant de domaines dans lesquels l'Ascoma dénonce des injustices. Un document complet étayant les arguments du collectif est en cours de préparation. "Nous demandons simplement de la transparence sur la question des prix", précise Port-Saïd, du Snuipp. "L'observatoire des prix doit être vraiment opérationnel depuis 2007, il est temps de s'y mettre réellement."

Temporisant les propos virulents de la première conférence de presse, qui annonçait un mouvement type LKP en Guadeloupe, Ansoir Abdou, du collectif des citoyens perdus, rappelle que leur but est avant tout "trouver une solution par le dialogue. Certains essayent de l'éviter depuis trop longtemps. La population ne croit plus aux promesses, il faut des actes. Le collectif contre la vie chère lance ainsi un ultime appel à la ministre, dont la visite ne cesse d'être repoussée, pour qu'elle "discute des vrais problèmes avec la population". Le mouvement commencera le 7 juillet et pourrait durer si rien ne se passe.

23/06/10 – Les agents territoriaux ont désormais leur propre médecine du travail

Dans le cadre de la création d'une direction de la prévention des risques professionnels au sein du Conseil Général, une mission du Centre de Gestion de la fonction publique de la Réunion était présente à Mayotte. Le fait marquant de ce séjour fut la signature de la convention de partenariat technique et administratif entre le CDG de l'île Bourbon et le Conseil Général de Mayotte, afin d'accompagner la création du pôle prévention des risques professionnels au sein de la maison décentralisée. Cette nouvelle direction est en charge des agents de la fonction publique territoriale, et a pour champ d'action les mêmes domaines que la médecine du travail dans le secteur privé. Le docteur Abdoul-Karim Abaine a été nommé à la tête de ce service qui compte une dizaine d'agents et s'occuperait – si toutes les collectivités locales en font la demande – plus de 6.000 agents territoriaux. "Le Centre de gestion de la fonction publique de Mayotte jouera un rôle d'intermédiaire entre la direction et les collectivités" précisait M. Abaine. Le CDG de La Réunion a quant à lui une mission de soutien à la mise en place de cette direction et plusieurs actions ont déjà été réalisées. En effet, depuis fin 2009, plusieurs stages d'immersion ont été effectués par les agents de la nouvelle direction au sein du CDG de La Réunion.

"Ce service, appelé DPRP, a deux missions principales : la médecine préventive chargée de prévenir la détérioration de la santé des agents, du fait du travail. Mais aussi l'hygiène et la sécurité dont le rôle est principalement de conseiller les responsables et les agents sur les règles de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles ou à caractère professionnel" a indiqué dans son discours le président Ahamed Attoumani Douchina, qui a insisté sur le fait que, malgré les difficultés financières du Conseil Général, ce dernier se préoccupe de la santé de ses agents… En réalité, si ce service a été créé, c'est parce que Médétram a mis fin au contrat qui la liait au CG pour des raisons de "surcharge de travail". "A sa mesure, le CDG de La Réunion s'engage à vos côtés pour une durée de 2 ans, à mettre à votre disposition tous les outils techniques, juridiques et méthodologiques" a souligné le président du CDG de La Réunion, M. Dennemont, en profitant pour faire l'éloge des membres de la nouvelle direction.

23/06/2010 – 27ème Grand Prix de la course de pneus

 

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}e parts et d’autres des rues, les bâtons et les pneus sont déjà de sortie. Une fois de plus les organisateurs de la course attendent près de 1.300 participants – dont 900 enfants – et plus de 8.000 spectateurs. Pour faire face à l’engouement toujours grandissant et dans le but de faire évoluer cette course traditionnelle, quelques changements seront opérés cette année.

 

Le lieu de départ

Attention ! Le terrain de volley de M’tsapéré ayant un nouveau plateau et devenant trop petit pour un évènement d’une telle ampleur, la course se fera au départ du stade de basket de Cavani. Dès 10 heures, les enfants sont attendus sur le parking de la bibliothèque pour les inscriptions. Après un passage sous la toise (1,45 m maximum), direction le terrain de basket pour le départ de la course.

 

La course des princesses

Noyées dans la masse des éditions précédentes, mais tout autant méritantes, les jeunes filles auront dorénavant une course dédiée à elles. Ainsi à 14 heures les princesses s’élanceront dans la course, suivies vingt minutes plus tard par les garçons.

 

Les entreprises se joignent à la fête

Pour la première fois depuis sa création, les entreprises joueront le jeu et formeront des équipes d’employés ou de sportifs pour défendre leurs couleurs. Départ prévu à 15 heures, pour les catégories "grands" et "entreprises".

 

Le prix de l’originalité

Une récompense sera remise à l’équipe qui aura fait preuve de la plus grande originalité, tant dans la tenue que sur le maquillage. Malgré ces petits changements, la course garde ses principes fondamentaux. Elle reste gratuite, ouverte à tous, et tous les participants seront récompensés. Les pneus seront bien évidemment ramassés dès la fin de la course par les bénévoles, puis recyclés par une société locale. De nombreuses animations sont prévues autour du parcours, comme une scène où se produiront des groupes traditionnels, mais aussi un château gonflable pour les enfants. Et enfin une grande surprise est prévue.

 

Rendez-vous le 3 juillet au stade de Cavani pour le départ !

 

Samira Abdoul

23/06/2010 – Nuit du cinéma

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}fin de faire découvrir à toute la population de l'île les trésors du cinéma français, la Jeune chambre économique (JCE) de l'île, toujours très dynamique et active, a mis en place la Nuit du cinéma dans diverses communes, en partenariat avec les associations locales. Pour sa première édition, ce sont les habitants de Ouangani qui ont bénéficié de cette manifestation il y a déjà quelques mois, et cette semaine c'est donc au tour des villageois de la commune de Tsingoni de voir le cinéma venir à eux.

Pour ce faire, la JCE s'est associée à l'association Nahana de Tsingoni, elle aussi très active dans le domaine culturel dans sa commune. D'autres partenaires s'associent à l'évènement dont la Caf qui a financé la sono et le vidéoprojecteur qui tournent entre les communes.

"Cette manifestation entre dans le cadre des animations vacances de l'association Nahana et correspond à la volonté de la JCE de décentraliser les projections cinématographiques afin de faire découvrir aux jeunes et moins jeunes le 7ème art", explique Ali Abdou de la JCE.

 

"Little Senegal" en vedette

 

La soirée débutera à 18h30 avec la projection du dessin animé "L'œil du loup" de Hoël Caouissin, adaptation du roman de Daniel Pennac, suivra la diffusion du reportage de Tam-Tam Jeunes "La place des femmes à Mayotte" réalisé par Clap. Enfin, le clou de la soirée sera la projection du film "Little Senegal" du réalisateur Rachid Bouchareb, sorti en 2000 et relatant le parcours d'un vieux guide du musée africain "La Maison des Esclaves" à Gorée, passionné par l'histoire de son peuple et qui part en pèlerinage pour retrouver les descendants de ses ancêtres aux Etats-Unis.

"Nous avons choisi ce film pour faire une continuité avec la journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage, de manière à inciter les jeunes à rechercher leurs racines", poursuit M. Abdou.

Afin que le plus grand nombre puisse profiter de cette Nuit du cinéma, l'entrée est libre et un car fera la navette entre Tsingoni et le foyer des jeunes de Combani. De plus, des boissons et friandises seront en vente afin de recréer une vraie ambiance de salle de cinéma.

La prochaine Nuit du cinéma aura lieu le 10 juillet à Koungou.

 

Marion Châteauneuf

 

La Nuit du cinéma débute à 18h30 au foyer des jeunes de Combani, entrée libre. Infos : 06.39.69.28.41

23/06/2010 – Musique : Eliasse à l’honneur

 

 

{xtypo_dropcap}"C'{/xtypo_dropcap}est Noël pour moi !", s'est exclamé Eliasse lorsque l'animatrice de la cérémonie des Voix de l'océan Indien lui a annoncé qu'il était le lauréat de 9 semaines et 1 jour pour Mayotte, après lui avoir remis le trophée de la "Révélation de l'année océan Indien".

Après avoir accompagné Maalesh à la guitare durant 6 ans, Eliasse s'est lancé en solo en 2005 et connaît depuis une carrière en crescendo. Chouchou des scènes locales, le chanteur est parti plusieurs fois en tournée en Métropole, mais relativement peu sur la Réunion.

"C'est pour cela que j'ai été flatté d'être sélectionné aux Voix de l'océan Indien, il y a un public à conquérir là-bas et les gens ne me connaissent pas car je n'ai pas été très présent dans les médias réunionnais", indique Eliasse. Le jury de la cérémonie, composé de professionnels de musique (Sacem, PRMA, GEP, RFO et Jir), a salué le parcours et le talent de ce musicien autodidacte.

Diffusé en direct sur Télé Réunion, la remise de prix a eu lieu mercredi dernier et récompensait les talents de l'île de la Réunion, à l'exception de la catégorie "Révélation de l'océan Indien" où Eliasse concourait aux côtés de Cheick MC (Comores), Alain Ramanisum (Maurice) et Balita (Madagascar). Un mini-reportage était diffusé pour la présentation de chaque artiste et seul le lauréat avait la chance d'interpréter en live une chanson de son répertoire. Ainsi, après avoir reçu son trophée, Eliasse a interprété "Bahari", une chanson de son premier album "Marahaba", devant un parterre de personnalités et des milliers de téléspectateurs.

 

Deux dates aux Francofolies de La Rochelle

 

Alors qu'il s'apprêtait à regagner sa place dans le public, l'animatrice a rappelé Eliasse afin de lui annoncer la nouvelle qui venait tout juste d'être rendue publique, le musicien ayant été choisi comme lauréat de l'émission 9 semaines et 1 jour. Sur un petit nuage, Eliasse est donc rentré chez lui avec une double récompense et des projets plein la tête. Ces récompenses sont d'autant plus symboliques qu'Eliasse a parfois été mis à l'écart sur l'île aux parfums en raison de ses origines comoriennes : "j'étais très heureux de représenter Mayotte !", insiste t-il.

En ce qui concerne l'actualité du chanteur, Eliasse qui était en concert le week-end dernier à l'occasion de la Fête de la musique, se prépare déjà pour affronter la scène des Francofolies de La Rochelle le 15 juillet prochain, aux côtés des autres lauréats de 9 semaines et 1 jour. Pour la première fois cette année, le concert sera retransmis en direct sur France Ô, à partir de 18 heures. De plus, les représentants des Dom-Tom se produiront également le 16 juillet sur la scène de l'Horloge.

Au mois d'octobre, l'émission 9 semaines et 1 jour reviendra sur l'aventure des 8 artistes et le concert de sélection enregistré à Mayotte sera diffusé sur Télé Mayotte.

Eliasse est également en plein travail de préparation de l'album "Tsenga 2" avec Mikidache et M'toro Chamou, pour lequel il devrait entrer en studio au mois de septembre pour une sortie d'album prévue en début d'année prochaine.

 

Marion Châteauneuf

22/06/10 – Le 14ème Festival du cinéma d’Afrique et des îles en octobre

La Formation culturelle des jeunes de Tsararano (FCJT), qui compte une quarantaine de membres, organise le seul et unique rendez-vous du cinéma africain depuis maintenant 14 ans. Cette année, il aura exceptionnellement lieu au mois d'octobre, du 8 au 15. En effet, habituellement organisé en juillet-août, le festival a été décalé en raison de la Coupe du monde de football et du ramadan. Une sélection d'une vingtaine de films est projetée au public chaque année et des rencontres sont organisées en marge avec des réalisateurs africains invités pour l'occasion. Pour sa prochaine édition, les organisateurs hésitent encore sur l'invité d'honneur. Le choix se fera d'ici quelques semaines entre le réalisateur camerounais Jean Marie Teno, primé à de nombreuses reprises dans les festivals internationaux, notamment pour le film Clando en1996; et Moussa Touré, cinéaste sénégalais du film TGV. Un hommage sera également rendu à l'acteur malien Sotigui Kouyaté, décédé en avril dernier et tête d'affiche du cinéma africain.

A l'heure actuelle les organisateurs sont en recherche de partenaires et lancent également un appel aux communes, qui souhaiteraient organiser des projections dans le cadre du festival, à se faire connaître afin de tout mettre en place. Il est d'ailleurs possible que le festival se décentralise de Tsararano, puisque des pourparlers sont en cours avec la Dilce pour que la salle de cinéma propose quelques films. Chaque année, c'est une vingtaine de films qui est projeté aux cinéphiles sur le plateau de Tsararano, choisie en amont par le comité du festival. Des contacts avec les festivals d'Amiens, d'Angers et Vues d'Afrique à Montréal permettent à l'association FCJ de Tsararano de projeter des films récents et primés.

22/06/10 – Maoulida Soula, président du Parc Marin

Après le décret officialisant le Parc Naturel Marin de Mayotte, signé par Nicolas Sarkozy lors de sa visite dans l'île le 18 janvier dernier, le conseil de gestion a été officiellement installé ce lundi matin, au terme d'une réunion permettant d'adopter le règlement du conseil – à l'unanimité – et d'élire le bureau. Le conseil de gestion, dont les membres sont nommés pour 5 ans, a pour mission de gérer le parc marin. Suivant les orientations déjà définies lors de la phase préparatoire, le conseil élabore le plan de gestion du parc et les programmes annuels d'action. Il lui appartient, entre autres, de donner un avis sur les travaux ou aménagements susceptibles d'avoir un impact notable sur le parc, et de proposer aux autorités étatiques tout mesure qu'il estime nécessaire à la réalisation du plan de gestion, notamment en matière de protection du territoire du parc.

Le conseil de gestion comprend 41 membres, dont 4 représentants locaux de l'Etat, 8 représentants des collectivités locales et de leurs groupements, 13 représentants des organisations professionnelles, 6 représentants d'usagers, 3 représentants d'associations de protection de l'environnement et 7 personnalités qualifiées. Le préfet administrateur des Taaf et le président du comité régional des pêches de Bretagne sont invités permanents. Le préfet de Mayotte et le préfet en charge de l'action de l'Etat en mer dans la zone sud de l'océan Indien sont commissaires du Gouvernement auprès du conseil de gestion. Lundi matin, c'est le président du Sieam Maoulida Soula qui a été élu président du conseil de gestion, face au maire de Sada Hamada Binali. Le vice président élu pour les organisations professionnelles est Régis Masséaux, président du syndicat marritime des pêcheurs professionnels de Mayotte. Le vice président pour les usagers est le juge Alain Mancini, le vice président pour les associations de protection de l'environnement est Madi Ali, président de la fédération des associations environnementales de Mayotte, et le vice président pour les personnalités qualifiées est Ahmadi Daroussi, président du CCEEM.

22/06/10 – « Sur la mer, on ne faisait pas les malins »

Les bivouaqueurs forcés de l'îlot M'tzamboro ont finalement été évacués lundi dans la matinée par la gendarmerie. Samedi, une trentaine d'enfants aveugles et malentendants de l'ADSM (association des déficients sensoriels de Mayotte) étaient partis sur l'îlot pour un bivouac, sur lequel se trouvaient aussi quelques agriculteurs. En début de soirée, un groupe de treize personnes s'est aussi fait amener sur l'îlot dans deux barques de pêcheurs. "Il y avait du vent et quelques vagues mais ça allait quand même", raconte Georges Henrion, un des membres du groupe qui se trouvait sur la première barque. "La deuxième barque s'est pris une grosse vague qui a coupé le moteur, puis une autre vague par l'arrière qui l'a quasiment remplie d'eau." Ironie du sort, c'est sur cette deuxième barque que se trouvent ceux du groupe d'amis qui ne savent pas nager.

Après avoir déposé une partie des passagers sur l'îlot M'tzamboro, le conducteur de la première barque est parti secourir son camarade, une opération pour laquelle il semblait assez inexpérimenté. Dimanche matin, la mer est trop forte pour s'y risquer, mais les pêcheurs sont déterminés. Une barque réussit à emmener la moitié du groupe d'amis sur la grande terre, et avec eux la quasi-totalité de la nourriture restante… "Quand la barque est arrivée sur M'tzamboro, la gendarmerie lui a interdit de repartir", raconte Georges. "Vers 17 heures, les pêcheurs qui étaient restés sur l'îlot ont quand même tenté une traversée avec les trois barques sur place. Les gendarmes étaient sur le chemin, ils nous ont ordonné de faire demi-tour et n'ont pas pu nous évacuer car ils ne voulaient pas prendre la responsabilité de transporter des passagers avec les creux de 3 à 4 mètres. J'avoue que sur la mer on ne faisait pas les malins", poursuit Georges, qui précise que tous les membres de ce bivouac forcé ont été solidaires.

Les huit amis restants sur l'îlot ont pu profiter de la générosité des membres de l'ADSM, qui leur ont donné de la nourriture, le soir et surtout le lendemain matin, et qu'ils remercient vivement. Tous ont pu être hébergés dans les bangas de la plage, un abri bienvenu lors de la grosse pluie qui a frappé l'île lundi matin. Les gendarmes ont effectué trois voyages lundi matin, de 8h à 11h, pour évacuer les 44 personnes encore présentes.

21/06/10 – Eliasse doublement récompensé

C'est d'abord lors de la cérémonie "Les Voix de l'Océan Indien", organisée à La Réunion et retransmise en direct sur les ondes de RFO Réunion mercredi 16 juin, que le chanteur Eliasse a fait rayonner Mayotte en remportant le titre de la révélation de l'année Océan Indien, face aux Comores, Madagascar et Maurice. Devant un parterre de personnalités et des milliers de téléspectateurs, Eliasse a interprété sa chanson "Bahari", encore ému de sa récompense. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, alors qu'il s'apprêtait à regagner sa place, l'animatrice a fait revenir le chanteur pour lui annoncer qu'il était le lauréat de 9 semaines et 1 jour pour Mayotte. "C'est comme si c'était Noël !" s'est alors exclamé Eliasse, qui a confié à un journaliste du JIR plus tard: "Je me suis demandé s'il n'y avait pas des caméras cachées!" tant il ne croyait pas à cette double victoire. Deux belles récompenses pour le chanteur qui a explosé ces cinq dernières années et qui fourmille de projets, "c'est une véritable reconnaissance" nous a-t-il confié lors d'une interview à paraître dans le prochain numéro du Tounda Mag.

21/06/10 – Six personnes hélitreuillées et quarante bloquées sur l’îlot M’tzamboro

Dimanche matin, une barque transportant huit personnes a chaviré du côté des îlots Choisil. Ce sont les conditions météorologiques et le vent, particulièrement fort ce dimanche, qui ont causé l'accident. Inconscient du danger, le groupe a emprunté une des petites barques de pêche afin de regagner les îlots du nord. Il est 9h30 lorsque l'alerte arrive chez les gendarmes, annonçant une journée sans répit. A leur arrivée, les secouristes trouvent deux barques sur la plage ouest de l'île, avec deux pêcheurs en train d'écoper sur l'une d'elle. En faisant le tour, ils découvrent les six passagers sur des rochers avec une marée montante et des déferlantes de plus de deux mètres. Le bateau ne pouvant pas s'approcher, une première manoeuvre de sauvetage est alors entamée afin de les récupérer.

Muni d'un boudin, un plongeur fait une première tentative, sans succès. Le courant est trop fort. On décide alors de procéder par hélitreuillage. Un par un, les six personnes et le plongeur sont remontées avant d'être ramenées vers le port de Longoni. "C'était vraiment une manoeuvre très périlleuse et très délicate", nous explique le capitaine Jacotin, "à ce moment là le vent était très fort avec des rafales allant jusqu'à 24 noeuds. Heureusement, nous avions des personnes chevronnées." L'opération a duré toute la matinée. Tout le monde a été auditionné par les gendarmes. A l'heure où nous bouclons le Flash Info, une quarantaine de personnes sont toujours bloquées sur l'îlot M'tzamboro. Face aux conditions météo, les gendarmes ont préféré attendre jusqu'à lundi matin pour procéder à leur évacuation.

21/06/10 – Les sages femmes en grève

Une grève très discrète, en comparaison à ce à quoi Mayotte est habituée, a eu lieu vendredi. A l'appel des syndicats nationaux, les sages-femmes de Métropole et de Mayotte étaient en grève, pour réclamer une revalorisation de la cotation de leurs actes médicaux, qui n'a pas bougé depuis 2002, protester contre le fait qu'à acte égal, la cotation soit plus élevée pour les gynécologues, et contre la méconnaissance dans le grand public de la profession et du rôle des sages femmes "entretenue par les pouvoirs publics". Depuis plusieurs années, les sages femmes protestent également contre le fait que leur niveau soit reconnu bac+3 alors qu'elles font 5 années d'études. Elles refusent également le principe des regroupements de maternité, en métropole et à Mayotte ou il pourrait être question de faire de Mamoudzou la seule maternité, les réductions de budget et les suppressions de postes.

"Ces conditions entrainent une prise en charge moins bonne et les conditions de la naissance se dégradent aujourd'hui", estimaient les sages-femmes grévistes de Mayotte, vendredi au 5/5 après leur passage sur Kwezi FM. Peu connues du grand public, les sages femmes sont pourtant responsables de deux tiers des naissances en France, environ 4 naissances sur 5 à Mayotte. Elles peuvent pratiquer des examens gynécologiques, prescrire la pilule, et surtout suivre une patiente toute sa grossesse. "Mayotte, avec ses maternités de brousse où il n'y a pas de gynéco en permanence, est la preuve même que les sages femmes peuvent travailler de façon indépendante et autonome la majorité du temps", estiment les professionnelles de la naissance de l'île, dont le travail a d'ailleurs été qualifié d'"exceptionnel" dans un rapport établi l'an dernier.

21/06/10 – Conférence des Naturalistes : Découvrir et conserver les mammifères marins

En ce début de la saison des baleines, les Naturalistes font appel à deux conférenciers pour faire le point sur les diverses espèces de mammifères marins présentes dans les eaux de Mayotte. Le lagon a le privilège d'être fréquenté par un grand nombre d'espèces (plus d'une vingtaine au total) dont : les baleines à bosse, les dugongs et plusieurs espèces de dauphins. Certaines de ces espèces, comme les dugongs, sont en grand danger de disparition à Mayotte. Les conférenciers évoqueront les nécessaires mesures de protection et rappelleront la réglementation concernant l'observation des mammifères marins (whale watching). Ils évoqueront les actions menées en ce sens à Madagascar ou ailleurs dans la région par l'association Mégaptera.

La conférence aura lieu lundi 21 juin à18h30, à la salle de cinéma de Mamoudzou et sera animée par : Claire PUSINERI, chargée de mission mammifères marins, Office national de la chasse et de la faune sauvage, cellule technique océan Indien. Jean Jacques BASTID, vice président de Mégaptera.

21/06/2010 – Tribune libre : SNEP

 

 

{xtypo_dropcap}R{/xtypo_dropcap}appelons en tout premier lieu que l’acquisition du savoir nager, qui correspond à une maîtrise du milieu aquatique, est une priorité nationale et est inscrite dans le socle commun. Cela signifie que, si cette compétence n’est pas atteinte en fin de troisième, l’élève ne peut obtenir son DNB (Diplôme national du brevet)

A Mayotte, l’apprentissage de la natation en milieu scolaire concerne dans le premier degré les élèves des classes de CM2 et dans le second degré les classes de sixième. Lorsque cette acquisition est effective au CM2, cela permet aux professeurs d’EPS de dispenser, dès la sixième, un cycle d’apprentissage au niveau 1 des compétences attendues en natation de vitesse, en natation longue mais aussi en voile, en kayak et en nage avec palmes-masque-tuba selon les moyens et les projets des équipes EPS. Notons qu’en Métropole, l’apprentissage du savoir nager débute dès la maternelle et se poursuit jusqu’au CM2, et en piscine…

C’est en 2004, si nous voulons faire un bref rappel historique, que le président du conseil général de l’époque demande au vice-rectorat de mettre en œuvre un plan natation afin que les jeunes Mahorais scolarisés découvrent leur lagon, mais aussi pour émanciper et épanouir les jeunes filles mahoraises, souvent cantonnées dans les tâches ménagères de leur foyer familial, les imprégnant de ce fait d’une culture républicaine.

Ainsi, dès la première année, 5.000 élèves apprennent à nager. L’année suivante, le plan natation évolue vers un plan de développement des activités nautiques, entraînant l’investissement du mouvement sportif sous forme de partenariat, tel que la jeunesse et sport, les comités de kayak et de voile, le conseil général…

En 2009, 17.000 élèves du premier et du second degré suivent un cycle d’apprentissage de la natation et ont la possibilité de ce fait, à partir de la classe de cinquième et parfois de sixième, de pratiquer des activités nautiques telles que la voile, le kayak, la nage avec palmes.

Demandez autour de vous à ceux qui étaient à Mayotte avant 2004 s’ils voyaient autant de jeunes garçons et surtout de jeunes filles s’amuser et se baigner sur les plages de l’île en maillot de bain, sans craindre les moindres superstitions liées à leurs croyances ni les regards portées sur eux par les autres ! L’évolution semble remarquable sur le plan des pratiques en dehors du temps scolaire.

Certes, les conditions dans lesquelles ces cycles d’apprentissage ont lieu sont des plus difficiles et nous rejoignons sur ce point les maîtres-nageurs qui animent et qui encadrent les séances de natation et qui se sont exprimés. Certes, il arrive que les bus n’acheminent pas les classes sur les sites de natation à cause de dysfonctionnements de certaines compagnies de transports ou lors des jours de grève générale, mais ce phénomène reste rare.

Certes, certains enseignants du primaire, peu motivés à l’idée de se rendre sur une plage, peuvent oublier volontairement de se rendre sur ces mêmes sites, et nous le regrettons, mais ce n’est le cas ni des instituteurs soucieux de permettre à leurs élève de CM2 de pratiquer une activité physique, ni de la totalité des classes de sixièmes des collèges qui restent assidues et ponctuelles avec leur professeur d’EPS. Certes, pour finir, les marées basses, à raison de 3 à 4 par cycle, limitent le nombre de séances à 7, voire 6 sur une unité d’apprentissage qui en compte 10.

Nous aussi, professeurs d’EPS, nous nous plaignons des conditions de travail dès lors que nous quittons l’enceinte de notre établissement pour exercer nos pratiques sur les installations municipales : pas de points d’ombre, pas de points d’eau, pas de WC, insalubrité, tessons de bouteilles sur les plateaux, équipements défectueux, problèmes pour faire évacuer certaines installations par les jeunes non scolarisés… Cependant, à défaut de mieux mais sans laisser de côté nos revendications pour de meilleures conditions de travail, nous tentons de rendre nos élèves plus compétents, de séance en séance, de cycle en cycle, a fortiori dans le cadre de l’apprentissage de la natation.

Il est vrai que lorsqu’on mène des cycles d’apprentissage de la natation à la piscine Koropa, les problèmes évoqués par les maîtres-nageurs ne se posent pas, les conditions sont optimales aussi bien pour les élèves que pour les professeurs d’EPS et les MNS rendant l’acte d’enseignement plus efficace. Or, en attendant que des mesures politiques soient prises pour mettre en œuvre un plan de construction de piscines dans les différentes zones géographiques de l’île, continuons et efforçons-nous de faire connaître à des générations entières de jeunes Mahorais les plaisirs liés à l’acquisition du savoir nager.

A l’heure où les conseillers généraux de Mayotte doivent voter le financement des salaires des dix maîtres-nageurs impliqués dans le plan de développement des activités nautiques pour l’année scolaire 2010/2011, espérons que cet article leur rappellera les enjeux capitaux de l’apprentissage de la natation pour l’éducation et le développement harmonieux de plus de 17.000 élèves par an, pour que ce plan perdure.

 

Le Snep Mayotte

 

* titre de la rédaction

18/06/10 – Meurtre à Kawéni : le principal suspect a fui vers Anjouan

L'homicide de Kawéni restera-t-il impuni ? Alors que les enquêteurs cherchent toujours le principal suspect dans l'affaire, un informateur anjouanais, originaire du même village que lui, nous a confirmé que ce dernier a déjà réussi à regagner son île. Il serait en ce moment même dans son village de Dzindri situé dans le centre d'Anjouan. Ce n'est pas la première fois que des personnes impliquées dans des faits graves prennent la fuite vers l'île voisine. Les relations diplomatiques entre la France et les Comores étant plombées, il n'existe aucun accord sur l'extradition entre les deux pays. "Tout dépend de la bonne volonté des Comores", explique maître Nadjim Ahamada, "si les enquêteurs ont identifié la personne et qu'ils leur disent : "telle personne a commis un crime, pouvez-vous nous l'envoyer ?", l'Etat comorien peut très bien refuser, mais il pourrait aussi accepter." En attendant, les enquêteurs espèrent toujours mettre la main sur le suspect.

La police et la gendarmerie sont en alerte. Toutes les embarcations en partance pour les Comores sont sous surveillance. Une photographie du suspect a été distribuée à tous les services concernés. Il s'agit du conjoint de la victime, celui-ci a disparu depuis le jour du drame. Selon nos informations, lors d'une audition qui aurait eu lieu quelques temps avant le drame, la femme décédée aurait avoué être victime de violences conjugales. Dernièrement, son compagnon aurait appris qu'elle fréquentait un autre homme. On attend toujours les premières conclusions de l'autopsie qui a eu lieu mardi après-midi. Mais à partir des traces relevées sur le corps, les enquêteurs soupçonnent que l'origine du décès serait liée à plusieurs coups de pieds et de poings. Le cadavre de cette mère de quatre enfants avait été découvert vendredi dernier dans un champ du quartier de Bandrajou vers la Geôle à Kawéni. Il était recouvert de feuilles de bananier.

18/06/10 – Licenciement économique à la SMCI

La SMCI ne sera pas épargnée par la procédure de sauvegarde censée sauver l'ensemble du groupe Caillé dont elle dépend. Décrétée le 18 mai dernier par l'administrateur judiciaire à la Réunion, cette procédure pourrait réduire de 15% la masse salariale de la branche automobile – qui emploie actuellement 1.650 salariés – pour redresser le cap. A Mayotte, cela se traduit par le licenciement économique de huit salariés de la SMCI. Une proposition fermement rejetée par la CGT-Ma, à commencer par son secrétaire général, Salim Nahouda : "Nous demandons la suspension des démarches en attendant les conclusions de notre rencontre avec l'administrateur judicaire" déclarait-il mercredi. En attendant la visite de l'administrateur, qui a rencontré les délégués du personnel de l'entreprise jeudi, la mobilisation syndicale s'amplifie. Lundi déjà, ils avaient fait savoir leur mécontentement après que la direction de la SMCI ait refusé les exigences de compensation financière demandées par les syndicats pour les salariés concernés. De plus, une délégation composée du secrétaire général de la fédération automobile CGT Réunion et du délégué syndical représentant les salariés du groupe Caillé devrait prendre part aux négociations prévues en fin de semaine.

18/06/2010 – Tribune libre : Nassur ATTOUMANI

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ais voilà de nouveau qu’au XXIe siècle, en 2010, à quelques mois de l’accession de Mayotte au statut du 101e département français, ce loup surgi des âges farouches continue encore et encore à dévorer les agneaux ultramarins, en toute impunité et sans la moindre sommation.

Vous l’avez compris, ici à Mayotte, depuis quelques mois, le loup, c'est-à-dire la brigade anti-criminalité de la police nationale (la Bac) est soupçonnée de bavures et bévues. Et pour elle, l’agneau est tout trouvé. C’est le petit Anjouanais du coin, le petit Grand comorien du quartier, le petit Mahorais du village, etc… Et comme l’histoire n’est qu’éternelle répétition, quatre siècles après la Fontaine, sous nos tristes tropiques, la Bac a, encore une fois, enfoncé ses crocs dans les côtes d’un agneau bien de chez nous, en la personne de Ramzane Attoumane.

En vérité, voici les faits tels que me les ont rapportés Ramzane Attoumane ainsi que tous les témoins oculaires de ce spectacle lamentable qui, écœurés devant cette action policière, se sont portés volontaires pour être cités à témoin contre ce que certains d’entre eux ont qualifié de barbarie viscérale.

 

Dimanche 6 juin 2010

Comme tous les dimanches, Ramzane Attoumane vend ses fruits et légumes au rond-point El Farouk, sur le trottoir de la Banque de la Réunion, à Kawéni. Il est 18 heures. Une quinzaine d’adolescents de Kawéni conduits par un jeune homme d’une vingtaine d’années arrivent devant les étalages des oranges. Ils se divisent en deux. Deux individus urinent sur la voiture de Ramzane et le raillent. Alors qu’il essaie de les raisonner, d’autres s’emparent des agrumes.

C’est le moment que choisit l’un des leaders des provocateurs pour menacer Ramzane en ces termes sans équivoque : "Espèce d’étranger ! De toute façon on va verser tes viscères sur la rue, aujourd’hui même", dit-il un couteau dans la main. Joignant le geste à la parole, l’individu donne un coup de poing à Ramzane qui le lui rend aussitôt. Sa femme compose le 17, à trois reprises pour appeler la police au secours.

Une dizaine de minutes plus tard, Ramzane donne le signalement de ses agresseurs aux premiers policiers mahorais arrivés sur les lieux. Alors que les policiers courent interpeller les délinquants, Ramzane voit arriver un de ses beaux-frères, une machette à la main. Il s’empresse de le désarmer, lui bloque les bras au niveau de la poitrine pour l’amener dans sa voiture afin de le calmer et de le conduire à la maison.

A peine a-t-il eu le temps de faire quatre pas que surgit dans son dos un individu blanc qui lui fait une clef au cou. "Arrête ! Tu me fais mal", crie-t-il à tue tête, à l’endroit du policier. Pour toute réponse, sous les yeux médusés de la foule encore massée au rond-point El Farouk, Ramzane Attoumane reçoit un violent coup de matraque derrière le genou qui le fait fléchir. Une seconde matraque à la côte gauche le projette à terre.

Pareille à une meute de loups affamés se disputant un os frais, quatre policiers s’emparent de son corps. Ils lui étreignent les poignets avec deux paires de menottes, lui tenaillent les chevilles avec une troisième paire de menottes et c’est, assis sur son dos, qu’au nom de la République française, ces tortionnaires sadiques dont les méthodes n’ont rien à envier à une opération commando se mettent à le rouer de coups.

Tête plaquée contre le sol, sous la semelle d’un agent de la Bac, parmi ses agresseurs Ramzane a eu le temps de reconnaître un jeune de Kani-Kéli appelé Charafoudine Abdou, car c’est ce même Charafoudine qui lui a entravé les pieds avec des menottes.

Selon un autre témoin oculaire, c’est au moment de cette bastonnade que deux véhicules Kangoo blanches s’arrêtent à côté de Data Cards et d’Optique Mahoraise. Un brassard rouge au bras, des Métropolitains et des Mahorais sortent des véhicules et se ruent vers le rond-point situé à une quarantaine de mètres de leur point de stationnement. L’instant d’après, toute la rue est aspergée de gaz lacrymogène. Profitant de cette diversion, les policiers de la Bac soulèvent Ramzane et le jettent avec violence dans leur fourgonnette. Tel un ballot. "Il est lourd ce cochon !", fulmine alors un dénommé Vincent, une sorte de rugbyman moustachu.

Le comble, c’est qu’il parait qu’à la Bac tous les Métropolitains se font surnommer Vincent. Quel camouflage pour ces tontons macoutes de la République !

S’ensuivent alors les cinq dernières minutes les plus atroces de toute sa vie. Entre le rond-point El Farouk et le QG de la police nationale, le trajet dure à peu près cinq minutes. Mais c’est une éternité pour Ramzane.

Voici les faits tels que nous les relate la victime : "Une fois la portière coulissante de l’habitacle arrière fermée, ce dénommé Vincent me menotte (quatrième paire) sur la grille intérieure de protection qui nous sépare du conducteur. Ensuite il me plante son genou au niveau du sternum, me plaque son avant-bras au niveau de la gorge, dernière technique commando employée en dernier recours contre un récalcitrant individu violent et me roue de coups de poings au visage et je continue à recevoir des coups de matraque sur le reste du corps, le souffle coupé, la gorge écrabouillée.

Arrivé au poste de police, les deux agresseurs me jettent de nouveau à terre et se mettent encore à me shooter comme on shoote un ballon de rugby. Ce sont des femmes debout à proximité du poste de police qui, témoins providentiels de cette exécution, ce lynchage, alertent par leurs appels au secours hystériques l’officier de garde.

Une fois dehors, ce dernier intime l’ordre à ses collègues de mettre fin à leurs sévices. Les deux policiers tentent de me lever et l’un deux s’écrie : "Il est lourd ce cochon", et ils me laissent tomber sur le sol. Ils me trainent ensuite jusqu’à la grille où je m’adosse pour récupérer mon souffle.

Je demande à l’officier de police de garde à voir un médecin puisque j’ai du mal à respirer, je ne peux pas bouger la tête et mes jambes sont tout enflées à cause des matraques. Ce dernier m’enlève les menottes qui m’entravent encore. Je demande de l’eau à un policier de garde venu en spectateur pour me nettoyer puisque j’ai été roulé à terre et j’ai le visage en sang : "quand tu as agressé mes collègues, tu n’avais pas besoin d’eau alors tu n’as qu’à te démerder", me répond-il.

Malgré ma demande, c’est entre 20h et 21h que les pompiers viennent me chercher au poste de police pour m’amener aux urgences où le médecin me fait subir des radios suivies de scanner vu l’état dans lequel la Bac m’avait laissé".

 

Bilan ? J’ai :

deux vertèbres cervicales déplacées qui me valent une minerve

une mâchoire bloquée

la langue et les lèvres meurtries

deux côtes gauches fêlées

une jambe bloquée, ce qui explique le port d’un atèle

une garde à vue non signifiée. Le lundi 7 juin à 14h30, les policiers en faction dans ma chambre depuis mon admission à l’hôpital sont relevés de leur fonction et m’annoncent la fin de ma garde à vue

cinq jours d’hospitalisation aux urgences

et pour couronner le tout, le médecin me donne 21 jours d’ITT

Hallucinant, la façon dont la Bac défend les citoyens de la République française à Mayotte, n’est-ce pas ?

 

Ce que j'en pense

"Ne racontez-pas de mensonges ! N’écoutez pas la rumeur publique ! N’affirmez pas des événements dont vous n’avez pas été témoin", me sermonne un policier dont la bouche sait taire la vraie vérité comme un hérisson dont on aurait introduit un bout de manioc dans le museau. "Nous ne sommes pas fous à la police pour agresser un citoyen qui nous téléphone pour qu’on vienne à son secours ? C’est ton frère qui a mordu au bras jusqu’au sang un de nos agents."

Dans cette affaire, les victimes c’est nous. Et c’est la seule chose que vous devez retenir Monsieur Nassur, m’explique avec beaucoup d’assurance et de conviction cet agent assermenté en faction au poste de police quand je lui ai demandé la permission de voir Ramzane Attoumane.

Pour enfoncer le clou en vue de calmer les esprits d’une population indigène excédée par une série de bavures policières, dont outre Ramzane on peut citer le carreleur Sylvain Philys, le gendarme Ahamadi Boura de M'tsangamboi et tant d’autres dont les plaintes n’ont jamais eu de suite, la Bac fait appel à un nègre de service.

Au journal télévisé du mercredi 9 juin 2010, le lieutenant de police Chaharmane Chamassi qui ne fait pas partie de la Bac et qui n’est pas de ce service ce dimanche 6 juin vomit mot pour mot les propos de mon interlocuteur. Et il ajoute : "auteur de rébellion et il (Ramzane) se trouvait avec un "shombo"". Pour ceux qui ne parlent pas shimahore, un shombo est un coupe-coupe.

Honte à Monsieur le lieutenant car à Mayotte, nous les Français d’en bas, nous connaissons la capacité de la police à se serrer les coudes après chacune de ses bavures. D’ailleurs, déjà à leur époque, afin de s’abriter des projectiles des assiégés, les soldats romains formaient avec leurs boucliers levés, une tortue, c'est-à-dire une défense hermétique.

Messieurs les fonction-nerfs assermentés qui exercez votre métier sur la voie publique, n’est-ce pas en empruntant des méthodes aussi similaires au temps de l’apartheid en Afrique du Sud que vos tristement illustres collègues ont effacé Steve Biko et bon nombre de pacifistes de l’African National Congres de Nelson Mandela ?

A mon humble avis, nul doute qu’après votre serment prêté sur la Bible, vous récitez la prière sacerdotale, chaque soir, avant de partir à la chasse aux punching-balls en ces termes : "au nom de Dieu matraque, du Père menottes et de la Sainte grenade Lacrymogène, vive la coloniale !".

Aujourd’hui la seule question que se posent les témoins oculaires de cette violence policière en réunion qu’on ne saurait taire est : quand on se fait rudoyer par des agents de la Bac, le citoyen a-t-il la garantie de voir aboutir sa plainte déposée au même bureau de poste de police, un jour ?

Cette question m’interpelle au plus haut point quand on connait comment la police sait manipuler la presse locale et l’opinion publique en sa faveur. D’ailleurs, n’est-il pas assommant de savoir qu’au sujet de l’affaire Ramzane Attoumane, la police annonce un scénario aussi fantaisiste que ridicule ?

Dans la position saucisse où Ramzane Attoumane se retrouve entre le rond-point El Farouk et le QG de la police nationale, "l’auteur de rébellion agrippe le chauffeur à la gorge pour l’étrangler et que de toute façon, il n’existe aucune barrière intérieure de sécurité dans cette voiture".

De toute évidence, les fabricants de vérité mensongère auraient montré un véhicule autre que la Kangoo de la débauche aux enquêteurs parisiens de la direction générale de la police nationale dans le but précis de les induire intentionnellement en erreur.

Cependant, dans tous les services régaliens, n’y-a-t-il pas un carnet de bord mentionnant les coordonnées du chauffeur, sa mission, le nombre de kilométrages, l’heure de la sortie et du retour du véhicule de fonction avec son numéro d’immatriculation ? Alors, vous qui êtes les seuls à mettre en berne la seule et vraie vérité, comment comptez-vous dissimuler ces éléments probes aux enquêteurs de la DGPN ?

Après les cinq jours passés aux urgences du Centre hospitalier de Mayotte, la gendarmerie nationale n’est pas venue auditionner Ramzane Attoumane qui a porté plainte contre ses agresseurs. Ceci sous-entend qu’au niveau local, la police nationale donc la Bac n’est pas dessaisie du dossier. Mais savez-vous pourquoi ?

A vouloir toujours étouffer les bavures de vos collègues en occultant des faits avérés indéformables, ignorez-vous Monsieur le porte-parole de la police nationale à Mayotte que le mardi 8 juin, la DGPN n’a pas attendu votre intervention fantaisiste à la télévision pour auditionner Ramzane sur son lit d’hôpital, pendant 4 heures de temps, sans interruption malgré son état de santé et ses difficultés à mouvoir ses lèvres et sa langue en bouillie ?

Monsieur le "camoufleur" de vérité, pouvez-vous dire aux médias et expliquer d’une façon cohérente, aux téléspectateurs qui vous ont vu dans le reportage de Nicole Gellot sur RFO Mayotte, pour quelles raisons votre regard fuyait-il l’objectif de la caméra quand vous racontiez la vérité de toutes vos vérités policières ?

Monsieur le lieutenant de police Chaharmane Chamassi, messieurs les agents de la Bac, la DGPN est saisie du dossier Ramzane Attoumane. Quand on est intouchable, comme le sont les agents de la Bac, on peut accuser son prochain de tous les maux de la terre et n’est-ce pas là le cancer qui gangrène notre société ?

Encore une fois au nom de Dieu… Vive la coloniale.

 

Nassur ATTOUMANI

Dramaturge, romancier, essayiste, nouvelliste et frère de l’agressé mis en examen

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes