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Entre deux tours : le jour des négociations

L’entre-deux tours d’une élection en France est toujours la période des négociations. Dès les résultats connus dimanche soir, les qualifiés pour le second tour se sont mis en tête d’élaborer la meilleure stratégie pour vaincre dimanche prochain. Dans beaucoup de communes, aucune liste ne se dégage nettement. C’est le cas notamment à Koungou, Mamoudzou, Mtzamboro ou encore Pamandzi.

Hier en contactant les qualifiés du second tour, la réponse que nous avons le plus obtenue est la suivante : « on ne peut rien dire pour le moment, nous sommes en négociations ».
Mais en insistant un peu, certains livrent quelques informations intéressantes. À Mtzamboro, les discussions ont été très dures. À l’heure où nous écrivions ces lignes, aucune liste n’avait trouvé d’accord.
Laïthidine Ben Saïd, leader de la liste UPA et dissident MDM, arrivé en 3e position derrière l’UMP et le MDM avec 16,77 % affirme avoir été contacté par ceux qui le devancent.
Pour la surprise de ce scrutin, le FN conduit par Faoulati Sandi (12,21 %, 4e), ne compte pas brader son soutien. « On est content et fier du score réalisé par notre liste. On est parti de loin, l’équipe a bien travaillé et la population se retrouve en nous. L’UMP et le MDM sont venus nous voir, mais pour l’instant, nous n’avons rien qui ne nous satisfasse. Nous voulons que l’on tienne compte des suffrages qui se sont exprimés pour nous », résume-t-elle.
En milieu de soirée hier, tout était possible pour le FN : fusion avec une autre liste, retrait sans donner de consignes de vote ou maintien de la liste. Pour l’UMP arrivée en tête (33,33 %), les choses semblent bien se présenter. Mais pour garantir la victoire, il faut convaincre les autres listes de les rejoindre.
« Arriver en tête nous satisfait, d’autant que les résultats sont meilleurs qu’en 2008. Mais rien n’est fini. Nous avons contacté les autres listes, mais nous n’avons débouché sur rien », explique Ishaka Rachidi. Son adversaire principal Harouna Colo du MDM (30,15 %) n’a pas pu répondre à nos sollicitations, car il était en négociations. Et il faut croire que les enchères montent très haut. Ainsi, Faoulati Sandi du FN aurait fait savoir qu’elle exigeait la tête d’une liste en cas de fusion. « Elle est dure en affaires », a reconnu un de ses concurrents.

À Mamoudzou, les discussions ont également été à l’ordre du jour. La liste du Rassemblement menée par Mohamed Majani capitalise sur son classement. « On a fini 3e après une modification faite au bureau de Bonovo. On passe devant l’AME », fait savoir Mohamed Moindjié, n°3 de la liste.
Trente voix rajoutées au total qui changent tout. Le Rassemblement semblait avoir scellé un accord avec deux listes. « On est très content, finir derrière l’UMP et Chihab, c’est pas mal pour un mouvement qui n’a qu’un an d’existence » s’étonnait Mohamed Moindjié. Quant à l’identité des listes ayant fourni un accord, pas un mot. « Vous le saurez demain (ce mardi) à 10 h ! »
Selon nos informations, il y aurait peu de chances qu’il s’agisse de celle du maire sortant et sénateur UMP Abdourahamane Soilihi « Ladjo ». Ambdilwahédou Soulaïmana reconnaît que l’UMP a eu des contacts avec toutes les listes, hormis celle de l’Union pour le Renouveau de Mayotte (UPRM) de Chihabouddine Ben Youssouf.
« Avec la présence de Jacques Martial Henry dans son staff, il nous est impossible d’envisager de travailler ensemble. Durant toute la campagne, il n’a pas arrêté de nous insulter et d’en faire de même contre nos adversaires. Il nous a traités de voleurs et d’incompétents alors que je lui ai démontré preuves à l’appui sur le plateau de Kwezi en débat qu’il était exactement ce qu’il dénonçait et qu’il était mal placé pour donner des leçons aux autres », a ainsi dévoilé l’actuel adjoint en charge des finances et des sports.
Celui-ci se satisfait malgré tout d’avoir fini en 2e position à quelques voix près derrière le revenant Chihab. « Les maires sortants ont du mal à Mayotte. On a évité ce qui était arrivé au MDM en 2008, c’est-à-dire, arriver en 4e position après le premier tour », concède Ambdilwahédou Soulaïmana.

Du côté de l’UPRM, pas de confidences sur les négociations. « Je suis à Vahibé, je suis en réunion », commente sobrement Chihabouddine Ben Youssouf. Élu conseiller général en 1995 et 2001 sous l’étiquette du MPM puis du MDM, Chihab est à la recherche de soutiens.

Hier soir, le Rassemblement et l’AME semblaient très proches. Le MDM sera donc probablement l’arbitre décisif de ce qui devrait être une triangulaire. UMP, UPRM ou Rassemblement- l’AME, de quel côté penchera la balance ? Réponse dans la journée. Mais quoi qu’il en soit, l’UMP annonce déjà la couleur. « Quel que soit le scénario, nous serons en campagne dès 16 h, tous les militants doivent être mobilisés », affirme Ambdilwahédou Soulaïmana.

À Pamandzi, les choses se sont dénouées rapidement du moins entre les états-majors de deux listes, celles du MDM d’Aboubacar Achirafi et celle de Kazakoma d’Ousseni Maandhui, qui toutes les deux ont réalisé 22 % des suffrages. « De notre côté, c’est acté, les militants ont validé. Les négociateurs de Kazakoma doivent le faire accepter à leur base. Nous sommes déçus de notre score du premier tour, mais c’est surtout l’énorme écart avec l’équipe sortante qui nous interroge. Plus de 300 voix, ça fait beaucoup » estime Aboubacar Achirafi.
Celui-ci espère néanmoins un soutien des petits candidats pour renverser la tendance.
L’équipe sortante a en effet réalisé 38,18 % des voix. Pour arriver à 50 %, il faudra donc convaincre cet électorat-là. Quitte à lâcher en échange un poste au sein de la liste ou comme délégué des syndicats intercommunaux.

Enfin à Koungou où cinq listes peuvent se maintenir, certains ont lâché l’affaire. Dès le début de la soirée Le PSM de Saïd Ahamadi « Raos », arrivé en 3e position avec 14,36 % des suffrages, a envoyé un communiqué indiquant qu’il maintenait sa candidature sans faire d’alliance au second tour.

Pour le maire sortant Assani Saïndou Bamcolo, arrivé en tête de ce premier tour (22,29 %), le résultat est satisfaisant. « Pour une première fois en tant que tête de liste, c’est pas mal. Maintenant, nous sommes en train de négocier. Certains sont prêts à discuter, on est en train de voir », nous a-t-il confié en milieu de soirée.

Dans tous les cas, certains candidats prévoyaient de passer une nuit blanche afin de sceller des accords leur permettant d’espérer de remporter les élections ce dimanche. Reste à voir si les choix effectués seront les bons.

Pour le député de Mayotte Ibrahim Aboubacar, celui-ci doit être le rassemblement des forces de gauche et du MDM. Il a appelé dans un communiqué les parties divisées de ces tendances à amener de la « clarté politique ».

 

F.S.

Archives photos

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Anchya Bamana et l’UMP, vainqueurs à Sada

« Anchya Oyé, UMP Oyé ! » Les cris de joie combinés aux coups de klaxons ont animé les rues de Sada et de Mangajou hier soir après l’annonce des résultats des municipales.
C’est une foule en délire, enfin soulagée de ne pas avoir subi un cinquième revers d’affilée, qui a tenu à exprimer son émotion. Le drapeau des jeunes populaires a flotté dans la rue du Commerce, la candidate Anchya Bamana dont le domicile de sa mère se trouve en face du QG de l’Union des Nouvelles Forces de la Commune de Sada, est embrassée par toutes les personnes qui la croisent. « Madame le maire, félicitations, on l’a fait, on l’a fait ! » lancent-elles, devant une Anchya Bamana dont les traits sont tirés.

« Je tiens à dire un grand merci à toute la population de Sada et Mangajou pour m’avoir fait confiance. La campagne a été intense, tout le monde s’est mobilisé dans les deux villages. La solidarité a fait gagner l’UMP » a-t-elle réussi à dire entre quelques pleurs de joie.

Ses partisans ont continué à se rassembler à proximité du QG de l’UMP, à côté de la MJC.
Cela a mis en colère quelques voisins qui ont balancé de l’eau et du gaz lacrymogène dans la rue. Mais, cela n’a pas réussi à refroidir l’enthousiasme des supporters d’Anchya Bamana qui ont continué à danser malgré tout. Pour son colistier figurant en deuxième position, Ibrahim Salam Antoine, la victoire a été tellement belle, qu’il n’avait pas les mots pour définir son émotion. « Franchement, je ne sais pas comment vous dire ce que je ressens. C’est sans limites. J’ai perdu trois élections d’affilée. Aujourd’hui encore, j’ai perdu à Mangajou, mais pour moi, je m’y attendais. Je connais le candidat Ansufou, il a des qualités. Maintenant, il faut travailler. Il y a beaucoup de choses à faire dans la commune. »

Du côté de l’Union des Nouvelles Forces de la Commune de Sada (UNFCS), c’est évidemment la déception qui prédomine. Nous avons bien tenté d’avoir des réactions, mais le staff d’Ansufou Bacar a préféré ne pas réagir à chaud. Perdre de 32 voix, c’est vraiment difficile à avaler. L’UNFCS se donne le temps de voir s’il y a eu des irrégularités lors des opérations de vote et si cela nécessitera de faire des recours ou pas.

C’est évidemment à Mangajou, le village d’origine d’Ansufou Bacar que l’UNFCS a fait son meilleur score avec 249 voix contre 161 à l’UMP (75 voix de différence). À Sada, la MJC a aussi été emportée par l’UNFCS (208 contre 165). Mais, cela n’a pas suffi puisque l’UMP a fait le plein de voix à Bandrani (276 contre 199), mais surtout dans le plus petit bureau de vote de la commune à Doujani (137 contre 75, soit une différence de 62 voix).
Avec 50,46 % des voix, l’UMP devrait constituer une majorité de 25 conseillers municipaux contre 8 élus de l’UNFCS. À sa tête, l’UMP devrait élire pour la première fois une femme en tant que maire. Anchya Bamana pour rappel est cadre de santé à l’ARS et elle a de qui tenir puisqu’elle est l’une des filles de feu Mzé Younoussa Bamana, ancien président du conseil général pendant 27 ans et figure emblématique du MPM et des Sorodas qui ont milité pour le maintien de Mayotte au sein de la République française. Depuis 2009, elle milite à l’UMP. Elle s’était présentée en tant que suppléante de Bacha Abdou aux cantonales en 2008, et sur la liste UMP en 2009 et 2010 pour les municipales partielles.

Son intronisation devrait avoir lieu à la fin de la semaine.

 

F.S.

Municipales à Mamoudzou : la bataille sera rude !

Etalée sur une superficie de près de 4 200 hectares, la commune de Mamoudzou compte six villages : Kawéni, Mamoudzou, M’tsapéré, Passamainty, Tsoundzou 1, Tsoundzou 2 et Vahibé. Avec 57 281 habitants, selon le dernier recensement effectué en 2012, Mamoudzou est la commune la plus peuplée de Mayotte, avec une densité de 3 644,1 habitants par kilomètre carré. Une dizaine de milliers de personnes seulement sont inscrites sur les listes électorales. La commune est répartie en trois cantons : Kawéni-Mamoudzou pour le premier, M’tsapéré-Cavani pour le second et Passamainty-Vahibé-Tsoundzou 1 et 2 pour le dernier.

Mamoudzou abrite de nombreux équipements publics sportifs et culturels. Pour l’administration de la ville, Mamoudzou compte une mairie principale et trois mairies annexes. Au niveau de l’éducation, la ville compte une quarantaine d’établissements scolaires : 12 écoles maternelles, 28 écoles primaires, 2 lycées, général et professionnel, et 4 collèges. Un cinquième collège est en construction à Tsoundzou 1. Mamoudzou manque aussi des classes pour la scolarité de ses enfants.

En termes d’équipements sportifs, Mamoudzou a en son sein 7 terrains de football, 9 plateaux polyvalents, un gymnase et un cours de tennis. Au niveau culturel, la commune chef-lieu a actuellement 5 maisons de jeunes et une médiathèque municipale. La construction de deux autres MJC a débuté à Kawéni et Tsoundzou.

Mamoudzou dispose également d’une station de potabilisation d’eau et une station d’épuration des eaux usées, un centre médico-social, 7 cimetières, etc.

La commune chef-lieu de Mayotte devient de plus en difficile à vivre pour les habitants. De l’insécurité à une circulation perturbée, en passant par l’insalubrité et une activité économique paralysée, les sujets qui fâchent ne manquent pas. Mamoudzou est classée quatrième ville de France la plus cambriolée.

Six listes sont candidates aux élections municipales, soit en tout 270 hommes et femmes qui veulent gérer la commune les six prochaines années.

 

Abdourahamane Soilihidit « Ladjo »
Le maire sortant et également sénateur de Mayotte se doit de défendre son bilan et convaincre par de nouveaux projets. L’équipe municipale sortante aura pour le moins réussi, en six ans, à réfectionner près de 90% des routes communales, à construire 120 classes et à lancer des projets d’aménagement structurants, notamment le projet de rénovation urbaine de M’gombani et la Zone d’aménagement concertée de Hamaha. La liste de Ladjo se positionne pour la continuité et non le changement.

Enly Mahamoudou
Ancien président de la Ligue mahoraise de football, a pris la tête de la liste Uvwamoja. Critique envers les conseils municipaux des 25 dernières années, selon lui, « il faut penser autrement, faire autrement » à Mamoudzou. Il a rallié des soutiens dernièrement et propose des projets assez innovants comme la réalisation d’un « tramway vert » et le recours à des partenariats public-privés.

Chihabouddine Ben Youssouf
Président de l’union pour le renouveau de Mayotte, il a déjà exercé un mandat de conseiller général de la circonscription de Mamoudzou 2 et a même obtenu pour un temps la première vice-présidence entre 2002 et 2008. Il a également eu à diriger la mairie en tant que directeur général des services. Son cheval de bataille a toujours été de plaider pour un rattrapage économique de Mayotte, un programme qu’il s’engage à mettre en oeuvre en cas de victoire.

Bacar Ali Boto
Il a été 1er vice-président du conseil général entre 2002 et 2008, par la suite il est devenu conseiller municipal de l’opposition jusqu’à aujourd’hui. Il mène une coalition baptisée l’Ame qui regroupe à la fois son parti Alliance, des membres du MDM et des écologistes. Ancien directeur général des services à la mairie de Mamoudzou, il compte faire valoir son expérience pour peser dans la balance.

Dhinouraïne M’Colo Maïnty
Le candidat investit par la Mouvement pour le développement de Mayotte est issu de l’opposition au conseil municipal. Il connaît donc les dossiers et entend faire revenir son parti « aux affaires dans la commune de Mamoudzou ». Pour cela il espère convaincre en s’engageant de prime abord sur le redressement des finances publiques de la commune.

Mohamed Madjani
Conseiller municipal très expérimenté puisqu’il est adjoint au maire dans les différentes majorités depuis 1997, il regroupe derrière lui une équipe jeune, la liste intitulée « le Rassemblement ». Le programme de son équipe se décline en quatre mots Msomo, Hazi, Makazi et Hifadhui, c’est-à-dire en langue de Molière : Education, Emplois, Habitat et logement et sécurité.

 

Rafik et Adrien Theilleux

Edito : Mayotte a besoin de communes riches

A Mayotte c’est encore plus vrai qu’en Métropole, avec près de 50% de la population en âge de travailler inactive. Mais il n’est surtout pas là question de l’emploi direct que pourraient générer les communes, loin de là. Après l’Etat et la Caisse de sécurité sociale, le tour vient des collectivités locales de subir un régime amaigrissant. Les cordons de la bourse vont encore se resserrer. Ceux qui pensaient pouvoir disposer là d’un bâton magique pour créer des emplois payés par les taxes locales vont en être pour leurs frais. Avis aux candidats pleins de promesses en l’air.

 

Il est question là de territorialiser les emplois, de travailler à l’attractivité de leurs territoires pour faire venir des entreprises qui elles vont générer de l’emploi direct et indirect en dynamisant la vie locale, les commerces de proximité, les activités de services. Il s’agit pour les communes de valoriser leur patrimoine, de créer des zones d’activités artisanales, commerciales, afin de faciliter l’installation et le développement de leurs entreprises.

 

Ici les besoins sont énormes. Les menuisiers ou garagistes sont encore souvent installés en plein milieu du village, générant des nuisances sonores, olfactives ou autres. Les artisans du BTP, les transporteurs encombrent les rues de leurs véhicules de chantier ou de leurs bus, de leur matériel. Ils n’ont pas de place pour se développer. Ils ont besoin d’espaces dédiés, de locaux adaptés, de pouvoir respecter des normes. Pour cela il leur faut des parcelles qui leur sont consacrés. Des parcelles qu’ils pourraient acquérir ou d’abord louer, avec des bâtiments construits mis à leur disposition à des prix attractifs, ou à construire. L’économie en profitera dans sa globalité.

 

Ce développement économique initié par les collectivités locales leur permettra de proposer du travail à leurs enfants, mais aussi génèrera des taxes et autres impôts locaux, qui permettront d’entretenir les bâtiments publics, la voirie, d’assurer mieux la sécurité de chacun. Ces moyens nécessaires aux communes leur permettront aussi d’engager des actions sociales, en faveur des plus défavorisés, en faveur des jeunes, des vieux… Cela permettra de s’occuper des enfants, de faire vivre les MJC et autres terrains de sport, entretenus, avec des associations dynamiques. La culture, les artistes pourront retrouver toute leur place. Nos décideurs, nos élus pourront alors engager des projets d’aménagement des places publiques, des plages. Il est temps d’enclencher cette spirale du développement.

 

Il convient donc, à mon avis, d’engager les communes dans une démarche d’investissement dans l’avenir en aménageant ces zones d’activités, plutôt que de penser à placer quelques membres de la famille ou amis à très court terme. Il ne s’agit plus de manger et de laisser sa place, mais de s’engager pour l’avenir. Il est temps !

Les communes ont besoin pour cela de connaître leur patrimoine, de le recenser, autant les bâtiments publics que la voirie. Il est temps de le faire, c’est la base. Et ce n’est pas fait. Il faut rétrocéder à chacun ce qui doit l’être, les écoles, les rues, les routes… Il faut faire les papiers, les signer.

 

Cela permettra aussi de mobiliser un peu plus les fonds publics disponibles. Les communes disposent chaque année d’une Dotation globale de fonctionnement, notamment pour entretenir leurs bâtiments publics, mais aussi leur voirie. Le ministère de l’économie vient de transmettre la liste des bénéficiaires de cette DGF. La première commune du classement, pour les villes de plus de 15.000 habitants, Sarcelles, bénéficie de 724 € par habitant. Sur cette base, Mamoudzou avec ses 57.300 habitants recevrait 41 M€. Elle en reçoit 8,4 M€, soit 146 € par habitant… Il faut mobiliser ces fonds publics. En urgence !

 

La commune de Saint-Denis, à la Réunion, dispose d’un budget de 381 M€ pour ses 146.000 habitants, plus que le département de Mayotte. Elle peut ainsi verser 32 M€ à diverses associations, favorisant de fait la vie sociale, l’animation sportive et culturelle, les gardes d’enfants et les crèches, et au final l’attractivité de la ville. La mairie de Mamoudzou peut s’appuyer pour assurer ses missions, sur un budget (investissement et fonctionnement compris) de 43 M€. Avec le même ratio en euro par habitant que Saint-Denis, Mamoudzou disposerait de 152 € !

 

Les marges de progression de nos communes sont énormes. Il faut pour cela créer de la richesses sur le territoire communal, mais aussi mobiliser les fonds publics. L’arrivée de la fiscalité locale, dont nos candidats ont assez peu parlé ces derniers jours, constitue pourtant l’évènement de ces 50 dernières années pour nos communes. Une gestion optimisée des fonds publics disponibles, une dynamisation du territoire pour générer des recettes à court ou moyen terme et une « quête » des fonds publics disponibles sérieuse et étayée par des données chiffrées, constituent la base de la mission de nos prochaines équipes municipales. Tout le reste découlera de cette capacité financière (re)trouvée de nos 17 communes : l’attractivité du territoire, les emplois créés, les moyens disponibles pour s’occuper de cette jeunesse qui s’énerve…

 

Nos futurs édiles n’auront pas les moyens ni le temps de gaspiller de l’argent. Ils devront s’appuyer sur des équipes en place, les mobiliser sur des projets concrets et avancer sans perdre une minute. Mayotte a besoin de communes riches. Bon courage à eux !

 

Laurent Canavate

Un artiste pour les associations sportives de Koungou

« Eh, attention là, je vais te gifler ! » La réplique est connue des fans de Gohou, le comédien et humoriste ivoirien qui dans les années 2000 a été la vedette des séries « Les Guignols d’Abidjan » ou encore « Ma famille » et qui évolue aujourd’hui avec d’autres humoristes africains dans le groupe de la République du Gondwana avec Mamane, Digbeu Cravate et Adama Dahico. Et les Mahorais risquent de l’entendre à plusieurs reprises le 5 avril à Koungou et le 6 avril à Pamandzi.

En effet, Michel Gohou sera en représentation pour deux spectacles au profit des associations sportives de la commune de Koungou. « Nos jeunes n’ont rien, pas d’infrastructures, ou le peu qu’elles ont est dans un état lamentable.
Dès lors, ils traînent dans la rue et comment voulez-vous qu’ils n’aient pas de mauvaises pensées ? » s’interroge Maoré Tanchiki, gérant de la société MAP, qui a contribué à faire venir le comédien à Mayotte avec l’association Mayotte Solidarité Développement.
Celui-ci a voulu offrir une soirée inoubliable aux jeunes de la commune de Koungou en faisant appel à un comédien renommé. Mais c’est aussi un moyen de lever des fonds pour les associations en question.

La billetterie ouvre aujourd’hui dans les magasins Fashion et Intersport. Les places assises sont vendues à 20 € et les places debout à 10 €.
Pour que tout se passe bien, les organisateurs ont fait appel à la préfecture, les communes de Pamandzi et Koungou, ainsi que le BSMA.

« J’ai envie que l’on dise pour une fois du bien pour la jeunesse de Koungou. C’est un événement familial, on attend beaucoup de monde, donc tout doit bien se passer », explique Maoré Tanchiki.

Au vu du buzz qu’a provoqué le teaser de la venue de Gohou à Mayotte, on peut s’attendre à ce que cette opération soit un succès populaire.

 

F.S.

Municipales à Sada : deux listes, un seul tour

Lundi 17 mars : il est 19h30 et quelques militants de l’Union des Nouvelles Forces de la Commune de Sada (UNFCS) discutent tranquillement devant leur permanence, voisine de la mosquée du vendredi. Bien sûr, le vote de dimanche est dans tous les esprits. Depuis 2008, les Sadois ont voté à quatre reprises pour les municipales en raison d’irrégularités constatées par les juges administratifs. À chaque fois, l’UNFCS l’a emporté.

La confiance est donc présente, mais pas question de relâcher les efforts. Le député Ibrahim Aboubacar et son assistant parlementaire Soula Saïd-Souffou ont délaissé momentanément leurs bureaux parisiens pour venir soutenir Ansufou Bacar. Au sein de la permanence, un bénévole se charge de rédiger les courriers et le compte-rendu quotidien des réunions des candidats.
Un ordinateur, une imprimante et un scanner sont dédiés à ces tâches.

« Nous avons aussi des abonnements téléphoniques dédiés à la campagne. Cette année, la commune compte plus de 10 000 habitants, nous avons donc un mandataire financier qui agit au nom de la tête de liste. Nous avons l’obligation de justifier toutes les dépenses et de déclarer les comptes de campagne, ce qui n’était pas le cas auparavant » résume Soula Saïd-Souffou.

Au même moment arrive un militant. La réunion des candidats s’est terminée plus tôt ce soir-là. L’ordre du jour du lendemain est fixé, les intervenants du meeting de mardi aussi.
Mais surtout, la tête de liste Ansufou Bacar participe au débat télévisé sur Mayotte 1ère contre Anchya Bamana, la tête de liste de l’UMP.

« Vous voyez, ce militant vient prendre les nouvelles et discuter. Voir la permanence, notre QG ouvert, rassure nos militants. C’est ici qu’ils viennent prendre des renseignements sur notre programme de meetings, sur les intervenants » résume Harithi Abdou, mandataire financier d’Ansufou Bacar. Au fil de la discussion, les quelques partisans quittent le QG pour rentrer regarder le débat chez eux.

Le lendemain dans les rues de Sada, les partisans de l’UNFCS reviennent sur le débat. « On sait qu’Ansufou est moins à l’aise dans cet exercice qu’Anchya. Mais, il s’en est bien sorti et surtout, on s’attendait à ce qu’Anchya soit à un meilleur niveau » reconnaissent-ils. Le candidat Ansufou Bacar prend de l’assurance au jour le jour selon eux et montre qu’il a les épaules pour endosser le costume de maire.

Mardi 18 mars 20h00 : Les militants UMP sont en pleine discussion. Ils font le bilan des meetings du week-end, du débat télévisé et du porte-à-porte effectué jusque-là. « Pour les meetings, ça s’est bien passé globalement, même s’il y a des choses à corriger. À Mangajou, certains candidats ont été trop longs dans leurs interventions » explique Mohamed Bacar, président de la section UMP de Sada.

Au cours de la discussion, des propositions se font pour la stratégie à tenir dans les derniers jours. « Il faut mobiliser tout le monde et ne pas négliger le porte-à-porte. Ce n’est pas le moment de se relâcher » exhorte Ali Hassane Bahedja, directeur de campagne d’Anchya Bamana. Les candidats sont sommés de n’oublier personne.
La liste électorale figure en bonne place sur le bureau afin que chacun sache à quelle porte il doit taper dans ces prochains jours.

Contrairement à l’UNFCS, l’UMP possède un téléviseur au sein de son QG. Mais, les militants n’y ont pu y suivre le débat pour des raisons techniques. Ce qui ne les a pas empêchés de le commenter. « Anchya a rempli l’objectif : expliquer son programme pour convaincre la population » souligne Mohamed Bacar.

D’autres regrettent toutefois son manque d’opportunisme pour « enfoncer » son adversaire. « En politique, il ne suffit pas seulement d’expliquer ton programme. Il faut aussi faire en sorte que votre adversaire ne soit pas crédible. Anchya n’a pas profité des blancs d’Ansufou, du fait que celui-ci soit 1er adjoint au maire et qu’il n’allait pas aux réunions du conseil municipal. » Cela n’est peut-être que partie remise puisque les deux têtes de liste s’affrontent encore une fois ce matin, mais cette fois-ci dans le studio de Kwezi FM à partir de 7 h 30.

À 21 h 30, les militants sortent de la permanence. Ils savent que pour battre l’UNFCS, il faut cravacher. Enveloppes à la main contenant leur profession de foi et leurs bulletins, ils ont pour mission de les distribuer à chacun de leurs éventuels électeurs. Dehors, on entend les chants de maoulida shengué. L’UNFCS est en meeting derrière la place de la boulangerie.
Celle-ci accueille traditionnellement les meetings, mais elle est en travaux.
Les candidats UNFCS dévoilent leur programme, mais surtout avertissent leurs partisans : « Ne vous laissez pas avoir, que l’on ne vous mente pas, c’est avec nous que la commune ira de l’avant ». L’UMP dira sûrement la même chose ce soir place Cocotier.

Bref, chacun fourbit ses armes et le résultat est attendu ce dimanche. Ce soir-là, une liste l’emportera et il se pourrait que Sada soit la seule commune mahoraise dans ce cas. Nul doute que tous les yeux seront rivés sur la commune. Mais, c’est une habitude pour la municipalité ces dernières années. Tout le monde espère néanmoins que tout se passera bien et que cette fois-ci, il n’y aura pas d’élections annulées plusieurs fois afin que l’équipe municipale en place travaille sereinement.

 

 

F.S.

Municipales à Koungou : un gros gâteau à partager

Pour autant, l’image actuelle de la commune est celle d’une pestiférée, car il y a aussi ces innombrables bangas qui s’alignent sur les hauteurs, ces nuées d’enfants en bas âge qui courent pieds nus dans la terre, la morve au nez, ces montagnes d’ordures, d’emballages en plastique qui s’accumulent et terminent au fond du lagon à la faveur d’une bonne pluie.

Avec 27.000 habitants (recensement Insee 2012), mais seulement 5000 électeurs (chiffres des législatives de 2012, qui ne tiennent donc pas compte des dernières radiations), la commune de Koungou est celle qui a connu une véritable explosion démographique ces 10 dernières années. Moins d’un habitant sur 5 est un électeur, cela s’explique d’abord par la jeunesse de la population, 50% a moins de 20 ans, mais aussi par la proportion effarante d’étrangers, qui dépasse les 60% dans la commune.
Chassés de Mamoudzou, les clandestins se sont en effet retrouvés à occuper les espaces périphériques de la capitale économique et en priorité Koungou.

La donne politique est un peu particulière. De 2001 à 2008, la commune a été dirigée par une équipe de gauche, avec à sa tête Saïd Ahamadi, dit « Raos », le fondateur du Parti social mahorais. L’homme a du bagout et il a eu l’intelligence de recruter des cadres extérieurs pour administrer la commune, à une époque où les jeunes diplômés mahorais étaient quasiment inexistants. Résultats, au bout de 6 ans, la commune connaissait encore un équilibre financier. Ses adversaires lui reprochent néanmoins des investissements et des méthodes de travail fantaisistes.

Les partis adverses, MDM, UMP se sont alors coalisés dans l’Union pour le développement de Koungou, en réalité une union « tous contre Raos » qui l’a emporté en 2008. Mais Raos a rebondi puisqu’il s’est recyclé en 2011 en conseiller général, à nouveau plébiscité par la population. Tandis que l’équipe en place s’empêtrait dans des affaires politiques qui ont connu leur apogée avec la destitution du maire Ahmed Soufou, pourtant étiqueté à l’UMP, par le gouvernement Fillon en 2009. Une décision extrêmement rare. Depuis il a été condamné à 18 mois de prison ferme, une peine confirmée en appel et suspendue par son pourvoi en cassation.

Pendant ce temps, la mauvaise gestion se poursuit avec des commandes et des appels d’offres douteux, des conflits villageois qui apparaissent allant jusqu’à bloquer le port de Longoni et l’activité de Mayotte. Les ordures s’accumulent, le foncier n’est pas maîtrisé et les bangas en tôle fleurissent sur les pentes inconstructibles. Le nombre d’enfants à l’école augmente chaque année et la construction de l’école de Koungou a dû être stoppée par arrêté préfectoral en raison des irrégularités.

Pour cette élection, neuf candidats sont en lice, dont deux femmes. Un certain nombre d’entre eux espèrent tirer profit de leur candidature pour négocier entre les deux tours. Tous regardent leur commune comme un gros gâteau qui devrait octroyer de solides rentrées fiscales, des dotations de rattrapage de l’État. Mais si le futur maire ne tient pas compte du bien-être des habitants et ne réalise pas une modernisation de l’administration communale, le gâteau pourrait s’avérer plein de vers et conduire à une nouvelle indigestion politique.

 

 

Adrien Theilleux

LES CANDIDATS

Assani Bamcolo – UDACK (Union)
Sidi Hamada-Hamidou – Ensemble pour réussir aujourd’hui et demain (sans étiquette)
Raos – Avec Raos, voyons plus grand (PSM)
Alimdine Ali – Union pour le Développement de la Commune de Koungou (UDCK) (sans étiquette)
Toyafti Ahamadi – UMP commune de Koungou (UMP)
Hafifa Daoud – Tous Ensemble pour un Avenir Meilleur et Sûr (TEAMS) (PS)
Anlimou Youssouf Kassim WALEZ (sans étiquette)
Souafaoui Saïd – Mouvement pour le Développement de Mayotte (MDM)
Souffou Ahmed – Union Démocratique de la Commune de Koungou (UDCK)

Le FCM remporte la Supercoupe !

Si le FC M’tsapéré souhaitait envoyer un message à la planète football de l’île, son match de samedi contre le vainqueur de la coupe de Mayotte Miracle du sud de Bouéni pourrait être résumé ainsi : il faudra compter sur nous. Avec un effectif qui a enregistré le retour d’Abdou Lihariti Antoissi « Maradona », El Kabir Mlanao ou encore Ichirac Mahafidhou, les Diables rouges disposent d’un arsenal offensif impressionnant.

D’ailleurs, Abidi Massoundi, réputé pour être un entraîneur à vocation défensive a surpris son monde en alignant que le seul Ichirac Mahafidhou en milieu défensif. Il ne fallait pas arriver en retard à Chiconi pour voir le premier but de la rencontre dès la 3e minute de jeu. Sur une action initiée sur le flanc droit, « Maradona centre et trouve la tête de Kheldy Angatahy qui prend le meilleur sur son défenseur et trompe Saïd Ousseni. Les Oranges ne pouvaient pas plus mal commencer leur saison. Mais, pendant toute la première mi-temps, ils subiront la maîtrise collective du FCM.

À la 19e minute, Maradona encore lui récupère un ballon au milieu de terrain et lance Jackson Kasongo. Le sportif de l’année 2013 Mayotte Hebdo élimine d’un raid solitaire trois joueurs et frappe à l’entrée de la surface. Le tir croisé heurte le poteau de Bouéni et rentre dans les filets (2-0).

La domination du champion de Mayotte s’accentue encore, les Diables rouges jouent à la passe à dix. Et sur une action partie encore une fois du flanc droit et du capitaine Loïc Robilliart, un centre trouve la tête d’El Kabir Mlanao. Saïd Ousseni est encore battu (3-0, 27e). Dès lors, on se dit que le match va être à sens unique. Mais, les choses changent après la pause. Les Oranges ont plus de mordant et obtiennent un penalty dès le coup d’envoi. Harouna Saïd transforme. (3-1, 46e).

Le banc du FCM encourage les siens, peut-être coupables de relâchement. Chemseddine El Jenabi réalise un festival à 20 m du but de Bouéni, mais sa frappe du gauche passe de peu à côté.
Miracle du Sud prend l’avertissement au sérieux et part à l’attaque. Comme son adversaire, c’est sur le côté droit que les Bouéniens passent.
Abdourazakou Attoumani prend tout le monde de vitesse et centre très fort. Michael Ahamadi repousse le ballon dans les pieds de Soidroudine Salim Houmadi. Celui-ci marque du plat du pied (3-2, 71e). Dès lors, les Bouéniens croient à la remontée et pensent même obtenir un penalty quelques minutes plus tard. Mais M. Issimaïla ne réagit pas.

Au contraire, les Diables rouges remettent la machine offensive en marche. Mouhtar Madi Ali « Johnny » rentré à la mi-temps inscrit un but de la tête (78e). Il aggrave la marque avant le coup de sifflet final servi par Faïze Ali Amir (5-2, 85e). Le feu d’artifice se termine là.

Le résultat est de bon augure avant la coupe des clubs champions de l’Union des fédérations de football de l’océan Indien (UFFOI) qui se déroulera à Chiconi à partir du 25 mars. Pour le reste de la saison, on ne peut s’avancer si les M’tsapérois pourront être aussi dénominateurs. La qualité des terrains mahorais étant plutôt médiocre en saison sèche, ils ne pourront pas développer un jeu aussi attrayant que samedi et surtout, ils seront attendus avec des défenses renforcées. Mais, en attendant, les Diables rouges peuvent préparer avec sérénité leurs échéances du début de la saison.

 

F.S.

Jeunes ambassadeurs européens : L’aventure n’est pas finie

Beaucoup de sourires et d’éclats de rire ont été provoqués hier matin lors des retrouvailles des jeunes ambassadeurs.
Pour certains, ce fut une grande joie et un plaisir de revoir des camarades qu’ils ne connaissaient pas il y a deux semaines et avec qui ils ont vécu une aventure « incroyable » selon leurs propres mots. « Depuis que je suis revenue, je m’ennuie, tout cela me manque » ont avoué plusieurs d’entre eux.

Au cours de cette réunion, chacun a pu décrire ce que voyage leur a apporté, les émotions qu’ils ont ressenties et la perception que leur entourage a eue de cette aventure. « On m’appelle Mme l’ambassadrice maintenant. J’ai été impressionné par l’accueil que nous avons reçu à l’aéroport, mais aussi chez moi à M’tsahara. J’ai même été invité à diner par mes profs » a déclaré Youhanidhi Silahi, étudiante au centre universitaire de Dembéni.

Tous ont été questionnés par les voisins, les amis et la famille sur ce qu’ils ont vu et fait à Paris et Bruxelles.
« Mon père m’a dit qu’il fallait que je travaille encore plus pour un jour exercer un métier là-bas. Cette aventure, j’y pense tout le temps et cela m’a mis un gros doute dans mon orientation. Je voulais faire médecine et là je me demande si je ne vais pas faire Sciences Po » a répliqué Yasmina Tany, élève en terminale S au lycée de Mamoudzou.

De nombreuses anecdotes ponctuent les discussions entre ambassadeurs, mais avoir rencontré des hauts fonctionnaires de l’État ou européens, ainsi que des élus a modifié la vision qu’ils avaient de la politique. « Je ne pensais pas que la politique pouvait apporter autant. Je ne pensais pas que les hommes politiques pouvaient être aussi accessibles, Younous Omarjee et le sénateur Thani Mohamed Soilihi ont répondu à nos questions, ils ont accepté de prendre des photos avec nous. On pensait qu’ils avaient des gardes du corps et qu’ils refuseraient de nous parler. Cela nous réconcilie avec la politique », ont indiqué Armel Madi Rachidi et Myriam Saïd.

Dayane Mohamed, membre du cabinet de Daniel Zaïdani et chef de ce projet, a admis devant les jeunes ambassadeurs que ce projet n’avait pas été si simple à mettre sur pieds. Mais le jeu selon lui en valait la chandelle.
« Quand le président a lancé le projet, personne n’y croyait, cela a été une rude bataille pour le faire adopter. Il a fallu convaincre les élus et les services. Nous avons eu aussi beaucoup de pression de familles qui voulaient favoriser leurs enfants. Mais, il s’agissait d’un concours, vous avez été choisis et je suis très admiratif de ce que vous avez montré. Vous nous avez épatés par votre sincérité, votre courage et ça me donne de l’espoir pour l’avenir. La cohésion de votre groupe a été exceptionnelle, vous avez été mûrs, responsables et dignes de représenter la jeunesse mahoraise. »

Mais, celui-ci a rappelé que l’aventure n’était pas terminée. Désormais, une exposition doit être préparée par les ambassadeurs pour se rendre dans les établissements de l’île et jouer le rôle d’ambassadeur de l’Union européenne à Mayotte. Ayant eu le privilège de se rendre à Bruxelles, c’est à eux désormais d’expliquer avec leurs mots ce qu’ils y ont fait et compris du fonctionnement de l’Union européenne. Ce défi est dans leurs cordes et désormais, ils sont attachés à l’importance de leur fonction. Comme certains l’ont souligné, des opportunités s’ouvrent pour eux, à eux de les saisir pour faire avancer leurs projets personnels et l’île de Mayotte.

 

F.S.

Edito : Entendre Mayotte vivre !

 

Entendre des travailleurs se presser de finir de manger leurs brochettes pour reprendre le chantier tout proche. Il y a du boulot, des délais à respecter car le carnet de commandes commence à se remplir. C’est encourageant. Ça fait du bien à tout le monde. Le travail et l’argent reviennent progressivement, se répandant ensuite dans toute l’économie.

Entendre les orateurs se relayer au micro, la parole donnée aux anciens, les prières de circonstances et de soutien. Croiser des meetings sur chaque placette, dans chaque salle de MJC disponible le week-end, mais les soirs de semaine aussi maintenant. Je me dis que la population va être sensibilisée à ces élections, va écouter les arguments, les promesses des uns et des autres et pourra voter en son âme et conscience, pour que nos communes aillent de l’avant.

Entendre et voir Lathéral en concert sur YouTube, avec plaisir, en attendant de le revoir prochainement sur scène. Taper “Mayotte” et découvrir des centaines de films, clips et autres images, déposés par des amis ou des inconnus. Découvrir de la musique, de belles images de la campagne, des plages, sur l’eau ou sous l’eau, de cette belle île.

Entendre des femmes chanter dans la rue ce week-end et les découvrir, parées de mille fleurs, de leurs plus beaux bijoux étincelants, rejoignant l’une d’entre elles qui se marie. Imaginer ces odeurs de jasmin et d’ylang qui exhalent de leurs tampas.

Entendre des gens se plaindre de certains élus passés et de ceux à venir, de leur “niveau”, de leur incapacité supposée à pouvoir accompagner leur commune sur le chemin de l’avenir. Et se dire que la démocratie est là pour que chacun donne son avis… puis vote.

Entendre Mayotte vivre, respirer, chanter ! Entendre Mayotte qui avance, parfois à reculons, parfois en courant, parfois en trainant les pieds… Entendre Mayotte qui râle, qui pleure ses enfants ou ses anciens. Entendre Mayotte qui rit, qui rigole, de ces rires qui inondent les visages, de ces sourires communicatifs, invitant à la rencontre, à la discussion. De ces sourires pleins d’hospitalité et de tolérance. Penser aux couloirs froids du métro où l’on ne fait que se croiser, et relever la tête… Penser à ceux qui sont sous d’autres cieux, qui nous lisent par internet, et à qui ces évocations vont réveiller des souvenirs heureux.

Entendre ces cris qui ne sont que discussions animées. Ces discours enflammés qui surprennent les visiteurs, qui parfois les inquiètent, avant qu’ils ne comprennent que ce ne sont que des discussions, avec un peu de relief…

Entendre le chant mélodique des oiseaux, le chant strident des cigales dans la forêt, le sifflement caractéristique de groupes de jeunes qui trainent dans les rues la nuit venue, à la recherche d’un mauvais coup.

Entendre le bruit des vagues sur la plage, lent, régulier, reposant… et le bruit des ouvriers qui le week-end venu améliorent leurs revenus en construisant des maisons sur toute l’île, en élevant des étages pour les enfants qui grandissent, pour ceux qui vont revenir.

Entendre Mayotte vivre !

 

Laurent Canavate

Edito : Les bonnes nouvelles s’amoncellent sur Mayotte

 

La première chaine de kébab d’Europe, Nabab kébab, ouvre une enseigne rue du Cinéma à Mamoudzou. La principale chaine de pizzéria de la région, installée à Madagascar, Gastronomie pizza, cherche un local pour se lancer après 17 restaurants ouverts dans la Grande île et des velléités dans d’autres îles de la région.

Le projet d’hôtel de la Pointe Koungou est relancé. L’aérogare va être livrée dans les prochains jours.

Le champion du monde de kick boxing Hirachidine revient chez lui, amenant fièrement son titre. Bravo ! Il est accueilli comme il se doit. Il manque peut-être les officiels, les services de la jeunesse et des sports de l’État et du conseil général qui ne l’ont pas suivi, ne l’ont pas soutenu, ne sont toujours pas là… C’est dommage, car ce sportif pourrait apporter de l’espoir, de l’optimisme, de l’ambition à beaucoup. Il pourrait transmettre d’autant plus son expérience, son ambition, tout le travail que cela représente à une jeunesse en manque de repères et de modèles. Mais on a malheureusement l’habitude avec nos athlètes ici. Ils sont obligés de partir pour continuer. Ici ils s’entrainent sur un stade à l’abandon (où en sont les travaux de mise aux normes promis depuis des années ?…), longtemps sans lumière, sans aucun soutien. C’est vraiment dommage quand on voit le potentiel, et les résultats.

Un catamaran de luxe attire un millionnaire américain. La Fnac pourrait ouvrir un magasin dans le cadre de son développement de petites structures. Sans oublier le Mac Do, dont le nom revient régulièrement aux oreilles… et qui fait frémir les aficionados. Et le cinéma fonctionne !

C’est aujourd’hui le secteur privé qui recommence à avancer. Tant mieux.

Des collèges aussi commencent à sortir de terre. Et bientôt des écoles ? La Sim construit à tout va, sur toute l’île. L’activité reprend en rêvant aux fonds européens pour lesquels la préfecture et le conseil général travaillent de concert. Ils pourraient être « actifs » à partir de fin 2014. Les orientations se précisent, les dossiers se ficellent. Il faudra être prêt pour le départ et ne pas perdre une miette de ces fonds.

Nos jeunes ambassadeurs sont à Paris où notre sénateur Mohamed Thani les a accueillis au Palais du Luxembourg, mais aussi à Bruxelles où ils ont pu toucher du doigt la réalité européenne, la force de cette Union. Ils ont pu s’informer sur le programme Erasmus, sur l’apport des Rup à l’Europe, sur la place de la jeunesse. Ils ont rencontré d’éminentes personnalités et se sont entretenus avec elles de Mayotte, de l’Europe. Ils reviendront plus ouverts sur ces réalités, sur les potentiels, sur le monde. Et c’est une très belle chose de pouvoir leur offrir ce déplacement, grâce à la participation du vice-rectorat pour relayer le concours, grâce au conseil général et grâce à notre député européen Younous Omarjee.

Ce message d’union, de rassemblement pour être plus fort, ce message de volonté, d’ambition, de projets à mener à bien grâce au travail de chacun, c’est ce qui ressort cette semaine encore à la lecture du Mayotte Hebdo, et ça fait bien plaisir.

 

Laurent Canavate

 

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