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Édito : Mayotte doit avancer… sans reculer

 

Mayotte bouge, évolue, parfois lentement, sans mettre la charrue devant les bœufs, pas à pas, petit à petit, mora mora, polé polé… Les qualificatifs ne manquent pas.

Mais aussi, parfois, trop souvent, Mayotte avance… puis recule.

N’allant plus aux champs, les jeunes réclamaient un peu d’attention, un peu d’activités extra-scolaires. Un temps ils bloquaient les mairies pour ça, et en réponse on leur a construit des terrains de foot, des plateaux polyvalents, mais aussi des MJC, partout, jusque dans les plus petits villages. Quatre murs, un toit et débrouillez-vous, soyez heureux ! Mais sans suivi, sans moyens de fonctionner, sans équipes suffisamment sérieuses et mobilisées, motivées, les murs sont restés vides, inutilisés la plupart du temps, sans vie. C’est bien dommage que ces outils au service de la jeunesse, de la population, de la culture et des loisirs se délabrent si vite.

Le front de mer de Mamoudzou a été évoqué si souvent, comme tant d’autres projets, comme le centre culturel trop déplacé, le parc des expos tant attendu, comme la piste longue un temps espérée, la déviation par les hauteurs de Mamoudzou dont on n’a qu’un rond-point à Passamainti, comme l’aménagement du terre-plein de M’tsapéré ou des plages… Un plan, puis un autre, puis un nouvel interlocuteur, un autre porteur de projet, d’autres financements envisagés… Et les projets structurants nécessaires à améliorer le cadre de vie de Mayotte et son attractivité ne voient pas le jour. Ce temps perdu est dramatique.

Les équipes passent, les élus changent, les motivations s’émoussent, les financements disparaissent. Il faut repartir de zéro à chaque fois. On avance… puis on recule. Et rien n’a bougé. Au lieu de s’attaquer à de nouveaux projets, on est au même endroit, à repeindre la Maison du gouverneur, à re-imaginer un musée à visiter…

Le manque de foncier a été un temps évoqué. Le renouvellement trop fréquent des équipes administratives ou des élus aussi, tout comme la carence en compétences, en techniciens pour assurer le suivi. Les changements d’objectifs prioritaires, les contrats de plan, le Padd, les conventions de développement se sont succédés, faisant et défaisant, avançant et reculant.

Aujourd’hui les contraintes financières, la crise, la réduction des déficits nationaux, les efforts demandés à l’Etat et aux collectivités locales nous tombent dessus, comme un vol de crickets ravageurs sur un champ malgache déjà malmené. Ces projets dorment et se réveillent, puis se rendorment. Il faut aller au bout et assurer leur pérennité ! Puis passer à autre chose.

Le musée des arts et traditions populaires de Mayotte, le musée de la mer, l’entretien du patrimoine historique, la construction d’écoles pour arrêter ces rotations désastreuses, l’entretien de l’existant… Les dossiers ne manquent pas. Certains y travaillent, parfois même avec passion, mais il y a un véritable manque de suivi. Il y a un véritable souci à s’inscrire dans la durée, dans le moyen ou long terme. Il y a en amont un souci de vision à long terme, mais ensuite en aval de suivi des projets.

La solidarité, qui s’est un temps traduite par un parti quasi unique, le MPM, s’est délitée au profit d’un individualisme exacerbé, chacun pensant surtout à lui, à ses intérêts, à une éventuelle réélection. Cela a conduit à des administrations pléthoriques en termes de personnel, étouffées par ce poids qui s’est alourdi au fur et à mesure des intégrations, puis de l’indexation. Le personnel ainsi embauché, à 80% de catégorie C, ne permet pas de remplir les fonctions demandées. Le trop rare personnel qualifié et motivé est submergé par les chantiers à conduire.

Les embauches de complaisance, puis le combat acharné de certains pour l’intégration et l’indexation ont conduit aujourd’hui à des administrations asphyxiées, réduites à payer leurs salariés sans pouvoir engager les investissements tant attendus par toute la population, mais aussi ont conduit à la vie plus chère. Car aujourd’hui, pour financer notamment l’indexation et tous ces salariés, il faut mettre en place des impôts locaux élevés, un octroi de mer jusque sur les livres, les journaux et les manuels scolaires.

Outre ce problème qui devrait durer encore 20 à 25 ans vu l’âge moyen des agents des collectivités publiques (35 ans), l’égo de certains, la volonté de faire table rase de tout ce qui rappelle le prédécesseur, ses projets, jusqu’à au véhicule de fonction n’arrangent pas la situation.

Pour pouvoir s’engager sur le long terme, les partis politiques doivent (re)trouver toute leur place pour assurer une pérennité des projets, au niveau communal et territorial. Il leur faut assurer la formation des élus, s’engager sur des principes, des valeurs, intégrer les futures élites et s’entendre avec les forces vives et la population sur des projets structurants importants qu’il convient de mener coûte que coûte.

Les fonds européens permettront d’en mener certains, le contrat de plan Etat-Mayotte aussi; les fonds propres des collectivités locales seront eux plus limités. La planification pluriannuelle des investissements, la montée progressive en compétences des services, un meilleur encadrement, une réelle gestion des ressources humaines, la mise à plat du foncier, la mise en place d’outils indispensables devraient permettre de commencer à avancer… sans reculer. Il faut toujours garder l’espoir.

 

Laurent Canavate

Ouverture de l’aéroport

C’est une page qui se tourne et le moins que l’on puisse dire, c’est que les voyageurs mahorais entrent enfin dans le 21è siècle. Chacun y va de son commentaire : « c’est grand », « c’est joli », le regard émerveillé tant on n’y croyait plus. Comme l’a précisé l’ancien député Mansour Kamardine, croisé justement alors qu’il prenait un vol d’Ewa hier, « c’est la concrétisation d’un long combat ».

L’homme politique, proche de Jacques Chirac se souvient de la petite phrase assassine d’un certain Dominique Perben, alors ministre des Transports : « Il m’avait rétorqué que 10.000 m² c’était trop pour un si petit territoire ! Il faut maintenant que l’on s’attelle à la piste longue… »

Au final, ce ne sont que 7.000 m² qui ont été accordés pour la construction de ce nouvel aéroport, contre 2.000 m² pour l’actuel.

Pour les voyageurs en partance, ce ne sont pas moins de treize banques d’enregistrement qui se dressent face à l’entrée principale. Bien qu’elles ne seront que rarement ouvertes simultanément, cela devrait considérablement réduire l’attente, tout comme les trois bureaux de la police aux frontières pour le contrôle des papiers administratifs. À l’aérogare d’arrivée aussi, deux carrousels à bagages devraient améliorer le temps d’attente.

Dès aujourd’hui le chassé-croisé des automobilistes devrait s’intensifier aux abords de l’aérogare, puisque tous les enregistrements pour les vols se feront dans la nouvelle aérogare.

Les taximen aussi se préparent à faire face aux flux de passagers, mais seuls 25 des 74 professionnels ayant signé la charte de qualité ont décroché un badge leur donnant accès à l’allée réservée. Les voyageurs qui affectionnaient de laisser leur véhicule sur le stationnement de l’aéroport durant leur séjour à l’extérieur devront désormais s’acquitter d’une somme allant de 50 centimes pour les trois premières heures à 318€ pour un mois !

Les commerçants ont eux aussi pris possession des sept espaces qui leur ont été réservés, et sont dans l’ensemble ravis. « Nous prévoyons un raz de marée ces jours-ci avec l’effet de nouveauté et nous sommes sûrs que les curieux vont se déplacer » espère M. Pichard, responsable de la Boutik’air qui a vu sa surface quadruplée avec la nouvelle aérogare.

Des travaux restent encore à faire pour que l’espace devienne un vrai lieu de promenade, puisqu’un jardin luxuriant est prévu, de même que le fameux hôtel trois étoiles qui devrait voir le jour en 2015.

Oubliée donc la pluie de critiques qui s’était abattue sur le projet architectural lorsqu’il avait été présenté par le groupement d’architectes.

Les cabinets REC Architecture de Toulouse, DRLW d’Alsace et le Mahorais AMA, s’étaient attiré les foudres de la population qui ne voulait pas d’un « aéroport en bois ». Aujourd’hui, les Mahorais, habitués aux « constructions provisoires », peuvent se rendre compte de la solidité du bâtiment, et de son intégration dans l’environnement paysager.

La SNC Lavalin, gestionnaire de l’aéroport depuis maintenant trois ans s’est fixé comme objectif une affluence de 600.000 passagers annuels d’ici 2026, contre 300.000 actuellement.

L’inauguration de l’aéroport Marcel Henry devrait se faire en présence du président François Hollande et la date du 28 juillet est d’ores et déjà avancée.

M.C.

Un nouveau « Contrat de ville » en discussion

La presse ne sera pas aux premières loges des deux jours de formation sur la politique de la ville qui débutent ce mercredi à Mamoudzou. L’enjeu de ces discussions qui réunissent les acteurs du conseil général, des collectivités locales et des services de l’État est pourtant essentiel pour préparer les acteurs à « construire le développement social urbain de Mayotte », a indiqué Laetitia Delahaies, la directrice de la Politique de la ville de Mayotte.

La loi de programmation du 21 février 2014 pour la ville et la cohésion sociale recentre en effet son champ d’intervention. Le département devra donc s’adapter en définissant une nouvelle « géographie prioritaire » suivant le critère unique calculé sur la base du niveau de revenu médian.

Ce qui suppose de faire le bilan des contrats urbains de cohésion sociale « CUCS » au nombre de dix sur l’île (Mamoudzou, Koungou, Pamandzi, Bandrélé, Chiconi, Mtsamboro, Sada, Tsingoni, Bouéni, Kani). Il devra également s’interroger sur les conditions de la mise en oeuvre de la réforme pour mieux préparer un contrat de ville qui répond aux nouvelles orientations : concentrer les moyens sur les territoires prioritaires, faire participer les habitants « à la réflexion autour des projets de renouvellement urbain » et impliquer l’État et les collectivités territoriales.

Au terme de ces deux journées de formation et d’échanges, les acteurs devraient aboutir à une vision partagée sur les grands axes de la réforme afin de définir un contrat de ville qui traitera des enjeux de cohésion sociale, de renouvellement urbain et de développement économique.
Ce qui suppose de mobiliser l’ensemble des politiques publiques d’éducation, d’emploi, de justice, de sécurité, de transport, de santé afin de lutter efficacement contre les inégalités.

Pour la directrice de la politique de la ville de Mayotte, cette session est la deuxième avant la publication du décret d’application qui devrait ouvrir la voie à la mise en oeuvre de la reforme dès le début 2015.

Pour rappel, lors de sa visite à Mayotte en novembre dernier, Naïma Charaï, présidente de l’ACSé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’Égalité des chances) avait indiqué 225 projets accompagnés par la politique de la ville à Mayotte et annoncé 2 millions d’euros dédiés aux initiatives en faveur de la jeunesse pour l’année 2014. Les Cucs ont permis de financer notamment des actions d’alphabétisation, de soutien scolaire, de formation pour les pêcheurs, de formation d’animateurs socioculturels, la scolarisation et le transport des enfants handicapés, des ateliers éducatifs, des chantiers d’insertion, etc.

KES

La mairie chasse les marchands de la place de la République

À Mayotte, il est parfois difficile de savoir qui à l’autorisation de faire du commerce sur les espaces publics. À Mamoudzou, cela fait des années que les commerçants du marché se plaignent de la concurrence déloyale des marchands à la sauvette qui pullulent aux abords du marché couvert. Ces derniers prennent d’assaut les trottoirs pour vendre des produits aux passants.

Contrairement aux commerçants disposant d’un box au marché, ils n’ont aucune autorisation de la mairie, ils ne paient aucune patente et captent une clientèle qui se détourne du marché.

Les Femmes leaders avaient déjà opéré des opérations devant la mairie de Mamoudzou, devant la Dieccte et aux abords du marché de Mamoudzou pour sensibiliser les autorités sur le fléau de la vente à la sauvette. Ces derniers jours, des femmes se faisant passer pour des membres du collectif ont squatté l’emplacement servant de parking devant le marché pour vendre des produits.

Les commerçants du marché ont donc décidé de s’y mettre aussi et de se placer sur le parvis du comité de tourisme. Pour la mairie de Mamoudzou, c’en était trop, d’autant plus que ces installations n’ont fait l’objet d’aucune demande auprès des services de la mairie.

« Nous avons décidé de réagir, il n’était plus possible de laisser en l’état la place de la République. Nous avons donc demandé à la police municipale de faire évacuer ces soi-disant Femmes leaders et les commerçants pour leur part avaient promis de ne pas s’installer en dehors du marché si celles-ci déguerpissaient », révèle Nassuf Eddine Darouèche, conseiller municipal de Mamoudzou délégué à la sécurité, à la tranquillité et à la sûreté urbaine. Dans le même temps, des voitures de la police nationale arpentaient les environs pour dissuader tout réfractaire de revenir sur les lieux.

Cette opération s’inscrit dans une volonté politique de lutter plus durablement contre la vente à la sauvette. Nassuf Eddine Darouèche souhaite en effet faire respecter les règles dans ce domaine, ce qui a été jusqu’à présent une mission impossible. « Il faut éliminer toute vente illégale. Nous n’allons pas aller à l’affrontement, mais nous ne tolérerons plus de ventes illégales aux abords des barges et du marché. Nous ne sommes pas propriétaires du site qui appartient au conseil général et qui est géré par la CCI, mais nous ne fléchirons pas sur ce point. Nous tenons à ce que la sécurité et la salubrité soient préservées. »

Néanmoins, il est resté discret sur la façon dont la commune s’y prendra pour remplir cet objectif lors des prochains mois.

F.S.

Mayotte au patrimoine mondial : la route sera longue

Depuis, un courrier aurait été envoyé au gouvernement afin d’inscrire le lagon sur la liste française des prochains candidats à ce sésame, appelée liste indicative. Aujourd’hui, elle comporte déjà 38 sites, dont les bouches de Bonifacio ou les Iles Marquises.

Un dossier d’inscription très complet doit ensuite être monté qui sera évalué par trois organismes : l’Union mondiale pour la nature (UICN), le Conseil international des monuments et des sites (Icomos) et le Centre international d’étude pour la préservation et la restauration des biens culturels (ICCRO M). Une fois qu’un site a été proposé et évalué, c’est au Comité intergouvernemental du patrimoine mondial, qui se réunit une fois par an, de prendre la décision finale. Une démarche longue et compliquée, qui peut prendre entre 8 et 10 ans pour aboutir.

Samedi matin, une conférence sur l’inscription du lagon de Mayotte au patrimoine mondial de l’humanité avait été organisée dans la salle du cinéma Alpa Joe. Animée par Cris Korjee, cette réunion a rassemblé une quarantaine de personnes et vu intervenir Houlam Chamssidine, Jack Passe, le jeune géographe Saïd Hachim ou encore Michel Ahamed du Comité du tourisme.

Les intervenants se sont surtout succédé au micro pour rappeler la beauté et le caractère exceptionnel du lagon de Mayotte sans oublier les menaces, humaines et naturelles, qui pèsent sur les écosystèmes.

Arrivé plus de 2h en retard, Younous Omarjee, qui était à l’origine de cette idée, a voulu assurer : « Cette proposition n’est pas un coup électoral ».
Il a aussi affirmé : « Cela peut faire sortir de l’ombre des travaux et études déjà conduits qui ne sont pas entendus et l’objectif immédiat sera surtout de rassembler toutes les énergies vers un but qui nous rend plus grands, plus fiers ». Une affirmation réitérée par Daniel Zaïdani : « Cette démarche nécessite le soutien et l’adhésion de tous ». Y compris considérant qu’un éventuel classement est contraignant, notamment en termes de projets d’aménagement pour le futur.

Reste que l’initiative est intéressante et l’on ne peut qu’imaginer les retombées en termes de notoriété et d’attractivité qu’un tel classement serait susceptible d’apporter à Mayotte.

On peut néanmoins regretter les approximations de la réunion, parfois même sur le plan scientifique, l’absence totale de calendrier ou de pistes de travail, mais aussi de comparaison avec d’autres territoires étant passés par toutes ces étapes.

JD

Les sites classés
La France a ratifié la convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel en 1975. Les premiers inscrits sur la liste du patrimoine mondial l’ont été en 1978. En tout, 981 sites sont répertoriés par l’UNESCO dont 759 culturels et 193 naturels, les autres étant mixtes parmi lesquels la France compte 36 sites.
À la Réunion les pitons, cirques et remparts sont classés. C’est aussi notamment le cas du lagon de Nouvelle-Calédonie, labellisé en 2008.

Soultoini qualifié

Le lanceur mahorais de javelot a réalisé une nouvelle performance, en allant arracher la troisième place au championnat de France des interclubs qui se sont déroulés dimanche dernier à Compiègne.
Malgré des conditions climatiques défavorables, Soultoini Ali a réussi un lancer de 68,35 mètres, devenant ainsi le premier Français en tête du tableau, sous les couleurs du club de Reims.
Le premier est un Néerlandais du Club d’Amiens avec un lancer à 69,22m et le 2e est un Belge de Lille Metropole avec un lancer à 68,90M. « Je me suis tout même bien battu », nous a-t-il confié.
Depuis son entrée en course pour la saison le mois dernier au Meeting international d’athlétisme de Saint-Denis de la Réunion où il s’est hissé à la 3e place avec un lancer de 68, 17 mètres au javelot ce samedi au meeting international de Saint-Denis, Soultoini Ali poursuit son rêve d’entrer dans l’histoire du championnat de France élite qui se jouera en juillet prochain.
Le 18 mai, l’enfant de Mayotte sera présent à Dijon pour le 2d tour du championnat. En attendant, il est pris en main par l’entraineur national à Strasbourg pour un stage d’une semaine avant de retrouver ses coéquipiers à Reims.

 


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Mayotte reliée à New-York

Les voyageurs des destinations qui sont desservies par Corsair peuvent voyager vers, ou depuis, Londres ou New-York, avec un seul billet.
Un accord commercial vient d’être paraphé par British Airways et Corsair International.
Sont concernées toutes les escales du réseau Corsair, à savoir les Antilles, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, Madagascar, l’île Maurice, Mayotte et La Réunion.
Le prix du billet « sera moins élevé que l’addition de 2 billets achetés séparément », selon un communiqué rapporté par tourmag.com.
Les liaisons pourront être assurées avec OpenSkies pour New-York ou avec British Airways pour Londres.

 


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L’avion du Président à Mayotte

Le tarmac de l’aéroport de Pamandzi a accueilli l’avion présidentiel ce mercredi pour une escale de quelques heures.
La visite du chef de l’État en juillet prochain se précise et l’Airbus A330-200 de la République française, a fait une courte escale à Mayotte, afin que l’équipe de sécurité procède à quelques repérages.
« Cotam Unité » c’est le petit nom donné à tout aéronef lorsqu’il transporte le président, c’est donc par métonymie que l’on nomme communément l’A330 ainsi.
L’avion, en charge de transporter le président de la République et sa suite en toute sécurité, n’est resté qu’une demi-journée à peine à l’aéroport.
L’on sait déjà que François Hollande devrait profiter de son passage sur l’île pour inaugurer la nouvelle aérogare de départ, dont l’ouverture est prévue pour le 14 mai.
Le conseiller spécial du président pour l’Outre-mer devrait également venir faire un tour dans les semaines prochaines pour préparer la visite du chef d’État.

 


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Immigration : « Éviter que Mayotte ne devienne trop attractive »

Le texte présenté en conseil des ministres et qui entre en vigueur le 26 mai prochain étend l’application du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) à Mayotte. Des dérogations sont toutefois conservées : les dispositions relatives à l’admission exceptionnelle au séjour ne seront pas applicables à Mayotte ; le droit applicable en matière de contrôle des flux migratoires et de lutte contre l’immigration irrégulière connaît des adaptations identiques à celles existant dans d’autres départements ultramarins ; la validité territoriale des titres de séjour délivrés par le préfet de Mayotte sera modulée en fonction de la nature du titre.

Préconisée par le rapport sur l’immigration comorienne à Mayotte présenté par M. Alain Christnacht établi en 2012, cette évolution permet à la fois, comme l’indique Viepublique.fr, « de transposer l’ensemble des obligations européennes à Mayotte, et de marquer le rapprochement législatif résultant de l’accès de Mayotte au statut de département français ». Le texte présenté permettrait de « concilier le nécessaire rapprochement des législations et l’indispensable poursuite d’une lutte active et résolue contre l’immigration irrégulière sur l’île ».

A Mayotte, le nombre de sans-papiers est estimé à près d’un tiers de la population. Cette pression migratoire provient essentiellement des Comores. Les évolutions statutaires récentes sont indéniablement attrayantes pour les populations pauvres des îles et contrées avoisinantes. En 2012, plus de 16 000 personnes en situation irrégulière, majoritairement comoriennes, ont été expulsées. Les embarcations de fortune appelées kwassa-kwassa continuent à faire déplacer les populations vers Mayotte, depuis l’île d’Anjouan principalement qui est située à 70 kilomètres des côtes mahoraises.

Rafik

Édito : La ruée vers le gaz, à 1h00 d’ici !

Grand comme une fois et demie la France, pour 23 millions d’habitants, cet immense pays peu peuplé vient de découvrir de gigantesques réserves de gaz, près de 4.200 milliards de m3 déjà avérés, et la prospection continue. Il n’est pas exclu d’y découvrir aussi du pétrole. 50 milliards de dollars d’investissements viennent de commencer, juste pour la zone de Pemba et Palma plus au nord où se situera l’usine de liquéfaction de gaz.

D’ici 10 ans, ce pays devrait devenir le 4ème ou 5ème producteur mondial de gaz. Et son sous-sol abrite 10% des réserves mondiales de charbon ! De plus, l’ancienne colonie portugaise regorge d’autres ressources naturelles : or, rubis, titane, phosphates. Ce pays aussi proche que Madagascar peut compter sur de puissants fleuves comme le Zambèze et une production d’hydroélectricité, ainsi que des produits de la pêche. Il y a et il y aura beaucoup d’argent qui va circuler.

Pemba et sa baie, la 3ème plus grande du monde derrière celles de Rio et Diégo Suarez, ont longtemps été oubliées au nord de ce pays qui a connu près de 30 ans de guerre. Indépendant depuis 1975, 3ème pays le plus pauvre au monde, avec une espérance de vie atteignant à peine 50 ans, le Mozambique sort peu à peu de l’oubli. Et ce que les principales sociétés mondiales des mines et de l’industrie pétrolière y découvrent est faramineux.

Les 4×4 rutilants sillonnent aujourd’hui les rues et les avenues ensablées de Pemba, cette ville isolée, fondée par les Portugais en 1904 et un temps appelée Porto Amélia, du nom d’Amélie d’Orléans, dernière reine du Portugal. Des Sud-africains, des Américains, des Australiens, des Italiens, des Chinois, des Canadiens, une vingtaine de Français se croisent dans les 5 restaurants de la ville. Faute de logements disponibles en dur, beaucoup habitent dans l’un des rares hôtels de la ville, où les prix peuvent aller jusqu’à 350$ la chambre.

Pemba n’est pas à proprement parler une ville touristique. On n’y trouve pas de taxi, pas de carte postale, deux ou trois rares petites boutiques d’artisanat, très peu à visiter, sinon déambuler dans les ruelles du marché ou sur les larges avenues aujourd’hui ensablées. Il y a tout de même la réserve des Quirimbos sur la côte et celle de Niassa avec ses bêtes sauvages à l’intérieur des terres, ainsi que la magnifique île de Mozambique à 5 heures de route vers le sud, ou surtout accessibles en petits avions.

En revanche, avec 2,5% de la population dans la classe moyenne selon la Banque mondiale, le pays manque cruellement de compétences. Les 10.000 expatriés amenés à vivre à Pemba à court terme, et disposant d’un très fort pouvoir d’achat, ne trouvent pas de boulangerie, de garagiste, de club de plongée, de coiffeurs, de salon de beauté, ou n’importe quelle activité de loisir, à part un petit casino… On y trouve très peu de fruits et légumes, quasiment pas de viande. Ces expatriés ont besoin de manger des produits frais, envie de produits venus d’Europe… Pour beaucoup de choses, les prix sont plus élevés qu’à Mayotte ! Et tout s’y paye en dollars américains.

Pour bâtir des logements pour tout ce monde, il faut des maçons, des plombiers, des électriciens, des carreleurs. Il faut des bureaux d’études et des architectes. Il faut y assurer de la formation dans les métiers liés au tourisme, au bâtiment.

Les besoins sont énormes dans quasiment tous les secteurs, dans une ambiance de Far west, de ruée vers l’or, ou plutôt de ruée vers le gaz. Et Mayotte peut tout à fait y trouver sa place.

Mayotte est située à 1h00 d’avion, contre 2h30 pour relier Maputo et 3h30 pour Johannesburg. La ligne est ouverte depuis à peine un mois. Elle peut représenter un potentiel de business énorme pour Mayotte, un potentiel de développement pour de nombreuses entreprises de toutes tailles. Bolloré y est actif, la Colas vient d’y ouvrir une première agence, Technip fournit les tuyaux, mais à peine une vingtaine d’entreprises françaises y est présente.

La pratique de l’anglais est indispensable, à défaut du portugais. Mais une bonne partie de la population parle le swahili, ce qui est très apprécié sur place. La proximité culturelle est importante avec la civilisation swahilie et les Makuas qui peuplent cette région : les femmes portent les mêmes masques de beauté, avec les lambs et leurs salouvas. On y retrouve les mêmes chants et danses traditionnels, les pirogues à balanciers et les boutres, le manioc et le mataba… à la noix de cajou, délicieux. 80% de la population de Pemba est musulmane. Une communauté indienne y est établie de longue date.

Et les expatriés sur place sont très isolés, privés de beaucoup de choses. Ils semblent prêts à venir passer une semaine ou un week-end à Mayotte, en France, en Europe, pour trouver un supermarché avec des produits frais, du fromage, du choix… Beaucoup nous l’ont dit sur place. Après des mois passés à Pemba, ils seraient avides de retrouver une pâtisserie, un bar, de la cuisine française, des boutiques, un dentiste ou un opticien, un cinéma, une école française ou un lycée avec un internat pour leurs enfants, à une heure de chez eux !

C’est un créneau qui s’ouvre pour Mayotte. Une ligne aérienne qui pourrait fonctionner dans les deux sens, pour le grand bénéfice de Mayotte et de sa nouvelle aérogare. Il y a à mon avis du commerce à lancer, du travail, de l’activité à développer, à tout juste 1h00 de vol d’ici.

Laurent Canavate

Un policier gazé par un taximan

Lorsqu’une bagarre éclate entre deux taximen à l’embarcadère de la barge à Mamoudzou mardi à 17h, un policier municipal accourt pour les séparer. Or l’un des deux protagonistes, qui se plaignait de ne pas pouvoir faire sa course alors que son taxi était plein et que son confrère lui bouchait le passage, dégaine une bombe lacrymogène et envoie une giclée vers le policier municipal et vers son concurrent, qui sont incommodés.
Les policiers ont placé le contrevenant en garde à vue et ses clients, ont fini par prendre un autre taxi.

 


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Gare maritime : Ouverture provisoire et… partielle

Annoncée pour octobre dernier, la nouvelle gare maritime de Mamoudzou est toujours en chantier. Mais surprise ce mardi, les passagers ont été conviés à l’utiliser.
Ce qui a créé quelques perturbations dans leurs habitudes quotidiennes, surtout que cette ouverture n’a été précédée d’aucune information et qu’aucun panneau n’indique la conduite suivre. Du coup pour les passagers arrivant de Petite-Terre, c’était un peu le remue-ménage à la descente de la barge, le temps qu’un agent leur indique la sortie du côté habituellement réservé aux véhicules. Ce qui obligea les passagers motorisés à prendre leur mal en patience.
Quant aux passagers en partance de Mamoudzou, retrouver la nouvelle entrée de la gare relevait du jeu de hasard.

« Plutôt que d’une inauguration, il s’agissait ce mardi d’une mise en service partielle de la nouvelle gare maritime de Mamoudzou. Une ouverture contrainte par la destruction de l’ancien bâtiment qui doit accueillir la nouvelle salle d’attente », a confié un responsable du STM. Il faudra attendre deux mois, le temps prévu pour la livraison de cette deuxième tranche des travaux, pour que la nouvelle gare soit totalement opérationnelle.

Pour un coût de 3 millions d’euros, la future gare certainement un peu plus grande et incontestablement plus moderne comportera trois nouveautés. Une rampe d’accès pour les personnes à mobilité réduite, des portillons automatiques et des tickets électroniques « permettant notamment un meilleur comptage du nombre de passagers ». La structure entièrement en bois avec toile de toit comprend quatre guichets. Des bancs en bois accueilleront les passagers en salle d’attente. L’entrée des véhicules se fera comme auparavant du côté gauche de la gare.

En attendant, les passagers continuent comme avant, à se présenter devant le contrôleur avant d’accéder à la jetée.

Kamal’Eddine Saindou

Bagarre dans un avion

Suite à une bagarre ayant éclaté dans un vol XL Airways parti de Marseille et à destination de Mayotte, le commandant de bord du vol SE1150 a été contraint de faire une escale au Caire en Égypte où les personnes impliquées ont été débarquées. 
Selon XL Airways, 2 passagers ivres et violents, s’en sont pris aux membres de l’équipage.
En raison de cet arrêt forcé et des formalités administratives avec les autorités de police égyptienne, l’avion a redécollé du Caire dans la matinée et atterrira directement à La Réunion ce soir à 20h05 en raison de l’indisponibilité de l’aéroport mahorais de nuit. Les passagers voulant rejoindre Mayotte seront hébergés et des solutions de réacheminement sont en cours de mise en oeuvre.


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Chiens errants : aucune plainte déposée

La condition des chiens errants fait décidément couler beaucoup plus d’encre que celle des humains. C’est le triste constat que l’on peut tirer suite à la publication en Une de l’un de nos confrères, d’une photo d’un chien pendu dans la commune de Koungou. Selon le journaliste, plusieurs animaux errants auraient subi le même sort, les habitants étant excédés par les dégâts causés et la menace que représentent ces animaux abandonnés par leurs maîtres et dont le comportement est incontrôlable. Il n’en fallait pas plus pour que les journaux réunionnais et même métropolitains en fassent leurs choux gras, Mayotte étant une nouvelle fois présentée sous un jour peu enviable.

Une nouvelle fois, le lobby pro-animal s’insurge contre le mauvais traitement des animaux et précisément des chiens sur notre île. Sur les réseaux sociaux, on ne compte plus les dérapages qui appellent à faire subir aux auteurs des faits le même sort qu’à ces animaux, sans parler des propos racistes qui vont bon train.

Certes, la maltraitance, la torture et la cruauté envers les animaux sont des délits punis par la loi. On se souvient à ce titre d’un jeune métropolitain condamné à un an de prison ferme pour s’être mis en scène sur les réseaux sociaux, torturant un chat, il y a quelques mois.

Il est donc important de rappeler que ce type d’acte est passible de deux ans de prison et de 30 000 euros d’amende.

À Mayotte, la situation n’a laissé personne de marbre, tout le monde a été choqué par cette vision d’horreur d’un chien pendu à un poteau en pleine rue. Mais il va de soi qu’au vu des problématiques auxquelles doit faire face le département, le sujet des animaux errants n’est pas une priorité.

Un peu partout sur l’île, les meutes de chiens hurlent à la mort la nuit, coursent les scooters et effraient les piétons. Les habitants qui se sont plaints ne peuvent que déplorer le manque d’action des forces de l’ordre qui ont déjà à faire face à une délinquance grandissante.

Quelques actions ont été menées par la gendarmerie dans la commune de Koungou justement pour tenter d’enrayer le problème des animaux errants. Une vingtaine de chiens ont ainsi été attrapés et piqués, le chiffre est dérisoire. Mais là encore, les associations de défense des animaux s’indignent du sort réservé à ces bêtes, en partie revenues à l’état sauvage. Elles souhaiteraient que des chenils soient ouverts dans les communes et que les chiens y soient parqués.

À l’heure où l’on doit faire face à des milliers d’enfants livrés à eux-mêmes, mendiants près des grandes surfaces, vivant dans des conditions indignes et qui présentent parfois des pathologies gravissimes, il est compréhensible que la population ne soit que peu choquée par le sort de chiens errants.

Mais c’est sans compter sur l’importance de ce lobby pro-animal et du réseau des associations – One Voice ou Brigitte Bardot au niveau national – qui affirment avoir l’intention de porter plainte contre X pour acte de barbarie. Une lettre ouverte aux ministres, parlementaires, députés, maires et sénateurs circule également sur Internet appelle au boycott du tourisme à Mayotte tant que les autorités ne mettront pas fin à ces actes de barbarie. Des menaces, mais pas de réelles actions. Le procureur Joël Garrigue affirme n’avoir pour l’heure reçu aucune plainte, et n’avoir d’autre élément que la photo de l’animal pendu qui a circulé sur la toile, aucune enquête n’a donc démarré.

M.C.

Emmenée dans les fourrés à la pointe Mahabou

Jeudi 1er mai en fin de matinée, un homme entraine une fillette de 10 ans dans les fourrés du côté de la pointe Mahabou avec l’intention de l’agresser sexuellement. Mais la fillette se débat, parvient à échapper à son agresseur et à trouver refuge auprès d’un promeneur. La police mène l’enquête pour retrouver l’auteur de l’agression.


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Battle of the year : Atomic sort vainqueur

Treize crews se sont affrontés cette année, à coups de chorégraphies et d’acrobaties, sur la scène installée place de la République.
Cette fête du hip-hop, organisée par les associations Hip hop évolution et Attitude, est devenue un événement incontournable qui, chaque année, monte en puissance. Le paquet avait été mis sur la sécurité, et en effet, à l’exception de quelques échauffourées rapidement maîtrisées, aucun incident majeur n’est venu gâcher la soirée. Il faut dire que société privée, polices nationale et municipale ainsi que les jeunes du BSMA étaient sur le pied de guerre et veillaient au grain. La manifestation débutée sur les coups de 19 heures, aura rassemblé plusieurs milliers de personnes. Et l’on peut dire qu’Abdallah Haribou, le président d’Hip-hop évolution, a de quoi être fier de la graine qu’il a planté il y a déjà quatre ans.

Treize crews avaient été retenus pour cette édition et au terme d’un premier passage devant le public et le jury composé de trois danseurs professionnels, seuls huit ont été retenus pour accéder aux quarts de finale. C’est là que le show a débuté, savamment orchestré par MC Maleek, chargé d’animer, arbitrer et surtout faire monter la pression, sur les sons balancés par DJ Marrrtin.

Les crews se sont affrontés en battles, ces combats de danse où les participants rivalisent de technicité et de figures spectaculaires. Nul ne doute sur le fait que les danseurs de l’île sont particulièrement doués pour les acrobaties, mais la synchronisation et l’originalité des chorégraphies restent encore à travailler.

La finale a opposé, sans aucune contestation possible, les deux meilleurs groupes : Atomic de Passamainty et Team Legend de Maoudzou. Le jury a eu du mal à départager les jeunes, mais ce sont ceux d’Atomic qui ont remporté sa faveur et qui représenteront donc Mayotte lors de la finale de la Battle of the year en juillet prochain dans les arènes de Nîmes.

Cet événement mondial réunit des crews du monde entier et le niveau est tel qu’il faudra que les danseurs de Passamainty s’y préparent sérieusement. Ils bénéficieront d’un coaching avec les danseurs professionnels venus pour l’occasion dès cette semaine. Sérieux, travail et discipline, voilà ce que l’on attend de ces danseurs amateurs qui chaque année s’attirent les félicitations des professionnels qui viennent sur l’île. La passion qui les anime l’emporte sur les conditions difficiles dans lesquelles ils pratiquent leur art, sans lieu pour répéter, souvent à même le bitume, et parfois sans chaussures.

M.C.

Agression à Kawéni : personne n’a réagi

C’est aux alentours de 9 heures mardi matin qu’une jeune femme se rendant sur son lieu de travail a été violemment agressée par deux individus. Alors qu’elle circulait sur la route de la grande traversée, la victime s’est fait surprendre par deux hommes, âgés de plus de 20 ans, qui ont tenté de l’attirer vers la rivière qui circule en bordure du magasin Hyper Discount. « Ils ont surgi de nulle part, l’un s’est mis devant moi et m’a attrapé par le poignet, le second me poussait derrière pour m’éloigner de la route » relate la jeune femme, traumatisée.

Faisant preuve du courage des désespérés, elle s’est débattue, a crié, cherchant de l’aide auprès des passants et des automobilistes, en vain. À une heure de grande affluence, personne n’a daigné prêter attention à cette femme, violentée par deux hommes. Attouchée, insultée, elle leur a donné son sac, mais ils lui ont clairement fait comprendre qu’ils n’étaient pas là pour ça.

« Je me suis dit que s’ils réussissaient à m’emmener dans le caniveau, je serais morte », c’est alors qu’à coups de sac, de poings et de pieds, elle réussit à attirer l’attention d’un chauffeur de bus qui se met à klaxonner et à crier. Se sentant observés, les agresseurs finissent par lâcher leur victime, qui court jusqu’à son travail d’où elle contacte la police. Prise en charge au CHM et entendue par un psychologue, la victime se dit traumatisée et ne cesse de repenser à ce à quoi elle a échappé.

Si elle a accepté de témoigner, c’est pour dénoncer l’absence totale de réaction des témoins de la scène. Dans une profonde détresse, elle n’a pas été en mesure de décrire le physique de ses agresseurs. Elle n’a pu que donner quelques détails sur les vêtements et les chaussures des deux hommes. Mais peut-être l’un des passants pourrait donner quelques éléments permettant d’interpeller les deux individus ?

Ce fait divers rappelle l’agression d’une autre jeune femme dans le métro de Lille, il y a quelques jours. Là encore, l’agresseur a pu opérer sous le regard de témoins passifs, ayant tourné la tête, laissant la jeune femme se faire agresser. Mais cette passivité peut être qualifiée de non-assistance à personne en danger.

Indifférence, égoïsme, lâcheté… Nul ne sait ce qui a motivé l’absence totale de réaction des passants. La victime de Kawéni a eu le courage et la puissance de se défendre, de ne pas se laisser faire et à puiser dans ses dernières forces pour s’enfuir, mais le traumatisme est bien là, ancré dans sa chair. De l’avis de la police, ce n’est pas la première fois qu’une telle agression est perpétrée aux alentours de ce quartier, de jour, en toute impunité.

Solidarité et compassion, des valeurs sur lesquelles la société mahoraise s’est formée et qui semblent se perdre, à l’image d’une métropole où l’individualisme règne, ce n’est pas ça la départementalisation

. M.C.

Édito : De l’intérêt des classes moyennes

Il revient à l’Etat à assurer l’existence d’un système de santé correct, permettant d’élever l’espérance de vie. Il convient aussi, et surtout, à l’Etat à mettre en place un système éducatif efficace. Car c’est par là, et uniquement par là, que le pays, le territoire pourra se (re)lever.

 

L’éducation permet d’apprendre à lire et à écrire, la base. Elle permet aussi de mieux comprendre le monde, proche ou plus lointain, qui nous entoure. Elle permet la diffusion de connaissances techniques, scientifiques pour améliorer ensuite le quotidien. L’éducation permet de disposer de cadres intermédiaires, puis supérieurs, à même d’assurer la gestion d’équipes, de projets, de financements, à même de créer des entreprises, de permettre au territoire de disposer de moyens pour se développer et faire fonctionner ses institutions. L’éducation permet ainsi la naissance progressive d’une classe moyenne. C’est elle qui génère ensuite de l’activité, et par son pouvoir d’achat engage le territoire dans une spirale positive, vertueuse.

 

De nombreux pays, à travers l’histoire ou la géographie, nous montrent les limites d’un territoire sans classe moyenne. Il y a ainsi une classe dirigeante très limitée, qui souvent conserve le pouvoir de façon héréditaire, accaparant l’essentiel des richesses, vivant aux crochets d’une population laborieuse. Les sociétés pharaoniques, les sociétés féodales européennes ont ainsi vécu un temps, jusqu’à ce que leurs population se révoltent, à cause d’abus pyramidaux en Egypte, grâce notamment aux philosophes des Lumières en Europe.

 

Ces sociétés féodales asservissent leurs peuples, s’en servent parfois pour faire la guerre, les empêchent d’accéder aux soins et à l’éducation, les empêchant de participer au développement du pays. En maintenant ainsi leur peuple dans la misère, ces castes dirigeantes, qui se partagent le pouvoir politique et ont mis la main sur le pouvoir économique, se complaisent largement dans ce système. Elles trouvent leur compte dans l’esclavage ou des salaires de misère, un niveau d’éducation leur permettant de raconter et de faire croire ce qu’elles veulent. Mais en fait elles se tirent une balle dans le pied en bloquant ainsi leur pays, car l’équilibre est chaque jour plus précaire, le peuple plus affamé, la colère plus grande.

 

Certains pays, territoires, ont comme tous un potentiel énorme, mais ils stagnent depuis des décennies, leurs populations souffrent, sans l’espoir d’un lendemain meilleur. Il suffit alors de regarder leurs castes dirigeantes. S’ils vivent dans des conditions luxueuses, si eux et leurs enfants vont à l’université ou se font soigner dans d’autres territoires, c’est un signe… Le système a tout intérêt à être maintenu en l’état, pour eux.

 

L’aide internationale pillée un temps, au détriment du pays, la mainmise sur les ressources naturelles, sur les importations de produits de base et/ou les entreprises publiques aujourd’hui, constituent des indicateurs dramatiques. Ces pays n’ont aucun intérêt à ce que la démocratie s’installe, l’éducation se développe et le peuple s’ouvre au monde. Ceux qui sont aux manettes maintiennent une misère artificielle et la population a pour seul espoir de fuir quand elle le peut.

 

Le principe de l’ascenseur social, l’espoir d’une vie meilleure pour ses enfants, qui a pu conduire des pays à se développer, est là complètement bloqué. Le pays stagne, l’argent manque pour les infrastructures qui se dégradent, l’eau et l’électricité sont rares, les ordures s’amoncellent, mais la télé par satellite, l’information et internet ouvrent les esprits…

 

Certains pays voisins sont dans une telle situation difficile où le pouvoir se partage entre les mains de quelques familles ou clans, où la démocratie reste balbutiante avec une population peu éclairée, peu informée. Mais il faudra bien que la situation se débloque, progressivement ou violemment.

 

Mayotte a pu bénéficier de l’école de la République depuis peu. Les cadres intermédiaires et supérieurs se mettent en place progressivement, dans le public et le privé. Les entreprises se créent, se développent, difficilement, mais le tissu économique se structure. Il existe des journaux pour s’informer, comprendre les enjeux, connaître son histoire, les projets en cours, voter en son âme et conscience. La justice, l’état de droit sont en place pour offrir un cadre de liberté, de sécurité à chacun.

 

C’est l’arrivée de la classe moyenne qui permet à une société d’avancer. C’est elle qui met le plus d’espoir dans une société en mouvement, pour elle et pour ses enfants. C’est elle qui constitue le cœur du développement et fait tourner une économie par ses constructions, ses achats, ses investissements.

 

Une société figée, bloquée, bride toutes les initiatives, tout ce qui peut bousculer l’ordre établi.

 

Les classes moyennes symbolisent le progrès de la société. Elles constituent le mouvement nécessaire aux Hommes. Les classes moyennes représentent l’espoir d’un territoire.

 

Laurent Canavate

Moulidi annulé à Sada

Prévu les 17 et 18 mai prochain, le moulidi alkhadri qui devait avoir lieu à Sada a été annulé par les organisateurs. Ces derniers craignent en effet d’entrer en conflit avec les forces de l’ordre qui doivent faire respecter un arrêté municipal émis par Anchya Bamana, la nouvelle maire de la ville. Cet arrêté autorise la manifestation mais l’interrompt de 2h  à 6h du matin.

Sans structure adaptée, c’est à dire une salle insonorisée, les organisateurs craignent de voir disparaitre ces traditions alors que du côté du droit, il existe une législation pour protéger le sommeil des citoyens du tapage nocturne.

En attendant que des lieux adéquats soient construits, certains suggèrent de ne plus se munir de haut-parleurs lors de ces manifestations nocturnes. Mais ne plus les organiser serait en effet entraîner la perte d’une partie du patrimoine culturel mahorais. Avant d’en arriver là, il faudrait impérativement trouver des solutions convenables pour tout le monde.


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La préférence régionale en question

Les Femmes leaders connues pour leurs actions coup de poing et très médiatiques vont sans doute faire encore parler d’elles lundi prochain. Elles prévoient deux manifestations devant le CNFPT et EDM au nom de la préférence régionale.

Lundi donc, dès 8h les Femmes leaders menées par Sandati Abdou, Faouzia Cordjee et Moinéchat Hariti seront devant le CNFPT pour manifester contre le recrutement d’Alain Le Garnec à la direction du centre de formation des fonctionnaires (CNFPT) à la place de Jérémy Blaskez.

Il y a quelque temps de cela, elles avaient déjà manifesté contre la nomination de M. Le Garnec à ce poste. Elles lui reprochent son passé comorien. Il a été en poste aux Comores, il y a quelques années de cela et aurait déclaré être attaché à ce territoire. Les Femmes Leaders évoquent la préférence régionale et auraient souhaité l’embauche d’un Mahorais à ce poste, plutôt qu’une personne « attachée aux Comores ».

Dans l’après-midi, elles seront devant le siège d’EDM. « En réponse au non-respect de la préférence locale au sein de l’EDM. […] Ce qui a conduit au recrutement d’un étranger au sein du service. Le collectif a décidé de dénoncer cette situation à travers une manifestation devant le bâtiment d’EDM » est-il écrit dans un document confidentiel que nous nous sommes procuré.

L’étranger en question est en réalité une Française d’origine comorienne. Cependant, le collectif des femmes voudrait qu’un Mahorais soit recruté à la place de cette dernière. Il semblerait que des démarches aient été faites pour qu’un autre salarié soit recruté à la place, mais la dame en question ayant déjà signé son contrat, la société EDM semble bloquée.

Ces deux actions relancent le débat sur la préférence régionale, déjà appliquée dans certains territoires notamment à la Réunion. Une action qui impose à compétence égale d’embaucher un originaire de la région. En l’occurrence les Femmes leaders disent avoir proposé les candidatures de jeunes mahorais ayant les mêmes compétences et niveaux de formation, mais qui n’ont pas été embauchés.

Ce principe de « préférence régionale » est discriminatoire et très polémique. Les membres des Femmes leaders sont conscientes disent-elles des accusations de xénophobies et de racisme dont elles font l’objet, mais campent sur leur position.

Dans ce document, l’association apporte également des propositions sur l’immigration clandestine et la lutte contre la délinquance.

Dans d’autres domaines, les Femmes leaders dans leurs actions prévoient aussi des interventions sur l’hygiène et la santé le 31 mai à Chiconi et le 14 juin à Trévani. Parmi les activités proposées : randonnée géant, la marche des bouénis, atelier nutrition, fitness, la propreté autour de soi, table ronde sur l’éducation des enfants, etc.

Kalathoumi Abdil-Hadi

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes