Hollande à Mayotte
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Édito : L’équation mahoraise est difficile à résoudre
Il n’est même pas question là de résorber les rotations. Les écoles sont « sur-utilisées », les coûts d’entretien augmentent, mais ne sont de toute façon pas suffisamment réalisés et près de 80% des écoles n’auraient toujours pas l’avis favorable de la commission hygiène et sécurité ! Ces rotations ont surtout un impact dramatique sur les enfants, sur les rythmes scolaires, sur l’impossibilité de mettre en place des activités extra-scolaires dans les établissements… Le seul point positif serait une utilisation optimale de ces investissements. Il reste encore des créneaux la nuit…
Entre les promesses de scolariser les enfants dès trois ans, de construire des écoles pour mettre fin à ces rotations et la réalité, il y a juste des enfants sacrifiés. Depuis des années. Et ça continue, avec des résultats dramatiques aux évaluations nationales de français et de mathématiques, même si les salles de classes ne font pas tout… Ca continue avec des enfants qui doivent passer en classe supérieure quel que soit leur résultat, car il n’y a pas de place pour les garder ou les faire redoubler. Il faut débiter. Ca continue avec des notations souvent « aménagées » pour le baccalauréat, pour ne pas faire apparaître trop violemment cette injustice en fin de cycle. Et les générations sacrifiées se succèdent, avec à peine 30% des actifs qui travaillent à Mayotte.
Une conférence sur les inégalités dans les Outremer a eu lieu mercredi dernier à Paris, organisée par l’Agence Française de Développement. Ce fut l’occasion de présenter cette situation dramatique à Mayotte en présence du sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi, du sénateur de la Martinique et président de la délégation sénatoriale à l’Outremer Serge Larcher, de la déléguée interministérielle pour l’égalité des chances des Français d’Outremer Sophie Elizéon et du délégué général des Outremer Thomas Degos.
Le sénateur Thani Mohamed Soilihi a demandé la production de données statistiques précises sur la situation de Mayotte, qui améliorerait la mise en place de politiques publiques efficaces pour lutter contre les inégalités. Pour sa part, et « pour briser la fracture des inégalités à Mayotte », l’ancien préfet de l’île Thomas Degos a annoncé que « l’Etat français s’engageait à faire construire un collège et un lycée par an à Mayotte », considérant que « les diplômes sont les premiers remparts aux inégalités ». Nous avons déjà eu ce type de promesses à Mayotte, à plusieurs reprises, avec à chaque fois beaucoup d’espoir. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ?
Nous avons déjà une université, l’Institut de formation aux soins infirmiers, nous avions même le Cnam. Mais pour les écoles, il faut des moyens. L’Etat pourra-t-il les mettre ? Les mettra-t-il ?
Le Président de la République lors de son déplacement s’engagera vraisemblablement en faveur de l’éducation, c’est une base tellement évidente, le préalable à tellement de choses, qu’il serait difficile qu’il en soit autrement. Mais ces promesses, ces engagements seront-ils suivis d’effets ?
Et les chantiers prioritaires, préalables, stratégiques sont encore nombreux à Mayotte : piste longue, assainissement, résorption de l’habitat insalubre, pont Petite-Grande Terre, rocade de contournement de Mamoudzou par les hauts, transports en commun, attractivité de l’île, comblement du désert médical, valorisation du patrimoine historique et culturel…
Et un point essentiel est toujours négligé, dans une île où plus de 50% du PIB est créé par le secteur public (17% en Métropole qui bat déjà des records !) : le développement économique. C’est lui seul qui permettra à terme de créer des emplois pour éviter un embrasement progressif de l’île auquel on assiste impuissant aujourd’hui, et qui permettra de financer en partie tout cela en donnant des moyens aux acteurs publics.
Les collectivités locales ne créeront plus d’emplois, elles sont déjà étouffées et seront progressivement submergées par l’intégration et l’indexation de leurs agents. Treize collectivités territoriales de Mayotte font l’objet d’un plan de redressement, a rappelé le procureur de la Chambre régionale des comptes lors de la présentation du rapport d’activités 2013 cette semaine à la Réunion. Il y a 10 communes sur les 17, le SIDS, le Sieam et le département.
« L’évolution de la situation budgétaire des collectivités territoriales de Mayotte reste aussi préoccupante que lors des années précédentes », a sobrement déclaré le procureur. Et le président d’ajouter : « Pour plus de la moitié de la moitié (des saisines), le rétablissement prévu parait difficilement envisageable ». C’est inquiétant. Seul le conseil général a obtenu un satisfecit, il faut le signaler, le président Daniel Zaïdani avait d’ailleurs fait le déplacement.
Mais globalement, la situation des collectivités locales est très tendue et l’Etat manque cruellement de moyens. Il cherche à faire des économies, notamment sur le fonctionnement des collectivités locales dont les budgets ont explosé ces dernières années, par des dérapages sûrement, par des missions nouvelles à assurer aussi.
L’équation mahoraise est difficile à résoudre. Il faut des moyens pour l’éducation, pour construire les infrastructures de base. Cela permettra d’amorcer le développement économique, de créer des emplois et ensuite de générer un auto-financement par des prélèvements douaniers, sociaux et fiscaux. Mais la pompe d’amorçage semble bien en panne. Le Président François Hollande viendra-t-il avec sa trousse à outils ? Le changement est-il pour bientôt ? Beaucoup l’espèrent encore.
Laurent Canavate
Les maires de Mayotte contre les nouveaux rythmes scolaires
Mais au-delà de ce rejet, c’est une réflexion globale sur l’école mahoraise qu’ils semblent vouloir en filigrane.
Quelle école pour Mayotte quand on accuse toujours le déficit des centaines de salles de classe dans le département. Une situation inexistante dans aucun autre territoire français.
Mais il faut dire que la situation mahoraise est hors du commun de la France hexagonale.
Des écoles se construisent, mais elles ne sont pas suffisantes et sont de moins en moins suffisantes compte tenu de la pression de l’immigration clandestine. Désormais, les mairies construisent en hauteur, afin de pouvoir pallier le problème foncier avec la forte pression des effectifs, d’autant plus que 80% d’entre elles ne sont pas aux normes de sécurité et qu’aucune ne dispose de cantine scolaire. Mais déjà avoir une restauration scolaire est considérée comme un luxe parce que même des cahiers et des livres, elles en manquent bien souvent.
C’est dans ce contexte que le gouvernement décide de la mise en place d’un nouveau rythme scolaire. Si Mayotte est parfois exemptée de certaines lois républicaines, elle ne dérogera pas à celle-ci. Ne dit-on pas que le rythme scolaire tel qu’il est appliqué à Mayotte est en opposition complète avec le biorythme de l’enfant ? L’État a donc décidé d’y remédier.
De nombreuses communes scolarisent les enfants au rythme des rotations, seuls moyens pour respecter la loi sur la scolarisation des enfants de trois à seize ans.
Que les rythmes scolaires ne s’appliquent qu’en 2015
À partir de la rentrée prochaine, les écoles en rotations bénéficieront, elles, d’une dérogation, mais pour les autres, les maires ont l’obligation d’appliquer la loi. Sinon, ils seront dans l’illégalité et seront condamnés comme l’a souligné Benoit Hamon le ministre de l’Éducation nationale le 12 juin dernier.
Dans ces conditions, les maires de Mayotte avec à leur tête, leur président Saïd Omar Oili se sont réunis lundi dernier et ont examiné la réforme. Dans la foulée, ils ont écrit une missive adressée au préfet Jacques Witkowski pour expliquer leur refus d’appliquer les rythmes scolaires. En premier lieu, ils reviennent sur les rotations scolaires, dues, disent-ils à l’arrêt des programmes sur les constructions scolaires.
Mais les maires reviennent surtout sur l’absence de moyens financiers et « personnels formés et compétents pour la prise en charge des enfants dans les activités périscolaires ».
Ils mettent également en avant « les charges inhérentes à la mise en oeuvre de la réforme et l’inexistence de la restauration scolaire ».
Dans ces conditions, les élus demandent au gouvernement de « prendre en compte leurs préoccupations » qu’ils disent « fondées ». Et dans le fond, ils proposent l’introduction « d’une nouvelle réflexion et une concertation poussée avec l’ensemble des collectivités locales, les acteurs concernés dans le domaine éducatif et celui des activités périscolaires » pour réellement faire reculer l’échec scolaire. Ils espèrent que l’État acceptera de repousser « peut-être en 2015 » l’application de la réforme à Mayotte.
Dans la salle de réunion du Smiam où s’est déroulée la rencontre avec la presse, une délégation du Snuipp était présente pour surveiller ou voir si les élus disaient bien ce qui a été convenu. Même si ça n’est pas avoué, le Snuipp n’est pas étranger au positionnement des élus.
8500 heures de cours pour l’écolier métropolitain contre 4500 pour le Mahorais
Le syndicat a déjà déposé une notification de grève pour le 26 août prochain à cause de la réforme. L’élève mahorais est visiblement le dernier de la République à tout point de vue.
Quand un élève métropolitain reçoit 8500 heures de cours de la maternelle au CM2, le jeune mahorais quant à lui en suit 4500, soit moitié moins. « On demande l’application des principes de réalité » expose Saïd Omar Oili, qui appuie les difficultés financières que les mairies subissent. Le maire de Pamandzi, Mahafour Saïdali, assure quant à lui venir d’une réunion à l’établissement d’allocation familiale de Mayotte et il s’avère selon lui que jusqu’alors, il n’est pas sûr que les mairies de Mayotte puissent bénéficier des 90 euros alloués par enfant et par an, mais seulement de 40 euros.
« Les élèves de Mayotte sont lésés, on est dans l’impossibilité de mettre ça en oeuvre » explique l’élu sous le regard approbateur des ses homologues présents. Pratiquement toutes les mairies de l’île ont affiché leur détermination et étaient présentes. Saïd Omar Oili conclut en demandant que « les vrais problèmes de Mayotte ne soient pas esquivés ».
Kalathoumi Abdil-Hadi
Journée mondiale sans sacs plastiques
Symbole de notre société de consommation, le sac plastique est devenu de part sa prolifération une véritable pollution et une menace pour de très nombreuses espèces animales.
Si depuis quelques années on constate une prise de conscience internationale concernant cette problématique (notamment en France où la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a annoncé cette année que les sacs en plastiques devront avoir disparu des caisses de nos supermarchés dés le 1er janvier 2016) il n’en reste pas moins que le problème reste flagrant à Mayotte.
Les sacs en plastiques présentent en effet le double désavantage d’être très peu biodégradables et de se disperser très facilement au gré des vents et des courants jusqu’à finir dans le lagon où les tortues et autre faune marine les confondent avec de la nourriture !
Alors faites un geste pour la nature : remplacez les par des sacs réutilisables et recyclables !
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Le logo des JIOI ne plaît pas aux Comores
Le logo des 9e Jeux des Iles vient d’être dévoilé en présence des délégués des Comores. Les 7 courbes représentent les 7 îles participant aux jeux à savoir : Comores, Mayotte, Madagascar, Maurice, Seychelles, Maldives et la Réunion.
Le logo représente donc Mayotte comme un territoire séparé des Comores, puisqu’il s’agit d’un département français.
Si les membres comoriens du Conseil international des Jeux (CIJ) n’ont rien eu à dire à propos de ce logo, cela pose en revanche un énorme problème au ministère des Relations extérieures qui considère toujours qu’il s’agit d’un archipel relevant du même pays. Le “Mirex” avait en effet publié un communiqué le 21 mars dernier dans Al Watwan, indiquant que : « l’État comorien considère dès lors comme irrecevable tout propos ou document écrit, officiel ou non officiel, de nature à présenter Mayotte comme un territoire autre que comorien ». Au vu de cette déclaration, certains se demandent si les Comores oseront annuler leur participation aux 9èmes jeux des îles.
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EWA vise l’équilibre en 2015
La première compagnie mahoraise EWA Air se porte bien. C’est en substance le message adressé ce mardi à la presse par son directeur. Un optimisme qui s’appuie sur le bilan général des 5 premiers mois d’activité de la compagnie. Ewa Air a effectué son premier vol le 31 octobre 2013, cinq mois après sa création en mai 2013.
Spécialiste de l’aéronautique à la tête de la compagnie régionale Air Austral dont il est l’artisan du redressement, Marie-Joseph Malé fonde son optimisme sur quatre points forts : la fiabilité de la desserte sur ses 6 destinations, la sécurité et la sûreté, le bon service au client, l’adoption de la compagnie par les Mahorais.
En cinq mois, Ewa Air a réussi la mise en place de son programme de vols et dessert actuellement 6 destinations régionales.
Outre cet engagement, « Ewa a atteint un taux de ponctualité de 78,3 % en juin 2014 » et a transporté 20 244 passagers depuis l’ouverture de ses lignes soit un taux de remplissage de 55 %. Une performance qui s’ajoute à une politique tarifaire acceptable étant donné les coûts élevés auxquels le transporteur doit faire face.
Coupant court aux rumeurs qui ont circulé ces derniers jours sur une éventuelle fermeture de la desserte sur Pemba, le directeur d’Ewa Air a affirmé qu’il s’agit d’une « ligne en devenir ». Il reconnaît néanmoins des « délestages » nécessaires pour s’adapter à cette destination. « On a le potentiel pour pouvoir développer cette ligne, mais nous devons compléter notre structure en nommant un agent commercial et en nous faisant mieux connaître », a-t-il insisté. Marie-Joseph Malé a confirmé cependant son intention d’ouvrir la ligne de Diégo, « dès que le gouvernement malgache donnera son autorisation ».
Ces bonnes nouvelles ne sont pas confirmées au niveau des résultats financiers puisque la compagnie affiche un déficit de -1,16 million d’euros sur un Chiffre d’affaires de 1.47 million d’euros pour l’exercice de novembre 2013 à mars 2014.
« Ce déficit était intégré dans notre budget prévisionnel », a expliqué Marie-Joseph Male.
Mais le directeur d’Ewa Air est formel sur l’exercice 2014/2015. « Actuellement, on prévoit d’être en équilibre ».
Malgré un mois d’avril difficile et un contexte économique morose, le sauveur d’Air Austral note déjà les signes de cette embellie dans le bilan de juillet-Août.
Kamal’Eddine Saindou
Horaires ramadan, comment s’y retrouver ?
Pourtant, peu à peu, les entreprises tendent à abandonner ce privilège et seules peu d’entre elles proposent à leurs employés de faire des journées continues.
L’aménagement des horaires est chose courante dans le secteur public et les grandes entreprises de l’île.
Ainsi, au conseil général, les établissements accueillant le public comme la cité des métiers, la bibliothèque départementale de prêt ont modifié leurs heures d’ouverture, de même que le cinéma Alpa Jo a adapté ses heures de projection avant et après le foutari.
Les bureaux de Poste quant à eux sont ouverts en continu jusqu’à 13h ou 14 heures, selon les communes et les stations Total ferment entre 18h et 19h.
Mais dans le privé, peu d’entreprises aménagent leurs horaires, au grand dam des salariés.
« On nous a dit que la religion n’a rien à faire sur le lieu de travail. Mais nous sommes sur un territoire où 80% de la population est musulmane et la plupart des gens font le Ramadan » désapprouve une salariée avant de poursuivre : « cela nous handicape dans notre travail, car d’une part nous sommes fatigués, nous n’avons rien à faire pendant la pause déjeuner et lorsque nous avons besoin de joindre quelqu’un à 16 heures, il n’y a plus personne ! »
Du côté de l’administration par contre, il faudra compter avec des horaires aménagés durant tout ce mois sacré.
La législation en la matière est pourtant très claire, aucun texte n’oblige l’employeur à aménager les horaires de travail durant cette période, car ceux-ci sont collectifs et relèvent du pouvoir de l’employeur qui les détermine unilatéralement.
« Dans le cas où un salarié demande un aménagement des horaires de travail, la question doit être traitée comme toutes autres demandes d’aménagement d’horaire.
Un employeur peut accepter, temporairement, d’aménager les horaires de travail par exemple en raccourcissant la pause déjeuner d’un salarié afin de lui permettre de finir plus tôt. Cela est envisageable dès lors que cet aménagement est compatible avec l’activité et l’organisation du travail » explique-t-on à la Dieccte.
Mais attention, le patron peut évidemment refuser cette requête, en motivant sa décision et l’argument ne peut être en aucun cas discriminatoire pour le salarié.
M.C.
Un bonhomme de 10 mètres en journaux
Pour la fête de fin d’année, un instituteur de l’école T 17 à Kawéni a eu l’idée originale de faire une oeuvre d’art éphémère.
C’est donc avec près d’une centaine de journaux que les bambins de la classe de CM1 A, ont constitué un bonhomme géant, de plus de 10 mètres de long. Il leur aura fallu tout un après-midi de travail pour coller les journaux, qu’ils avaient au préalable triés : les pages en noir et blanc pour le corps du personnage et les pages couleur pour les vêtements.
“Chaque année, nous faisons des spectacles de chants et danse. Pour changer, j’ai proposé aux élèves cette idée qui leur a plu malgré leur scepticisme” explique Elhad Dahalani, instituteur, mais aussi artiste.
Les 25 élèves ont donc pris le travail très au sérieux et c’est avec fierté qu’ils ont accueilli leurs parents venus voir le résultat.
“Il s’agit d’une vraie démarche artistique puisqu’ils ont créé l’oeuvre, puis l’ont amené au grand public en passant également par les médias”, précise l’enseignant.
En ces derniers jours d’école, les activités ludiques sont privilégiées afin de sortir du cadre strict de l’année scolaire. Elhad Dahalani privilégie donc les jeux éducatifs que ses 25 élèves pourront reproduire à la maison durant les vacances.
La toute récente école Kawéni T17 accueille plus de 400 élèves chaque jour répartis dans 17 classes.
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Les fonctionnaires ont enfin leurs congés bonifiés
Cette attente avait donné lieu à des échanges entre Rivomalala Rakotondravelo qui ne comprenait pas ce qu’il appelait “l’inégalité de traitement entre les fonctionnaires”.
En effet, ce décret concerne les fonctionnaires et les magistrats en poste à Mayotte ayant leurs intérêts moraux et matériels sur le territoire, c’est-à-dire ceux qui y résident.
Les fonctionnaires en mutation avaient depuis longtemps bénéficié de leurs billets d’avion pour les vacances tandis que les résidents étaient soumis à l’attente du décret d’où la colère du Snuipp Mayotte, qui parlait de discrimination. Les fonctionnaires résidents, qui jusqu’alors bénéficiaient des congés administratifs, vont désormais avoir droit aux congés bonifiés.
Outre le changement de nom, c’est surtout un changement de fond qui s’opère avec la fin définitive du décret, tant décrié, de 1996. C’est aussi la fin des congés spécifiques à Mayotte.
Désormais, tous les cinq ans, les fonctionnaires ayant leurs centres d’intérêts moraux et matériels (CIMM) à Mayotte pourront partir en vacances en France métropolitaine avec toute la famille, mais avec un billet pris en charge à 50 %.
C’est le revers de l’indexation des salaires. Jusqu’alors, les fonctionnaires ayant leur CIMM à Mayotte partaient en vacances tous les trois ans avec toutes leurs familles en France métropolitaine. Le billet d’avion était pris en charge à 100 % par le vice-rectorat.
Environ 300 instituteurs sont concernés cette année. Du côté d’Air austral, 500 places ont été réservées pour ces départs. Mais selon le secrétaire départemental du Snuipp, il devrait y avoir un nombre moins élevé de départ en vacances en France métropolitaine. En effet, payer 50 % du prix des billets pour des familles souvent nombreuses représente un coût, d’autant que l’on est en période de Ramadan et qu’actuellement il est plus facile de faire le ramadan à Mayotte qu’en Métropole où le soleil se couche aux alentours de 22h.
Kalathoumi Abdil-Hadi
L’IÉDOM parle d’une timide reprise en 2013
A titre d’exemple, les taux de l’Octroi de mer ont maintenu une hausse « modérée » des prix autour de +1,3%, « proche de la moyenne annuelle de 2012 (+1,4%) et cela malgré un effort de maîtrise des prix des produits contenus dans le bouclier qualité-prix.
Toutefois, la valorisation des salaires des agents du service public par l’effet de l’indexation ainsi que des prestations sociales, ont soutenu la consommation des ménages qui affichait à la fin 2013, « des signes d’amélioration », selon l’Institut d’Émission des Départements d’Outre-mer (IEDOM).
Le maintien du niveau de consommation des ménages s’est répercuté positivement sur les importations en progression de 17,3% l’année dernière. Outre les biens destinés aux ménages (produits alimentaires + 26,2%; textiles +7,9%), les équipements professionnels ont participé à relever le niveau des importations. Ce qui prouve que malgré une conjoncture frileuse, les entreprises ont continué à investir.
L’IÉDOM note à ce sujet, « une nette hausse des encours des crédits d’investissement (17,2%) et à l’habitat des entreprises (19,5%) ».
Alors que la plupart des secteurs ont connu de nombreuses fluctuations de leurs activités, le secteur industriel (hors agroalimentaire) concentre l’essentiel des investissements, avec en prime l’énergie grâce à une politique dynamique de la société d’électricité. Le bâtiment, secteur clé de l’économie de l’île, a connu au dernier trimestre une baisse d’activités liée en partie à un ralentissement de l’exécution de la commande publique. Selon les experts, cela révèle des problèmes structurels que connaissent les donneurs d’ordre et tout particulièrement les collectivités locales.
Les incertitudes des acteurs économiques observées à la fin 2013 se sont prolongées en début 2014 dans un contexte qui ne donne pas de signes d’amélioration, même avec les annonces du fonds européens.
KES
Raos à Dubaï
Le président de la commission des finances du conseil général, Saïd Ahamadi « Raos » s’est rendu à Dubaï afin de mener une mission de prospection sur la possibilité de relier l’aéroport de Pamandzi et Dubaï par une ligne régulière via la compagnie Emirates. Il vise à la création d’une ligne directe pour une durée de 5h30 et un tarif inférieur à 900€ depuis cet endroit très fréquenté par les Mahorais qui s’y rendent pour le pèlerinage ou pour le commerce. Il aurait rencontré des responsables commerciaux de la compagnie et leur a parlé de la nouvelle aérogare. Actuellement, les liaisons avec Dubaï transitent par le Kenya.
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Marchés publics passés trop rapidement ?
Jeudi matin, le tribunal administratif a examiné en référé une requête de l’entreprise Mayotte Route Environnement. Celle-ci conteste deux marchés de voiries de la commune de Dzaoudzi-Labattoir passés en vue de la visite présidentielle de François Hollande le 27 juillet prochain.
Saïd Omar Oili et son équipe municipale ont effectué un appel d’offres et les marchés ont été attribués, mais pour la société Mayotte Route Environnement représentée à l’audience par Me Mansour Kamardine, la procédure a été complètement bafouée notamment en terme de délai et en ce qui concerne les explications sur le classement des offres.
Me Kamardine a donc demandé d’annuler dans un premier temps le marché et de sommer la commune de Dzaoudzi-Labattoir de relancer un autre appel d’offres pour refaire les rues communales… Quitte à ce que le président Hollande teste les nids de poule mahorais !
Plus de détails dans le Flash Infos de vendredi.
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Un gang de cambrioleurs violents interpellé
Le 24 juin, alors que toute une série de vols avec violences avait eu lieu dans le quartier de la Convalescence, une équipe de la brigade de sûreté urbaine, spécialisée dans les cambriolages mettait en place une surveillance, munie d’un trombinoscope avec des descriptions assez précises de plusieurs individus aperçus sur les lieux des vols.
À 12h30, trois adolescents au signalement correspondant sont interpellés rue des 16 Villas. Conduits au commissariat, ils sont présentés à plusieurs victimes.
L’un des mis en cause est innocenté, mais les deux premiers sont formellement reconnus.
Les investigations permettent de « remonter » six affaires de vols avec violences et avec arme, commis dans le même secteur depuis le 13 juin.
Le plus petit des mis en cause, tout juste âgé de 16 ans est identifié sur les vols les plus violents où il avait fait usage de son arme en causant des blessures allant de 2 à 10 jours d’ITT.
Le plus âgé, mineur tout de même, était identifié sur la totalité des vols. Après avoir menti sur leurs rôles respectifs et même sur leur identité durant les auditions, ils ont fini par reconnaître les faits devant l’identification formelle des victimes et les éléments découverts en perquisition.
Ils ont été présentés au Parquet jeudi et sont mis en examen.
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Les avocats manifestent
Une quinzaine d’avocats du barreau de Mayotte ont manifesté jeudi matin devant le tribunal de grande instance à Kawéni. Ils rejoignaient un mouvement national qui s’inquiète du mode de financement de l’aide juridictionnelle en France, non acté encore par le gouvernement.
Ce dispositif permet aux Français et étrangers entrés régulièrement sur le territoire d’obtenir une aide financière pour payer un avocat et donc mieux défendre leurs droits.
Jusqu’au 31 décembre 2013, son financement était assuré en partie par les justiciables ayant les moyens de prendre un avocat et qui payaient une taxe. Depuis, la garde des Sceaux Christiane Taubira a supprimé cette taxe, mais elle n’a pas annoncé un autre mode de financement.
Parmi les propositions figure notamment la possibilité de faire reposer en partie ce financement sur les cabinets d’avocats. Certains estiment que cela va engendrer une justice à deux vitesses où ceux qui ont les moyens seront défendus et pas les autres.
L’aide juridictionnelle concerne de 60 à 70 % de la clientèle des avocats mahorais, soit une très grande partie de la population de l’île.
Plus de détails dans le Flash Infos de vendredi.
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15 000€ pour la protection de l’environnement
Ouangani continue à faire l’actualité, mais cette fois il ne s’agit pas de jeunes qui s’affrontent et cassent tout sur leur passage. Il existe bien des jeunes plus avisés, notamment certains qui oeuvrent pour la protection de l’environnement dans cette localité dite agricole. Kamarizaman Soilihi fait partie de ceux pour qui la protection de l’environnement est un impératif.
Le jeune instituteur est revenu hier de Paris avec des étoiles plein les yeux et même avec une sensation que tout cela n’est pas réel. Il faut admettre qu’il y a de quoi se réjouir. Il s’était envolé le weekend dernier en direction de Paris pour aller représenter l’AHPE, l’association de Hapandzo pour la protection de l’environnement au trophée des associations.
Le trésorier et membre fondateur de l’association créée en 2004 n’est pas peu fier de cette prouesse.
Le trophée des associations organisé par la Fondation EDF a été créé en 2009 pour récompenser les associations qui mènent des actions de terrain auprès des jeunes pour la protection de l’environnement, l’accès à la culture, contre l’exclusion et pour la solidarité.
Plus de 700 associations venues de toute la France et des Outremer ont participé à ce concours. Au final, seules 32 ont été sélectionnées dans cinq catégories : accès à la culture, lutte contre la précarité, lutte contre les discriminations, santé et prévention des comportements à risque, environnement et éducation à l’environnement.
C’est donc dans la catégorie éducation à l’environnement qu’ils ont été primés et reçu le « coup de chapeau des jurys ». Arrivée à la deuxième place, l’association touche 15 000 euros sous les applaudissements de Laura Flessel, la marraine des trophées de cette année.
C’est grâce au projet « Un enfant, un arbre », réalisé en 2011 qu’ils ont été remarqués. Le projet réalisé dans leur village de Hapandzo dans la commune de Ouangani invitait des élèves de CM2 à reboiser les abords de la rivière de Coconi qui puise sa source dans les hauteurs de Coconi et de Valarano. La rivière traverse le village pour trouver son embouchure dans la baie de Chiconi. À travers ce projet hautement pédagogique, il y avait la sensibilisation des enfants à la problématique de la protection de l’environnement sur notre île. Mais aussi, en attribuant un arbre à un enfant, ce dernier était impliqué dans sa sauvegarde.
C’est grâce aux membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature, présents à Mayotte, qu’ils se sont présentés au trophée des associations sans vraiment y croire.
Mais au final, ils se rendent compte avec stupéfaction que leur travail est reconnu. Et c’est aussi, avec déception, qu’ils réalisent qu’à Mayotte où l’écosystème est menacé, là où ils oeuvrent que la reconnaissance manque. « Ni mairie, ni conseil général, ni État », complète le président de l’association Anoir Bacar Mcolo, n’a soutenu l’association. « 15 000 euros c’est plus de cinq ans de subvention », ose à peine croire Zaman, comme on dénomme généralement le jeune trésorier qui a déjà d’autres projets en tête.
Kalathoumi Abdil-Hadi
Édito : Le consensus mou tue la France… et Mayotte
Cette tendance, qui découle du politiquement correct, affadit tous les points de vue. Cette quête de la recherche permanente du consensus (impossible !) génère un immobilisme impressionnant, dramatique en cette période de crise. Tout est dans la mesure, voire la demi-mesure…
Les axes forts, les volontés affirmées, les ambitions visionnaires, les projets à long terme ne sont pas possibles au pays du consensus mou. Il faut baisser la tête, ne pas exacerber les différences, intégrer, lisser, s’uniformiser, chercher de bonnes excuses à tous les actes et tous les propos, même les pires. Il faut faire amende honorable, reconnaître ses erreurs, mais ne pas se remettre en question, ne pas remettre l’autre en question. Le respect à tout va, l’égalité comme dogme ont généré leurs démons qui se servent de la démocratie… contre elle-même.
Au jeu du tout se vaut, le pire arrive facilement, sans être freiné dans sa progression. Internet y a participé et a amené sa machine à lisser toutes les infos, tous les actes, tous les évènements. Plus rien ne se dégage du lot. Il n’y a plus de relief, plus le temps de la mise en perspective, de l’approfondissement. C’est le règne du superficiel. Le chômage de millions de concitoyens occupe (presque) autant de temps que les amours cachés de Benzéma et Rihanna. Les milliers de morts chaque année sur la route ou du cancer sont bien moins exposés que le dernier épisode d’une série à succès. Les échelles de valeurs, de grandeurs se perdent. Le principe même des valeurs a été jugé réactionnaire et condamné au bûcher des âmes bien-pensantes.
Le consensus mou affadit. La fin de l’autorité dans les écoles, sur les enfants, a généré des dégâts et est en partie responsable de la violence des jeunes, avec la banalisation de la violence et des armes à la télévision. L’absence de courage face à la moindre manifestation fabrique de l’immobilisme dans un monde qui bouge et avance sans nous. La France va mal et tout va bien… La recherche permanente de la réélection, dans un système où la politique s’est professionnalisée – et faute d’une nouvelle république mettant notamment fin au cumul des mandats – conduit à flatter la croupe des vaches plutôt qu’à s’attaquer aux véritables problèmes d’emplois, de sécurité, d’avenir pour la jeunesse.
Le consensus mou tue la France… et Mayotte. Pour ne pas faire de la peine à l’un, pour ne pas s’attirer les foudres d’un autre, pour être apprécié par tous, on sacrifie le futur, depuis des années. On s’endette pour financer notre manque de courage.
Pour ne pas se fâcher avec les syndicats, on accepte tout et même les pires décisions. Pour ne pas faire de vague au présent, on détruit tout espoir pour le futur, pour nos enfants. La complexité du monde actuel, les interconnexions, les conséquences en cascades, les liens familiaux, politiques, les réseaux qui s’entremêlent ont provoqué un immobilisme, ont généré un consensus mou, une avalanche de règles et de contre-règles, de droits et de passe-droits.
Le courage a disparu du vocabulaire, la force de conviction, la vision d’avenir, l’espoir se sont retranchés depuis la fin de la dernière grande guerre, juste après l’héroïsme. Pour éviter de replonger dans la barbarie, dans la guerre, les dirigeants ont parfois avalé des couleuvres, puis y ont pris goût, estimant que c’était le prix à payer. Toute forme d’autorité, tout antagonisme, toute violence a disparu des discours des dirigeants. Mai 1968 a ainsi marqué la France. Ce mois a apporté beaucoup de choses positives, mais a aussi généré des excès dont les conséquences se font encore sentir.
La force, la virilité, l’ambition ont du être tus, cachés, enfouis. Ils risquaient de nous (re)conduire à l’affrontement, à l’émergence de démons. On est ainsi passé du temps de la guerre au temps de la négociation. Il a fallu organiser de grandes tables rondes, des séminaires, des conférences, essayer de trouver un accord. La dictature de la majorité a alors laissé la place à la dictature des minorités. Mais la confrontation n’a pas disparu de tous les esprits. Et à la moindre manifestation, soucieux de préserver l’ordre public, l’autorité a reculé. Il fallait éviter à tout prix d’être taxé de fasciste.
Les ambitions n’ont plus leur place dans ce fonctionnement étriqué. Et quand les Trente glorieuses ont pris fin, quand il a fallu se rabattre sur les merles, personne n’a accepté et personne n’a su l’imposer. Le courage avait disparu du langage des responsables politiques.
Quand il fallait alléger les fonctions publiques, augmenter la productivité, l’efficacité, quand il fallait mieux former, réorienter, investir pour l’avenir, il n’y avait plus personne, plus de moyens. Il faut parfois accepter des décisions personnelles difficiles, pour sauver l’essentiel. Il faut pour cela de l’espoir.
Il est temps de solder cette période issue de la guerre et de ses horreurs. Retenir des leçons est indispensable pour éviter que se reproduisent de tels drames et pour avancer. Mais il est temps de (re)donner sa confiance à des hommes et des femmes, de (re)valoriser le courage, l’ambition collective, le travail pour les autres. Il est temps que la politique (re)trouve toute sa grandeur dans la conduite d’un peuple, d’un groupe d’individus. C’est aussi valable dans tout autre groupe humain, dans toute entreprise, dans toute association, dans toute équipe.
Contrôlé, avec des contre-pouvoirs, un homme politique doit pouvoir nous guider sur le chemin qu’il nous a proposé. Nous devons l’accompagner, l’appuyer, avec courage et notre travail, nos idées, nos points de vue. Pour une simple et bonne raison : car nous sommes dans la même barque.
Laurent Canavate
Le sénateur Thani favorable aux peines alternatives à la prison
Désengorger les lieux d’incarcération tout en individualisant les peines alternatives permettant de préparer une insertion dans la société, c’est l’un des objectifs que se donne la Garde des Sceaux Christiane Taubira avec sa réforme pénale.
Examiné au début du mois par l’Assemblée nationale, le texte a été présenté aux sénateurs hier et avant hier.
Le sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi est intervenu pour soutenir le projet de la ministre.
Pour celui qui est avocat et président de l’association Tama, la politique pénale de la droite a fait exploser le taux d’incarcération lors des dix dernières années.
« En 13 ans, la population carcérale a augmenté de 44 %. Alors de deux choses l’une : ou bien la délinquance a explosé dans des proportions étonnantes, ou bien la justice emprisonne davantage. Si l’on procède à un examen de bonne foi de la situation, on observera à l’évidence que la justice est plus sévère : la moyenne des peines fermes d’emprisonnement est passée de 8,7 à 11,3 mois entre 2007 et 2011. Et 30 % des peines prononcées (hors contentieux routier) sont de la prison ferme – contre 5,5 % en Allemagne », a-t-il affirmé.
Thani Mohamed Soilihi a également rappelé que le taux d’occupation carcéral moyen en 2012 était de 119,38 % en France par rapport aux places disponibles. Ce taux atteignait des records en Outre-mer (223 % à Majicavo, 234 % à la maison d’arrêt de Nouméa ou encore 306 % à Faa en Polynésie) et par conséquent, il fallait y mettre un terme.
Pour lui, l’incarcération coûte beaucoup plus cher qu’un suivi au bracelet électronique (32 000 € annuels plus 150 000 € par place à construire contre 10,43 euros par journée avec bracelet électronique) et surtout favorise la récidive.
« De nombreuses études ont également démontré que la vie en prison, où l’on peut côtoyer des criminels aguerris, fabrique de la récidive. Il s’agit même souvent d’une véritable école du crime ». Une phrase prononcée par un prisonnier, et largement reprise par les médias, illustre très justement cette situation : « vous entrez en prison avec un CAP de voleur, vous (en) sortez avec un mastère de criminologie » a argumenté le sénateur pour justifier la réforme pénale.
La contrainte pénale est donc une mesure qui selon lui permettra aux juges de sanctionner les délits passibles de moins de 5 ans d’emprisonnement et d’entamer des démarches de réinsertion.
« Tout délit mérite une sanction, mais cette dernière doit être utile et garantir la réinsertion du condamné dans la société à sa sortie. »
F.S.
Hirach’ appelle au calme
Attristé par les récentes violences ayant touché les villages de Ouangani et Barakani et de manière générale toute l’île de Mayotte, Hirachidine Saindou, récent champion du monde de kick-boxing, a tenu à s’exprimer.
Il souhaite « soulever les consciences et rappeler quel doit être notre véritable combat ». Voici ses mots :
« L’histoire a été marquée par bons nombres d’événements marquants ainsi que des récits et discours qui nous permettent aujourd’hui de ne pas oublier nos erreurs ou encore nos victoires. Ne cherchons pas à satisfaire notre soif de liberté en buvant à la coupe de l’amertume et de la haine. Mes frères et soeurs, l’heure n’est plus aux conflit, aux tiraillements, à la haine des races. L’époque des coups de fouets est désormais révolue. Nous sommes tous des hommes libres, conscients de cette liberté et conscients de nos actes, bonnes ou mauvaises.
Il n’y a pas de jeune, d’adulte ou de vieux quand on parle d’agressions, de vols, de viols, de meurtres. Nous devons prendre la mesure des choses et agir en conséquence. Aujourd’hui est un temps de honte et de chagrin.
Je saisi cette occasion pour vous parler de la menace insensée de la violence à Mayotte qui a souillé et souille à nouveau notre île et chacune de nos vies. AUCUNE INJUSTICE N’A JAMAIS ÉTÉ CORRIGÉ PAR DES ÉMEUTES OU DES DÉSORDRES SOCIAUX.
Un homme qui poignarde ou agresse un autre homme est un lâche et non un héros, et une foule incontrôlée et incontrôlable n’est que la voix de la folie, pas celle du peuple.
Chaque fois que nous faisons cela, c’est tout Mayotte, les îles Comores, l’Afrique noire qui est dégradée.
Certains de nos élus, de nos dirigeants, de nos forces de l’ordre qui prêchent la non violence à l’étranger oublient de la pratiquer ici chez eux. Certains qui accusent les autres de créer des émeutes ou d’y inciter, les y ont invités par leurs propres comportements ; l’inaction à favoriser le changement.
Certains cherchent des bouc émissaires, d’autres cherchent des conspirations mais une chose est claire : la violence engendre la violence, la répression entraîne les représailles et seul un assainissement de toute notre société peut extirper ce mal de notre âme.
En fin de compte, nous apprenons à considérer nos frères comme des étrangers avec lesquels nous partageons une ville mais pas une communauté, des hommes avec lesquels nous partageons une demeure mais pas un projet commun.
Il ne s’agit pas là d’opinions à débattre. Ce sont des faits à affronter. Ensemble nous pouvons changer le visage de Mayotte.
Nous avons la responsabilité de nous unir pour réaliser cet espoir auquel nous aspirons. Mahorais, comoriens, anjouanais, moheliens, malgaches, africains, n’oublions pas notre histoire, n’oublions pas les maux qu’ont connus nos ancêtres pour nous offrir cet héritage. Avançons ensemble main dans la main vers un bonheur commun. Car si nous choisissons d’être prisonniers du passé, nous n’avancerons jamais.
Ainsi je veux tout particulièrement le dire aux jeunes de toutes origines à Mayotte. VOUS, plus que quiconque, avez la possibilité de réinventer Mayotte, de refaire Mayotte. Nous partageons tous cette terre pendant un court instant. Alors à NOUS de décider si nous passons ce temps à nous concentrer sur ce qui nous sépare ou si nous nous engageons à faire un effort. Un effort soutenu pour trouver un terrain d’entente pour nous concentrer sur l’avenir que nous désirons pour nos enfants et pour respecter la dignité de tous et à chacun.
Il est plus facile de se lancer dans une guerre que de la terminer. Il est plus facile de blâmer autrui que de s’examiner soi même; il est plus facile de voir ce qui nous distingue plutôt que ce que nous avons en commun. Mais il faut choisir le bon chemin et non le plus facile. Il y a une règle essentielle au coeur de toutes les religions, de toutes les communautés : Celle de traiter les autres comme nous aimerions être traités. Et je ne pense pas que les actions entreprises à Ouangani en soient un exemple. »
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