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Martinique : plus de 2 tonnes de cocaïne saisies en mer

Selon France-Antilles Martinique, les autorités françaises ont mis mercredi la main sur 2,2 tonnes de cocaïne, une prise record pour les douanes, dans un voilier au large de la Martinique, au terme d’une opération internationale préparée depuis deux ans.

Trois suspects, deux Espagnols et un Vénézuélien, ont été interpellés à bord de ce bateau, a déclaré samedi à l’AFP le responsable Antilles-Guyane de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), Michaël Lachaux.

Il y avait 2,2 tonnes de cocaïne à bord, a précisé lors d’une conférence de presse à Fort-de-France le procureur de la République Éric Corbaux, précisant que la drogue était samedi en cours de destruction, sous haute surveillance.

La valeur de la cargaison saisie est estimée à 70 millions d’euros, a expliqué pour sa part Simon Riondet, chef de l’antenne Caraïbes de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis).

Dans un communiqué, le ministre des Finances Michel Sapin et le secrétaire d’État au Budget Christian Eckert, dont dépendent les douanes, se sont réjouis du succès d’une opération qualifiée de “difficile et risquée”.

Cette prise spectaculaire représente un tiers du total (6,6 tonnes) des saisies de cocaïne effectuées par les douanes françaises au cours de l’ensemble de l’année 2014. “Il s’agit d’un record pour la douane et la police”, selon le responsable de la DNRED.

La plus importante prise de “blanche” par les autorités françaises (4,3 tonnes) avait été réalisée en novembre 2006 sur un cargo panaméen par la Marine nationale, déjà au large de la Martinique.

La région des Caraïbes est une plaque tournante du trafic de drogue, proche des trois principaux pays producteurs (le Pérou, la Colombie et la Bolivie), qui produisent à eux seuls environ 1 000 tonnes de cocaïne par an, dont près du quart est destiné à l’Europe. La saisie de cette semaine “illustre la stratégie du bouclier qui consiste à protéger l’Europe en agissant au plus près des zones de production de la cocaïne”, s’est félicité Simon Riondet.

Cette opération est le fruit d’une enquête de deux ans menée par le renseignement douanier français, en lien avec des services espagnols et britanniques.

Elle a mobilisé un avion et deux vedettes gardecôtes des douanes mercredi vers 21h (heure locale), à quelque 200-220 kilomètres au large de la Martinique. “Les trois suspects, qui se trouvaient à bord d’un voilier de 20 mètres, ont refusé de se soumettre au contrôle. Nous avons dû faire stopper le bateau de nuit, par une mer déchaînée”, a raconté à l’AFP Michaël Lachaux, de la DNRED.

Dans le bateau, le “Silandra”, qui voyageait sous un faux pavillon américain, les forces de sécurité ont trouvé pas moins de 80 ballots dans lesquels la cocaïne était conditionnée. “Il y en avait partout”, a-t-on commenté aux douanes.

Les deux Espagnols interpellés étaient “défavorablement connus” des services de douanes et de police pour des affaires de trafic de stupéfiants, selon Michaël Lachaux. Le nom de l’un d’eux est lié à des “faits de terrorisme dans les années 80”, a-t-il ajouté, évoquant l’organisation séparatiste basque ETA . “C’est un profil que l’on retrouve de temps en temps, d’anciens terroristes qui se recyclent dans des activités de contrebande”, a-t-il commenté.

Les trois hommes étaient samedi en garde à vue – mesure qui peut durer 96 heures dans les affaires de drogue – à Fort-de-France. Ils devraient être présentés à un juge en début de semaine.

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Des jeunes de la PJJ prêts à voguer

Le voilier construit par les jeunes de la PJJ , en partenariat avec l’AC HM (association des croiseurs hauturiers de Mayotte) a été officiellement mis à l’eau mercredi en présence du sous-préfet à la cohésion sociale, des responsables du tribunal, de la DJSCS (direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale), d’élus et autres personnalités concernées.

Ce projet a été initié en 2012 et le matériel a été reçu en mai 2013. “Notre but ce n’est pas de créer des constructeurs de bateaux, mais c’est de susciter des vocations et d’aider les jeunes à choisir une voie de qualification”, indique Jean-Christophe Claverie, responsable du projet multimono à la PJJ . Ce sont 20 jeunes, âgés en majorité de moins de 16 ans, qui ont travaillé de façon régulière et assidue à la réalisation du bateau.

Après la mise à l’eau du voilier, les jeunes ont fait un tour de 30 min pour tester leur oeuvre.

Le voilier s’appelle “Jahazi Ya Léo” (le boutre d’aujourd’hui). Il est du type “Multimono”, de conception française, de couleur verte avec des voiles à l’ancienne et fait 7,50 mètres. “La construction de ce bateau par les jeunes a été une véritable réussite avec un résultat concret”, ajoute Jean-Christophe Claverie. “Jahazi Ya Léo” va être utilisé comme bateau d’apprentissage de voile dans le but de rapprocher davantage les jeunes du lagon. La construction d’un deuxième bateau a par ailleurs déjà commencé et sera prêt d’ici 14 mois. Ces deux projets sont financés par le FIPD (fond interministériel de prévention de la délinquance).

Oirdi Anli

Inciter les jeunes à lire davantage

Hier après-midi, jeudi 16 avril 2015, la classe de seconde GT 3 du lycée professionnel de Kawéni a eu l’opportunité de rencontrer les écrivains Alex Cousseau et Valie Le Gall qui sont à Mayotte pour une semaine. Les 34 élèves ont été très ravis de la rencontre.

Dans le cadre du projet littérature et société initié par de l’ADBM (association des documentalistes et bibliothécaires de Mayotte) pour lequel les élèves doivent travailler sur l’écriture d’un ouvrage, une rencontre entre élèves et auteurs a été mise en place dans le but d’aider les élèves dans l’écriture.

Ce projet a été mis en place depuis le début de l’année scolaire. Sur invitation de l’ADBM, Alex Cousseau, accompagné de sa compagne Valie Le Gall (co-auteur de certains ouvrages), est arrivé à Mayotte le samedi 11 avril pour une semaine. Il ira à la rencontre de ses lecteurs dans 7 établissements scolaires, à la BDP de Cavani et à la Bouquinerie de Passaimainty. Alex Cousseau est né à Brest. Il a suivi des études d’arts plastiques et d’audiovisuel. Il a publié plusieurs albums à l’École des Loisirs et plusieurs textes aux éditions du Rouergue. Il vit aujourd’hui près de Vannes. Il a commencé à écrire des romans il y a 13 ans.

“Très ému de voir des auteurs en vrai”

L’auteur breton est venu échanger avec les élèves et présenter ses oeuvres. L’évènement s’est tenu dans le CDI du lycée. Après avoir été très chaleureusement accueillis, les auteurs se sont installés et ont commencé par présenter leurs oeuvres, leurs méthodes de travail, etc.

En classe, les élèves ont étudié avec leur professeur un livre en commun, c’est-à-dire que le roman a deux histoires différentes, mais il y a un point commun qui relie les deux histoires. Le livre étudié par la classe a les deux histoires suivantes : la licorne invisible et le roi des fous.

“J’ai aimé le lien qu’il y a entre ces deux histoires. Au début j’étais très ému de voir les auteurs devant moi, car c’était la première fois que j’en voyais. Ce sont de très bons auteurs et leurs livres nous ont beaucoup plu”, déclare Abdallah Hadidja, élève en seconde GT 3. “Ces deux livres que j’ai lus ont été les meilleurs et les plus fantastiques qu’on a lus en classe”, dit Bénali Taher, élève en seconde GT 3. Après la présentation des oeuvres de l’auteur, les élèves ont posé des questions de tous genres dont, comment venait l’inspiration, les difficultés rencontrées, les avantages d’un écrivain, etc.

“Afin de rattacher au cours de littérature et société, nous avons voulu que les élèves rencontrent un écrivain pour qu’ils puissent bénéficier de leurs expériences”, indique le professeur de français de la classe. “Le but de cette initiative de rencontre entre élèves et auteurs c’est de faire découvrir aux élèves l’écriture, mais aussi leur donner une ouverture culturelle. Nous voulons inciter les jeunes à lire davantage”, souligne Hanami Naymi, professeur documentaliste au lycée de Kawéni.

La rencontre s’est terminée par une séance de lecture de romans par les auteurs. Les élèves ont prévu d’offrir un livre dans le même style de l’auteur (qui a deux histoires) : Foundi wa madjini (le maître des djinns) et Djini djema (le bon djinn). D’autres rencontres sont prévues prochainement pour les auteurs qui seront aujourd’hui au collège de Tsimkoura (de 9h30 à 11h30) et à la bouquinerie de Passamaïnty (16h à 18h). Le retour pour la métropole est programmé pour ce samedi 18 avril.

 

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Un peu plus qu’une case Sim ?

Il s’agit d’une maison de la Société immobilière de Mayotte occupée par un ancien salarié. Selon le directeur de la Sim, Mahamoud Azihary, cet occupant réside « sans bail » dans la maison. L’autre conteste en expliquant qu’il paie un loyer mais que son paiement est refusé par la Sim. Un loyer fixé par la justice et calculé sur la valeur de 2007, selon nos informations, malgré la hausse des prix de l’immobilier.

Mais le fond de l’affaire n’est pas très intéressant en soi, puisqu’il n’est que la conséquence d’un différent entre deux personnes et des pouvoirs et relations que font jouer l’un et l’autre pour faire plier l’adversaire. Il s’agit pour eux d’instrumentaliser l’affaire pour faire reconnaitre leurs droits respectifs, auprès de leur communauté d’amis et de la justice.

C’est ainsi que la presse a été convoquée à grand renfort de caméras pour témoigner du caractère scandaleux, de l’occupation d’une maison sans bail d’un côté, et des « biais » utilisé par l’occupant pour se faire accorder un droit à l’occupation par l’intermédiaire de ses « relations personnelles ». Ainsi le ministère de la culture a signé, à la hâte dans la nuit de mercredi à jeudi, un papier classant la maison de la rue Saharangue comme patrimoine culturel de Mayotte.

Et de l’autre côté, on tente de faire valoir le caractère scandaleux d’une expulsion et de la destruction d’un bien immobilier de grande valeur, en raison d’une querelle personnelle entre deux hommes qui dégénère en règlement de comptes.

Pelleteuses, policiers journalistes, tout le monde est donc convoqué au petit matin mercredi pour un cirque médiatique qui arrange tout le monde, d’un côté le dirigeant de la Sim qui entend prouver que des personnes issues de certaines communautés sont « intouchables » à Mayotte et le geste du ministère tend à lui donner raison.

Et de l’autre les gesticulations d’un ancien salarié de la Sim qui se dit victime d’un conflit personnel, mais qui occupe à peu de frais une des plus belles places de Mamoudzou.

En définitive, il ne s’agit que d’une banale expulsion, même si elle résulte d’une querelle personnelle et qu’elle concerne des personnalités de Mayotte. Nul besoin de tout ce battage médiatique : la maison mérite certainement son classement au patrimoine culturel, auquel cas il n’est pas de l’intérêt de la Sim de détruire ce monument d’architecture. Et les parties doivent se plier aux décisions de justice, avis d’expulsion ou droit à la résidence de l’occupant avec un niveau de loyer qui reflète l’état du marché.

Adrien Theilleux

Lutte contre le réchauffement climatique

L’exposition est ouverte à tous, jusqu’à lundi prochain, dans le hall du Comité du tourisme de Mayotte. Organisé par l’AFD, elle met en valeur le travail de la fondation Goodplanet de Yann Arthus Bertrand et entend mobiliser l’opinion sur les problématiques du développement durable. “Les 60 agences de l’AFD dans le monde vont organiser cette exposition pour une visibilité internationale”, explique Patrick Salles, le directeur de l’agence AFD de Mamoudzou.

L’exposition est articulée autour de quatre grandes thématiques : nourrir le monde, l’efficacité énergétique, vivre ensemble et l’adaptation aux dangers du dérèglement thématiques.

Des photos prises à travers le monde présentent des exemples de réussite, des projets environnementaux, sociaux, qui servent les intérêts de la population tout en préservant l’environnement dans une perspective de développement durable.

Vous pourrez par exemple observer des projets de valorisation des déchets, de lutte contre la pollution de l’air, de gestion de l’eau potable ou encore comment utiliser une énergie renouvelable et propre, à travers des exemples édifiants.

“L’enjeu est de sensibiliser l’opinion et de montrer que des solutions existent pour limiter notre impact carbone”, indique Vincent Michel, chargé de communication à l’AFD.

 Concilier social et climat

 “Il faut concilier le rattrapage nécessaire de l’île sans abîmer le département”, souligne Fabrice Richy, le directeur Outremer de l’AFD. En poste à Paris depuis l’été dernier, ce dernier est en visite à Mayotte pour la première fois. Il entend dresser un bilan et faire le point sur les perspectives de développement de l’île. “En tant que porteur de développement, l’économie verte et bleue sont les enjeux de Mayotte. Créer des filières économiques sur la biodiversité et l’énergie est essentiel. Il faut repérer les atouts de Mayotte et les structurer en filières”, observe-t-il.

Le directeur de l’agence AFD locale, Patrick Salles, insiste quant à lui sur le manque de sensibilité environnementale. “Avec les mairies que nous finançons, comme à Koungou et à Mamoudzou, nous souhaitons orienter les acteurs mahorais vers des schémas de développement durable et les aider à prendre les bonnes décisions.

 Mais pour le moment les enjeux environnementaux ne sont pas prioritaires”, déplore-t-il.

En 2014, l’AFD a financé 75% des collectivités territoriales d’Outremer, un acteur considérable donc pour un territoire tel que Mayotte. Avec des enjeux insulaires, énergétiques, environnementaux, l’île au lagon devrait mettre à profit ses ressources dans une démarche de développement durable. C’est en tout cas le ton que souhaitent donner les financeurs tels que l’AFD .

L’exposition photo s’inscrit enfin dans un cadre élargi, celui de préparer l’opinion publique à la Conférence de Paris (CO P21), qui doit aboutir en décembre prochain à un accord mondial sur la réduction du réchauffement climatique. Pour la survie de notre planète et donc de ses habitants, s’il est utile de le préciser, un réchauffement limité à 2 °C d’ici 2100 est obligatoire. Au monde entier de se mobiliser, chacun à son échelle.

Raphaëlle Bauduin

 

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Édito : Sécurité, insécurité. Quelques pistes…

 

Les témoignages sont légion, régulièrement remis à jour par une nouvelle histoire vécue. Les drames sont parfois évités de justesse. Mais jusqu’à quand ? Et la violence est bien là, qui commence à s’ancrer, fortement aggravée par l’arrivée de la chimique, dont les autorités n’ont pas encore pris la mesure de son ampleur et des dégâts qu’elle cause !

Le système éducatif est rempli d’enfants victimes de cette drogue qui mélange tellement de principes actifs qu’elle rend accro au premier contact et génère des individus violents, agressifs, en classe et au dehors, et à la recherche d’un peu d’argent pour satisfaire leurs besoins. Et là tout est bon : racket, vol, agression…

L’île pâtit de plus en plus fortement de cette réalité, de cette image. La vie quotidienne devient bien moins agréable, moins sereine, plus dangereuse, inquiétante pour soi, pour sa famille, pour nos enfants, pour les collègues, pour ceux qui travaillent la nuit, pour ceux qui doivent rentrer seuls le soir, et même la journée ou à la plage…

L’attractivité de Mayotte repousse les médecins et les enseignants dont nous avons cruellement besoin. Le tourisme naissant, l’économie dans son ensemble en est victime. Les cambriolages renchérissent les prix de tous les produits et services. Les pertes à assumer, la sécurité à assurer, les salaires et les primes à augmenter pour attirer ces compétences.

Le constat étant fait, il serait largement temps d’évoquer les pistes pour améliorer cette situation qui atteint chaque mois un nouveau paroxysme. […] Lire la suite sur Mayotte Hebdo.

Laurent Canavate

Un Week-end à Nosy Be ? La Casa Sakalava

De 1990 à 2003, Alain Benoît Rassat a vécu à Mayotte. Il connaît très bien l’île au lagon, puisqu’il a travaillé en tant qu’hydrogéologue à la DAF avant de devenir professeur de biologie. À partir de 1997, il est devenu photographe sous-marin au sein du parc marin. Nathalie Bazard a de son côté toujours travaillé dans l’hôtellerie. En 2009, ils sont arrivés ensemble sur l’île de Nosy Be. Un petit bout de paradis qui va se prêter à merveille à leur projet futur. Dès les premiers mois, ils ouvrent un centre de plongée tenu par M Rassat, spécialiste de la discipline. L’année suivante, après plusieurs mois de prospection, ils achètent un terrain propice à leur future activité.

Tout en haut de la plage et du centre de plongée, l’espace jouit d’une vue sans pareille. Il leur faut alors 5 ans pour réussir à créer leur complexe.
Après 2 ans et demi de construction, les travaux sont aujourd’hui encore en phase de finitions pour les derniers détails. Le pari était à la hauteur de l’investissement : risqué. “Nosy Be bénéficie d’un tel potentiel, explique Nathalie Bazard. Pour les travaux, nous avons employé 15 personnes locales vivant dans le village en bas. Mais le souci à Madagascar reste la politique, on le sait tous.”

Les chambres d’hôtes fonctionnent depuis l’été 2014. Elles ont d’abord été testées par des amis. Toute la maison a été pensée et construite de manière écologique. Le complexe n’est relié à aucun réseau et possède des panneaux solaires, des puits, un chauffe-eau solaire ou encore un four à bois… La colline, l’aération, le vent, toutes les conditions sont idéales pour l’accueil des futurs visiteurs. Avec 1 hectare de terrain, l’idée était d’optimiser l’espace, d’avoir un patio et une maison en escalier en utilisant la pente pour mieux apprécier la vue. 1,80 m de hauteur sépare chaque bloc. Le gîte possède 5 chambres d’hôte, pouvant accueillir entre 10 et 15 personnes.

Les deux gérants sont partisans d’un tourisme solidaire, c’est pour cette raison qu’ils ont formé des villageois. Toute la décoration est malgache, ou plus exactement Nosybéenne. 5 maçons de Tana sont venus pendant 1 an et demi afin de construire les fondations. L’année 2014 a été très difficile en raison de la répertorisation de Nosy Be en zone orange par la France. Dans la mesure où la plupart des visiteurs sont français, les touristes ont beaucoup moins afflué. Depuis la fin 2014, les choses rentrent peu à peu dans l’ordre. Actuellement, les réservations se portent bien.

L’objectif du gîte est d’ailleurs d’être au contact des clients, les accueillir, les accompagner. Au niveau social, les villages de l’ouest regroupent tous les opérateurs touristiques de la zone. Nathalie Bazard est présidente de l’association. Le couple travaille avec les jeunes, leur propose des activités, les valorisent, les impliquent dans le tourisme et le développement de Nosy Be. Les deux gérants ont ainsi signé la charte du tourisme avec 3 points importants : le social, le durable et la pérennité. Agir pour le développement, en s’insérant dans le tourisme, telles sont les visées des gérants de la Casa Sakalava.

Coralie, qui habite juste en bas au village, a été embauchée et formée il y a plusieurs mois.
Lorsqu’elle est arrivée, elle ne savait rien faire si ce n’est la plonge. “Elle a tout appris : la cuisine, le service et, avec la volonté dont elle faisait preuve, nous l’avons gardée, confie la gérante. Aujourd’hui, c’est elle qui forme les deux nouvelles filles du village que nous avons embauchées. L’objectif est aussi de créer de l’emploi. C’est un investissement financier, mais aussi humain.”

La plongée est partie sur ce même principe. Il existe une zone protégée, très riche en petites choses comme les hippocampes. Il y a ensuite une zone extérieure, pour les plus adeptes, avec plus de courants et de très gros poissons. Les requinsbaleines, baleines saisonnières, mérous, raies
Manta, sont approchables, car peu farouches.

La Casa Sakalava est un endroit au potentiel impressionnant. Parfait pour tous les amateurs d’hébergement à la fois simple, convivial et en phase avec l’environnement.

Pierre Bellusc

 

S’y rendre

Deux vols par semaine avec Ewa le vendredi et le dimanche.
Informations et renseignements :
Site internet : ewa-air.com
Adresse : Ewa-Air – Aéroport, BP 452, 97615
Pamandzi
Téléphone : 0269 64 63 00
Mail : eservices@ewa-air.com

Une rentrée solidaire pour Mayotte

Solidarité laïque est un collectif qui regroupe 52 organisations françaises tournant autour de l’éducation et des problèmes éducatifs. Créé en 1956, le collectif se veut ni religieux, ni politique. Issu pour la plupart du monde associatif, les membres de Solidarité laïque sont souvent affiliés à l’éducation populaire comme la FCPE ou la Ligue de l’enseignement. Des mutuelles comme la MGEN ou encore des syndicats comme le SNUipp-FSU 976 sont aussi des acteurs de solidarité laïque à Mayotte.

Tous les projets du collectif sont soutenus par l’Agence Française d’aide au développement. Partout dans le monde, le collectif agit en faveur du développement de l’éducation. En Haïti, Solidarité laïque intervient sur la formation des enseignants et le parrainage d’enfants. Dans beaucoup de pays, les membres travaillent sur la petite enfance, sur la jeunesse, comme au Sri Lanka, en organisant l’enseignement maternel qui reste dans le cadre du privé. Le collectif a aussi pour vocation d’alerter les gouvernements comme c’est le cas au Sri Laka puisque grâce à leurs actions, les pouvoirs publics locaux devraient rendre l’école maternelle publique.

« Dans tous les pays, nous ne définissons pas les programmes, explique Michel Debon, le chargé de mission du collectif. Nous laissons cela aux locaux et ensuite nous discutons ensemble sur ce qu’il serait bien de mettre en place. Au Maroc, un programme concerté pluriacteurs vient de prendre fin après 12 de travail. Il avait pour objectif d’aider la jeunesse en reconnaissant notamment des droits à l’enfant. Nous avons des programmes en Afrique de l’Ouest et dans de nombreux autres pays en développement ».

Les membres travaillent également en faveur des plus défavorisés au niveau national en les aidant par exemple à partir en vacances. Cela fait 15 ans que la rentrée solidaire existe. La première action a eu lieu à Haïti en 2001, après le tremblement de terre qui a frappé l’île un an plus tôt. En 2002, après la chute des talibans, c’est l’Afghanistan qui a bénéficié de cette opération. Madagascar a pour sa part bénéficié deux fois de cette aide qui vise à collecter des fournitures scolaires. Même si ce n’est pas la première action en France, c’est la première fois que le programme « un cahier, un crayon » est offert à un territoire français.

Manque de matériel, d’équipement et de fournitures scolaires, l’île au lagon est le département qui connaît les plus grandes difficultés.

Il y a un an, Carole Coupez, déléguée aux actions d’Education au développement et à la solidarité internationale, s’est rendue à Mayotte afin d’effectuer un état des lieux de la situation des établissements scolaires de l’île. Face à la situation et aux réticences des directeurs d’école qui ont refusé sa venue alors même qu’elle possédait une autorisation de la part du ministère de l’Education nationale, elle a souhaité faire de Mayotte la prochaine bénéficiaire de cette rentrée solidaire.

Choquée par ce qu’elle a pu voir, elle a également tourné 5 clips afin de sensibiliser les acteurs éducatifs en métropole sur les difficultés rencontrées par les établissements scolaires mahorais. Manque de matériel, d’équipement et de fournitures scolaires, l’île au lagon est le département qui connaît les plus grandes difficultés. Sans faire de misérabilisme, les petits films ont été projetés dans les écoles. 800 enseignants volontaires ont alors œuvré pour collecter du matériel à destination de Mayotte.

« Nous voulons appuyer là où ça fait mal »

Les volontaires ont travaillé à partir des outils fournis par Solidarité laïque afin de mener à bien la collecte en métropole, mais aussi à La Réunion. Des collèges, des lycées ou encore des parents se sont mobilisés afin de faire don de matériel à des établissements mahorais souvent déficitaires pour ne pas dire dépourvus de fournitures de base. Si 200 enseignants de plus que les autres années se sont portés volontaires, la collecte a été moins fructueuse qu’à l’accoutumée. 47 m3 de dons ont été récoltés contre près de 75 m3 lors des précédentes opérations.

La MAE et la MAIF doivent bientôt récupérer le matériel afin de l’acheminer jusqu’à Niort où des personnes en situation de handicaps s’occuperont de la mise en carton avant l’envoi par containeur. « Nous voulons appuyer là où ça fait mal, explique le chargé de mission. Nous avons tendance à nous mêler de ce qui ne nous regarde pas comme se plaisent à le dire certains. Mais c’est justement notre rôle, et nous le faisons partout où c’est nécessaire. Nous sommes conscients que nous n’allons pas tout résoudre. Mais nous cherchons à alerter, à sensibiliser tous les acteurs administratifs et politiques. Nous sommes loin de l’éducation universelle de qualité promise pour 2015 sur l’ensemble du territoire français ».

Michel Debon a rendez-vous cette semaine avec les autorités administratives et politiques liées à l’éducation. Solidarité laïque a en effet besoin d’une autorisation administrative pour la venue du matériel. Il doit aussi parler de la question de l’octroi de mer qui, dans les autres pays, est souvent supprimer pour ce genre d’actions. Une première réunion a eu lieu lundi pour définir les priorités avec les organisations membres du collectif à Mayotte. Où mettre l’argent, comment compléter tant que faire se peut le containeur de 47 m3. L’argent doit-il être attribué à des suppléments de gommes, de stylos, de cahiers ou de ballons de football, de cours de natation ?

Mayotte possèdent 194 établissements scolaires qui accueillent 54 000 élèves. Conscient que le matériel ne sera pas suffisant pour tout le monde, Solidarité laïque doit faire des choix. Quelle distribution et pour qui ? Autant de priorités à définir avant l’envoi du matériel. La phase de concertation doit s’accélérer dans les prochains jours. D’ici 15 jours, tout devrait être acté. En août, Michel Debon doit revenir pour préparer les lots et superviser la distribution. Un coup de pouce bienvenu et qui en dit long sur la situation de Mayotte en ce qui concerne l’éducation. 

Pierre Bellusci

Accident mortel à Mamoudzou

Un accident s’est produit il y a quelques minutes à l’entrée de la rue du commerce à Mamoudzou.

Un homme en deux roues, accompagné d’une femme a tenté un dépassement, glissé et percuté le camion devant lui. L’homme s’est relevé avant de s’écrouler au sol. Il a été pris en charge par les sapeurs pompiers. Quant à la femme, une partie de sa tête est passée sous les roues du camion. Elle a succombé à ses blessures sur les lieux du drame.

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Deux agents de la préfecture condamnés pour corruption passive

Le tribunal correctionnel a condamné de matin deux fonctionnaires de la préfecture de Mayotte pour aide à l’entrée et au séjour d’étrangers en situation irrégulière et corruption passive. Elles se sont vues infliger une peine de prison avec sursis, et une interdiction de travailler en préfecture pendant 2 ans.

De la prison avec sursis et une interdiction temporaire de travailler en préfecture. C’est la peine qui a été prononcée ce matin par le tribunal correctionnel de Mamoudzou à l’encontre de deux fonctionnaires de la préfecture, reconnues coupables d’aide à l’entrée et au séjour d’étrangers en situation irrégulière et de corruption passive (acceptation, sollicitation d’avantages par chargée d’une mission de service public).

La première, qui travaillait jusqu’en 2011 au service de l’état civil de la préfecture, s’est ainsi vue infliger une peine de 2 ans de prison avec sursis, et une interdiction d’exercer en préfecture pendant 2 ans. La deuxième, qui travaillait jusqu’en 2011 au service des étrangers de la préfecture, à la section carte de séjour (1ère demande et renouvellement), s’est de son côté vue prononcer une peine de 18 mois de prison avec sursis, et une interdiction d’exercer en préfecture pendant 2 ans. Les deux femmes ont 10 jours pour faire appel.
OL

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Exercice incendie sur la barge Salama Djéma 3

Dans le cadre du scénario de l’exercice, deux véhicules transportant des matières dangereuses ont pris feu. La barge a été contrainte de mouiller au niveau de la Pointe Koungou, dans un chenal balisé. La barge avait à son bord 18 personnes, 6 membres d’équipage et il y a eu 3 blessés graves et 9 blessés légers.

Un Comité opérationnel département a été activé dès 09h00 afin de coordonner les différents moyens déployés pour la gestion de cet exercice de crise.

L’exercice était axé sur la gestion d’évacuation des blessés et la gestion du barrage anti-pollution. Les blessés ont été examinés sur la barge par un médecin, puis évacués vers un poste médical avancé situé sur la place de la République.

Le Dlem, la Deal, la gendarmerie, le Samu/Smur, l’ARS, le STM, l’UTMDSOI, la DDSP, le SDIS, l’ELBN, la capitainerie et le SIDPC ont participé à cet exercice, sous l’autorité du directeur de cabinet de la préfecture. Cet exercice s’inscrit dans le cadre des 4 exercices organisés annuellement.

« Le choix de ce scénario était de se rapprocher du moyen de locomotion qu’emprunte la population au quotidien, afin de tester nos capacités de réactions dans une situation équivalente et surtout d’évaluer nos capacités d’évacuation des blessés, ainsi que la gestion du barrage antipollution », explique la préfecture.

Éducation : Les métiers de la sécurité.

En novembre 2013, le lycée de Petite-terre a ouvert une spécialité « sécurité » pour les classes de seconde qui se destine à la voie professionnelle. Le cursus, mis en place à la rentrée scolaire 2013 – 2014, a pour objectif de préparer les futurs bacheliers aux métiers de la sécurité ainsi qu’aux concours d’entrée en école de sous-officier de gendarmerie ou de gardien de la paix.

Dans ce cadre, 23 élèves de seconde ont effectué un stage d’une semaine au sein du commandement de la gendarmerie de Mayotte. Les lycéens ont découvert les différentes spécialités et missions de la gendarmerie nationale ainsi que le matériel.

Ils ont rencontré les militaires de la gendarmerie mobile, la section aérienne de gendarmerie, la brigade nautique et visiter les brigades territoriales ainsi que les unités de police judiciaire. Le 10 avril 2015, les élèves de la 2nde session ont assisté à une cérémonie de montée des couleurs et de remise de décorations en présence du directeur de cabinet de la préfecture.

L’an prochain, ces élèves effectueront un stage d’immersion d’une semaine au sein des brigades territoriales du commandement de la gendarmerie de Mayotte.

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Affaire Zaidani : Les jeunes agriculteurs condamnés à des TIG

Cent vingt heures de travail d’intérêt général à effectuer en 18 mois. C’est la peine qui a été prononcée ce matin par le tribunal correctionnel de Mamoudzou à l’encontre de 4 membres du syndicat des Jeunes Agriculteurs. Le 22 janvier dernier, ces derniers s’étaient glissés dans l’hémicycle Younoussa Bamana pour déverser sur Daniel Zaidani, l’ancien président du conseil général, le contenu de bouteilles remplies de purin de zébu. Les quatre hommes sont membres du syndicat des jeunes agriculteurs, l’un d’eux est le président, deux autres sont trésoriers-adjoints.

Les débats de ce matin portaient sur le contenu des bouteilles, à savoir s’il s’agissait d’un engrais ou d’excréments, d’un outil de travail ou d’un produit outrageant. La défense a plaidé l’aspect biologique des matières déversées et a demandé la relaxe. La partie civile a de son coté plaidé une atteinte à la démocratie. Le ministère public a requis à l’encontre des 4 hommes six mois d’interdiction des droits civiques. Le tribunal a donc tranché pour des TIG. Daniel Zaidani s’est pour sa part vu accorder un euro symbolique de dommages et intérêts.

OL

A Tsingoni, les violences dégénèrent en guerre ouverte

 

La police municipale intervient pour séparer les protagonistes, mais un groupe des agresseurs remonte vers la sortie du village et brise les vitres des voitures et d’un bus scolaire en stationnement dans la rue. Puis, ils barrent la route au carrefour Hachénoi avec les trios qui servent à collecter les déchets et y mettent le feu ainsi qu’au petit banga où les gens viennent habituellement manger un poulet grillé.

L’affrontement entre ces jeunes et les villageois de Tsingoni se poursuit jusqu’à 1h30 du matin. Dans le même temps, un jeune homme de Tsingoni, instituteur, a été passé à tabac alors qu’il circulait en scooter à Combani. Il a été conduit à l’hôpital dans un état grave.
De l’autre côté, un des agresseurs a été attrapé par les villageois de Tsingoni et passé à tabac. Dans un enregistrement que nous avons pu écouter, le « prisonnier » révèle, sous la menace, que l’opération a été organisée et financée par des notables. Selon sa version, son groupe de jeunes aurait reçu « de l’alcool et de l’argent » pour venir « attaquer Tsingoni ».

Si cette information est à prendre avec des pincettes, car non confirmée par des preuves directes, c’est une réalité que la tension est montée d’un cran entre les deux villages durant la campagne électorale. En effet, les électeurs des deux villages ont fait des choix radicalement différents lorsqu’on analyse les résultats bureau de vote par bureau de vote. Et les Combaniens ont manifesté ouvertement leur désapprobation lorsque le résultat est finalement sorti des urnes.

Les violences ne se sont pas arrêtées samedi, puisque dimanche, alors que les villageois de Tsingoni tenaient une réunion publique en présence du maire et de certains adjoints, un nouveau groupe d’assaillants, sorti d’un bus cette fois, et armés, selon plusieurs témoins, ont pris à parti les jeunes du village. Parmi eux, un enfant de 6 ans a été roué de coups de bâtons.

Cette nouvelle agression a provoqué la colère des habitants du village, qui, ne se sentant plus en sécurité, ont décidé collectivement d’occuper le rond-point et de « se défendre » contre les intrusions des bandes de délinquants.

Depuis dimanche midi jusqu’à ce lundi soir, le carrefour Hachénoi a donc été fermé à la circulation par un groupe de 400 à 500 villageois, dont certains armés et déterminés à en découdre pour protéger leur village des agressions extérieures. Leur mot d’ordre reste : « personne ne bouge tant qu’une solution n’a pas été trouvée ».

Ils ont organisé un passage pour laisser circuler ambulances et camions de pompiers. De l’autre côté, une trentaine de jeunes armés de shombos, de pierres et de cocktails molotov attendaient lundi matin au niveau du Lazaret de Mroalé. Plutôt agressifs et encadrés par un groupe d’adultes, dont un conseiller municipal originaire de Combani, ils ont caillassé les gendarmes dès leur arrivée sur place, qui ont dû faire usage de grenades lacrymogènes pour se dégager, Puis les délinquants ont érigé plusieurs barrages avant d’y mettre le feu.

La situation est restée tendue toute la matinée de ce lundi avec des tentatives « d’infiltrations » par les champs, dans le village de Tsingoni. Une « milice » spontanée de « surveillance et protection du village » s’est mise en place avec 200 personnes armées de shombos, gourdins, bâtons cloutés, haches pour repousser les assaillants.

Parmi les habitants de Tsingoni, tous sont convaincus que les agresseurs ont été instrumentalisés à des fins politiques. Ils pointent du doigt la responsabilité d’anciens élus, sans parvenir à fournir de preuves de leurs accusations autres que des allégations.

Une animosité entretenue par l’oisiveté des jeunes

Un témoin sur place affirme avoir été attrapé et menacé lui, son fils et son petit frère alors qu’ils allaient aux champs, par un groupe de jeunes hommes armés de shombos. Ils les ont conduits à Miréréni, le village voisin, afin de vérifier qu’ils « avaient bien de la famille dans ce village ». Ces événements sont révélateurs de la haine qui circule aujourd’hui entre certains habitants des villages de la commune. Et pourtant tous les jeunes de Tsingoni admettent avoir des amis à Combani et inversement.

Une animosité entretenue par l’oisiveté des jeunes et qui fait écho à la fin du contrat de gestion de la Maison pour tous de Miréréni, confiée à Tama et dont la gestion lui a été retirée fin 2014, pour des raisons politiques. Les MJC de Tsingoni et Mroalé n’ont pas été inaugurées non plus et, pour la dernière, pas encore ouverte au public, malgré la fin des travaux il y a plus d’un an.

A Combani aussi, l’ancien plateau a été détruit pour laisser la place à une MJC et un nouveau plateau, mais les travaux sont retardés.
Le collège est resté ouvert toute la journée, mais il n’a accueilli qu’une petite trentaine d’élèves et beaucoup d’enseignants ont été bloqués par les barrages. Le personnel de l’établissement a constaté « une hausse des tensions au collège, depuis le lancement de la campagne électorale ». Les responsables s’inquiètent de l’atmosphère qui règnera au collège d’ici la fin de l’année scolaire.

La préfecture a dépêché une réunion de crise à la bibliothèque de Mroalé à 15h30 hier pour essayer de trouver une issue politique, avec des responsables des quatre villages de la commune, des médiateurs, des responsables associatifs et éducateurs sportifs, des notables, le maire et son équipe. « Il faut proposer des solutions pour calmer la situation », explique un élu municipal. Les premières discussions ont ainsi permis d’apaiser les tensions, tandis que les responsables tentaient de réunir les conditions pour un retour à la normale.

Une réunion avec les autorités de la commune se tiendra à la préfecture ce mardi à partir de 15h00. Parmi les solutions discutées ce lundi, il a été évoqué la possible mise en place d’un couvre-feu pour les mineurs à Combani à partir de 19h00.

Une autre réunion est d’ores et déjà prévue ce dimanche 19 avril à partir de 9h00 entre les notables des quatre villages de la commune : Combani, Tsingoni, Miréréni et Mroalé.
Un escadron de gendarmerie sera aussi positionné devant le village de Tsingoni à la demande des habitants. Les villageois ont donc levé les barrages à 18h45 après plus de 30 heures de blocages. Une réunion publique s’est tenue au village pour faire un compte-rendu aux habitants de la réunion avec le préfet.

Cette flambée de violence survient alors que la mairie s’est décidé, lors du dernier conseil municipal ce vendredi, à recruter 16 nouveaux médiateurs pour apaiser les tensions intervillages. Un projet politique devenu une urgence aujourd’hui.

A.T.

Éducation : « Il faut aller plus vite »

En court séjour à Mayotte, Franck Loureiro, secrétaire national du Sgen-CFDT, accompagné d’Elizabeth Ritzenthaler, secrétaire fédérale en charge du développement, appelle les autorités mahoraises à accélérer leur travail pour la formation initiale et la formation continue. Autre chantier abordé par le syndicaliste : l’attractivité du territoire.

Arrivés jeudi dernier sur un vol Air-Austral, Franck Loureiro et Elizabeth Ritzenthaler repartiront aujourd’hui mardi après avoir effectué leur mission, dans un cadre qu’ils qualifient de « séjour court mais intense », auprès des personnels de l’éducation nationale.

Cette année, si Franck Loureiro s’est adressé aux professeurs du lycée Bamana, il est surtout venu avec un plan de travail et de développement pour s’adresser aux militants syndicaux. L’objectif ? « Se donner quatre ans pour poser des actions pérennes, se faire mieux connaître, se développer ».

Hier lundi après-midi, Franck Loureiro et Eilzabeth Ritzenhaler ont été reçus par la vice-rectrice, Nathalie Costantini. Le Sgen-CFDT souhaite en effet travailler avec le vice-rectorat, donc l’Etat, et le Conseil départemental pour trouver des solutions à la problématique éducative mahoraise. « Si des progrès ont été effectués », dit le secrétaire national, « il faut maintenant aller plus vite dans la formation initiale au CUFR de Dembéni, dans la formation continue aussi, avec des solutions à mettre en œuvre en faveur des nombreux personnels contractuels ».

 « Trouver des arguments pour faire venir des enseignants français »

Autre sujet important abordé, celui de l’attractivité du territoire : il faut trouver les arguments pour convaincre les enseignants français de venir exercer à Mayotte. Franck Loureiro s’intéresse particulièrement à cette spécificité mahoraise qu’est le multilinguisme. Il semble désormais partagé qu’il faille s’appuyer sur les langues vernaculaires pour améliorer la maîtrise de la langue de l’éducation, le français. « A l’écoute du terrain », comme il le dit lui-même, Franck Loureiro propose des pistes qui sont pour son syndicat « des revendications concrètes ». Nul besoin de tout réinventer ce qui s’est fait ailleurs avec réussite. « Il faut former le personnel et s’appuyer sur des enseignants FLE [Français langue étrangère] qui auraient, sur chaque établissement, une décharge horaire facile à quantifier avec précision ». L’argumentation pourrait séduire à l’avenir d’éventuels candidats à la mutation. Reste à savoir si les autorités de l’Education nationale entendront le discours étayé du secrétaire national.

Quoi qu’il en soit, Mayotte n’est pas un territoire inconnu pour Franck Loureiro. Il s’y est déjà posé à deux reprises, en 2013 et 2014, pour aller à la rencontre des personnels de tous les établissements scolaires de l’île, y compris les écoles primaires. Le Sgen-CFDT fait partie d’une confédération et, en tant que syndicat général de l’éducation, s’adresse à l’ensemble des personnels de l’éducation nationale : enseignants mais aussi personnels de direction, administratifs et agents.

Depuis 3 ans, après des élections professionnelles réussies en 2014, le Sgen-CFDT a le vent en poupe avec pour la première fois un élu chez les “certifiés”, Tanguy Sembic, professeur d’histoire-géographie au lycée Bamana de Mamoudzou.

Jacques Girauld et Olivier Loyens.

 

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Combani / Tsingoni : la bagarre continue

Samedi soir, deux événements se produisaient au nouveau plateau et à la MJC toute neuve du village, un match de handball et un concours de break dance. Les deux manifestations se déroulaient plutôt bien lorsqu‘un groupe de jeunes, venus à pieds depuis Combani a débarqué pour se battre avec les jeunes du village.

D’après des témoins, la bagarre était prévue depuis quelques jours. Face au scène de bataille rangée, les participants se sont retranchés dans la MJC, tandis que les jeunes de Combani ont été repoussé hors du village. A la sortie, ils se sont défoulés sur les véhicules en stationnement en brisant les vitres. Une dizaine de voitures et un bus de la société de transports scolaires ont aussi été vandalisés.

Puis, les jeunes délinquants, dont une partie sont restés au village et ont dû être protégés par la gendarmerie, face à la colère des villageois, ont décidé de s’en prendre au mobilier urbain sur le carrefour Hachénoi. Les trios collecteurs de déchets ont été déplacés sur la route et incendiés, tout comme le petit banga collectif en bois et le snack qui a été vandalisé. Une scène qui s’est poursuivi jusqu’à 1h du matin. Les gendarmes ont dû s’interposer pour protéger les voyous de la riposte des habitants qui se sont mobilisés au rond-point pour les chasser.

Le lendemain, une réunion s’est tenue à la MJC de Tsingoni pour discuter des problèmes de violences intervillageoise et de la hausse de la délinquance à Combani. En effet, cela fait plusieurs années que des bandes de jeunes du village voisin font irruption pour s’en prendre aux habitants. Le maire, Mohamed Bacar était présent mais n’a pas décoché un mot, laissant un de ses adjoints prendre la parole.

Il faut dire que le maire du village réside à Mroalé, il connait donc mal les difficultés des jeunes des autres villages. Pourtant dans son programme électoral, il s’était engagé à « faire disparaitre ses querelles intervillageoises » qui nuisent à la tranquillité des habitants. Selon un témoin sur place, le maire a semblé « absent », ne parvenant pas à apaiser la tension. « On a l’impression qu’il n’a aucune légitimité », déclare l’intervenant qui assistait à la réunion.

La réunion a été perturbée par l’irruption soudaine d’un groupe d’une trentaine de jeunes de Combani et des bagarres ont repris à travers le village, ciblant les enfants de Tsingoni, dont un bambin de 6 ans, frappé à coup de bâtons. Dans le même temps un jeune homme de Combani a été passé à tabac à la sortie du village, il a été admis aux urgences, selon des témoins.

A la suite de ça, les villageois de Tsingoni ont décidé de barricader le rond-point Hachénoi afin de protester contre l’inaction des autorités. Environ 200 à 300 personnes ont fermé le carrefour depuis midi jusqu’au soir, ne laissant plus circuler les véhicules, par protestation contre cette flambée de violence introduite dans leur cadre de vie.

Une équipe de la police municipale a été déployée au rond-point du collège de Mroalé et les gendarmes ont été envoyés pour négocier avec les bloqueurs, sans succès jusqu’au soir. La situation reste tendue et des représailles sont très certainement à craindre dans les prochains jours. Le collège de Mroalé sera placé sous haute surveillance dès demain.
A.T.

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Les premiers agents techniques de déchetterie de Mayotte ont reçu leur diplôme

Une cérémonie de remise des diplômes des premiers agents de déchetterie formés à Mayotte s’est tenue vendredi dans les locaux du centre de formation d’Insidens. 15 titres professionnels ont été validés. Il s’agit d’une filière stable et pérenne d’accès vers l’emploi, adaptée aux enjeux actuels et futurs de Mayotte.

Insidens (laboratoire du développement durable), en partenariat avec pôle emploi et le BSMA, a démarré en septembre dernier le premier cycle de formation destiné aux personnes en recherche d’emploi souhaitant se préparer pour devenir agent technique de déchetterie. Sélectionnés, encadrés, et soutenus par les équipes de pôle empli et du BSMA, 29 stagiaires se sont inscrits dans une démarche dynamique de spécialisation professionnelle et de retour à l’emploi. Pendant 5 mois, les stagiaires ont alterné des périodes de cours théoriques (560 heures) et des périodes de stages pratiques en entreprise ou en collectivités locales (280 heures).

Un examen évalué par un jury de professionnels du monde des déchets permet de valider la formation. 22 se sont inscrits à l’examen, 19 se sont présenté aux épreuves et final 15 titres professionnels validés. 4 candidats n’ont pas réussi les épreuves, mais ont néanmoins validé un certificat de compétences professionnelles. Le taux de réussite à l’examen s’élève à 78%. « Au début de la formation, la grande majorité des stagiaires ne connaissaient pas du tout le domaine de la déchetterie. On a commencé par leur faire des cours de savoirs de base avec du français et des maths. Puis on a poursuivi par des cours techniques en développant un lexique technique sur la déchetterie, la collecte d’ordures ménagères, etc. c’était vraiment une découverte pour eux », indique Zariate Behava, consultante formatrice d’Insidens, qui a assuré plus de 95% de la formation des stagiaires.

Parmi les 15 diplômés, 12 ont choisi de poursuivre la formation en métropole, et cette fois-ci dans le domaine du recyclage. Ces 12 stagiaires s’apprêtent à signer un contrat de professionnalisation avec deux grandes entreprises du secteur de déchets, pour travailler en Ile-de-France. « Ceci est un vrai projet de développement durable pour dynamiser l’économie mahoraise. Ils pourront occuper tous les emplois de déchetterie à Mayotte comme en métropole. Nous avons misé sur une filière qui se professionnalise et c’est très important pour Mayotte car toutes les règlementations établies au niveau national s’appliquent aussi à Mayotte », a tenu à signaler Anne Constance Onghena, directrice générale d’Insidens.

Ce diplôme assurera aux stagiaires la légitimité et l’expertise nécessaires pour s’insérer immédiatement dans les emplois liés aux déchets des entreprises privées et des collectivités de Mayotte et de métropole. « Je tiens à féliciter les efforts des stagiaires. C’est une vraie réussite. Il s’agit d’une jeunesse qui a envie de réussir. Nous allons mettre en place des actions courtes professionnalisantes », indique Yann Polard, directeur de l’antenne locale de Pôle emploi.

« Je tiens aussi à féliciter nos jeunes qui sont pris par la main. J’ai été très heureux de vous accueillir dans nos locaux. L’écologie c’est très important et vous êtes les moteurs de ce domaine-là », félicite Christian Carrère, chef de corps du Bataillon.

« D’ici 2020, 8 déchetteries vont apparaitre dans l’île »

« D’ici 2020, 8 déchetteries vont apparaitre dans l’île. Cela constitue un support pour les futurs employés qui sont ici présents. Ils sont là pour améliorer la gestion des déchets à Mayotte en mettant en place des outils durables », annonce Pierre Houllier, responsable des déchets à l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Il a également annoncé le plan PEDMA (plan d’élimination des déchets et ménagers et assimilés) élaboré par le conseil départemental.

« J’ai quitté le système avec 0 diplôme. J’ai ensuite intégré le BSMA comme agent de propreté et d’hygiène. Et comme j’aimais tout ce qui était environnement et propreté, ça m’a tout de suite intéressé d’entrer dans cette formation. Cette formation permet d’avoir un métier durable et ça permet de prendre soin de notre île », dit Idrissa Madrono, titulaire du diplôme.

 Oirdi Anli

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Une cérémonie des TME à l’image des lauréats 2015

Parfait, s’il fallait résumer en un mot la cérémonie des trophées mahorais des entreprises, c’est le terme qui vient tout de suite à l’esprit. Ils étaient 300 invités, le gratin du monde de l’entreprise mahoraise pour assister à l’événement de l’année dans le monde professionnel îlien L’organisation très militaire ne laissait transparaître aucun défaut et ce ne sont pas les convives qui diront le contraire. 

Les apprentis du bataillon étaient aux petits soins sous le regard bienveillant de leurs supérieurs. Amuse-bouches, champagne, buffet, rien n’était trop beaux pour les privilégiés du soir. Premiers contacts ou retrouvailles, les échanges entre acteurs de la vie économique mahoraise allaient bon train. Business ou sujets extra-professionnels s’entrechoquaient dans les conversations.

Une troisième édition marquée par les 15 ans du journal

Une fois les derniers participants arrivés, les premiers discours ont pu être entamés. Comme le veut la tradition, Laurent Canavate directeur de publication et fondateur de Mayotte Hebdo, a introduit la soirée en souhaitant la bienvenue à l’audience. Il en a profité pour rappeler les critères de sélection des nominés aux trophées, avant de féliciter chacun d’entre eux et de remercier le public de sa présence. Ces quelques mots étaient aussi l’occasion pour le patron de la Somapresse de rappeler que cette 3e édition des TME avait « un goût particulier ». En effet, elle s’inscrit dans un tournant de l’entreprise de presse qui fête cette année ses 15 ans et qui pour l’occasion vient de publier une rétrospective de 15 années d’actualité à Mayotte dans plus de 100 pages. Laurent Canavate a fait même une pierre trois coups en présentant aux amis de Mayotte Hebdo la nouvelle formule du journal passé du format A3 au A4 et habillé d’une nouvelle mise en page.

Après avoir remercié ses équipes, le patron de presse a conclu son discours par une mise en parallèle de l’évolution de l’île et celle du journal : « Nous sommes à l’image de Mayotte et de ses acteurs économiques que vous êtes et que nous allons suivre encore pendant longtemps ».
Laurent Canavate a ensuite cédé sa place au nouveau président du conseil départemental Soibahadine Ibrahim Ramadani, fraîchement élu la semaine dernière. C’est dans une volonté de contribuer au développement de l’île que le président s’est exprimé rappelant le rôle ô combien important de chacun des entrepreneurs mahorais dans cet objectif commun.
L’ancienne égérie du journal du soir sur Kwezi TV, Abby Said Adinani était la maîtresse de cérémonie ce soir là aux côtés de la responsable de la rubrique économie au journal de Mayotte Hebdo, Raphaëlle Baudouin. Elle a rappelé que derrière toute bonne entreprise se trouve un bon manager, une évidence que les grand public a tendance à oublier.

Se sont succédés au pupitre, la municipalité de Combani, Nouriaty Chihabidine présidente de l’association Entreprendre au fémininIsabelle Chevreuil vice-présidente du Conseil économique et social de Mayotte (Cesem) ou encore Alain Faudon, nouveau secrétaire général pour les affaires régionales auprès du préfet de Mayotte. Tous ont rappelé leur volonté commune d’un développement de l’île en matière d’entreprise et d’économie avec la promesse d’un développement accéléré par les fonds européens dont le département va disposer mais pour lesquels il sera tenu d’être rigoureux.
G.D

Bandrélé : un drone pour lutter contre l’habitat indigne

La mairie de Bandrélé a lancé le projet d’élaboration de son PCLHI (Plan communal de lutte contre l’habitat indigne).

La société Rice, basée à la Réunion, intervient sur le terrain avec un drone pour photographier les 6 villages de la commune. Cette mission se déroule depuis le mercredi 8 avril et se terminera ce lundi 13 avril 2015.

M. Ferdinand, représentant la société Rice, accompagné du chef de la police municipale de Bandrélé, M. Allaoui, parcourt le territoire de la commune avec son appareil télécommandé, et suscite la curiosité des habitants des villages, en particulier des enfants.Ces photographies aériennes de grande précision seront utilisées par le bureau d’études retenu par la mairie, Mzé Conseil, pour identifier finement les zones d’habitat indigne de la commune.

Cette étude pilotée par la mairie de Bandrélé, et cofinancée par l’État, permettra aux services de Bandrélé de porter dès la fin 2015 des projets de résorption de l’habitat indigne, et ainsi d’améliorer le cadre de vie des habitants de la commune.

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Édito : Mayotte évolue ! Mayotte Hebdo aussi !

A cette époque, l’île comptait presque 100.000 habitants de moins !… Il n’y avait pas de cadastre, la commission de révision de l’état civil se mettait en place et la polygamie était toujours autorisée. Très peu de bâtiments dépassaient un étage, de nouvelles routes reliaient Passamainti à Combani, ou Choungui, et des embouteillages étaient un phantasme. Les coupures d’eau et d’électricité étaient régulières, comme les pénuries de nombreux produits, liées aux arrivées des bateaux.

Il y a 15 ans, quand nous avons lancé le Mayotte Hebdo, les adolescents construisaient et décoraient leurs bangas aux abords des villages. La population était très peu bancarisée avec 0,3 compte par habitant, contre 0,6 aujourd’hui et 3,8 en Métropole.

Mayotte a beaucoup évolué, parfois trop vite pour certains, parfois pas assez pour d’autres. Il faut réussir à trouver le bon rythme, mais les urgences s’accumulent, la jeunesse pousse à la porte. L’insécurité institutionnelle a été réglée au cours de ces 15 années, au terme de consultations, d’inscription dans la Constitution, de votes et de visites présidentielles. L’éducation et la santé ont du rattraper un important retard et peinent encore, mais la situation s’est fortement améliorée.

Le développement économique tarde, avec encore une forte prédominance de l’administration dans la création d’emplois. Mais Mayotte a bougé, Mayotte a avancé. Il y a eu du bien, mais parfois aussi du moins bien avec le développement de la violence et de la délinquance notamment.

Et durant ces 15 années, Mayotte Hebdo a su évoluer, accompagner ce développement, ces évolutions. Nous sommes passés à 16, 20, puis 24 pages en grand format (A3). Nous avons mis un peu de couleurs sur nos pages. Nous avons étoffé l’équipe, intégré des jeunes et des moins jeunes. Certains y ont fait leurs premières armes, des journalistes y ont obtenu leur première Carte de presse.

Il a fallu tenir un journal dans une société sans tradition de lecture, âgée à 60% de jeunes de moins de 20 ans, sans les aides nationales à la presse. Le conseil général et la préfecture ont su nous soutenir quand il l’a fallu, nos partenaires aussi. Qu’ils en soient remerciés ici encore.

Car un journal me parait aujourd’hui encore toujours aussi important, dans un territoire comme Mayotte, en pleine évolution. Il faut expliquer, prévenir, raconter, valoriser, essayer d’analyser et d’accompagner ces changements. Le journal informe, mais aussi participe à créer et développer le lien social sur un territoire.

Notre état d’esprit a toujours été le même : apporter notre modeste contribution, valoriser les initiatives heureuses, les acteurs engagés, pour que Mayotte avance, le plus sereinement possible.

Témoins privilégiés de ces 15 dernières années, nous avons étoffé le journal, en y intégrant des suppléments chaque semaine. Il y a le Tounda, pour la culture et les loisirs, pour que les habitants de l’île se rencontrent, se retrouvent, avec l’agenda, pour que l’on découvre des cultures, des artistes, des loisirs, des occasions de s’amuser, de se divertir. Pour ne plus dire qu’il ne se passe rien à Mayotte…

On trouve chaque semaine dans le journal Mayotte Hebdo sport, car pour nous c’est une activité saine, qui rassemble des milliers d’amateurs tous les week-end autour et sur des terrains, sur les stades. Car pour nous le sport véhicule des valeurs de partage, de respect, d’amitié. C’est ainsi que nous avons lancé il y a 6 ans l’élection des Sportifs de l’année.

Il y a dans Mayotte Hebdo, chaque semaine aussi, Mayotte éco, car le développement de l’île passera par son développement économique, par le travail et par les richesses qu’il génèrera. Nous y mettons là en avant les projets, les entrepreneurs, les initiatives qui nous paraissent heureuses, bienvenues. C’est ainsi que nous avons lancé les Trophées mahorais de l’entreprise, qui se déroulent ce vendredi 10 avril au BSMA à Combani (sur invitation).

Le Mayotte Hebdo a évolué, à l’image de Mayotte

La société compte aujourd’hui plus de 25 salariés et édite, en plus du Mayotte Hebdo, chaque jour le Flash infos, 1er quotidien de l’île, les magazines Horizon Austral et Vivre Mayotte, l’Annuaire gourmand, le Cartes & Plans, des hors séries…

Nous avons pensé qu’après 15 ans il était temps que Mayotte Hebdo évolue encore, dans son fond, avec toujours plus de dossiers, de réflexions, de rencontres, de portraits, de petits déjeuners, mais aussi dans sa forme, avec cette nouvelle maquette, en format A4, en couleurs.

Nous espérons vraiment que cette nouvelle formule vous plaira, que vous achèterez ce journal chaque semaine, que vous vous y abonnerez, ainsi que vos amis, votre famille. Que vous y trouverez de quoi mieux comprendre, mieux vivre à Mayotte, et pour ne plus dire : « je ne savais pas… ».

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes