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Traitement des déchets : DASTRI, un éco-organisme spécialisé dans la collecte des déchets infectieux

 A l’occasion de la grande course de pneus de Mayotte, l’éco-organisme DASTRI avait installé un stand au rond-point de la pointe Mahabou afin de se faire connaître du grand public. Cet éco-organisme à vocation sanitaire, agréé par l’Etat, a été créé en février 2012. Il propose un service de collecte et de traitement des DASRI (Déchets d’activités de soins à risques infectieux) et concerne plus spécifiquement les déchets piquants, coupants et tranchants produits par les patients en auto-traitement.

C’est l’arrêté du 23 août 2011 qui fixe la liste des pathologies prises en compte par la filière DASTRI et définit ainsi les patients concernés. Diabétiques, hémophiles, personnes atteintes de la maladie de Parkinson, d’ostéoporose ou séropositives, le système de tri et de collecte géré par DASTRI s’adresse à une grande diversité de patients. Mais les diabétiques représentent de loin la catégorie la plus importante. Leur point commun ? Il s’agit de patients en auto-traitement, c’est-à-dire de personnes qui se soignent hors structures de soins et sans l’intervention d’un professionnel de santé. Les professionnels libéraux de santé, dont l’intervention génère également des DASRI perforants, sont responsables de leurs déchets d’activité de soins et de leur élimination hors dispositif DASTRI.

L’activité de soins effectuée par ces patients génère des déchets. Certains sont des Piquants, Coupants, Tranchants (PCT), d’autres des déchets mous. Seuls les PCT sont pris en charge par la filière DASTRI. Pour être soustraits du circuit des déchets ménagers, ils doivent être triés par les patients et stockés dans des boîtes à aiguilles.

DASTRI ne s’est implanté sur l’île aux parfums que très récemment, en avril 2014. L’éco-organisme est donc encore assez peu connu de la population de notre île, d’où la mise en place de cette opération de communication. Profitant du grand rassemblement populaire généré par la course de pneus, DASTRI a informé la population sur la manière la plus efficace de collecter leurs aiguilles. Depuis un peu plus d’un an, l’éco-organisme approvisionne en effet toutes les pharmacies de l’île en boîtes à aiguilles où les usagers peuvent déposer leurs déchets à risques infectieux. Les boîtes sont ensuite transmises par les pharmaciens à l’éco-organisme qui est chargé de traiter ces déchets efficacement, en éliminant tout risque d’infection.

En raison du taux élevé de personnes diabétiques sur l’île, la collecte des aiguilles à risque infectieux s’avère indispensable.

Avec 0,14 tonnes de DASRI collectées lors du premier trimestre 2015, la région de Mayotte n’atteint pour le moment que 16% du gisement estimé produit sur le territoire. L’information et la mobilisation sont donc indispensables si l’on compare ce résultat au taux de collecte national qui est de 57%. L’objectif de l’éco-organisme est d’atteindre les 60% à la fin de l’année 2016. Cela serait une grande avancée pour le territoire de Mayotte où encore beaucoup trop de déchets de ce type sont jetés dans les ordures ménagères, générant un risque important de blessures et de propagation des infections.

L’île aux parfums possédant une forte proportion de personnes diabétiques qui doivent s’injecter de l’insuline tous les jours, la collecte des déchets infectieux revêt une importance particulière sur notre territoire. L’implantation de DASTRI sur notre île constitue une preuve de plus de la volonté des Autorités de progresser dans le domaine du traitement des déchets, afin que Mayotte devienne enfin l’île propre et respectueuse de l’environnement à laquelle aspire une forte proportion de ses habitants.

 

N.G

Tourisme : la fréquentation est en baisse

L’activité touristique est en recul. Tel pourrait être la conclusion de l’enquête touristique 2013-2014 réalisée par deux agents sur le site même de l’aéroport de Dzaoudzi. Les flux recensés, soulèvent des questions sur l’interprétation des réalités à Mayotte concernant le tourisme et le marché émetteur. Quelque soit le motif du voyage, la fréquentation touristique ralentit de 4%.

Le tourisme d’agrément (loisirs, détente, découverte de l’île) connait une réduction de sa clientèle (-7%) avec 11 000 visiteurs pour l’année 2014. Ils viennent majoritairement de France métropolitaine (59 %) ou de La Réunion (32 %).

Les touristes affinitaires (visite des proches, de la famille, des amis) reculent également (-4%) avec 27 700 personnes recensées, soit une représentation de 55% des visiteurs. Ils demeurent tout de même les plus nombreux à venir sur Mayotte et tout comme les touristes d’agrément, viennent principalement de France Métropolitaine (60%) ou de la Réunion (36%). Ils sont le plus souvent originaires de Mayotte (70 %). Plus de la moitié sont étudiants ou sans activité professionnelle (55 %).

Le tourisme d’affaires quant à lui, résiste mieux (-1% avec 10 500 visiteurs). Ces professionnels viennent en majorité de La Réunion (51 %) et de France métropolitaine (41 %).

 

Une augmentation du trafic aérien paradoxale

 

Si l’afflux de touriste recule, en 2014, le trafic aérien lui a progressé de 4% avec 155 000 passagers au départ de Mayotte. Ceci s’explique notamment par l’installation de la compagnie aérienne Ewa Air en 2013 qui a augmenté le nombre de vols et de destinations au départ de Mayotte.

La fréquentation des touristes réunionnais recule à nouveau en 2014 (-8%). Ils étaient 19 400 a être venus visité l’île cette année, représentant 38% des touristes. La part des Métropolitains a quant à elle augmenté et atteint 56%.

Un touriste sur quatre réside dans un hébergement marchand de type hôtels, gîtes ou chambres d’hôtes. 27% de l’ensemble des touristes sont logés à l’hôtel contre 71% chez des proches. Les touristes d’affaires en sont la principale clientèle, 80% d’entre eux ont opté pour ce type d’hébergement. La durée du séjour à Mayotte continue d’augmenter : les touristes restent 26 jours en moyenne (2 jours de plus qu’en 2013).Ils séjournent en moyenne 8 jours dans les hébergements.

Les dépenses reculent de 10 %

Concomitant avec la diminution du tourisme entre 2013 et 2014, il y a une baisse des dépenses. Les touristes ont dépensé 26 millions d’euros durant leur séjour à Mayotte. Les dépenses des touristes d’agrément et d’affaires diminuent fortement par rapport à 2013. (Respectueusement -18 % et – 11 %).

87% des touristes se déclarent satisfaits de l’intérêt touristique de l’île et 97% sont satisfaits de la qualité et de l’accueil. Parmi eux, 88% souhaitent revenir découvrir Mayotte. En revanche, l’appréciation concernant le rapport qualité/prix est à la déception : 61% le qualifient de moyen ou d’insatisfaisant.

Le tourisme international a progressé de 5 % grâce au marché asiatique. Les chinois sont de plus en plus nombreux à voyager et augmentent leurs dépenses globales de 17%.

87% de satisfaction pour l’intérêt touristique de l’île

La Réunion connaît également une baisse de la fréquentation touristique de 2,5% en 2014 dû aux conséquences de la crise requin qui sévi sur l’île. A contrario, Maurice poursuit sa progression  (+5%) dépassant le cap symbolique d’un million de visiteurs. La plus forte hausse provient du marché asiatique qui est en plein expansion sur l’île Maurice. Quant aux Seychelles, sa fréquentation touristique augmente de 1% pour atteindre 232 700 visiteurs en 2014.

Mayotte a une offre touristique qui n’arrive plus à attirer autant qu’auparavant. Selon le directeur du Comité du Tourisme, Monsieur Michel Ahamed, pour que la fréquentation touristique augmente et que l’île devienne plus attractive, «il faut que l’offre puisse s’adapter en recherchant des marchés émetteurs asiatiques notamment.» Selon lui, «l’image de Mayotte doit être plus positive et la solution semblerait provenir d’une vraie volonté de vouloir développer le tourisme à Mayotte. La volonté doit venir de tout le monde.»

Pallier la faiblesse des infrastructures touristiques est inévitable pour accueillir un flux touristique plus important et durable mais cette action doit être développée en complémentarité de l’image touristique de Mayotte. Les hôteliers et les professionnels du tourisme ne devraient-il pas mutualiser leurs idées pour redonner un souffle à l’image de la destination ? «Il semblerait pertinent et nécessaire de valoriser avant tout les matières premières (lagon riche en biodiversité, culture mahoraise) afin d’augmenter la fréquentation touristique de Mayotte», indique le directeur du Comité du Tourisme. Et qu’en sera-t-il pour 2015 ?

Fanny Dard

Le financement des fournitures scolaires en question

Les fournitures scolaires, source de débats pour les maires. Lors de l’assemblée générale extraordinaire (AGE) de l’association des maires le 5 juin dernier, les communes se sont interrogées sur la nature des fournitures entrant dans le champ des responsabilités municipales. Elles ont trouvé leur réponse dans l’article 212-4 du Code de l’Education nationale qui précise que seules les fournitures à usage collectif sont financées par les budgets communaux et que les fournitures scolaires à usage individuel ne constituent pas une obligation pour les communes. « Ce sera aux maires d’apprécier s’ils accompagneront financièrement ou non les familles à l’achat des fournitures à usage individuel », indique le compte-rendu. Mais pour Anli Said, président de l’Union Départementale de la Confédération Syndicale des Familles à Mayotte, « les communes devraient continuer à financer les fournitures scolaires au vu de la situation vulnérable des familles mahoraises. Dans tous les cas, il ne faut pas qu’elles prennent une décision brutale. Il est ainsi nécessaire de mener une étude approfondie pour voir si l’allocation de rentrée scolaire (ARS), qui a été alignée sur celle de la métropole depuis la rentrée 2014, est suffisante pour couvrir les dépenses des familles ». L’AGE recommande en tout cas aux maires d’engager un débat au sein de leur propre conseil municipal afin d’en informer la population.

Dépenses difficiles à cerner

 La nature et le caractère obligatoire des dépenses communales afférentes à l’enseignement primaire (écoles publiques) font l’objet des articles L.212-1 à L.212-6 du code de l’éducation. Il en ressort que, pour les écoles publiques élémentaires et maternelles régulièrement créées, les communes ont la charge de la construction, la reconstruction, l’extension, les grosses réparations, l’équipement. En ce qui concerne le fonctionnement de ces écoles, elles doivent assurer le logement des instituteurs, l’entretien ou la location des bâtiments et de leurs dépendances, l’acquisition et l’entretien du mobilier scolaire, l’achat des fournitures à usage non individuel, le chauffage et l’éclairage des classes, et la rémunération des personnels de service s’il y a lieu.

Les dépenses communales pour l’enseignement primaire sont cependant difficiles à cerner. Même si elles n’ont que la charge de toutes les fournitures à usage collectif, les communes étendent parfois leur prise en charge à tout ou partie des fournitures individuelles. Par exemple, la commune de Saint-Pair-sur-Mer (50) consacre un budget de 50 € par élève pour les achats de manuels et matériels spécifiques (règles, gommes, crayons) pour la totalité de l’année scolaire. Les professeurs des écoles, instituteurs, signalent leurs besoins au directeur qui achète le matériel voulu en librairie-papeterie avec un bon de la mairie.

OL

La grève continue à Air Madagascar

 “Il y a toujours des dommages collatéraux en cas de grève”, a déclaré Haja Raelison, directeur général de la compagnie. En cette période de haute saison, la direction générale de la compagnie Air Madagascar ne veut pas commettre la moindre erreur, car 60% des recettes annuelles de la compagnie en dépendent et l’objectif reste bien de diminuer le déficit de la société au maximum.

Quant aux grévistes, s’ils sont prêts à abandonner la requête liée aux démissions des différents responsables, ils campent sur leur position et revendiquent toujours l’autonomie de gestion.

Lire l’article complet dans FI n°3685 Mardi 16 juin 2015

 

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Elle mord ses agresseurs

Ils la prennent en chasse et tentent de lui arracher son sac à main. Elle mord l’un d’eux à la main et les agresseurs s’enfuient, avec le téléphone portable de la dame.

Lire l’article complet dans FI n°3685 Mardi 16 juin 2015

 

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Total : rencontre cruciale pour éviter la grève

La grève chez Total démarre ce mercredi et non pas hier comme l’indiquait l’intersyndicale dans un communiqué diffusé le 12 juin dernier. Face à cette nouvelle, de nombreux automobilistes ont continué de se ruer dans les stations essence de l’île pour faire le plein et remplir des jerricanes au cas où le mouvement social s’inscrirait dans la durée. Les clients ont mis minimum trois ou quatre heures avant de pouvoir se servir.

La voie publique était partiellement perturbée par les longues files d’attente devant la pompe à essence. Une réunion se tiendra cet après-midi entre les syndicats et la direction de l’entreprise pour trouver un accord et ainsi éviter le conflit.

Dans leur premier communiqué, l’intersyndicale demandait entre autre l’annulation de l’installation des distributeurs automatiques dans les stations services qui n’en sont pas encore équipées.

 

Lire l’article complet dans FI n°3685 Mardi 16 juin 2015

 

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Un dentiste va être prochainement poursuivi devant la justice pour agression sonore.

En conflit de voisinage avec son voisin, propriétaire d’un gite quartier la Palmeraie à Tsoundzou 2, l’homme avait décidé de se venger. En effet, le dentiste venait de perdre un procès contre lui pour un contentieux de voisinage. Entre le 24 mai et le 6 juin, il va donc monter à fond le volume sonore de ses baffles, brisant la tranquillité du gite. À chaque intervention de la police, le dentiste se barricade chez lui. Constatant le délit “d’agression sonore avec insistance et de manière répétée”, les agents lui ont délivré une convocation devant la justice. En effet, l’agression sonore, différend du tapage nocturne ou diurne, est un acte pénal qui relève du tribunal de police.

 

Lire l’article complet dans FI n°3685 Mardi 16 juin 2015

 

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L’Etat recherche l’efficacité

Ouytre la signature du Contrat de plan Etat-Région qui engage l’Etat, l’Union européenne et la collectivé sur un plan d’investissement d’environ 700 millions d’euros pour Mayotte, Manuel Valls a annoncé quelques mesures pour la sécurité, l’éducation et la santé à Mayotte, tour d’horizon du déplacement.

 

Conseil départemental

Au conseil départemental, après un très bon discours du président Soibahadine, applaudi par l’assemblée et qui rappelait les enjeux et les difficultés pour Mayotte, le premier ministre a rappelé avec l’accent républicain qu’on lui connait, l’ancrage total et définitif de Mayotte dans la France. Concernant les enjeux de sécurité, le premier ministre a fait plusieurs annonces. S’il repousse la demande du président de la collectivité pour un classement de Mayotte en Zone de sécurité prioritaire (ZSP), une mesure qu’il juge, « sans réelle utilité », Manuel Valls s’est dit préoccupé par les questions de sécurité. Il a annoncé le renforcement des effectifs avec un nouveau peloton de gendarmerie dès le mois d’août prochain. Par ailleurs, les effectifs de la Police aux frontières seront augmenté de 44 agents supplémentaires « pour le centre de rétention administratif qui ouvrira en septembre ». Concernant l’immigration, il a redit l’engagement de fermeté de l’Etat contre les entrées en situation irrégulières et la nécessité de travailler étroitement avec les Comores. Cependant, il ne juge pas utile d’ouvrir le « faux-débat sur le droit du sol à Mayotte », qui « ne changerait rien à la situation sur place ». Selon lui, ce n’est pas « praticable ici », car, « si on ouvre le débat ici, on va l’ouvrir partout ».

 

Les annonces pour l’éducation

Le premier ministre a visité l’école de Poroani à Chirongui, le 1er établissement de 1er degré entièrement réhabilité. Le chef du gouvernement a coupé un ruban devant le nouveau réfectoire, qui sera opérationnel à la rentrée.

Il a rappelé que plus de 10M€ étaient allouées chaque année par le ministère de l’Education pour les constructions scolaires à Mayotte.

Najat Vallaud-Belkacem a dans ce sens annoncé que 220 salles de classes supplémentaires allaient ouvrir à la rentrée, puis 90 de plus à la rentrée suivante. « Il y aura aussi deux nouveaux collèges à la rentrée, un nouveau lycée en 2016, et un nouveau lycée professionnel en 2017. » 60M€ sont ainsi investis chaque année par l’Etat à Mayotte pour les collèges et les lycées.

Au-delà des constructions scolaires, la ministre a expliqué que la question de la qualité pédagogique avait aussi été prise en compte. « Toutes les écoles et les collèges mahorais passeront en réseau d’éducation prioritaire, a-t-elle indiqué. Les professeurs seront ainsi mieux rémunérés, mieux formés et aurons plus de moyens. »

Alors que Mayotte souffre d’un problème d’attractivité, Mme Vallaud-Belkacem a en outre rappelé l’importance de recruter des enseignants sur place. « Le premier concours des professeurs des écoles aura lieu à Mayotte en 2017 ».

S’agissant du centre universitaire de Dembeni, Manuel Valls a indiqué la nécéssité d’étoffer son offre de formation. Il a par ailleurs annoncé la mise en place d’un programme cadre pour repérer les élèves mahorais à fort potentiel, afin de pouvoir les orienter vers les filières sélectives.

 

Lycée agricole de Coconi

Lors de leur déplacement au lycée agricole de Coconi, le cortège ministériel a rappelé les engagements de l’Etat en faveur de l’éducation et de la formation à Mayotte. Le lycée agricole de Coconi est au centre de cette politique car le premier ministre souhaite relancer la production locale et faire de Mayotte le « joyau de l’océan Indien », vanté tant pour sa production agricole que pour la valeur de ses structures touristiques. Pour améliorer l’accessibilité de l’île au lagon, il a annoncé l’ouverture d’une ligne directe Paris-Mayotte, après concertation avec la compagnie Air australe. Cette ligne directe ouvrira à compter du 10 juin 2016.

Les enjeux éducatifs ont aussi été rappelés. Pour cela, il est prévu de bâtir un internat au lycée agricole de Coconi afin de mettre fin aux galères des élèves qui résident dans des communes éloignées du lycée. C’était en effet la prmeière fois qu’un ministre de l’Education,v en l’occurrence Najat Vallaud-Belkacem, faisait le déplacement à Mayotte. Il a annoncé dans le cadre du CPER, l’agrandissement du campus du Centre universitaire et la mise en place d’un plan ambitieux de construction de réfectoires dans les établissements scolaires.

 

Les annonces pour la santé

Manuel Valls a posé la première pierre de l’hôpital de Pamandzi. Après deux ans de travaux, la nouvelle structure rassemblera les deux dispensaires de Petite-Terre. Il proposera un suivi périnatal et une nouvelle offre de soins de suite et de réadaptation. 27M€ ont été alloués pour ce projet, dont 2/3 de fonds européens et une participation de l’Etat de 15%.

Dans la volonté de mieux prendre en charge la vieillesse, le premier ministre a aussi annoncé que 40 places de soins d’infirmiers à domicile seront ouvertes dans les prochaines semaines, une nouveauté à Mayotte.

Il a également rappelé la création en 2014 de l’indemnité particulière d’exercice pour les praticiens hospitaliers à Mayotte.

Le premier Ministre n’a en revanche pas annoncé la mise en place de la couverture médicale universelle complémentaire (CMU-C) ou de l’aide Médicale de l’Etat (AME), ou encore l’exonération douanière des équipements médicaux. Des mesures que Mahafourou Saidali, le maire de Pamandzi le sénateur Thani ont appelé à mettre en œuvre dans leurs discours respectifs.

Adrien Theilleux et Olivier Loyens

Journée européenne de l’obésité à Mayotte

 

L’obésité, le surpoids et le diabète à Mayotte constituent un problème important dû à la nutrition non équilibrée : le diabète touche en effet environ 10% de la population alors qu’en métropole ce taux est inférieur à 5%.

Lutter contre l’obésité et sensibiliser les Mahorais au niveau des risques de la prise de poids, c’était l’objectif de la journée européenne de l’obésité à Mayotte organisée par le CHM jeudi dernier. Plusieurs actions se sont déroulées. Des dépistages de l’obésité, la tension et le diabète ont pu être réalisés sur place. Les organisateurs ont proposé, spécialement pour l’occasion, des dégustations de produits locaux au public.

 

De plus, j’ai pu recevoir plus d’informations et me faire dépister. Je suis diabétique, j’ai de la tension et des crises. Depuis trois mois, je suis suivie par les médecins. J’encourage la population mahoraise à venir se faire dépister et à pratiquer du sport pour lutter contre la maladie. Ce genre de manifestation devrait avoir lieu régulièrement”, témoigne une participante.

L’Association mahoraise pour la lutte contre le cancer (Amalca) a répondu présente à cet événement. À son stand, elle offrait plusieurs livres de renseignements présentant les différents cancers, la lutte contre cette maladie et l’aide qui peut être apportée aux personnes qui en sont atteintes.

Des listes ont été affichées pour mieux faire connaître les aliments qui sont nuisibles à la santé et ceux qui le sont moins. On comprend alors que “les produits transformés présentent plus de danger pour notre santé, car ils contiennent de la graisse et beaucoup de sucre”, explique la diététicienne, Béatrice Adrien, “contrairement aux produits locaux qui ne contiennent pas de sucre, de graisse et sont moins chers”. Selon la diététicienne, 10% des Mahorais sont diabétiques ; plus précisément, une femme sur deux est atteinte par cette maladie entre 30 et 45 ans.

Ces diffusions consistaient à expliquer qu’il était toujours possible de manger de manière équilibrée tout en conservant une alimentation mahoraise.

 

 Lire l’article complet dans FI n°3684 Lundi 15 juin 2015

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Appel à témoins pour retrouver une personne disparue

C’est un homme type africain, corpulence normale, 1m66, cheveux blancs avec calvitie partielle. Il souffre de la maladie d’Alzheimer. Il est vêtu d’effets vestimentaires gris (pantalon, tricot, veste). Il a quitté son domicile le vendredi dernier pour aller au champ (sans affaire, ni téléphone, ni aucun moyen de subsistance). Il a été vu pour la dernière fois samedi à midi à Dapani, dans une bananeraie non loin de la piste ULM.  Pour tout témoignage contactez la brigade de gendarmerie de M’ZOUAZIA au 02.69.62.00.48.

 

 

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Visite ministérielle : 610 M€ pour les écoles

 

Flash Infos : A Mayotte, les établissements scolaires sont confrontés à une saturation des effectifs, si bien que dans la moitié des écoles, les élèves ont cours le matin et l’après-midi à tour de rôle dans le cadre d’un système de rotation. Dans les collèges et les lycées, la pression devient très forte aussi, participant à générer de la violence, et la grande difficulté à mettre en œuvre des activités extra-scolaires. Est-il prévu un grand plan de rattrapage pour les constructions scolaires, à la hauteur des enjeux ?

Najat Vallaud-Belkacem : Vous avez tout à fait raison : nous devons avancer, et vite, afin d’améliorer la situation éducative de l’île pour que tous les jeunes, tous les élèves, bénéficient de conditions d’apprentissage de qualité. Car ces dernières décennies, la construction d’établissements scolaires n’a pas suivi le rythme très rapide de croissance de la population.
L’engagement de l’Etat auprès des collectivités est à la hauteur de ces enjeux : dix millions d’euros par an sont mis à la disposition du préfet pour doter les communes. En plus de cela, le plan Mayotte 2025, que nous avons engagé, prévoit un investissement massif de 610 millions d’euros pour la rénovation et la construction d’écoles, de collèges et de lycées. Samedi, je vais d’ailleurs poser la première pierre de l’école des Bardamiers 3 de Dzaoudzi-Labattoir. Ce sera un moment important.

FI : Les établissements scolaires à Mayotte souffrent d’une absence de cantines scolaires. Des investissements seront-ils réalisés dans ce sens ?

Najat Vallaud-Belkacem : Oui, des investissements vont être réalisés pour les cantines scolaires. Par exemple, dès la rentrée 2016, deux réfectoires vont être construits pour le groupe scolaire Badamiers et Moya, en plus de 17 nouvelles salles de classe. Cela permettra d’accueillir 500 élèves supplémentaires et de distribuer des repas chauds. Vous le voyez, notre mobilisation en faveur de Mayotte va se traduire très concrètement, dans la vie quotidienne.

FI : Avec des établissements complètement saturés, la réforme des rythmes scolaires s’avère elle aussi difficile à mettre en œuvre à Mayotte, que faire ?

Najat Vallaud-Belkacem : L’investissement massif pour la construction d’écoles, que j’évoquais, est un premier élément qui va permettre d’améliorer la situation. De plus, pour soutenir la mise en œuvre de la réforme, l’Etat a attribué plus de 4,5 millions d’euros à Mayotte. Au-delà, j’encourage vivement les collectivités à s’engager, à nos côtés, dans la signature de projets éducatifs territoriaux. Cela permettra que tous les acteurs se mobilisent, ensemble, en faveur de ces nouveaux rythmes plus favorables aux apprentissages des enfants.

FI : 64% des élèves en CE1 et 57% des élèves en CE2 ont des acquis insuffisant en français, alors que ceux atteint seulement 7 % pour la France entière (source rapport d’information du Sénat en 2012). La proportion atteint 61% des élèves en CE1 et 54% des élèves en CM2 pour les acquis en mathématiques, pour un taux de 10% pour la France entière.
Il convient également de souligner le niveau d’illettrisme important chez les jeunes Mahorais : 73% des jeunes ont des difficultés de lecture contre 10% au niveau national. Par ailleurs, la moitié des jeunes quittent le système scolaire sans aucune qualification. Quelles solutions pour combler ce retard scolaire et ces « générations sacrifiées » ?

Najat Vallaud-Belkacem : Toutes les réformes que je mène visent à améliorer le niveau des élèves dans les matières fondamentales. Je ne prendrai qu’un seul exemple : la réforme du collège, qui va permettre aux élèves de mieux apprendre pour mieux réussir, en développant notamment l’accompagnement personnalisé des élèves et le travail en petits groupes. Pour ce qui est, plus spécifiquement, de l’apprentissage du français, nous agissons dès l’école maternelle. À la rentrée prochaine, de nouveaux programmes vont donner une place plus importante à la maîtrise de la langue. En CE2, une évaluation du niveau des élèves permettra d’identifier précisément les difficultés de chacun pour y apporter des réponses ciblées. Enfin, j’apporte tous mes encouragements à l’expérimentation de bilinguisme qui est menée actuellement dans plusieurs écoles maternelle de l’île. En donnant aux élèves la possibilité de bien parler leur langue maternelle, nous améliorons l’apprentissage du français, langue de la scolarisation. Au plus jeune âge, ces enseignements se renforcent mutuellement.

FI : Comment faire pour attirer davantage d’enseignants titulaires à Mayotte ?

Najat Vallaud-Belkacem : C’est un enjeu important, d’autant plus que nous créons de nouveaux postes. A la rentrée 2015, ce sont ainsi 200 nouveaux postes qui vont être créés sur l’île. L’entrée en éducation prioritaire de l’ensemble des écoles et collèges de Mayotte – alors que jusqu’en 2012 aucun établissement n’y était intégré – va, je crois, y contribuer. Car être en éducation prioritaire, c’est bénéficier de moyens renforcés, donc de conditions de travail améliorées. Ce statut permet également aux enseignants de bénéficier de primes spécifiques. Cela devrait améliorer l’attractivité du territoire. Enfin, je souhaite que les enseignants contractuels qui souhaitent s’engager durablement dans ce métier, soient accompagnés pour y parvenir. J’en profite pour adresser un message à tous les enseignants de l’île. Je sais que les conditions sont parfois difficiles et je tiens à saluer, sincèrement, leur engagement au service de la réussite de leurs élèves.

Grève chez Total

Le mouvement aujourd’hui. Ni une ni deux, nombreux ont été les automobilistes à effectuer leur plein ce weekend créant ainsi des queues interminables sur quelques centaines de mètres.

Hier soir, les stations de Tsoundzou et de Chirongui ont dû fermer plutôt que prévu à cause d’une rupture de stock. Ce contexte laisse quelques questions en suspens quant à l’approvisionnement des stations en carburant. Il semblerait que les automobilistes devront limiter leurs déplacements dans les prochains jours.

Parmi leurs revendications, les grévistes réclament, entre autres, les départs de plusieurs cadres dirigeants dont leur directeur général Nicolas Favre, l’annulation des projets d’installation des distributeurs automatiques à Chrirongui, Longoni ou encore Kawéni ainsi que la négociation de la convention pétrole pour SMSPP et l’application intégrale de la convention collective.

GD

 

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Un nouveau collectif intitulé « Petit Dom »

Extrait : « Bonjour Manuel. Maman voulait t’appeler mais on lui a encore volé son sac. Gros bisous, Ton petit Dom ». L’initiative a tout de suite connu un franc succès puisqu’en 48h, la page Facebook a collecté plus de 1 000 « j’aime ». Plus de 36 000 vues sur notre site et 300 partages. Reste à savoir si les messages sont arrivés jusqu’aux yeux et oreilles de Manuel Valls.

 

Crédit photo : TERRANCLE Barbara

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COLAS : “Mon salaire, c’est 976”

Alors que la direction a demandé en début de matinée l’intervention des forces de l’ordre pour les évacuer du siège de la société, ils ont décidé de barrer la route nationale à Kawéni. La route menant à la carrière ETPC à Koungou a également été bloquée.

“Nous ne sentons pas une volonté réelle de la part de la direction de mener des négociations”, a estimé Salim Nahouda, secrétaire départemental de la CGT .

“Cela fait trois ans que je travaille à la Colas”, témoigne Chipoui, âgé d’une quarantaine d’années, et 10 ans d’expérience en tournage.

Je gagne 1 200 euros par mois. Tous les 2 ans, je change de contrat CDD (Colas ou ETPC).

Mon ancienneté n’est pas prise en compte.” À côté de lui, Toki entonne le même refrain depuis quelques minutes : “Mon salaire, c’est 976”. Le jeune homme d’une vingtaine d’années travaille depuis 5 ans à la Colas. Il gagne donc un salaire de 976 euros nets par mois, sachant qu’il effectue en moyenne 169 heures par mois.

Une réunion à la Dieccte devait se tenir hier après-midi entre la direction et les syndicats, mais elle a été annulée. Les négociations entre les deux parties étaient donc toujours au point mort hier. Interrogée par nos soins, la direction n’était pas joignable hier.

OL

 Lire l’article complet dans Flash Info n°3683 Vendredi 12 juin 2015

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Unicef : inquiétude sur les droits de l’enfant à Mayotte

Avant la prochaine audition de la France devant le Comité des droits de l’enfant des Nations unies, l’Unicef France publie ce mardi un rapport sévère sur la situation des droits de l’enfant en France, en abordant dix thématiques dont l’éducation, la pauvreté, la maltraitance ou encore la justice des mineurs. Le document émet une série de 36 recommandations à l’attention des autorités pour faire avancer l’application de la Convention internationale des droits de l’enfant dans les domaines les plus critiques.

Pour ce qui est de l’Outre-mer, “les disparités géographiques et socio-économiques accentuent les inégalités entre les enfants français ultramarins et métropolitains”, note le texte. “Les situations de pauvreté, connues depuis longtemps malheureusement, y sont particulièrement exacerbées. La question a pris beaucoup plus d’acuité en France depuis la départementalisation de Mayotte (101ème département français), en mars 2011.”

“Situation particulièrement alarmante”

L’Unicef France rappelle qu’en 2013, le Défenseur des droits s’était ému, ainsi que de nombreuses associations, de “la situation particulièrement alarmante qui est réservée aux mineurs présents sur le sol mahorais, notamment les mineurs étrangers”. Plus précisément, le rapport relevait ceci, concernant la protection des droits de l’enfant à Mayotte : “Les moyens accordés par le département à l’aide sociale à l’enfance sont, en outre, très insuffisants au regard des actions devant être engagées. Le budget ASE (Aide sociale à l’enfance) est, en effet, de l’ordre de 2% contre 55% à 60% pour les autres DOM.”

Pour remédier à ce problème l’organisme suggère dans sa recommandation numéro 23, de “faciliter et encourager la création d’établissements de l’Aide sociale à l’enfance ou habilités au titre de l’Aide sociale à l’enfance sur l’île de Mayotte afin de répondre en partie à la situation de détresse criante des enfants et adolescents isolés”. Enfin, elle recommande de “procéder à l’installation d’une conférence permanente des droits de l’enfant sur l’île de Mayotte et au déploiement d’une mission d’appui tel que demandé par le Défenseur des droits”, conclut le rapport.

“En métropole, le poste ASE est le 3ème des dépenses d’action sociale avec 102 euros par habitant. Pour Mayotte, avec un même ratio pour 212 645 habitants, le budget devrait être de 21 millions d’euros or il n’est que de 1,8 million (chiffre non stabilisé)”, note le document.

L’Unicef souligne en outre qu’en 2014 un sénateur de Mayotte avait expliqué lors d’un débat parlementaire qu’il n’existe aucun établissement consacré à la protection de l’enfance pour une mise à l’abri des enfants dans des situations extrêmes, et que le seul foyer de l’île, qui ne compte que sept places, est dédié à l’enfance délinquante.

Aucun progrès

Le Défenseur des droits a proposé “l’installation d’une conférence permanente des droits de l’enfant sur l’île de Mayotte, associant l’ensemble des acteurs publics et associatifs”, relève encore le rapport, et “le déploiement, à compter pour une durée déterminée, d’une mission d’appui composée d’agents publics volontaires pour mettre en oeuvre ces objectifs.” Au mois de février 2015, l’Unicef France ne constatait aucun progrès sur le sujet, déplore le texte, dénonçant “une situation horsnorme des enfants de Mayotte (qui) ne peut perdurer entre immobilisme et indifférence”.

Source : Outre-mer 1re

Grève en préparation à Air Madagascar

Avec l’arrivée de ses deux ATR 72-600, la compagnie aérienne lance le défi d’offrir des services de qualité à sa clientèle (cf. Flash-Infos n°3680 du mardi 09 juin).

Quelques jours seulement après l’arrivée du deuxième aéronef, l’élan risque de se voir brisé avec quatre syndicats représentés à Air Madagascar qui prévoient donc d’entrer en grève. Les dirigeants ont annoncé des vices de procédure dans le préavis qui leur est parvenu.

Au mois de mars, les syndicats avaient demandé le limogeage de différents responsables du secteur du transport aérien pour motif d’incompétence. Le détournement des vols commerciaux, le projet de démantèlement de la compagnie, l’utilisation abusive des équipages étrangers, l’incapacité des dirigeants à sortir la compagnie de l’annexe B de l’Union européenne avaient été avancés.

Pour la direction générale d’Air Madagascar, cette déclaration n’avait pas respecté les clauses du règlement intérieur de la compagnie, d’où l’application de la procédure disciplinaire interne.

Des rumeurs ont circulé dernièrement : le Twin Otter de la compagnie aurait été interdit de vol. Aucune interdiction de ce type n’ayant été formulée par les autorités aéronautiques, il est permis de se poser des questions sur le climat qui règne à Air Madagascar.

 

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Edito : Mayotte, un département jeune… et trop longtemps délaissé

Il y a 20 ans l’essentiel de la population vivait de la pêche et de l’agriculture, l’eau courante et l’électricité n’étaient pas disponibles tous les jours, seules deux ou trois petites supérettes approvisionnaient les habitants. L’état-civil et le cadastre n’étaient pas en place. Le conseil général comptait moins de 1.000 salariés…>

En 20 ans, Mayotte a fait des pas de géant. L’île aux parfums a vécu au rythme d’une croissance de 5 à 7% par an, mais partait de très loin. Le PIB par habitant s’élevait à 5.200€ en 2005 et déjà 7.900€ en 2011 (+65% en 6 ans !). Il était de 15 à 20.000€ pour le reste de l’Outremer et 31.500€ en Métropole…

En 20 ans, l’école de la République a vu le jour, accueillant désormais toutes les filles, et un système sanitaire s’est mis en place, provoquant une baisse de la mortalité infantile. Associés à une immigration massive, l’île a connu et connaît une forte explosion démographique. 65% de la population a moins de 25 ans !

Mais durant plusieurs décennies, l’Etat est resté incertain sur l’avenir qu’il était prêt à accorder à l’île, maintenant un statut institutionnel « provisoire » qui a duré longtemps.

Il a fallu toute la volonté, l’acharnement, l’intelligence des dirigeants de l’époque – refusant de (re)tomber dans le giron comorien et (re)devenir une « colonie » d’Anjouan ou de Grande Comore, sous la houlette de quelques grandes familles d’origines arabes qui se partagent le pouvoir et les aides au développement depuis des décennies, abandonnant sans gêne dans des kwassas les descendants d’esclaves sans éducation ni santé -, pour que Mayotte soit aujourd’hui un département.

Durant cette période de transition, la population a crû, l’immigration clandestine s’est intensifiée depuis le visa Balladur en 1995 et le sous-développement des Comores voisines, les infrastructures sanitaires et éducatives se sont engorgées, l’urbanisme sauvage a prévalu, sans plan, sans contrôle. Les agents publics ont été recrutés sans qualification, sans concours, sous le regard de l’Etat qui économisait alors toutes les aides sociales, même aux handicapés. Ils ont saturé les collectivités locales d’agents de catégorie C, à 90%, et pour une très grande partie illettrés, nous rapporte le CNFPT, incapables sans encadrement de conduire des projets, d’activer les MJC, de s’occuper de la jeunesse… Sous la pression des syndicats et la bienveillance politicienne des élus en place, ils ont été intégrés, indexés et désormais les comptes publics explosent sous la pression des salaires, explique chaque année la Chambre régionale des comptes, maintenant la majeure partie des communes et autres collectivités sous tutelle. Le taux de rigidité des budgets de certaines communes (les dépenses obligatoires : salaires, eau, électricité…) dépasse parfois les 100%… Il ne reste plus grand-chose pour les investissements.

En parallèle, durant des années, les dotations de l’Etat envers les Français de Mayotte ont été ridiculement basses, les retraites se montaient à 300€ par mois il y a encore peu. Les dépenses des administrations par habitant représentent 4.900€, contre 7.500€ au niveau national, alors que l’économie est encore embryonnaire avec 62% du PIB qui est le fait des administrations, contre 37% à la Réunion et 26% au niveau national.

Des retards conséquents ont été pris. Dans des collèges prévus pour 800 élèves, ils sont plus de 1.500 aujourd’hui, tassés, générant de mauvaises conditions de travail, de la violence, aggravées avec l’arrivée de la « chimique ».

Plus de 60.000 clandestins vivent sur les hauteurs de Mamoudzou et aux abords de quelques villages : 40% de la population ! Des milliers d’enfants se sont retrouvés livrés à eux-mêmes, abandonnés, avec la délinquance pour seule issue, seule porte pour manger.

Mayotte a souffert, Mayotte souffre !

L’Europe va permettre de mettre en place progressivement la collecte, le traitement des déchets et l’assainissement, pour vivre plus sainement et protéger cette merveille qu’est le lagon, notre plus grande richesse naturelle, notre atout pour demain, pour l’aquaculture, pour l’énergie, le tourisme.

Mais la plupart des écoles de l’île fonctionnent en rotation : le matin il y a un directeur, des enseignants, des élèves, et vers 13h00 ils laissent la place, dans les mêmes locaux, à un nouveau directeur, de nouveaux enseignants et d’autres élèves !… Les activités extra-scolaires sont à oublier.

Mais la violence de ces enfants abandonnés, de ces « enfants poubelles », grandit avec eux. Nés ici, il faudra pourtant bien les intégrer.

La baisse dramatique du niveau scolaire et l’insécurité générée font fuir les enseignants pourtant si nécessaires et des centaines de contractuels sans expérience et sans les diplômes et formations adéquats sont de plus en plus nombreux face à nos enfants; ils seraient même majoritaires dans certains établissements. A chaque rentrée scolaire c’est la ruée aux postes… Les médecins refusent aussi de venir, malgré des primes supplémentaires mises ne place en octobre dernier.

Désormais ce sont des cadres mahorais, des chefs d’entreprises qui quittent l’île, refusant de sacrifier l’éducation ou la santé de leurs enfants.

Mayotte va mal, et il est temps d’agir vraiment. La taille de l’île – la faiblesse relative des moyens nécessaires – et les économies réalisées depuis des années sur les Français de Mayotte devraient conduire le Gouvernement à engager des mesures fortes. C’est l’espoir cristallisé autour de la venue du Premier ministre et du plan pour Mayotte en 2025…

Le Contrat de plan amènera des progrès, c’est certain, mais servira surtout à apporter la contrepartie de l’Etat pour mobiliser les fonds européens. Mayotte 2025, issu de la concertation des autorités locales et de l’Etat, devrait participer à combler ces retards dans les infrastructures, les équipements sportifs, dans la piste longue, dans les voies de circulation nouvelles et urgentes, dans les transports en commun, dans les aménagements urbains de Mamoudzou, mais aussi, et surtout dans la constructions des écoles, collèges et lycées qui manquent si cruellement aux enfants. La République ne peut pas, ne doit pas faire cette économie !

Il faut aussi accompagner les communes et collectivités locales. Elles ne peuvent pas être abandonnées pour les 25 prochaines années : la moyenne de leurs agents est de 35 ans… Il faut donc former les agents, massivement, les (ré)orienter vers la prise en charge de la jeunesse, dans la culture, le sport, l’environnement, le social. Il faut faciliter les départs à la retraite et les remplacer par des cadres tant attendus. Ils sont trop peu nombreux aujourd’hui, parfois complètement débordés par l’ampleur de la tâche et les attentes de plus en plus fortes des citoyens, d’autant plus depuis qu’ils payent des impôts locaux.

Les collectivités locales doivent (re)prendre en main leur jeunesse qui ne demande que ça, relever le niveau scolaire par du soutien, des activités sportives et culturelles, faire ainsi reculer la délinquance, l’insécurité et redonner à Mayotte toute son attractivité.

Mayotte est un joyau francophone, européen, de culture swahilie et malgache, de religion musulmane, le long de l’Afrique australe, une zone en plein boom pétrolier et gazier. L’île a énormément d’atouts à valoriser. L’annonce de la demande de l’inscription du lagon et de sa barrière de corail de plus de 160 km de long, au Patrimoine de l’Humanité (re)donnerait espoir et enverrait une image positive de cette île et de ses habitants, qui ne méritent pas moins.

Laurent Canavate

Prix Musiques de l’Océan Indien : quatre finalistes en route pour l’île Maurice

Cette année, c’est l’île de La Réunion qui a été particulièrement mise à l’honneur puisque trois des quatre chanteurs ou groupes sélectionnés sont originaires de ce territoire. Le dernier vient quant à lui de l’île Maurice. Tounda vous propose une brève présentation de ces artistes susceptibles de devenir les nouvelles stars du paysage musical de l’océan Indien.

Les quatre finalistes qui ont eu l’honneur de séduire le jury du Prix

Musiques Océan Indien, constitué d’exigeants professionnels de la musique, se nomment Labelle, Tibwa, Tritonik et Saodaj’. Ils s’affronteront lors de la finale de septembre prochain à l’île Maurice qui décidera du chanteur ou du groupe le plus à même de mériter une prise en charge par l’équipe du PMOI. Le gagnant aura en effet la chance d’être coaché par Serge Trouillet de l’association Musik Océan Indien et Brigitte Dabadie de la sarl Presque Bleu. Ces deux professionnels leur prodigueront un véritable enseignement musical, scénique et commercial qui contribuera à leur professionnalisation véritable. Tel est en effet l’un des buts du PMOI : aider les musiciens de l’océan Indien à devenir de véritables professionnels.

Dans notre région, en effet, les artistes ont souvent beaucoup de talent, mais ne sont pas ou peu au fait des subtilités de l’industrie du spectacle, ce qui les empêche de se tourner vers la scène internationale.

Les organisateurs ont tenu à mettre l’accent sur l’originalité et ont sélectionné les artistes qui “sortaient le plus du lot.”

Le premier artiste sélectionné par le jury se nomme Labelle : produit une musique qu’il qualifie lui-même “d’ethno-futuriste”.

Il promène en effet son public au sein de rythmes et de mélodies qui oscillent entre un hier ancestral et un futur positif et rassembleur.

Tibwa : une musique métissée, à l’image de La Réunion

Le jury a également plébiscité la musique x Musiques de l’Océan Indien de Tibwa, groupe lui aussi originaire de La Réunion. Né en 1998, le groupe Tibwa, créé par l’auteur-compositeur-interprète Freddy Hoareau, fait ses débuts dans les bars à travers de nombreuses reprises locales et internationales.

Le groupe a été lauréat de plusieurs concours dont Romances Créoles et Label Mozaïc en 2004.

Tritonik : un afro-blues engagé

L’île Maurice sera aussi mise à l’honneur au cours de cette grande finale qui se déroulera sur son propre sol. C’est l’artiste Tritonik qui a été sélectionné pour l’originalité et la qualité de sa musique. Après des années en solo avec sa guitare, Eric Triton forme Tritonik.

Une nouvelle expérience musicale pour le bluesman mauricien et un projet sonore qui s’ouvre sur les percussions d’Afrique.

Saodaj’ : un groupe novateur et audacieux

L’ultime groupe sélectionné est Saodaj’ de La Réunion. Issus de cette nouvelle génération où le cosmopolitisme et le métissage sont prônés et assumés, les cinq musiciens de Saodaj’ nourrissent leurs compositions avec un souci constant de recherche, de rencontre et d’émotion.

Le groupe surprend par la maturité de son écriture, où rien n’est laissé au hasard : les mots aiguisés se mêlent aux onomatopées qui jaillissent, soutenus par des envolées vocales proches de la transe. A la fois complexe et immédiat, l’univers sonore de Saodaj’ est une création rare qui nous emporte dans un ailleurs à jamais envoûtant

Il ne nous reste plus qu’à souhaiter bonne chance à ces artistes de l’océan Indien, car le gagnant aura l’occasion de voir sa musique mûrir sous les conseils avisés de professionnels de la scène. Ceux-ci le feront également participer à plusieurs festivals nationaux et internationaux qui développeront ses capacités musicales et scéniques. Un vent de renouveau artistique souffle actuellement sur l’océan Indien et, si nos artistes mahorais n’ont pas eu la chance d’être sélectionnés pour la finale de septembre 2015, ce n’est certainement que partie remise !

Par Nora Godeau

 

Lire l’article complet dans Mayotte Hebdo N°708 rubrique TOUNDA

Les associations mahoraises interpellent Valls

« Mayotte, 101e département français, bénéficie d’incontestables atouts naturels dont une biodiversité terrestre et marine parmi les plus riches du monde. Cependant, la très forte pression démographique (plus de 7000 naissances par an, sans compter l’immigration clandestine) met à mal les ressources, l’espace et les moyens disponibles.

Pour les gouvernants, sur le plan national ou départemental, les priorités sont multiples : emploi, santé, éducation, environnement… La tentation de sacrifier l’environnement au profit de choix électoralement plus payants est grande. Or, protéger l’environnement de Mayotte c’est préserver un patrimoine naturel exceptionnel, mais aussi préserver la santé, la qualité de vie ainsi que l’avenir de ses habitants.

Nous, Mayotte Nature Environnement fédération de plusieurs associations environnementales au plus près du terrain, profitons de votre venue à Mayotte pour vous faire part de nos remarques sur les réalités de la vie quotidienne et de ses implications pour les politiques publiques, en termes de problèmes et de besoins d’actions et moyens.

Il est très pressant et important de mettre à l’agenda de l’Etat et de ses collectivités territoriales quatre priorités d’actions, et à cette fin de mobiliser les moyens nécessaires.

Les transports

Jusqu’en 2000, le parc automobile de Mayotte était inférieur à 10 000 véhicules. Il s’accroit actuellement de plus de 2500 voitures neuves chaque année, sans compter les importations de véhicules d’occasion. Le réseau routier est saturé, les embouteillages récurrents (faisant perdre par exemple aux entrées de Mamoudzou 30 à 45 minutes aux usagers). Il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen de transport en commun. Avant d’envisager des projets comme le contournement de Mamoudzou, il faut d’abord développer des réseaux de transport en commun et de modes doux.

Le développement du « tout automobile » a des conséquences économiques, environnementales et sanitaires : -il accroit la dépendance de l’île aux énergies fossiles -il va à l’encontre de l’objectif de réduction des gaz à effet de serre -il participe à l’étalement urbain et à un urbanisme non durable -il présente un risque sanitaire majeur (principalement avec pollution atmosphérique et risques d’accidents) et une forte atteinte à la qualité de vie (nuisances sonores, visuelles…)

Pour MNE, la priorité absolue porte sur le développement du transport en commun urbain et interurbain.

Subventionner un réseau de transport en commun reviendra moins cher que créer de nouvelles routes.

Des solutions à court et moyen terme peuvent être :

– Restreindre l’usage de la voiture individuelle en créant des grands parkings au nord et sud du chef-lieu du département reliés à un réseau de transport urbain (à créer lui aussi), en incitant au covoiturage et en favorisant les « modes de déplacement doux »

– Créer un réseau de transport à un prix très attractif dans l’agglomération de Mamoudzou

– Interurbain : créer un réseau de transport régulier, fiable, confortable et bon marché

– Envisager aussi des solutions innovantes comme le transport en mer de Longoni à Dembéni et entre Mamoudzou et l’aéroport ainsi que le transport par câble, qui est moins consommateur d’espace et plus adaptable aux variations de trafic.

La biodiversité et les écosystèmes

Chaque année qui passe, Mayotte perd des hectares de forêts et des surfaces de coraux, et donc de la biodiversité. Toutes les espèces endémiques et emblématiques de Mayotte, végétales ou animales (dugongs, makis, roussettes etc.) sont menacées. La mise en place d’objectifs chiffrés en termes de préservation de la biodiversité dans les documents de planification est une étape nécessaire, mais il est devenu urgent et impératif d’avoir de réels moyens d’actions (financements et moyens humains) pour atteindre ces objectifs. En effet, l’heure n’est plus à l’attente car le braconnage et la destruction des habitats causés par un urbanisme et une agriculture non durables et déraisonnés, prennent une ampleur sans commune mesure.

En moyenne, 150 hectares de forêt disparaissent chaque année à Mayotte, à ce rythme il n’y aura plus de forêt dans 30 ans. La déforestation accentue en outre les phénomènes d’érosion des sols et donc participe grandement à l’envasement du lagon.

La pollution du lagon et des rivières constitue un autre problème environnemental majeur de l’île. L’assainissement très insuffisant (75 % au moins des foyers ne sont pas raccordés au réseau, et il y a eu peu d’avancées ces dernières années, moins de 200 raccordements par an), la prolifération des dépôts sauvages d’ordures et l’érosion des sols en sont les causes principales.

La pollution du lagon contribue, avec également la surpêche opérée par des bateaux étrangers près des côtes, à la raréfaction des différentes espèces de poissons. Ce qui n’est pas sans conséquences pour l’environnement mais aussi pour le développement socio-économique de l’île (notamment pour les pêcheurs locaux).

De plus, Mayotte est très exposée aux conséquences du changement climatique. La concentration des activités humaines sur son littoral accentue encore plus sa vulnérabilité. Et non seulement Mayotte ne dispose d’aucune stratégie d’anticipation et d’adaptation au changement climatique, mais en outre, elle ne diminue pas sa production de gaz à effet de serre (émissions de CO2 par habitant ont été multipliées par 3 en 20 ans).

Pour MNE, la priorité absolue porte sur l’augmentation des surfaces d’aires protégées, le renforcement des moyens de prévention, surveillance et répression des atteintes à l’environnement ainsi qu’une politique active et ambitieuse d’assainissement et de gestion des déchets.

Des solutions à court et moyen terme peuvent être :

– La création d’espaces naturels protégés, notamment à Saziley et sur les reliquats de forêts primaires.

– Le renforcement de la protection des écosystèmes et des espèces par la prévention et la sanction, étant donné la forte prédation de certaines espèces. Il faut donc accentuer les moyens humains et financiers de la Brigade Nature, Mobiliser le système judicaire pour le suivi des plaintes et favoriser la replantation

– Une politique active d’assainissement et de gestion des déchets rn Augmentant le nombre de raccordements et construisant des Stations d’Epuration des Eaux Usées (STEP). Il faut aussi, renforcer de manière significative la qualité des eaux du lagon et des rivières et inciter au tri. Le Ramassage des déchets et le développement d’une politique cohérente de gestion des déchets est indispensable. Enfin, une enquête publique sur la pollution durable (métaux lourds et dioxines entre autres) entraînée par les dépôts de batteries et carrosseries de voitures, notamment à la décharge de Chirongui, est nécessaire.

Insécurité

 En dépit des déclarations officielles qui se veulent apaisantes, l’insécurité devient insupportable, que ce soit par la fréquence des cambriolages, vols à l’arraché, dommages aux biens et agressions (de plus en plus de baigneurs sur les plages ou de randonneurs sur les sentiers en sont les victimes) ou par la violence des agressions (menace d’armes blanches). Tous les chiffres (communiqués par les services de l’Etat ou les journaux) sont au rouge.

Beaucoup de jeunes ne sont plus sous le contrôle des liens sociaux traditionnels : parents, communautés villageoises, mosquées etc. Le chômage et le différentiel de niveaux de vie accentuent ce problème.

Les services de l’Etat font leur possible pour lutter contre cette délinquance, mais ils ne sont pas en mesure de garantir ce droit à la sécurité, ce qui compromet la jouissance du patrimoine naturel de Mayotte par ses habitants et le développement touristique de l’île. Il est paradoxal qu’un touriste soit plus en sécurité aujourd’hui à Anjouan qu’à Mayotte.

Pour MNE, la priorité absolue porte sur le renforcement des services de l’Etat ainsi que sur la mobilisation de toute la société mahoraise sur ce problème d’insécurité et de délinquance.

Des solutions à court et moyen terme peuvent être :

Le renforcement des moyens des services de police et de gendarmerie.

La mobilisation du système judiciaire pour le suivi des plaintes et des délits.

La mobilisation de toutes les composantes de la société mahoraise (municipalités, conseil départemental, éducation nationale, parents d’élèves, mosquées, police municipale, associations etc.) nécessaire à la fixation de repères et de limites pour les jeunes générations.

La candidature du lagon de Mayotte au patrimoine mondial de l’Unecso

Mayotte représente un des hauts lieux de la biodiversité mondiale (plus de 2300 espèces marines connues dont une vingtaine de mammifères marins et de nombreux sites de pontes de deux espèces de tortues) et le lagon est le 3e plus grand lagon du monde.

Le label « patrimoine mondial » permettrait de favoriser une forte dynamique éco-touristique, qui constitue un fort espoir de développement pour l’île.

Cette candidature pourrait permettre aussi d’orienter les priorités d’investissement sur l’assainissement et la préservation du patrimoine naturel mahorais.

Mais pour réussir ce défi et donner une chance à cette candidature, il est nécessaire en premier lieu de fédérer tous les acteurs du territoire dont l’Etat et les Collectivités. Sachant que le délai d’instruction d’une telle démarche est en moyenne de 5 à 10 ans, il ne faut pas tarder.

Pour MNE, la priorité absolue porte sur la mobilisation des moyens et partenaires pour inscrire le lagon de Mayotte et arriver à combler le retard de la France dans la reconnaissance de son patrimoine naturel et tout particulièrement de l’Outre-Mer (qui représente 80% de la biodiversité française).

Des solutions à court et moyen terme peuvent être :

Prioriser les actions publiques dans l’optique d’améliorer la qualité des eaux du lagon et la préservation de sa biodiversité Mobiliser les services de l’Etat et amorcer la fédération de l’ensemble des acteurs

Redonner la dynamique nécessaire au Comité de Suivi du projet mis en place en 2014.

Une initiative pour la sécurité

C’est ainsi que le Conseil de quartier pour la sécurité (Cosem) est né, il y a 10 jours. Le collectif qui regroupe un avocat, El-Had Chakrina, le 1er adjoint à la commune, Bacar Ali Boto et l’ancien président du Médef, Michel T aillefer, par ailleurs gérant d’une entreprise dédiée à la sécurité, mais aussi d’autres personnalités comme Hamada Salim, a identifié un besoin de sécurité.

Ses membres souhaitent que le concept du “voisin vigilant” que l’on trouve en métropole se décline dans tous les quartiers du chef-lieu.

Selon eux, “il y a un besoin de sécurité”. Ils souhaitent aussi proposer à la mairie de Mamoudzou l’instauration d’un couvre-feu pour les mineurs la nuit. Il demande aussi le classement de Mayotte dans son entier en Zone de sécurité prioritaire, une demande qu’ils comptent relayer auprès du 1er ministre lors de son déplacement dans l’île au lagon le 11 juin prochain.

Plus ambitieux qu’organiser de “simples rondes de quartier”, le Cosem a la prétention de décliner un volet social dans lequel ses membres bénévoles partiraient à la rencontre des jeunes en “déserrance”, afin de comprendre leur geste et de leur proposer une issue favorable. Selon Bacar Ali Boto, “il faut s’attaquer au mal à la racine”.

Faisant appel au bénévolat, le Cosem envisage la distribution d’aide alimentaire, vestimentaire, matérielle pour les familles dont les enfants volent pour se nourrir.

Michel Taillefer évoque quand à lui un “malaise social, des inégalités, des injustices”. Le Cosem vise ainsi à “trouver des solutions pour la délinquance et l’incivilité”. La recherche de partenaires associatifs a déjà commencée et des contacts ont été pris avec des associations, le Village d’Éva et l’Agepac.

En effet, Bacar Ali Boto, qui est venue à la conférence de presse du Cosem, “pas en tant qu’adjoint au maire, mais comme simple citoyen”, pense que l’insécurité et la délinquance représentent la première urgence à Mayotte », car elles ont un impact fort sur l’architecture des maisons, de plus en plus barricadées, le tourisme avec les agressions sur les plages, le commerce avec les braquages à répétition, et la venue des cadres de la métropole, notamment le désert médical dont la délinquance est une des causes majeures.

La délinquance des jeunes est donc un problème qui affecte tous les domaines de la société, raison pour laquelle le Cosem souhaite “prendre le problème à bras le corps”. Or les moyens publics manquent, “nous nous trouvons dans la situation de quelqu’un qui vide une piscine olympique avec une cuillère”, dit-il (sans préciser s’il s’agit d’une cuillère à café ou à soupe).

Adrien theilleux

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes