Accueil Blog Page 566

Mobilisation historique pour la marche

Combien étaient-ils ? 4000 ? 5000 ? 6000 ? Ou plus ? Impossible à dire tant les habitants de Mayotte s’étaient mobilisés pour la marche organisée dans le cadre de l’opération “Île morte”, faisant suite à l’agression mortelle d’un père de famille vendredi dernier. Un décès intervenu, qui plus est, à la fin d’une semaine de violences urbaines. Hier donc, alors que la tête du cortège atteignait son but, la préfecture, sa queue était encore présente sur la place de la République, lieu du rendez-vous et du départ. De mémoire de Mahorais, “On n’avait pas vu ça depuis 2011”, comme l’expliquait un des participants. Un succès pour l’initiateur encore anonyme du mouvement, mais surtout le signe d’un ras-le-bol généralisé, et commun à tous : l’insécurité dans laquelle Mayotte s’enfonce.

Un mouvement citoyen
Dans le cortège, de nombreux élus étaient présents. Maires, notamment Mohamed Majani, de Mamoudzou, ou Anchya Bamana de Sada ; parlementaires, mais aussi élus du Département. Le président Soibahadine Ramadini s’est ainsi exprimé en déclarant être conscient du travail que doivent mener, ensemble, les responsables politiques, en particulier sur la prise en charge des mineurs abandonnés. Les cadis étaient également présents.

Mais, au-delà de ces interventions, le mouvement était bel et bien un mouvement citoyen. Preuve en est les temps forts qui ont rythmé la manifestation. Des enfants ont ainsi répété en chœur “Plus jamais ça” durant plusieurs minutes, avant qu’une Marseillaise ne soit chantée par la foule. Un doua – prière musulmane – achevait cette visite devant la préfecture. Le lieu n’avait pas été choisi par hasard puisqu’il s’agissait d’alerter l’État sur l’inquiétude de plus en plus présente des citoyens, et sur l’insécurité de plus en plus incontrôlable qui s’empare de Mayotte.

Préoccupation majeure : la sécurité

L’agression mortelle de Christophe, père de famille de 38 ans, vendredi dernier fait suite à une semaine de violences entre bandes rivales. De quoi pousser la population à bout, et l’emmener à crier communément sa lassitude face à une situation qui s’enlise. Dans le cortège, toutes les discussions tournaient ainsi autour de cette problématique et des solutions possibles. “À l’époque, tout le village était responsable de l’éducation des enfants, expliquait un Mahorais, venu avec son fils. Il faut en revenir à cela pour cadrer ces jeunes.” Plus loin, un groupe se demandait quand l’État “Se déciderait à enfin envoyer des effectifs de police à la hauteur de la situation” (voir encadré). D’autres encore se questionnaient sur l’arrivée ou non d’un centre de réinsertion pour mineur. En somme, c’est bien d’un cri d’alarme dont il s’agissait.

Reste maintenant à savoir si celui-ci sera entendu par le préfet et l’État, et si ce drame permettra, au moins, de réveiller la conscience des décideurs.

Geoffroy Vauthier

Opération “île morte” aujourd’hui

“ Plus jamais ça”. Un appel à une “île morte” (fermeture totale des entreprises) a été lancé pour aujourd’hui, afin de dénoncer l’insécurité croissante : “Salariés du public, du privé, retraités, chômeurs, femmes, hommes et enfants. Cessons de nous cacher derrière nos écrans et les réseaux sociaux pour crier notre désarroi face à l’insécurité : violence, cambriolage, rackets, meurtre… que nous subissons au quotidien !”.

Dans ce cadre, les habitants sont invités à se rendre à 9h place de la République afin d’effectuer une marche jusqu’à la préfecture, où les participants ont prévu de chanter la Marseillaise. La Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) se montre solidaire. “En soutien aux collègues qui ont subi ces derniers jours des agressions physiques, morales ou des pertes matérielles importantes et en soutien aux familles des nombreuses victimes de crimes commis ces derniers mois, les accueils téléphoniques et physiques seront fermés toute la journée du mardi 19 avril 2016”, indique la CSSM.

La mairie de Mamoudzou sera aussi fermée au public toute la journée. Même son de cloche chez les clubs de judo, qui, en soutien au club de judo de Kawéni (le restaurateur qui a été poignardé vendredi allait récupérer son enfant à la sortie d’un cours de judo), appellent à venir nombreux pour participer à l’appel “Mayotte morte” aujourd’hui “pour scander “plus jamais ça” et que la mort de Christophe ne soit pas vaine.” De son côté, le Medef Mayotte, même s’il laisse liberté de conscience à ses adhérents de participer à la marche citoyenne, n’appelle pas à fermer les entreprises la journée entière.

L’organisation patronale explique dans un communiqué qu’elle se bat depuis 15 jours pour la reprise du fonctionnement de nos entreprises entravé par une “grève” si on peut l’appeler ainsi et qu’elle ne peut donc pas fermer ses entreprises

La fin du mouvement est actée

Vendredi, après une journée de pourparlers, un document a été signé entre la délégation syndicale mahoraise et le gouvernement. Il prévoit un échéancier et plusieurs mesures pour permettre un alignement avec le droit commun. Les conventions collectives et accords de branches conclus en métropole seront immédiatement applicables à Mayotte. Le Code du travail national s’appliquera dans son ensemble au 1er janvier 2018. Les salaires de la fonction publique seront indexés à 40 % à partir du 1er janvier 2017.

Des discussions vont être engagées avec le ministère de la Fonction publique sur la question de la fiscalisation des indemnités d’éloignement. Concernant les droits sociaux, la prime d’activité sera mise en œuvre fin 2016, les retraites seront également revalorisées. Le gouvernement s’engage à analyser l’impact de la mise en œuvre de la couverture maladie universelle avant la fin de l’année 2016. “Nous avons trouvé un accord. Il a été conclu sur plusieurs points clefs” se réjouissait-on au ministère de l’outremer, à la sortie des négociations. “Nous avons travaillé toute la journée sur différents thèmes. Nous sommes très loin de ce que nous demandions”, tempérait Thierry Wuilliez, membre de la délégation envoyée à Paris. “Il y a des avancées sur les droits sociaux, des avancées sur le Code du travail, notamment en ce qui concerne les reconstitutions de carrière, un point important. Il y a un échéancier intéressant.

Nous avons des résultats plus modestes sur l’attractivité. Il s’agit surtout d’un protocole de sortie de crise, les problèmes de fonds ne sont pas réglés. On a signé un document, non pas un accord, mais un relevé de conclusions, un protocole de sortie de crise”.

Malgré ces résultats un peu en dessous des attentes, les grévistes réunis samedi après-midi ont voté la suspension du mouvement de grève.

Amandine Debaere

Grève générale – Quand les barrages et l’insécurité prennent le CHM en otage

« Suroccupation des lits de maternité, car impossibilité de transférer vers les centres de référence comme fait habituellement pour libérer de la place sur le site de Mamoudzou – 11 parturientes (femmes en phase d’accouchement, N.D.L.R) sur les brancards. Les minibus ne passent pas. Tentative échouée ce jour de rejoindre au moins le Nord » ;

« Risques de rupture de médicaments à compter de demain à Mramadoudou (le 13 avril) si des livraisons ne peuvent être effectuées » ;

« L’aide de l’hélicoptère a dû être demandée à plusieurs reprises pour des risques vitaux » ;

« À Dzaoudzi, l’équipe de nuit non relayée est toujours présente sur le site à cette heure » ;

« Les ambulances et véhicules du CHM sont arrêtés et fouillés » ;

« (…) même les barrages tenus par les syndicats ne laissent plus passer les agents et les véhicules hors ambulances qui sont fouillés systématiquement. Ils laisseraient passer uniquement les libéraux » ;

Il date du 12 avril, mais en dit long sur les conséquences que les blocages routiers font peser sur le centre hospitalier. Le compte rendu de la « réunion de crise » au CHM que nous nous sommes procurés est éloquent quant aux complications que les différents barrages font peser sur l’hôpital. L’institution médicale et son personnel, qui assurent pourtant au quotidien et avec les moyens qui lui sont accordés, la sécurité médicale de milliers d’habitants, est victime des barrages routiers sauvages, mais aussi de ceux mis en place par certains syndicalistes, ne serait-ce qu’en termes de manque de personnel puisqu’on y apprend que ce 11 avril, « Ce sont 164 agents qui n’ont pas pu prendre leur poste du fait des barrages » et que le jour de la réunion, « La tendance est identique à ce jour. »

Contactée, l’intersyndicale se désolidarise de ces cas. Dans un message envoyé « Aux copains sur les barrages », un des leaders du mouvement leur demande clairement de « laisser passer personnels médicaux et paramédicaux, ainsi que les véhicules de secours. »

« Épuisement des équipes et de l’encadrement »

Andréa* est infirmier. Il a ainsi dû enchainer 24h de travail – au lieu de 12 – pour pallier aux absences du jeudi 14 avril. Il n’est évidemment pas le seul dans ce cas-là. De quoi épuiser un personnel déjà largement sollicité au quotidien. Le document mentionne d’ailleurs « L’épuisement des équipes et de l’encadrement. »

Caroline*, infirmière vivant à Mamoudzou, a été emmenée à assurer deux gardes de nuits imprévues pour prévenir la poursuite des barrages, et donc la probable impossibilité pour sa collègue initialement prévue, de se rendre au CHM. De nombreux autres témoignages en ce sens nous sont parvenus. Dans ces conditions, les services tentent de s’entraider, ceux étant en effectif suffisant envoyant du personnel là où il en manque.

On apprend aussi que le Centre médico psychiatrique – victime d’une tentative de cambriolage au demeurant – a dû parfois annuler ses tournées dans l’île pour des visites à domicile : « Le chef de service regrettant que le dispositif mis en place sur la durée soit remis en cause en quelques jours. »

Les conséquences de l’insécurité

En parallèle des mouvements de blocages liés à la grève générale, l’insécurité qui a transpiré cette semaine, émeutes ou rackets sur les barrages, a également eu un fort impact sur le CHM. Dans le compte rendu que nous publions, nous pouvons ainsi lire dans la partie « Ce qui ressort de plus en plus fortement au fil des jours », « la demande forte de l’ensemble des professionnels médicaux et soignants de se faire accompagner et protéger par les forces de l’ordre » ou encore « la peur de faire le trajet compte tenu des agressions verbales et différentes menaces qu’ont à subir les agents qui ne peuvent souvent pas passer les barrages, même lorsqu’ils sont détenteurs d’une réquisition de l’hôpital. »

Jointe la semaine dernière, la direction du CHM se voulait rassurante, nous affirmant que la grève avait été anticipée, et que tout était mis en place pour assurer un service normal des soins, sur la base notamment de réquisition de personnel, quand celui-ci ne se porte pas tout simplement volontaire pour combler les absences. Nous avons tenté de la recontacter afin de connaître plus précisément la situation aujourd’hui, et les difficultés que pouvait subir le centre hospitalier dans ces conditions. En vain pour le moment, mais nous mettrons bien évidemment à jour cet article dès qu’une réaction et des précisions nous parviendront.

*Les prénoms ont été changés.

Geoffroy Vauthier

“Non à l’abattage des arbres”

La fédération Mayotte Nature Environnement déplore, comme en 2011, que le mouvement social se traduise par des abattages d’arbres le long des routes. Aucune cause, aussi juste soit-elle, ne mérite de détruire la nature. Les arbres, la forêt, préservent les ressources en eau, protègent les sols contre l’érosion, fournissent des ressources en bois pour le feu et pour la construction, produisent des ressources alimentaires. Beaucoup de cocotiers et de manguiers ont été abattus. Nous tenons à rappeler que la nourriture ne se trouve pas seulement sur les rayons des supermarchés, elle est également dans les plantations et sur les arbres fruitiers. Il faut respecter la nature et le travail de nos aïeux agriculteurs !

Le couvert forestier de Mayotte connaît déjà un recul catastrophique (150 hectares détruits chaque année). Les abattages de ces deniers jours accréditent l’idée dans le public que la nature n’a aucune valeur. Quel message négatif transmis aux enfants de Mayotte et aux générations futures ! La nature est notre seule richesse, ne la détruisons pas !

Signalez-nous ces abattages en informant le réseau d’alerte “Vigilance nature” : 0639 02 37 36 et vigilancenature@outlook.com.

Sécurité – 800 militaires débarquent

Les Fazsoi organisent, comme chaque année, un exercice militaire majeur visant à entraîner les militaires français et leurs alliés dans la zone océan Indien. Les Fazsoi, comme l’ensemble des forces françaises de métropole ou basées en outre-mer, s’entraînent régulièrement sur le thème de l’évacuation de ressortissants (Resevac). En 10 ans, c’est le sixième exercice de ce type.

Cet entraînement, portant le nom de “Comba 2016” et programmé depuis 2015, s’inscrit dans la préparation opérationnelle des Fazsoi et de leurs alliés dans la zone sud de l’océan Indien. Les derniers en date se sont déroulés en 2014 sur l’île de la Réunion et en 2015 à Madagascar. “Ces exercices interarmées et interalliés se déroulant sur l’ensemble du territoire national (métropole et outremer), essentiels dans la formation et l’entraînement de tout militaire, sont des gages de maîtrise et de qualité, car ils visent à perfectionner les savoir-faire militaires à mettre en oeuvre dans le cadre d’opérations extérieures (Opex)”, explique les Faszoi.

La France est amenée régulièrement à conduire des opérations “Resevac” sur les théâtres d’opérations où elle est engagée (ex : Côté d’Ivoire 2003, Liban 2006, Libye 2014, Yémen 2015). L’exercice “Comba 2016” mobilisera, du 17 au 22 avril 2016, environ 800 militaires en provenance de La Réunion, de Mayotte, de Madagascar et des Seychelles. Des moyens aériens, maritimes et terrestres seront déployés sur Mayotte, en majorité sur Grande Terre. Le scénario de l’exercice “Comba 2016” s’inspire de scénarios génériques habituellement utilisés par l’armée française. Il a cependant un caractère complètement fictif.

L’intercommunalité du sud a une nouvelle présidente

Après les déboires de ces dernières semaines, la communauté de communes du sud (Bandrélé, Chirongui, Kani-Kéli et Bouéni) a élu une nouvelle présidente en la personne de Rifcati Omar Foundi. L’élection il y a deux semaines d’Ismaïla Mdérémane Saheva ayant été invalidée, il a fallu organiser un nouveau scrutin. Deux camps s’opposent : Bouéni et Bandrélé face à Chirongui et Kani-Keli.

Les délégués s’étaient tous réunis il y a une semaine pour essayer de trouver un consensus, en vain. Ils étaient restés plus de douze heures à se regarder comme chiens de faïence dans l’ancienne mairie de Bandrélé afin d’éviter que leurs adversaires profitent de leur absence pour organiser un vote. Samedi dernier le quorum + 1 a été atteint même s’il n’était pas nécessaire pour que l’élection se tienne.

En effet, c’est une condition sine qua non uniquement lors du premier scrutin. Si l’élection est validée, reste à savoir si les délégués de Chirongui et Kani-Kéli vont saisir le tribunal administratif pour contester ou pas cette élection. Et d’ici vendredi l’intercommunalité doit voter son budget prévisionnel afin d’envoyer son calcul de l’imposition local à la préfecture. Cette dernière doit à partir de ces taux fixer une dotation à donner à la collectivité pour l’année 2016.

GD

Ce que j’en pense… Je suis triste pour Mayotte

Je suis triste pour tous ceux qui doivent travailler pour nourrir leur famille et verront leurs revenus amputés par ces mouvements sociaux, pour tous ceux qui passent des heures dans leurs véhicules, à l’arrêt, alors qu’ils n’ont rien demandé, sinon à pouvoir gagner leur vie honnêtement par leur travail, alors qu’il y a déjà tant de chômage sur cette île.

Je suis triste pour tous ces enfants, ces étudiants qui ne peuvent pas rejoindre leurs établissements scolaires, qui ne peuvent pas passer leurs examens, qui ne peuvent pas apprendre sereinement, alors qu’ils le demandent.

Je suis triste de voir encore et toujours les 47 MJC de l’île fermées pour la plupart d’entre elles, alors qu’il existe des agents dans les mairies et au Conseil départemental, formés pour cela, payés chaque mois pour cela, à même de les ouvrir et de les animer, mais qui préfèrent le confort douillet de leurs bureaux climatisés. Il suffirait que les maires le décident…

Je suis déçu de penser que des citoyens essayent de s’impliquer, de se mobiliser pour faire avancer l’île, et qu’ils seraient peut-être prêts à consacrer une heure ou deux par semaine, bénévolement, pour s’occuper de ces enfants. Ces citoyens de tous bords, de tous âges, pourraient proposer des cours de soutiens scolaires, dans toutes les matières, des activités culturelles, des jeux, des cours de danses ou de broderies traditionnelles, des cours de shimaoré, de malgache ou de français, de tressage, des cours de cuisine ou de musique… Ils pourraient encadrer des groupes de hip-hop, mettre en place des troupes de théâtre, écrire, jouer, répéter et proposer leurs spectacles les soirs de week-end.

Tout cela favoriserait le lien social, la transmission de savoirs entre les générations, valoriserait les cultures de Mayotte, permettrait à beaucoup d’agir concrètement, de s’investir pour cette jeunesse qui ne demande qu’à ce qu’on s’occupe d’elle. Il pourrait même y avoir des initiations à l’informatique, si tant est que l’investissement dans du matériel informatique serait « protégé » par ces enfants de chaque quartier qui en seraient bénéficiaires. En plus, je pense que cela participerait à réduire fortement la délinquance et la violence.

Je suis tellement déçu de me rappeler que nous avons failli accueillir un chantier naval, pour fabriquer nos barges, parti à Maurice; une usine de mise en boite du thon, pêché dans nos eaux, installé aux Seychelles; un centre de recherches du groupe LVMH; une production d’huitres perlières, dorées, énormes, magnifiques; un centre de l’Ifremer, à Dembéni; un hôtel Hilton; une production d’algues, de poissons pour l’aquariophilie; un village tobé, à Bouéni; des éco-lodges à Ngouja, à M’tsanga beach; l’hôtel des Italiens, dans le nord; une saison de Koh Lanta, sur l’îlôt Bouzi ou M’tsamboro… Nous avons déjà raté, perdu tant de beaux projets, par ignorance, par incompétence, par manque de vision de nos « décideurs »…

Comment garder espoir alors que le chômage explose, que des jeunes diplômés reviennent motivés, mais que le développement économique, le développement des entreprises est à peine évoqué, si peu soutenu et encouragé. Je suis atterré de voir qu’il a fallu presque 8 ans pour lancer les travaux de rénovation du stade de Cavani; de voir que le « parc des expositions », programmé sur le terre-plein de M’tsapéré, financé, très beau sur plan, avec un parc arboré et des jeux pour les enfants autour, est un jour « parti » vers Combani pour des raisons politiciennes, puis a été oublié, abandonné… Il permettrait d’organiser des salons, des foires, des séminaires, des conférences, des concerts en toutes saisons, il permettrait de dynamiser la vie économique, culturelle, sociale.

Je suis déçu quand j’apprends le salaire de certains « fonctionnaires » et l’absence de projets, de rapports, d’études, de réalisations qui sortent de leurs services. Ils devraient avoir honte. Mayotte devrait avoir honte de leur inaction, de la situation dans laquelle ils plongent cette île par leur manque d’honnêteté, de travail. Les élus doivent les sanctionner fermement, courageusement, libérer des places pour des agents motivés.

Je suis triste de marcher au milieu des détritus après chaque pluie dans les rues de Mamoudzou, de voir tant de plages jonchées de déchets en tous genres, de voir des piles de carapaces de tortues braconnées, et des pans de forêts partir en fumée, dans l’indifférence assourdissante de quasiment tous nos dirigeants, pourtant si prompts à venir nous solliciter, à hurler dans les micros lors des campagnes électorales.

Je suis inquiet quand je vois ces centaines de citoyens qui constatent cette situation dramatique dans laquelle se trouve Mayotte, qui veulent s’investir, s’engager, à travers des associations, des pétitions, des unions de jeunes actifs, des actions concrètes; quand je discute avec ces citoyens qui dénoncent l’inaction, mais qui n’ont aucun retour, qui semblent parler dans le vide et s’y épuisent, déçus, énervés ! Je suis inquiet quand je vois que certains essayent de remettre en cause le statut de département, alors qu’il ne s’agit que d’outils, de portes à ouvrir, de budgets à solliciter, de projets à monter.

Je suis très inquiet quand je vois l’absence de réaction forte, efficace, concrète de nos élus et en parallèle celle de Paris, face à nos problèmes si nombreux. Que faire ? Qui solliciter ? Qui va nous défendre et défendre Mayotte ? Les élus doivent entendre ces voix !

Je suis très inquiet quand je vois l’absence de réaction face à l’ampleur de l’immigration clandestine qui submerge Mayotte. Je ne sais que penser quand j’imagine que nos relations avec nos voisins des Comores ne pourront se pacifier que lorsque le Quai d’Orsay se décidera d’agir, que lorsque les dirigeants comoriens accepteront de reconnaître le choix des Mahorais. Et ces deux éléments ne semblent pas vouloir bouger, alors que l’on aurait tous, je pense, tellement à y gagner. On pourrait aider à la gestion des déchets, à la mise en place des réseaux d’adduction d’eau potable, électriques, des eaux usées.

On dispose aujourd’hui ici de compétences pour la mise en place du cadastre, de l’état-civil, de polices municipales, de casernes de pompiers… On pourrait assurer sur place ou accueillir ici des formations d’enseignants, d’infirmiers, d’agents de mairies, d’agriculteurs…

Je suis de plus en plus inquiet pour Mayotte, triste de voir que certaines actions simples pourraient être mises en place… et ne le sont pas.

Je suis triste de voir ces centaines, ces milliers de Mahorais, de M’zungus qui, malgré leur amour pour cette île, malgré leurs compétences, leurs engagements, leurs bonnes volontés, quittent Mayotte.

Laurent Canavate

Recherche actions préventives pour la sécurité routière

Le nombre de tués sur la route a certes diminué en 2015, mais sept personnes ont perdu la vie au cours de l’année dernière et trois depuis le début de l’année 2016. C’est pourquoi les efforts des acteurs de la sécurité routière doivent être non seulement maintenus mais renforcés. Dans le cadre de l’élaboration du Plan départemental d’actions sécurité routière (PDASR ), le Préfet de Mayotte lance un appel à projets pour la mise en œuvre d’actions préventives de lutte contre l’insécurité routière.

Peuvent proposer des actions dans le cadre de cet appel à projets : les services de l’État, les collectivités territoriales, la caisse de sécurité sociale, les entreprises publiques et privées, les associations et les intervenants départementaux de sécurité routière (IDSR). Les propositions doivent être en adéquation avec les enjeux locaux, répondant aux problématiques suivantes : l’absence du port de la ceinture de sécurité, la vitesse excessive, la conduite sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants, la sécurité des piétons et des cyclistes et la circulation des deux-roues motorisés. Les actions doivent s’adresser à un large public.

Le règlement de l’appel à projets et les fiches descriptives sont à télécharger sur le site internet de la Préfecture de Mayotte : http:/www.mayotte.pref.gouv.fr/Publications/Appels-a-projets/2016/Appel-a-projets-Securite-routiere-2016/Appel-a-projets-2016-Securite-Routiere

Les dossiers composés de la fiche descriptive dûment remplie et d’un descriptif détaillé du projet, sont à déposer à la DEAL (Unité Éducation Sécurité Routière) au plus tard le 20 avril 2016 : DEAL Mayotte, SIST , Unité éducation routière, RN1 ZI Kawéni, 97600 Mamoudzou.

Contact : Ibrahim Salim, chef de l’unité éducation sécurité routière : 06 39 69 11 20 ou 02 69 61 99 39.

Nouvelle journée noire sur les routes

Après les troubles du nord à Dzoumogné lundi et mardi derniers, ce sont les habitants du sud de l’île qui ont été paralysés par plusieurs barrages dressés à Tsararano, Bandrélé ou encore Chirongui. Bambous, branches, poubelles, palettes et même un manguier à Musical Plag, tout était bon à prendre pour bloquer les axes. Les barrages ont démarré tôt le matin avant l’aube pour certains et se sont poursuivis jusqu’en fin d’après-midi comme Bandrélé ou Chirongui.

À 17h30, les syndicats estimaient que tous les barrages étaient levés. Si la circulation était bien rétablie dans toute l’île, des grévistes occupaient toujours selon la gendarmerie, le bord de la route à Chirongui ne laissant circuler les véhicules que sur une seule voie. À Bambo-Est, des débris également ne permettaient pas la circulation sur les deux voies.

Parmi les incidents enregistrés par les forces de l’ordre, seuls quelques jets de pierres à Bandrélé sont à noter. Ils visaient des passants mais n’ont fait aucune victime toujours d’après la gendarmerie. Des troubles étaient également à signaler au niveau de la barge durant toute la matinée. Les grévistes ont joué au jeu du chat et de la souris avec la police selon les forces de l’ordre, provoquant ainsi des perturbations dans la rotation des barges.

Autre fait du jour, les accusations du leader syndical FO El Anzize Hamidou envers la préfecture. Celui-ci reprochait au préfet d’avoir signé un arrêté l’interdisant d’effectuer la traversée de Grande-Terre vers Petite-Terre sans une escorte policière. Information aussitôt démentie par la préfecture qui expliquait tout simplement ne pas avoir le droit d’émettre un tel arrêté limitant la mobilité d’un citoyen. “Pourtant, un membre des RG (renseignement généraux), voulait m’obliger à prendre la barge, accompagné de policiers. Il justifiait cela par un soi-disant arrêté préfectoral”, répond le secrétaire général FO.

L’après-midi les syndicalistes se sont retrouvés au conseil départemental comme la veille pour rédiger une lettre commune avec les élus du département afin de l’adresser au gouvernement. Aujourd’hui, une manifestation doit avoir lieu à Mamoudzou mais les syndicalistes se disaient n’être pas en capacité de dire à quelle heure se tiendrait le rassemblement. Mais du côté des forces de l’ordre, on s’attend à ce que le blocage se concentre cette fois-ci sur Mamoudzou.

Environnement. Les écologistes doivent-ils eux aussi bloquer les routes?

Une énième opération de nettoyage de la mangrove va se tenir dans l’île. Cette fois-ci l’événement aura lieu au bord de la route nationale entre le quai de l’amphidrome et l’entrée de Kawéni (avant le rond-point El Farouk). Piloté par les Naturalistes, il vise à mobiliser différents acteurs de la société mahoraise qu’ils soient associatifs, professionnels ou institutionnels. « Nous avons réussi à obtenir de la mairie de Mamoudzou la mise à disposition de leurs agents et un camion pour le ramassage des sacs remplis des déchets collectés dans la mangrove », explique Michel Charpentier, le président des Naturalistes. Son organisme espère faire aussi bien que Mayotte Nature Environnement qui en février dernier avait rassemblé 300 personnes pendant toute une journée sur une douzaine de sites. « On espère voir des élus mettre aussi la main à la pâte », ajoute l’emblématique militant pour la nature à Mayotte.

« Mettre fin au marché clandestin de fripes au bord de la route »

C’est aussi, dans ce cadre-là que l’association environnementale a adressé un courrier à la municipalité lui demandant de prendre plusieurs engagements après cette journée de samedi pour trouver des solutions durables pour la propreté de la ville. Les Naturalistes souhaitent d’abord que la municipalité mette un terme au marché de fripes qui s’est créé au bord de la route après l’amphidrome à la suite de la démolition du marché clandestin il y a un an. « Aujourd’hui, ils vendent du textile mais demain ils pourront très bien vendre d’autres produits avec le risque que certains finissent dans les palétuviers en contrebas de la route », argumente le président de l’organisation. Il souhaite également que la mairie revoie avec le collectif d’associations mahorais (Cam) l’implantation de points de collecte collective des ordures ménagères à Kawéni et qu’elle s’assure ensuite auprès des sociétés chargées de la collecte et du suivi (Star, Enzo, Insidens) de l’efficacité des opérations de ramassage. Autre demande, la mise en place dans la commune d’un comité « ville propre » avec des représentants de la mairie, des entreprises, des institutions et des associations. Ce comité se réunirait périodiquement pour faire le point sur les progrès réalisés et les améliorations à apporter. « Le maire doit également informer la population de l’obligation de mettre tous les déchets dans les bacs sous peine d’infraction et mobiliser les services municipaux concernés pour commencer à dresser des contraventions en cas d’infraction constatée car la sensibilisation à ses limites malheureusement », ajoute Michel Charpentier. Enfin, l’association salue l’initiative de la mairie d’installer des corbeilles urbaines dans tous les quartiers mais l’enjoint à poursuivre cette action en assurant notamment la collecte fréquente par les services municipaux « car si les poubelles se remplissent mais ne sont pas vidées, ça ne sert à rien », résume-t-il.

« Des erreurs d’aménagement comme la rocade ont détruit la mangrove »

Les Naturalistes et leurs partenaires ont fait le choix de la mangrove pour cette opération de nettoyage pour la simple et bonne raison qu’il s’agit d’un écosystème précieux pour Mayotte et qu’il est menacé. « Tout le monde connaît son utilité contre l’érosion et contre les intempéries mais sa présence s’amenuise ici et dans le monde en général », rappelle l’association. Dans le 101ème département, sa destruction est principalement due à l’aménagement urbain et routier. L’association n’hésite pas à donner des exemples concrets: « des erreurs comme la rocade de Mtsapéré ont détruit la mangrove. Il aurait suffi d’élargir la route et le pont qui traversent Mtsapéré au lieu de construire ce terre-plein qui ne sert à rien », estime le président des Naturalistes même si aujourd’hui cette fameuse friche est utilisée pour quelques événements ponctuels comme le marché du ramadan ou la foire agricole. Autre cas que dénonce l’organisme local, la construction du quai en eau profonde au port de Longoni. « Je conçois que le dossier était complexe par rapport aux besoins de l’île mais il faut rappeler qu’en 2006/2007 il y a eu un raté dans le dragage de la zone et des sédiments ont été rejetés dans la mangrove étouffant celle-ci et causant sa perte. Même si les palétuviers sont connus pour piéger la terre, elle ne peut pas tout absorber », rappelle Michel Charpentier.

Mais ce dernier ne nie pas la complexité de l’aménagement du territoire dans une île où la majeure partie des terres sont vallonnées et que la moindre parcelle plate est recherchée pour être exploitée. « À l’allure où évolue cette île, il sera difficile d’éviter de passer par des constructions verticales pour répondre aux besoins démographiques, en tout cas nous veillons à éviter le mitage des habitations, c’est-à-dire la dispersion des logements au profit d’une concentration dans les villages comme c’est globalement le cas actuellement », expliquent les Naturalistes.

Si toute la difficulté de la tâche est de convaincre les élus départementaux et municipaux de donner un peu plus la priorité à l’environnement, l’autre obstacle repose sur la sensibilisation des populations clandestines aux enjeux écologiques. Des questions à mile lieues de leurs préoccupations qui pour certains s’apparentent à de la survie. « Nous sommes conscients de leur situation mais certains sont très au fait de la réglementation en vigueur en témoigne cet individu que j’ai découvert en train de couper un palétuvier. Celui-ci a filé ni une ni deux car il savait que ce qu’il faisait était interdit », se souvient Michel Charpentier.

Mais ces actions de sensibilisation, ces campagnes de nettoyage, ces assises ou autres conférences sont-elles vraiment efficaces? Au vu du contexte local, la réponse serait plutôt non, car nombreuses sont les associations et les Naturalistes sont les premiers à le rappeler, à baisser les bras, car 15 jours après avoir nettoyé telle ou telle plage, il faut tout recommencer. Faut-il donc que ces associations elles aussi, dressent des barrages sur les routes ou occupent les instances décisionnelles de l’île pour se faire entendre? Les militants de l’environnement s’y refusent pour le moment. « Nous estimons que ce n’est pas la méthode à adopter mais on ne sait jamais peut-être qu’un jour on y viendra si on voit que la cause n’avance pas. Mais depuis le temps que je suis là, j’ai quand même observé à l’échelle bien-sûr infinitésimale, des progrès dans l’environnement à Mayotte », tente de rester positif le président des Naturalistes.

Le chemin est encore long mais Les Naturalistes espèrent qu’en chacun puisse naître un intérêt pour l’environnement en se joignant à leur rassemblement ce samedi afin de mettre en pratique la théorie du colibri qui stipule: « chacun doit faire sa part ».

GD


 Pollution dans le lagon par le STM

Une vidéo circule depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux montrant l’amphidrome libérer ce qui ressemble à des eaux usées ou une huile de vidange directement dans le lagon. Enregistrée par un usager des barges, cette vidéo est datée par l’association Messo de février dernier mais il est impossible à l’heure actuelle d’en savoir plus sur les raisons et l’origine de cette sorte de dégazage. Les Naturalistes disent attendre une réponse du Service de transport maritime (STM) sur cette question. En attendant, l’association invite toute personne à signaler quelconque incivilité environnementale qu’elle aurait observée en contactant le réseau d’alerte vigilance au 06 39 02 37 36.


Lagon au patrimoine de l’Unesco: « il reste 9/10 du travail à effectuer »

Le président des Naturalistes s’est aussi longuement étendu sur la question du classement du lagon au patrimoine mondial de l’humanité. Pour cela, il faut d’abord commencer par améliorer la qualité des aux du lagon. « 3/4 des eaux usées actuellement se déversent dans la mer sans traitement », dénonce sans détour l’association. Certes, des programmes de stations d’épuration sont en cours d’élaboration, « mais encore faudrait-il construire le réseau qui va avec, car si c’est pour faire comme à Dembeni où une infime quantité des eaux usées sont traitées dans la centrale construite à cet effet, cela ne sert à rien », critique l’organisme. Celle-ci estime qu’à l’heure actuelle « 9/10 du travail reste à effectuer » pour que Mayotte remplisse les critères de l’Unesco. « Et pour persuader cette institution internationale, il faudra aussi convaincre la population, condition sine qua non pour obtenir ce label ».


 

Cambriolage au K2

C’est la salle des professeurs qui a été victime de vols. Une dizaine d’ordinateurs ont été dérobés, ce qui laisse penser que les voleurs étaient nombreux. Ils ont fracturé une porte pour entrer à l’intérieur. Une semaine auparavant, c’est le bureau de la gestionnaire qui avait été ouvert. Le personnel exercera son droit de retrait mercredi. Les professeurs souhaitent organiser une journée banalisée pour informer les parents d’élèves sur les problèmes d’insécurité et de vols. Le collège ne dispose pas de gardien, mais d’alarmes. Ce qui n’a pas permis d’appréhender les voleurs en raison du temps d’intervention de la police.

Grève générale. La rencontre avec le Préfet n’y a rien fait

 

Malgré le petit nombre de grévistes actifs sur le terrain, la mobilisation est toujours aussi efficace dans sa manière de bloquer quelques principaux axes de l’île, paralysant ainsi une bonne partie des activités économiques et sociales du département. Hier, les manifestants pour une égalité réelle tout de suite en termes de droit du travail, ont bloqué les carrefours giratoires de Doujani ainsi que la route nationale au niveau de Dzoumogné. En fin de matinée, les leaders syndicaux ont décidé de lever les blocages avant de rencontrer Seymour Morsy passablement énervé par les accusations à son encontre. En effet, les syndicats reprochent au préfet de les mépriser et de ne pas avoir voulu les rencontrer ce que ce dernier réfute. Sans surprise, rien n’est ressorti de cette rencontre, le préfet ayant rappelé son impuissance par rapport à ses fonctions d’exécutant de l’État. Si les décisions ne viennent pas d’en haut, il ne pourra guerre appliquer quelconque changement dans le domaine du Code du travail à Mayotte.

Quant au rapport Ledemé qui prévoit une application du Code du travail national à Mayotte avant janvier 2018, les syndicats n’en ont que faire, ils veulent son application dès maintenant. Une transition qui semblerait pourtant nécessaire pour laisser le temps aux entreprises de se préparer et de s’adapter face à l’entrée en vigueur dans moins de deux ans d’un texte très complexe de la taille d’un pavé alors que celui de Mayotte se résume à une vingtaine de pages. De plus, les changements s’opèrent déjà progressivement puisque dès le 1er mai entreront en vigueur différentes mesures liées à l’indemnisation du chômage.

Il s’agira donc de guetter la réponse du gouvernement dans les prochains jours, s’il daigne bien vouloir répondre aux attentes de la grève générale avant que la situation ne dérape dans toute l’île comme hier à Dzoumogné. En attendant, les syndicalistes donnent déjà rendez-vous ce matin à 8h place de la République pour un rassemblement des grévistes et des blocages sont prévus plutôt dans la matinée sans plus de précisions sur leur localisation.


Barrage à Dzoumogné : ça a chauffé

Hier, de nombreux barrages ont été érigés par les manifestants tout autour de l’île. Un seul endroit a été le témoin de graves incidents. À Dzoumogné en effet, des jeunes sans lien avec la grève générale ont surgi en fin de matinée pour “taquiner” les forces de l’ordre, engagé dans une mission de retour à l’ordre et de déblocage des voies terrestres. Ces derniers ont essuyé des jets de pierre durant une bonne partie de la journée. Ils ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes. Un gendarme a été blessé par un projectile, il s’est vu prescrire 4 jours d’ITT. Deux individus ont été interpellés en marge de ces événements.


 

 

1er anniversaire de l’assemblée départementale

“ La départementalisation est tombée à un mauvais moment”, a expliqué samedi dernier le sénateur Thani dans l’hémicycle du conseil départemental (CD), à l’occasion du premier anniversaire de l’installation de l’assemblée départementale. Le CD organisait à cette occasion une matinée d’échanges.

“Depuis 2007-2008, la France est en crise”, a-t-il repris. “Il est conseillé à tout le monde de se serrer la ceinture. J’estime néanmoins que la collectivité unique appelée “Département de Mayotte” est un bébé qui a besoin de plus de soins et d’alimentation de la part de l’État. Malheureusement ce discours ne passe pas à Paris”.

Les grands élus de Mayotte (président du conseil départemental, parlementaires et président de l’association des maires) iront malgré tout à Paris le 26 avril prochain pour exposer leurs doléances au Premier ministre Manuel Valls, a rappelé dans l’Hémicycle Soibahadine Ibrahim Ramadani.

“Suite à notre dernière visite à Paris en décembre 2015, au cours de laquelle nous avons sensibilisé le gouvernement sur la situation financière et budgétaire préoccupante du Département, nous espérons obtenir de sa part un effort sur un certain nombre de points relatifs à la fiscalité”, a expliqué le président du CD. “Nous espérons ainsi que l’année de référence pour le calcul de la dotation annuelle de compensation (attribuée par l’État) ne soit plus 2012, mais 2013, une année plus favorable en termes de recettes. Nous appelons aussi à une revalorisation de cette dotation annuelle de compensation (83 M€ aujourd’hui) de 20 M€ pour prendre en comptes nos dépenses réelles. En outre, nous demandons à l’État une meilleure répartition de l’octroi de mer entre les communes et le département (l’amendement du député Ibrahim Aboubacar au projet de loi finance modificative 2015, adopté définitivement par l’Assemblée nationale en décembre dernier, a plafonné les recettes fiscales du conseil départemental à 24 millions d’euros d’octroi de mer. Le surplus basculant vers les communes). Nous avons également demandé à l’État l’annulation partielle, à hauteur de 18 M€, du remboursement de recettes fiscales (impôt sur le revenu et sur les sociétés) que nous avions perçues en 2013. Enfin, nous appelons l’État à revoir à la hausse sa dotation annuelle de compensation au titre du financement du RSA, plafonnée aujourd’hui à 15,3 millions d’euros (en 2015, cette dotation était insuffisante de 6 M€). Si nous faisons le calcul de tous ces éléments, le budget du CD pourrait revenir à l’équilibre.”

“Les échanges ont été musclés”

Le deuxième sujet de la rencontre avec le Premier ministre concerne les dotations attribuées par l’État au Département pour ses compétences de région. Soibahadine Ibrahim Ramadani déplore ainsi ne disposer que de peu ou pas de moyens pour le développement économique ou l’aménagement du territoire.

“J’ai soulevé cette question au Sénat”, indique de son côté le sénateur Thani. “Je n’ai pas senti de soutien de la part du gouvernement et les échanges ont été musclés. Une ministre m’a rétorqué que le conseil départemental n’exerçait pas encore toutes les compétences régionales (exemple : construction des collèges et des lycées). J’aimerais à ce sujet que l’on puisse faire l’inventaire, quitte à obtenir une dotation globale de fonctionnement (DGF) au prorata.

” La matinée d’échanges a aussi été l’occasion d’évoquer l’évolution institutionnelle de Mayotte (voir Flash Infos du 31 mars 2016). À ce titre, le sénateur Thani a déposé le 23 mars dernier une proposition de loi tendant à changer le mode de scrutin du conseil départemental “afin d’améliorer la gouvernance territoriale et l’efficacité des politiques publiques sur notre territoire”. Le parlementaire a également déposé une proposition de loi visant, quant à elle, à augmenter le nombre d’élus, “afin de leur donner les moyens de s’occuper efficacement des compétences départementales et régionales et d’assurer également une meilleure représentativité des Mahorais.” Le parlementaire espère les voir examinés et votés avant l’été.

OL

Le mot Barger, attendra avant d’entrer dans le dico

Le collectif fondateur et organisateur de la Dictée Bolé ne ménage pas ses efforts pour que Mayotte avance et ne soit plus considéré comme un département à part. En témoignent leurs actions menées l’année dernière et qu’ils ont décidé de dévoiler au grand jour aujourd’hui.

Si le mot « barger » est entré dans le langage courant à Mayotte, il n’est pas encore près d’être introduit à l’Académie française. En effet, BTM a contacté en novembre dernier la célèbre institution garante de la langue française pour lui demander d’intégrer le verbe que tout habitant de Mayotte a adopté, dans le dictionnaire. Ici, on dit bien souvent : « je barge pour la Grande Terre », ou alors « j’ai bargé mon véhicule aujourd’hui ». Aussi, voici en substance une expression locale très courante : « qui ne barge pas, n’est pas mahorais », argumente le collectif.

Mais les « immortels » comme sont surnommés les académiciens, ne l’ont pas entendu de cette oreille. La réponse de Patrick Vannier de l’Académie fut sans détour: « barger est pour l’instant trop rare pour figurer dans un dictionnaire général comme celui de l’Académie française ». Même si ce dernier conçoit que le verbe « est bien formé et qu’il a l’analogie de couple comme canot/canoter », cela reste insuffisant pour figurer dans le prestigieux dictionnaire.

BTM serait peut-être plus inspiré d’aller frapper à la porte du Petit Robert ou du Larousse, des dictionnaires plus ouverts à la nouveauté orthographique. En témoigne l’année dernière, l’entrée de termes issus de l’argot juvénile actuel comme « bolos », « selfie » ou encore « beuh ». Le mot « barger » pourrait donc lui aussi avoir sa place dans ces dicos populaires. En guise d’encouragement l’Académie française suggère au collectif de continuer d’utiliser le mot « barger ». « S’il se répand largement, il entrera probablement dans les dictionnaires d’usage », conclut-elle. Partant de ce principe, il faudrait que les 60 millions de personnes que compte la France viennent faire un tour dans l’île aux parfums…

Le Bon Coin Mayotte, ce n’est pas pour tout de suite

Autre échec pour le collectif, sa tentative de convaincre le fameux site de petites annonces leboncoin.fr d’ouvrir une section mahoraise sur sa plateforme. En effet, de nombreuses personnes venant ou ayant vécu à la métropole souhaiteraient pouvoir utiliser ce site à Mayotte comme le montre la création d’une page Facebook, Le Bon Coin Mayotte par des nostalgiques. « Nous avons sollicité leboncoin.fr pour simplement ajouter l’île à leurs base de données », explique un membre de BTM. Le site s’est contenté de répondre qu’il ferait remonter leur doléance à la direction. Quelques semaines après, le collectif contacte par téléphone le siège social du site internet mais la réponse fut négative une fois de plus. « Nous trouvons cela aberrant que le 101ème département n’y figure pas. Pour eux Mayotte n’est pas vraiment un département à part entière », estime Bouge Toi Mayotte.

Ce n’est donc pas demain la veille que ce territoire jouira d’une reconnaissance digne de ce nom de la part de la métropole. En attendant, il n’est pas interdit à l’heure actuelle d’utiliser le mot « barger » fort heureusement et quant aux petites annonces dans l’île, vous pouvez trouver une diversité d’offres actuellement sur le site de Mayotte Hebdo qui propose un service équivalent à celui du Bon Coin.

GD

Easy Jet ouvrira sa ligne Paris-Mayotte en mai prochain

Alors que, selon un récent sondage réalisé par Mayotte hebdo, 92 % des gens interrogés estiment payer leurs billets d’avion à un tarif excessif, l’annonce d’Easy Jet apparaît comme une véritable libération.

Une liaison longuement réfléchie

La compagnie britannique a déjà mûrement préparé ce vol exceptionnel et assure que les passagers seront mis dans l’ambiance mahoraise dès leur embarquement à Roissy. En effet, colliers de fleurs et Debaa seront de rigueur à la montée des passagers dans l’avion, un Boeing 737 spécialement décoré aux couleurs de l’île aux odeurs, comme nous pouvons le voir sur la première photo publiée par la compagnie. En effet, le doux surnom de “l’île aux parfums” a été officiellement retiré face aux amas d’immondices et de détritus envahissant le territoire.

Une collation 100 % locale

À bord, mabawa, brochettes, bredes mafanes, rougail, poutou, jus de tamarins (packagés dans des bouteilles en plastique, congelés et importées spécialement du marché noir implanté à côté du guichet de la barge) seront les seules collations servies à bord, et ce afin de préparer les estomacs des aventuriers. À la place des traditionnels chariots poussés par des hôtesses pomponnées, ce seront des vendeurs de poissons à la criée “filao, filao, filao” qui déambuleront entre les sièges, afin de mettre dans l’ambiance les passagers, et de surcroît d’avoir quelque chose à manger à leur arrivée dans le cas où une grève secoue une nouvelle fois l’île et oblige les passagers à dormir dehors. En effet, l’infrastructure hôtelière étant encore un peu pauvre, ces derniers n’auront pas tous la possibilité de trouver une chambre.

Financièrement pas intéressant

Alors que l’on aurait pu imaginer que la compagnie Easy Jet pratique une politique commerciale agressive comme à l’accoutumée, eh bien finalement, que nenni. En effet, la société a réalisé une étude de marché et a constaté que les compagnies qui desservent la destination de Mayotte n’hésitent pas à pratiquer des tarifs plus que prohibitifs. Alors, alléchée par la manne financière, Easy Jet a estimé qu’elle avait elle aussi droit à sa part du gâteau.

Une illusion de plus qui s’envole pour les Mahorais qui rêvent de mieux, tout simplement.

Ce que j’en pense… A quoi pourrait servir un journal à Mayotte ?

Partant de là, nous avons décidé de notre ligne éditoriale. Pour des raisons personnelles, familiales, il était évident pour nous, et nous l’avons indiqué dès le départ dans tous nos documents, qu’il s’agissait « d’apporter notre modeste contribution à un développement harmonieux de Mayotte ».

Tout ce que nous faisons, tout ce que nous avons fait va donc dans ce sens : servir Mayotte et ses habitants. Tout ce que nous pensons pouvoir faire tient dans cet objectif. Plutôt que de faire la Une avec une plage sale, ce qui est tellement facile et assez « racoleur », nous préférons aller voir une plage propre et mettre en avant ceux qui l’ont nettoyée, comment, avec quels moyens, quels soutiens ? Cela peut donner l’idée, l’envie à un autre maire, à une autre association, à d’autres citoyens d’en faire de même.

Et nous restons persuadés qu’ainsi les choses avanceront, certes lentement, mais avanceront, et que les bonnes idées, les bonnes initiatives se diffuseront ainsi. Lorsqu’il y a une grève, nous prenons le parti systématiquement de donner la parole aux salariés, et aux employeurs. Chacun explique son point de vue, sa situation, ses arguments, et ensuite le lecteur se fait son point de vue. Nous n’avons évidemment pas vocation à réfléchir à votre place. C’est aussi un de nos parti pris. Lorsqu’un problème de société apparait, nous prenons le temps d’aller voir les différents interlocuteurs, les personnes concernées, les décideurs, pour essayer de mieux comprendre.

Que ce soit pour les enfants poubelle, les mineurs abandonnés sur lesquels nous avions titré souvent il y a plusieurs années déjà, que ce soit sur la prostitution, les relations Mahorais-M’zungus, l’éducation ou la santé, l’immigration clandestine, sujet sur lequel nous avons consacré des numéros entiers…

Nous avons toujours pensé que ces sujets méritaient du temps, des dossiers, des pages et des pages pour mieux essayer d’en cerner les contours, les enjeux, et pouvoir faire émerger des solutions. Nous avons depuis des années une rubrique intitulée « A la rencontre de… », qui nous permet de vous présenter ceux qui bougent, ceux qui font, ceux qui agissent, dans tous les domaines, parfois en pleine lumière, parfois plus discrètement. C’est là aussi un choix, de valoriser ceux qui aident à faire avancer Mayotte, plutôt que de nous morfondre à remplir des pages avec ceux qui ne font pas grand-chose, ceux qui sont payés mais dont les dossiers ne bougent pas. Nous pourrions pourtant remplir des pages avec tous les agents publics payés à ne rien faire, payés chers et pourtant même parfois absents du territoire…

Quand nous avons lancé le Mayotte hebdo sport, puis l’élection des Sportifs de l’année il y a 7 ans, c’était pour valoriser les sportifs, mais aussi tous ceux qui y consacrent du temps, de l’énergie, souvent bénévolement : les dirigeants, les entraineurs, les éducateurs… De la même façon avec le Mayotte éco, puis les Trophées mahorais de l’entreprise, lancés après la longue et terrible grève de la fin 2011. Nous avons pensé qu’il était important, pour tous les entrepreneurs, jeunes et plus expérimentés, pour leurs équipes et pour le développement économique de l’île en général, d’apporter notre contribution et de les valoriser.

Il nous semblait que cette problématique du développement économique était essentielle pour assurer un avenir plus serein à Mayotte. Dans ce sens, nous présentons ainsi quasiment chaque semaine des portraits d’entreprise, souvent avec l’Adie, la Boutique de gestion ou la Pépinière d’entreprises. Il s’agit de présenter des jeunes qui osent, qui tentent l’aventure de la création d’entreprise, avec ses difficultés, ses problèmes, mais aussi ses joies, la liberté que cela procure, les soutiens disponibles…

Cela peut encourager, faire connaître un peu ceux qui se lancent, mais aussi donner des idées à d’autres qui hésiteraient. Avec une activité, une création de richesse dépendant à plus de 55% de l’administration, Mayotte a besoin d’investisseurs, d’entrepreneurs, d’artisans. Mais un journal ce n’est pas que de l’information « générale », il y a plein d’autres rôles. Avec le Tounda, nous mettons en avant les artistes, les acteurs de la culture, les initiatives heureuses. Et avec l’agenda du Tounda, nous mettons en avant les manifestations culturelles, les soirées, les concerts, les fêtes traditionnelles…

Par ce biais, les citoyens, les lecteurs du journal trouvent des activités pour leurs week-end, des occasions de s’amuser, de découvrir. Les acteurs, ainsi mis en avant, touchent un public plus large, ce qui leur donne plus de courage encore pour continuer, fait rentrer des fonds dans les caisses des associations, qui pourront ainsi mieux s’équiper, organiser d’autres manifestations. Cela permet à certains de découvrir des cérémonies traditionnelles mahoraises, de découvrir la richesse des cultures mahoraises, de rencontrer du monde. Le journal participe là encore à créer du lien social.

C’est un rôle très important, plus encore dans un territoire comme Mayotte. Nous pourrions nous lamenter sur les retards de l’île dans tant de domaines, sur les nombreux problèmes qui s’accumulent, sur les constats dramatiques et l’apparente inaction d’une partie de nos dirigeants… alors que d’autres se battent et se débattent pour tenir, pour faire avancer des projets et faire avancer Mayotte. De notre côté, nous préférons essayer de garder notre optimisme, nos espoirs que progressivement Mayotte (re)trouve sa joie de vivre, sa sérénité, que sa jeunesse s’épanouisse, que l’île puisse enfin apporter sa pierre au développement de la région, avec tous les atouts dont elle dispose. En espérant que le journal pourra encore contribuer à cette mission qu’il s’est fixée.

Laurent Canavate

Guet-apens à Kaweni

Il visait vraisemblablement à bloquer les clients des deux restaurants situés plus loin sur le chemin. Les clients qui sortaient du restaurant ont fait demitour en arrivant au niveau du barrage et ont appelé la police plutôt que d’essayer de dégager la route par eux-mêmes. Un réflexe salutaire qui leur a permis de terminer leur soirée dans de bonnes conditions. À Vahibé aussi, des barrages ont été dressés à plusieurs reprises dans la nuit de samedi à dimanche. Une information circule sur les réseaux sociaux selon laquelle un duo de femmes aurait été victimes de vol lors de cette nuit. Une information démentie par la police qui n’avait enregistré hier, aucun dépôt de plainte en ce sens.

Assises de l’EEDD : les élus brillent par leur absence

Ils étaient à peine une trentaine à s’être réunis hier au Conseil départemental pour la suite des premières assises de l’EEDD qui se sont tenues en décembre dernier. Acteurs du monde associatif et élus territoriaux devaient se retrouver pour la restitution de la synthèse des travaux réalisés lors de la première rencontre et la composition des quatre commissions qui ont été retenues à la suite de ces assises. Mais seuls les premiers ont répondu présents.

“Nous avons pourtant invité tous les élus territoriaux de l’île, nous les avons relancés, mais malheureusement, tous manquent à l’appel”, constate la fédération d’associations Mayotte Nature Environnement (MNE ). Pour se justifier, certains ont invoqué les intempéries, d’autres la grève générale ou encore un agenda chargé. “C’est inconcevable”, lance l’une des participantes, visiblement outrée par cet absentéisme. “Lors de la première journée en décembre dernier, seuls deux élus étaient présents et parmi eux seule Raïssa Andhum, 3ème vice-présidente au conseil départemental chargée notamment du développement durable, a pris la parole au moment de l’ouverture protocolaire avant de s’éclipser”, rapporte un des acteurs du réseau EEDD.

Pour le président de MNE Houlam Chamssidine, “on ne peut pas se dire favorable au classement du lagon au patrimoine mondial de l’Unesco et ne pas prendre part aux actions pour améliorer l’environnement”. Il s’agira pour le réseau EEDD donc d’organiser prochainement une nouvelle rencontre avec les élus afin de les sensibiliser comme il se doit aux questions environnementales. “Nous allons penser à une stratégie pour les forcer à nous rencontrer”, explique Antoine Chassagnon, responsable du service éducation à l’environnement au Conseil départemental. “Les associations n’ont qu’un rôle d’incitation alors que les élus ont un pouvoir décisionnel. Si on arrivait, par exemple, ne serait-ce qu’à informer les policiers municipaux sur la règlementation en vigueur concernant l’environnement, on pourrait mettre en place un réel système de prévention et de répression contre les actes d’incivilité”, ajoute Antoine Chassagnon.

Le réseau EEDD divisé en quatre commissions

À l’issue de la première journée des assises, quatre commissions ont été créées dans lesquelles doivent se répartir les différentes associations directement ou indirectement liées à l’environnement. La première concerne la communication, le site internet, l’événementiel et la newsletter. La seconde porte sur le fonctionnement et la gouvernance du réseau. La 3ème commission se consacre aux outils, les supports pédagogiques et la formation. Enfin, la 4ème et dernière commission concerne la coordination, la dynamique des projets et l’animation. Avant la fin de l’année, une grande réunion devrait se tenir entre les commissions pour faire le point sur l’avancée de leurs travaux respectifs.

GD

Grève générale : Quelle tournure prendra le mouvement ?

L’intersyndicale se prépare pour le jour J. FO, CGT, CFDT, FSU, FAEN et l’Union Syndicale Solidaires, tous se donnent rendez-vous dès ce matin à 8h place de la République pour réclamer un alignement de l’île sur la métropole en termes de droit du travail et des salariés du public comme du privé. En plus de l’application du Code du travail et des conventions collectives, ils réclament le droit à la solidarité nationale pour les retraites de base et complémentaires, la revalorisation des pensions minimums au même niveau que la métropole, l’alignement de toutes les prestations familiales et sociales ou encore favoriser l’attractivité du territoire.

Impossible avant le début du mouvement pour les syndicats, de savoir quel est le nombre de grévistes enregistrés pour ce nouveau mouvement reconductible. “On s’attend à ce que la mobilisation soit forte”, annonce Ousseni Balahache, secrétaire général de la CFDT Mayotte. Et ce n’est pas la météo capricieuse qui va décourager les leaders syndicaux qui croient à un rassemblement d’envergure malgré les intempéries. À l’issue de la manifestation qui doit démarrer aux alentours de 9h, l’intersyndicale doit rencontrer à la préfecture, le secrétaire général Bruno André afin de transmettre leur revendication que celui-ci fera remonter au préfet qui lui-même les relayera au gouvernement.

Éviter un remake des émeutes du 11 novembre dernier

Mais la question qui demeure est celle de la sécurité autour du mouvement. Tous les protagonistes ont encore en tête les échauffourées des ronds-points du baobab et de Doujani où des hordes de jeunes qui n’avaient rien à voir avec le mouvement de grève, s’en étaient pris aux forces de l’ordre en les caillassant allégrement et en agressant certains passants, automobilistes ou cyclomotoristes. C’est à la suite des opérations escargots initiées par des grévistes que ces fauteurs de troubles se sont greffés au mouvement. Du côté de la préfecture, on explique mettre en place une procédure classique d’encadrement de la manifestation par la police. “Nous sommes toujours en état d’urgence donc nous restons vigilants”, explique la préfecture. Avec un contexte social tendu actuellement, il paraît donc primordial d’anticiper tout accès de violence et que le gouvernement soit à l’écoute des grévistes et ne fasse pas la politique de l’autruche sur la situation du 101ème département.

GD

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes