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Préfet de Mayotte : 2 annonces en guise d’entrée

Le détachement immédiat d’un peloton de la Légion étrangère à Mtsamboro et l’organisation d’états-majors de la sécurité la semaine prochaine. C’étaient les deux principales annonces de Frédéric Veau, le nouveau préfet de Mayotte, à l’occasion de sa première conférence de presse donnée hier dans la préfecture de Grande-Terre, qu’il a souhaité placer sous le signe de “l’humilité et de la détermination”.

Le préfet a affirmé que l’immigration clandestine, la sécurité et le développement économique et social de l’île constituaient les trois priorités de son action. En ce qui concerne l’immigration, Frédéric Veau a indiqué qu’au-delà de ce détachement d’un peloton (16 agents) de la Légion étrangère à Mtsamboro, la police aux frontières allait poursuivre ses contrôles au niveau de la barge, sur les routes et dans les villages.

S’agissant de la situation des expulsés sur la place de la République, le préfet a rappelé qu’un recensement avait été effectué hier matin par la police aux frontières et la police nationale. “Les personnes en situation irrégulière ont vocation à être éloignées”, a-t-il dit. “Pour les personnes en situation régulière, nous examinons leur situation au cas par cas. Nous allons notamment contrôler leurs certifications d’hébergements. Si elles ne correspondent pas à la réalité, ces personnes devront quitter le territoire. Sinon elles devront retourner habiter à l’adresse qui figure sur leur titre de séjour.”

Les forces de l’ordre ne vont pas empêcher les expulsions

Face aux nouvelles opérations d’expulsions de Comoriens prévues ce week-end (Chirongui, Chiconi, Mtsahara), l’ancien chef du service justice affaires intérieures à Bruxelles a affirmé que les forces de l’ordre n’empêcheront pas à priori les expulsions : “L’intervention des forces de l’ordre ne doit pas augmenter le trouble de l’ordre public.” Il compte en revanche beaucoup sur le dialogue entre les élus et leurs administrés pour éviter les décasages.

Concernant l’insécurité et la délinquance, Frédéric Veau a rappelé que l’État ne pouvait pas admettre qu’il y ait des zones de non-droit. Il a insisté sur les actions de prévention pour lutter contre ces fléaux : la mise en place de la vidéo-surveillance, de lecteurs automatiques de plaques d’immatriculation ou encore d’actions éducatives à destination de la jeunesse. Des états majors de la sécurité devraient donc par ailleurs se tenir la semaine prochaine.

S’agissant du développement économique et social, le préfet a rappelé la nécessité que les crédits de l’Etat (dans le cadre du contrat de plan Etat-Région) et de l’Union Européenne (dans le cadre des fonds européens) soient consommés en temps et en heure. Concernant les projets identifiés dans le cadre du Feder (Fonds européen de développement économique et régional), le représentant de l’État a cité l’hôpital de Petite- Terre, la restructuration du Port de Longoni (12 millions d’euros), ou encore la construction de 200 logements (13 M€).

OL

Le festival de l’image sous-marine change de lieu

Initialement prévues derrière le comité du tourisme, les projections du festival auront lieu finalement dans la salle du cinéma Alpa Joe. Cela entraîne donc la modification du programme de ce dernier, du mercredi 25 au dimanche 29 mai 2016 : les séances de film de 15h-15h30 sont maintenant, mais les séances de 18h30 et de 20h30 sont remplacées par les projections du festival de l’image sous-marine. La programmation de ce dernier reste inchangée (retrouvez l’intégralité du programme dans le Mayotte Hebdo du vendredi 20 avril et sur le site.)

STM : un “dégazage” qui pose des questions

La vidéo est visible sur le réseau social Facebook et date plus précisément du 23 février 2016. Depuis le jour de sa publication, elle compte à ce jour 146 partages. Une vidéo dans laquelle on voit clairement l’amphidrome déverser des eaux usées sur le lagon, laissant des tâches d’huiles colorées sur la mer. Les Naturalistes ont alors contacté le directeur d’exploitation du STM pour avoir des explications. “Nous les avons contactés à deux reprises, mais nous n’avons pas eu de réponse à notre demande. La première on nous disait qu’il n’y avait pas encore de résultat et qu’une enquête est en cours. Nous avons rappelé 10 jours plus tard, mais nous n’avons pas eu de réponse”, explique Virginie, de Vigilance nature, un service des Naturalistes.

Quelques semaines plus tard, nous avons contacté le STM pour en savoir plus à ce sujet nous avons obtenu la même réponse que les naturalistes. “D’après les premiers éléments, on peut en déduire que c’est un acte accidentel. Le STM est respectueux de l’environnement… En un an de travail à la STM, c’est la première fois que cet incident se produit. Cela peut être une erreur technique ou humaine. L’enquête est en cours pour déterminer les véritables causes de cette incident”, indique Franck Fournier, directeur d’exploitation du STM . Nous avons également contacté les autorités maritimes notamment le Parc Marin, ils ont indiqué ne pas être au courant de ce sujet. De son côté, le STM espère avoir les résultats déterminant les causes de cet incident très prochainement d’ici la fin du mois. Lien de la vidéo : https://www.facebook.com/parolesdebarge.mayotte/videos/1745119615701305/

Oirdi Anli

Des sièges bébé dans les taxis ?

En conséquence, une réunion s’est tenue dimanche dernier entre plusieurs chauffeurs de taxis sur le boulevard des crabes à Dzaoudzi en ce qui concerne cette nouvelle obligation. Le président de l’Union des Taxis de Mayotte, Abdallah Ben Ahmed, n’a pas participé à cette réunion, “je m’étais déjà exprimé concernant cette mesure notamment par rapport aux difficultés financières dans lesquelles elles pouvaient mettre l’ensemble des taxis, mais la situation n’a pas évolué raison pour laquelle je ne me suis pas présenté à cette manifestation”, rapporte-t-il. Les taximen se déclarent en désaccord avec cette mesure du fait des tarifs trop faibles de la course, ils parlent “de perte financière” étant donné que la place d’un enfant de moins de 2 ans est gratuite. La gendarmerie était présente sur les lieux au cas où il y aurait eu des troubles de la circulation, d’après le commandant Laroque, la “manifestation” n’a causé aucun problème.

Bilan positif pour les portes ouvertes du BSMA

Chiffres en augmentation pour cet événement phare à Mayotte. Ayant pris le projet en amont, le service communication du BSMA a pu investir plus et mieux dans la sensibilisation du public, ce qui explique ces résultats en hausse. Beaucoup de visites ont été enregistrées au stand de recrutement, mais seulement 60 dossiers ont été ouverts. Ce chiffre reste en augmentation puisqu’il représente le double des dossiers ouverts l’an dernier. Les formations que propose le BSMA touchent à plusieurs domaines bien distincts, notamment celui du bâtiment/travaux publics, de la restauration, la logistique, la prévention (agents) ou encore l’aide à la personne. Le commandant Lhuile affirme que ces portes ouvertes ont une réelle influence sur les jeunes mahorais. Certains y vont pour prendre des informations sur les formations proposées, puisque c’est le but de premier de ces portes ouvertes, d’autres s’y rendent plus dans une démarche de divertissement. Que ce soit pour les animations ou pour le recrutement les jeunes, leurs familles ou amis étaient au rendez-vous. Cependant, “l’événement aurait pu recevoir plus de monde sans le contexte social actuel”, conclut Cédric Lhuile.

Basketball : Vautour passé tout près du bonheur

Comme en 2015 le champion de Mayotte s’est qualifié pour la finale du Final Four, qui réunit les deux meilleurs clubs de N3 (5ème division nationale), le champion des Antilles et le champion de l’océan Indien. Mais, comme en 2015, le VCL s’est ensuite incliné. Cette fois son bourreau se nomme Le Cannet, victorieux dans le money-time 80 à 76 (32-16, 3-21, 20- 22, 25-17). Vautour conserve néanmoins son titre honorifique de champion des Dom- Tom et celui, plus officiel, de vicechampion de France NM3.

De nouvelles opérations arbitraires à M’tsahara et Kani Bé

Chaque week-end se suit et se ressemble ces derniers temps à Mayotte. Le triste balai des expulsions populaires poursuit son funeste spectacle. C’était au tour de M’tsahara et Kani Bé dimanche et samedi derniers. Le discours est toujours le même de la part des expulseurs : “si l’État ne fait rien, nous agissons à sa place”, et ce malgré la situation régulière de certains étrangers expulsés et qui occupent légalement un terrain. Ainsi de nouveaux arrivants doivent arriver dans le camp de fortune installé place de la République à Mamoudzou. Ils vont donc s’ajouter aux 100 ou 200 sans-abris qui se sont déjà amassés sur les lieux. Une conférence de presse organisée par les associations gérant le camp doit se tenir ce matin à 10h. Pendant ce temps-là, à 8000 km des côtes mahoraises s’est tenue une manifestation des Franco-Comoriens de Marseille pour manifester leur indignation contre le mode opératoire des Mahorais qui virent manu militari les Comoriens hors de leur village. On sait d’ores et déjà que de nouvelles expulsions auront lieu ce weekend à M’tsamoudou et Kani Kéli. Un phénomène qui devient une routine…

GD

Ce que j’en pense… Mayotte peut encore s’en sortir !

L’Etat comorien doit reconnaître le choix des Mahorais. En échange de quoi, des relations pacifiées pourront se développer avec nos voisins, au bénéfice évident des populations. La France consacre une partie des fonds utilisés pour les clandestins à Mayotte, pour un temps, à participer à mettre en place un système éducatif et de santé de base aux Comores. Une aide au retour (expérimentale) est mise en place avec un « pactole » de départ de 500 € et 100 à 200 € par mois pendant un an pour tous ceux qui sont prêts à rentrer chez eux, avec leurs enfants. En échange de quoi, ils pourront obtenir un visa quand ils le désireront pour venir ponctuellement à Mayotte, en règle.

En parallèle, une coopération active se met en place. La France, par le biais de Mayotte, peut aider à la mise en place de réseaux électriques, d’eau, du cadastre et de l’état civil, de casernes de pompiers, à la gestion des déchets, à la protection de la nature, au développement du tourisme… Mayotte dispose de compétences, d’expertises dans ces domaines, d’une proximité culturelle, linguistique, géographique qui seront ainsi valorisées.

L’Etat comorien s’engage à fermer l’usine de kwassas d’Anjouan, qui enrichit certains, immatriculer tous les bateaux de pêche pour connaître leurs propriétaires et contrôler les départs de Domoni pour interdire les kwassas. Une coopération policière et judiciaire permettra d’incarcérer aux Comores les Comoriens reconnus coupables de crimes ou délits à Mayotte, et vice-versa.

Il convient pour cela que l’Etat comorien engage une lutte sans merci contre la corruption qui gangrène aujourd’hui tout projet. C’est à la population à le réclamer à ses dirigeants, c’est aux dirigeants d’avoir une réelle ambition pour leur pays et pas seulement pour eux et leurs familles.

Mayotte de son côté, retrouvant de la sérénité et de la sécurité, peut engager des chantiers ambitieux. Les fonds européens et ceux du Contrat de plan sont encore très peu utilisés à ce jour. L’appui technique de cabinets spécialisés, les conseils avisés de nos voisins réunionnais pourraient être utiles, le temps d’apprendre…

L’Etat de son côté doit d’abord mettre en place, en toute urgence, une zone franche globale pour redonner à l’île une partie de son attractivité et symboliquement marquer son réel attachement à ce territoire trop longtemps abandonné, sur lequel trop d’économies ont été faites. Les médecins et les enseignants si nécessaires pourront alors revenir et à nouveau apprécier cette île, s’y investir, au profit de la population et de nos enfants.

Parmi les grands chantiers, il convient de (re)lancer le front de mer de Mamoudzou, l’aménagement des plages, le pont entre les deux îles, la rocade par les hauteurs de Mamoudzou et une grande salle de spectacles couverte sur le terre-plein de M’tsapéré. Il convient aussi d’ouvrir les 47 MJC et les activer efficacement, pour offrir des activités à cette importante jeunesse.

Le lagon constitue un potentiel important pour l’avenir, avec la production d’énergie renouvelable ininterrompue avec des turbines adaptées posées au fond de la passe en S et ailleurs, grâce aux marées importantes du Canal. Cette compétence, cette maitrise à développer localement pourra ensuite être exportée dans la zone, sûrement très intéressée. Il en est de même avec le solaire.

Un appui sans condition doit être accordé à l’aquaculture. Avec un potentiel de production de 10.000 tonnes par an, et un lagon disposant de conditions idéales, l’île pourrait devenir rapidement un important producteur de poissons; et s’orienter dès le départ sur un label bio ouvrirait de nombreux marchés.

Le tourisme lié à la plongée devrait se développer, dans des conditions de sécurité « françaises », avec un lagon magnifique, un jour prochain classé au Patrimoine mondial de l’Humanité. Les balades en mer de la même façon, avec une richesse qu’il convient de protéger et valoriser.

L’élevage d’huitres perlières (présentes naturellement dans le lagon), d’algues à fortes valeurs ajoutées, le prélèvement de poissons tropicaux pour l’aquariophilie dans des normes européennes, constituent aussi de véritables opportunités, créatrices de milliers d’emplois, de richesses, qui pourront être saisies et relevées par des entrepreneurs ambitieux et motivés par la zone franche globale.

La position de Mayotte dans le Canal de Mozambique, avec Pemba au Mozambique à 40 minutes de vol, devrait être fortement valorisée à travers son statut français et européen. Les découvertes de gaz gigantesques (avec l’exploration en cours pour le pétrole dans toute la zone) et la mise en route de son exploitation avec une usine de liquéfaction en cours de montage d’un milliard de dollars, amènent déjà dans la zone des milliers « d’expatriés » américains, canadiens, japonais, européens…, au pouvoir d’achat important, intéressés pour pouvoir se faire soigner, changer des lunettes, aller chez le dentiste, faire ses courses dans un supermarché, aller au restaurant, au cinéma durant le week-end, aller voir un spectacle, plonger dans le lagon…

Ils sont très intéressés pour pouvoir installer leurs familles ici, s’il y a la sécurité, mais surtout un collège et un lycée d’excellence international, qui servira à tous.

S’il y a une panne, une pièce détachée à recevoir ou un expert à faire venir, il arrivera ici très rapidement, surtout avec le vol direct sur Paris. De même qu’une zone sous douane au port pour stocker leur matériel et l’acheminer au fur et à mesure avec des caboteurs à Pemba les intéresse fortement.

Cette excellence, Mayotte pourra la développer au bénéfice de tous ses habitants, mais aussi de ses voisins. Une université de haut niveau, une école de commerce, une école d’infirmières, de médecine (?), des formations de pompiers et tant d’autres pourraient voir le jour et faire rayonner Mayotte dans sa zone. Et faire rayonner la francophonie depuis Mayotte, dans cette zone en fort développement.

Cela permettra à Mayotte de disposer de ces compétences, de ces expertises, de donner du travail à ses enfants et ouvrira les portes de la région aux plus ambitieux.

Les « expatriés du gaz », nos voisins en formation ou étudiants, les touristes à la découverte de Mayotte et de son lagon auront besoin de se loger, dans des hôtels, des résidences, des maisons. Ils auront besoin de manger, de s’amuser, de se divertir, de découvrir Mayotte, d’acheter des souvenirs…

Cela constitue, je pense, quelques pistes, mais surtout du travail pour chacun pour y parvenir. Cela redonnerait de l’espoir, une certaine vision pour l’avenir à tous ceux qui habitent et aiment Mayotte, mais aussi aux populations voisines.

Pour cela et sûrement bien plus encore, Mayotte a besoin de retrouver sa sérénité, sa sécurité, sa joie de vivre.

Laurent Canavate

Un baigneur piqué par une raie pastenague

C’était dimanche matin. Alors qu’une bande d’amis s’apprête à passer un week-end sur l’îlot Mtsamboro pour faire la fête, la bonne humeur s’estompe très rapidement suite à une piqure d’une raie pastenague sur l’un d’entre eux, lors d’une mise à l’eau. La raie s’est dirigée vers le nageur pour ensuite lui planter son dard. L’homme âgé entre 20 et 30 ans a alors appelé ses amis restés sur la plage. Par chance, l’un d’entre eux est médecin pneumologue. Il use d’un stylo et d’un couteau pour sauver la vie de la victime. L’homme est atteint d’un pneumothorax et d’une perforation de la trachée et de l’œsophage. Le pneumothorax se définit comme un épanchement (déversement ou écoulement) d’air dans l’espace pleural. Cette poche d’air se trouve donc entre la face interne de la cage thoracique et la face externe du poumon qui ne se trouve alors plus au contact de la cage thoracique. Autant dire que son cas est critique, il faut réagir vite. Une barque de pêcheur pas très loin emmènera la victime en Grande-Terre afin de rejoindre rapidement le CHM pour être ensuite « évasané » à La Réunion. La victime serait actuellement hors de danger. Nous avons tenté de joindre l’ARS et le CHM pour obtenir davantage d’informations, mais par respect du secret médical, ni l’un ni l’autre ne souhaite s’exprimer sur le sujet.

Marine Henquenet


 

Dans quel cas la raie pastenague pique ?

Les raies sont souvent enfouies dans le sable et on peut se faire piquer en marchant dessus : certains recommandent de marcher en laissant traîner les pieds pour éviter de les piétiner. Évitez de surfer en eaux troubles sur des spots où elles sont réputées se trouver. Ne retirez pas l’aiguillon de raie s’il est profondément enchâssé, car il peut faire encore plus de dégâts quand on le retire. Son ablation peut nécessiter une chirurgie.

 

 

Des destructions de bangas qui virent à l’émeute

Depuis quelques mois, la zone qui se situe sur les hauteurs entre Passamaïnty et Tsoundzou est en proie à une urbanisation massive et incontrôlée. La municipalité craint que les décasés du Sud trouvent une solution de relogement dans ces zones où les bangas pullulent sans discontinuer. “c’est une vraie catastrophe cette zone”, explique un élu municipal.

La mairie a identifié une zone en particulier où se trouve des bangas en tôle, et un peu plus loin une zone connue pour être un squat de jeunes qui opèrent toutes sortes de trafics. “C’est une zone à éviter”, nous confie un habitant. Un conflit existe aussi entre la municipalité et un habitant de l’endroit, qui a déjà proféré plusieurs menaces de mort.

Ce matin-là les agents des services techniques sont arrivés avec leur tractopelle et un camion plateau, encadré par la police municipale. Mais rapidement, ils se sont trouvés confrontés à une vingtaine de jeunes hostiles qui leur lançaient des morceaux de granit, bien coupant. Les délinquants les ont vite mis en fuite, abandonnant leurs véhicules. Les policiers municipaux n’étaient en effet pas assez nombreux ni équipés pour contenir des émeutiers.

La police nationale est rapidement arrivée sur place, mais les délinquants avaient déjà mis le feu aux véhicules de la mairie. Une femme a été blessée par un jet de pierre. Par la suite, le groupe de jeunes, tee-shirts sur le visage et armes improvisées dans les mains ont joué au chat et à la souris avec les forces de l’ordre. Courant dans les dédales du village informel où bananiers, bangas en tôle et raccordements sauvages aux réseaux se chevauchent à perte de vue. Certains jeunes ont crié à plusieurs reprises un absurde “allahou akbar” en lançant des pierres sur les forces de l’ordre, tandis que les policiers répliquaient à grands coups de grenades lacrymogènes.

Les émeutiers sont ensuite descendus des hauteurs pour gagner la route de Tsoundzou et enflammer des palettes en bois sur la route.

Certains affirment qu’ils ont essayé de s’en prendre à la station-service. Des véhicules de particuliers ont aussi été caillassés. Finalement, l’hélicoptère de la gendarmerie est arrivé et les gendarmes ont levé les barrages installés sur la route de la mangrove. La situation s’est détendue en début d’après-midi.

Les causes de cette flambée de violence ne sont pas clairement identifiées. Il pourrait s’agir d’une réaction à la vague d’expulsions en cours, mais on suppose aussi que les agents municipaux ont pu “déranger” un trafic d’objets volés. À ce titre, plusieurs personnes se sont faites cambrioler dans la zone la veille au soir, dont un monsieur qui fouillait les bangas abandonnés sur les hauteurs, à la recherche de sa moto, volée la veille.

Adrien Theilleux

3 établissements contrôlés et verbalisés

On recense à Mamoudzou plus de 200 débits de boissons qui sont soumis à des obligations administratives et réglementaires propres à leur activité. Dans le cadre du plan d’actions décidé au sein du Comité Opérationnel Départemental Anti-Fraude (Codaf) co-présidé par le Préfet et le Procureur de la République, une action de contrôle de plusieurs débits de boissons a été organisée dans la soirée du mercredi 11 mai 2016 à Mamoudzou.

Au cours de cette opération coordonnée entre les services de la Préfecture, de la police, des douanes, de l’inspection du travail et de la concurrence répressions des fraudes, 3 établissements nocturnes ont été contrôlés.

De nombreuses infractions y ont été constatées, à commencer par plusieurs situations de travail dissimulé (dont au moins un bar sans activité déclarée et des salariés embauchés irrégulièrement). Elles donneront lieu à des poursuites pénales. Les services des douanes ont saisis des marchandises et délivré des amendes d’un montant de 50 euros. La concurrence-répression des fraudes a relevé deux amendes de 1500 euros pour défaut d’affichage des prix.

Des vérifications sur les différentes autorisations administratives d’exploitation sont en cours par les services de la préfecture et de la police. Les contrôles des débits de boisson à Mamoudzou et dans les autres communes vont se poursuivre à échéance régulière.

Expulsions “On ne voit pas l’issue”

Mais rapidement les réseaux sociaux ont bouillonné en apprenant cela : un collectif de Mtsapérois est venu sur le terre-plein et des pneus usagers ont été mis en tas auquel le collectif a mis le feu pour exprimer son mécontentement.

En entendant cela, les décasés, Comoriens en situation régulière avec des cartes de séjour, qui avaient commencé à monter dans des transports en sont redescendus. Des rumeurs persistent à expliquer sur les réseaux sociaux que telle ou telle commune va accueillir les malheureux.

Mais aucune collectivité, ni les municipalités, ni le Département ne souhaitent prendre le risque politique de faire ce geste de solidarité et les capacités d’hébergement d’urgence pour un si grand nombre de personnes sont difficiles à trouver hors des collectivités.

L’État reste dans une impasse, car ces familles ne sont pas expulsables du point de vue du droit. En cause, la distribution de cartes de séjour et les renouvellements opérés en masse depuis ces 5 dernières années. En décembre 2012 par exemple, Thomas D égos le préfet d’alors, avait admis lors d’une interview, 3000 régularisations durant l’année pour un total de 30 000 à 40 000 étrangers en situation régulière.

Or les régularisations se sont accélérées suite à cela, plusieurs milliers chaque année, à la demande du ministre de l’Intérieur de 2012, Manuel Valls, et les conditions d’obtention des cartes de séjour se sont assouplies à la demande du Défenseur des droits, mais pas celles de sorties du territoire mahorais qui reste un parcours du combattant pour un étranger régulier, le tout provoquant cette situation inextricable.

Du côté des commerçants, le grand marché de Mamoudzou est resté fermé ce mardi, mais cette journée de travail chômée forcée fait des mécontents. Certains commerçants envisagent désormais d’expulser les décasés de la place de la République, si l’État ne fait rien. Aux dernières nouvelles, la préfecture envisage cependant de demander aux maires d’héberger les décasés dans leurs communes d’origine pour rescolariser les enfants. Tandis qu’un rassemblement de femmes se montait spontanément devant le gymnase de Pamandzi pour protester contre un possible relogement des décasés sur place.

Adrien Theilleux

Ce que j’en pense… Mayotte-Comores : un différend à régler pour envisager un avenir plus serein

 

Aujourd’hui la population mahoraise est excédée de la situation, des terrains squattés, des écoles saturées, de l’hôpital à l’agonie, de l’environnement pillé, de l’image de l’île particulièrement dégradée à travers le monde, de l’exode de beaucoup à cause de tout ça, et de l’insécurité devenue intolérable.

On peut compter les morts, se raconter les faits divers en direct, évoquer cette escalade de la violence au quotidien, cette vie en prison sur une île si belle… Certains s’en félicitent plus ou moins ouvertement, et en profitent pour mettre cela sur le dos de la départementalisation, essayant de faire regretter aux Mahorais leur choix, alors qu’elle constitue une boite à outils qu’il suffirait d’utiliser.

Au moins 100.000 personnes vivent en situation irrégulière sur l’île, 40% de la population, sans droit, sans devoir, dans des conditions de vie indignes, sans moyen de manger, avec la peur quotidienne de se faire embarquer et de devoir risquer sa vie pour revenir. Une telle situation aurait explosé il y a bien longtemps ailleurs. L’hospitalité mahoraise, la tradition musulmane, la proximité culturelle ont sûrement permis d’accepter cet afflux massif, mais la taille de l’île n’est pas extensible et nous sommes clairement passés en situation d’urgence humanitaire et sécuritaire. Les Mahorais ne peuvent plus accepter que les efforts qui leurs sont demandés, que les efforts de l’Etat pour développer Mayotte soient étouffés par cette immigration clandestine massive.

Avec plus de 650 habitants/km², avec des ressources financières tendues, et alors que l’île essaye de rattraper ses retards, Mayotte étouffe. Je pense qu’il est possible de le comprendre, même pour les plus « humanistes » ou humanitaires d’entre nous.

J’ai pour habitude de chercher des solutions aux problèmes en amont, plutôt que de perdre du temps à essayer d’arranger les conséquences sans fin. Courir derrière les clandestins fatigue, ne règle pas le problème et coûte cher. Mais si on cherche les causes en amont, on arrive directement à l’Etat comorien qui n’offre pas des conditions de vie dignes à sa population, qui la maintient dans des conditions de survie certainement inhumaines pour que tant soient prêts à risquer leur vie pour fuir leur pays, qui n’est pourtant pas en guerre. Pas de santé, pas d’éducation, pas de travail… Il y a là-bas aussi beaucoup de chantiers à mener… Même si les autorités comoriennes sont muettes sur le drame de leurs concitoyens qui les fuient.

Les associations humanitaires ne seraient-elles alors pas plus efficaces à chercher des solutions en amont, à faire pression sur le gouvernement comorien, pour que le problème cesse, ou cela constitue-t-il leur fonds de commerce qu’il convient de conserver précieusement ?… A un moment donné il faut être honnête. Tout le monde a-t-il vraiment envie que la situation s’arrange pour cette population clandestine ? Faut-il maintenir les clandestins à Mayotte et essayer de rendre leur vie quotidienne moins difficile, ou faut-il leur permettre de vivre dignement, aux parents de disposer d’un travail pour nourrir leur famille et éduquer leurs enfants ?

Dans ce cas il faut voir au-delà des bidonvilles de Kawéni et regarder vers Anjouan. Que peut-on faire ? Que doit-on essayer de faire ? Une coopération active, efficace, directe ne serait-elle pas efficace ? Les dirigeants français et comoriens y gagneraient à de très nombreux titres, plutôt que de laisser leurs populations souffrir ainsi. Le Quai d’Orsay doit être activé. Les négociations doivent être engagées sincèrement, honnêtement, dans le seul objectif d’améliorer le sort des populations. Chacun doit y apporter ses idées, ses demandes, ses limites.

Beaucoup de Comoriens, disposant de la nationalité française, vivant souvent en Métropole, se font donneurs de leçons, souvent cachés derrière leurs écrans et leurs pseudonymes, et déplorent les conditions de vie de leurs compatriotes vivant à Mayotte… Mais pourquoi ne s’intéressent-ils pas plus aux conditions de vie aux Comores, dans le Nyoumakélé ? Pourquoi ne reviennent-ils pas vivre dans leur pays, pour participer à son décollage ? Il y a tant d’opportunités à saisir. S’ils ont pu bénéficier du système scolaire français, s’ils ont pu faire des études – tant mieux -, s’ils ont pu mettre de côté des capitaux pour investir (et pas seulement faire leur grand mariage et construire des « palais » inoccupés), mais pourquoi ne s’attellent-ils pas au développement de ces îles voisines ?

Ils préfèrent hypocritement laisser la misère chez eux et pleurer sur le sort de ceux qui en souffrent et vivent traqués, ceux qui risquent leur vie en kwassa… C’est tellement plus facile et ça demande tellement moins de courage. Ils préfèrent taper sur les méchants mzoungous, sur les méchants Mahorais, sur tous ces « racistes », plutôt que sur leurs dirigeants qui pillent leur pays depuis des décennies et provoquent cette misère et cet exode. Pourquoi n’essayent-ils pas de trouver des solutions, de voir s’il y aurait moyen de travailler intelligemment avec la France, avec Mayotte, ou d’autres, pour que notre région s’arrange, au bénéfice de tous ?

Je l’ai plusieurs fois évoqué dans ces colonnes. La solution à la situation dramatique que vivent Mayotte et les Comores viendra des dirigeants comoriens. Tant que les dirigeants comoriens ne respecteront pas le choix des Mahorais, tant qu’ils mentiront honteusement à leur peuple maintenu dans l’ignorance, tant qu’ils se serviront de Mayotte pour cacher leur incapacité à faire décoller leur pays, la situation ne bougera pas. Peut-être se satisfont-ils tout à fait de la situation, avec leurs passeports français, leurs enfants qui étudient en France, eux qui vont s’y faire soigner, avec l’argent qui aurait pu servir à améliorer la situation de la population ?

Tant qu’ils répèteront en boucle que Mayotte est comorienne pour haranguer les foules dans leurs meetings électoraux, la situation s’aggravera car aucune négociation ne pourra avoir lieu. Et ce sont les populations ici qui en souffriront.

Des frères et des sœurs ne sont pas obligés de vivre dans la même maison quand ils grandissent. Cela n’empêche pas les relations familiales, les relations de bon voisinage. Et il y a beaucoup à faire. Je pense que Mayotte, mais peut-être plus encore les Comores ont beaucoup à gagner en pacifiant leurs relations. Je pense que tous ceux qui veulent vraiment sortir du drame que nous vivons devraient mobiliser leurs énergies dans ce sens. Plutôt que de s’insulter, se menacer, chacun devrait essayer d’imaginer tout ce que l’on aurait à gagner à engager des relations saines et sereines entre les Comores et Mayotte.

Laurent Canavate

“E.M.M Nassur n’est plus le porte-parole des cadis”

C’est avec la plus grande surprise qu’El- Mamouni Mohamed Nassur a appris hier matin que le Conseil départemental a envoyé un courrier à la presse stipulant qu’il ne le considère plus comme porte-parole des magistrats musulmans. L’intéressé était pourtant l’invité en tant que tel de l’émission Kalaoidala mercredi soir.

Contacté par téléphone El-Mamouni Mohamed Nassur qui est directeur général des services à la mairie de Tsingoni rappelle que cette fonction de porte-parole est bénévole : “je consacre une demi-journée par semaine aux cadis, ce n’est pas un poste budgétaire, c’est-à-dire qu’il n’a pas été créé par le Conseil départemental”. Or le département répond que les cadis sont des agents du conseil départemental rattachés à la direction de la médiation sociale, conformément au nouvel organigramme. “À ce titre, c’est le président du Conseil départemental qui doit autoriser leur sortie médiatique”, ajoute-t-il.

Mais El-Mamouni Mohamed Nassur explique que ce sont les cadis qui lui ont demandé de continuer son rôle de porte-parole. Employé depuis 2013 par le Conseil départemental comme chargé de mission pour réaliser une mission sur l’avenir des cadis. Elle a pris fin en décembre dernier à la suite de la publication de son rapport. “Personnellement, je ne comprends pas cette décision ni les raisons qui les ont motivés”, explique l’intéressé. “On aurait pu trouver une manière plus intelligente d’en parler plutôt qu’à travers un communiqué.” Serait-ce la parole politique qu’occupe le porte-parole à travers sa prise de position notamment sur l’insécurité qui gênerait le Conseil départemental ? Quoi qu’il en soit, les cadis ont appelé à l’organisation d’une réunion tripartie avec le conseil départemental et l’ex (désormais) porte-parole des cadis, assure ce dernier. Ils attendent à présent la réponse du département.

GD

 

Expulsions : des solutions partielles ont été trouvées

« Dimanche dernier, des habitants de KaniKéli ont pris l’initiative d’expulser des personnes installées dans le village de Choungui. Plusieurs dizaines d’habitations ont été détruites et leurs occupants ont été forcés de quitter les lieux.

Informé de cette situation, le Préfet de Mayotte Seymour Morsy, a rappelé au maire de KaniKéli ses obligations en termes d’ordre public et de relogement des personnes sans toit. Le premier magistrat et son équipe, en lien avec la Préfecture, ont immédiatement travaillé à chercher des solutions de relogement pour les familles en situation régulière. Les personnes en situation irrégulière ont quant à elles étaient conduites au Centre de rétention administrative en vue d’être reconduites à la frontière.

La nécessité de prendre en compte la détresse de ces familles et de maîtriser une situation sanitaire qui pourrait s’avérer délicate, en raison de la présence d’enfants en bas âge, ont été dès le départ des priorités pour les services de l’État. La gendarmerie a par ailleurs été mobilisée rapidement afin d’éviter l’irréparable et protéger cette population, en situation régulière sur le territoire.

Une réunion de conciliation a été organisée hier soir dans les locaux de la mairie de Kani-Kéli, par la directrice de cabinet du Préfet, Florence Ghilbert-Bezard, en présence de l’équipe municipale, du conseiller départemental du canton de Bouéni, de la gendarmerie et des représentants villageois. Suite à ces échanges, des solutions individuelles ont été trouvées afin de reloger ces personnes, en accord avec l’ensemble des participants à la réunion. Ce travail a été mené par l’association Espace Anjouan Mayotte pour l’harmonie et la concorde, afin d’héberger ces familles chez des proches.

Le Préfet de Mayotte tient à rappeler l’annonce de la ministre des Outre-mer concernant la mise en place de l’Établissement public foncier qui permettra très prochainement de mener à bien le travail de titrisation des terrains. Par ailleurs, une circulaire préparée par la DEAL, a été transmise aux maires à deux reprises en juillet 2015 puis en avril 2016, dressant l’inventaire des actions qu’il leur est possible de mener pour lutter contre l’urbanisation illégale au regard des textes réglementaires.”

La grève au CHM démarre aujourd’hui

Le directeur du CHM Étienne Morel a eu un agenda chargé en ce début de semaine. Avant la date fatidique du 11 mai, il a reçu hier et lundi les représentants des différents services de l’hôpital afin d’entendre une fois de plus les revendications du personnel quant à leurs conditions de travail. Les doléances ont été remontées à l’ARS qui doit elle-même les transmettre au ministère des Affaires sociales et de la Santé.”Le but n’est pas de convaincre les salariés de ne pas faire grève, car c’est leur droit », tient à rappeler la direction avant d’ajouter, “il y a une suractivité indéniable dans tous les secteurs médicaux dans l’île”. Pour rappel depuis le début de l’année, en moyenne 28 enfants sont nés par jour à Mayotte imposant à la maternité une cadence infernale en termes de prise en charge des mères et de leurs nourrissons.

Un protocole de service minimum avec un personnel assigné sera mis en place comme à l’accoutumée quand ce genre de mouvement social se manifeste. La priorité est donnée aux urgences. L’hôpital n’était pas en mesure hier de donner une estimation sur le nombre de salariés minimum réquisitionné par service ni le nombre de grévistes déclarés. En attendant, le directeur rappelle que 30 millions d’euros ont été demandés au gouvernement pour l’année 2016 destinés essentiellement pour le recrutement. À cela s’ajoutent les 40 sages femmes supplémentaires qui doivent arriver en juillet, déclare le CHM. D’ici septembre ou octobre, la ministre Marisol Touraine doit donner une réponse, assure la direction quant aux doléances du personnel hospitalier.

GD


 

Rappel des revendications

Les Sages-femmes revendiquent une fidélisation des professionnels en place et une attractivité au recrutement, une prime de suractivité mensuelle à hauteur de 25 % du salaire, la possibilité pour chaque agent de choisir de se faire payer ou de récupérer les heures supplémentaires effectuées, une augmentation de l’effectif dans tous les domaines du pôle obstétrical (un poste de sage-femme supplémentaire 24h/24 aux urgences obstétricales de Mamoudzou, un poste de sage-femme supplémentaire 24h/24 en service de suites de naissance à Mamoudzou, un poste de sage-femme de jour pour gérer les transferts au départ de la maternité de Mamoudzou et la pérennisation des postes de sage-femme renfort en secteur naissance à Mamoudzou ainsi qu’en maternités périphériques). Elles demandent également l’augmentation des vacations de consultations et d’échographie sage-femme dans l’ensemble des maternités et centre de consultations, la création d’un hôpital de jour au sein du pôle, l’ouverture des urgences gynécologiques avec présence d’une infirmière 24h/24, un poste d’infirmière puéricultrice 24h/24 en pouponnière à Mamoudzou, une visite de pédiatre dans chaque maternité les week-ends et jours fériés, un poste d’auxiliaire puéricultrice supplémentaire de jour en pouponnière à Mamoudzou, un poste d’auxiliaire de puériculture supplémentaire 24h/24 en salle de naissance, un poste d’auxiliaire de puériculture supplémentaire de nuit en suite de naissance, un poste d’ASH de nuit en secteur naissance à Mamoudzou, une augmentation des locaux et des moyens matériels, des capacités d’accueil à hauteur du nombre d’habitants du département. Le syndicat de la médecine générale quant à lui réclame le doublement immédiat des effectifs (de médecins généralistes) afin de pouvoir remplir la mission qui leur est confiée. “Le nombre de médecins généralistes à Mayotte est dramatiquement insuffisant”, rappelle le syndicat.


 

Salubrité : le Sidevam achète 6 nouveaux camions

La collecte des déchets est un problème récurrent dans l’île, surtout à Mamoudzou. C’est dans le but d’améliorer ce service que le Sidevam a décidé de faire l’acquisition de nouveaux camions – de l’ordre de 4,5 tonnes – permettront d’emprunter certaines rues étroites afin d’assurer la collecte des déchets dans certains quartiers inaccessibles. À cette occasion, demain au siège de Dzoumogné, une formation sera dispensée à l’endroit des chauffeurs des camions afin de se familiariser aux nouveaux outils de travail. “Cette action s’inscrit dans un projet global de renforcement des moyens pour améliorer la collecte des déchets à Mayotte. En effet, en août 2016 prochain, le syndicat réceptionnera également 7 autres camions à benne et 6 camions plateau équipés de grues pour améliorer la collecte notamment des déchets verts”, précise Assani Saindou Bamcolo, président du Sidevam. Le coût total des investissements est de 2,2 millions d’euros. Par ailleurs, pour accompagner la mise en oeuvre de cette politique, le Sidevam a budgétisé un montant de 500 000 euros pour l’acquisition de bacs pour la collecte des déchets dont 800 bacs ont déjà été commandés.

Astronomie : Transit de Mercure devant le Soleil ce lundi 9 mai

Ce lundi vous serez sans doute très nombreux à suivre l’un des rares passages de Mercure entre la Terre et le Soleil. A Mayotte, il démarrera à 14h11 et se terminera avec le coucher du soleil à 17h43. Mercure sera au milieu de son transit à 17h55. On compte entre 13 et 14 transits de Mercure par siècle. Ce sera l’occasion d’admirer avec un filtre le petit point noir de la première planète du système solaire devant le disque éclatant de notre étoile, un spectacle qui nous rappellera le transit de Vénus du 6 juin 2012. Mercure représentera un point noir environ 160 fois plus petit que le disque solaire. Le dernier transit de Mercure visible en Europe a eu lieu le 7 mai 2003 et le prochain se produira le 11 novembre 2019.


Heures de passage (Heure de Mayotte)
Premier contact extérieur : 14h11
Premier contact intérieur : 14h14
Coucher du soleil : 17h43
Milieu de la course : 17h55 (nuit)
Dernier contact intérieur : 21h38 (nuit)
Dernier contact extérieur : 21h41 (nuit)


ATTENTION DANGER !

Pas d’observation sans protection ! Attention, l’observation du Soleil doit toujours se faire en se protégeant la vue. L’observation du transit à l’œil nu — même avec des lunettes filtrantes — est proscrite ! La brûlure de la rétine par les rayons solaires, d’autant plus intense que l’ombre de Mercure est minuscule sur son disque, est indolore mais les lésions peuvent entraîner une cécité irréversible. Comme pour les éclipses, la prudence est donc de mise.

L’observation directe doit se faire avec une protection adaptée : filtres solaires aux normes ou lunettes spéciales éclipse. Le meilleur moyen reste encore celui de l’observation indirecte, c’est-à-dire par projection.

Celle-ci se fait donc dos au Soleil et peut ainsi être observée en toute sécurité. Si vous utilisez une instrument astronomique (ce qui est recommandé en raison de la petitesse du disque de Mercure) ou un appareil photo avec un zoom, placez à l’avant du tube un filtre en mylar de densité 5 (disponible dans les magasins de matériel astronomique). Pour une observation en toute sécurité seul ou à plusieurs, l’usage d’un Solarscope est vivement recommandé.

Avec Sciences et Avenir et l’Association française d’astronomie

Battle of the year. Un déplorable gâchis…

 

L’évènement avait pourtant bien commencé. 13 crews (équipes), venus des 4 coins de l’île, étaient en lice pour tenter de remporter le titre de champion de Mayotte et partir pour Montpellier participer aux BOTY France. Sur les 13 crews, le jury en avait sélectionné 6 pour s’affronter en battle. Malheureusement, alors que les deux derniers crews sélectionnés par le jury, Lil Stilz et Power crew, s’apprêtaient à s’affronter en finale, la police a demandé aux organisateurs d’interrompre l’évènement à cause de violentes échauffourées qu’elle n’était plus en mesure de contenir.

Les débordements ont commencé aux alentours de 22h par des bagarres dans la foule. Celle-ci devait atteindre environ les 3 000 personnes. La police, extrêmement mobilisée sur l’évènement, a réussi dans un premier temps à contenir les échauffourées. Le spectacle a donc continué envers et contre tout. Cependant, devant la violence des bagarres, et leur prolifération au-delà de la Place de la République, elle a fini par être totalement débordée. Il y avait pourtant 38 policiers et gendarmes dédiés à la surveillance de l’évènement.

 

De multiples dégradations et des blessés légers

Selon la police et les témoins présents sur place, l’atmosphère était tendue tout au long du spectacle. Des délinquants ont jeté plusieurs fois des gaz lacrymogènes au milieu de la foule qui comprenait pourtant de jeunes enfants. Les choses ont véritablement commencé à dégénérer lorsqu’un individu a jeté une bouteille en verre au visage d’un policier. Le délinquant n’a malheureusement pas pu être retrouvé et interpelé. Suite à l’arrêt du spectacle, la foule s’est éparpillée rapidement. Les jeunes, excités, ont toutefois continué à se battre et à défier la police aux abords de Mamoudzou. Plusieurs barrages sauvages ont été dressés, notamment à Kaweni, M’tsapéré et Tsoundzou. Des jets de pierre sur des véhicules et sur quelques vitrines du centre ville, sont également à déplorer. Le bilan de l’évènement comprend des dégradations et des blessés légers.

 

Des jeunes qui commettent un « suicide social »

Chaque année, l’évènement Battle of the year génère des bagarres entre bandes rivales. Ces débordements ont toutefois toujours pu être maîtrisés par les forces de l’ordre jusqu’à présent. En 6 ans d’existence de ce spectacle, c’est la première fois que la police a été contrainte de l’interrompre avant la fin. L’ironie de la chose est que cet évènement a justement été créé pour tenter de canaliser l’énergie des jeunes et leur montrer que l’on peut s’affronter par la danse plutôt que par les poings…Malheureusement, un certain nombre d’entre eux ne semblent pas avoir saisi la subtilité du propos, au grand dam des membres de l’association Hip-hop Evolution qui affichaient tous une mine totalement déconfite à l’annonce de l’arrêt du spectacle. « C’est terriblement dommage », s’exclame Sophie Huvet, administratrice de l’association, « d’autant plus que les fauteurs de troubles devaient être une 30aine tout au plus sur les 3000 personnes que contenait la foule ! C’est dramatique de devoir interrompre un évènement de cette ampleur à cause d’une poignée de délinquants », poursuit-elle, dépitée par la tournure qu’ont prise les évènements.

Hip-Hop Evolution œuvre en effet depuis onze ans en faveur des jeunes de Mayotte en organisant des évènements autour de la danse un peu partout sur l’île. L’association cherche à mettre en valeur le potentiel artistique des jeunes Mahorais afin de leur permettre de s’en sortir par la danse. On peut donc parler d’une forme de « suicide social » de la part de certains jeunes de l’île qui se livrent à un travail de sape des évènements organisés en leur faveur.  

 

Une formule non-adaptée au contexte violent de l’île

« La formule du spectacle gratuit sur la place de la République n’est malheureusement plus adaptée au contexte violent de l’île », affirme une source policière. Cette opinion est d’ailleurs partagée par les membres de Hip-hop Evolution eux-mêmes, à leur grand regret toutefois. « Le principe des battles de hip-hop est d’être un évènement gratuit et populaire. Mais, au vu des débordements qui s’amplifient d’année en année, nous ne pouvons que nous résoudre à l’idée de les organiser dorénavant dans un lieu fermé et payant », affirme Sophie Huvet avec amertume. Lorsqu’on lui soumet l’idée d’organiser le spectacle ailleurs qu’à Mamoudzou, elle s’exclame : « Mais c’est pareil sur toute l’île ! Même en Petite-Terre, il y a des affrontements entre les jeunes de Labattoir et ceux de Pamandzi ! »

 

Une finale à huis-clos remportée par Lil Stylz

Et le show dans tout cela? Les événements malheureux de samedi dernier ont eu tendance à faire oublier l’essentiel à savoir la compétition en elle-même. « Malgré ce qu’il s’est passé, un crew ira néanmoins défendre les couleurs de Mayotte au BOTY France », affirmaient les membres de Hip-hop Evolution qui, après le fiasco de ce samedi, ont décidé de départager Lil Stylz de Power crew en organisant une finale à huis-clos qui s’est tenue hier à la MJC de Sada. La rencontre a vu la victoire de Lil Stylz. Ainsi, Hip-hop Evolution était décidée à aller jusqu’au bout et à ne pas laisser une poignée de délinquants saper les évènements et les actions qu’ils organisent en faveur des jeunes danseurs mahorais. Il est néanmoins presque certain que la formule des BOTY sera différente dans les années à venir…

 

Nora Godeau

Ce que j’en pense… Non, les Mahorais ne sont pas racistes !

Les Mahorais, pour des raisons historiques, géographiques, politiques ou autres, sont constitués d’un mélange d’Arabes arrivés de la péninsule arabique, ayant apporté notamment la religion musulmane, d’Africains provenant de la côte orientale toute proche avec une forte place donnée à la femme et de Malgaches voisins apportant des croyances animistes.

A ce titre déjà, ils constituent un peuple à part, original, différent même des habitants des autres îles de l’archipel des Comores. La population, comme les cultures évoluent sans arrêt, du fait de rencontres, de voyages, de choix personnels… Seuls quelques tribus d’Indiens d’Amazonie, ou les Aborigènes, et encore, ont plutôt figé leurs cultures, leurs populations, en vivant repliés sur eux-mêmes. Ce n’est pas le cas des Mahorais.

Au fil des ans, des siècles, ils se sont mélangés aux Indiens, aux Créoles, aux Métropolitains, aux Africains et tant d’autres, et ont fait de cette terre, leur terre, pour un temps ou pour toujours.

Les enfants qui y sont nés et ne connaissent pas Anjouan, d’où viennent leurs parents, les voyageurs, dont les pas se sont arrêtés ici il y a des générations ou des années, sont Mahorais. Tous ceux qui ont leurs parents, leur famille enterrés ici, tous ceux qui ont grandi et étudié ici, qui vivent et travaillent ici sont de fait Mahorais.

Et les Mahorais ont toujours fait preuve d’un grand sens de l’hospitalité, du fait de la tradition musulmane, du fait de l’insularité, de l’éloignement des continents. La musada, le partage, le respect sont des valeurs très fortes, partagées, transmises par tous ceux qui vivent ici.

Toutefois, cette île si attachante comptait 23.000 habitants il y a 50 ans, et plus de 230.000 aujourd’hui, officiellement. Le calcul est simple et explique pour beaucoup la situation actuelle.

Les Mahorais ont fait un choix, pour s’extraire du joug des sultans comoriens et de leurs descendants, les grandes familles des médinas, qui maintiennent leur pays en coupe réglée et la population dans l’ignorance et l’insécurité sanitaire et alimentaire. Mayotte a été cédée à la France « en échange de l’éducation de ses enfants », précise bien l’acte signé entre Andriantsouli et Passot.

De ce choix, assumé, maintes fois réitéré, « à contre-courant de l’Histoire » disaient certains à l’époque, les Mahorais ont pu rester au sein de la République française. Ils ont pu de ce fait bénéficier d’une amélioration constante, régulière des systèmes scolaire et de santé notamment. Les infrastructures de base se sont aussi étoffées avec le port, l’aéroport, les routes, l’eau et l’électricité, aujourd’hui l’assainissement. Et il reste beaucoup à faire…

L’espérance de vie, les conditions de vie se sont améliorées, les décès d’enfants en jeune âge, les si nombreux décès de femmes en couche sont de tristes mais lointain souvenirs.

Les Mahorais ont fait les efforts demandés, ils ont mis les bœufs devant la charrue, abandonné la polygamie et la justice cadiale. Ils ont changé leurs noms de famille pour beaucoup, la gestion familiale du foncier est devenue une propriété individuelle, avec les nombreux soucis que cela a causé et continue de causer.

Mayotte avance, mais ce choix de la France, ces efforts de la France pour essayer de rattraper tous les retards, se heurtent aujourd’hui à une immigration clandestine massive. Les efforts conséquents sont absorbés comme dans un gouffre sans fond.

Il y a encore 10 ou 20 ans, les Mahorais trouvaient du travail dans les administrations pour beaucoup et les clandestins se chargeaient du travail plus « difficile » dans les champs, à la pêche, sur les chantiers, dans les taxis… pour le compte des Mahorais, qui par ailleurs les logeaient souvent. L’État fermait les yeux pour la paix sociale, en l’absence de prestations sociales et autres assurance chômage ou retraites et se cachait derrière « les liens familiaux » qui unissaient ces îles voisines. Des M’zungus disposaient de femmes de ménage, de jardiniers à bon prix et tout le monde y trouvait son compte, dans un contexte de délinquance très limitée.

Mais les places dans les mairies, au conseil général et autres administrations se faisant rares, il a fallu se lancer dans le privé… et faire face à une concurrence déloyale. Attirés par l’Eldorado que Mayotte constituait à cette époque, les clandestins sont arrivés toujours plus nombreux, les écoles se sont progressivement saturées, puis aujourd’hui les collèges et les lycées. Les hôpitaux et dispensaires se sont spécialisés sur les naissances et les enfants. Des milliers de clandestins ont été reconduits à la frontière, après un passage par le sas de l’ancien centre de rétention administrative, digne du moyen-âge et maintenu comme tel aussi longtemps que possible…

Aujourd’hui, Mayotte souffre dans sa chair. L’environnement subit des dommages irrémédiables, les tortues sont braconnées pour être mangées par centaines, le lagon est pillé, les champs aussi, les forêts sont détruites.

Aujourd’hui, des milliers de naissance par an du fait de femmes en situation irrégulière, des kwassas médicaux ou pas, des enfants jamais scolarisés arrivent et submergent l’île. Des enfants sont restés seuls, ont grandi en tendant la main devant les supermarchés, fouillant les poubelles pour se nourrir. Ils ont grandi, abandonnés de tous, devenant plus méchants, plus organisés, armés. Ils sont et seront là. Ils doivent manger chaque jour et faute de travail, la délinquance devient un mode de survie.

Aujourd’hui, la population est terrorisée. Il ne s’agit pas de racisme, mais d’un constat simple, mathématique, avec 40% de la population vivant en marge de la société, cachée, terrée, sans droit ni devoir. Ce n’est pas sain ni une situation d’avenir, pour personne.

Aujourd’hui, il s’agit de sauver Mayotte. Et la plus grande violence subie par ces populations migrantes est celle infligée par les autorités comoriennes qui les maintiennent dans la misère, avec pour seul espoir Mayotte.

L’État a une grande part de responsabilité, dans la lutte contre l’immigration clandestine, dans la sécurité à assurer aux habitants de Mayotte, mais les parents, les élus locaux ont aussi un rôle très important à jouer pour inverser cette situation dramatique.
Les drames se multiplient, les dérapages vont s’accentuer, une étincelle menace de faire exploser la marmite. Il convient assurément que chacun agisse, vite, sur le terrain, concrètement, mais pas seulement sur les conséquences avec des forces de l’ordre supplémentaires, surtout sur les causes, à leur racine, donc aussi avec l’Etat comorien.

Non, les Mahorais ne sont pas racistes ! Ils voudraient juste pouvoir vivre en toute sécurité, disposer, à l’égal de leurs concitoyens de Métropole, d’une éducation correcte pour leurs enfants, d’un système de santé performant. L’île doit retrouver son attractivité d’urgence. Et tous ceux qui, sous prétexte d’humanisme dont nous serions dépourvus, veulent condamner les Mahorais, devraient plutôt s’intéresser au sort des Comoriens à Anjouan et à l’histoire si particulière de Mayotte et des Mahorais.

 

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes