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Conseil départemental : les agents n’iront pas dans la rue

La grogne monte tout doucement au sein des effectifs du département. Après que les représentants syndicaux aient sollicité le 27 juillet dernier, une rencontre avec le président Soibahadine Ibrahim en vue d’examiner la situation sociale au sein de l’administration, leur demande est restée lettre morte. Par conséquent, les délégués du personnel ont décidé déposer un préavis de grève pour le 5 septembre prochain. Au vu des quelques 3 000 employés que compte le département, les Mahorais auraient pu craindre des manifestations ou des blocages sur les routes, mais il n’en sera rien à en croire Askandari Allaoui délégué syndical. « On va se garder d’ajouter du mal à l’économie du territoire », se veut-il rassurant. Les grévistes ont fait le choix de fermer leurs bureaux et de se rassembler dans la cour du Conseil départemental afin d’organiser des ateliers de réflexion. Ces tables rondes viseront à « nourrir un document à partir duquel les négociations éventuelles seront engagées ».

Les syndicats souhaitent avant tout privilégier le dialogue

Mais au cas où les revendications des salariés ne seraient pas entendues, Askandari Allaoui reste prudent sur la suite à donner à la grève : « c’est la nature des discussions qui va déterminer l’évolution au mouvement à court et moyen terme ». Pour cela, les groupes syndicaux comptent sur le soutien de la population. « Nous faisons appel à tout citoyen pour venir au secours du service public », lance le syndicaliste. Mais à l’heure actuelle, nombreux sont les îliens à souhaiter une remise en question de la masse salariale actuelle de l’administration. Recommandation faite par la Chambre régionale des comptes qui demandait notamment dans son dernier rapport, le gel de l’indexation des fonctionnaires départementaux afin de pallier le déficit dont souffre l’institution.

« 30% des agents seulement sont réellement employés »

« Nous comprenons les recommandations de la Chambre, cependant nous ne partageons pas les résolutions du Conseil départemental qui va dans le sens d’une atteinte de nos droits et acquis, notamment l’indexation », insiste le représentant syndical. Selon l’intersyndicale, pour combler son déficit, le CD doit d’abord régulariser son foncier. « L’institution paie 10 millions d’euros par an pour des terrains domaniaux en voie de régularisation. Actuellement, tous ceux qui ont leur titre de propriété paient des impôts, mais ceux qui ne l’ont pas ne paient pas encore d’impôt », expliquet- il. C’est donc le département qui les paye en attendant. De plus, il espère que l’Etat s’acquitte de ses 150 millions d’euros qu’il se serait engagé à verser au département selon les groupes syndicaux. « Ce sont des engagements (subventions, paiement du RSA etc.) qui datent de 2007-2008 et que l’État n’a pas honorés jusqu’à ce jour », précise Askandari Allaoui. Les grévistes souhaitent également « enrayer le clientélisme au sein de leurs services » comme les recrutements et nominations par complaisance. Enfin, ils estiment que le CD est devenu « une usine à tuer de la matière grise ». Il lui reproche de sous-traiter à outrance certaines de ses activités alors qu’elle dispose des effectifs pour effectuer les tâches en question. « On estime que 30% des agents seulement sont réellement employés », révèle notre interlocuteur.

Les dysfonctionnements au sein de l’institution sont donc légion. Une réforme de l’institution semble inévitable mais elle dépendra d’une réelle volonté politique de la part des décideurs.

GD


Les revendications de l’intersyndicale

I) Les conditions de travail

-Situation de certains corps d’agents techniques notamment les femmes de ménage.
-L’insécurité de certains agents dans l’exercice de leurs missions (conditions matérielles mettant en péril la santé des agents…).
-Impact des réorganisations des services.
-Le respect des règles des fonctionnements des instances paritaires (CT, CAP et CHSCT).

II) Droit et Évolution de carrières des agents

-Arrêtés de nomination et d’avancement de grade.
-Plan pluriannuel de titularisation des agents contractuels.
-Régularisation future des Anciennetés des agents.
-Plan de formation.
-Départ à la retraite.
-L’indexation des agents contractuels.
-Le ticket restaurant.
-La mutuelle des agents.

III) Clientélisme : Quel remède ?

-Reconnaissance et valorisation de compétences.
-Transparence des procédures de recrutement

Barges : pas d’augmentation du tarif, mais des prévisions trop ambitieuses

Le vote du budget prévisionnel 2016 du Département fait déjà parler de lui (voir Flash Info du lundi 22 août). Une fois encore, dans un deuxième avis le concernant et publié le 9 aout dernier, la Chambre des comptes le retoque, pointant du doigt la très conséquente masse salariale de l’institution : 110 millions de coûts pour un budget total de 270 millions, soit quelque 3000 agents. Une quantité dont la pertinence et l’efficacité reste encore, à ce jour, à prouver.

Mais, au-delà de ce sempiternel problème, la Chambre des comptes avait, dans son premier avis publié le 23 juin dernier, émis la possibilité d’augmenter de 25 centimes d’euros le tarif du ticket, ce afin de dégager une recette supplémentaire de 500 000€. « Le tarif de 1€ au lieu de 0,75 centime, pour un voyage aller-retour ne parait pas excessif au regard de la tarification d’autres moyens de transport sur l’île », écrivait la Chambre. Une hausse du chiffre d’affaires de la société de transports peu négligeable au regard de l’augmentation de la charge salariale consacrée au service (680 000€ en plus), et d’une dotation accordée par le département à la STM en baisse de 1,6 million d’euros.

Le tout dans un contexte de budget prévisionnel difficile à boucler. Pourtant, l’institution n’a pas retenu cette possibilité lors de sa séance plénière du 28 juillet, préférant faire des prévisions un peu hasardeuses pour combler un déficit de 848 000€.

Des prévisions bien trop optimistes

Car le STM n’a pour produits d’exploitation que les prestations facturées aux passagers, c’est-à-dire le prix du ticket pour une traversée. Sans hausse du tarif, seule l’augmentation du trafic peut donc contribuer à rétablir l’équilibre. C’est sur cette hypothèse que le Conseil général a choisi de jouer pour présenter un budget prévisionnel équilibré, en prévoyant quatre-millions d’euros de prestations. Malheureusement, il a été quelque peu ambitieux. En effet, la Chambre des comptes note que « Compte tenu de la faible évolution du trafic constatée entre 2014 et 2015*, de l’absence de revalorisation des tarifs en 2016, de l’absence de dispositif fiable de contrôle des tickets à l’embarquement, cette prévision apparaît optimiste par rapport aux recettes de l’exercice précédent qui se sont élevées à 3 244 879€ », ce qui apparait donc « Surévalué de 500 000€ a minima. »

Une démarche un peu trop flagrante de la collectivité donc, menée dans l’espoir de boucler un budget difficile à équilibrer. C’est ce qui, dans le jargon technique de la Chambre des comptes, est appelé « Manque de sincérité. »

G.V

* Évolution du trafic de la STM entre 2014 et 2015 : +4,84% de passagers, +8,2% de deux roues, +15% de véhicules légers, +3,5% de véhicules utilitaires, et +3,3% de poids lourds.

Tati à Mayotte, ça se précise

« Pour le moment, nous ne savons pas quand nous inaugurerons la boutique, cela dépendant de la livraison des aménagements », explique la société Cananga. L’enseigne proposera à sa clientèle un large choix de produits dans les univers mode,maison et beauté. Engagée depuis plusieurs années dans une redéfinition de son positionnement, Tati dit avoir entièrement « repensé son parcours d’achat en créant des univers travaillés comme de véritables »corners » spécialisés où l’on prend plaisir à se perdre pour chiner des produits neufs sans mettre en péril son budget ». Magasin populaire Tati avec ses 150 magasins partout en France et 15à l’international où « 90%des articles sont vendus à moins de 10 euros et dans lesquels 200 nouvelles références arrivent toutes les 3 semaines », explique la marque.Dans le cadre de son développement à l’international, Tati a ouvert en 2016 des magasins à Téhéran, Tunis, Casablanca et Le Caire. La Jordanie et Oman sont aussi concernés, ainsi que Les Antilles et l’île Maurice.

La CRC juge les efforts budgétaires du département « insuffisants »

« Les mesures de redressement prises par le Département de Mayotte sont insuffisantes « . C’est la principale conclusion du deuxième avis de la chambre régional des comptes (CRC) sur le budget primitif 2016, paru mercredi dernier.

La cour des comptes avait été saisie par le préfet dans une lettre datant du 19 mai 2016 indiquant que le budget primitif 2016 du conseil départemental (CD), comprenant son budget principal et son budget annexe du service des transports maritimes, n’a pas été voté en équilibre réel.

La chambre avait alors proposé au Département deux mesures de redressement nécessaires à la rectification de son budget: plafonner le montant des crédits pour les charges de personnel à 104M€ (contre 113M€ actuellement); et geler la majoration de traitement des agents au niveau de 2015 (soit 30%). La chambre estime ainsi que « la majoration ne peut continuer à s’appliquer selon l’échéancier initialement prévu sans s’attacher à veiller au principe d’équilibre budgétaire qui s’impose aux collectivités territoriales, son financement n’étant pas plus assuré en 2016 qu’il ne l’était les années passées ou qu’il ne le sera dans les années à venir, compte tenu du niveau de recettes de la collectivité en l’état de la règlementation en vigueur et de l’ensemble des autres charges qui résultent de l’exercice de ses missions. »

L’ensemble des mesures proposées devaient permettre de résorber entièrement le déficit du budget annexe du service des transports maritimes et de limiter le déficit du budget principal de 14,3M€ à 9,97M€.

Le président du conseil départemental en avait été avisé le 29 juin 2016. Mais dans sa délibération du 28 juillet 2016, le conseil départemental a décidé de maintenir à 113 M€ le montant des crédits affectés à la couverture des charges de personnel et de ne pas geler la majoration de traitement des agents au niveau de 2015. Il a adopté les autres mesures préconisées par la chambre, si bien que le déficit prévisionnel du budget principal atteint désormais 18,97 M€. Face à cet avis de la CRC, une grève des agents du conseil départemental est annoncée pour le 6 septembre.

La chambre des comptes termine son rapport en proposant au préfet de régler et rendre exécutoire le budget 2016 du département de Mayotte en retenant les mesures préconisées.

S.M

Saison sèche : la 3ème la plus sèche depuis 20 ans

Lors de la saison sèche, la pluviométrie à Mayotte et généralement assez faible. A Pamandzi, pour la période allant de mai à juillet inclus, le cumul normal de précipitations devrait être autour de 60mm de pluies (normales calculées sur les 30 dernières années). Cette année, ce cumul est de 24 mm. Le déficit pluviométrique est de -63% par rapport à la normale. L’analyse des données sur l’ensemble des pluviomètres de Mayotte (petite terre + grande terre) permet de dire que ce déficit pluviométrique des 3 derniers mois concerne l’ensemble des communes.

 » En moyenne sur Mayotte, le déficit est de 60% ce qui place ce début de saison sèche comme la 3ème la plus sèche depuis 20 ans », nous confie François Bonnardot, responsable de la climatologie de Météo France dans l’océan Indien. Au mois de juin, la pluviométrie dans le département a enregistré 4mm à Mamoudzou, 11mm à Mzouazia et 33mm à Mtsamboro, d’après les chiffres sortis par Météo France.

UNE CONSOMMATION EN HAUSSE

Cependant, la consommation d’eau à Mayotte ne cesse d’augmenter à raison de 19% sur les 5 dernières années. « Après avoir enregistré une hausse de 4,3% en 2014, la consommation s’accélère encore en 2015 », a précisé l’IDEOM dans son dernier rapport annuel. En 2015, la consommation d’eau à Mayotte était de 8,4% de plus par rapport à l’année précédente. D’autant plus que le nombre d’abonnés est en nette progression de 3% et s’élève à 38 873. Les Mahorais consomment également plus. L’an dernier, son niveau a atteint 206m3 qui est largement supérieur à la consommation métropolitaine par abonné, qui est de 160m3. Une situation qui s’explique par le fait qu’à Mayotte, un compteur alimente souvent de nombreuses familles.

UNE CRISE EST-ELLE ENVISAGEABLE ?

Avec des pluies déficitaires, mais des consommations en hausse, une situation de crise en eau est à prévoir. À l’heure actuelle, le SIEAM (syndicat des eaux et de l’assainissement) possède 15 forages (18,9% de la production en 2014), une usine de dessalement d’eau de mer en Petite Terre (3,3%) ainsi que 6 stations de traitement d’eau douce. Ces derniers servent à alimenter la population mahoraise en eau. Pour autant, elles doivent être suffisamment remplies pour pouvoir fournir la quantité d’eau nécessaire. Une importation massive d’eau en bouteille, comme ce fut le cas en 2015, pourrait également être envisagée.


UNE DESCRIPTION DU CLIMAT MAHORAIS QUI EXPLIQUE L’ALTERNANCE DES SAISONS (source Météo France)

Mayotte est soumise à un climat de type tropical chaud, humide et maritime,caractérisé par des faibles variations de températures journalières et annuelles et des précipitations importantes (plus de 1500mm par an en moyenne sur l’île). Les deux principaux régimes de vents intéressant l’île sont le vent de mousson(chaud et humide, de nord à nord-ouest en été austral) et l’alizé engendré par l’anticyclone des Mascareignes (frais et sec, de sud-est en hiver austral). En liaison avec ces 2 régimes de vents, deux principales saisons caractérisent l’année,l’une chaude et pluvieuse, l’autre plus fraîche et sèche ; elles sont séparées par deux intersaisons plus brèves.

Marine Henquenet

Education. Des étudiants étrangers en galère

 » Collectif des étudiants étrangers », c’est sous ce nom que se sont regroupés la cinquantaine d’étudiants étrangers résidents à Mayotte, mais natif des Comores et de Madagascar. L’une des grandes raisons ayant entrainé la création de ce collectif il y maintenant 1 mois c’est la nonpoursuite des études supérieures en Métropole, faute de titre de séjour. « Au collège et au lycée, on ne rencontre pas de problème particulier pour durant notre scolarité. Mais c’est au moment d’intégrer les études supérieures notamment pour quitter le territoire qu’on rencontre de très grandes difficultés », indique Nouraida Aouladi, porte parole et initiatrice du collectif. Afin de faire leur situation, le collectif a rédigé un courrier datant de la semaine dernière qui a été adressé au Préfet de Mayotte, Frédéric Veau, dans le but d’obtenir un rendez-vous. Hier en début d’après-midi, le collectif représenté par 5 membres a convié la presse pour alerter de leur situation. Comme tous les ans, ils sont des centaines à avoir des difficultés pour obtenir des titres de séjour rapidement afin de poursuivre leurs études supérieures en métropole ou ailleurs sur le territoire français. Une pièce nécessaire pour finaliser l’inscription dans un établissement supérieur.

« Je ne suis pas sûre d’être à l’école à la rentrée »

Face à cette situation, des étudiants sont contraints à redoubler l’année de terminale ou à passer une « année blanche » en restant dans l’attente de la délivrance du titre. « J’ai obtenu mon bac cette année et je souhaite poursuivre mes études en métropole, mais ma situation administrative ne me le permet pas. Je suis donc partie pour passer une année blanche, car je ne suis pas sûre d’être à l’école à la rentrée », témoigne Abou Djanfar Anissa, porte-parole du collectif. Par défaut, beaucoup intègre le centre universitaire de Mayotte dans une filière non désirée pour ne pas se retrouver à la rue. En attendant une réponse de la Préfecture, le collectif prévoit d’adresser le même courrier au Vice-rectorat ainsi qu’aux chefs d’établissements scolaires afin qu’ils prennent également connaissance de leurs situations. Un courrier accompagné d’une pétition qui a déjà récolté une trentaine de signatures.


Parcours d’un étudiant étranger

Parmi le collectif des étudiants étrangers, on a rencontré le jeune El-Sami Anli, 20 ans, né à Anjouan et arrivé à Mayotte à l’âge de 4 ans. El-Sami sera en 2ème année de Licence de Géographie au centre universitaire de Mayotte à la rentrée. Il a effectué comme quelques membres de son collectif toute sa scolarité à Mayotte, mais ce n’est qu’une fois arrivé au lycée que la question de l’irrégularité de sa situation se pose. Il se demande alors comment il va pouvoir passer son bac et continuer ses études sans papiers: « En première, avec l’approche du bac, je me suis aperçu que ça allait devenir un problème d’être sans papiers ». Il raconte qu’un voisin auprès duquel il a grandi avait promis de le prendre en charge afin qu’il puisse bénéficier d’un titre de séjour, mais il est parti en Métropole et n’a plus donné de nouvelles. À la suite de cet abandon, il a attendu d’atteindre sa majorité pour entamer ses démarches. En Terminale, il fait sa première demande de titre de séjour auprès de la préfecture de Mayotte, qui depuis, lui a envoyé une convocation pour compléter son dossier « ça fait plus d’un an que j’attends que mon dossier soit traité, mais on me répond qu’il y en a trop ». Après l’obtention de son bac ES, il se voit contraint de s’inscrire au CUFR pour poursuivre ses études. Faute d’avoir des papiers, il ne peut se rendre en Métropole faire la Licence STAPS qu’il souhaite, or elle n’existe pas à Mayotte. Aujourd’hui, ces jeunes étudiants voient leur situation de sans-papiers être un véritable frein à la mobilité et à la réussite. « Les études c’est l’avenir d’un territoire, d’un pays. On revendique le droit de ne pas être obligé de rester bloqués dans nos études. Je connais certains qui ont abandonné à cause des papiers et qui ont sombré dans la délinquance. Heureusement, j’ai eu ma famille pour me soutenir et m’encourager à poursuivre mes études malgré tout », déclare-t-il. Ce jeune homme rêvait de devenir professeur d’EPS, mais il compte désormais être professeur des écoles. « J’ai l’impression qu’on se retrouve confrontés à un mur or que la poursuite des études devrait être prioritaire […], il n’y a pas beaucoup d’emplois à Mayotte, pas assez de filières et trop de monde ». Il ajoute que certains étudiants font « des années blanches en attendant d’être régularisés ». Avec la lettre envoyée à la préfecture de Mayotte, l’objectif est de sensibiliser le préfet afin qu’il prenne conscience de leur situation et pourquoi pas traiter en priorité les demandes de séjour des étudiants étrangers pour leur permettre d’avoir les mêmes chances que les étudiants mahorais.


Oirdi Anli et Saoudat Mohamed

 

 

 

 

Préfecture : un nouveau secrétaire général

Après Frédéric Veau en mai dernier, préfet successeur de Seymour Morsy, Jean Almazan au mois de juin, nouveau secrétaire général aux affaires européennes, l’équipe préfectorale continue son renouvèlement avec cette fois l’arrivée d’un nouveau sous-préfet et secrétaire général : Éric de Wispelaere, jusqu’ici sous-préfet de la préfecture de Libourne, en Gironde. « Pur produit de l’État », comme il se qualifie lui-même, le haut fonctionnaire est à Mayotte volontairement : « C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai accueilli la nouvelle de mon affectation ici, explique-t-il. Mayotte a beaucoup d’intérêt pour moi, en particulier pour les nombreux enjeux locaux. » La sécurité, la lutte contre l’immigration clandestine, le développement économique et social, mais aussi l’aménagement du territoire et la préservation de l’environnement en font partie.

Sécurité et immigration clandestine

Et il souhaite que sa mission placée sous le signe du partenariat entre collectivités locales et État. « Il est essentiel. Chacun doit prendre ses responsabilités », commente le responsable. Un partenariat qui devra être constructif – et surtout réel et actif – pour s’attaquer aux dossiers lourds et brulants qui animent l’île : la sécurité et l’immigration clandestine, évidemment prioritaire pour Éric de Wispelaere, qui arrive à un moment ou l’État met en place un grand plan de lutte contre l’immigration clandestine. Il cite d’ailleurs les chiffres de reconduite à la frontière : 18700 en 2015, et déjà 13000 au 31 juillet de cette année. Une augmentation du nombre des reconduites donc, mais également une tendance à la baisse des primo-demandes de titres de séjours depuis quelques mois : 30% de baisse : « Une tendance à confirmer en fin d’année, mais qui est encourageante », se réjouit-il. Également, le respect de l’État de droit est mis en avant, « Avec de nombreuses opérations en cours et programmées », visant la protection de la propriété, et la destruction de bangas construits sauvagement : « Il s’agit d’une stricte application de la loi. La loi, rien que la loi. L’État de droit doit évidemment être appliqué à Mayotte comme ailleurs. »

Mitigé sur la zone Franche

Mais au-delà du respect de ses frontières, c’est aussi de développement économique dont Mayotte a besoin. Il sera au coeur de son action, notamment en soutenant les initiatives et en essayant « D’apporter une valeur ajoutée sur les questions de création de richesse. Il l’affirme, « Mayotte a autant de potentialité que les autres l’île de l’océan Indien. C’est particulièrement vrai dans le tourisme et le secteur agroalimentaire. » En revanche, l’idée de création d’une zone franche, soutenue par le Medef, ne lui apparait pas être la solution miracle : « Cela ne remplace pas l’éducation, la formation professionnelle, etc. » L’avenir dira donc si Éric de Wispelaere, comme il le souhaite, sera force de proposition dans les différentes problématiques de l’île aux parfums, et si, de manière plus générale, la nouvelle équipe préfectorale parviendra à redonner un souffle à l’action de l’État chez nous.

G.V

La baleine à bosse de A à Z

Dans les eaux turquoise de l’immense lagon quasiment fermé de Mayotte s’ébattent, chaque année, de juillet à fin octobre, des dizaines de baleines à bosse et leurs baleineaux. Yannick, de Mayotte Découverte, organise pour l’occasion la première conférence de la saison sur le thème de la baleine à bosse, à 18h au Camion blanc. Même si cette année, ces gros mammifères marins se montrent un peu discrets, ils ont été vu ces derniers jours par plusieurs opérateurs. A Mayotte, c’est là que ce mammifère remontant de l’Antarctique où, durant les mois de novembre à juin, a fait le plein de plancton, vient se livrer à des parades nuptiales, mettre bas, allaiter puis éduquer son baleineau. Durant toute cette période, la baleine ne se nourrira quasiment pas !

Lors de la conférence, vous pourrez découvrir des explications complètes sur les baleines à bosses (leur mode de vie, leur période de reproduction, leur prédation, leur alimentation …). Une projection d’un film animalier tourné à Mayotte est également au programme de la soirée.

MH

Interpellé à Marseille, emprisonné à Mayotte

Après sept mois de recherches, un des individus auteurs de multiples braquages a été mis sous les verrous dans la prison de Majicavo. Le braqueur présumé d’un magasin à Combani et du bureau de poste de Passamainti, qui avait été interpellé à Marseille, a été mis en examen pour vol et placé aujourd’hui en détention provisoire au centre pénitentiaire de Majicavo. Il est soupçonné d’avoir braqué, avec plusieurs complices, dont certains avec armes, le 12 décembre 2015, le bureau de poste de Passamainti pour un butin de 400 euros puis un magasin d’alimentation de la Somaco à Combani où 250 euros ont été dérobés. Dans le cadre de cette affaire, deux personnes ont déjà été interpellées et mises en examen pour vol avec arme le 15 décembre et incarcérées au centre pénitentiaire de Majicavo

Transports | Entretien des voiries : la sortie de route

En surfant un peu sur internet, notamment sur les pages consacrées aux actualités de l’île aux parfums, on trouve un montage humoristique assez parlant. Il y est question de l’état des routes, à travers une comparaison entre Mayotte et la métropole. On y voit un automobiliste « sobre » allant tout droit sur la route en métropole, mais faisant des zigzags en étant saoul, et le contraire à Mayotte : l’automobiliste sobre est contraint de zigzaguer pour éviter les trous sur la route, mais va tout droit une fois saoul. Étonnamment drôle, mais malheureusement bien vrai. Éviter les trous – pour ne pas parler de mares – est devenu, chez nous, un sport quotidien. À condition toutefois de pouvoir les voir. Durant la saison des pluies en effet, le bitume est régulièrement recouvert d’eau. La faute aux caniveaux d’évacuations, trop encombrés de déchets pour ne pas dégueuler les flux d’eau encaissés durant la moitié de l’année. En termes d’entretien de voirie et de sécurité de ses usagers, automobilistes ou piétons, Mayotte frise la sortie de route.

Agacement

Sur le réseau social Facebook, plusieurs pages traitent en direct des conditions de transports ou de l’actualité à Mayotte : « Infos Routes Mayotte« , « Association des usagers des routes mahoraises », ou encore « Caribou Pamandzi. » Le problème de l’état des axes de circulation y revient régulièrement. À coups de photographies et de commentaires, les membres dénoncent l’état bien souvent calamiteux du réseau mahorais. Le problème occupe et agace les esprits, comme le constate tous les jours un des administrateurs du groupe : « C’est une évidence, cela endommage les véhicules et induit des coûts. Que ce soit les routes communales ou départementales, il faut faire attention. » Lui-même d’ailleurs en a fait les frais : « Un caniveau ouvert dans lequel j’ai buté. Résultat : un pneu éclaté. Mais cela peut arriver à tout le monde, y compris à des piétons qui peuvent tomber dedans. »Certains habitants prennent même soin de reboucher eux-mêmes les trous avec du gravier, en attendant une intervention des pouvoirs publics. « Quand on voit l’état des routes, il y a de quoi devenir las, et c’est ce qu’il se passe », reprend le responsable de la page Facebook. « Les citoyens payent, ils aimeraient que cela se retrouve quelque part. Nous jugeons tous la qualité des infrastructures, des installations, et de la qualité de vie qui va avec. Nous aimerions voir autre chose. »

Département, communes et Deal

Pour bien comprendre la problématique, il faut d’abord se pencher sur les différents échelons administratifs qui régissent l’entretien de la voirie. Il en existe trois : les communes, pour les voies communales, le Département, pour les routes départementales, et l’État pour les routes nationales, à travers la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Deal). Particularité à Mayotte, cette dernière, c’est-à-dire l’État, met ses agents à disposition du Département. Plus simplement, en plus de l’entretien et la gestion des 90 km de routes nationales dont elle a la compétence, elle assure également l’entretien des 140 km de routes départementales en fonction du budget que le département y consacre.

Chaque année, la Deal programme donc un certain nombre d’interventions, que le Département est libre ou non de valider. Et c’est là que le bât blesse : les moyens alloués par ce dernier sont extrêmement insuffisants, en tout cas jusqu’à aujourd’hui. Là où il faudrait environ huit-millions d’euros pour entretenir les routes départementales (l’État consacre par exemple 8,5 millions d’euros aux routes nationales à Mayotte, qui sont de fait en bon état), le Département n’y a consacré que 500 000€ sur l’année 2015, faute de budget voté en ce sens. Quasiment rien. Christophe Trollé, chef du service Infrastructures, sécurité et transports à la Deal, explique ainsi qu’il n’est pas possible de remettre le réseau départemental en état, si celui qui en a la compétence et qui vote le budget qui y est consacré, c’est-à-dire le Département, n’est pas en mesure d’apporter les moyens nécessaires : « On fait ce qu’on peut, en fonction de ce que l’on a. »Le Département explique de son côté que l’absence de programmation l’année dernière tient au changement d’exécutif, et au temps nécessaire à l’installation des commissions d’appels d’offres pour l’entretien des routes.

Au final : la réflexion sur leur réfection a dû être reprise à zéro, et n’était opérationnelle qu’au mois de septembre. Trop tard pour être intégré à l’exercice 2015, pour lesquels « 2,5 millions étaient toutefois prévus. »Un manque de moyens d’autant plus problématique que les coûts engendrés par ce manque d’entretien ne peuvent, au final, que creuser la facture. Techniquement parlant, une route est comme tout, l’entretenir permet de la faire durer. Et selon le technicien, « l’ampleur de la tâche sur le réseau départemental est assez grande. Aujourd’hui, son état est critique par endroit. Il nécessite de gros travaux de réhabilitation, qui pourraient être évités grâce à un entretien courant, préventif. » Des p’tits trous, des p’tits trous… et puis de gros trous.

Un réseau en bon état pour 2020 ?

Une lueur d’espoir existe tout de même pour les usagers de la route : lors de sa dernière séance plénière, le 23 février dernier, le Département a voté un budget consacré aux routes de 4 millions d’euros au titre de rattrapage sur l’année 2015, auxquels s’ajoutent 4 autres millions d’euros au titre de l’année 2016. Soit quelque 8 millions d’euros pour cette année, grâce auxquels la Deal pourra faire face à l’urgence. « Si l’effort se poursuit à cette hauteur », reprend Christophe Trollé, nous serons en mesure de fournir un réseau routier départemental en bon état d’ici quatre ans. »Si l’effort se maintient, toutefois, car les 8 millions d’euros de cette année correspondent en réalité au budget sur deux ans. Ce qui nous fait 4 millions par an. Reste donc à savoir si ce sont 4 ou 8 millions par an qui seront votés lors des prochains budgets. Bonne nouvelle : l’engagement du Département devrait se poursuivre, comme l’explique Mustoihi Mari, directeur général adjoint du service aménagement et infrastructures au Conseil départemental : « Pour remettre en état le réseau départemental, la Deal préconise en effet un investissement de 8.8 millions d’euros par an, durant trois ans, avant un retour à la normale, soit 7 millions d’euros par an. C’est ce qui devrait être décidé, grâce notamment au Contrat plan État-Région, qui permet d’engager 32 millions d’euros sur la période 2014-2020 (27 millions du Département, 5 millions de l’État, N.D.L.R.).

Les premières améliorations sur notre réseau seront d’ailleurs visibles dès cette année. » Lesquelles? Cela reste à déterminer, et le Département s’en remet à la Deal pour déterminer les opérations prioritaires.Pour autant, malgré ce manque de moyens, ne peut-on pas considérer que les particularismes géographiques de Mayotte rendent la tâche compliquée? Nous entendons ainsi souvent que la saison des pluies est responsable de l’état des routes. Oui et non, comme l’explique Christophe Trollé : « La topographie de Mayotte, considérée techniquement comme de moyenne montagne, ne facilite pas l’ouvrage, c’est vrai. La poussière et les fortes pluies non plus, car la pluie est l’ennemi numéro un des routes. Mais elle n’empêche pas un entretien régulier, justement car on sait que les agressions de l’eau sont fortes. » Et de prendre l’exemple de la rocade de M’Tsapéré, « que l’on a refait il y a quelques années, et qu’il suffit désormais d’entretenir. » Résultat : elle est en bon état.

En réalité, les agressions les plus problématiques à gérer tiennent donc aux comportements humains : hausse du trafic poids-lourds, mauvais bâchage de ceux transportant des graviers et qui tombent de fait en bonne quantité sur la route, écoulement d’eau trop fort dû à la forte érosion des sols, mais aussi aux implantations d’habitations sur les pentes. Les propriétaires, pour y accéder, créent des chemins directement depuis la route, sans avoir conscience des normes techniques à respecter. Au final, ils créent ainsi de grosses rigoles dans lesquelles l’eau s’engouffre pour se retrouver sur les routes, ou dans des caniveaux pas prévus à cet effet, et donc rapidement saturés. En ce sens, les interventions se multiplient pour emmener les propriétaires à répondre aux normes que la voirie exige.

Des caniveaux saturés

Se pose d’ailleurs un autre constat : déchets, sable, boue séchée, herbes… l’encombrement des caniveaux pose question. Comme pour les routes à proprement parler, ces dépendances sont sous la responsabilité des institutions auxquelles les routes correspondent, sauf en agglomération où ce sont les communes qui en ont la compétence. Ainsi, la Deal n’assure l’entretien des caniveaux et bords de routes nationales et départementales qu’hors agglomération… même s’il faut parfois parer à l’urgence.

En effet, le problème des ravines saturées est régulier. « Elles ont été construites pour recueillir les écoulements d’eau de la route, mais servent parfois aussi à canaliser les écoulements des villages », explique Christophe Trollé. Résultat : elles sont rapidement encombrées et ne peuvent plus assurer leur rôle premier. Le responsable reprend « Lorsqu’on a des situations très critiques, si la commune ne peut pas entretenir ses caniveaux et que cela risque de dégrader nos ouvrages routiers, nous prenons la décision d’intervenir à leur place, même si ce n’est pas notre rôle. »Nous avons tenté à maintes reprises de joindre l’Association des maires de Mayotte, afin de comprendre les difficultés budgétaires ou techniques auxquelles les municipalités devaient faire face sur les questions de voiries. En vain.

En revanche, la mairie de Mamoudzou a pu nous éclairer sur la complexité des communes à assurer la réfection des voiries. En cause, comme ailleurs, l’impossibilité de tout faire à la fois, avec des budgets serrés, et le coût particulièrement élevé des enrobés bitumineux. Un problème auquel se rajoute le manque de visibilité sur leur recette dont les communes souffrent : «  »L’État ne nous donne pas les bases fiscales nécessaires pour que nous puissions avoir cette vision à long terme », commente ainsi un élu de la Ville.

Au final : l’entretien de la voirie se fait au coup par coup.Adjoint au maire chargé, entre autres, de la voirie, des réseaux divers et des équipements publics, Ibrahim Ali, rappelle toutefois que Mamoudzou a mis en place un plan 2015-2020, à financement 100% communal, destiné à offrir à terme un réseau routier digne de ce nom : « L’année dernière, 1,8 million ont été investis dans ce cadre. Ils vont permettre dès les prochaines semaines d’engager la réfection d’une route à Kawéni, de deux autres à Cavani, d’une sur Mamoudzou centre, et d’une autre à Vahibé. À chacune des opérations que nous menons, les axes sont refaits entièrement : bitume, trottoirs, caniveaux, et éclairages, afin que la remise à niveau soit totale. »De même, les caniveaux et ravines de la capitale vont bénéficier d’un grand plan d’entretien, de modernisation et de sécurisation, afin de les rendre efficaces et adaptés à la démographie croissante de la ville.

Obligation d’entretien et de sécurisation

Dans leurs articles L 131-2, L 131-3, et L 3221- 4, le Code de la voirie routière et le Code général des collectivités indiquent clairement que les collectivités ont une obligation d’entretien et de sécurisation de la voirie. C’est ce que confirme Rémy Josseaume, avocat en droit routier au barreau de Paris, et président de l’Automobile club des avocats : « Les collectivités doivent obligatoirement affecter une partie de leur budget à l’entretien de leur voirie, à la fois en termes d’usage, mais aussi de signalisation. » Toutefois, une fois cette affectation budgétaire effectuée, peuvent-elles se dédouaner de toute responsabilité? Non, car la route doit être praticable et accessible : « En cas d’accident, comme un pneu qui éclate à cause d’un trou par exemple, le conducteur doit prouver le lien de cause à effet, grâce à des témoignages ou une expertise du véhicule. Mais une fois ce lien effectué, ça sera à la collectivité mise en cause d’apporter la preuve que l’entretien de la route a été bien effectué. » Notons toutefois que même si cette carence est avérée, la collectivité incriminée pourra tenter de démonter que la victime a commis une faute : vitesse excessive, véhicule défectueux avant le dommage, manque d’attention du conducteur, etc.Une exception intervient toutefois : les circonstances exceptionnelles. Vous l’avez compris, il s’agit des fortes pluies et inondations.

Sans surprise, c’est le cas de Mayotte et de sa saison des pluies. Pour autant, ce phénomène récurrent peut-il dédouaner l’administration de sa responsabilité? Dans sa réponse à la question d’un sénateur de Moselle sur la possibilité, ou non, d’invoquer l’impossibilité de reboucher les trous instantanément suite à des intempéries, le ministère de l’Intérieur répond : « Le caractère suffisant de l’entretien de l’ouvrage public s’apprécie également en fonction de la connaissance du danger par le maître d’ouvrage, du degré de prévisibilité de celui-ci, de la manière dont il peut être évité ou des modalités dans lesquelles il peut y être mis fin. »Que doit-on comprendre? Qu’une institution ne peut pas, en effet, prévoir l’imprévisible, mais que la remise en état de la voirie fait tout de même partie de son obligation d’entretien. Il lui appartiendra donc de prouver que le maximum a été mis en œuvre. Spécialisé en droit public, Éric Dugoujon est avocat à La Réunion et connait bien le territoire de Mayotte pour y intervenir régulièrement. Il explique : « En cas de sinistre, la collectivité doit de toute façon prouver qu’elle a pris toutes les mesures nécessaires. Si elle parvient à prouver que ses équipes étaient sur 10 endroits à la fois pour reboucher des trous, et qu’un accident a eu lieu sur un onzième lieu, il est évidemment compréhensible qu’elle ne puisse pas être partout. Le tribunal appréciera sa responsabilité en fonction des moyens déployés pour prévoir au mieux. De même, si un automobiliste casse son essieu sur un trou apparu deux jours avant, il est tout aussi évident qu’un temps d’intervention est nécessaire et qu’une remise en état ne peut pas être instantanée. »En revanche, « La collectivité aura du mal à prouver qu’elle a tout mis en œuvre si des trous sont présents depuis six mois sur la route sans avoir été comblés.

Tout ouvrage public doit être entretenu, quel que soit son usager, qu’il soit à pied ou motorisé. C »est particulièrement vrai pour les routes, qui sont des ouvrages à usage courant, très fréquentés, avec donc une exigence d’entretien très forte. Une collectivité ne pourra pas prétendre, en cas de litige, qu’il faut s’adapter à un mauvais état de la voirie, si elle souffre d’un manque d’entretien. »Souhaitons donc que les projets annoncés et la volonté affichée des différents acteurs débouchent rapidement sur des améliorations visibles, afin que le réseau de Mayotte tienne enfin… la route.

Geoffroy Vauthier

 

Ce que j’en pense… Mayotte aspire à vivre en paix !

Mayotte retrouve sa joie de vivre quand des milliers de personnes se promènent, vont passer la journée à la plage ou même y faire un bivouac le week-end, rejoignent des amis, visitent la famille, allant d’un terrain de sport à une place publique le jour de l’Aïd, sans crainte, sans peur.

C’est ce que demandent les habitants de Mayotte. Pouvoir à nouveau vivre, et pas dans la terreur, dans la peur ou l’inquiétude quand l’un sort ou l’autre doit rentrer tard. Ne pas sursauter au moindre bruit la nuit venue, ne pas avoir à « cacher » sa voiture dans des rues adjacentes pour ne pas la retrouver les vitres brisées au petit matin, ne pas avoir à subir des caillassages ou des coupeurs de route.

Mayotte doit retrouver sa sérénité et pour cela il convient de lutter en aval contre la délinquance, contre la violence, contre le trafic de « chimique » comme cela fait vient d’être réalisé avec efficacité par les forces de l’ordre. L’Etat doit mettre les moyens nécessaires. Il ne peut tolérer des zones de non-droit, abandonner ses citoyens à eux-mêmes, sans protection, à la merci des voyous, et ensuite les condamner de se faire justice eux-mêmes ou pour récupérer leurs terrains. Pour cela il s’agit aussi de s’attaquer aux problèmes en amont : limiter, voire stopper l’immigration clandestine massive en provenance d’Anjouan. Mayotte et ses institutions ne peuvent plus supporter ce flux incessant.

Les personnes étrangères qui vivent sur le territoire, pour y rester, doivent faire valoir les moyens d’y vivre : un travail « officiel », déclaré, avec un contrat, mais aussi un logement digne. C’est à ces conditions qu’elles auront les moyens de nourrir et loger leur famille, d’élever dignement leurs enfants, et donc de pouvoir bénéficier d’un titre de séjour. Les autres devront squatter des terrains privés, piller la nature, le lagon, détruire, voler si nécessaire pour manger, ou pour le moins générer une économie parallèle, de l’emploi non déclaré en concurrence directe avec les entreprises qui essayent de se développer. Ce n’est pas tolérable. L’Etat et nos dirigeants locaux ne peuvent pas laisser cette situation perdurer et s’envenimer.

Les loueurs de cases insalubres aux clandestins doivent être interpellés, jugés et condamnés. Les vendeurs d’électricité, d’eau sous le manteau doivent être poursuivis. Il suffit de suivre les fils électriques, ce ne doit pas être trop difficile ?… Les certificats d’hébergement doivent être strictement contrôlés, vérifiés, car c’est l’une des failles majeures du système. Et le problème ressurgira à la rentrée scolaire…

Fermer les frontières, par des moyens supplémentaires et des négociations avec les autorités comoriennes, et en parallèle permettre à ceux qui remplissent les conditions nécessaires pour vivre sur l’île de s’y installer régulièrement et dignement, me parait obligatoire pour pouvoir espérer un avenir serein à Mayotte, et des conditions de vie dignes à tous ceux qui y habitent. En parallèle du règlement de cette problématique, et le chantier est lourd, il y a du travail ici.

Il s’agirait ainsi pour nos dirigeants politiques et administratifs d’activer les 47 MJC, en y rajoutant celle de Kawéni, flambant neuve mais toujours pas réceptionnée, tout comme la maison des jeunes de Cavani, terminée, saccagée, rénovée, chèrement… et toujours pas activée. Il faut que ces maisons des jeunes deviennent des lieux de vie, d’activités, d’animations dans les plus brefs délais, pour occuper ces dizaines de milliers de jeunes, dont les adultes semblent se contreficher. Mayotte ne pourra pas vivre en paix si sa jeunesse traine dans la rue sans rien à faire… Il faut y activer d’urgence des agents communaux formés en conséquence pour l’animation, mais aussi solliciter des bénévoles.

Pour que Mayotte puisse vivre en paix, il s’agirait aussi que nos responsables s’occupent, enfin, de développement économique, seul à même de générer de l’emploi et des richesses, pour cette jeunesse qui grandit, mais aussi pour ceux qui reviennent avec des formations, des compétences, des idées et des ambitions dont l’île a fortement besoin.

Avec 250.000 € par jour (!) pour payer les salaires des agents du conseil départemental, on devrait pouvoir compter sur ces 3.000 agents pour se mettre au service du développement de Mayotte, dans tous les secteurs. Il en est de même pour les 3.000 agents des communes.

Quand on voit du gravier renversé au milieu des routes par un camion trop chargé et qui y reste très longtemps, ou les tonnes de gravier qui s’accumule sur leurs abords et aux ronds-points, sans aucune réaction malgré le danger; quand on voit l’herbe pousser sur les bords des routes municipales ou départementales, empêchant les piétons de circuler; quand on voit encore des maisons se construire sans permis, empiétant sur le bitume, sans avoir prévu de place de parking, on peut s’inquiéter pour l’avenir.

Quand on voit les carcasses de voitures encombrer les trottoirs des quartiers sans réaction; quand on voit le front de mer de Mamoudzou avec son parking, son marché immondes, le marécage nauséabond au parking des taxis brousse vers le sud; quand on voit des bâtiments publics en décrépitude malgré les centaines d’agents techniques; quand on pense aux transports en commun à créer, avec des lignes de bus à mettre en place en urgence au vu de l’engorgement et des embouteillages permanents; quand on voit l’entretien effectué sur les barges et amphidromes qui aurait pu permettre de les maintenir en bon état (!), malgré les 300 agents affectés au STM, on se demande s’il y a des responsables, des directeurs, des élus qui suivent leurs dossiers.

On se demande s’il s’agit d’incompétence, de fainéantise d’agents ou de défaillance tragique de responsables administratifs et d’élus. On se demande qui a embauché ces milliers d’agents. On se demande qui gère ces équipes, qui les encadre, qui les motive. On se demande qui doit les faire travailler chaque jour. Mais on ne se demande pas qui doit les payer ! C’est 250.000 € par jour !

Alors oui, Mayotte demande à être respectée, à vivre en paix. Et il est temps. Mayotte et ses habitants doivent retrouver leur place, être respectés, par les voyous, par les clandestins, par les dirigeants comoriens, mais aussi par ses « élites » locales, ses agents publics qui sont au service de ces territoires, qui sont payés par l’octroi de mer, les taxes et impôts locaux.

Ils ne doivent plus se cacher derrière l’élu qui les a embauchés, derrière un membre influent de leur famille. Ils doivent avec fierté et détermination se mettre au service de Mayotte. Ce n’est pas le contraire ! Il faut arrêter de se servir, de chercher à voyager à tout prix, sans raison, sans compte-rendu, sans utilité, ou passer sa journée à surfer sur internet. Il faut arrêter de faire disparaitre des commandes de mobilier, d’ordinateurs ou autres matériels à peine livrés. Il faut que des agents ou élus arrêtent de demander de l’argent ou du matériel à des entreprises en échange d’un contrat ou d’un travail qui relève de leur mission normale ! C’est de la corruption et ça mène à Majicavo.

Chacun devrait être actif, solliciter du travail, des consignes, réclamer des orientations, des projets à mener, à tous les niveaux. Il y a des élus, des agents, des responsables administratifs très compétents, très motivés, mais qui se retrouvent parfois bien seuls, noyés, étouffés par une masse qu’il convient de réveiller. Il faut du courage, le soutien inconditionnel de tous les partis politiques qui veulent que Mayotte avance, et une solide poigne.

C’est par le travail de tous que Mayotte avancera, que Mayotte se développera, et donc que Mayotte pourra à nouveau vivre en paix. Après cette période de ramadan, après les vacances scolaires, il sera temps de s’y mettre !

Laurent Canavate

Après l’Aïd… reprise des expulsions ?

À Ouangani, un collectif citoyen a en effet interpellé la mairie, le procureur et la préfecture sur la question des occupations illégales dans la commune. I l faut dire que la seconde partie du mois de Ramadan, après un retour au calme relatif, a été marquée par une montée en puissance des cambriolages, malgré le mois sacré… Avec souvent des auteurs de vols qui sont des migrants en situation irrégulière toujours armés et parfois violents. Les collectifs citoyens se mobilisent donc à nouveau.

À Ouangani, le courrier envoyé au maire par le collectif citoyen évoque “une immigration clandestine en développement constant”. Les villageois souhaitent que “ces mouvements de populations soient mieux maîtrisés”. “À défaut, précise le courrier, les chances de développement de cette commune se réduisent, la cohésion sociale dans notre canton est fragilisée et l’intégration des immigrés légaux est rendue plus difficile”. Avant le Ramadan déjà, le village d’Ouangani a procédé à deux journées de “mobilisation” au cours desquelles les étrangers qui vivent en situation irrégulière dans le village ont été sollicités à quitter les lieux. Environ 200 personnes ont déménagé spontanément du village. Mais le collectif a constaté “des retours”, à l’initiative selon lui, gucci watches replica de certains habitants. Il a ainsi dressé une liste des habitants qui hébergent et font travailler des étrangers en situation irrégulière, liste qui a été envoyée au procureur de la République.

Les membres du collectif ont aussi recensé les parcelles appartenant aux collectivités et squattées par des cases en tôles. Ils attendent une réaction des autorités, sans quoi, et cela vaut pour d’autres villages, les expulsions pourraient reprendre. Pour autant le collectif se défend de toute xénophobie, expliquant, “ne pas oublier l’accueil réservé à ceux qui, au contraire, ont choisi la voie légale proposée par la loi de la république pour entrer sur ce territoire et, le cas échéant, s’y installer et s’y intégrer”. Malgré la trêve du Ramadan, la problématique de l’immigration de retombe donc pas et plusieurs villages de communes du centre et du Nord de Mayotte pourraient procéder à de nouvelles expulsions dans les semaines à venir. 

AT

Les soupçons de corruption de Ladjo se précisent

On en sait plus sur l’enquête pour suspicion de recel d’abus de biens sociaux et de corruption dont est l’objet le sénateur Abourahamane Soilihi dit Ladjo. Nos confrères du Journal de La Réunion ont révélé hier que le parlementaire est la cible d’une enquête du parquet de Mamoudzou portant sur des cadeaux dont il aurait bénéficié de la part d’une société de travaux publics tahitiens en échange d’un marché à Mamoudzou quand il était maire de cette commune de 2008 à 2014.

Ces révélations font suite à la levée de son immunité parlementaire en avril dernier dans le cadre de cette enquête. D’après les documents saisis par les forces de l’ordre, Ladjo et sa compagne auraient profité d’un voyage à Los Angeles offert par l’entreprise polynésienne. Déjà condamné en 2013 à 6 mois de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende et un an d’inéligibilité pour emploi fictif, le sénateur Républicain reste néanmoins présumé innocent dans cette nouvelle affaire. Mais toujours selon no confrères, l’ancien maire de Mamoudzou risque la mise en garde à vue.

Au moment de la levée de son immunité parlementaire, Ladjo avait déclaré être “satisfait” estimant que lui était ainsi donnée l’occasion de démontrer qu’il n’a rien à se reprocher : “je souhaite pouvoir répondre aux questions que les services compétents voudront me poser et accéder enfin aux éléments de cette affaire”.

Affaire Roukia : tous relaxés pour l’homicide involontaire

Le gendarme Daniel Papa et le policier Jérémy Bouclet ont été innocenté de l’accusation d’homicide involontaire par la cour d’appel. En revanche, ils ont tous les deux, ainsi que leur indic Saïd, été condamnés pour le trafic de stupéfiants. Ce dernier a vu sa peine confirmée en appel, 1 an de prison dont 8 mois avec sursis. Daniel Papa a vu sa peine réduite de 1 an dont six mois ferme à seulement 6 mois avec sursis. Jérémy Bouclet qui avait écopé de 2 ans dont 1 ferme, n’est plus condamné qu’à 1 an avec sursis. Par ailleurs, ces condamnations ne seront pas inscrites sur leurs casiers judiciaires, ils pourront donc continuer à exercer leur profession. Pour rappel, les deux représentants des forces de l’ordre ont transporté la drogue qui a tué la jeune femme de 18 ans le 14 janvier 2011 et l’ont mise sur le “marché”. Il s’agissait alors que le Gir de mettre sur le marché de la drogue par l’intermédiaire d’indics pour démanteler des réseaux mais aussi faire augmenter le nombre de prises et répondre à cette politique du chiffre voulue par le ministère de l’Intérieur.

A.T.

Ce que j’en pense… Partir ou rester ?

Poussés par la faim, par la guerre, ou par l’ambition tel Rastignac arrivant à Paris, les Hommes ont circulé à la surface de la Terre, rejoignant même des continents aujourd’hui séparés par la mer. A la poursuite de troupeaux, de terres fertiles, de rivières poissonneuses ou de lieux plus cléments pour vivre, les Hommes ont emmené leurs familles sur ces routes inconnues. D’autres se sont installés et ont construit des villes magnifiques, des civilisations rayonnantes.

Parfois des Hommes ont été poussés par d’autres sur les sentiers de la guerre. Parfois ils ont fui leur pays en proie à la folie des Hommes pour sauver leurs enfants et leur entrevoir un espoir. Irak, Rwanda, Syrie, Liban, Sierra Leone… Les exemples ne manquent pas au cours des siècles et plus récemment.

A Mayotte, aujourd’hui, la question se pose parfois, elle s’entend, se vit. Certains partent, d’autres restent. Certains aimeraient rester, mais l’insécurité terrible et si proche, l’éducation de leurs enfants, la qualité du système de santé ne leur permet pas d’envisager un avenir serein sur cette île. D’autres ne trouvent pas de travail dans des administrations saturées à l’excès, dans une économie sans visibilité, avec un chômage massif et préfèrent tenter leur chance ailleurs de par le monde.

Il y a des Mahorais en Australie ou au Canada, dans les pays arabes ou disséminés en Europe. Il y a des migrations forcées, d’autres choisies. Certains Mahorais, nés à Marseille ou ailleurs, reviennent, pour un temps, pour les vacances, voir leur île d’origine, et restent, ou repartent. L’attractivité du territoire se vit, se ressent… ou pas. Certains arrivent pour la 1re fois et découvrent une île attachante. Ils en tombent amoureux, ou la fuient. Ils s’y marient ou y divorcent. En tout cas la vie suit son cours, ici comme ailleurs. Mais ici la situation se dégrade et ce n’est pas acceptable !

Partir… ou rester !

Il y a quelques années, on a assisté au départ des «femmes seules» qui partaient à la Réunion ou en Métropole pour bénéficier d’allocations familiales inexistantes ici. Puis il y a eu les étudiants qui sont partis par vagues annuelles incessantes, de plus en plus nombreux. Comme dans un mouvement de balancier, il y a eu les clandestins qui sont arrivés, de plus en plus nombreux aussi.

Partir… ou rester !

Quitter les Comores pour l’espoir d’une vie meilleure, pour accoucher en sécurité, pour éduquer ses enfants, pouvoir les nourrir. Quitter Mayotte pour des allocations sociales, pour des femmes abandonnées par leurs maris, avec de nombreux enfants, sans moyen de subsistance.

Partir… ou rester !

Partir pour fuir une misère, dans une migration «forcée», c’est le choix du désespoir, avec tous les risques que cela comporte, avec l’inconnu dans lequel on se jette, sans penser au retour.

Partir volontairement, vivre ou travailler au Canada ou ailleurs, partir en voyage, en vacances, pour l’expérience, pour découvrir le monde, pour vivre autre chose. C’est une migration choisie. C’est tout autre chose. Il n’est pas là question de fuir une guerre ou une misère, il n’est pas question d’exode.

Il y a aussi le choix de rester. Et face à la difficulté éventuelle d’une situation, avoir le courage de l’affronter. Avoir le courage, pour «son» territoire, pour «son» pays, de se battre, de s’investir, de s’impliquer pour faire changer les choses, arranger la situation, pour que demain soit meilleur, ici ! Mais l’individualisme a détruit l’intérêt commun. Le pacte républicain, ici ou ailleurs, n’est souvent plus partagé, beaucoup n’y croient plus.

Partir, c’est parfois un choix de facilité, même s’il est bien difficile de savoir ce que l’on ferait en pareille situation. Face à une guerre, peut-être privilégierait- on la survie de notre famille, par la fuite ?

Mais si tout le monde fuit, si tout le monde part, qui va se battre pour renverser la tendance et changer le cours de l’histoire. Le courage, l’intelligence ne sont-il pas de travailler à essayer d’améliorer la situation, là où on vit ? Il faut parfois sacrifier beaucoup de choses, de sa sécurité, de la vie des enfants, pour un improbable avenir meilleur à construire.

En 1789, si des Hommes courageux n’avaient pas pris la Bastille, nous saluerions peut-être encore notre roi, comme nos anciens amis européens anglais ? Les nobles frivoles et inactifs vivraient peut-être encore au crochet des travailleurs, des serfs jusqu’aux bourgeois, les étouffant de taxes en tous genres pour satisfaire leurs plaisirs quotidiens.

Mais se battre n’est-il pas plus utile, plus courageux, plus intéressant que de fuir ? Si tout le monde avait fui en 1939, parlerions-nous allemand ? Si des Hommes courageux n’avaient pas choisi de risquer leur vie pour d’autres, n’avaient pas choisi de se battre, de résister malgré les risques, plutôt que de fuir, vivrions-nous libres ?

Si les forces vives des Comores fuient, vers Mayotte ou au-delà, qui va redresser le pays ? Si chacun ne sacrifie pas un peu de son temps, de son énergie, de son confort, en plus ou à travers son travail, au profit d’une cause plus grande, au profit d’un développement harmonieux de Mayotte, de sa région, n’y restera-t-il qu’un champs de ruines, des forêts saccagées, des ruisseaux asséchés, des eaux vidées de leurs poissons, des paysages recouverts d’ordures, de rats et de moustiques ?

Si on laisse quelques élus piller les territoires sans vergogne, tout juste capables de se voter la gratuité de la barge, ou de réclamer «Mayotte comorienne », qui sera là pour les rappeler à la réalité ? S’ils veulent voyager sans arrêt, sans rendre de compte, qui les payera, si les forces vives fuient ? S’ils veulent pouvoir continuer à payer 250 000 €, chaque jour, seulement pour les salaires des agents du conseil départemental (7,5 M€ par mois !), et autant dans les 17 communes, avec les impôts, l’octroi de mer et autres taxes d’habitation qui nous rendent la vie si chère, comment feront-ils s’il ne reste que des clandestins et des chômeurs ?

Partir et laisser le territoire à l’abandon, aux mains de personnes ne pensant qu’à leur intérêt personnel à très court terme, à des élus qui ne cherchent qu’à s’enrichir ou essayent de fragiliser ceux qui travaillent ?… Sacrifier Mayotte, sacrifier les Comores et la région qui souffrent, juste à cause de quelques dirigeants incapables de développer leurs territoires dans l’intérêt de tous…

Il faut au contraire être capables de faire revenir toutes les compétences qui ne demandent qu’à pouvoir se mettre au service de ces territoires. Il faut attirer les investisseurs, créer des entreprises, de l’emploi, des richesses. Il faut rendre les administrations efficaces, utiles, rapidement, au service des citoyens.

Partir, quand c’est librement choisi, oui ! Mais autrement il faut rester et se battre, chacun avec ses moyens, pour essayer d’améliorer la situation, car je pense que c’est tout à fait faisable !

Il faut réclamer plus fortement le soutien de Paris, qui continue de faire la sourde oreille à la mise en place de la Zone franche globale. Il faut réveiller le Quai d’Orsay, qui a oublié qu’il existait des citoyens français à Mayotte. Il faut harceler les élus qui ne font rien, et encourager, soutenir ceux qui se bougent pour Mayotte. Il faut féliciter, reconnaître les agents qui se débattent dans les administrations pour faire leur travail et réveiller en urgence tous ceux qui y dorment, bien trop chèrement payés pour ce qu’ils y font ! Il faut des dirigeants respectables et respectés, bien entourés, avec du courage, et arrêter de se taire, de baisser la tête en laissant le temps passer, et les problèmes s’aggraver. Il faut relever la tête et faire face !

Rester pour faire de Mayotte le joyau de l’océan Indien qu’elle mérite de devenir, et faire taire toutes les mauvaises langues. Rester et par un travail acharné, par une mobilisation des compétences, des énergies, des intelligences, retrouver toute l’attractivité perdue de l’île, pour que l’on soit fier d’habiter Mayotte. Rester pour que Mayotte bouge !…

Laurent Canavate

Barge : gratuité pour les VIP

En tout, 6 catégories d’usagers sont concernées par cette gratuité. Tout d’abord les conseillers départementaux, dont le président fait partie. On trouve aussi dans cette catégorie, les collaborateurs du cabinet du président, les directeurs généraux de services du conseil départemental. Puis avantage “d’entreprise” les agents du STM sont exemptés de payer, y compris les retraités.

Les autres catégories retenues sont les collégiens et lycéens qui ont droit à un passage piéton, mais aussi les associations culturelles, les associations sportives et celles qui œuvrent dans le cadre du handicap et des personnes à mobilité réduite. La gratuité concerne autant les traversées “piétons” que “voitures” (sauf pour les retraités du STM et les élèves). Plus logique, les pompiers du service d’incendie et de secours bénéficient aussi d’un droit de passage gratuit, et ce quel que soit le véhicule avec lequel ils franchissent le bras de mer jusqu’en Petite-terre.

Ce petit avantage que les élus se sont octroyé n’est pas passé inaperçu. En effet, les élus bénéficient déjà d’une indemnité de mandat, conséquente, en sus de leurs activités professionnelles. Par ailleurs, le Service du transport maritime est largement déficitaire et chaque année l’assemblée plénière délibère pour allouer de nouvelles subventions, aussitôt englouties par le fonctionnement de la barge, ce qui obère les capacités d’investissement du service, comme l’achat de nouveaux bateaux. En dehors de ce régime fixant la gratuité de la traversée pour quelques privilégiés, les élus ont enfin permis la création d’un système de paiement par carte bancaire pour la barge et la réalisation d’une liste de contrôleurs caissiers. Peut-être que les portiques commandés à prix d’or en Europe par la collectivité il y a quelques années pourront enfin servir ?

Adrien Theilleux

Décasés : “Rien ne manque pour les familles”

Naïlani Hafousati arbore un sourire radieux en cette fin d’après-midi ensoleillée. “Rien ne manque pour les familles ici, à part peut-être les bruits de véhicules”. Cela fait désormais une semaine que les décasés (136 personnes dont 78 enfants) qui s’étaient installés sur la place de la République sont hébergés de manière provisoire dans le gîte situé à proximité de Vahibé. La gérante a ouvert les portes de son établissement au Flash Infos. Dans ce site d’une superficie de 16 hectares, les familles ont été placées au cas par cas. Les femmes enceintes et les femmes accompagnées d’enfants malades ont bénéficié de chambres individuelles. Les familles nombreuses logent dans des bungalows, largement plus confortables que les bangas en tôle. Le Bengali dispose aussi de suites de 65 m² qui ont été divisées en deux pour que chaque famille puisse disposer d’une chambre de 30 m².

Dans la montée, nous apercevons un bâtiment en construction. “30 chambres supplémentaires vont être livrées demain”, indique Naïlani Hafousati. “Nous disposerons également bientôt d’un dortoir qui comptera 63 lits.”

Dans le bâtiment situé près de l’entrée du gîte, nous pénétrons dans la salle de restauration pour les femmes. En cette fin d’après-midi, une grande table avec une centaine de couverts vient d’être dressée, en prévision de la rupture du jeune.

Nous découvrons également dans le bâtiment une grande salle dédiée aux activités diverses que propose le gîte pour les décasés. Les enfants peuvent ainsi regarder la télévision, mais pas que. “La journée est bien rythmée pour eux”, explique Naïlani Hafousati. “L’école coranique a lieu le matin et l’école laïque l’après-midi. De plus, un animateur effectue avec eux chaque jour une randonnée pour leur faire découvrir Vahibé ou le mont Combani. Nous leur proposons également des ateliers de danse, de percussions ou encore de peinture. Sans oublier un atelier couture pour les mamas.”

Les bungalows sont réservés aux familles nombreuses.

Contrôler les allers-retours au gîte

Alors que les personnes hébergées ne sont pas contraintes de rester sur place, les responsables du gite s’assurent toutefois à pouvoir contrôler les allers et retours. “Nous faisons en sorte qu’il n’y ait pas d’intrus qui s’invite sur le site pour éviter tout débordement”, explique Michel N goma, le mari de la gérante. “Nous proposons aux décasés un bus qui part chaque matin à 6h30. La personne qui souhaite le prendre doit s’inscrire au préalable. Nous allons aussi mettre en place un calendrier de visite pour les familles des décasés et les associations.” En parallèle, l’examen des dossiers administratifs de ces personnes par les services de la préfecture se poursuit, rappelait cette dernière vendredi dernier. Un accompagnement social doit également être mis en place en vue de trouver à court terme et au cas par cas des solutions de relogement plus pérennes.

C’est sur la base d’une convention tripartite, pour la durée restante du Ramadan, entre les propriétaires de la structure, la Croix-Rouge et l’État, qu’est assurée l’aide alimentaire destinée à ces personnes, de même qu’un suivi médico-social. À l’issue de la période du Ramadan, les conditions de cette convention devront être réexaminées en fonction de l’évolution de la situation, “suivie au jour le jour”.

OL

Deux nouveaux amphidromes d’ici fin 2016

Ils auront une plus grande capacité que les précédents. Afin de renforcer sa flotte, le STM a pris l’initiative de faire une commande de deux nouveaux amphidromes. Ils sont actuellement en construction chez CNOI (chantier naval de l’océan Indien), situé à Port-Louis à l’île Maurice. Construits sur le même chantier, ils sont globalement de la même conception que le Georges Nahouda. D’une longueur de 50 mètres et large de 13 mètres, la coque du bateau est entièrement en acier. Ils disposent d’une plus grande capacité : 590 places pour les passagers assis et 33 places pour les voitures particulières (VL) sur 3 files ainsi que pour 5 poids lourds, à une vitesse de 9 nœuds. En comparaison avec le Georges N ahouda (37 mètres/233 passagers / 27 véhicules), ces nouveaux amphidromes nouvelle génération disposent de 357 places, 13 mètres et 6 véhicules de plus. La commande a été passée au premier semestre 2015, la livraison du 1er amphidrome est prévue fin septembre après convoyage de Port-Louis à Dzaoudzi. Le 2ème est quant à lui prévu au deuxième trimestre 2017.

Le STM reste tout de même vigilant au niveau des délais qui peuvent être allongés et s’attarde sur le point que livraison ne signifie pas mise en service puisque de nombreux essais resteront à réaliser ainsi que la formation des équipages avant la mise en service. Une formation d’environ 1 mois. Quant à la question de savoir si cette livraison vient remplacer ou compléter la flotte existante, le STM indique que les décisions sur les conditions d’exploitation ne sont pas encore finalisées, mais que l’offre de capacité des passagers et des véhicules devrait augmenter. diesel fire pumps Le service n’a pas voulu communiquer sur le coût de la commande.

En attendant, ces deux amphidromes seront les plus grands bacs naviguant à Mayotte et sont bien évidemment très attendus par la population.

Oirdi Anli

Meurtre à la prison de Majicavo

Dans la nuit de dimanche à lundi un détenu du centre pénitencier de Majicavo de 21 ans a assassiné son codétenu, âgé de 48 ans. Ce sont les gardiens qui ont découvert le cadavre sur son lit le lendemain matin. D’après les premiers éléments, le défunt aurait été étranglé ou étouffé à l’aide d’un coussin. L’autopsie devrait apporter plus de précisions sur ce point. Le meurtrier aurait reconnu les faits. Les deux hommes étaient placés en détention provisoire en attente de leur jugement

Air Austral affiche des résultats en progression de 42 %

Air Austral présente pour l’exercice 2015-16 et “pour la troisième année consécutive”, un résultat d’exploitation positif de 9,81 m€ et un résultat net de 10,48 m€, annonce la compagnie aérienne. Forte d’une part de marché de 35 % sur l’axe Réunion-métropole et de 68 %, ces chiffres encourageants “confirment le redressement financier et économique de l’entreprise et qui lui permet d’envisager un nouveau développement”, annonce-t-elle.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes