La gendarmerie a opéré un joli coup de filet, en retrouvant trois des quatre hommes qui ont participé à un viol en réunion avec agression, le 22 mai dernier au stade de Tsingoni. Les faits se sont déroulés vers 22h non loin du stade. Le groupe constitué de 4 bandits cagoulés, s’est approché d’un véhicule où se trouvait un couple. Sous la menace de couteaux et de sabres, la jeune femme âgée de 27 ans est violée par 3 des 4 auteurs alors que son compagnon est tenu en respect. Il sera blessé à la main gauche, il souffre de coupures au pouce et à l’annulaire avec une ITT 15 jours. Après avoir fouillé et volé tous les objets se trouvant à bord du véhicule, les 4 individus prennent la fuite après avoir menacé de mort leurs deux victimes si elles déposaient plainte pour les faits qu’elles venaient de subir. Trois des quatre auteurs de l’agression ont été retrouvés par la section de recherche de la gendarmerie de Sada. Parmi eux, deux ont été placés en détention et le troisième termine sa garde à vue et devrait les rejoindre.
Des fesses un peu trop rondes
Mercredi matin un vigile d’un magasin de bricolage situé aux Hauts Vallons remarque une rondeur suspecte chez un client qui sort du magasin. Ce dernier dissimule dans son pantalon trois disques diamant pour meuleuse. Un préjudice de plus de 200€ pour le magasin. Il a reconnu le vol face aux policiers. La veille déjà, le magasin avait été victime d’un vol semblable lors duquel un client indélicat était ressorti avec un fer à souder, attrapé par les vigiles et remis à la police, lui aussi a eu chaud aux fesses.
Les transitaires accusent MCG d’augmenter les tarifs arbitrairement
« La société MCG en dehors de toute éthique, a facturé les frais de RTG aux opérateurs portuaires et importateurs depuis le 12 juin 2016 et ce sans que ces tarifs ne soient ni présentés au conseil portuaire, ni validés par le conseil départemental. Hier, lorsque nous avons reçu l’arrêté du conseil départemental validant les tarifs MCG, nous avons demandé pour l’ensemble de nos adhérents que MCG fasse les avoirs sur les factures RTG émises avant le 2 septembre 2016. Madame N el en réponse à notre demande, nous a envoyé un message stipulant qu’à partir du 12 septembre 2016 elle exigerait le paiement au comptant des factures MCG et ce pour chaque conteneur. Nous lui avons répondu clairement et nous vous avons mis en copie de notre réponse. Nos sociétés ne sauraient supporter le dictat vindicatif de la Présidente de MCG et encore moins de payer ses factures au comptant. Si d’aventure elle maintenait sa décision nous vous informons que nous refuserions de continuer à avancer droits et taxes, frets et frais portuaires à nos clients importateurs immédiatement. Ceci mettrait en péril toute la chaîne d’approvisionnement de Mayotte ainsi que les finances de la collectivité, car nos sociétés prêtent aux importateurs ce que les banques ne leur prêtent pas ,le montant de l’octroi de mer ,et peu nombreux sont ceux capables de payer au comptant les droits et taxes. Voilà déjà plusieurs semaines que nous rencontrons des difficultés pour récupérer nos conteneurs et que nos véhicules et personnels doivent supporter des heures d’attente au port de Longoni ,nous ne pouvons pas, en plus de l’incapacité de MCG à nous servir correctement et nous fournir une bonne prestation ,accepter les conditions qu’elle nous impose. »
A la rencontre de… Tanchiki Maoré
La vie en rose
« Il est venu tout seul, avec un projet. Nous lui avons apporté une aide financière pour le soutenir. Il est allé en métropole acheter un camion. Lorsqu’il est revenu… il avait un camion bon pour la casse. On s’est dit que ça n’allait jamais marcher, qu’il n’allait pas tenir. Aujourd’hui il dirige la compagnie aux camions roses qui vide les fosses septiques. Il emploie plusieurs salariés, son entreprise fonctionne bien ! Ce sont des exemples comme celui-là qui me font penser que l’île a un énorme potentiel et que les choses vont s’améliorer ». Ce sont les mots de Maymounati Ahamadi, la présidente de la Boutique de Gestion, pour décrire Tanchiki Maoré. Érigé en modèle par tous, l’entrepreneur préfère quant à lui rester modeste. Il n’aime pas parler de lui. Il accepte notre invitation parce qu’il espère donner l’envie d’entreprendre aux nouvelles générations dans le contexte de crise que traverse l’île.
L’histoire du camion rose
L’histoire de Tanchiki, c’est l’histoire de son camion rose, une épave ramenée de métropole devenue le symbole de son succès. Après avoir passé dix ans dans l’Hexagone, l’entrepreneur débarque à Mayotte avec le projet de se lancer dans la construction industrielle. En arrivant, il revoit ses projets : « J’ai vu qu’il y avait beaucoup à faire dans l’environnement et dans l’hygiène », explique-t-il. « Il y avait un retour d’au moins 30 ans par rapport à La Réunion, de 50 ans par rapport à la métropole. Je me suis dit que si l’on continue comme ça, notre grande richesse qu’est le lagon va mourir. Il avait déjà commencé à mourir. C’est pour ça que j’ai eu l’idée de faire de l’assainissement ». Le Mahorais retourne alors en métropole pour faire des formations dans le domaine des vidanges de fosses septiques et le ramassage d’ordure. Mais pour se lancer, il faut du matériel. Un camion d’assainissement coûte 100 000 euros, d’occasion. Tanchiki n’a pas les moyens, mais il entend parler d’un vieux camion, de plus de trente ans, mis aux enchères par la ville d’Évreux. « J’avais 40 000 euros. Le prix de base aux enchères était 38 000 euros, si quelqu’un surenchérissait, c’était mort. C’était un vieux Berliet. J’ai levé la main, tout le monde dans la salle m’a regardé. Quand ils ont vu que j’étais noir ils se sont dit: » De toute façon ça va aller en Afrique, c’est normal ». Ils sont venus me voir après pour me demander dans quel pays j’envoyais le camion. Il était classé en collection, il ne pouvait plus être utilisé en France. Mais moi je l’amenais ici, en France », s’amuse Tanchiki Maoré. Il éclate de rire en se remémorant les visages moqueurs des autres acheteurs. Puis c’est l’arrivée à Mayotte, là aussi, on se moque de lui : « Quand le camion est arrivé au port, je suis allé le chercher. Je demande au gars du port où il se trouve et on me répond qu’il n’y a pas de véhicule dans le bateau. Je leur montre les papiers, ils me disent « ah, c’est le truc pourri ! Dégage-moi ça ». Ça puait, ils l’avaient mis dans un coin et personne n’osait s’en approcher. Ils m’ont fait partir tellement vite qu’on n’a même pas eu le temps de signer les papiers. J’ai dû revenir le lendemain pour les formalités ».
La Dieccte et la BGE qui avaient aidé financièrement Tanchiki à se lancer s’inquiètent également. » Ce camion faisait peur à tout le monde. Le président de la GBE est sorti de son bureau, il a regardé le camion et m’a demandé s’il démarrait vraiment. La responsable de la Dieccte m’appelait toutes les deux semaines pour me demander: « Le camion est encore debout ? ». Certes, l’engin roule, mais difficilement. Une fois plein, il peine à gravir les côtes mahoraises. Plus d’une fois, l’entrepreneur doit faire venir un 4×4 pour tracter le véhicule. « Je faisais pitié aux gens. Une fois, des touristes ont vu ça, les mecs sont venus. C’était dans la montée de Chirongui. Je transpirais, j’essayais de tirer le camion avec mon 4×4. Je leur ai expliqué que je venais de commencer. Ils venaient de métropole, ils n’avaient jamais vu ça !”
« Mon père avait honte »
Derrière les rires et les anecdotes amusantes, se cache une autre histoire, celle de débuts difficiles et des moqueries. Avec une épave comme seule richesse, personne ne croyait vraiment en la réussite du projet de Tanchiki Maoré. Ce dernier a dû déployer une énergie et une volonté de fer pour en arriver là. « Tout le monde me traitait de Kamikaze. Mon père avait honte, il ne m’a pas parlé pendant six mois. Je suis parti en métropole et je reviens avec un vieux camion pour ramasser le caca des autres. Dans la mentalité locale, ton fils qui revient de métropole après 10 ans d’absence il faut qu’il ait un poste au Conseil Général, à la préfecture ou dans une mairie. Mais ton fils qui arrive dans un camion pourri pour ramasser le caca des autres, il a échoué. Pour les 60 ans de mon père, je lui ai offert un cadeau, il a toujours rêvé d’un 4×4 pour aller à la campagne. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire que c’était l’argent du caca qui avait payé ça ». Avez-vous eu peur d’échouer, lui demande-t-on. « Je n’avais pas le droit à l’erreur », répond l’entrepreneur. Il poursuit coûte de coûte, certain de sa réussite : « Dans le village on m’appelait « monsieur caca » quand je m’asseyais, les gens à côté de moi se levaient pour changer de place, car ils ne voulaient pas être assis à côté de quelqu’un qui a ramassé du caca toute la journée. Il fallait que je montre que j’avais raison, car j’étais tout seul contre tout le monde, même mes parents. Du coup, je me suis battu. Aujourd’hui tous ces jeunes qui se moquaient de moi, ils se sont excusés et ils veulent travailler pour moi. Je ne suis pas rancunier parce que je suis fier, j’ai réussi à leur montrer qu’ils avaient tort. Il n’y a pas de sot métier, il ne faut pas se moquer des autres ».
Situation économique difficile
Pourtant, encore aujourd’hui Tanchiki Maoré n’est pas au bout de ses peines. Primé au niveau local comme au niveau national, il est inquiet pour l’avenir de l’économie mahoraise : « Les profs, les infirmiers ne renouvellent pas leurs contrats. Avec la mauvaise publicité de Mayotte, on va avoir du mal à remplacer ces gens-là. Il y a 3 000 fonctionnaires qui ne vont pas venir à Mayotte en 2017. Ce sont autant de personnes qui ne prendront pas l’avion, qui n’iront pas au restaurant, qui n’auront pas à se loger, il va y avoir beaucoup de logements vides. Et dans ce cas c’est 3 000 personnes qui n’iront pas aux toilettes… et donc des clients en moins. Tout cela va créer du chômage. Le chômage mène à la crise et à la délinquance », s’inquiète le dirigeant.
L’insécurité lui pèse, les responsabilités aussi, parfois. Chaque jour il doit refuser les candidatures de dizaines de jeunes. Parfois il envisage de tout vendre pour partir vivre « peinard » en métropole ou à La Réunion, mais son attachement à Mayotte l’en empêche : « Des fois je suis faible, je m’enferme tout seul et je chiale comme un bébé. Mais je suis obligé de montrer que je suis fort pour Mayotte. Quand je suis à bout, pour garder le moral je me dis qu’il y a des Français qui ont perdu la vie pour la liberté et le peu de sécurité que nous avons aujourd’hui. Moi, on me demande seulement de donner de l’énergie ».
Portrait Chinois
Si vous étiez…
Une couleur : Rose, comme mon camion. La couleur rose c’était tout un travail pour que les gens s’intéressent à ce que je fais. Lorsque mon camion pourri passait, même s’il étanche, qu’il ne sentait pas, tout le monde s’écartait. Maintenant, tout le monde le regarde. Il transporte la même chose que le camion pourri, mais la couleur donne envie de regarder.
Un lieu : La Bretagne. J’y ai vécu. Pour moi, c’est le plus beau coin du monde. Les gens sont accueillants, les paysages. On retrouve des éléments de Mayotte : la mer, la nature.
Un plat : Je suis mahorais : Riz poulet. C’est le premier plat dont je me souviens de ma mère. Il y a un côté affectif, ça a été cuisiné avec amour par ma mère. J’ai voyagé partout dans le monde, mais je ne peux pas passer une semaine sans manger du riz et du poulet. Heureusement ce sont des aliments qu’on peut retrouver presque partout.
Reconstitution du meurtre de Christophe à Kaweni
La scène a surpris beaucoup de monde, les automobilistes les premiers. Hier en fin de journée à partir de 17h jusque dans la soirée, la police a bloqué la circulation sur la route nationale entre le rond-point de Méga et la Snie à Kawéni afin de pouvoir procéder à la reconstitution du meurtre de Christophe Brousset tué le soir du vendredi 15 avril 2016 par une bande de voyous qui voulait lui voler son sac. L’opération menée dans le cadre de l’enquête pour déterminer qui a porté le coup de couteau fatal au restaurateur, a conduit les forces de l’ordre à altérer la circulation en la transférant sur l’axe parallèle à la route nationale qui traverse la zone industrielle. L’étroitesse de la rue couplée au mauvais état de la voirie a conduit à l’apparition de bouchons monstres dans les deux sens obligeant les automobilistes pris au dépourvu à prendre leur mal en patience. Pour rappel, après le meurtre de Christophe Brousset, trois individus ont été interpellés et mis en détention provisoire à Majicavo. Tous sont des mineurs âgés entre 15 et 17 ans qui étaient connus de la justice pour des faits de vol et même de viol pour l’un d’entre eux. Les trois suspects encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Ils sont toujours en détention à la maison d’arrêt de Majicavo. Cet événement dramatique avait provoqué l’émoi dans l’île avec une vague de mobilisation à travers des marches à Mamoudzou et des campagnes sur internet pour dire stop à l’insécurité dans le 101ème département. Il a également conduit indirectement à une réaction de l’État qui quelques semaines après, au mois de mai, annonce le déblocage d’un « dispositif global » avec une augmentation des effectifs de police et de gendarmerie dans un contexte à l’époque de grogne social et d’émeutes urbaines.
GD
« Lutter contre l’immigration clandestine en développant l’agriculture comorienne »
Flash Infos : Quand a été créée l’Union des chambres et pourquoi vous êtes-vous présenté pour en être le président ?
Mohamed Soilihi : L’institution existe depuis cette année 2016. Avant elle était rattachée à la CCI des Comores. J’ai été à l’initiative de la création de la structure. Avant de mettre en place cette structure, j’ai fait un constat simple : il y a un manque de représentativité des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs auprès des institutions étatiques. C’est une loi (votée à l’unanimité – une première dans l’histoire de l’Union des Comores) qui a créé l’Union. Elle est composée uniquement d’élus. Elle est sous tutelle de l’État (vice-président en charge de la production et le vice-président de l’économie).
FI : N’est-ce pas paradoxal qu’un Mahorais soit à la tête d’une telle institution par rapport aux relations qu’entretiennent Mayotte et le reste des Comores ?
MS : Non, je ne pense pas car je n’ai jamais souffert d’une crise identitaire insulaire. Je me considère comme un homme appartenant à une géographie multiple.
FI : Quelles sont donc les missions de l’Union ?
MS : Elles s’articulent autour de trois axes principaux à savoir la représentation des intérêts des éleveurs, pêcheurs et agriculteurs auprès des autorités nationales et territoriales, la réalisation d’études/analyses des membres de l’Union sur la thématique agricole ainsi qu’assurer un service de proximité au développement des territoires ruraux et des entreprises agricoles.
FI : Au-delà de ces missions, les chambres que vous représentez ont pour but d’endiguer l’immigration clandestine à Mayotte en provenance des Comores par le biais du développement agricole. Comment souhaitez-vous opérer ?
MS : Aux Comores, la terre est riche car volcanique. C’est bien connu, nous avons le pouvoir vert (la terre et la forêt) et la richesse bleue l’océan. Et encore aujourd’hui, 80 % de la population active travaillent dans l’agriculture aux Comores. Mais trop peu d’exploitants agricoles arrivent à vivre de leur activité. Et ce sont principalement ces gens-là qui prennent le kwassa pour le 101ème département français, pas des fonctionnaires. Il ne faut pas oublier que la plupart des Comoriens qui viennent ici à Mayotte sont en quête de dignité par le travail. Si cette disparité entre Mayotte et le reste de l’archipel continue, l’immigration massive va persister. Le but est donc de créer des projets fixateurs dans les zones rurales et trouver un moyen pour les paysans de commercialiser le fruit de leur travail. Si c’était déjà le cas, personne ne prendrait le risque de traverser ce bras de mer. Les trois maux des Comores sont l’insécurité alimentaire, la pauvreté de masse et le chômage des jeunes. Pourtant concernant ce dernier, l’agriculture est pourvoyeur d’emploi mais c’est parce que la filière comorienne n’est pas structurée qu’elle ne fournit pas assez d’emploi à l’heure actuelle.
FI : Que peuvent donc faire les Comores et la France conjointement pour remédier à ces problèmes ?
MS : Les contentieux entre Mayotte et les Comores sont si étroitement liés que la neutralité devient impossible alors que pour l’intérêt de tous, les relations devraient être apaisées. Mais ça, c’est le rôle des politiques. Actuellement, il y a trop de barrières phytosanitaires pour que les Comores (ou d’autres pays de la région) commercialisent leurs produits agricoles à Mayotte ou aux Comores. Il faudrait que la France et l’Europe assouplissent un peu leurs mesures dans ce domaine ou alors qu’ils accompagnent les Comores pour qu’ils puissent entrer dans les clous de ces mesures. C’est le cas par exemple avec l’Interreg (65 millions d’euros pour une période s’étalant de 2014 à 2020) signé en 2015. Ce n’est pas suffisant mais c’est un début. Mais la priorité aujourd’hui, c’est l’autosuffisance alimentaire car pour le moment nous importons encore beaucoup et tout comme des produits de base comme les bananes, le manioc. La raison de cet état de fait, c’est l’archaïsme de l’agriculture comorienne encore basée sur le M’baya (faucille), un outil qu’on utilise pour tout (creuser, couper etc.). Par conséquent, il y a un manque de mécanisation de cette agriculture. Autre handicap, l’état des pistes rurales (difficulté d’accès aux champs) et les retenues collinaires construites sous Bob Denard qui ont été laissées à l’abandon. On n’a pas su sauvegarder cet héritage. Tout cela est la résultante d’une simple négligence. C’est un vrai gâchis. Ces structures peuvent être réhabilitées mais il faut beaucoup de moyen car elles sont en mauvais état. Quoi qu’il en soit, il n’y pas de pays sans avenir mais il y a des pays sans projets.
GD
Le salon du tourisme de Mayotte commence vendredi
Après une édition 2015 qui avait mis en valeur le « tourisme vert », le Comité du Tourisme revient cette année pour une 5ème édition du Salon du Tourisme et des Loisirs avec la thématique suivante: « Patrimoine et Tradition de Mayotte ». Pour le Comité du Tourisme, ce salon a un double objectif : faire découvrir et présenter la richesse, la diversité de l’offre touristique de Mayotte, et également proposer un espace de fête pour se ressourcer, en cherchant à proposer une vitrine du Patrimoine et des Traditions de la population mahoraise. Une promotion nécessaire pour redorer l’image de l’île après les troubles traversés par l’île ce derniers mois. Il s’agit d’une mise en avant de ce patrimoine à travers des expositions et des animations durant deux journées et deux nocturnes. Ainsi, les visiteurs pourront découvrir les différentes civilisations qui constituent notre identité actuelle à savoir la civilisation arabo-musulmane, la civilisation malgache, la civilisation européenne, etc. Diverses animations thématiques, traditionnelles et gastronomiques seront mises en scène pour les enfants comme pour les adultes.
A l’école de « Kavani stade » les enfants déjeunent dans les couloirs
Des enfants qui prennent leur repas du midi à même le sol, cette scène accablante est ô combien banale à Mayotte. L’école de Kavani stade ne déroge malheureusement pas à la règle. Pourtant, cette nouvelle rentrée scolaire devait voir l’inauguration d’un préau au centre de la cour de l’établissement en question afin d’accueillir la pause méridienne. Mais la promesse de la mairie semble avoir été remise à plus tard.
Pourtant, les conditions d’organisation du déjeuner dans cette école étaient meilleures par le passé. En effet, jusqu’à l’année scolaire dernière, les 500 élèves du groupe scolaire (600 à présent) mangeaient dans les anciennes classes qui ne sont plus aux normes. « C’était une solution temporaire raisonnable en attendant d’avoir un lieu dédié mais depuis que des rotations scolaires sont effectuées avec l’école de la briqueterie ces salles sont désormais occupées », explique un parent d’élève qui a voulu garder l’anonymat.
Par conséquent, la seule solution trouvée par la direction de l’école était de faire déjeuner les enfants dans les couloirs des anciens bâtiments. « Normalement, un préau devait être construit au centre de l’enceinte avant la rentrée. On a rencontré la mairie de Mamoudzou avant les grandes vacances scolaires et elle s’était engagée à ce que les travaux soient réalisés en temps et en heure mais aujourd’hui on a rien », raconte ce même parent d’élève visiblement remonté contre les autorités municipales. Les parents ont rencontré le directeur de l’école. Ce dernier a répondu être impuissant face à la situation qu’il affronte. Seule la mairie propriétaire des bâtiments et gestionnaire de l’école (depuis la dissolution du Smiam) est responsable. « La mise en place des kiosques ou préaux dans les écoles de la commune est en cours de mise en place et d’organisation mais nous n’avons pas encore de délai », s’est contenté de répondre la municipalité. « La problématique est énoncée depuis un certain moment mais comme vous le savez, toute construction ne se fait pas du jour au lendemain », a-t-elle ajouté.
Quoi qu’il en soit, les enfants et leurs parents attendent une réaction rapide de l’hôtel de ville afin que les petits puissent déjeuner dans des conditions convenables (pour Mayotte) à défaut d’être dignes de celles de la métropole.
GD
Des marchés truqués dans le viseur de la justice
Le parquet enquête sur de possibles détournements de fonds publics sur plusieurs marchés d’électrification rurale, notamment un marché daté du 20 novembre 2012, portant sur un montant de 150.000 euros. A l’époque, la préfecture avait émis de sérieux doutes sur la franchise de ce marché de maîtrise d’oeuvre qui laissait apparaitre des irrégularités. En somme, le département est soupçonné d’avoir payé certaines entreprises pour des travaux fictifs ou superficiels ou encore d’avoir validé des devis largement surfacturés. Plusieurs élus de l’ancienne majorité et certains cadres du département sont dans le viseur de la justice Ces marchés d’électrification rurale passés en 2012 concernent tous les secteurs de Mayotte pour des montants s’élevant à plusieurs millions d’euros. En dehors de cette affaire d’électrification rurale, l’ancienne majorité doit aussi faire face devant la justice à des soupçons de versements de subventions irrégulières pour des associations ou des entreprises. En cause, par exemple, une association « fantôme » de Mtsangamouji qui aurait touché une subvention de plusieurs milliers d’euros sans justificatifs de dépenses ou d’actions réalisées. Plusieurs perquisitions ont déjà eu lieu dans les locaux du conseil départemental et à l’approche des élections législatives, l’étau judiciaire semble se resserrer autour de certains élus ou anciens élus, même si pour l’heure, personne n’a encore été condamné.
Adrien Theilleux
Enfin un reportage positif sur l’île
Un documentaire de 50 minutes qui montera enfin une autre image plus reluisante de l’île. Mayotte a fait l’objet de médiatisation massive, suite aux événements passés en début d’année 2016. Dans le but de montrer aussi une réalité positive de notre destination, le Comité du Tourisme a accueilli 2 reporters de la chaine nationale TF1 pour le tournage d’un documentaire de 52 minutes, qui sera diffusé le 17 septembre sur la chaîne privée. L’ile regorge de richesses culturelles, et naturelles, d’un lagon magnifique. Danses et chants traditionnels, colliers de jasmin, gastronomie mahoraise, jardin botanique, découverte de la fleur d’ylang ylang… Plus qu’une carte postale, c’est une envie de faire découvrir Mayotte qui a été mise en avant. Mayotte est accueillante, vive et pleine d’avenir, de par sa jeunesse, qui étudie et qui fera l’avenir de l’ile. C’est dans ce sens que le CDTM a soutenu et accompagné Pascal Brunet et son équipe de tournage, dans la réalisation de ce documentaire tant attendu.
Les 12 travaux de SFR : 4G, bancarisation…
« Depuis plusieurs mois, nous avons été un peu silencieux, vous nous en excuserez », lançait en guise d’introduction Patrick Josset lors de la présentation des projets de SFR Réunion à Mayotte pour les mois à venir. Un silence brisé à l’heure de l’anniversaire de la société afin de redonner un coup de projecteur médiatique sur ses chantiers en cours.
Le directeur général adjoint est d’abord revenu sur la santé du groupe: 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’année dernière dont 2 milliards ont été investi. L’opérateur compte à ce jour plus de 22 millions de clients mobiles dans le monde. À Mayotte, il est leader du marché avec environ 100 000 lignes téléphoniques mobiles. Dans son activité à Mayotte, SFR dit investir 3 millions d’euros par an grâce à ses 60 collaborateurs et ses 6 boutiques qui accueilleront bientôt une septième à Combani. Quant à son réseau déployé sur le 101ème département, l’entreprise devenue propriété de Patrick Drahi en 2014, affirme que 99% du territoire est couvert par la 2G. Et d’ici 2017, ces mêmes 99% seront concernés par la 4G promet l’opérateur avec un débit plus conséquent que les 2 gigas de 3G par mois dont peuvent bénéficier actuellement les abonnés. Le travail d’installation de ce très haut débit a aussi provoqué des incidents au mois de mars dernier. En effet, une coupure du réseau pendant plusieurs heures résultant de problèmes techniques a été rencontrée lors du remplacement de l’ancien matériel par le nouveau.
Quelle offre face à l’épouvantail Free?
L’introduction de la 4G n’aura pas d’impact sur les tarifs proposés à ce jour, annonce d’ores et déjà l’opérateur. Le directeur s’est contenté d’ajouter: « c’est le marché qui fait les prix, il est donc un peu tôt pour dire s’il y aura une baisse ». Des doutes subsistent actuellement sur le marché des télécoms dans l’océan Indien avec l’installation d’ici la fin de l’année de Free à La Réunion avec ses tarifs défiant toute concurrence. Mais pour le moment, la société de Xavier Niel attend la décision du gendarme des télécoms prévue pour les jours ou semaines à venir. Effectivement, le groupe Iliad auquel appartient Free est candidat à l’appel à projet lancé par l’Arcep pour être opérateur mobile à Mayotte et à La Réunion via la société Telco OI (Only) dont il est co-actionnaire avec le Groupe Axian (anciennement Hiridjee) qui détient l’opérateur malgache Telma comme le rappelait zinfos974.com. Nouveauté également pour SFR, l’installation dans les magasins de la marque, de bornes d’encaissement comme le font d’autres entreprises dans d’autres domaines comme EDM ou la SMAE. L’idée est ainsi de faciliter les paiements des clients.
Toujours dans cette optique, l’entreprise se lance aussi dans la bancarisation de ses services en proposant à ses clients d’ouvrir un compte bancaire par simple présentation d’un justificatif de domicile et d’une pièce d’identité. Une souscription facile par rapport à une banque classique. « Avec la carte de paiement que vous recevrez, vous pourrez très bien effectuer vos achats au supermarché ou retirer des sous dans n’importe quel distributeur », explique Stéphane Maglia, responsable marketing. Un service qui s’inscrit dans un contexte où le taux de bancarisation est faible. Indirectement, c’est la population étrangère résidant sur le territoire qui est majoritairement ciblée par ses diverses facilités de paiement (ouverture simplifiée d’un compte bancaire, cartes prépayées, bornes de règlement, etc.).
Enfin, concernant la sanction infligée par l’autorité de la concurrence en avril dernier, SFR dit avoir géré la situation en provisionnant en amont l’amende de 15 millions d’euros qui lui a été infligée. Pour rappel, il était reproché à SFR de ne pas avoir respecté ses engagements à La Réunion et à Mayotte après le rachat d’Only*.
GD
*Voir notre édition du mercredi 20 avril 2016.
Une chanson dénonce l’incivilité dans les bus
Avec ce projet de clip financé en collaboration avec le conseil départemental, la société Matis souhaite sensibiliser et communiquer auprès des jeunes mahorais, afin de les mobiliser de manière active et pacifique en faveur du « Respect ». Pour transmettre cette valeur, le choix du transporteur s’est porté sur Dev’s Enel qui a retenu l’attention et séduit la direction.
Ce jeune artiste mahorais, fils du grand Sakis Bomzé réalise un carton avec des milliers de vues sur Youtube mais aussi grâce à son apparition sur la chaîne Trace TV avec son clip « Déserteur ». Il a su également conquérir le public mahorais lors de sa prestation au Battle Of The Year organisé par Hip Hop évolution.
« Nous voulons venir en aide aux conducteurs qui ont à supporter un grand nombre d’incivilités tous les jours. Cela passe par la prévention en utilisant le code des jeunes : la musique », indique Nicolas Rupert, directeur de Matis.
Dans le clip Enel invite les jeunes à réfléchir au respect à l’éducation, passeports de l’avenir. En effet, les actes d’incivilité et de violence ne cessent de prendre de l’ampleur dans les transports scolaires. Chaque année les incidents à l’encontre des biens, usagers, et du personnel ne cessent d’augmenter. Les auteurs sont des adolescents de plus en plus jeunes et violents face auxquels les adultes sont désemparés.
Le but de ce projet est de dissuader les jeunes d’être agressifs envers autrui. Il s’inscrit dans le cadre de la sensibilisation à la violence scolaire et toute autre forme de violence vécue par les jeunes, à Mayotte et dans la France entière.
« On veut passer un message à la jeunesse mahoraise à travers ce clip… Il s’agit là d’une petite contribution de notre entreprise pour permettre aux jeunes de se rendre à l’école sans avoir peur de prendre le bus », ajoute-t-il. Dans ce clip de 3min49, l’artiste appelle à l’unité des jeunes et a penser à leur avenir. Il chante « l’éducation est un passeport pour l’avenir » afin de leur éviter de tomber dans la délinquance et finir en « maison d’arrêt ». Il déclare « la vie c’est comme dans le bus, respect du début jusqu’au terminus ».
L’enjeu est de taille, car il n’est pas si simple d’inciter les jeunes à prendre un engagement moral de comportement citoyen. Si la majorité des adolescents s’identifiait à travers ce clip positif, ils pourraient s’engager publiquement et devenir véritablement acteurs du respect vis-à-vis des autres. La vidéo sort officiellement aujourd’hui et sera diffusée dans une chaîne de télévision locale, sur Trace TV mais également les réseaux sociaux et le site internet de Matis.
Oirdi Anli et Saoudat Mohamed
La vidéo en question {youtube}lP2oDf5eKUE|600|450{/youtube}
La sécurité autour des installations sportives en question
Le manque de sécurité dont souffre l’île est un réel problème qui date déjà de plusieurs années. Le syndicat des professeurs d’EPS de Mayotte a prévu d’aborder les points fondamentaux de cette question afin de connaître les mesures qui vont être prises pour améliorer les conditions dans lesquelles ils pratiquent leur profession. Il s’agit d’une part d’assurer la sécurité des enseignants d’EPS et d’autre part celle des élèves se rendant sur les sites sportifs extra-muros. Des efforts considérables restent à faire pour améliorer les structures et les installations sportives afin que les élèves puissent pratiquer leurs activités sans danger. Or le matériel des sites sportifs intramuros n’est pas toujours aux normes, ce qui peut provoquer des incidents. À savoir « un revêtement qui se délite, un gravier trop dur qui cause souvent des éraflures, saignements aux élèves qui tombent, les buts de football et handball, ainsi que les paniers de basket sont rarement solidement fixés», nous explique l’un d’entre eux qui a souhaité garder l’anonymat. C’est donc aux enseignants de vérifier si les buts sont aux normes car bien souvent les communes en charge de l’entretien de ces installations sportives ne le font pas aux dires des enseignants en question.
Des professeurs et des élèves exposés aux dangers extérieurs
Faute de budget suffisant qui permettrait de louer des bus pour assurer leur sécurité sur le trajet pour se rendre sur les sites sportifs se trouvant à l’extérieur des établissements scolaires, ils y vont à pied. Là encore, on constate un véritable manque de sécurité car les enseignants et leurs élèves sont vivement exposés à la menace extérieure et n’ont pas de lieux de replis sur ces sites en cas de problème majeur. Ils sont littéralement livrés à eux-mêmes et doivent parfois emprunter les routes où les voitures circulent à vive allure faute de trottoirs. À Tsimkoura, certains professeurs ont déjà demandé la mise en place de barrières car les voitures roulent à plus de 70 km/h, un accident peut survenir à n’importe quel moment. Lorsque des minibus sont alloués, « il y a 2 minibus pour une classe et l’enseignant ne peut avoir de surveillance sur les deux bus », s’indigne notre témoin. Une fois à l’extérieur, ils doivent en plus négocier avec les jeunes déjà présents sur les plateaux pour pouvoir faire cours. Les professeurs submergés se retrouvent à gérer une classe de 30 élèves et des bandes de jeunes étrangères à leurs établissements. Or, le risque d’agression sur élèves ou professeurs est réel. « Des agressions d’intrus sur les professeurs existent malheureusement », s’indignent-ils. Un professeur syndiqué nous précise qu’il « est difficile de faire fermer les plateaux pour être plus en sécurité car cela dépend du propriétaire, si c’est la mairie ou le Vice Rectorat ». Les professeurs peuvent parfois compter sur l’intervention de la police municipale qui effectue des rondes à certaines heures dans les zones dites sensibles, ou encore sur un médiateur qui les accompagne, ce dernier cas reste plus rare. Frédéric Muller, secrétaire académique du SNEPFSU Mayotte, et co-secrétaire FSU Mayotte, précise qu’il faut parfois « attendre 50 minutes pour que la police municipale, à qui les professeurs communiquent leurs emplois du temps, intervienne ».
Quelles améliorations ?
Quelques petits changements ont tout de même été observés, grâce notamment à la Cellule de Construction de Mayotte, les installations sur certains sites sportifs ont été améliorées. Frédéric Muller relève un point positif « des installations sportives aux normes sont prévues à l’intérieur des nouveaux établissements ». Le fait que les élèves puissent être à l’ombre pendant la pratique de leurs activités sportives est aussi l’une de leurs principales préoccupations afin d’éviter des malaises dus à la déshydratation. Le secrétaire du SNEP -FSU indique que ces deux points sont abordés depuis deux ans avec la Vice-Rectrice, le syndicat réclame « la construction de carbets et de points d’eau qui permettraient aux élèves de se désaltérer ». En plus de cela, il demande la maintenance des installations intra-muros, l’entretien et le gardiennage des installations sportives extra-muros.
Saoudat Mohamed
Naïma Madi Mahaladi représentera l’île à Miss France
C’est à l’issue d’une belle petite cérémonie à l’échelle de Mayotte que Naïma Madi Mahaladi, 19 ans, a été désignée comme la reine de beauté 2016 de l’île au lagon. Melissa Keisler (Première Dauphine) et Myriam Cassim (Deuxième Dauphine) complètent le podium.
La lauréate s’est dite heureuse et émue à la sortie de l’événement: « je ne pensais pas qu’une fille d’un petit village puisse obtenir la couronne, je suis fière aujourd’hui de représenter la femme mahoraise ». Et la jeune femme ne cache pas ses ambitions : « J’espère pouvoir être dans le top 5 au concours Miss France ».
Les premières réactions ne se sont pas fait attendre, notamment sur les réseaux sociaux. Malgré les nombreux messages de félicitations, quelques commentaires désobligeants d’internautes mal intentionnés notamment sur l’apparence de notre nouvelle miss comme l’année dernière et comme souvent dans ce genre d’événement, ont fait leur apparition sur la toile. Durant la cérémonie plusieurs interludes ont entrecoupé les des défilés des candidates dans diverses tenues (plage, soirée, traditionnelles). Musique, danse, défilés de mode, diverses étaient les animations proposées par l’organisation de l’événement.
Mais une question a animé le débat autour de la cérémonie à savoir la capacité d’accueil du cinéma pour un tel événement. 260 places, l’espace disponible dans cette salle est limité et cela s’est ressenti dans la difficulté pour trouver des billets.
Au total, ce sont 80 invitations pour deux personnes (soit 160 places) qui ont été données au Conseil départemental en échange des subventions attribuées sans compter les invitations pour les partenaires. Par conséquent le nombre de places à vendre était restreint.
Mais la vraie question n’est pas là, mais plutôt de savoir pourquoi Mayotte n’a toujours pas une salle omnisport de type zénith qui pourrait accueillir beaucoup plus de public (quelques milliers de personnes) ce qui permettrait de proposer des tarifs dégressifs selon la proximité avec la scène. Ainsi le grand public pourrait lui aussi profiter de l’événement.
En attendant, la question reste posée. L’organisation de l’événement dans un grand espace couvert et fermé comme le gymnase de Pamandzi ou de Cavani pourrait fournir une alternative. La piste de réflexion est lancée, reste à savoir si elle serait réellement engagée…
GD
Prison ferme pour les coupeurs de route
Alors que le mineur faisait l’objet d’une convocation devant le juge des enfants, les trois jeunes majeurs ont été pour leur part déférés et jugés en comparution immédiate le mercredi 24 août 2016 devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Deux d’entre eux ont été condamnés à une peine de 6 mois d’emprisonnement ferme, le troisième, au casier judiciaire plus fourni, a quant à lui écopé d’un an de prison ferme. Ils ont été conduits sous bonne escorte au centre pénitentiaire de Majicavo à l’issue de l’audience.
Conseil départemental : les agents n’iront pas dans la rue
La grogne monte tout doucement au sein des effectifs du département. Après que les représentants syndicaux aient sollicité le 27 juillet dernier, une rencontre avec le président Soibahadine Ibrahim en vue d’examiner la situation sociale au sein de l’administration, leur demande est restée lettre morte. Par conséquent, les délégués du personnel ont décidé déposer un préavis de grève pour le 5 septembre prochain. Au vu des quelques 3 000 employés que compte le département, les Mahorais auraient pu craindre des manifestations ou des blocages sur les routes, mais il n’en sera rien à en croire Askandari Allaoui délégué syndical. « On va se garder d’ajouter du mal à l’économie du territoire », se veut-il rassurant. Les grévistes ont fait le choix de fermer leurs bureaux et de se rassembler dans la cour du Conseil départemental afin d’organiser des ateliers de réflexion. Ces tables rondes viseront à « nourrir un document à partir duquel les négociations éventuelles seront engagées ».
Les syndicats souhaitent avant tout privilégier le dialogue
Mais au cas où les revendications des salariés ne seraient pas entendues, Askandari Allaoui reste prudent sur la suite à donner à la grève : « c’est la nature des discussions qui va déterminer l’évolution au mouvement à court et moyen terme ». Pour cela, les groupes syndicaux comptent sur le soutien de la population. « Nous faisons appel à tout citoyen pour venir au secours du service public », lance le syndicaliste. Mais à l’heure actuelle, nombreux sont les îliens à souhaiter une remise en question de la masse salariale actuelle de l’administration. Recommandation faite par la Chambre régionale des comptes qui demandait notamment dans son dernier rapport, le gel de l’indexation des fonctionnaires départementaux afin de pallier le déficit dont souffre l’institution.
« 30% des agents seulement sont réellement employés »
« Nous comprenons les recommandations de la Chambre, cependant nous ne partageons pas les résolutions du Conseil départemental qui va dans le sens d’une atteinte de nos droits et acquis, notamment l’indexation », insiste le représentant syndical. Selon l’intersyndicale, pour combler son déficit, le CD doit d’abord régulariser son foncier. « L’institution paie 10 millions d’euros par an pour des terrains domaniaux en voie de régularisation. Actuellement, tous ceux qui ont leur titre de propriété paient des impôts, mais ceux qui ne l’ont pas ne paient pas encore d’impôt », expliquet- il. C’est donc le département qui les paye en attendant. De plus, il espère que l’Etat s’acquitte de ses 150 millions d’euros qu’il se serait engagé à verser au département selon les groupes syndicaux. « Ce sont des engagements (subventions, paiement du RSA etc.) qui datent de 2007-2008 et que l’État n’a pas honorés jusqu’à ce jour », précise Askandari Allaoui. Les grévistes souhaitent également « enrayer le clientélisme au sein de leurs services » comme les recrutements et nominations par complaisance. Enfin, ils estiment que le CD est devenu « une usine à tuer de la matière grise ». Il lui reproche de sous-traiter à outrance certaines de ses activités alors qu’elle dispose des effectifs pour effectuer les tâches en question. « On estime que 30% des agents seulement sont réellement employés », révèle notre interlocuteur.
Les dysfonctionnements au sein de l’institution sont donc légion. Une réforme de l’institution semble inévitable mais elle dépendra d’une réelle volonté politique de la part des décideurs.
GD
Les revendications de l’intersyndicale
I) Les conditions de travail
-Situation de certains corps d’agents techniques notamment les femmes de ménage.
-L’insécurité de certains agents dans l’exercice de leurs missions (conditions matérielles mettant en péril la santé des agents…).
-Impact des réorganisations des services.
-Le respect des règles des fonctionnements des instances paritaires (CT, CAP et CHSCT).
II) Droit et Évolution de carrières des agents
-Arrêtés de nomination et d’avancement de grade.
-Plan pluriannuel de titularisation des agents contractuels.
-Régularisation future des Anciennetés des agents.
-Plan de formation.
-Départ à la retraite.
-L’indexation des agents contractuels.
-Le ticket restaurant.
-La mutuelle des agents.
III) Clientélisme : Quel remède ?
-Reconnaissance et valorisation de compétences.
-Transparence des procédures de recrutement
Barges : pas d’augmentation du tarif, mais des prévisions trop ambitieuses
Le vote du budget prévisionnel 2016 du Département fait déjà parler de lui (voir Flash Info du lundi 22 août). Une fois encore, dans un deuxième avis le concernant et publié le 9 aout dernier, la Chambre des comptes le retoque, pointant du doigt la très conséquente masse salariale de l’institution : 110 millions de coûts pour un budget total de 270 millions, soit quelque 3000 agents. Une quantité dont la pertinence et l’efficacité reste encore, à ce jour, à prouver.
Mais, au-delà de ce sempiternel problème, la Chambre des comptes avait, dans son premier avis publié le 23 juin dernier, émis la possibilité d’augmenter de 25 centimes d’euros le tarif du ticket, ce afin de dégager une recette supplémentaire de 500 000€. « Le tarif de 1€ au lieu de 0,75 centime, pour un voyage aller-retour ne parait pas excessif au regard de la tarification d’autres moyens de transport sur l’île », écrivait la Chambre. Une hausse du chiffre d’affaires de la société de transports peu négligeable au regard de l’augmentation de la charge salariale consacrée au service (680 000€ en plus), et d’une dotation accordée par le département à la STM en baisse de 1,6 million d’euros.
Le tout dans un contexte de budget prévisionnel difficile à boucler. Pourtant, l’institution n’a pas retenu cette possibilité lors de sa séance plénière du 28 juillet, préférant faire des prévisions un peu hasardeuses pour combler un déficit de 848 000€.
Des prévisions bien trop optimistes
Car le STM n’a pour produits d’exploitation que les prestations facturées aux passagers, c’est-à-dire le prix du ticket pour une traversée. Sans hausse du tarif, seule l’augmentation du trafic peut donc contribuer à rétablir l’équilibre. C’est sur cette hypothèse que le Conseil général a choisi de jouer pour présenter un budget prévisionnel équilibré, en prévoyant quatre-millions d’euros de prestations. Malheureusement, il a été quelque peu ambitieux. En effet, la Chambre des comptes note que « Compte tenu de la faible évolution du trafic constatée entre 2014 et 2015*, de l’absence de revalorisation des tarifs en 2016, de l’absence de dispositif fiable de contrôle des tickets à l’embarquement, cette prévision apparaît optimiste par rapport aux recettes de l’exercice précédent qui se sont élevées à 3 244 879€ », ce qui apparait donc « Surévalué de 500 000€ a minima. »
Une démarche un peu trop flagrante de la collectivité donc, menée dans l’espoir de boucler un budget difficile à équilibrer. C’est ce qui, dans le jargon technique de la Chambre des comptes, est appelé « Manque de sincérité. »
G.V
* Évolution du trafic de la STM entre 2014 et 2015 : +4,84% de passagers, +8,2% de deux roues, +15% de véhicules légers, +3,5% de véhicules utilitaires, et +3,3% de poids lourds.
Tati à Mayotte, ça se précise
« Pour le moment, nous ne savons pas quand nous inaugurerons la boutique, cela dépendant de la livraison des aménagements », explique la société Cananga. L’enseigne proposera à sa clientèle un large choix de produits dans les univers mode,maison et beauté. Engagée depuis plusieurs années dans une redéfinition de son positionnement, Tati dit avoir entièrement « repensé son parcours d’achat en créant des univers travaillés comme de véritables »corners » spécialisés où l’on prend plaisir à se perdre pour chiner des produits neufs sans mettre en péril son budget ». Magasin populaire Tati avec ses 150 magasins partout en France et 15à l’international où « 90%des articles sont vendus à moins de 10 euros et dans lesquels 200 nouvelles références arrivent toutes les 3 semaines », explique la marque.Dans le cadre de son développement à l’international, Tati a ouvert en 2016 des magasins à Téhéran, Tunis, Casablanca et Le Caire. La Jordanie et Oman sont aussi concernés, ainsi que Les Antilles et l’île Maurice.
La CRC juge les efforts budgétaires du département « insuffisants »
« Les mesures de redressement prises par le Département de Mayotte sont insuffisantes « . C’est la principale conclusion du deuxième avis de la chambre régional des comptes (CRC) sur le budget primitif 2016, paru mercredi dernier.
La cour des comptes avait été saisie par le préfet dans une lettre datant du 19 mai 2016 indiquant que le budget primitif 2016 du conseil départemental (CD), comprenant son budget principal et son budget annexe du service des transports maritimes, n’a pas été voté en équilibre réel.
La chambre avait alors proposé au Département deux mesures de redressement nécessaires à la rectification de son budget: plafonner le montant des crédits pour les charges de personnel à 104M€ (contre 113M€ actuellement); et geler la majoration de traitement des agents au niveau de 2015 (soit 30%). La chambre estime ainsi que « la majoration ne peut continuer à s’appliquer selon l’échéancier initialement prévu sans s’attacher à veiller au principe d’équilibre budgétaire qui s’impose aux collectivités territoriales, son financement n’étant pas plus assuré en 2016 qu’il ne l’était les années passées ou qu’il ne le sera dans les années à venir, compte tenu du niveau de recettes de la collectivité en l’état de la règlementation en vigueur et de l’ensemble des autres charges qui résultent de l’exercice de ses missions. »
L’ensemble des mesures proposées devaient permettre de résorber entièrement le déficit du budget annexe du service des transports maritimes et de limiter le déficit du budget principal de 14,3M€ à 9,97M€.
Le président du conseil départemental en avait été avisé le 29 juin 2016. Mais dans sa délibération du 28 juillet 2016, le conseil départemental a décidé de maintenir à 113 M€ le montant des crédits affectés à la couverture des charges de personnel et de ne pas geler la majoration de traitement des agents au niveau de 2015. Il a adopté les autres mesures préconisées par la chambre, si bien que le déficit prévisionnel du budget principal atteint désormais 18,97 M€. Face à cet avis de la CRC, une grève des agents du conseil départemental est annoncée pour le 6 septembre.
La chambre des comptes termine son rapport en proposant au préfet de régler et rendre exécutoire le budget 2016 du département de Mayotte en retenant les mesures préconisées.
S.M
Saison sèche : la 3ème la plus sèche depuis 20 ans
Lors de la saison sèche, la pluviométrie à Mayotte et généralement assez faible. A Pamandzi, pour la période allant de mai à juillet inclus, le cumul normal de précipitations devrait être autour de 60mm de pluies (normales calculées sur les 30 dernières années). Cette année, ce cumul est de 24 mm. Le déficit pluviométrique est de -63% par rapport à la normale. L’analyse des données sur l’ensemble des pluviomètres de Mayotte (petite terre + grande terre) permet de dire que ce déficit pluviométrique des 3 derniers mois concerne l’ensemble des communes.
» En moyenne sur Mayotte, le déficit est de 60% ce qui place ce début de saison sèche comme la 3ème la plus sèche depuis 20 ans », nous confie François Bonnardot, responsable de la climatologie de Météo France dans l’océan Indien. Au mois de juin, la pluviométrie dans le département a enregistré 4mm à Mamoudzou, 11mm à Mzouazia et 33mm à Mtsamboro, d’après les chiffres sortis par Météo France.
UNE CONSOMMATION EN HAUSSE
Cependant, la consommation d’eau à Mayotte ne cesse d’augmenter à raison de 19% sur les 5 dernières années. « Après avoir enregistré une hausse de 4,3% en 2014, la consommation s’accélère encore en 2015 », a précisé l’IDEOM dans son dernier rapport annuel. En 2015, la consommation d’eau à Mayotte était de 8,4% de plus par rapport à l’année précédente. D’autant plus que le nombre d’abonnés est en nette progression de 3% et s’élève à 38 873. Les Mahorais consomment également plus. L’an dernier, son niveau a atteint 206m3 qui est largement supérieur à la consommation métropolitaine par abonné, qui est de 160m3. Une situation qui s’explique par le fait qu’à Mayotte, un compteur alimente souvent de nombreuses familles.
UNE CRISE EST-ELLE ENVISAGEABLE ?
Avec des pluies déficitaires, mais des consommations en hausse, une situation de crise en eau est à prévoir. À l’heure actuelle, le SIEAM (syndicat des eaux et de l’assainissement) possède 15 forages (18,9% de la production en 2014), une usine de dessalement d’eau de mer en Petite Terre (3,3%) ainsi que 6 stations de traitement d’eau douce. Ces derniers servent à alimenter la population mahoraise en eau. Pour autant, elles doivent être suffisamment remplies pour pouvoir fournir la quantité d’eau nécessaire. Une importation massive d’eau en bouteille, comme ce fut le cas en 2015, pourrait également être envisagée.
UNE DESCRIPTION DU CLIMAT MAHORAIS QUI EXPLIQUE L’ALTERNANCE DES SAISONS (source Météo France)
Mayotte est soumise à un climat de type tropical chaud, humide et maritime,caractérisé par des faibles variations de températures journalières et annuelles et des précipitations importantes (plus de 1500mm par an en moyenne sur l’île). Les deux principaux régimes de vents intéressant l’île sont le vent de mousson(chaud et humide, de nord à nord-ouest en été austral) et l’alizé engendré par l’anticyclone des Mascareignes (frais et sec, de sud-est en hiver austral). En liaison avec ces 2 régimes de vents, deux principales saisons caractérisent l’année,l’une chaude et pluvieuse, l’autre plus fraîche et sèche ; elles sont séparées par deux intersaisons plus brèves.
Marine Henquenet