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Fonds européens : un comité de suivi Interreg au Mozambique

Le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousséni, en qualité d’autorité de gestion du programme Interreg VI Canal du Mozambique, annonce avec enthousiasme la tenue du troisième comité de suivi du programme, ces lundi et mardi, à Milibangalala, au Mozambique. « Cet événement de grande envergure marque un pas décisif dans le renforcement de la coopération régionale entre les pays riverains du Canal du Mozambique et les territoires ultramarins européens », défend le conseil départemental de Mayotte. La tenue de ce comité à Milibangalala fait suite à une demande des autorités mozambicaines formulée lors du premier comité de Suivi. Partenaires stratégiques du programme, les autorités locales ont souhaité accueillir cette rencontre pour renforcer leur implication dans les projets de coopération transfrontalière.  

« Ce rendez-vous constitue une étape clé dans le développement du programme Interreg VI, qui vise à favoriser les échanges économiques, environnementaux et culturels entre les territoires insulaires et continentaux de la région. Financé par l’Union européenne, le programme représente un levier crucial pour le développement économique et social de la région. Il soutient la coopération entre Mayotte, les Comores, Madagascar et le Mozambique, dans des domaines tels que la protection de l’environnement, le développement durable, la connectivité numérique, et la gestion des ressources naturelles », explique la collectivité mahoraise, avant d’indiquer que ce troisième comité « sera l’occasion de dresser un bilan des projets en cours, d’établir un cadre d’évaluation et de définir les priorités pour les prochaines années ».  

Préavis de grève des agents de sureté aéroportuaire à partir du 4 novembre

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L’Union interprofessionnelle CFDT Mayotte annonce un préavis de grève des salariés agents de sureté aéroportuaire employés par la société DOM Sécurité à compter du lundi 4 novembre. Leurs revendications portent sur « le manque de dialogue social, le non-respect de la convention collective manque d’effectif, quatre salariés pour effectuer le travail de 10 personnes ». Ils demandent aussi une « amélioration des salaires et des primes, des équipements de protection individuelle, le respect des plannings, la mise en place d’un vestiaire et les mêmes moyens que les autres salariés du site ». 

Le public était au rendez-vous de la marche organisée par Tatie Chris et Atsika Djabi

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Ce dimanche 27 octobre, avait lieu la deuxième édition du footing/marche organisé entre Mitséni, dans la commune de Bandraboua, et Hamjago par les associations des villages (Tatie Chris et Atsika Djabi). L’événement a rencontré un grand succès, les participants étaient nombreux. Ce rendez-vous sportif avait pour but « d’accompagner la transmission culturelle et intergénérationnelle des jeunes et des moins jeunes et de s’unir contre la violence », indiquent les associations. 

Agriculture : une parcelle de Ouangani disponible pour des projets

Dans le cadre de sa stratégie de développement agricole, l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) met à disposition une parcelle agricole de 1,79 hectares située dans la commune de Ouangani, afin de permettre une augmentation de la production agricole locale. L’appel à projets est ouvert jusqu’au 22 novembre à minuit. Les candidats devront soumettre des projets de production agricole. Le bénéficiaire de la parcelle devra, au terme d’une période de cinq ans, ou exceptionnellement de dix ans, être en mesure de l’acquérir. Une visite du terrain est prévue ce jeudi, à partir de 8h30, devant l’entrée du lycée agricole de Coconi. Cette visite permettra aux porteurs de projet de découvrir la parcelle et d’évaluer son potentiel pour leur exploitation. Pour toute question, il est possible de contacter nos agents aux numéros suivants : 06 39 21 53 39 ou 06 39 67 57 39.  

Les candidats sont invités à soumettre des projets de productions agricoles (végétales et/ou animales) ou des projets en lien avec la production agricole. Le dossier de candidature est disponible en téléchargement sur le site de l’Epfam (www.epfam.fr) ou peut être retiré en version papier dans les bureaux situés boulevard Marcel-Henry, à Cavani. Le dossier complété et accompagné des pièces justificatives est à envoyer par mail à projet.agricole@epfam.fr avant le 22 novembre à minuit ou déposé au siège de l’Epfam, boulevard Marcel-Henry à Cavani -Mamoudzou, avant midi le même jour. Pour tout complément d’informations, vous pouvez écrire à projet.agricole@epfam.fr 

Crise de l’eau : des coupures intempestives à Mamoudzou ce lundi

Ce lundi, la fermeture de la distribution d’eau à Mamoudzou centre a été anticipée à midi, « faute de réserve suffisante pour aller jusqu’à 14h », concède la Société mahoraise des eaux (SMAE). Le même jour, à Passamainty-Manguiers et Tzoundzou 1, « les manques d’eau constatés aux robinets dans la nuit [de dimanche] et [lundi] matin ont été occasionnés par l’arrêt du pompage du forage sur niveau bas de nappe, ce qui a entrainé le vidage complet du réservoir ». De fait, le niveau du réservoir n’était pas suffisant pour remettre l’eau. « Ces arrêts du pompage du forage sur niveau bas de nappes se reproduiront intempestivement dorénavant, ce qui entrainera d’autres manques d’eau sans possibilité de les anticiper », prévient la SMAE. 

Accident mortel à Sakouli : le conducteur du pick-up condamné à quatre ans de prison ferme

Le conducteur du véhicule blanc qui a renversé trois enfants à Sakouli le mercredi 4 septembre, ici la marche blanche du 10 septembre, a été jugé et condamné par la justice, ce lundi 28 octobre.

Le matin du mercredi 4 septembre, une fratrie a été renversée au bord de la route nationale à Sakouli, dans la commune de Bandrélé, par un véhicule blanc. Deux petites filles de 4 et 5 étaient décédées sur le coup, un troisième enfant âgé de 11 ans est toujours hospitalisé à La Réunion. Sans permis de conduire, le conducteur de 21 ans a été condamné, ce lundi, à quatre ans de prison ferme et une interdiction de passer le permis de conduire pendant cinq ans. Il devra également indemniser les parents des enfants.

« Une voiture blanche qui faisait des zigzags », c’est comme ça que le quatrième enfant se souvient de l’arrivée du véhicule dans le virage qui sépare le village d’Hamouro et Sakouli, le 4 septembre, à 5h30. Ce jour-là, il suivait ses deux sœurs et son frère qui marchaient en file indienne le long de la route nationale, après avoir quitté le domicile de leur père à Sakouli, dans la commune de Bandrélé. Les trois plus jeunes fréquentaient l’école d’Hamouro, où vit leur mère, tandis que le plus grand va au collège de Bandrélé. D’habitude, c’est leur père qui ferme la marche en portant un gilet jaune. Il devait d’ailleurs les rejoindre, ce matin-là. Il n’en a jamais eu le temps, car son fils est revenu en courant pour le prévenir du drame. Le seul véhicule impliqué avait, en effet, traverser la route pour terminer sa course dans la barrière de sécurité, là où la fratrie se trouvait. La chaussée était certes détrempée après un épisode pluvieux, mais les gendarmes ont observé qu’il n’y avait eu aucune trace de freinage.  « C’étaient des victimes qui ne demandaient rien à personne, qui allaient à l’école », rappelle Stéphanie Pradelle, la procureure adjointe. « L’état des corps ajoute à l’horreur. » Avec la violence du choc, les petites filles de 4 et 5 ans sont mortes sur le coup. Le grand frère de 11 ans était lui dans un état grave et a dû être évasané vers La Réunion. En service pédiatrique désormais à Saint-Denis, avec sa mère à ses côtés, il est toujours paralysé au niveau du visage.

« Une certaine loyauté »

Devant les juges du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce lundi après-midi, c’est une nouvelle explication sur les faits que donne Koussoy Achirafi. Sans permis de conduire, ce Comorien âgé de 21 ans, en attente d’un renouvellement de son titre de séjour, avait raconté initialement avoir pris le véhicule à Dembéni, sans l’accord du propriétaire, pour s’acheter des samossas à Bandrélé. Une version qu’il réfute désormais, puisqu’il dit devant les juges qu’il « avait trois personnes avec lui » dans la voiture et qu’ils se rendaient à Kani-Bé sur un chantier de construction. Ce n’est plus lui qui a pris les clés, mais bien le propriétaire de la voiture qui lui a donné pour qu’il emmène ses ouvriers sur leur lieu de travail. « Il a certaine loyauté envers la famille qui l’héberge avec son épouse lycéenne et son bébé », explique maître Jean-Baptiste Kondé, l’avocat du jeune père de famille.

Ce dernier se retrouve face à des juges qui doutent désormais de son honnêteté. « Pourquoi on devrait vous croire maintenant ? », lui demande Ludovic Duprey. « C’est la vérité, la seule vérité », répond le prévenu. Il concède qu’il n’était « pas assez vigilant, peut-être que je roulais trop vite ». N’osant pas regarder derrière lui (le père et son fils qui assisté à toute la scène sont assis sur le banc des prévenus), il soutient qu’« [il] ne sait pas quoi dire. Ce que je peux dire, c’est que j’ai de la peine pour les petits ». Pour la procureure adjointe, « il ne faut pas se tromper du cible ». Même si on a pu lui demander de conduire ce véhicule alors qu’il n’a pas le permis, « c’est lui qui conduit » et ne maîtrise pas son véhicule à la sortie du virage. Si son avocat ne nie pas la faute, il fait remarquer « que ce n’est pas un délinquant, qu’il n’a ni fumé ni bu ».

Koussoy Achirafi est condamné finalement à quatre ans de prison ferme, une interdiction de passer son permis de conduire pendant cinq ans, un maintien en détention et une obligation d’indemniser les parties civiles (le montant des dommages et intérêts sera fixé lors d’une audience sur les intérêts civils en mars 2025). Un supplément d’information a été demandé par maître Kondé et accepté par le tribunal. L’avocat avait fait valoir que faute d’expertise dans le dossier, il n’est pas clairement établi que la vitesse excessive, voire la détérioration du véhicule (il aurait eu un accident un mois plus tôt), ait provoqué l’accident.

Disparition inquiétante de Tadj, étudiant mahorais à Toulouse

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L'étudiant n'a pas donné de nouvelles depuis samedi 19 octobre.

Tadj, jeune mahorais de 20 ans étudiant à Toulouse, n’a pas donné de nouvelles depuis samedi 19 octobre. Vêtu d’un t-shirt orange, un short et une paire de sandales, il a été aperçu pour la dernière fois dans l’après-midi, à l’arrêt de bus toulousain «  Lapparo ». Il a quitté son domicile sans carte bancaire ni papier d’identité. Son portable est depuis éteint. Sa famille (dont son père et sa tante) a quitté en urgence Mayotte pour rejoindre la Ville rose et aider aux recherches.

Toute personne susceptible d’apporter des informations est priée de se manifester au 06 98 76 66 52 ou sur le Snapchat « madimelissa ». Les services de police toulousains prennent la disparition très au sérieux et ont ouvert une enquête.

Le Smic augmente de 2 % à Mayotte

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Au vendredi 1er novembre, le Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance) augmentera de 2 % en métropole et en Outre-mer. À Mayotte, il passera de 8,80 euros bruts de l’heure à 8,98 euros, soit 1.361,97 euros mensuels pour 35 heures de travail par semaine. Une revalorisation actée par un décret, paru ce jeudi au Journal officiel, par anticipation. Le minimum garanti s’établit à 4,22 euros. Dans le reste de la France, le Smic s’élève à 1.801,80 euros bruts.

Hommage à Zéna Mdéré : « Elle a laissé un nom illustre honoré par toute la population »

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Personnalités politiques ou simples citoyens sont venus rendre hommage à la Chatouilleuse Zéna Mdéré, ce dimanche, à Pamandzi.

Des centaines de femmes aux tenues colorées et d’hommes ont afflué, ce dimanche 27 octobre, sur la place du congrès à Pamandzi. Personnalités politiques ou simples citoyens, ils sont venus rendre hommage à l’occasion d’un maoulida shengué à Zéna Mdéré (décédée il y a 25 ans) et ses camarades pour avoir combattu en faveur d’un meilleur destin pour les générations successives de Mahoraises et Mahorais au sein de la République française. Témoignages.

Saïd Mouhoudhoir est un des neveux de la « Grande dame » Zéna Mdéré. De sa tante, il garde le souvenir « d’une personne complète, qui ne cachait pas ses pensées, elle pensait ce qu’elle disait et disait ce qu’elle pensait. Elle n’avait pas de retenue lorsqu’il fallait dire la vérité ! ». À ses yeux, la patronne des Chatouilleuses, le mouvement historique des partisanes de Mayotte française, n’était pas dans l’hypocrisie caractéristique du monde politique, car elle n’avait pas goûté à cette manière de faire de la politique. De la vie personnelle de celle décédée il y a 25 ans, le neveu garde l’image d’une personne humble, digne, qui ne s’apprêtait pas facilement au jeu. « La seule fois où nous l’avons vue sous un regard différent, c’est lorsqu’elle a décidé de faire de la politique et d’affronter la colère du président du gouvernement du territoire d’outre-mer des Comores, Saïd Mohamed Cheikh (N.D.L.R. de 1962 à 1970). C’est aussi quand elle a refusé les cadeaux qui lui était offert en échange de Mayotte, des cadeaux qu’elle a toujours su refuser. »

Son neveu se souvient de l’époque où sa tante habitait le quartier Bandar Abasse (résidence actuelle de l’une de ses sœurs), du jour où elle a reçu la visite de plusieurs émissaires du pouvoir comorien avec de grosses mallettes d’argent. Ce jour-là, elle aurait dit à ses proches que ce n’étaient que des vulgaires feuilles de papier sans grande importance à ses yeux. « Je vais vous dire une chose, mes enfants, Mayotte restera Mayotte, une terre sans valeur mercantile. Il faut vous mettre cela dans la tête car le jour où nous commencerons à penser argent, nous validerons la chute de notre pays », cite Saïd Mouhoudhoir. Un autre fait marquant de son parcours politique est ce fameux jour où elle a exigé de la France, si jamais l’envie lui prenait de se retirer, qu’elle laisse Mayotte dans l’état où elle l’a trouvé en 1841, c’est-à-dire, libre et hors du « joug » comorien.

« Une grand-mère pour l’ensemble de l’île »

Zakia Meresse est la fille de Zaïna Meresse (principale lieutenant de Zéna Mdéré) dans son combat politique et sa quête de Mayotte département français d’outre-mer. Bien qu’encore assez jeune (avant de partir s’installer dans l’Hexagone), elle garde de la leader du commando des Chatouilleuses l’image d’une « grand-mère, pour sa propre famille, mais également pour l’ensemble de l’île ». Celle-ci se demande ce qu’aurait été la destinée de Mayotte sans l’engagement politique de Zéna Mdéré et de ses camarades. « Grâce à Dieu, les sacrifices auxquels elles ont consenti ont été déterminants pour l’avenir de générations de Mahorais qui ont suivi après. » Souvenirs indélébiles pour Zakia, les arrivées de Zéna (et de sa cohorte de Chatouilleuses) chez sa mère. « Elle me demandait toujours de préparer un repas avant qu’elles n’arrivent. Et si elle était affairée à quelque chose, elle me demandait d’en prendre le relais dès qu’elles les voyaient arriver afin qu’elle puisse s’entretenir avec sa présidente et Bouéni Mtiti qui l’accompagnait toujours. Je m’exécutais évidemment car dans le code mahorais de bienséance à cette époque, un enfant n’avait pas à se mêler des discussions des adultes. » Elle l’assure, la figure emblématique de Mayotte française restera toujours dans sa mémoire « une grand-mère merveilleuse, une grand-mère aimante pour tous les Mahorais. Qu’elle dorme en paix et prie pour notre salut à tous et à toutes ». Malgré les journées de travail préparatoires à l’événement de dimanche, la fille de Zaïna Meresse fait part de sa joie immense d’avoir pu y participer physiquement.

Au secours de Mayotte

Echati Saidina Assane, dite « Ma Mouhamad Soulé », est l’une de ces personnes qui ont pu souvent approcher Zéna Mdéré bien qu’étant encore jeune. Résidente de Mamoudzou, elle est originaire de Bandrélé qu’elle présente fièrement comme étant l’autre village de la défenseuse de Mayotte Française après Pamandzi son lieu de résidence. « J’ai bien connu bouéni Zéna que nous considérons comme la mère et la grand-mère de tous les Mahorais. » Elle garde le souvenir de multiples rencontres avec celle que Mayotte célèbre en ce dimanche, tant il lui est difficile de savoir lequel relater en premier. « Je me dois avant tout de remercier Dieu pour l’avoir envoyé secourir Mayotte et ses habitants qui ont tant souffert de la mainmise des dirigeants comoriens de l’époque pré-indépendance. Quoi de mieux pour une personne décédée que d’avoir laissé derrière elle un nom illustre honoré par toute la population et toutes les générations ? Elle n’a pas eu la chance d’enfanter mais elle a été une mère comblée, avec la joie d’être la mère de milliers de Mahoraises et de Mahorais », tient à rappeler Echati Saïdina Assane. Selon elle, la bonté et la générosité sans limite de Zéna Mdéré est à prioriser dans ses actes à transmettre aux futures générations. « Je me souviendrai toujours que lorsqu’il lui a été proposé d’aller habiter le quartier à construire des décasés à Pamandzi, elle s’est d’abord préoccupée de savoir s’il contiendrait des écoles pour éduquer les enfants, un collège, un lycée et une mosquée pour la population avant de donner son accord. Quelle merveilleuse mère et grand-mère pour les enfants de cette île. Que Dieu lui accorde un bon repos éternel avec toutes ses camarades de lutte », conclut-elle.

Aboubacar Abdallah Djaha a lui aussi bien connu Zéna Mdéré. Et pour cause, il est un parent proche de feu Bouéni Mtiti, inconditionnelle adjointe de la présidente du mouvement des femmes mahoraise. Élève à l’école coranique de Moitsoumou Henry (voisine du domicile de Bouéni Mtiti à Labattoir), il ne perdait aucune occasion de venir écouter les enseignements de la Chatouilleuse en direction de ses fidèles chatouilleuses et de la jeunesse. « Bouéni Zéna est notre maman à tous parmi nos mères biologiques individuelles. Lorsqu’elle convoquait Mayotte toute entière au domicile de Bouéni Mtiti, notre maîtresse coranique nous demandait d’aller puiser l’eau dans un puits voisin et remplir quantité de récipients afin que les visiteurs n’en manquent pas », raconte-t-il. « Elle passait beaucoup de temps chez son adjoint, des journées entières, parfois des semaines. Il est plusieurs fois arrivé que les autorités viennent procéder à leur arrestation en ce lieu. Parfois elles étaient relâchées rapidement, parfois plusieurs jours plus tard », se souvient Aboubacar Abdallah Djaha.

Un homme condamné pour avoir tabassé son petit frère

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Convaincu que les coups font partie de l’éducation, un jeune Comorien âgé de 20 ans a été condamné pour des violences sur son frère âgé de 11 ans. Ce dernier s’était réfugié en sang au poste de la police municipale de Koungou.

Un jeune homme de 20 ans a été condamné à un an de prison avec sursis pour des violences physiques sur son petit frère de 11 ans, ce vendredi 25 octobre, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Ensanglanté, le garçon était venu se réfugier au poste de la police municipale de Koungou, deux jours avant. En charge de ses frères et sœurs, les coups étaient pour le jeune homme un mode d’éducation.

Les policiers municipaux de Koungou ont la surprise de trouver un petit garçon venu se réfugier au poste, le mercredi 23 octobre. Âgé de 11 ans, son corps et son visage étaient couverts de plaies en sang. L’enfant auditionné par les fonctionnaires a dit avoir été frappé par des coups de câble électrique par son grand frère. Arrivé au poste pour fuir les violences, il était encore terrorisé lors de l’audition et se recroquevillait en position fœtale dans un coin de la pièce. Le grand frère, un jeune Comorien âgé de 20 ans, est rapidement arrêté, puis jugé ce vendredi en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. L’enfant explique qu’il devait aller à l’école coranique ce matin-là mais ne s’est pas réveillé. La veille, il s’est couché tard pour faire ses devoirs. En retard pour l’école coranique, il aurait été puni.

L’homme à tout faire de la maison

Il fait partie d’une famille de six enfants. Le prévenu, le grand frère, a grandi à Anjouan, sa mère l’a fait venir à Mayotte il y a quelques années. Au domicile, il est responsable du foyer, il s’occupe de l’éducation de ses petits frères et sœurs, va faire les courses au marché, etc. Pendant la garde à vue, il explique que son petit frère lui a répondu quand il s’est aperçu de son retard pour l’école coranique. « Votre petit frère a ouvert la bouche, ça ne vous a pas plu qu’il parle mal alors vous l’avez frappé d’abord avec un bout de bois puis le fil d’un chargeur de portable sur les jambes, le dos », décrit Alexandra Nicolay, la présidente du tribunal correctionnel. Le jeune homme dit « ne pas savoir » à quel point il avait violenté son frère. « Pourtant, il y avait du sang partout, vous ne lui avez pas donné de soins médicaux, vous vous êtes acharnés sur lui », renchérit la présidente. Les rapports médicaux montrent des photographies des plaies de la victime, mais également des cicatrices plus anciennes sur le dos, indiquant que ce ne serait pas la première fois qu’il aurait été battu. Pendant les interrogatoires, le prévenu a rapporté qu’à Anjouan il a grandi avec l’idée que frapper un enfant est courant s’il désobéit.

L’allure chétive, des pansements encore sur le coude, le petit garçon est arrivé au tribunal en cours d’audience avec ses parents. Assis seul sur le premier banc, invité à s’exprimer, il dit « ne pas vouloir que son frère soit enfermé ». Tout au long du jugement, il regarde ses pieds et joue nerveusement avec ses mains. « Ton frère a fait quelque chose de très grave selon la loi française. Mayotte, c’est un département français et la loi française n’autorise pas qu’on fasse du mal aux enfants », lui répond la présidente du tribunal.

« La violence casse un enfant »

Pour défendre ses intérêts, une administratrice a été désignée, représentée par maître Mélanie Trouvé pendant le jugement. « Nous sommes face à un grand frère qui prend le rôle du père, il n’a pas corrigé le garçon mais il l’a tabassé, lacéré de toutes parts. Même en se plaçant dans un prisme différent où la violence peut être tolérée, ce niveau serait toléré nulle part que ce soit aux Comores ou ici. » Avant de souligner en quoi celle-ci « casse un enfant, l’empêche de grandir physiquement et psychiquement, de s’épanouir, l’empêche de bien apprendre à l’école et rompt la confiance envers les adultes ».

La substitute du procureur de la République, Cassandre Morvan, requiert huit mois de prison ferme. Maître Laurent Bayon, l’avocat de la défense, présente le jeune homme comme un homme qui « n’a connu que la violence comme modèle d’éducation. Sa mère l’a fait venir des Comores pour faire les tâches ménagères, on lui demandait tout et n’importe quoi ». Il voit les parents comme fautifs, ils « ont cautionné cette violence » à l’égard de l’enfant. Il plaide plutôt pour des travaux d’intérêt général, « plus utiles » selon lui, qu’une incarcération à la prison de Majicavo-Koropa où il doute que « les mois passés là-bas va inverser la norme et les références » du prévenu.

Le tribunal le condamne à douze mois de prison avec sursis et 8.000 euros à verser pour dommages et intérêts. Sans papiers, il risque d’être expulsé aux Comores, en fonction de ce que décidera la préfecture de Mayotte.

Miss Salouva : « On peut être ronde, fine, de petite taille, ce qui compte, c’est d’aimer sa culture »

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Ce samedi 26 octobre, les six candidates au concours Miss Salouva 2024 ont été révélées au public à la médiathèque de Passamaïnty. L’une d’elles deviendra une ambassadrice de la tenue traditionnelle mahoraise lors de l’élection du 14 décembre.

Santé mentale : un secteur qui tente encore de se coordonner à Mayotte

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Maïmouna Madi, qui travaille au CCS de Bandrélé, a évoqué son retour d’expérience après la formation sur les premiers secours en santé mentale.

Lors de la conférence sur la santé mentale, qui était organisée jeudi au lycée des Lumières de Kawéni par l’Agence régionale de Santé (ARS) Mayotte, les acteurs de la santé mentale se sont réunis pour restituer les résultats de travaux de groupes organisés la semaine dernière. Le but, proposer des solutions pour améliorer l’offre de soins et de suivi encore restreinte et peu coordonnée sur l’île. 

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Le directeur de l’ARS Mayotte, Sergio Albarello, met l’accent sur l’importance d’une politique de santé territoriale adaptée à Mayotte.

Si le sport est la grande cause nationale de 2024, la priorité sera la santé mentale pour l’année 2025, avait annoncé le Premier ministre Michel Barnier lors de son discours de politique générale en septembre. Et la question (pré)occupe particulièrement les professionnels de santé et les associations, qui souffrent des manques de personnel, de moyens et de coordination. L’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte a organisé des ateliers participatifs avec les acteurs du secteur la semaine dernière, dans le cadre des semaines d’informations sur la santé mentale (SISM). La restitution des ateliers a eu lieu au lycée des Lumières de Kawéni, jeudi 24 octobre.

Mlezi Maore, Horizons, le centre hospitalier de Mayotte (CHM), la Croix rouge, Autisme Mayotte, le groupe d’entraide mutuelle (GEM), et d’autres structures ont assisté à l’événement pour faire part de leurs recommandations et de leurs difficultés dans la prise en charge des publics concernés par des problématiques liées à la santé mentale. « Nous sommes parfois confrontés à des situations de violence lorsque des personnes sont orientées vers nos services, mais ne sont pas stables et nécessitent une hospitalisation », raconte Kassim Abidi, directeur d’établissements au pôle handicap de Mlezi Maore. Face à l’amer constat du service psychiatrie du CHM qui dispose de dix lits pour toute l’île (ils passeront à 25 prochainement), les associations et les soignants se sentent débordés. « L’île a des besoins colossaux », résume simplement Ernestine Bakobog, directrice de l’association Autisme Mayotte.

Avec des tabous à la peau dure, et une précarité tenace, les associations et services hospitaliers ne parviennent pas à « repérer » la patientèle et à être eux-mêmes repérables. Bien sûr, ils s’échangent des conseils, s’envoient des patients, mais cette collaboration n’est pas organisée. L’une des solutions proposées lors des ateliers collectifs, c’est la création d’un annuaire, pour faciliter le travail des structures et mais aussi aider les personnes cherchant un appui. Des maraudes, avec des équipes dédiées, apparaissent aussi comme proposition, pour tenter d’aller chercher le public isolé, précaire ou habitant loin des structures de santés.

Des actions en pratique dès 2025

Un des grands enjeux, de la conférence, c’est aussi déstigmatiser la santé mentale et les troubles qui peuvent y être associés. « Les personnes atteintes psychiquement sont stigmatisées et/ou isolées », se désole Prosper Ndayisaba, qui dirige le GEM de Cavani. Les propositions s’enchaînent pour familiariser la population à la thématique, tout en respectant les traditions et les cultures : flyers, mois de sensibilisation, site web… Et surtout combattre la méconnaissance qui entoure les traitements. La psychiatrie fait peur sur l’île, et y être associé aussi. « Je ne savais pas quoi faire pour aider mon cousin », confie Maïmouna Madi, qui travaille au CCS de Bandrélé. Elle a bénéficié, comme une soixantaine d’autres employés du social, d’une formation sur les premiers secours de la santé mentale, organisée par le pôle prévention de l’ARS en juin à Tsingoni. Selon elle, cette formation l’a fait changer de regard sur les troubles psychiques, mais aussi sur la manière de les accompagner.

Les échanges ne se sont pas cantonnés aux restitutions des ateliers. Face au directeur de l’ARS, Sergio Albarello, et à la directrice de la santé publique de la structure, Fatiha Djabour, les interventions ont soulevé d’autres questionnements. « Est-ce que l’ARS pense aux aidants, qui sont en grande souffrance eux aussi ? Nous avons une plateforme de diagnostic, une association, mais pas de lieu qui leur permettrait d’avoir un temps de répit », note Ernestine Bakobog. Elle questionne aussi l’ARS sur l’importance de mettre en place une structure qui n’est pas directement associée au médical. Si les ateliers ont permis de dresser des fiches d’actions, – comme des campagnes de sensibilisation, des réunions mensuelles, de maraudes, ou encore, la création d’un annuaire en ligne et d’un site pour répertorier toutes les structures – qui devraient voir le jour dès le premier trimestre 2025, certains problèmes ne peuvent pas être réglés grâce à un travail de collaboration.

Le manque de personnel en tête de liste. « Même en ayant des locaux, on n’a pas les équipes pour les exploiter », tient à rappeler le docteur Alexandra Martalek, psychiatre.

4.000 personnes participent à la marche d’Amalca à Mamoudzou

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Alors qu’Octobre rose, le mois dédié à la sensibilisation contre le cancer du sein, touche bientôt à sa fin, environ 4.000 personnes ont rejoint le front de mer de Mamoudzou pour « Mwendro wa Tama », ce dimanche matin. Avec l’aide de la mairie de Mamoudzou, la marche organisée par Amalca (l’association mahoraise de lutte contre le cancer) consistait en une marche de cinq kilomètres qui partait du centre de Mamoudzou, puis passait par le carrefour Baobab et le rond-point du stade de Cavani. Sous une chaleur accablante, mais dans la bonne humeur, le cortège a monté la rue Cavani pour rejoindre le rond-point SFR à Kawéni et ensuite retourner au front de mer, où l’événement s’est conclu par un flash mob. « Aujourd’hui, nous regardons en arrière et voyons bien plus qu’une marche : nous voyons un mouvement d’amour et de solidarité. Merci à tous ceux qui ont fait de « Mwendro wa Tama » un moment de soutien inoubliable. Votre présence est un immense espoir pour les femmes de Mayotte et partout dans le monde », assure Amalca dans son message de remerciement après la marche.

Nouvelle campagne de vaccination contre le choléra à la Grande Comore

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La Grande Comore, qui a le taux vaccinal le plus faible du pays (39%), connaît une résurgence de cas de choléra, ces dernières semaines.

Le ministère comorien de la Santé appelle la population de l’île frappée par une résurgence de cas, depuis début septembre, à prendre les doses du vaccin. Sans l’éradication de la maladie, les projets d’envergure dans le domaine de la santé risqueraient d’être sérieusement affectés, si l’épidémie n’était pas vaincue.

L’annonce a été faite, samedi, au siège du ministère de la Santé de l’Union des Comores, en présence du directeur général de la santé et d’autres représentants de partenaires qui appuient le pays à améliorer son système sanitaire. A partir de mercredi, une campagne de vaccination contre le choléra va commencer au niveau de la Grande Comore, qui détient le taux vaccinal le plus faible des trois îles (39%) et qui par ailleurs connait, depuis le 14 septembre, une résurgence de cas identifiés en particulier au nord dans les régions de Mitsamihuli et de Mboude. « A partir du lundi, nous commencerons à Mitsamihuli, car c’est là-bas, où le premier malade a été signalé, ce qui nous a permis de se rendre compte que des poches de résistance existaient au nord. Les centres sont déjà opérationnels. Deux jours plus, tard, la campagne sera lancée officiellement sur l’île », a indiqué le secrétaire général de la santé, le docteur Ben Imane. A l’en croire, ce nouveau programme de vaccination durera cinq jours. « Nous appelons la population de la Grande Comore à se rendre en masse dans les centres pour vacciner. Des équipes déjà formées seront également déployées sur le terrain. Les doses de vaccin sont disponibles », a ajouté le docteur Ben Imane soulignant au passage que grâce à la vaccination, l’on se protège soi-même ainsi que l’entourage.

Il faut noter que cette décision de vacciner les récalcitrants intervient une semaine après le refoulement par les autorités malgaches d’un bateau, en provenance des Comores, en raison de la résurgence des cas, observés ces deux derniers mois. Parti le 17 octobre en direction de Mahajanga, avec à son bord plus de 280 passagers dont des femmes enceintes, le navire Acadie n’a pas été autorisé à accoster et a dû faire demi-tour. Un épisode qui a causé une brouille diplomatique la semaine entre Moroni et Antanarivo. Dans son dernier communiqué, publié samedi 19 octobre, la diplomatie malgache a dit assumer la fermeture des voies maritimes aux bateaux en provenance des pays touchés par le choléra.

Les écoles aussi

Raison pour laquelle, les autorités sanitaires de l’archipel insistent sur la nécessité de faire vacciner la population de l’île afin d’espérer atteindre une immunité collective. Au cours de cette campagne, les établissements scolaires seront inclus. Une note conjointe du ministre de l’Éducation et son collègue de la santé est attendue dans les heures qui viennent pour encadrer les opérations et faciliter le travail des agents. « Car si nous ne vaincrons pas le choléra, les projets d’envergure risquent d’être impactés à l’instar de la construction en cours de l’hôpital universitaire d’El-Maarouf ou encore le programme d’assurance maladie généralisée. Sinon, nous serons probablement obligés de prendre des mesures contre ceux qui refuseraient de se faire vacciner. Par exemple, les interdire de se rendre dans les îles sans la présentation de la carte », a martelé le secrétaire général du ministère de la Santé. De son côté, le directeur général de la santé, le docteur Saindou Ben Ali, a rappelé qu’en plus de la vaccination, la population ne doit pas non plus abandonner les mesures d’hygiène comme le lavage des mains avec de l’eau javélisée. Depuis le retour des cas résiduels de choléra au nord de la Grande Comore, voilà maintenant un mois et demi, seules trois personnes sont décédées. Dans les centres d’hospitalisation, l’on accueille parfois un seul malade par jour, comme ce fut le cas, samedi, à Samba, situé au nord de Moroni. « La résurgence s’explique par le faible taux de couverture vaccinale. Par exemple, dans la région de Mitsamihouli, on était avec un taux de 30% et n’est passé qu’à 36% quand nous avons relancé la campagne juste après l’apparition des cas causée par le manque d’adhésion de la population à se protéger par voie vaccinale », déclarait, la semaine dernière, le docteur Faouzouz Ben Aboubacar, chargé de la surveillance épidémiologique.

Des erreurs comptables font apparaître un déficit au syndicat des eaux

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Remis à flot financièrement, ces dernières années, le syndicat Les Eaux de Mayotte (ex-Smeam) tente de rattraper ses gros retards d’investissement mis en lumière par la sécheresse de 2023 (48,4 millions d’euros figurent en dépenses d’investissement en 2023). Pour assurer les financements, il est donc nécessaire de trouver un équilibre budgétaire sur lequel la préfecture de Mayotte maintient l’attention, voulant éviter de nouvelles dérives. Ainsi, quand le secrétaire général de la préfecture de Mayotte, Sabry Hani, s’aperçoit que les comptes 2023 des budgets « eau » et « assainissement » affichent respectivement 7,3 millions d’euros et 14,2 millions d’euros de déficits, il demande à la Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte de se pencher dessus (en vertu de l’article L.1612-14 du code général des collectivités territoriales).

En se plongeant dans les comptes, les magistrats se sont aperçus que des erreurs d’écriture sont la cause de ces importants déficits. Il y a par exemple cet oubli du report d’un prêt de dix millions d’euros contracté auprès de l’Agence française de développement (AFD). « L’absence de cet encaissement dans le relevé a entraîné l’omission du titre permettant de régulariser budgétairement ce flux comptable ; que, par suite, il convient de corriger les recettes d’investissement du budget « eau » d’une somme de 10.000.000 d’euros », note la Chambre. Pareil pour un solde créditeur de 4,1 millions d’euros au résultat du compte administratif du budget « eau » 2023, les deux cumulés laissent plutôt apparaître un excédent de 114.458 euros « au lieu d’un déficit de 14.206.913 d’euros pour l’exercice 2023 ». Pour le budget « assainissement », c’est en revanche l’inverse qui s’est produit avec un déficit de presque six millions d’euros « au lieu d’un déficit de 2.848.080 d’euros » enregistré au départ. Toutefois, avec le report des exercices précédents (+9,4 millions d’euros pour les deux budgets réunis)le compte administratif 2023 enregistre finalement « un excédent cumulé des budgets « eau » et « assainissement » de 3.350.094 d’euros ».

Si aucune mesure de redressement n’est donc préconisée, la Chambre invite le syndicat des eaux mahorais à « améliorer, en étroite collaboration avec le comptable public, le suivi des restes à recouvrer et à payer, de sa dette financière et l’apurement des comptes d’imputations provisoires ; qu’à ce titre il est anormal qu’un compte 471 « recettes à classer ou à régulariser » présente un solde débiteur ». Il lui demande aussi de « procéder à l’émission des titres de recettes en fonction de l’exigibilité des créances et non de leurs versements effectifs ».

Le chômage en légère hausse à Mayotte au troisième trimestre 2024

Selon France Travail, si le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté au cours du trimestre à hauteur de 2,4 % à Mayotte – contre une augmentation de 0,2 % en métropole – il est en baisse de 11,8 % sur l’année 2024. Par comparaison, le chômage est en hausse de 9,8 % en Guyane et de 0, 1 % à La Réunion pour 2024. Les autres territoires enregistrent de légères baissent au cours des trois trimestres (-1,4 % pour la Guadeloupe et -1,2 % en Martinique).

Une cagnotte pour permettre au pompier disparu de venir à Mayotte

Dimanche 20 octobre, un ULM parti de Nosy Bé et qui devait rejoindre Mayotte a disparu. À son bord, deux pilotes instructeurs, Karim Amroussi et Khalid Kaa. Toujours sans nouvelle, la famille de Karim, qui se trouve en métropole, a lancé une cagnotte sur la plateforme Cotizup, pour se rendre sur l’île et être au plus près des recherches. « Ce voyage imprévu et difficile représente un coût important, car ils viennent de métropole et en force, à sept ou huit personnes », expliquent les proches du disparu qui ont lancé la cagnotte. Elle est disponible à l’adresse suivante www.cotizup.com/pour-retrouver-karim.

Les recherches menées par les autorités malgaches, avec l’appui d’un hélicoptère de la gendarmerie et d’un navire de la marine française, n’ont pour l’instant pas abouti.

Des coupures d’eau anticipées dans le nord et sud de Grande-Terre

La Société mahoraise des eaux (SMAE) a procédé, ce samedi, à des coupures anticipées dans les secteurs de Koungou, Kawéni village, Kani-Bé, M’zouazia, Moina Trindri Bas, Chirongui village et Bandrélé. En raison de la forte demande en eau, les stocks dans les réservoirs ne pouvaient pas permettre de satisfaire la distribution d’eau jusqu’à 14h, heure prévue pour les coupures, conformément au planning des tours d’eau. Ces coupures « sont nécessaires pour limiter les perturbations fortes de la distribution d’eau dans le contexte actuel de partage de l’eau », défend le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte.

Ben Issa Ousseni à la rencontre du nouveau gouvernement

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Afin que le gouvernement nommé il y a un mois n’oublie pas Mayotte, Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental, s’est rendu à Paris avec Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, et Abdoul Kamardine, le conseiller départemental du canton de M’tsamboro, le président du Sdis de Mayotte.

Voulant relancer le double projet de lois Mayotte, Ben Issa Ousseni s’est rendu à Paris, ces lundi et mardi. Le président du conseil départemental de Mayotte a pu rencontrer le Premier ministre, Michel Barnier, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et le Mahorais Thani Mohamed Soilihi, nouveau secrétaire d’État à la Francophonie et aux partenariats internationaux.

Qu’est-ce que le GPO défendu par le préfet de Mayotte ?

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Le groupement de partenariat opérationnel (GPO) permet d’établir des actions ciblées, comme ici à Koungou, il y a deux semaines. Préfecture de Mayotte

Avec les groupements de partenariat opérationnel (GPO), l’idée est de pouvoir se concentrer sur des territoires et des problématiques précises en réunissant forces de l’ordre, associations, la commune et les services de l’État autour de la table. A Mayotte, le préfet François-Xavier Bieuville s’appuie sur ce dispositif pour tenter d’enrayer la délinquance. Explications.

Comment ça marche ?

« On fait travailler tout le monde, le maire, les associations, les services de la commune, la gendarmerie, la police et on essaye de recueillir du renseignement un peu intéressant », défend le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. Ce partisan convaincu par le groupement de partenariat opérationnel (GPO) compte développer ce dispositif qui se décline à petite échelle (village ou intercommunalité) pour mettre fin à la commission de faits de délinquance.

Quel est l’intérêt des forces de l’ordre ?

Il part d’un principe simple, il n’y a pas mieux que la population pour faire remonter les problèmes et éventuellement repérer quelles personnes en sont à l’origine. En associant citoyens et associations, gendarmes et policiers peuvent ainsi mieux cibler leurs actions. Pour éviter les représailles, « on protège les personnes qui nous donnent des renseignements avec une confidentialité absolue », assure le préfet, qui a fait un point sur la sécurité et sur l’apport de ces GPO avec les élus locaux, ce jeudi, à Mamoudzou.

Et côté mairies ?

Ce GPO est une réponse à l’une des revendications des maires mahorais d’être mieux associés aux opérations des forces de l’ordre. Ils peuvent ainsi y apporter leur concours. Et pour les associations, « ce qui est intéressant, c’est ce que vous prenez la mesure de votre implication sociale. Ce travail avec les associations est important parce qu’il va nous permettre d’irriguer le terrain », estime le préfet.

Où les GPO sont mis en place ?

La préfecture en comptabilise déjà six et le premier a vu le jour à Combani-Miréréni, deux villages connus pour des affrontements récurrents entre les bandes de jeunes. « On a Tsoundzou, Dembéni-Iloni qui va peut-être être étendu à Tsararano. En Petite-Terre, on s’appuie sur le CLSPD (N.D.L.R. conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance) qui fonctionne bien. C’est un CLSPD+ si vous voulez. Tandis que Sada s’est lancé récemment », énumère le directeur de cabinet du préfet, Aurélien Diouf. L’un des derniers GPO est celui de la commune de Koungou, qui se concentre davantage sur les villages de Majicavo-Koropa et Koungou.

Qu’est-ce qui enclenche la création d’un GPO ?

« On commence par un village et une problématique », explique le directeur de cabinet de la préfecture. Il prend l’exemple de Koungou et Majicavo-Koropa, une zone où les caillassages sont réguliers. A Combani, c’est vers les associations sportives que les efforts se sont concentrés au départ, les violences ayant parfois lieu en marge des compétitions.

D’autres créations sont-elles à venir ?

C’est le souhait de la préfecture en tout cas, qui a vu l’interpellation récente des agresseurs des automobilistes, le 11 octobre à Koungou, comme le signe que le GPO de Koungou fonctionne. Deux nouvelles communes se sont montrées intéressées lors de la conférence sur la sécurité de ce jeudi, Bandrélé et Acoua. La première a en mémoire les affrontements entre Nyambadao et Hamouro, d’il y a deux semaines. Alors que pour la plus petite commune de Mayotte, Aurélien Diouf évoque quelque chose de plus cibler, notamment sur des individus avec des chiens.

Pour Mamoudzou, la préfecture de Mayotte ne cache pas qu’elle aimerait la création d’un GPO pour le village de Kawéni.

« Le rideau de fer » maritime pas encore monté

Promis par Gérald Darmanin, l’ex-ministre de l’Intérieur et de l’Outremer, « le rideau de fer » maritime « est en train de se mettre en place », assure le préfet. Il s’appuie déjà sur deux choses, le futur ponton de l’îlot Mtsamboro et la mise en service de deux radars sur des anciennes barges. Le premier servira à réduire le délai d’intervention des intercepteurs. « La zone du nord est celle où les passeurs passent le plus souvent », affirme le délégué du gouvernement. « Il faut 45 minutes pour monter depuis Dzaoudzi quand la mer est bonne. Demain, il faudra cinq ou dix minutes pour arriver à intercepter un kwassa au nord. » Concernant les nouveaux radars, « ils auront une meilleure détection et une meilleure perception ». « Des éléments techniques » supplémentaires seraient en cours de validation par le ministère de l’Intérieur.

Sur les expulsions d’étrangers en situation irrégulière en provenance de l’Afrique des Grands lacs, la préfecture comptabilise six vols réalisés grâce à un accord avec la République démocratique du Congo. « Cela fait 110 personnes exactement. » Une visite de Bruno Retailleau dans cette zone géographique doit normalement déboucher sur d’autres accords de reconduite à la frontière (son prédécesseur Gérald Darmanin avait fait la même promesse).

Une lettre aux habitants

Avant de rencontrer les élus, ce jeudi matin, le préfet de Mayotte s’est fendu d’une lettre « aux Mahoraises et aux Mahorais ». Revenant sur l’agression d’une famille à Koungou, le 11 octobre, il fait état de l’interpellation des auteurs et du téléphone portable retrouvé. C’est ce fait-divers en plein jour et dans le centre du village qui a poussé le collectif des citoyens de Mayotte à bloquer dès le lundi suivant le bureau des étrangers de la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou. Louant la mise en place du GPO de Koungou (voir ci-dessus), il défend son bilan en s’appuyant une baisse de 5,8% des faits de violence par rapport à 2023. « Le message des Mahoraises et des Mahorais est très clair et constant : les Mahoraises et les Mahorais ne veulent pas d’un préfet qui commente les violences, ils veulent un préfet qui agit pour améliorer leur quotidien », fait-il valoir. La lettre est à retrouver sur notre site mayottehebdo.com

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Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes