Quatre jours après l’accident mortel sur la rocade, les trois voitures qui ont pris la fuite n’ont toujours pas été identifiées. Pour rappel, Francky, 36 ans et originaire de Mt’sapéré, s’est fait renverser samedi par une voiture sur la rocade de M’tsapéré aux alentours de 20 heures. Il s’est ensuite fait rouler dessus par deux autres voitures. Il est mort sur le coup. Aucun des conducteurs ne s’est arrêté selon les témoins. Francky a été inhumé lundi à Bambo. Il est demandé à tout témoin des faits, et pour les besoins de l’enquête, de prendre attache avec la Brigade Accidents et Délits Routiers du Commissariat de Police de Mamoudzou 976 au 06 39 69 45 97 ou 02 69 61 12 22 (postes 4920 ou 4921).
Élection à la CCI ce mercredi 2 novembre
Mercredi prochain se tiendront les élections internes à la Chambre de commerce et d’industrie. Le siège des bureaux de vote pour les élections des membres de la CCI et des délégués consulaires est fixé dans les mairies des communes du département à l’exception des communes de Bouéni, de Kani-Kéli et d’Acoua. Les électeurs de la commune d’Acoua exerceront leur droit de vote au bureau de vote de M’tsamboro et les électeurs des communes de Kani-Kéli et de Bouéni au bureau de vote de la commune de Chirongui. Le scrutin sera ouvert, le mercredi 2 novembre 2016, à 8h et clos à 18h. La commission d’organisation des élections, chargée du bon déroulement des opérations électorales, a décidé que l’autorité compétente pour établir les procurations est la chambre de commerce et d’industrie de Mayotte. Les électeurs souhaitant établir une procuration sont invités à se présenter à la CCI, dans les meilleurs délais. Chaque électeur ne peut disposer que d’une seule procuration et ne peut donner procuration à un autre électeur que s’il est inscrit dans la même sous-catégorie professionnelle.
Plus de 50 000 € pour 10 projets dans la lutte anti-drogue et les addictions
Dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017, la Mildeca de Mayotte (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) sous l’égide du secrétaire général adjoint, a lancé le 2 août 2016 le tout premier appel à projets clôturé le 30 septembre dernier.
Pour rappel, une enveloppe de 37 100 € était mobilisée pour soutenir toutes les initiatives en faveur de la prévention des conduites addictives, de l’accompagnement des populations les plus vulnérables, du renforcement des actions de prévention et de toutes les actions permettant de renforcer la sécurité, la tranquillité publique et l’application de la loi en la matière. Un complément de 14 980 € a également été obtenu par la préfecture de Mayotte pour porter l’enveloppe mobilisable sur le territoire à un total de 52 080 €. Une somme qui peut paraître assez faible par rapport aux problèmes que rencontre l’île notamment en ce qui concerne les ravages de la chimique (drogue de synthèse).
À ce titre, 11 projets ont été déposés par des acteurs diversifiés représentant les collectivités, le monde associatif et les partenaires institutionnels. 10 projets ont été retenus parmi lesquels :
• Ateliers de prévention des comportements à risque (commune de Chirongui) ;
• Journée de sensibilisation et de lutte contre les addictions (commune de Koungou) ;
• Simulateur de conduite alcool et stupéfiants (E-Vente) ;
• Actions de prévention et de lutte contre les addictions et la chimique (CCAS de Pamandzi) ;
• Repérage des populations vulnérables et ateliers de lutte contre les drogues et les conduites additives (CCAS de Dzaoudzi) ;
• Suivi et accompagnement des personnes en situation d’addiction (CHM ) ;
• Journée départementale de la promotion de la santé, campagne de communication sur la prévention des addictions, formation de jeunes en relais santé, actions de prévention des addictions en direction des détenus (IREPS).
Ce premier appel à projets permettra ainsi de soutenir les initiatives en faveur de la lutte contre les addictions et de structurer un réseau naissant d’acteurs dynamiques en la matière. Un second appel à projets sera lancé début 2017 pour appuyer de nouvelles initiatives et de nouveaux acteurs de cette politique publique.
Débordements de Kawéni : le bénévole a été libéré et comparaîtra en mai prochain
Le membre de l’association « Les gardiens du littoral » interpellé mercredi dernier, a été libéré ce matin de sa garde à vue. Il avait été arrêté par la police lors des troubles survenus il y a deux jours à Kawéni.
Des débordements nés à la suite de la décision du tribunal correctionnel mercredi de condamner un jeune du quartier accusé d’avoir frappé un agent de police, à 2 mois de prison ferme. Le bénévole bien connu dans le village pour son engagement auprès des jeunes est poursuivi quant à lui pour outrage sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Celui-ci nie ces allégations et dit au contraire avoir voulu assurer un rôle de médiateur. Ses soutiens organiseront un rassemblement demain dans le quartier afin de témoigner leur soutien à l’intéressé ainsi qu’à leur ami incarcéré « injustement » d’après eux.
Ils étaient quelques dizaines de jeunes du quartier réunis sous un préau près de la poste de Kawéni ce midi pour décider de la marche à suivre pour soutenir leur ami qui milite depuis plus d’un an pour la cause de la jeunesse désœuvrée de l’île. Après environ 40 heures de garde à vue le métropolitain est sorti du commissariat ce matin même avant de rejoindre son comité de soutien.
Celui-ci se dit victime d’une injustice. En effet, il comparaîtra en mai prochain devant le tribunal correctionnel car il est soupçonné d’avoir insulté des policiers lors des affrontements entre les jeunes et les forces de l’ordre. Mais Vincent* nie ces accusations. « D’après leur rapport, je les ai traités de « cowboys » et j’aurai dit, « on va tous vous niquer bande de trous du c** » mais c’est faux », jure-t-il avant d’ajouter, « la seule chose que j’ai dite c’est « dégagez, ça va mal finir » parce qu’ils continuaient d’avancer et ils risquaient de tomber dans un piège au croisement de plusieurs rues et finir encerclés par des jeunes ». C’est sa parole contre celle des policiers en question.
Vincent ajoute qu’un responsable de la Bac les aurait autorisés à intervenir en tant que médiateur. « Nous l’avons déjà fait par le passé avec l’ancien commissaire et cela avait permis de débloquer des situations », rappelle-t-il. Le militant associatif explique avoir du début jusqu’à la fin tenté de calmer la tension avec quelques comparses. « Certains policiers étaient tendus et me mettaient en joue avec leur flash-ball alors que j’essayais de leur faire comprendre qu’il fallait qu’ils se replient pour que les jeunes se calment et rentrent chez eux », argumente-t-il. S’en est suivi son interpellation pour les motifs présumés et évoqués plus haut. Le jeune homme va passer près de deux jours dans une cellule du commissariat ce qui paraît beaucoup pour quelques injures: « certains agents voulaient me mettre en détention provisoire à Majicavo et n’ont cessé de m’insulter », raconte le prévenu.
Mais le plus dur est à venir pour le présumé auteur de propos outranciers à l’encontre des forces de l’ordre puisque son nom a d’ores et déjà été divulgué dans certains médias. Cette absence de préservation de l’anonymat de l’individu va malheureusement pour lui conduire indirectement à sa suspension par le Vice-rectorat puisqu’il est assistant d’éducation dans un établissement scolaire. Un préjudice moral non-négligeable que certains confrères et consœurs n’ont, semble-t-il, pas pesé au moment de rédiger leur article ou de réaliser leur reportage. À cela s’ajoutent les conséquences pour son avenir professionnel ainsi qu’au niveau familial. « C’est comme si j’avais été condamné avant l’heure. Pour qui vais-je passer aux yeux de mes proches? »
*Nous avons volontairement changé le nom de l’individu afin de préserver son anonymat
L’ARS fait campagne pour prévenir les risques d’AVC
En 2015, 1 880 patients réunionnais et 160 patients mahorais ont été hospitalisés pour un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) selon les données du Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information.
A l’occasion de la journée mondiale des accidents vasculaires cérébraux du 29 octobre 2016, l’ARS Océan Indien et les établissements de santé souhaitent sensibiliser la population sur les signes d’alerte de l’AVC et la conduite à tenir en cas d’apparition de ces signes : agir vite, en appelant le 15 Qu’est-ce qu’un AVC ? Il est provoqué par un arrêt brutal de la circulation sanguine (infarctus cérébral) ou par la rupture d’une artère (hémorragie cérébrale), ce qui entraîne la mort des cellules cérébrales. Plus la prise en charge médicale est rapide, mieux l’AVC sera traité et soigné.
Les signes d’alerte de l’AVC et la conduite à tenir:
1. Une déformation de la bouche.
2. Des troubles de la parole : une difficulté soudaine à trouver les mots ou à les exprimer.
3. Une faiblesse ou un engourdissement d’un côté du corps, bras ou jambe. L’AVC est une urgence absolue et dans ce cas, le mot d’ordre est la rapidité. Si le patient est rapidement pris en charge, les risques de lésions cérébrales irrémédiables sont moindres.
Si vous êtes témoin d’un AVC, agir vite c’est important : appelez le 15.
Opération nettoyage de la mangrove de Mtsapéré
La nature préoccupe à Mayotte, c’est pour cela que la célèbre association, les Naturalistes a organisé, hier matin, en collaboration avec une dizaine d’associations, un nettoyage conséquent d’une partie de la Mangrove de Mtsapéré. Le rendez-vous était donné à 7h30 et a duré toute la matinée.
La sensibilisation à la protection de ces espaces naturels indispensables que sont les mangroves, se poursuit sur l’île. Hier matin, s’est déroulée une opération nettoyage de mangrove à Mtsapéré. Le but est de rendre soucieux les jeunes afin que ces futures générations soient sensibilisées dès le plus jeune âge pour réellement prendre conscience de l’enjeu. Au total, ce sont plus de 80 jeunes de l’Agepac (formation professionnelle en alternance) qui ont contribué au nettoyage de la mangrove. “Ces jeunes ont eu au préalable plusieurs séances de sensibilisation : A quoi sert la mangrove ? Quelles sont les conséquences qu’engendre cette surcharge de déchets ? Etc.… Et aujourd’hui, c’était en quelque sorte les travaux pratiques !”, explique Michel Carpentier, le président des Naturalistes.
Une dizaine d’associations rassemblées pour l’opération
L’association des jeunes Mohéliens, la Fondation d’Auteuil, Mayotte Nature Environnement, les Naturalistes, l’association Djirma, le village d’Eva, l’association Oro, l’association AME, Rohou jardin étaient présentes hier durant toute la matinée avec un gros soutien des professionnels, tels que le Sidevam, E nzo, la Star, Eco-Emballage et la mairie de Mamoudzou. Environ 200 bénévoles au total étaient présents. “C’est une catastrophe, j’ai déjà contribué à de nombreux nettoyages de mangrove sur l’île et celle de Mtsapéré est réellement alarmante ! Nous avons ramassé de nombreux pneus, un nombre considérable de canettes et j’en passe”, note un des bénévoles de l’association Mangrove Environnement.
Au total, ce sont au moins dix bennes, qui ont été remplies soit l’équivalent de six tonnes d’ordures ramassées. Ces ordures ont été dans un second temps triées en fonction de leur matière. Les jours précédents avant l’opération, Enzo Recyclage a déraciné huit carcasses de voitures. Autant dire que la zone est bien atteinte. “La superficie de la mangrove de Mtsapéré correspond à environ dix hectares et ce matin nous avons établi un nettoyage qui recouvre un tiers de la mangrove. Aujourd’hui, avec la marée, il était difficile d’accéder au devant de cette dernière. Il serait nécessaire d’y passer lors d’une prochaine opération car lors d’un précédent passage d’observation, j’ai compté 90 pneus sur les lieux…” déplore Michel Carpentier.
Mayotte : un séisme « à priori de magnitude 4 » ressenti ce matin
Une secousse a été ressentie ce matin (à 9h03) à Mayotte. Le séisme est « à priori de magnitude 4 » et aurait eu lieu à 20 km des côtes de l’île, selon un enregistrement réalisé par l’observatoire de sismologie de Sambava à Madagascar.
C’est ce que nous a indiqué ce matin Severine Bès de Berc, directrice du BRGM (bureau de recherches géologiques et minières) Océan Indien. « Le séisme n’a pas été enregistré par les réseaux internationaux », précise-t-elle. « Nous avons besoin de données locales. »
Les analyses que réalisent actuellement les trois stations (Mamoudzou, Petite-Terre, Dembéni) que compte le BRGM à Mayotte permettront dans les prochaines heures de confirmer la magnitude, de localiser précisément l’épicentre et de définir la profondeur du séisme.
Pour rappel, un tremblement de terre de magnitude 5,1 avait eu lieu le 21 septembre dernier à 10km de profondeur, à 200km à l’ouest des côtes de Mayotte.
MàJ :
Séisme: un épicentre situé à moins de 15 km de l’île
Un séisme a été ressenti ce jeudi 27 octobre 2016 à 09h02 dans plusieurs localités du département de Mayotte. Contrairement au séisme du 21 septembre dernier, celui du 27 octobre 2016 n’a pas été enregistré par les principaux réseaux internationaux, qui localisent tous les séismes de magnitude supérieure à 5 dans cette région du monde. Ceci confirme donc la magnitude plus faible du séisme d’aujourd’hui, probablement inférieure à la magnitude 5. Cependant, le fait que ce phénomène ait bien été ressenti à Mayotte, indique que, malgré sa plus faible intensité, il a dû se produire à une distance proche et que sa magnitude était notable (supérieure à 3). Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM ) est membre du Réseau actinométrique permanent français (RAP) et à ce titre son implantation régionale à Mayotte entretient trois stations accélérométriques : à Kawéni, Dzaoudzi et Dembéni. Le séisme a bien été enregistré par la station de Kawéni. Les données enregistrées par les deux autres stations sont en cours de dépouillement par un ingénieur du BRGM . L’analyse des trois enregistrements permettra de localiser précisément l’épicentre. En première approche, il ressort que le séisme est survenu à une distance très proche de la station, estimée entre 5 et 15 km. Toute personne ayant ressenti le séisme et souhaitant témoigner, est invitée à déposer son témoignage auprès du BRGM au 02 69 61 28 13.
De la couleur dans les rues mahoraises
L’art urbain ou le street art dans de nombreux quartiers de Mayotte ? Oui, depuis deux semaines, l’association « Steet art sans frontières » est bien présente sur l’île aux parfums. Rencontre.
Depuis deux semaines, vous avez certainement pu constater de la couleur recouvrir les tôles grisâtres ou encore les escaliers en béton dans les rues ? Il s’agit du travail de l’association Street art sans frontières. Cette association créée il y a deux ans consiste à faire de l’art urbain à travers le monde. Pour rappel, l’art urbain ou le street art est un mouvement artistique contemporain. Il regroupe toutes les formes d’art réalisé dans la rue, ou dans les endroits publics, et englobe diverses techniques. Ces deux métropolitains, Mathieu et Antoine, arrivés tout droit de Nantes et de Rennes ont été invités par l’association Hip Hop Evolution.
Ces deux passionnés d’art de rue ont déjà mené à bien des projets similaires au Maroc et en Côte d’Ivoire. « Ce projet pour Mayotte s’est fait de fil en aiguille, nous travaillons en collaboration avec le DJ Stereo Fonk et notre projet est soutenu par la Direction des Affaires Culturelles de Mayotte et le Ministre de la Culture », explique Mathieu. Leur projet est construit en plusieurs étapes. Ils sont venus une première fois à Mayotte en septembre pour prendre leur marque et analyser si la population était réceptive à leur projet. Cette fois, depuis 15 jours, ils sont passés à l’acte, avec leurs pots de peinture, ils sillonnent les quartiers les plus sombres de l’île afin d’apporter de la couleur et de la gaieté à ces quartiers un tant soit peu délaissés. « C’est un peu compliqué au début de gagner la confiance des gens, cela met un peu de temps. Néanmoins, les enfants sont un peu plus réceptifs, ce qui tombe bien puisque c’est le but du projet.
Au premier plan, c’est un projet artistique mais derrière tout cela, c’est un prétexte pour rencontrer des gens et discuter de tout et n’importe quoi et surtout les faire participer à notre projet. On essaie de s’adresser à des populations un peu oubliées, Mayotte correspond à nos critères… »nous confient les artistes.
« Nous ne demandons pas un permis de tuer »
Une douzaine de policiers en civil et en dehors de leur temps de travail ont manifesté hier à l’appel de l’intersyndicale nationale devant le palais de justice de Mamoudzou. Comme annoncé la veille du mouvement, ils souhaitent sensibiliser la justice et les pouvoirs publics par rapport aux difficultés qu’ils rencontrent à travers leurs conditions de travail et certaines règles qui encadrent leur profession. C’est notamment le règlement autour de la légitime défense qui cristallise les inquiétudes notamment à la suite des événements de Viry-Châtillon (Essonne).
Ils n’étaient pas nombreux à s’être donnés rendez-vous devant le tribunal de grande instance de Mamoudzou. Une douzaine d’agents de la police nationale, de la brigade anti-criminelle (Bac) ou encore de la police aux frontières (Paf) étaient réunis devant la grille d’entrée du palais. Leur message est simple, ils veulent plus de moyens humains et matériels. Mais en se rendant au tribunal le point sur lequel voulait insister les policiers mécontents, concerne la justice. « Nous voulons une révision des principes de la légitime défense », explique François Geneste, secrétaire départemental du syndicat policier Alliance. Son collègue chargé de mission au sein du syndicat, Thierry Lizola lui emboite le pas : « nous ne demandons pas un permis de tuer mais une amélioration de notre droit de légitime défense au même titre que celui dont bénéficient les gendarmes ». Comme exemple, l’officier prend celui de Viry-Châtillon où deux policiers ont été gravement brûlés après avoir subi un jet de cocktail molotov. « Dans ce cas là, si la gendarmerie avait été dans le même cas elle aurait pu faire usage de son arme ». La compagne d’un agent venue soutenir le mouvement a également souhaité témoigner sous couvert de l’anonymat en rappelant qu’aujourd’hui les policiers rencontrent plus de problèmes que leurs homologues gendarmes dès qu’il s’agit d’utiliser son revolver. « Quand un policier tire un coup de feu, voire blesse quelqu’un parce que sa vie était en danger, il est ensuite mis de côté et fait l’objet d’une procédure lourde voire de poursuites pour déterminer les conditions de l’intervention », explique-t-elle.
Les policiers demandent un Grenelle de la sécurité
Compréhensif face au malaise des gardiens de la paix, le procureur Joël Garrigue a reçu les manifestants dans son bureau. « Il nous a écouté et a pris en compte nos demandes », rapportait Thierry Lizola. « Nous souhaitons un Grenelle de la sécurité », déclarent les représentants syndicaux. À ce mécontentement s’ajoute le manque d’effectif notamment à Mayotte. « Le gouvernement nous avait promis en juin dernier des renforts. Sur 100 agents supplémentaires annoncés, seuls 16 sont arrivés à ce jour. Nous demandons que l’engagement soit tenu », réclame simplement Thierry Lizola. Le temps presse pour les agents puisqu’ils sont nombreux à constater une dégradation du respect en vers l’uniforme. « J’ai 25 ans de police et avant il n’y avait pas une telle violence contre les policiers », explique le représentant du syndicat Alliance. Lundi soir encore un policier a été victime d’une agression alors que la Bac effectuait une opération de routine dans Kawéni. Aujourd’hui, à 17h30 une rencontre est prévue entre les représentants syndicaux et le préfet afin de transmettre leurs doléances. Ce même jour, une rencontre entre François Hollande et les syndicats de police au niveau national est également prévue afin de trouver des solutions et d’apaiser la tension au sein de la police nationale.
Elections TPE : “Il faudrait mettre en place une urne”
“Il faudrait permettre aux salariés de TPE de voter par les urnes”, estime Ousséni Balahache, secrétaire général de la CFDT. Du 28 novembre au 12 décembre, les salariés des très petites entreprises (TPE) sont invités à élire les organisations syndicales qui les représenteront pour les 4 prochaines années pour négocier leurs conditions de travail. A Mayotte, près de 3 000 salariés sont invités à voter en ligne ou par correspondance pour les organisations syndicales dont la vocation statutaire revêt un caractère national et interprofessionnel, et autorisées à se présenter dans le département.
“Avec les problèmes que nous connaissons au niveau du courrier, ajouté au faible taux d’équipement numérique des salariés des TPE, un vote par urne serait ainsi plus adapté au contexte local”, poursuit Ousséni Balahache, qui appelle la Dieccte (Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) à prévoir cette possibilité. La représentation syndicale au niveau des très petites entreprises (10 salariés et moins) est prévue par la loi sur le dialogue social et l’emploi, aussi dénommée Loi Rebsamen (loi n°2015-994 du 17 août 2015). A partir du 1er juillet 2017, une commission paritaire régionale interprofessionnelle (CPRI) réunira les représentants de salariés désignés par les syndicats que les salariés auront choisis, aux côtés des représentants d’employeurs désignés par les organisations patronales.
On comptera une CPRI par région. La mission de la CPRI sera de représenter les salariés et les employeurs des entreprises de moins de 11 salariés, dans tous les domaines et questions liés à l’emploi, la formation, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC ), les conditions de travail, la santé au travail, l’égalité professionnelle, le travail à temps partiel ou encore la mixité des emplois. La commission sera composée de 20 membres, élus pour 4 ans : 10 représentants des salariés, et 10 représentants des employeurs, en respectant la parité hommes femmes dans les deux collèges. A noter que les syndicats choisis dans le cadre des élections TPE désigneront aussi les conseillers prud’hommes du collège salarié. Le décret du 18 octobre dernier prévoit à ce titre la création d’un conseil de prud’hommes à Mayotte au 31 décembre 2017.
Nettoyage de la mangrove de M’tsapéré ce jeudi 27 octobre
Les Naturalistes de Mayotte et les jeunes de Msayidie (Apprentis d’Auteuil Mayotte) organisent, en collaboration avec d’autres associations, institutions, professionnels et la mairie de Mamoudzou, une grande action de nettoyage de la mangrove de Mtsapere jeudi 27 octobre prochain au matin. Plus d’une centaine de personnes sont d’ores et déjà mobilisées, dont les jeunes de Msayidie et des bénévoles associatifs (Mayotte Nature Environnement, l’ACEE K, l’Association Mangroves Environnement, Mayotte Ile Propre, l’AECV K, l’USCK, Rohou Jardin, etc.). Les professionnels du secteur (Sidevam, Enzo, STAR , Eco-Emballages) seront présents et se chargeront de l’évacuation et du traitement des déchets. Les services de l’Etat (DEAL et ARS ), l’ONF , le Parc Naturel Marin, le Conservatoire du Littoral seront également présents et contribueront au bon déroulement de la matinée en fournissant du matériel ou des moyens humains. Les services de la mairie seront eux-aussi mobilisés ce jour-là.
12 millions d’euros pour la coopération Mayotte-Comores
Le 1er Comité de suivi du Programme de coopération territoriale européenne (P-CTE) 2014- 2020 Interreg V Mayotte-Union des Comores, co-présidé par le président du Conseil départemental et le préfet de Mayotte, s’est tenu le lundi 3 octobre 2016 dans l’Hémicycle Bamana du Conseil départemental. Il marque le lancement du volet transfrontalier du programme, soit 12 millions d’euros pour la coopération entre Mayotte et les Comores, répartis en trois axes (développement économique, santé, et mobilité) et donc l’ouverture des guichets. Les trois axes prioritaires du programme avaient été approuvés en juillet 2015 lors d’une réunion de concertation à Paris entre la Commission européenne, le ministère français des Outre-mer et les autorités de l’Union des Comores. Les porteurs de projets peuvent dès à présent se renseigner auprès du pôle affaires européennes au SGAR de la Préfecture.
→ Coordonnées du pôle: Résidence Palme d’or, 2e étage, Rond-point El-Farouk (dit rond-point SFR ), 97600 Kawéni. Tél. : 02 69 63 90 00. Site internet: www.europe-a-mayotte.fr.
Des policiers de Mayotte manifestent aujourd’hui
Des agents de la police nationale vont se rassembler cet après-midi à 13h à l’appel du syndicat Alliance devant le palais de justice à Kawéni en soutien au mouvement débuté lundi 17 octobre dernier en métropole. Une grogne née après les événements de Viry-Châtillon durant lesquels deux policiers ont été blessés par un jet de cocktail Molotov.
Le sujet fait polémique depuis maintenant une semaine dans l’hexagone. Des membres des forces de l’ordre manifestent régulièrement dans différentes villes de France sans autorisation afin de protester contre leurs conditions de travail et la politique pénale actuelle. Pourtant, la police ayant un devoir de réserve et de loyauté inscrit dans leur code de déontologie n’a pas le droit de faire grève. Certains ont bravé cet interdit sans l’aval des syndicats policiers pour mettre un coup de projecteur à leur situation face des actes de violence non négligeables notamment ceux de Viry-Châtillon (Essone) qui se sont produits le 8 octobre dernier.
Pour rappel, deux agents ont été gravement brûlés lors d’une opération après que leur véhicule a été la cible d’un cocktail Molotov. Sains et saufs, les deux policiers vont malheureusement garder des séquelles physiques de leur agression. Les gardiens de la paix mahorais ont donc décidé de se mobiliser eux aussi sur leur temps libre. “Les agents qui ne sont pas en service ont le droit de manifester tant qu’ils ne sont pas en tenue de police et qu’ils n’utilisent pas les véhicules professionnels”, explique l’un d’entre eux. C’est donc devant le tribunal à Kawéni qu’ils vont se rassembler afin de demander à l’instar de leurs collègues métropolitains plus de moyens, une politique pénale plus ferme, une réforme des règles de légitime défense et une redéfinition de certaines missions.
La réaction du gouvernement ne se fait pas attendre puisque le président de la République François Hollande doit rencontrer demain les organisations représentatives de la police nationale, puis le conseil de la fonction militaire de la gendarmerie, a annoncé dimanche dernier l’Élysée. Le but est d’apaiser la tension au sein de la police. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a normalement assisté hier à Rouen à une réunion entre le patron de la police Jean- Marc Falcone et les syndicats, et rencontré des policiers, selon Le Monde. Enfin, dans un entretien au Journal du dimanche du 23 octobre dernier, M. F alcone, a promis un “plan de sécurité publique”, afin d’apaiser les forces de l’ordre. Il prévoit notamment de moderniser leurs armes et leurs radios, mais aussi de revoir les missions des policiers, envisageant “d’accélérer le calendrier de suppression des gardes statiques de préfectures”.
Santé : « On est aussi bien soigné dans un dispensaire qu’au CHM »
La 4ème édition de la « Journée éthique » du centre hospitalier de Mayotte (CHM) s’est tenue vendredi dernier à l’hémicycle Younoussa Bamana du Conseil départemental. « Les droits des patients », tel était la thématique à l’ordre du jour. Plusieurs présentations ont été réalisées au cours de cette rencontre sur « l’approche juridique des droits des usagers », « la personne de confiance » ou encore « les personnes vulnérables ».
Antoinette Brousse, directrice des soins au CHM et fondatrice du groupe « éthique » créé en 2006 au sein de l’hôpital, nous a exposé la démarche de son groupe et de cet événement. Flash Infos : Quel est le but de cette journée « éthique » ? Antoinette Brousse : L’objectif est de rappeler que le patient doit être au coeur de la prise en charge. Nous devons lui donner le choix dans ses soins ainsi que l’endroit où il souhaite être soigné. Par exemple, un habitant de Bandrélé, s’il souhaite être hospitalisé au CHM plutôt que dans un dispensaire, nous devons respecter cette volonté. Mais nous l’informons également sur la capacité de cet établissement périphérique à assurer les soins nécessaires. Y a-t-il des préjugés au sein de la population concernant les dispensaires ? Non, mais nous voulons rappeler qu’on est aussi bien soigné dans ces établissements qu’au CHM. L’information/communication sur les droits des patients est-elle plus compliquée avec les personnes en situation irrégulière ? Nous soignons tout le monde, peu importe la situation administrative du patient et nous avons des traducteurs qui nous permettent d’éviter tout problème de communication. Comment choisissez-vous le sujet de la journée ? Toutes les questions qui sont traitées depuis 10 ans au sein de notre groupe sont des problématiques abordées par les soignants et patients eux-mêmes. Les principaux sujets qui reviennent sur la table sont la question de la confidentialité sur l’IVG ou la contention dans la psychiatrie. Ce sont encore des sujets à tabou à Mayotte, notamment l’IVG ? Cela fait 12 ans que je vis ici et je ne pense pas qu’il soit plus tabou dans cette île qu’en métropole. Nous sommes arrivés à préserver la confidentialité sur ces sujets délicats malgré la contrainte de la taille du territoire
Violence conjugale : il aveugle sa femme d’un coup de shombo
Dans la nuit de mardi à mercredi, au quartier Mohogoni à Combani, une dispute conjugale éclate. L’homme assène plusieurs coups de shombo à sa femme, plutôt jeune. L’un des coups l’atteint au niveau du visage et lui tranche les deux yeux. L’homme a été placé en garde à vue pour expliquer son geste, et devrait être poursuivi pour tentative de meurtre et violences ayant entrainé une infirmité permanente. Le procureur devrait demander son incarcération au centre de détention à l’issue de sa garde à vue.
Ils font un don et doivent payer l’octroi de mer
Un lecteur nous a transmis un courrier dans lequel il se plaint de l’administration douanière qui lui a demandé de payer l’octroi de mer sur des tee-shirts de l’ONG Médecins sans frontières qu’il a commandé sur internet: “Notre époque traverse des drames humanitaires. Nos coeurs se serrent devant tant de détresse et nous pensons que de petites gouttes font des ruisseaux, des rivières, des fleuves, alors nous donnons un peu pour aider et servir d’exemple. Nous avons choisi parmi les ONG “Médecins sans frontières” pour leur présence là où peu d’êtres humains osent s’aventurer. Donc nous avons fait un don de 30,00€ et avons commandé pour nos deux fils un tee-shirt avec le sigle de cette ONG pour interpeler ceux qui le verront et pour ajouter un don au don. Ce qui n’était pas prévu, c’est que le service des douanes taxe de 13€ ces tee-shirts. Nous sommes atterrés, un geste de solidarité devient une manne fiscale pour la collectivité. Veut-on dégoûter les gens d’aider les ONG ? Nous avons réglé cette somme en regrettant qu’elle aille dans les poches de la collectivité et non dans celles de médecins sans frontières. Si les dons aux ONG cessent, à qui la faute ?” Jean Massida, retraité de la gendarmerie.
Jéjé Maoré espère responsabiliser les communes
Plusieurs mois après son lancement, le créateur du site Jéjé Maoré espère responsabiliser les communes. En mettant à leur disposition son application de localisation des atteintes à l’environnement, il souhaite contribuer à une prise de conscience des collectivités.
“ Message à destination des élus des municipalités de Mayotte : jejemaore.yt met gratuitement à votre disposition une nouvelle application accessible via internet, vous permettant entre autres de gérer les atteintes environnementales en général et les déchets, en particulier sur le territoire de votre commune.”
En considérant que celles-ci aient envie d’agir, la proposition de Jéjé Maoré à destination des communes pourrait aider à nettoyer Mayotte, l’île aux déchets. Pour rappel, l’application créée en juin dernier permet à chacun de géolocaliser les atteintes à l’environnement sur une carte interactive et mise à jour en temps réel. À l’heure actuelle, plus de 500 points ont ainsi été mis en avant, et ce chiffre est en constante augmentation.
“Le site rencontre un vrai succès auprès des utilisateurs, explique son créateur. Je me suis donc demandé comment mettre à profit pour tous cette base de données bien fournie.” La réponse vient toute seule : “Les communes mettent souvent en avant le fait qu’elles manquent d’informations en termes de dépôts sauvages d’ordures. Si elles utilisent l’application, cela n’est plus le cas.” L’homme décide donc d’améliorer son concept en créant des fonctionnalités spécialement destinées aux municipalités.
Ces fonctionnalités permettent aux mairies de créer manuellement ou automatiquement, et en fonction des critères de chaque commune, une sélection des atteintes sur lesquelles elles peuvent agir ; de pouvoir évaluer et chiffrer les moyens d’intervention nécessaires grâce aux fonctionnalités de l’application (photo, descriptions des contributeurs, etc.) ; ou encore de mettre à jour la carte au fur et à mesure du nettoyage effectué. L’équipe de Jéjé Maoré se propose même d’exporter les données vers un GPS de la collectivité pour faciliter l’intervention des agents, et de les informer par alerte mail lorsqu’une nouvelle atteinte est repérée. Le tout de manière entièrement gratuite : “Il n’y a aucune velléité lucrative”, explique le responsable de Jéjé Maoré.
D’ailleurs, des éco-organismes comme écosystème ou éco-emballage utilisent déjà l’application et les remarques des internautes pour améliorer leur service de collecte. Les communes en feront-elles autant ? Elles n’ont en tout cas plus d’excuses.
Retards de courriers, la Poste s’explique
Quarante-neuf jours pour parcourir neuf kilomètres, soit cinq jours et demi pour en parcourir un seul : c’est le calcul que s’est amusé à faire Olivier lorsqu’il a reçu sa facture d’électricité. Partie du centre de tri de Kawéni, la lettre est en effet arrivée un mois et demi plus tard à Labattoir. À Mayotte, il n’est pas le seul à avoir fait ce constat. “Ne la recevant pas, j’ai heureusement pris l’initiative de me rendre sur le site Internet pour la consulter et la payer en ligne, faute de quoi j’aurais dû payer une majoration”, déplore-t-il.
Malheureusement pour l’usager, c’est l’un des sujets de discussion les plus en vogue en ce moment : les retards dans la distribution des lettres et colis par La Poste. Si, pour certains, ce dysfonctionnement n’engendre pas de graves conséquences, pour d’autres en revanche, elles sont bel et bien réelles. C’est le cas par exemple, de ce particulier qui reçoit une amende au-delà du délai de majoration. Résultat : au moment de la régler, il doit déjà payer plus. C’est aussi vrai pour ce chef d’entreprise qui attend ses colis de métropole et dont le retard de livraison crée un trou dans la trésorerie.
Enfin, les banques et leurs clients ne sont pas en reste, puisque les codes de cartes bancaires, envoyés par courrier après la récupération de la carte, arrivent au-delà du délai de validation. Bref, chacun a ses raisons de râler. “À juste titre”, comme le concède lui-même Christian Montes, directeur régional de La Poste de Mayotte, qui qualifie lui-même certains délais “d’aberrants.” Pas toujours de place dans les avions Concentrons-nous en premier lieu sur les lettres et colis arrivant de l’extérieur, essentiellement de métropole. Ils représentent presque 80 % du courrier distribué à Mayotte. Or, le courrier n’est pas prioritaire dans un avion, qui transporte également d’autres marchandises : “Il part s’il reste de la place, et en fonction de la place disponible”, explique Christian Montes. Ainsi, si celle-ci est réduite, le courrier est chargé en fonction de son affranchissement : les express en priorité, le reste ensuite. Dans l’ordre des priorités, cela donne les envois Chronopost, Colissimo, lettres prioritaires, lettres vertes et, en dernier lieu, lettres économiques.
Pour ne rien arranger à cette sélection, le directeur explique subir “une double insularité. Avant d’arriver à Mayotte, ce courrier passe par La Réunion.” Le problème se répète alors. Au final, le courrier en provenance de l’étranger ou de métropole arriverait à Mayotte, selon La Poste, trois semaines en moyenne après avoir été posté. Une moyenne qui compte des jours avec très peu d’arrivées, et d’autres au contraire, avec de gros volumes à traiter d’un seul coup. Des flux variables, que “Nous serions à même de gérer dans une situation idyllique”, assure le responsable. Oui, mais voilà, Mayotte n’est pas un terrain de jeu idyllique pour les facteurs. Le grand labyrinthe des adresses “Il y a toujours des progrès à faire, mais c’est un métier compliqué, et encore plus à Mayotte”, commente La Poste. En cause : les mouvements sociaux, barrages de route, et embouteillages que peut connaître l’île aux Parfums. Une route bouchée, c’est un véhicule qui n’avance pas. Mais la raison première tiendrait surtout à l’adressage, particulièrement aléatoire chez nous… pour ne pas parler de flou total. “Ici, chaque facteur livre entre 500 et 1500 courriers par jour, avec 70 % d’entre eux qui sont mal adressés”, provoquant ainsi des retards dans le traitement des correspondances. Pour bien comprendre, il faut détailler les étapes.
Une fois le courrier arrivé sur le lieu de distribution communal, trois étapes précèdent la tournée. Il s’agit du tri général, où le courrier à distribuer est réparti entre les différents facteurs de chaque zone ; du “coupage”, ou le facteur trie ses missives par voie ou portion de voie ; et enfin du “piquage”, durant laquelle le facteur classe ses lettres par ordre de distribution. Or, en raison d’adresses imprécises ou mauvaises, ces deux dernières étapes, censées prendre deux heures en temps normal, peuvent atteindre une journée. “Si un facteur qui a l’habitude peut éventuellement classer son courrier de mémoire parce qu’il connaît ses destinataires, un agent qui est nouveau aura beaucoup plus de mal.” Et le problème se répète sur le terrain : livrer un courrier mal adressé, ou destiné à une adresse encore vague nécessite des recherches sur le terrain. Autant de temps passé à trouver le bon lieu ou la bonne personne, et qui empiète sur le reste de la tournée, retardant toute la livraison. Ainsi, votre courrier, même clair dans son adresse, est peut-être victime de ses prédécesseurs moins rigoureux. Des retards qui tiendraient donc pour une bonne partie au problème des adresses indéterminables à Mayotte, mais aussi à une mauvaise habitude : “Le facteur trouvera”, comme on se dit parfois. “Cela peut être le cas dans de petits villages”, explique Christian Montes.
Mais ce n’est plus le cas partout à Mayotte désormais. Doit-on pour autant se résigner et désespérer ? Des progrès à venir “Non”, assure le directeur régional. Pour remédier au problème, des conventions sont en cours de signatures entre La Poste et différentes communes, parmi lesquelles Mamoudzou, Koungou, Combani ou les communes de Petite-Terre. Elles ont pour objectif de parvenir à 60 % d’adresses correctes et précises avant la fin de l’année (les communes de Petite-Terre sont déjà parvenues à un adressage précis à environ 80 %), grâce à des dénominations de voies, à la numérotation des habitations, etc. Sera ensuite remise en main propre, à chacun des habitants concernés, la bonne adresse à utiliser. Quelques mois seront ensuite laissés aux gens pour s’y habituer et prévenir leurs correspondants. Au-delà, les courriers mal adressés seront tout simplement retournés. L’objectif est de faire prendre de bonnes habitudes, une fois que les conditions le permettront.
Des responsables de quartiers devraient également être nommés pour la remise du courrier dans les bidonvilles, qui par définition ne peuvent avoir ni voies ni numérotations précises. “Ces mesures devraient permettre de diminuer le temps de recherche, assure Christian Montes, et donc de limiter les délais.” Au rang des mesures, une autre convention pourrait également être signée avec Total. Quel rapport ? En cas d’absence lors de la remise d’une lettre recommandée, le destinataire pourra, muni de son avis de passage, appeler au numéro indiqué et demander à ce qu’il soit déposé dès le lendemain dans la station-service la plus proche.
Cela, afin de désengorger les bureaux de poste, et assurer une récupération des lettres recommandées dans les plus courts délais, notamment pour les actifs. Enfin, il n’en demeure pas moins que la distribution de courrier reste une tâche de main d’œuvre, et qui dit main d’œuvre dit êtres humains : “Nul n’est infaillible, des erreurs peuvent arriver, nous le reconnaissons, et nous l’assumons : en cas de majoration à payer, demandez une attestation à un agent de La Poste pour justifier de votre non-responsabilité. Nous la ferons. Les organismes se montrent compréhensifs et les situations peuvent se régler à l’amiable. De la même manière, si le facteur ne passe pas, signalez-le-nous. Cela nous permet d’améliorer notre service.”
Comment limiter les risques de retards ?
►Investissez dans une boîte aux lettres. Cela paraît évident, mais à Mayotte, huit adresses sur dix n’en possèdent pas. Précisez-y votre nom, et le nom de chaque habitant des lieux.
►Écrivez votre adresse le plus précisément possible : rue ou voie, chemin, numéro de maison ou d’immeuble, numéro d’appartement, etc.
►Demandez, si possible, à ce que vos courriers vous soient expédiés avec un affranchissement prioritaire et suivi.
►En cas de problème, un numéro est mis à disposition : le 3631 permet de prévenir le centre de distribution et de lancer une recherche de courrier. Une réponse est apportée sous 15 jours.
►Vous pouvez enfin déposer une réclamation auprès de La Poste, en passant par le site Internet www.laposte.fr sur le lien suivant : http:/www.laposte.fr/service-consommateurs/deposer-une-reclamation
« La couveuse d’entreprises va peut-être disparaître en janvier »
« Nous ne sommes pas dans une logique de développement, mais de survie. Je ne sais pas si en janvier, nous serons toujours là » », constate amèrement Nassem Zidini, le directeur. La couveuse d’entreprises de Mayotte pousse aujourd’hui un cri d’alarme: elle doit faire face à de grandes difficultés financières.
« J’ai négocié la semaine dernière auprès de notre banque un découvert de 50 000€ pour finir l’année », explique Nassem Zidini. Comment expliquer cette situation? La couveuse, qui est financé par la Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIECCTE) et par le conseil départemental, indique n’avoir reçu en avril que 30% de la subvention de la première et n’avoir toujours pas reçu la subvention du second. « En ce qui concerne la Dieccte, nous devrions recevoir le solde en fin d’année. Cela tranche avec les années précédentes, où nous recevions de sa part 80% de la subvention en début d’année », précise Nassem Zidini. « En ce qui concerne le conseil départemental, on nous a fait savoir que le règlement était en cours. » Le directeur ajoute que la couveuse ne saura qu’en janvier si la Dieccte continuera à l’accompagner. Et alors que la couveuse n’a récemment pas été retenue pour une étude/action permettant l’implantation et le démarrage d’une activité d’une coopérative d’activité et d’emploi à Mayotte (dans le cadre d’un appel à projets du ministère des Outre-mer pour le développement de l’économie sociale et solidaire), Nassem Zidini estime qu’il existe d’autres solutions. « Nous pourrons nous positionner sur d’autres appels à projets, à condition que nos comptes soient au vert ». La couveuse d’entreprises emploie aujourd’hui quatre salariés. Elle suit actuellement une vingtaine d’entrepreneurs.
Un succès pour le 10ème anniversaire de Milatsika
Le festival Milatsika, qui s’est déroulé samedi et vendredi dernier au plateau sportif de Chiconi, a rencontré une fois de plus un vif succès. Musiciens locaux et internationaux se sont succédé sur scène pendant ces deux soirées inoubliables. Flash info vous propose un retour en image sur le plus célèbre festival de musique de l’île aux parfums.