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Le premier paquebot de la saison arrive

Le navire allemand Ms Europa fera escale à Mayotte ce jeudi, avec ses 609 passagers à bord (équipage inclus).

Le paquebot sera au mouillage, à 7h30 du matin et reprendra la navigation à 17h, pour de nouvelles escales prévues dans l’océan indien. À bord du navire, 319 croisiéristes de diverses nationalités et 290 personnels d’équipage. Parmi ses futurs visiteurs internationaux, 276 allemands, 26 suisses ou encore 10 autrichiens, découvriront l’île au lagon pour la première fois, avec une escale d’une journée complète sur le département. Le bateau MS E uropa, en provenance de Port Louis (Île Maurice), fera quelques escales dans l’océan Indien et se dirigera vers Mumbai(Inde), où l’arrivée est prévue le 7 décembre prochain. Un accueil préparé par le CDTM et ses partenaires du Club Croisière sera réservé aux croisiéristes, à leur arrivée sur le ponton des croisiéristes de Mamoudzou, qui sera fleuri et décoré aux couleurs de Mayotte par Mayotte Channel Gateway. De nombreuses excursions encadrées par l’agence réceptive Baobab Tour et les professionnels du tourisme locaux sont prévues à l’intérieur de l’île, avec des circuits au sud de l’ile, au centre de l’ile, et en Petite-Terre. Des sorties lagons sont également proposées aux croisiéristes afin qu’ils aient un aperçu des richesses de Mayotte. Un petit groupe d’artisans adhérents au CDTM viendra exposer et vendre leurs produits à cette occasion. Les Taxis touristiques de Mayotte ont été informés de cette première escale de la saison et se mettront à disposition pour les touristes souhaitant visiter une partie de l’ile par leurs propres moyens.

Retrouvée nue dans un fossé

Alors qu’elle s’était absentée quelques minutes, une cliente d’un bar-restaurant de Kaweni s’est retrouvée nue dans un fossé quelques mètres plus loin dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Alcoolisé l’individu dit ne pas se souvenir de ce qui lui est arrivé. Les circonstances sont donc indéterminées selon la police. Impossible de savoir pour le moment si la femme en question a été victime d’une agression sexuelle ou pas. Elle est néanmoins blessée légèrement, mais les forces de l’ordre ne savent pas pour le moment si ses contusions et égratignures sont le fruit de sa chute ou d’une agression. Concernant ses effets personnels, aucun vol n’est à signaler.

 

Mise à Jour 23/11/2016 

“Ici, l’économie circulaire c’est du bon sens”

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La semaine de l’économie circulaire, sociale et solidaire a pris fin vendredi. Ce jour-là, un atelier se tenait à la CCI avec différents porteurs de projets candidats pour intégrer la future couveuse de la Chambre.

 

Deux spécialistes de l’économie circulaire, sociale et solidaire (ECSS) venant de métropole sont intervenus pour accompagner les entrepreneurs mahorais dans l’élaboration de leur projet. L’ambiance était studieuse vendredi dans la salle de conférence de l’hôtel consulaire. Bien implantée en métropole, l’ECSS émerge à peine dans le 101ème département. Mais le potentiel est très intéressant. C’est l’opinion que partagent Laurent Georgeault, chargé de mission à l’institut d’économie circulaire et Enora Guerinel co-fondatrice de l’incubateur Ronalpia. “On est dans un territoire insulaire donc la problématique de gestion des ressources”, explique Laurent Georgeault. Cela concerne par exemple la récupération et la réparation de l’électroménager. “Mais ici, l’économie circulaire c’est du bon sens tandis qu’en métropole on a oublié cela”, ajoute-t-il. En effet, les contraintes territoriales étant plus fortes, selon le spécialiste, elles obligent la population à trouver des solutions circulaires. “L’île peut devenir un laboratoire très intéressant dans ce domaine”, affirme-t-il. Avant cela, une coopération territoriale est nécessaire entre les différents acteurs locaux (associations, entreprises, administrations). “La proximité est importante également mais ici elle est de fait. Enfin, une volonté politique porte est indispensable” résume Laurent Georgeault.

 

Dans l’économe sociale et solidaire, le constat est le même quant aux besoins. “Ils sont importants ici notamment en ce qui concerne les jeunes mais les seniors également”, explique Enora Guerinel. “On est certes au stade embryonnaire mais déjà des projets montrent un potentiel intéressant”, explique-t-elle. Plusieurs projets font déjà figure d’exemple comme celui de l’association ORO qui ambitionne de produire des bacs de tri avec des matériaux locaux ce qui éviterait d’importer des bacs en plastique de l’extérieur. À noter aussi, un projet de valorisation du patrimoine mahorais en faisant intervenir des grands-parents dans un gite touristique où ils pourraient mettre en avant la culture et les traditions mahoraises en plus de les faire perdurer sans oublier l’aspect vertueux en termes de création d’emploi.

Elle fait ses besoins sur le front de mer et se fait voler son porte-monnaie

Alors qu’elle assouvissait un besoin visiblement pressant sur le front de mer du marché couvert à Mamoudzou, une femme s’est fait voler par une bande de jeunes son portefeuille qu’elle avait déposé sur un rocher à côté d’elle. Les voleurs sont toujours recherchés mais l’histoire ne dit pas si la police municipale a dressé une contravention contre la dame pour avoir uriner dans un lieu public alors que des toilettes publiques se trouvent à l’intérieur du marché…

Les femmes (re)prennent Mayotte en main

Si une fragrance ressort tout particulièrement de l’île aux parfums, c’est sans doute celle des femmes. L’histoire l’a montré, les chatouilleuses l’ont prouvé. Elles sont dans les gènes de Mayotte.

 

Et même sans doute ses gênes tout court. Mayotte, c’est l’île des femmes qui décident, des femmes fortes, des femmes qui prennent en main l’avenir de leur terre. C’est l’île des combattantes. Aujourd’hui, les combats historiques ont été menés et sont arrivés à terme, mais de nouveaux sont apparus. Le développement de l’île est l’objectif premier et urgent. Alors, une fois encore, les femmes sont là. Qu’il s’agisse de politique ou d’économie, dans les médias ou dans la société civile, de figures montantes ou d’anonymes, les Mahoraises se mobilisent. Soutenues par leur époque – avec notamment la loi sur la parité – elles s’imposent peu à peu et prennent les choses en main, et il se pourrait bien qu’elles soient celles par qui le sort de l’île évolue. Zoom sur la renaissance de l’âme de Mayotte : ses femmes.

 

Interview “Les femmes sont plus visibles dans l’espace public”

 

Alors qu’elles ont toujours occupé une place de choix dans la société mahoraise, aussi bien dans le foyer ou à travers les combats qu’elles ont menés jusqu’à aujourd’hui, les femmes ont gagné en visibilité dans l’espace public, grâce à la loi sur la parité homme femme en politique ou grâce à une meilleure formation. C’est l’analyse faite par Moinaecha Noera Mohamed, déléguée régionale aux droits des femmes à la Préfecture de Mayotte. “La nouvelle génération a compris qu’elle devait prendre sa place” ajoute-t-elle.

 

Mayotte Hebdo : Quelle analyse faitesvous de la place de la femme dans la société mahoraise ?

Moinaecha Noera Mohamed : Elles ont toujours eu un rôle important. De 1975 à aujourd’hui, à chaque fois qu’un combat a dû être mené, il l’a été par des femmes. Dès qu’il y a quelque chose à défendre, elles montent au créneau. En revanche, alors qu’elles ont toujours occupé un rôle central dans le foyer, elles sont plus visibles aujourd’hui dans l’espace public. Certes la chatouilleuse Zaïna Meresse a été conseillère générale de Dembéni pendant six ans. Mais il a fallu ensuite attendre plus de 20 ans pour voir une autre femme siéger dans l’hémicycle, en l’occurrence Sarah Mouhoussoune. A ce titre, la loi sur la parité hommes femmes en politique votée en 2000 a beaucoup aidé. De plus, les femmes qui s’imposent aujourd’hui sont davantage formées. Elles ont un niveau Bac +4/ Bac +5. Sur le plan économique, les femmes sont plus nombreuses à créer des entreprises que les hommes. Mais il y a encore des progrès à faire. Je note que les 13 conseillères départementales ont encore du mal à s’imposer. De plus, pour les prochaines élections législatives (2017), il n’y a pour l’instant qu’une seule candidate déclarée (Anchya Bamana). En outre, mis à part Ida Nel, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) a toujours été dirigée par des hommes. Certaines femmes, qu’elles soient des femmes politiques, des cadres ou des entrepreneuses, éprouvent encore des difficultés à prendre la parole en public, dans un concours oral, ou face à des clients. Avec le centre de ressources et de cohésion sociale (CDR) de Mayotte, nous avions proposé en 2014 des sessions de formation à la prise de parole en public, dans le cadre de l’initiative “Agir au féminin”. Nous avons prévu de reconduire cette initiative en 2017. Grâce à des actions passées (semaine de l’égalité professionnelle du 3 au 7 octobre dernier) ou à venir (journée spéciale agricultrices, plan d’action régional pour l’entrepreneuriat féminin), nous continuerons à valoriser, à soutenir, à accompagner et à former les femmes de Mayotte.

 

MH : A quels autres obstacles sont-elles confrontées ?

MNM : Certaines femmes souffrent encore du “syndrome de la bonne élève”. On ne leur a pas appris à être des requins. Elles attendent que l’on reconnaisse leurs compétences. A l’inverse de la nouvelle génération qui a compris qu’elle devait prendre sa place. Elles éprouvent aussi parfois des difficultés à gérer leur vie professionnelle, familiale et personnelle. Mais certaines femmes, qui ont plusieurs casquettes, parviennent à le faire, grâce notamment au soutien de leur conjoint. Derrière chaque grande femme, n’y a-t-il pas un homme (sourire) ?

 

MH : Que peuvent apporter les femmes au développement de Mayotte ?

MNM : Les femmes font de la politique autrement. J’ai l’impression qu’Anchya Bamana et Roukia Lahadji, les maires de Sada et de Chirongui, se battent pour l’intérêt général et sont plus proches des questions qui intéressent la population. A Chirongui, beaucoup de projets sortent de terre. A Sada, Anchya Bamana s’engage beaucoup sur des sujets brulants comme l’insalubrité ou les rythmes scolaires. Plus globalement, dès qu’il y a combat à mener pour l’intérêt général, ce sont les femmes qui se soulèvent.

[[Propos recueillis par OL

 

Politique | Les femmes qui s’imposent |

 

En politique, l’évolution statutaire récente a permis à de nombreuses femmes mahoraises de gravir un échelon dans la conquête du pouvoir, grâce au scrutin binominal paritaire, une innovation intéressante. Si les femmes ont occupé un rang important dans le combat politique pour Mayotte française et dans la construction du message départementaliste, leur entrée en politique en tant qu’élues a été plus timide. Aujourd’hui, certaines femmes occupent néanmoins une mandature importante et sont en passe de devenir des personnalités incontournables de la politique locale.

 

Roukia Lahadji, la survivante

Lors des élections municipales de 2014, peu de maires ont réussi le tour de force de se faire réélire. Parmi eux, Roukia Lahadji, maire de Chirongui a conquis un second ticket pour le siège de premier édile. Cadre administratif, la maire de Chirongui dispose d’une majorité composite mais soudée. Elle a des amitiés à gauche au centre comme à droite et a personnellement soutenu la candidature de François Hollande en 2012. Elle est associée au Parti socialiste localement, mais est élue sous une étiquette rassembleuse, avec le groupe “Ouvoimoja”. La présidence du congrès des maires lui a récemment offert une tribune importante. Son soutien vaudra de l’or pour les élections sénatoriales et législatives qui s’annoncent.

 

Anchya Bamana, l’héritière

Anchya Bamana est la fille de Younoussa Bamana, ce qui lui confère une légitimité à s’engager en politique. Avec un caractère bien affirmé, elle a choisi de ne pas marcher dans les traces de son père puisqu’elle est élue en 2014 sous l’étiquette UMP, devenue LR aujourd’hui. Cette inspectrice de l’Agence régionale de santé s’est lancée dans une politique de salubrité publique et de reprise en main du social dans sa ville de Sada. Elle fait face à une opposition hostile et tenace venant de son propre camp et qui contestait déjà sa candidature avant l’élection. Elle est néanmoins parvenue à conserver son siège en s’alliant avec une partie de son opposition, et ne manque pas d’interpeller les plus hauts responsables, jusqu’à Paris, sur les difficultés de sa commune.

 

Ramlati Ali, l’incontournable

Maire de Pamandzi de 2008 à 2014, elle n’a pas pu se représenter en 2014 à cause d’une décision d’inéligibilité. C’est néanmoins son équipe qui l’a emporté et son ancien 1er adjoint, Mahafourou Saïdali, qui siège désormais à Pamandzi. Médecin, elle préside de nombreuses commissions d’ordre médical et est sollicitée de toutes parts pour prendre des responsabilités. Elle préside par exemple la société immobilière de Mayotte (Sim). 2017 pourrait être son grand retour en politique, car cette cadre du Parti socialiste ne cache pas son ambition de briguer le mandat de député dans la circonscription du Nord afin d’offrir à Mayotte sa toute première parlementaire.

 

 

La nouvelle garde politique 

Parmi les élues de 2015 au conseil départemental, toutes les femmes ne se sont pas forcément démarquées. Mais certaines occupent désormais une position importante, tant dans la majorité que dans l’opposition, ce qui permet de penser qu’elles n’en resteront pas à un seul mandat. Parmi les ténors de la majorité, Fatima Souffou, présidente de la commission à l’aménagement et élue avec le Nouvel Elan pour Mayotte (Nema), tire son épingle du jeu. Déjà conseillère municipale, adjointe à l’aménagement pendant de longues années à Labattoir, c’est elle qui gère le dossier des transports scolaires, ainsi que l’épineuse délégation de service public pour le port de Longoni, sur laquelle se joue probablement son avenir politique. Bichara Payet, conseillère de Dembéni et présidente de la SPL976 a, elle aussi, posé ses jalons depuis longtemps en politique. La chef d’entreprise insuffle un vent d’esprit d’entreprise dans un hémicycle où siègent beaucoup de fonctionnaires. Dans l’opposition aussi, quelques visages émergent peu à peu, dont Soihirat El Hadad, la binôme de Daniel Zaïdani. L’une des plus jeunes conseillères a mis plusieurs fois la majorité en difficulté en séance plénière par ses interventions travaillées. La dernière en date a permis de révéler l’abandon du projet de Service polyvalent d’aide à la personne à domicile (SPASAD) par l’ARS, ce qui a provoqué des fissures au sein de la majorité. Elle a aussi déposé une motion en juillet 2016 demandant la mise en place de l’Aide médicale d’État et de la Couverture médicale universelle (CMU).

[[Adrien Theilleux

 

Femmes de médias “Que l’on soit homme ou femme, il y a tout à faire sur l’île”

 

Les femmes s’imposent de plus en plus sur le territoire mahorais, et les médias n’échappent pas à la règle. Kalathoumi Abdil-Hadi et Halda Halidi font partie de cette nouvelle garde. Elles reviennent sur leurs carrières et leur détermination.

 

 

Mayotte Hebdo : Pouvez-vous nous retracer votre parcours professionnel ?

 

Kalathoumi Abdil-Hadi : Après l’obtention de mon baccalauréat, je suis allée à la faculté de Rennes pour suivre des études de Lettres modernes, j’ai donc un master 1 dans cette filière. Après l’obtention de celui-ci, je suis allée à La Réunion passer un second master 1 en Info-communication. Après ces masters 1 en poche, j’ai enchaîné de nombreux stages dans le journalisme. J’ai également fait des petits boulots étudiants, tel que femme de chambre ou encore baby-sitter. Je suis ensuite revenue à Mayotte en 2010. En fait, je suis surtout revenue pour un homme, il était prévu que je me marie ! Mais cela ne s’est pas fait. Ma mère m’a payé un voyage à Madagascar pour que je change d’air. Il a été bénéfique, je suis revenue encore plus déterminée, et ma décision était prise : je resterais à Mayotte. J’ai alors contacté Mayotte 1re, mais aussi rempli un dossier pour le vice-rectorat et envoyé ma candidature à Mayotte Hebdo. Du jour au lendemain, j’ai été prise à Mayotte hebdo. Je vous avoue qu’à l’époque, j’étais plus attirée par la presse audiovisuelle mais cette expérience a été favorable : c’est à Mayotte Hebdo que j’ai fait mes armes, mes contacts, mon répertoire. J’ai redécouvert mon île en tant que professionnelle ! Ce sont donc au total quatre années en tant que rédactrice en chef adjointe. Etant très perfectionniste et avec l’envie permanente de découvrir de nouvelles choses, j’ai maintenant envie d’apprendre la caméra. En effet, je sais écrire, je fais des photos, il ne me manque que cet élément pour être tri-qualifiée. L’idée serait de me former en métropole. Lorsque j’ai quitté Mayotte Hebdo, j’avais des plans pour éventuellement travailler chez Mayotte 1re et le projet de 101 Mag était en train de naître. Ce projet correspondait parfaitement au paysage médiatique mahorais. Néanmoins, la création d’entreprises est un monde que je ne connaissais pas, je l’ai découvert de A à Z. En parallèle à la création de ce projet, je présentais “Le témoin de midi” sur Mayotte 1re. Actuellement, je travaille aux Nouvelles de Mayotte en tant que pigiste, en plus de 101 Mag. L’avantage de mon métier est que je gère mon emploi du temps moi-même, et ce sans pression.

 

Halda Halidi : J’ai passé mon baccalauréat littéraire à Mamoudzou pour ensuite poursuivre mes études supérieures à la Sorbonne où j’ai obtenu un master en Lettres modernes avant de rentrer en école de journalisme. De retour en 2008 sur l’île aux parfums, j’ai intégré l’équipe de Mayotte 1re durant huit mois avant de rejoindre l’équipe de Mayotte hebdo. Après 2 années passées dans cet hebdomadaire, je suis devenue rédactrice en chef du quotidien Albalad. Mon objectif était de rentrer en métropole pour me former à la caméra et au montage. Chose faite, je suis rentrée à l’Ina pour une formation de six mois. A la suite, j’ai effectué un stage chez France 3 mais je me suis rendu compte que je n’étais pas intéressée par cet aspect journalistique. Ce qui me plaît c’est de travailler sur des sujets riches comme ceux que l’on peut traiter à Mayotte. Depuis, je suis pigiste pour Mayotte 1re en attendant un éventuel poste à pourvoir.

 

Mayotte Hebdo : Quels sont les obstacles que vous avez pu rencontrer en tant que femme dans votre carrière ?

 

Kalathoumi Abdil-Hadi : J’ai envie de dire que si je ne suis pas mariée c’est à cause de ça ! (rire) Des hommes me disent souvent que mon travail n’est pas facile. Cependant, je n’ai pas le souvenir d’avoir eu des difficultés en tant que femme dans ma carrière.

 

Halda Halidi : Le plus compliqué est de gérer sa vie privée. J’entends par là que, parfois, j’ai l’impression d’être un “repoussoirww. Les hommes ne m’abordent pas car ils croient que je ne parle que français et que je suis “inaccessible”. Les seuls qui viennent vers moi sont ceux qui n’ont rien à perdre. Mais professionnellement, ça ouvre parfois des portes d’être une femme ! En outre, le complexe d’infériorité de l’homme peut être nuisible pour nous.

 

Mayotte Hebdo : Selon vous, qu’est ce que les femmes peuvent apporter au développement de Mayotte ?

 

Kalathoumi Abdil-Hadi : Que l’on soit homme ou femme, il y a tout à faire sur l’île ! En tant que femme, je ne me mets pas de barrière. Les femmes représentent la moitié des habitants de cette île, elles ont leur part à faire dans le développement de Mayotte. Dans l’éducation mahoraise, on se responsabilise très vite et cela se ressent dans la femme adulte que l’on devient.

 

Halda Halidi : Ce qu’elles ont apporté jusqu’à maintenant. A Mayotte, les femmes sont éduquées pour s’occuper des autres. D’ailleurs on leur donne le patrimoine foncier. Elles vont en prendre soin et le transmettre aux futures générations alors que les hommes financeraient leur beuverie à Madagascar avec la vente des terrains ! Lorsqu’une femme réussit à s’imposer, c’est qu’elle est intelligente, et qu’elle s’est investie à fond.

 

[[Propos recueillis par Marine Henquenet

 

 La nouvelle génération “Quelque chose est en train de se passer”

 

Elles sont l’âme de Mayotte, ses gardiennes. La société civile assiste aussi au retour en grâce du pouvoir féminin. Engagées, décideuses, audacieuses : des quatre coins de l’île, et même en métropole, la nouvelle génération de femmes mahoraise reprend la main. Comme toujours lorsqu’il faut faire bouger Mayotte.

 

 

 “À Mayotte, les femmes ont toujours joué un rôle important. Ce rôle se tient parfois dans l’ombre, mais lorsque la nécessité s’en fait sentir, il devient public”. Ce fut le cas entre 1966 et 1975, avec le combat des Chatouilleuses. C’est encore vrai aujourd’hui.

 

 

 

Yasmina Aouny est porte-parole des Femmes leaders, qui se veulent successeurs des Chatouilleuses, et l’une des représentantes de cette nouvelle génération de femmes mahoraises. Elle se réjouit de ce retour en force du pouvoir féminin, si caractéristique de Mayotte : “À chaque période charnière pour Mayotte, les femmes interviennent. Le combat de nos parents pour Mayotte française est désormais gagné, mais d’autres se jouent : l’environnement, l’économie, le social, la constitution d’une élite mahoraise. Nous sommes actuellement dans une nouvelle période charnière, alors des femmes fortes émergent peu à peu. C’est une des spécificités de notre île : le rôle primordial que les femmes y jouent.” Ce rôle revient aujourd’hui plus fort que jamais, et il a toutes les chances de s’imposer, grâce notamment à la loi sur la parité en politique. Présidente de l’Union des jeunes actifs mahorais (Udjama), un réseau très actif en métropole à travers un rôle de lobbying et de soutien des forces vives de Mayotte, Cansel Nourdine Bacar le constate aussi : “Nous avons pu le voir avec les dernières élections au Conseil départemental. Il n’y avait qu’une femme, désormais elles sont plus nombreuses. C’est une excellente chose.” Pourtant, les femmes de Mayotte n’ont-elles pas toujours joué un rôle à part ? “Si, les femmes sont le coeur de la société mahoraise, mais même si elles y occupent une grande place, elles ne se sont pas toujours vues confier des responsabilités. Il y a encore beaucoup à faire, mais désormais, la législation les appuie. Nous rentrons dans une nouvelle dynamique.” Une opinion que partage Yasmina Aouny. “L’image de Zéna M’Déré, qui se retire une fois le combat fini, doit désormais évoluer”, reprend-elle. “Aujourd’hui, les femmes doivent poursuivre les combats qu’elles mènent. La féminisation doit s’opérer en politique et dans la société civile. La femme doit participer en permanence au processus décisionnel. En ce sens, la loi sur la parité nous soutient. Le contexte actuel laisse place à l’optimisme quant au rôle des femmes. Quelque chose est indéniablement en train de se passer.”

 

 

Mayotte est une femme

 

De l’avis de tous, cette renaissance de la femme mahoraise ne peut qu’être synonyme de changement positif pour l’île. Est-ce la raison de cette confiance lorsque les femmes interviennent ? “Si on laisse les hommes faire, on se rend compte que le développement ne va pas dans le sens que l’on veut”, constate la présidente d’Udjama, Cansel Nourdine Bacar. Ici plus qu’ailleurs, le développement de l’île ne peut se faire sans ses femmes, car lorsque les Mahoraises se mobilisent, c’est par conviction et amour de cette île.” “Conviction” : un mot mis en avant également par Yasmina Aouny : “Les femmes mahoraises sont libres. Ce sont des militantes, avec des convictions.” Voilà sans doute la raison d’espérer des jours meilleurs pour l’île aux parfums : la renaissance de ses femmes. Une image qui rassure, car, lorsque nos regards se tournent vers les grands combats d’hier, ce sont toujours elles que l’on voit en première ligne. Et jusqu’à présent ces combats ont été gagnés. Mayotte est une femme.

[[Geoffroy Vauthier

 

 

 Commerce | Le courage de créer |

 

Au quotidien aussi, les femmes se bougent ! Anonymes, diplômées ou pas, les Mahoraises sont de plus en plus nombreuses à oser l’aventure du commerce et à faire avancer les lignes. Nous sommes partis à la rencontre de quatre d’entre elles.

 

Moustoiffa Asmat, gérante du salon de coiffure May’Salon

Âgée de 21 ans, Moustoiffa Asmat s’est lancée dans l’entrepreneuriat l’année dernière. Après avoir obtenue son baccalauréat professionnel secrétariat au lycée de Kawéni en 2014, elle a intégré une formation de gestion administrative en cursus court. «Je n’ai jamais été tenté par les longues études. Après mon bac, je voulais intégrer le monde professionnel le plus rapidement possible», indique-t-elle. Asmat décroche alors un CDD de deux mois au vice-rectorat, dans le service dédiée à construction des établissements scolaires. «Je me suis rendu compte que c’était compliqué de trouver un emploi stable à Mayotte. J’ai donc eu l’idée de devenir mon propre patron en créant mon entreprise», explique-t-elle. Avec l’encouragement, le soutien de ses proches, et celui de son conjoint, la jeune femme contracte un prêt à l’Adie puis se lance dans la reprise d’un magasin de prêt-à-porter situé dans la galerie de Jumbo score, à Majicavo, en y ajoutant une originalité : un espace salon de coiffure. Implanté en plein centre-ville, le salon de coiffure May’Salon se situe à Mamoudzou dans la galerie du Caribou juste en face de GMF. En plus de la coiffure, le salon propose également des prestations de remise en forme et de bien-être. La société compte actuellement sept salariés.

 

Abdourahman Tasmia, gérante du snack-restauration Mayana Food

Abdourahman Tasmia est une jeune mère de 22 ans. Elle est née à Mayotte, mais elle a suivi toute son enfance et sa scolarité à La Réunion. Ne voulant pas faire de longues études, elle arrête sa scolarité après l’obtention d’un CAP d’agent polyvalent de restauration en 2012 au lycée Victor Schoelcher, à Saint-Louis de La Réunion. Durant sa scolarité Tasmia a effectué plusieurs semaines de stages dans différentes structures pour acquérir les compétences professionnelles nécessaires à la concrétisation de son projet personnel : restaurant, boulangerie, cantine scolaire, et même hôpital. “J’ai arrêté très tôt les études, car dès le collège je savais ce que je voulais faire. Après avoir réalisé des stages de découvertes des métiers, c’est la restauration qui m’a intéressé”, raconte-t-elle. Elle travaille dans un restaurant pendant trois mois et décide d’arrêter pour venir s’installer à Mayotte et créer son snack-restauration. Elle arrive à Mayotte en 2014. Mais avant de plier ses valises et de se lancer pour la première fois dans l’entrepreneuriat, elle a pris le temps de réaliser une étude de marché afin de réduire les incertitudes et les risques qu’elle pourrait prendre au vu des concurrents qu’il y a dans le secteur. Quelques mois plus tard la jeune femme ouvre son snack-restaurant Mayana Food sur le terrain familial de son père. En juin 2015 elle obtient le prix du lauréat régional dans la catégorie commerce et artisanat et sera récompensée d’une somme de 3 000 euros.

 

 

Attoumani Nadjlat, gérante de la pâtisserie Graine de Sésame

Âgée de 37 ans, Attoumani Nadjlat, la gérante de la pâtisserie, a arrêté ses études dès l’obtention de son baccalauréat professionnel secrétariat. Elle se lance alors dans le monde professionnel avec d’abord un poste d’assistante juridique, puis de commerciale, et enfin de conseillère financière à la BFC. Un poste qu’elle occupera pendant plus de 10 ans. Lassée par ce secteur professionnel, elle décide de se consacrer entièrement à sont projet de pâtisserie. «J’avais cette idée depuis très longtemps et le déclic a été l’arrivée de ma soeur», dit la gérante. Situé au coeur de Mamoudzou, à côté de la barge et au milieu des administrations, c’est l’emplacement idéal pour cette pâtisserie qui a déjà conquis bon nombre de clients. Sandwichs, quiches, lasagnes, taboulés, jus, salades et plats font tous partie du menu. Des formules petits-déjeuners font également le bonheur des clients dès le matin. «J’encourage les femmes à entreprendre. La femme a une autre vision des choses par rapport à l’homme. Elle est plus motivée, persévérante et fait tout pour aller au bout de ses idées et de ses ambitions. Elle a une grande capacité à allier vie privée et vie professionnelle», souligne l’entrepreneuse.

 

 

 

 

 

 

 

Ivre, il se gare, s’endort sur un banc et se fait voler son scooter

Le 29 octobre dernier, un scootériste visiblement éméché et fatigué décide de faire une halte la nuit rue du commerce à Mamoudzou pour s’allonger sur un banc public. Mais au moment de se réveiller ce dernier constate que son cyclomoteur a été volé.

Deux enfants se noient à Acoua

Aujourd’hui en fin d’après-midi la gendarmerie a appris le décès de deux mineurs sur la plage d’Acoua. Ils jouaient sur une embarcation et sont tombés à l’eau. Les deux bambins ne savaient pas nager.

 

 

La Maison de Mayotte à Paris est en grève

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Depuis lundi, la Maison de Mayotte à Paris est en grève. 12 agents sur 20 protestent contre leurs conditions de travail, et la suppression de la prime de dépaysement, correspondant à 30 % de leur salaire.

Fin des années 80, la Maison de Mayotte voit le jour en tant que structure associative. En 2003, elle devient un service du Conseil départemental. Depuis, les interrogations sont nombreuses quant aux actions menées par ce service, et sa visibilité.

 

Méconnue par bon nombre de mahorais, la Maison de Mayotte a été créée dans le but d’être une vitrine du 101ème département à Paris. Si son action est aujourd’hui recentrée sur les étudiants mahorais et leurs problèmes, c’est par manque de moyens, explique Djaouharia Mohamed, déléguée adjointe. “Ça fait des années qu’on nous dit qu’on fait rien. On aimerait mener des actions, assister à des salons comme les autres départements, on nous donne pas les moyens”, lance-t-elle. Alors faute de projets, la délégation est devenue un pôle social pour les Mahorais de l’hexagone. “Les étudiants ou les familles viennent nous voir quand ils ont des problèmes, on fait beaucoup de réinsertion.” Un rôle que la structure prend très à coeur, relatant les nombreux problèmes auxquels font face les Mahorais de la capitale, et les solutions trouvées. Deux ans plus tôt, la délégation avait encore quelques moyens. “Nous avons porté le trophée de l’art culinaire créole, le forum pro jeunesse, aujourd’hui tous nos projets sont en stand-by”, continue-t-elle.

 

“Si vraiment on ne sert à rien, qu’on ferme la Maison de Mayotte !”

 

Assister au salon de l’agronomie, ou encore à la foire de Paris, c’est ce qu’aimeraient les agents de Maison de Mayotte. Ces demandes, comme celle d’avoir une visite médicale avec un médecin du travail, sont restées sans réponse. Si aujourd’hui, la majorité des agents a décidé de grever, c’est parce que la majoration qui leur était versée en raison de leur éloignement, a été supprimée depuis fin août, et cela sans préavis. Une décision aux conséquences lourdes, selon Djaouharia. “La vie est chère à Paris, c’était une prime d’installation. Aujourd’hui, certains ont vu les huissiers débarqués chez eux. Passer d’un salaire de 2200 à 1600, ce n’est pas rien.” Elle n’hésite pas à parler de mépris, et de manque de considération. “Si vraiment on ne sert à rien qu’on ferme la Maison, et qu’on nous rapatrie à Mayotte. C’est les Mahorais d’ici qui vont en pâtir”, s’exclame-t-elle. Face à ce ras-le-bol, les agents ont rencontré le président du Conseil département, Soibahadine Ibrahim Ramadani, fin septembre. Ce dernier a rappelé la situation difficile dans laquelle se trouvait la collectivité, promettant tout de même des solutions d’ici 2017. En attendant, aucun service téléphonique n’est assuré à la Maison de Mayotte, les autres agents des provinces devraient se joindre au mouvement. 

Social : Une centaine d’instituteurs mobilisés ce matin

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Alors que l’intersyndicale a décidé hier de suspendre le mouvement de grève, le SNUipp (syndicat des enseignants du premier degré) a poursuivi sa mobilisation ce matin.

 

Une centaine d’instituteurs sont partis depuis le vice-rectorat pour se rendre au conseil départemental, en passant par le rond-point du commandant Passot. Après quelques minutes d’attente devant la grille, ils ont pu pénétrer dans les jardins du conseil départemental, puis entrer dans l’hémicycle, où se tenait une réunion sur les retraites. 

 

Le SNUipp demande toujours la prise en compte de l’ancienneté des instituteurs avant leur intégration dans la fonction publique, c’est-à-dire lorsqu’ils appartenaient à la collectivité de Mayotte. « La réunion du 5 décembre au ministère de la fonction publique avec les fédérations nationales n’aura aucun sens si cette revendication n’est pas préalablement actée. Sinon, il est hors de question de continuer à faire des « points » sur l’évolution des dossiers. Le SNUipp exige des avancées concrètes », a expliqué hier Rivo, secrétaire départemental, à nos confrères de linfo.re 

 

Pour rappel, l’ordre du jour de cette réunion porte sur les mesures en cours pour relancer l’attractivité du territoire, les décrets de reprise d’ancienneté et les retours sur les situations individuelles transmises par le préfet de Mayotte

 

Polydélinquant, il lui jette sa machette

Un jeune homme résidant à Kawéni comparaissait hier pour violence avec usage d’une arme, en l’occurrence une machette. Condamné à plusieurs reprises pour des cas de violence et purgeant déjà une peine de prison ferme, un jeune kawénien de 19 ans était présenté au tribunal correctionnel pour avoir jeté en mai dernier un coupe-coupe sur un individu qui le soupçonnait lui et sa bande d’avoir volé son cyclomoteur. Heureusement la victime n’a pas été touchée mais le scénario aurait pu être plus grave si le prévenu avait atteint sa cible comme le soulignait le procureur. Entêté à plaider non-coupable, le jeune adulte n’arrange pas son cas devant le tribunal coupant à plusieurs reprises la parole au procureur et au président. Purgeant déjà une peine de 18 mois de prison ferme depuis septembre dernier, le juge Ballu a décidé de lui en donner 4 supplémentaires pour les faits du jour qui lui étaient reprochés.

Les handicapés mahorais ne sont toujours pas logés à la même enseigne

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La semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH) a débuté hier à la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) à Mamoudzou.

 

Organisés par le comité de pilotage réuni sous l’égide de la Dieccte (Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et de l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) dans le cadre du Plan régional d’insertion des travailleurs handicapés de Mayotte (Prith), avec l’appui d’AC E, des ateliers, stands et conférences sont proposés jusqu’à vendredi. L’occasion de faire le point sur la prise en charge des handicapés et leur intégration au marché du travail.

 

Sans surprise, Mayotte, déjà discriminée dans de nombreux domaines, ne bénéficie pas des mêmes moyens pour prendre en charge les personnes en situation de handicap par rapport à la métropole ou d’autres Dom. L ’emploi de ces personnes dans le 101ème département ne déroge pas à la règle. Actuellement, seul le fonds de l’Agefiph est mis en place dans l’île mais il ne concerne que le secteur privé. Le fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPH FP) quant à lui n’est toujours pas appliqué ici. « On suppose que c’est parce que la délégation du FIPHFP qui se trouve à la Réunion attend que le Code du travail à Mayotte soit harmonisé par rapport à celui de la métropole avant d’y installer le fonds », explique François de Lavergne du groupe Amnyos spécialisé dans l’accompagnement des mutations de l’action publique, des organisations et des territoires. « Nous souhaiterions également qu’une délégation du FIPHFP soit créée à Mayotte », ajoute la directrice de la MDPH dans un souci de représentativité. À l’heure actuelle, aucune donnée ne permet de savoir combien de personnes handicapées ont un emploi dans le territoire. Mais au niveau national le taux d’employabilité pour les entreprises de plus de 20 salariés est de 2 %.

 

Les sociétés mahoraises concernées sont censées en faire de même. Mais reste à savoir si dans les faits, toutes ces entreprises en question appliquent la règle. Impossible là aussi du côté de la MDPH ou du Prith de savoir combien de procédures ont été réalisées auprès du tribunal du travail pour poursuivre des sociétés qui ne respecteraient pas la législation en vigueur dans ce domaine. Ainsi, l’un des buts de la SEEPH est de sensibiliser les chefs d’entreprise sur la nécessité et l’intérêt pour eux d’employer des personnes en situation de handicap

Journée nationale de destruction des contrefaçons : Les douanes invitent à s’en méfier

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Une première pour les douanes de Mayotte. La direction régionale s’est jointe ce matin à la 4ème journée nationale de destruction des contrefaçons.

A cette occasion la Deal a mis à disposition des douanes un compacteur pour effectuer la destruction d’une centaine d’articles de contrefaçon à côté du siège de la brigade de surveillance nautique de Dzaoudzi, en présence de représentants des différents services de l’Etat concernés et du maire de Pamandzi.

« Cette opération vise à sensibiliser la population sur les risques et dangers liés à la contrefaçon », a expliqué ce matin Jacques Brablé, directeur régional des douanes. « Ces risques peuvent concerner la santé (exemple: produit cosmétique contenant des substances cancérigènes), la sécurité (exemple: risque d’incendie pour un siège bébé non conforme) ou encore l’économie (menace sur les investissements et les emplois des entreprises). »

Sur les deux dernières années, près de 22 000 articles de contrefaçon ont été saisis par les douanes à Mayotte, un chiffre « en légère hausse » par rapport aux années précédentes. Ces objets saisis sont ensuite détruits par écrasement ou broyés (il n’y a pas d’incinérateur à Mayotte).

« Les articles les plus contrefaits à Mayotte sont les articles textiles au sens large, les médicaments et produits cosmétiques (notamment pour l’éclaircissement de la peau) ou encore les lunettes solaires », note Jacques Brablé. « L’Asie reste par ailleurs de loin la première zone géographique d’origine. » 

 

“Mayotte est l’île dans la région, la plus touchée par la chimique”

Une délégation mahoraise a rencontré Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) lors d’un colloque qui s’est tenu à La Réunion. L’occasion pour la présidente de faire le point sur les problèmes liés à l’alcool et aux drogues de synthèse dans l’île.

 

  • Quel était le but du colloque et de votre rencontre avec la délégation mahoraise ?

Danièle Jourdain-Menninger : Il s’agissait d’analyser les perspectives des addictions dans l’océan Indien. Ma rencontre avec la délégation mahoraise est la suite de la visioconférence organisée l’année dernière entre la Mildeca et les acteurs de l’addictologie mahoraise.

  • Quel est l’état des addictologies à Mayotte et comment sont-elles appréhendées ?

DJM : Ici, il y a une importante consommation d’alcool et de drogues de synthèse plus communément connues sous le nom de “chimique”. La Midelca a accordé 55 000 € de crédits à la préfecture pour la prévention cette année (établissements scolaires, un gendarme est allé se former sur la prévention).

  • Quelles sont les actions de prévention mises en oeuvre sur le territoire ?

DJM : Les associations mettent en place régulièrement des actions de prévention. Cela passe par l’apprentissage pour les jeunes de son stress, ne pas se précipiter vers les drogues pour calmer ce stress etc. Nous insistons également sur la prévention grâce aux pairs (organisation de scénettes, messages de prévention entre jeunes). Le service d’addictologie du CHM est actuellement en charge de suivre les addictions aux drogues de synthèse. Une réflexion est en cours quant à l’utilisation des dispensaires pour mieux appréhender le problème. Un second colloque doit avoir lieu au printemps 2017 toujours à La Réunion. Une délégation mahoraise s’y rendra dans le but d’échanger avec les confrères et consoeurs réunionnais sur les bonnes pratiques professionnelles

 

Danièle Jourdain-Menninger au centre avec la délégation mahoraise dans laquelle se trouvait le secrétaire général adjoint de la préfecture, Guy Fitzer.

 

Régimes bananiers : les agriculteurs reprennent la main sur leur production

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Une quarantaine d’agriculteurs était au rendez-vous jeudi matin à Dembeni, pour la première journée consacrée à la production de rejets de bananiers. Une production de bananes très présente à Mayotte, et qui constitue une grande partie de l’alimentation mahoraise. Informer les producteurs, et transférer les méthodes pour assurer une production seine et pérenne, tel était le message de ces ateliers. À Mayotte, quinze techniciens de production sont disponibles pour près de 5000 agriculteurs déclarés.

 

Un chiffre bien en deçà des besoins des agriculteurs, qui souhaiteraient être informés sur la plantation de bananes, l’entretien, ou encore la récupération d’un régime endommagé. Des questions auxquelles ont pu répondre la Capam (chambre de l’agriculture, de la pêche, et de l’aquaculture de Mayotte), et Rita (Réseau d’innovation et de transfert agricole), en organisant une journée professionnelle pour la production de régimes de bananiers sains. Une initiative qui a tout de suite interpellé Issoufa, cultivateur de bananes dans son champ : “J’adore l’agriculture. Même si je suis plus sur le maraîchage que sur les bananiers, j’en ai chez moi, et je suis venue pour savoir comment séparer les rejets de bananiers de la souche mère.” Issoufa est reparti satisfait, car parmi les trois ateliers proposés ce jour-là, il y avait l’atelier unité de production, dans lequel était décortiquée la méthode PIF. Cette dernière (Plants Issus de Fragments de tiges), est une technique de multiplication horticole (in vivo) des bananiers. Augmenter la productivité par la transmission des gestes de base Cette méthode est la plus adaptée pour pouvoir réhabiliter rapidement la bananeraie. Une alternative à la culture in vitro, plus couteuse et peu accessible aux producteurs.

 

Naoilou Yahaya, technicienne chargée de production fruitière à la Capam, anime l’atelier. Elle se dit satisfaite de la participation, et de l’intérêt porté à ces recommandations. “Nous faisons en sorte de les informer sur les problématiques les plus récurrentes. Les maladies, les manières de produire chez eux, les variétés existantes. Le but est d’assurer les productions pour 2 ans au moins, et de leur permettre de se débrouiller sans les techniciens de production, qui ne peuvent pas tous les rencontrer”. Sur l’île, 68 variétés de bananes existent, dont 54 endogènes, un énorme potentiel qui se heurte à très peu de moyens. À terme, la Capam souhaiterait avec l’appui des pépiniéristes et des producteurs locaux, faire naître un espace aménagé, qui permettrait de répondre à la forte demande de rejets sains de bananiers, en vue d’augmenter la productivité.

Impressionnant incendie aux 100 villas

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Un feu s’est déclaré hier soir vers 18h au quartier des 100 villas à Mamoudzou. Aucune victime n’est à déplorer et aucune habitation n’a été touchée. Le feu s’est propagé dans un terrain vague sans que l’on connaisse son origine. Plusieurs hypothèses ont circulé. La police présente sur place n’était pas en mesure au moment des faits de répondre à cette interrogation. Avec la végétation sèche, le feu s’est rapidement étalé mais il a également été rapidement contrôlé par les pompiers aidés d’habitants. Certains ont même sorti leur tuyau d’arrosage afin de contenir l’incendie. Une solidarité qui aura peut-être permis d’éviter le pire à savoir la propagation à des logements qui se trouvaient seulement à quelques mètres de l’incendie.

 

Pôle emploi délocalise des services

Afin de réduire les congestions au Pole emploi de Dzoumogné face au grand nombre de demandeurs d’emploi et dans un souci de proximité, l’agence a souhaité sceller un partenariat avec deux associations. En effet, le 28 octobre dernier Pôle emploi a signé deux conventions avec la Régie de Territoire Maécha Espoir d’Acoua et l’AAISPM (Association d’activité d’insertion sociale et professionnelle de Mtsangamouji) située à Mtsangamouji. Chaque convention, d’une durée de 3 ans, a pour objet de déterminer les engagements de chaque signataire pour permettre et faciliter l’accueil, l’information et l’assistance des personnes en recherche d’emploi dans les locaux de ces organismes. Désormais, à travers ces conventions, les DE (demandeurs d’emploi) originaires de ces communes peuvent facilement et depuis le locaux de nos partenaires, réaliser des actes aussi simples tels que créer et se connecter à leur espace personnelle, faire leur actualisation mensuelle et rechercher des offres d’emploi sur le net.

Grèves : des blocages de routes à prévoir demain

Ce matin, l’intersyndicale de la fonction publique a décidé en assemblée générale de reconduire le mouvement de grève demain, avec une « décentralisation » de la mobilisation. Des blocages de routes sont ainsi à prévoir dès 4h au nord (Longoni), au sud (Kani-Keli), au centre (Combani) et à Tsararano. Le mouvement a rassemblé ce matin 150 grévistes, comme hier. Après s’être rassemblés place de la république, les manifestants ont pris la direction de différentes administrations, plaçant symboliquement des chaînes aux grilles d’entrée de la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) et de la direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DJSCS). Ils se sont ensuite postés devant le vice-rectorat, en présence des forces de l’ordre. Avant de se rendre au conseil départemental pour organiser leur AG dans l’hémicycle. Rappelons que l’intersyndicale demande la reconstitution des carrières des anciens agents de la collectivité départementale de Mayotte (CDM) et des mesures incitatives pour l’attractivité du territoire.

Grève de la fonction publique : Vers un “avril bis” ?

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Déterminée à faire entendre ses revendications, l’intersyndicale a repris le chemin de la rue mardi. Et sur la question de la reconstitution des carrières et de l’attractivité du territoire, les grévistes ne fléchiront pas, affirment leurs représentants.

 

Taraudée par l’échéance des prochaines élections présidentielles et les futurs changements politiques qu’elles induisent, l’intersyndicale a de nouveau manifesté dans les rues de Mamoudzou afin de réclamer la reconstitution des carrières et des mesures incitatives pour l’attractivité du territoire. Ainsi, à l’appel de l’intersyndicale (CGT Educ’Action, FO, SNUIPP, SNES, etc.), près de 150 agents de la fonction publique ont défilé de la place de la République jusqu’à la Préfecture mardi matin. De légères échauffourées entre les forces de l’ordre et les manifestants se sont produites devant le Vice-rectorat alors que ces derniers tentaient de pénétrer dans l’enceinte de l’administration et jetaient des oeufs dans la cour. Un cordon de sécurité mis en place par la police a calmé les ardeurs.

 

L’intersyndicale ne lâche rien

 

“On nous a reçus, on nous a dit que les choses allaient se faire mais elles ne se font pas”, déplore Fred Muller, représentant du SNEP, se référant aux nombreuses réunions de ces derniers mois entre l’intersyndicale et les ministères de la Fonction publique, des Outre-mer et des Finances. “C’est le début d’une mobilisation qui pourrait tourner comme en avril”, prévient-il. Les revendications n’ont pas changé : l’intersyndicale demande la reconstitution des carrières de tous les fonctionnaires mahorais, une prime d’installation pour tous les contractuels, un aménagement de la fiscalité relative aux indemnités et des accélérations de carrières.

 

Mardi matin, les syndicats ont été reçus par le Vice-rectorat, puis la Préfecture, en vain : à l’issue de ces entrevues, les grévistes ont décidé de reconduire la grève mercredi. “L’objectif, mercredi, est de fermer les administrations, notamment le Vice-rectorat, la Préfecture, le Conseil départemental et les services fiscaux. Et s’il n’y a pas d’avancées, on organisera une autre action jeudi. On va aller d’actions en actions” menace Rivo, secrétaire départemental du SNUIPP-FSU, satisfait de l’ampleur de la mobilisation de mardi. L’intersyndicale appelle donc à un nouveau rassemblement mercredi à partir de 7h, place de la République à Mamoudzou. Cependant, lundi, le ministère de la Fonction publique a convié les organisations syndicales mahoraises à une réunion le 5 décembre prochain portant sur les mesures d’attractivité et les décrets reprise d’ancienneté. Un “retour sur l’analyse des situations individuelles réalisées par le préfet de Mayotte” est même programmé, précise le courriel d’invitation.

 

Les infirmiers également en colère

 

Le mouvement de mardi était soutenu par l’intersyndicale des infirmiers du privé et du public, en écho à la manifestation nationale se déroulant dans toute la France ce même jour. Eric Roussel, infirmier libéral, énumère : “On demande plus de reconnaissance des compétences et davantage de concertation, des revalorisations salariales, des formations professionnelles pour les jeunes infirmiers et plus de sécurité dans l’exercice de notre pratique”. Un mécontentement général, donc, qui risque de perdurer. 

Armamie Abdoul Wassion lance un ultimatum

La conseillère départementale de Mamoudzou 1, Armamie Abdoul Wassion, poursuit sur sa lancée. Accusations ou divulgations, quoi qu’il en soit depuis plusieurs semaines, l’élue s’en prend régulièrement au Conseil Départemental et sa propre majorité.

 

Dernier en date : le chef de cabinet Adadi Andjilani, accusé par Armamie Abdoul Wassion de “museler” les élus. C’est à ce titre que de cette dernière a organisé, dimanche dernier, une réunion publique à Passamaïnty pour expliciter ses dires et lancer ce qui ressemble à un ultimatum :

“J’adresse encore au président, par ce message en forme d’avertissement, qu’il est encore temps pour lui de se débarrasser de ce cabinet de mercenaires, et de laisser les élus travailler sans souffrir d’aucune pression de quelque nature que ce soit pour servir l’intérêt général. À compter de ce jour, ce cabinet de mercenaires qui n’a aucune légitimité, principalement composé d’anciens élus battus aux dernières élections, doit avoir quitté les lieux avec son chef Adadi Andjilani, au plus tard le lundi 14 novembre 2016 à midi. Si ce n’est pas fait, c’est avec vous, peuple libérateur de Mayotte, que je m’engagerai vers le Conseil départemental des Mahorais pour les aider à débarrasser les lieux par tous les moyens.Ce jour-là, nous ferons un voyage jusqu’à Dzaoudzi, nous prendrons la barge gratuitement comme se le sont octroyé ces mercenaires, nous irons à pied jusqu’à la tombe de Coco Zéna Mdere. Une fois nos prières adressées pour la paix de son âme et celles de ses consoeurs, nous partirons en direction du Conseil départemental des Mahorais avec pour seul slogan “Libérez les otages, libérez les élus, mercenaires sortez ! ”

 

Lundi prochain dira donc si elle a trouvé un écho au sein de la population, ou si cette opération fera l’effet d’un coup dans l’eau.

Un nouveau président au Crefom

Jean-Michel Martial, ancien vice-président en charge des personnalités du Conseil représentatif des Français d’outre-mer (CREFOM), est désormais élu président du Crefom suite à la réunion du bureau exécutif de l’organisation du lundi 24 octobre 2016. Il a été élu à l’unanimité des membres du bureau pour une durée de 12 mois. Il remplace Patrick Karam qui a rendu son mandat après avoir rejoint le cabinet de campagne de Nicolas Sarkozy. Le Crefom organisera de nouvelles élections après les élections législatives de juin 2017. Comédien, metteur en scène, docteur en chirurgie dentaire, lauréat du concours national de déontologie, champion de France universitaire d’aviron, ancien conseiller d’arrondissement dans le 18°, Jean-Michel Martial est un homme engagé au parcours atypique. Passionné par le théâtre, il fonde la compagnie L’Autre Souffle en 1998. En 2013 il crée et dirige le “Répertoire Théâtre Caraïbe”, une collection multilingue du théâtre de la Caraïbe, avec l’ambition de le faire mieux connaître et de lui donner une visibilité nouvelle. .

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes