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Le plan sécurité Mayotte n’est pas encore totalement appliqué

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Le délégué national outremer du syndicat policier Alliance, Eric Mildenberger, est actuellement en visite à Mayotte. But du voyage : rencontrer les délégués syndicaux et “ressentir les difficultés rencontrées par les collègues”.

 

  • Quel constat dressez-vous par rapport aux conditions de travail des agents de la police nationale ici ?
  • Eric Mildenberger : J’ai suivi des patrouilles et j’ai tout de suite compris les difficultés liées à la topographie du territoire, les routes non goudronnées sur lesquelles ne peuvent pas circuler certains véhicules. Aujourd’hui, tous les services ne sont pas équipés de voitures 4 roues motrices. Police secours ne peut pas s’aventurer sur les pistes avec ses véhicules utilitaires.

 

  • Où en sont donc les promesses faites par le gouvernement dans le cadre du “plan sécurité Mayotte” en juin dernier pour améliorer la sécurité du département ?
  • EM : Nous devions obtenir 80 agents supplémentaires, mais en réalité seulement 35 personnes nous ont rejoints. En effet, certains contrats arrivés à leurs termes récemment ont été remplacés et cela a été comptabilisé dans l’apport d’agents en plus. Ainsi alors que nous devrions envoyer sur le terrain des patrouilles de trois agents parfois on ne peut envoyer que deux policiers, faute d’effectif suffisant. Heureusement que les délinquants ne sont pour l’heure actuelle qu’armés de pierres et de coupes-coupes car je n’ose même pas imaginer s’ils avaient des armes à feu…

 

  • Qu’est-ce qui explique que ces engagements gouvernementaux ne soient pas complètement tenus ?
  • EM : Je pense qu’il y a eu des effets d’annonce dans un contexte d’insécurité. Nous attendons toujours la mise en place d’une brigade canine qui fait partie des promesses du ministère de l’Intérieur. Il devait être effectif en septembre ce n’est toujours pas le cas. C’est lié à la lourdeur administrative que ce genre de projet en gendre. Pour un tel dispositif il faut par exemple, un chenil et trouver un lieu où l’installer. Concernant le matériel (armement, protections et véhicules), en métropole il est bien arrivé, mais à Mayotte il tarde à débarquer. C’est trop lent, mais on ne sait pas quand nos collègues vont pouvoir en disposer. Il y a également la question du stand de tir. La police nationale ici n’a pas son propre site, mais ce n’est pas propre à Mayotte. Les agents sont obligés d’aller en Petite-Terre pour emprunter le stand de l’armée. Cette contrainte empêche certains agents de faire leurs trois exercices de tir minimum par an.

 

  • Où en est le mouvement national de contestation policière ?
  • EM : Il a été initié de manière spontanée par certains collègues à la suite des événements de Viry-Châtillon (des policiers gravement blessés par des jets de cocktails Molotov). Ils reprochaient aux instances syndicales de ne pas obtenir plus rapidement des avancées dans l’amélioration des conditions de travail. Pourtant, nous avons en avril dernier, obtenu l’augmentation de la prime de risque et une hausse des effectifs des officiers de police judiciaire (OPJ ). Nous avons par la suite lancé un mouvement dit de “service minimum” en novembre dernier incitant les policiers à ne pas faire de zèle, mais tout en assurant leur devoir en terme de lutte contre l’insécurité. On a donc observé dans certains départements une baisse du nombre d’infractions constatées allant de 30 à 50 %. Mais cela ne signifie pas qu’il y a plus de délinquance, nous intervenons toujours en cas d’urgence. Notre mouvement va durer au moins jusqu’à l’examen du parlement du projet de loi rectificatif sur la légitime défense en janvier prochain.

 

  • Justement, où en ce projet de loi ?
  • EM : Il est actuellement débattu par une commission. On devrait s’acheminer à une légitime défense proche de celle dont bénéficient actuellement les gendarmes. Mais là où nous sommes un peu déçus, c’est que l’État envisage sa mise en place dans le cadre du code de sécurité intérieure propre à la police nationale et la police aux frontières. Nous espérions qu’il soit intégré au code de procédure pénale, car un juge pourra très bien décider de se référer qu’à ce texte en cas de traitement d’une affaire impliquant un policier ayant eu recours à la légitime défense et sera donc jugé comme n’importe quel citoyen.

 

  • Qu’en est-il également de vos revendications au sujet des peines planchers (peines minimums et incompressibles) ?
  • EM : Elles ont été supprimées sous l’actuel gouvernement en 2014. Nous souhaitons leur retour, mais nous souhaitons sensibiliser les candidats aux prochaines élections présidentielles sur ce sujet pour que la prochaine mandature réponde à notre attente.

Sécheresse : la Préfecture coupe l’eau dans le sud de Mayotte

Avec la saison des pluies qui tarde, la retenue collinaire de Combani – qui alimente à 84 % le sud de l’île en eau potable – connaît un seuil critique.

 

Aujourd’hui remplie à 20 % de sa capacité totale, elle pourrait être vide début janvier si l’on maintient le rythme de consommation actuel. La Préfecture a donc annoncé hier que des “coupures d’eau programmées” dans le sud de l’île auraient lieu à partir de ce vendredi dans 8 communes : Chiconi, Ouangani, Sada, Dembéni, Chirongui, Bandrélé, Bouéni et Kani-Kéli. La SMAE promet d’assurer une alimentation en eau de 22 heures par tranche de 48 heures.

En outre, 33 points d’eau potable collectifs devraient être opérationnels d’ici vendredi pour que les habitants du sud puissent s’approvisionner en eau. Lors de la conférence de presse de mercredi, la Préfecture ainsi que la SMAE ont insisté sur la nécessité d’avoir un usage raisonné de l’eau en cette période difficile. À titre d’exemple, le directeur de la SMAE a indiqué que l’eau qui coulait d’un robinet durant 20 secondes représentait les besoins journaliers en eau d’une personne, soit près de 8 litres. Et que laver sa voiture “consommait” 500 litres d’eau. D’autre part, la SMA E met en garde quant à la potabilité de l’eau tout de suite après la remise en service du réseau.

Ces “tours d’eau” auront lieu “jusqu’au retour à la normale”, a indiqué le Préfet, c’est-àdire jusqu’à ce que la saison des pluies débute. Ce qui, d’après Bertrand Laviec, le délégué départemental de MétéoFrance, adviendrait “mi-janvier, fin janvier dans le meilleur des cas, début février dans le pire des cas”.

C’était Noël avant l’heure chez Ylang esthétique

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L’institut de beauté Ylang esthétique organisait un apéro-shopping avec notre magazine Vivre Mayotte vendredi dernier dans ses locaux situés dans la résidence Lukida 1 aux Hauts Vallons. Fêtes de fin d’années oblige, l’institut s’est décoré aux couleurs de Noël pour l’occasion. En plus d’une réduction sur ses soins, produits et autres accessoires, la direction a offert à ses clients des cadeaux au pied du sapin. Le père Noël est venu plus tôt cette année à Mayotte et ce n’est pas pour déplaire à celles et ceux qui aiment prendre soin de leur corps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chirongui : des terrains qui appartenaient à un ex-président des Comores, créent la discorde

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La mairie de Chirongui a connu de nouveaux soubresauts hier puisque des habitants du village de Mirereni sont venus manifester devant le portail obligeant la municipalité de fermer les lieux durant toute la journée de mardi.

 

Les administrés mécontents étaient venus réclamer l’aide de la maire Ibrahima H anima pour régler un problème vieux de plusieurs années. À l’origine du conflit entre les propriétaires des terrains et les occupants, la famille du premier président des Comores, Mohamed Abdallah.

 

Les habitants de Chirongui ont trouvé porte close hier en se rendant à la mairie. La faute à un mouvement de protestation d’habitants de Mirereni (commune de Chirongui). Un mois après, une cinquantaine d’entre eux ont donc de nouveau manifesté devant l’hôtel de ville au sujet des problèmes fonciers rencontrés dans leur village. Le sujet porte sur des terrains d’environ 133 hectares qui appartenaient à feu Ahmed Abdallah le premier président de la République des Comores, jusqu’à leur vente en 2006 et 2007. Depuis les années 60 voire antérieurement, certains Mahorais occupent ces terrains.

 

À la mort d’Ahmed Abdallah en 1989, la famille a voulu hériter des terres de Mirereni, mais le Conseil départemental alors présidé par Younoussa Bamana et les anciennes mandatures successives à la mairie de Chirongui se sont opposés au partage de l’héritage foncier entre les membres de la famille Abdallah, conséquence du climat diplomatique tendu entre Mayotte et la République des Comores.

 

“À la fin du mandat de Bamana en 2004, les nouveaux élus acceptent de commencer à négocier avec la famille du père de l’indépendance comorienne. Puis en 2006 et 2007 des ventes des terrains en question sont réalisées”, explique Ismaïla Mderemane, 1er adjoint au maire de Chirongui. Or, certaines de ces ventes ont été réalisées en présence d’un notaire et d’autres non compliquant ainsi la tâche quant à la véracité de certains titres de propriété.

 

Parmi eux, certains nouveaux acquéreurs se sont regroupés en association afin de demander l’expulsion des occupants qu’ils jugent illégaux pour pouvoir valoriser leurs parcelles notamment au niveau agricole. Les occupants souhaitent racheter les lopins de terre, mais leurs titulaires ne l’entendent pas de cette oreille. Par conséquent, les habitants en colère demandent l’appui de la mairie. Ils souhaitent que celle-ci rachète les terres puis leur revende. “Mais nous n’avons pas les moyens actuellement de réaliser une telle opération. Ainsi, la mairie va se tourner vers le champ légal pour voir comment elle peut empêcher l’éjection des habitants. Elle va également contacter le préfet sur ce sujet et s’entourer des conseils d’un avocat. Un diagnostic sera par ailleurs réalisé pour déterminer qui sont les propriétaires avant d’entamer des discussions avec eux.

 

En attendant une issue à ce conflit, l’affaire des anciens terrains d’Ahmed Abdallah prouve une fois de plus la complexité des questions foncières à Mayotte. Une problématique qui ralentit considérablement le développement de l’île.

Les dernières sirènes mahoraises : les dugongs

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L’un des animaux les plus mystérieux du lagon de Mayotte est le dugong. Il est devenu très rare de croiser ce mammifère marin à l’allure de sirène, et sans doute que les générations futures n’auront plus jamais cette chance. Présentation.

 

L’un des animaux les plus rares et les plus mystérieux du lagon de Mayotte est le dugong. Le dugong est un gros animal particulièrement placide, qui peut mesurer 4m de long pour un poids de 500kg (certains disent jusqu’à 900 !). De loin, il peut ressembler à une baleine grise, mais il est beaucoup plus lent, et ne “souffle” pas par l’évent : il n’a pas d’ailleurs d’évent mais juste deux grosses narines sur son nez en forme de gros tube. Il n’a pas non plus de nageoire dorsale, mais un dos lisse et arrondi, de couleur gris clair. Le corps des dugongs est allongé, avec une tête dans le prolongement du corps (sans cou), de tout petits yeux, un énorme ventre et des nageoires courtes et arrondies. Les jeunes individus ont parfois une silhouette presque humaine… Ils se nourrissent exclusivement d’herbes marines (un peu comme les tortues vertes), qu’ils broutent lentement sur le fond au moyen de leur gros museau. Ils en consomment jusqu’à 40kg par jour, ce qui permet de “tondre” ces prairies sous-marines et d’assurer la pousse d’une plus grande diversité d’espèces, qui sinon seraient étouffées par les herbes.

 

Les dugongs sont des mammifères marins : ils ont le sang chaud, respirent de l’air et allaitent leurs petits. Ce sont d’ailleurs les deux énormes mamelles de la femelle, très visibles en période d’allaitement même depuis la surface, qui ont souvent fait prendre ces gros animaux pour des femmes aquatiques, à l’origine de nombreuses légendes de sirènes, d’autant plus qu’il leur arrive de chanter d’une voix aiguë pour communiquer. Leur nom signifie d’ailleurs “dame de la mer” en malais. C’est à cette ressemblance que les dugongs (et les lamantins, leurs cousins de l’Atlantique) doivent le nom de leur ordre dans la classification des biologistes : les “siréniens”.

 

Les siréniens sont donc des mammifères retournés à la vie aquatique, comme les cétacés (dauphins et baleines) et les pinnipèdes (phoques, otaries et morses), auxquels ils ne sont pas apparentés. Les animaux les plus proches des siréniens sont, en dépit des apparences, les éléphants et les damans (petits animaux africains ressemblant à des rongeurs), qui ont suivi des trajectoires évolutives bien différentes, mais conservent certains traits communs – comme le nombre de vertèbres ou l’absence de clavicule. On distingue facilement les dugongs des pinnipèdes à plusieurs détails : ils sont plus massifs, plus lents, complètement dépourvus de poils à l’exception de quelques moustaches sur le museau, n’ont pas de pattes arrières mais une queue aplatie horizontalement et divisée en deux comme les dauphins, et sont incapables de sortir de l’eau (même l’accouchement a lieu dans le lagon).

 

Comme les tortues, les dugongs sont des animaux qui vivent au ralenti : les femelles ne sont matures qu’entre 10 et 17 ans, et ne donnent naissance qu’à un seul petit tous les 7 ans ! En contrepartie, dans la nature les adultes ont une espérance de vie très longue, dépassant 70 ans. Le renouvellement de leur population est donc extrêmement faible, et la pêche peut éradiquer complètement l’espèce en quelques années – ce fut le cas à l’île Maurice, mais aussi aux Maldives et en de nombreux autres endroits. Aujourd’hui, seules l’Australie et le Golfe Persique abritent encore des populations stables, et l’espèce est en voie d’extinction dans presque toutes les autres régions, dont le Canal du Mozambique. A Mayotte, l’espèce était encore abondante il y a quelques générations, mais la surpêche l’a décimée au XXe siècle, et le Parc Naturel Marin estime la population actuelle à moins d’une dizaine d’individus, dont très peu de femelles – ils sont formellement protégés depuis 1995. L’une des dernières femelles a été tuée en 2015 par un pêcheur, qui a écopé de trois mois de prison ferme et d’une lourde amende pour destruction volontaire d’espèce en voie de disparition. D’autres sont tués accidentellement, par des hélices de bateau, dans des filets, ou empoisonnés par la pollution.

 

Il est donc devenu très rare de croiser des dugongs à Mayotte, et sans doute que les générations futures n’auront plus jamais cette chance. Les derniers individus vivent dans les herbiers extérieurs de l’est de l’île, surtout au sud de Petite Terre. Le Parc Marin et certains réseaux comme TsiÔno effectuent un suivi de la population restante, en centralisant les observations des chanceux qui se retrouveraient face à ces fantastiques sirènes géantes.

Crédit photo Marc Allaria

 

La conservation du dugong est un grand enjeu scientifique et touristique, car bien peu de pays peuvent encore se vanter d’avoir ces animaux dans leurs eaux (pour la France, il n’y en a ni à la Réunion ni à Tahiti). Les dugongs étant plus faciles à observer que les baleines, ils fournissent aux touristes comme aux Mahorais une expérience inoubliable face à un animal de plusieurs centaines de kilos parfaitement pacifique, et au chant ensorcelant porteur de mille légendes marines.

 

Sécheresse: les chefs d’entreprise réfléchissent à comment limiter leur consommation d’eau

Le préfet a envoyé un courrier au Medef pour lui demander d’inciter ses adhérents à limiter leur consommation d’eau en cette période de sécheresse malgré les pluies de ces derniers jours. La situation est en effet, toujours préoccupante et l’Etat réfléchit à mettre en place de nouvelles restrictions pour mieux préserver la ressource en eau potable qui se tarit. La préfecture a constaté que des grosses entreprises de l’île étaient toujours d’importantes consommatrices d’eau malgré l’arrêté publié au mois de novembre dernier. Ainsi, elle leur recommande d’installer des réducteurs de débits sur les robinets ou encore de sensibiliser le personnel à un usage raisonné de la ressource. Le syndicat patronal a répondu favorablement à cette lettre en indiquant qu’il allait mobiliser ses membres pour trouver des solutions pérennes.

[RUGBY] Le XV de France à Mayotte en juin prochain

Au retour de leur tournée en Afrique du Sud, les rugbymen français s’arrêteront à Mayotte au mois de juin prochain annonce Bernard Laporte. 

La tournée d’été 2017 du XV de France dans les territoires français d’outre-mer commencera donc par un séjour à Mayotte puis  dans l’île de La Réunion au retour de la tournée en Afrique du Sud en juin 2017.

24h avec… Un fou. Itinéraire d’un malade mental

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Nous tous les apercevons, aux quatre coins de l’île et particulièrement dans Mamoudzou, la capitale. Reconnaissables par leur apparence – cette façon unique qu’ils ont de se vêtir, de s’exprimer ou de se déplacer, ces hommes solitaires visiblement frappés par un sérieux trouble psychologique sont légion à Mayotte.

 

Pourtant, aucune quelconque structure de prise en charge sur l’île n’existe pour les encadrer. Alors ils errent dans les rues et au bord des routes, se transformant en danger ambulant, pour eux-mêmes et pour les autres.

Ceci dans l’indifférence totale des Mahorais et des autorités mahoraises ! Durant 24h, nous avons suivi l’un de ces fantômes, au parcours complètement aléatoire. Une journée périlleuse, pour le moins hors du commun.

 

6h

A l’aube naissante, les premières lueurs sont apparues. Un moment où le trafic routier est encore fluide dans la capitale en ce jour de semaine. Mais cela ne saurait tarder. Dans le canton de Mamoudzou 1, les dos d’âne et autres rond points à Tsoundzou et Passamaïnty ralentissent peu à peu la circulation.

Au bord des routes, les premières personnes apparaissent. Des adultes non véhiculés stoppent les premiers taxis de la journée.

Des écoliers attendent les transports scolaires… Et, non loin de là, à Tsoundzou 2, un homme, affalé sur le trottoir, observe les automobilistes du Sud défiler sur la route, en direction du Grand Mamoudzou.

Il est torse nu, porte un pantalon de fortune avec – ce qui s’apparente à – une prise électrique en guise de ceinture, et n’a pas de chaussures. D’où vient-il ? A-t-il dormi ici, à même le sol ? A-t-il, ne serait-ce, dormi ?

Les premières interrogations fusent déjà dans ma tête tandis que l’embouteillage se forme lentement mais sûrement. Assis au milieu de nulle part, l’homme est perceptible. Il attire l’attention. « C’est difficile de ne pas le voir », reconnait une passante, peinée par la situation du malheureux. « Même si on fait semblant de ne pas le regarder, on le regarde quand même, quelques secondes ou un peu plus longtemps. » 

En effet, en un peu plus d’une heure d’observation du personnage et du monde qui l’entoure, pas un seul piéton ni un seul conducteur ne passe sans le dévisager ou le guetter du coin de l’œil. Mais, lui, reste stoïque. On jurerait fixer une statut si ses yeux ne clignaient pas…

 

« Lui au moins est gentil, contrairement à d’autres qui agressent nos clients »

 

 

8h30

Après m’être éclipsé, combien de temps encore l’individu est resté assis au sol, avant de décider de se lever ? Je me le demande. Quoi qu’il en soit, je le retrouve à Tsoundzou 1, dans la fameuse allée des boulangeries.

Assis sagement devant l’une d’elles, il observe à nouveau l’embouteillage. La même scène se reproduit : cet échange de regards entre les automobilistes au ralenti dans l’embouteillage, et lui. Des villageois lambda viennent acheter leur pain. En âme charitable, certains lui en proposent. Il accepte, ne remercie pas, mange sans se presser.

Ce matin-là, il n’aura rien d’autre que du pain et de l’eau. « Des personnes comme lui, ils sont beaucoup et défilent toute la journée. S’ils sont là, c’est parce que les gens donnent, ils savent qu’ils vont manger », indique le responsable d’une des boulangeries, affecté par le phénomène des malades mentaux comme il l’explique.

« Certes il a perdu la tête, mais lui au moins est gentil, il ne fait pas d’histoires. Contrairement à d’autres qui entrent carrément dans la boulangerie et agressent les clients. Le problème c’est qu’on n’ose pas les toucher, sous peine que les autorités se retournent contre nous en disant qu’il n’est pas normal et qu’il ne fallait pas réagir. Seulement combien de fois nous l’avons signalé aux forces de l’ordre… Mais ils ne se déplacent jamais pour ça, ils disent que ce n’est pas de leur ressort. Du coup on apprend à vivre avec, jusqu’à ce qu’un client craque et leur fasse du mal », prédit le commerçant.

 

Là où la chaleur, la fatigue, la faim ou la soif freinerait toute personne ordinaire, rien ne semble arrêter l’individu dans son périple.

 

10h20

L’homme se lève enfin des escaliers de la boulangerie. Il se dirige vers Passamaïnty. Même si je garde en tête que tout est possible, je suis loin de me douter à ce moment-là qu’une longue marche mixée de quelques foulées m’attendent… Ses déplacements révèlent l’étendue de son inconscience.

Sur la route nationale, l’individu ne semble pas discerner la limite entre l’espace piéton et la voie routière. De fait, il oblige les véhicules à se décaler et se déporter sur la voie de circulation inverse. Forcément, les klaxons hurlent, les noms d’oiseau fusent, en français, en shimaoré. Ils sont durs, mais les entend-t-il ?

A Passamaïnty, l’individu reste sur le principal axe routier, enchainant les allers et retours entre le rond point de la croix rouge et le collège de Passamaïnty. Puis soudain, il prend la direction du Sud, se met à courir. Tsoundzou 1, Tsoundzou 2, Ironi-Bé, Tsararano… C’est à Dembéni que s’achève son trajet, soit 15 km plus loin !

 

12h

Je retire mes chaussures et plante la paume de mes pieds sur le goudron de la route nationale, pour tester. Mais il faut la résistance d’un marcheur du feu pour durer dessus. L’expérience ne dure que quelques secondes avant que je ne sautille vers le sol ombré. Comment diable a-t-il pu marcher et courir les pieds nus, pendant plus d’une heure, sur cette route goudronnée, tapée de plein fouet par le soleil cuisant ?

Pourtant, là où la chaleur, la fatigue, la faim ou la soif freinerait toute personne ordinaire après un tel effort, rien ne semble arrêter l’individu dans son périple. Et, c’est sans exprimer le moindre signe d’affaiblissement que le cavaleur reprend la route. Avec, toujours, cette variation de marche et de trots dans son allure.

 

 

« Ça fait de la peine, mais on ne peut rien faire pour eux »

 

 

13h10

Face à cette épreuve physique, je ne me démonte pas. Je continue cependant de garder soigneusement mes distances pour ne pas me faire remarquer… Jusqu’à cette pause que l’intéressé s’octroie à Tsararano, debout, aux abords du plateau polyvalent, à proximité de la route.

– Bonjour !

– …

– Bonjour !

– …

Je tente une dernière fois d’ouvrir la discussion.

– Bonjour !

– …

Aucun mot, aucun geste. Je n’aurai qu’en réponse un regard vide. Je n’insiste pas plus, m’écarte et laisse à nouveau le temps s’écouler. Les voitures vont et viennent, les automobilistes passent et le dévisagent, lui les fixe et les regarde s’éloigner, de droite à gauche, de gauche à droite. Comme une impression de déjà vu…

 

15h

Dembéni ; nous sommes maintenant aux alentours du stade de football où est disposé un marché. Trois heures que le déjeuner est passé, mais l’homme n’a rien mangé, ni rien demandé à manger. Les marchandes, elles, sont désintéressées.

– Vous connaissez cet homme ?

– Oui, on le voit souvent, mais il ne s’arrête jamais devant nous. Il passe et rentre à Dembéni où il passe et va vers Mamoudzou. Ça fait de la peine de voir quelqu’un comme lui. Il y en a plein, même à Dembéni. Mais on ne peut rien faire pour eux.

 

L’art de s’évanouir dans la nature…

 

17h45

Retour à Mamoudzou ; Le soleil se couche au loin derrière le Mont Bénara. Forcément, le sol est moins brûlant mais cela importe peu à l’individu. Il n’a toujours rien aux mains, au torse ni aux pieds. Il longe les routes de Passamaïnty à Doujani, de Doujani à M’tsapéré, de M’tsapéré à Kavani, de Kavani à la barge… toujours aussi dangereusement.

Là encore, sa destination finale semble indéterminée. La seule cohérence dans ses déplacements est sa constance dans les voies empruntées : des routes abondamment fréquentées par les automobilistes et les piétons.

 

19h

C’est cette fois aux abords de la rocade de Mamoudzou qu’il erre, autour des réputés camion snack. « On lui donne parfois les restes des repas des clients. Il arrive qu’il se fasse payer un sandwich, mais c’est rare », témoigne un client régulier de la place. Ce soir-là, pas de sandwich ni de reste de repas… c’est du côté d’une pizzéria, non loin de là, qu’il pourra calmer son appétit, grâce, une nouvelle fois, à la générosité de certaines personnes.

« Nous donnons quand nous avons. Pour le coup, nous avons donc nous donnons. Après on a dû se recommander une pizza parce qu’on n’était pas rassasié mais ce n’est pas grave », confie ce couple. La route reprend, parts de pizza à la main pour l’homme à la ceinture en câble électrique. Vers où ?

 

20h20

A Ironi-Bé entre les communes de Mamoudzou et Tsararano, la nuit est sombre. Seuls les phares des voitures éclairent le personnage dans cette zone inhabitée. Alors qu’il n’avait jusque là jamais dévié des voies routières, l’homme s’introduit dans la forêt et disparaît dans la nature, dans le noir absolu, signant brusquement la fin de la filature.

 

5h30

Où s’est-il faufilé la nuit dernière ? A-t-il un abri de fortune ? De nouvelles questions me taraudent l’esprit. Je décide de revenir à l’endroit où il m’a échappé. Alors que le jour se lève je réintègre le parchemin et sillonne cette étendue de forêt quelques minutes. Pas de cabane. Aucun signe de vie. Le dernier acte d’une curieuse expérience, qui demeurera pleine de mystères…

 

 

Mayotte : Un homme d’affaires derrière les barreaux

Guito vient de passer sa première nuit à Majicavo

À l’issue de son audition devant le juge des libertés et de la détention, hier soir, le chef d’entreprise réunionnais Téophane Naraynin, a été placé en détention provisoire. Il avait été interpellé mardi dernier dans le cadre d’une instruction ouverte en septembre 2015 à la suite de l’agression d’une avocate par quatre individus. De nombreux éléments ont permis d’établir un lien entre eux et l’homme d’affaire. Indices suffisamment « graves et concordants pour justifier sa mise en examen du chef d’association de malfaiteurs », détaille le communiqué du procureur de la République Joël Garrigue. 

Guito à sa sortie de l’aéroport sous escorte policière

Théophane Naraynin est en garde à vue

Le propriétaire de la société IBS, le Réunionnais Théophane Narayanin est actuellement en garde à vue à La Réunion. “Il est en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire”, expliquait l’adjoint du procureur Philippe Leonardo qui ne pouvait pas en dire plus en raison du secret de l’instruction. Cette “mesure de contrainte” en vers le chef d’entreprise estelle liée à l’affaire de l’avocate agressée aux Hauts Vallons en septembre 2015? Impossible à l’heure actuelle de le savoir. Pour rappel, des Réunionnais de passage à Mayotte ont été interpellés juste après les faits, suspectés d’être les agresseurs de l’avocate en question. Alors qu’ils s’apprêtaient à prendre l’avion pour la Réunion, ils ont été interceptés à l’aéroport de Pamandzi puis entendus dans cette affaire. Il s’avère que l’auxiliaire de justice qui a été frappé travaillait pour le cabinet de Me Sevin l’avocat de feu Frédéric D’Achery à qui Théophane Narayanin était opposé dans un contentieux concernant la carrière de Kangani. L’hypothèse d’un règlement de compte ou d’une expédition punitive n’a pas pu être confirmée à ce jour et l’entrepreneur a toujours démenti son implication dans cette affaire.

Mairie de Bandrélé : l’opposition tente un coup qui risque de faire flop

11 élus de l’opposition ont adressé cette semaine un courrier au maire de Bandrélé Moussa Ben Ali Moussa. Ils souhaitaient lui retirer les délégations de pouvoir du conseil municipal qui lui sont accordées.

 

Mais du fait de leur minorité, la “destitution” n’aura pas lieu. L’opposition à la municipalité de Bandrélé a voulu faire parler d’elle cette semaine. Hier se tenait un conseil municipal durant lequel 11 élus voulaient retirer les délégations de pouvoir du conseil municipal accordées au maire et désigner un nouvel élu pour bénéficier des délégations du conseil municipal. Mais au vu de leur minorité (11 signataires de cette demande sur 29 conseillers municipaux), leur demande ne devrait pas être recevable selon la direction générale des services de la mairie. En effet, depuis quelques mois déjà, des divergences en matière de gouvernance communale se sont créées entre la majorité du maire et l’opposition. “Nous n’approuvons effectivement plus vos méthodes et initiatives dans l’exercice de votre fonction de maire et dans l’utilisation des pouvoirs que le conseil municipal vous a accordés”, dénoncent les contestataires. Mais au lieu de se rendre au conseil municipal hier soir, les signataires de la lettre ont joué la politique de la chaise vide. Par cette stratégie, la réunion n’a pas pu se tenir étant donné que le quorum n’était pas atteint. Un autre conseil municipal doit se tenir incessamment sous peu sans obligation d’atteindre le quorum d’après la DGS. La demande des élus mécontents risque d’être rejetée du fait de la majorité dont dispose le maire. Ainsi, il devrait continuer de tenir ses délégations de pouvoir du conseil municipal. Le coup d’État de Bandrélé n’aura donc pas lieu. GD

Mayotte : un dealer notoire interpellé

Un dealer notoire de Mandzarisoa interpellé hier

 

Hier vers 8h du matin, un important dispositif de gendarmes a été déployé dans le quartier de Mandzarisoa à Mamoudzou pour interpeller un dealer bien connu dans le secteur. Les gendarmes et le procureur n’étaient pas en mesure hier après-midi de nous donner plus d’informations sur l’objet de l’interpellation. Vente de chimique, de bangué ou d’autres drogues, le chef d’accusation qui pèse sur l’individu n’est pas encore clair. Le parquet devrait en dire plus d’ici la fin de la semaine.

Mayotte : les autorités s’entraînent pour se préparer au pire

La préfecture a organisé hier en fin de journée à Longoni un exercice de lutte anti-terroriste afin d’envisager les pires scénarios en cas d’attaque sur le territoire. Les autorités ont simulé une prise d’otage dans un bus scolaire. Il a fallu plusieurs heures pour les forces de l’ordre pour neutraliser le tireur fictif. Plusieurs victimes ont été également imaginées afin de mettre les secours dans une situation de crise et d’urgence et afin d’observer leur capacité de réaction. La préfecture a régulièrement tenu informé les médias sur l’avancée de l’opération dans le but également de tester sa communication dans ce type de situation.

 

Exercice anti-terroriste à Mayotte

Mayotte, le département français au taux de chômage le plus élevé

Au 2ème trimestre 2016, Mayotte est devenu le département français avec le taux de chômage le plus élevé, selon les résultats de l’enquête Emploi Mayotte 2016, qui ont été présentés hier matin par l’Insee. Mais cette hausse du chômage est surtout liée à la structuration du marché de l’emploi, qui se formalise, et à une meilleure connaissance des dispositifs.

 

L’annonce a de quoi plomber le moral. Au 2ème trimestre 2016, Mayotte est devenu le département français avec le taux de chômage le plus élevé, selon les résultats de l’enquête Emploi Mayotte 2016, qui ont été présentés hier matin par l’Insee. Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) s’établit ainsi à 27,1% (9,6% en France métropolitaine au 2ème trimestre 2016). Il augmente encore nettement (+3,5 points) par rapport à 2015, après la forte hausse de l’année précédente. Les jeunes sont particulièrement concernés (47,2%).

 

Mais un point important est à noter: cette hausse du chômage est surtout liée à la structuration du marché de l’emploi, qui se formalise, et à une meilleure connaissance des dispositifs, comme Pole Emploi. Chaque année, les Mahorais sont ainsi de plus en plus nombreux sur le marché du travail. La population active augmente très fortement et les créations d’emplois ne peuvent suivre un tel rythme. En 2016, 62 500 Mahorais en âge de travailler sont actifs, c’est-à-dire soit en emploi soit au chômage au sens du BIT, ce qui porte le taux d’activité à 50,5 % (+ 2,3 points sur un an). En deux ans, le taux d’activité s’est accru de 6,1 points.

 

Parallèlement, l’emploi a faiblement progressé en 2016 : 45 400 Mahorais ont un emploi, soit seulement 1 200 personnes supplémentaires en un an. Seuls 36,7 % des Mahorais âgés de 15 à 64 ans ont un emploi. Ce taux est stable par rapport à 2015, alors qu’il avait progressé de 1,2 point en 2015 et de 1,8 point en 2014.

 

Le halo autour du chômage se contracte

 

Par ailleurs, en 2016, 24 100 personnes souhaitent travailler mais ne sont pas considérées comme chômeurs. Elles sont inactives au sens du BIT, soit parce qu’elles ne font aucune démarche active de recherche d’emploi (87 %), soit parce qu’elles ne sont pas disponibles dans les 15 jours pour travailler (13 %). Elles constituent le halo autour du chômage. En parallèle de la hausse de l’activité, le nombre de personnes inactives souhaitant travailler baisse par rapport à 2015 (– 1 300 personnes). En additionnant chômage et halo autour du chômage, on compte 41 200 Mahorais sans emploi souhaitant travailler, soit 31,6 % des personnes de 15 ans ou plus. Cette part croît faiblement entre 2015 et 2016 (+ 0,6 point), en raison de la réduction du halo et de l’augmentation concomitante du nombre de chômeurs.

Jamel Mekkaoui, chef du service régional de l’Insee.

La hausse du chômage provient essentiellement des hommes

 

Comme en 2015, la hausse du chômage provient essentiellement des hommes. Leur taux de chômage augmente de 4,5 points contre 2,0 points pour les femmes. En deux ans, le taux de chômage des hommes a augmenté de près de 10 points contre 3,4 points pour les femmes. Le taux de chômage des femmes reste néanmoins beaucoup plus élevé que celui des hommes (32,6 % contre 22,6 %). Pourtant, elles se portent moins souvent sur le marché du travail. Ainsi, seulement 43,2 % des femmes mahoraises en âge de travailler sont actives, contre 58,9 % des hommes. Leur taux d’activité augmente certes sensiblement en 2016 (+ 2,7 points), mais moins qu’en 2015 (+ 4,7 points) La hausse de l’activité féminine se traduit à la fois par une hausse du chômage et par une augmentation de l’emploi. Le taux d’emploi des femmes croît toujours en 2016 (+ 1,1 point), mais moins qu’en 2015 (+ 2,8 points). A contrario, le taux d’emploi des hommes recule pour la deuxième année consécutive : – 1,1 point en 2016, après – 0,6 point en 2015.

La préfecture de Mayotte détruit un champ de tomates

Une opération de destruction de plants de tomates présentant un danger pour les consommateurs a été effectuée hier par les services de l’État à Bandrélé.

 

Hier, sur décision du Comité opérationnel départemental anti-fraudes (CODAF ), présidé par le Préfet de Mayotte, une opération de destruction de plants de tomates contaminées au diméthoate a été menée sur deux parcelles, représentant 5000 m2 et une production estimée à 5 tonnes, situées au lieu-dit Mhomouhou dans la commune de Bandrélé. Ces plants de tomates ont été arrachés et détruits grâce au concours d’agents de la CCRF, de la DAAF , de la DEAL et en présence de militaires de la gendarmerie. En effet, le Préfet de Mayotte, Frédéric Veau, avait été alerté par les services de l’État sur la qualité sanitaire de tomates produites et commercialisées à Mayotte. C’est pourquoi, dans le cadre d’un plan d’actions mis en place par le Préfet, de nombreux prélèvements de tomates tant sur les marchés que sur les parcelles de production ont été réalisés conjointement par les services de la DIECCTE (pôle Concurrence, Consommation et Répression des Fraudes) et de la DAAF . Les dix-huit échantillons analysés par le laboratoire des fraudes à Massy, ont révélé des traces importantes d’un insecticide interdit, le diméthoate et pourtant utilisé dans certaines exploitations agricoles contre les mouches, pucerons et acariens. Si les dosages ne sont pas respectés, le diméthoate peut s’avérer très dangereux et nocif pour la santé. Sur les prélèvements effectués, il est ressorti que : – 22 % ne comportent pas de traces de diméthoate – 78 % confirment la présence de diméthoate – 55 % comportaient une présence supérieure de 500 % de la limite maximale résiduelle, exposant ainsi le consommateur à un risque aigu de maux de ventre, vomissements, vertiges et diarrhées avec un risque accru pour les populations fragiles (enfants, personnes âgées). En parallèle, la profession agricole fait l’objet d’une information afin que les professionnels prennent la mesure des conséquences de l’utilisation de ce produit. Le CODAF va poursuivre ses actions de contrôle. Enfin, les Douanes sont sollicitées afin de procéder à des contrôles à l’importation de ce produit, qui est frauduleuse

L’élevage de poules touché par la salmonelle reçoit une aide de 60 000 €

Le Conseil départemental a décidé en séance plénière hier de débloquer une aide de 60 000 € pour l’éleveur de poules pondeuses dont l’élevage a dû être détruit il y a quelques mois. En effet, des cas de salmonelle avaient été découverts dans la société Coq Fleury située dans la commune de Mamoudzou, obligeant les autorités à prendre une décision catégorique pour des raisons sanitaires. Les pertes pour le producteur s’élève à 170 000 €, a rappelé le département. L’État a également compensé une partie des pertes de l’éleveur a hauteur de 51 000 €.

Mayotte : 230 tortues mortes ou en détresse recensées à ce jour en 2016

Le réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines (REMMAT ) vient de communiquer sur les dernières données concernant le braconnage de chéloniens à Mayotte. Les chiffres sont toujours aussi importants.

 

Le mercredi 23 novembre dernier, le REMMAT s’est rendu sur l’îlot M’tsamboro. Il a inspecté l’ensemble des plages de l’îlot : ossements et carapaces ont été comptabilisés et rejetés en mer au large. Au total, 26 carapaces de tortues vertes ont été découvertes ainsi que des ossements de 4 autres tortues.

 

Les braconniers semblent vouloir se montrer de plus en plus discrets : plusieurs ossements ont été retrouvés enterrés voire brûlés (photo ci-dessus). De plus, parmi ces 30 tortues, la moitié correspond à des jeunes individus braconnés en mer. Ce type d’action de ramassage a pour but d’obtenir un état “zéro” et de faciliter le recensement des nouveaux cas de mortalité de tortues marines. Environ 80 % des cas recensés par le REMMAT correspondent à du braconnage en 2016. Ce nouveau recensement complète les chiffres du REMMAT pour l’année 2016. Près de 230 tortues mortes ou en détresse ont été recensées jusqu’à présent en 2016. Les tortues braconnées sont majoritairement des tortues vertes adultes femelles tuées lorsqu’elles montent pondre sur la plage. Les plages de Petite Terre, de l’îlot M’tsamboro et du Nord ouest ainsi que les plages de la pointe Sud-est de l’île figurent parmi les secteurs les plus touchés par le braconnage. Les résultats du REMMAT sont transmis tout au long de l’année aux acteurs en charge de la protection des tortues marines afin de mieux cibler les missions de sensibilisation et de surveillance. Comment contribuer à la sauvegarde des tortues marines et des mammifères marins ? Vous pouvez aider le REMMAT . Si vous découvrez un animal mort ou blessé, alertez le réseau échouage au 06 39 69 41 41. Le REMMAT rappelle que les tortues marines et mammifères marins sont protégés par la loi. Les braconniers et les consommateurs de tortues marines risquent jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. La chair des tortues peut par ailleurs être toxique et occasionner de graves conséquences sur la santé, voire la mort du consommateur

Météo Mayotte : « Fortes pluies » attendues

Une masse d’air chaud et humide va concerner Mayotte et sa région dans la nuit du 5 au 6 décembre 2016. Une dégradation météorologique est attendue sur l’île, entraînant localement de fortes pluies au cours de la matinée et dans la journée du mardi 6 décembre 2016.

Les services chargés des secours et de la sécurité (18 et 17) ainsi que les maires ont été prévenus afin qu’ils demeurent vigilants. Le prochain bulletin de suivi sera produit le mardi 6 décembre 2016 vers 8 heures.

 

Conseil en cas de fortes pluies

 

Tenez-vous au courant de l’évolution de la situation météorologique en écoutant les informations diffusées dans les médias :

Ne vous déplacez qu’en cas de nécessité.

S’il vous est absolument indispensable de vous déplacer, soyez très prudents, respectez, en particulier, les déviations mises en place.

Tenez les enfants à distance des caniveaux qui peuvent déborder .

Ne tentez jamais de franchir, à pied ou en voiture, les ravines et les rivières en crue, ou qui peuvent l’être soudainement, ainsi que les radiers submergés.

Signalez votre départ, votre destination et votre arrivée à vos proches.

Dans les zones inondables, prenez toutes les précautions nécessaires à la sauvegarde de vos biens face à la montée des eaux, même dans les zones rarement touchées par les inondations.

Prévoyez des moyens d’éclairage de secours et faites une réserve d’eau potable.

Si vous utilisez un dispositif d’assistance médicale (respiratoire ou autre) alimenté par l’électricité, prenez vos précautions en contactant votre établissement de santé ou votre association de prise en charge.

Faites attention à l’eau du robinet : ne pas oublier qu’elle peut rester impropre à la consommation.

Dans tous les cas, si la situation de votre domicile l’exige (zone inondable, bordure de ravine,..), préparez-vous à l’évacuation éventuelle de celui-ci.

Facilitez le travail des sauveteurs qui vous proposent une évacuation et soyez attentifs à leurs conseils.

 

 

4 élus départementaux vont à Montpellier visiter le train des outre-mer aux frais du contribuable

Lors de la séance plénière qui se tenait ce matin au Conseil départemental de Mayotte, après avoir rejeté à la quasi-unanimité la motion d’Armamie Abdoul Wassion pour réduire le train de vie des conseillers départementaux, ces derniers  ont adopté le rapport relatif aux mandats spéciaux des élus du CD.

 

Ce document concerne les déplacements et missions de nos représentants départementaux à l’extérieur de l’île pour les prochains jours et mois à venir. Parmi ces voyages figure celui de Montpellier à la fin de la semaine. 4 élus (Ousseni Ben Issa, Halima Bamoudou et Raissa Andhum), dont le président du département Soibahadine Ibrahim, vont se rendre dans l’ancienne capitale de feu la région Languedoc-Roussillon pour visiter le train des outre-mer qui fait étape cette semaine dans cette ville. Exposition culturelle et touristique sur les DOM-TOM, cet événement sera consacré le temps de son séjour dans l’Hérault, à Mayotte d’où la visite d’une délégation mahoraise. Certains élus feront d’une pierre deux coups comme le président qui doit honorer des rendez-vous ministériels à Paris mais d’autres font le déplacement uniquement pour cette manifestation.

 

Les Mahorais sont donc en droit de s’interroger quant à la pertinence de ce déplacement sachant qu’une institution chargée de promouvoir l’île et ses atouts, La Maison de Mayotte à Paris, est censée assurer ce rôle. Au vu du prix des billets d’avion, qui plus est en première classe, et des indemnisations journalières des conseillers départementaux, la note risque d’être salée… pour le contribuable. 

Armamie Abdoul Wassion veut réduire le train de vie des conseillers départementaux

Afin que le département montre l’exemple et que les agents du département poussés à la retraite ne soient pas “les seuls à qui on demande des efforts”, la conseillère départementale, dans sa deuxième motion, suggère que plusieurs économies soient réalisées par l’institution départementale dans le cadre de la réduction de sa dette.

 

Ainsi, la conseillère départementale demande :

– de revenir sur la gratuité de la barge pour les élus, et à ce que dorénavant, les élus s’acquittent du prix du titre de transport dans les conditions normales d’utilisation de la barge

– que les frais de déplacements exposés pour les élus et agents dans le cadre de leurs fonctions en dehors du département, ne puissent être pris en charge par le département que s’ils correspondent au tarif de type “classe économique” ou équivalent, quelque soit le moyen de transport utilisé (aérien, routier, ferroviaire, maritime…) et que tout surplus de tarif dû à un sur-classement soit supporté par l’élu ou l’agent sur ses deniers personnels

– que les frais d’hébergement en dehors du département ne soient pris en charge par le département qu’au “tarif Formule 1”, soit la somme maximale de 80 €/nuit et que tout surplus soit supporté par l’agent ou l’élu sur ses deniers personnels

– qu’à la fin de chaque journée ouvrable du département, les véhicules de fonction soient tous obligatoirement garés et les clefs de contact déposées dans les locaux du département, que cela soit vérifié par la personne en charge de la gestion de ces véhicules au sein du département à chaque fin de service

– que ces véhicules ne puissent plus transporter des élus ou agents du département que dans le cadre de leurs fonctions départementales, à l’exclusion de toute personne étrangère au service et ce, uniquement pendant les jours et heures ouvrables du département

– qu’il soit mis en place un dispositif de type carnet autocopiant permettant aux conducteurs de consigner par écrit, de faire remonter et justifier chacune des opérations de transport d’élu ou d’agent effectuées au moyen des véhicules du département avec un relevé précis des kilométrages de départ, de prise en charge et de dépose des personnes transportées

– qu’il soit mis en place un dispositif de suivi des consommations kilométriques du carburant, par conducteur, de manière à alerter le département sur toute consommation excessive ou anormale, en rechercher les causes et qu’à cette fin, chaque plein de carburant effectué soit consigné avec le kilométrage du véhicule par écrit, par le conducteur et transmis à la personne en charge au sein du département

– qu’aucune autre boisson que l’eau ne soit mise à la disposition des agents ou élus par le département dans les bureaux et que toute mise à disposition de boissons autres que cette dernière s’effectue aux frais exclusifs et personnels de l’agent ou de l’élu qui en fera la demande.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes