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Fête de la musique | Un seul événement au programme cette année

La fête de la musique n’est pas encore entrée dans les habitudes des Mahorais. De plus, dans un contexte de ramadan, rares sont les événements prévus ce jour pour célébrer la musique. À vrai dire une seule représentation aura lieu à savoir le concert d’Elji Massiwan Folk et Atamandjuka au M’biwi café aux Haut-Vallons à partir de 21h (gratuit). L’occasion de revenir sur le parcours de l’artiste comorien Elji auquel nous avions consacré un portrait dans les colonnes de Mayotte Hebdo en janvier 2016.

 

Depuis fin 2014, un nouvel artiste a déposé ses valises sur le territoire Mahorais venant s’ajouter à une longue liste de musiciens et chanteurs que l’île compte en sein. Eldji Justin Edmond plus connu sous son nom de scène Elji, est un auteur, compositeur et interprète comorien de talent. Il écume les scènes mahoraises depuis environ un an avec son groupe. Né à Moroni en 1988 et issu d’une famille comorienne et malgache, l’artiste baigne dans la musique depuis sa tendre enfance. Fils d’un père guitariste qui jouait tous les dimanches à l’église avec son orchestre et d’une mère adepte du debaa, le virus musical s’est transmis naturellement. Pourtant ses parents ne souhaitaient pas que leur enfant devienne musicien. « Ils ne voulaient pas que je suive ce chemin, car il difficile de vivre de la musique aux Comores et ma mère avait peur que je devienne un gavroche », se remémore le guitariste. La passion étant plus forte que tout, à l’instar de ses demi-frères DJ et rappeurs, Elji a lui aussi décidé de continuer dans la musique et d’en faire son gagne-pain. Dès l’âge de 4 ans, il fabriquait ses propres guitares en bois de bambou. « C’étaient des petites guitares magnégné mais j’ai toujours eu cet esprit créatif », précise-t-il en rigolant.

À l’entrée dans l’adolescence, Elji découvre sa nouvelle passion pour le hiphop. Après avoir soufflé ses 13 bougies, il intègre le groupe de rap de son quartier Mass36 (en référence à une arme à feu). En 2010 il créé un collectif de rappeurs intitulé Sud United. S’en est suivie la sortie d’une mixtape avant que chacun finalement, suive son propre chemin. De 2011 à 2013, il tente une expérience d’un autre en devant membre du centre de création artistique comorien. Une étape qui lui permet de s’ouvrir à d’autres genres, d’autres styles artistiques et musicaux. Dans la foulée, il démarre sa carrière solo et quitte le hiphop pour la massiwan (musique traditionnelle comorienne) folk. « J’adore les musiques urbaines, mais parce que nous rapions en français ou en anglais, j’avais l’impression d’oublier ma culture donc j’ai voulu revenir aux sources ».

Au-delà de son inspiration pour les grands noms de la musique comorienne, le jeune artiste a effectué son apprentissage auprès d’un musicien connu sous le nom d’Embargo. C’est notamment sur l’aspect technique (comment enregistrer ou faire des prises de voix) que son ami lui a enseigné les bases.

Également autodidacte, le griot des îles de la lune a appris la guitare en s’inspirant de ce qu’il voyait et ce qu’il entendait. « Mes sources d’inspiration en terme de guitare viennent des chansons de M’Toro Chamou mais en ce qui concerne le chant, je pioche dans diverses influences principalement reggae et m’godro ».

Sa chanson « Haki » (les droits civiques) est l’un des titres emblématiques de son œuvre. Les paroles abordent un sujet qui lui est cher à savoir l’absence de liberté d’expression en dehors de la musique aux Comores, chose qu’il dénonce à travers ses textes. « Le pays est sous-développé et dès que l’on dénonce cela le gouvernement fait semblant d’écouter », regrette l’enfant de l’archipel.

Sensible à la question récurrente des rapports tendus entre les Comores et Mayotte, l’artiste regrette le racisme de certains Mahorais envers les Comoriens. « C’est la conséquence de la délinquance qui frappe l’île actuellement », dénonce-t-il. « La justice n’est pas assez ferme. On a besoin d’un minimum de sécurité ».

Chakrina conteste le résultat

Le candidat LR Elad Chakrina dans la première circonscription a fait savoir hier à travers un communiqué très succinct qu’il ne reconnait pas le résultat électoral « inversé » par la Préfecture lundi dernier et donnant finalement la victoire à son adversaire Ramlati Ali (PS). Il indique que des irrégularités « massives » constatées par son équipe auraient « entachées nettement » le résultat annoncé sans en préciser la nature. « Ce résultat a vocation à être contesté devant le juge de l’élection », a conclu dans son communiqué le candidat malheureux qui reste toujours injoignable depuis lundi dernier.

Course de pneus : vous avez jusqu’à ce soir pour vous inscrire

Clap de fin pour les inscriptions des adultes à la Course de pneus de Mamoudzou ce mercredi soir. Si vous souhaitez prendre part à cet événement sportif emblématique de Mayotte, il ne vous reste plus que quelques heures pour vous inscrire. Les bulletins d’inscription sont disponibles à la mairie de Mamoudzou et à l’agence Angalia ainsi que chez ses différents partenaires : Intersport, Orange (Kawéni), Air Austral (Mamoudzou), BFC (Labattoir, Sada et Combani), Total (Passamainty, Jumbo, Pamandzi, Chirongui). Le principe de la course des adultes est le suivant : une course contre la montre. Le départ se fait toutes les 1 min. L’équipe est composée de 5 personnes qui courent ensemble, chacun ayant son pneu et ses bâtons. Comme les années précédentes, l’inscription des adultes se fera par tirage au sort. Il sera réalisé, en matinée, ce vendredi sur Mayotte 1re Radio. Les différentes équipes concourront dans les 4 catégories suivantes : Gros pneus, Bouénis, femmes et hommes/mixtes.

Animaux du Lagon | Nettoyeurs des mers, une profession bien précaire

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Comment prendre un bain quand on passe sa vie dans l’eau ? La question n’est pas si bête qu’il y paraît : les animaux marins ont tout autant besoin que les terrestres de se laver, mais n’ont pas accès à un détergent lessivable… Heureusement pour eux, il existe des astuces.

Tout être vivant rejette durant sa vie différents déchets et débris, morceaux de chair morte ou accumulations de sécrétions. Ceux-ci se dissolvent souvent dans l’eau, ce pourquoi les animaux terrestres prennent souvent des bains, éventuellement dans une boue qui étouffera les parasites et adhèrera mieux aux impuretés – d’autres comme les chats, craignant l’eau, préfèrent se lécher, ce qui revient au même. Mais les animaux marins n’ont pas accès à autre chose que l’eau, et toutes les impuretés qui ne se dissoudraient pas spontanément peuvent finir par leur poser de graves problèmes, tout comme l’accumulation de parasites.

Mais finalement, que sont ces impuretés et ces parasites ? Ni plus ni moins que de la « viande », pas toujours très ragoûtante certes mais assez nourrissante pour intéresser certains animaux avides de repas facile. Nous avions vu dans une précédente chronique (MH n°792) comment les concombres de mer se nourrissaient du film de déchets organiques présent à la surface du sable : d’autres animaux font de même directement sur le corps d’autres êtres, dans une relation symbiotique à bénéfice mutuel (nourriture contre nettoyage), et constituent ainsi la guilde des « nettoyeurs ».

On trouve des nettoyeurs dans plusieurs groupes d’animaux, mais les principaux sont les crevettes et les labres (poissons parfois appelés « girelles »). Commençons par les crevettes. On trouve plus d’un millier d’espèces dans la famille des palémonidées, qui est composée de petites crevettes souvent transparentes et munies de longues pinces. Si cette famille est si diversifiée, c’est que chacune des espèces est étroitement associée à un hôte symbiotique très particulier : oursin, anémone, corail, étoile de mer, holothurie, crinoïde… Ces crevettes miment à merveille l’aspect de leur hôte, leur permettant de passer inaperçues, et vivent ainsi bien protégées sur celui-ci, se nourrissant de ses parasites ou excrétions, et parfois de débris alimentaires qui passent par là. Les plongeurs connaissent bien Periclimenes soror, la « petite sœur des étoiles », ou la belle Periclimenes imperator, la crevette impériale orange et violette (et légèrement plus généraliste en termes d’hôte). En regardant bien, quasiment tous les oursins hébergent ainsi entre leurs piquants de petits animaux, qui viennent bénéficier de cette excellente protection.

D’autres crevettes nettoyeuses sont plus spécialisées dans un service plus précis : les soins dentaires. Oubliez la grossière fraise de votre dentiste et ses appareils de torture barbares, nous parlons ici d’une technologie qui est le fruit de millions d’années d’évolution, à la pointe de la perfection médicale ! Si les crevettes du genre Lysmata ont été rendues célèbres par le film Le Monde de Némo, c’est bien la grande crevette nettoyeuse (Stenopus hispidus) qui dispose de l’outillage le plus impressionnant : trois paires de longues antennes tactiles, et surtout trois paires de pinces de haute précision et une paire de fines brosses, avec une vue perçante capable de déceler la moindre impureté entre les crocs d’une murène ou dans les branchies d’un requin…


→ Un labre nettoyeur (Labroides dimidiatus) cherche à attirer l’attention d’une demoiselle soufrée (Pomacentrus sulfureus). Crédit Frédéric Ducarme

Car ces nettoyeurs n’hésitent pas à se glisser entre les terribles dents des plus grands prédateurs, qui pour les garder en bon état ont un grand besoin de ce service gratuit ! On les voit donc souvent s’affairer au plus profond du gosier des murènes, mérous et autres géants des mers, en toute tranquillité. Certains plongeurs expérimentés arrivent même à les convaincre de leur offrir une petite inspection gratuite…

Les crevettes nettoyeuses vivent généralement dans un trou, où les clients viendront les trouver pour bénéficier de leurs services. Les labres nettoyeurs quant à eux (espèces du genre Labroides et quelques autres au stade juvénile) occupent des « stations de nettoyage », souvent sur les crêtes de récif ou les massifs coralliens isolés. Pour les appeler, les poissons doivent adopter une position précise, toutes nageoires dehors et le corps incliné, immobiles bouche ouverte vers la lumière – oui, comme chez le dentiste. Cette posture est idéale pour les photographes sous-marins, même si certains poissons changent aussi de couleur dans cette situation, souvent en plus clair, peut-être pour mieux mettre en évidence les impuretés entre les écailles. Le labre lui aussi effectue une petite danse de séduction pour attirer des clients, parfois agrémentée de massages du dos. Pourquoi cela ? Car certains, trop gourmands, mordent parfois leurs clients ! Comme sur Uber, chaque nettoyeur a donc une « réputation » auprès des clients, et certains sont contraints de charmer pour convaincre… D’autant qu’il existe aussi la blennie à dents de sabre (Aspidontus tractus), parfaite imitatrice du labre nettoyeur, mais qui au lieu de nettoyer mord un grand coup dans la chair du client avant de s’échapper !

Uberisation, concurrence déloyale, tricherie, blanchi(sse)ment de corail : à quand une moralisation de la mer ?

De plus en plus de demandeurs d’asile à Mayotte

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A l’occasion de la journée mondiale des réfugiés qui se tient aujourd’hui, Flash Infos fait le point sur la situation des demandeurs d’asile à Mayotte.

Aujourd’hui se tient la journée mondiale des réfugiés, ces hommes, femmes et enfants contraints de fuir leur pays d’origine et venant demander l’asile dans un pays tiers. Le 101ème département français accueille plus d’un millier de ces personnes déplacées. Un rapport de Solidarité Mayotte – encore sujet à modification car actuellement soumis à validation du conseil d’administration de l’association – donne quelques chiffres pour l’année 2016 qui montrent une certaine évolution de la situation. Mais tout d’abord, qui peut prétendre au statut de réfugié ? Ce statut, inscrit dans la convention de Genève, est délivré à “toute personne qui (…) craignant avec raison d’être persécutée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays”. Le statut de réfugié peut également être accordé à qui est persécuté “en raison de son action en faveur de la liberté”.

1300 demandeurs d’asile

A Mayotte, en 2016, ce sont 1300 adultes qui ont déposé une demande d’asile auprès de la Préfecture, soit un peu moins qu’en 2015 (1409 personnes) mais plus qu’en 2014 (1075 personnes). Le nombre de mineurs isolés qui requiert une protection augmente : en 2016, ils étaient 51 enfants et adolescents à être demandeurs d’asile contre 45 en 2015 et 39 en 2014. Enfin, le nombre de nouveaux arrivants sur le territoire croît également : ils étaient 446 en 2016 contre 394 en 2015 et 301 en 2014. Ces demandeurs d’asile sont majoritairement des hommes adultes, à plus de 58 %, et beaucoup sont des mineurs accompagnés (à 30 %). Ces personnes en danger qui cherchent un refuge sur notre île proviennent de 21 pays différents, dont 14 pays d’Afrique continentale (RDC, Ethiopie, Kenya, Egypte, Ouganda, Burundi, Rwanda, Soudan, Centrafrique, etc.), 5 pays d’Asie (Bengladesh, Inde, Palestine, Syrie, Yémen) et 2 pays de la région Océan Indien (Union des Comores et Madagascar). Certains de ces pays – tels le Burundi – traversent de graves crises politiques menant à des guerres ethniques très violentes (assassinats, torture, etc.), contraignant les civils à fuir ces zones de conflits.

Législatives | Ramlati Ali emporte finalement l’élection

Rebondissement dans la première circonscription, Ramlati Ali (PS) a finalement été élue député après recompte des voix effectué depuis ce matin à la préfecture. Énorme déception pour le camp Chakrina (LR) qui avait pourtant été élu hier soir avec seulement 12 voix d’écart avec son adversaire. Entre temps, une irrégularité a été constatée dans un bureau de vote à Handrema (commune de Bandraboua) ce qui a entraîné un nouveau décompte des voix ce matin. 

La candidate socialiste à été élue avec 7992 des voix contre 7938 pour Elad Chakrina.

Législatives | La droite s’impose dans les deux circonscriptions

Les résultats du second tour des élections législatives à Mayotte ont rendu leur verdict. Les candidats des Républicains Mansour Kamardine et Elad Chakrina ont été élus respectivement dans la circonscription du sud et dans celle du nord. Ce dernier s’est imposé grâce à seulement 12 voix d’écart quand son aîné lui, l’a largement emporté avec 64,61%.

Le 101ème département a une fois de plus confirmé son ancrage à droite depuis les élections municipales de 2014. Les scrutins se suivent et se ressemblent à quelques exceptions près. Hier soir, la fête était de nouveau dans le camp des Républicains un mois après le scrutin présidentiel qui avait vu une majorité d’électeurs ayant voté pour François Fillon (LR) au premier tour. Mansour Kamardine et Elad Charina se sont ainsi imposés dans leurs circonscriptions respectives. L’ancien député de 2002 à 2007 M. Kamardine revient 10 ans après son premier mandat de parlementaire. Il s’impose haut la main dans la 2ème circonscription celle du sud avec 64,61% des voix contre 35,39% pour son adversaire centriste Ibrahim Boinahery (MDM – Mouvement pour le développement de Mayotte). « Un très grand merci à la population mahoraise. Un immense bonheur m’habite. C’est un immense plaisir de revenir sur le devant de la scène », a réagi hier soir le vainqueur du scrutin dans le sud sur les ondes de nos confrères de Mayotte 1ère. « La victoire de Mansour Kamardine est un grand soulagement, après deux tentatives infructueuses (2007 et 2012). Le « Tous contre Mansour » ne pouvait pas continuer. Nous avons besoin d’une voix forte à l’Assemblée pour porter des dossiers comme l’insécurité ou l’égalité des chances », a réagi sur la 1ère Ahamada Ousséni (directeur de cabinet du président du conseil départemental) .

« En mai 2016, certains électeurs sont venus me voir pour que je me présente, mais le cœur n’y était pas. Ce soir, ces personnes sont là avec moi. Je leur dédie ma victoire (…). Je sais que la tâche est immense. Je suis prêt mentalement. J’appelle désormais à un grand rassemblement. Rien ne pourra se faire si nous ne sommes pas unis », se veux fédérateur Mansour Kamardine qui a tendu la main à Ibrahim Boinahery, le candidat malheureux du MDM. Ce dernier a admis sa défaite. « Il n’y a pas photo », sont les premiers mots que nous a livrés par téléphone l’ancien maire de Tsingoni en réaction à la publication des résultats.

« C’est la confirmation du premier tour. Les électeurs mahorais sont attachés aux partis. Mieux on est organisé, mieux les électeurs nous font confiance », a-t-il ajouté. Aucun sentiment d’échec néanmoins chez le vaincu: « il faut voir nos scores aux précédentes élections législatives. Cela fait deux ans que le MDM se reconstruit. C’est un exploit pour moi et le parti d’être arrivé au second tour. Il faut poursuivre la reconstruction ». En attendant, Ibrahim Boinahery s’est quelque peu projeté dans son avenir politique : « je vais rester dans la politique. Dans mon village Tsingoni, je fais plus de 60%, donc je ne vais pas les abandonner. La priorité c’est la reconstruction du parti ». Néanmoins, il ne dit pas encore s’il sera candidat ou pas en 2020 aux élections municipales dans son fief. Il a également appelé à se rassembler derrière le nouveau député élu Mansour Kamardine: « Mayotte n’a pas besoin d’élus qui se déchirent. Il faut donc soutenir notre député. » Pour comprendre la défaite de son candidat Saindou Assani secrétaire général du MDM, voit plusieurs explications : « nous n’avons pas fait une mauvaise campagne. Avec des moyens inférieurs à nos adversaires, nous avons mené un beau combat. Si le PS avait joué le jeu dans la deuxième circonscription, le résultat aurait été différent (NDLR: Ibrahim Aboubacar, le député sortant n’a pas donné de consigne de vote) ».

Chakrina l’emporte avec seulement 12 voix d’écart

Dans la première circonscription, celle du nord, c’est donc un autre candidat LR qui s’est imposé, mais cette fois-ci dans un mouchoir de poche. En effet, Elad Chakrina a gagné le second tour avec 50,04% des suffrages contre 49,96% pour son adversaire Ramlati Ali (PS). Seules 12 petites voix séparent les deux candidats. Un score très serré par rapport auquel la candidate socialiste injoignable hier soir, n’a pas encore réagi. Le jeune avocat quant à lui est resté prudent : « si les résultats sont confirmés, ce sera un nouveau départ et un nouveau souffle pour Mayotte (…). Nous allons nous mettre au travail le plus rapidement possible ». Pour autant, le jeune député n’a pas refusé de répondre aux questions au sujet de son avenir parlementaire et notamment la place qu’il jouera ou non au sein de la majorité présidentielle (plus de 300 sièges obtenus par « la République en marche », le mouvement du président Macron): « la majorité actuelle s’inscrit dans une démarche d’ouverture. Nous ne serons pas dans une logique d’opposition en tant que telle. Il sera important de travailler en bonne intelligence et de voir sur quels textes de loi nous pourrons nous mettre d’accord. Nous conservons notre identité politique, mais nous travaillerons avec ceux qui veulent faire avancer les intérêts de Mayotte ».

L’île au lagon sera-t-elle dans la majorité présidentielle?

C’est donc bien la principale interrogation au sein de la société mahoraise, à savoir quelle place tiendra le département à travers ses deux députés de droite dans la majorité présidentielle. Ramlati Ali était annoncée comme la candidate rattachée au projet du gouvernement Édouard Philippe.

Pour le candidat « En Marche » Jacques-Martial Henry battu au premier tour dans la deuxième circonscription, l’île risque d’être mise au second plan des priorités de la majorité en l’absence de députés soutenant le gouvernement : « Étant donné l’absence de consigne de vote de la part d’Ibrahim Aboubacar, de Daniel Zaidani et de Bacar Ali Boto, ces résultats ne me surprennent pas. Mais les électeurs mahorais vivent dans le rêve et dans l’illusion. Comment réussir avec deux députés dans l’opposition ? Comment des députés qui ne partagent pas le projet du président de la République pourraient satisfaire la population ? D’ici peu, elle va réaliser qu’elle s’est trompée ». Le secrétaire général du MDM lui a emboité le pas: « Mayotte a l’habitude de voter à contre-courant. Nous avons désormais deux députés dans l’opposition. Nous sommes partis pour cinq ans d’inertie ». 

Aéroport de Mayotte : faute de démineurs, la sous-préfète ouvre elle-même un colis suspect

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Vendredi, en début d’après-midi, une partie de l’aéroport de Pamandzi a du être évacuée en raison d’un sac suspect au niveau du restaurant. Malgré de multiples appels à destination des voyageurs, personne n’est en effet venu chercher le sac.

 

Étant donné que le service de déminage de Mayotte est mutualisé avec celui de La Réunion, via le groupe régional d’intervention Nedex (neutralisation, enlèvement et destruction d’explosifs), il n’y a pas de démineurs sur place. L’île au lagon ne dispose pas non plus d’outils nécessaires à l’identification des colis suspects comme les chiens détecteurs d’explosifs ou un appareil à rayon x portable. « La procédure aurait voulu que l’on fasse venir un démineur de La Réunion », affirme une source proche du dossier. Mais Florence Gilbert-Bezard, sous-préfète et directrice de cabinet du préfet, a pris la décision d’ouvrir elle-même le sac. Découvrant qu’il ne s’agissait que d’un sac oublié par un voyageur, elle a mis fin au dispositif de sécurité.

« La sous-préfète a pris des risques pour elle-même et pour l’infrastructure de l’aéroport », reprend cette source. « Comme l’activité est assez calme à l’aéroport le vendredi après-midi, le maintien du dispositif de sécurité n’aurait pas eu beaucoup de conséquences. Elle aurait très bien pu attendre la venue d’un démineur de La Réunion demain matin. Il faut vraiment que Mayotte se dote de son propre service de déminage. » La préfecture indique à ce titre qu’elle a engagé un travail avec le service de sécurité civile (fonction régalienne de l’État) pour qu’un démineur soit implanté sur le territoire. Elle ajoute qu’un maître-chien spécialisé en détection d’explosifs « devrait arriver rapidement, constituant la première pierre du service de déminage ».

Pourquoi ne peut-on pas donner son sang à Mayotte ?

Hier était célébrée la journée mondiale du donneur de sang. L’occasion de revenir sur la situation à Mayotte : Pourquoi est-il toujours impossible de faire don de son sang sur le territoire mahorais ? Comment les hôpitaux de l’île sont-ils approvisionnés en produits sanguins ? Explications.

 

L’Établissement Français du Sang (EFS) lance régulièrement, et notamment hier à l’occasion de la journée mondiale du donneur de sang, des appels aux dons. A Mayotte toutefois, ces appels sont tout bonnement lancés dans le vide, puisqu’il est impossible de donner son sang, à cause de la présence du paludisme. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS ) doit déclarer le territoire mahorais exempt de paludisme pour qu’une implantation de l’EFS soit envisageable sur l’île ; et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM ) impose une absence totale de malaria durant trois années consécutives pour autoriser cette installation. La réduction de la prévalence de la maladie entre 2013 et 2015, où un seul cas de paludisme autochtone par an avait été comptabilisé, avait amené l’EFS à considérer une venue à Mayotte. Une équipe de l’EFS de Marseille était d’ailleurs venue à Mayotte faire des études sur place. Le projet a pour l’heure été mis entre parenthèses, à cause de la nette augmentation du nombre de contaminations sur l’île en 2016, comme le précise dans un rapport la cellule de l’Institut de Veille Sanitaire en région Océan Indien : “L’année 2016 a été marquée par une recrudescence de la transmission du paludisme à Mayotte avec l’apparition de deux foyers de transmission dont un – le foyer de Bouyouni – semblait toujours actif en décembre 2016. Cette situation semble se poursuivre en 2017 à Bouyouni, et un nouveau foyer a été identifié dans la commune de Mamoudzou”. L’Agence Régionale de Santé (ARS) Océan Indien recensait ainsi 28 cas avérés de paludisme, dont 18 autochtones, pour l’année 2016. A la fin du mois d’avril de cette année, 6 nouveau cas, dont 3 autochtones avaient déjà été dénombrés.

Les Mahorais approvisionnés en sang depuis la Réunion

C’est l’établissement de l’EFS de la Réunion qui assure le ravitaillement de Mayotte en “produits sanguins labiles” (PSL), c’est-à-dire en produits issus de dons du sang et destinés à être transfusés à des patients. Le territoire mahorais est ainsi réapprovisionné par avion deux fois par semaine, pour un total de près de 6000 PSL par an. “La difficulté de l’approvisionnement de Mayotte en sang n’est pas tant dans la quantité, mais dans la qualité”. déclare Nathalie Grondin, responsable communication de l’EFS La Réunion Océan Indien. Le docteur Hervé Renard, directeur de ce même EFS, précise : “Nous avons énormément de mal à fournir la population mahoraise, qui présente des groupes sanguins très particuliers, et relativement différents de ceux que nous avons à la Réunion. J’espère donc que nous pourrons nous implanter sur Mayotte le plus rapidement possible”. Hervé Renard redoute cependant que même si l’EFS parvient à s’installer sur l’île aux parfums, les dons se fassent rares : “Il y a des freins socioculturels en ce qui concerne la population mahoraise et le don du sang. Le peu de donneurs mahorais que nous recevons à la Réunion viennent uniquement lorsqu’un membre de leur famille en a besoin ; alors que notre but, c’est de développer la culture du don anonyme et bénévole”.

A noter qu’une personne effectuant un séjour à Mayotte, ou dans toute autre région où le paludisme est toujours présent, ne pourra donner son sang dans les quatre mois suivants son retour ; et qu’une personne ayant contracté la malaria devra attendre que toute trace de la maladie ait disparu de son sang, ce qui peut prendre plusieurs années, pour pouvoir faire un don.

E. Chakrina veut porter plainte contre les auteurs d’un montage vidéo

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Une polémique vient d’éclater hier sur les réseaux sociaux. Un internaute a ressorti une vidéo du candidat des Républicains Elad Chakrina dans laquelle il a tenu des propos sécuritaires qui ne sont pas au goût de tout le monde. Ce dernier a d’ores et déjà affiché son intention de porter plainte. 

En pleine campagne électorale pour le second tour des élections législatives, le candidat des Républicains dans la circonscription du nord, Elad Chakrina a annoncé vouloir poursuivre en justice les auteurs d’un montage vidéo de divers propos qu’a tenu l’homme politique sur l’antenne de Kwezi TV le 18 juillet 2016 au lendemain des attentats de Nice. « Suite à la publication d’un montage grossier et ignominieux visant à travestir et à caricaturer des propos, j’annonce que je porterai plainte contre les auteurs de cette opération soigneusement orchestrée par mes adversaires politiques. Je porte un projet de fond pour Mayotte et je ne laisserai ni la diffamation ni la calomnie nous détourner des sujets qui concernent les Mahorais », a-t-il annoncé sur les réseaux sociaux.

« Il faut réarmer la population »

Dans cette vidéo, on voit le candidat à la députation souhaiter une coopération du 101ème département avec Israël sous-entendant que les deux territoires font face à une situation plus ou moins équivalente notamment au niveau de l’insécurité. Visiblement touché par l’attaque terroriste de Nice qui a fait plus de 80 morts, l’avocat au barreau de Mayotte a fait ce parallèle pour justifier un virage sécuritaire : « Israël est en guerre depuis 60 ans, Israël vit sous les bombes, Israël vit par désinformation continue en permanence (sic). Et c’est le cas de Mayotte puisque si on fait le parallèle, nous ne sommes pas reconnus dans notre région par les pays qui nous environnent, en tout cas certains pays. Nous sommes aussi dans un environnement hostile », estimait le fondateur du Cosem (Conseil de quartier pour la sécurité de Mayotte) sur l’antenne de nos confrères de KTV.  

« Évidemment leur état d’esprit il est le suivant, c’est qu’il y a un service militaire pendant trois années en Israël. Il y a constamment une surveillance sur les frontières. Il y a évidemment une menace terroriste qui est en alerte permanente (…). Je pense qu’il faut créer avant de réintroduire le service militaire, un nouveau BSMA (bataillon du service militaire adapté) avec (…) une idéologie de guerre puisque c’est bien ça dont il s’agit, réarmer la population, commencer à lui faire comprendre qu’à partir de maintenant, il est absolument intolérable de commencer à penser qu’on pourrait vivre sous une présence d’individus susceptibles de nous poser des bombes et pourquoi pas envisager une coopération régionale avec Israël parce qu’après tout c’est un pays qui nous permettrait parfaitement bien de nous adapter à des situations comme celle-ci », a conclu l’homme politique lors de son intervention télévisée. 

Si ces paroles risquent de ne pas plaire à tout le monde et peuvent être jugées de populistes, elles peuvent néanmoins trouver un écho au sein d’une partie de la population exaspérée par l’immigration clandestine. Contacté par téléphone Elad Chakrina n’a pas souhaité en dire plus expliquant vouloir s’en tenir à sa déclaration formulée sur son profil Facebook.

 

 

Des perdants qui ne donnent pas de consignes de vote

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Après la publication des résultats du premier tour des élections législatives dimanche dernier, certaines têtes d’affiche éliminées dès le premier tour se sont exprimées le lendemain sur les réseaux sociaux pour partager leur déception et annoncer pour qui ils appellent à voter ou non au second tour.

Le lendemain de défaite a été difficile pour les principaux candidats éliminés au premier tour. Certains se sont exprimés tout de suite après la parution des résultats comme le député sortant Boinali Saïd (divers gauche) qui n’a pas caché sa désillusion face à la claque électorale subie (il a obtenu environ 2% de voix). D’autres ont souhaité se donner le temps de la nuit de dimanche à lundi avant de faire une déclaration. Daniel Zaïdani qui a fini à la 4ème place dans la 1re circonscription avec 13,37 % des voix a publié un commentaire sur la plateforme Facebook. Il a tenu a remercier l’ensemble des électeurs qui se déplacés dans les bureaux de vote afin d’accomplir leur devoir civique. “Mes remerciements les plus chaleureux aux 1914 électeurs qui ont eu confiance en moi et plus particulièrement aux Pamandziennes et aux Pamandziens qui m’ont placé en tête sur la Commune de Pamandzi”, a-t-il ajouté. Après avoir félicité ses adversaires vainqueurs du 1er tour, Elad Chakrina (LR) et Mme Ramlati Ali (PS), le conseiller départemental de Pamandzi n’a pour le moment donné aucune consigne de vote. “À l’issue de la consultation de ma base, je donnerai ma position sur ce second tour dans les 24 heures”, avait-il annoncé dans cette même publication.

Impossible de savoir pour le moment à qui va bénéficier le report des voix

Le député socialiste sortant dans la seconde circonscription Ibrahim Aboubacar est resté sobre quant à lui dans ses réactions post-électorales. Cachant difficilement sa déception (11,38% des voix obtenues) il n’a pas néanmoins manqué de remercier ses électeurs. “Les Mahorais ont fait leur choix lors de ce premier tour, dans un foisonnement de candidatures, et dans une grande confusion. Nous les laissons terminer leur choix. Nous ne donnons aucune consigne de vote”, a-t-il déclaré. Ainsi le désormais ex-parlementaire refuse de dire publiquement s’il va voter pour le candidat MDM Ibrahim Boinahery (12,03%) ou pour Mansour Kamardine(LR – 36,85%) ou s’il va s’abstenir. Quant à son avenir politique, il est à présent mis entre parenthèses au même titre que son ex-homologue Boinali Saïd. Parmi les ténors de la politique mahoraise éliminés au premier tour, les réactions de l’ancien président du département AhamedDouchina (UDI – 9,56%), l’adjoint au maire de Mamoudzou Bacar Ali Boto (Divers gauche – 15,57%) et le conseiller départemental Chihabouddine Ben Youssouf (6,59%) n’ont pas encore réalisé de déclaration. 

Les LR en tête du premier tour avec Chakrina et Kamardine

Le 1er tour des élections législatives s’est tenu hier. L’abstention a été le principal vainqueur du scrutin avec 42,53% de participation. Elad Chakrina s’impose de justesse devant Ramlati Ali (PS) dans la première circonscription. Dans la 2ème circonscription, c’est Mansour Kamardine qui l’emporte largement devant Ibrahim Boinahery (centriste – MDM). Les députés sortants Boinali Saïd et Ibrahim Aboubacar ont été tous les deux éliminés. Au niveau national, c’est le mouvement de la République en marche qui l’emporte largement.

 

L’ancrage à droite du 101ème département s’est de nouveau confirmé hier soir. Les candidats des Républicains Mansour Kamardine et Elad Chakrina ont fini en tête de leur circonscription avec respectivement 36,85% et 16,82% des voix. Le dernier cité est talonné par Ramlati Ali avec seulement 0,01% de différence en termes de bulletins de votes obtenus. Un score très serré donc. Grosse déception pour Daniel Zaidani (13,37%) qui était pendant quelques heures, pressenti pour être second selon les résultats partiels avant finalement de tomber à la 4ème place derrière Bacar Ali Boto, l’adjoint au maire de Mamoudzou qui a récolté 15,57%. N’étant pas joignables après la diffusion passé 23h des résultats définitifs, ces deux candidats n’ont pas encore réagi face au verdict des urnes.

Ramlati Ali, la candidate surprise?

La qualification au second tour de Ramlati Ali (PS) dans la circonscription du nord pourrait faire quelque peu figure de surprise, mais pas tant que cela au vu de l’aura de la candidate au sein de la société mahoraise de part son poste de chef de service au sein du centre hospitalier. Quoi qu’il en soit, elle est la première femme dans l’histoire des élections des législatives à Mayotte à se hisser au second tour. « Je remercie les électeurs qui ont voté pour moi. J’appelle les autres à voter pour moi au second tour. Le combat continue », s’est contenté de réagir la candidate sur les ondes de Mayotte 1ère. Le terrible sentiment de solitude de cette soirée est venu du député sortant Boinali Saïd (divers gauche) qui a péniblement réussi à obtenir 1% des votes dans la circonscription du nord. La déception était palpable dans les paroles et le visage de l’ancien parlementaire invité de la 1ère: « je prends acte du verdict des urnes. C’est une défaite cinglante. Il faut croire que mon bilan n’était pas bon. J’ai peut-être commis l’erreur de vouloir travailler sur le long terme et de ne pas pouvoir présenter les résultats de mon action dans l’immédiat. Il me faut désormais travailler davantage afin d’espérer être entendu à un moment où à un autre. »Le député mabawa (surnom qui lui a été donné à l’issue de sa victoire aux législatives de 2012 du fait de son combat contre la vie chère) a livré ainsi un constat sans détour qui laisse quelques interrogations quant à son avenir politique. Le Front national contrairement aux résultats nationaux du parti, n’a pas brillé à Mayotte. Le candidat frontiste du sud M. Anli a à peine remporté 1% des voix. Son homologue de la circonscription du nord S. Ali-Mansoib a fait un peu mieux en récoltant environ 3% des voix.

 

La France insoumise n’a pas confirmé l’engouement de la présidentielle dans la première circonscription avec seulement 1,96% pour C. Raharijaona. Autres candidats notoires et déçus du premier tour dans le nord, l’actuel conseiller départemental du canton de Mamoudzou 2 Chihabouddine Ben Youssouf, qui n’a obtenu qu’un peu plus de 6% des voix et l’ancien vice-président du Département Saïd Ahamadi dit Raos qui s’est contenté d’un petit 4,01%.

 

Mansour Kamardine : le retour en grâce

 

Dans la deuxième circonscription et ses 53,98% d’abstention, Les Républicains se placent aussi en tête, mais bien plus largement avec la personne de Mansour Kamardine. L’ancien député signe là un retour sans difficulté avec 36,85 % des suffrages. Tout en restant prudent quant à l’issue du second tour, il n’a pas caché sa satisfaction : « Le « Tous contre Mansour Kamardine » n’est pas une politique de développement de Mayotte, a-t-il déclaré chez nos confrères de Mayotte 1ère. Je l’ai toujours dit. Les cinq années qui viennent de passer le montrent. Les Mahorais s’en sont rendu compte(…). Ils souhaitent désormais confier les responsabilités à des gens qui sont prêts. (…) Je veux dire aux Mahorais qu’il faut une voix forte pour être entendu à Paris. Je prends l’engagement solennel d’être digne de les représenter. » Il devance Ibrahim Boinahery pour le MDM et ses 12,03% Ce dernier s’est réjoui du fait que « Les Mahorais ont désormais compris que les partis avaient un sens. Les initiatives individuelles n’ont plus leur place dans l’échiquier politique français. Il faut un représentant qui sorte d’un parti à même de rassembler tous les Mahorais. Notre slogan « S’unir pour Mayotte » va en ce sens : les Mahorais ont besoin de cette union pour défendre la départementalisation. (…) Au second tour, la question qui se posera est « Qu’est ce que les uns et les autres ont fait pour Mayotte, qu’est que les uns et les autres sont prêts à faire pour Mayotte ? » Ibrahim Aboubacar, actuel député socialiste de la circonscription, est éliminé de la course avec 11,38% des suffrages exprimés. Plus loin derrière, c’est une mauvaise surprise pour le candidat de la France insoumise, Adrien Theilleux, dont le parti avait, au niveau national ou local, réussi une jolie performance lors des présidentielles, mais qui ne réunit ici que 2,14% des voix. Un résultat qu’il relativise toutefois : « C’est un score honorable pour une première participation, et pour un tout jeune mouvement. On parvient à faire passer des idées, preuve en est avec la délégation de service public du port, que le Département envisage d’annuler. C’est une idée que nous portions déjà. J’invite les Mahorais à rejoindre notre mouvement, appelé à être un mouvement d’opposition. » Échec également pour le mouvement En Marche, représenté dans le sud par Jacques- Martial Henry et qui cumule 2,9% des suffrages : « Je constate que la population n’a pas suivi la tendance nationale, mais a choisi des candidats d’opposition. Je me sens libéré, car ces élections ont été très difficiles : ce ne sont pas des programmes qui ont été considérés, mais des « On dit » et des personnes. (…) D’ailleurs, je regrette que la préfecture n’ait pas acheminé les programmes assez tôt. Je n’impute pas notre score à cela, mais dans ces conditions, il est clair que la population n’a pas voté sur des propositions. Pour le second tour, je me prononcerai pour un candidat, soit de manière collégiale avec le mouvement En Marche, soit en mon nom, mais je le ferai publiquement. » Enfin, le candidat UDI et ancien président du Conseil général, Attoumani Douchina, atteint les 9,56%. Son soutien, Soulaimana Abdoul Karim, s’est exprimé : « On remarque que les électeurs ont plutôt fait confiance à des candidats des partis traditionnels à Mayotte : MDM et Républicains. On note aussi un nombre élevé de candidats qui démontre un certain mécontentement dans la population : cela se confirme par un taux de participation très bas, qui montre un désamour vis-à-vis des hommes politiques qui ne portent pas assez fort la voix de Mayotte. On l’a vu avec les décasages, la pénurie d’eau, etc. : la population s’estime abandonnée. »

Elle mord l’agent de la PAF

L’affaire remonte au 31 mai dernier. Lors d’un contrôle d’identité de la police aux frontières, dans le quartier de Barakani à Mamoudzou, une femme tente de s’interposer entre les agents et l’individu faisant l’objet de la procédure de contrôle, menotté. Pour cela, elle décide de mordre le fonctionnaire, lui occasionnant deux jours d’ITT. Le jeune homme interpelé parvient à prendre la fuite, mais l’agresseuse, elle, est arrêtée et placée en garde à vue.

Vers une déchéance de la délégation de service public

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Après l’échec des négociations et alors que le port est bloqué depuis trois jours, Salim Nahouda (CGT-Ma) a indiqué à la sortie d’une réunion entre l’Etat et le Département que ce dernier envisageait d’entamer une procédure de déchéance de la délégation de service public (DSP) du port de Longoni. Ida Nel devrait donc être sommée de partir sous peu mais les blocages continuent.

 

“Rien ne rentre, rien ne sort”. Comme le formule si bien Salim Nahouda, secrétaire général de la CGT -Ma, le port de Longoni est bloqué depuis mardi. Si les marchandises ne sont effectivement pas acheminées, elles sont en tout cas déchargées des bateaux “pour qu’on ne nous accuse pas de faire rerouter les navires”, explique Salim Nahouda. Circulation coupée au nord mardi, marchandises retenues au port, longues files d’attente devant les stations-service, le conflit entre les salariés et la direction de Mayotte Channel Gateway (MCG) – et plus précisément sa présidente Ida Nel –commence à impacter l’économie de l’île.

Avant que la situation n’empire, Salim Nahouda a envoyé un courrier au préfet ainsi qu’au président du Conseil départemental afin qu’ils statuent dans ce bras de fer qui dure depuis plusieurs mois maintenant. Joint par téléphone à la suite de la réunion entre l’Etat et le Département qui s’est tenue hier en présence également des représentants syndicaux et des commerçants, Salim Nahouda a indiqué que le Conseil départemental avait annoncé qu’il allait engager la procédure de la déchéance de la délégation de service public (DSP ) de Longoni ainsi qu’une expertise pour étudier sa faisabilité. D’après le secrétaire général de la CGT -Ma, le président du Conseil départemental a envoyé hier un courrier à Ida Nel signifiant l’échec de la conciliation et donc, le début de la procédure de déchéance.

“Tant qu’Ida Nel n’est pas partie, le blocage continue”, signale Salim Nahouda. Le secrétaire général de la CGT -Ma rassure ses concitoyens : il n’y a aucune raison pour qu’il y ait une pénurie d’essence puisque la route n’est pas bloquée et donc le carburant peut être acheminé. Inutile donc de se précipiter sur les pompes à essence. En outre, les grévistes ont proposé que soit désigné un gestionnaire ou un administrateur temporaire en attendant que la procédure de destitution soit achevée. 

Bernard Laporte souhaite un terrain synthétique dédié au rugby

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Quelques jours après les joueurs de l’équipe de France de rugby, c’est au tour du président de la Fédération Française de Rugby à XV (FFR), Bernard Laporte, de faire un rapide passage à Mayotte. Invité sur le plateau de Mayotte 1ère, il a détaillé la stratégie de la FFR vis-à-vis du territoire mahorais.

En route pour l’Afrique du Sud, où l’équipe de France de rugby jouera le premier de ses trois matchs contre les Springboks le 10 juin à Pretoria, Bernard Laporte a fait un petit détour par Mayotte et a répondu aux questions de nos confrères de Mayotte 1ère. Une venue qu’il justifie par la volonté de développer le rugby dans les territoires d’outre-mer, et donc le besoin de “prendre la température” afin de déterminer les améliorations à effectuer pour pérenniser le rugby mahorais. M. Laporte a convenu du manque d’infrastructures nécessaires à la pratique du rugby sur le territoire, et a mentionné la création d’un terrain synthétique spécialement dédié à la pratique du ballon ovale. Il a également reconnu le travail considérable du cadre technique déjà présent à Mayotte et a expliqué qu’il souhaitait voir un second poste de créé, pour aller dans les milieux scolaires et faire découvrir le rugby aux jeunes Mahorais. Selon lui, le peu de licenciés sur l’île s’explique par le fait que la plupart des jeunes se tournent automatiquement vers le football. Il s’agit donc d’aller dans les écoles pour montrer ce qu’est le rugby, et permettre aux élèves intéressés de s’inscrire en club et de progresser. Pour cela, M. Laporte a expliqué vouloir “créer le cadre permettant d’assurer une formation jusqu’à 18 ans sur place, ici à Mayotte”, suite à quoi les meilleurs partiront dans des centres de formation. “Il faut donc des moyens humains et des infrastructures”, a-t-il précisé.

Mettre en avant le rugby à sept

Toutefois, avant de privilégier le rugby à XV, le président de la FFR juge bon d’axer le développement du rugby mahorais vers la variante se jouant à sept joueurs. “Beaucoup de joueurs sont physiquement formatés pour jouer au rugby à sept, qui est, je pense, le sport de demain, et surtout qui est le sport qui va permettre à ces jeunes de venir au rugby. Rien ne les empêchera d’évoluer vers le rugby à XV par la suite”, a-t-il expliqué. Avant de se rendre en Afrique du Sud, Bernard Laporte fera également une courte escale à l’île de la Réunion, toujours dans le but de faire la promotion de son sport en outre-mer.

Le mérou, roi des poissons

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Rois des mers en Méditerranée, immortalisés au cinéma par le commandant Cousteau et son « Jojo le Mérou » ou plus récemment par Laurent Ballesta, mets de choix sur les cartes des restaurants : on ne présente plus les mérous. Mais sauriez-vous les reconnaître sous l’eau ?

Les mérous figurent parmi les plus gros poissons prédateurs des eaux côtières, surpassés uniquement par les requins, et occasionnellement par un prédateur de haute mer de passage (marlins, thons). Avec leur nage calme et majestueuse, leur énorme gueule à l’air grave et leur regard à la fois solennel et lointain, les gros mérous sont souvent une rencontre marquante pour les jeunes baigneurs et plongeurs.

Pour ceux qui n’auraient pas encore eu cette chance, voici comment les reconnaître. Ce sont des poissons relativement trapus, allongés en obus, avec une très grande bouche, pointue quand elle est fermée mais capable de se projeter en un grand filet circulaire pour happer une proie, produisant une dépression dans l’eau qui attire irrémédiablement celle-ci entre les petites mais nombreuses dents du prédateur. La mâchoire est anguleuse et les lèvres charnues. Les nageoires pectorales sont arrondies, et la queue est puissante et massive ; la nageoire dorsale, souvent repliée, débute par 7 à 12 épines acérées.

Les mérous correspondent à la sous-famille des Epinephelinés, au sein de la famille des Serranidés, qui comporte aussi les serrans qu’on voit en Europe, les anthias (ces petits poissons chatoyants de rouge, d’orange et de jaune qu’on voit souvent en essaim autour des grosses colonies de corail isolées) et les « poissons-savons », également présents à Mayotte. Sur les 87 espèces de la sous-famille des mérous, 41 sont recensées à Mayotte par l’INPN, dont 26 assez courantes d’après le livre des Poissons de Mayotte.

Les mérous mahorais sont répartis en 3 genres majeurs. Tout d’abord les Cephalopholis (11 espèces), mérous de récif allongés, à la robe souvent ponctuée et à la caudale généralement ronde. Ils dépassent rarement 60cm de long, et vivent souvent posés sur une roche, debout sur leurs nageoires pelviennes – on voit régulièrement le très beau mérou céleste (C. argus), avec ses nageoires en ciel étoilé. Le genre Epinephelus regroupe des espèces à la queue plus souvent anguleuse : certains sont petits comme tous les mérous « nid d’abeille » (plusieurs espèces, vivant près du corail à faible profondeur), mais d’autres sont énormes, et se trouveront plus profond, ou dans les grottes et sur les tombants. Plusieurs espèces de ce genre dépassent largement un mètre de long à l’âge adulte, et le mérou lancéolé (E. lanceolatus), peut atteindre 3m et 400kg ! Enfin, ceux du genre Plectropomus ont eux aussi la queue anguleuse, mais le museau plus pointu, avec des lèvres moins marquées, et sont souvent ponctués. Ce sont encore de grosses espèces, même si la plupart sont surtout vus à l’état juvénile, comme le joli mérou sellé (P. laevis). Les quelques genres restants, assez isolés, comptent notamment le magnifique mérou à croissant jaune (Variola louti), gros mérou rouge ponctué de bleu avec des nageoires effilées et marquées de jaune fluo.

Toutes ces espèces sont comestibles, et largement pêchées, notamment à Mayotte. Gros poissons assez placides et curieux, ils font des cibles tristement faciles pour les pêcheurs au harpon, et leur appétit vorace les rend tout aussi vulnérables aux hameçons. C’est pourquoi la rencontre de mérous géants est de plus en plus rare aux abords de l’île aux parfums, mis à part sur certains sites, prisés des plongeurs, comme le « Mérou Palace » de la Passe en S.


►crédit Marc Allaria- Un mérou malabar (Epinephelus malabaricus)

Les mérous naissent tous femelles, et sont matures seulement vers 3 à 5 ans suivant les espèces ; ils deviennent ensuite mâles vers 7 à 15 ans, et certains peuvent vivre jusqu’à plus de 50 ans. En conséquence, la consommation des grosses espèces n’est pas très durable du fait de leur cycle biologique lent qui rend leurs populations fragiles, et surtout pas toujours saine puisque les plus vieux individus accumulent plusieurs décennies de toxines et métaux lourds – ils sont souvent atteints de ciguatera dans le Pacifique, parfois dans l’océan Indien.

Qui d’autre mange de gros mérous ? Seulement les plus gros requins, comme le tigre. Mais les mérous figurent également parmi les principaux prédateurs des requins, jeunes et parfois aussi adultes, pour les plus gros ! Ils contribuent donc à réguler ces animaux et à les éloigner de nos côtes. Enfin les mérous sont aussi rusés : quand ils ont repéré une proie (crustacé ou poisson) inaccessible, ils peuvent aller demander de l’aide à une murène ou un poulpe, qu’ils escortent jusqu’au lieu de chasse. C’est un des rares cas connus de coopération active entre espèces dans la chasse !

 

 

Les enseignants et inspecteurs main dans la main

L’intersyndicale composée du Sien Unsa, du SNU-ipp, du SNPI-FSU et du Snes-FSU a déposé un préavis de grève au vice-rectorat pour ce mardi 6 juin. Enseignants et inspecteurs de l’Education nationale demandent dans un communiqué la sempiternelle amélioration du système éducatif tant décrié dans l’île. Le 19 avril dernier, une intersyndicale, composée de syndicats d’enseignants (1er et 2nd degré) et d’inspecteurs de l’Éducation nationale, présentait une plate-forme intitulée «Pour une nouvelle politique d’éducation». L’intersyndicale appelle les agents à se mettre en grève le 6 juin prochain et donne rendez-vous aux collègues devant le Vice-Rectorat à 9h.

En effet, dans un souci d’améliorer les systèmes éducatifs de Mayotte, l’intersyndicale pense qu’il faut cesser la politique actuelle d’affichage. Mayotte doit faire face à la montée d’effectifs qui ont presque doublé en 10 ans, un plan de constructions d’écoles et d’établissements du second degré doit enfin être décidé. De plus, un plan massif d’équipement numérique des établissements doit être envisagé tout comme l’ouverture de véritables espaces de restauration pour des élèves qui, souvent, cumulent fatigue des transports et faim. De toute façon, comme Mayotte est en réseau d’éducation prioritaire, les élèves doivent pouvoir travailler en effectif réduit. Par ailleurs, pour lutter contre le décrochage, de véritables moyens en temps, en personnels formés et en locaux doivent être attribués. Pour fonctionner correctement, il faudrait davantage d’enseignants, d’inspecteurs, de médecins scolaires, d’infirmières, d’assistants d’éducation et d’assistantes sociales.

L’intersyndicale demande indirectement le départ de la vice-rectrice

Devant le grave déficit en titulaires (50 % de contractuels à la rentrée 2017 dans le second degré), il faut restaurer l’attractivité du territoire en augmentant le taux d’indexation des salaires, en attribuant l’indemnité de déménagement sans condition de durée de service, en instaurant des dégrèvements fiscaux sur les indemnités, en mettant en place l’ITR pour les retraités du premier degré… En outre, pour que les jeunes mahorais puissent s’investir à long terme dans la profession d’enseignant, donnons le temps aux contractuels de se former pour être titularisés et adaptons l’article 48 de la loi égalité réelle qui leur ouvrirait la possibilité de se former au métier (aux frais de l’état avec en contrepartie un engagement à travailler dans le service public d’éducation). Ce n’est qu’en faisant confiance aux personnels chargés de mettre en oeuvre les orientations et en écoutant les organisations professionnelles qu’on pourra changer de trajectoire pour vraiment s’engager sur la voie de la réussite pour les élèves mahorais. Au-delà d’une simple remontée par l’intermédiaire du vice-rectorat, nos propositions doivent être entendues au plus haut niveau. L’intersyndicale, qui souhaite la mise en place d’un rectorat de plein exercice, estime d’ailleurs qu’il faudrait un changement au niveau du management et donc une nouvelle direction capable de rétablir un climat social plus serein. Source: SNES Mayotte

Un braconnier de tortues interpellé à Kani-Keli

Le 30 mai dernier, les inspecteurs de l’environnement de l’Agence française pour la biodiversité (anciennement nommé Brigade nature) ont interpellé un braconnier de tortue sur la plage de Charifou sur la commune de Kani-Keli. Le mis en cause a été remis à la gendarmerie et sera conduit devant les tribunaux pour destruction d’espèce animal non –domestique – espèce protégée, infraction réprimée par 2 ans de prison et 150 000 € d’amende par le code de l’environnement.

Des milliers de tablettes en septembre dans les collèges

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Le vice-rectorat a commandé au cours de l’année scolaire des milliers de tablettes pour équiper les collèges de l’île. Un investissement qui s’inscrit dans le cadre du plan numérique pour l’éducation initiée par le ministère de l’Education nationale.

Souhaitant prendre le train du numérique en marche, le vice-rectorat a commandé plusieurs milliers de tablettes numériques dans le cadre de l’apprentissage des jeunes mahorais aux nouvelles technologies. Deux collèges suivent actuellement une phase expérimentale mais à la rentrée 2017-2018 ce sont l’ensemble des collèges de l’île qui seront équipés de ce matériel. Néanmoins, un retard à l’allumage a été observé concernant l’expérience lancée cette année. La faute à des problèmes de paramétrages. En effet, les mises à jour sur ce matériel sont réalisées par le biais d’une borne wifi ce qui a visiblement apporté quelques complications. Les équipements au du moins une partie, ont dû être renvoyés aux constructeurs pour régler ce soucis de paramétrage. En attendant des enseignants désignés référents numériques ont été formés. Ces derniers vont ensuite intervenir auprès des élèves pour leur apprendre la manipulation des tablettes.

Le plan numérique pour l’éducation quèsaco?

Lancé par l’Etat en mai 2015 à l’issue de la concertation nationale sur le numérique éducatif, le Plan numérique pour l’éducation a pour but “de permettre aux enseignants et aux élèves de profiter de toutes les opportunités offertes par le numérique”. Mieux préparer les élèves à être acteur du monde de demain :

• développer des méthodes d’apprentissages innovantes pour favoriser la réussite scolaire et développer l’autonomie
• former des citoyens responsables et autonomes à l’ère du numérique
• préparer les élèves aux emplois digitaux de demain Sa mise en oeuvre repose sur quatre piliers : la formation, les ressources, l’équipement et l’innovation.

 

 

Contrôle d’identité à Doujani

C’est une opération d’envergure qu’a menée le commissariat de Mamoudzou en collaboration avec la gendarmerie ce jeudi matin à Doujani 1 et 2. Les forces de l’ordre ont effectué plusieurs contrôles d’identité aux abords du collège et de l’autre côté de la carrière. Plusieurs personnes en situation irrégulière ont été interpellées et conduites au commissariat de Mamoudzou. Un individu surpris par cet impressionnant dispositif a déclaré : «On a jamais vu une opération d’une telle ampleur depuis la fin du règne Sarkozy». 

 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes