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Mayotte : les écoles de Mamoudzou rouvrent demain

La mairie de Mamoudzou a annoncé la levée de l’arrêté fermant les écoles primaires du chef-lieu depuis lundi dernier. Une décision prise en réponse à l’annonce de l’Etat de réduire le nombre de contrats aidés pour les collectivités. Les écoles rouvrent donc dès demain matin. Un consensus a été trouvé avec la préfecture. Celle-ci a accepté le renouvellement de 180 contrats contre 87 initialement mais uniquement pour les services liés à la sécurité et l’hygiène des établissements scolaires. « Quant au volet collation et périscolaire, celui-ci n’est malheureusement pas assuré », explique la municipalité. C’est ce que de nombreuses mairies ont dénoncé. D’après elles, sans contrats aidés, elles ne peuvent pas assurer ces services. Cela signifie donc que des élèves risquent de se retrouver sans repas le midi et sans activités périscolaires pourtant prévues par les rythmes scolaires.

Un policer utilise un flashball en dehors de son service

Le procureur de la République a adressé un communiqué à la presse hier afin de faire toute la lumière sur une récente affaire impliquant un policier qui a utilisé une arme de type flashball en dehors de ses heures de services. Il a voulu régler un différend avec un individu avant que la dispute ne dérape.

Le samedi 21 octobre 2017, la compagne d’un agent de la PAF, promenait le chien de la famille, un dalmatien, sur petite-terre à Mayotte. D’après ses dires, elle était prise à partie près de chez elle par un passant sur qui l’animal avait aboyé. Le passant concerné l’insultait et menaçait de tuer son chien au moyen d’une arme à feu. Aucun enfant n’était présent.

Elle rentrait chez elle et informait son compagnon des faits. Celui-ci se dirigeait dans sa chambre et se saisissait d’une arme Gomme-Cogne chargée de deux cartouches.

Il sortait de chez lui et allait à la rencontre de l’individu. Il n’est pas contesté qu’il hélait la personne, qui se retournait et venait à sa rencontre. Le policier admettait avoir immédiatement donné un coup à l’individu qui lui demandait de lui dire bonjour avant toute chose. La nature du coup est contestée. La victime dit avoir été frappée avec la crosse de l’arme. Le policier parle d’un coup de poing.

En toutes hypothèses, le crâne de la victime saignait et cette dernière enlevait son t-shirt pour éponger le sang. Il n’est pas contesté que la tension était alors assez faible entre les deux individus malgré l’usage de violence du policier. Pendant qu’ils discutaient, le frère de la personne frappée arrivait et venait à leur rencontre. Deux autres jeunes du quartier s’approchaient de la scène. Les versions divergent sur le point de savoir quelles violences ont été commises en premier.

La personne frappée indique avoir tenté de prendre l’arme du policier. Celui-ci le repoussait alors et dégainait. Il faisait feu immédiatement, à deux reprises et le touchait ainsi que son frère. Des jets de cailloux commençaient alors contre le policier, y compris par le premier individu. Le policier indique avoir reçu des projectiles avant de faire feu. Il était certain de n’avoir touché personne.

Cependant l’enquête a démontré que deux des individus avaient été atteints par au moins un projectile chacun. Par ailleurs la plaie que présente le premier sur le crâne apparaît difficilement compatible avec un coup de poing (plaie nette et légèrement circulaire, sur le haut du front). Les autres témoins n’ont pas souhaité être entendus et n’ont pas été retrouvés malgré les recherches intenses de la gendarmerie. Le policier a été brièvement placé en garde à vue et l’arme saisie. Il est poursuivi devant le tribunal correctionnel le 3 avril 2018 à 8h.

Des écoles toujours fermées, des syndicats inquiets

Plusieurs syndicats ont réagi ces derniers jours à la décision de certaines mairies comme Mamoudzou, Chirongui ou encore Sada de fermer leurs écoles primaires faute du renouvellement de certains contrats aidés indispensables d’après eux pour assurer la sécurité et l’hygiène des établissements. C’est le cas de la CGT Ma et du SNU-ipp FSU qui s’indignent à travers des communiqués ou une lettre ouverte au préfet de la non-reconduite de ces emplois aidés.

« Nous sommes le lundi 23 octobre, jour de rentrée scolaire à Mayotte. Mais la rentrée n’a pas eu lieu pour de nombreux enfants. Les écoles de la principale agglomération du département sont effet fermées, la municipalité considérant qu’elle ne peut pas assurer l’ouverture des établissements scolaires, faute de personnels en nombre suffisant. Les écoles de Chirongui sont aussi fermées et le Lycée du Nord est, quant à lui, bloqué par les parents, inquiets pour la sécurité de leurs enfants (ce dernier a été débloqué hier, NDLR).

Ces situations dramatiques sont les conséquences d’un même mal : le sous-investissement structurel à Mayotte en moyens éducatifs.

Dans le premier degré, il manque plusieurs centaines de salles de classe pour en finir avec le système de la rotation. De nombreuses écoles, en rotation ou non, sont dans des états indignes et le matériel pédagogique manque trop souvent. Dans ce contexte, la baisse drastique du nombre d’emplois aidés ressemble à un coup de grâce. Coup de grâce porté au premier étage de notre service public d’éducation. Nous osons le dire, la situation n’est plus tenable et des mesures s’imposent en urgence : la restauration immédiate des emplois permettant de faire fonctionner les écoles et la remise à plat des rythmes scolaires pour qu’ils soient adaptés, de manière pragmatique, aux réalités matérielles des écoles et aux moyens réels des communes. Mais cela ne sera pas suffisant, bien entendu. Il est indispensable, conjointement, d’investir massivement dans le premier degré pour que dans un futur que nous souhaitons proche, tous les enfants de Mayotte reçoivent un niveau d’éducation de qualité.

Dans le second degré, le principal problème est aujourd’hui la violence. La violence aux abords des établissements est devenue un phénomène quotidien, presque banal. Nous ne pouvons l’accepter. D’autant que dorénavant, cette violence rentre de plus en plus dans l’enceinte des établissements. Nous avons dit que le Lycée du Nord est aujourd’hui bloqué. Mais tous les établissements sont aujourd’hui touchés par ce fléau. Au lycée de Kahani, un collectif de parents inquiets menace ainsi de retirer ses enfants. Il y a quelques mois, des enseignants de deux collèges ont, légitimement, exercé leur droit de retrait.

Ce phénomène ne pourra pas être endigué tant que ne sera pas réglé le problème de la surpopulation scolaire. Il est urgent de construire des établissements à taille humaine, ne dépassant pas les 800 élèves comme le préconise le CESEM. Rappelons que le collège « moyen » accueille en France 470 élèves, plus de 1400 à Mayotte. Il est urgent également de doter convenablement les établissements en personnels de vie scolaire. Les barbelés et les caméras ne remplaceront jamais des personnels.

À l’ordre du jour de ce conseil figurent les moyens supplémentaires accordés à Mayotte, et notamment les postes d’enseignants. Le chiffre de + 176 ETP enseignants dans le second degré peut sembler, à première vue, positif. Il n’en est rien. Mayotte est très largement sous-dotée en postes d’enseignants (ce qui explique des effectifs par classe sensiblement supérieurs à la métropole en collège). Ces 176 ETP sont loin de couvrir l’augmentation des effectifs élèves, de fait l’écart de dotations continue de se creuser.

Et encore faudrait-il que ces postes supplémentaires soient occupés par des titulaires. C’est loin d’être le cas puisque le dernier mouvement des enseignants du second degré s’est avéré déficitaire. De toute évidence, les mesures d’attractivité sont très insuffisantes. Quand le gouvernement va-t-il, enfin, prendre en compte nos préconisations en la matière ? A moins qu’il s’agisse d’une politique volontaire de précarisation de l’emploi public.

Les contractuels occupent donc aujourd’hui la moitié des postes dans le second degré. Il convient de parler de cette catégorie de personnels. Leur gestion individuelle et collective n’est pas acceptable et la CGTMa, en tant qu’organisation de défense des salariés souhaite ici la dénoncer. Comment des salariés peuvent-ils, plus de deux mois après leur embauche, n’avoir aucun contrat ? Comment peuvent-ils, dans certains cas, ne percevoir aucun salaire ? Comment enfin, des salariés peuvent-ils être déjà licenciés sans avoir signé le moindre contrat ni perçu la moindre rémunération ? Nous souhaitons vivement une gestion des personnels contractuels plus efficiente et plus humaine. En parallèle nous revendiquons des mesures crédibles permettant de pourvoir les postes par des personnels titulaires. »

→Le communiqué du SNU-ipp FSU

« Contrairement à ce qui se dit ici et là, l’éducation à Mayotte ne constitue pas une priorité pour l’État. Pour preuve la baisse du nombre d’emplois aidés nécessaires au bon fonctionnement des activités périscolaires ou des cantines scolaires alors que le gouvernement s’était engagé à sanctuariser ces emplois dans l’Éducation nationale et dans les Outre-mers. Le SNUipp-FSU Mayotte ne peut que saluer la décision du Maire de Mamoudzou qui a décidé de ne pas accueillir temporairement les élèves des écoles maternelles et élémentaires à compter du 23 octobre, en réponse à la baisse des emplois aidés. Tout le monde doit refuser la baisse de l’effectif des personnels alloués au service de la collation scolaire, à celui de l’entretien des locaux et de la surveillance des écoles ! L’école a besoin de moyens humains pour fonctionner au mieux. Les suppressions d’emplois aidés désorganisent le quotidien des écoles en remettant en question des missions essentielles et pénalisent des personnels souvent éloignés du monde du travail. On oublie trop souvent que les salariés occupant des emplois aidés contribuent au bon fonctionnement du service public d’éducation, c’est pourquoi le SNUipp-FSU Mayotte demande que ces emplois soient préservés. Les Martiniquais ont été les premiers à se rebeller, suivis par les Guadeloupéens et les Réunionnais, contraignant le gouvernement à faire volte-face… Le SNUipp-FSU Mayotte s’interroge sur le silence des autres communes du département ; ne sont-elles pas concernées par la baisse des contrats aidés ou se désintéressent-ils de l’éducation des enfants de leur commune ? En tout état de cause, le SNUipp-FSU Mayotte estime qu’ils n’ont pas le droit de laisser seul le maire de la capitale dans le bras de fer engagé… » 

La commission des droits de l’homme sévère sur l’accès aux soins à Mayotte

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Dans un rapport rendu public le 19 octobre, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) analyse l’état de santé des populations d’Outre-mer et le diagnostic n’est pas brillant, notamment pour Mayotte.

Depuis plusieurs mois, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’attelle à une tâche titanesque : documenter l’effectivité des droits de l’homme en Outre-mer. Dans cette optique, cette institution a d’ores et déjà publié six rapports sur différentes thématiques telles que la question pénitentiaire, l’accès au droit et à la justice, l’éducation, la pauvreté et l’exclusion sociale, les droits des étrangers et des demandeurs d’asile, ainsi que la place des autochtones au sein des populations d’Outre-mer. Trois de ces six documents focalisaient leur attention sur les spécificités de la Guyane et de Mayotte, territoires aux situations particulièrement préoccupantes.

Le dernier en date, «Avis sur le droit à la protection de la santé dans les territoires ultramarins», rappelle dans ses propos liminaires que «la question du droit à la protection de la santé est évoquée de façon récurrente dans les observations adressées à la France par les instances internationales chargées de veiller au respect des droits de l’homme». Selon les Nations unies, le droit à la santé implique «la prestation de soins de santé appropriés en temps opportun» mais également «l’accès à l’eau salubre et potable et à des moyens adéquats d’assainissement, l’accès à une quantité suffisante d’aliments sains, la nutrition et le logement, l’hygiène du travail et du milieu et l’accès à l’éducation et à l’information relatives à la santé, notamment la santé sexuelle et génésique». Or, à Mayotte, nombre de ces critères sont insuffisamment voire pas du tout satisfaits. Ainsi, les Nations-unies jugent-elles «préoccupante la situation défavorable de la jouissance du droit à la santé dans les DROM-COM et déplorent, entre autres, un taux de mortalité infantile et maternelle élevée à Mayotte et en Guyane».

Une mortalité infantile élevée

Mayotte a l’espérance de vie la plus faible de France, avec 74.7 ans pour les hommes et 77.9 ans pour les femmes. Autre indicateur préoccupant car symptomatique de l’offre de soins en général, le taux de mortalité infantile qu’enregistre le 101ème département français : selon la CNCDH, entre 2008 et 2010, ce taux est en moyenne quatre fois supérieur à Mayotte par rapport à la métropole, avec 13.5 décès durant la première année de vie pour 1000 naissances. En cause, «le déficit de suivi des grossesses ou d’actions périnatales, le manque de moyens de diagnostic et de mesures thérapeutiques appropriées». La Commission se dit donc particulièrement attentive «au respect des droits sexuels et reproductifs des femmes et des jeunes filles» et trouve «intolérable que deux à trois fois plus de femmes en âge de procréer soient exposées, sur le territoire de la République, à un risque fatal lors de l’accouchement, et que les enfants à naître soient exposés à des risques de mortalité prématurée, mortalité néonatale ou infantile avant la première année». L’institution est également préoccupée par la proportion plus importante qu’en métropole de femmes en Outre-mer qui ont recours à une IVG – à cause d’une grossesse non désirée ou précoce –, avec ce que cette intervention implique en termes d’impact sur leur santé morale et physique.

Vulnérabilité des migrants

Outre les femmes et les jeunes filles, la CNCDH alerte sur la vulnérabilité des populations migrantes à Mayotte. D’après l’institution, dès qu’un problème médical est identifié, les personnes appréhendées devraient être transférées à l’hôpital. Or, note-t-elle, ce traitement est «rare et réservé aux femmes sur le point d’accoucher ainsi qu’aux personnes très malades ou gravement blessées », constituant «un déni d’accès aux soins (…) renforcé par l’absence de dispositif d’aide médicale d’État à Mayotte». En raison de la gravité de la situation sanitaire à Mayotte, la CNCDH recommande de réfléchir à la mise en place de l’aide médicale de l’Etat (AME) pour les étrangers éligibles à ce dispositif. En outre, l’instance conseille de «s’inspirer des mesures adoptées au profit des mineurs isolés étrangers (MIE), des femmes enceintes et des enfants à naître pour lesquels une ordonnance du 31 mai 2012 a mis en place l’affiliation directe à la caisse de sécurité sociale».

Carence effarante de médecins

La CNCDH énumère d’autres obstacles à l’accès aux soins telles que des barrières financières ou administratives (coût des transports, contraintes administratives trop lourdes ou encore manque d’accompagnement social, par exemple). Mais à Mayotte, le coeur du problème est à chercher du côté de la carence effarante de médecins sur le territoire. Si la moyenne nationale se situe autour de 201 praticiens actifs pour 100 000 habitants, elle cache de grandes disparités selon les territoires avec 180 médecins pour la même proportion de résidents à La Réunion, 71 en Guyane et seulement 18 à Mayotte. En outre, le déficit «inquiétant» de spécialistes ne permettrait pas de dépister à temps certaines pathologies ni de prendre correctement en charge les patients.

13 recommandations

Forte de son analyse, la CNCDH émet en conclusion 13 recommandations : renforcer les outils permettant une collecte de données fiables (y compris à Mayotte) ; établir des objectifs stratégiques au plus près des situations locales et avec le concours des populations concernées et des acteurs locaux ; accorder une place centrale aux programmes de prévention ; se mobiliser sur l’ensemble des programmes et actions visant à réduire le taux de mortalité maternelle et infantile ; allier la prise en charge de l’obésité et des maladies chroniques à des campagnes de sensibilisation adaptées ; soutenir, étendre et pérenniser l’offre de soins de premier recours autour des centres hospitaliers de la Guyane et de Mayotte par le renforcement et la création de centres de soins délocalisés sous la responsabilité des centres hospitaliers ; développer la télémédecine ; évaluer les besoins dans le domaine de la psychiatrie dans le cadre d’une mission spécifique ; renforcer la sensibilisation et l’aide à l’acquisition des droits aux populations les plus vulnérables par un dispositif innovant et incitateur ; réfléchir à la perspective de mettre fin au régime dérogatoire excluant du bénéfice de l’AME les étrangers éligibles au dispositif ; encourager les projets de coopération régionale et internationale. Enfin, la CNCDH «invite les pouvoirs publics à intégrer dans leur stratégie une approche de la santé fondée sur les droits de l’homme, conformément au principe de la démocratie sanitaire».

Entretien : Pierre Papadopoulos, secrétaire général aux affaires régionales

« Nous n’avons pas de soucis avec les paiements »

Dans les colonnes du Flash Infos, notre député européen Younous Omarjee avait lancé le 29 septembre dernier un « cri d’alerte » par rapport aux fonds européens à Mayotte, mettant en avant le faible montant des paiements. Mayotte Hebdo a souhaité donner la parole au principal concerné, à savoir Pierre Papadopoulos, secrétaire général aux affaires régionales de la préfecture, chargée de la de gestion des fonds européens pour l’île au lagon, afin de faire le point sur leur avancement. L’occasion pour le secrétaire général de réfuter toute situation alarmante, en s’appuyant notamment sur le fait que la préfecture a été reconnue officiellement le 3 août dernier autorité de gestion des fonds européens à Mayotte, ce qui lui permet de débloquer les paiements.

Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans votre magazine Mayotte Hebdo de cette semaine.

Débat | La rivalité sorodas/serrez-la-main, oubliée ou toujours d’actualité ?

Les débats de Mayotte Hebdo, c’est l’occasion de confronter des interlocuteurs sur un sujet de société ou d’actualité. Cette semaine, nous avons souhaité aborder la rivalité entre les sorodas et les serrez-la-main. 

Pour rappel, cette rivalité est née dans les années 1970, dans le contexte du mouvement d’indépendance des colonies françaises. A Mayotte, deux camps se sont formés. D’une part, les sorodas, favorables à Mayotte française. De l’autre, les serrez-la-main, qui souhaitaient que Mayotte prenne le même chemin que les autres îles de l’archipel, à savoir l’indépendance par rapport à la France. Insultes, bousculades, voire violences entre les deux parties ont alors marqué le quotidien de Mayotte. 

Au fil des années, les partisans de Mayotte française ont vu leur choix être confirmé par l’Etat, notamment par l’inscription de l’île au lagon dans la Constitution en 2003, puis par la départementalisation en 2011. 

Malgré tout, les personnes qui ont vécu à l’époque ces tensions et ces violences gardent-ils des rancœurs? Les enfants de serrez-la-main n’éprouveraient-ils pas l’envie, inconsciemment ou non, de se venger par rapport aux enfants de ceux qui ont pu molester leurs parents par le passé? D’autant que certains enfants de serrez-la-main occupent aujourd’hui des postes politiques à grande responsabilité sur l’île. 

En outre, certains choix politiques, comme le choix de ne pas ériger Mtsapéré en commune, peuvent-ils s’expliquer par une vengeance du camp des vainqueurs par rapport aux habitants du bastion des serrez-la-main? Bref, peut-on estimer qu’aujourd’hui, la rivalité sorodas/serrez-la-main pèse encore dans la société mahoraise? 

Pour répondre à cette question, Ibrahim Bacar, un ancien cadre du MPM (mouvement populaire mahorais), un parti créé à la base par des sorodas. De l’autre, Boina Dinouraini, un ancien membre du Front démocratique, un parti favorable à l’époque au rapprochement avec les Comores.  

 Retrouvez l’intégralité du débat dans votre magazine Mayotte Hebdo actuellement en kiosque 
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Littérature | Les candidatures sont ouvertes pour le concours Francojeune

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La 15ème édition de Francojeune, concours régional de littérature francophone, se tiendra du 5 au 10 mars 2018. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 23 décembre 2017. Tous les jeunes de moins de 25 ans intéressés peuvent  désormais se présenter.

Le top départ du concours littéraire Francojeune a été donné samedi 23 septembre dernier. Les jeunes auteurs francophones vont pouvoir sortir leur stylo et laisser libre cours à leur imagination. Les candidatures peuvent d’ores et déjà être déposées jusqu’au 23 décembre prochain à la Direction départementale du livre et de la lecture publique (DDLLP), à la Direction des affaires européennes et de la coopération régionale du Conseil Départemental ainsi que dans les CDI des collèges et lycées de l’île. 

La 15ème édition de Francojeune, concours régional de littérature francophone, se tiendra du 5 au 10 mars 2018, en partenariat avec le Conseil Départemental de Mayotte et l’AFRA OI. Elle devrait se tenir au Mozambique, information que la directrice de la communication du Conseil Départemental, Echati Maanrifa, n’a pas encore confirmé. 

Ecrire est le mot d’ordre à retenir du concours de littérature Francojeune : écrire des nouvelles, des contes et des poèmes.  Ainsi, lors de la semaine Francojeune, des jeunes originaires de Mayotte, de Madagascar, des Comores, de la Tanzanie, du Mozambique et du Kenya tenteront de remporter les prix dans trois catégories : collège, lycée et hors catégorie. 

Les dix mots du concours 

La Direction générale de la langue française (DGLF) a choisi les dix nouveaux mots pour le concours Francojeune : « avatar », « canular », « émoticône », « favori(te) », « fureteur(euse) », » héberger », « nomade », « nuage », « pirate » et « télésnober ». « Ainsi le candidat choisira un des dix mots 2017 pour en faire le thème ou le titre de son texte, ou bien il les intégrera tous les dix dans une même œuvre », a précisé  Thany Youssouf, président de l’Amicale pour la Francophonie dans l’Océan Indien (AFRA OI). 

 

Les assises de l’Outre-mer se mettent en marche !

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Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, les Assises de l’outre-mer ont officiellement été lancées le 19 octobre à Mayotte dans le cadre du premier comité d’orientation départemental. Désormais, société civile, monde économique et pouvoirs publics ont sept mois pour définir les projets concrets qui dessineront le Mayotte de demain.

A Mayotte, le compte à rebours des Assises de l’outre-mer a été enclenché le 19 octobre lors du premier comité d’orientation départemental qu’ont tenu conjointement le préfet et un certain nombre d’élus et de personnalités qualifiées. Objectif de cette réunion : définir des méthodes et un calendrier propices à la bonne mise en oeuvre de la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, les Assises de l’outre-mer. Ces assises entendent donner la parole aux ultramarins – société civile, monde économique et pouvoirs publics – afin que chaque territoire décide des projets structurants qu’il souhaite porter.

Les sept mois de réflexion de ces assises ont vocation à aboutir à un « livre bleu outre-mer », qui servira de socle aux politiques publiques du quinquennat en matière de développement des territoires ultramarins. La première phase a débuté : il s’agit d’une consultation citoyenne, ouverte jusqu’au 1er novembre, lors de laquelle chaque résident d’outre-mer peut exprimer ses priorités concernant le développement de son territoire (site : www.assisesdesoutremer.fr). Des propositions peuvent également être envoyées par courriel à l’adresse : assises-outre-mer@mayotte.pref.gouv. fr. D’autre part, des ateliers se tiendront dès la fin du mois d’octobre et couvriront sept thématiques dont le développement économique, l’environnement, les questions sanitaires et sociales, la jeunesse, la sécurité et protection des populations, etc. Tout responsable local qui serait concerné par ces problématiques et qui souhaiterait contribuer est invité à s’inscrire en ligne. Le but de ces ateliers est de faire émerger des projets et de produire une synthèse des échanges qui auront eu lieu.

En parallèle, du 18 octobre 2017 au 31 janvier 2018, les porteurs de projets innovants en faveur du territoire sont invités à participer à un concours d’innovation. Une fois de plus, les citoyens d’outremer auront voix au chapitre puisqu’ils voteront pour les projets les plus pertinents et leur avis sera pris en compte lors de la sélection finale.

Aucun fonds spécial n’est pour l’instant alloué à la réalisation des projets qui seront choisis lors de ces assises mais des financements sont disponibles au travers de la programmation qui existe déjà tels que les contrats de plan Etat-Région. En outre, la budgétisation de fonds spécifiques pourra être prise en compte lors de la rédaction du livre bleu, a déclaré le préfet de Mayotte Frédéric Veau.

La Sogea souffle ses 40 bougies

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La société Sogea (société de gestion de l’eau et de l’assainissement) fêtait hier dans ses locaux à Kaweni, ses 40 ans de présence à Mayotte. Entreprise historique de l’île qui a même donné son nom à une route bien connue à Mamoudzou, la Sogea se projette vers l’avenir en réaffirmant son souhait de continuer à contribuer au développement du 101ème département. 

Tous les principaux acteurs économiques de l’île étaient réunis jeudi soir au siège de la Sogea. Environ 400 invités venus pour célébrer le 40ème anniversaire de cette grande entreprise de BTP de l’île qui emploie pas moins de 300 personnes. Si cette soirée était l’occasion de festivités en tout genre (concert, chigoma etc.), c’était aussi l’occasion des discours. Le premier à avoir pris la parole fut Thierry Pitel, jeune directeur régional adjoint de la société âgé de 33 ans et fraîchement arrivé il y a 4 mois à Mayotte. Lors de sa prise de parole, le dirigeant a rappelé sa joie d’avoir intégré « cette grande famille » qu’est la Sogea Mayotte. Il a également rendu hommage à ses prédécesseurs « qui ont hissé l’entreprise au premier rang de l’économie mahoraise ». Il n’a pas non plus manqué de rappeler les objectifs de la société à savoir proposer des « équipements  ingénieux et innovants »,  « apporter des solutions constructives et économiques », « anticiper les risques et les aléas », « assurer la sécurité des employés » ou encore travailler pour la « parité et la mixité » au sein du groupe. Sur ce dernier point, Thierry Pitel a d’ailleurs annoncé le recrutement prochainement de la première mahoraise conductrice d’engins de chantiers de plus de 5 tonnes.


→ Le directeur régional de Sogea, Mauro Lisa.

Mauro Lisa lui a ensuite succédé au micro. Le directeur régional de Sogea est lui revenu sur l’histoire de l’entreprise installée dans l’île en 1977. « À l’époque on avait un bungalow en guise de local avant de s’agrandir et d’arriver où nous sommes aujourd’hui », se remémore le chef d’entreprise qui y allait également de sa petite anecdote: « On n’avait pas de climatisation, les feuilles sur le bureau collaient aux avant-bras ». Des souvenirs qui n’ont pas manqué de faire rire les convives. Mauro Lisa a par ailleurs,  retracé pendant 5 minutes « l’aventure Sogea » comme il l’appelle. « Elle est étroitement liée au développement de l’île à travers les travaux d’adduction de l’eau potable ». C’est en 1983 qu’ouvre l’usine de potabilisation de Mamoudzou au sommet de la côte qui porte le nom de l’entreprise désormais. « C’est l’illustre président du Département Younoussa Bamana qui l’avait baptisé ainsi. C’est d’ailleurs la seule route de l’île qui porte le nom d’une entreprise », a rappelé le directeur régional. Mais avant d’être la Sogea, l’entreprise portait le nom de Sobea. En 1987, le changement de nom s’opère. En 1992, la société obtient son premier contrat d’affermage. En 1995, un service d’exploitation distinct de la partie travaux est créé. Puis en 2008, l’entreprise obtient la triple qualification environnement. En 2013, l’entreprise compte  six unités d’eau potable et une usine de dessalement pour 39 000 abonnés. Mais c’est en 2014 que l’entreprise est scindée en deux avec la création de la Smae (Société mahoraise d’assainissement et d’eau), la Sogea ayant infléchi depuis 3 ans son activité vers le bâtiment et les travaux publics. 

En guise de conclusion, Mauro Lisa, a évoqué l’avenir: « Mayotte est à un tournant de son histoire en termes de développement, et la Sogea est consciente de cet enjeu et nos équipements s’organisent pour relever les divers défis en cours et à venir ». 

 

Après plusieurs mois de hausse, les prix baissent

En septembre dernier, les prix des biens et services à la consommation des ménages ont baissé de 0,1 % en moyenne à Mayotte selon l’Insee.

Le repli des prix des transports et communications, en particulier des tarifs aériens, est en partie compensé par la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation. Sur les douze derniers mois, les prix augmentent de 0,8 % à Mayotte et de 1,0 % en France. En septembre 2017, l’indice des prix à la consommation des ménages baissent de 0,1 % à Mayotte. Cette baisse s’explique par le recul des prix des services. Elle est atténuée par la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation. Sur un an, les prix augmentent de 0,8 % à Mayotte et de 1,0 % en France.

Les prix des services baissent de 0,8 % en septembre, en raison essentiellement de la diminution des prix des transports et communications (- 2,6 %), en particulier du transport aérien. Sur un an, les prix des services augmentent de 0,9 % à Mayotte et de 1,0 % en France. Les prix de l’alimentation progressent de 0,4 % en septembre. Cette hausse s’explique principalement par la progression des prix des produits frais (+ 1,1 %). Elle est en partie compensée par la baisse des boissons non alcoolisées (- 0,6 %). Sur un an, les prix de l’alimentation augmentent de 3,2 % et de 1,1 % en France. Les prix de l’énergie repartent à la hausse (+ 0,8 %) en septembre, du fait de l’augmentation des carburants. Sur un an, les prix de l’énergie augmentent de 3,9 % et de 5,1 % en France. Les prix des produits manufacturés sont stables en septembre. La hausse des prix des appareils ménagers (+ 0,6 %) est compensée par la baisse de la papeterie et presse (- 1,0 %) de l’habillement et chaussures (- 0,2 %) et de l’audiovisuel, photo et informatique (- 0,2 %). Sur un an, les prix des produits manufacturés reculent de 2,8 % à Mayotte et de 0,5 % en France (figure 3). Les prix du tabac sont stables en septembre, mais ils augmentent de 23,6 % sur un an.

M’tsamboro : interpellation de clandestins et d’un passeur présumé, fonctionnaire français

Le 13 octobre dernier, le commandement de la gendarmerie de Mayotte, soutenu par des moyens nautiques de la gendarmerie maritime et de la marine nationale et placé sous réquisition de monsieur le procureur de la République, a projeté un détachement de gendarmes mobiles sur et aux abords de l’îlot M’Tsamboro, afin de contrôler la zone et d’intercepter d’éventuels étrangers en situation irrégulière.

Déployés à compter de 2h du matin, les effectifs ont effectué un contrôle de zone maritime et terrestre sur l’ensemble de l’îlot. 3 étrangers en situation irrégulière ont été retrouvés sur l’îlot et une barque avec 6 personnes à bord a été interceptée. Cette embarcation, faussement immatriculée a été saisie. Les 6 passagers ont été contrôlés dans le cadre d’une vérification d’identité, aucun n’ayant de documents, 4 étaient en situation irrégulière, un cinquième, pêcheur de profession, en situation régulière et un dernier, de nationalité française, fonctionnaire de l’État.

L’enquête devra déterminer si ces deux derniers cités ont commis un délit d’aide à l’entrée illégale sur le territoire national. Autrement dit, ils peuvent être poursuivis en tant que passeurs. “Mais ce sont des faits durs à établir car il faut des preuves tangibles. Néanmoins, tout cela n’est pas anodin”, explique la gendarmerie.

La vérité sur l’affaire Nemo

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Le célèbre film de Pixar a rendu les poissons-clowns très familiers auprès du grand public. Mais le studio nous a-t-il vraiment dit toute la vérité sur ces poissons ? Enquête.

Le Monde de Nemo, avec près d’un milliard de dollars de recettes, est devenu un classique du cinéma d’animation, et a participé à une meilleure connaissance des écosystèmes marins pour un vaste public, grâce à des représentations remarquablement fidèles de différentes espèces tropicales. On a ainsi pu découvrir la vie des poissons-clowns, ces charmants poissons orange qui vivent dans les anémones de mer, à travers l’histoire du bon père veuf Marin, qui part à la recherche de son fils Nemo, capturé par des aquariophiles – l’histoire est librement adaptée de l’Odyssée d’Homère, inversant les personnages d’Ulysse et Télémaque. En tout cas, voici la version officielle, présentée par Pixar. Notre enquête va cependant révéler bien des parts d’ombre dans cette histoire en apparence si gaie.

 Dans les lagons tropicaux, les anémones sont en effet souvent habitées par ces petits poissons orange, blancs et parfois noirs, qui forment le genre Amphiprion au sein de la famille des poissons-demoiselles. Endémiques du bassin indo-pacifique tropical, on en connaît une trentaine d’espèces, dont plusieurs à Mayotte : A. akallopisos, orange à bande dorsale blanche, et trois espèces plus sombres à bandes verticales, A. clarkii (le plus courant, 3 bandes), A. latifasciatus (2 bandes chez les adultes), et A. chrysogaster (noir à ventre jaune). Tous vivent en symbiose avec de grosses anémones, souvent des genres Heteractis et Stichodactyla. Certains clowns ne tolèrent qu’une seule espèce-hôte (la belle anémone-sac Heteractismagnifica est l’hôte la plus plébiscitée), et d’autres comme A. clarkii sont moins tâtillons et acceptent 10 espèces d’anémones différentes. Normalement, ces anémones sont toutes des prédateurs mortels des petits poissons, mais les poissons-clowns sont couverts d’un mucus reconnu par l’anémone, qui inhibe ses cellules chasseresses, et leur permet d’y vivre confortablement pendant une à plusieurs dizaines d’années (certaines crevettes nettoyeuses et le crabe-porcelaine sont aussi des hôtes réguliers des anémones).

 Mais cet équilibre est bien précaire : si un poisson-clown malade ou vieillissant ne parvient plus à entretenir ce voile de mucus sur son corps, il subira comme n’importe qui le feu de l’enfer des tentacules venimeux de son hôte ! Ainsi, si les poisson-clowns passent leur vie à l’abri des prédateurs, ils finissent souvent leurs jours dans l’estomac de leur ancienne amie, se rappelant qu’il n’est jamais très sûr de vivre à l’orée d’une bouche géante…

 Nous avons dit que Nemo avait été élevé par son père veuf Marin. En réalité, si les mâles passent en effet toute la semaine d’incubation à prendre soin des œufs en les oxygénant de la nageoire et en chassant les prédateurs, la larve est planctonique, et à l’éclosion elle va dériver dans le courant, et ne se métamorphosera qu’une dizaine de jours plus tard, loin du foyer. Que se passe-t-il quand on les empêche artificiellement de se disperser ainsi ? Les poissons-clowns étant planctonivores, même les pères les plus responsables n’hésiteront pas à dévorer ces petites larves piégées à sa portée jusqu’à la dernière ! Nemo a donc bien fait de partir…

 A la fin du film, Nemo retrouve son père. Que se passe-t-il alors ? Les poissons-clowns vivent en groupes dirigés par une unique femelle, régnant sur plusieurs mâles dont seul le plus gros se reproduit avec elle – ceux-ci se livrent une compétition souvent féroce. A la mort de la femelle, c’est le mâle dominant qui prend sa place, et change de sexe en quelques semaines, pendant que le plus gros mâle immature prend la place de mâle reproducteur : Marin va donc changer de sexe pour pouvoir se reproduire avec son Nemo ! Voici un détail que Pixar nous avait bien caché…

 Vivement la sortie du DVD collector contenant les scènes coupées et les secrets du tournage !

 

 

 

Les cultures sur brûlis rongent la pointe Handrema

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Quotidiennement, des feux sont observés sur le territoire, conséquence la plupart du temps de la culture sur brûlis. Ces pratiques agricoles néfastes pour l’environnement font reculer petit à petit l’espace forestier et contribuent à l’accélération de l’érosion. Le phénomène s’est confirmé encore le weekend dernier à la pointe Handrema.

 

En 2014, la forêt recouvrait encore 30 % du territoire. Qu’en est-il aujourd’hui ? La question reste posée, car les puits de charbon et feux issus de la culture sur brûlis continuent de faire disparaître lentement mais sûrement l’abri forestier mahorais. Exemple encore ce weekend à la pointe Handrema au nord de l’île. De nombreux plaisanciers s’étaient arrêtés sur une plage de la presqu’île où des pseudo-agriculteurs brûlaient des végétaux. Dans l’indifférence des touristes et de certains opérateurs, les individus ont poursuivi leur activité sans être inquiétés. Alertée, la gendarmerie ne s’est même pas rendue sur place pour constater les dégâts. “On nous a déjà signalé des incidents de ce genre il y a quelques jours à Handrema. Je vais vois si j’ai une brigade nautique disponible”, s’est contenté de nous répondre l’agent au téléphone. Le signalement est resté lettre morte.

Autrefois un petit coin de paradis, la face est de la pointe Handrema est devenue une terre nue criblée de monticules de cendre au grand dam des professionnels touristiques. “Je me souviens qu’il y a pas si longtemps cet endroit était rempli d’arbres. Il y avait beaucoup d’oiseaux, mais aujourd’hui on n’entend plus leur chant puisque tout a été brûlé”, déplore un opérateur. “De plus, ils vont faire pousser des bananes pendant un an et après plus rien. Il n’y a que des pierres, le peu de terre présent va être emporté par la pluie”, ajoute-t-il.

La défense de l’environnement n’a pas la priorité ?

Le triste spectacle malheureusement ne se limitait pas à Handrema ce jour-là. Les colonnes de fumée s’élevant vers le ciel ont éclot d’un peu partout dans l’île contribuant ainsi un peu plus à la destruction du biotope mahorais.

Pourtant, en 2013 un document d’orientations forestières avait été élaboré courant 2013 par les services de l’État et l’Office national des forêts, et cela en concertation avec l’ensemble des parties intéressées : Conseil départemental, Conservatoire du Littoral, Chambre d’agriculture, socio-professionnels, associations, UI CN (Union internationale pour la conservation de la nature). Ce texte prévoit notamment la lutte contre les défrichements abusifs et la mise en oeuvre d’une stratégie de lutte contre les incendies de forêt. Malheureusement, le constat est le même. Des individus continuent de détériorer l’environnement au mépris des règles en vigueur. En 2016, l’ONF , l’État et le Département avaient également signé un accord pour des opérations conjointes. L’ONF dit organiser mensuellement des campagnes d’arrachage de bananiers et de maniocs plantés illégalement. Mais leurs interventions semblent avoir peu d’impact à long terme puisque l’agriculture clandestine vit encore de beaux jours.

Dépassées ou préoccupées par d’autres priorités comme la lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine, les autorités réagissent au coup par coup. En sous-effectif, les forces de l’ordre (250 agents de police nationale et 225 gendarmes départementaux) ne peuvent pas être sur tous les terrains. Faute de réaction adéquate pour lutter contre ce fléau, la forêt continue de reculer. À cela s’ajoute l’urbanisation galopante qui laisse présager un sombre avenir à la biodiversité terrestre de Mayotte. Pas sûr que le classement de 3 000 hectares de forêts en septembre dernier par la ministre des outremers va pouvoir endiguer le phénomène.

 

Combani champion de la coupe de France régionale

Combani s’est imposé face au FC M’tsapere 3-2 lors de la finale régionale de la coupe de France. Ainsi, les diables noirs valident leur ticket pour la métropole où ils iront dans quelques semaines affronter un club de l’hexagone et ainsi représenter les couleurs de Mayotte.

Samedi dernier, le monde du football mahorais avait les yeux rivés vers Bandraboua où se tenait la finale régionale de la coupe de France qui opposait Combani à Mtsapere. Pourtant favoris, les rouges se sont fait surprendre par les Combaniens. Les leaders du championnat de DH ont couru après le score pendant la quasi-totalité du match. Méconnaissable, la défense de FCM a été auteur de plusieurs erreurs qui lui ont coûté cher. Entre un but casquette et un penalty à la suite d’une faute bête dans la surface, FCM a dû régulièrement se réveiller pour pouvoir arracher les prolongations. Croyant avoir fait le plus dur en recollant à deux partout en deuxième mi-temps, les Mtsaperois se sont reposés sur leurs lauriers et se sont laissés surprendre dès la première prolongation. Incapable d’inverser la tendance, FCM s’est finalement incliné et a donc cédé son titre glané l’année dernière. Quant aux diables noirs, ce titre est une bouffé d’air frais dans une saison difficile puisqu’ils sont actuellement menacés de relégation en DHT. Il reste deux matchs au club du centre ouest pour se maintenir. En attendant, Combani a savouré son titre samedi dernier. Tout le village est sorti dans la rue pour célébrer leurs champions.

Festival Milatsika | Chiconi en ébullition

Le festival annuel de musique du monde, Milatsika s’est tenu ce week-end à Chiconi. Comme à chaque fois, les organisateurs ont proposé une programmation riche et variée avec des artistes de la région ou d’ailleurs. Retour en images sur l’événement.

 


→ Le chanteur du groupe Sarera a été le premier à lancer les hostilités en ambiançant le public avec son gabousi.


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La chanteuse congolaise Gasandji était la tête d’affiche de ce festival, couronné du prix « Talent RFI » en 2013.


→ Abel K a une fois de plus prouvé avec les autres artistes mahorais programmés, la valeur des musiciens de l’île.

→ Le groupe Ziskakan mené par son leader Gilbert Pounia a fait voyager le public à la Réunion sur des airs de Maloya.


→ Le chanteur malgache Mikea a marqué la soirée de vendredi avec sa folk et son blues teintés de traditions musicales de la grande île.


→ Un festival de musique à Mayotte sans M’godro, c’est comme Paris sans la Tour Eiffel et samedi soir, c’est Baré qui a mis en avant la musique locale.


→ Jahdid est descendu de son village d’Hamjago pour faire partager ses reggae vibes au plus grand plaisir du public.


→ Le chanteur Elji et son groupe, bien connus du public mahorais, ont assuré le spectacle en faisant régulièrement participer les spectateurs.

L’artiste Vegedream prêt à enflammer le Trevani

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Ce samedi 14 octobre, Le Trévani va vibrer aux sons de l’artiste Vegedream qui connaît un véritable succès en ce moment. Très connu grâce à son groupe de rap et afrobeat « La Synesia » dont il est le leader. Depuis maintenant 5 mois, il a décidé de se lancer dans une carrière solitaire et enchaîne depuis les featurings avec des artistes connus sur la scène nationale comme Naza avec le titre Enfumé ; Dadju & Franglish avec le titre C’est plus l’heure ; ou bien sa dernière association avec Dj Leska & KGS sur le titre Vay qui comptabilise actuellement plus de 5 millions de vues sur YouTube.

En parallèle à cela, Vegedream a déjà sorti un premier single en solo qui s’intitule Obscure et assure aussi une série de clips Le Marchand de sable dont trois parties sont disponibles en ligne. Le chanteur est également connu aussi sous le nom de Vegeta : «c’est mon professeur qui m’avait donné ce surnom suite à une coiffure que j’avais faîte qui ressemblait à un personnage du dessin animé Dragon Ball Z ». Quant à son genre musical, il est à l’extrême opposé du héros de manga puisque sa musique est basée sur le thème de l’amour.   

 «Je ne connaissais pas Mayotte… j’ai été agréablement surpris par l’accueil »

 C’est donc à l’occasion de l’International Beach Party que Vegedream vient pour la première fois dans le 101ème département : «Je ne connaissais pas Mayotte et je n’en avais jamais entendu parler. Une fois arrivé sur place j’ai été agréablement surpris par l’accueil et les fans qui ont fait le déplacement ; je ne m’y attendais pas du tout », confie-t-il. Parmi ses projets, le natif de la Côte d’Ivoire souhaite finir l’album Conquête du Trône avec La Synesia avant la fin de l’année. Il travaille également sur son album personnel tout en continuant sa série Le Marchand de sable. Fier de ses origines, Vegdream n’oublie pas d’où il vient et revendique fièrement sa nation et sa ville natale Gagnoa à chacun de ses titres. « J’ai quitté mon pays très petit et je n’ai presque plus de souvenirs. Tous les ans j’ai envie d’y retourner, mais je ne me sens pas encore prêt. Je travaille dure tous les jours pour marquer le coup quand j’irais là-bas ; je ne veux pas passer inaperçu », indique-t-il.

Depuis qu’il est à la tête de l’hôtel Trévani, le gérant Tanchiki Mahore souhaite faire connaître davantage ses lieux en faisant venir divers artistes comme on a pu le voir avec Diamond Platnumz, Mokobé, Les Toofans, Makassy, Goulam et bien d’autres encore. En plus de recevoir des chanteurs internationaux, il reçoit également des DJ de renom tels que DJ Jam’s et DJ Gil B pour animer ces soirées au bord de la plage.

Le rendez-vous est donc fixé ce samedi soir à partir de 19h pour un show unique.

Coupe régionale de France | Des diables peuvent-ils en cacher des autres?

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Les Diables Noirs de Combani défient demain après-midi les Diables Rouges de Mtsapéré en finale de Coupe Régionale de France. Les Mtsapérois, qui ont déjà remporté quatre finales par le passé, sont favoris. Mais les Combaniens croient en leurs chances.

« Vous imaginez la motivation ! », a lancé ce midi l’entraineur des Diables Noirs de Combani lors d’une conférence de presse organisée au siège de la Ligue Mahoraise de Football à Cavani. Le club s’apprête en effet à disputer demain à 15h sa première finale de Coupe Régionale de France (CRF), sur le terrain synthétique de Bandraboua, face au Football Club de M’tsapéré (FCM), un autre pensionnaire de DH. Pour rappel, l’équipe qui remportera la finale aura le privilège de jouer le septième tour de la Coupe de France en métropole.

Même si les Combaniens jouent le maintien en championnat, l’entraineur Solo Bamana estime que ses hommes « ont le niveau » pour battre le FCM, qui joue pourtant les premiers rôles en championnat et qui a déjà remporté par le passé quatre finales de CRF (sur cinq jouées).

« Les joueurs de M’tsapéré jouent bien au ballon », poursuit-il. « Mais nous allons montrer que nous jouons encore mieux qu’eux. Dans la mesure où notre force est notre milieu de terrain, nous allons jouer en 3-5-2 de manière à bétonner. Nos attaquants, qui vont vite devant, termineront le travail. »

Quoi qu’il en soit, les Diables Noirs ont montré qu’ils avaient progressé face aux Diables Rouges. Car si les deux premières rencontres de la saison entre les deux équipes se sont soldées par une victoire du FCM (3-0 à Combani en phase aller du championnat et 1-0 en coupe de Mayotte), les Combaniens ont failli l’emporter lors du match retour en championnat, puisque les M’tsapérois ont obtenu le point du match nul en toute fin de partie (2-2).

Malgré tout, Abidi Massoundi, entraineur du FCM, a estimé ce midi que son équipe était favorite, « même si tout peut arriver sur un match ». Refusant, au contraire de son homologue de Combani, de dévoiler sa tactique avant le match, il a toutefois affirmé que la différence « se fera au milieu de terrain ».

Au-delà de cette finale, le coach du FCM s’est projeté sur une éventuelle nouvelle participation au septième tour de la Coupe de France en cas de victoire demain. Pour rappel, le FCM est devenu l’année dernière le premier club mahorais à disputer des prolongations (face à Rodez, un club de CFA) lors du septième tour de la Coupe de France. « Cette année, nous serons mieux armés si l’on se retrouve à ce stade de la compétition », a-t-il affirmé. « Tous les postes ont été doublés. »

Quelque soit le vainqueur, espérons que le spectacle sera au rendez-vous demain. La finale l’an dernier entre le FCM et le FC Labattoir avait en effet largement tourné en faveur des Diables Rouges (3-0), au détriment du jeu. D’autant que cet événement est l’un des plus fédérateurs de l’île. « Nous attendons au moins 3 000 personnes », a avancé Aurélien Timba Elombo, directeur général de la Ligue. Avant de se reprendre: « J’exagère un peu, c’est mon côté marseillais qui parle ».

 

Où acheter un billet?

Les personnes qui n’ont pas encore acheté de billet pour la finale pourront le faire demain à Bandraboua mais en s’y prenant tôt. « Nous fermerons la billetterie une heure avant le match », avertit Aurélien Timba Elombo, directeur général de la Ligue Mahoraise de Football (LMF). Ils peuvent aussi se rapprocher des clubs ou venir à la LMF pour acheter le précieux sésame. Le tarif est de 5 euros pour voir les deux matches (finale des moins de 18 ans de la coupe de Mayotte entre le FC Labattoir et Foudre 2000 de Dzoumogné à 12h et finale de la Coupe Régionale de France).

 

Réseaux sociaux : Ils sont Mahorais et font le buzz sur internet

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Depuis quelques années, nombreux sont les internautes à avoir investi le web en tant que blogueurs ou youtubeurs, que ce soit dans le domaine de l’humour, de la mode ou encore de l’esthétique. Des Mahorais ont également suivi la tendance. Rencontre avec ces stars locales 2.0.

MaiMai 

« Montrer aux filles noires que leurs cheveux poussent et sont beaux »

MaiMai (Maimouna) est une blogueuse beauté originaire de Sada et Mtsangamouji. Elle vit à Kangani depuis son retour à Mayotte, il y a un an jour pour jour. Infirmière au CHM et maman de deux enfants, MaiMamai a créé sa page Facebook il y a un peu plus d’un an, le jour où elle a décidé ne plus utiliser de produits défrisants, privilégiant ainsi ses cheveux naturels. « Je voulais me défaire de l’emprise des diktats de la beauté, parce que toutes les filles noires ont voulu un jour ou l’autre avoir les cheveux lisses et longs comme les Européennes », explique-t-elle.

« J’ai créé ma page pour partager les résultats de ma pousse capillaire et surtout pour montrer aux filles de « ma communauté » que les cheveux afro poussent et sont beaux ». La chroniqueuse publie ses recettes naturelles et les teste avant de réaliser un article.

Elle l’assure: son but n’est pas de faire du communautarisme. « Des filles de tout horizon suivent ma page (Mahoraises, Africaines, métisses, Européennes). Même des filles anglophones qui vivent aux quatre coins du monde m’envoient des messages pour avoir des précisions sur des produits ou des techniques. »

Actuellement, la blogueuse compte 2 445 abonnées sur sa page. Si MaiMai a choisi ce créneau, « c’est parce que la beauté est le domaine sur le net dont les filles parlent le plus. À la base, je voulais juste en parler avec mes copines et mes connaissances et au fil des mois j’ai vu que beaucoup de personnes s’intéressaient à mes publications ». Si certains monétisent leur activité de blogueur en se faisant sponsoriser par des marques, ce n’est pas son cas. « Je le fais vraiment pour le plaisir et le partage. Mais j’avoue que j’ai eu quelques propositions pour des partenariats et j’y réfléchis. Par exemple, je parle depuis peu de certains produits qu’on m’a offerts et que j’ai pu tester ». 

Pour suivre MaiMai: https://www.facebook.com/MaiMaiNaturalHair/ 

 

Makoa Mena 

« Ma chaîne invite à s’ouvrir au monde »

 

Makoa Mena s’est spécialisée dans les voyages. Originaire de Mtsamoudou dans la commune de Bandrélé, elle réside actuellement à Mamoudzou. Maman et institutrice stagiaire depuis quelques mois, Makoa Mena s’est lancée sur Youtube le 8 mars 2016, date de la journée de la femme. « Un pur hasard », explique-t-elle. Mais la chroniqueuse ne s’est pas contentée de Youtube puisqu’elle a aussi créé ses comptes officiels Facebook, Instagram et Snapchat.

« Ma chaîne invite au voyage, à la découverte, à explorer, à s’émerveiller, mais surtout à s’ouvrir au monde. Si je devais utiliser une seule phrase pour décrire mon concept, ça serait cette citation du Dalaï-Lama : « once a year, go someplace you’ve never been before » (traduction: une fois par an, va dans un endroit où tu n’as jamais été auparavant, ndlr). Cette phrase vous enseigne qu’on n’a pas forcément besoin de prendre un avion pour découvrir des nouvelles choses ».

C’est en visionnant de nombreuses vidéos sur Youtube que son idée lui est venue : « c’est en regardant d’autres filles présenter leur passion que j’ai ressenti le besoin d’en faire autant. Puis un jour j’ai réalisé qu’en fait je n’avais jamais vu de vidéos youtubeurs spécialisés dans les voyages. J’ai cherché un peu puis j’ai fini par trouver, mais elles étaient uniquement en anglais. »

Son but à travers ses vidéos est multiple : faire voyager à travers une vidéo de quelques minutes ceux qui ne peuvent pas voyager, montrer un pays autrement, avec un autre regard que celui des médias dits classiques, montrer un endroit à travers ses yeux et avoir « un ressenti authentique » et enfin donner l’envie à ses « followers » de s’ouvrir au monde.

Mais ce qui touche le plus Makoa Mena, c’est quand un internaute lui fait remarquer: « ah, je ne pensais pas que c’était comme ça là-bas. Tu as changé ma vision de ce pays ». « C’est quand j’entends ça que je me dis c’est bon j’ai réussi à atteindre mon but », se confie-t-elle.

Si son activité sur internet est complètement bénévole, la blogueuse ne s’interdit pas d’aller plus loin à l’avenir: « pour le moment je me contente de partager. Mais peut-être qu’un jour un projet me viendra en tête ».

Pour suivre Makoa Mena : https://www.facebook.com/makoamenaa/ 

 

Elinem 

« Mister V ou Norman m’ont donné envie de faire comme eux »

Ahamadi Boura El-farouk, plus connu sous le pseudonyme de Elinem, a 21 ans. Originaire de Labattoir, il fait rire les internautes depuis maintenant trois ans. Il réalise des vidéos parodiques et comptabilise à ce jour plus de 5 millions de « vues » et plus de 30 000 abonnés. Pourtant, le jeune homme n’était pas prédestiné à une carrière d’humoriste. C’est d’abord au chant que s’est initié le Petit-Terrien. « Mais ça ne fonctionnait pas, du coup je me suis mis à traduire en shimaore des dessins animés pour le délire ». C’est à la suite de ces montages que lui est venue l’idée de faire des sketchs. « J’ai découvert des youtubeurs tels que Mister V ou Norman. Ils m’ont donné envie de faire comme eux ». Mais au-delà de faire rire les internautes, Elinem souhaite aussi faire parler de Mayotte ailleurs que dans la rubrique fait divers. « On entend parler que de violence et de délinquance. Je veux donc montrer que nous aussi les jeunes de Mayotte, on peut aller loin ». L’humoriste en herbe voit loin et espère faire de sa passion son métier. Il semble en prendre le chemin puisqu’il arrive actuellement à monétiser ses vidéos grâce au nombre de vues cumulées sur la plateforme Youtube. 

Pour suivre Elinem: https://www.facebook.com/elinemvideo/ 

 

Mariame Hassani 

« Je partage mon état de bien-être »

Mariame Hassani est bien connue dans le paysage de la mode et de la beauté à Mayotte puisqu’elle est la première miss Mayotte de l’île (élue en 2000). Directrice d’école, déléguée du comité Ambassadeur Mayotte et surtout maman de deux filles, Mariame Hassani a créé une chaîne Youtube il y a deux ans afin de partager ses conseils « lifestyle ». « Ce n’est pas un blog de mode, ni de cuisine, ni de déco, ni d’humeur, ni de voyage, mais bien tout ça à la fois », décrit-elle. « C’est un blog reflétant ma manière de vivre et de penser. C’est une envie forte de partager mes expériences afin de permettre à ceux qui le souhaitent de gagner du temps dans leur vie et de se focaliser sur l’essentiel. Je propose des méthodes ou stratégies à adopter pour surpasser les difficultés ».

À 36 ans, Mariame Hassani explique avoir trouvé un équilibre « épanouissant et harmonieux », ce qui l’amène à partager cet état de bien-être. Elle souhaite ainsi que chaque femme puisse aussi se sentir bien dans sa peau. 

La blogueuse s’adresse généralement aux femmes « mais j’ai vu qu’il y avait autant d’hommes que de femme qui s’intéressent à mes vidéos et qui m’envoient des messages sur des problèmes qu’ils rencontrent dans leur vie. »

Avec 1 931 abonnés, son nombre de « fans » sur sa chaîne Youtube ne cesse d’augmenter. Sans oublier ses followers sur Facebook (28 000). « Je comptabilise plus de 250 000 « vues » sur l’ensemble de mes vidéos. La plus regardée « comment garder son homme à la maison » atteint la barre des 94 000 « vues ». 

Depuis peu, son activité sur Youtube est rémunérée. « Mais la richesse des histoires que je partage avec mes abonnés est tellement forte en émotion. Ce contact premier et privilégié reste, pour moi, le plus important », jure-t-elle. « Le reste est secondaire. « 

À l’avenir Mariame Hassani projette d’organiser des conférences, privées ou non, afin de faire profiter le plus grand nombre de ses expériences et conseils. « Le reste viendra… »

Pour suivre Moina : https://www.facebook.com/moinahassaniofficiel/

 

La doyenne des Français serait Mahoraise

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Originaire de Passamaïnty, Tava Colo serait la doyenne des Français, à près de 115 ans. En effet, d’après sa carte d’identité, la « coco » est née le 22 décembre 1902. Elle détrônerait ainsi la dernière doyenne de France connue, Honorine Rondello, née en 1903.

Dans l’une des coquettes maisons à l’entrée du village de Passamaïnty réside celle qui serait la doyenne des Français à bientôt 115 ans, Tava Colo. A l’intérieur, une quinzaine de personnes, de toutes générations, grands-mères, jeunes femmes et enfants m’accueillent chaleureusement.

Quand je demande combien d’enfants, de petits-enfants, d’arrière-petits-enfants, d’arrière-arrière-petits-enfants Tava Colo a eu, les femmes de la famille se mettent à compter sur leurs doigts, s’interpellent, rient, rectifient des oublis. Nous finissons par sortir un carnet et un stylo et notons de complexes ramifications généalogiques. Le résultat en vaut la chandelle : 2 filles, 9 petits-enfants, 40 arrière-petits-enfants et 53 arrière-arrière-petits-enfants. Avant de m’emmener dans la chambre où Tava Colo se repose, sa famille brosse un rapide portrait de celle qui serait l’aînée des Français : originaire de Passamaïnty où elle a vécu toute sa vie, Tava Colo a eu deux filles, aujourd’hui décédées, de son premier mari. Elle a été mariée plusieurs fois et aurait congédié les époux qui ne s’entendaient pas avec ses enfants.

Mais c’est évidemment la principale intéressée qui raconte le mieux. De son lit médicalisé, la doyenne décrit sa vie passée aux champs, à la pêche, à faire la lessive dans la rivière et à s’occuper de sa famille.

Quand on lui demande ses secrets de longévité, l’auguste dame répond simplement qu’il faut être respectueux de tous, petits et grands, et qu’il est important de prendre soin de soi, d’être toujours très propre. « Ah ça oui, quand elle pouvait encore bouger toute seule, elle passait des heures dans la salle de bains », taquine très gentiment une de ses petites-filles.

Son souvenir le plus marquant ? Ce jour où elle a été déchue de son rôle de chef de village pour être allée au mariage d’un de ses petits-fils qui épousait une « serrez-la-main ». Mais Tava Colo ne regrette rien car pour elle, la famille est sacrée, bien au-delà des clivages idéologiques.

De manière générale, Tava Colo trouve que Mayotte a changé. « Avant, il n’y avait pas toutes ces tensions et les gens vivaient du strict nécessaire », remarque-t-elle.

En attendant, la « coco » est la mémoire du foyer, du village, voire de l’île. « A chaque fois qu’une copine vient à la maison, Tava nous raconte qui c’est et quel lien de parenté on a avec elle ! On a ainsi découvert qu’on avait de la famille jusqu’à Choungi, par exemple », s’amuse une de ses petites-filles.

Tava Colo est l’une des rares femmes de Mayotte à faire des liens là où plus personne n’en est capable. Une véritable mémoire de l’île dont Mayotte peut être fière.

Les chiffres de la santé à Mayotte, sans langue de bois

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Invité hier par le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte à échanger sur les questions de santé, le directeur général de l’Agence de santé Océan Indien (ARS OI) a parlé « sans langue de bois ». Il a reconnu que la situation était « insatisfaisante » et a explicité la position de l’ARS sur un certain nombre de questions sensibles, dont celle de l’immigration. 

Les échanges furent vifs bien que cordiaux hier au sein du Conseil départemental entre les membres du Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) et le directeur général de l’Agence de santé Océan Indien (ARS OI), François Maury, ainsi qu’avec le directeur de la délégation de l’île de Mayotte de l’ARS, Xavier Montserrat. Et pour cause : invités par le Cesem à présenter le Plan régional de santé (PRS) 2018-2027, les deux directeurs n’ont pas pratiqué la langue de bois.

« Je ne me satisfais pas de la situation », a reconnu en préambule François Maury qui a explicité : « Le mode d’organisation et les moyens sont présents mais pas suffisants ». Le directeur général a évoqué un CHM mis « presque à genoux » entre 2015 et 2017 en raison d’une augmentation très importante du nombre d’accouchements sur cette période (+45%) et d’une fréquentation de l’hôpital en général ayant elle aussi explosé (+25%). 

Le directeur de la délégation de l’île de Mayotte a lui aussi parlé sans ambages : « 90% de mon temps est passé sur la gestion de crises (…) très aigües, dans un contexte d’extrême vulnérabilité ». Rappelant l’insuffisance de médecins sur le territoire – 216 médecins en tout dont 20 médecins généralistes en libéral (source : STATISS Océan Indien 2016)  –, Xavier Montserrat a provoqué une sincère indignation parmi les membres du Cesem lorsqu’il a révélé le coût annuel des dépenses de santé par habitant par an à Mayotte : 900 euros, contre 3000 euros à La Réunion et 3300 euros en métropole.

« Arrêtons d’être jaloux de La Réunion »

« On ne comprend pas qu’on maintienne depuis tant d’années de telles différences entre Mayotte et les autres territoires de France », s’offusque Abdou Soimadou Dahalani, président du Cesem. « Arrêtons d’être jaloux de La Réunion », a répondu François Maury. « La Réunion a eu son propre développement, son propre rythme » et est département depuis plus longtemps que Mayotte, a encore ajouté le directeur général. Il a enjoint les Mahorais de cesser les comparaisons et de se concentrer plutôt sur la mise en œuvre d’un développement qui serait propre au 101ème département français. 

Problématique inévitable, l’immigration – dont le Cesem a souligné le poids économique pour les assurés sociaux et l’effet important de saturation sur le système de santé de Mayotte –, a maintes fois été évoquée lors des échanges. « Je ne rentre pas dans ces débats (…) Quelqu’un qui a besoin de soins doit être pris en charge dans le cadre de la réglementation », a déclaré fermement François Maury. Le directeur général a également expliqué que le CHM de Mayotte était le seul hôpital de France – avec celui de Saint-Pierre et Miquelon – à fonctionner avec une dotation globale et non un remboursement à l’acte, même si l’objectif à terme était de « tendre vers la tarification à l’activité ». En d’autres termes, alors que les autres hôpitaux de France obtiennent des moyens financiers en fonction de leur activité, le CHM compose avec une dotation globale de financement. Mais cette dotation globale demeure « insuffisante », a admis  François Maury. Enfin, le directeur général a  indiqué que les questions de compensation financière liée au poids économique des soins apportés aux étrangers seraient étudiées dans le cadre du schéma régional de santé (SRS). 

 

Mayotte choisie pour expérimenter la vaccination par les infirmiers

Mayotte est un des trois territoires de France à avoir été choisi pour tester le système de dérogation d’un certain nombre d’actes médicaux, comme l’administration d’un vaccin par un infirmier, a annoncé hier François Maury.

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Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes