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Opération anti-délinquance à Kawéni

Une opération anti-délinquance de grande envergure a été menée par la police nationale, la PAF et la police municipale très tôt ce matin dans les quartiers Bandrajou et Manga Télé à Kawéni.

Victimes de caillassage la semaine aux abords du lycée de Mamoudzou Nord par de jeunes individus non scolarisés dans l’établissement, les forces ont voulu montrer qu’il n’existe pas de zone de non droit. Ainsi, 10 individus en situation irrégulière ont été interpellés à Bandrajou. Ils seront transférés au centre de rétention administratif de Pamandzi et reconduits à la frontière. Du côté de Manga Télé, l’accent a été mis sur l’enlèvement de conteneurs usagers qui servent de squats aux jeunes délinquants ainsi qu’à la chasse aux chiens errants qui prolifèrent dans la localité. Probablement informés par cette descente, les délinquants avaient pris la fuite, mais les policiers ont pu toutefois intercepter 3 chiens dans un banga. 

Cette action menée par le Bureau Partenariat Prévention (BPP) a mobilisé 25 policiers nationaux, 12 de la police aux frontières et 12 agents de la police municipale. Selon l’adjoint du responsable de la sécurité publique, Christophe Demeusy, « ce genre d’opération sera renouvelée régulièrement dans plusieurs quartiers afin de lutter contre les agressions à répétition devant les établissements scolaires ». 

 

 

Des élèves improvisent des barrages entre Doujani et Passamainty

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Hier matin entre 5h et 9h, des collégiens et lycéens ont monté des barrages sur la route entre Doujani et Passamainty. Ils demandent l’installation d’abribus afin de se protéger de la pluie. La circulation a donc été perturbée pendant près de 4 heures. Une délégation a finalement été reçue par la municipalité de Mamoudzou dans l’annexe de la mairie située à Passamainty afin d’obtenir des solutions de la part de la commune.

La situation était quelque peu tendue hier matin au niveau des carrefours giratoires de Doujani et Passamainty. Des dizaines d’élèves en colère ont décidé très tôt de bloquer la route nationale afin de protester contre l’absence d’abribus alors que la saison des pluies vient de démarrer. La police était sur place afin de prévenir tout débordement. Fort heureusement, aucun incident n’a été signalé. Au bout de quelques heures, deux délégations d’élèves ont été reçues par la commune, le Deal (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) et la police municipale dans l’annexe de Passamainty. Un appel au dialogue qui a convaincu les jeunes de lever leurs barrages.

Le premier groupe d’élèves reçu a formulé une demande concernant la construction d’abribus à Doujani. Un projet mené par la Deal est déjà en cours. “Les travaux vont démarrer mi-janvier”, nous assurait hier au téléphone Mohamed Moindjié, deuxième adjoint au maire de Mamoudzou. “Mais il y a également des projets d’abribus dans d’autres villages de la commune”, ajoute-t-il.

Concernant Passamainty, les élèves demandent un point de ramassage scolaire au niveau du rond-point de Passamainty-Tsoundzou. “Sur le principe, on est d’accord, mais il doit y avoir une réflexion sur la sécurité et l’organisation du site. C’est un sujet qui sera abordé ce vendredi”, répond l’élu municipal.

Cette rencontre aura un caractère général concernant les transports dans l’agglomération de Mamoudzou. Il rassemblera le Département, la préfecture, le vice-rectorat, la mairie, la Deal et l’intercommunalité. “Si les élèves le souhaitent, ils pourront y assister”, souligne Mohamed Moindjié. Le transporteur Matis sera également présent. “Des dysfonctionnements au niveau de la circulation des bus ont été signalés par des usagers. Il faut donc trouver des solutions pour améliorer le service”, a déclaré la mairie.

Une autre rencontre se tiendra plus tard (pas de date précise) sur la mise en place des arrêts bus du futur réseau interurbain. Cette réunion concernera la Cadema (intercommunalité de Mamoudzou et Dembeni), la Deal et la mairie de Mamoudzou.

Le chantier des transports en commun est vaste. Les problèmes liés aux bus scolaires sont souvent sujets à des débordements ou des accès de fièvre au sein d’une population juvénile à fleur de peau. Il est plus qu’urgent de répondre à ces enjeux pour éviter des dérives comme le caillassage des autocars, le blocage des routes et des affrontements avec les forces de l’ordre.

Grand mariage / Manzaraka : l’entraide encore privilégiée pour le financement

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Le manzaraka, ou grand mariage, est un passage obligatoire pour tout Mahorais souhaitant s’inscrire dans la tradition. Cette cérémonie peut facilement rassembler plus de 300 personnes : colliers de fleurs, mbiwi, mais surtout liasses de billets. Le manzaraka a un coût ! Alors, comment est-il financé ?

Minimum 20 000 euros, c’est le montant moyen que la mcharoussi (mariée en shimaoré) récolte lors d’un « bon » manzaraka. En ce qui concerne les frais liés au grand mariage à Mayotte, le chiffrage exact est quasi impossible à définir. Considérée comme la cérémonie phare du grand mariage, le manzaraka suscite des dépenses pharamineuses, tant au niveau des moyens mis en place (location des chapiteaux, repas, boissons etc.) qu’au niveau de l’argent dédié à la mariée durant les différentes danses. Les nouvelles générations de Mahorais y prennent part tant bien que mal, quitte à s’endetter.

Le prêt bancaire boudé au profit de divers microcrédits

Le cas de Nadia, 26 ans, enseignante originaire du sud de Mayotte est courant. La jeune femme a procédé au mafounguidzo  (le mariage religieux) en 2015, mais a finalisé son union en célébrant le manzaraka l’été dernier. Avec un salaire de 2500 euros par mois, Nadia n’a pas souhaité contracté de prêt bancaire : ce n’était pas la solution patente pour l’enseignante, qui avait déjà un prêt de 30 000 euros à son actif, pour l’achat d’une voiture. « Grâce au chicoa (voir encadré), j’ai récolté 800 euros. J’ai également participé à un mtsango.  Avec les jeunes de ma génération, on a chacun cotisé à hauteur de 20 euros par mois, j’ai pu en tirer 1300 euros », indique la jeune femme. En ce qui concerne les dépenses restantes, la famille est un pilier financier sur lequel la jeune femme a pu se reposer   » Mon grand-frère a payé les deux zébus, 7000 euros. Mes deux autres frères ont chacun cotisé 1500 euros, ma grande-sœur a participé à l’achat des denrées alimentaires à hauteur de 1000 euros, mes deux autres sœurs ont chacune donné 500 euros ».  La participation familiale n’étant toujours pas suffisante, Nadia a procédé à des crédits par-ci par-là : « J’ai dû faire  des microcrédits auprès de différentes institutions, sinon je n’aurais pas pu financer les prestataires, les décorations, les cageots de boisson, etc. Tout cela m’a quand même coûté 20 000 euros. »

Le manzaraka et tout ce qui s’ensuit

« L’après manzaraka » est une partie à ne pas négliger. Après son grand mariage en août 2017, Saidati 26 ans, enseignante, a contracté un prêt d’un montant de 38 000 euros sur sept ans, auprès de la Bred afin d’achever les travaux de sa maison. Saidati gagne 2800 euros par mois et rembourse ainsi 500 euros par mois : « J’ai rempli le dossier pour la demande de prêt en mai 2007, et j’ai eu les sous en août 2017. Ma famille a financé le manzaraka, et moi je me suis occupée de l’autre partie : finir ma maison. » Elle poursuit : « Avec le chicoa, j’ai récolté 9000 euros, c’est ce budget qui a servi à financer mes déplacements en Chine et à Dubaï pour faire les achats d’ameublement de ma maison etc ».  Et si aujourd’hui la jeune femme est incapable de chiffrer le montant total des dépenses liées au manzaraka, elle reste consternée quant aux frais qui en découlent « A l’issue du manzaraka, j’ai eu 30 000 euros mais le montant des dettes cumulées est tellement élevé qu’il ne reste plus rien pour moi ».

La tontine ou le moyen de financement traditionnel incontournable

La fameuse tontine reste un moyen de financement ancien mais toujours en vogue dans la société mahoraise. Cette association d’épargnants qui mettent en commun un certain montant permet une rentrée d’argent plus ou moins importante.  C’est le cas du « chicoa » ou encore du « mtsango », qui connaissent un succès fulgurant au sein des familles mahoraises : après avoir cotisé une certaine somme par mois, chaque membre touche la somme totale chacun son tour.

Banques et prêts

Les grandes banques de l’île ne proposent pas de crédit spécifique au manzaraka. Le Crédit agricole et la BFC parlent de prêt lambda, soit un prêt à la consommation. En revanche, la BFC a révélé procéder à offres promotionnelles en amont, lorsque la période des manzaraka approche.

Constructions illégales en pleine nature : la démolition impossible

Le Conseil constitutionnel vient de déclarer conforme à la Constitution les dispositions de l’article L.480-13 du Code de l’urbanisme. Cette décision valide l’impossibilité de demander la démolition d’une construction illégale…

Sauf dans des cas bien précis et trop limitatifs. France Nature Environnement s’indigne de cette décision qui va à l’encontre de la préservation des milieux naturels, forestiers et agricoles. Seuls quelques pourcentages du territoire national bénéficient d’une protection renforcée en matière environnementale et architecturale. Avec les dispositions de cet article, adoptées par opportunisme dans la loi Macron et validées par le Conseil Constitutionnel, les constructions déclarées illégales après l’annulation du permis de construire ne pourront être démolies en dehors de zones protégées limitativement énumérées.

Raymond Leost, responsable du réseau juridique de France Nature Environnement, précise : « les riverains et associations restent dans l’impossibilité d’obtenir la démolition d’une construction illégale au prétexte de sécuriser des projets immobiliers. Il s’agit pourtant de la seule réparation efficace pour lutter contre l’artificialisation des espaces naturels, agricoles et forestiers. Cette décision intervient alors que les constats alarmants sur l’artificialisation des sols et la perte d’espaces naturels se multiplient. L’Etat français doit assurer une protection effective de ces espaces ».

De quoi laisser perplexe notamment à Mayotte au vu du très grand nombre de construction illégales qui grignotent petit à petit la forêt.

Grève au CHM : les médecins exercent un droit de retrait

La communauté médicale a exercé un droit de retrait hier matin afin de protester contre le blocage du CHM et de certains dispensaires dans le cadre du mouvement social entamé le 2 novembre et évoque un impact « important » sur la santé des habitants de Mayotte. Les médecins dénoncent également les violences exercées à l’encontre de personnels non grévistes. 

Entrées fermées et cadenassées, il n’est possible de pénétrer à l’intérieur du CHM que par les urgences. Depuis le 2 novembre, début du mouvement social mené par une intersyndicale déterminée, le CHM tourne au ralenti et bon nombre de dispensaires n’accueillent plus de patients. Seules les urgences vitales sont prises en charge. Une situation ayant un impact « important » sur la santé des habitants du 101ème département français, qu’a dénoncée jeudi matin la communauté médicale, soit près d’une centaine de personnes, en exerçant un droit de retrait durant une heure. « Nous ne sommes pas contre les grévistes et nous estimons d’ailleurs que leurs revendications sont légitimes », explique Philippe Durasnel, médecin en charge du pôle URSEC (Urgences, Réanimation, SMUR, Evacuations sanitaires, Caisson) et vice-président de la commission médicale d’établissement (CME). Si le praticien respecte le droit de grève, il dénie à l’intersyndicale « le droit de bloquer l’hôpital » et proteste contre « ces entraves à l’accès aux soins ». 

Des évènements dramatiques et d’éventuels décès

Impossible pour l’heure de donner une idée exacte de l’impact du mouvement social sur le fonctionnement du CHM mais Philippe Durasnel a déjà constaté un certain nombre de manquements « graves » : les consultations sont annulées, l’hôpital de jour ne fonctionne plus, les visites aux patients sont impossibles, les chimiothérapies en ambulatoire prennent du retard (ce qui entraîne des « complications graves voire l’échec des traitements »). En outre, des « évènements dramatiques » ont certainement eu lieu en périphérie, les habitants n’ayant pas accès aux dispensaires, a poursuivit le praticien qui évoque d’éventuels décès. « On investigue », précise-t-il. 

De même, le centre d’orthogénie n’ayant pu accueillir ses patientes, des femmes ont dépassé le délai légal d’interruption volontaire de grossesse alors qu’elles comptaient bénéficier d’une IVG – rappelons que le CHM est le seul centre de l’île où l’on puisse pratiquer des IVG chirurgicales. 

Philippe Durasnel a indiqué qu’un courrier avait été envoyé il y a cinq jours au préfet afin qu’il débloque l’hôpital mais que ce courrier était resté lettre morte. La préfecture de Mayotte a expliqué avoir bien reçu le message et veiller « comme c’est le cas depuis le début de la grève, à ce que les accès au CHM ne soient pas fermés, pour des raisons de fonctionnement, d’accueil des patients et de sécurité ». 

Altercations entre grévistes et non-grévistes

En marge de ces considérations d’ordre médical, d’autres problématiques ont émergé durant le mouvement social. Mercredi, un délégué syndical a été placé en garde à vue suite à la chute, intentionnelle ou non, d’un personnel non gréviste, a indiqué jeudi la police qui fait ce récit de l’altercation: « Une tente faisant office de poste médical avancé était installée dans la cour de l’hôpital. Alors que la victime, cadre de santé au CHM de Mamoudzou, tentait de réguler l’accès aux urgences, un des grévistes opposé à la présence de cette installation a commencé à la démonter. S’ensuivit une algarade à l’issue de laquelle la victime a chuté au sol et a perdu connaissance. Selon un témoin des faits, un individu aurait poussé violemment la victime qui aurait chuté au sol et serait restée inconsciente environ 30 secondes, se voyant octroyer 12 jours d’ITT suite à un traumatisme crânien et perte de connaissance. L’auteur présumé a été placé en garde à vue et libéré le jour même. La victime est toujours hospitalisée. » 

Les médecins opposés à la « querelle raciale »

L’intersyndicale, par la voix de son porte-parole Anli Rigotard, dénonce « une machination et une manipulation pour une meilleure ségrégation » et dément que le délégué syndical soit à l’origine de la chute de la victime. En outre, l’intersyndicale a déclaré mercredi avoir porté plainte contre plusieurs responsables du CHM pour « insultes et agressions verbales ». 

Philippe Durasnel, quant à lui, a souligné que « l’agression de mercredi n’était qu’une manifestation de violence parmi d’autres », mentionnant le cas de collègues « molestés et injuriés ». Chacun des deux camps évoquent des injures raciales. Condamnant fermement ces éclats de violence, le vice-président de la CME a déclaré ne pas vouloir participer à ces débats : « Il n’y a pas de querelle raciale, ce n’est pas le problème », a-t-il affirmé. 

Une rencontre par visioconférence entre l’intersyndicale et un représentant du ministère de la Santé s’est tenue hier après-midi. A 17h, toujours en réunion, l’intersyndicale déplorait « qu’aucune proposition » n’ait encore été faite. 

 

Décasage : condamnation confirmée en appel contre la délogeuse de Boueni

La cour d’appel a rendu son jugement hier matin concernant l’affaire d’expulsion arbitraire  en 2016 d’une ressortissante comorienne par la propriétaire du logement qu’elle occupait à Boueni. Cette dernière avait été condamnée en première instance à 6 mois de prison avec sursis simple et l’obligation d’effectuer un stage de citoyenneté. Le tribunal correctionnel l’avait également condamnée à payer 13 000 € de préjudice matériel et moral. Ayant fait appel de cette décision, la prévenue s’est vu confirmer hier sa peine par la cour d’appel. Une décision symbolique qui pourrait ou pas avoir un effet dissuasif sur les personnes qui seraient tentées d’expulser de manière illicite des locataires qui occupent légalement un logement ou un terrain. 

 

Les usagers des pontons de Mamoudzou et Dzaoudzi dénoncent un “racket”

Le collectif des usagers des pontons de plaisance de Mamoudzou et Dzaoudzi ont adressé un courrier au vitriol aux autorités de l’île concernant la gestion actuelle des marinas de l’île par la CCI. Manque d’entretien des structures, racket ou encore dégradations des bateaux, les critiques pleuvent sur la tête du délégataire. Voici en substance le contenu de ce courrier.

“Par le présent, nous tenons à attirer l’attention de Monsieur le préfet de Mayotte, de monsieur le Procureur de la République, de nos sénateurs et députés, sur la mise en place du collectif des usagers des pontons de plaisance de Mamoudzou et de Dzaoudzi qui est en droit, de se poser de nombreuses questions : Comme les délégations de service public sont soumises à des règles d’attribution et sur ce point la législation est claire ; elle considère que lorsqu’un contrat est soumis à des obligations de publicité et de mise en concurrence, elle ne peut être reconduite, sauf dans l’intérêt général et pour une durée d’un an. Le Conseil départemental, en sa qualité d’autorité portuaire, vient de conclure, à notre connaissance, un septième avenant au profit de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (C.C.I.M), n’y aurait-il pas un délit de favoritisme avéré ?

Pour information, le 28 mai 2015, l’assemblée délibérante a décidé de lancer une procédure de DSP classique (Article R 141-2 du code des ports maritimes) afin de confier la gestion des pontons à des entités spécialisées en matière d’infrastructures portuaires. Depuis cette date, la procédure de DSP est restée dans les tiroirs à croire que le Conseil départemental n’a pas le temps ou les compétences.

La C.C.I.M, depuis le remplacement des pontons en 2011, fait office de gestionnaire allant d’avenant en avenant sans se préoccuper de ses obligations de service public : égalité des usagers, continuité du service, adaptation constante des installations aux variations de l’intérêt général, etc.

Cela se traduit par une obligation de fournir toute une série de prestations : surveillance des installations, respect du cahier des charges, outillages, installations de sanitaires, remorquages, contrat d’entretien des infrastructures, etc. C’est d’ailleurs le nombre, la nature et la qualité de ces prestations, qui autorisent le gestionnaire à percevoir des redevances sur les usagers des ports.

Des plateformes au bord de la rupture

À Mayotte, il n’en est rien, la C.C.I.M ne trouve pas utile, depuis toutes ces années, de souscrire un contrat d’entretien pour les infrastructures et selon nos informations, récupérées auprès de spécialistes dans les travaux sous-marins à Mayotte, au prochain coup de vent fort, les infrastructures vont être arrachées.

Au vu de l’état général, catastrophique et des moyens de fixation, des pontons de Mamoudzou et de Dzaoudzi (chaînes et manilles proches de la rupture) n’y aurait-il pas mise en danger de la vie d’autrui ?

Ne nous attardons pas sur : l’absence de navire pour l’assistance aux bateaux à l’intérieur du périmètre portuaire, en cas de difficulté de manoeuvre ou d’avarie, l’absence d’un balisage des périmètres et chenaux des sites de Mamoudzou et Dzaoudzi, l’absence de sanitaires (info pour la C.C.I.M, sanitaires = ensemble comprenant lavabos, douches et water-closet).

Au niveau des mouillages légers, la loi littorale a prévu un encadrement juridique et permet aux gestionnaires des ports de plaisance d’affecter une partie des droits et redevances perçus à l’aménagement et à l’exploitation des mouillages, mais comme les services d’accueil des bateaux amarrés sur des bouées prévues dans le contrat de la DSP (délégation de service public) ne sont pas assurés par l’exploitant à quoi bon. Au niveau des gardiens, suite à nos contacts avec les personnes faisant office, il apparaît qu’un seul effectif est diplômé du Certificat de qualification professionnelle. (Le C.Q.P.A.P) permet d’effectuer la surveillance, la sécurité technique et incendie, l’accueil et le contrôle d’accès, mais aussi, très important les secours et assistance aux personnes). La C.C.I.M est — elle en infraction au niveau du Code du travail ? Revenons en 2015, quand la C.C.I.M était sous tutelle, l’état représenté par le Préfet Morsy, par arrêté préfectoral n ° 2015-391 a décidé de suspendre l’assemblée générale de la C.C.I.M et de nommer une commission provisoire avec pour mission de définir le nouveau rôle de la C.C.I.M sur la base de 8 thèmes stratégique à fort potentiel pour le développement économique de l’île. En 2015, la commission de finances devait statuer sur l’augmentation des prix effectuée en 2011, manifestement excessive passant de 1500 euros à 3218 euros pour les navires de 7 à 8 mètres. En 2017 sur une centaine d’usagers des pontons de Mamoudzou et de Dzaoudzi, 60 ont reçu de la C.C.I.M, des courriers de menaces d’enlèvement et de saisie de leurs bateaux s’ils n’effectuaient pas le règlement, des tarifs reconnus illégaux, par la Commission des finances en 2015. Or la C.C.I.M, n’a absolument pas compétence pour procéder à la constatation et poursuivre la répression des empiètements, occupations irrégulières, ou infractions de toutes natures à l’occupation du domaine public portuaire, cette compétence étant réservée au représentant de l’État dans le département où sont implantées les installations du port, c’està- dire en l’occurrence à monsieur le préfet de Mayotte. De plus cette C.C.I.M, ordonnait à ces mêmes usagers de signer un contrat d’une durée d’un an où toutes les obligations du gestionnaire ont disparu et où il est stipulé de “reconnaître que les ouvrages du port mis à sa disposition sont en bon état d’entretien”. Pour les professionnels, d’après l’article R 5311-1 du code des transports, la durée du contrat doit être de cinq ans, afin d’assurer, à ces derniers une sécurité juridique. De même, par un document en notre possession, provenant des avocats de la C.C.I.M, nous avons confirmation que les tarifs pratiqués sont entachés d’illégalité par rapport aux précédents. Ces mêmes avocats leur conseillent d’éviter une décision du Tribunal administratif, qui pourrait constater l’illégalité des tarifs et provoquer de la part des usagers des demandes de remboursement.

Enfin, nous, plaisanciers, acteurs touristiques et pêcheurs, composant le groupement des usagers des pontons de Mamoudzou et Dzaoudzi, allons-nous devoir encore supporter, longtemps, ce manque de prestations, ces dégradations sur nos navires, ces tarifs illégaux, ces menaces et ce racket ?

Ce courrier sera transmis à monsieur le procureur de la République, accompagné, des documents en notre possession (attestations de racket contre des plaisanciers, courrier envoyé suite à des menaces transmises à la direction de la C.C.I.M et resté sans réponse, dépôt de plainte et divers documents).”

Mayco tourne au ralenti depuis le 27 octobre

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Depuis près de deux semaines, l’entreprise productrice de Coca-Cola à Mayotte, Mayco, connaît un mouvement social qui a ralenti considérablement son activité.

Les grévistes réclament notamment des améliorations quant à leurs conditions salariales. Ils ne bloquent pas l’entreprise mais ils ont installé leur piquet de grève à l’entrée des locaux situés à Kangani. Les 115 grévistes sur les 140 à 160 salariés que compte la société sont en grève depuis le 27 octobre. Plusieurs revendications sont portées par les salariés en colère. Ils demandent la réintégration d’un de leur collègue licencié car soupçonné d’avoir agressé et menacé un autre collègue avec un couteau. « On conteste ces accusations. La présumée victime dit d’ailleurs ne pas avoir vu son interlocuteur avec un couteau. Ils se sont juste disputés », assure Soilihi Midaïn délégué syndical de CGT Ma. Une plainte a été déposée. « Cette affaire est à présent entre les mains de la justice », a conclu sur ce sujet le syndicaliste. Les grévistes demandent également la revalorisation des primes existantes, le paiement des heures supplémentaires et l’application des accords issus des NAO (négociations annuelles obligatoires) pour tous les employés. Une augmentation de salaire de 4% a été accordée par la direction mais selon la CGT certains en ont été exemptés. « Nous demandons qu’ils en bénéficient et qu’il y ait un rattrapage. On ne sait pas pourquoi ils ont été mis de côté », réagissait Soilihi Midaïn. Enfin, le syndicat demande la fin « des abus de pouvoir et du harcèlement moral » dont certains cadres de l’entreprise sont soupçonnés. Pour le moment, la CGT Ma dit n’avoir eu aucune réponse de la direction de Mayco. Par conséquent, elle a saisi la direction du travail (Dieccte). Cette dernière aurait envoyé un mail à la direction de l’entreprise mais aucune réponse n’aurait été donnée selon le délégué syndical. Pendant ce temps-là, les non-grévistes poursuivent leur activité. « Nous ne bloquons pas le site », tient à préciser le délégué syndical avant d’ajouter : « on a respecté les conditions de la direction à savoir laisser les non-grévistes travailler mais pour le moment elle refuse de nous rencontrer sous prétexte qu’elle ne veut pas négocier sous la pression et les menaces. Mais nous n’avons jamais menacé qui que ce soit. C’est la direction qui fuit les négociations ». Lundi dernier, les grévistes ont manifesté de Longoni jusqu’à Mamoudzou en organisant une opération escargot. A présent ils n’excluent pas l’éventualité d’une manifestation dans les rues du chef-lieu afin de faire bouger les lignes.

Ils torturent leur victime pour avoir le mot de passe du téléphone

Le 6 novembre dernier à 18h30, à Kavani, des délinquants ont pénétré dans un logement où ils ont forcé l’occupant à leur donner son téléphone portable. Face au refus de la victime de remettre le code permettant de déverrouiller le téléphone, ses agresseurs lui ont porté des coups de ciseaux et de scie à la cuisse puis dans le dos afin qu’elle cède. La victime a fini par se dégager de ses bourreaux avant d’appeler les secours. Mais ses agresseurs avaient déjà pris la fuite.

La grève au CHM entre dans son 4ème jour

Le mouvement social relancé le 2 novembre dernier au sein du CHM, se poursuit.

Un nouveau défilé va être conduit ce matin. L’intersyndicale du CHM annonçait hier que le mouvement de grève continue ce mardi 7 novembre. Hier encore, les grévistes de l’hôpital étaient une soixantaine à manifester dans les rues de Mamoudzou. Ils appellent la population à participer massivement à ce mouvement dès aujourd’hui. « Il ne s’agit pas uniquement du problème du personnel hospitalier, mais surtout de problème de santé à Mayotte », explique l’intersyndicale avant d’ajouter, « la santé va mal dans notre département. Les soignants sont malades. Et tout le monde reconnaît l’absence d’équité entre les soignants de Mayotte et les soignants de La Réunion ». Le personnel du CHM estime ne pas être écouté par Paris alors que de nombreux départs sont à prévoir dans les semaines à venir. Pour le moment, ces départs ne sont pas prévus d’être totalement remplacés faute d’attractivité suffisante pour attirer du nouveau personnel médical. Ainsi, l’intersyndicale réclame toujours depuis la visite de la ministre de la santé au mois d’octobre dernier, une prime mensuelle compensatoire liée à la surcharge de travail pour tous les agents non médicaux, la création d’une Agence de Santé à Mayotte, l’accès à la formation et la priorisation des résidents, la réhabilitation des sites périphériques en MCO (Médecine Chirurgie Gyn-Obstétrique), une indexation de salaire à 53% minimum pour l’ensemble des agents exerçant à Mayotte et la construction d’un Centre hospitalier universitaire (pour couvrir le désert médical de la région du canal de Mozambique). Lors de son séjour Agnès Buzin s’était contenté de dire qu’elle était venue pour faire l’état des lieux pas pour réaliser des annonces. Une déclaration qui a déçu le personnel hospitalier dont la situation n’est plus à diagnostiquer puisqu’elle est connue de tous, l’État le premier. Ainsi, les grévistes se réuniront de nouveau ce matin devant l’hôpital pour une nouvelle manifestation qui risque d’altérer la circulation. Ils semblent donc plus déterminés que jamais même s’ils sont peu nombreux à se mobiliser.

La maison de l’entreprise, un « outil » au service des entrepreneurs

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Jeudi dernier, Mayotte a inauguré une nouvelle structure pour le développement de son économie, la maison de l’entreprise.

Située dans les anciens locaux de la Sim, place mariage à Mamoudzou, cette entité rassemble la CCI (Chambre de commerce et d’industrie), l’Adim (agence de développement et d’innovation, Business France (agence d’aide des petites et moyennes entreprises à mieux se projeter à l’international), le groupement des entreprises et Initiatives, la plateforme associative de financement et d’accompagnement de la création/reprise d’entreprises. La maison de l’entreprise va devenir ainsi le nouveau lieu de l’entrepreneuriat dans le 101ème département. 

  

L’ensemble des acteurs économiques de l’île était rassemblé jeudi dernier devant la maison de l’entreprise. Ils voulaient ne manquer sous aucun prétexte l’inauguration de cette nouvelle institution que de nombreux porteurs de projets et autres attendaient. 4 salles dont une informatique et une équipée, en matériel de visioconférence sont désormais mis à la disposition de toute personne désireuse de créer ou développer son entreprise. 

Avec un budget de 710 000 € consacré à la réhabilitation des locaux et l’achat de matériel, le projet a vu le jour en cette fin d’année 2017 après l’installation cette même année de la plateforme Initiatives France et de l’Adim. Les fonds européens de développement (Feder) ont financé ce programme à hauteur de 72% soit 516 000 €). Vient ensuite le Département avec 18% de participation soit 123 000 € et la CCI avec 10% soit 71 000 €. 

Espace de formation, de corworking (bureaux partagés) ou encore d’accompagnement, la maison des entreprises est un « véritable outil pour les entrepreneurs qui veulent développer leurs projets », explique Alonzo Zoubair, directeur général de la CCI. « Il ne s’agissait pas seulement de réunir plusieurs opérateurs dans un même local », ajoute-t-il. 

« Un bilan sera réalisé », assurent les partenaires de la Maison des entreprises afin de connaître l’efficacité de l’infrastructure à aider les porteurs de projets et entrepreneurs dans leurs démarches. En attendant, un logiciel intitulé « e-deal » a été mis en place au sein de la maison pour collecter « les indicateurs de performance » de l’institution dans son rôle d’accompagnateur. 

Pour en savoir plus 

Contactez le 02 69 61 04 26 ou connectez-vous sur www.mayotte.cci.fr. 

 

 

 

Mayotte et La Réunion s’unissent pour former et développer

Vendredi dernier, dans les locaux tout neufs de la maison de l’entreprise à Mamoudzou,  Mohamed Ali Hamid, président de la CCI de Mayotte et son homologue de la Réunion Ibrahim Patel ont signé deux conventions portant sur la formation et le développement économique. Le but pour la CCIM est de profiter de l’expertise  de sa grande sœur réunionnaise qui existe de puis plus de 180 ans. Ces partenariats portent sur les domaines suivants:

– La création, du centre de formalités des entreprises, de l’appui aux entreprises, de l’innovation, et de l’international, du développement d’entreprises, des filières et de l’observatoire économique;

– La mise à disposition des formateurs, agents directs de la CCIR ou intervenants extérieurs du pôle formation de la CCIR, en vue de préparer et animer des modules de formations pour le compte de la CCIM ;

– Le déploiement d’actions de formation de la CCIR sur le territoire de Mayotte à la demande de la CCIM dans l’objectif de hausser le niveau de qualification et de compétences des Mahorais dans le domaine du management, de la comptabilité, etc. ;

– La mobilité des jeunes mahorais en stage et/ou en formation à La Réunion ;

– Une coopération dans la stratégie de développement international ;

– La collaboration entre les services de la CCIR et ceux de la CCIM dans le domaine de la gestion des fonds FEDER, FSE et Interreg ; 

– L’assistance des services de la CCIR pour la mise en place de procédures internes à la CCIM ;

– L’accompagnement conjoint des porteurs de projets et ressortissants présents sur les deux territoires.

Financé par Interreg (programme européen visant à promouvoir la coopération entre les régions européennes et le développement de solutions communes dans les domaines du développement urbain, rural et côtier, du développement économique et de la gestion de l’environnement), le budget des conventions n’est pas encore fléché. « Un avenant aux conventions sera réalisé pour déterminer le coût des formations », explique Dayane Mohamed, directeur du pôle formation. 

Un bilan annuel sera effectué pour évaluer l’efficacité de ces conventions et notamment savoir combien de personnes auront bénéficié des services que va apporter ce partenariat. À titre de comparaison, la CCI Réunion a formé 10 000 Réunionnais.   

Pour en savoir plus:

Contactez Dayane Mohamed au 06 39 26 14 51 ou par mail à d.mohamed@mayotte.cci.fr. 

 

 

Europe | XXIIème conférence des régions ultra-périphériques

À l’occasion de la XXII ème conférence des régions ultra-périphériques, en Guyane, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a co-rédigé avec Corina Creţu, commissaire à la politique régionale, un éditorial destiné à chacun des ces territoires, Mayotte compris. Nous vous le présentons ici.

L’Europe et les régions ultrapériphériques: une proximité de cœur

– Tribune du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker et de la Commissaire à la politique régionale, Corina Creţu 

Nous avons toujours accordé une attention particulière aux neuf régions que l’on appelle « ultrapériphériques », qui sont avant tout des régions européennes, et qui projettent la présence de l’Europe à des points stratégiques du globe.

Vos spécificités et vos richesses, vous les connaissez, et l’Union européenne, qui s’attache depuis des années à combler la distance qui vous sépare du continent par une proximité de cœur, les connait aussi : une biodiversité unique, une position géographique propice aux échanges et à la coopération internationale et des opportunités infinies dans des domaines comme la croissance bleue ou les sciences de l’espace.

Aujourd’hui c’est nous qui traversons ces milliers de kilomètres pour venir en Guyane, avec le Président Macron, et nous ne venons pas les mains vides ; l’année dernière nous avions demandé aux représentants des neuf régions réunis à Bruxelles de nous dire ce qu’ils attendaient de l’Europe, de leur Europe, et comment ils imaginaient le partenariat qui nous lierait pour les années à venir.

En réponse à cela, la Commission a présenté cette semaine une stratégie pour les régions ultrapériphériques, qui est la base d’un partenariat privilégié, renouvelé et surtout renforcé. 

Il est renforcé, car plus que jamais nous voulons être attentifs à ce qui rend chacune de vos régions unique. Vous partagez de nombreux défis communs – des jeunes qui manquent d’opportunités, des coûts de transport élevés, une dépendance vis-à-vis de quelques secteurs économiques – mais le vin des Açores n’est pas la banane des Antilles et Mayotte n’est pas Madère.

Ce partenariat, nous avons donc voulu qu’il valorise mieux vos singularités. Pour accompagner chacune de vos régions sur le chemin de la croissance, la Commission établira une plateforme de dialogue et, sur demande, des groupes de travail spéciaux, avec l’Etat membre concerné, sur des questions précises, comme utiliser au mieux les financements européens ou favoriser l’emploi.

A Mayotte, la stratégie soutiendra notamment une meilleure protection de la biodiversité, de meilleures liaisons de transport et une économie bleue solide, en encourageant le développement des énergies marines renouvelables, de l’aquaculture ainsi que de la pêche locale. 

L’Europe fera aussi en sorte que vos régions aient un meilleur accès au programme européen de recherche Horizon 2020 ainsi qu’aux financements sous le Plan Juncker, pour des investissements stratégiques dans des infrastructures numériques, par exemple. Pour favoriser l’acquisition de compétences et la mobilité des jeunes, l’Europe leur donnera un coup de pouce financier pour qu’ils participent davantage au programme Erasmus et au Corps européen de solidarité.

Par ailleurs, l’UE s’attachera à mieux prendre en compte, en amont, l’impact des décisions qu’elle prend sur les régions ultrapériphériques, surtout lors de la négociation d’accords de commerce ou de pêche, afin de façonner des politiques reflétant davantage les réalités et intérêts de vos territoires.

Mais nous voulons le souligner : l’UE ne peut, à elle seule, garantir la prospérité de ces régions. Il s’agit d’une responsabilité partagée entre les régions elles-mêmes, l’Europe et les Etats membres.  Ces derniers doivent faire preuve de volonté politique pour aider ces régions, qui sont aussi leurs régions, à exprimer leur plein potentiel.

Cette nouvelle stratégie pour les régions ultrapériphériques, nous en sommes fiers ; elle est un nouvel exemple concret d’une Europe qui protège, donne les moyens d’agir et offre à tous d’égales opportunités.

Crédit : © European Union 2015 – European Parliament

 

Naufrage d’un kwassa : 3 morts et 12 personnes secourues

Un kwassa a fait naufrage au large de l’îlot M’tsamboro (Mayotte) mercredi après-midi. Signalé par un pêcheur, l’incident a causé la mort de trois personnes dont les corps ont été repêchés. 12 autres personnes ont été secourues. Le passeur n’a pas encore été identifié. La gendarmerie maritime collecte depuis hier les témoignages des naufragés pour connaître les causes de ce drame et pour savoir si des personnes sont portées disparues ou pas.

Le collectif des associations de Mayotte reçu par la préfecture

Mardi durant près de deux heures, le collectif des associations de Mayotte a été reçu par la préfecture afin d’échanger sur les questions d’immigration clandestine. Une entrevue « utile sans doute » pour le directeur de cabinet Etienne Guillet, « sans réponse » pour le collectif des associations de Mayotte.

A sa demande, le collectif des associations de Mayotte a été reçu mardi par le directeur de cabinet de la préfecture, Etienne Guillet, afin de « demander à l’Etat un moratoire sur les régularisations des personnes en situation irrégulière », précise un communiqué émis par ce collectif. Une dizaine de personnes dont des membres du Codim, des Assoiffés du sud, des Femmes leaders se sont donc entretenues mardi midi avec le directeur de cabinet au sein de la préfecture de Grande-Terre.

Durant cette entrevue « longue et intense », ainsi que l’a qualifiée le sous-préfet, ont été évoqués de nombreux sujets relatifs à la question de l’immigration. Si les moyens alloués à la lutte contre l’immigration clandestine ont fait partie du panel des questions soulevées, le directeur de cabinet – qui était accompagné du procureur de la République et du colonel Leclercq, commandant de la gendarmerie – a également reprécisé quelques fondamentaux concernant le droit des étrangers. « On applique la loi : un étranger en situation irrégulière a le droit de demander un titre de séjour », a dû rappeler le directeur de cabinet au collectif. Un moratoire sur les régularisations opérées par la préfecture de Mayotte est donc inenvisageable, notamment au regard des textes internationaux. « L’enjeu était de rappeler que nous sommes dans un état de droit », a fermement martelé Etienne Guillet. Le procureur de la République a pu, quant à lui, expliquer un certain nombre de décisions judiciaires rendues dans un contexte social parfois difficile.

19 898 titres de séjour

Interrogé par le collectif sur les contrôles effectués lors de la délivrance des titres de séjour, le directeur de cabinet a souligné que le nombre de demandes baissait tandis que les chiffres de notifications de refus augmentaient. En 2016, selon la préfecture, 19 898 titres de séjour ont été délivrés dont plus de 16 000 au titre d’un renouvellement et 2488 demandes ont essuyé un refus. Au 31 août 2017, près de 13 000 titres avaient été octroyés pour plus de 2000 refus. Même si l’année n’est pas terminée et donc les chiffres pas arrêtés, Etienne Guillet estime que l’augmentation du nombre de refus de titres de séjour prouve bien un contrôle accru des demandes. « Nous sommes vigilants sur les titres de séjour que nous délivrons avec une grande parcimonie », a déclaré à ce titre le sous-préfet. « On est sortis sans réponse », juge pourtant un membre du collectif ayant participé à l’entrevue qui ajoute du bout des lèvres : « On verra bien la suite à donner à cet échange ». Peu diserts, les membres n’ont pas souhaité communiqué davantage d’informations à la presse présente sur place.

Urbanisme | Comment rénover Kawéni ?

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A la fois pouls économique de l’île, bidonville immense et zone importante de scolarisation, Kawéni souffre de saturation, d’insalubrité et d’une croissance aussi rapide qu’anarchique. Afin de repenser entièrement le développement endogène de ce quartier-clé de la ville de Mamoudzou, de nombreux décideurs de l’île, dont l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), se sont réunis mercredi dernier afin de tracer les grandes lignes du futur Kawéni. 

A Mayotte, un village en particulier concentre tous les enjeux d’une urbanisation non maîtrisée et fulgurante : Kawéni. Cette zone de Mamoudzou présente un tissu économique dense, un réseau routier saturé, le développement d’un bidonville sur ses pentes, une hyperconcentration d’une population très jeune, des établissements scolaires aux volumes conséquents, de l’insalubrité au niveau des habitats et des voiries et de nombreuses zones exposées aux risques naturels. Rénover ce quartier de Mamoudzou se révèle donc extrêmement complexe. D’autant que « les besoins vont au-delà des projets de rénovation urbaine », comme le souligne justement Mohamed Majani, le maire de Mamoudzou, pour qui le village est « sinistré au plan éducatif, social, environnemental et urbain ».  

Ainsi, redonner un nouveau souffle à ce quartier « sinistré » constitue une véritable gageure, à laquelle s’attellent toutefois de nombreux acteurs de l’Ile aux parfums. A ce titre, ils s’étaient réunis mercredi dernier dans le cadre d’un comité de pilotage du nouveau programme national de renouvellement urbain de Kawéni. Objectif de cette concertation : s’accorder sur un projet de rénovation avec une programmation pluriannuelle d’opérations et un plan de financement, afin de débloquer des fonds auprès de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Parmi l’aréopage de mercredi : les signataires du protocole de préfiguration à savoir l’Etat, le Conseil départemental, la ville de Mamoudzou, l’Anru ; des acteurs opérationnels : l’organisme Action Logement, la Sim, le Sieam, le vice-rectorat ; des prestataires tel le cabinet d’architecture La Fabrique urbaine ; et, enfin, des représentants de la société civile fédérés au sein du Conseil citoyen de Kawéni, comprenant 49 membres. Car ce réaménagement se fera en concertation avec les populations locales et en s’appuyant sur le dynamisme des associations, ont promis l’ensemble des acteurs engagés dans le projet de rénovation. 

13 fois M’gombani

Cette réunion de mercredi marquait un point d’étape à mi-parcours de la phase d’études qui s’étale sur deux ans et pour laquelle l’Anru a engagé plus de 800 000 euros. Le cabinet La Fabrique urbaine y a donc présenté ses orientations stratégiques pour le nouveau Kawéni : « Ce n’est pas un projet cosmétique de renouvellement urbain mais un projet structurant tenant davantage de l’aménagement du territoire », a précisé un des urbanistes. Valoriser la mangrove en offrant une vitrine maritime et touristique à Kawéni, notamment avec l’aménagement de la pointe Hamaha, mettre en place des « traversées » sur la crête pour délester la RN1, aérer et réaménager des lieux-clés comme la mosquée du vendredi afin de créer des respirations et du lien social, penser des espaces de promenades, de jeux et de commerce, notamment autour de la MJC, sont quelques-unes des pistes qui ont été évoquées lors de ce comité de pilotage. 

La réhabilitation de cette zone de pas moins de 300 hectares – soit 13 fois M’Gombani, quartier qui a lui aussi bénéficié d’un plan de rénovation urbaine – devra s’opérer en parfaite imbrication avec d’autres projets qui lui préexistent tels que la mise en place du réseau de transport collectif urbain, le Caribus, ainsi que les programmes de résorption de l’habitat insalubre (RHI) et de gestion des eaux pluviales de la communauté d’agglomération. L’ensemble des acteurs prenant part au projet de réhabilitation de Kawéni espèrent signer une convention avec l’Anru d’ici mi-2018. 

 

Kawéni en chiffres

Le village de Kawéni est le plus peuplé de la ville de Mamoudzou avec plus de 13 000 habitants recensés (2012) dont 65% ont moins de 25 ans. Il abrite la plus grande zone d’activités économiques de l’île. En effet, il concentre 5000 emplois, même si ces derniers ne sont occupés qu’à 8% par des résidents du village, et 770 entreprises. En outre, 80% des conteneurs du port de Longoni sont dépotés à Kawéni. Ainsi, ce quartier de la ville de Mamoudzou apporte à lui seul 30% de la valeur ajoutée de l’île. Enfin, plusieurs établissements et équipements scolaires y sont implantés, accueillant plus de 10 000 élèves en 2017. 

 

Outre-mer | Des assises pour se relever

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C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron : organiser des assises de l’outre-mer dès le début de son mandat présidentiel. Présentées et lancées le 4 octobre dernier, ces assises s’étaleront sur sept mois pour permettre aux outre-mer d’exprimer leur volonté et de choisir leur développement.

Offrir la parole à chaque Ultramarin, ou presque* : c’est le but des Assises de l’outre-mer. Il faut dire, comme le souligne le ministère, que nombre de citoyens loin de l’Hexagone ne se sentent plus au cœur des préoccupations gouvernementales : « Beaucoup d’Ultramarins penser que leur voix ne compte plus. Les dernières élections au printemps dernier l’ont cruellement montré, quand plus de la moitié des Français d’outre-mer ont choisi de ne pas choisir en s’abstenant à l’élection présidentielle. »

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, alors candidat, et lancées le 4 octobre dernier par la ministre Annick Girardin, ces assises doivent permettre à tous les acteurs de la vie en outre-mer – pouvoirs publics, entreprises et société civile – de s’exprimer sur les besoins de leur territoire. En ligne de mire : la rédaction d’un « Livre bleu outre-mer », qui servira de socle aux politiques publiques du quinquennat en matière du développement des territoires ultramarins. Une initiative inédite menée en plusieurs étapes. 

Sept mois, trois étapes

Trois étapes jalonneront les sept mois de ces assises. La première, une phase de diagnostic à laquelle il est déjà possible de participer**, et ce jusqu’au 22 novembre, permet aux internautes de mettre en avant les priorités souhaitées pour leur territoire, en classant par ordre d’importance les grands chantiers à mener : équipements publics, développement économique, emploi, environnement, santé, culture, jeunesse, sécurité et protection des populations. Autant dire que tous les domaines proposés concernent l’île aux parfums de très près.

En parallèle, du 18 octobre au 31 janvier, un concours d’innovation est ouvert. Les porteurs de projets pourront y déposer leurs idées en faveur du territoire. Les dossiers reçus seront soumis à partir du 15 janvier (et jusqu’au 28 février) à une consultation numérique. Une fois encore, chaque Ultramarin pourra soumettre son opinion et son avis dessus afin d’en déterminer les plus pertinents. 

Enfin, à partir du 1er mars, après pré-sélection, les projets retenus seront de nouveau soumis au public. Il votera pour en désigner les meilleurs jusqu’au 30 avril. Une sélection finale sera alors effectuée en tenant compte de l’avis des votants. Les lauréats – auréolés d’un label « outre-mer » – seront dévoilés le 15 mai. 

Les Assises de l’outre-mer entremêlent donc deux piliers : les citoyens emmenés à s’exprimer au sujet de leurs territoires et à proposer des projets, les rendant acteurs du développement ; ainsi qu’un pilier institutionnel, constitué des services de l’État, d’élus locaux et de « forces vives de l’outre-mer », comme les décrit le ministère. 

*Sauf Saint-Martin et Saint-Barthélemy, qui font l’objet d’un plan de reconstruction spécifique suite au passage de l’ouragan Irma, et les Terres australes et antarctiques françaises, inhabitées.

**Participation en ligne sur * www.assisesdesoutremers.fr

Rozette Issouf : une Mahoraise dans l’équipe

Autre aspect des Assises de l’outre-mer : une « Équipe projets Ultramarins », qui servira de « Trait d’union » entre la consultation citoyenne et les services institutionnels. Cette équipe réunira diverses personnalités qui donneront leur avis sur les projets présentés et participeront à la rédaction du Livre bleu outre-mer. Elles seront également jury d’un concours d’innovation sociale à destination des Ultramarins.

Si on peut citer, au sein de l’équipe, l’ancien directeur d’HEC, Bernard Ramanantsoa, Audrey Pulvar, présidente de la Fondation pour la nature et l’homme, le comédien Pascal Légitimus, ou encore Jean-Marc Mormeck, délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’outre-mer, etc., Mayotte n’a pas été oubliée puisque la psychologue Rozette Issouf fait également partie des 17 personnalités retenues. Elle détaille sa mission et les objectifs de ces assises.

MH : Quel va être votre rôle au sein de l’équipe des Assises de l’outre-mer? 

RI : En premier lieu, je fais partie d’une équipe. Le » je » en soi n’existe pas, il laisse place à un « nous »diversifiés, pluridisciplinaires, complémentaires, avec des personnes connues ou inconnues qui vont se regrouper régulièrement sous la présidence du ministre de l’outre-mer. Nous partageons certainement des valeurs humaines qui privilégient l’intérêt supérieur du collectif. C’est avant tout pour moi, une aventure collective avec une quinzaine de personnalités qui vont travailler ensemble pour centraliser les projets remontés des ateliers nationaux et locaux. Nous en prendrons compte, procèderons à un tri pour faire émerger des projets structurants, cohérents, qui répondront aux besoins de chaque territoire. Les citoyens de l’outre-mer d’ici et d’ailleurs ont un rôle décisif : ils sont les experts de leurs problématiques rencontrées dans leur territoire. Ils seront acteurs dans ces assises en faisant entendre leur parole par le biais du site dédié à cela, et ouvert à tous les citoyens d’outre-mer, qu’ils résident dans un territoire ultramarin ou en Métropole. Et comme le rappelle l’écrivaine Hélène Keller dans une de ces citations: « Seul, nous pouvons si peu, ensemble, nous pouvons faire tellement ». Et comme l’indique l’objectif des assises des outre-mer, il faut « Construire ensemble l’avenir des outre-mer ».

MH : Pour quelle raison avez-vous été choisie ? 

RI : Cela fut une grande surprise pour moi-même. Cela m’est tombé dessus, je suis juste une simple citoyenne qui est passionnée par l’accompagnement de la souffrance psychique des êtres-humains. Je m’investis à petite échelle avec des interventions dans des journées d’études et des conférences suite à mes travaux de recherches. Je suis dans l’aide de l’autre. J’ai certainement des qualités d’écoute, relationnelles, et d’autres compétences qui leur ont peut-être plu. Je ne saurais vous dire. En tout cas, je n’ai rien demandé : « moins on me connait, mieux je me porte », moins on parlera de moi, mieux cela sera. Car je fais naturellement les choses sur le terrain et je n’y attends aucune reconnaissance. J’ai choisi mon métier par vocation et non par défaut. Tous les projets qui peuvent servir au bien-être des autres m’intéressent et je suis très sensible au sort des citoyens de l’outre-mer. Je suis honorée de faire partie de cette équipe et de pouvoir apporter mes compétences pour enrichir et faire entendre « la voix des Ultramarins ». 

MH : Ces assises représentent-elles une réelle piste d’action ? 

RI : C’est sûrement une réelle piste d’action. On est dans le concret et on ne fait pas à la place de l’autre, on lui permet d’agir, de s’exprimer, de proposer. Ce projet ne peut que faire avancer les choses et proposer des pistes d’actions concrètes dans chaque territoire d’outre-mer. Et comme je dis aux personnes que j’ai pu suivre en thérapie: « les réponses sont en vous et non à l’extérieur ». Il faut mobiliser les ressources intérieures de tous les citoyens de l’outre-mer afin de créer une synergie collective positive. Beaucoup de nos citoyens se sentent incompris parce que non écoutés. Les assises de l’outre-mer leur permettront à ce titre de faire part de leur avis, de devenir acteur de l’avenir de leur territoire. Nous avons sept mois pour y travailler. « Ensemble, nous pouvons y arriver » dans l’écoute des uns et des autres, dans la compréhension, dans les échanges et les remarques constructives. Soyons optimistes, soyons fous et croyons au pouvoir de « l’union fait la force »! 

Enfin, nous avons tous notre rôle à jouer dans ces assises de l’outre-mer. Le premier pas vers le changement positif, c’est l’expression de ses besoins, c’est aussi la confiance en soi et la capacité à s’affirmer et à faire valoir ses droits dans le respect mutuel des uns et des autres.  Ainsi, une bonne collaboration de tous les acteurs institutionnels, politiques et civils garantira, certainement, le bon fonctionnement des assises. Steve Jobs; le cofondateur d’Apple nous le confirme : « Les meilleures choses qui arrivent dans le monde (…), ne sont pas le résultat du travail d’un seul homme. C’est le travail de toute une équipe. »

 

En 2009, des états généraux de l’outre-mer étaient déjà organisés

« Ces assises ne seront pas une réédition des états généraux de 2009 », a affirmé la ministre des outre-mer, Annick Girardin. Il y a presque 10 ans en effet, une consultation était mise en place dans les outre-mer. En cause : la crise antillaise du début de l’année. Durant un mois, une grève contre la vie chère paralyse la Guadeloupe et la Martinique. Face à la montée des tensions, le président d’alors, Nicolas Sarkozy organise une vaste consultation des outre-mer : il s’agit des états généraux, censés identifier les problèmes et les régler. Dès le printemps 2009, elle est mise en place  aux Antilles, en Guyane, à La Réunion, à Mayotte, à Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin et dans l’Hexagone, et débouche sur la rédaction d’une synthèse sur les attentes et besoins des Ultramarins. Au total, 137 décisions seront prises par le gouvernement pour refonder la politique menée à l’égard de nos territoires. Deux ans plus tard, c’est Mayotte qui est touchée par un vaste mouvement social.

 

 

 

Tentative de meurtre au lycée Bamana

Le 24 octobre dernier, trois jeunes qui terminaient leurs cours d’EPS sur le stade du lycée de Mamoudzou se sont vus encercler par un groupe d’individus.

 

Le plus jeune était a été victime d’une tentative de vol de son téléphone et les deux autres de violences. Les 3 élèves sont parvenus à s’enfuir et à se réfugier dans l’enceinte du lycée. Ils ont essuyé des jets de cailloux sans faire de blessés. Dans le même temps, le même groupe s’en est pris à une autre victime qui faisait l’objet de multiples violences et quatre coups de couteau. Elle s’est écroulée au sol après s’être fait dérober son téléphone portable puis a été prise en charge par les secours et hospitalisée. Une patrouille de police, rapidement sur place, a recueilli les premiers éléments. Les investigations menées par la sûreté urbaine ont abouti à l’identification de l’auteur des coups de couteau et de l’instigateur des faits. Elles permettaient à un équipage de la bac (brigade anticriminalité) d’effectuer une interpellation pendant que deux auteurs se présentaient spontanément au commissariat. Cette agression serait le résultat d’un différend entre jeunes de quartiers rivaux. Finalement, cinq individus ont été interpellés. Trois font l’objet d’un déferrement.

Vis ma vie de délinquant

« Si je ne vole pas, les plus grands me réduisent en bouillie »

Ils ont entre 12 et 17 ans et vivent en bande organisée. Rôdant autour des grands magasins d’une place de Mamoudzou, ces jeunes arborent tous la même dégaine face aux passants : une atmosphère d’irrespect et de peur. Au premier contact, ces adolescents semblent ne pas être conscients de l’image qu’ils renvoient aux passants : « Hé, nous on fait rien de mal. C’est les vacances, on est là et on passe le temps », jettent-ils à tour de rôle. La bande est constituée d’une douzaine de jeunes garçons âgés de 12 à 17 ans. Ces adolescents passent la majeure partie de leur journée à traîner autour d’un grand magasin, d’une place de Mamoudzou. Souvent, ils en importunent les clients en quémandant soit un peu de monnaie, soit de quoi manger, sous les regards vigilants des agents de sécurité de ce grand groupe. « Il arrive qu’un ou deux jeunes foutent la merde auprès des clients ou dans le magasin. Nous essayons de les arrêter, et quand on n’y arrive pas on, appelle la police », informe un des agents.

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Retrouvez l’intégralité du reportage en immersion dans votre magazine Mayotte Hebdo de cette semaine. Disponible en kiosque ou par abonnement au format numérique ici : https://www.mayottehebdo.com/abonnements

 

FCM sacré champion 2017

En déplacement à Sada samedi, le football club de M’tsapéré FCM a battu l’AS Sada sur le score de 3-0. Avec cette victoire, les M’tsapérois, battus récemment par les Diables rouge de Combani lors de la finale de la coupe de France régionale à Bandraboua ont pris leur revanche et décrochent ainsi pour la 9ème fois depuis 2005 le titre de champion de Mayotte. Un titre qui a été fêté dignement samedi par les supporters et les joueurs dans la localité à la grande satisfaction des dirigeants du club.

Mayotte | Nouvelle grève le 2 novembre au CHM

Suite à la réunion du 10 octobre dernier entre l’intersyndicale, la conseillère de la ministre de la Santé (par visio-conférence), le directeur de l’ARS OI et la directrice du centre hospitalier, des agents ont décidé de se mettre de nouveau en grève le 2 novembre en attendant la réponse du gouvernement. Les grévistes insistent sur deux points par rapport à leurs revendications à savoir une prime mensuelle compensatoire de la suractivité à tous les agents pour une « reconnaissance réelle » de leurs efforts ainsi qu’une indexation de salaire à 53% minimum, à l’ensemble des employés exerçant à Mayotte, pour une égalité de traitement de salaire de tous les agents issus du même  groupement hospitalier de territoire océan Indien (GHT OI). Retour en détail sur leurs revendications.

« Nous attendons du gouvernement Macron son investissement, ainsi que le déploiement des moyens financiers, humains et techniques pour les courts, moyens et longs termes.

« Prime mensuelle compensatoire de la surcharge de travail » 

La prise en charge de la population par le système de santé à Mayotte se dégrade au fil des années. La situation professionnelle des personnels soignants est de moins en moins attractive. Tout cela semble dû à : 

• Une augmentation de l’activité du CHM de 1,7% entre 2015 et 2016 et de 25% sur les trois dernières années (annexe rapport DIM), 

• Un manque d’infrastructure, et de personnel (soignant, médical, paramédical, et technique), 

• Le burnout, la saturation et l’épuisement considérables qui obligent les agents à multiplier les arrêts de travail), 

• Les risques psychosociaux, avec des répercussions dans la vie familiale 

• Absence des postes aménagés, non-existence des commissions, 

• Une insécurité croissante dans tout le département, 

• Un traitement partial du salaire entre les Centres Hospitaliers et le GHT (l’indexation des salaires est à 53% à la Réunion contre 40% pour Mayotte).

Ces phénomènes cités ci-dessus entrainent obligatoirement un déséquilibre dans le choix et la répartition des professionnels de santé entre Mayotte et la Réunion. Pour ces raisons nous demandons une prime mensuelle compensatoire liée à la surcharge d’activité, pour un montant de deux cents euros net pour tous les agents non-médicaux.

« La création d’une agence de santé autonome à Mayotte » 

« Nul n’est mieux servi que par soi-même ». La création d’une agence de santé à Mayotte est plus que nécessaire pour résoudre les spécificités de notre département. Les médecins et le personnel hospitalier de Mayotte cherchent à alarmer les autorités sur la situation. Cependant, les problèmes ne semblent pas traités avec conviction. Plusieurs raisons nous amènent à penser que l’agence régionale de la santé est en faveur de la Réunion. 

Voici quelques points illustrant nos propos : 

• Le déficit du CHU Réunion a été imputé sur CH Mayotte, or nous effectuons les 90% de l’activité engendrée par les évasans, une convention existe entre la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte et le CHM, stipulant que tous les travaux des évasans doivent être effectués par le CHM. 

• Un traitement inégalitaire du budget alloué pour l’Océan Indien : moins de 10% pour Mayotte contre plus de 90% pour la Réunion. 

• L’annulation du « projet Bloc Opératoire », malgré sa nécessité et ses études déjà financées (500 000 €), pour une nouvelle construction d’hôpital à Saint-Paul (la réunion), 

• Le non-respect du protocole d’accords signé au ministère de la santé en juin 2014, pour la mise en place d’un groupe de travail, 

– L’absence des directeurs d’agence sur le territoire, est responsable d’un manque de réponses aux projets proposés, 

• Une absence et exclusion totale des acteurs de santé de Mayotte dans les prises de décisions, 

• Mayotte accueille le plus de « non assurés sociaux », nécessite la présence de spécialistes pour la prise en charge de pathologies rares et graves, est confrontée à un flux migratoire en constante augmentation. Pourtant les moyens accordés au maintien d’un GHT (Groupement Hospitalier des Territoires) favorisent la Réunion. L’hôpital de Mayotte manque d’institutions et d’infrastructures.

Afin de mettre en place des projets d’amélioration à Mayotte, les décisions doivent être prises localement. Il est difficile de prendre des décisions à distance, en étant éloigné de la situation, en ne prenant pas en compte les chiffres réels et les difficultés auxquelles sont confrontés les professionnels de santé à Mayotte. 

« Respect des accords et des engagements pris par le gouvernement « 

Suite à deux mouvements de grèves en 2014, l’intersyndicale et le syndicat des praticiens du Centre hospitalier de Mayotte ont été reçus au ministère de la santé. Malgré la minimisation des difficultés auxquelles nous sommes confrontées au quotidien, des propositions temporaires ont été proposées par le directeur de cabinet (représentant du ministère). 

• Un budget de 33 millions pour le recrutement d’urgence du personnel médical, soignant et paramédical (voir protocole juin 2014) 

• L’augmentation des quotas des infirmiers, aides-soignants et auxiliaires puéricultrices, 

• Un groupe de travail avec l’ensemble des partenaires sociaux, piloté par l’ARS, 

• Une revoyure de ce protocole de juin 2014, prévu en 2017. 

Nous constatons une mésestime totale de la part du gouvernement, de l’ARS et du CHM face à notre détermination pour la sauvegarde de la santé à Mayotte puisque rien n’a été suivi par la suite.  

La formation, l’emploi et la préférence locale 

Pour lutter contre le désert médical, et la sauvegarde et l’avenir de la santé à Mayotte, nous demandons la mise en application des dispositions réglementaires prévues par la circulaire du 23 juillet 2010, et des propositions déclinées dans le rapport du député Lebreton ainsi que dans le rapport du Préfet Bédier. 

Voici une piste pour lutter contre le désert médical : 

• L’application de la circulaire du 23 juillet 2010 relative à la mise en œuvre des mesures transversales retenues par le Conseil interministériel de l’Outre-mer pour favoriser, l’émergence d’une fonction publique plus représentative du bassin de vie qu’elle administre,

• L’application du rapport du préfet Bédier, rendu en avril 2012 et portant sur l’emploi des ultramarins dans la fonction publique, 

• L’application du rapport du député Patrick Lebreton, remis le 4 décembre 2013 et comprenant 25 propositions dont la consécration des centres d’intérêts matériels et moraux comme « pivot du droit de la fonction publique applicable aux Outre-mer et aux Ultramarins » et l’instauration de « la prise en compte de la connaissance de l’environnement local dont la maîtrise de la langue pour les mutations». 

Renforcement et structuration de l’offre de soins 

L’augmentation et la répartition des patients par lieu d’habitation ne nous permettent plus de nous projeter uniquement sur la zone Mamoudzou. 

Un nouveau Centre Hospitalier Universitaire doit voir le jour avec 22 salles de bloc opératoire dans les prochaines années au Centre de l’Ile. Plusieurs raisons nous obligent à réfléchir et à repartir l’offre de soins dans l’ile : 

• 65% des patients viennent des périphériques contre 35% pour Mamoudzou, 

• Les difficultés de circulation (centralisation des administrations et entreprises sur Mamoudzou), 

• L’absence de transport en commun et sanitaire, 

• Une forte immigration clandestine, 

• Une obligation d’accès aux soins pour tout le monde, 

• Absence de médecine de ville et de structure de soins privée. 

Actuellement, les centres périphériques travaillent 24 heures sur 24. Les consultations sont ouvertes de 7h à 19h et une permanence de soin est assurée de 19h à 7h. L’augmentation de l’activité ces dernières années dans les périphéries, l’augmentation considérable de la population, l’absence de transports communs ainsi que le manque de spécialistes impose une réorganisation du système de soins. 

Les centres périphériques de Dzoumogné, Kahani et de Mramadoudou doivent être dotés d’un bloc opératoire et doit être transformés en MCO (Médecine Chirurgie Gyn-Obstétrique). 

• Médecine : 10 lits / Maternité : 30 lits, 

• Urgences – UHCD : 8 lits, salle de déchoquage, 

• Équipements d’un centre de radiologie standard. 

Ces transformations nous permettraient de répondre à la demande de soins de la population en tenant compte des problématiques actuelles (immigration, circulation libre…). »

 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes