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Les danses de couple à la conquête de Mayotte

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Depuis des siècles, la danse rythme, souvent plus qu’ailleurs, le quotidien de Mayotte et de ses habitants. Lors des manzaraka, des fêtes de village, des cérémonies religieuses et même pour accueillir une personnalité, le corps des mahorais(e)s s’animent sur des mélodies traditionnelles aux battements des m’biwi. Cette culture de la danse perdure aujourd’hui encore, mais s’ouvre petit à petit à des disciplines plus contemporaines, venues d’autres lieux, d’autres époques. En tête de file, les danses de couple sensuelles comme la salsa, la bachata et la kizomba, qui font de plus en plus d’adeptes sur l’île aux parfums, au point d’y être devenues parmi les plus plébiscitées.

Mayotte danse le m’godro, le wadaha, ou encore le m’biwi. Et désormais, elle danse aussi la salsa, la bachata et la kizomba, appelées « SBK » par leurs adeptes. Venues des États-Unis, de République dominicaine et d’Angola, rien ne prédestinait ces disciplines à prendre le large jusqu’à la petite île hippocampe. Mais aujourd’hui, pas deux jours ne passent sans que n’y soit dispensé un cours dédié. À La Croisette, la piscine Koropa, au restaurant Al-pajoe, au Nord, au Sud et en Petite-Terre, les danseurs affluent par dizaines, parfois chaque soir, laissant les couples se faire et se défaire au rythme des sonorités faussement latines, dont la popularité grandit partout ailleurs depuis plus d’une décennie. S’il y a peu de temps encore, presque aucun cours de SBK n’existait à Mayotte, une demi-douzaine de professeurs l’enseignent désormais.

« Quand je suis arrivé ici, il n’y avait rien du tout à part un professeur d’école (scolaire et non de danse, ndlr) qui donnait quelques cours », se souvient Soilihi Mohamed Ali, fondateur de Cordanse, la première entreprise locale dédiée à l’apprentissage de la SBK. Passionné de longue date, il décide de se lancer il y a trois ans. Seul, Soilihi sollicite les entreprises, les écoles, les restaurants, pour y dispenser des cours et organiser des soirées autour de sa pratique. « Beaucoup de gens disaient qu’il ne se passait rien à Mayotte, alors ça a plu », sourit-il.

Des curieux viennent, puis reviennent. Certains pour la pratique, d’autres pour les rencontres. Quoi qu’il en soit, l’histoire dure : Cordanse compte aujourd’hui près de 120 élèves à l’année répartis à travers tout Mayotte. Chaque semaine, Soilihi arpente l’île : les lundis et mardis, il reçoit ses danseurs au Koropa, à Majicavo ; les mercredis et jeudis, il se rend en Petite-Terre ; les vendredis à Bambo-Est et les samedis à M’tsamboro. Ce dynamisme, partagé par tous les ambassadeurs de la SBK à Mayotte, est l’une des raisons de son succès particulièrement marqué depuis un an.

« LES GENS ONT COMMENCÉ À SE PROJETER DANS CES DANSES-LÀ »

S’ajoute à cela une dimension générationnelle. « Nous sommes dans un contexte de mondialisation, d’échanges intenses, notamment à travers Internet », analyse Victor Randrianary, chercheur en procédé de modernisation et de popularisation des musiques traditionnelles. « Je vois beaucoup de danseurs de hip-hop, par exemple, qui apprennent à danser via leur téléphone portable ».

C’est ainsi qu’est née la passion de Mahery pour la kizomba, qu’il a d’abord découverte sur les réseaux sociaux. Sur une vidéo, « J’ai vu un couple danser du semba, l’ancêtre de la kiz (sic), et j’ai voulu m’y mettre ». Depuis La Réunion où il vivait alors, il commence à suivre des cours avant de rejoindre un collectif local. Arrivé à Mayotte, il participe à l’essor de sa discipline qu’il enseigne bénévolement en tant qu’indépendant. « Depuis quasiment deux ans non-stop, on (les professeurs, ndlr) essaie de mettre en avant la SBK. Lorsqu’on a eu de la visibilité, les gens ont commencé à se projeter dans ces danses-là », se réjouit Mahery, également bien connu sous son nom de scène MisterM Kiz Heart Dance. Chacun des cours qu’il dispense attire, chaque mardi à Koropa, une vingtaine d’élèves.

Des élèves, justement, aux profils variés, hétérogènes. Des étudiants, des salariés, de tous les milieux sociaux, de tous les âges. Mais tout de même une majorité de mzungus, et plus particulièrement de « mzunguettes ». « On voit peu de Mahorais dans les cours de salsa et bachata, un peu plus en kizomba », relèvent de concert Mahery et Soilihi de Cordanse, qui s’accordent également sur la raison : ses rythmes plus urbains aux percussions plus marquées font écho aux danses afro et à la musique traditionnelle locale. « Ici, les gens sont encore très attachés à cet aspect traditionnel », constate pour la kizomba, qu’il a d’abord découverte sur les réseaux sociaux. Sur une vidéo, « J’ai vu un couple danser du semba, l’ancêtre de la kiz (sic), et j’ai voulu m’y mettre ». Depuis La Réunion où il vivait alors, il commence à suivre des cours avant de rejoindre un collectif local. Arrivé à Mayotte, il participe à l’essor de sa discipline qu’il enseigne bénévolement en tant qu’indépendant. « Depuis quasiment deux ans non-stop, on (les professeurs, ndlr) essaie de mettre en avant la SBK. Lorsqu’on a eu de la visibilité, les gens ont commencé à se projeter dans ces danses-là », se réjouit Mahery, également bien connu sous son nom de scène MisterM Kiz Heart Dance. Chacun des cours qu’il dispense attire, chaque mardi à Koropa, une vingtaine d’élèves.

Des élèves, justement, aux profils variés, hétérogènes. Des étudiants, des salariés, de tous les milieux sociaux, de tous les âges. Mais tout de même une majorité de mzungus, et plus particulièrement de « mzunguettes ». « On voit peu de Mahorais dans les cours de salsa et bachata, un peu plus en kizomba », relèvent de concert Mahery et Soilihi de Cordanse, qui s’accordent également sur la raison : ses rythmes plus urbains aux percussions plus marquées font écho aux danses afro et à la musique traditionnelle locale. « Ici, les gens sont encore très attachés à cet aspect traditionnel », constate MisterM Kiz Heart Dance. Une tradition qui, toujours, s’est façonnée et perpétuée au gré de la danse.

UN BIAIS CULTUREL, SOCIAL ET PLUS SI AFFINITÉS…

À Mayotte particulièrement, la danse se fait en effet relai de la vie sociale. Elle l’incarne pour toutes les générations. Soilihi Mohamed Ali en sait quelque chose, puisqu’il enseigne la SBK dans les écoles primaires, les collèges, les lycées, et même au centre universitaire. « Je voulais que les nouvelles générations (mahoraises, ndlr) découvrent ces danses qu’elles ne connaissent pas puisqu’elles ne font pas partie de leur culture, et souvent, on a peur d’aller vers ce qu’on ne connaît pas », analyse-t-il en constatant : « Finalement, c’est un véritable biais social ».

Aujourd’hui, cet apprentissage en milieu scolaire n’a plus rien de marginal. Professeure d’espagnol au lycée de Petite-Terre, Lola y donne chaque mercredi des cours de kizomba aux élèves de terminale, avec qui elle prépare même un spectacle de fin d’année. Aussi vrai que cette danse de couple semble bien loin que celles pratiquées par leurs parents ultramarins, les jeunes sont réceptifs. Et pour cause : ce sont eux qui ont demandé à leur enseignante de leur donner des cours de danse. « Ils savaient que je donnais des cours pour adultes (les jeudis soir au restaurant le Tour du monde en Petite-Terre, nldr), alors ils m’ont demandé d’en faire au lycée », se souvient la gérante de Full Kiz Mayotte.

Depuis deux ans, elle observe, séance après séance, la rigueur et la concentration de ses élèves évoluer. Et pas seulement. « Des jeunes provenant de milieux et de filières différentes collaborent autour d’un projet de spectacle qui demande de la cohésion, de l’assiduité aux répétitions et une bonne dynamique de groupe. La danse de couple permet aussi de travailler son rapport à l’autre et au corps. Je remarque une plus grande confiance en soi chez les élèves et une complicité est née entre eux. »

La danse fédère… et elle séduit aussi. Entre Lola et la kizomba, c’est littéralement une grande histoire d’amour. « C’est avec cette danse que mon conjoint m’a conquise. J’ai donc eu envie de la maîtriser, c’est lui qui m’a tout appris », raconte-t-elle. Car la danse est un atout de séduction, particulièrement lorsqu’elle se pratique en couple. À 32 ans, Abdelrazak en sait quelque chose. Arrivé à Mayotte il y a un an, il s’essaie alors à la kiz. L’expérience lui plaît, les femmes aussi. Avec la danse, « Je pécho ! (sic) » lâche-t-il sans gêne dans un rire sonore.

Mais si la salsa, la bachatta et la kizomba transpirent la sensualité, les mains baladeuses semblent y demeurer rares. « On est là dans une ambiance sérieuse, c’est un peu comme à l’école », raconte Youssouf alors qu’il s’octroie une pause à l’air frais, pendant son cours au Koropa. « Et puis on devient comme une grande famille », lance le jeune homme qui a cofondé le groupe May’Danse pour partager sa passion dans une ambiance conviviale. Près de lui, ses camarades regagnent la salle, boissons et paquets de chips dans les bras.

Ce mardi-là en effet, c’est le dernier cours de la session de trois mois, débutée en janvier. Alors, tous les apprentis, à l’issue de leurs efforts, partageront ensemble un grand repas le soir même, avant de se retrouver le week-end suivant pour quatre heures de stage, avant une grande soirée afro-latino.

LA FEMME, CETTE OEUVRE D’ART

Un dernier soir pour lequel les danseurs de tous niveaux affluent. « Un, deux et trois », les passes s’enchaînent et « changez de partenaires ». Évidemment, la kiz, mélange de salsa et de tango, se danse en couple. « Lorsqu’on débute, le plus dur c’est de se laisser guider », explique Sarah, la partenaire du professeur. Ici, c’est l’homme qui dirige la femme. « Il ne faut surtout pas essayer d’apprendre les pas, au risque de ne pas se laisser faire ! », commente la danseuse qui a commencé la kizomba deux ans plus tôt à Mayotte. Son conseil : fermer les yeux pour se focaliser plus facilement sur l’impulsion de son partenaire. Sarah danse depuis quinze ans, mais avec cette discipline, elle a trouvé une « connexion plus forte » qu’avec les autres. Cette connexion, Ibrahim la retrouve également au fil de ses danses et de ses cavalières. Lui aussi, danse depuis longtemps. Hip-hop, break dance, danses africaines, etc. Pour lui, c’est incomparable. « Les autres danses que je pratiquais s’exécutent en solo, avec la SBK, il faut faire briller sa partenaire, la mettre en valeur. L’homme est le cadre et la femme l’oeuvre d’art », développe le jeune homme avec passion. « D’ailleurs, on voit souvent que les spectateurs ont le regard tourné vers la cavalière ! » Plusieurs fois déjà, Ibrahim s’est entraîné avec des femmes qui avaient quelques difficultés à se laisser guider. Mais finalement, « ça n’empêche pas le corps de s’exprimer ! Lorsqu’on ressent le bonheur de sa partenaire, le temps s’arrête. » 

UNE HISTOIRE PAS À PAS

Loin des danses traditionnelles mahoraises, majoritairement bantoues et issues de la tradition arabo-musulmane, les différentes disciplines de la SBK sont apparues bien plus récemment. La bachata est l’une premières à voir le jour. Dans les années 60, ce mélange de boléro, de merengue et de tango rythmé par des influences africaines, émerge et se répand parmi les classes populaires de la République dominicaine. Longtemps considérée comme vulgaire du fait de ses origines, elle finit par se démocratiser dans les années 80 à 90. Initialement jouée par trois instruments, sa musicalité s’étoffe. Côté paroles, les textes, eux aussi, évoluent. Exit les histoires d’amertume, de misère, de débauche et d’adultère, la place est maintenant faite à l’amour romantique. Plus moderne, elle se commercialise enfin, s’écoute sur les ondes et s’exporte à travers le monde. Si elle se décline aujourd’hui sous plusieurs formes (sensuelle, urbaine ou fusion), la base de cette danse reste la même : l’ondulation du bassin.

À l’aube des 60’s, naît la salsa à… New York, où s’exilent nombre d’artistes cubains et portoricains. Lors des « jam-sessions », rencontres entre musiciens, les artistes étrangers apportent leurs influences aux sonorités du jazz, alors très en vogue. Timbales, cuivres, piano et basse commencent à résonner et animent les corps. Si le nom « salsa » (traduction de « sauce » dans les langues hispaniques) avait déjà été utilisé à Cuba quelques décennies plus tôt, il est « dépoussiéré » pour permettre à ce nouveau genre musical d’être commercialisé. À la croisée du Mambo et du Cha-cha-cha notamment, la salsa gagne rapidement l’Europe, puis le reste du globe où elle s’impose encore aujourd’hui comme l’une des danses latines les plus connues.

Dans les années 80, la kizomba est la dernière à émerger. Celle-ci se danse en trois temps, contrairement à la salsa et à la bachata. Elle trouve ses racines en Angola, au sud-ouest du continent africain. Dans l’une des langues parlées localement, « kizomba » signifie « fête ». Là-bas, on danse le zouk et le traditionnel semba. Influencées par la colonisation occidentale, les rythmiques africaines voient naître une nouvelle conception de la danse qui se pratique désormais en couple. Langueur, lenteur et sensualité sont maintenant de mise, les mouvements puisés dans le samba se simplifient. Le tronc reste fixe, le bas du corps marque le rythme. Le phénomène s’étend rapidement à toute l’Afrique. Aujourd’hui, la « kiz » est enseignée à Paris comme aux États-Unis.

2 ans et demi de prison pour la jeune belge interpellée avec 13 kilos de cannabis dans ses bagages

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Une jeune femme a été interceptée vendredi, à l’aéroport Roland Garros. Elle transportait dans ses bagages 13 kilos de résine de cannabis. Jugée en comparution immédiate cet après-midi, elle a été condamnée à 2 ans et demi de prison.

Une jeune femme originaire de Belgique a été interpellée vendredi, à sa descente d’avion, par des officiers de la douane, à l’aéroport Roland Garros.

La passagère détenait 13 kilos de résine de cannabis dans ses valises, d’une valeur marchande de plus de 100 000 euros.

La jeune mule a quant à elle déférée au Parquet de Saint-Denis aujourd’hui, puis, jugée en comparution immédiate, en début d’après-midi. Elle encourt jusqu’à 10 ans de prison et une forte amende pour trafic de stupéfiant.

Le procès de la mule belge

“Je savais que je transportais quelque chose d’illégal mais je ne savais pas que c’était de la drogue”

A la barre, la jeune femme de 20 ans, affirme que la valise lui a été remise par une personne et que tout était empaqueté. Le deal de départ était qu’elle accepte ce transport contre une semaine tout frais payé à la Réunion et 2 000 euros de cash en rentrant.

3 ans de prison ferme ont été requis à son encontre. Elle écope finalement d’une peine 2 ans et demi de prison avec mandat de dépôt et une amende douanière de 60 000 euros.

Un même réseau ?

Les explications de la jeune femme coïncident étrangement avec un dossier précédent. En effet, récemment, deux Marseillaises ont été arrêtées et condamnées à 3 ans de prison ferme pour avoir transporté de la drogue. Il s’agit à chaque fois de primo délinquantes.

Budget 2019 : « Les grands équilibres sont préservés, mais… »

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Mardi, dans l’enceinte de l’hémicycle Younoussa Bamana, les élus du conseil départemental ont voté le budget prévisionnel de la collectivité pour 2019 après avoir entendu l’avis du Conseil économique et social de Mayotte (Cesem), qui leur reprochait notamment le « peu d’informations mis à [sa] disposition lui permettant de mener une analyse circonstanciée« .

 

Une fois n’est pas coutume, l’assemblée générale du conseil départemental a débuté par une prière, ce mardi. Son objet ? Souhaiter un prompt rétablissement à son président Soibahadine Ibrahim Ramadani, hospitalisé fin mars à la suite d’un malaise et évasané à La Réunion. Depuis l’île intense, celui-ci a fait parvenir aux conseillers départementaux un message rassurant sur son état de santé, indiquant qu’il était sorti de l’hôpital et qu’il les rejoindrait à Mayotte d’ici quelques jours, leur souhaitant de « bons travaux« .

En son absence, c’est le deuxième vice-président du conseil départemental Hadj Mokho Issoufi Ahamada qui a animé les débats et le vote qui portaient ce mardi sur l’adoption du budget prévisionnel de la collectivité pour 2019. Pour rappel, c’est cet acte, dit « primitif », qui permet de prévoir et d’autoriser les dépenses et recettes de l’année. À sa clôture, fin 2018, il était excédentaire de 61 millions d’euros concernant les résultats de fonctionnement et de 28 millions d’euros pour les investissements. Pourtant, « nous avons hérité d’un budget déficitaire, aujourd’hui il est excédentaire« , a souligné en préambule de son intervention le deuxième vice-président du conseil départemental.

Pour l’année 2019, en montants cumulés, le budget est ainsi estimé à 449 millions d’euros, toutes sections confondues, dont 284 millions en budget de fonctionnement et 165 en investissements. Aussi le budget adopté ce mardi apparaît-il « soutenable« , selon les termes du président de la commission des finances, Ben Issa Ousséni, pour qui les « efforts de gestion » ont payé. En plus de satisfaire à ces exigences, les principales orientations de ce plan d’action chiffré consistent à poursuivre les politiques de solidarité engagées à l’égard des populations les plus fragiles, l’accompagnement des entreprises, communes et associations par le biais d’aides directes, ou encore la relance de la politique d’investissement.

« Normaliser la présentation comptable »

Se félicitant d’une « stabilité des ressources financières depuis trois ans » et d’une « relative amélioration » des comptes, le Département a dû défendre son bilan face aux critiques portées par le Conseil économique et social de Mayotte (Cesem), en amont du vote. Dans son avis en date du 5 avril, lu dans l’hémicycle ce mardi et dirigé par la vice-présidente du Cesem, Nadine Hafidou, il est notamment reproché au conseil départemental d’avoir fourni une présentation incomplète de son budget prévisionnel.

Le Cesem regrette le « peu d’informations mis à [sa] disposition lui permettant de mener une analyse circonstanciée des enjeux de la collectivité. De surcroît, des engagements portant sur des sujets majeurs, tels que le contrat de convergence, la politique de soutien aux communes, ou encore l’acquisition immobilière à Paris [du bâtiment de la Délégation de Mayotte, ndlr] sont déjà entérinés, laissant peu de marges de corrections possibles« , regrette l’organisme. Le conseil départemental est invité à « normaliser la présentation comptable » afin de permettre la « bonne information aux citoyens de l’activité du conseil départemental« . Et de s’alarmer des créances non recouvrées « voire irrévocables à hauteur de 40 millions d’euros » et de leurs causes.

 

Risques financiers et charges de personnels

Dans sa présentation, ce mardi, le directeur des finances a d’ailleurs bien estimé que même si « les grands équilibres étaient préservés, des facteurs de risque » persistaient et continuaient de peser sur la gestion de la collectivité. Parmi ceux-ci : des créances non recouvrées à hauteur de 45 millions d’euros (avec une provision de 10 millions en 2015), des créances fiscales de 2013 restant à honorer (18 millions d’euros au titre de l’impôt sur les sociétés), des provisions à hauteur de 5 millions d’euros pour les redevances de la délégation de service public du port de Longoni, ou à la Chambre de commerce et d’industrie pour le même montant.

Le Cesem conclut son avis en estimant que pour « louable » que soit le redressement financier du Département par le biais d’une « rationalisation des dépenses de fonctionnement« , « une telle politique ne devrait pas être mise en place au détriment du bon fonctionnement des services départementaux, ni au mépris des droits des agents« . Le Cesem fait ici référence à la réduction des charges de personnels et frais assimilés de la masse salariale, qui sont passés de 112 millions d’euros en 2016 à 103 en 2018. Des chiffres à prendre « avec les plus grandes précautions » selon le Cesem, qui s’inquiète d’une possible dégradation du fonctionnement des services « privés la plupart du temps des moyens de fonctionnement basiques et conditions de travail » (gestion des déplacements professionnels des agents, moyens informatiques, gestion des locaux, etc.) et qui se demande si cette « baisse apparente » intègre ou non les charges de personnels employés au RSA, dont la compétence vient d’être retirée au Département au profit de l’État (- 4,5 millions d’euros).

Le directeur des finances a de son côté indiqué que cette réduction des dépenses avait été portée par plusieurs « éléments favorables« , dont « la baisse des effectifs des emplois aidés », citant également des départs en retraite non remplacés, le transfert du budget des agents de la PMI au budget annexe, ou encore un contrôle accru dans l’octroi du supplément familial de traitement des agents de la collectivité, que la Cour des comptes avait durement épinglé en septembre dernier.

Bandrélé : un sentier de randonnée connecté

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La mairie de Bandrélé a inauguré ce week-end son sentier des crêtes, un chemin de randonnée aménagé sur les hauteurs du village du Sud-ouest de Mayotte. Financé en grande partie par l’Union européenne, ce projet a vocation à permettre aux touristes, mais aussi aux habitants, de découvrir la faune et la flore locales.

Espèces endémiques de l’île aux parfums, vues plongeantes sur le lagon, forêts sèches et humides, padzas, etc. Le nouveau sentier des crêtes aménagé de Bandrélé devrait ravir les adeptes de balades en nature. Ce chemin de 7,4 kilomètres, ponctué de bornes jaunes (voir carte) et de codes QR* à télécharger pour entendre (et reconnaître) le chant des oiseaux, vient d’être inauguré, en fin de semaine, par la mairie de Bandrélé. Pourvu d’aménagements divers comme des tables de pique-nique ou des farés, il s’adresse « à un très large public grâce à de la signalétique en shimaoré et en français« , précise la mairie dans un communiqué.

La durée de la randonnée est estimée à environ trois heures. Le chemin traverse la réserve forestière des crêtes du Sud et permet ainsi d’observer quelques sites exceptionnels tels que les monts Bénara et Choungui, la pointe Saziley, l’îlot de sable blanc du Sud et plusieurs zones de padzas. Concernant la faune, un inventaire répertoriant les différentes espèces présentes dans la zone est à la disposition des randonneurs, grâce à une signalétique dédiée. « Vous rencontrerez un certain nombre d’espèces endémiques, c’est-à-dire qu’elles ne vivent qu’à Mayotte. Par conséquent, si elles disparaissent de l’île, elles disparaissent complètement de la planète« , alerte la commune à l’attention des futurs visiteurs. Et d’énumérer les risques qui menacent directement cette biodiversité, entre déforestation, dérangement, braconnage, implantation de cultures vivrières illégales, pollutions et prédations par les rats ou d’autres espèces envahissantes introduites (ou non) par l’homme. Dès lors, les visiteurs sont invités à respecter quelques consignes de base, comme rester sur le sentier, tenir son chien en laisse, ne pas pratiquer la cueillette, ne pas faire de feu, emporter avec soi ses déchets.

Ce projet d’un coût total de 236.000 euros a été financé à 75 % par l’Union européenne, dans le cadre de l’appel à projet du Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural) concernant les « aménagements touristiques pour l’accueil du public en zones forestières ou autres zones naturelles » lancé en 2016 par le service Europe de la Daaf (Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt). La commune et le Département ont respectivement contribué à hauteur de 16% et 8% de la facture.

« Je trouve ici des points communs avec Mayotte »

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Ils sont bien peu nombreux à s’être expatriés en Scandinavie. C’est pourtant le cas de Fanindat Vita, native de Mamoudzou, qui vit aujourd’hui à Stockholm avec son compagnon, après un retour à Mayotte de deux ans. Un pays dont elle vente les mérites, et auquel elle trouve quelques points communs avec son île natale.

« Cela peut paraître étrange, mais j’adore la neige » : d’un ton enjoué et d’un rire communicatif, Fanindat Vita – « mais je préfère qu’on m’appelle Fani Mwéndrézi, qui veut dire « vagabonde » en shimaoré », précise-t-elle comme un clin d’oeil à ses voyages – sait faire passer toute l’affection qu’elle a pour son pays d’accueil. À 33 ans, la Mahoraise a en effet choisi, avec son compagnon, de s’installer à Stockholm, la capitale suédoise. Un pays dans lequel elle avait déjà vécu et qui trouve grâce à ses yeux.

C’est à 18 ans que Fani quitte Mayotte, comme beaucoup de jeunes qui, pour poursuivre leurs études, doivent s’envoler vers la métropole. À Nîmes, dans le sud du pays elle débutera un cursus en gestion et administration des entreprises, avant de finalement rejoindre… Edimbourg, en Écosse, où elle officie comme assistante de langue dans un établissement scolaire. De retour en France pour achever son cursus de management en alternance, en se spécialisant cette fois dans les ressources humaines, elle sait qu’elle repartira à terme à la découverte de nouveaux endroits. Ce qui se produit, malgré une proposition alléchante : « On me proposait un contrat de travail en CDD avec une perspective de CDI à la clé, un projet très confortable et intéressant. Mais j’ai préféré le refuser car cela me paraissait être une cage dorée. Je me suis dit que si j’acceptais, je ne partirai plus. » Dans ses rêves, trois destinations possibles : la Nouvelle-Zélande, San Francisco et la Suède. Souvent cité comme un modèle en matière de ressources humaines et de management, c’est ce dernier pays qui obtient les faveurs de la jeune femme. Elle en rigole : « J’avais 25 ans, je me suis dit aussi que j’étais encore assez forte pour supporter le froid, mais que ça ne serait peut-être plus le cas quelques années après ! » Bilingue en anglais, déterminée, elle part avec seulement son sac à dos mais avec confiance. « Mais j’ai été un peu présomptueuse, se rappelle-t-elle. Si tout le monde ici parle anglais, la langue d’usage est bel et bien le suédois. J’ai bien galéré les premiers temps surtout pour trouver du travail. » Cela finit toutefois par arriver au bout de huit mois. Assistante administrative, elle reste un an en Suède avant de prendre la mer avec son compagnon, rencontré en métropole. « Il avait ce projet de voyager en voilier et voulait que nous le fassions ensemble. Je savais désormais que j’étais capable de repartir de zéro toute seule, alors nous l’avons fait », se réjouit-elle. Ils parcourent d’abord le nord de la Norvège, puis reviennent un temps vivre à Mayotte, avant de repartir pour traverser l’Atlantique et arriver en Guyane où ils s’installent deux ans, le temps de « refaire la caisse de bord. » C’est là qu’une bonne nouvelle intervient : « Je suis tombée enceinte, et j’avais toujours dit que je retournerai en Suède pour élever un enfant. Tout y est fait pour, c’est très confortable. »

Un pays moderne, mais fier de ses traditions

Un confort de vie, certes, mais aussi un beau pays. « Le sud de la France était joli, c’est vrai, mais les paysages ne m’avaient pas ému. Arrivant de Mayotte à cette époque-là, je comparais à ce que j’avais connu. Ici, en Suède, rien n’est comparable », s’amuse Fani qui détaille : « J’aime avoir quatre saisons, être dépaysée, j’aime aussi la langue et le système du pays qui est très différent. » Une contrée différente oui, mais à entendre la Mahoraise, pas forcément toujours très éloignée de Mayotte. « Beaucoup de choses me font penser à mon île », explique-t-elle. Hormis le fait que Stockholm soit un archipel et que « comme à Mayotte, on peut voir l’eau quasiment tout le temps », « La famille compte beaucoup en Suède, et on retrouve une forme de vie en communauté. De même, le pays plonge dans la modernité, un peu comme Mayotte, mais en restant fier d’être ce qu’il est, avec ses traditions. Un peu comme nous ! » Même la cuisine lui rappelle les goûts locaux : « Du poisson, mais aussi des préparations à base de cannelle et de cardamome, des épices que l’on utilise beaucoup sur l’île. »

Sans oublier… un certain turn-over. « Les Français de Suède pensent que les Suédois sont peu accessibles, défend-elle. Mais ils voient ici beaucoup de gens venir et repartir. C’est difficile de s’attacher dans ce contexte, de s’investir dans des relations de passage. J’ai connu ça à Mayotte, alors je les comprends et me suis fait pour ma part de nombreux amis ainsi. » En somme : bien qu’à quelque 8 500 kilomètres du 101ème département, « Je ne me sens pas perdue ici. Paradoxalement, je me sens même assez proche, d’autant que les Suédois voyagent beaucoup et ont une vraie culture de l’accueil. Ils sont peu nombreux (10 millions pour 445 000 m2), et ont donc conscience d’avoir besoin d’autres personnes. »

Des Suédois curieux

Ce n’est pas pour autant que les Suédois connaissent l’île aux parfums. « Certains oui, remarque l’expatriée, mais ce n’est généralement pas le cas. En revanche, ils sont très curieux et vont souvent regarder où se trouve l’île. Et d’une manière générale, ils ne sont pas surpris de voir débarquer une Mahoraise en Suède. La seule chose qu’ils se demandent, c’est pourquoi nous avons voulu rester français, car ils s’imaginent que c’est un système colonial. »

D’ailleurs, la même interrogation se présentait déjà lorsque Fani exerçait en Écosse. « Mes élèves avaient du mal à comprendre comment je pouvais être à la fois Française et de Mayotte », s’amuse-t-elle. Pour y remédier et faire connaître le territoire, elle avait alors récupéré quelques-uns des livres grâce auxquels elle avait appris à lire, enfant, dont Bao, l’enfant heureux, « un manuel avec lequel presque tous les enfants de ma génération ont appris à lire. » Elle le confie : « Je me suis rendue compte que j’avais besoin de ce genre de choses avec moi. J’ai également des ouvrages de Nassur Attoumani et de nombreuses photos de Mayotte ! » Le début d’une nostalgie ? Pas vraiment, mais le besoin de garder un lien : « Je n’ai pas quitté Mayotte pour marquer une rupture avec le territoire, l’île est une part de moi. Elle représente la moitié de ma vie. »

Pour autant, si la petite famille vient régulièrement en vacances, il n’est pour l’heure pas envisagé de revenir s’y installer. Même si son compagnon est « tombé amoureux du 101ème département », Fani ne retrouve plus vraiment l’île qu’elle a laissée. « Ce avec quoi j’ai grandi change, constate-t-elle. Je ne retrouve plus la bienveillance qu’il pouvait y avoir autrefois entre les gens. Le respect de l’autre disparait aussi. Mayotte perd ses valeurs, préférant rouler avec de gros 4×4 et manger des produits importés que cultiver sa façon d’être. »

De toute façon, « En l’état actuel des choses, je ne vois pas comment je pourrais revenir. Structurellement, l’île est comme en crise d’adolescence, plongeant dans la modernité rapidement. Tout va trop vite, rien que d’y penser c’est fatiguant. » Et de conclure : « Certains Mahorais essayent de faire bouger les lignes, mais très honnêtement, ceux qui prennent les décisions aujourd’hui sont pour la plupart très obtus dans leur façon de voir les choses. Moi, je n’ai pas la force de me battre tous les jours avec des gens comme ça pour que les choses avancent. »

Ses conseils aux jeunes de l’île

 » Le système français le permet, alors voyagez si vous le pouvez. C’est très important de ne pas vivre seulement dans la communauté mahoraise et d’aller voir ailleurs comment sont les gens et les choses. Cela permet de s’ouvrir, de se créer une réelle fenêtre sur le monde. Pouvoir voir autre chose est la plus grande des richesses à mes yeux. »

Des jeunes mahorais en mission dans la région

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Le 15 février dernier, le Département signait une convention de partenariat avec l’association France Volontaires, qui ouvre la possibilité aux jeunes Mahorais de participer à des missions de mobilité dans les pays de la zone océan Indien. Neuf personnes vont en bénéficier au cours des trois prochaines années.

 

Partir à l’étranger dans le cadre d’un volontariat de solidarité internationale (VSI) est possible depuis 1963. Plus de cinquante ans après sa création, ce dispositif de mobilité fait son entrée à Mayotte pour les trois prochaines années*, suite à la signature le 15 février dernier d’un partenariat entre le Département et l’antenne réunionnaise de France Volontaires pour la zone Afrique australe et océan Indien. L’idée ? « Ancrer Mayotte dans sa région et faire du territoire une plateforme économique dans le canal du Mozambique« , souligne Mohamed Sidi, vice-président chargé de la coopération décentralisée et des affaires européennes. Avant d’insister sur un point : « il est hors de question d’envoyer des personnes non qualifiées car nous sommes en recherche de reconnaissance. » Aussi, les jeunes sélectionnés auront-ils un rôle de « mini-ambassadeur » à remplir aux yeux des élus et dans leur futur terre d’accueil.

Alors pour trouver les neuf perles rares qui auront l’opportunité de vivre une expérience professionnelle dans un pays voisin, « un travail est mené avec la délégation mahoraise de Paris pour les identifier [les étudiants intéressés sur le point de finir leurs études en métropole, ndlr]« , confie Michelle Balourd, directrice des affaires européennes et de la coopération régionale au conseil départemental. À l’échelle locale, le Département sonde la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), la mission locale, Pôle Emploi ou encore le Centre régional d’information jeunesse (CRIJ) de Mayotte.

 

Entre 41.000 et 59.000 euros pour un an

« Si nous parlons bien de volontariat, les participants ne sont pas bénévoles pour autant« , précise Anne Korszuk, représentante de l’association France Volontaires. En effet, les participants pourront bénéficier d’indemnités mensuelles dites de subsistance, qui évoluent selon le pouvoir d’achat du pays d’accueil : entre 515 et 1.000 euros de revenu fixe, entre 250 et 500 euros pour le logement, entre 200 et 400 euros pour les frais de déplacement ou encore 100 euros pour les frais de communication. Les montants sont relativement différents que vous soyez à Madagascar, en Afrique du Sud, ou au Kenya… »Une mission d’un an représente un coût variant de 41.000 à 59.000 euros. » Des chiffres non négligeables qui expliquent pourquoi les heureux élus doivent répondre à des critères bien précis : avoir entre 21 et 33 ans mais aussi un diplôme avec une certaine expertise.

« Avant de partir, une formation de volontariat d’une semaine est dispensée pour permettre au volontaire de se positionner face à son engagement« , dévoile Anne Korszuk. Et il y a bien évidemment un accompagnement durant toute la période effectuée sur le sol étranger, qui peut aller d’une à trois années : « tout dépend de l’autonomie du volontaire mais bien souvent, nous sommes en contact par Skype ou Whatsapp au moins une fois par semaine, ou tous les jours comme lors du récent attentat à Nairobi. »

 

Mozambique, Madagascar, Seychelles…

Actuellement, il est encore trop tôt pour connaître la date de départ des trois Mahorais qui doivent bénéficier du programme dès cette année. De même, l’intitulé exact des différentes missions reste inconnu. Chez le voisin réunionnais, 60 % d’entre elles relevaient de projets économiques, tandis que les 40 % restants étaient en lien avec la francophonie. « Nous avons déjà démarché un certain nombre d’organismes au Mozambique, à Madagascar et aux Seychelles« , rassure Michelle Balourd. Et bien souvent, « des offres remontent directement des partenaires et des ambassades, mais nous avisons également en fonction des demandes politiques des collectivités« , ajoute Anne Korszuk. Quelles que soient les destinations et les missions, les participants vont revenir avec « des compétences améliorées et renforcées« , selon Michelle Balourd. Si ce dispositif n’est pas accessible à tous, il a vocation à bénéficier, à terme, à l’ensemble du territoire.

 

Six objectifs précis dans la région océan Indien

Les objectifs principaux de ces missions de mobilité seront de faciliter la coopération économique entre les acteurs partenaires, d’apporter un appui technique visant à l’accompagnement et à la mise en place de projets, au développement de l’esprit d’entreprise et la promotion des PME ainsi que les échanges économiques et touristiques, d’étudier les marchés locaux et d’identifier les opportunités de connaître la législation spécifique (statistiques, enjeux politiques, socio-économiques), de renforcer l’organisation technique et administrative des organismes partenaires d’accueil, d’informer les acteurs des pays d’accueil des spécificités du marché mahorais et de favoriser la mise en relation. Il s’agira enfin de créer un point focal pour rassembler les structures publiques et privées de Mayotte dans le pays partenaire.

*Le conseil départemental cofinance pour les trois prochaines années la mise en mission d’au moins neuf volontaires mahorais, à hauteur de 15% du coût total.

Les personnels de santé en première ligne

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Afin de pallier le manque de médecins à Mayotte, une session de formation des infirmiers et puéricultrices de la Protection maternelle et infantile (PMI) a été mise en place à la Direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DJSCS). L’ambition est de permettre aux personnels de santé d’effectuer des vaccinations sans la présence d’un médecin afin d’améliorer la couverture vaccinale sur le territoire.

Il s’agit d’un « sujet plus qu’important à Mayotte« , a affirmé Issa Issa Abdou, vice-président du conseil départemental en charge du social et président du conseil de surveillance du CHM, lundi matin dans les locaux de la DJSCS. La couverture vaccinale des enfants est insuffisante dans le 101ème département et plusieurs cas de maladies graves ou mortelles auraient pu être évités par ce biais. C’est le cas notamment de l’épidémie de coqueluche débutée en 2017, qui avait entraîné la mort de deux nourrissons. À ce jour, de nombreux enfants ne sont toujours pas correctement protégés contre les maladies infantiles à Mayotte, au risque d’entraîner une recrudescence d’épidémies.

Afin de pallier le manque de médecins et de développer la couverture vaccinale sur l’île, les infirmiers se sont vus attribuer la prise en charge des vaccinations. Le conseil départemental, l’ARS OI et la DJSCS organisent donc depuis lundi une semaine de formation pour aboutir à une autonomie « pleine et entière » – sur prescription médicale – des professionnels de santé vis-à-vis de la vaccination. « De nombreux pays fonctionnent déjà de cette manière. En métropole, il y a des centres de vaccination qui fonctionnent comme cela avec une délégation de tâches entre les médecins et les infirmiers, mais ce dispositif nécessite que les infirmiers soient formés« , a assuré lundi Daniel Floret, professeur de pédiatrie et vice-président de la commission de la Haute autorité de la santé de la vaccination.

Daniel Floret, professeur de pédiatrie et vice-président de la commission de la Haute autorité de la santé de la vaccination. 

Une centaine de médecins pour 100.000 habitants

Pour former et suppléer les personnels de santé dans cette mission, une réserve sanitaire est mobilisée sur le territoire depuis le 6 avril et jusqu’en septembre prochain. « Une rotation – toutes les trois semaines – sera réalisée, permettant de relancer le service de la PMI. Les professionnels venant de métropole renforceront les structures existantes, au moins pendant la période de formation« , indique le conseiller médical de l’ARS OI.

Selon Daniel Floret, l’insuffisance de personnels est due en grande partie à l’insuffisance de personnels sur le territoire mais également au fait que les structures qui assurent la vaccination, et notamment la PMI, ne sont pas « forcément opérationnelles » à l’heure actuelle. En effet, tandis que la métropole compte une moyenne de 400 médecins pour 100.000 habitants, le 101ème département ne dénombre qu’une centaine de médecins pour la même densité d’habitants. « C’est donc plus qu’un désert médical« , a déploré Issa Issa Abdou.

Une situation que le taux de naissances sur l’île aux parfums – le plus élevé d’Europe avec 800 naissances par mois – rend encore plus difficile à gérer. « Nous n’avons pas forcément de personnels pour couvrir, de manière absolue, ces 800 naissances« , a regretté Abdon Goudjo, conseiller médical à l’Agence régionale de santé océan Indien (ARS OI).

Une session de formation des infirmiers et puéricultrices de la Protection maternelle et infantile (PMI) avait lieu, lundi matin, dans les locaux de la DJSCS.

Une prépa médecine à Mayotte ?

À ces constats s’ajoutent quelques défaillances techniques qui auraient été constatées au sein de l’administration centrale de la PMI assurant la prise en charge des enfants. « Il y a eu une dégradation du service depuis ces quatre dernières années avec un manque de personnels renouvelés. Il va falloir qu’ils [les responsables de la PMI, ndlr] trouvent des moyens de le rendre plus attractif afin d’attirer les professionnels. Actuellement, c’est une des difficultés du département« .

Afin d’y remédier, le Département a pour projet d’ouvrir une classe préparatoire en médecine en septembre prochain. »Nous avons déjà organisé des réunions et nous allons continuer entre l’ARS et le rectorat. C’est un pari qui est en train de prendre forme. Nous devons préparer l’avenir, notre avenir« , a annoncé le vice-président du conseil départemental en charge du social lundi. À Mayotte, le numerus clausus – nombre restreint d’étudiants à pouvoir accéder à la deuxième année de médecine – exclut de fait les étudiants mahorais. « Nous allons miser sur nos jeunes Mahorais et sur leur amour pour Mayotte. Nous souhaitons former de futurs médecins mahorais qui resteront à Mayotte pour construire le futur« .  

Sénateur Thani Mohamed Soilihi : Je travaille pour les générations futures

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(Entretien paru le vendredi 29 mars 2019)

Évolution institutionnelle, amendement en faveur de la lutte contre l’immigration clandestine, élections présidentielles en Union des Comores, mais aussi coopération régionale ou travail de la Justice, le sénateur Thani Mohamed Soilihi répond à nos questions.

SUR LE DÉPARTEMENT

Mayotte Hebdo : Vous portez avec le Conseil départemental le projet d’évolution institutionnelle, qui tend à transformer le département en département-région. Non sans inquiétudes. Où en est le processus ?

Thani Mohamed Soihili : Il serait vraiment opportun que les gens se calment sur ce sujet. C’est une proposition d’évolution institutionnelle émanant d’un groupe de travail du Conseil départemental que j’ai transformé en proposition de loi. J’ai mis la proposition sur la table pour que chacun puisse justement y apporter des suggestions de modifications, d’ajouts, ou de retraits de certains points. Au lieu de ça, on entend des commentaires complètement ubuesques, provenant soit de gens qui n’ont pas lu le projet, soit qui l’ont lu, mais qui n’ont manifestement pas compris.

Il y a une chose très simple à comprendre : en votant il y a 10 ans pour la départementalisation, il s’agissait déjà d’un projet de département exerçant les compétences d’une région. C’est donc une suite logique. Aujourd’hui, pourquoi y a-t-il besoin d’évoluer ? Parce qu’au bout de 10 ans, on se rend compte de deux choses : non seulement la compétence départementale n’est pas aboutie, avec le volet social qui reste à parfaire ; mais les compétences régionales qui sont déjà sur le papier n’ont pas non plus les dotations qui vont avec. Leur exercice n’est donc pas clair.

Les Mahorais ne cessent de comparer le développement de Mayotte avec celui de La Réunion. Ils citent notamment la route du Littoral et celle des Tamarins, qui sont des projets qui coûtent plusieurs millions, voire des milliards d’euros. Nous, pour une malheureuse piste longue ou un malheureux contournement de Mamoudzou, on n’arrive pas à mettre en place les projets. Mais la différence est que les grands projets de La Réunion sont portés par la région. Elle a plus de moyens qu’un département. Cela me semble aller de soi.

MH : La grande crainte qui émane de ce projet est d’amener Mayotte, à terme, vers l’autonomie. Puisque ce n’est pas le cas, qu’est-ce qui vous parait mal compris ?

TMS : On ne peut pas aller vers plus d’autonomie, ou vers l’article 74 de la Constitution, sans passer par un référendum. Il faut être clair là-dessus. Je pense que la confusion vient du fait que la collectivité unique – le département-région, dont nous avons été les premiers à bénéficier – a depuis été copiée par la Guyane et la Martinique, qui sont département depuis 70 ans. Or, il est vrai que les Guyanais pourraient peut-être être intéressés par un statut plus autonome. Je dis bien « peut-être», car en discutant avec certains collègues guyanais, ils ne sont pas du tout encore dans cette démarche-là.

Mais quand bien même, aujourd’hui, s’ils avaient l’idée d’évoluer, il faudrait que cela soit validé au niveau constitutionnel. Cela doit partir d’une volonté, et nous n’avons pas cette volonté-là à Mayotte. Dans ce texte, je mets au défi quiconque de me dire quel article ou quelle disposition du texte pourrait y mener. Ce qui se trouve dedans, c’est l’exercice clair et entier des compétences régionales et des compétences départementales. Les Mahorais n’ont jamais aspiré à un statut qui tendrait vers l’autonomie, je ne vois pas ce que ça vient faire dans la discussion.

Par les temps qui courent, cela fait bien de suspecter tout le monde de tout et n’importe quoi, mais encore une fois, dans ces travaux, il n’y a rien qui puisse permettre d’avoir ces suspicions.

« NOUS VIVONS AVEC DES VOISINS, QU’ON LE VEUILLE OU NON »

Autre explication possible : lorsque le Conseil départemental a parlé de ces travaux, il a été question de supprimer le terme « département ». Mais j’ai été parfaitement clair : j’ai demandé que le nom soit celui de « département-région » pour éviter toute ambigüité. Il s’agit d’un département pleinement et entièrement, et d’une région pleinement et entièrement.

MH : Nous parlons de compétences, mais le Département a encore du mal à assumer celles qui sont les siennes. N’est-il pas trop tôt pour lui demander d’assumer celles d’une région ?

TMS : Ce n’est pas trop tôt, et j’ai même envie de dire que c’est déjà trop tard. C’est en effet prévu dans le texte : normalement, le Conseil départemental d’aujourd’hui devrait, dans les faits et sans que l’on ait quoi que ce soit à changer, exercer les compétences d’une région. C’est d’ailleurs ce qu’il se passe en matière de formation. Ce que nous souhaitons, c’est de la clarification. Les missions incombant à la région et qui doivent être exercées par la collectivité de Mayotte doivent être claires, et avec les budgets correspondants.

Par ailleurs, moi je ne travaille pas pour les gens qui sont en place, mais pour les générations futures. Préparons donc les choses pour elles. On parle des générations en place, mais qui vous dit que le président Soibahadine sera candidat à sa propre succession ? Et si c’est le cas, qui vous dit qu’il sera réélu ?

Ceux qui ont des doutes sur la capacité du Conseil départemental à se gérer à l’heure actuelle, alors qu’ils soient candidats pour prendre les reines derrière. Qui sont ces défaitistes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez ? Au lieu d’être courageux et candidats pour influer sur les évènements, ils préfèrent dire « On ne change rien », tout en disant « Cela ne va pas en ce moment. » J’ai un métier, la politique n’est pas ma profession, alors je ne fais pas ça pour la génération actuelle. Moi, j’espère sincèrement que nos enfants et petits-enfants seront mieux que nous, et ferons mieux que nous.

MH : La fenêtre est assez courte pour ce projet de loi puisque c’est cette année qu’il doit être inscrit…

TMS : C’est en quelque sorte l’année de la dernière chance, oui, car un tel projet ne sort pas d’un chapeau, cela date de la précédente mandature. Si on veut rattraper le calendrier des prochaines élections régionales en 2021 donc, c’est maintenant ou jamais. Cette proposition, je ne souhaite pas qu’elle soit autonome : je l’ai concocté à l’issue des travaux du Conseil départemental et j’espère qu’elle pourra se greffer en totalité ou en partie au projet gouvernemental du Plan Mayotte qui, dans sa mesure 48, aborde cette évolution institutionnelle. Je tâche de nous raccrocher au wagon, mais il faut arrêter de faire du surplace. Le danger de ces discussions stériles est-ce que le gouvernement ne voient pas de consensus ni accord.

MH : Le Conseil départemental est dans la tourmente, avec la mise en examen du président Ramadani et de cinq de ses collaborateurs. Si la présomption d’innocence prévaut, cela ne porte-t-il pas tout de même un coup de plus à la crédibilité des élus locaux ?

TMS : J’ai l’habitude de ne jamais commenter ces affaires au nom de la séparation des pouvoirs judiciaires, législatifs et exécutifs. Je ne le ferai donc ni pour la procédure ni pour les faits présumés. Toutefois, dans une démocratie, il est important que chacun fasse son travail et que chaque compétence soit exercée. Aujourd’hui, si la Justice s’intéresse à des faits considérés comme litigieux, nous avons le devoir de lui faire confiance. Elle doit aller jusqu’au bout.

Pour les personnes concernées, cela n’est jamais agréable, et humainement elles ont tout mon soutien, quel que soit le bord politique. Mais démocratiquement, cela ne doit pas nous inquiéter, car la Justice est l’un de ces opérateurs de régulation. Il faut que l’on sache s’il y a ou non des choses répréhensibles. Si ce n’est pas le cas, alors tant mieux. Si la culpabilité de ces personnes devait être retenue, alors la Justice sera passée conformément à ce qu’il se passe dans une démocratie.

 

INTERNATIONAL

MH : Votre amendement portant adaptation du droit du sol à Mayotte est désormais effectif. On sait qu’il va nécessiter un temps de mise en place puisque les officiers d’état civil doivent y être formés, notamment. Mais a-t-on déjà des premiers retours ?

TMS : La mise en route est complètement d’actualité puisque le 27 mars, je dois intervenir avec le Procureur de la République* lors de la formation des officiers d’état civil pour qu’ils sachent comment procéder. Il est donc encore trop tôt pour avoir des résultats et tirer les premières conclusions.

Je le répète : ce n’est pas la potion magique pour lutter contre l’immigration clandestine, mais c’est un élément de plus dans l’arsenal législatif. Il faut également lutter contre le travail illégal, contre les marchands de sommeil, contre les reconnaissances de paternité de complaisance, contre les faux documents, etc. Quand tout ça sera fait de manière concomitante, alors on pourra espérer voir des résultats.

Toutefois, sans dire qu’il y a un lien de cause à effet, depuis que l’on parle de ces amendements, avec la « campagne de sensibilisation » qui est menée autour, il semblerait que les reconnaissances frauduleuses aient chuté de 30 %. J’espère que cela a un lien avec ces amendements, car cela tendrait à démontrer que oui, l’immigration clandestine n’est pas un problème insoluble et qu’avec des moyens et de l’énergie on peut arriver à des résultats.

MH : Ce n’est pas un problème insoluble, non, mais c’est un problème qui se fait pressant. Les derniers chiffres du recensement montrent en effet que près de la moitié de la population est étrangère. Bien que l’on perçoive une prise de conscience de l’État de la situation de Mayotte, notamment avec les rapports récents de la commission des Affaires étrangères et de la commission des Lois**, le chantier demeure immense. Quelles seront les prochaines étapes pour accélérer la régulation de la question migratoire ?

TMS : Je vois trois étapes pour ma part, avec en premier lieu l’accentuation de la lutte contre l’immigration clandestine afin que les personnes en situation irrégulière présentes sur le territoire puissent repartir. Si on veut construire un territoire comme Mayotte, on ne peut pas faire l’économie de cela. Il faut ensuite aller plus loin, l’intensifier. En ce sens, les propos tenus par le président de la République lors du Grand débat avec les maires ultramarins, évoquaient l’équivalent du plan Harpie mis en place en Guyane. J’attends avec impatience que cela puisse avoir lieu avec une grande campagne incluant possiblement les militaires, pour donner un coup de fouet à cette lutte.

Enfin, il y a un troisième élément dont personne ne semble parler. Il s’agit de la fixation ou du retour des Mahorais partis de chez eux. Le solde migratoire est négatif : il y a plus de départs que d’arrivées malgré l’immigration clandestine. C’est quand même une tragédie ! On ne va pas fixer les Mahorais avec des paroles, mais avec une meilleure attractivité : baisse de l’insécurité, création d’emplois, etc. C’est aussi important, voire plus important, que le reste que les Mahorais puissent rester et s’épanouir sur leur territoire.

MH : Dimanche 24 se déroulait le premier tour de l’élection présidentielle de l’Union des Comores, à l’issue duquel Azali Assoumani a été réélu. On sait le contexte sur place tendu avec les accusations de coup d’État constitutionnel portées contre le président, mais aussi un climat insurrectionnel à Anjouan il y a quelques mois. Sensibilisez-vous le gouvernement aux conséquences que cela peut avoir sur Mayotte ?

TMS : Le gouvernement est évidemment conscient des répercussions possibles sur Mayotte. Il faut être réaliste : ce sont des voisins immédiats et malheureusement, tout ce qui se passe chez eux peut avoir des conséquences chez nous. Le gouvernement a anticipé ce moment très sensible en suspendant les discussions menées avec les Comores sur l’accord-cadre à conclure. C’est tout à fait normal que l’on ne mélange pas les choses dans ces moments et que l’on attende.

Mais il faut être réaliste : on voit bien qu’une partie de la solution se trouve dans notre capacité à dialoguer avec nos voisins – pas seulement les Comoriens, mais tous nos voisins – et à coopérer en vue de ce qu’on appelle aujourd’hui la coopération régionale. Il est important de participer à des actions de codéveloppement afin de fixer chez elles les populations qui sont attirées par notre territoire, et d’apaiser nos relations. Nous devons nous engager dans cette démarche sérieuse, car nous pouvons aussi avoir à gagner. Le Mozambique, par exemple, est un pays à fort potentiel avec qui nous avons le swahili en commun. C’est cette vision globale que j’aimerais qu’on ait à l’esprit plutôt que de rester obnubilé par ce qu’il se passe aux Comores.

MH : Les négociations autour de l’accord-cadre reprendront donc après ?

TMS : Nous n’avons pas le choix. Nous sommes français et européens, mais nous vivons avec des voisins, qu’on le veuille ou non. Une entente intelligente est préférable à des relations uniquement fondées sur la menace et la peur. Il faut arrêter avec ces visions du chaos. On doit continuer à lutter contre l’immigration clandestine, mais continuer à prôner des rapports apaisés avec notre voisinage.

 

* Entretien réalisé le lundi 25 mars.

**Mayotte Hebdo n°868 et 871.

L’incroyable histoire de l’îlot Mbouzi

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Ce lundi, Vincent Boullet, botaniste et chercheur à l’université de Bretagne occidentale, animera dans le cadre d’un café Naturaliste une synthèse de ses travaux au restaurant La Croisette, à 18h, où il expliquera comment la mise en réserve de l’îlot Mbouzi a permis d’y protéger et d’y favoriser le développement de la végétation naturelle.

 

Michel Charpentier (à g.), le président de l’association Les Naturalistes de Mayotte, et Vincent Boullet, botaniste et chercheur ayant fait de nombreuses missions sur Mayotte depuis 2003, ont raconté leurs anecdotes sur l’îlot de Mbouzi au cours d’un point presse.

Très bon connaisseur de la flore et de la végétation de Mayotte pour y avoir fait de nombreuses missions depuis 2003, Vincent Boullet connaît plus particulièrement l’îlot Mbouzi : un monde insulaire vaste de 80 hectares, situé en plein cœur du lagon et dont le point culminant atteint 153 mètres. Un îlot qu’il s’amuse à définir comme « une petite Grande-Terre en miniature« .                                                                                           

Pour le chercheur, plusieurs facteurs expliquent l’originalité de cette île, devenue réserve naturelle en 2010. Tout d’abord son relief, qui génère  « une étonnante biodiversité et des effets de crêtes« , mais aussi ses vents d’alizés du sud-est qui dessèchent la végétation, « essentiellement des plantes à feuilles caduques« . Mais ce n’est pas tout. L’endroit se caractérise par une diversité de substrats géologiques. Trois grands types de roches s’y dégagent : les phonolites, les basaltes et les scories.

 

Première photo aérienne en 1949

Le premier destin humain s’y dessine en 1936, avec l’arrivée d’une communauté de lépreux. « Quarante malades se sont installés sur la baie des makis. Leur nombre a même atteint 150 entre 1940 et 1950« , raconte Vincent Boullet. Vivant en autarcie, le groupe cultive du manioc, du riz et du maïs, les plantes des bananiers et des orangers, pèche, élève un troupeau de chèvres et cultive du tabac pour le revendre et acheter des vivres, probablement au cours des va-et-vient des autorités sanitaires. « Un chercheur a réalisé une étude durant la période de la léproserie, mais il n’a pas trouvé de photos. »

En effet, le premier cliché aérien de l’îlot remonte à 1949 lors des premières couvertures de l’Institut géographique national (IGN). Sur cette image se dévoile une agriculture abondante, des pentes de 40 à 50 degrés et des reliques de boisement. Trois villages font aussi leur apparition autour de la communauté. « Les Mahorais se trouvaient derrière, sous les arbres, les Grands Comoriens à l’ouest et les Anjouanais à l’Est. Ces derniers avaient construit une trentaine de bangas, pour une population estimée à une quarantaine de personnes. Mais nous n’avons aucune information sur eux, nous ne savons quand ils sont apparus. »

Une vingtaine de familles de Passamaïnty

Le départ des quinze derniers lépreux, en 1955, sonne comme une trêve. Jusqu’en 1968, lorsqu’une vingtaine de familles venues de Passamaïnty décide de s’implanter. « Le grand plateau au pied des montagnes a des terres très fertiles, donc il y avait un réel intérêt agricole. » L’île se reboise alors très rapidement, grâce à l’aide de la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) qui plante des bois noirs. « À un moment, nous avions tendance à privilégier les espèces exotiques alors qu’aujourd’hui, ce sont davantage des espèces indigènes pour limiter l’érosion. »

Le conte de fée prend fin en 1992 au terme d’une évacuation manu militari. En effet, la propriété de la terre est revendiquée afin d’y exploiter une grande carrière. « Il y a eu un certain nombre d’écrits dans les journaux et un procès. » Une bataille juridique s’engage alors, au terme de laquelle la revendication de propriété pour usage commercial est jugée illégale en 1997.  L’association Terre d’asile y prend alors ses quartiers, occupant trois hectares du territoire. Elle  y implante alors des makis, dont le nombre atteint 750 individus en 2010. Mais cette initiative n’a pas que des effets positifs puisque « leurs placettes de nourrissage surélevées ont eu comme conséquence la présence de 20.000 rats sur l’île. »

Depuis son passage au statut de réserve naturelle, seuls des braconniers osent encore s’y aventurer, paradoxalement. « L’accès n’est pas interdit mais il est compliqué« , explique Michel Charpentier, le président de l’association Les Naturalistes de Mayotte. Il n’existe en effet aucun sentier praticable, excepté la baie des makis, et la surface des plages est réduite. Parmi les restrictions prévues dans le cadre du statut protecteur, il n’est pas possible de jeter l’ancre ou encore de pêcher dans la zone marine qui entoure l’îlot, sauf en pirogues. Les bivouacs et les feux y sont naturellement prohibés, tout comme le portage de produits végétaux, animaux ou minéraux.

Un choix tout à fait compréhensible puisque l’histoire humaine atypique et le passé agricole de Mbouzi ont ravagé entre 95 et 98 % de ses terres au cours de toutes ces années d’exploitation. Avant que l’environnement, doté d’une très grande richesse et diversité, ne reprenne finalement ses droits naturels. Intitulé « L’îlot Mbouzi, un destin de nature unique aux Comores« , le prochain café Naturaliste animé par Vincent Boullet risque bien de vous laisser sans voix… Rendez-vous ce lundi 8 avril, à 18h, au restaurant La Croisette.

Lavie Maturafi : Doctorante en sciences du langage

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ORIGINAIRE DE BARAKANI DANS LA COMMUNE DE OUANGANI, LA JEUNE TRENTENAIRE LAVIE MATURAFI EST SPÉCIALISTE DU LANGAGE. ELLE TRAVAILLE NOTAMMENT SUR LA LANGUE MAHORAISE ET CE CONCEPT QU’ELLE APPELLE LE « SHIMAHOZUNGU ».

La linguistique n’était pas le choix initial de Lavie Maturafi. Après un baccalauréat littéraire obtenu au lycée de Sada en 2007, la Mahoraise originaire de Barakani s’envole pour l’Hexagone où elle entame une licence de psychologie à l’université Paul Valéry de Montpellier (34). « Je ne m’étais pas assez renseignée sur le parcours », reconnaît la jeune femme qui décide de se réorienter à la fin de la première année. « Le changement a été brutal », se rappelle-t-elle. « Je n’avais jamais été à la fac, jamais pris de cours en amphithéâtre. Je ne m’y retrouvais pas du tout ».

Une fois en licence Sciences du langage, Lavie Maturafi est « dans son élément ». L’étudiante de l’époque, ravie de cette « continuité », donne enfin un sens à ses études post-bac. Le cursus propose notamment d’intéressantes options pour la jeune femme, tels que des cours de communication et de lettres modernes. Une fois sa licence en poche, Lavie Maturafi poursuit avec un master 1, puis un master 2 dans le même domaine. Son premier mémoire s’intitulera « Analyse des discours médiatiques, institutionnels et politiques ». Un thème choisi avec l’objectif d’analyser les discours radiophoniques et les textes de presse, entre autres.

En master 1, l’étudiante de l’époque se penche sur la gestualité et la mimogestualité de Nicolas Sarkozy. Elle lui accordera son mémoire entier. « Je ne savais pas où j’allais avec Nicolas Sarkozy », confie Lavie Maturafi qui préfère traiter de sa langue maternelle en master 2. Un projet sur lequel elle avait déjà entamé une première ébauche en licence, lors d’un sujet sur les langues du monde où elle avait abordé celles de Mayotte. « Les questionnements ont commencé à se bousculer dans ma tête. Je n’avais pas pris conscience que le shimaoré pouvait s’écrire », déclare Lavie Maturafi. Son deuxième mémoire s’intitule « Étude prosodique du français et du shimaoré dans le parler quotidien et celui des médias ».

Elle y confronte les discours de la chroniqueuse radio de Mayotte 1ère, Saandati Sorribas à sa belle-sœur Fostin. « Je voulais comparer le parler radiophonique et le parler du quotidien », commente Lavie Maturafi.

Avec une amie de la faculté, elle met également en parallèle le discours de Flavie Flament, animatrice de télévision et de radio française afin de « dégager les spécificités des différents discours », explique-t-elle. Pour le cas de Mayotte, Lavie Maturafi remarque que dans les deux discours, le français et le shimaoré s’entremêlent. Constatation qu’elle déploiera dans sa thèse une fois son master 2 en poche.

SHIMAORÉ VS LANGUE FRANÇAISE

« Le français et le shimaoré à Mayotte : influences réciproques », tel est le nom de la thèse de Lavie Maturafi, sur laquelle elle travaille actuellement. En effet, dans un discours censé être tenu en shimaoré, les interlocuteurs insèrent très souvent des termes français. Un mélange des deux langues que la linguiste appelle « le shimahozungu ». Sous la direction d’Agnès Steuckardt de l’université de Montpellier 3, Paul Valéry, le projet de thèse a été motivé par son professeur Fabrice Hirsch. « Durant mon master 2, j’avais eu du mal à trouver de la documentation sur le shimaoré », déplore Lavie Maturafi. Encouragée par son professeur, elle décide de « creuser » et de récolter un maximum d’informations sur la langue mahoraise et cet emboîtement du français et du shimaoré.

Doctorante et future linguiste

À tout juste 30 ans, Lavie Maturafi est doctorante et future linguiste. Ses travaux portent sur le shimaoré, qu’elle souhaite contribuer à formaliser dans sa forme écrite.

 

CE QU’ILS EN DISENT

Djaoulati, soeur de Lavie Maturafi

« Une lionne »

« C’est une femme battante qui sait ce qu’elle veut, prête à faire des sacrifices pour y parvenir. Pour arriver à ce stade, elle a beaucoup souffert. Elle a dû se battre, même maintenant, pour faire reconnaître son travail. Lavie est une lionne. Une femme de caractère qui arrive à s’imposer. Elle est un exemple ».

« APPRENDRE QUI NOUS SOMMES RÉELLEMENT »

UNIFORMISER LE SHIMAORÉ À L’ÉCRIT

Le shimaoré est une langue de tradition orale qui ne connaît aucune transcription écrite officielle. Épaulée par divers chercheurs issus de divers horizons, la première étape a été de définir un alphabet mahorais. « C’est important de voir comment on allait écrire les sons de la langue », explique la linguiste. « Il faut différencier absence d’écriture et absence d’alphabet fixe. Le shimaoré et le kibushi sont certes de tradition orale, mais les langues s’écrivent depuis de nombreuses années. Tant à travers les caractères arabes que les caractères latins », fait remarquer Lavie Maturafi qui souligne tout de même que « les locuteurs non-avertis se calquent généralement sur le système du français ».

L’écrit reste une des difficultés majeures de la langue locale.

En prenant l’exemple de la danse traditionnelle « deba », nous pouvons constater plusieurs écritures différentes : « debaa » ou encore avec l’accent aigu « déba », si on francise le mot. Dans son travail de recherche, Lavie Maturafi s’est concentrée sur trois alphabets : celui de l’association mahoraise de promotion des langues locales Shimé, celui du linguiste mahorais Haladi Madi et celui du Groupe de recherche sur le plurilinguisme à Mayotte (GRPM) dirigé par le professeur Foued Laroussi. Un choix scientifique s’impose, elle se focalise sur l’alphabet de Haladi Madi. « Tous les trois avaient raison, mais j’ai fait le choix de suivre l’alphabet du linguiste Haladi Madi et de l’associer à celui de Foued Laroussi sur un seul son, car je n’étais pas totalement d’accord avec tous ses choix », explique la jeune linguiste.

En effet, les trois étaient en concordance sur la transcription des consonnes. Un bémol, les voyelles sont quant à elles plus difficiles à retranscrire. Lavie Maturafi est notamment dubitative sur la « nasalité de la langue », accent circonflexe ou tilde ? « Haladi Madi propose un accent circonflexe, l’association Shimé un tilde, couramment utilisé dans l’alphabet international », explique-t-elle.

Tant de questions pour faciliter l’apprentissage et l’écriture du shimaoré. « Chaque graphie doit se rapprocher au maximum du son entendu pour établir l’alphabet mahorais ». À titre de rappel, afin d’être reconnue en tant que langue régionale et qu’elle soit enseignée dans les écoles, la langue mahoraise doit être formalisée à l’écrit.

UNE HISTOIRE AVANT 1841

À l’initiative du Conseil départemental, un projet de création d’un Institut des langues et des civilisations serait en cours d’élaboration. Un moyen « d’apprendre qui nous sommes réellement », explique Lavie Maturafi qui ajoute qu’une ouverture vers la région serait également de mise. « L’idée est d’arrêter d’insulariser tout ce qui passe ici. En se basant sur ce que les autres font à l’extérieur du territoire, on pourrait mieux se comprendre ».

Par le biais de cet institut, les responsables souhaiteraient procéder à de la recherche, de l’information « et travailler sur la civilisation, l’histoire de Mayotte avant 1841 parce qu’on a eu une histoire avant cette date », indique la jeune linguiste qui participera au projet via ses travaux de recherche.

CE QU’ILS EN DISENT

Salami, compagnon de Lavie Maturafi

« Une femme engagée »

« Lavie est passionnée par ce qu’elle fait. Je dirai carrément qu’elle est perfectionniste. C’est une femme engagée et très passionnée par son domaine ».

La tortue en fête à Pamandzi

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La Fête de la tortue débarque sur la place des Congrès de Pamandzi le samedi 6 avril, de 9h jusqu’à 20h. Organisée par l’association Oulanga Na Nyamba, les festivités s’ouvriront au rythme des danses traditionnelles, avant un grand nettoyage du quartier. Jusqu’à 17h, plusieurs stands permettront au public de découvrir les tortues marines et leur environnement, à travers des associations comme Yes We Can Nette, le réseau Remmat, la fédération Mayotte Nature Environnement, TsiÔno et le parc marin. Oulanga Na Nyamba proposera également plusieurs ateliers ludiques. Puis, de 17h45 à 20h, la soirée s’ouvrira en présence de l’association Chigoma Mahaba, avant une conférence dédiée aux tortues. Après la projection d’un film, un débat sera organisé. Enfin, à 20h, Diho viendra se produire en concert. Toutes les activités seront gratuites. Buvette et repas sont proposés sur place.

Cotisations sociales : cinq ans d’impayés

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Un Haut conseil de la commande publique dans le secteur du BTP a été mis en place jeudi. L’occasion d’aborder les difficultés, pour les professions libérales et notamment les architectes, de participer aux commandes publiques. La raison ? Un problème informatique empêcherait les professionnels de mettre à jour leurs cotisations à la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM), les excluant de fait des marchés publics. Explications.

Les acteurs du secteur du Bâtiment et des travaux publics (BTP) étaient réunis jeudi à la Société immobilière de Mayotte (SIM) pour créer un Haut conseil de la commande publique (HCCP). Ils ont notamment abordé les perspectives de programmation de travaux pour la période 2019-2021, un sujet sur lequel Pierre Sadok, vice-président du Syndicat des architectes de Mayotte et premier conseiller mahorais de l’Ordre national des architectes, a réagi. D’après lui, dans le département, les professions libérales et notamment les architectes – une dizaine en libéral sur les 30 installés à Mayotte – auraient cinq ans de retard de cotisations auprès de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM).

Dans le 101ème département français, c’est la CSSM qui centralise les cotisations sociales et patronales. Chaque année, comme en métropole, les professionnels libéraux sont tenus de faire une déclaration de leurs revenus sous le régime des Bénéfices industriels et commerciaux (bénéfices réalisés par des personnes physiques ou par des sociétés soumises à l’impôt sur le revenu, provenant de l’exercice d’une profession commerciale, industrielle ou artisanale). Or, depuis plus de cinq ans, le paiement de leurs cotisations annuelles est bloqué. En cause, un potentiel bug informatique rendant la connexion – primordiale – entre la Caisse de sécurité sociale de Mayotte et celle de métropole impossible.

Des milliers d’euros à rembourser

« Chaque année, je viens pour faire ma déclaration de revenus et tous les ans, on me refuse le règlement. La première année, les professionnels payent des sommes forfaitaires puisqu’ils n’ont pas de chiffre d’affaires mais il y a cinq ans que je n’ai plus rien payé« , assure Pierre Sadok. Un problème qui condamne les professionnels libéraux de l’île aux parfums, en retard sur leurs cotisations, à retirer leur candidature à des appels d’offres. « J’ai été sollicité, il y a quelques mois, avec un groupement de bureaux d’études pour un appel d’offres du vice-rectorat mais, évidemment, je n’ai pas pu y répondre. Je suis donc obligé de travailler avec des privés comme tous mes collègues« , explique le vice-président du Syndicat des architectes de Mayotte.

En outre, les architectes craignent d’être redevables sur ces cinq dernières années. « À Mayotte, nous avons des trésoreries très fragiles. Vous imaginez si nous devons tout payer ? C’est un rappel de cotisations qui pourrait aller de 10.000 euros à plusieurs dizaines de milliers d’euros pour certains« , affirme le premier conseiller mahorais de l’Ordre national des architectes.

Enfin, certains professionnels libéraux comme les architectes doivent faire des formations obligatoires chaque année. « Par période de trois ans, nous avons soixante heures de formation« . Or, les professionnels libéraux sont obligés de payer « plein pot » les formations. « Nous payons 500 euros la journée de formation. Cependant, si nous étions à jour, nous paierions seulement 20% de cette somme, soit cent euros. Cent euros, je peux payer, mais 500 euros, c’est impossible« .  

« Pas de rappel de 2014 à 2018 »

Après avoir écouté les problèmes des professionnels libéraux sur la question des cotisations sociales, la vice-présidente de la Caisse de sécurité sociale, Carla Baltus, a affirmé que ce sujet avait été « abordé » par ses équipes. « Nous avons décidé de ne pas faire de rappel pour la période de 2014 à 2018. Depuis le 1er janvier dernier, chaque professionnel peut faire une demande d’attestation à la CSSM. Il pourra alors, légalement, répondre à des appels à projet« .

Pourtant, d’après Pierre Sadok, un arrêté préfectoral ou ministériel aurait dû être publié mais « il semblerait que ce ne soit pas encore le cas […] J’étais en rendez-vous, il y a trois semaines de cela avec le secrétaire général de la préfecture. Je lui ai exposé les faits et il est tombé des nues alors que c’est une situation qui ne concerne pas que les architectes« , déplore le chef d’entreprise. Courant avril, il s’attachera à écrire un courrier officiel, signé par l’Ordre national des architectes, à l’attention du préfet et du secrétaire général de la préfecture. « Il est essentiel de trouver des solutions, ce n’est plus possible« .

« La vie aux US est encore mieux que dans les films »

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Success story pour Kassim Abdoul An ziz. Le Pamandzien vit désormais à Indianapolis, aux États-Unis, où il mène sa carrière avec ambition et plaisir. Mayotte, il y pense régulièrement, mais n’a pas encore prévu d’y revenir. À moins que…

« J’ai eu une enfance tout à fait correcte à Pamandzi, ne vivant ni dans le besoin ni dans l’opulence totale. Depuis tout petit j’ai intégré des valeurs telles que le travail, la prise de risques, la détermination à faire mieux que les autres, l’humilité, mais avec la volonté de viser haut et très vite », attaque Kassim Abdoul Anziz, comme pour rappeler que rien n’est impossible. Et de citer le chanteur américain Frank Ocean, avec une devise qu’il a fait sienne : « Work Hard in silence, let the success be your noise » (« Travaille en silence, laisse le succès être ton bruit », ndlr).

Né à la maternité de Dzaoudzi en 1991, parti à l’âge de 11 ans en métropole avec ses parents, le Mahorais vit depuis octobre 2018 à Indianapolis, aux États-Unis, où il met toute sa détermination au service de sa carrière au sein de Faurecia, une compagnie qui oeuvre dans le secteur de l’équipement automobile, spécialisée dans la fabrication de systèmes d’échappements, de sièges automobiles et de systèmes d’intérieur (tableaux de bord).

La suite logique d’un parcours déterminé. « J’ai obtenu mon baccalauréat Économique et social en 2009 », expliquet- il en se rappelant : « J’ai suivi un parcours sans accrocs, mais sans notes extraordinaires non plus. Il faut voir l’école comme un moyen de réussir en ayant conscience de ses points forts et de ses points faibles. Dès le lycée, j’ai ainsi su que j’étais bon dans les matières économiques et politiques. J’ai joué avec les coefficients pour y arriver. Il n’y a pas de honte à cela. J’ai pleinement exploité le système scolaire et sa manière de sanctionner le succès ou l’échec. »

S’en suit la période universitaire, « très formatrice » : « J’ai  hésité entre devenir homme politique ou économiste. J’ai donc fait une double licence Sciences économiques et, en parallèle, Science politique, à Lyon. C’était très dur, mais j’ai joué là aussi avec les coefficients et mes points forts. Quand on veut, on peut ! » C’est là que ses plans changent. « Ayant obtenu mes deux licences, je suis tombé amoureux d’un métier en pleine croissance : les achats », se rappelle Kassim. Il s’oriente alors vers un Master dans ce domaine, « obtenu haut la main » et débute sa vie professionnelle en intégrant la société pour laquelle il travaille encore aujourd’hui. Numéro un mondial du secteur, Faurecia est présente dans 34 pays : « Pour faire simple, trois voitures sur quatre dans le monde sont équipées d’un produit de la compagnie, et même à Mayotte », rigole-t-il. Une implantation dans de multiples pays qui lui permet de s’envoler vers les States en octobre 2018 : « Mon entreprise me fait confiance et me donne plus de responsabilités. Je suis en charge d’une famille de produits dans toute la zone Amérique du Nord – États-Unis, Canada et Mexique. C’est une reconnaissance de mon travail, car c’est normalement un métier qui demande de la séniorité. »

« Mieux que dans les films »

Un mode de vie qui sied parfaitement à Kassim : « La vie aux États-Unis est encore mieux que dans les films, elle y est assez agréable. » Le tout malgré les différences avec la France, et plus encore avec Mayotte. Parmi elles, « L’hiver rude à certains endroits. La vague de froid récente laissait constatait des températures entre -30 et 60 degrés ! » ; mais aussi des habitudes quotidiennes autres : « Les Américains mangent à des heures différentes de ce que l’on peut observer en Europe ou même à Mayotte. Le déjeuner par exemple débute à partir de 11h. Le dîner à partir de 17h. Vers 21h la plupart des restaurants sont fermés, sauf les chaînes qui ouvrent 24h/24h. On peut aussi faire ses courses toute la nuit, car de nombreuses enseignes restent ouvertes. Le code de la route y est aussi plus simpliste. Le dépassement par la droite y est toléré, il n’y a que peu de panneaux stop, plutôt des « cédez le passage ». On peut aussi franchir un feu rouge si on tourne à droite. »

Contrairement à la France, la voiture a encore de beaux jours devant elle aux States :  » Le train ici est peu développé, ou plutôt délaissé. L’automobile est le moyen de transport par excellence. Les Américains peuvent rouler des heures et des heures par habitude, ils aiment les road-trips. Le carburant, lui, ne vaut pas grand-chose. Je fais le plein pour environ 25 euros. Voilà pourquoi il y d’énormes voitures qui circulent ici. « 

Et puis, il y a les avantages à vivre de l’autre côté de l’Atlantique, comme on dit. Un exemple ? « Les Américains adorent le cinéma. Les films peuvent sortir ici facilement trois à six mois avant l’Europe, sauf s’il s’agit de gros blockbusters mondiaux. » En somme : le rêve américain, mais éveillé.

Enfin, il y a cette possibilité de réussite. En ce sens, « Je dirai que le pays me correspond mieux. Les ambitions sont affichées sans filtre, l’argent n’est pas un tabou et je gagne très bien ma vie. Je garde mon humilité et cet objectif de réussite car je veux être un de ceux qui influencent leur métier, un point de référence. » Et pour convaincre : « À tous les jeunes, j’aimerais dire qu’il n’y a plus de frontières ni de barrières quand on est déterminé. D’autant qu’en tant que Français, il y a des accords et des visas qui facilitent la poursuite d’un carrière ici. »

Mayotte ? Connue aux États-Unis

Mais être Mahorais aux États-Unis, n’est-ce pas faire l’objet de nombreuses questions ? Au fond, qu’est-ce qu’une petite île du canal du Mozambique peut-elle représenter pour ce pays immense de l’autre côté du globe ? Et bien, l’île n’est pas si méconnue que cela là-bas. L’expatrié l’explique : « Les Américains connaissent Mayotte car il y a une forte présence de leur communauté au Kenya. Beaucoup de professeurs et d’éducateurs vont dans les îles voisines de l’archipel des Comores. Il n’est d’ailleurs pas étonnant de croiser des Américains parler couramment le grand comorien ou swahili en général. Par extension, ils connaissent donc Mayotte. »

Mayotte, sa lointaine île de naissance, témoin de ses 11 premières années, avec laquelle il garde tout de même un lien. « Je l’ai quitté très jeune. Le lien le plus important que j’ai avec, c’est la famille qui y vit encore. Je leur parle très souvent. La nourriture me manque aussi. Lorsque j’étais en métropole je passais d’ailleurs souvent des commandes de fruits, de légumes, et même de poissons. Mayotte, elle ne quitte jamais vraiment l’esprit des gens, car la diaspora est d’une grande importance. J’y retournerai quand j’aurai une offre d’emploi assez attractive. Mais pour le moment c’est n’est pas le cas. »

Ses conseils aux jeunes de l’île

« Ne choisissez pas vos études au hasard. Commencez par analyser dans le fond. Les métiers évoluent sans cesse. Regardez s’il y a beaucoup d’offres de travail dans le secteur visé et si dans cinq années, ce métier va stagner ou être au contraire en plein boum. On anticipe pas assez l’avenir à cinq ans, voire plus. Dans ce monde mondialisé, vous êtes en concurrence avec la planète entière.

Trois critères doivent compter pour avoir un bon équilibre personnel et professionnel : un bon salaire – car il ne faut pas se mentir c’est primordial, visez la lune si vous sentez que vous le méritez –, une opportunité de progresser dans son secteur ou son entreprise, et être passionné. Si un seul des trois critères et là, il faut changer de métier ou d’entreprise. Si deux sont remplis, alors il faut aspirer à obtenir le troisième à moyen terme. S’il y a les trois, alors vous êtes dans le vrai.

Ne bougez plus, la réussite vous tend les bras ! »

Les chefs d’entreprise encore réticents à investir

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Depuis 2016, l’économie mahoraise est dans une période d’attentisme et peine à trouver des leviers sur lesquels s’appuyer afin de relancer l’activité et redonner confiance aux entreprises. Malgré une légère hausse des prix, la consommation des ménages demeure le seul relais dynamique d’activité. Au contraire du marché de l’emploi qui rompt avec la « formalisation » entamée ces dernières années, d’où la baisse du nombre de demandeurs d’emploi.

Un Haut conseil à la commande publique a été installé jeudi dernier avec l’ensemble des acteurs du département dans les locaux de la Société immobilière de Mayotte (Sim). L’occasion pour l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom) d’exposer les tendances conjoncturelles de l’économie mahoraise de l’année 2018 et les perspectives d’avenir, notamment dans le secteur du Bâtiment et des travaux publics (BTP). D’après l’Institut, l’inflation de la consommation des ménages est restée modérée en 2018 (+0,3% en moyenne contre 0,9% l’année précédente). « La consommation des ménages est le pilier économique du modèle mahorais. C’est un modèle insulaire qui est fortement basé sur l’importation et la consommation« , explique Vincent Ternisien, économiste à l’Iedom. Les importations continuent donc d’augmenter fortement : +2,8% en 2018 après environ 7% en 2017. La consommation des ménages confirme ainsi sa place « prépondérante » comme motrice de l’activité économique de l’île aux parfums.

Les chefs d’entreprise dans l’incertitude

Outre la reprise modérée de la consommation des ménages, les chefs d’entreprise sont actuellement dans une logique de court terme en raison de la crise sociale du début d’année 2018. Cette tendance se traduit par une priorité des chefs d’entreprise à maintenir leur trésorerie « à des niveaux convenables« . « Ils évoluent dans la crainte permanente d’une nouvelle crise« , confirme l’économiste. Par conséquent, les chefs d’entreprise restent dans une logique d’attentisme et les investissements tournent au ralenti dans le département. « Ils sont plutôt optimistes pour investir mais attendent le bon moment« , croit savoir Vincent Ternisien.

Au niveau du secteur BTP – secteurs auquel l’Iedom porte une attention particulière – la plupart des chefs d’entreprise déplorent une situation financière « fragile« , notamment en raison d’importants délais de paiement. « Le délai de paiement est un facteur essentiel pour maintenir les trésoreries à des niveaux stables« , soutien le spécialiste de l’économie. Or, selon Vincent Delaître, chef d’agence à Colas Mayotte, les délais de paiement dans le BTP sont encore « beaucoup trop long« , avec plus de 120 jours d’attente en moyenne. Toutefois, « la situation financière des entreprises au quatrième trimestre 2018 a eu un léger sursaut. Cela se traduit par la mise en place du plan d’action du Département, du contrat de convergence et de la commande publique qui sont porteurs d’espoir« , se félicite l’Iedom.

Fin 2017, le secteur du BTP s’était appuyé sur une logique d’investissement privé. « Les entreprises considéraient qu’elles avaient les reins assez solides pour pouvoir investir dans les équipements. Or, cette tendance a changé puisque fin 2018, nous nous apercevons que le secteur du BTP s’est concentré sur l’investissement public. La commande publique, avec la consommation des ménages, est le principal pilier du modèle économique de Mayotte« . Les chefs d’entreprise sont donc « plutôt » optimistes sur les perspectives d’avenir du secteur de la construction sur le territoire mahorais, surtout si les enjeux de l’amélioration des délais de paiement et la stabilisation du climat social général finissent par être relevés. 

Baisse du nombre de demandeurs d’emploi  

L’Institut d’émission des départements d’outre-mer constate également « un rupture de la formalisation du marché de l’emploi« . En d’autres termes, l’Institut remarque une baisse de 7% du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A* en 2018. « C’est principalement du au fait que les demandeurs d’emploi n’ont pas renouvelé leur dossier à Pôle emploi« , assure Vincent Ternisien.

D’autres effets sont à noter, et notamment la fin du dispositif « Emploi aidé » qui permettaient à l’employeur de bénéficier d’aides financières à l’embauche et/ou d’exonération de charges sociales. Or, ce dispositif incitait les demandeurs à s’inscrire à Pôle emploi, selon l’économiste. Enfin, la dématérialisation des dossiers est aussi pointée du doigt. Sous l’effet d’une tendance globale, de nombreux services des administrations ne sont plus disponibles qu’en ligne. Pour autant, dans le 101ème département, la population n’est pas encore habituée à cette pratique. En effet, de nombreuses inégalités sociales, territoriales et générationnelles existent, qui viennent creuser un peu plus la fracture numérique dont pâtit déjà le territoire. Actuellement, plus de 18% des habitants auraient des difficultés d’accès à Internet.

Recherche et innovation : des crédits d’impôt trop peu demandés

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Le groupement des entreprises mahoraises des technologies de l’information et de la communication (GEMTIC) et le groupe DL Développement ont évoqué ce vendredi le crédit d’impôt recherche (CIR) et le crédit d’impôt innovation (CII) face aux entrepreneurs et organismes désireux d’en savoir plus sur ces mesures fiscales. Avantageuses dans les DOM, elles restent pourtant peu demandées à Mayotte.

« Ce sont les mesures fiscales les plus intéressantes et les plus stables, même si l’administration est très pointilleuse sur le respect des règles », annonce Nakié Paré, consultante audit en financement et en innovation à DL Développement pour la région océan Indien. Pourtant, le crédit d’impôt recherche (CIR) et le crédit d’impôt innovation (CII) existent respectivement depuis 1983 et 2013. Ce dispositif fiscal représente dans le budget de l’État environ six milliards d’euros et concerne 25.000 déclarants par an, dont 80 % d’entre eux sont des petites et aux moyennes entreprises. « L’objectif de ce financement de l’innovation est qu’elle ait un impact favorable sur l’emploi et sur la compétitivité des entreprises », explique l’experte.

Le crédit d’impôt recherche est accessible à toutes les entreprises dont les activités répondent à de la recherche fondamentale, appliquée et/ou à du développement expérimental. Deux autres conditions sont requises pour y être éligible : le projet doit être mené par « un chargé de projet, de niveau ingénieur » et il doit y avoir « un verrou technique ou scientifique dans sa réalisation« . En d’autres termes, « les travaux doivent permettre l’acquisition de nouvelles connaissances« .

À la différence de « son grand frère » le CIR, le crédit d’impôt innovation se définit comme plus simple et ne s’adresse qu’aux TPE et PME. Pour en bénéficier, il faut une amélioration de performance (technique, ergonomique, fonctionnelle ou éco-conception) par rapport aux produits qui existent déjà sur le marché dans l’environnement concurrentiel de l’entreprise. « La nouvelle version d’un logiciel rentre complètement dans ce schéma« , donne en exemple Nakié Paré.

Une rallonge accordée dans les DOM

Le crédit d’impôt se calcule sur la base des dépenses engagées au titre des projets de R&D ou d’innovation pendant l’année civile considérée. Depuis 2015, les taux de financement de ces crédits d’impôt sont majorés pour les entreprises situées dans les DOM, c’est-à-dire qu’ils sont « plus valorisés« . Pour le CIR et le CII, ils s’élèvent à 50 % et à 40 % des dépenses engagées (contre 30 % et 20 % en métropole). »C’est un coup de pouce énorme et une incitation financière très forte« , confie la consultante.

À titre d’exemple, sur 100 euros de salaires versés, 75 euros et 60 euros peuvent être récupérés. Autre avantage, le CIR permet de financer largement les rémunérations de jeunes docteurs : prise en compte à 200 % des 24 premiers mois de salaire, à condition que ce soit son premier CDI dans son domaine de recherche. Si vous n’avez pas la possibilité d’en embaucher, faire appel à un sous-traitant public agréé, comme un institut de recherche ou une université, se révèle être une bonne alternative d’un point de vue économique.

Au vu du faible nombre de demandes, ces deux dispositifs ne semblent pas enthousiasmer les principaux concernés…  « Lorsque nous évoquons ces crédits d’impôt avec nos partenaires, ils pensent immédiatement qu’ils sont réservés pour les grandes entreprises alors que ce n’est pas du tout le cas« , regrette Haoutani Massoundi, chargée de communication au GEMTIC. Des propos confirmés par Niaké Paré : « le nombre de demandes à Mayotte se compte sur les doigts d’une main… »  Manque de communication ou d’intérêt ? Toujours est-il que le crédit d’impôt recherche et le crédit d’impôt innovation pourrait permettre l’envol de nombreux entrepreneurs.

TOUNDA

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L’agenda culture du weekend

Vendredi 29 mars

Komo en concert

L’artiste sera en concert au Caféroom, rue Coconi à Combani à partir de 19h. Prévente 10€, guichet 12€. Résa au 06 39 69 55 21.

 

Shako Day

Représentation et projection des cours de Shako (afro, hip-hop, world dancing…),  suivis d’une soirée au restaurant La Croisette à derrière le marché couvert de Mamoudzou, de 18h à minuit.  Entrée : 10€, 25€ avec buffet. Plus d’infos au 06 39 67 02 45 et sur Facebook : @TwiteShako.

 

Samedi 30 mars

Les empaffés en concert

Le groupe sera au snack-bar Chez Cousin à Mamoudzou, rond point du Baobab à Mamoudzou à 21h. Entrée libre. Plus d’infos au 02 69 61 33 88.

 

Video Mix tour

Dj Cut, Black-T et Dj Sebb ambianceront le restaurant-bar 5/5 à Mamoudzou à partir de 21h. Entrée 15€ en prévente, 20€ sur place.

 

Atelier de création

Un atelier de création de cosmétiques naturels est proposé  au Jardin maoré, à  N’Gouja de 14h à 18h avec Parenthèse Voyage au Pays Des Sens et Develop’ du sens. Au programme : création de déodorants, huiles de massage et crèmes de jour. Tarifs : 45€ par personne avec collation offerte. Réservation obligatoire au 06 64 79 36 56 ou par mail parenthese.vps@hotmail.com

 

Vendredi 29 et Samedi 30 mars

Afrostyle et zumba party

 L’association Vis ta forme propose un week-end sportif et dansant avec des cours d’afrostyle et zumba party animé par Faïdat et Kila. Deux cours auront lieu le vendredi de 17h30 à 19h à Koropa piscine et l’autre de 19h15 à 20h45. Le samedi au parking du siège de Point S de 18h à 20h. Les réservations sont obligatoires et les places limitées. Tarifs : 25€ pour un cours et 40€ pour deux. Réservation au 06 39 21 23 66 ou par mail eurl.vistaforme@gmail.com

 

Samedi 6 avril 

Yemi Alade en concert

L’artiste nigériane sera en concert à l’hôtel Le Trévani à partir de 20h. Entrée simple 30€ en prévente, entrée sur place 40€, entrée VIP en prévente 100€ (parking et repas inclus). Points de vente : Jumbo Score (Jina, Adopt, Jennyfer, Ebena), restaurant Box Gourmand à Kaweni, Mamoudzou (Jina, restaurant Box Gourmand), salon de coiffure Coif’Nord à Dzoumogné. 

 

Vendredi 5 avril

Spectacle compagnie Cirquons Flex

 La compagnie réunionnaise, offrira un spectacle d’un nouveau genre, « cirque nouveau »,  au collège de Dembeni à 19h. Tarifs : 15€ places assises.

 

Samedi 6 avril

Fête de la tortue

L’association Oulanga Na Nyamba organise une journée entière pour honorer la tortue marine à la place des Congrès à Pamanzi, Petite-Terre. Au programme, des stands d’associations partenaires, animations et jeux pour petits et grands, danses traditionnelles, conférence, projection de film et concert de Diho. Restauration sur place. Pour plus d’infos au  06 39 66 77 06.

 

Jusqu’au dimanche 7 avril

Cours de Yoga

Cours de Yoga avec Virginie Lavenant : Yin yoga, Hatha yoga, Vinyasa, Kundalini yoga et Ashatanga. Ouverts à tous. Inscriptions obligatoires au 06 67 29 92 79 ou par mail emontier@hotmail.fr. Tarif : 15€ l’atelier. Lieux : Ongoujou, Dzoumogné, Tsararano, Boueni.

 

Tous les mercredis

Le restaurant-bar  5/5  propose une nouveauté, des concerts de jazz tous les mercredis soir de 19h à 22h à Mamoudzou. Plus d’infos sur Facebook : @ofive976

 

Tous les samedis

Atelier « beauté mahoraise »

Un atelier « beauté mahoraise »  est proposé par AROmaoré  à Ouangani, quartier Manga-be, plantation de l’ylang-ylang. Plus d’infos sur Facebook : @Aromaore

 

Karaoké à l’hôtel Caribou

L’hôtel Caribou propose une soirée Karaoké de 19h à 23h. Lieu : Place mariage à Mamoudzou. Réservation au 02 69 61 14 18 par mail : resa.caribou@blue-season-hotels.com

 

« Le temps d’une histoire »

La bouquinerie de Passamainty propose à nouveau son activité de lecture, Le temps d’une histoire, tous les samedis à partir de 11h. Un moment d’échange et de convivialité destiné aux enfants à partir de 3 ans. Les personnes souhaitant rejoindre les lecteurs peuvent l’indiquer à la bouquinerie à l’adresse mail suivante : bouquinerie@masiwadis.com

 

Programme Ciné Musafiri

 

Vendredi 29 mars

Le film Bohemian rhapsody réalisé par Bryan Singer sera diffusé à Mtsangabeach, à Sada, à 20h. Paf : 9 euros, Adhérents : 6 euros.  Boissons et restauration sur place.  Ouverture à 18H30. Film à 20H.

 

Samedi 30 mars

Le film Spiderman homecoming  réalisé par Jon Watts sera diffusé au centre social de Miréréni à Chirongui à 19h30. Entrée libre.

Le CRIJ de plus en plus visible auprès des jeunes

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Le Centre régional d’information jeunesse (CRIJ) de Mayotte se lance à la rencontre des jeunes afin de se faire connaître et de leur présenter les différents services  à découvrir afin de construire ou d’affiner leurs projets d’avenir. Mais l’association doit d’abord se rendre plus visible.

Ce jeudi 28 mars, au centre commercial du Baobab, le centre régional d’information jeunesse (CRIJ) de Mayotte a organisé une rencontre avec les jeunes pour leur présenter les métiers de l’animation et bien d’autres. Le CRIJ de Mayotte est une structure associative de type loi 1901 qui a pour objectif d’accompagner le public dans le cadre de sa mission d’information autour de l’emploi, la formation, le sport et les loisirs. Malgré les efforts de la structure pour se faire connaître de son public cible – les jeunes –  ses membres constatent amèrement que beaucoup ignorent encore son existence, ses missions et services.

C’est pourquoi de nouvelles initiatives ont été prises, sous l’impulsion d’un audit réalisé à la demande du CRIJ Mayotte par son équivalent réunionnais il y a quelques mois, telles qu’aller au-devant des bénéficiaires eux-mêmes dans les lieux de fréquentation prisés par les jeunes mahorais. Les responsables y exposent les différents services que peut offrir le centre et prennent bonne note des questions qui peuvent surgir lors de ces rencontres.

« Vous connaissez le CRIJ ? »

Ce jeudi, dans le hall d’entrée du centre commercial Said Ali Abdallah, chargé de mobilité européenne au centre, tient un stand bardé de dépliants. Apercevant un groupe de trois filles et un garçon de 15 ou 16 ans qui paraissent vaguement intrigués, il les alpague : « Vous connaissez le CRIJ ? » Un peu intimidés, ils répondent par la négative. Pendant quelques minutes, ils écouteront avec intérêt les explications de Said Ali Abdallah. C’est tout à fait le genre de public que cible la structure : la majorité d’entre eux ne sait pas quel établissement choisir après le bac. Si l’une des filles sait déjà qu’elle veut devenir gendarme, elle ignore encore le cursus à suivre pour y parvenir. Une de ses amies qui dit vouloir « travailler dans le social« , ne sait pas encore quel métier l’intéresse le plus, ni comment s’y former.

Pour  recueillir ces informations essentielles à leur avenir, les collégiens, lycéens, étudiants, professionnels, ou jeunes évoluant hors du système scolaire peuvent également se rendre directement dans les locaux du CRIJ, rue du Stade, à Cavani, Mamoudzou, ou sur le site officiel du centre. L’association y présente les différents dispositifs, notamment la mobilité internationale avec le Service Volontaire Européen (SVE) pour les jeunes de 17 à 30 ans, sur lequel elle communique beaucoup. Le dispositif permet de doter les jeunes d’une expérience professionnelle concrète, fondée sur la base du volontariat, les encourager à apprendre des langues étrangères et promeut un esprit de tolérance. Avec une expérience entièrement financée par la Commission européenne, les jeunes n’ont rien à débourser. D’où l’importance de connaître cette opportunité pour ne pas la laisser passer. Autre levier d’action : l’implication des parents dans le projet scolaire et professionnel de leurs enfants, sur lequel le CRIJ a décidé de mettre l’accent en 2019.

*En partenariat avec la Mission locale, Mlezi maoré et plusieurs communes de Mayotte, le CRIJ Mayotte est ouvert à tous les demandeurs d’emploi âgés de 17 à 30 ans. Le centre propose également un accompagnement pour écrire CV et lettres de motivation ainsi que pour  accompagner les jeunes dans leurs démarches administratives.

Réforme de la fonction publique : 200 enseignants dans la rue

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Ce mercredi, près de 200 enseignants se sont rassemblés sur la place de la République pour exprimer leur indignation face au projet de loi sur la réforme de la fonction publique. Les représentants syndicaux ont dénoncé l’embauche de contractuels, qui n’ont pas le statut de fonctionnaire, mais aussi la précarisation du métier.

Le projet de loi de transformation de la fonction publique était présenté ce mercredi 27 mars en Conseil des ministres. Opposées, les instances syndicales ont appelé à battre le pavé. Pas loin de 200 enseignants ont rejoint le mouvement à côté du marché couvert de Mamoudzou pour entamer une marche en direction de la préfecture. « Nous avons choisi cette date car nous voulons alerter symboliquement sur la gravité de cette réforme qui remet en cause les statuts. Le gouvernement veut mettre en place une fonction publique contractualisée encore plus précarisée. Il n’y aurait alors plus de CDD et de CDI, mais ce serait des contrats de chantier », s’alarmait mercredi Henri Nouri, du SNES-FSU. « Nous allons nous retrouver avec un système entre les mains des managers, qui décideraient des promotions sur la base d’une évaluation à la tête du client. »

« La richesse de ceux qui n’ont rien »

Pour les syndicats, une telle évolution pourrait avoir des répercussions dramatiques, face aux difficultés du territoire à attirer de nouveaux professeurs. En effet, dans le milieu scolaire, les départs sont plus fréquents que les arrivées. D’autant plus qu’entre 2014 et aujourd’hui, il n’y aurait eu que 950 titularisations dans le premier degré par voie de concours externes ou internes, et que 650 contractuels seraient toujours dans l’attente d’un dénouement similaire. « Si cette loi passe, nous risquons de tomber dans un puits sans fond alors que tout le monde dénonce la qualité du système éducatif à Mayotte », s’insurgeait Rivo Rakotondravelo, du SNUipp.

Or, le territoire a besoin de stabilité pour se développer, comme le rappelait Quentin Sedes, de la CGT Educ’Action. « L’enseignement n’est pas un job que nous faisons six mois ou un an, nous avons besoin de nous inscrire dans la durée pour être efficace, mais aussi d’être formés et d’avoir des perspectives de carrière. Avec ce projet de loi, nous allons avoir encore davantage de turnover, ce qui serait une catastrophe éducative. » Et pour lui, les premiers lésés seront les enfants, sachant que 50 % de la population mahoraise à moins de 17 ans. « Le service public est la richesse de ceux qui n’ont rien. »

Une hausse de l’indexation promise en… 2016

Pour fidéliser le corps enseignant et rendre la destination de Mayotte attractive, les représentants syndicaux ont pointé une augmentation du taux d’indexation des salaires, mise en place en 2013, et qu’ils jugent trop faible. « Il faut qu’il soit au minimum au même niveau que celui de La Réunion puisque Mayotte sert bien souvent de tremplin pour s’y rendre« , insistait Henri Nouri, reprenant une vieille revendication. Une réunion de revoyure était initialement prévue en 2017 mais elle n’a jamais eu lieu, dénoncent les syndicats. « Trois ans plus tard, nous avons l’obligation de nous engager dans la rue pour pousser les politiques à respecter leurs engagements« , martelait Rivo Rakotondravelo, du Snuipp. Sans oublier le plan de construction des écoles d’un budget de 100 millions d’euros qui se fait toujours attendre. « Si l’État s’enferme dans des explications qui ne nous semblent pas valables, c’est son choix. Mais qu’on ne nous dise pas que ce sont des choix indépendants de sa volonté. Le choix politique à faire à Mayotte est simple : développer et investir dans les services publics ! », concluait Henri Nouri.

Les coupures d’eau « pas dues » à la grève

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Depuis lundi soir, plusieurs communes de l’île subissent des coupures d’eau intempestives. Selon nos informations, la grève de la Sogea et de la Smae, filiales du groupe Vinci spécialisées dans les travaux publics, les réseaux secs, les réseaux humides, l’éclairage public, ou encore les lignes électriques, mais aussi dans la production et la distribution d’eau potable, ne serait pas à l’origine de ce dysfonctionnement. Ce sont plutôt les fortes pluies qui ont entraîné la fermeture des filtres de traitement.

« Suite aux fortes pluies d’aujourd’hui, une dégradation de l’eau brute a contraint à réduire la production des usines de l’Ourovénie et de Bouyouni. Un manque d’eau est à prévoir ce soir dans les communes de Chiconi (village de chiconi), Ouangani, Sada, Chirongui, Koungou ainsi que Mamoudzou (villages de Kawéni, Doujani et Mtsapéré, quartier Mandzarsoua) », annonçait lundi un communiqué de la Smae. Toutefois, le retour à la normale prévu durant la nuit n’avait toujours pas eu lieu ce mardi matin… « Ça n’a rien à voir avec le mouvement social, notre objectif n’est pas d’impacter la population », assurait mardi Anli Soumaila, délégué syndical à Sogea. « Les responsables assurent le service minimum, ces coupures ne sont en aucun cas dues à un problème de sous-effectif. »  De quoi faire taire les rumeurs qui courent sur une relation de cause à effet entre la grève des agents et l’absence d’écoulement d’eau dans certains robinets.

En début d’après-midi, un nouveau communiqué précisait que « la situation dans le centre et le sud [était] rétablie », mais que « les réservoirs alimentés par la station de Bouyouni n’[avaient] pas atteint leurs niveaux habituels. » D’autres perturbations étaient encore à prévoir à Koungou, Pamandzi, Mamoudzou (village de Kawéni, Doujani, Mtsapéré, Balamanga, Passamainty Niambotiti, Cavani sud, Bonovo Mtsapéré, Ambassadeur Mtsapéré, Cavani, 100 villas, 16 villas, Saharingué, 10 Vats, Tamarins Haut et Bas, Vétiver).

Des rivières abondantes et des filtres bouchés

Pour bien comprendre, il faut savoir que l’eau des rivières arrive dans des bassins où du polychlorure d’aluminium 18 est ajouté dans le but de retenir la boue. La procédure permet alors de former des flocs, c’est-à-dire l’ensemble des particules solides sur lesquelles viennent s’agglomérer des impuretés. Cette phase de traitement permet de différencier l’eau claire de celle qui est impropre et qui part ensuite dans les filtres, puis dans le réservoir tampon. À l’intérieur de ce réservoir, l’eau se mélange à du chlore désinfectant, avant d’être envoyée dans le réservoir de distribution. « Les fortes pluies n’arrangent pas les choses car l’eau des rivières colmate les filtres. Si les normes de teneur en boue ne sont pas respectées, ils se bloquent obligatoirement. Et par conséquent, le niveau des réservoirs baisse », avançait dans la journée l’un des agents de l’unité de production de Bouyouni, absent au moment des faits. Avant de donner une explication technique : « quand la floculation fonctionne mal, nous remarquons qu’il peut y avoir un surdosage, par exemple. » En d’autres termes, il s’agirait davantage d’un problème de traitement que d’une manœuvre syndicale, pourtant déjà utilisée lors du mouvement social de 2005.

Ultimatum de la direction aux grévistes

En effet, depuis plus de deux semaines, le patronat et le personnel sont en conflit. Les syndicalistes de la Smae et de la Sogea réclament une augmentation de 250 euros bruts par mois pour les salaires inférieurs à 2.000 euros. Une demande restée vaine jusqu’alors. Sauf que les pourparlers ont pris une nouvelle tournure ce lundi avec une proposition de la direction qui n’excède pas 35 euros. Un montant inacceptable pour Anli Soumaila. « Nous sommes très loin du montant exigé à la base et en plus, il n’est même plus question d’un échelonnage sur trois ans », regrette le syndicaliste. Durant ces dernières négociations, le directeur adjoint de Sogea et Smae chez Vinci, Frédéric Guillem, a également posé un ultimatum aux grévistes : soit ils devaient accepter le montant de 35 euros d’augmentation salariale avant le soir même à minuit, soit les agents de la Sogea se retrouveraient sous la menace d’un licenciement économique. Les salariés ont alors décidé de prendre leur supérieur au mot et de présenter ce mercredi une liste d’une soixantaine de collaborateurs prêts à se voir renvoyer, pour mettre leur direction au défi de passer à l’acte. Contacté, Frédéric Guillem était injoignable mardi pour répondre à nos questions.

Un peu plus de deux semaines après le début de le mouvement, les négociations semblent stagner. Et si en plus les fortes pluies s’y mettent, elles aussi, la distribution des eaux risque de s’enliser un peu plus.

25 tonnes d’aide humanitaire envoyée au Mozambique

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Ce lundi matin, Le Tonnerre, porte-hélicoptères amphibie de la classe Mistral, a pénétré dans le lagon pour charger 25 tonnes d’aides délivrées par la Croix-Rouge, avant de se diriger vers le Mozambique, suite au passage du cyclone Idai. Une opération éclair qui a permis de mettre en lumière toute l’ingénierie navale française.

Il est 7h ce matin lorsqu’un énorme amas d’acier transperce l’entrée du lagon. Ce n’est autre que Le Tonnerre, porte-hélicoptères amphibie de la classe Mistral de la marine nationale. Long de 199 mètres et large de 32 mètres, ce navire stationne à 2,5 kilomètres des côtes mahoraises en position dynamique (il se stabilise avec ses propres moteurs et ne jette pas l’ancre). »Nous étions intégrés à l’opération de l’Union européenne, Atalante, dans l’océan Indien, qui a pour but de lutter contre la piraterie, lorsque nous avons reçu l’ordre du contrôleur opérationnel et des autorités politiques le 23 mars de venir à Mayotte », explique l’aspirant Marine, qui opère sur le porte-hélicoptère. Depuis le quai Issoufali, quelques officiers débarqués sur la terre ferme s’empressent de charger ce lundi les cargaisons de la Croix-Rouge dans un engin de débarquement amphibie rapide (EDAR). Les conducteurs des imposants camions militaires enchaînent les manœuvres, tout en essayant de perturber le moins possible les allées et venues des barges successives. En seulement quelques heures, pas moins de 25 tonnes de matériel de première nécessité de la Croix-Rouge, soit 80 palettes, rejoignent le navire, anciennement appelé bâtiment de projection et de commandement. En plus des 80 tonnes déjà parties la semaine dernière depuis l’entrepôt de La Réunion avec la frégate de surveillance Nivôse. Le tout coordonné par la plateforme d’intervention régionale de l’océan Indien. « La France est le seul pays à avoir ces capacités de stockage dans la zone. Régulièrement, la PIROI est engagée pour apporter de l’aide à Madagascar et aux autres pays voisins », souligne Dominique Sorain, le préfet.

Arrivée prévue au Mozambique le 28 mars

Selon toute vraisemblance, « nous devrions atteindre le Mozambique le 28 mars », confie le commandant et capitaine de vaisseau Ludovic Poitou. En ligne de mire, une mission qui ressemble sensiblement à celle effectuée en septembre 2017 à Saint-Martin après le passage du cyclone Irma. « Ultra-polyvalent, le Tonnerre est capable de porter assistance aux populations sinistrées, mais il est aussi et surtout en mesure de contribuer à la livraison du fret humanitaire, de mener des opérations de déblaiement et de réhabilitation sommaire des habitations et d’apporter un soutien médical. » En effet, le navire dispose à son bord de 69 lits médicalisables, deux blocs opératoires, une salle d’analyses ou encore un cabinet dentaire, ainsi que de cinq médecins. Mais aussi d’un bâtiment de commandement où il est possible d’installer 200 postes de travail et de conduire des opérations à terre ou en mer. « Nous allons travailler avec les ONG présentes sur place et l’ambassade de France pour coordonner notre activité dans le pays », précise l’aspirant Marine. « Si besoin, nous pourrons mettre notre hôpital à disposition. »

L’intérêt d’un navire comme Le Tonnerre est qu’il peut acheminer l’aide en utilisant ses moyens amphibies et en s’affranchissant, si nécessaire, de toutes les infrastructures portuaires, qui pourraient endommagées sur la côte. Un atout particulière utile, alors que Beira, la quatrième plus grande ville du Mozambique, est d’ores et déjà détruite à 90 %… « Nous allons nous adapter en fonction des besoins et livrer ce matériel au plus près », conclut le capitaine de vaisseau Ludovic Poitou.

Un sacré stage de fin d’étude…

Aux 200 équipages de la marine nationale et des trente instructeurs dépêchés pour la mission s’ajoutent 130 élèves en troisième année de l’école navale. Parmi eux, les enseignes de vaisseau Augustin, Hubert et Anne-Victoire, tout juste 22 ans, en mission Jeanne d’Arc (formation des officiers de la marine en dernière année). « Cette mission opérationnelle représente une concrétisation de l’engagement pris il y a deux ans », pour la jeune Anne-Victoire. Partis fin février de Toulon, ils mettent en application pendant cinq mois tous les apprentissages de ces deux dernières années. Le but est de les intégrer à tous les postes-clés du Tonnerre. « En fonction du programme du bateau, nous prenons les responsabilités qui correspondent aux postes occupés, comme la manœuvre ou encore le chemin à emprunter », explique le premier des deux jeunes hommes.

En parallèle, les étudiants mènent également une autre mission humanitaire, via une association créée il y a 18 ans par des élèves officiers en troisième année à l’école navale. Le but ? Récolter des dons en France avant de partir les distribuer aux populations dans le besoin durant les différentes escales. Du matériel paramédical et de puériculture, mais aussi des jeux, des jouets, des vêtements et des affaires de sports ont notamment été récoltés avant le départ. « Nous avons donné 300 kilos de livres à l’Institut français de Djibouti pour promouvoir la francophonie », indique le président de l’association. Vu le changement de mission, certaines palettes initialement prévues pour Madagascar vont être redirigées vers le Mozambique « pour apporter une modeste contribution ». Viendront ensuite Le Cap et la côte Est américaine…

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes