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Le recteur de Mayotte « prend acte » de la réparation de la clôture par les grévistes

Le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, a réagi à la fin de la grève des enseignants du premier degré.

La grève des enseignants du premier degré a pris fin, ce jeudi, par un accord entre le syndicat SNUipp et le rectorat de Mayotte. Dans un communiqué, ce dernier affirme que le recteur, Jacques Mikuvolic, « a pris connaissance de leurs revendications concernant les conditions d’attractivité et de travail (effectifs des élèves) dans notre académie ». En retour, il s’engage à relayer auprès du ministère de l’Éducation nationale « les mesures d’attractivité qu’ils préconisent. Dans le même temps, il souhaite rassurer les enseignants du premier degré sur leur liberté pédagogique, même si l’académie préconise des méthodes dans la mesure où cela produit des effets positifs sur les progrès des élèves ».

Concernant l’intrusion, ce mercredi 6 novembre, de grévistes dans l’enceinte du rectorat, Jacques Mikulovic désavoue la méthode. Il prend acte, cependant, « de la réparation de la clôture réalisée par les adhérents du SNUipp et les en remercie. Il considère que le dialogue social doit être constant et de qualité afin de trouver toujours une issue favorable à toute situation de crise ».

Il rappelle d’ailleurs « qu’aucune pression relative à l’engagement syndical ne peut s’exercer à l’égard de quiconque dans le cadre de son activité professionnelle » et espère désormais que « l’accueil des écoliers sera à nouveau assuré dans toute l’académie ».

Un jeune homme meurt poignardé derrière le lycée Bamana ce jeudi

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Des rixes entre bandes de jeunes issus de plusieurs quartiers de Mamoudzou ont éclaté, ce jeudi matin. Vers 13h, une autre a eu lieu au square Papaye, qui se situe derrière le lycée Younoussa-Bamana. L’un des participants a été poignardé en plein cœur et est décédé sur place. Un autre l’a été au niveau du cou et a été transporté à l’hôpital de Mamoudzou. Les deux jeunes étaient âgés de 20 ans.Le secteur a été bouclé par la police, cet après-midi.
Le recteur, Jacques Mikulovic, s’est rendu au lycée Younoussa-Bamana, tandis que le procureur de la République, Yann Le Bris, était au square Papaye.

La grève des enseignants continue en petit comité devant le rectorat

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Une trentaine de grévistes du syndicat national unitaire des instituteurs professeur d’enseignement général de collège (SNUIPP-FSU) sont pour la deuxième journée consécutive devant le rectorat pour réclamer, notamment, l’augmentation de l’indexation des salaires et l’alignement des allocations familiales. Ce jeudi, les discussions tournaient surtout autour de l’action coup de poing de la veille, lorsque qu’une cinquantaine d’entre eux ont forcé l’entrée du bâtiment, pour essayer de rencontrer le recteur, Jacques Mikulovic. Rivomalala Rakotondravelo, professeur des écoles et co-secrétaire départemental du SNUIPP-FSU précise que l’issue de la grève est encore incertaine, « je ne sais pas encore si on sera là demain ».

Il indique tout de même : « il n’y aura pas de discussions aujourd’hui, [mercredi], nous avons fait améliorer les choses », en faisant référence aux pourparlers tenus avec le rectorat. Si mardi matin, la mobilisation était forte avec 414 grévistes (14,32% du personnel) et six écoles fermées sur le territoire, celle-ci s’est un peu essoufflée, selon les chiffres du rectorat. Ce mercredi matin, elle ne comptait plus que 116 grévistes (soit 12,43% des personnels) et deux écoles fermées à Acoua.

Un rassemblement du collectif des citoyens de Mayotte 2018 à Tsingoni ce samedi

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Alors que le blocage du service des étrangers de la préfecture de Mayotte perdure, le collectif des citoyens de Mayotte 2018 cherche à mobiliser au-delà. Il invite « les cadis et notables de Mayotte, tous les élus de Mayotte (parlementaires, conseillers départementaux, maires, conseillers municipaux…), les membres des collectifs et des forces vives de Mayotte et l’ensemble de la population » à participer à une assemblée extraordinaire, ce samedi 9 novembre, à 8h, à Tsingoni. Celle-ci a lieu en réaction à l’initiative du président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, et du grand cadi de Mayotte, Mahamoud Hamada Saanda, de se rendre aux Comores, le mois dernier. Les discussions avec les autorités locales auraient débouché sur plusieurs engagements entre les deux parties, dont « un accord de principe sur l’allégement du visa Balladur, voire sa suppression afin de favoriser la circulation des personnes entre les Comores et Mayotte sous certaines conditions, notamment pour des raisons de santé et/ou en faveur d’opérateurs économiques ».
« La question qui se pose : quel est le degré de consentement de la population mahoraise face à cette « virée diplomatique inattendue » ? », s’interroge le collectif.

« Arrêter d’offrir toute une série de services aux migrants clandestins »

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Laurent Wauquiez, devenu président du groupe Droite républicaine pour son retour à l’Assemblée nationale en juillet, défend la suppression du droit du sol comme priorité pour stopper l’immigration illégale à Mayotte.

Président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez dit suivre régulièrement l’actualité mahoraise. Comme d’autres personnalités de la droite, celui qui est un candidat probable pour l’élection présidentielle de 2027 est favorable à la suppression du droit du sol à Mayotte et à une position plus ferme envers les Comores. Interview.

F.I. : Au cours de sa rentrée politique, le président Les Républicains du Département de Mayotte, Ben Issa Ousseni, estimait qu’un gouvernement formé de plusieurs figures Les Républicains était « une chance pour Mayotte ». Êtes-vous du même avis ?

Laurent Wauquiez : D’abord, la première chose, c’est qu’à chaque fois que Mayotte a progressé, c’est avec la droite républicaine. En 1974, Michel Debré a défendu le rattachement à la France. C’est Jacques Chirac qui a été le premier président de la République à venir à Mayotte (N.D.L.R. en 2001). C’est Nicolas Sarkozy qui a porté la départementalisation et la Rupéisation (N.D.L.R. Mayotte est devenue une région ultrapériphérique de l’Union européenne en 2014). Et si on est honnête, la situation n’a cessé de se dégrader avec François Hollande d’abord, puis avec Emmanuel Macron. Ce lien entre Mayotte et ma famille politique est pour moi fondamental. Je suis venu à Mayotte, je connais bien la situation là-bas, je suis en lien avec les élus. La responsabilité de la droite républicaine, c’est de défendre Mayotte. C’est donc aujourd’hui une chance d’avoir des postes de ministres de l’Intérieur (Bruno Retailleau), de l’Outremer (François-Noël Buffet) ou de Premier ministre (Michel Barnier) tenus par la droite républicaine qui a toujours défendu Mayotte.

F.I. : Deux préoccupations demeurent à Mayotte, l’insécurité et l’immigration clandestine. De quelle manière souhaitez-vous lutter contre ces problématiques ?

L.W. : D’abord, il faut le dire, parce que les habitants de métropole ne mesurent pas ce que vivent les Mahorais et les habitants de Mayotte. Ils ont juste le droit à la sécurité et à la protection contre l’immigration illégale. On a des caillassages de bus scolaires, des forces de l’ordre qui sont attaquées, des médecins qui sont attaqués. La réalité, c’est qu’on a un territoire complètement déstabilisé par l’immigration clandestine qui nourrit l’insécurité. En plus des problématiques d’insécurité, il y a celles des accès aux services publics les plus évidents. A Mayotte, on a des soirs où il n’y a pas d’eau. On a des problématiques pour les enfants de Mayotte d’accès juste à l’école. Tout cela est dû à la déstabilisation folle générée par l’immigration clandestine. Si on veut rester cette dernière, il n’y a qu’une seule solution, il faut stopper l’aimant. Aujourd’hui, le droit du sol fonctionne comme un aimant, qui attire tous les territoires qui sont autour. Il faut donc supprimer ce droit du sol. Tant qu’on n’aura pas fait ça, on ne pourra pas construire l’avenir de l’île. Et je rajoute une deuxième chose, si on veut cet aimant, il faut aussi arrêter d’accueillir et d’offrir un accès à toute une série de services pour les migrants clandestins sur le sol mahorais. L’accès à l’hôpital, à la sécurité sociale sans différenciation et à l’école, tout ça fonctionne comme un gigantesque vase aspirant. Et tous les territoires autour, en particulier les Comores partent vers Mayotte. On ne peut pas aboutir à cette situation qui, en plus, n’est pas bonne pour les Comores, parce que ça vide les Comores et chasse les Mahorais. Il faut reprendre la main, arrêter l’immigration illégale, et on le sait tous, cela passe par arrêter que le territoire devienne aussi attractif pour les autres territoires.

F.I. : La question de la suppression du droit du sol a été justement remise sur la table avec le double projet de lois Mayotte et la récente proposition de loi de la députée Estelle Youssouffa. En tant que président du groupe Droite républicaine, de quelle façon appuierez-vous le double projet de lois Mayotte ?

L.W. : C’est une bataille qui est menée depuis longtemps par Mansour Kamardine. C’est lui le premier qui a porté ce combat sur la suppression du droit du sol. Au niveau de mon groupe politique, je souhaite qu’on puisse reprendre cette bataille. J’ai rencontré personnellement le président du Département de Mayotte, le maire de Mamoudzou (Ambdilwahedou Soumaïla), le président de la fédération des Républicains de Mayotte (Abdoul Kamardine). L’objectif est de travailler sur une proposition de loi qui serait portée avec force par le groupe de la droite républicaine pour faire avancer les choses. On le sait très bien, pour y arriver, cela suppose un changement constitutionnel, mais il y a des améliorations qu’on peut obtenir dès maintenant.

F.I. : Le développement des réseaux de passeurs profite à la fois du conflit diplomatique entre les Comores et Mayotte, et des guerres en Afrique continentale. De quelle manière la France doit-elle aborder la géopolitique dans la région ?

L.W. : Je pense qu’on a été trop laxiste avec les Comores. On a quand même affecté avec l’accord franco-comorien de 2019 150 millions d’euros aux Comores, alors que de leur côté, elles n’ont absolument pas tenu leur parole. Il n’y a pas eu de démantèlement sérieux des réseaux clandestins. Il n’y a pas eu de contrôle maritime, de lutte efficace contre les passeurs. Les Comores refusent même de reprendre une partie de leurs ressortissants. Il y a un moment, il faut que ça s’arrête. Si vous avez tendu la main et que de l’autre côté, il n’y a pas eu de respect de la parole donnée, il faut être beaucoup plus ferme. Ça suffit de tolérer tout et n’importe quoi des Comores. La deuxième chose est que je suis pour un arrêt de toute aide au développement tant que les Comores n’auront pas changé leur attitude. Vous l’avez relevé, il y a également la question du contrôle maritime. Cela joue par rapport aux Comores, mais elle est plus globale par rapport aux guerres en Afrique continentale, des opérations menées sur les toutes les voies de passage maritimes. Je pense à l’opération Atalante au large de la Somalie pour lutter contre la piraterie. Mon souhait est d’avoir une opération à l’échelle de l’Union européenne avec une véritable mission militaire et diplomatique qui permette de reprendre le contrôle sur ses eaux, parce que Mayotte est la première victime de cette géopolitique. On est dans cette région fondamentale du canal du Mozambique, je pense donc que la lutte contre la déstabilisation politique et contre l’immigration clandestine doit être européenne. Cela permettra de protéger Mayotte plus efficacement.

F.I. : Sur le volet de l’immigration justement, Marine Le Pen (Rassemblement national) est très appréciée à Mayotte (elle y a rassemblé 43% des voix au premier tour de l’élection présidentielle 2022). Qu’est-ce qui vous distinguerait ?

L.W. : D’abord, je me suis toujours intéressé à Mayotte. J’y suis venu, je connais l’île et je ne m’en préoccupe pas qu’au moment des élections. Effectivement, Marine Le Pen est impliquée pour Mayotte au moment des élections. Je n’ai pas vu d’initiative portée à l’Assemblée nationale par le Rassemblement national, je n’ai pas vu de travail pour améliorer l’aménagement du territoire, je n’ai pas vu de logique portée par le RN dans les débats budgétaires pour Mayotte. Je me permets d’ajouter quelque chose. Tout le monde se doute bien que le parti et le discours de Marine Le Pen qui consiste avec ses soubassements à donner la priorité à la métropole et pas aux territoires d’Outremer, ce n’est pas ce dont les Mahorais ont besoin. Ils ont besoin d’un discours d’une France qui soit aussi une France de l’Outremer. Ça a été le discours de la droite républicaine. C’était celui de Jacques Chirac ou de Georges Pompidou. C’est ça notre différence. Ce que je veux, c’est que les Mahorais puissent réussir. Je vais prendre un exemple, pour moi, on a un problème d’équilibre. Il faut arrêter l’immigration, parce que l’essentiel des crédits qu’on met sur l’accueil des migrants, on ne les met pas sur des sujets de vie quotidienne des Mahorais et de Mayotte. ll faut qu’on aboutisse enfin à faire sauter cette question du second hôpital. Ce n’est pas normal que les Mahorais doivent aller à La Réunion pour se faire soigner. On a la question de la cité judiciaire, celle de l’aéroport dont il faut s’occuper tout de suite avec le danger de la montée des eaux. Mayotte ne peut pas être le seul territoire français avec un aéroport digne de ce nom. Aujourd’hui, tout l’argent investi à Mayotte est tourné vers l’immigration, alors que je veux le faire tourner vers les Français qui habitent Mayotte. Y compris avec des projets comme le front de mer de Mamoudzou, des équipements sportifs, des crèches, je pense à la liaison maritime qui permettra de relier Mamoudzou sans passer par les routes nationales. Ce territoire a une chance incroyable, c’est une pépite. Les Mahorais se sont battus pour rester Français, je connais leur histoire. Aujourd’hui, c’est une honte, qu’avec les quinquennats Hollande et Macron, la France les abandonne.

F.I. : Si le phénomène fait davantage de bruit dans les autres territoires ultramarins, la vie chère touche également Mayotte. Avez-vous des leviers économiques pour y mettre fin ?

L.W. : Il y a beaucoup de choses sur lesquelles on doit travailler. Il y a d’abord la hausse du prix des billets d’avion qui ne doit pas concerner les ultramarins.  Deuxièmement, je suis favorable à des réductions d’impôts pour les investissements dans l’économie mahoraise. Parce que le meilleur moyen de garantir un pouvoir d’achat, c’est créer de l’emploi. On parle d’un territoire où le chômage des jeunes est de 40%. Il faut aussi qu’on ait des contrôles pour organiser une meilleure concurrence dans le secteur de la distribution. Cette absence de concurrence aboutit à l’explosion des prix et ce sont les habitants qui paient le coup de cette vie chère. Je veux également porter la promesse pour Mayotte d’une égalité salariale en 2027.

F.I. : Souhaitez-vous également une réforme de l’octroi de mer comme le promettait Bruno Lemaire, l’ex-ministre de l’Économie ? Comment modifier l’octroi sans mettre en péril les collectivités locales qui en sont dépendantes ?

L.W. : Je suis favorable à cette réforme, mais ma conviction est donner des ressources aux collectivités locales. Parce que si vous réformez l’octroi de mer et que toutes les mairies de Mayotte sont en faillite, qu’il n’y ait plus d’investissement dans les réseaux d’eau qui en ont tellement besoin, plus d’écoles, plus d’équipements culturels ou sportifs, on n’aura pas fait progresser les choses. Donc la réforme de l’octroi, oui, à condition qu’il y ait des ressources pour les communes de Mayotte.

F.I. : La convergence des droits est aussi une demande régulière du territoire. Elle était promise par Nicolas Sarkozy en 2009 (« Il est naturel que la départementalisation se traduise à terme par l’égalité »). Comment et surtout quand la mettriez-vous en place ?

L.W. : Ce que je dis et ce que je souhaite, c’est que ce soit notre programme et notre engagement pour 2027 pour Mayotte. Au fond, il y a trois priorités pour moi. La première est de faire sauter le droit du sol pour stopper l’immigration illégale. La deuxième, c’est tout l’argent économisé en arrêtant de le mettre dans l’immigration illégale, c’est de le remettre dans le développement de ce territoire qui en a tellement besoin. Et la troisième, c’est l’égalité salariale. C’est avec ce programme que je veux me battre pour les Mahorais. Et quand on regarde autour, il y a des exemples. On voit ce que devient Maurice. Mayotte a une chance inouïe. Ça suffit que ce territoire souffre. C’est un territoire merveilleux, une population qui a tellement d’atouts.

F.I. : Comme d’autres départements d’Outremer, Mayotte concentre des lacunes sur son réseau d’eau, ce qui oblige à un rythme actuel d’un jour sur trois sans eau. Que faire pour y remédier ?

L.W. : Il faut d’abord qu’on soit une caisse de résonnance. A Paris, les gens ne le savent pas. Il n’y a pas assez de porte-parole pour Mayotte et c’est pour ça que je voulais faire cette interview, que je parle de Mayotte à l’Assemblée nationale. Il faut qu’on dise qu’au XXIe siècle, en France, il y a un territoire français où tous les soirs, il n’y a pas d’eau. Vous l’avez dit, un ou deux jours sur trois, vous ouvrez le robinet et il n’y a pas d’eau. C’est un gigantesque scandale au XXIe siècle pour un territoire de la République française. Et j’ai souhaité relayer ce sujet auprès de François-Noël Buffet, le ministre de l’Outremer. Pour moi, ça doit être une des priorités. On sait qu’on a principalement trois sujets. La première est qu’il faut investir dans le réseau parce qu’il y a trop de fuites. Et on sait qu’elles aboutissent à des pertes colossales d’une eau si précieuse sur ce territoire. Deuxièmement, il faut des investissements dans des usines de dessalement. Parce que si l’investissement n’est pas fait, on sait qu’on continuera à manquer. Aujourd’hui, on dépend trop des retenues collinaires. Troisième sujet, je veux que la Cour des comptes vienne, regarde tout ça, analyse et explique pourquoi il y a eu des tels défaillances dans l’organisation de l’État. Il faut comprendre ce qui a été mal fait pour pouvoir corriger. Là, on a douze ans de sous-investissements, entre Hollande et Macron, où rien n’a été fait sur un sujet aussi vital.

 

Un millier d’élèves de toute l’île s’affrontent au cross académique

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Les benjamines féminines ont ouvert le cross académique, organisé par l’Union nationale du sport scolaire (UNSS) Mayotte, en se lançant en première depuis la ligne de départ sur un parcours de deux kilomètres sur le terrain de M. Bahedja, à Chiconi.

Ce mercredi matin, des collégiens et lycéens de l’ensemble de l’archipel mahorais ont couru lors du cross académique, organisé par l’Union nationale du sport scolaire (UNSS) Mayotte à Chiconi. Un rendez-vous annuel célébrant le sport et l’endurance. L’occasion pour les jeunes de montrer leur compétence sportive à l’issue des différents cross d’établissement, et de décrocher une place pour le cross national qui aura lieu en métropole en mars 2025.

Cap sur une meilleure connectivité́ aérienne de îles de l’océan Indien ?

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De gauche à droite, Christophe Ritter, dirigeant fondateur de la société Milanamos, Hugues Marchessaux, PDG d’Air Austral, Alan Renaud, ancien ministre des Transports de la République des Seychelles et directeur général d’Air Seychelles, Mawahiboudine Matroukou, président du cluster aéronautique de Mayotte, et Jonathan Lacombe, directeur de l’aéroport de Mayotte.

Lors de la deuxième journée du Forum économique des îles de l’océan Indien, ce mercredi, la question des liaisons entre les territoires de la zone a été posée. Mais entre le manque d’attractivité et les taxes, les obstacles sont nombreux.

« Dans notre région, nous ne connaissons pas nos voisins » s’exclame Alan Renaud, ancien ministre des Transports de la République des Seychelles et directeur général d’Air Seychelles. Lui, qui vient pour la première fois à Mayotte, s’étonne d’avoir mis près de 48 heures à venir sur l’île aux parfums. Et pour cause, la déserte entre les îles de l’océan Indien est loin d’être idéale. Lors de la deuxième journée de la quatorzième édition du Forum économique des îles de l’océan Indien, plusieurs acteurs du secteur aérien se sont réunis pour discuter des améliorations de la connectivité des îles de la région.

Une partie de la solution se trouve dans le développement du tourisme des îles, pour Alan Renaud, qui participe au projet « îles Vanilles » qui vise à transformer l’océan indien end destination touristique. « Il y a un travail à faire au-delà des compagnies aériennes pour susciter l’intérêt. Il y a un marché local dans le tourisme » et si ce dernier se développe, les compagnies aériennes civiles suivront, selon le spécialiste des transports. Il dénonce un manque d’attractivité de la zone qui ne permet pas aux acteurs aériens de voir le plein potentiel de la région. Si les différents territoires présentent des caractéristiques parfois très différentes, notamment en termes de législations, de modalités d’entrée, de compagnies aériennes, l’ancien ministre y voit tout même la possibilité de créer une « complémentarité » et une « synergie ».

Les taxes de la discorde

Mais encore faut-il avoir la flotte nécessaire pour s’ouvrir à d’autres destinations. Le nouveau PDG d’Air Austral, Hugues Marchessaux, souligne que la compagnie et sa filiale mahoraise Ewa pourrait imaginer de nouvelles routes, mais leurs moyens sont encore trop limités. « En moyen-courrier, nous n’avons que trois avions, dont un qui a malheureusement des problèmes de moteurs », explique le PDG. Pas de solutions avant 2025 pour la compagnie, alors elle « a dû faire un choix et supprimer certaines dessertes ». « Mais on essaie d’être là où la demande est plus forte », justifie-t-il, dont c’est la première apparition officielle depuis sa désignation au poste mi-octobre.

Si la compagnie n’a pas une flotte complète, elle n’est pas non plus prête à assumer l’augmentation des redevances, qui constitue un frein supplémentaire à l’élargissement de la desserte aérienne régionale.  En effet, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TBSA), dite taxe Chirac, devrait augmenter. Elle passerait de 2,63 euros à 9,50 euros par billet et passager.

Si le projet n’est pas encore voté, certaines compagnies aériennes, comme Air France, ont annoncé vouloir augmenter par anticipation le prix des billets. « C’est un non-sens économique total », commente, stoïque, le nouveau président d’Air Austral. « On doit payer pour décarboner le train, je suis sûr que les Mahorais en sont ravis », ironise l’homme, qui met un point d’honneur à préciser que la compagnie aérienne n’a pas les moyens de prendre en charge cette taxe. « On me fait beaucoup remonter la problématique des prix des billets, mais il faut comprendre que dans son prix, la part qui revient à la compagnie n’est que de 50 % », explique Hugues Marchessaux, alors même qu’Air Austral est régulièrement accusée d’entretenir la vie chère.

Des explications qui n’ont pas convaincu une partie de la salle, qui a exprimé son mécontentement.

Pesticides dans l’air à Mayotte : « des résultats plutôt rassurants »

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Bruno Brouard-Foster, directeur de Hawa Mayotte, a présenté les résultats des études menées sur Grande-Terre pour détecter les pesticides dans l’air.

L’équipe du plan Ecophyto Mayotte a organisé la matinée de l’agroécologie au lycée agricole de Coconi, ce samedi 2 novembre. Des conférences étaient consacrées aux pesticides dans l’air à Mayotte et aux alternatives à leur utilisation dans les cultures.

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Juliette Paineau, chargée de mission animation du Plan Ecophyto, a présenté les alternatives aux pesticides à mettre en œuvre dans les cultures.

Sur le territoire, l’association Hawa Mayotte surveille la qualité de l’air. Ce samedi 2 novembre, son directeur Bruno Brouard-Foster a présenté les enjeux autour des pesticides dans l’air à Mayotte. Utilisés à des fins agricoles (herbicides, fongicides ou encore insecticides), ces produits phytosanitaires peuvent se retrouver dans l’air pour plusieurs raisons : à cause de l’érosion des sols qui en sont chargés, parce qu’ils se sont volatilisés, à la suite d’une dérive lors de leur application, de par leurs transformations chimiques ou car ils ont été transportés avec les conditions météorologiques.

À Mayotte, un site de mesure situé dans le golf de Combani est dédié à la surveillance des pesticides dans l’air. Cet endroit a été choisi car il se trouve sur le bassin maraîcher du territoire et à proximité des premières parcelles agricoles. Alors que les produits phytosanitaires ont de multiples effets sur la santé et l’environnement, et entraînent une toxicité aiguë et/ ou chronique, une campagne exploratoire a été lancée en 2018 pour étudier leur présence et quantité.

Menée sur un an et financée par le ministère de l’Environnement, cette campagne, renouvelée trois ans plus tard entre 2021 et 2023, a permis de rechercher 77 molécules. « Au terme de ces deux études, une dizaine de molécules ont été détectées avec des concentrations très très faibles sous les limites de quantification », souligne Bruno Brouard-Foster. Le lindane, un insecticide, est celle qui revient le plus fréquemment. «Des résultats plutôt rassurants », selon le spécialiste qui se demande néanmoins « si on ne passe pas à côté de certaines molécules ». Pour des résultats plus complets, « il faudrait instrumenter un deuxième site de mesure dans une autre localisation », estime-t-il. Mais cela représente un coût financier important. Pour l’instant, il n’existe pas de réglementation fixant des normes de qualité et des seuils pour les produits phytosanitaires dans l’air. “Il est donc compliqué de comparer les concentrations obtenues sans recommandations sanitaires”, convient le chercheur.

Présents dans les anti-moustiques, sprays…

Hormis l’agriculture, il ne faut pas négliger « l’importance de ces produits dans notre quotidien sur la santé», précise le chimiste. Ils se retrouvent aussi dans les anti-moustiques, les sprays ou encore dans les spirales. « Quand on brûle une spirale, ce qu’on inspire n’est pas bien connu mais est potentiellement dangereux », alerte-t-il.

Pour ne plus dépendre des pesticides, plusieurs alternatives existent, comme la prophylaxie, une technique pour prévenir l’apparition et la propagation des maladies et ravageurs des cultures. “Pour cela, il faut les surveiller régulièrement, couper et détruire les organes touchés et ne pas oublier de désinfecter et nettoyer le matériel”, précise Juliette Paineau, chargée de mission animation du Plan Ecophyto. Il est aussi possible de lutter physiquement contre les ravageurs en installant des filets anti-insectes ravageurs, pour prévenir notamment la présence de la mouche des solanacées qui peut entraîner jusqu’à 100 % de pertes de rendement. Par ailleurs, il y a l’option qui consiste à introduire des espèces auxiliaires qui sont des prédateurs naturels des ravageurs, avec la larve de coccinelle, prédatrice des pucerons par exemple. Ou encore de répandre dans les champs des préparations naturelles peu préoccupantes, fabriquées à partir de matières premières d’origine naturelle et utilisées comme protection des plantes. Si malgré ces techniques, il y a besoin d’avoir recours aux produits phytosanitaires, la chargée de mission rappelle qu’une formation est obligatoire pour les agriculteurs professionnels, elle est dispensée au Centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Coconi.

La nouvelle carte des quartiers prioritaires contestée

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Kani-Kéli (sur la photo) comme Bouéni ne comptent plus de quartiers prioritaires de la politique de la ville avec la nouvelle carte dévoilée par la préfecture de Mayotte.

Deux communes du sud de Mayotte, Kani-Kéli et Bouéni, ne vont plus bénéficier du dispositif quartiers prioritaires de la politique de la Ville selon la nouvelle carte présentée par la préfecture de Mayotte, le 7 octobre. Une annonce qui ne passe pas auprès des maires, en colère de perdre un soutien financier important.

Avec stupeur, les maires de Kani-Kéli et Bouéni ont appris, le 7 octobre, que leurs communes ne vont plus bénéficier du dispositif quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Les 17 édiles de Mayotte étaient réunis à l’occasion du comité territorial de la politique de la ville organisé par la préfecture pour présenter les quartiers prioritaires retenu à Mayotte par Paris.

Au nombre de 36 actuellement, il passerait à 28 à partir de janvier 2025, date d’effet de la nouvelle géographie prioritaire. Au total, six villages sont sortants, M’tsangadoua, Bouéni, Chiconi, Kani-Kéli, Choungui et Chirongui et quatorze sont entrants (lire l’encadré). Cette nouvelle carte n’est pas encore définitive. Les services de l’État déclarent être encore à ce jour « dans une phase de consultation des élus ».

« Un choix d’abord dommageable pour la population »

Abdou Rachidi, le maire de Kani-Kéli, demande au préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville de « revoir sa copie » car il est « inadmissible » que la commune sorte du dispositif. Lui et Mouslim Abdourahaman, le premier magistrat de Bouéni, lui ont adressé, chacun de leur côté, un courrier. « La fin du QPV aura de graves conséquences à Kani », estime le premier. « Cela va pénaliser la jeunesse ». Dans le cadre du QPV, la municipalité bénéficie d’aides financières pour mettre en place des animations auprès des jeunes et des personnes du troisième âge. De même, des fonds sont attribués pour prévenir la délinquance avec le conseil local et intercommunal de sécurité et de la prévention de la délinquance (CLSPD). « Nous risquons de perdre tous ces moyens », alerte l’élu de la commune la plus au sud de Mayotte. En effet, le dispositif quartier prioritaire de la ville offre au territoire des leviers importants en matière de lutte contre l’oisiveté, de prévention de la délinquance, d’éducation, de renouvellement urbain et d’insertion.

« C’est un choix d’abord dommageable pour la population », déclare Abdou Rachidi. « Nous sommes une commune rurale, en proportion, il y a autant de délinquance à Kani-Kéli qu’à Mamoudzou, si l’État nous lâche, on est cuit. Cela provoquera des débordements, ils vont s’amplifier. » Grâce au QPV, la commune touche entre 80.000 et 90.000 euros de subventions chaque année. Une somme similaire est perçue par la municipalité voisine, Bouéni, financée à hauteur de 87.000 euros. « C’est énorme pour une petite ville comme Bouéni. Il permet le recrutement d’emplois aidés, par exemple chargé de mission ville, adultes-relais », affirme son maire, Mouslim Abdourahaman, qui s’inquiète d’être contraint de les licencier au début d’année 2025.

Pour actualiser les zones reconnues quartier prioritaire, faute de données fiscales disponibles, tout comme la Guadeloupe, la Guyane et Saint-Martin, les services de l’État se sont appuyés sur les indicateurs socio-démographiques de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Ont été pris en compte ; la part des personnes sans emploi, celle de non-diplômés, de logements sans accès intérieur à l’eau courante, non équipés en électricité, classés en habitation de fortune et la part de la population du village dans la population de la commune. Pour obtenir une connaissance plus précise et actualisée des territoires, quatre variables complémentaires ont été intégrées à la méthode grâce à la data-science. Il s’agit de la densité de la population, du taux de croissance de la population, de la part d’habitat informel et de la part d’équipements culturels et sportifs.

Souhait d’intégrer Hajangua

Moudjibou Saïdi, le premier magistrat de Dembéni, se dit de son côté « déçu » qu’Hajangua ne soit pas reconnu comme QPV aux côtés de Dembéni, Tsararano et Iloni qui le sont. Selon lui, la localité en aurait besoin à la suite des événements récents qui l’ont secouée. « Depuis presqu’un an, nous y avons enregistré une hausse des actes malveillants. Nous avons assisté à un meurtre à Hajangua en août dernier, un jeune y a aussi été séquestré et est devenu tétraplégique. Moi, je souhaite qu’on encadre la jeunesse de ce village, qu’on l’insère. » Un encadrement et une insertion que la mairie ne peut assurer seule selon l’édile.

Les élus de Mayotte exclus de la nouvelle géographie des quartiers prioritaires espèrent donc que, d’ici janvier 2025, le préfet « saura [les] comprendre » et changera d’avis.

Quatorze villages entrants

Dans la nouvelle carte des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) -elle n’est pas encore définitive- les deux villages de M’tsahara et Tsingoni deviennent des poches de pauvreté, c’est-à-dire qu’ils ne sont plus des QPV, mais peuvent bénéficier de crédits politique de la ville.

Par ailleurs, quatorze nouveaux villages sont entrants. A Mamoudzou, cela concerne Tsoundzou I, Tsoundzou II, Vahibé, Passamaïnty. Pour Bandrélé et Koungou, il y a trois villages. Dapani, Bambo-Est et Hamouro pour la première commune. Trévani, Majicavo-Lamir et Kangani pour la deuxième. A Chirongui, les villages de M’ramadoudou et Malamani, Mangajou dans la commune de Sada et Sohoa dans celle de Chiconi complètent la liste.

De nouvelles technologies pour la police scientifique

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En collaboration avec la police scientifique de La Réunion, celle de Mayotte se dote de nouvelles technologies pour renforcer l’efficacité de ses investigations. L’odorologie lui permet désormais d’identifier les présences humaines sur un lieu d’infraction à partir des odeurs, et la caméra Theta lui offre dorénavant une vue immersive et détaillée en 360 degrés des scènes de crime.

Taslima Soulaimana va recevoir l’Ordre national du mérite

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La directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité, Taslima Soulaimana, va recevoir la médaille de l’Ordre national du mérite lors d’une cérémonie qui se tiendra le 11 novembre à 9h30 au cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou. C’est le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, qui lui remettra sa distinction.

La place publique de M’tsamoudou inaugurée ce samedi

La place publique de M’tsamoudou, dans la commune de Bandrélé, sera inaugurée ce samedi 9 novembre, à partir de 8h. Une animation debaa est prévue, qui sera suivie par les discours du maire et des officiels du conseil départemental et de la préfecture. Une visite du site est également prévue.

Éducation : les inscriptions pour la maternelle ouvertes à Koungou

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Les inscriptions scolaires de l’année 2025/2026 sont ouvertes jusqu’au 31 janvier 2025 pour la maternelle, et les enfants nés entre 2020, 2021 et 2022. Les dossiers d’inscription sont disponibles en ligne sur le site web : villedekoungou.fr. Les versions papiers des documents sont disponibles aux mairies annexes de Longoni et Majicavo-Koropa.

Le trail du Gouverneur revient le 1er décembre à Mamoudzou

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L’association Run976 organise le trail du Gouverneur, le 1er décembre à Mamoudzou. Une marche (dix euros) et un trail (vingt euros) ont lieu. Départ du terre-plein à Mtsapéré à 7 h. Inscriptions :  www.sportpro.re

L’inauguration du local Ceta’Maroe reporté

L’association dédiée à la protection des mammifères marins reporte l’inauguration de son nouveau local au vendredi 31 janvier 2025. Celle-ci devait initialement se tenir, ce vendredi, mais l’avancement des travaux a pris du retard. Le nouveau local se situera au 26 rue Vitta Lemengo à Pamandzi.

Les acteurs du tourisme mahorais à Colmar

Du 9 au 11 novembre au parc des Expo de Colmar, l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte, (l’AaDTM) participera au salon international du Tourisme et des Voyages (SITV), une opportunité unique de promouvoir Mayotte, auprès de visiteurs internationaux. Le SITV sera couplé avec Solidarissimo, le salon européen dédié au tourisme solidaire et à l’économie durable qui fête ses quinze ans, cette année.

Les enseignants grévistes forcent l’entrée du rectorat pour être entendus

Les enseignants grévistes du premier degré ont forcé l'entrée du rectorat pour y rencontrer le recteur, ce mercredi matin. Dans le jardin de l’administration, ils promettent de poursuivre leur mobilisation.

Un rassemblement d’enseignants grévistes du premier degré, réunis ce mercredi par la fédération syndicale unitaire et le syndicat national unitaire des instituteurs professeur d’enseignement général de collège (SNUIPP-FSU), était organisé devant le rectorat de Mayotte à Mamoudzou. Ils ont forcé l’entrée des lieux pour rencontrer le recteur Jacques Mikulovic, mais celui-ci était absent. Dénonçant une inégalité de conditions de travail avec leurs confrères du territoire national, ils promettent de poursuivre leur mobilisation.

« On nous a reproché la manière dont on a pu rentrer, il n’y a pas de soucis. L’objectif pour nous est de poursuivre le dialogue, approfondir le travail entamé, et sortir rapidement de cette grève », indique Rivo Rakotondravelo, secrétaire du SNUIPP-FSU. Ce mercredi 6 novembre, une cinquantaine d’enseignants ont forcé l’entrée du rectorat pour pouvoir y rencontrer le recteur, Jacques Mikulovic. Parmi les revendications, les grévistes mettent en avant une inégalité de traitement entre les enseignants nés à Mayotte et ceux provenant du territoire national. À l’appel du syndicat SNUIPP-FSU, depuis le début de la semaine, les professeurs du premier degré sont en grève. Ainsi, il y a en avait 530 au premier jour, soit 19,83% du premier degré mahorais. Cela a abouti à la fermeture de sept écoles (une à Bouéni, une à Dembéni, une à Koungou, une à Tsingoni et trois à Sada).

Les requêtes englobent l’augmentation de l’indexation des salaires (pour s’approcher de celle de La Réunion 53%), l’alignement des allocations familiales, le versement de l’indemnité de remboursement partiel des loyers, fixation de seuils maximum par classe, la garantie de la liberté pédagogique ainsi que l’obtention de tickets-restaurants. Cette dernière est une promesse émise par le rectorat depuis 2022.

« Il faut des réponses »

Face à ses revendications, plusieurs rencontres ont eu lieu entre le rectorat et le syndicat. « On nous dit que nos revendications sont légitimes, mais il faut des réponses », explique le syndicaliste. Un certain nombre de revendications ne peuvent aboutir qu’avec l’approbation du ministère de l’Éducation nationale. Aurélien Plomb, conseiller syndical SNUIPP-FSU et professeur des écoles, s’insurge : « Je suis originaire de l’académie de Paris en tant que professeur titulaire, je dispose d’allocation que les enseignants mahorais n’ont pas ». Il milite aussi pour la fixation de seuils maximum au sein des classes. « En métropole, en maternelle, ils sont treize par classe. À Mayotte, on est à trente, et cela risque encore d’augmenter », fait-il observer.

Les enseignants grévistes promettent de réitérer leur mouvement de grève, ce jeudi, dès 8h30.

 

On regarde déjà vers l’autre au lancement du forum économique

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Les premières tables-rondes ont commencé au quatorzième forum économique des îles de l’océan Indien, ce mardi, à Dembéni. Ici, celle sur « la dépendance de nos îles aux intrants et matières premières agricoles non-régionales ».

Ce mardi, à la Technopôle de Mayotte, à Dembéni, s’est lancé le quatorzième forum économique des îles de l’océan Indien. Pour son premier jour, l’événement ayant lieu jusqu’à jeudi, une table ronde était consacrée à la dépendance des îles aux intrants et matières premières agricoles non-régionales. 

Dans la Technopôle nouvellement inaugurée, une partie des 200 acteurs économiques attendus ont déjà pris place au quatorzième forum économique des îles de l’océan Indien (FEIOI), ce mardi. Coorganisé par Cap Business Océan Indien et l’Adim (Agence de développement et d’Innovation de Mayotte), en partenariat avec la Chambre des Commerces et de l’Industrie, l’événement qui s’étire jusqu’à jeudi s’intéresse au potentiel économique développé au sein de Madagascar, les Comores, Seychelles, La Réunion, Maurice et bien sûr Mayotte. Il a pour thème, cette année, « Produire régional ».

Des territoires habitués à l’exportation

Ainsi, une dizaine de tables-rondes sont prévues pour permettre aux participants d’évoquer les contraintes d’une coopération entre les six iles, de discuter de leurs dépendances aux intrants et aux matières premières non régionales, voire des bassins de production déjà existants. C’était le cas de la table-ronde consacrée à la dépendance aux intrants et matières premières non régionales, ce mardi après-midi. « Dans un monde globalisé, la question des intrants et des matières non régionales est devenue centrale », explique Asna Saïd Allaoui Bacar, directrice à l’AMS, une entreprise comorienne qui commercialise des jus de gingembre local. Un propos contextualisé par Vincent Hornsperger, chargé de mission stratégie bas carbone et économie circulaire pour Cap Business Océan Indien. « L’île Maurice importe 50% de sa consommation et 30% de ses légumes. La Réunion importe, elle, 142 millions d’euros de produits agricoles sylvicoles », rappelle-t-il. Ces chiffres montrent à quel point les territoires insulaires peuvent être dépendants des uns et des autres. C’est d’autant plus vrai localement, Mayotte important largement plus qu’elle produit. 

Pourtant, il existe des contre-exemples. A Kahani, Guillaume Rubin, président-directeur de la société Ekwali-AVM, connue pour sa marque « Mon Pouleti », pense pouvoir identifier d’autre candidat potentiel au sein de zone de l’océan Indien afin de développer son chiffre d’affaires, malgré le peu de production céréalière possible dans la région. 

La grève suspendue dans l’attente de nouvelles discussions

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Le mouvement des barges a repris progressivement, ce mardi matin, avec la suspension de la grève des agents du conseil départemental.

Un accord a été trouvé, lundi soir, entre l’intersyndicale et le conseil départemental de Mayotte. Cependant, le mouvement n’est pas terminé, la grève est suspendue et est conditionnée à de nouveaux échanges prévus au cours de la semaine prochaine.

Est-ce que le retour à la normale ne sera que temporaire ? Si un accord a bien été trouvé, lundi soir, les négociations vont continuer entre les syndicats et le conseil départemental de Mayotte. Les premiers ont obtenu ce qu’ils souhaitaient, un calendrier de discussions dès la semaine prochaine auquel participera Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte. En retour, celui-ci a eu l’assurance que la plateforme de revendications puissent se réduire à quelques points les plus importants.

En tout cas, la réunion de lundi après-midi a été fructueuse. On connaît les « deux avancées significatives » obtenues par les grévistes. La première est la suspension de la délibération de la commission permanente sur le travail porté à 1.607 heures par an. Le calcul réalisé par le Département de Mayotte et voté par les élus de la commission à l’unanimité comprenait 36 heures et 30 minutes de travail. Cette durée est censée dégager quatre jours supplémentaires pour les fêtes religieuses musulmanes qui sont fêtées habituellement sur le territoire. Ben Issa Ousseni a accepté que la délibération soit revue, l’intersyndicale préférant que ces quatre jours (Aïd-el-Fitr, l’Aïd-el-Kebir, la Nuit de l’Ascension (Lailat al-Miraj) et le Maoulida (fête de la naissance du Prophète)) soient considérés comme des « fêtes traditionnelles », prenant exemple sur d’autres collectivités. Sur ce point du quota d’heures, les syndicats assurent justement que le Département n’est pas en mesure de les faire respecter, car il n’y a pas de « contrôle de gestion du temps automatisé » sur les nombreux sites de la collectivité, comme la loi le demande. Et pas question de faire pointer un service plutôt qu’un autre, les syndicats y verraient « une rupture d’égalité entre les agents du Département », fait remarquer Haoussi Boinahedja, secrétaire départemental de la CGT-Ma.

La cité administrative au budget 2025 ?

La deuxième revendication où il y a des avancées porte sur la future construction de la cité administrative de Coconi. Les agents, notamment ceux qui convergent de toute la Grande-Terre vers Mamoudzou, y sont largement favorables. « C’est maintenant une question de santé publique », défend le syndicaliste, en prenant exemple sur les employés du CD qui se lèvent à 3h ou 4h du matin pour se rendre dans le chef-lieu de Mayotte. Ben Issa Ousseni lui-même a défendu le projet lors de sa rentrée politique. Cependant, les syndicats attendent plus que des mots dorénavant. Cette cité est promise depuis des années et la présentation d’un nouveau projet en comité social territorial (CST), alors qu’il l’avait été par deux fois au cours d’autres comités, a laissé sceptiques les syndicalistes. Cette fois-ci, ils le veulent dans le prochain budget 2025, ce à quoi le président du conseil départemental de Mayotte s’est montré favorable.

Pour les autres sujets, il a été convenu que le cycle de réunions de la semaine prochaine permettra de se pencher sur des problèmes au sein des services. Ce cas par cas va ainsi concerner en premier lieu la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM), qui ouvrira le bal des discussions. Le président du conseil départemental a fait part de son souhait d’avoir un dialogue franc aussi bien sur l’administration que des dysfonctionnements qui y sont relevés de la part des agents. Au cours de sa rentrée politique, Ben Issa Ousseni n’a pas fait mystère de changements sur les liaisons maritimes, avec le développement de celles-ci sur Grande-Terre. 

Il faudra pour cela convaincre un service qui a cette possibilité de rapidement semer la pagaille lors des mouvements sociaux. Car, si les agents du conseil départemental de Mayotte ont repris le travail, ce mardi, sur les quais, il a fallu s’armer un peu de patience. En début de journée, seuls les amphidromes circulaient et sans réellement d’heures fixes. La situation s’est peu à peu améliorée au cours de la matinée, avant une reprise totale du service à la mi-journée.

Ces cinq entreprises ont choisi d’agir sur leur environnement

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Jusqu’au dimanche 24 novembre, les votes sont ouverts sur notre site dédié aux sixièmes Trophées de l’environnement (environnement.yt) organisés par la Somapresse, qui édite Mayotte Hebdo et Flash Infos. Ils permettent de départager et surtout mettre en valeur les personnes, les collectivités, les entreprises et les associations qui œuvrent dans ce domaine à Mayotte. Ce mercredi, on vous présente cinq entreprises implantées localement qui préservent l’environnement par leur action.

Terralink, la technologie au service de l’agriculture

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Terralink s’est donné la mission de relever les différents défis agricoles auxquels sont confrontés les professionnels du secteur sur l’île : le manque de professionnalisation, les rendements faibles ou encore l’absence d’autosuffisance de Mayotte en termes d’alimentation. “Nous avons travaillé intensivement pour développer une solution numérique qui connecte les agriculteurs locaux à des opportunités de financement tout en leur offrant des outils pour optimiser leurs rendements”, détaille Yankoub Ibrahim, qui a fondé l’entreprise en 2024. Pour cela, la société propose différentes solutions technologiques à travers une application afin d’accompagner ceux qui travaillent la terre ainsi que les investisseurs potentiels. Ainsi, les agriculteurs peuvent lancer des financements participatifs, et avoir accès à de nombreuses données : par exemple, des drones permettent de mesurer précisément les surfaces agricoles, et avec des capteurs connectés IoT, Terralink peut effectuer des diagnostics des sols complets. Cela peut entre autres permettre de définir quelles espèces sont les plus à même de pousser avec un rendement optimal sur la parcelle. À termes, Terralink aimerait venir en aide à d’autres territoires dans la région de l’océan Indien. “En aidant les agriculteurs à choisir les cultures adaptées aux conditions locales, nous réduisons le gaspillage de ressources et prévenons l’épuisement des sols”, met en avant Yankoub Ibrahim.

Ecol’eau veut réconcilier les habitants avec l’eau du robinet

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Ecol’eau a été créé pour répondre à la crise hydrique que subit l’île depuis plus d’un an et à l’importation massive de bouteilles d’eau en plastique. “On a constaté une rupture entre la population et l’accès à l’eau potable au robinet”, expliquent Isaac Tamime, diplômé en marketing commercial et en entrepreneuriat, et Nourdine Said Kalame, diplômé en physico-chimie de l’atmosphère et du climat, qui ont fondé la société. Pour y remédier, ils ont décidé de proposer une large gamme de filtres à eau, incluant des filtres à gravité, sous-évier et sur-évier, afin qu’il y en ait pour tous les portes-monnaie. “Une seule cartouche de filtre peut traiter l’équivalent de plusieurs milliers de litres d’eau, évitant ainsi des milliers de bouteilles plastiques dans l’environnement”, mettent en avant les entrepreneurs, qui ont reçu leur première commande de filtres diversifiés cette année. Mais la mission qu’ils se sont donnée ne s’arrête pas à la vente de produits. Ecol’eau fait aussi de la sensibilisation auprès des habitants sur la gestion de l’eau. Une activité qui a été saluée lors du concours Innov’action, dont la start-up est ressortie lauréate. 

Ylanga Ecoshop veut bannir le plastique du quotidien

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Ylanga Ecoshop, s’est donné le défi de proposer aux Mahoraises et Mahorais des produits zéro-déchet dès 2021. C’est la crise du manganèse qui fait germer l’idée dans la tête d’Anaïs Abdou, qui part alors en quête de filtres à gravité pour l’eau du robinet. En voyant sa quantité de déchets plastiques diminuer, elle veut alors trouver d’autres alternatives aux produits emballés dans cette matière. Elle découvre alors des solutions pour avoir gel douche, lessive, brosse à dent ou encore protection hygiénique sans produire de déchet plastique. Elle décide de partager ces découvertes en créant sa propre entreprise, d’abord sur internet. En 2024, l’entrepreneuse a connu un nouveau tournant : l’ouverture du Ylanga concept store, à Chirongui. Si le début d’existence de la boutique physique a été perturbé par les barrages en début d’année, elle propose de nombreux produits respectueux de l’environnement et zéro-déchet, ainsi que des produits de créateurs locaux, pour favoriser les circuits courts. À cela s’ajoute une partie salon de thé, faisant de ce concept store un lieu convivial dédié au respect de la planète. 

ETPC collecte les déchets inertes

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Depuis plusieurs mois, l’entreprise ETPC (Entreprise de Travaux Publics et de Concassage) a commencé à collecter les déchets inertes de construction, comme les gravats, les parpaings cassés ou les morceaux de béton. Elle a donc ajouté à son réseau de six points de vente sur le territoire, un nouveau service de collecte de déchets. Les artisans et les entreprises du secteur du BTP pourront bientôt apporter gratuitement ces déchets s’ils sont correctement triés. “Après les avoir collectés, on les rassemble sur des plateformes de traitement, comme à Koungou pour les préparer, en enlevant la ferraille du béton armé par exemple ”, détaille Frédéric Polenne, gérant de l’entreprise. Puis, à l’aide d’un concasseur, les matériaux sont transformés pour fabriquer du sable ou des gravillons qui peuvent servir à nouveau dans les constructions. Ce dernier assure que le flux est croissant et permet une nouvelle activité basée sur le recyclage. “La filière existe maintenant”, se félicite le dirigeant, rappelant néanmoins qu’elle n’en est qu’à son démarrage. Il est maintenant possible de se débarrasser de ses déchets sans les jeter au bord de la route ! “Si on peut produire la même chose à partir d’une nouvelle ressource, cela permet de ne pas prélever ces matériaux dans la nature et de la préserver.”

Aquarium Kanoa veut relancer l’aquaculture

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Sittirati Mohamed a décidé de créer Aquarium Kanoa en 2023 afin de relancer l’aquaculture sur l’île. “C’est une filière quasi morte sur le territoire, pourtant elle était très prometteuse il y a une dizaine d’années”, déplore-t-elle. Pour le moment, l’entreprise fait surtout un travail de structuration avec les institutions, de nombreuses autorisations étant nécessaires pour installer ce type d’activité. À termes, Aquarium Kanoa compte élever des poissons sur terre, en bassin. Pour résoudre le problème de trouver des juvéniles, nécessaires à ce type d’exploitation, la société veut proposer de la capture et culture de post-larves. Cette pratique est plutôt connue pour son respect des milieux marins : cela consiste à prélever les espèces au dernier stade larvaire, avant qu’elles ne rejoignent et colonisent les récifs. Lors de cette migration, une grande majorité des post-larves meurent à cause des prédateurs. Il s’agit donc d’en prélever plusieurs avant ce tri de la nature. Cela évite de capturer des juvéniles déjà installés dans leur milieu. “On voudrait ainsi faire une nurserie pour fournir des juvéniles aux pisciculteurs”, développe la conseillère agronome de métier. Cette activité devrait aussi permettre d’établir une typologie plus complète des espèces présentes dans le lagon mahorais. 

Vous pouvez retrouver toutes les catégories et voter pour désigner les lauréats 2024 sur notre site environnement.yt

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes